LA CROISSANCE DE LA POPULATION ET LE PROBLEME ALIMENTAIRE EN
AFRIQUE
AUTEUR
METAHAN TRAORE
Démographe (statisticien spécialiste des
statistiques sociales et démographiques)
Expert en Population et Développement
Email :trmetan@yahoo.fr
Septembre 2010
LA CROISSANCE DE LA POPULATION ET LE PROBLEME ALIMENTAIRE EN
AFRIQUE
Auteur :
METAHANTRAORE
DEMOGRAPHE
Expert en Population et Développement
Administrateur et Gestionnaire de Programmes et Projets
Email :
trmetan@yahoo.fr
metahantra@gmail.com
Tel : 00225 08293643RESUME
L'auteur analyse dans une approche multi dimensionnelle le
mécanisme de l'interconnexion réelle entre les facteurs
socio-économique et démographique dans le problème
alimentaire. Cette étude montre que le rôle des mutations
démographiques est considérable à cet égard, mais
que l'acuité du problème est déterminée avant
toutes choses par les conditions socio-économiques.
L'ouvrage traite des possibilités de
mobilisations des ressources alimentaires afin de satisfaire les besoins d'une
population en croissance, du rôle décisif des transformations
socio-économiques progressistes et d'une politique démographique
scientifiquement argumentée venant les compléter. La solution du
problème alimentaire est pour beaucoup tributaire de facteurs
économiques et politiques extérieurs parmi lesquels la
détérioration des termes de l'échange, la subvention de
l'agriculture des pays développés, la lutte pour un nouvel ordre
économique, La présente étude est une somme du
dépouillement d'abondantes données statistiques qui met en valeur
la relation entre la croissance démographique et les problèmes
alimentaires de l'Afrique subsaharienne.
SUMMARY
The author analyzes in multi dimensional approaches the
mechanism of the interconnection between socioeconomic and demographic factors
in the food problem. This study shows the role of the demographic mutations is
important, but that the problem is determined before all things by the
socioeconomic conditions.
The work is about possibilities of mobilizations of
the food resources in order to satisfy the needs of a population in growth, the
decisive role of the progressive socioeconomic transformations and a
demographic politics argued scientifically coming to complete them. The
solution of the food problem is for much tributary of economic factors and
foreign policies among which the deterioration of the terms of the exchange,
the subsidy of the agriculture of the developed countries, the struggle for a
new economic order, The present survey is a sum of the spoliation of abundant
statistical data that enhances the relation between the demographic growth and
the food problems of the sub-Saharan Africa.
TABLE DES MATIERES
Acronyme et sigle
7
INTRODUCTION
8
Première partie
11
CHAPITRE1 : LA FAMINE EN AFRIQUE,
MANIFESTATION DU PROBLÈME ALIMENTAIRE PROFOND
11
1-1. L'écart entre les besoins
physiologiques et la consommation d'aliments.
11
1.2 L'envergure de la famine
13
1.3 Les différentes crises alimentaires en
Afrique et dans le monde.
20
1.4 Conséquences socioéconomiques et
démographique de la sous alimentation et de la malnutrition.
21
CHAPITRE 2 : LES SOURCES SOCIALES DU
PROBLÈME ALIMENTAIRE
26
2.1La famine, Héritage du colonialisme
26
2-2 Le néo-colonialismes, nouvelle
méthode d'exploitation impérialiste
27
2.3 L'aide alimentaire dans la stratégie de
l'impérialisme
30
2.4. Interconnexion de la dépendance
économique, de l'arriération et de la pénurie
alimentaire
32
2.5 L'inégalité sociale, cause de la
misère et de la faim
34
Deuxième partie : LE FACTEUR
DÉMOGRAPHIQUE ET LE PROBLÈME ALIMENTAIRE «
RÉALITÉ ET FALSIFICATION NEO-MALTHUSIENNE».
38
Chapitre3 : LE RÔLE DES MUTATIONS
DÉMOGRAPHIQUES DANS L'AGGRAVATION DE LA SITUATION ALIMENTAIRE.
38
3-1 Spécificité de la situation
démographique
38
3.2 Action du facteur démographique sur
l'accroissement de la demande de produits alimentaires.
