0. INTRODUCTION GENERALE
0.1.
PROBLEMATIQUE
« La préoccupation de tout homme c'est
d'obtenir un certain nombre de biens matériels ou autres capables de
couvrir ses besoins. Le degré de satisfaction de ces besoins
détermine le niveau de vie. Depuis des millénaires, l'homme
s'active à améliorer sa situation et certaines
communautés, certains pays sont arrivés à répondre
mieux que d'autres à ce souhait » (1(*)).
La situation socio-économique que traverse la plupart
des pays d'Afrique, surtout ceux au Sud du Sahara, ne les permet pas de
produire, voire de garantir le mieux-être de leurs populations ; une
pareille situation est amplifiée par des conflits de plusieurs
ordres : politiques, tribaux, religieux,.... Ainsi l'environnement
socio-économique, soumis à de telles circonstances, ne laisse pas
de place à l'épanouissement économique de l'homme, moins
encore à la liberté entrepreneuriale des activités
commerciales et économiques qui tendraient à
l'amélioration du bien-être.
En effet, dans le contexte spécifique de la
République Démocratique du Congo et précisément de
la Ville de Bukavu, améliorer les conditions de vie signifie aussi
accroître la production des biens et services dans l'horizon temporel et
spatial. En plus, il ne suffira pas seulement de produire, car cela
n'expliquerait pas la consommation de ces produits ; il sera aussi
question de pourvoir les ménages d'un pouvoir d'achat et de mettre ces
biens et services à leurs dispositions.
En outre, la ville de Bukavu enregistre ces derniers temps
des évolutions, pas moins négligeables, des prix des biens et
services ne fluctuant souvent qu'à la hausse ; par
conséquent les cours de change vis-à-vis de la devise forte de
référence vont croissant, pareil constat ne ferait qu'appauvrir
les ménages.
Les besoins de l'homme étant impératifs et
illimités, celui-ci aspirant à répondre au minimum de leur
satisfaction, entreprend différentes activités dans divers
secteurs d'économie et cela sous-entend qu'en contrepartie il devra
recevoir quelque chose comme fruit de son travail : le revenu. Ainsi le
revenu constitue-t-il un élément important de différencier
les façons de se nourrir ; comme dit G. Castelain : (...) les
différences de revenus, de localisation ou des classes sociales
entraînent des façons de se nourrir différentes ( 2(*)).
Ces dernières années dans la ville de Bukavu,
la majorité de la population semble ne pas avoir de revenu suffisant
pouvant maintenir leurs niveaux de vie. Ainsi nombreux sont des ménages
qui se lancent dans le petit commerce, l'informel... et y gagnent des moyens
dérisoires ne pouvant tenir la famille ne fût-ce qu'un jour et
souvent dans leur langage, ils ne cessent de dire qu'ils « mangent au
taux du jour ».
Ainsi donc, ce travail se tissera autour des certaines
questions fondamentales auxquelles nous tâcherons de
répondre :
- Quel est le comportement qu'adopte l'agent économique
ménage face à des alternatives de consommation que lui offre
l'environnement économique actuel ?
- Peut-on estimer le niveau de revenu des ménages du
quartier Panzi à partir de leurs dépenses ?
0.2.
HYPOTHESES
Les revenus mensuels des ménages du quartier Panzi
seraient tellement bas de sorte que la quasi-totalité de leurs
dépenses serait orientée dans la consommation des biens de
première nécessité.
Et plus, un bas revenu expliquerait aussi que ces
ménages n'ont qu'une faible possibilité d'accès aux biens
et cela expliquerait que leur niveau de vie serait évidemment
très bas.
Et enfin, la conjoncture économique actuelle
étant difficile, la plupart des ménages de ce quartier tireraient
la part la plus importante de leurs revenus dans le petit commerce, et si pas,
dans l'économie informelle.
Notre analyse et investigation tout au long de cette
étude permettront d'affirmer ou d'infirmer nos hypothèses.
0.3.
METHODOLOGIE
Dans ce travail, nous aurons à utiliser une approche
de dépenses en nous appuyant sur les théories économiques.
La notion de dépenses étant notre point crucial, nous avons
utilisé les méthodes et technique suivantes :
0.3.1.
Méthodes
Les méthodes utilisées sont classées en
deux :
a) La méthode
comparative
Elle nous a permis de comparer les données normatives
sur le niveau de revenu de la population du quartier Panzi. Les conclusions
qui en découlent permettent de dégager des perspectives nouvelles
à l'amélioration de conditions de vie de ces ménages.
b) La méthode
analytique
Elle nous a permis d'appréhender la situation
quotidienne des ménages afin d'analyser les données recueillies
sur terrain en différentes variables pour comprendre les questions
relatives à leur niveau de revenu et en général à
leur condition de vie.
c) La méthode
statistique
Le souci de mieux présenter et analyser sous forme de
tableaux statistiques les données recueillies par nos enquêtes
justifie la pertinence de cette méthode.
0.3.2.
Techniques
a) L'analyse
documentaire
Elle nous a aidé considérablement aussi bien
pour la récolte des données que pour la précision des
diverses notions vagues et imprécises à notre sujet.
b) L'interview
directe
Par le fait qu'il y a coexistence entre l'économie
formelle et informelle, nous sommes amené à faire un contact
direct avec les ménages concernés afin de déterminer les
sources de leurs revenus.
c) Le questionnaire direct
Il nous a permis de suivre quotidiennement les
dépenses ménagères, car c'est avec ces dépenses que
nous aurons à estimer le niveau de revenu de ménages.
d) L'observation
participative et nos prérequis
0.4. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Une population au niveau de vie élevé, telle
est la préoccupation de toute politique de développement, car on
ne saurait ni produire des biens pour des consommateurs dépourvus de
pouvoir d'achat ni de bien gérer la richesse de la société
alors que de l'autre côté persiste la misère.
En tant qu'indicateur du développement humain, le
niveau de revenu permet de situer les ménages sur une échelle
ordonnée : d'une part les ménages à faible niveau de
revenu ou pauvre et d'autre part ceux du niveau de revenu
élevé.
Et en plus le niveau de revenu évolue quantitativement
et objectivement que le mode d'existence moyen d'un groupe social en montrant
son image de consommation ; voire en approximant sa condition de vie.
Ainsi voulions-nous que ce travail ne se limite pas seulement
à une analyse de dépenses de consommation, mais également
qu'il fournisse des éléments nécessaires permettant
d'approfondir des notions économiques.
0.5. DELIMITATION DU
SUJET
La réalisation de ce travail a été
effectuée auprès de 26 ménages pendant 12 mois. Les
enquêtes ont débuté au mois de Septembre 2007 pour
être clôturées en Septembre 2008.
Le travail était limité à l'analyse,
voire estimation des revenus de la seule population du quartier Panzi.
0.6. DIFFICULTES
RENCONTREES
Les difficultés rencontrées pendant la
réalisation de ce travail peuvent être groupées en
deux :
- celles liées au coût des enquêtes nous
ont énormément coûté tant en
argent qu'en temps ;
- celles liées à la réticence des
ménages face aux enquêtes menées. Ainsi
nous ont-ils soupçonné d'espion cherchant
à découvrir les secrets de la
maison et surtout de leurs revenus.
CHAPITRE I. REVUE DE LA
LITTERATURE
I.1. CONCEPTUALISATION
Pour vivre décemment, l'homme doit avoir de la
nourriture saine, du logement salubre, des soins médicaux,.... lui
procurant satisfaction. Cependant, la disposition de ces biens et services
exige également celle des moyens ou revenus.
L'homme travaille ou investit en contrepartie d'une
rémunération constituant son revenu ; toutefois il peut
disposer de certains biens et services ou du revenu sans prester ni investir.
Ainsi le revenu lui permet de consommer certains biens et services.
Dans ce point, il nous sera question de présenter
brièvement des notions sur les concepts : ménage, revenu et
consommation.
I.1.1. Le ménage
Le ménage est constitué de personnes partageant
un même logement et un même revenu (3(*)).
Dans la théorie économique le ménage
est défini comme un agent économique dont la fonction principale
est la consommation.
Le ménage peut être réparti en deux
catégories selon la population qui le compose suivant qu'elle est du
ménage ordinaire ou hors ménage ordinaire(4(*)). Est appelé
ménage ordinaire celui composé d'un groupe des personnes qui
habitent ensemble quels que soient les liens juridiques qui les unissent. Par
conséquent, le ménage peut se réduire à une
personne.
Par contre la population hors ménage ordinaire est
celle des ménages collectifs, c'est-à-dire celle comptée
à part non réintégrée et celle des habitations
mobiles cas des étudiants logés au campus.
Parallèlement à ces deux catégories des
ménages, dans notre ville de Bukavu, les ménages sont
composés soit des individus vivant seuls : célibataire, soit
de deux individus seulement ou plusieurs n'ayant aucun lien juridique
entre-eux : membres d'une communauté religieuse.
I.1.2. Le revenu
Le revenu d'un individu ou d'un ménage est celui qu'il
peut consommer sans s'appauvrir (5(*)).
Le revenu joue un rôle important dans l'économie
car les activités que font les agents économiques visent
l'objectif d'en retirer un certain fruit : le revenu. Aussi faut-il que
les ménages, pour satisfaire leurs besoins, disposent d'un revenu qui
leur confère pouvoir d'achat de biens et services produits par les
entreprises et qu'ils désirent acquérir.
Le ménage peut disposer de deux types des revenus
provenant principalement de l'activité de production et de l'Etat.
Le revenu de l'activité de production est celui dont
bénéficie le ménage, sous forme de
rémunération, du fait de sa participation à
l'activité de production. Ce revenu constitue la contrepartie du
travail, du capital, de la terre,... et est obtenu sous forme de salaire, du
profit ou intérêt et de rente.
A part le revenu de la production, le ménage peut
également recevoir de l'Etat des revenus sociaux. Ces revenus sont
appelés revenus sociaux parce qu'ils sont transférés d'une
caisse publique et redistribués à ceux qui en ont droit (6(*)). Les ménages
reçoivent ces revenus sous forme des allocations sociales :
allocations familiales, de chômage, etc.
Par ailleurs, le revenu des ménages peut être
homogène ou hétérogène (7(*)). Il est dit homogène
lorsqu'il est issu d'une seule activité : cas du traitement pour un
fonctionnaire qui n'a aucune autre activité que son travail. Par contre
le revenu est dit hétérogène lorsqu'il provient de deux ou
plusieurs activités, dans ce revenu peuvent se trouver le salaire, la
rente, le loyer, etc.
Cette analyse se limitant au niveau micro-économique
où l'étude se fait selon que les agents économiques sont
pris individuellement : ménages, entreprise, etc. ; cependant
à l'échelle macroéconomique l'étude du revenu des
individus d'une nation. En comptabilité nationale, ce revenu est
donné par la somme des salaires, des intérêts, des profits
et l'analyse se fait en terme des agrégats tel que le produit
intérieur brut ( 8(*)).
Dans les pays où les prélèvements
obligatoires se font régulièrement, les ménages disposent,
pour effectuer leurs achats, d'un revenu disponible, c'est-à-dire celui
qui reste après les prélèvements obligatoires et l'ajout
des revenus sociaux au revenu primaire lequel provient des activités de
production.
Dans le cas de la province du Sud-Kivu et
particulièrement la ville de Bukavu, il y a difficulté de
spécifier les revenus des ménages. Difficulté due au fait
que les activités de production sont quasi -inexistantes, voire les
revenus sociaux ne sont pas distribués.
