Introduction
L'agriculture est l'un des secteurs vitaux de
l'économie béninoise. Elle contribue pour près de 40 %
à la constitution du Produit Intérieur Brut (PIB) et parvient
à satisfaire les besoins alimentaires de la population du pays, qu'elle
occupe à 70 % (MAEP, 2007).
Le Bénin est constitué de huit zones agro
écologiques dans lesquelles se développent les activités
diversifiées de productions végétales, animales,
halieutiques et forestières. Sur les 11 millions d'hectares disponibles,
un peu moins de 60 % sont aptes à l'agriculture. Toutefois, on note que
34 % des exploitations couvrent moins de 1 ha et seuls 5 % des exploitations du
sud et 20 % de celles du nord disposent de plus de 5 ha (MAEP, 2008).
Au Bénin, la recherche agricole joue un rôle
déterminant dans le développement du secteur agricole. L'objectif
visé par la recherche est de mettre à la disposition des acteurs
de la promotion des filières agricoles cibles, les innovations
technologiques adaptées et performantes en termes de
productivité, de revenus monétaires et préservation de
l'environnement (INRAB, 2006).
Pendant longtemps le développement a été
synonyme d'accroissement de la production agricole. Une telle approche a
été déterminante aussi bien pour la recherche agronomique
que pour les sociétés de développement rural (SDR). Il
fallait accroitre la productivité de facteurs pris isolément et
assurer leur diffusion auprès des producteurs. En d'autres termes, les
potentialités agronomiques étaient privilégiées au
détriment des facteurs socio-économiques et socio-culturels. Il
en résulte que les technologies introduites en milieu paysans
n'étaient pas en majeure partie acceptées par les agriculteurs,
soit parce que les conditions du milieu sont différentes de celles des
stations de recherche sur lesquelles lesdites technologies ont
été mises au point, soit parce que leur mise en oeuvre
nécessite des conditions socio-économiques et des moyens de
production qui ne sont pas à leur portée (Midingoyi, 1991).
Le transfert de technologies tel que pratiqué jadis par
la recherche agricole et la vulgarisation agricole a été donc un
échec notamment dans le domaine des productions vivrière, animale
et forestière. La raison principale de cet échec est la non
association des producteurs et des vulgarisateurs aux activités de
recherche ; ce
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
qui a comme conséquence la mise au point d'innovations
qui ne cadrent pas toujours avec les réalités
socio-économiques, culturelles et environnementales du milieu rural
(Ehouinsou, 1992).
D'après Ehouinsou (1992), les éléments
caractéristiques du fossé qui existe entre les paysans, les
structures d'encadrement et la recherche sont:
· incompatibilité des exigences des innovations
proposées par la recherche agronomique avec les caractéristiques
des systèmes de production du paysan.
· faibles performances en milieux paysans des technologies
proposées en comparaison avec les résultats obtenus en station de
recherche.
· faible adoption des innovations par les producteurs.
Ces constats ont amené la recherche agronomique
à se remettre en cause tant dans sa démarche que dans ses
objectifs. Ainsi, il a été nécessaire d'imprimer une
nouvelle philosophie à la conception et à l'élaboration
des programmes de recherche par la formulation d'un système
intégré de recherche appelé RechercheDéveloppement
(R-D) (Midingoyi, 1991).
D'après Koudokpon et Van den Broek (1992), la R-D est
une nouvelle démarche qui vise l'amélioration et de l'adaptation
en milieu paysans des technologies mises au point par les stations de
recherche. Elle se base sur la création des liens réciproques de
collaboration entre les chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs. La
conception du transfert de technologies selon laquelle les innovations sont
élaborées en station de recherche, prises par la vulgarisation
agricole et diffusées en milieux paysans a donc évolué
vers une approche intégrée avec une interaction entre les
chercheurs, les vulgarisateurs et les producteurs. Alors, le choix de
l'innovation, son adaptation et ses diffusions font partie intégrante du
transfert, appelée R-D.
Aujourd'hui, la Recherche-Développement connaît
des difficultés dans son fonctionnement. En effet, une réforme du
système de la RD a été introduite en 2004. Ainsi depuis
avril 2005, les chercheurs des équipes de RD ont rejoint les Centres de
Recherches Agricoles de tutelle et par zone un coordonnateur des
activités de RD a été nommé. De même, les
frais de fonctionnement des équipes de RD ont été
supprimés.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
L'objectif général de la présente
étude est de caractériser la RD afin d'en dégager des
arguments convaincants pour sa réhabilitation. De façon
spécifique, l'étude vise à :
· définir les fondamentaux de la
Recherche-Développement ;
· identifier les acquis de la
Recherche-Développement ;
· identifier les contraintes
Recherche-Développement.
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
1. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Historique de la recherche agricole au
Bénin
Créée en 1904, la station expérimentale
de Niaouli était utilisée comme un Centre Agricole
d'acclimatation des espèces exotiques utiles et recherchées par
la métropole, notamment le caféier, le cacaoyer, le vanillier, le
poivrier, le kolatier. Elle a ensuite abrité toutes les cultures
tropicales et a constitué un centre de référence en
Afrique de l'Ouest où les aspects de la production
végétale, de la production animale et de l'économie rurale
étaient embrassés (Arodokoun et al, 2004).
