Institut des Sciences Régionales et
Institut d'Urbanisme et de la Planification
Les conflits sociaux aux rivages du Lac Tchad dus
á la régression du niveau des eaux : Le cas du canton de
Bol
Mémoire dans le cadre de l'obtention du diplôme de
Master en Sciences régionales / Planification spatiale
Présenté par Nadmian
Ndadoum (Du Tschad)
Sous la direction de Prof. Dr. rer. rat. Joachim
Vogt
Contents
Introduction 2
1.1 Problématique 2
1.2. Les questions et hypothèses de recherche 4
1.3. Méthodologie 5
1.3.1. La recherche bibliographique 5
1.3.2. L'observation 5
1.3.3. les interviews 6
1.3.4. Les enquêtes 6
1.4. Calcul de l'échantillonnage 6
1.4.1. Choix de l'échantillonnage 6
1.4.2. Méthode d'échantillonnage 8
1.5. Traitement des données 8
Aperçu géographique de la zone d'étude 9
2.1. Les conditions climatiques 9
2.2. Végétation 12
2.3. Hydrographie 14
2.4. Résume du chapitre 17
Analyse des acteurs 18
3.1. Structure socioéconomique et démographique des
ménages 18
3.1.1. Structure démographique des ménages 18
3.1.2. Structure socioéconomique 19
3.1.3. Les Ethnies 21
3.2. L'administration publique 23
3.3. CBLT 24
3.4. SODELAC 24
3.5. Résumé du chapitre 26
L'analyse actuelle des conflits par rapport á l'eau au Lac
Tchad 27
4.1. Définition : « conflit social » 27
4.2. Les causes de conflits 28
4.3. La baisse en production piscicole 28
4.3.1. Mouvements migratoires 30
4.3.2. Les type de conflits 33
4.3.2.1. Conflit entre pêcheurs et cultivateurs 33
4.3.2.2. Conflits entre pêcheurs 37
4.3.2.3. Conflits entre éleveurs et agriculteurs 40
4.3.2.4. Résumé du chapitre 44
Traitement des conflits et planification/ Mésures par
rapport á l'asséchement des eaux du Lac Tchad.
45
5.1. Traitement des conflits 45
5.2. Vulgarisation des approches de conflits 48
5.3. Les tentatives de résolution de conflits au niveau
national et régional 53
5.3.1. La recherche de solutions au niveau national 53
5.3.2. les recherches actuelles de solutions au niveau
régional 55
5.4. Propositions pour l'amélioration des régles de
conflits dans le canton Bol 55
5.4.1. Amélioration des stratégies du CBLT 55
5.4.2. Renforcement de la coopération entre SODELAC avec
les groupes locaux 56
5.4.3. Renforcement de la coopération entre
l'administration et les autres acteurs 57
5.4.4. Résumé du chapitre 57
Conclusion 58
Bibliographie 60
Déclaration sur l'Honneur
Je déclare sur honneur que le présent
mémoire est strictement personnel et pour son aboutissement n'a
bénéficié que de quelques apports et supports
littéraires
Karlsruhe, le 08 Décembre 2009.
Nadmian Ndadoum
Remerciements
Ce travail est une introduction par rapport aux conflits
sociaux dans le canton de Bol. Il ne s'agit pas d'un travail fini, mais d'un
travail qui peut être toujours complété et
amélioré par d'autres expériences et connaissances. Pour
la rédaction et la révision de ce mémoire, j'ai
bénéficié de la contribution de nombreuses personnes. Je
remercie tous ceux qui ont sacrifié une partie de leur temps
précieux en m'aidant tant pour l'amélioration que pour le contenu
scientifique de ce travail. Je tiens á remercier particulièrement
mon encadreur Prof. Dr. rer. nat. Joachim Vogt, directeur de l'Institut des
Sciences Régionales et de la Planification Spatiale á
l'Université de Karlsruhe (Allemagne) qui malgré ses nombreuses
occupations tant administratives que pédagogiques, m'a suivi de bout
tant bout pendant la recherche jusqu'á l'achèvement de ce
travail. Monsieur Vogt a relu plusieurs fois ce travail et n'a manqué en
aucun instant de me donner des conseils et de faire des remarques et critiques
pertinentes qui ont apporté un plus á ce travail.
Je remercie tous les formateurs, les enseignants, les
secrétaires, tout comme les étudiants en thèse et
camarades de l'Institut des Sciences Régionales et Planification
Spatiale pour l'attention particulière qu'ils ont apporté
á ce travail.
Je remercie de tout coeur le DAAD qui m'a accordé la
bourse pour achever mes études. Je tiens á remercier
spécialement les interlocuteurs pour leur patience et les
échanges pendant mes études. Je suis reconnaissant aux monitrices
pour leur soutien grammatical et de langue.
Une attention particulière va á l'encontre de
mes parents défunts NDjekole Ndadoum André et Daoussem Marie pour
leur amour pour moi et leur soutien en prière. Je dédie ce
travail á leur mémoire
Enfin, je remercie tous ceux qui de prés ou de loin m'ont
aidé d'une manière ou d'une autre par rapport á ce
travail.
Résumé
Le présent mémoire a pour but l'analyse des
conflits sociaux dans le canton Bol, notamment les causes et les
mécanismes pour la prévention de ces conflits. Une attention
particulière sera portée sur les acteurs locaux et leur approche
stratégique qui jusque là n'ont pas été
profondément étudiés. C'est aussi une des raisons pour le
choix de la zone d'étude. Le mémoire se subdivise en six
chapitres. Les chapitres 1 et 2 concernent la méthodologie et la
description de la zone d'étude. Dans les chapitres 3 et 4 seront
ébauchés les différents types de conflits qui existent
dans le canton Bol et examiné leur cause.
Enfin il sera abordé dans les chapitres 5 et 6 les
règles pour la résolution des conflits sociaux, les
recommandations et les perspectifs possibles. De nombreux rapports et documents
ont été consultés dans différentes
bibliothèques tout comme au niveau du CBLT en ce qui concerne la
documentation. Des interviews et enquêtes ont été
réalisées sur le site. Au total 200 ménages ont
été enquêtés á savoir les agriculteurs, les
éleveurs et les pêcheurs. Beaucoup d'informations sous forme orale
de la part des chefs de ménages, des responsables administratifs locaux,
des représentants de différents groupes d'intérêts
locaux ont contribué á l'enrichissement de ce travail.
De plus il y avait des rencontres ponctuelles et conversations
avec les groupes concernés.
Ce travail est une ébauche et une contribution pour la
résolution des conflits sociaux au Lac Tchad de façon
générale et dans le canton Bol en particulier.
Introduction
1.1 Problématique
Les dimensions changeantes et profondeurs fluctuantes
caractérisent le Lac Tchad. Son étendu varie d'année en
année entre un maximum en Décembre et un minimum en Juillet /
Août, lequel dure longtemps. La grande variabilité des
précipitations, le système affluent Chari Logone (plus de 90
pourcent d'apport en eau) et la forte évaporation détermine le
niveau des eaux du Lac Tchad avec une profondeur moyenne de 3,6 mètre.
En période de hautes eaux, les bassins nord et sud sont bien alimenter
tandis qu'en période de basses eaux seul le bassin sud est
alimenté (Braukämper 1994: 19).
Ceci diminue en outre les potentialités de
récoltes, augmente la concurrence entre les acteurs et aggrave les
conditions économiques en particulier celles des pêcheurs, en ce
sens que beaucoup ont déjà quitté la région ou
gagne leur vie avec de l'agriculture (Ziermann 2003: 101). Un Paysan du Nigeria
a dit ce qui suit: « il y a bien peu de temps, pouvais je encore m'occuper
de mes douze enfants á partir de la pêche et de l'agriculture.
Cependant, l'eau du lac a reculé de 50 mètres d'année en
année (Ziermann 2003: 102). A travers le recul des eaux du Lac Tchad et
des conséquences qui s'en ont suivi á savoir la baisse du
potentiel en pêche a contraint ce paysan á abandonner ces champs
et á se retirer á l'intérieur du pays malgré la
rareté en terre cultivable. De plus le développement dans les
cinq années passées laisse voir une forte augmentation du nombre
des éleveurs. Ceci entraîne une forte demande en pâturages.
Les terres cultivables sont très convoitées même pour les
agriculteurs. Ce qui fait qu'il y a polémique entre agriculteurs et
éleveurs. C'est le cas dans cette étude du canton Bol.
Figure 1: localisation de la zone d'étude
Source: Base données géographique du CBLT.
Réalisation N. Ndadoum 2009
1.2. Les questions et hypothèses de recherche
Questions de recherche
Afin d'ébaucher ce thème, les questions de
recherche suivantes ont été formulées
> Quels sont les changements naturels et
socioéconomiques actuels aux rivages du Lac Tchad?
> Quels sont les conflits sociaux actuels résultant de
ces changements?
> Quelles sont les possibilités d'adaptation á
ces changements et les mécanismes de prévention des conflits chez
les acteurs locaux?
Hypothèse
La première étape d'un travail scientifique est la
formulation des hypothèses (Bailly, Beguin: 39). Cette présente
recherche fait mention des hypothèses qui suivent.
> La reconversion des pêcheurs et des éleveurs
dans la culture des céréales est la source des conflits
> L'augmentation du nombre des éleveurs á Bol
entraîne les conflits entre éleveurs et agriculteurs
> Les longues et difficiles démarches administratives
pour la résolution des conflits occasionnent la sollicitation de
règles traditionnelles pour les résoudre.
1.3. Méthodologie
Chaque recherche est basée sur l'application des
méthodes adaptées en vue de collecter les données
appropriées. Dans ce travail, nous avons utilisé
les méthodes de recherche en science sociale afin de collecter les
données quantitatives et qualitatives. Aujourd'hui les méthodes
empiriques et statistiques sont de plus en plus utilisées dans la
recherche empirique afin de comprendre les questions spatiales et les
quantifier. Cela a été le premier réflexe au début
de ce travail.
1.3.1. La recherche bibliographique
L'analyse bibliographique a été une phase
importante au commencement de ce travail.