En outre, pendant les périodes d'instabilité
politico-économique les réseaux sociaux informels se renforcent
(9(*)), par
conséquent les ménages pourvoient à leurs besoins
grâce aux revenus provenant des activités informelles ; les
aides interfamiliales, le petit commerce, constituent aussi des sources des
revenus des ménages.
QUELQUES STATISTIQUES SUR
LE REVENU
1. Evolution des revenus globaux des familles à
Kinshasa en Zaïre
de 1969-1986
Tableau n°01 : revenus globaux des familles
à Kishasa (1969-1986
Enquête
|
21969
|
Indice réel
|
1969/1970 IRES Houyoux
|
32,83
|
1,00
|
1975 IRES Houyoux
|
32,83
|
1,04
|
1985/1986 INS
|
34,19
|
1,04
|
1986 Houyoux
|
27,8
|
0,84
|
Source : Maton cité par Tom DEHET
et S. MAYESSE ; « Economie informelle au Zaïre
survie et pauvreté dans la période de
transition », in Cahier africain n°21/22, 1996, p.67.
Le revenu des ménages kinois aurait augmenté de
4% au cours de la période de 1969-1975, soit une amélioration
apparente de 1,36 ; amélioration apparente parce qu'il n'est pas
tenu en compte les effets d'inflation.
Cependant, au cours de la période allant de 1975
à 1986 une baisse de 10%. Ce tableau montre la perte de pouvoir d'achat
des ménages kinois. Au cours de 17 années les ménages
kinois ont vu leurs revenus diminuer de 17%, d'où une perte de pouvoir
d'achat qui se traduit par l'implosion de leur bien-être jusqu'au point
où leur survivance est mise en péril (10(*)).
2. Revenus de la population de Bukavu
1997-1998
Dans leur travail, Shamavu et Tshisekedi montrent, à
partir d'une estimation ou d'une approximation par les dépenses que le
revenu réel des ménages bukaviens s'élève à
261,65$ le mois (11(*)).
Par ailleurs, Y.C. Barhanda, pour son cas spécifique
portant sur le quartier Fariala de la Commune de Bagira, a estimé le
revenu des ménages de ce quartier à 47,05$ par mois (12(*)).
I.1.3. La consommation
Rappelons que le revenu confère aux agents
économiques, surtout les ménages, pouvoir d'achat de biens et
services. Par conséquent, ce qui importe beaucoup pour les
ménages ce n'est pas seulement le niveau de leurs revenus, mais aussi
l'usage qu'il en est fait. En d'autres termes, le ménage ne vise pas la
maximisation de son revenu ; ce qui est déterminant pour le
ménage c'est la marge de liberté de décisions que lui
permet ce revenu. Parmi les décisions figurent principalement celle de
la consommation.
La consommation désigne l'acte par lequel l'homme use
des biens pour satisfaire ses besoins. Les besoins évoluent, au plan de
la société elle-même (les besoins du XXIème
siècle ne sont pas les mêmes que ceux du moyen Age), et au plan
des individus. L'évolution des besoins et des sociétés
apparaît dans le tableau ci-dessous :
Tableau n°2 : Evolution des besoins et des
sociétés
EPOQUE
|
BESOINS FONDAMENTAUX
|
Depuis toujours
|
Alimentation, habitation, habillement,
sécurité
|
Fin du 19ème siècle
|
Education, hygiène et santé
|
Début 20ème siècle
|
Transports, communications, informatons
|
Moderne (pour les sociétés
développées)
|
Loisirs, qualité de l'environnement, qualité du
milieu de travail, considération sociale, réalisation
personnelle
|
D'après : J. DEMERSON et M. REYNE, R.F.G., n°
14, 1978, p. 110.
Certains besoins fondamentaux connus dès les
premiers âges se renouvellent aussi à l'époque moderne.
Par exemple, il existe aujourd'hui un marché des « biens de
sécurité » (alarmes, protection, auto-défense,
abris anti-atomiques,...) qui ne révèle pas un réel
progrès de nos sociétés (13(*)).
Dans la théorie économique, la consommation est
analysée suivant les agents économiques selon qu'ils sont
consommateurs ou producteurs. Ainsi pour les agents économiques
essentiellement consommateurs, la consommation est dite consommation
finale : contrairement à la consommation intermédiaire pour
les agents producteurs : utilisation des biens dans les processus de
production.
Pour le cas des ménages, ils consomment des biens et
services non pas pour la production, mais plutôt pour une usure totale en
vue d'en retirer satisfaction. Par ailleurs, la consommation est
analysée selon qu'elle est individuelle. C'est-à-dire lorsque
les achats sont effectués individuellement par les ménages, ou
collective : c'est-à-dire répondant à des besoins
collectifs.
L'analyse économique de la consommation emprunte deux
voies de réflexion, la microéconomie et la
macroéconomie.
Dans la théorie microéconomique, le
consommateur est supposé être un agent rationnel, homo
oeconomicus, ayant des préférences lui permettant de classer les
paniers des biens auxquels il consacre la totalité de son revenu
(14(*)). Ce consommateur
choisit des biens qui lui permettent de maximiser sa satisfaction compte tenu
du prix et de son revenu et atteint un équilibre, correspondant à
un maximum de satisfaction, lorsqu'il y a égalité entre ses
unités marginales pondérés par les prix (15(*)).
Cependant, peuvent se manifester deux effets lorsque le prix
d'un des biens que le consommateur achète venait de changer, il s'agit
de l'effet revenu et de l'effet de substitution.
L'effet revenu résulte de la variation du revenu suite
à une variation du prix d'un des biens tandis que l'effet de
substitution est la conséquence de la consommation des quantités
supplémentaires de bien dont le prix a baissé au détriment
de celui pour lequel le prix a haussé. Toutefois, ces effets restent
évidents lorsque les biens sont substituables.
Prenons l'hypothèse d'un ménage qui consomme
deux biens, supposés être substituables, le riz et la farine de
manioc et qu'il joue sur les quantités selon que le prix d'un de ces
biens baisse ou hausse sur le marché. Si une fois le prix du riz
baisse, par conséquent les revenus réels du ménage hausse
et par le fait même le ménage trouve de nouvelles
possibilités d'augmenter les quantités du riz : d'où
l'effet de substitution de la farine de manioc au riz et l'effet revenu se
traduit par les nouvelles possibilités de décision.
Ces deux effets expliquent, en effet, la variation du pouvoir
d'achat des ménages en cas de variation de prix, par exemple en cas
d'inflation. En effet, lorsqu'il y a inflation qui ne s'accompagne pas d'une
hausse de revenu, les ménages subissent une perte de pouvoir
d'achat ; par contre, dans les cas où le revenu hausse ou encore le
prix baisse, les ménages bénéficient d'un pouvoir d'achat
supplémentaire.
En outre, G-stigler et G-Becker proposent une analyse,
quoique non loin de la précédente, qui considère le
consommateur ou le ménage à un producteur de sa propre
utilité (16(*)).
C'est-à-dire le ménage use de ses biens et services non pas pour
la consommation finale, mais plutôt la production de sa propre
satisfaction.
Dans la théorie macroéconomique, certains
auteurs économistes proposent une analyse globale, étudiant la
consommation au niveau national, la consommation de tous les ménages
d'une nation.
J.M. Keynes considère que la consommation est
déterminée par des facteurs objectifs comme les effets du revenu
et de la richesse, mais dépend principalement du revenu qui
dépend également de la propension à consommer (17(*)).
Pour J.M. Keynes, la consommation est une variable passive
suivant une loi psychologique qui peut être résumée en deux
points :
- la consommation croît moins proportionnellement que
l'accroissement du revenu et la fonction de consommation est stable à
court terme avec de propension marginale à consommer constante et
inférieure.
- Les variations de revenu conduisent à des variations
de la consommation. En d'autres termes, la PMC diminue, le revenu augmente et
Pmc est décroissante.
D'autre part, les dépenses qu'effectuent les
ménages peuvent être analysées en terme des postes de
consommation suivant qu'elles sont destinées à la nourriture ou
poste d'alimentation, de logement, d'habillement, etc .... et l'ensemble
des postes constituent une structure des dépenses. Cette classification
est fonctionnelle et permet la saisie de la ventilation du budget d'un
ménage entre les catégories des dépenses (18(*)).
QUELQUES STATISTIQUES SUR
LA CONSOMMATION
1. Consommation des ménages zaïrois en
millions de zaïres
(1980-1991)
Tableau n°03 : Consommation des ménages
zaïrois (1980-1991)
Années
|
Dépenses de consommation
|
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
|
32,5
43,5
63,7
115,7
230,4
272,3
374,3
678,3
1245,6
2579,7
5091,6
109.244,4
|
Ce tableau montre l'image des dépenses de
consommation de ménages zaïrois. Pendant onze ans, de 1980
à 1991, les dépenses de consommation de ces ménages sont
passées de 32,5 millions de zaïres à 109.244,4 millions de
zaïres, soit environ une variation de 336.036,61 à la hausse.
Toutefois, la question reste sur les effets d'inflation de la monnaie
zaïroise à ces dépenses, car l'inflation aurait effet
d'accroître les dépenses en chiffre sans pour autant
accroître le pouvoir d'achat.
2. La consommation des ménages de la ville de
Bukavu
Shamavu et Tshisekedi dans leur travail analysent la
consommation des ménages de Bukavu. Le tableau ci-après permet
de synthétiser la structure des dépenses en différents
coefficients budgétaires ou part du poste quelconque dans le total des
dépenses.
Tableau n° 04 : Dépenses de
consommation des ménages de Bukavu 1997-1998
|
En Nouveaux Zaïres
|
%
|
Montant
|
1. Nourriture
2. Logement
3. Habillement
4. Divers
|
17.103.144,24
2.527.635,6
1.353.305,52
10.415.114,64
|
54,47
8,05
4,31
33,17
|
145,14
21,06
11,27
84,18
|
Total
|
31.399.200
|
100,00
|
261,65
|
Source : J. Shamavu et S. Tshisekedi,
loc.cit., p. 37.
Ce tableau montre comment se répartissent les
différentes dépenses entre les différents postes de
consommation. Le poste nourriture présente une part importante dans les
budgets de consommation des ménages de Bukavu, soit un coefficient
budgétaire de 54,47 %.
I.2. LA REPARTITION DU
REVENU
Le revenu constitue le fruit des activités des agents
économiques. Ils peuvent les recevoir sous plusieurs formes :
rente, loyer, salaire,... Cependant le problème se pose quant à
la répartition dudit revenu entre les agents économiques
essentiellement entre les ménages pour le cas de notre sujet. Aussi
faut-il signaler que trois sortes de répartitions sont analysées
dans ce point.
I.2.1. La répartition
individuelle
L'approche de la répartition individuelle fut
abordée pour la première fois par V. Pareto, en 1895 qui ouvrit
le champ de réflexion sur la répartition personnelle du revenu et
sur la mesure d'inégalité de revenu dans la population (19(*)).
La répartition individuelle du revenu permet de
mesurer la répartition de la masse de revenus entre les individus
(ménages) sans les différencier autrement que par leur niveau de
revenu. Cette approche permet l'avantage d'évaluer les
caractéristiques de la répartition telles que les tendances
centrales, les dispersions et par conséquent de tenir compte des
inégalités de revenu entre les individus.