En 1952, un tournant décisif est amorcé par le
Centre de Niaouli avec l'apparition au Dahomey d'une famine consécutive
à la destruction quasi-totale des plantations de maïs
provoquée par la rouille brune (Puccinia graminis ou Puccinia
maydis). A cet effet, le gouvernement français avait chargé
l'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer (ORSTOM)
d'entreprendre des recherches pour juguler le mal. Le programme de recherche
sur les cultures vivrières, notamment le maïs, venait ainsi donc de
connaître le jour avec la création des composites (In
Djegui, 2008).
En 1922, les stations de recherches sur le palmier à
huile à Pobè et le cocotier à Sèmè ont
été créées également par l'ORSTOM. Leur
gestion fut confiée à l'Institut de Recherche sur les Huiles et
les Oléagineux (IRHO) à partir de 1946. Toutefois, il faut
remarquer que le Dahomey avait connu sous le roi Guézo le
développement de la culture du palmier à huile,
c'est-à-dire bien avant la création de la première station
de recherche (In Arodokoun, 2005).
En 1930, la recherche agricole au Bénin s'est enrichie
d'une autre station. Il s'agit de celle d'Ina à 70 km au nord de
Parakou, créée en tant que Ferme expérimentale
spécialisée dans la culture attelée et la
pré-multiplication des semences aux anciennes sociétés
indigènes de prévoyance (SIP). Après avoir connu une
interruption de ses activités à partir de 1936 pour cause de
transformation en camp militaire pendant la 2ème guerre mondiale, elle a
repris ses activités en 1952 en collaboration avec le Centre de
Recherche Agronomique de Bambey au Sénégal. Les activités
ont porté alors sur la sélection effectuée sur les
cultures vivrières, les techniques culturales et la lutte
anti-érosive en collaboration avec l'ORSTOM (In Djegui,
2008).
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Il importe de souligner qu'en 1947, l'Institut de Recherches
du Coton et des Textiles Exotiques (IRCT) implanta la station devant couvrir la
zone cotonnière Togo-Dahomey à Aniè-Mono sur la rive
droite du Mono à 40 km au nord-est d'Atakpamé au Togo. Les
premiers essais variétaux dataient de 1951 et la prise en charge de
l'expérimentation au Dahomey par la station du Togo prit fin en 1960.
Dès lors un chercheur puis une équipe furent affectés sur
place (In Arodokoun, 2005).
En 1961, l'Institut français de Recherches Agricoles
Tropicales et de Cultures Vivrières (IRAT), signa la convention de son
installation au Dahomey et prit en charge les stations expérimentales de
Niaouli au Sud et d'Ina au Nord. De nouvelles tâches furent alors
données aux Stations expérimentales à savoir, la
Recherche, la Formation et la Coopération (In Arodokoun,
2005).
La recherche agricole dès lors a pris une dimension
nationale et l'ensemble des structures de recherche a formé le
Département de la Recherche Agronomique et de la Formation
Professionnelle placé au départ sous la tutelle du
Ministère chargé de l'Agriculture (In Djegui, 2008).
A la faveur des nationalisations de 1974 à 1977, le
Département de la Recherche Agronomique est passé sous la tutelle
du Ministère chargé de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique. Après un séjour d'environ une dizaine
d'années, il fut transféré au Ministère en charge
de l'agriculture et érigé en Direction de la Recherche
Agronomique (Arodokoun et al, 2004).
En 1992, avec la restructuration de la recherche agricole, la
Direction de la Recherche Agronomique (DRA) est devenue Institut National des
Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) avec les structures
décentralisées actuelles que sont les Centres de Recherches
Agricoles (CRA). Le Bénin venait ainsi de se doter d'une
véritable entreprise de recherche agricole, un établissement
public à caractère scientifique et technique, possédant
une personnalité morale et une autonomie financière dont la
mission est de produire des technologies pour le monde rural en harmonie avec
la préservation des ressources naturelles et de contribuer ainsi
à l'avancement de la science (In Djegui, 2008).
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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Une fonction essentielle de l'INRAB est aussi sa contribution
substantielle à la formation des élèves et
étudiants des écoles professionnelles que sont les
facultés d'agronomie de nos Universités, l'Ecole Polytechnique
d'Abomey-Calavi, le Lycée Agricole Médji de Sékou, les
Centres de Techniques Agricoles, de même que les Institutions
étrangères de formations. Sa boussole est le plan directeur de la
recherche agricole adopté par le gouvernement en 1996 et
décliné en plan stratégique, plan à moyen terme et
en plan d'actions (Arodokoun et al, 2004)
Il faut signaler l'existence du Système National des
Recherche Agricole (SNRA) composé des entités universitaires
ayant la recherche agricole comme un volet de leurs attributions
(Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université
d'AbomeyCalavi; Faculté des Sciences Techniques de l'Université
d'Abomey-Calavi; l'Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi et la Faculté des
Lettres, Arts et Sciences Humaines de l'Université d'Abomey-Calavi), des
organisations non gouvernementales à vocation de recherche agricole.
1.2 Approche farming system
Norman (1980), donne la définition suivante : « on
peut en théorie définir un système comme étant une
série d'éléments ou de composantes interdépendants
et agissant les uns sur les autres. Aussi un système d'exploitation
agricole est-il le résultat de l'interaction complexe d'un certain
nombre de composantes interdépendantes. Au centre de cette interaction
se trouve l'agriculteur lui-même qui est la figure de proue des
recherches sur les systèmes d'exploitation agricole (farming system
research) ». Cette démarche est celle utilisée par la R-D
qui fait du paysan une personne-clé.
Dans le cadre du développement agricole, on identifie
au niveau spécial une hiérarchisation des systèmes
définis depuis le niveau de la parcelle (système de culture) ou
troupeau (système d'élevage) jusqu'au niveau du pays tout entier
(système agricole national) (Midingoyi, 1991).