Premièrement, nous avions examiné toute la
littérature générale sur le Lac Tchad. Cela a eu lieu en
partie dans la bibliothèque de l'université de Karlsruhe
(Karlsruhe, Institut de Technologie), dans la bibliothèque de l'Etat de
Baden Württemberg á Karlsruhe en Allemagne, dans la
bibliothèque de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et du Centre
National de Recherche Scientifique (CNAR) á N'Djamena. Ensuite, nous
avions consulté la littérature spéciale sur le Lac Tchad
á savoir les rapports et les documents d'études. Ces documents
sont disponibles au niveau du CBLT, du SODELAC et PRODEPECHE (Projet de
développement de la pêche).
L'analyse du contenu de ces documents nous ont aidé
á bien traiter de manière convenable ce thème.
1.3.2. L'observation
Au début de toute recherche, il doit y avoir au
préalable une observation. C'est une étape importante
pour un travail scientifique (Bastier & Dezert 1990: 25).
Dans le cadre de ce travail, nous avions effectué
plusieurs visites sur le site afin d'observer les différents acteurs.
L'observation comme démarche première est importante afin
d'apprécier plu tard la fiabilité des données recueillies
auprès des acteurs et de gagner sur le site d'étude la discipline
d'éveil.
1.3.3. les interviews
Les interviews ont été effectuées
auprès des acteurs concernés par le problème du recul des
eaux du Lac Tchad. Les personnes cibles étaient: un hydrologue au sein
du CBLT, le maire de la ville de Bol, le Préfet adjoint de Bol, les
spécialistes du SODELAC, deux vétérinaires et trois
agronomes. Ceux-ci, ont raconté leur problème vécu avec
sincérité et franchise, mais évidemment subjectif. Les
interviews ont servi autant pour la qualité de ce travail que pour
l'approfondissement du thème ainsi que pour le complément des
informations manquantes.
1.3.4. Les enquêtes
Pour la collecte des données quantitatives, nous avions
mené des enquêtes auprès des cultivateurs, éleveurs
et pêcheurs á l'aide d'un questionnaire standard. Le questionnaire
a été subdivisé en trois questions complexes: la question
A se rapporte á l'activité des différents acteurs; la
question B, visait les conflits sociaux entre les acteurs; la question B sert
á comprendre comment ces conflits se résolvaient.
1.4. Calcul de l'échantillonnage
1.4.1. Choix de l'échantillonnage
Afin de respecter la représentativité dans le
calcul de l'échantillonnage, nous avions utilisés les
données du BCR (Bureau Central de Recensement) de
l'année 1993. Ces statistiques donnaient pour l'ensemble du canton Bol,
27. 795 ménages dont, 6310 agriculteurs et 2970 pêcheurs.
L'effectif des éleveurs n'a pas été connu.
· Effectif total: 6310 + 2970 = 9280
· 27 795-9280 = 18 515 comme effectif total
Compte tenu de la taille importante des ménages (18515),
nous avions choisi 200 ménages comme échantillon. Nous avions
calculé de la manière suivante:
Selon le tableau de tolérance de marge d'erreurs (annexe
4), quand la taille de l'échantillon
· N = 6000, alors nous aurions besoin de 1,5% pour le
calcul: 6310 x1, 5% = 95,65
· N = 3000, nous aurions alors: 2970 x 2,2% = 65, 34
· Comme résultat: 95cultivateurs; 65
pêcheurs
· Calcul du nombre des éleveurs: 95 + 65 = 160 -200
= 40
· 40 éleveurs
· 95 + 65 + 40 = 200 ménages
1.4.2. Méthode d'échantillonnage
La fiabilité de la procédure de
détermination de l'échantillon est important pour le chercheur
afin d'atteindre la représentativité (Blanchet et al. 2005:
76).
A Bol, nous avions tenu compte de la subdivision de la ville
en quartiers puis ensuite en îlots. Nous avions numéroté
les îlots de 1 á n, puis choisir dans chaque quartier quelques
îlots au hasard et interrogé les ménages se trouvant dans
ces quartiers. Nous avions interrogé 100 ménages á Bol par
contre á Sawa et Matafo, des villages sans îlots, nous avions
numéroté les grandes voies et interrogé les ménages
dont les habitations se trouvant tout au long de ces voies. Au total ont
été interrogés 65 ménages á Sawa et 35
á Matafo.
1.5. Traitement des données
Après avoir été collectées, les
données ont été traitées. La plupart des questions
étaient fermées et posées de manière
précise. De plus, les données ont été
traitées de manière critique. Pour la description et l'analyse
des données, nous avions utilisé plusieurs méthodes
statistiques. Pour la confection des cartes, nous avions utilisé ArcGis
et Gimp. Le mémoire qui suit a été subdivisé en six
chapitres
· Pendant que le chapitre 2 s'en tient
á la description des caractéristiques de la zone d'études,
seront analysés
· Dans le chapitre 3 les différents
intérêts, contributions et relations des acteurs prenant part aux
problèmes du Lac Tchad.
· Le chapitre 4 décrit les causes
des conflits et les différentes formes de démêlés.
Ce chapitre résume également les résultats essentiels.
· Le chapitre 5 traite les contributions pour le
règlement des conflits et aussi pour une utilisation durable et
pacifique des ressources du Lac Tchad.
· Enfin (chapitre 6) seront
formulées les futures questions de recherche.
Aperçu géographique de la zone d'étude
Le canton Bol fait partie des 17 cantons de la région du
Lac, situés entre le 12°10 et 14°20 Nord et le
13°30 et 15°40 Ouest. La région du Lac
s'étend sur une superficie de 22 320 km2. Le canton se situe
entre le canton Nguéléa au Nord, le canton Ngarangou á
l'Ouest et le canton Kangalom á l'Est et a 123 775 habitants.
Figure 2: carte des cantons
Source: «D'après SODELAC 1990,
complété»
2.1. Les conditions climatiques
A cause de sa situation dans la zone sahélienne,
règne dans la région un climat sahélien, très
influencé par le Lac Tchad. De ce fait, les variations
de températures sont minimes et l'humidité très
élevée. Les moyennes annuelles de la variation du niveau des eaux
du Lac Tchad sont présentées au schéma 3. La figure 4
présente les moyennes pluviométriques annuelles des 30
dernières années. Les mesures pour les années 1942, 1947,
1992, 1997 et 2007 ne sont pas connues.
Superficie (km2)
Figure 3: variation moyenne annuelle de la superficie du Lac
Tchad Source: «D'après CBLT modifié»
Figure 4: pluviométrie annuelle de Bol
Source: D'après CBLT 2009 complété»
Les quantités pluviométriques diminuaient depuis
2007. Les ressources dans la région á savoir la pêche,
l'élevage et l'agriculture ont été négativement
influencés par la variabilité climatique. Cette situation a pour
conséquence le mouvement migratoire pour beaucoup de personnes á
la recherche de surfaces agricoles ou des espaces de pâturage.
2.2. Végétation
La végétation de la région est du genre
steppique constitué des espèces végétales tel que
le rônier,
typique végétation de la zone sahélienne.
Le Nord du canton est constitué á moitié du désert.
Dans les différents petits îlots du Lac Tchad, la
végétation est composée de roseaux et de papyrus. Cette
végétation est presque rare ou inexistante dans certains domaines
comme par exemple au NordOuest du bassin (Niger)
Limite 0.005(pareil 0.125 NDVI plus de 25 ans)
Figure 5: Dégradation de la végétation au
Lac Tchad Source: «D'après CBLT 2009
complété»
La dynamique végétale peut être
estimé á l'aide de NDVI (Normalized Difference Vegetation Index)
par les méthodes de photo-interprétation. La dégradation
du couvert végétal aux abords du Lac Tchad se laisse clairement
observée á travers cette répartition (Fig.5). La baisse de
la quantité pluviométrique a également pour
conséquence la disparition de certaines espèces
végétales dans la région. Cela est aussi du á un
fort surpâturage (Ziermann 2003: 99).
La disparition du couvert végétal est aussi en
parti imputable á la coupe abusive du bois comme énergie et
á la forte sécheresse des années 1982. Cette situation
oblige les éleveurs des parties NordOuest du Lac (Niger et Nigeria)
á se déplacer vers la partie Sud-Ouest du Lac (Tchad) où
des espaces de pâtures sont encore possibles.
2.3. Hydrographie
Le canton Bol appartient á la région du Lac, se
trouvant dans le bassin conventionnel du Lac Tchad. Ce bassin conventionnel
dépasse la limite des Etats riverains jusqu'en Algérie, Libye et
Soudan. Le Lac est principalement alimenté par deux sources d'eaux.
L'une par le système Chari-Logone et l'autre par le fleuve
Komadougou-Yobé qui se jette dans le Lac á partir du Nord-Est du
Nigeria. En dehors de ces deux sources d'eaux, le Lac est aussi alimenté
par le Ngadda et le Yedseram du Nigeria. L'observation de la figure 6 montres
que seul le Chari joue un rôle important dans ce système. Plus de
la moitié des eaux du Lac Tchad (62, 85%) provenaient du fleuve
Chari.
Figure 6: Système hydrologique du Lac Tchad
Source: «D'après CBLT 2009»
Depuis 2008 le nombre des Etats membre a augmenté avec
l'adhésion de la Libye á la commission. L'observation du bassin
conventionnel montre que les pays comme le Soudan et l'Algérie sont
concernés.
Limite du bassin
Figure 7: Aperçu du bassin conventionnel du Lac Tchad
Source: «D'après CBLT 2009
complété»
Le rôle des précipitations n'est pas aussi a
sous-estimé car le Lac s'étend dans une zone á
variété climatique et pluviométrique. Ainsi, ce laisse
entrevoir les différences dans la répartition des
précipitations. Les quantités pluviométriques moyennes
annuelles diminuent du Sud de 300 mm á 100 mm vers le Nord.
2.4. Résume du chapitre
Le recul des eaux du Lac Tchad est lié directement avec
les changements des conditions climatiques
dans la zone sahélienne de manière
générale et en particulier dans la région du Lac Tchad.
Analyse des acteurs
Dans le chapitre qui suit, il serait question d'une
étude de différents acteurs jouant un rôle important dans
le canton Bol. De plus ce chapitre fera l'examen d'analyse des acteurs prenant
part aux conflits sociaux au niveau national et local ainsi que les
intérêts qu'ils partagent.