I.2.2. La répartition
fonctionnelle
La répartition fonctionnelle s'occupe de la
répartition du revenu entre les facteurs de production. Cantillon, en
1755, dans son analyse distinguait quatre facteurs de productions :
travail, capital, terre et entrepreneur qui ont chacun comme revenu selon qu'il
est certain : le salaire, l'intérêt et la rente, ou selon
qu'il est incertain, c'est-à-dire dont la réalisation est
liée à des risques : le profit (20(*)).
Par contre, l'économiste Ecossais, Adam Smith analyse
la répartition fonctionnelle à partir de la valeur ou
théorie des prix comme la valeur ajoutée, de coûts des
produits intermédiaires et des trois facteurs de production : le
travail, le capital et la terre. L'analyse de la répartition
fonctionnelle se fait par deux chemins. Pour l'économie nationale par
les données de la comptabilité nationale, pour chaque
ménage par les revenus gagnés employés ou revenu de la
richesse investie.
I.2.3. La répartition
sociale
La répartition sociale du revenu est l'analyse de la
répartition du revenu selon les agents économiques
présentant une homogénéité sociale (21(*)). C'est le cas par exemple de
la répartition de salaire entre les différentes catégories
sociales. Par conséquent l'analyse est effectuée en se basant
sur le secteur d'activité (agricole ou non agricole), ou statut
juridique (salarié ou non salarié), etc.
I.3. CADRE THEORIQUE SUR LE
REVENU ET LA CONSOMMATION
La consommation et le revenu semblent être deux
réalités complémentaires, certains auteurs ne se sont pas
passés de leur relation, laquelle a été analysée
par les uns à partir de l'élasticité et d'autres en sont
allés plus loin.
L'analyse de ces différents auteurs sera
présentée en deux points : l'un porte sur
l'élasticité consommation - revenu et l'autre sur d'autres
théories.
3.1. L'élasticité
de la fonction : consommation
a) Notion
La notion de l'élasticité consommation - revenu
remonte des travaux effectués par l'Allemand Engel, en 1857, dans son
ouvrage intitulé « le rapport de production et de
consommation » et Adolf Schwabe qui, lui, se préoccupe surtout
du problème du logement : existence de relation entre le revenu et
les dépenses de logement. Les travaux d'Engel et Adolf ont
été repris par les Anglais Broweley et Alen en 1935 dans leur
étude statistique des dépenses de consommation des budgets des
familles.
L'élasticité est le rapport de variation
relatives simultanées des deux grandeurs (22(*)). Dans le cas de revenu et de
la consommation, l'élasticité exprime le rapport de la variation
relative de la consommation et celle du revenu. L'expression
mathématique de l'élasticité consommation - revenu
est :
dC/c dC R dC
C
?c/R = ------ -------. ------
-------.------
dR/R dR C dR
R
avec ?c/R = Elasticité consommation -
revenu
C = la fonction de consommation
R = le revenu
Les deux composantes de l'élasticité, dC/dR et
C/R sont désignées respectivement par la propension marginale et
propension moyenne à consommer.
Par définition, la propension marginale à
consommer est le rapport de la variation de la consommation résultant de
celle du revenu et, a priori, elle est supposée positive,
c'est-à-dire la consommation et le revenu varient dans le même
sens.
Cependant, les effets de la variation du revenu à la
hausse ou à la baisse ne sont pas symétriques : les
consommateurs ne varient pas du même pourcentage leur consommation
lorsque leur revenu varie de 1%. Il y a là un effet d'asymétrie
(23(*)).
Dans l'analyse de la consommation, cet effet est dit effet de
Crémaillère ou de Cliquet et explique la quasi -
impossibilité pour les consommateurs de réduire leur consommation
lorsque leur revenu diminue ; au contraire, ils réagissent en
augmentant leurs propensions à consommer pour préserver leurs
niveaux de vie (24(*)).
b) Expression graphique de
l'élasticité consommation - revenu
Pour la représentation graphique de
l'élasticité, nous utilisons le schéma réduit
d'Engel qui nous donne une représentation se basant sur les biens selon
qu'ils sont des biens de première nécessité, d'habitation
et logement de biens non essentiels.
1. Les biens d'alimentation
Cette catégorie comporte de biens dont
l'élasticité est inférieure à l'unité et
lesquels sont classés dans les dépenses de première
nécessité. Pour ces biens, selon Engel, la part de
dépenses y consacrées a tendance à diminuer avec
l'augmentation du revenu. Cela veut dire que le consommateur de ces biens
affecte la part la plus importante de son revenu à la dépense
lorsque son revenu est faible et l'augmentation de sa consommation est bien
proportionnelle à celle de son revenu.
L'élasticité des biens de première
nécessité dépend également de niveau
économique des agents.
En effet, quand un sujet est très riche,
l'augmentation de son revenu n'a presque aucun effet sur ses dépenses
alimentaires. En revanche pour un sujet pauvre, toute augmentation de son
revenu sera consacrée à l'amélioration de son
alimentation.
2. Les biens d'habitation et d'habillement : les
dépenses courantes
Cette catégorie renferme les biens dont
l'élasticité consommation - revenu est égale à
l'unité.
Selon Engel, la part des dépenses consacrées
à ce type des biens reste inchangée quel que soit le revenu.
C'est-à-dire que l'augmentation du revenu et de la consommation est
asymétrique.
3. Les biens de confort = dépenses
d'hygiène, de culture, de
transport, de loisir ...
Pour ces types de biens, l'élasticité
consommation - revenu est supérieure à l'unité. C'est la
catégorie des biens non immédiatement nécessaires.
La dépense consacrée à ce type des biens
augmente très fortement lorsque le revenu augmente. Graphiquement,
l'élasticité se présente comme suit :
Graphique n°1 : Elasticité
consommation - revenu
Consommation
1
Légende
2
1. Alimentation
3
2. Dépenses courantes
3. Bien de confort
Revenu
3.2. Les différentes
théories
Le revenu et la consommation des ménages ont
été abordés par certains auteurs tels que D. Brady et R.
Friedman dans la théorie de revenu permanent et tant d'autres.
A ce point, nous allons présenter brièvement
trois théories :
- la théorie du revenu relatif ;
- la théorie du cycle de vie ;
- la théorie de revenu permanent.
a) Théorie du
revenu relatif
L'hypothèse de revenu relatif a été
traduite pratiquement par D. Brady et R. Friedman en 1947. Selon ces auteurs,
la consommation de ménages ne dépend pas du niveau absolu de
leurs revenus, mais également de la distribution du revenu national,
autrement dit de la position relative des ménages les uns après
les autres (25(*)).
Cette hypothèse tend à supprimer celle de
l'indépendance des décisions de consommation personnelle et
suggère que la consommation d'un individu dépend du comportement
des agents qui sont proches du consommateur.
Enfin, cette hypothèse explique que les variations
successives des revenus n'ont aucun effet sur la place qui occupe les
ménages dans la distribution du revenu.
b) L'hypothèse du
cycle vital
L'hypothèse du cycle vital a été
proposée par A. Ando et F. Modigliani pour tenir compte de
l'irrégularité du revenu du consommateur tout au long de sa vie.
En effet, selon cette hypothèse, le revenu d'un individu non
chômeur varie de la période de vie professionnelle à celle
de sa retraite. Pendant ses premières années de sa vie,
l'individu a tendance à consommer la quasi-totalité de son
revenu, voire à s'endetter pour s'établir. Au fur et à
mesure qu'il évolue, il consommera moins et enfin à la retraite,
il va consommer plus, son revenu étant financé par son
épargne antérieure (26(*)).
Cette hypothèse veut, en effet, montrer que les
décisions des ménages sur leur plan de consommation se font non
seulement en fonction du revenu de la période présente, mais
également en fonction de leurs revenus futurs (27(*)), autrement dit ils
prévoient leurs revenus futurs.
c) La théorie de
revenu permanent
Cette théorie vient des analyses de Milton Friedman,
effectuées en 1957, dans son ouvrage intitulé « A
theory of te consumption fonction ».
Selon Milton, le revenu d'un individu comprend deux
composantes :
1) Le revenu permanent qui est à l'origine de
comportement de consommation et représente le montant qu'une personne
pourrait consommer sans diminuer sa richesse.
2) Le revenu transitoire qui est l'écart entre le
revenu mesuré (c'est-à-dire celui que le consommateur a pu
disposer au cours d'une période) et le revenu permanent.
En bref, l'idée de revenu permanent tel que
présentée par Friedman, repose sur les comportements des agents
à propos de leurs revenus. En effet, les agents ont un comportement des
dépenses en biens de consommation de leur revenu permanent, mais non de
leur revenu total et existe une relation stable entre le revenu permanent et
une partie de la consommation, mais il n'existe pas de relation stable entre la
totalité de la consommation et la totalité de revenu parce qu'il
y a irrégularité quant à l'affectation du revenu
transitoire pour une partie constante de la consommation (28(*)).
3.3. CONCLUSION PARTIELLE
La revue de la littérature, la définition de
certains concepts de base tel que ménage, consommation et revenu, les
notions de la répartition des revenus et les théories
économiques relatives à la consommation et au revenu
développés dans ce chapitre avait pour but de conduire notre
champ de réflexion.
CHAPITRE II. GENERALITES
SUR LE REVENU
Les enquêtes d'identification de ce travail ont
été menées sur 140 ménages. Ces enquêtes
visaient plusieurs caractéristiques, principalement les revenus et les
dépenses de consommation.
Ce présent chapitre et le dernier seront
consacrés au dépouillement des données recueillies pendant
l'enquête.
Dans ce chapitre, nous analysons les notions relatives au
niveau de revenus, aux sources des revenus, à la relation entre revenu
et taille de ménages, au mode de satisfaction des besoins
utilisés par les ménages.
II.1. Le niveau de revenu
Par niveau de revenu, nous entendons le revenu moyen de la
population enquêtée. Ce niveau de revenu est analysé par
deux voies :
- les revenus déclarés par les ménages
que nous appelons revenus a priori et,
- les revenus constatés par les dépenses
effectuées que nous appelons revenus a posteriori.
Nombreux ménages ont déclaré ne pas
savoir ce qu'ils gagnent mensuellement en terme de revenus mais ont
situé ce soit-disant revenu entre 0 et 50 dollars par mois.
Cependant, pour bien saisir la réalité de leur
situation, nous avons construit un petit tableau reprenant les intervalles de
revenus allant de 0 dollars à plus par mois.
En bref, la répartition des ménages entre les
différents intervalles se présente de la sorte :
Tableau n° 05 : Calcul de la moyenne de
revenu
Classe
|
ni
|
Xic
|
niXic
|
0-50
50-100
150-200
200-250
|
20
3
2
1
|
25
75
175
225
|
3350
225
350
225
|
|
26
|
|
1300
|
Source : nos données.
ni = nombre des ménages
Xic = centre des classes
Nous avons X (la moyenne) = (?niXi)/N (29(*))
X = 50 $ par ménage par mois en moyenne.
Il se dégage de cette répartition, un revenu
moyen de 50 $ par ménage par mois et un écart-type 42,74 $.
Par ailleurs, du fait de la non connaissance de leurs revenus
par les ménages, il nous a été intéressant
d'analyser leurs dépenses mensuelles lesquelles ont dégagé
la répartition suivante :
Tableau n° 06 : calcul de la moyenne des
dépenses
Classe
|
Ni
|
Xic
|
niXic
|
0-49
50-99
100-149
150-199
200-249
350-399
600-649
650-699
|
2
11
4
4
2
1
1
1
|
24,5
74,5
124,5
179,5
274,5
374,5
649,5
674,5
|
49
819,5
498
698
449
374,5
649,5
674,5
|
|
140
|
|
4212
|
Source : nos données
Il se dégage un revenu moyen à posteriori de
162 $ par ménage par mois. En bref, le revenu moyen par ménage
par mois à priori est de 50 $ et à posteriori est de 162 $.