44
3.3 L'accentuation du surpeuplement agraire.
52
3.4 La rupture de l'équilibre
écologique
54
Chapitre 4 : MALTHUS ET LES PROBLEMES
ALIMENTAIRES EN AFRIQUE, CONSISTANCE ET INCONSISTANCE DE LA CONCEPTION
DEMOGRAPHIQUE NEO MALTHUSIENNE DU PROBLEME ALIMENTAIRE.
62
4.1 Le problème alimentaire dans l'optique
néomalthusienne du déterminisme démographique
consistance
62
4.2 La conception
« écologique » de la faim variante modernisée
du néo malthusianisme
64
Troisième partie : PERSPECTIVES DE
SOLUTION DU PROBLEME ALIMENTAIRE
67
Chapitre5 : TENDANCES DE CROISSANCES DE LA
POPUPALTION ET DE SES BESOINS ALIMENTAIRES.
67
5.1 L'accroissement de la population lors du
passage de l'explosion démographique à la stabilisation
(transition démographique)
67
5.2 La place et le rôle de la politique
démographique dans le rapprochement de la stabilisation de la
population.
73
Chapitre6 : POSSIBILITÉS
D'AMÉLIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT D'UNE POPULATION EN CROISSANCE
79
6-1 Le progrès de l'agriculture, source
majeure d'augmentation de la production alimentaire.
79
6-2 Le développement de
l'élevage
87
6-3 Augmentation de la production de la
pêche
88
6-4 L'accroissement de la production des produits
alimentaires traditionnels.
89
Chapitre 7 : PRÉALABLES SOLUTIONS DU
PROBLÈME ALIMENTAIRE
91
7-1 Des transformations socio économiques
radicales.
91
7-2 L'objet des transformations
92
7-3 La solution de la faim par la réduction
de la pauvreté
95
STRATEGIES
96
CONCLUSION
97
BIBLIOGRAPHIE
98
Liste des tableaux
Tableau 1.1.1 : besoin individuel en
kilocalories et en protéines des différentes régions du
monde
11
Tableau 1.1.2 : Rapport entre la valeur
calorique et les normes de besoins en pourcentage
12
Tableau 1.1.3 : Consommation quotidienne par
habitant de calories et de protéines (Disponibilité alimentaire
par habitant destinées à la consommation humaine directe (ration
calorifique) et évolution possible de l'incidence chronique)
12
Tableau 1.2.1 : Estimation de
l'étendue de la faim 2007
13
Tableau 1.2.2 : Ration alimentaire et sous
alimentation chronique par région entre 1967 et 2008
15
Tableau 1.2.3 : relation entre la superficie
de terre disponible pour les paysans et le taux de mortalité en
2007
19
Tableau1.2.4 : Population souffrant de
malnutrition 2002-2008
19
Tableau 1.4.1 : relation entre la superficie
de terre disponible pour les paysans et le taux de mortalité
22
Tableau 1.4.2 : Relation entre la
qualité de la nourriture et le taux de mortalité infantile en
2008
24
Tableau 3.1.1 Données et estimations
démographiques pour les régions du monde
39
Tableau .3.1.2 : Indicateurs socio
démographiques, sanitaire et économique, et la proportion de la
population souffrant de malnutrition en 2008
40
Tableau 3.1.3 : Balance des
céréales de l'Afrique subsaharienne en millions de tonnes
43
Tableau 3.2.1: Dynamique de la croissance de la
population et de la production alimentaire
45
Tableau 3.2.2 : Taux annuels
d'accroissement de la population et de la production alimentaire (%)
46
Tableau 3.2.3 : Besoins en
céréales des pays en développement et le degré de
satisfaction de ces besoins en fonction des différents niveaux de
consommation de l'Afrique
47
Tableau 3.2.4 : Personnes sous
alimentées, disponibilité alimentaire et la croissance
alimentaire
47
Tableau 3.2.5 : Malnutrition
chronique en Afrique subsaharienne et dans les pays en développement,
tous âges confondus (FAO, 2007)
48
Tableau 3.2.6 : Dynamique de la
population, de la production alimentaire et la ration journalière
moyenne des pays en développement
49
Tableau 3.2.7 : Accroissement global
de la demande et l'augmentation due à l'accroissement
50
Tableau 3.2.8 : Effectif de population
agricole et non agricole et proportion de la population non agricole dans
l'ensemble de la population
51
Tableau 3.4.1 :
56
Tableau 3.4.2 : Disponibilité des
terres cultivées, de pâturage et de forêt (ha par habitant)
selon les régions entre 1977 et 2007
56
Tableau 3.4.3: Indicateurs nutritionnels pour les
enfants dans quelques pays africains
57
Tableau3.4.4 : Taux de croissance du PIB en
termes réels
57
Tableau 5.1.1 : Mortalité post
néonatale
69
Tableau 5.1.2 : Perspective de stabilisation
démographique de l'Afrique et des pays en voie de
développement pour 1000 habitants (variante moyenne, prévision
de l'ONU, en %)
70
Tableau 5.1.3: Perspectives de stabilisation
démographique
dans les pays en développement pour 100
habitants
(variance moyenne, prévision de l'ONU, en
%o)
Erreur ! Signet non
défini.