3.1. Structure socioéconomique et démographique des
ménages
La structure démographique des chefs de ménages
á Bol, correspond á celle de l'ensemble de la région du
Lac. Après le recensement de l'année 1993, il y avait dans le Lac
plus d'hommes (50, 4%) que de femmes (49, 6%). Ce surplus d'hommes par rapport
aux femmes est du en partie aux mouvements migratoires dans cette région
(Ngakoutou & Ngonhiri 1996: 10)
3.1.1. Structure démographique des ménages
Le tableau ci-dessous présente le caractère
démographique des chefs de ménages de Bol. Il ressort de la
structure par age que 63% des chefs de ménages ont plus de 30 ans. Ce,
en considérant la tranche d'age (30-35 et 35-49). Cela nous donne
également une idée sur le nombre de la population en age de
travailler dans le canton Bol.
Le deuxième tableau repartit les chefs de
ménages du canton Bol selon le sexe. Il résulte de l'observation
de ce tableau que plus de la moitié (68%) des ménages
enquêtés sont du sexe masculin. Ce surplus d'hommes par rapport
aux femmes est le résultat des déplacements migratoires vers la
région du Lac. En effet les hommes en comparaison aux femmes sont
très mobiles (Ndadoum 2002: 32).
Tableau1: Répartition des chefs de ménages selon
les tranches d'ages
Tranche d'age (années)
|
Nombre
|
Effectif total
|
Pourcentage
|
Canton Bol
|
20-24
|
25
|
25
|
12,5
|
25-29
|
49
|
49
|
24,5
|
30-34
|
68
|
68
|
34
|
35-49
|
58
|
58
|
29
|
Effectif total
|
200
|
100
|
Source: enquete personnelle Avril 2009
Tableau 2: Répartition des chefs de ménages selon
le sexe
Sexe
|
Nombre
|
Effectif total
|
Pourcentage
|
Canton Bol
|
Masculin
|
136
|
136
|
68
|
Feminin
|
64
|
64
|
32
|
Effectif total
|
|
200
|
100
|
Source: enquete personnelle Avril 2009
3.1.2. Structure socioéconomique
Le tableau ci-après présente le nombre des
ménages enquêtés selon l'activité économique.
Les
domaines d'activité importante sont l'agriculture, la
pêche et l'élevage. Il résulte de cette recherche que
presque la moitié des ménages enquêtés (46%)
pratiquent l'agriculture. L'augmentation du nombre des ménages
pratiquant l'agriculture est du á présence des terres fertiles
aux rivages du Lac Tchad et au recul de la pêche. L'élevage joue
également un rôle important, 28% des ménages
enquêtés sont des éleveurs. Ce domaine est aussi
très important á cause de la disponibilité suffisante en
pâture.
Tableau 3: Répartition des chefs de ménages selon
les activités économiques
Activité économique
|
Effectif
|
Effectif total
|
Pourcentage
|
Canton Bol
|
Agriculture
|
92
|
92
|
46
|
Peche
|
56
|
56
|
28
|
Élevage
|
38
|
38
|
19
|
Divers
|
14
|
14
|
7
|
Effectif total
|
|
200
|
100
|
Source: enquête personnelle Avril 2009
19%
28%
46%
7%
Agriculture Peche
Élevage
Divers
Figure 8: Activités économiques des ménages
dans la zone d'étude
Source: Données de terrain Avril 2009
La répartition des ménages selon les
activités économiques montre que 46 pourcent de ces
ménages sont des cultivateurs. Ensuite vient la pêche avec 28
pourcent, l'élevage avec 19 pourcent et les secteurs divers á
savoir le commerce, l'artisanat, l'enseignement, les services publics et
privés avec 7 pourcent. Dans la région du Lac, en dehors de
l'administration publique, il n'existe aucune ONG. La seule
société qui s'occupe des projets de développement est la
SODELAC.
3.1.3. Les Ethnies
La région du Lac est essentiellement peuplée par
les Kanembou (66,3%), les Boudouma (18,8%) et
Daza (4,1%). Les autres ethnies représentent 7,3%. 2,1%
des habitants sont des étrangers et 1,4% des gens dont l'origine n'est
pas connue (Ngakoutou & Ngonhiri 1996: 16).
Cette structure générale se retrouve
également au sein des ménages du canton Bol
enquêtés.
Tableau 3: Ethnies des chefs de ménages
Ethnies
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Boudouma
|
57
|
28,5
|
Kanembou
|
83
|
41,1
|
Daza
|
18
|
9
|
Divers 1
|
42
|
21
|
Effectif total t
|
200
|
100
|
Source: enquête personnelle Avril 2009
1Les autres ethnies, les étrangers et les
origines inconnues
Divers [1] 21%
Boudouma 29%
Daza 9%
Kanembou 41%
Figure 9: Ethnie des ménages enquêtés Source:
Données de terrain Avril 2009
Il ressort de ce diagramme que 41,1 pourcent des chefs de
ménages enquêtés sont issus de l'ethnie Kanembou. Cette
ethnie tire ses origines de Yemen. Ils sont très connus pour
l'agriculture et l'élevage. Par contre les Boudouma sont les descendants
des Sao. Ils sont éleveurs et habitent dans les îles du Lac Tchad.
La plupart d'entre eux avaient été des pêcheurs.
Aujourd'hui, ils se sont reversés dans l'agriculture á cause de
la baisse du niveau des eaux du Lac Tchad. Pour cette raison, ils se sont
déplacés vers les rivages du Lac Tchad déjà
occupés par les Kanembou. Plus les eaux du Lac se retirent, plus l'on
peut gagner de nouvelles terres fertiles. Cette situation conduit aux conflits
par rapport á l'utilisation de la terre entre cultivateurs,
pêcheurs et éleveurs.
3.2. L'administration publique
Il règne deux types d'administration dans le canton
Bol. L'administration publique comprend le Gouverneur, le préfet, le
Maire et les agents administratifs. Ils sont investis du droit du pouvoir de
l'autorité publique et sont compétents pour des affaires
politiques et économiques que rencontre le canton. Cependant, leur
influence sur les citoyens est faible par rapport á celle de
l'autorité traditionnelle. Il règne également
parallèle á l'administration publique, un pouvoir traditionnel
á savoir le chef de canton. Le chef de canton est compétent pour
toutes les affaires civiles. Il prend
part á toutes les résolutions concernant les
problèmes politiques, économiques et sociales que rencontre le
canton. Le chef de canton est issu de l'ethnie des Boudouma. Raison de plus de
gagner la confiance de ses citadins. De plus, il est compétent pour le
règlement des conflits relatifs á la gestion de la terre et
autres conflits ethniques.
Les relations entre l'autorité administrative publique
et l'autorité traditionnelle sont très faibles. Ces relations
sont difficiles á cause de l'appartenance ethnique. A Bol, l'accord du
chef de canton est nécessaire pour tout investissement.
3.3. CBLT
La CBLT a été crée en 1964. Au
début, il y avait quatre Etat membre: le Tchad, le Cameroun, le Niger et
le Nigeria. Ensuite ont adhéré la République
Centrafricaine en 1994 et la Libye en 2008. L'objectif principal de la CBLT est
de trouver un cadre d'entente par rapport á l'utilisation de l'eau pour
les Etats riverains, le développement et la coordination des
études scientifiques ainsi que le soutien technique et financier des
projets. L'analyse de cette institution montre un grand manquement du point de
vue de coopération. Les statuts et la structure de la CBLT n'ont pas
subi trop de modifications depuis la création de l'institution (Mbodou
Mbami 2007 : 62). Les impacts des efforts politiques du CBLT en termes de
coopération avec les populations locales ne sont pas sensibles et n'ont
pas porté de fruits. Il n'existe aucun cadre de solution pour la gestion
des problèmes de l'eau au niveau local. Déplus, la
coopération de l'institution avec les autorités locales est
très faible. Au niveau internationale l'on voit se
développé beaucoup de projets mammouth, mais pas du tout au
niveau communal. La participation de la population locale á des projets
du CBLT a été trop peu observée. Pour cette raison,
plusieurs NGOs et organisations coopératives ont été
crées au niveau local afin de s'occuper des intérêts et
conflits des acteurs au niveau local. Exemple Environmental rights, Action,
Friends of the earth in Nigeria et Movement for delopment and progress in
Niger. Il n'y a pas de communication entre la CBLT et la population locale.
Tous les projets sont conçus et exécutés par les Etats
membres. Très peu de représentants de la population locale ou de
la SODELAC prennent part aux conférences organisées par la
CBLT.
3.4. SODELAC
La SODELAC est une entreprise étatique. Elle s'occupe de
tous les problèmes de développement concernant la
région. Son rôle dans la région n'est pas á
sous-estimé. Presque 90% des employés de la SODELAC
proviennent de la région et appartiennent á l'ethnie Kanembou. La
coopération entre
Éleveurs
CBLT
Administration
Pêcheurs
SODELAC
Cultivateurs
cette entreprise et la population locale s'est
consolidée á cause des origines ethniques. Elle soutient et
coordonne tous les projets dans le domaine agricole, d'élevage et de
pêche. Elle apporte surtout un soutien technique, exemple pour
l'agriculture irriguée. La SODELAC joue également un rôle
important dans la résolution des conflits entre éleveurs et
cultivateurs. La plupart des éleveurs et cultivateurs appartiennent
á l'ethnie Kanembou. Ce qui permet á cette société
de trouver facilement de compromis lors des conflits. Raison de plus pour la
SODELAC de renforcer sa confiance avec ces groupes locaux. Cependant, la
coopération entre la SODELAC et l'administration publique concernant la
prise de décision est quelque fois sans succès. Par contre sa
collaboration avec le pouvoir traditionnel a porté beaucoup de fruits.
Avec la SODELAC, beaucoup a été fait pour l'exploitation des
ressources du Lac Tchad. Par contre la SODELAC développe peu de projets
pour la sauvegarde et la protection des ressources en eaux du Lac Tchad. La
coopération entre la SODELAC et la CBLT est très faible. Elle est
très peu associée aux projets initiés par la CBLT. Elles
coordonnent très peu leurs activités. Par ailleurs, la SODELAC
joue un rôle important en ce sens qu'elle sert d'intermédiaire
entre l'administration publique et le pouvoir traditionnel. Aussi entre la
SODELAC et l'administration publique, on en parle pas de coopération
mais beaucoup plus de confrontation. Les deux parties ne font pas d'efforts
pour coordonnées leur actions.
Figure 10: les acteurs
Source: Landsat-Cliché 2001. Réalisation N.
