1.3 Les différentes crises
alimentaires en Afrique et dans le monde.
Selon l'écologue américain E.ECKLOM, la famine
chronique est une « crise invisible », une tragédie,
une souffrance qui prive des centaines de millions d'hommes de la
possibilité de réaliser leur potentielle génétique,
leur droit de naissance. La situation s'aggrave du fait que la
sous-alimentation chronique dans les pays en développement s'accentue
encore à cause des grandes disettes prématurées par la
destruction des récoltes occasionnées par des conflits militaires
ou différents fléaux naturels (sécheresse, inondations,
tempêtes de poussières, les criquets pèlerins).
En 2004 les régions d'Afrique du Nord et de l'Ouest
ont beaucoup souffert d'un désastre agricole et écologique
causé par les criquets pèlerins qui ont aggravés la
situation déjà précaire dans les pays en majorité
désertique et sahéliens où la situation alimentaire
n'était guère reluisante et cette situation devient
récurrente chaque année. Le nombre de personnes sous
alimentés et malnutris a augmenté significativement. Le
problème alimentaire qui était « une crise invisible
est devenue une crise visible » de sorte que ces régions sont
devenues des zones à haut risque de crise alimentaire.
La cause directe de l'aggravation des problèmes
alimentaires est la réduction brutale de la production agricole de
nombreuses régions en développement par suite des conditions
climatique extrêmement défavorable durant les années de
1971 à 1973 et 2003 à 2004, 1982 ,1983. Les pays qui sont
généralement touchés par ces longues sécheresses
sont en général les pays du sahel et du Sahara (Mali, Burkina
Faso....) et aussi certains pays en Afrique du sud et de l'est (Kenya
.....).
Ces difficultés rencontrées par l'agriculture
influencent, aggravent directement la situation alimentaire en accroissant la
famine. La perte de récolte amplifie la malnutrition et la sous
alimentation chroniques.
Ces difficultés agricoles s'aggravent encore plus avec
la crise économique. En effet, Les prix de denrées alimentaires
depuis 2007 ont connu des flambées exacerbées.
Les monopoles augmentent les prix des productions surtout du
matériel industriel, des machines agricoles et des engrais. Dans le
même temps, les prix des produits agricoles d'exportation baissent
considérablement. La détérioration des termes de
l'échange milite en défaveur des pays africains qui sont en
majorité des pays agricoles et tirent l'essentiel de leurs revenus de
la vente des produits agricoles surtout industriels. Cet état de fait
entraine l'importation de denrées alimentaires des pays dont les
besoins alimentaires s'augmentent drastiquement et vertigineusement. Les
ressources économiques destinées à l'investissement, au
développement industriel sont détournées par l'achat des
denrées alimentaires entraînant ainsi le
sous-développement. La construction de nombreux ouvrages importants sont
suspendus ou stoppés. Le ralentissement des rythmes de croissance de
production accentue encore l'inflation. Les crises alimentaires qui vivent de
nombreux pays pèsent lourdement sur les masses populaires, dont les
niveaux de vie baissent considérablement par la hausse des prix des
denrées alimentaires et de la chute du salaire réel et des autres
revenus.
Au niveau rural, la masse paysanne est devenue très
vulnérable et arrive à satisfaire à peine leurs besoins
alimentaires.
Dans les villes, le chômage de plus en plus croissant,
dû à l'absence d'emploi et à l'exode rural contribue
à étendre les foyers d'extrême misère et aggrave la
sous alimentation, les foyers et sous alimentation et de malnutrition se
multiplient et s'étendent sur de nombreuses régions.
Dans le milieu rural, les conditions de productions agricoles
précaires, archaïques et manuelles sont sensibles aux chocs les
plus petites qu'ils soient, en passant des aléas climatiques aux
sécheresses.
A causes des structures de production archaïque et
traditionnelle, les productions alimentaires servent seulement à la
subsistance. Ce milieu est beaucoup plus touché par les crises
alimentaires, utilisant pour la plupart du temps la force physique, la
pénurie alimentaire affaiblit l'organisme. Ce qui réduit
considérément la force productrice dont les conséquences
sont multiples et graves.
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