II.2 Les sources de revenus
Les ménages disposent des plusieurs sources de
revenus comme vus au premier chapitre, ils peuvent détenir des revenus
provenant des activités de production et/ou des transferts sociaux.
II.2.1. Le salaire
Le salaire constitue l'une des sources des revenus, voire la
principale pour les ménages dont les chefs travaillent.
Cependant, les ménages ne s'intéressent pas
beaucoup aux sommes touchées, mais beaucoup plus sur ce que cette somme
va leur permettre d'acquérir au marché en terme des biens et
services.
Sur 100 % des ménages enquêtés, 42,31 %
sont des salariés. Bien que leur nombre soit important, tous ces
ménages ont déclaré leurs revenus dérisoires pour
nouer les deux bouts du mois.
La plupart des ménages ont lié l'insuffisance
de leurs revenus à la conjoncture économique actuelle laquelle ne
permet pas le payement des salaires significatifs et réguliers.
II.2.2. Les autres sources
Dans les ménages salariés, face aux salaires
dérisoires et faute d'autres sources des revenus, les femmes exercent,
outre l'activité des chefs des ménages, une autre activité
pour la subvenance aux besoins ménagers ?
En effet, sur 42,31 % des ménages salariés,
dans 54,55% d'entre-eux se trouvent des femmes qui exercent du petit commerce,
et dans 45,45% les femmes n'ont pas d'activité.
Pour les ménages d'autres activités, en
particulier de la profession libérale (commerçant ou petits
entrepreneurs) nous trouvons 42,31 % des ménages et chose
étonnante, tous ont qualifié leurs revenu d'insuffisant.
Par ailleurs, sur 15,38 % des ménages chômeurs,
pour 25 % parmi eux, les femmes exercent du petit commerce et pour 75 % les
hommes et les femmes n'ont pas d'activités et nous ont
déclaré vivre par débrouillardise.
III. Revenu et taille des
ménages
Les revenus sont distribués aux ménages
lesquels ont des tailles différentes. Entendons par taille des
ménages le nombre des personnes qui les composent en nombre et en
âge.
Cette rubrique se tissera autour des deux points traitant
successivement de la composition des ménages et de la relation entre les
revenus et la taille des ménages.
1) La composition des
ménages
Cette composition est analysée de deux façons,
premièrement selon le nombre des personnes par ménage et enfin
par âge.
a) Selon le nombre des
personnes par ménages
La répartition des personnes par ménage se
présente de la sorte (avec Xi = le nombre des personnes par
ménage et ni = le nombre des ménages).
Xi
|
5
|
6
|
7
|
9
|
10
|
11
|
13
|
14
|
16
|
23
|
28
|
Ni
|
4
|
1
|
3
|
4
|
6
|
3
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
La taille moyenne qui en découle est de 10,38
personnes par ménages.
b) Selon le nombre des personnes par
groupes d'âge : Cette analyse
s'appuie sur l'échelle d'Oxford.
En effet, l'échelle d'Oxford est une mesure de la
consommation nette (30(*)). Elle se fonde sur un groupement des personnes
composant un ménage en trois classes : le premier adulte, les
personnes d'âges de 0 à 14 ans et les personnes de 15 ans et plus.
Cette échelle associe à chaque âge une unité de
consommation laquelle est respectivement de 1 ; 0,5 et 0,7. Le nombre des
personnes par classes d'âges se présente de la sorte :
Tableau n° 07 : Nombre des personnes par
classes d'âges
Age
|
Nombre des personnes
|
Moyenne
|
0-14
|
134
|
5,15
|
15 et plus
|
118
|
4,54
|
1er adulte
|
26
|
1,00
|
Source : nos données
Pour 26 ménages enquêtés, il y a 134
personnes ayant moins de 15 ans, 1118 de 15 ans et plus, 26 chefs des
ménages.
2) Relation entre revenu
et taille de ménages
La relation entre revenu et taille de ménages nous
est importante pour connaître la part de revenu qui revient à
chaque personne dans les ménages. Ainsi cette relation est-elle
déterminée entre le revenu a priori et le revenu a posteriori.
Le revenu moyen a priori s'élève à 50 $
par ménage par mois et la taille moyenne est de 10,38 personnes par
ménage, soit 4,82 $ en moyenne par personne par mois.
Par ailleurs, le revenu a posteriori s'élève
à 162 $ par ménage et donne 15,61 en moyenne par personne par
mois.
Par rapport aux différents groupes d'âge nous
avons, en se basant sur le revenu a priori, 72,7$ par unité de
consommation en moyenne et par rapport au revenu a posteriori 23,56 $ par
unité de consommation moyenne.
II.4. Mode de satisfaction des
besoins utilisés par la population
enquêtée
L'importance de ce point est de présenter la relation
qui existe entre les revenus et les dépenses d'alimentation afin de
déterminer si ces revenus sont bas ou pas.
Le revenu moyen par ménage par mois
s'élève à 50 $. Dans ce revenu seule la consommation
alimentaire présente 81,43 $ des dépenses mensuelles moyennes,
soit 163 % du revenu moyen. Ceci montre que, pour nouer les deux bouts du
mois, en supposant la priorité accordée aux dépenses
alimentaires, ces ménages font recours à d'autres sources de
revenus, d'où la faiblesse de leurs revenus.
En partant des dépenses de consommation, les
dépenses alimentaires présentent environ 51,77% des
dépenses totales, d'où une importance capitale accordée
aux biens de première nécessité à cause des revenus
dérisoires.
Par ailleurs, sur 100% des revenus, les dépenses
totales sont 324%, 224% de plus aux revenus. Cela montre la faiblesse
significative des revenus.
II.5. Distribution et
inégalité des revenus dans la population
enquêtée
L'analyse de distribution et inégalité des
revenus s'appuie sur deux outils : la courbe de Lorenz et l'indice de
Gini. La courbe de Lorenz est un instrument couramment utilisé pour
analyser l'inégalité de revenu et de la richesse (31(*)). Quant à l'indice de
GINI, il permet de calculer la concentration ou la surface se trouvant entre la
courbe de Lorenz et la première bissectrice. Cet indice est compris
entre 0, distribution parfaitement égalitaire et 1, distribution
parfaitement inégalitaire.
Plus la courbe de Lorentz est
éloignée de la première bissectrice, plus la concentration
de la grandeur étudiée est forte et la répartition
inégalitaire. Cette concentration est mesurée par un indice
appelé le coefficient de Gini défini par le nombre :
,
où l'aire de concentration est celle du domaine
délimité par la courbe de Lorenz et la droite d'équation
.
Le coefficient de Gini est compris entre 0 et 1 :
- si = 0, la répartition est parfaitement égalitaire,
- si = 1, la répartition est parfaitement inégalitaire.
Pour le cas des revenus, la distribution sera
égalitaire si 10% de revenu reviennent à 10% des ménages,
20% à 20% et ainsi de suite.
Pour arriver à déterminer la distribution et
l'inégalité du revenu, nous partons des deux optiques des
revenus : revenu a priori et revenu a posteriori ou optique
dépenses.
- Optique - revenu a priori
La distribution des revenus se présente de la sorte
avec fi (la fréquence absolue) fir (fréquence relative) frc
(fréquence relative cumulée), Xi (centre de classe), fiXi
(surface considérée), (fixi)r (caractère
relatif et (fixi)rc (caractère relatif cumulé).
Tableau n° 08 : Répartition de
revenu
Classe
|
Fi
|
Fr
|
frc
|
Xi
|
fiXi
|
(fiXi)r
|
(fiXi)rc
|
0-50
|
20
|
0,769
|
0,769
|
25
|
500
|
0,385
|
0,385
|
50-100
|
3
|
0,119
|
0,888
|
75
|
225
|
0,173
|
0,558
|
150-200
|
2
|
0,077
|
0,965
|
175
|
350
|
0,269
|
0,827
|
200-250
|
1
|
0,038
|
1
|
225
|
225
|
0,173
|
1
|
|
26
|
1
|
Abscisse
|
|
1300
|
1
|
Ordonnée
|
Source : nos données
Graphique n°2 : Répartition de
revenu
Revenus
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
Ménages
10 20 30 40 50 70 80 90 100
Avec un revenu moyen de 50 $ par ménage par mois, nous
avons une dispersion qui se présente de la sorte :
- 76,9% des ménages se partagent 38,5% des
revenus ;
- 11,9% des ménages se partagent 17,3% des
revenus ;
- 7,7% des ménages se partagent 26,89% des
revenus ;
- 3,8% des ménages se partagent 17,3% des revenus.
Quant à l'indice de GINI associé à cette
courbe de Lorenz, il s'élève à :
IG = - 1 - 1/n + 2/n²X?ixi
Avec n = nombre des ménages = 26
X = la moyenne ou revenu moyen = 50 $
Xi = les différents revenus
Nous avons IG = 41,86 % = 42%
Avec un revenu moyen de 50$ par mois pour 26 ménages,
l'indice de GINI s'élève à 42%, montrant en effet une
inégalité criante des revenus entre ces ménages.
- Optique - dépense ou revenu a
posteriori
Soit fi le nombre de ménages, fr la fréquence
relative, frc fréquence relative cumulée, Xi centre de classes,
fiXi surface considérée, (fiXi)r caractère relatif et
(fiXi)rc caractère relatif cumulé.
Tableau n° 09 : répartition des
dépenses
Classes
|
Fi
|
Fr
|
Frc
|
Xc
|
fiXi
|
(fiXi)r
|
(fiXi)rc
|
0 - 49
|
2
|
0,077
|
0,077
|
24,5
|
49
|
0,012
|
0,012
|
50 - 99
|
11
|
0,423
|
0,500
|
74,5
|
819,5
|
0,195
|
0,207
|
100 -149
|
4
|
0,154
|
0,654
|
124,5
|
498
|
0,118
|
0,325
|
150 - 199
|
4
|
0,154
|
0,808
|
174,5
|
698
|
0,168
|
0,491
|
200 - 249
|
2
|
0,077
|
0,885
|
224,5
|
449
|
0,107
|
0,598
|
350 - 399
|
1
|
0,038
|
0,923
|
374,5
|
374,5
|
0,089
|
0,687
|
600 - 649
|
1
|
0,038
|
0,961
|
649,5
|
649,5
|
0,154
|
0,841
|
650 - 699
|
1
|
0,038
|
1
|
674,5
|
674,5
|
0,160
|
1
|
|
26
|
1
|
Abscisse
|
|
4212
|
1
|
Ordonnée
|
Source : nos données
Graphique n°3 : Répartition des
dépenses
Revenus
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
Ménages
10 20 30 40 50 70 80 90 100
Il ressort de cette courbe que les dépenses ou
revenus a posteriori se présentent de la sorte :
- 7,7% des ménages se partagent 1,2% des
dépenses ;
- 42,3% des ménages se partagent 11,8% des
dépenses ;
- 15,4% des ménages se partagent 11,8% des
dépenses ;
- 15,4% de ménages se partagent 16,6% des
dépenses ;
- 7,7% des ménages se partagent 10,7% des
dépenses ;
- 3,8% des ménages se partagent 8,9% des
dépenses ;
- 3,8% des ménages se partagent 15,4% des
dépenses ;
- 3,8% des ménages se partagent 16% des
dépenses.