Tableau 5.1.4 : Croissance
présumée des effectifs de la population
des principales régions du monde en
développement (1975-2074,
en millions de personnes)
71
Tableau 5.1.5 : Taux de croissance net
de la production, Afrique du sud 1
72
Tableau 5.1.6 : Taux de croissance de la
production agricole brute et de la demande intérieure (tous usage)
73
Tableau 6.1.1 : Pays en développement:
types de combinaisons
de peuplement et l'utilisation des terres
81
Tableau 6.1.2 : Utilisation des terres (par
régions, 2007)
81
Tableau 6.1.3 : Rendement des
céréales (q/ha ; 1999-2006)
83
Tableau 6.1.4 : Organismes maritimes et
d'eau douce: pêche effective et pronostics (1961-2006)
87
Tableau 7 .1.1 : Disponibilité de
poisson et de produits de pêche (moyenne) 1988-2007
89
Acronyme et sigle
FAO : Organisation des nations unies pour l'Alimentation
et l'Agriculture
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des nations unies
PAM : Programme alimentaire mondiale
UE : Union Européenne
UNFPA : Fonds des nations unies pour l'alimentation
UNICEF : Fonds des nations unies pour l'enfance
USA: United States of America
URSS: Union des Républiques socialistes soviétiques
INTRODUCTION
Les politiques de développement prônent le bien
être de la population aux niveaux social et économique. Le
système des Nations Unies en a fait l'une de ses priorités
à travers les objectifs du millénaire de développement
et l'un des objectifs est la lutte contre la faim. La croissance
démographique constitue l'un des points d'achoppement influençant
le développement. De nombreuses études de démographes ont
montré que la croissance de la population non maîtrisée est
un frein au développement et par conséquent peut accroître
les problèmes alimentaires.
Selon la FAO 1 milliard 20 millions de personnes souffrent de
la faim, dont plus de 300 millions d'enfants soufrent aujourd'hui de sous
alimentation chronique ou de malnutrition. 24.000 personnes meurent de
faim chaque jour dans le monde, soit une toutes les quatre
secondes. 3 600 calories avalées en moyenne quotidiennement par
un Américain soit 67% de plus qu'un Africain !
Ce sont principalement les habitants des pays du tiers monde
et principalement l'Afrique détient la palme. La pénurie
chronique d'aliments dans ces pays dégénère
fréquemment en crises alimentaires graves lorsque les conditions
climatiques et sociales sont défavorables. Comme l'indique un des
documents de l'ONU « dans de nombreux pays la proportion de la
population soufrant de sous alimentation a diminué, mais si l'on prend
le tiers monde en général et l'Afrique subsaharienne en
particulier, le nombre actuel des personnes soufrant de malnutrition augmente
vertigineusement. C'est précisément ce qui constitue le coeur
sinistre du problème alimentaire mondial1(*)».
L'Afrique compte en 2009 un (1) milliard de personnes dans un
contexte de paupérisation constante. Trente (30) pays d'Afrique
subsaharienne souffrent de sous-alimentation, soit plus de la moitié des
50 pays recensés par l'Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO). La Somalie détient le triste
record de malnutrition de la planète: 75% de sa population en
souffre.