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
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1.3 Contexte de création de la
recherche-développement
Jusqu'en 1977, les recherches dans le domaine de l'agriculture
étaient contrôlées par les instituts français tels
que l'institut de recherche du coton et des textiles exotiques (IRCT),
l'institut de recherche pour les huiles et oléagineux -IRHO), l'institut
de recherche agronomique tropical (IRAT), etc. L'accent était beaucoup
plus mis sur les cultures de rentes comme le coton, le tabac, le café,
le cacao et le palmier à huile que sur les cultures vivrières
(Gbego, 1992).
A partir de 1977, l'état béninois a
décidé de prendre en charge les stations de recherche des
instituts français et il a créé une direction de la
recherche agronomique (DRA) (Gbego, 1992). Malgré cette réforme,
il est constaté la persistance d'un problème fondamentale, celui
de la faible adoption des innovations technologiques en milieu paysans.
En 1981, la DRA a organisé un séminaire national
au cours duquel il a été décidé d'adopter la
démarche R-D dans le souci de remédier aux problèmes de la
non adoption des innovations. A partir de 1985, plusieurs projets de R-D vu le
jour au Bénin. Il s'agit entre autres de RD Zou, RSP Borgou, ESYCTRA
Atlantique, RAMR Mono (Gbego, 1992).
Les objectifs assignés à la R-D à l'issue
du séminaire de 1981 étaient non seulement d'améliorer le
transfert des résultats de la recherche vers le milieu paysan, mais
aussi d'établir un lien dynamique entre les secteurs de la production
agricole (chercheurs, vulgarisateurs, paysans), ce qui permettrait
d'établir un réseau d'information, de création et de
diffusion des innovations technologiques plus adaptées aux besoins et
aux réalités du milieu paysan.
1.4 La recherche-Développement depuis
1981
Le constat des diverses reformes tenter dans le secteur
agricole depuis le début du siècle et les expériences
menées dans les autres pays de la sous région ont amené
les chercheurs béninois à réfléchir sur les maux
dont souffre la recherche agronomique et qui freinent le transfert aux
producteurs des technologies mises au point. C'est ainsi qu'en février
1981, un séminaire a été organisé à Cotonou
sur « l'étude des systèmes de production en agriculture
». Les cadres du Ministère du
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Développement Rural du Bénin, des experts de
l'IRCT, de l'IRAT ainsi que des délégués du Togo, de la
cote d'ivoire, de la Guinée et du Sénégal y ont
participé.
D'après (Martin et al. 1992), la
nécessité d'expérimenter l'approche de recherche et de
développement a été reconnue et une nouvelle
stratégie visant à rendre efficace le transfert des
résultats de la recherche aux producteurs a été
définie. Les principes généraux ci-après en ont
été dégagés :
> l'élaboration des programmes de recherche sur la
base d'une approche pluridisciplinaire, en partant des données du milieu
physique et socioéconomique ;
> la régionalisation des programmes de recherche, ce
qui implique la définition de grandes zones homogènes ;
> l'étude des systèmes de production
traditionnelle comme préalable indispensable permettant, d'une part de
déterminer les facteurs limitant de ces systèmes et, d'autre
part, de mieux connaître les besoins et les problèmes du monde
rural ;
> la nécessité d'organiser la liaison entre la
recherche et le développement sur la base d'une structure souple et
régionalisée.
1.5 Bref aperçu sur la RAMR
La Recherche Appliquée en Milieu Paysan (RAMR) est un
concept recherchedéveloppement en agriculture qui a connu ses
débuts en 1986 dans le département du Mono. Ce concept a
été porté sur les fonds baptismaux par un projet
dénommé « Projet RAMR ». La Recherche Appliquée
en Milieu Paysan s'est généralisée dans le Bénin
à partir de 1992. L'approche de recherche utilisée est dite
systémique et consiste à faire participer les acteurs du
système aux différentes phases de la recherche (Gbego, 1992).
Selon RAMR (1986), l'approche de recherche utilisée
consiste à i) identifier les contraintes des producteurs agricoles, ii)
identifier des solutions, iii) tester les solutions identifiées, iv)
transférer les innovations techniques et sociales adaptées au
milieu et étant à la portée des producteurs. Cette
approche a donc pour but de développer une méthodologie de
recherche-développement compatible avec les
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
ressources financières et humaines du pays ainsi que la
contribution à l'institutionnalisation de la
recherche-développement au Bénin.
Selon le rapport préliminaire de l'évaluation
thématique du Projet Recherche Appliquée en Milieu Réel et
du Projet d'Appui à la Recherche Participative au Bénin, le
projet RAMR a connu six phases, entre 1986 et 2001 qui sont :
· Phase I (1986-1990): Introduction de la
recherche-système dans deux sitespilotes dans le Mono (diagnostics
informels et tests sous gestion paysanne, accent sur gestion de
fertilité, variétés, petits ruminants;
· Phase II (1990-1991): Phase intérimaire de
consolidation de l'approche (création d'une cellule centrale R-D,
harmonisation de la démarche R-D par l'adoption de l'approche RAMR comme
approche nationale);
· Phase III (1991-1994) : Formation/appui technique aux
équipes R-D du Zou, du Borgou et de l'Atacora fonctionnant sur
financement PRSA, PGRN et FIDA ;
· Poursuite phase III (1994-1996) : Continuation de la
R-D dans le Mono. Création d'une Cellule Gestion de Terroir au Nord.