La forme de la courbe montre que la distribution des
dépenses est inégalitaire. L'indice de Gini associé
à cette distribution est de 43,76% soit 44% d'où une forte
inégalité dans la répartition des dépenses.
II.6. APPRECIATION CRITIQUE
Il a été constaté, dans ce chapitre,
que les ménages du quartier Panzi sont vraiment pauvres. Mais
malgré cette pauvreté, ils ne croisent pas les bras. Et les
hommes, et les femmes, et les enfants, tous se mettent au travail pour donner
le meilleur d'eux-mêmes afin de survivre et apporter un surplus à
ce maigre revenu qui ne sait pas nouer les deux bouts du mois.
II.7. CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre a porté sur les
généralités sur le revenu. Le revenu mensuel de
ménage a été analysé de deux manières,
premièrement à partir des revenus déclarés par les
ménages et dont la moyenne a été de 50 $ par ménage
par mois et deuxièmement par les dépenses de consommation
lesquelles ont dégagé un revenu réel de 162 $.
La principale source des revenus pour les ménages
salariés et chômeurs est le petit commerce. Dans 100 % des
ménages salariés, outre l'activité des chefs des
ménages, 54,55 % des femmes commercent et 25 % des femmes dans les
ménages chômeurs.
Avec un revenu a priori de 50 $ et a posteriori de 162 $
par mois par ménage, il a été intéressant de
connaître ce qui revient à chaque membre de ménage. En
effet, après analyse, il a été remarqué que la
taille moyenne des ménages est de 10,32 personnes par ménages et
de 5,15 pour 0 à 14 ans ; 4,54 pour 15 ans et plus et de 1 pour le
premier adulte par groupe d'âge.
Quant au revenu qui revient à chaque personne du
ménage, il est de 4,32 $ par personne par mois par rapport au revenu a
priori et de 15,61 $ par rapport au revenu a posteriori. En se basant à
l'échelle d'Oxford, le revenu qui revient à chaque unité
de consommation est de 7,27 $ et de 23,56 $.
Par ailleurs, la stratégie de satisfaction des
besoins qu'adoptent les ménages et qui justifie leur comportement de
consommation est celle de privilégier les dépenses alimentaires.
Avec un revenu de 50 $ par mois, les dépenses alimentaires sont de 81,43
$ soit 163 % du revenu moyen, ce qui montre la faiblesse des revenus de ces
ménages lesquels doivent faire recours à d'autres sources des
revenus pour couvrir leurs besoins.
L'analyse de distribution et inégalité de ces
revenus a montré une forte dispersion quant à leur
répartition et une inégalité criante
révélée par les indices de Gini de 42 % et 44 % par
rapport au revenu a priori et a posteriori. L'inégalité est
d'autant forte pour les dépenses que pour les revenus.
CHAPITRE III. PRESENTATION DU
QUARTIER PANZI
3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le quartier Panzi est situé dans la Commune d'Ibanda,
ville de Bukavu en R.D.C. et s'étend le long de la route reliant Bukavu
à Uvira en passant par Nyangezi-Ngomo. Il est limité :
- au Nord par le quartier Ndendere ;
- à l'Est par la Rivière Ruzizi ;
- à l'Ouest par le quartier Cahi ;
- au Sud par la rivière Nyalukungula.
Le quartier Panzi a les mêmes caractéristiques
que celles de la ville de Bukavu, avec 2°30' de latitude sud et 28°
50' de longitude Est, et une altitude oscillant entre 1460 m (par rapport au
niveau du lac Kivu). Avec une population d'environ 73350 habitants
d'après les recensements du premier trimestre 2008 du quartier.
Panzi se trouve dans les parties frontalières de la
R.D.C. et la République Rwandaise à l'Est de la ville de Bukavu.
Il est marqué par un climat tropical humide modifié par
l'altitude. Les précipitations moyennes annuelles atteignent 1.307 mm
par an (Ilunga L. 1977).
Le sol est argileux et provient de la décomposition
des basaltes et des trachytes. Il est localisé dans le rift-valley
occidental, zone affectée des cassures et des fractures du tertiaire
jusqu'à présent non affecté par le mouvement aux quartiers
des communes de Kadutu et de Bagira.
L'habitat est concentré à tel point que les
espaces vides sont presque inexistants. On y trouve les constructions
anarchiques et surtout en boue, puis en planche et quelque fois en
matériaux durables.
Concernant l'hydrologie, le quartier Panzi, tel que nous l'avons
dit, est limité à l'Est par la rivière Ruzizi et au Sud
par la rivière Nyalukungula. Cependant, d'autres petites
rivières et sources y sont localisées.
3.2. Aspects démographiques
Il est actuellement difficile de connaître avec
exactitude le nombre total de la population qui vit dans la ville de Bukavu et
cela à cause des phénomènes suivants :
- absence de recensement fiable ;
- manque de compétence et de motivation des
recenseurs ;
- importance de l'exode rural.
a) Population
Le quartier panzi est constitué par sept cellules et a
un effectif de 72.980 habitants. Cette population est
hétérogène.
Tableau n° 10 : Statistique de la population
congolaise et étrangère
2006-2007 du quartier Panzi en
commune d'Ibanda
Cellules
|
Population congolaise
|
Population étrangère
|
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
Major Vangu
|
2447
|
3123
|
4139
|
4772
|
14481
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Bizimana
|
1343
|
1235
|
2372
|
2527
|
7477
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Mbeke
|
1591
|
1871
|
2518
|
2975
|
8955
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Kaza Roho
|
1795
|
2220
|
4116
|
4038
|
12169
|
7
|
13
|
0
|
0
|
28
|
Mulengeza I
|
1572
|
3293
|
3134
|
3953
|
11050
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Mulengeza II
|
1648
|
1946
|
2803
|
3471
|
9268
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Mushununu
|
1325
|
1692
|
2912
|
3521
|
9450
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Totaux
|
11721
|
14478
|
21894
|
25257
|
73350
|
9
|
13
|
0
|
0
|
30
|
Source: Bureau du quartier Panzi, rapport du
recensement de la commune d'Ibanda 1er trimestre 2008
De la lecture de ce tableau, nous constatons que la
population congolaise est constituée de 73350 habitants tandis que la
population étrangère est de 30 habitants. La ville de Bukavu en
général et le quartier Panzi en particulier connaissent un
accroissement incontrôlé de la population. Cette situation
entraîne des conséquences exerçant ainsi une pression sur
l'environnement.
Tableau n°11 : Répartition des
personnes par cellule
N°
|
CELLULES
|
HOMME
|
FEMMES
|
GARCONS
|
FILLES
|
TOTAUX
|
1
|
Majour Vangu
|
2.199
|
2.753
|
3.412
|
3.991
|
12.355
|
2
|
Bizimana
|
749
|
778
|
1.487
|
1.671
|
4.685
|
3
|
Mbeke
|
952
|
1.216
|
1.486
|
2.028
|
5.682
|
4
|
Kaza Roho
|
964
|
1.211
|
2.227
|
2.833
|
7.235
|
5
|
Mushununu
|
581
|
1.077
|
1.530
|
6.018
|
9.206
|
6
|
Mulengeza I
|
1.033
|
1.799
|
2.306
|
2.520
|
7.658
|
7
|
Mulengeza II
|
1.091
|
1.632
|
1.541
|
2.090
|
6.354
|
|
Totaux
|
7.569
|
10.466
|
14.389
|
17.563
|
49.987
|
|
%
|
15
|
21
|
29
|
35
|
100
|
Source : Archives du quartier, recensements
du 1er trimestre 2008.
Commentaires :
Il ressort de ce tableau que la cellule Major Vangu est
très peuplée et celle de Bizimana est la moins peuplée.
Les hommes et femmes (parents) occupent 36 % de la population totale. Les
jeunes c'est-à-dire filles et garçons occupent 64 %.
3.3. Habitat
La législation sur la planification urbaine des
documents d'urbanisme au Zaïre remonte de la période coloniale. A
cette époque, le taux d'urbanisation était modéré
de l'ordre de 2% et suivi de contrôle urbain étroit.
Actuellement, ledit décret n'est plus adapté
au rythme du développement urbain et des difficultés
rencontrées par les citadins dans leur cadre de vie qui résulte
largement de cette inadéquation.
3.4. Ethnie
La ville de Bukavu, comme le quartier Panzi, est une ville
socialement hétérogène. La tribu
« shi » reste dominante. A celle-ci viennent s'ajouter les
léga, fulero, bembe, tembo, nande, havu,...
Le français est la langue officielle, le swahili est
le plus parlé par l'ensemble de la population.
3.5. Aspects
économiques
1) Agriculture et
élevage
L'agriculture est presque inexistante au quartier Panzi
étant donné qu'il n'y a pas assez d'espaces pour permettre cette
activité à cause de l'explosion démographique
causée par l'exode rural. Ceux qui habitent des concessions
étendues y pratiquent l'agriculture maraîchère, mais le
rendement est trop faible ; ce qui fait de cette agriculture une
activité dérisoire. Aussi, à chaque saison, les
mêmes cultures sont pratiquées sur les mêmes terrains, sans
aucune notion de rotation de culture. On y cultive le manioc, le haricot,
le maïs, le bananier, le sorgho,...
Malgré l'absence d'importantes activités
agricoles dans la commune d'Ibanda, cette dernière s'approvisionne en
produits agricoles auprès d'autres territoires et provinces tel que le
présente le tableau suivant :
Tableau n° 12 : Approvisionnement de la
commune d'Ibanda en
produits
agricoles
Nature des produits
|
Cossettes de manioc
|
Haricots
|
Maïs grains
|
Huile de palme
|
Sorgho
|
Provenance
|
- Kalehe
- Bunyakiri
- Idjwi
- Walungu
- Kabare
- Uvira
|
- Nord-Kivu
- Cyangugu
- Walungu
- Kabare
- Uvira
|
- Nord-Kivu
- Idjwi
- Cyangugu
|
- Fizi
- Mwenga
- Bunyakiri
- Walikale
- Maniema
|
- Kabare
- Walungu
- Idjwi
|
Source : Commune d'Ibanda, Rapport annuel,
2001.
En ce qui concerne l'élevage, cette activité
aussi dérisoire que l'agriculture concerne surtout la volaille et le
caprin ainsi que les animaux de la basse-cour, qui sont en divagation pour la
plupart.
2) Entrepreneuriat :
petit commerce et artisanat
Le quartier Panzi repose essentiellement sur une
économie de survie. La population est pour la plupart versée
dans les activités capables de lui procurer tant soit peu l'essentiel
pour subvenir aux besoins vitaux élémentaires, tels que le petit
commerce et l'artisanat.
Le commerce se base surtout sur des produits de
première nécessité. Ainsi on voit des routes et sentiers
submergés des vendeurs des produits alimentaires, mais aussi des
boutiques, quelques pharmacies, des kiosques et des étalages sont
plantés le long de la route. L'écoulement des boissons locales y
est aussi une activité commerciale de grande envergure dans les maisons
appelées « cabarets ».
En ce qui concerne l'artisanat, quelques jeunes
entreprennent des activités comme les salons de coiffure et de
beauté, des ateliers de couture et de réparation des souliers,
ainsi que des moulins de farine. Les entreprises TOLINKI et OFFICE DES ROUTES
sont implantées dans cette entité. Certains autres
ménages se lancent dans la taille des statuts, la confection des tapis
et des brosses, et beaucoup d'oeuvres d'art. La menuiserie, la coordonnerie,
la forge y sont aussi florissantes.