Ndadoum
Les activités de la SODELAC s'orientent beaucoup plus vers
le domaine agricole. Elle a aménagé beaucoup de polders aux Lac
Tchad afin d'augmenter la production céréalière dans la
région.
3.5. Résumé du chapitre
L'analyse de ces différents acteurs montre qu'il y a un
manque de coopération entre les acteurs. Cela se voit entre la CBLT, la
SODELAC et l'administration publique. Chacune protège ses propres
intérêts sans considération pour les valeurs locales. La
participation de la population locale á des préventions de
conflits ou dans les prises de décisions est relativement faible. La
coopération avec le comité local et les anciens du terroir est
nécessaire quand il s'agit de développer avec succès des
solutions et mesures de prévention pour les conflits. Ceux-ci ont une
grande influence sur le comportement des habitants du terroir et peuvent
contribuer positivement á la résolution des conflits. Ces acteurs
doivent être convaincus des méthodes et des techniques
utilisées. Malgré les efforts de beaucoup de ces acteurs, ils
n'ont pas réussi avec succès les solutions promis mais au
contraire n'ont fait que crée de nouveau conflits
L'analyse actuelle des conflits par rapport á l'eau au Lac
Tchad
Il serait question dans ce chapitre des causes de conflits
ainsi que de leurs effets. Les acteurs principaux prenant part á ces
conflits en dehors des autorités administratives sont les cultivateurs,
les éleveurs et les pêcheurs.
4.1. Définition : « conflit social »
(Selon Klein (2004) les conflits sont des relations entre deux
ou plusieurs acteurs agissant les uns contre les autres. De ce fait, l'une des
parties perçoit cette relation de manière négative : elle
développe des objectifs et intérêts contraires et cherche
coute que coute á les atteindre. Ainsi, les conflits se classifient
selon les différences dans la perception des intérêts. Le
cas par exemple des conflits par rapport aux partages, conflits
idéologiques, religieux, ethniques, conflits pour un droit bien
déterminé. Toutes les deux parties sont persuadées de
faire valoir et exécuter leur droit. Un processus d'une discussion
productive et constructive qui aboutit á la recherche d'un consensus,
est une partie des changements de la société. Ainsi, les conflits
sont inévitables des composants des transformations sociales et
importantes symptômes concomitants d'une cohabitation dans toutes les
sociétés).
Figure 11: les conflits sociaux
selon Smolier 2004«
Le diagramme ci-dessus présente les différentes
situations susceptibles de conduire á un conflit. Premièrement
l'acteur A perçoit une situation différent que l'acteur B. cela
change le comportement de l'acteur A, ce que l'acteur B consent
négativement.
4.2. Les causes de conflits
Les principales sources de conflits sont le manque de ressources
et donc par conséquence le manque
en terres cultivables, le manque des aires de pâturage,
tout comme la baisse au niveau de la pêche et les mouvements migratoires.
Toutes sont liées les unes aux autres.
4.3. La baisse en production piscicole
La baisse des prises en matière de pêche dans le
canton Bol est liée á la situation générale du
Lac
Tchad. Depuis les années 1966 jusqu'aujourd'hui (2009),
la production piscicole a baissé de façon drastique. Encore
dans les années 1966, la quantité des prises s'élevait
jusqu'á 140 000 tonnes de
poissons par an. Aujourd'hui, elle n'est que de 70 000 tonnes
de poissons par an (vgl. CIMA 2001 : 16). La pêche était dans les
années précédentes une activité importante dans le
canton. Beaucoup de ménages pouvaient assurer l'alimentation de leur
famille avec voir même revendre le surplus.
Tableau 5: décroissance de la production de poissons dans
les dix dernières années
Pêcheurs enquêtés
|
Taux de diminution des prises de poissons
|
10
|
10
|
43
|
75
|
12
|
15
|
65
|
100
|
Source: enquête personnelle avril 2009
60
50
10
0
10% 15% 75%
Angabe über veränderte Fangmenge in
Prozent
Figure 12 : baisse du taux de la production du poisson Source :
données d'enquête Avril 2009
Il ressort de la figure 12 que le taux de production de
poisson dans les dernières années a diminué de
façon considérable chez beaucoup de pêcheurs. Plus de la
moitié des pêcheurs enquêtés (43) attestent que leurs
prises ont baissé de 75%. Cette situation contraint beaucoup de
pêcheurs á se reverser dans l'agriculture. Comme
conséquence, naissent également des mouvements migratoires.
4.3.1. Mouvements migratoires
Compte tenu de la baisse continuelle de la production de poisson,
beaucoup de pêcheurs ont laissé la
pêche au profit de l'agriculture. Beaucoup de
cultivateurs et éleveurs locaux tout comme des pêcheurs se
déplacent avec leur famille vers la vallée du Lac Tchad á
la recherche des terres cultivables. La recherche de nouveaux champs de culture
va entrainer la disparition ou destruction des certains aires de pâtures.
Cette concurrence á la terre conduira aux conflits sociaux.
Tableau 4: répartition des migrants selon l'ancien lieu de
résidence
Ancien lieu de résidence
|
Effectif des migrants
|
Batha
|
10
|
Biltine
|
7
|
BET
|
6
|
Chari Baguirmi
|
17
|
Guera
|
7
|
Kanem
|
|
35
|
Lac
|
|
0
|
Logone Occidental
|
|
5
|
Logone Oriental
|
|
4
|
Mayo Kebbi
|
|
7
|
Moyen Chari
|
|
8
|
Ouaddai
|
|
6
|
Salamat
|
|
5
|
Tandjile
|
|
6
|
N'Djamena
|
|
24
|
Etrangers
|
|
51
|
Divers
|
|
2
|
|
Total
|
200
|
Source: enquête personnelle avril 2009
Figure 13 : répartition des chefs de ménages selon
l'ancien lieu de résidence Source : données d'enquête avril
2009
Le nombre élevé des étrangers parmi les
migrants s'explique par le fait que le Lac Tchad a été
très attractif pour beaucoup de pêcheurs venant d'autres pays
africains. « Beaucoup de pêcheurs viennent du Ghana, du
Sénégal, du Mali, du Benin et pratiquent la pêche avec du
matériel prohibé. Ceci réduit les potentialités de
pêche, augmente la concurrence et dégrade fortement les bases
économiques des pêcheurs locaux au point où beaucoup sont
obligés de gagner leur vie á partir de l'agriculture. D'autre
part c'est aussi une des raisons de la baisse en production piscicole. Certains
se sont déplacés vers le rivage du Lac Tchad et l'ont
peuplé avant l'assèchement des eaux » (Sabane,
préfet adjoint á Bol, 2009, source orale). De sorte que l'on est
passé de camp de pêcheurs temporaire á un village permanent
de cultivateurs. Alors les pêcheurs nomades découvrent
également les terres fertiles de la vallée du Lac Tchad, s'y
installent et y pratiquent des travaux champêtres.
4.3.2. Les type de conflits
Les parties en conflit partagent souvent les mêmes
intérêts. Il s'agit des cultivateurs, pêcheurs et
éleveurs. Pour tout, il est question de la recherche d'une nouvelle
terre cultivable, de la recherche d'une aire de pâture ou encore d'une
possibilité de pêche.
4.3.2.1. Conflit entre pêcheurs et cultivateurs
La baisse du niveau des eaux du Lac Tchad a entrainé en
dehors des aspects négatifs (Baisse du tonnage en prise du poisson),
aussi des aspects positifs. Dans la plaine inondable du Lac, se
développe beaucoup de champs de mais et de légumineux. La plupart
des cultivateurs habitent á l'intérieure de la région mais
á cause de la sécheresse, ils se déplacent vers les
rivages du Lac Tchad afin de trouver de riches portions de champs cultivables.
Les pêcheurs n'ont pas d'habitation durable. Ils se déplacent en
permanence vers des lieux où la pêche est possible. Les Boudouma
sont très reconnu pour la pêche. Par contre les Kanembou vivent de
l'agriculture. Cependant, les pêcheurs et les agriculteurs partagent les
mêmes intérêts á savoir l'occupation des rivages du
Lac. Ceci conduit souvent aux différends entre cultivateurs et
pêcheurs. Cela se passe comme suit : les cultivateurs convoitent les
plaines cultivables, occupées par les pêcheurs migrants en
réclamant leur retour sous prétexte d'avoir un droit particulier
sur ces terres.
Figure 14 : Bol, champs de mais dans la vallée du Lac
Tchad
Photo : N. Ndadoum avril 2009
Tableau 7: Activités avant le recul des eaux (avant
1966)
Activités
|
Avant le recul des eaux du Lac Tchad
|
Boudouma
|
Kanembou
|
Pêche
|
108
|
34
|
Agriculture
|
16
|
98
|
Élevage
|
76
|
68
|
Effectif total
|
200
|
200
|
Source: enquête personnelle Avril 2009
Tableau 8: Activités après le recul des eaux du Lac
Tchad (1966 á 2009)
Activités
|
Après le recul des eaux du Lac Tchad
|
Boudouma
|
Kanembou
|
Pêche
|
27
|
21
|
Agriculture
|
126
|
102
|
Élevage
|
47
|
77
|
Effectif total
|
200
|
200
|
Source: enquête personnelle Avril 2009
Figure 15 : l'importance de la pêche chez les Boudouma
avant le recul des eaux du Lac Tchad Source : données d'enquête
Avril 2009
Figure 16 : la predominance de l'agriculture sur la pêche
en 2009 Source : données d'enquête 2009
Ces diagrammes présentent les differents
activités des ethnies Kanembou et Boudouma. Il ressort de la
comparaison de ces deux diagrammes que beaucoup de pêcheurs se sont
reverser dans l'agriculture après l'asséchement des eaux du
Lac Tchad. Sur les 200 ménages enquêtés, 108 ont
laissé entendre qu'ils vivaient de la pêche avant
le recul des eaux du Lac Tchad. (premier diagramme). L'observation du
deuxiéme diagramme montre que l'agriculture a pris le dessus sur la
pêche. Plus de la moitié des ménages enquêtés
(126) reconnaissent qu'ils ont laissé la pêche au profit de
l'agriculture après l'asséchement des eaux du Lac Tchad.
