MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
---------------- ----
Université de Cocody UFR - SEG /
CIRES
|
République de Côte
d'Ivoire ----------------
Union Discipline - Travail
|
/ TYRlORC 12H lD PDNNH INDlDLiDlH 12H lD
&{ tH 1231YRILH HA(lH LHNSHFt 12u
CFLIIèLH 112H 1
FROYHLIHCFH 112H 1l'13( 0 2 $
D.E.S.S Hautes Études en Gestion de la
Politique Économique
Encadreur :
PR. SEKA Pierre Roche
Enseignant/ Chercheur UFR/SEG - Université de
Cocody
Réalisé par : KOEBA Mahomed
Auditeur GPE 11
Avril 2010
WORLD BANK INSTITUTE
ACBF
THE AFRICAN CAPACITY
BUILDING FOUNDATION
Programme de Formation en Gestion de la Politique
Economique
Boulevard Latrille, près Lycée Classique
d'Abidjan 08 BP 1295 Abidjan 08, Tél : 22486212 ; Fax :22488284
Abréviations et acronymes
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
CFA : Communauté Financière Africaine
CIRES : Centre Ivoirien de Recherche en Sciences Economique et
Sociales CNO : Centre Nord Ouest
DPE : Dossier de Politique Economique
GPE : Gestion de Politique Economique
PIB : Produit Intérieur Brut
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
USA : United States of America
TOFE : Tableau des Opérations Financières de
l'Etat
NOTE DE SYNTHESE
Les Etats membres de l'UEMOA, animés par la
volonté d'assurer une meilleure discipline budgétaire en appui
à la politique monétaire commune, ont mis en place un certain
nombre de critères. Ceux-ci qui permettent de créer les
conditions propices à la stabilité des prix et de garantir une
croissance forte et durable. Parmi les critères, il y a le ratio : masse
salariale sur recettes fiscales qui ne doit pas excéder 35%.
Au lendemain de la dévaluation du franc CFA en 1994,
date à laquelle a été mise en place la convention,
nombreux sont les pays de l'UEMOA qui n'ont pas répondu à cette
exigence communautaire. La Côte d'Ivoire est en fait l'un des pays qui
n'ont pas encore respecté ce critère. Devant un tel état
de fait, il s'avère nécessaire d'apprécier
l'évolution de ce ratio pendant ces dix dernières années
(2000 -2009) afin d'apporter une contribution pour la réduction du ratio
à travers la formulation des recommandations. Aux termes de
l'étude, il ressort que la masse salariale est croissante durant toute
la période, créant une pression sur le budget ivoirien.
De 42,14% à l'année 2000, le ratio masse
salariale sur recettes fiscales est passé à 39,66% en 2009.
Certes, il est en baisse comparativement à l'année 2000, mais
reste en deçà de l'objectif communautaire. Cette situation
s'explique par l'importance de l'effectif des agents de la fonction publique
ivoirienne qui croit constamment, mais aussi le faible niveau de mobilisation
des recettes en est responsable. Au vue de cela, les autorités doivent
entreprendre des actions pour soulager l'économie.
Ces actions doivent viser la maîtrise de la masse
salariale par l'orientation des jeunes vers le secteur privé. Pour ce
faire, il faut au préalable une politique de promotion du secteur
privé pour lui donner les moyens de créer des emplois afin que
l'administration publique cesse d'rtre la première destination pour les
nouveaux diplômés. Ceci passe par la création d'un
environnement favorable des affaires (facilités des procédures de
création d'entreprises, octrois de crédits...)
Aussi, les actions doivent aller dans le sens d'une
amélioration de la mobilisation des recettes fiscales. L'Etat pourrait
se pencher véritablement sur une formalisation du secteur informel et
pouvoir l'imposer afin d'élargir l'assiette fiscale. Il est à
noter que l'informel regroupe de nombreux acteurs économiques qui
échappent à la fiscalité et qui pourraient contribuer
significativement à l'amélioration des recettes fiscales. Par
ailleurs, force est de reconnaître que tout cela n'est réalisable
pour la Côte d'Ivoire que dans un climat sociopolitique apaisé.
|
Sommaire
ABREVIATIONS ET ACRONYMES 2
INTRODUCTION GENERALE 7
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET DEFINITIONS DES CONCEPTS
11
1-1 LES DEFINITIONS 11
1-2 LES FONDEMENTS THEORIQUES 13
CHAPITRE II : ANALYSES ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS
16
2-1 ANALYSE DE L'EVOLUTION DES RECETTES ET DE LA MASSE SALARIALE
DE LA COTE D'IVOIRE 16
2-2 ETUDE D'UNE REGRESSION SIMPLE ENTRE LES RECETTES FISCALES ET
LA MASSE SALARIALE 21
2-2 RESULTAT DE L'ANALYSE DES RECETTES FISCALES ET LA MASSE
SALARIALE 21
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 22
BIBLIOGRAPHIE 26
ANNEXES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
Introduction générale
1- Contexte
L'environnement économique international connaît
de profondes mutations. La globalisation des marchés devient croissante.
A cela s'ajoutent une exacerbation sans précédent de la
concurrence et l'accélération de la tendance à la
multiplication des blocs régionaux. Tout ceci rend urgente
l'intégration des économies afin de faire face aux grands
défis de développement. Cette nouvelle tendance recommande la
mise en oeuvre de certaines normes. Pour ce faire, les économies se
fixent des objectifs auxquels chaque pays est amené à atteindre.