3.6. Culture et
loisirs
Dans le quartier Panzi, le loisirs sont couverts par
plusieurs activités provenant soit de l'initiative de la population,
soit de l'initiative de l'Eglise, spécialement de la paroisse Catholique
de Cahi qui organise des forums sportifs intercommunautaires au sein des
communautés ecclésiales vivantes, des concerts religieux et des
projections cinématographiques éducatives à l'intention
des jeunes.
Tableau n° 13 : Infrastructures culturelles
et de loisir à Panzi
Infrastructures
|
Nombre
|
Appellation
|
Salles de spectacle (conférences)
|
3
|
- UEA
- CAHI
- ISHEGA
|
Terrains de sport
|
Football : 2
|
- Stade Parade
- Terrain Solidarité
|
Volleyball : 2
|
- Stade Parade
- Terrain Solidarité
|
Cinéma
|
10
|
Horizon, Chengeine, Morende III, Ami des jeunes, Gaulois,
Shabair, Relais, Maison Mère, Le Bon
|
Bibliothèques
|
2
|
- UEA
- Bibliothèque EP Avenir
|
Source : nos investigations sur
terrain
Il convient de signaler que la salle de spectacle ISHEGA
est située dans la commune Bagira, mais son influence est réelle
sur la population de Panzi, et c'est la raison pour laquelle nous l'avons
évoquée ici.
En outre, la diversité culturelle de la population du
quartier Panzi influe sur les habitudes.
3.7. Situation sanitaire
Les établissements sanitaires augmentent jour
après jour au quartier Panzi. Outre l'hôpital
général de référence de Panzi (l'un des plus
importants de la ville), on y trouve des cabinets privés de
médecine moderne et traditionnelle, le plus souvent mal
équipés.
Toutefois, malgré la présence de ces
institutions sanitaires, la population de Panzi ne jouit pas d'une bonne
santé en général car les principes hygiéniques y
sont le plus souvent mal respectés. Aussi, ces structures sanitaires
s'intéressent plus aux soins curatifs que préventifs qui sont
moins coûteux et plus ou moins accessibles à toutes les couches de
la population.
3.8. Organisation
politico-administrative
Panzi est dirigé par un chef de quartier
secondé par un adjoint. Le quartier est subdivisé en sept
cellules qui sont à leur tour scindées en soixante-quinze
avenues.
Sur le plan sécuritaire, un ensemble de dix
ménages forme un organe appelé « nyumba
kumi » qui dépend du chef d'avenue.
Tableau n°14 : Nombre d'avenues par cellules
dans le quartier Panzi
N°
|
Cellules
|
Nombre d'avenues
|
1
|
Major Vangu
|
17
|
2
|
Bizimana
|
6
|
3
|
Mbeke
|
10
|
4
|
Kaza-roho
|
13
|
5
|
Mulengeza 1er
|
8
|
6
|
Mulengeza 2ème
|
9
|
7
|
Mushununu
|
12
|
|
TOTAL
|
75
|
Source : Bureau du quartier Panzi
3.9. APPRECIATION CRITIQUE
La concentration de la population dans le quartier Panzi a
plusieurs conséquences tant d'ordre sécuritaire que sanitaire.
Rien d'urbanisation n'y est visible ; à certains endroits, il y a
absences de servitudes, ce qui crée une difficulté
d'accès. Mais néanmoins, on sent le dynamisme qui anime ladite
population dans la lutte pour survivre.
3.10. CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, il a été question de
décrire brièvement les situations géographique,
démographique, économique, culturelle, sanitaire et
politico-administrative du quartier Panzi.
Ainsi donc on trouve à Panzi une forte concentration
de l'habitat, une diversité des activités à
caractère économique ; l'insalubrité y bat du record,
ce qui provoque différentes maladies.
CHAPITRE VI. LES BUDGETS
DE CONSOMMATIONS DES
MENAGES DU QUARTIER PANZI :
DEPENSES MOYENNES DES MENAGES
Ce présent chapitre s'articule sur des notions
relatives aux dépenses moyennes de consommation et comporte quatre
grands points analysant successivement la structure des dépenses,
l'analyse des dépenses moyennes, la consommation par catégorie
socio-professionnelle et par niveau économique.
4.1. Structure des
dépenses moyennes
Les dépenses moyennes des ménages sont
présentées en quatre grands postes : poste alimentaire,
poste habillement, poste logement et postes autres dépenses ou divers.
Ainsi la structure de différents postes se présente-t-elle comme
suit :
Tableau n°15 : Structure des dépenses
moyennes
N°
|
Postes
|
En Francs congolais
|
En dollars
|
%
|
1
|
Alimentation
|
44.786,5
|
81,43
|
51,77
|
2
|
Habillement
|
11.346,5
|
20,63
|
13,12
|
3
|
Logement
|
23.331
|
42,42
|
26,98
|
4
|
Divers
|
7.045
|
12,81
|
8,14
|
|
TOTAUX
|
86.509,5
|
157,29
|
100
|
Source : Nos recherches
Les dépenses moyennes s'élèvent
à 86.509,5 FC (157,29$) par ménage par mois.
En suivant la hiérarchie, il s'avère que les
dépenses d'alimentation présentent un coefficient
budgétaire important de 51,77% suivies du poste logement 26,98%, du
poste habillement 13,12% et du poste autres dépenses ou divers 8,14%.
Les différents coefficients budgétaires montrent l'importance
élevée du revenu que consacrent ces ménages aux
dépenses alimentaires. Tel que le graphique suivant le fait
remarquer.
Graphique n°4 : Structure des
dépenses moyennes
4.2. Diagnostic des
dépenses moyennes
En parlant de la structure des dépenses de
consommation, nous n'avons pas été précis quant à
la composition du poste.
En effet, le mot poste de dépenses englobe plusieurs
articles en son sein. Ce présent point explique en profondeur les
différents postes.
a)
Alimentation
Les dépenses d'alimentation s'élèvent
à 44.786,5 FC en moyenne par ménage par mois. Ces
dépenses présentent 51,77% du total des dépenses. Elles
comprennent les biens de première nécessité dont
l'élasticité est inférieure à l'unité. Ces
dépenses comprennent les biens ou aliments suivants : farines de
maïs et de manioc, riz, viande, poisson, légume,
légumineuses, tubercules, sel, sucre, huile, etc.
b) Logement
Les dépenses de logement s'élèvent
à 23.331 FC. Ces dépenses sont groupées en quatre parties
(32(*)) :
- Les dépenses de logement en capital ;
- Le loyer, l'eau et l'électricité
- Le combustible et l'éclairage (non électrique)
et
- Les biens d'équipement.
Par ailleurs, pour le cas échéant, les
dépenses de logement sont groupées en trois parties :
l'énergie et l'eau, le loyer et l'investissement.
En effet, dans l'échantillon tiré, nous
trouvons trois types de logements :
- logement en pisé : avec des murs dont la
carcasse en bois est enduite de terre et le toit fait de tôles. Ce type
de maison présente 3,85 % des maisons constituant
l'échantillon ;
- logement en dur, avec les murs en briques et les toits en
tôle. De telles maisons présentent 34,62% et sont souvent
appelées des maisons durables.
- logement en semi-dur avec des murs en planches et en une
autre matière que les briques. Ce types de maisons présentent
61,54% du total général.
· Energie et eau
Les dépenses moyennes d'énergie et de l'eau
représentent 7.936,5 FC, soit 14,43$ de dépenses moyennes totales
du logement. Ces dépenses regroupent les dépenses
d'électricité, de combustible et d'éclairage non
électrique et enfin les dépenses d'eau renfermant tant l'eau de
la Regideso à ses abonnés que l'eau achetée par les non
abonnés de la Regideso.
· Loyer
Le concept loyer englobe toutes les dépenses
effectuées par les ménages qui n'ont pas de
propriétés propres à eux. Ces ménages
présentent 34,62% du total des ménages et dépensent
mensuellement 1.996,5 FC soit 3,63 $ en moyenne.
· Investissement
Les dépenses d'investissement renferment toutes les
dépenses relatives à l'achat des biens d'équipement et de
construction. Ces dépenses présentent une moyenne mensuelle de
13.370,5 FC, soit 24,31$.
Les dépenses de logement sont la somme de ces trois
catégories et sont évaluées à 23.331 FC, soit
42,42$ par ménage par mois en moyenne.
c) Habillement
Les dépenses d'habillement comprennent toutes les
dépenses relatives à l'achat des habits et des chaussures et
autres.
Au cours de l'enquête, tous les ménages ont
déclaré ne pas acheter les habits, voire les chaussures
sous-pretexte que leurs revenus sont très bas. Mais chose contraire,
car 19,23% de ces ménages ont réalisé ces
dépenses.
Ces dépenses représentent 13,12% du budget de
consommation des ménages, soit une moyenne mensuelle de 11.346,5 FC,
soit 20,63$.
d) Divers (autres
dépenses)
Dans cette catégorie de dépenses se trouvent
englober toutes les dépenses relatives au loisir,à
l'hygiène, à l'éducation, à l'habitation, au
transport et aux autres type des dépenses.
En effet, sans spécifier telle ou telle
dépense, leur montant s'élève à 7.045 FC (12,81$),
soit 8,14% du budget ménager.
4.3. La consommation par
catégories socio-professionnelles
Par catégorie socio-professionnelle, entendons la
classification des ménages selon les activités de leurs chefs.
Les ménages font plusieurs activités que nous
pouvons classer en trois grands groupes (33(*)) :
- les fonctionnaires : ce groupe englobe
tous les ménages salariés tant de la fonction publique que
d'autres activités. Ces ménages présentent 49,3 du total
des ménages ;
- les indépendants : ce groupe
renferme tout ménage dont le chef exerce une profession
libérale ; du commerce ou d'autres activités similaires au
commerce. Ce groupe comprend 42,3% des ménages.
- Les chômeurs : il s'agit de tous
les gens qui n'ont aucune activité leur procurant un revenu. Parmi ces
gens, nous trouvons les étudiants, les sans-emplois, les
pensionnés et leur proportion est de 15,38%.
Ainsi la consommation par catégorie
socio-professionnelle se présente-t-elle de la sorte :
Tableau 16 : Consommation par catégorie
socio-professionnelle
N°
|
Secteur
|
FONCTIONNAIRES
|
INDEPENDANTS
|
CHOMEURS
|
En FC
|
En $
|
En FC
|
En $
|
En FC
|
En $
|
1
|
Alimentation
|
20.240
|
36,80
|
21.268,5
|
38,67
|
3.294,5
|
5,99
|
2
|
Habillement
|
6.655
|
12,10
|
4.405,5
|
8,01
|
280,5
|
0,51
|
3
|
Logement
|
10752,5
|
19,55
|
11.759
|
21,38
|
863,5
|
1,57
|
4
|
Autres dépenses
|
4.130,5
|
7,51
|
2.854,5
|
5,19
|
60,50
|
0,11
|
|
TOTAUX
|
41.778
|
75,96
|
40.287,5
|
73,25
|
4.499
|
8,18
|
Sources : nos données
Il ressort de ce tableau que la catégorie
socio-professionnelle qui consomme beaucoup est celle des fonctionnaires,
suivie de celle des indépendants et enfin vient celle des
chômeurs, tel que l'illustre également le graphique
suivant :
Graphique n° 5 : Consommation par
catégorie socio professionnelle
En approfondissant l'analyse, nous arrivons aux
résultats suivants :
1) Le poste alimentation
Ce poste représente 51,77% du budget ménager.
