Conclusion
Le niveau du Lac Tchad a dramatiquement baissé dans les
dix derniéres annnées du 20 éme siécle. Cela a
été prouvé par les images satéllitaires. Aussi, si
cela a été révelé, la qualité reste douteuse
si on compare les anciennes images prises pendant la saison de pluie aux prises
récentes de la saison séche. Les causes du récul rapide du
niveau des eaux du Lac Tchad sont les le changement climatique, l'augmentation
des bésoins en eau et les périodes de sécheresse au sahel
dans les années 1969 á 1973. Le Lac Tchad est une source
importante de vie pour environ neuf millions de personnes qui y
dépendent économiquement. En dehors de l'utilisation massive de
l'eau pour les grands domaines de cultures irriguées au niveau des Etats
rivérains, le Lac asséché serait utilisé pour la
pêche, l'agriculture et pour faire abreuver le bétail. Le
récul du niveau des eaux n'a pas que seulement des effets
négatives mais aussi des aspects positifs. Beaucoup de champs de mais et
différents sortes de légumineuses s'étendent de plus en
plus dans l'ancienne vallée inondable du Lac. Parallélement
apparaissent de nouvelles habitations de pêcheurs, éleveurs et
cultivateurs. La baisse de la production piscicole et le manque des aires de
pâtures contraignent les pêcheurs et les éleveurs á
se reverser dans la culture des céréales et légumineuses.
Ce qui conduit á des conflits sociaux et problémes pour les
riverains. Dés lors, se définissent clairement quelques
intérêts par rapport au Lac Tchad. Les conflits se
différencient selon que les bésoins aussi multiples qu'il y a.
Les conflits entre cultivateurs et éleveurs naissent du fait que les
éleveurs utilisent l'eau pour l'agriculture et la
végétation environnante comme pâture. Malgré la
réduction de la taille de leur bétail, la situation de beaucoup
des éleveurs ne s'est pas améliorée. Beaucoup de
pêcheurs et leur famille perdent leur source de revenu á cause de
la forte baisse des prises de poissons. Ils sont ménacés par
l'insécurité alimentaire. De ce fait, ils cherchent aussi des
parcelles pour les céréales et les légumineuses. Il
résulte alors de conflits entre pêcheurs et cultivateurs. Au sein
même des pêcheurs, naissent des conflits entre les pêcheurs
autochtones et les pêcheurs migrants á cause de la rude
concurrence. Tous ces conflits deviennent de plus en plus intense parcequ'il
n'y a pas de possibilités de coopérations entre les acteurs. Les
différents acteurs á savoir la CBLT, la SODELAC, le chef de
canton et les autorités administratives cherchent leurs propres
intérêts au point oú les conflits ne sont pas
résolus de maniére durable et les victimes subissent
continuellement le poids. Le manque de coopération entre ces acteurs
rend aussi difficile la maniére de résoudre les conflits. Les
autorités locales sont très peu consultées. Cela
s'explique par les longues et difficiles démarches administratives. La
fréquence de la résolution des conflits par le chef de canton
s'explique par l'appartenance éthnique. Les éthnies Kanembou et
Boudouma sollicitent souvent le chef de canton pour la résolution de
leur conflit parce que le chef de canton est un des leûrs. Cela
intensifie leur
confiance pour lui et contribue á trouver un compromis
ou un consensus. Les conflits se manifestent sous forme de tensions sociales,
mécontentements, réjet de l'autre voir même á
caractére violent. La résolution de conflits jusqu'á
présent est sans succés. L'observation de la figure 22 montre une
tendance en croissance des cas de conflits. Les instruments de
résolution de conflits se revélent inéfficace et de courte
durée. Les régles et méthodes de conflits ne sont pas
formelles mais fonctionnent plutot par habitude. Les coupables ne sont pas
punis par le chef de canton á cause de leur appartenance
éthnique. De plus, la complaisance est un autre facteur qui influence la
résolution des conflits. Il se laisse voir plus de
fléxibilité dans les démarches de résolution de
conflits. Il n'existe pas de textes formelles sinon des régles
traditionnelles. Afin de pouvoir venir á bout des problémes de
l'utilisation des ressources en eau du Lac Tchad, la compréhension des
problémes liés au manque d'eau á tous les niveaux est
très importante. Pour éviter un conflit á caractére
violent, il serait important dans l'avenir d'actualiser les plans disponibles
en y apportant quelques modifications. La seule démarche
entréprise jusque lá pour résoudre le probléme
d'eau du Lac Tchad est le projet de construction du canal Oubangui-Chari. Il se
pose cependant des questions suivantes : quelles sont mésures contre les
conséquences écologiques ? comment les riverains seront
dédommagés en cas d'inondations ? comment concilier l'agriculture
irriguée et gestion durable des ressources en eau du Lac Tchad ? Autant
de questions á prendre en compte. Aussi, il serait probable que
l'augmentation du niveau des eaux du Lac Tchad par réalimentation va
entrainer l'inondation des habitations crées dans l'ancien lit du Lac et
avec une forte probabilité de conduire á de nouveaux conflits.
Ainsi, le rivage du Lac Tchad apparaît comme un espace
de concurrences et de conflits auquel les réponses techniques et
financiéres ne suffisent pas. Il s'agit ici des problémes sociaux
qui demandent également des réponses sociales.
|