Dés lors, il y a une concurrence á la terre entre pêcheurs
et cultivateurs. Les conflits entre pêcheurs et cultivateurs ne sont pas
durables. Ils sont souvent resolus par compromis. Traditionnellement, le bord
du Lac Tchad est occupé par les pêcheurs. De ce fait, ils ont une
facilité d'accés á la terre en comparaison aux
cultivateurs. L'agriculture est la principale source de revenu des Kanembou.
L'appartenance ethnique joue egalement un role important dans les conflits
entre pêcheurs et cultivateurs. La plupart des pêcheurs viennent
des pays riverains du Lac Tchad ou des contrées lointaines et se sont
installés dans le canton Bol. Après l'asséchement des
eaux, la pêche n'est seulement possible que dans la partie tchadienne et
nigérianne du Lac Tchad. C'est ce qui occasionne beaucoup de mouvements
migratoires vers cette region. L'appartenance ethnique est un critére
important aidant les pêcheurs dans la recherche de nouvelles terres
cultivables. Comme conséquence de ces conflits on peut noter entre autre
les mécontentements, les frustrations et le rejet des uns et des
autres.
4.3.2.2. Conflits entre pêcheurs
Les conflits entre pêcheurs naissent le plus souvent
entre les pêcheurs locaux et les pêcheurs migrants. Depuis le recul
du niveau des eaux du Lac Tchad (1960), la population de poisson a
également connu une diminution. (Le tonnage est passée de 140 000
avant 1960 á 70 000 après par an). Au Nord du Lac Tchad, du
coté du Niger, la pêche n'est plus possible. Là-bas, l'eau
s'est complètement tarie. La pêche est périodiquement
possible au sud du bassin. Cette situation occasionne la concurrence sur les
rares ressources. Les conflits sont également ici sans violence. Les
conflits se manifestent par les mécontentements, en particulier ceux des
pêcheurs locaux. Pour la pêche, ils utilisent de simples
matériels comme l'hameçon, la nasse et du filet bien
adapté. Par contre les pêcheurs migrants emploient pour la
pêche du matériel prohibé, exemple le filet á
petites mailles. Le tableau ci-dessus présente le résultat des
enquêtes menées auprès des pêcheurs par rapport au
changement au niveau de leur production. La question était posée
de savoir comment les prises ont baissé et dans quelle mesure sont ils
mecontents.
Tableau 5: les modules des mécontentements des
pêcheurs locaux
Matériel prohibé
|
Concurrence
|
Asséchement des eaux
|
Aucune reponse
|
Total
|
9
|
36
|
22
|
7
|
74
|
Source: enquête personnelle avril 2009
Figure 17 : les différents facteurs des
mécontentements des pêcheurs locaux Source : données
d'enquêtes avril 2009
Plus la concurrence est rude, plus les potentialités de
conflits sont élevées. Par conséquent, s'amoindrissent
aussi les potentialités de pêche. Presque la moitié des
pêcheurs enquêtés (36) affirment que les raisons de leur
mécontentement sont liées á la concurrence avec les
pêcheurs nomades. Les pêcheurs locaux se soumettent au
régles locales de pêche á savoir les endroits et les
périodes indiquées pour la pêche. Selon les régles
traditionnelles, il ya des mois au cours duquel ils sont autorisés
á pêcher et quels matériels ils doivent utiliser. Ces
régles sont souvent violés par les pêcheurs migrants. Ces
derniers sont bien équipés en matériels de pêche et
beaucoup mobiles que les pêcheurs locaux. Quelque fois, ils
échappent aux contrôles des autorités locales. Les agents
de contrôle sont mal ou moins équipés et ne peuvent pas
contrôler toute la zone. La tenue du respect des régles
traditionnelles par les autorités n'est pas aussi conséquent.
Tableau 6: calendrier de pêche
Matériel de
pêche
|
périodes
|
Jan.
|
Fev.
|
Mars
|
Avril
|
Juin
|
Juillet
|
Aôut.
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Dec.
|
La nasse
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le filet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Angelhaken
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : D'aprés Franke- Scharf 2000
modifié«
De Novembre á janvier le niveau des eaux est
élevé. Par conséquent, l'utilisation du filet est
adéquate. Les filets sont difficiles á utiliser pendant la
période de basses eaux. Car ils sont susceptibles d'être
endommagés par la boue et certaines espèces
végétales aquatiques. Les périodes allant de mars /avril
á août / septembre correspondent á celles de forte
évaporation. A partir du mois d'août á septembre, il
commence á pleuvoir de nouveau et le niveau des eaux est
élevé. A cet effet, l'utilisation de la nasse est de
préférence bien indiquée. Les mois de juin et juillet
correspondent aux périodes de basses eaux. Pendant cette période,
l'évaporation est très élevée. Elle se situe autour
de 60% á 70% (Pouyaud & Colombani 1989 : 15). Déplus, pendant
cette période les activités piscicoles sont moins intenses en
comparaison aux autres périodes. En période de basses
eaux, l'utilisation de l'hameçon est adaptée parce
que la pêche peut être pratiquée sans dommage sur les
espèces végétales aquatiques.
4.3.2.3. Conflits entre éleveurs et agriculteurs
La recherche des terres cultivables entraine la
régression des espaces de pâtures. Déplus l'extension des
surfaces agricoles entraine la suppression des corridors. Le recul des eaux du
Lac Tchad est aussi source de problème pour l'intérieur de la
région. D'autres facteurs comme la sécheresse ont causé
l'assèchement de certains puits et surfaces de pâtures. C'est ce
qui crée des déplacements vers les rivages du Lac Tchad. Vers
1973, beaucoup de pêcheurs étaient avant le recul du niveau des
eaux du Lac Tchad des nomades. Depuis 1990 jusqu'á 2009, ils cherchent
á pratiquer á coté de l'élevage un peu
d'agriculture. L'extension des espaces agricoles a contribué á la
réduction de la jachère. Dans les temps normaux, les boeufs
pâturent dans les champs mis en jachère et pendant les cultures
champêtres, ils se déplacent vers d'autres domaines. Les quelques
rares terres cultivables sont partagées entre plusieurs ménages
avec le reversement de des pêcheurs et des éleveurs dans
l'agriculture. Chacun reçoit juste une petite portion. Afin d'augmenter
la production et de compenser cette carence en surfaces cultivables, beaucoup
de cultivateurs pratiquent une agriculture intensive. Les conflits entre
éleveurs et agriculteurs commencent quand les boeufs pâturent dans
un champ agricole. La régression des espaces de pâtures entraine
une baisse (46,5%) au niveau des réserves de foin (Van Cotthem 2009 :
1).
Figure 18 : un troupeau de boeuf dans un champ de riz (gauche),
á l'arrière plan un champ de mil. Photo : N.Ndadoum avril 2009
La plupart des conflits sont non violents. Si les dommages
sont importants, le cultivateur peut se plaindre chez les autorités
administratives. Dans certains cas l'éleveur ecope une amande. Les
dégats seront évalués et l'éleveur est tenu de les
compenser financiérement. Ce qui n'est pas souvent le cas.
L'appartenance ethnique contribue á la résolution de ces
conflits. Les éleveurs sont soit Kanembou ou Boudouma. C'est pourquoi
beaucoup de cas de conflits entre les deux parties ont été
résolus par compromis. La réligion joue aussi un rôle
important en ce sens que beaucoup de conflits se passent sans violence. Les
ethnies Kanembou et Boudouma sont dominées par l'islam.
Tableau 7: taux de diminution de la taille du bétail dans
les 10 dernières années
Éleveurs enquêtés
|
Taux de diminution du bétail (%)
|
3
|
8
|
27
|
75
|
10
|
17
|
40
|
100
|
Source: enquête personnelle avril 2009
Figure19 : diminution de la taille du bétail Source :
données d'enquêtes avril 2009
27 éleveurs reconnaissent que la taille de leur
bétail a diminué de 75% dans les derniéres années.
Vu la demande croissante en fourrage et la réduction des espaces de
pâtures, beaucoup d'éleveurs ont réduit la taille de leur
bétail. Certains cherchent á pratiquer á côté
de l'élevage un peu d'agriculture. La pression sur les ressources du sol
est telle qu'il est difficile de trouver des espaces libres pour produire
suffisamment le fourrage. Parallélement á l'augmentation des
champs de cultures, la densité de la population également
augmente dans la vallée du Lac Tchad. (voir annexe 2). Ce qui
était au départ un camp de passage temporaire des pêcheurs
locaux ou migrants est devenu un village permanent de cultivateurs
(Franke-Scharf 200 : 29). Comme les pêcheurs, les éleveurs et les
cultivateurs aussi ne pouvaient pas assurer la sécurité
alimentaire de leur ménage dans cette situation difficile. Beaucoup
d'éleveurs ont trouvé des mésures d'adaptation pour
survivre á cette situation. De ce fait, l'élevage des boeufs et
chévres serait beaucoup pratiquée, car l'élevage des
boeufs et chévres exige moins de fourrages et rapporte beaucoup sur le
marché.
Figure 20 : Bol, en haut un troupeau de moutons consomment les
feuilles mortes de rônier et les feuilles des arbres epineux. En bas des
boeufs dans un champ de rônier.
Photo : N. Ndadoum avril 2009
Les moutons et les boeufs consomment les feuilles des arbres
epineux et du rônier. (voir figure 20).
4.3.2.4. Résumé du chapitre
Après l'analyse des differents types de conflits, il
est á constater que leur augmentation soit pour la terre soit pour l'eau
s'intensifie parce que les terres fertiles sont rares. Les pêcheurs et
éleveurs migrants ont découvert la fertilité des sols de
la vallée du Lac Tchad et commencent avec les travaux champêtres.
La demande en nouvelles terres cultivables augmente de plus en plus au point
oú les aires de pâtures et les corridors n'existent plus. Afin
d'augmenter la productivité de leur champ, certains paysans ont
pratiqué une agriculture intensive en supprimant même la
période de jachére. Cette pratique aboutit aux conflits entre
cultivateurs et éleveurs. Les conflits entre éleveurs
s'expliquent par la violation des régles de pêche. Tous ces
conflits se manifestent par les mécontentements, les frustrations, la
colére, la peur et les tensions sociales. Dans les chapitres qui
suivront, il serait question de la recherche des possibilités pour la
résolution des conflits ainsi que des mésures et plans par
rapport au récul des eaux du Lac Tchad.
Traitement des conflits et planification/ Mésures par
rapport á l'asséchement des eaux du Lac Tchad.