Pour les différentes catégories socio-professionnelles, nous
avons pour les fonctionnaires 45,20%, pour les indépendants 47,49% et
pour les chômeurs 7,35% du total des dépenses d'alimentation.
2) Le poste habillement
Ce poste s'élève à 13,12% des
dépenses globales. Par catégorie socio-professionnelle, nous
avons 58,65% pour les fonctionnaires, 38,83% pour les indépendants et
2,47% pour les chômeurs.
3) Le poste logement
Ce poste présente 26,98% du budget ménager.
Par catégorie socio-professionnelle, nous avons 45,09% pour les
fonctionnaires, 50,40% pour les indépendants et 3,7% pour les
chômeurs.
4) Autres dépenses
Ces dépenses s'élèvent à 8,14%
des dépenses totales. Par catégorie socio-professionnelle, nous
avons 58,63% pour les fonctionnaires, 40,52% pour les indépendants et
0,88% pour les chômeurs.
4.4. La consommation par
niveau économique
L'analyse de la consommation par niveau économique
va nous permettre deux choses. En premier lieu, elle nous permettra d'analyser
la taille des ménages par niveau économique et en second lieu
d'étudier la consommation par niveaux économiques (34(*)).
Les niveaux économiques que nous allons
considérer commencent par 0 dollar et s'étendent à 250$ et
plus. Entendons par niveau économique l'ensemble des dépenses se
trouvant dans l'intervalle considéré.
1. La taille des ménages par niveaux
économiques
La répartition des ménages par
différents niveaux économiques analysée par types de
tailles se présente comme suit :
Tableau n°17 : Taille de ménage par
niveau économique
Niveaux
|
Nombre de ménages
|
Nombre des personnes
|
Tailles moyenne
|
0 - 49
|
2
|
12
|
6
|
50 - 99
|
11
|
90
|
8,2
|
100 - 149
|
4
|
46
|
11,5
|
150 - 199
|
4
|
48
|
12
|
200 - 249
|
3
|
20
|
10
|
250 +
|
3
|
55
|
18,83
|
Source : nos données
Il ressort de ce tableau que le niveau économique
de 50-99 présente un nombre élevé des ménages soit
42,31% avec 90 personnes et une taille moyenne de 8,2.
Le fait important à remarquer est que la taille
moyenne de différents ménages évolue sauf exception, avec
les niveaux économiques.
1. La consommation par niveaux
économiques
La consommation par niveaux économiques se
présente de la sorte :
Tableau n° 18 : Consommation par niveaux
économiques
Niveau
|
Nbre des ménages
|
Alimentation
|
Habillement
|
Logement
|
Divers
|
0-49
|
2
|
75
|
0
|
16,48
|
2,78
|
50-99
|
11
|
546,76
|
14,65
|
155,66
|
20,01
|
100-149
|
4
|
330,48
|
47,56
|
83,83
|
44,46
|
150-249
|
2
|
250,74
|
113,5
|
41,28
|
23,61
|
250 et plus
|
3
|
609
|
188,79
|
660,61
|
180,11
|
Total
|
26
|
2116,42
|
524,75
|
1102,86
|
334,40
|
Source : nos données
Ainsi, pour une bonne compréhension de ce tableau,
s'avère-t-il important de présenter les mêmes
données graphiquement puis en pourcentage.
Graphique n°6 : Consommation par niveau
économique
Tableau n° 19 : Consommation par niveaux
économiques en pourcentage
Niveau
|
Alimentation
|
Habillement
|
Logement
|
Divers
|
0-49
|
3,54 %
|
0
|
1,49 %
|
0,83
|
50-99
|
25,43 %
|
2,79 %
|
14,11 %
|
5,93
|
100-149
|
14,38 %
|
9,06 %
|
7,6 %
|
13,3 %
|
150-199
|
15,62 %
|
30,54 %
|
13,15 %
|
18,97 %
|
200-249
|
11,35 %
|
21,63 %
|
3,74 %
|
7,06 %
|
250 et plus
|
23,73 %
|
35,98
|
59,9 %
|
53,86 %
|
Total
|
100 %
|
100 %
|
100 %
|
100 %
|
La Consommation est plus concentrée au sixième
niveau qu'en d'autres. Ce niveau comprend 11,54 % des ménages et
présente pour l'alimentation 28,78 %, l'habillement 35,98%, le logement
59,9 % et les divers 53,86 %.
Le premier niveau est le moins dépensier avec 7,69 %
des ménages, nous avons 3,54 % de logement et 0,83 % d'habillement. En
bref le premier niveau, avec 7,69 % des ménages est le moins
dépensier que les autres. En revanche le sixième niveau,
avec 11,54 % des ménages est le plus dépensier que les autres.
4.5. APPRECIATION CRITIQUE
C'est tout à fait normal que l'alimentation occupe
une place de choix dans les ménages du quartier Panzi et que les
fonctionnaires prennent le dessus quant aux dépenses par rapport aux
autres catégories socio-économiques. Ce qui signifie qu'on ne
peut dépenser qu'en fonction de ses moyens et les pauvres ne peuvent pas
dépenser de la même manière que les riches.
4.6. CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre a analysé les dépenses de
consommation. Les dépenses de consommation mensuelle par ménage
sont de 157,29 $ en moyenne. Dans ces dépenses, il y a
prédominance des dépenses alimentaires avec 81,43 $ des
dépenses totales, suivies des dépenses de logement 42,42 $, des
dépenses d'habillement 20,63 $ et des divers 12,81 $.
La consommation par catégorie socio-professionnelle
a révélé que la catégorie des fonctionnaires, avec
42,31 % des ménages consomment plus que les autres, à savoir les
indépendants représentant 42,31 % leurs dépenses sont de
63,18 $ et les chômeurs, 15,38 % des ménages, ils consomment 8,18
$.
L'analyse de la consommation par niveau économique a
révélé, en effet, que la taille de ménage, sauf
exception, évolue avec le niveau économique et, enfin, que le
sixième niveau est le plus dépensier que les autres.
CONCLUSION
GENERALE
Etant donné l'importance que présente le
revenu pour la satisfaction des besoins ménagers, le présent
travail s'est proposé d'estimer le niveau du revenu de la population du
quartier Panzi.
Sa réalisation part des hypothèses selon
lesquelles les revenus de ces ménages seraient bas, ce qui justifierait
leur comportement de consommation privilégiant les biens alimentaires.
Face à cette faiblesse de leurs revenus, ces ménages feraient
d'autres activités pour subvenir à leurs besoins.
Ces hypothèses étant posées, le travail
a été subdivisé en trois grands chapitres hormis
l'introduction et la conclusion, lesquels nous ont permis de parcourir la
bibliographie, d'effectuer des enquêtes et d'analyser les données
recueillies en enquêtes.
Le premier chapitre a porté sur la revue de la
littérature avec la définition de certains concepts de base tel
que ménage, consommation et revenu ; sur les notions de la
répartition des revenus et sur les théories économiques
relatives à la consommation et au revenu. Ce chapitre avait pour but de
conduire notre champ de réflexion.
Le deuxième chapitre a porté sur les
généralités sur le revenu. Le revenu mensuel de
ménage a été analysé de deux manières,
premièrement à partir des revenus déclarés par les
ménages et dont la moyenne a été de 50 $ par ménage
par mois et deuxièmement par les dépenses de consommation
lesquelles ont dégagé un revenu réel de 162 $.
La principale source des revenus pour les ménages
salariés et chômeurs est le petit commerce. Dans 100 % des
ménages salariés, outre l'activité des chefs des
ménages, 54,55 % des femmes font le petit commerce tandis que 25 % des
femmes dans les ménages restent au chômage.
Avec un revenu a priori de 50 $ et a posteriori de 162 $
par mois par ménage, il a été intéressant de
connaître ce qui revient à chaque membre de ménage. En
effet, après analyse, il a été remarqué que la
taille moyenne des ménages est de 10,32 personnes par ménages et
de 5,15 pour 0 à 14 ans ; 4,54 pour 15 ans et plus et de 1 pour le
premier adulte par groupe d'âge.
Quant au revenu qui revient à chaque personne du
ménage, il est de 4,32 $ par personne par mois par rapport au revenu a
priori et de 15,61 $ par rapport au revenu a posteriori. En se basant à
l'échelle d'Oxford, le revenu qui revient à chaque unité
de consommation est de 7,27 $ et de 23,56 $.
Par ailleurs, la stratégie de satisfaction des
besoins qu'adoptent les ménages et qui justifie leur comportement de
consommation est celle de privilégier les dépenses alimentaires.
Avec un revenu de 50 $ par mois, les dépenses alimentaires sont de 81,43
$ soit 163 % du revenu moyen, ce qui montre la faiblesse des revenus de ces
ménages lesquels doivent faire recours à d'autres sources des
revenus pour couvrir leurs besoins.
L'analyse de distribution et l'inégalité de
ces revenus ont montré une forte dispersion quant à leur
répartition et une inégalité criante
révélée par les indices de Gini de 42 % et 44 % par
rapport au revenu a priori et a posteriori. L'inégalité est
d'autant forte pour les dépenses que pour les revenus.
Le troisième chapitre a présenté les
aspects géographique, démographique et économique du
quartier Panzi.
Le dernier chapitre a analysé les dépenses de
consommation. Les dépenses de consommation mensuelle par ménage
sont de 157,29 $ en moyenne. Dans ces dépenses, il y a
prédominance des dépenses alimentaires avec 81,43 $ des
dépenses totales, suivies des dépenses de logement 42,42 $, des
dépenses d'habillement 20,63 $ et des divers 12,81 $.
La consommation par catégorie socio-professionnelle
a relevé que la catégorie des fonctionnaires, avec 42,31 % des
ménages consomment plus que les autres, à savoir les
indépendants représentant 42,31 % leurs dépenses sont de
63,18 $ et les chômeurs, 15,38 % des ménages, ils consomment 8,18
$.
L'analyse de la consommation par niveau économique a
révélé, en effet, que la taille de ménage, sauf
exception, évolue avec le niveau économique et, enfin, que le
sixième niveau est le plus dépensier que les autres.
En terminant ce travail, nous n'avons nullement l'intention
d'avoir effectué un travail parfait ni d'avoir épuisé
toutes les données nécessaires à sa réalisation.
C'est pourquoi, nous laissons le champ libre à toutes les critiques
nécessaires à son amélioration et à sa
continuité par d'autres chercheurs.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Revenus globaux des familles à
Kinshasa (1969-1986) .......... 10
Tableau n°2 : Evolution des besoins et des
sociétés....................................... 12
Tableau n°3 : Consommation des ménages
zaïrois (1998-1991)................... 16
Tableau n°4 : Dépenses de consommation des
ménages de
Bukavu
1997-1998 ................. ................................................