Renforcement des liens entre R-D et carder, PGRN, projet SNV. Création
d'un site à Kouya (Boukoumbé) avec la SNV;
· Phase V (1996-1999): Transfert de l'équipe R-D
du Mono à Niaouli, pour fonctionner comme équipe R-D du sud
(Mono, Atlantique, Ouémé). Création de six équipes
R-D;
· PARP (1999-2001) : Phase de transition vers l'approche
programme avec transfert de responsabilités aux cadres nationaux.
Début de cofinancement Pays bas, Danemark et Bénin.
Préparation pour un éventuel financement dans le cadre de
l'approche `programme` ou `sectoriel'.
CHAPITRE II
MATERIEL ET METHODES
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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2. MATERIEL ET METHODES 2.1 Cadre
d'étude
Les localités d'étude sont des sites de
Recherche-Développement du CRA-Sud situés dans les
départements de l'Atlantique et du Couffo. Sur ces sites, il y a des
techniciens et les producteurs.
COUFFO :
1 Aplahoué
2 Klouékanmè
3 Lalo
4 Toviklin
5 Djakotomez
6 Dogbo
ATLANTIQUE
1 Abomey-Calavi
2 Allada
3 Zè
4 Kpomassè
5 Ouidah
6 Sô-Ava
7 Toffo
8 Tori-Bossito
Source : Nestor AHO(2006)
Figure 1 : Carte du Bénin avec les différents
Départements
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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2.1.1 TOFFO
La commune de Toffo est limitée au Nord par la Commune
de Zogbodomey, au Sud par la Commune d'Allada, à l'Est par la Commune de
Zè et à l'Ouest par la Commune de Lalo. Elle jouit d'un relief
accidenté essentiellement constitué de plateau en terre de barre
et de la dépression alluvionnaire de la Lama. Elle a un climat sud
équatorial caractérisé par la succession annuelle de
quatre saisons par alternance : deux saisons sèches (une grande, allant
de décembre à mi-mars et une petite allant de mi-juillet à
août) et deux saisons des pluies (une grande, allant de mimars à
mi-juillet et une petite allant de septembre à novembre). Sa
végétation est de type savane herbacée et arbustive,
parsemée de reliques de forêts et de plantation. Elle appartient
à la zone VII (zone de dépression) dans la répartition des
zones agroécologiques Bénin (MAEP, 2008).
2.1.2 HAYAKPA
Le village de Hayakpa est dans la commune de Tori-Bossito qui
est comprise entre 6°25' et 6°37' de latitude Nord, 2°1' et
2°17' de l ongitude Est et se trouve au centre du Département de
l'Atlantique. La commune de Tori-Bossito est limitée au Nord par la
Commune d'Allada, au Sud par la Commune de Ouidah, à l'Est par les
Communes d'Abomey-Calavi et de Zè et à l'Ouest par la Commune de
Kpomassè. Son relief est formé de plateaux au nord, à
l'Ouest et au Centre, de vallée à l'Est, de dépressions au
Sud, de zones marécageuses traversant l'arrondissement d'Avamè et
se prolongeant de Tori-Cada jusqu'aux environs de Gbétaga. La Commune de
ToriBossito a un climat de type tropical humide caractérisé par
deux saisons de pluies (une grande saison de mars à juin et une petite
saison de septembre à novembre) et deux saisons sèches (de
juillet à septembre puis de novembre à mars). Sa
végétation est de type savane arbustive plus ou moins
clairsemée. Elle fait partie de la zone VI (la zone des terres de barre)
dans la répartition des zones agroécologiques du Bénin
(DPP/MAEP, 2001).
2.1.3 EGLIME
Le village d'Eglimé est situé dans la Commune
d'Aplahoué. Il est limité au nord par Lonkly, au sud par
Dékpo, à l'est par Kissamé et à l'ouest par le
Togo. Il jouit d'un
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
climat subéquatorial bimodal, caractérisé
par la succession annuelle de quatre saisons (deux saisons pluvieuses et deux
saisons sèches). Les pluies sont aléatoires; des périodes
de saisons sèches de plusieurs semaines peuvent s'observer en pleine
saison de pluie. Le bilan hydrique (pluie-évapora transpiration
potentielle) moyen annuel sur le plateau est toujours négatif (Bulletin
agrométéorologique, année 1991 à 1992). Du point de
vue relief, le village d'Eglimé est sur le Plateau sédimentaire
du continental terminal qui fait suite au Plateau cristallin. Il est d'altitude
moyenne de 80 m et légèrement incliné vers le sud
où il se raccorde de manière sensible à la
dépression médiane des "Tchi". C'est une zone de savane avec des
sols de type argilo-ferrugineux et hydromorphes. Les sols argilo-ferrugineux
sont adaptés aux cultures vivriers. Les sols hydromophes sont des sols
inondables, noirs, argilo-sableux, à hydromorphie plus ou moins
permanente. Ils sont excellents à la production de tomate et du riz. La
végétation est arbustive avec la présence de quelques
arbres. Tous les îlots forestiers ont pratiquement disparu sous l'effet
des actions anthropiques. On observe quelques reliques de forêts galeries
communément appelées « forêt-fétiches »
(Danhouè, Avegodui). La végétation de la forêt
installée est constituée de palmier à huile, teck, neem,
iroko. On note également la présence de quelques fruitiers :
orangers, manguiers installés aux abords des concessions (ANCB,
2008).