Dans ce chapitre, il serait question des démarches de
médiation pour la résolution des conflits et les contributions
pour une utlisation pacifique et durable des ressources en eaux du Lac
Tchad.
5.1. Traitement des conflits
Dans la résolution des conflits, le chef de canton joue un
rôle central. Celui-ci assume la fonction de
médiateur dans les cas de conflits. Toutes les parties
en conflit á savoir les cultivateurs, les éleveurs et
pêcheurs partagent un intérêt commun, l'utilisation des
ressources en eau ou du sol. Un autre acteur important dans la
résolution des conflits est le chef de village. Il est compétent
pour tous prblémes que rencontrent le village. Il est ici question de
trouver des compromis ou un consensus. La compétence du chef de canton
est sollicité lorsqu'il s'agit d'un conflit avec violation des
régles traditionnelles. Dans le canton Bol, le préfet ou le
gouverneur sont compétents que pour des affaires administratives ou des
cas de conflits avec violence. Ils sont peu sollicités quand il s'agit
des cas avec violation des régles traditionnelles.
Konflikte
Konsenssuchung Kompromisssuchung
Partei A
Kein Konsens
Kein Kompromiss
Kantonchef
Dorfchef
Keine Lösungsfindung
Partei B
Figure 21 : démarche pour la résolution des
conflits Source : propre initiative
Le diagramme ci-dessus présente un exemple du
fonctionnement d'un conflit. En cas d'un conflit, les deux parties cherchent
á résoudre leur probléme á l'amiable. Lorsqu'aucun
consensus ou aucun compris n'est trouvé, le chef de village est
sollicité. Quelque fois une solution est trouvée á ce
niveau. Dans un conflit opposant plusieurs parties et avec des dommages
important, les parties seront renvoyés par le chef de village devant le
chef de canton avec un rapport. Ce dernier cherche á résoudre le
probléme avec les mêmes méthodes de médiation.
L'acceptante et la tolérance sont les instruments les plus importants
afin de surmonter les tensions sociales. Pour beaucoup, les démarches de
résolution de conflits chez les autorités administratives est un
procéssus compliqué et long. C'est pourquoi beaucoup de cas de
conflit sont résolus au niveau cantonal ou du village.
Tableau 8: traitement de conflits
Acteurs
|
Chef de canton/chef de village
|
Autorités administratives
|
Voie personnelle
|
Total
|
pêcheurs
|
52
|
5
|
8
|
65
|
Cultivateurs
|
80
|
3
|
12
|
95
|
Éleveurs
|
27
|
4
|
9
|
40
|
Total
|
159
|
12
|
29
|
200
|
Source: enquête personnelle avril 2009
Figure 22 : les fréquences de la résolution des
conflits
Source : données d'enquête avril 2009
Plus de la moitié (159) des ménages
réglent leur probléme chez le chef de village ou chez le chef de
canton. L'observation de la figure 22 laisse voir clairement la
différence. Le recours des voies traditionnelles pour la
résolution des conflits s'expliquent par plusieurs facteurs. Le taux
d'analphabétisme dans la région du Lac est au dessus de la
moyenne. 92,4% de la population ne savent ni lire ni écrire. Ce qui
suppose que 9 sur 10 habitants dans la région sont des
analphabètes. (Ngakoutou & Ngonhiri 1998 : 50). La résolution
des conflits chez les autorités administratives n'est pas seulement
pénible mais exige beaucoup des démarches administratives que les
victimes n'acceptent pas volontiers.
Les appartenances ethniques et la religion sont très
importantes dans la recherche des voies pour la résolution des conflits.
L'influence du pouvoir traditionnel dans la prise des décisions est si
forte que les confiances á ce niveau sont également grandes. Pour
les victimes, il est facile de s'adresser directement au chef de village ou au
chef de canton sans interprète comme ce fut le cas chez les
autorités administratives. La région du Lac est dominée
par l'islam. 97,1% des habitants sont des musulmans. (Ngakoutou & Ngonhiri
1998 : 18). Beaucoup de tensions sociales seront surmontées par la
tolérance et l'acceptante, car l'islam prône la
tolérance.
5.2. Vulgarisation des approches de conflits
La mise en place de mécanismes de résolution de
conflits et leur institutionalisation est necessaire afin d'éviter leur
recrudescence. Souvent, la résolution des conflits ne sont pas durables.
Beaucoup de cas de conflits sont soit résolus chez les autorités
adminitratives ou traditionnelles par compromis ou simple consentement. Ces
genres de méthodes ne sont pas fiables car le sentiment rentre en jeu
également pour influencer les décisions prises. La
démarche pour la résolution des conflits un procéssus
auquel les parties en conflit prennent part et en même temps apprennent
les régles.
Tableau 9: nombre de conflits dans les 10 dernières
années
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Nombre de conflits
|
4
|
7
|
9
|
11
|
12
|
14
|
14
|
16
|
15
|
17
|
Source: données d'enquête avril 2009 (d`après
les données du canton)
Anzahl der Konflikte
18
16
14
12
10
4
8
6
2
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Figure 23 : l'accroissement de conflits dans les 10
dernières années. Source : données d'enquête avril
2009
L'observation du diagramme montre une augmentation du nombre
de conflits d'années en années. Les méthodes actuelles
pour résoudre les conflits n'ont aidé que pour un laps de temps.
Les formes de conflits sont toujours les mêmes. Soit ils opposent les
cultivateurs aux éleveurs, les cultivateurs et les pêcheurs ou les
pêcheurs entre eux-mêmes. Il est aussi question des mêmes
intérêts á savoir l'utilisation des mêmes ressources.
Beaucoup de cas de conflits sont résolus á l'amiable ou encore
par complaisance. Tous ces facteurs entrent en jeu occasionnant la
recrudescence des conflits.
Tableau 10: les causes de la recrudescence des conflits
Ménages enquêtés
|
Les differentes causes
|
Incompétence
|
Fléxibilité des régles
|
Manque des textes
|
Complaisance
|
Total
|
|
24
|
45
|
78
|
53
|
200
|
Source : enquête personnelle avril 2009
Figure 24 : les causes de la répétition des
conflits Source : données d'enquêtes avril 2009
Il découle du diagramme 24 que la recrudescence des
conflits est due au manque des textes. Cela se justifie par l'enquête
mené auprès des chefs de ménages (78). Après la
résolution d'un conflit, il n'y a pas de mesures de contrôle ou
d'accompagnement des parties dans leur milieu. Les conflits entre
éleveurs et cultivateurs sont très courant. Les éleveurs
pour faire abreuver les boeufs ou les faire paitre, sont contraints de
traverser plusieurs champs, car le partage des terres cultivables s'est fait
sans aucun plan au préalable. « A l'époque, nous
pouvions mener le troupeau de l'arrière pays jusqu'au bord á
l'abreuvoir ou au pâturage sans qu'il n'endommage les champs.
Aujourd'hui, l'occupation est faite de telle sorte qu'il est difficile
d'éviter l'endommagement des champs. Tous les corridors n'existent plus
quand bien même ils ne sont pas réglementés. En comparaison
aux autres acteurs (cultivateurs et pêcheurs), nos intérêts
ne sont pas souvent pris en compte. Il y a de cela dix années, les
champs sont laissés pendant 2 á 3 mois en jachère de sorte
que nous ayons suffisamment des aires de pâtures et de fourrages
». (Abakar, éleveur, source orale du 04.04.2009)
La satisfaction des besoins alimentaires de beaucoup de
personnes est menacée. Malgré les mesures d'adaptation aux
circonstances changeantes, la situation de beaucoup des éleveurs ne
s'est pas améliorée. Elle ne fait se dégradée de
plus en plus et parallèlement augmentent également les conflits.
La situation actuelle démontre que pour une meilleure résolution
des conflits, il faut plus de planification. Le tableau ci-après
présente le résultat des enquêtes sur les ménages
par rapport á leur opinion sur la gestion actuelle des ressources du Lac
Tchad.
Tableau 11: degré de satisfaction par rapport á la
gestion des ressources
Ménages
|
Trés content
|
Moyennement content
|
Pas content
|
Total
|
Pêcheurs
|
4
|
8
|
53
|
65
|
Cultivateurs
|
3
|
10
|
82
|
95
|
Éleveurs
|
1
|
3
|
37
|
40
|
Total
|
8
|
21
|
171
|
200
|
Source: enquête personnelle avril 2009
Figure 25 : degré de satisfaction des ménages par
rapport á la gestion des ressources en eaux du Lac Tchad
Source : données de terrain avril 2009
171 ménages sur les 200 enquêtés ne sont
pas contents avec la gestion actuelle des ressources en eau du Lac Tchad.
Beaucoup de pêcheurs ne sont pas avec le systeme périodique de
pêche content. Pendant qu'ils s'abstiennent de la pêche pendant
les périodes de basses eaux, les pêcheurs migrants
violent les régles de pêche. C'est ce qui rend la
situation de plus en plus difficile. « Mes matériels de
pêche ont été pendant plusieurs années
confisqués parce que j'ai utilisé pour la pêche une nasse
non adaptée. Les régles traditionnelles protégent nos
intérêts, mais leur application n'est pas effective. Le
contrôle par les autorités locales ne porte pas assez de fruits du
fait de leur souséquipement. Les pêcheurs migrants, très
mobile en profitent de cette situation. » (Mahamat, source orale du
04.04.2009)
La surveillance des champs de cultures ne demande pas beaucoup
de travail. Il y a de cela dix ans, les champs ne sont pas permanemment
surveillés. Aujourd'hui, de la semaille jusqu'au recolte, les champs
sont quotidiennement protegés et surveillés des boeufs. Le manque
de planification dans la gestion des ressources en eaux du Lac Tchad dans le
canton Bol est bien visible. Beaucoup de conflits seraient évités
s'il y avait un minimum des mesures de planification. Jusqu'á lá,
les intérêts de tous les acteurs ne sont pas pris en compte. Soit
du coté des autorités administratives ou des autorités
traditionnelles, il y a toujours un profit á tirer dans la
résolution des conflits. Chaque fois que ceux-ci sont interpelés
pour une résolution de conflit, les dépenses sont á la
charge des parties. Cela explique aussi pourquoi les autorités ne
s'empressent pas á prendre des mésures durables pour
résoudre les conflits.