L'Afrique de l'ouest francophone, dans sa grande majorité ne reste pas
en marge de ces grands changements. Alors elle relance1 son
intégration autour de l'Union Economique et Monétaires Ouest
Africaine (UEMOA) afin de répondre à cette exigence de l'heure
(la mondialisation). En effet, les pays
membres de l'UEMOA se sont engagés à partir de 1994 dans un
processus d'intégration économique et monétaire. Cet
élan a été renforcé par l'adoption le 8
décembre 1999 d'un Acte additionnel au traité de l'UEMOA,
«portant pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de
solidarité entre les Etats membres de l'UEMOA» et d'un
règlement communautaire en date du 21 décembre 1999 portant mise
en °oeuvre du Pacte de convergence. Cette
«constitutionnalisation» de la convergence place cette
dernière au coeur du processus d'union économique, au mrme titre
que la conduite de la politique monétaire ou l'édification d'un
marché commun.
Dans cette lancée, l'UEMOA, soucieuse d'assurer une
meilleure discipline budgétaire en appui à la politique
monétaire commune, a mis en place un certain nombre de critères.
Cela permettra de créer les conditions propices à la
stabilité des prix et à une croissance forte et durable. Ces
critères sont de deux ordres : critères de 1er ordre
et les critères de second ordre. Parmi les critères de second
ordre, il y a le fait que la masse salariale de chaque pays de l'UEMOA ne doit
pas excéder 35% des recettes fiscales.2
1 Il s'agissait d'une part de consolider l'UMOA, et d'autre part
de contribuer à l'accélération du processus
d'intégration régionale qui, au file du temps a perdu de son
impulsion après son lancement dans les années 1970
2 Sa mise en oeuvre comporte deux (02) phases : la
phase de convergence allant du 1er janvier de l'an 2000 au 31
décembre 2002 et la phase de stabilité commençant le
1er janvier de l'an 2003
Depuis la signature de cette convention, nombreux sont les
Etats qui éprouvent visiblement des difficultés ou du moins n'ont
pas traduit les conventions dans leurs économies
respectives3. Principal employeur en général,
l'administration publique africaine doit faire face à l'épineuse
question d'emploi des jeunes. Cela dans un environnement où la
fiscalité n'est pas suffisamment fournies au regard de la faiblesse des
recettes et l'existence de plusieurs secteurs économiques non
imposés. La conséquence immédiate se fait ressentir sur
les budgets des différents Etats. Cela en témoigne le
nombre des Etats qui ont un ratio masse salariale sur les recettes fiscales
élevé et dépassant les 35% comme l'aurait souhaité
l'UEMOA.
Devant un tel bilan, la question qui s'impose est de savoir si
le critère est en conformité avec la réalité de la
plupart des économies ou si le non respect est le reflet d'un
problème de gouvernance de nos institutions en général
?
2- Problématique et justification du choix du
thème
La Côte d'Ivoire, à l'instar de nombreux pays, ne
fait pas exception. En effet, la Côte d'Ivoire, pays à forte
potentialité économique de l'UEMOA (en 2007, la contribution de
la Côte d'Ivoire représentait 34% du PIB de l'UEMOA), peine
à respecter les critères de convergence de la communauté.
En effet, au titre des critères de second rang, seuls deux objectifs ont
été atteints par la Côte d'Ivoire. Il s'agit du
critère portant respectivement sur les taux d'intérêts
réels positifs et sur la stabilité du taux de change réel.
Le cas précis du critère ratio masse salariale sur les recettes
fiscales de la Côte d'ivoire est passé de 43,6% en 2007 à
43,9% en 2008 pour un objectif de 42,5%.Quant au ratio corrigé, il a
été de 41,2% contre 43,4% en 2007. Les dépenses publiques
notamment la masse salariale croît de façon exponentielle tandis
que les recettes fiscales ne suivent pas ce rythme. Ce qui creuse
l'écart entre recettes et dépenses. Le salaire, étant une
composante importante des dépenses publiques, participe
considérablement au gap entre les recettes et dépenses
contribuant ainsi au déficit des finances publiques. Le poids de la
masse salariale est telle qu'une réflexion s'avère utile afin de
trouver un début d'explication et d'entrevoir des mesures à
même de pouvoir y remédier. Pour ce faire, le sujet : «
l'évolution de la masse salariale de la Côte d'Ivoire
et le respect du critère de convergence de
3Selon lebilan 2009 de
l'UEMOA quatre Etats membres, le Bénin, le Niger, le
Sénégal et le Togo ont respecté ce critère à
ce jour. Pour les autres Etats, les résultats se présentent comme
suit : 44,7% pour le Burkina Faso, 43,9% pour la Côte
(41101-,P1EE,ElPSIXrPlTP X41--Bissau et 35,8% pour le Mali
l'UEMOA », nous permet
d'aborder la question du respect des critères par les pays de l'UEMOA
d'une manière générale tout en s'attardant sur le cas
particulier du critère ratio masse salariale/recettes fiscales de la
Côte d'Ivoire. Ce qui permettrait de proposer des recommandations afin de
pouvoir soulager les finances publiques de la Côte d'Ivoire.
3- Objectif de l'étude
L'objectif général de la présente
réflexion est d'apprécier l'évolution du ratio masse
salariale sur recettes fiscales par rapport au respect du critère de
l'UEMOA et d'en faire quelques recommandations ou suggestions.