17
Tableau n°5 : Calcul de la moyenne des revenus
.......................................... 27
Tableau n°6 : Calcul de la moyenne des dépenses
....................................... 28
Tableau n°7 : Nombre des personnes par classes
d'âges ............................ 31
Tableau n°8 : Répartition de revenus
.......................................................... 34
Tableau n°9 : Répartition des dépenses
...................................................... 36
Tableau n°10 : Statistiques de la population
congolaise et étrangère
2006-2007 du quartier Panzi en commune
d'Ibanda ......... 41
Tableau n°11 : Répartition des personnes par
cellule ................................. 41
Tableau n°12 : Approvisionnement de la Commune d'Ibanda
en
produits Agricoles
................................................................ 43
Tableau n°13 : Infrastructures culturelles et de loisir
Panzi ...................... 45
Tableau n°14 : Nombre d'avenues par cellule dans le
quartier Panzi ........ 47
Tableau n°15 : Structure des dépenses moyennes
..................................... 48
Tableau n°16 : Consommation par catégorie socio
professionnelles ......... 54
Tableau n°17 : Tailles de ménage par niveaux
économiques .................... 56
Tableau n°18 : Consommation par niveaux
économiques ......................... 57
Tableau n°19 : Consommation par niveau
économiques
en pourcentage
.................................................................. 58
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 : Elasticité consommation - revenu
..................................... 23
Graphique n°2 : Répartition de revenu
........................................................ 35
Graphique n°3 : Répartition des dépenses
................................................. 36
Graphique n°4 : Structures des dépenses
.................................................. 49
Graphique n°5 : Consommation par catégorie socio
professionnelle ........ 54
Graphique n°6 : Consommation par niveau
économique ............................ 58BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES :
1) A. Beitone et Alii, Dictionnaire des sciences
économiques, Armand Colin,
Paris, 2001
2) Bernard Simler, Initiation économique et
sociale, Armand Colin, Paris, 1987.
3) E. Wauthy et G. Brulard, Initiation à la vie
économique, Edition la Procure,
Bruxelles, 1974.
4) Gilbert Castelain, La pénurie n'est pas pour
demain, Ed. Ouvrière, Bruxelles,
1978
5) H. Guiton et Vitry D., Economie politique,
3ème édition, Dalloz, Paris, 198O.
6) Joseph Houyoux, Budgets ménagers nutrition et
mode de vie à Kinshasa,
PUF, Kinshasa, 1973
7) Makhatar Diouf, Economie politique pour l'Afrique,
Les Nouvelles éditions
africaines du Sénégal, Dakar, 1991
8) Samuelson P.A., Microéconomie : la nouvelle
édition du grand classique,
Edition d'organisation, Paris, 1995.
2. RAPPORTS ET REVUES
1) Banque Centrale, Rapport annuel, 2006.
2) Commune d'Ibanda, Rapport annuel, 2001.
3) Commune d'Ibanda, Rapport annuel, 2007
4) Camilo Degum, Fondements de bien-être social et
décomposition des
mesures d'inégalité dans la
répartition du revenu, in économie appliquée,
Tome L1, 1998, n°4.
5) Tom DEHET et S. MAYESSE L., Economie informelle au
Zaïre survie et
pauvreté dans la période de
transition, Cahier africain n° 21/22, 1996
3. T.F.C. ET NOTES DE COURS
1) AKILI KISUBI, notes de cours d'Economie et organisation de
l'entreprise, G1
ISECOF, 2006-2007.
2) D. Masudi Kyanza, Notes de cours de statistique
descriptive, G1 IGE, inédit,
ISI-Bukavu, 2001
3) J.L. Bomposo, Notes de cours de Comptabilité
Nationale, inédit, Université
Ouverte/Bukavu, 2008
4) J.M. Baharanyi, l'épargne en milieu rural : cas
du groupement de Kaniola,
TFC, inédit, 1999-2000.
5) Mussa Rutamu, Essai d'estimation de niveau de revenu de la
population
du quartier Kalere, TFC, UCB, inédit, 2002-2003
6) T. Shamavu et S. Tshisekedi, Approximation de niveau de
revenus de la
population de Bukavu par l'apporche de
dépenses : une étude de budget
ménagers à Bukavu, TFC, UCB, inédit,
1999-2000.
7) Yvettes Baranda, La pauvreté dans la ville de
Bukavu : une estimation
statistique et économique : cas du quartier
Fariala, Commune de Bagira,
TFC, UCB, inédit, 1996-1997.
TABLE DES
MATIERES
PRELUDE ................................................................................................I
DEDICACE ...........................
..................................................................II
AVANT PROPOS
....................................................................................III
ABREVIATIONS ET SIGLES
....................................................................
IV
0. INTRODUCTION
1
0.1. PROBLEMATIQUE
1
0.2. HYPOTHESES
3
0.3. METHODOLOGIE
3
0.3.1. Méthodes
4
a) La méthode comparative
4
b) La méthode analytique
4
c) La méthode statistique
4
0.3.2. Techniques
5
a) L'analyse documentaire
5
b) L'interview directe
5
c) Le questionnaire direct
5
d) L'observation participative et nos
prérequis
5
0.4.CHOIX ET INTERET DU SUJET
5
0.5. DELIMITATION DU SUJET
6
0.6. DIFFICULTES RENCONTREES
6
CHAPITRE I. REVUE DE LA
LITTERATURE
7
I.1. CONCEPTUALISATION
7
I.1.1. Le ménage
7
I.1.2. Le revenu
8
QUELQUES STATISTIQUES SUR LE REVENU
10
I.1.3. La consommation
11
QUELQUES STATISTIQUES SUR LA CONSOMMATION
16
I.2. LA REPARTITION DU REVENU
18
I.2.1. La répartition individuelle
18
I.2.2. La répartition fonctionnelle
18
I.2.3. La répartition sociale
19
I.3. CADRE THEORIQUE SUR LE REVENU ET LA
CONSOMMATION
19
3.1. L'élasticité de la
fonction : consommation
20
a) Notion
20
b) Expression graphique de
l'élasticité consommation - revenu
21
3.2. Les différentes théories
23
a) Théorie du revenu relatif
23
b) L'hypothèse du cycle vital
24
c) La théorie de revenu permanent
25
3.3. Conclusion partiele
..................................................................................
25
CHAPITRE II. GENERALITES SUR LE
REVENU
26
II.1. Le niveau de revenu
26
II.2 Les sources de revenus
28
II.2.1. Le salaire
28
II.2.2. Les autres sources
29
III. Revenu et taille des ménages
30
1) La composition des ménages
30
a) Selon le nombre des personnes par
ménages
30
2) Relation entre revenu et taille de
ménages
31
II.4. Mode de satisfaction des besoins
utilisés par la population enquêtée
32
II.5. Distribution et inégalité des
revenus dans la population enquêtée
33
II.6. Appréciation critique
....................................................................................
37
II.7. Conclusion partielle
.....................................................................................
37
CHAPITRE III. PRESENTATION DU QUARTIER
PANZI
39
3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
39
3.2. Aspects
démographique...................................................................................39
3.3. Habitat
42
3.4. Ethnie
42
3.5. Aspects économiques
43
1) Agriculture et élevage
43
2) Entrepreneuriat : petit commerce et
artisanat
44
3.6. Culture et loisirs
45
3.7. Situation sanitaire
46
3.8. Organisation politico-administrative
46
3.9. Appréciation critique
........................................................................................
47
3.10. Conclusion partielle
.........................................................................................47
CHAPITRE VI. LES BUDGETS DE CONSOMMATIONS
DES MENAGES DU QUARTIER PANZI : DEPENSES MOYENNES DES MENAGES
48
4.1. Structure des dépenses moyennes
48
4.2. Diagnostic des dépenses moyennes
50
a) Alimentation
50
b) Logement
50
c) Habillement
52
d) Divers (autres dépenses)
52
4.3. La consommation par catégories
socio-professionnelles
53
4.4. La consommation par niveau
économique
56
4.5. Appréciation critique
.........................................................................................59
4.6. Conclusion partielle
..........................................................................................59
CONCLUSION GENERALE
60
LISTE DES
TABLEAUX.................................................................................................
63
LISTE DES
GRAPHIQUES..............................................................................................63
BIBLIOGRAPHIE
64
1. OUVRAGES :
64
2. RAPPORTS ET REVUES
64
3. T.F.C. ET NOTES DE COURS
65
TABLE DES MATIERES
66
* 1 Gilbert Castelain, La
pénurie n'est pas pour demain, éd. Ouvrière,
Bruxelles, 1978, p.236.
* 2 Gilbert Castelain, op.cit.,
p.236.
* 3 Joseph Houyoux, Budget
ménager, nutrition et mode de vie à Kinshasa, PUF, Kinshasa,
1973, p.54.
* 4 Bernard Simler et Alii,
Initiation économique et sociale, Armand Colin, Paris, 1987,
p.197.
* 5 J.R. Hicks, cité par
A. Beitone et Alii, Dictionnaire des sciences économiques, Armand
Colin, Paris, 2001, p.137
* 6 E. Wauthy et G. Brulard,
Initiation économique et sociale, Namur, p. 137.
* 7 J. Milheu cité par
J.M. Baharanyi, L'épargne en milieu rural : cas du groupement de
Kaniola, 1999-2000, p. 24
* 8 J.L. Bomposo, Notes de
cours de Comptabilité Nationale, inédit, Université
Ouverte, 2008.
* 9 Maton, cité par Tom
DEHET et S. MAYESSE ; « Economie informelle au Zaïre survie
et pauvreté dans la
période de transition », in Cahier africain
n°21/22, 1996, p. 115
* 10 Tom DEHET et MAYESSE, op.
cit., p. 114.
* 11 J. Shamavu, M ET S.
Tshisekedi, Approximation de niveau de revenus de la population de Bukavu par
l'approche de dépenses : une étude de
Budgets ménagers à Bukavu, TFC, UCB, Bukavu 1997-1998.
* 12 Yvette Baranda, La
pauvreté dans la ville de Bukavu : une estimation statistique et
économique cas du quartier
Fariala, Commune de Bagira, TFC, UCB, inédit, Bukavu
1996-1997.
* 13 AKILI KISUBI, notes de
cours d'Economie et organisation de l'entreprise, G1, ISECOF, 2006-2007.
* 14 A. Beitone et Alii, op.
cit. p. 83
* 15 A. Beitone et Alii,
op.cit., p. 83.
* 16A. Beitone et Alii, op.cit.
p.84.
* 17 A. Beitone et Alii,
op.cit. p.84.
* 18 Makhatar Diouf,
Economie politique pour l'Afrique, Nouvelles éditions africaines
du Sénégal, Dakar, 1991,
p.54
* 19 Camilo Degum, Fondements
de bien-être social et décomposition des usures
d'inégalité dans la répartition du
revenu, in Economie appliquée, Tome 1, 1998,
n°, p. 160.
* 20 Camilo Degum, op.cit., p.
160.
* 21 A. Beitone et alii, op.
cit. , p. 374.
* 22 Beitone et alii,
op.cit, p. 374.
* 23 H. Guilor et Vitry,
Economie politique, 3ème éd. Dalloz, Paris,
1981.
* 24 A. Beitone et alii,
op.cit., p. 160.
* 25 H. Guiton et alii,
op.cit., p. 571.
* 26 A. Beitone et alii,
op.cit., p. 573.
* 27 Idem.
* 28 H. Guitton et alii, op.
cit., p. 575.
* 29 D. MASUDI Kyanza, Note de
Cours de statistique descriptive, G1 IGE,inédit, ISI-Bukavu, 2001.
* 30 Bernard Simler, Op. cit.,
p.199
* 31 Paul A. Samuelson P.A.,
Microéconomie : la nouvelle édition du grand
classique, édition d'organisation,
Paris, 1995, p.516.
* 32 Joseph Houyoux, op.cit.,
p. 101.
* 33 J. Shamavu M. et S.
Tshisekedi, op. cit., pg. 47
* 34 Joseph Houyoux, Op.cit.,
p. 107.