5.3. Les tentatives de résolution de conflits au niveau
national et régional
Pour une meilleure résolution des conflits du Lac Tchad au
niveau local, les contributions au étatique sont également
significatives.
5.3.1. La recherche de solutions au niveau national
Après quelques échecs constatés au niveau
du CBLT, plusieurs groupes d'intérêt et de coopérative
locaux luttant pour la protection des ressources naturelles ont
été crées dans quelques villages. Ces organisations
tentent d'apporter des reponses aux problémes non résolus au
niveau national et international. Leurs activités vont dans le sens
d'éducation et des éclaircissements de la population locale pour
utilisation efficace des ressources en eaux du Lac Tchad. Les conflits au
niveau locaux naissent parce que beaucoup d'eaux a été
détournée du Lac ou de ses affluents au niveau national. Exemple,
les grands domaines de culture irriguée au Nigeria (le mais, le riz, le
coton) ou la production hydroélectrique au Cameroun. Ceux-ci ont
causé le manque d'eau et par conséquent source de
problémes. La plupart des victimes au niveau local sont les
cultivateurs, les éleveurs et les pêcheurs. Malheureusement les
approches de ces organisations aux problémes connaissent peu de
succés. Car
leurs activités ne concernent que quelques cas
isolés. L'autre objectif important est celui de l'amélioration de
la situation économique de la population locale. C'est par exemple
l'intervention de la SODELAC au Tchad.
Figure 26 : un champ de mais irrigué de la SODELAC Photo :
N.Ndadoum avril 2009
Il naisse quelque fois des conflits entre les groupes
d'intérêts locaux et le régime de ces Etats. Afin
d'atteindre leur objectif et asseoir leurs idées, ces groupes locaux
organisent quelques fois des manifestations á caractére
protestatif. C'est pourquoi ils sont souvent en conflit avec les gouvernements
de ces Etats. Ils veulent coûte que coûte en découdre avec
les problémes de la gestion des ressources en eaux du Lac Tchad. Ils
sont souvent en contradiction avec les objectifs de ces gouvernements.
5.3.2. les recherches actuelles de solutions au niveau
régional
Au niveau régional les Etats riverains du Lac Tchad
poursuivent un objectif commun celui de résoudre
les problémes écologiques de la région.
Afin d'atteindre ces objectifs, les Etats riverians ont crée la CBLT.
Malheureusement cette organisation n'a pas porté assez de fruits
á cause se ses problémes internes. Dans la réalité
ces Etats ne cherchent pas ensemble á coordonner leurs
intérêts. Les intérêts économiques ont
remplacé les intérêts écologiques. Ils sont
diamétralement opposés et rendent difficile la preception du
probléme. Beaucoup a été fait mais contre les
intérêts et les besoins de la population locale. Les
intérêts industriels ont plus de poids pour ces Etats. A long
terme s'amoindrissent les chances pour une résolution pacifique des
conflits á ce niveau.
Il a été mis en place depuis 1988 un projet
dénommé « projet de transfert inter bassins », (vgl
Dimbele-Kombe 2008 : 11) qui concerne le transfert des eaux du fleuve Oubangui
en République Centrafricaine á travers le fleuve Chari jusqu'au
Lac Tchad. Ce transfert se fera sur une distance de 1350 km. Ce projet sera
supporté par les Etats riverains. Il a été vu comme une
solution durable aux problémes dans le Lac Tchad. Le Lac Tchad sera
approvisionné en ce sens que son débit passera de 1280
km3 á 3200 km3 par seconde. Malgré cela, la
question qui reste est de savoir si ce projet est suffisant pour
résoudre définitivement les problémes du Lac Tchad. Les
conflits sociaux naissent toujours lorsque les ressources sont
gérées en commun. Cela ne peut être évité que
lorsqu'il y a des régles pour une résolution durable et pacifique
des ressources.
5.4. Propositions pour l'amélioration des régles de
conflits dans le canton Bol
Pour une meilleure coopération et prévention des
conflits, les différents acteurs ci-cités doivent
prendre leur devoir au serieux et améliorer leur
stratégie de résolution des conflits. Cela suppose qu'ils doivent
éviter les divergences et chercher á trouver un consensus dans la
coopération afin aussi d'éviter les conflits sociaux qui
naissent. Ce qui n'est pas jusque lá souvent les cas parce que les
acteurs n'ont pas trouvé un terrain d'entente et ne font que poursuivre
leurs propres intérêts.
5.4.1. Amélioration des stratégies du CBLT
La CBLT ne peut réussir dans la mésure oú
elle change sa politique vis á vis de la population locale.
Les intérêts de la population locale á
savoir ceux des cultivateurs, des éleveurs et des pêcheurs ne sont
pas souvent pris en compte. De plus, ils sont peu soutenus par la CBLT. De la
même maniére leur participation aux activités de la CBLT
est minime. Cette organisation ne doit pas être un simple instrument mais
plutot une instance de coordination de tous les acteurs á tous les
niveaux (vgl. Sani
Adamu 2008 : 4). Il serait important lorsque tous les acteurs
se mettent d'accord sur un cadre social et économique dans la
région du Lac Tchad et établissent la CBLT comme leur intrument
politique, économique et sociale. Pour ce faire, la mise en place de
d'un programme de développement pour l'ensemble de la région
serait très important. Aussi la participation de la population locale
á la conception et réalisation du programme s'avére
nécessaire. La CBLT doit assurer la liaison entre l'institution et les
financements extérieurs. Il serait important aussi á la CBLT de
soutenir les ONGs qui travaillent avec les groupes locaux. La CBLT est un
organe centrale agissant beaucoup plus au niveau international (Mahamann 2008 :
11).
Même si cela est possible, il plane toutefois des doutes
en ce qui concerne la réalité de cette organisation. L'analyse de
cette institution montre que les différents investissements et
financements ne contribuent pas á resoudre le probléme mais
plutôt á augmenter la mauvaise gestion. C'est pourquoi la
réorganisation et l'amélioration des structures ce cette
organisation s'avére nécessaire.
5.4.2. Renforcement de la coopération entre SODELAC avec
les groupes locaux
Aussi pour la SODELAC, l'amélioration du cadre
politique dans le sens de la participation s'avére nécessaire. En
comparaison aux autres acteurs, SODELAC est très proche de la population
locale et a des contactes directes avec elle. Il serait important pour la
SODELAC de s'assoire sur une table ronde avec la population locale et
élaborer ensemble avec les solutions, de sorte que les décisions
prises ne soient pas programmées d'avance. Chose á éviter
est aussi que les mésures prises ne soient pas appliquer avec force. La
population locale doit prendre connaissance des avantages des programmes
élaborés et prendre part également active en ce qui
concerne leur réalisation (Ziermann 2003 : 154). Il serait possible
lorsque les intérêts des cultivateurs, éleveurs et
pêcheurs soient coordonnés. La SODELAC agit beaucoup plus dans le
domaine agricole. L'élevage est un domaine délaissé. Une
mesure peut réussir lorsqu'un minimum d'attention est accordée
aux besoins de la population locale. Aussi une prévention de conflit est
possible lorsqu'il y a un peu de considération pour les valeurs locales.
SODELAC ne montre pas que les intérêts de la population locale ne
peut être garantir au sein d'une organisation dans laquelle les
participants sont paritaires. Ce qui n'est pas souvent le cas dans la
région. Les Organisations étatiques sont souvent dominées
par quelques éthnies ou encore des tiers personnes.
5.4.3. Renforcement de la coopération entre
l'administration et les autres acteurs
Une meilleure coopération entre les pouvoirs publics et
les autorités traditionnelles serait bénéfique pour la
résolution des conflits sociales. Jusque cette coopération est
très faible. L'influence de l'autorité traditionnelle dans le
canton Bol est á l'origine des mauvaises relations entre les pouvpoirs
publics et les collectivités locales. La coopération des deux
pouvoirs á savoir l'autorité traditionnelle et publique avec la
CBLT dans l'élaboration des régles pour la gestion des conflits,
conduira á beaucoup de succés. De la même maniére,
il serait important pour eux d'élaborer avec les groupes locaux un plan
d'utilisation des ressources en eau du Lac Tchad. Seuls les pouvoirs publics
ont la possibilité de défendre les intérêts des
éleveurs et pêcheurs contre les migrants, parce qu'ils sont pour
la cause bien équipés. Ils travaillent souvent de maniére
paralléle. Au lieu d'une coopération, c'est plutôt une
confrontation qui existe entre eux. De ce qui précéde, il y a
nécessité de resoudre les problémes structurels de la
société.
5.4.4. Résumé du chapitre
Les conflits sociaux dans le canton Bol se produisent parce
que les différents acteurs cherchent leurs propres
intérêts. Les victimes ne sont pas souvent associés
á la gestion des conflits. Les rares relations qui existent entre ces
acteurs et les groupes locaux concernent les intérêts
économiques, par exemple développer une agriculture intensive.
Jusque lá il n'existe pas de coopération entre les
différents acteurs. Les acteurs locaux comme la SODELAC, les pouvoirs
publics et traditionnels interviennent auprés de la population locale
seulement dans les domaines oú eux-mêmes ont intérêt.
Les conflits jusque lá n'ont pas pris une grande ampleur. Mais ce genre
de problémes quotidiens rendent difficile le développement
régional. La seule question qui reste est de savoir quelles sont les
solutions durables et les mecanismes de préventions afin de minimiser
les conflits et d'éviter qu'ils prennent une ampleur violente. En effet,
pour une solution durable, la compréhension des problémes telsque
les structures administratives, le clientélisme, la diversité
éthnique des acteurs tout comme la vitesse et croissance de la
gravité de ce probléme est nécessaire. Souvent c'est le
coté financier qui est pointé du doigt. Il est vrai que
l'augmentation des ressources financiéres ne fera qu'accentuer le
probléme ou conduira indirectément á satisfaire les
besoins privés de quelques personnes. Et par voie de conséquence
les conflits s'intensifieront.