Un contient dont la pression démographique est
considérée comme un facteur de sous développement comte
tenu du fait que la population est plus quantitative que qualitative. Avec un
taux de croissance de la population de 2,4% le plus élevé au
monde, la population africaine double en 25 ans alors que les ressources
financières sont en décroissance. Dans un tel contexte, il est
difficile de développer une agriculture dont les méthodes et
techniques agricoles sont encore à l'état archaïque de
satisfaire ses besoins alimentaires de plus en plus croissant alors les
productions alimentaires s'amenuisent.
L'opinion progressiste du monde a de plus en plus conscience
qu'il ne suffit pas de constater l'existence de la sous alimentation et d'en
définir l'envergure mais qu'il est nécessaire de prendre des
mesures urgentes pour la supprimer. Le caractère de ces mesures et leur
efficacité dépend des positions de classe et des positions
politiques à partir desquelles le problème alimentaire est
envisagé et sont interprétés par les causes qui
engendrent la sous alimentation.
L'étude des causes de la famine et des voies à
suivre pour la supprimer attire en Afrique comme dans les autres pays une
attention croissante de spécialiste de divers domaines du savoir :
les travaux ou cette question est considérée en étroite
connexion avec la croissance de la population occupe une place importante dans
la littérature mondiale sur le problème alimentaire. Plus
même la demographisation de ce sujet s'accentue d'année en
année et continue de se développer.
L'intérêt accru pour l'aspect
démographique du problème alimentaire s'explique pour beaucoup
par la spécificité de la situation démographique mondiale
actuelle. Ce qui la caractérise est que la majeure partie de la
population du monde a atteint au milieu de notre siècle des rythmes de
croissance naturelle que l'humanité n'a jamais connu dans le
passé et ne connaîtra sans doute pas dans l'avenir.
L'accélération sans précédent de la croissance de
la population a trouvé dans la littérature mondiale la
dénomination « d'explosion démographique ».
Les statistiques montre qu'il a fallut à
l'humanité des millions d'années pour atteindre un effectif de
250 millions de personnes au début de notre ère. La population de
la terre était de 1 milliard de personnes en 1850, 2 milliards en 80
ans près et 30 ans seulement plus tard, en 1960 elle atteignait le
niveau de 3 milliards. Il n'a fallu que 15 ans pour y ajouter un autre milliard
et en 1975 la population du monde s'établissent à 4 milliards. En
2008, la population mondiale est estimée à 6,705 milliards avec
un taux de croissance de 2,4 % pour l'Afrique et 2.5 % pour l'Afrique
subsaharienne. Les rythmes mondiaux moyens de croissance atteignaient alors
leur niveau le plus haut, 1.9% par an, principalement du fait de
l'accélération de la croissance démographique des
régions en développement où ils étaient en moyenne
de 2.6%. On constate que depuis la deuxième moitie des années
70 une tendance légère à la baisse des rythmes de
croissance naturelle, selon les évaluations, mais les effectifs de
populations demeurent élevés.
L'accroissement annuel moyen absolu impressionnant de la
population mondiale : 80 millions ce qui correspond a peu près
à la population d'un pays comme l'Ethiopie, a considérablement
élargi la demande d'aliments.
L'augmentation rapide du potentiel alimentaire acquiert une
importance de premier plan dans des conditions où les charges pesant sur
les ressources naturelles de la terre, base matérielle de la production
alimentaire ont augmenté de façon colossale.
Notre planète est-elle capable de nourrir les
générations futures alors que dès a présent
près du quart de la population du monde souffre de sous alimentation
chronique. Comment expliquer que depuis les indépendances la plupart des
pays de l'Afrique subsaharienne continuent de souffrir de la misère et
de la famine. L'explosion démographique a-t-elle un impact sur le
développement économique des pays notamment sur leur situation
alimentaire et si oui dans quelle mesure et comment peut on considérer
la malnutrition massive comme résultant de l'accélération
de l'accroissement démographique de ces pays et existe t-il en
général une corrélation de cause a effet entre ces deux
phénomènes.