Les objectifs spécifiques sont :
· apprécier l'évolution de la mobilisation
des recettes fiscales ;
· analyser l'évolution de la masse salariale ;
· faire une comparaison de l'évolution de la masse
salariale à celle des recettes fiscales.
4- Hypothèses
Les objectifs ci-dessus aussi pertinentes que
soient-ils ne peuvent être atteints sans la formulation
des hypothèses. Pour ce faire, les hypothèses suivantes sont
formulées:
· H1 : la masse salariale évolue
plus rapidement que les recettes fiscales ;
· H2 : le taux de recouvrement demeure
faible, du manque du fonctionnement des institutions de recouvrement et de
l'existence des fraudes et l'évasion fiscale;
· H3 : la masse salariale croît
du fait de l'augmentation des effectifs.
5- Méthodologie
L'étude est basée en priorité sur
l'exploitation du diagnostic du document de programmation financière
à travers le Tableau des Opérations Financières de l'Etat
(TOFE).
La recherche documentaire sur les finances publiques et
particulièrement sur la convergence de l'UEMOA a permis d'asseoir les
concepts de travail.
Aussi, il a été IPSRr.1Ct/d'aYRi1111-FRXL1 4
11-MiS1-LIRCC1-A1-WRXrF1-s FSRXIR'REI1-CILRC des données pratiques et de
pouvoir les confronter à celles recueillies dans les documents
(E1EaRtioTX1- 1dX 58,I5 ( 6, IEIElIRthoTX1-WEd1- 1l'aPECMCC1- RE1-s U6$
««)
/1- 1101Yail s'articule IXtRXUAXC ISOC IEICUr1- Icomme suit :
v Chapitre I : Cadre théorique et
définitions des concepts
I0 41111MGDCW EF1- EFKDSLIr1- 1d1- 1SRXYoir cerner les concepts
relatifs à cette présente réflexion 1-l
d'éCRCF1-LTTX1-lTX1-s/11RCd1-P1-CW1-C la PMor1-.
v Chapitre II : Analyses et
interprétations des résultats. Il sera présenté
epC30M1- 121- 1lTYRlXtiRC des recettes fiscales et de la masse salariale sur la
période allant de 2000 à 2009. Ces analyses seront suivies des
interprétations et des recommandations.
Chapitre I : Cadre théorique et
définitions des concepts
Dans le but de pouvoir analyser convenablement le sujet, et
comprendre sa complexité, il convient de circonscrire au
préalable le cadre théorique. Pour ce faire, il sera
procédé aux définitions des concepts et l'explication de
quelques fondements théoriques en référence avec le
sujet.
1-1 Les définitions
1-1-1 La masse salariale
La définition du concept et du contenu de la masse
salariale au sein des Etats membres de l'UEMOA demeure une préoccupation
actuelle. C'est ainsi que, le Conseil des Ministres de l'Union, la Commission
de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine a inscrit dans son
programme d'activités 2010, la réalisation d'une étude sur
la définition du concept et du contenu de la masse salariale au sein des
Etats Membres de l'UEMOA.
Pour l'étude, la définition est la suivante : la
masse salariale est le cumul des rémunérations brutes des
salariés de l'établissement (hors cotisations patronales). Les
rémunérations correspondent aux salaires et primes des
salariés au cours de l'année d'exercice. Il s'agit pour notre
étude de nous contenter de la rémunération versée
par l'Etat ivoirien à ses agents de toute catégorie y compris
ceux qui sont à la retraite.
1-1-2 La fiscalité
La fiscalité vient du mot fiscal qui à son tour
dérive du terme latin « FISCUS » qui signifie PANIER. Dans le
temps, le panier servait aux collectes de fonds pour le fonctionnement de
l'administration. Selon KAKONGE KAMANGU, la fiscalité est la science des
impôts avec les lois et procédures de taxation, de perception, des
réclamations relatives en vigueur dans un pays à une
époque donnée.
1-1-3 La politique fiscale
Elle renvoie à la manière dont l'Etat exerce une
influence sur l'ensemble de ses décisions budgétaires. Il s'agit
du processus consistant à manipuler les impôts aux fins de
contribuer à amortir les oscillations économiques et favoriser le
maintien d'une économie progressive, assurant un degré d'emploi
élevé affranchi de toutes poussées excessives d'inflation
et de déflation.
1-1-4 Les recettes fiscales
Ce sont toutes les recettes réalisées par
l'administration fiscale à travers la perception des
impôts4.Autrement dit, il s'agit des recettes
réalisées par la perception et le recouvrement des impôts
relatifs aux biens palpables (impôt réel), aux revenus
(impôt cédulaire sur le revenu) et enfin l'impôt relatif
à la consommation (impôt sur le chiffre d'affaires).
Toute économie a besoin pour son existence de
ressources. Ces ressources peuvent ~tre des ressources reçues d'une
économie étrangère ou des personnes morales ou physiques
nationales (dons dettes, subventions) ou des ressources propres à
l'économie (recettes fiscales et non fiscales).
Ces ressources sont appelées « propres
a» car provenant de l'activité mrme de
l'économie donnée. Elles servent de mesure du dynamisme de
l'économie.
Par ailleurs, la mesure de cette dernière permet non
seulement de connaître l'état de santé de
l'économie, mais aussi d'apprécier l'autonomie financière
et sa capacité à créer de la richesse.
1-1-5 L'assiette fiscale
C'est l'évaluation de la matière imposable.
