CONCLUSION
Nous voici au terme de notre étude portant sur
« Impact de l'exploitation de makala sur la forêt par la
communauté locale de la Chefferie des Basili (Groupement de Bandiamusu)
en Ituri ».
L'objectif poursuivi a consisté à évaluer
les impacts de l'exploitation de makala sur l'environnement de manière
générale et particulièrement sur la forêt. Pour y
parvenir nous nous sommes proposés comme hypothèses de
départ :
Ø L'exploitation illicite de charbon de bois dans les
forêts de la Chefferie des Basili serait à la base de la
disparition de la biodiversité (végétale et
animale) ;
Ø La pauvreté, les besoins
dendro-énergétiques et la méconnaissance des
conséquences environnementales seraient les causes principales de la
fabrication de Makala dans la chefferie des Basili.
Pour atteindre ces objectifs, la méthodologie a
porté sur l'analyse et la description des effets observés sur
terrain appuyées par les techniques d'observation directe, documentaire
et par l'interview structurée.
A l'issu de cette recherche, les résultats
ci-après ont été retenus :
ü 86 % des hommes et 14 % des femmes ont constitué
notre échantillon.
ü Beaucoup plus des enquêtés se retrouvent
dans l'intervalle de 1,5 à 8,5 (soit 30 %). Le taux d'ancienneté
le plus faible (2 %) est enregistré dans l'intervalle de l'année
allant de 29,5 à 36,5 (voir Figure 2).
ü La production totale de bois carbonisés est
estimée à un volume de 1.597,5 m3 (voir Tableau 1).
ü Les espèces exploitées et
préférées à la carbonisation de bois dans la
chefferie des Basili sont Cynometra alexandrii, Klainedoxa gabonensis et
Nauclea diderrichii (voir Tableau 2).
ü A ce qui concerne la justification de choix
d'espèce chez les Basili, les fabricants de braise apprécient
beaucoup plus l'espèce Cynometra alexandrii à cause de
son pouvoir calorifique très élevé que les autres
espèces utilisées.
ü Pour les causes favorisant l'exploitation de makala
dans la chefferie des Basili : 23 % des enquêtés pense que la
pauvreté et la satisfaction des besoins primaires sont les causes
premières à la base de la fabrication de makala.
ü Les exploitants en association payent une taxe de 10 $
USA par exploitant par an à la chefferie.
ü En moyenne dans les deux localités, seuls 4 %
des enquêtés connaissent les impacts de l'exploitation de makala
sur l'environnement et 96 % ne connaissent pas.
Quant à ce qui concerne les impacts de l'exploitation
de makala sur la biodiversité et sur l'environnement, les
résultats obtenus montrent que:
ü Les espèces les plus exploitées
(Cynometra alexandrii, Klainedoxa gabonensis, Nauclea diderrichii)
commencent à s'observer à très longues distances
allant jusqu'à 6 à 8 km.
ü L'altération de forêt qui se manifeste
par les troués dans la canopée et une diminution de sa richesse.
ü La perturbation de l'écosystème
forestier occasionne la destruction des habitats et occasionne la fuite des
animaux.
ü L'abattage des arbres exploités pour le makala
et les autres espèces qui accompagnent cette pratique provoque la
combustion de CO et CO2 dans l'atmosphère, l'exposition des
sols aux intempéries (vent, soleil, érosion), etc.
Pour terminer ce modeste travail nous suggérons ce qui
suit :
ð Que les plantations des essences à croissance
rapide et à pouvoir calorifique comme les Eucalyptus soient
promues.
ð Compte tenu de son grand potentiel
hydroélectrique, la réhabilitation de barrage pouvant fournir
l'énergie électrique à une bonne partie de la population
à proximité de ces localités (Bunia) demeure une des
pistes efficace pour sauver encore quelques écosystèmes
forestiers vulnérables.
ð Le gouvernement forme un groupe d'experts en
environnement pour une sensibilisation et/ou un encadrement en vue de la
gestion durable de ressources forestières.
|