2.1.4 ZOUZOUVOU
Zouzouvou, une localité de la Commune de Djakotomey
appartenant au département du Couffo. Cette commune possède un
climat subéquatorial avec deux saisons de pluie et deux saisons
sèches. Toutefois, des périodes de saisons sèches de
plusieurs semaines peuvent s'observer en pleine saison de pluies. Le bilan
hydrique (pluie-évapora transpiration potentielle) moyen annuel sur le
plateau est toujours négatif (Bulletin
agro-météorologique, année 1991 à 1992). La Commune
de Djakotomey est une zone de plateau de terre de barre, sillonnée par
quelques affluents du fleuve Mono. Le village de Zouzouvou est dominé
par les sols de type ferralitique. Ces sols sont généralement
pauvres. Formés sur des sédiments meubles argilo-sableux, ils
sont riches en oxyde de fer ; ce qui leur confère la couleur rouge. Ils
présentent un profil généralement profond qui facilite la
pénétration des racines. Les sols ferralitiques ont en
général une faible capacité de rétention en eau et
leur teneur en matière organique est variable suivant la date de mise en
culture.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
La végétation est une savane arborée et
arbustive. Elle présente une jachère naturelle d'arbustes, des
jachères de palmiers à huile et de quelques essences comme le
teck, l'iroko, neem. On note également de quelques îlots de
forêts fétiches et sacrés.
2.2 Méthodologie de travail
Pour mieux appréhender la présente étude,
nous avions adopté la méthodologie suivante : la synthèse
bibliographique et les entretiens. La synthèse bibliographique et des
échanges avec des chercheurs ont permis de dégager les
fondamentaux et quelques acquis de la RD. Les entretiens qui ont permis
d'identifier notamment les contraintes et le fonctionnement de la RD ont
été faits au niveau des producteurs grâce à des
focus group et au niveau des techniciens de recherche qui animent les sites de
RD à l'aide des entretiens individuels. Les focus group ont
été organisés sur chaque site avec un échantillon
de 20 producteurs pris au hasard. Les guides d'entretien administrés aux
techniciens de recherche et aux producteurs desdits sites sont respectivement
en annexes 1 et 2. Ce guide aborde les innovations technologiques, aux
difficultés rencontrées, aux approches de solutions
envisagées. Les informations collectées ont été
analysées en vue d'en dégager les fondamentaux, les acquis et les
contraintes de la recherche-développement en vigueur à
l'INRAB.
2.3 Traitement des données
Le tableur Excel a été utilisé pour
confectionner des graphes relatifs aux acquis, contraintes et fonctionnement de
la RD.
RESULTATS ET DISCUSSION
CHAPITRE III
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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3. RESULTATS ET DISCUSSION 3.1 Fondamentaux de la
démarche R-D
Le concept n'est pas nouveau et a déjà fait son
chemin dans l'industrie. L'expression est née de la création, le
28 juin 1941, par le président Roosevelt, d'un office de la recherche
scientifique et du développement. Dans ce contexte, «le
développement» comprend tous les travaux de mise au point
nécessaire avant l'introduction dans la fabrication industrielle des
nouveaux produits ou procédés : c'est le stade de l'innovation
(Suavet, 1982).
D'après Midingoyi (1991), la
Recherche-Développement se fonde sur une approche système et vise
à une meilleure adéquation des programmes de recherche avec les
conditions socioéconomiques et agroéconomiques du milieu physique
et social. Elle intègre la recherche en «en amont», conduite
à l'initiative exclusive des chercheurs et la
recherche-développement «en aval» localisée et
spécifique à un milieu et à l'environnement des
producteurs.
L'auteur susmentionné précise qu'au paravent,
c'est la démarche classique (figure 1) qui était utilisée.
Dans ce type de démarche, les développeurs servaient de lien
entre les chercheurs et les producteurs. Aussi, les priorités de
recherche sont définies par les chercheurs seuls et le producteur n'est
pris en compte qu'une fois la technologie mise au point. La démarche est
descendante.
D'après (Midingoyi, 1991), ce type de démarche a
été remplacé par un système triangulaire de
communication qui met le producteur au centre des débats. Ainsi, le
producteur est au centre du processus. Il est incontournable. Cette
démarche est illustrée par la figure 2. Dans ce cas, l'approche
favorise au contraire un processus de création-diffusion de technologies
améliorées qui part de l'identification et de la
hiérarchisation des problèmes des producteurs, à
l'évaluation participative par ce dernier desdites technologies en
passant évidemment par leur mise au point par la recherche. Il faut
aussi signaler que cette approche permet l'adaptation aux conditions
socioéconomiques locales des technologies mises au point avant leur
vulgarisation. La démarche ici est au contraire ascendante.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Chercheurs
Développeurs (vulgarisateurs)
Producteurs
Producteurs
Chercheurs
Développeurs (vulgarisateurs)
Figure 3: Démarche classique de la mise
au point et du transfert de technologies
|
Figure 2: Système triangulaire de la
mise au point et du transfert de technologies
|
La figure N°2 est la démarche classique de
recherch e utilisé autre fois. Elle est linéaire, où les
priorités de recherches sont définies exclusivement par les
chercheurs. Le producteur n'est pris en compte qu'une fois la technologie mis
au point, ce qui a comme conséquence la mise au point d'innovations qui
ne tiennent pas toujours compte des réalités
socio-économiques, culturelles et environnementales des producteurs.
Cette démarche est descendante.
Aussi les producteurs expriment leurs préoccupations
aux vulgarisateurs, qui portent à la connaissance des chercheurs. Cette
discontinuité de transmission rend long le processus de communication et
donne un coup à la fiabilité de l'information. Ces
disfonctionnements expliquent le faible taux d'adoption des technologies. Cette
démarche est ascendante.