Cette évaluation peut ~tre forfaitaire soit par dépôt d'une
déclaration à l'administration ou une déclaration par le
contribuable ou une tierce. En Côte d'Ivoire, il existe divers types
d'impôts que sont les impôts directs, les impôts indirects,
les taxes sur les produits pétroliers ainsi que les taxes sur les
importations et les exportations.
1-3-6 La convergence économique
La convergence économique peut être
définie comme la diminution des écarts entre des ensembles
d'indicateurs relatifs à plusieurs pays. Ces critères
(indicateurs) permettent non seulement de promouvoir les pratiques de bonne
gestion financière mais facilitent également l'intégration
économique régionale. Par ailleurs, la poursuite de ces objectifs
contribue à améliorer les structures de ces économies
(base fiscale, répartition des dépenses~) ainsi que la pertinence
et l'efficacité des politiques économiques communes des
unions.
4 Jean KAKONGE KAMANGU le définit quant comme « une
prestation pécuniaire directe ou indirecte requise des personnes
physiques ou morales par voie d'autorité, à titre
définitif et sans contre partie, en vue de permettre à l'Etat de
couvrir ses charges publiques »
Mathématiquement, on dit que deux pays I et J
convergent aléatoirement dans le temps par rapport à une variable
macroéconomique Z quelconque, si pour toute constante arbitrairement
très petite å, il existe une date t* à partir de laquelle
l'espérance mathématique de l'écart entre les variables
ZIt et ZJt devient inférieure ou égale à cette
constante.
1-2 Les fondements théoriques
1-2-1 La courbe de Laffer
La courbe de Laffer stipule qu'au-delà d'un seuil
critique d'imposition (50%), les recettes fiscales diminuent parce que
l'alourdissement de la charge fiscale décourage l'activité.
Paradoxalement, on peut accroître les recettes fiscales en diminuant le
taux d'imposition. Si le taux est faible, il y a plus d'activités, donc
plus de revenus imposables. Cette théorie reste la
référence en matière de politique fiscale. Elle est
couramment connue par l'expression « trop d'impôts tuent
l'impôt » Cela se traduit la corrélation négative qui
existe entre le taux élevé d'impôt et la recette
fiscale.
La démonstration microéconomique se fait de la
manière suivante : l'augmentation de l'impôt diminue le revenu du
particulier, en faisant augmenter son effort de compensation. C'est ce qu'on
appelle effet de revenu. L'augmentation du taux marginal diminue le revenu
supplémentaire, en faisant aussi réduire l'effort de
compensation. C'est ce qu'on appelle effet de substitution. Ce qui provoque une
inefficacité économique. Donc, l'impôt neutre serait celui
qui permet de lever des recettes fiscales sans engendrer l'effet de
substitution.
1-2-2 Les fondements du système fiscal ivoirien
Le système fiscal ivoirien repose essentiellement sur deux
principes5:
Le premier est relatif aux prérogatives de puissance
publique qui stipule que seul l'Etat, en vertu de ce « droit
général de réquisition » des personnes et des biens
dont il dispose, peut exiger des citoyens des impôts de toute nature.
Le second est arrimé à la théorie fiscale
dont l'objet est l'étude des prélèvements et des effets
qu'ils sont susceptibles de produire sur l'économie nationale et sur la
société. Ainsi, la notion d'optimalité est-elle au coeur
de la conception d'un système fiscal qui se veut viable. En effet, la
théorie du bien-être dont les pionniers furent Léon WALRAS,
Vilfried PARETO et Wassily LEONTIEF, relève une condition
5 NOUFE (R.S) : Analyse coût efficacité
des reformes fiscales : cas de la Côte d'Ivoire, Note au Ministre,
février 2006
essentielle d'optimalité en matière de
système fiscal en ces termes : « pour être optimal, un
système fiscal doit etre tel que l'égalité entre le taux
de substitution technique entre deux biens dans le processus de production et
le taux marginal de substitution entre ces mêmes biens dans le processus
de consommation , ne soit pas perturbée par l'introduction d'un
impôt pour tous les producteurs et consommateurs de cette paires de biens
».
1-2-3 La théorie de la convergence
La question qui se pose est ce qu'il adviendra si les
tendances actuelles se confirment. D'abord les années passées ont
été exceptionnellement mauvaises: les choses devraient
s'améliorer un peu plus pour les pauvres avec la reprise de
l'économie mondiale. Ensuite parce que l'avenir sera
façonné par les décisions prises aujourd'hui. Il n'y a pas
de fatalité de la divergence. On observe plusieurs exemples de
convergence des revenus d'économies profondément
intégrées, et le cas de croissance accélérée
ne manquent pas parmi les pays très pauvres. Les meilleurs exemples de
convergence absolue viennent des pays fortement intégrés, qu'ils
s'agissent de la convergence régionale au sein des états unis, du
Japon ou des pays européens, ou de la convergence observée dans
le cadre de l'union européenne où ses pays ont réduit un
peu de leur retard sur les Etats Unis
1-2-4 Les enjeux de la convergence économique
U ne union monétaire implique une politique
monétaire commune. Pour qu'une telle politique n'engendre pas
d'asymétrie, il faut, en principe, que les pays aient des structures
économiques similaires. Ainsi, par exemple les économies
européennes ont été diversement affectées par les
deux chocs pétroliers, selon, notamment leur degré de
dépendance énergétique. Dans une telle situation, les
politiques économiques nationales doivent pouvoir répondre de
manière appropriée et souvent différenciée à
ces chocs, or la contrainte de monnaie unique en obligeant les pays membres
à une réponse macroéconomique commune et uniforme, peut
entraîner une détérioration de la position relative des
pays les plus vulnérables. Quelle diversité et quel degré
d'hétérogénéité sont compatibles avec
l'adoption d'une monnaie commune ? Après tout, les pays existants sont
des entités non homogènes et les régions coexistent
malgré la différence leurs structures économiques dans un
espace de monnaie unique. La littérature relative aux zones
monétaires optimales date des années soixante ( Mundel, 1961 ).