Conclusion
Le niveau du Lac Tchad a dramatiquement baissé dans les
dix derniéres annnées du 20 éme siécle. Cela a
été prouvé par les images satéllitaires. Aussi, si
cela a été révelé, la qualité reste douteuse
si on compare les anciennes images prises pendant la saison de pluie aux prises
récentes de la saison séche. Les causes du récul rapide du
niveau des eaux du Lac Tchad sont les le changement climatique, l'augmentation
des bésoins en eau et les périodes de sécheresse au sahel
dans les années 1969 á 1973. Le Lac Tchad est une source
importante de vie pour environ neuf millions de personnes qui y
dépendent économiquement. En dehors de l'utilisation massive de
l'eau pour les grands domaines de cultures irriguées au niveau des Etats
rivérains, le Lac asséché serait utilisé pour la
pêche, l'agriculture et pour faire abreuver le bétail. Le
récul du niveau des eaux n'a pas que seulement des effets
négatives mais aussi des aspects positifs. Beaucoup de champs de mais et
différents sortes de légumineuses s'étendent de plus en
plus dans l'ancienne vallée inondable du Lac. Parallélement
apparaissent de nouvelles habitations de pêcheurs, éleveurs et
cultivateurs. La baisse de la production piscicole et le manque des aires de
pâtures contraignent les pêcheurs et les éleveurs á
se reverser dans la culture des céréales et légumineuses.
Ce qui conduit á des conflits sociaux et problémes pour les
riverains. Dés lors, se définissent clairement quelques
intérêts par rapport au Lac Tchad. Les conflits se
différencient selon que les bésoins aussi multiples qu'il y a.
Les conflits entre cultivateurs et éleveurs naissent du fait que les
éleveurs utilisent l'eau pour l'agriculture et la
végétation environnante comme pâture. Malgré la
réduction de la taille de leur bétail, la situation de beaucoup
des éleveurs ne s'est pas améliorée. Beaucoup de
pêcheurs et leur famille perdent leur source de revenu á cause de
la forte baisse des prises de poissons. Ils sont ménacés par
l'insécurité alimentaire. De ce fait, ils cherchent aussi des
parcelles pour les céréales et les légumineuses. Il
résulte alors de conflits entre pêcheurs et cultivateurs. Au sein
même des pêcheurs, naissent des conflits entre les pêcheurs
autochtones et les pêcheurs migrants á cause de la rude
concurrence. Tous ces conflits deviennent de plus en plus intense parcequ'il
n'y a pas de possibilités de coopérations entre les acteurs. Les
différents acteurs á savoir la CBLT, la SODELAC, le chef de
canton et les autorités administratives cherchent leurs propres
intérêts au point oú les conflits ne sont pas
résolus de maniére durable et les victimes subissent
continuellement le poids. Le manque de coopération entre ces acteurs
rend aussi difficile la maniére de résoudre les conflits. Les
autorités locales sont très peu consultées. Cela
s'explique par les longues et difficiles démarches administratives. La
fréquence de la résolution des conflits par le chef de canton
s'explique par l'appartenance éthnique. Les éthnies Kanembou et
Boudouma sollicitent souvent le chef de canton pour la résolution de
leur conflit parce que le chef de canton est un des leûrs. Cela
intensifie leur
confiance pour lui et contribue á trouver un compromis
ou un consensus. Les conflits se manifestent sous forme de tensions sociales,
mécontentements, réjet de l'autre voir même á
caractére violent. La résolution de conflits jusqu'á
présent est sans succés. L'observation de la figure 22 montre une
tendance en croissance des cas de conflits. Les instruments de
résolution de conflits se revélent inéfficace et de courte
durée. Les régles et méthodes de conflits ne sont pas
formelles mais fonctionnent plutot par habitude. Les coupables ne sont pas
punis par le chef de canton á cause de leur appartenance
éthnique. De plus, la complaisance est un autre facteur qui influence la
résolution des conflits. Il se laisse voir plus de
fléxibilité dans les démarches de résolution de
conflits. Il n'existe pas de textes formelles sinon des régles
traditionnelles. Afin de pouvoir venir á bout des problémes de
l'utilisation des ressources en eau du Lac Tchad, la compréhension des
problémes liés au manque d'eau á tous les niveaux est
très importante. Pour éviter un conflit á caractére
violent, il serait important dans l'avenir d'actualiser les plans disponibles
en y apportant quelques modifications. La seule démarche
entréprise jusque lá pour résoudre le probléme
d'eau du Lac Tchad est le projet de construction du canal Oubangui-Chari. Il se
pose cependant des questions suivantes : quelles sont mésures contre les
conséquences écologiques ? comment les riverains seront
dédommagés en cas d'inondations ? comment concilier l'agriculture
irriguée et gestion durable des ressources en eau du Lac Tchad ? Autant
de questions á prendre en compte. Aussi, il serait probable que
l'augmentation du niveau des eaux du Lac Tchad par réalimentation va
entrainer l'inondation des habitations crées dans l'ancien lit du Lac et
avec une forte probabilité de conduire á de nouveaux conflits.
Ainsi, le rivage du Lac Tchad apparaît comme un espace
de concurrences et de conflits auquel les réponses techniques et
financiéres ne suffisent pas. Il s'agit ici des problémes sociaux
qui demandent également des réponses sociales.
Bibliographie
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á la géographie humaine. Colin, Paris, 216 p. Bastier, J
& Dezert, B (1980): L'espace urbaine, Paris, Masson, 384 p.
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d'enquêtes en sciences sociales, Paris, Dunod, 197 p.
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Sani Adamu, M (2008): CBLT News
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Tchad, n° 003, Octobre-Novembre-Décembre, Yaounde,
les Grandes Editions, 21 p.
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Tschadsee: ökologische Ursachen und Möglichkeiten der nachhaltigen
Kriegspräventionen und friedlichen Konfliktlösung, Stefa, Berlin, 176
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conventional basin, N'Djamena, final document, 70 p.
CBLT (1993): Definition of the development
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RAF/88/029, 185 p.
Evans, M., Mohieldeen, Y. (2002): Environmental
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87, p 99
Kaminske, V (2001): Trocknet der Tschadsee aus?
Karlsruhe, Naturwissenschaftliche Rundschau: Band 54, Heft 7, 366 S
Roitman, J (2004): Autour du Lac Tchad:
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Sawa): source orale du 04.04.2009
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von Bol): source orale du 08.04.2009
Sabane, L (2009): (stellvertretende Präfekt
in Bol): source orale 04.04. 2009 Sidick, A (2009): (Hydrologe
bei LCBC in N'Djamena): source orale du 17.04.2009
Annexe 1
Questionnaire pour l'analyse des conflits sociaux aux
rivages du Lac Tchad.
Bonjour,
je m`appelle Nadmian Ndadoum, j'étudie les Sciences
Régionales et la planification spatiale á l'université de
Karlsruhe en Allemagne. Je travaille sur un thème portant sur le recul
du niveau des eaux du Lac Tchad et les conflits sociaux qui en
résultent. A travers ce questionnaire, j'aimerais recueillir quelques
informations sur ce problème et les utiliser dans le cadre de mes
études. Afin de bien analyser ce problème et envisager quelques
solutions, je vous prie de répondre aux questionnaires.
Je me réjouis de votre contribution
Questionnaires pour cultivateurs, éleveurs et
pêcheurs
A) Identification
Nom Sexe Domicile Situation sociale
Taille du ménage: Âge
Ethnie: Boudouma Kanembou Daza Autres
Statut du ménage: Autochtone Migrant
Si vous êtes migrant, provenez-vous de quelle
région?
Quand êtes vous déplacés?
1960
1970
1980
1990
2000
Question A: ActivitéA1) Pratiquez vous
l`agriculture?
Si oui: Depuis quand pratiquez vous l`agriculture? Depuis
Années
Votre parcelle a diminué dans les années
précédentes?
Si non: Question suivante
Si oui:
Quelle est la part de votre parcelle qui contribue á
assurer la sécurité alimentaire de votre ménage?
%
- Quelle est la taille de diminution de votre parcelle dans les
10 dernières années?
10%
15%
75%
- Cette diminution est conditionnée par le recul du Lac?
Si oui, dans quel cas:
A2) Pratiquez vous la pêche?
Si oui: Depuis quand pratiquez vous la pêche? Depuis
Années
Vos prises ont baissé dans les années
précédentes?
Si non : Question suivante
Si oui:
Quelle est la part de vos prises qui contribue á assurer
la sécurité alimentaire de vos ménages? %
- Quelle est la part diminuée dans les 10 dernières
années?
10%
15%
75%
- Cette diminution est liée au Lac Tchad? Si oui, dans
quel cas:
A3) Faites vous l`élevage?
Si oui: Depuis quand faites vous l`élevage? Depuis
Années
La taille de votre bétail a diminué dans les
années précédentes?
Si non: Question suivante
Si oui:
Quelle est la part du bétail qui contribue á
assurer la sécurité alimentaire de votre ménage? %
- Quelle est la taille de diminution dans les 10 dernières
années?
8%
17%
75%
- Cette diminution est liée au recul des eaux du Lac? Si
oui, dans quel cas:
Question B: Conflits entre cultivateurs, éleveurs
et respectivement entre pêcheurs
B1) Êtes vous quelques fois en dispute avec les
éleveurs?
a) Oui ?
b) Non ?
B2) Si oui, pour quelle raison?
a) Concurrence par rapport á l'utilisation de la terre
?
b) La recherche du pâturage ?
c) Divers
B3) Êtes vous quelques fois en dispute avec d'autres
pêcheurs?
a) Oui ?
b) Non ?
B4) Si oui, pour quelles raisons?
a) Matériel de pêche non adapté ?
b) Recul des eaux ?
c)Concurrence ?
d) Pas de réponse ? B5. Comment se manifestent ces
conflits?
a) Violent ?
b) Verbal
c) Tensions sociales ?
d) Divers
Question C: Résolution des conflits
C1) Existe- il un plan d'utilisation du sol?
a) Oui ?
b) Non ?
) Comment ces conflits sont résolus?
a) Sous la compétence du chef de village
b) Avec le chef de canton ?
c) Avec les autorités administratives
?
d) A travers les compromis entre les parties ?
e) Divers
C3) Nommer les causes de la recrudescence des conflits
a)Manque de compétence
?
b) Complaisance ?
c) Manque de textes formels ?
d) Flexibilité lors du règlement des conflits ?
C4) Êtes vous satisfait avec la gestion actuelle des
ressources en eau du Lac Tchad?
a) Trés content
b) Un peu
c) Pas satisfait
Annexe 2
Nouvelles habitations dans la vallée du Lac Tchad (les
points rouges)
Source : « I. Franke-Scharf 200 »
Annexe 3
Annexe 4
Tableau servant á la détermination de la taille de
l`échantillon
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