Les réponses qui sont fournies à ces questions
comme bien d'autres relatives aux sources de la famine et aux mesures à
prendre pour la combattre sont loin d'être les mêmes)
parallèlement à une appréciation réaliste du
problème de l'équilibre entre l'effectif de la population et les
ressources alimentaires que l'on trouve dans les travaux des savants comme
Collin Clark (Grande Bretagne ) Josué de Catro (Brésil ) Susan
George , France Moore Lappé (toute deux venant des USA ) et de certains
autres qui considèrent le problème de la faim comme le
résultat de l'arriération économique et de l'injustice
sociale, une partie considérable des chercheurs traitent ce
problème selon des positions neo- malthusiennes du déterminisme
démographique selon les thèses contemporaines de Malthus sur la
situation alimentaire dans le monde repose sur la « loi
éternelle » découverte par ce pasteur anglican
et dont le fond « la population augmente de façon
exponentielle ou géométrique tandis que les ressources croissent
de façon arithmétique » et il ajoute pour dire
que « la tendance constante qui se manifeste dans tous les
être vivants à accroître leur espèce plus que ne le
comporte la quantité de nourriture acquis est à leur
portée ».
Les propagateurs contemporains du malthusianisme tentent de
galvaniser cette théorie désuète par des
références à la coïncidence dans le temps et
l'espace de phénomènes existant réellement :
accroissement rapide de la population et aggravation de la situation
alimentaire dans les régions en développement du monde, donnant
à ces phénomènes une multitude d'interprétation
plus ou moins. La cause majeure de la misère et de la famine des masses
populaires dans les pays en développement serait, la natalité
élevée qui leur serait biologiquement propre et qui dans le
contexte d'une mortalité en baisse, entraîne un accroissement
naturel rapide de la population qui dépasserait fatalement des moyens
d'existence. Cela entraîne selon leur avis, l'apparition de
« surplus humains » qui souffrent du chômage, de la
misère et de la faim.
Comme à l'époque de son apparition , le
malthusianisme répond aujourd'hui à la commande sociale qui est
de créer l'illusion d'une origine naturelle, en dehors des classes et de
la lutte anti impérialiste vers des mesures à prendre pour
ralentir l'accroissement de la population. Le planning familial est
présenté comme une panacée sociale et donc comme un
remède contre la faim. L'activité croissante des champions du
néomalthusianisme qui se font un pécule idéologique en
spéculant sur l'interprétation tendancieuse et faussée de
la réalité rend particulièrement actuelle une analyse
scientifique entre les facteurs démographique et socio
démographique et socio économique du problème alimentaire.
L'importance et l'opportunité de cette recherche proviennent de la
nécessite d'étudier les problèmes cardinaux du
développement mondial, parmi lesquels les problèmes alimentaires
de la population qui s'aggravent ces derniers temps en Afrique.
Première partie
CHAPITRE1 : LA FAMINE EN
AFRIQUE, MANIFESTATION DU PROBLÈME ALIMENTAIRE PROFOND
1-1.
L'écart entre les besoins physiologiques et la consommation
d'aliments.
L'organisme a besoin de satisfaire optimalement ses besoins
physiologiques pour assurer une longévité maximale, une bonne
santé et une vieillesse saine. C'est-à-dire que l'organisme ne
peut fonctionner sans une alimentation rationnelle. Toutes les activités
d'un état de santé optimale, d'une santé saine et
rationnelle. Par conséquent, la consommation d'aliments doit
correspondre aux besoins physiologiques. L'alimentation rationnelle assure
avant tout l'équilibre énergétique, c'est-à-dire
l'organisme doit disposer de rations alimentaires quotidiennes dont la valeur
calorifique répond aux dépenses d'énergie en cours
d'activité vitale.
Les besoins de l'homme en énergie varient non seulement
des particularités individuelles de l'organisme (sexe, age, poids,
niveau de processus métabolique) mais aussi de ses conditions de travail
de vie et de repos, d'activité ainsi que ses caractéristiques
climatiques (air, températures). Selon des chercheurs en nutriments les
dépenses quotidiennes d'énergie de la plupart des hommes ne
dépassent pas 2700kcal/jour. Dans les conditions qui nécessitent
moins d'efforts physiques, la ration alimentaire quotidienne correcte
nécessaire est d'environ 2500 kcal. Pour qu'une alimentation soit
rationnelle il faut que l'équilibre quantitatif soit le double de
l'équilibre qualitatif.