Mais les controverses qu'elle a suscitée
sont loin d'être éteintes, et celle ci retrouvent
aujourd'hui toute leur actualité avec l'avènement de l'euro. Il
est généralement admis qu'une UnIon monétaire implique la
convergence nominale entre les pays. Comme dans un système de changes
parfaitement fixes, si un pays membre est atteint par un choc (négatif)
spécifique de demande, il ne pourra dans une union monétaire y
répondre en abaissant ses taux d'intérêt ou en ajustant son
taux de change nominal. Si les prix et les salaires sont peu flexibles,
l'ajustement se fera principalement par la baisse de la production et de
l'emploi. De même, un choc négatif réel spécifique
nécessiterait un ajustement du salaire réel qui, en
présence de rigidité des salaires nominaux, pourra être
résorbé par un taux d'inflation plus élevé.
Cependant, dans une union monétaire de tels différentiels
d'inflation entre pays membre ne sont possible qu'à court terme. De
plus, avec une seule monnaie, il y aura un seul taux d'intérêt, et
par conséquent, ce dernier ne peut pas être utilisé de
manière différenciée selon les pays, ce qui, en cas de
choc réel spécifique, engendrera des divergences réelles.
Le traité de Maastricht, par exemple, impose aux pays de la
communauté un certain nombre de critères de convergence qu'ils
doivent atteindre à la fin des années 1990 pour pouvoir
participer à l'union économique et monétaire.
Vraisemblablement, ces critères ont été conçus de
manière à permettre aux membres potentiels d'aborder l'union
monétaire avec des structures suffisamment comparables et, par la suite
une discipline commune en matière de politique économique. Mais,
parce qu'ils sont exclusivement fixés en terme nominaux, il faut pour
cela supposer que la convergence nominale favorisera la convergence des
structures économiques et que la stabilité de la politique
monétaire sera bénéfique pour les pays pauvres du groupe
des participants à l'union.
Chapitre II : Analyses et interprétations des
résultats
Notre travail se focalise sur l'évolution des
différentes données de la période allant de 2000 à
2009.
S ur cette période, il sera principalement
analysé les recettes fiscales, la masse salariale. Aussi sera t-il
question d'apprécier l'évolution du Produit Intérieur Brut
(PIB) et les autres recettes d'une manière générale.
Pour ces analyses, c'est la méthode des tendances des
différentes variables qui seront appréciées à
travers leur évolution sur la période. Aussi, des croisements
statiques vont permettre d'établir la corrélation entre certaines
variables.
Tout ceci sera appuyé par des graphiques illustratifs des
évolutions tendancielle Les analyses donneront lieu à des
interprétations
2-1 Analyse de l'évolution des recettes et de la
masse salariale de la Côte
d'Ivoire
2-1-1 Evolution de la contribution des recettes fiscales au
PIB
Source : Données du DPF, Groupe 3, 2010
Conformément à l'un des critères de
convergence de l'UEMOA, le taux de pression fiscale doit être
supérieur ou égal à 17%. On pourrait affirmer que des
efforts importants ont été faits pour l'atteinte de cet objectif.
En effet, on est passé d'un taux de pression fiscale de 14,5% en 2000
à un taux de pression fiscale de 17,3%. Cela serait tributaires sans
doute de l'ensemble de mesures prises dans le cadre de
l'assainissement des finances publiques. Par exemple, cette
évolution est en partie due à l'application d'une nouvelle
classification des recettes pétrolières.
2-1-2 Evolution des recettes totales et les recettes
fiscales
Source : Données du DPF, Groupe 3,2010
Les recettes totales (hors dons) et les recettes fiscales ont
évolué de façon monotone. Cette allure est marquée
par une croissance stable durant la période 2000 à 2009. Les
recettes fiscales, après une légère baisse
constatée en 2002 et 2003, elles se sont stabilisées dans une
tendance haussière durant le reste de la période. Elles sont
passées de 1237 milliards de FCFA en 2000 à 2 145 milliards de
FCFA en 2009, soit un taux de croissance de 5,65%.
Aussi, convient-il de remarquer que les recettes croissent
à rythme plus élevé que celui spécifique des
recettes fiscales. En effet, le taux de croissance des recettes totales est
de 5,7% tandis que celui des recettes fiscales se situe à 5,1% sur la
évolution des recettes totales et les recettes
fiscales
période.
2-1-3 L'évolution des composantes des recettes
fiscales
Source : Données du DPF, Groupe 3,2010
Le graphique ci-dessus montre que toutes ses composantes des
recettes fiscales à l'exception des recettes fiscales sur les
exportations, ont enregistré globalement une croissance stable durant la
période. Cependant, il faut remarquer que la période 2003- 2005
se particularise par une situation quasi stationnaire des différentes
composantes. Cela pourrait s'expliquer par la situation sociopolitique. Cette
situation de crise ne permettait pas le recouvrement des recettes dans les
zones gouvernementales. C'est également la conséquence de la
baisse des activités économiques, notamment marquée par la
fermeture des nombreuses PME/PMI suite par les départs de nombreux
investisseurs étrangers de fait de la crise sociopolitique que traverse
la Côte d'Ivoire.