Pour remédier à cela une nouvelle
démarche est adoptée. C'est celle illustrée par la figure
N°3 qui est la démarche système. Elle est tr iangulaire et
est celle utilisée par la R-D. Elle favorise les échanges
réciproques de collaboration entre les trois maillons(les chercheurs,
les vulgarisateurs et les producteurs). Le producteur est au centre du
système, il participe à la définition des priorités
de recherches et à la mise
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
au point des technologies. Il est en contacte avec le
chercheur et le vulgarisateur. Cette approche permet l'adaptation aux
conditions socio-économiques locale des technologies mise au point avant
leur vulgarisation. Cette démarche est participative.
3.1.1 Les principes de la
Recherche-Développement
- L'expérimentation doit être menée par les
acteurs mêmes qui seront chargés de la
généralisation des résultats qui en découlent.
- L'expérimentation se fait avec ceux qui ont
élaboré la solution (chercheurs pour les techniques issues des
stations, cadres du développement pour les dispositifs issus de certains
services d'encadrement).
- Le non spécialisation de certains producteurs ou
villages pour des types d'expérimentation donnés. Cette
spécialisation conduit immanquablement à une dérive par
rapport à la réalité. On recrée la station ou le
laboratoire sur le terrain, et les autres partenaires du développement
se sentent dessaisis de leur responsabilité dans
l'expérimentation.
3.1.2 Le rôle des acteurs
3.1.2.1 Les chercheurs
L'intervention des chercheurs se fait à cinq niveaux :
- Identification de contraintes.
- Mise au point de nouvelles technologies:
· Concertation avec les producteurs.
· Contrôle de niveau de maîtrise des essais.
· Contrat d'essais.
· Etablissement des dispositifs et plan d'essais.
· Suivi, collecte et traitements de données.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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- Adaptation participative de la technologie:
· Formation/information des acteurs (techniciens et
producteurs) concernés.
· Tests et suivi de la technologie mise au point en milieu
réel.
· Réel évaluation participative de la
technologie.
- Maîtrise des technologies:
· Formation, information, conseil auprès des agents
du développement.
· Test de validation en collaboration avec les agents du
développement.
· Elaboration des conditions de maîtrise de la
technologie.
- Diffusion de la technologie avec les structures de
vulgarisation.
3.1.2.2 Les structures de vulgarisation
Le rôle des structures de vulgarisation est surtout
centré sur les étapes de la prévulgarisation et de la
vulgarisation. La prévulgarisation est une étape cruciale avant
le transfert à grande échelle de la technologie. Elle consiste en
une réplication des tests en milieu réel à une
échelle plus grande (plus grand nombre de producteurs et des superficies
plus grandes). La superficie des parcelles de tests en prévulgarisation
est d'au moins un quart d'hectare. Le suivi des tests de
prévulgarisation est assuré par l'agent spécialisé
en recherche-développement (ASRD) assisté par les chercheurs
selon leurs spécialités. Les résultats de ces tests sont
envoyés à la recherche-développement pour des
modifications (ou des rejets) des composantes de la technologie. En cas d'une
adoption satisfaisante pour les producteurs la technologie est proposée
pour passer à la vulgarisation.
Il faut préciser que d'autres structures telles que la
Direction du Conseil Agricole et de la Formation Opérationnelle (DICAF),
les ONG et des projets ont joué un rôle important dans le
processus participatif de la recherche-développement, notamment dans le
diagnostic avec la participation des différents groupes
d'intérêt et la garantie de certaines mesures d'accompagnement des
expérimentations.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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3.1.2.3 Les producteurs
Les producteurs jouent un rôle déterminant dans
la mise en oeuvre du projet. Leur implication peut être analysée
à plusieurs niveaux qui sont : i) l'identification des priorités
de recherche, ii) la participation aux tests sur les sites, iii)
l'évaluation des résultats obtenus, iv) l'acceptation ou le rejet
de la technologie et v) la diffusion de la technologie en cas d'acceptation.
3.1.3 L'approche de la
recherche-développement
On présente souvent la recherche-développement
comme étant le lien entre la recherche et le développement. Dans
les opérations de recherche-développement, des
expérimentations sont menées avec tous les acteurs en milieux
paysans. En associant ces deux idées ; on déduit que la
recherche-développement fait des expérimentations adaptatives.
Ainsi donc, on peut définir la recherchedéveloppement comme
l'expérimentation avec les producteurs des techniques mises au point par
la recherche sur la base des contraintes préalablement
identifiées par les producteurs eux-mêmes.
Du fait, la recherche-développement peut être
schématisée en figure 2 où un triangle permet de
distinguer les divers acteurs du système :
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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Contrats, Technologies
Contraintes, Priorités
tcture
Structures
'apui/servi
d'appui/se
ce au monde
i
rural
Contraintes, Priorités
Organisation Paysannes
Méthodes
Recherche application
Recherche participative
Transfert, service
Paysans
Figure 4 : Schéma de la
recherche-développement
L'approche de la recherche-développement réunit
les trois caractéristiques générales que sont : i) la
participation paysanne, ii) la promotion des activités
interdisciplinaires et iii) le développement de la participation des
institutions à la recherchedéveloppement.