Concernant les recettes fiscales sur les exportations,
après un pic remarquable de 316 milliards de FCFA en 2004, elles
connaissent globalement une baisse jusqu'en
Bens et services
2009 (les recettes fiscales sur les exportations sont 266,1
milliards de FCFA en
imorations
2009). Ce qui traduit la baisse des exportations des
dernières années.
En somme, on constate que les impôts sur les importations
représentent la composante qui mobilise plus de recettes suivie des
impôts directs.
2000 2001 202 2003 2004 205 2006 2007 2008 2009
2-1-4 Evolution de la masse salariale et les recettes
fiscales
Source : Données du DPF, Groupe 3,2010
L'analyse du graphique ci dessus montre une tendance
haussière de la masse salariale. En effet, la masse salariale est
passée de 454,1 milliards de FCFA en 2000 à 749 milliards de
FCFA, soit un taux de croissance de 5,13%. Cela s'explique d'une part par le
nombre croissant des agents de la fonction publique et d'autre part par les
différentes mesures à incidence financière prises par le
gouvernement durant la période.
En effet, l'effectif des agents et fonctionnaires de la
fonction publique ivoirienne est passé de 98 000 agents en 2002 à
160 000 agents en 20106, soit un taux de croissance quasi
exponentiel de 63,26%. Par ailleurs, en 2007 par exemple, la forte progression
de cette masse salariale (+8,0%) serait liée principalement aux
10040051
indemnités de logement attribuées aux
instituteurs, au versement de l'indemnité paramédicale du
personnel technique de santé et a l1-engagem eD AGe
9as/ de11001171 recrues dans les rangs des
Forces Armées Nationales.
rectesc
y = 43180,051x
Aussi, convient-il de noter la présence dans l'effectif
des agents de la fonction
Expon. (recettesecettes fscales)
publique, des agents fictifs qui viennent grever le poids de la
masse salariale ivoirienne. Ce qui conduit l'Etat ivoirien à
entreprendre une politique allant dans le
07
sens de la modernisation de la gestion de ses agents via le
système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de
l'Etat (sigfae).
Une analyse comparative des droites de tendance des recettes
fiscales et de la masse salariale, montre des taux de croissance similaires sur
la période. En effet, le taux de croissance est de 5,1% pour les
recettes fiscales et pour la masse
6 Source : Le quotidien Fraternité
matin du samedi 17- dimanche 18 avril 2010 N° 13632, page
4
salariale. Ce qui signifie que les recettes fiscales et la
masse salariale croissent au même rythme. Et cela
traduit qu'à politique inchangée, l'écart entre ces deux
agrégats demeurera le même. Ainsi, une amélioration du
ratio masse salariale/ recettes fiscales n'est pas envisageable. Pour changer
cette donne, il faut nécessairement une politique volontariste qui
jouera sur ces deux agrégats ci-dessus cités.
2-1-5 Evolution du ratio masse salariale / recettes
fiscales
Source : Données du DPF, Groupe 3,2010
L'évolution du ratio masse salariale/recettes fiscales a
connu plusieurs mouvements. Il est resté décroissant de 2000
à 2002 qui est la période avant la crise.
On a enregistré un pic de 45,33% en 2003, ce qui
pourrait s'expliquer par les effets de la crise sur la mobilisation des
recettes dans les zones sous contrôle des forces non gouvernementales.
De 2003 à 2006, le ratio a évolué en dents
de scie avec une tendance à la baisse. Cette légère
baisse est suivie d'une baisse substantielle du ratio traduisant la reprise
4600
des activités économiques imputable à la
situatiIM 3Fccalm ie constatée depuis 0 20077 et le
recouvrement de certaines taxes dans les zones sous contrôle des forces
non gouvernementales.
C'1-Milainsi qu'eIZ209 onia enregistré un
ratio de 39,66%, soit une baisse moyenne de 5,88% sur la période.
Cette baisse du ratio est uQICdic131Wr de l'effort dans larecherche
de la convergence de l'UEMOA.
7 Baisse de la tension grâce aux Accords Politiques de
Ouagadougou signés en mars 2007 entre les parties prenantes de la guerre
sous l'égide du Président du Faso
2-2 Etude d'une régression simple entre les
recettes fiscales et la masse salariale
Une régression entre les recettes fiscales (variable
dépendante) et la masse salariale (variable indépendante), permet
d'apprécier la relation entre ces deux variables. Le résultat de
cet exercice donne ce qui suit :
2-2-1 Tableau d'estimation du modèle
Source
|
|
|
SS
|
df MS
|
|
Number of obs = 10
|
+
|
|
|
|
|
F( 1, 8)
|
= 126.78
|
Model
|
|
|
510972.347
|
1 510972.347
|
|
Prob > F
|
= 0.0000
|
Residual
|
|
|
32242.4276
|
8 4030.30345
|
|
R-squared
|
= 0.9406
|
+
|
|
|
|
|
Adj R-squared = 0.9332
|
Total
|
|
|
543214.774
|
9 60357.1972
|
|
Root MSE
|
= 63.485
|
Recettes
|
|
|
Coef.
|
Std. Err. t
|
P>|t|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
+
|
|
|
|
|
|
|
Salaire
|
|
|
2.512349
|
.223126 11.26
|
0.000
|
1.997819
|
3.026878
|
_cons
|
|
|
-103.7429
|
130.9683 -0.79
|
0.451
|
-405.7564
|
198.2706
|
2-2-2 Interprétation
Au vue de l'estimation du modèle ci-dessus on constate que
la variable masse salariale est significative et est liée positivement
aux recettes fiscales.