L'approche a mis en oeuvre plusieurs stratégies pour
atteindre ses buts. Il s'agit de :
· la formation des techniciens de recherche ;
· du travail avec les groupes de discussion ;
· du travail en équipe interdisciplinaire ;
· de la collaboration avec les autres institutions.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
· Les comités de concertations (CC) 3.1.4
Les différentes phases de la recherche-développement
Il existe trois phases principales dans la
recherche-développement que sont : i) analyse et diagnostic ; ii)
expérimentations des innovations et iii) extension et transfert.
3.1.4.1 Phase d'analyse et de diagnostic
C'est la première étape de la
recherche-développement. Elle permet de :
· caractériser l'environnement du paysan (zonage
agroécologique) ;
· catégoriser les unités de production en
domaines homogènes (typologie et domaine de recommandation) ;
· identifier avec les producteurs les contraintes de
production et les possibilités inexploitées ;
· hiérarchiser les contraintes identifiées
avec les producteurs et déterminer avec eux celles pouvant faire l'objet
d'une expérimentation.
3.1.4.2 Phase d'expérimentation des
innovations
L'expérimentation en milieu paysan est de tester les
pratiques de production alternatives en vue de résoudre les
problèmes identifiés ou d'exploiter les potentialités
existantes.
3.1.4.3 Phase d'extension et le transfert
C'est la derrière phase de la
recherche-développement. Elle comporte plusieurs aspects relatifs
à la fois au transfert, à l'adoption et à la
maîtrise des innovations technologiques par les producteurs.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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Diagnostic agro-socio-économique de l'agriculture
régionale
|
|
|
Politique agricole
Moyens de
Relevant d'une problématique de recherche
agronomique
Liste de problèmes à résoudre
SECTION DE THEMES PRIORITAIRES
Propositions techniques adaptées au milieu
naturel et humain
Expérimentation d'innovations techniques en
milieu paysan
Enquêtes
sur les conditions de mise en oeuvre des techniques
Référentie l
technique
Infrastructure s
Recherche en milieu maîtrisé de solutions
techniques fiables
Vulgarisation-diffusion
Actions de développement
Figure 5 : Schéma des interactions et interphases de la
recherchedéveloppement
|
|
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
La Figure 5 (Schéma des interactions et interphases de
la recherchedéveloppement) nous illustre chaque phase avec ses
composantes.
Dans la 1ère phase (Phase d'analyse et de diagnostic),
nous avons successivement le diagnostic agro-économique de l'agriculture
régionale (c-a-dire dans la région), la liste des
problèmes à résoudre, ceux relevant d'une
problématique de recherche agronomique, la section des thèmes
prioritaires. Cette dernière composante se fait selon la politique
agricole de la région et les moyens de recherche disponible.
Au niveau de la 2ème phase (Phase
d'expérimentation des innovations), nous avons une
expérimentation en milieu réel (chez les producteurs). Les
solutions endogènes aux problèmes posés sont
utilisés comme des tests témoins afin d'en dégager les
avantages de la nouvelle technologie.
Enfin dans la 3ème phase (Phase d'extension et le
transfert). Après la deuxième phase, la nouvelle technologie
passe à la prévulgarisation. Si après la
prévulgarisation la nouvelle technologie ne rencontre pas des
problèmes ou critiques alors elle passe à la vulgarisation. C'est
alors la promotion des actions de développement.
Il faut noter que ce schéma est un serpent qui se mort
par la queue parce que le processus reprend à chaque fois.
3.1.5 Circuit idéal de communication
Les analyses faites à partir des informations
collectées montrent que le circuit idéal de communication dans le
processus de la mise au point et du transfert de technologies aux producteurs
pourrait être celui représenté par la figure 6
cidessous.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Recherche Thématique
Recherche Développement
La prévulgarisation
Structure de Vulgarisation
Les paysans
Figure 6 : Circuit idéal de communication entre
recherche agronomique, vulgarisation et paysans par le biais de la
prévulgarisation
La figure 6 est le circuit idéal de communication
entre la recherche agronomique, vulgarisation et les paysans par le biais de la
prévulgarisation.
La recherche agronomique regroupe la recherche
thématique et la recherchedéveloppement. En effet, il y a une
parfaite communication entre tous les compartiments. De la recherche
agronomique en passant par les paysans, les développeurs à
travers les structures de vulgarisation ; tous les acteurs du monde agricole
sont en étroit rapport. Ce qui fait que la RD a connu des
succès.
3.2 Acquis de la
recherche-développement
De la revue documentaire et des entretiens avec les
chercheurs et les techniciens, il ressort que l'approche
recherche-développement a apporté beaucoup d'acquis dans le monde
agricole. Nous pouvons citer :
· la mise en place des Comités de Concertation au
niveau village ;
· la mise en place du Comité Régionale de
Recherche et de Développement (CRRD) qui est une plate forme regroupant
les producteurs, les chercheurs, les encadreurs du monde rural et les
décideurs politiques pour des échanges
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
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sur les technologies mises au point par la recherche ainsi que
sur les besoins de recherche exprimés par les producteurs.
· l'identification des besoins de recherche au niveau de
chaque village;
· l'expression des besoins de recherche par les producteurs
eux-mêmes;
· le test par les producteurs de technologies mises au
point par la recherche ;
· la mise à disposition de la vulgarisation de
technologies répondant réellement aux besoins des producteurs;
· l'appui aux producteurs dans l'application des
technologies éprouvées ;
La figure 7 illustre le degré de satisfaction des
producteurs par rapport aux technologies introduites par la RD. Tous les
producteurs interviewés reconnaissent que les technologies
recommandées par la R-D répondent à leurs besoins. Ceci
s'explique par le fait que d'une part les besoins de recherche sont
exprimés par les producteurs eux-mêmes et d'autre part les
chercheurs des équipes RD et les techniciens de recherche
associés connaissent bien les contraintes auxquelles sont
confrontés les producteurs des différents milieux.