Le R 2 ajusté qui a une valeur de 0,9332 et qui
n'est pas influencé par la taille de l'échantillon, permet
d'attester de la bonne qualité de la variable explicative.
La probabilité de FISCHER qui a une valeur de 0,0000,
permet de conclure que le modèle est globalement significatif.
2-2 Résultat de l'analyse des recettes fiscales et
la masse salariale
La Côte d'Ivoire présente une faiblesse des
résultats s'agissant des critères de second rang, dont
l'essentiel est déterminé par des agrégats
budgétaires, traduisant, a l'évidence, des problèmes
d'ajustement budgétaire. En particulier, la propension relativement
forte des dépenses primaires rend peu visibles les efforts de
recouvrement des recettes budgétaires surtout en temps de crise.
L'absence de
soutien financier extérieur, entraine d'importantes
pressions qui peuvent largement excéder la capacité des finances
publiques. Cela explique donc la dégradation des ratios relatifs
à la masse salariale et aux investissements.
L'analyse de l'évolution des recettes fiscales et de la
masse salariale, donne des taux de croissance similaires sur la période
2000 à 2009, des taux de croissance de 5,1%. Ce qui va se traduire par
le maintien du poids de la masse salariale sur les recettes fiscales et
compromettant ainsi le respect de la converge de l'UEMOA si rien n'est fait.
Cependant, si l'on se contente de l'évolution de la
dernière année (2009) comparativement en 2008, on pourrait
affirmer que le poids de la masse salariale va baisser dans le temps et pour
ainsi atteindre l'objectif de l'UEMOA. En effet le taux croissance de la masse
salariale et celle des recettes fiscales entre 2008 et 2009 sont respectivement
de 5,24% et de 16,12%.
Conclusion et recommandations
L'objectif général de la présente
réflexion était d'analyser l'évolution du ratio masse
salariale sur recettes fiscales par rapport au respect du critère de
l'UEMOA et d'en faire quelques recommandations ou suggestions. Pour ce faire,
la recherche documentaire et le diagnostic du TOFE de la Côte d'Ivoire,
et de bien d'autres sources ont été nécessaires pour mener
à bien cet exercice.
Aux termes de l'étude, on peut constater que le ratio
masse salariale / recettes fiscales est resté supérieur à
35% sur toute la période de l'étude. Certes, il est en baisse
comparativement à l'année 2000 où il était à
plus de 40%. Cette situation s'explique par l'importance de l'effectif des
agents de la fonction publique ivoirienne qui croit constamment. Aussi, le
niveau du ratio est le corollaire de la situation socio politique qui oblige
l'Etat à prendre des engagements qui grèvent la masse salariale.
Tout cela impose à l'Etat ivoirien d'entreprendre des actions pour
soulager l'économie. D'où l'intér~t de formuler des
recommandations capables d'impacter à court et moyen terme sur le
ratio.
Dans la recherche de la diminution du ratio masse salariale
recettes fiscales, en vue d'atteindre le critère de convergence de
l'UEMOA, il y a à priori deux mesures envisageables. On peut soit
entreprendre une politique tendant à réduire la masse salariale
ou soit mettre en °oeuvre une politique de croissance des
recettes fiscales.
Envisager la réduction de la masse salariale englobe en
elle-même deux possibilités. On peut soit diminuer l'effectif des
fonctionnaires en cessant de recruter ou diminuer si possible les salaires des
agents. Dans tous les cas, toute politique de maîtrise de la masse reste
difficile à appliquer pour plusieurs raisons:
- une mesure de réduction de la masse est quasiment
impossible car cela crée nécessairement des remous sociaux ;
- la réduction de la masse salariale joue
négativement sur les recettes fiscales car les salaires font parti de la
base taxable ;
- conformément à la théorie
néoclassique la masse salariale nominal est rigide quelque soit la
situation ;
- aussi, un pays en développement comme la Côte
d'Ivoire, a besoin des agents en nombre pour assurer ses objectifs de
développement. Par exemple pour améliorer le système
sanitaire, il est nécessaire d'avoir un certain nombre de personnel
soignants pour un nombre de population donnée. Or un pays comme la
Côte d'Ivoire n'a pas encore répondu à cette norme par
exemple, d'où l'obligation de recruter des agents de la santé
;
- par ailleurs, les avancements même des salariés
constatés chaque année, suffisent pour faire accroitre la masse
salariale dans sa globalité.
En somme, en dépit du fardeau de la masse salariale sur
le budget, une politique de réduction de la masse salariale semble peu
recommandable au vue de ses conséquences, mais aussi du point vu de la
fiscalité car le salaire constitue après tout une base
taxable.
Au vue des limites ci-dessus énoncées, seules
les politiques fiscales répondent mieux à la réduction du
ratio pour le respect de la convergence de l'UEMOA. Tout ceci ne peut avoir les
résultats escomptés que dans un environnement où les
institutions fonctionnent sans grandes difficultés. C'est-à-dire
que la bonne gouvernance doit être au centre de toutes les actions.