Producteurs Producteurs;
Non; 0; 0%
Producteurs; Oui; 80; 100%
Oui Non
Figure 7 : Taux de satisfaction des producteurs par rapport aux
techniques culturales recommandées par la RD
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
3.3 Contraintes de l'approche
recherche-développement
Les contraintes de la R-D sont de plusieurs ordres en sont
résumés dans les axes suivants :
3.3.1 Les contraintes d'ordre
général
· Difficultés des techniciens à organiser les
paysans autour de la recherche ;
· Insuffisance de recherche fondamentale pour
générer les nouvelles technologies en vue de répondre
à l'évolution des contraintes ;
· Non fonctionnalité à un moment
donné des CARDER (actuels CeRPA) empêchant le transfert des
technologies mises au point par la recherchedéveloppement ;
· Insuffisance de fonds de recherche adéquats;
· Insuffisance de moyens de déplacement
· Insuffisance de personnes qualifiées ;
3.3.2 Les contraintes d'ordre technique
La figure 8 illustre la réaction des producteurs par
rapport à la question de savoir si l'application des techniques
culturales recommandées par la R-D est contraignante. La majorité
des producteurs (82 %) éprouve des contraintes dans l'application des
techniques culturales proposées. Ceci est dû selon eux au fait que
l'adoption des technologies proposées par la R-D revient chère.
Aussi affirment- ils que l'adoption desdites technologies nécessite que
les groupes cibles possèdent des moyens (terre, intrants, mains
d'oeuvre, capital, etc.). On note aussi une difficulté relative au
respect des itinéraires techniques (dates de semis, modes de semis,
dates de fumure, densités de semis, etc.).
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Producteurs
Oui Non
Producteu rs; Non; 14; 18%
Producteu rs; Oui; 66; 82%
Figure 8: Contraintes liées l'application des technologies
proposées
Une autre contrainte de la RD souvent évoquée
par les techniciens est l'acceptation par les producteurs des technologies
proposées. La figure 9 montre que 62 % des techniciens
interviewés affirment éprouver des difficultés à
faire adopter les nouvelles technologies par les producteurs. Ceci s'explique
par l'absence d'un accompagnement des producteurs dans l'application des
technologies proposées, du faite que celles-ci sont souvent trop
onéreuses par rapport aux pourvoir d'achat des producteurs.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Techniciens
Oui Non
Technici ens; Non; 3; 38%
Technici ens; Oui; 5; 62%
Figure 9: Appréciation des techniciens par rapport
à l'application par les producteurs des technologies proposées
3.4 Fonctionnement de la RD
L'appréciation des producteurs et des techniciens sur
le fonctionnement actuel de la RD est illustrée par les figures 10a et
10b. La totalité des techniciens (100 %) et la immense majorité
des producteurs (93 %) affirment que la RD ne fonctionne plus comme par le
passé. Quelques-unes des causes du disfonctionnement actuel
constaté au niveau de la RD sont présentées par les
figures 11a, 11b et 12. En effet, tous les techniciens affirment que les moyens
matériels et financiers mis à la disposition de la RD sont
insuffisants (figures 11a et 11b). En ce qui concerne le délai de mise
à disposition desdits moyens, ils affirment également qu'il n'est
pas adéquat (figure 12). Cette situation fait que les techniciens
n'arrivent plus à organiser les producteurs autour de la recherche. Les
activités préparatoires des Comités Régionaux de
Recherche et de Développement notamment les séances
d'identification et de priorisation des contraintes liées à la
production agricole sont actuellement les principales sources de mobilisation
des producteurs autour de la RD.
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Techniciens Techniciens;
Oui; 0; 0%
Oui Non
Techni ciens; Non;
7; 100%
Producteurs
Produc teurs; Non;
74; 93%
Produc teurs; Oui; 6;
7%
Oui Non
Figure 13 : Appréciation des techniciens sur le
fonctionnement des sites RD
Figure 12 : Appréciation des producteurs sur
Fonctionnement actuel de la RD
Techniciens Techniciens;
Oui; 0; 0%
Technic iens; Non; 7; 100%
Oui Non
Techniciens Techniciens;
Oui; 0; 0%
Oui Non
Techni ciens; Non;
7; 100%
Figure 11a : Appréciation des Figure 10 :
Appréciation des
techniciens sur les moyens matériels techniciens sur le
Moyens
mis à disposition financiers
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Oui Non
Technici ens; Non; 7;
Teiteiciens ens;
Oui; 0; 0%
Figure 14 : Délai de mise à disposition des
moyens
Il est intéressant de signaler la RD occupe une place
prépondérante dans le dispositif de conception, de mise au point
et de diffusion des technologies pour améliorer la productivité
agricole. C'est ce qui justifie le fait que la situation de la RD depuis la
réforme intervenue en 2005 soit largement déplorée par les
producteurs. En effet, 92 % des producteurs souhaitent que les
disfonctionnement de la RD soient corrigés.
Producteurs Producteu
rs; Non; 6; 8%
Producteu rs; Oui; 74; 92%
Oui Non
Figure 15 : Avis des producteurs sur le retour à l'ancien
fonctionnement de la RD
CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS
CHAPITRE IV
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
recherche-developpement : cas des sites de Hayakpa, Toffo de Zou zouvou et
Eglime
Fondamentaux, acquis et contraintes de l'approche
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