Comme toutes les économies de la sous région,
l'économie ivoirienne est caractérisée par la
prédominance d'un secteur informel. Un tel secteur non
maîtrisé, échappe à toute imposition. De ce fait, la
fiscalité ne concerne qu'une partie des secteurs d'activité. Il
faut donc rendre formel l'activité de ces acteurs économiques qui
ne contribuent pas à l'amélioration des recettes fiscales afin de
permettre à l'Etat
de respecter le critère de convergence et honorer ainsi
ses engagements vis-à-vis de la communaute.
L'Etat ivoirien, en vue d'assurer une croissance soutenue et
de realiser les objectifs de convergence notamment le respect du ratio masse
salariale recettes fiscales, doit :
- consolider la stabilite socio politique qui permet le
fonctionnement des
institutions assurant donc un meilleur environnement des
affaires,
- ameliorer le taux de recouvrement des recettes fiscales par le
renforcement et
la modernisation de l'administration fiscale ;
- ameliorer les recettes fiscales par un élargissement de
l'assiette, de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale,
- renforcer le recouvrement de la taxe foncière ;
- limiter les exonerations pour maximiser les recettes ;
- renforcer les capacites institutionnelles, humaines et
materielles des regies financières ;
- redéployer l'administration publique sur l'ensemble du
territoire, notamment l'administration fiscale dans la zone Centre Nord Ouest
(CNO);
- assainir les finances publiques par la misse en place d'une
bonne gouvernance;
- taxer les produits de luxes ;
- mettre en place des postes de peage sur les grands axes ;
- mettre en place une politique de promotion du secteur prive
pour lui donner les moyens de créer des emplois afin que
l'administration publique cesse d'~tre la première destination pour les
nouveaux diplômes. Ceci passe par la creation un environnement favorable
des affaires (facilites des procedures de creation d'entreprises, octrois de
crédits~);
- revoir la mise à disposition des factures normalisees
aux commerçants afin de rendre perceptible l'action des ces factures sur
les recettes fiscales. C'est par exemple mener des actions pour lutter contre
la circulation des factures normalisées parallèles dont aucune
taxe n'est recuperee sur ces dernières.
Grosso modo, tout laisse convaincre que la Côte d'Ivoire
doit accentuer son effort sur la politique fiscale pour répondre
efficacement à l'objectif de l'UEMOA. Cependant, la politique fiscale
seule ne peut atteindre cet objectif sans l'adjoindre de
la mise en oeuvre d'une reforme structurelle de la
soutenabilité à moyen terme de la
masse salariale afin d'amplifier réellement l'action de la
politique fiscale sur les recettes.
Bibliographie
Agence monétaire de l'Afrique de l'Ouest
(AMAO), rapport sur la convergence macroéconomique de la Côte
d ivoire 2007
AGLOBO Djigbodi, fiscalité et
croissance économique au Benin, GPE, 2006
AKE Celia Francesca, Etude des
déterminants de la pression fiscale en Côte d'ivoire
BAD/OCDE, perspectives économiques en
Afrique, 2008
DATIIE Samba, la politique de convergence
des économies dans l'UEMOA
Hélène Djoufelkit, UEMOA :
vers une croissance soutenue dans tous les pays de la zone, 2007
HOUNHOUI Sémako Augustin, dépense
publiques et croissance économique : le cas du Benin, 1994
KOUADJO Jean Jacques Konan, Analyse de
l'impôt sur le revenu et les salaires, GPE, 2004
MOUROU Roufaï, Causes de
déficits budgétaires et approches de solutions : le cas du
Benin, 2007
UEMOA, Rapport semestriel d'exécution
de la surveillance multilatérale, décembre 2009
TABLE DES MATIERES
ABREVIATIONS ET ACRONYMES 2
INTRODUCTION GENERALE 7
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET DEFINITIONS DES CONCEPTS
11
1-1 LES DEFINITIONS 11
1-1-1 La masse salariale 11
1-1-2 La fiscalité 11
1-1-3 La politique fiscale 11
1-1-4 Les recettes fiscales 12
1-1-5 L'assiette fiscale 12
1-3-6 La convergence économique 12
1-2 LES FONDEMENTS THEORIQUES 13
1-2-1 La courbe de Laffer 13
1-2-2 Les fondements du système fiscal ivoirien
13
1-2-3 La théorie de la convergence 14
1-2-4 Les enjeux de la convergence économique
14
CHAPITRE II : ANALYSES ET INTERPRETATIONS DES RESULTATS
16
2-1 ANALYSE DE L'EVOLUTION DES RECETTES ET DE LA MASSE SALARIALE
DE LA COTE D'IVOIRE 16
2-1-1 Evolution de la contribution des recettes fiscales au
PIB 16
2-1-2 Evolution des recettes totales et les recettes fiscales
17
2-1-3 L'évolution des composantes des recettes
fiscales 18
2-1-4 Evolution de la masse salariale et les recettes
fiscales 19
2-1-5 Evolution du ratio masse salariale / recettes fiscales
20
2-2 ETUDE D'UNE REGRESSION SIMPLE ENTRE LES RECETTES FISCALES ET
LA MASSE SALARIALE 21
2-2-1 Tableau d'estimation du modile 21
2-2-2 Interprétation 21
2-2 RESULTAT DE L'ANALYSE DES RECETTES FISCALES ET LA MASSE
SALARIALE 21
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 22
BIBLIOGRAPHIE 26
ANNEXES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
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