Tableau 1.1.1 : besoin
individuel en kilocalories et en protéines des différentes
régions du monde
Régions
|
Besoin individuel
|
Kilocalories
|
Protéines (en gr)
|
Pays en développement
|
2284
|
38.4
|
Afrique subsaharienne
|
2335
|
41.5
|
Amérique latine
|
2383
|
37.7
|
Pays développés
|
2555
|
39.2
|
Monde
|
2385
|
38.7
|
Source : UN document FAO, E/conf. 9/261, supplément
II p.2
L'équilibre qualitatif est déterminé par
un rapport adéquat entre les principales substances nutritives,
protéines, lipides et les glucides est 1 :2 :3
c'est-à-dire pour une calorie fournie par les protéines, il faut
2 calories par les lipides et 3 calories par les glucides. En outre,
l'alimentation doit être riche en vitamine et en substances
minérales (phosphores, fer, iode, calcium, sodium et autre). Les
protéines surtout les protéines d'origine animales contenant des
acides amines qui ont un apport important sur la ration alimentaire.
Tableau 1.1.2 : Rapport
entre la valeur calorique et les normes de besoins en pourcentage
Année
|
1975-1977
|
2005-2007
|
Pays en développement
|
97
|
167
|
Afrique subsaharienne
|
95
|
154
|
Pays développés
|
125
|
184
|
Total monde
|
103
|
169
|
Selon le tableau 1.2, l'Afrique subsaharienne, le Rapport
entre la valeur calorique et les normes de besoins de l'Afrique est inferieure
à la moyenne mondiale. Cette situation montre la situation de l'Afrique
est encore alarmante. Pour les pays en développement, la valeur passe de
97 entre 1975 et 1977 à 167 pour la période de 2005 à
2007. Pour le monde cette valeur s'étend de 103 à 169. L'Afrique
subsaharienne passe de 95 à 169. Ces statistiques montrent que le
problème de sous alimentation un problème crucial augmentant
chaque année le nombre d'affamés du continent.
Tableau 1.1.3 :
Consommation quotidienne par habitant de calories et de protéines
(Disponibilité alimentaire par habitant destinées à la
consommation humaine directe (ration calorifique) et évolution possible
de l'incidence chronique)
Régions
|
Totale
|
Calorie d'origine végétale
|
Calories d'origine animale
|
Totale
|
Protéines d'origine végétale
|
Protéines d'origine animale
|
Pays en voie de développement
|
2219
|
2032
|
187
|
55,4
|
43,5
|
11,9
|
Afrique
|
2208
|
2067
|
141
|
49,6
|
44,3
|
10,6
|
Pays développés
|
3329
|
1063
|
1063
|
96,4
|
39,4
|
57,0
|
Monde
|
2590
|
2149
|
441
|
69,3
|
44,8
|
24,5
|
Source : rédigée d'après les
données : FAO. Production Year book, 2007/2008 Agriculture
mondiale, horizon 2010, FAO sous la direction de NIKOS ALEXANDRATOS.
Au moins 1/3 de toutes les protéines consommes doivent
être d'origine animales. L'apport indispensable des protéines se
mesurent en terme de matériaux de construction plastiques
destinés à la croissance et au renouvellent cellulaire et
tissulaire.
L'optimum protéique, c'est-à-dire la
quantité de protéine nécessaire pour assurer
complètement des besoins de l'organisme. L'organisme de l'adulte a
besoin en moyenne d'ingérer avec les aliments 1.1 à 1.3 grammes
de protéines des enfants, des femmes enceintes et allaitant et des
travailleurs de force sont considérablement plus élevés.
La carence de protéines surtout dans l'alimentation d'un organisme en
croissance est souvent la cause d'un retard considérable de
développement physique et mental et de maladies graves. A cet effet le
développement physique et physiologique de l'organisme est intimement
lié à l'optimum protéique.
1.2 L'envergure de la famine
L'envergure de la famine en Afrique est étendue
à de nombreuses régions et pays. L'Afrique de l'Ouest, australe,
de l'Est et du Nord sont les régions où la famine s'exprime le
plus. Selon la première étude effectuée par la FAO en
1950, l'ampleur de la famine et de la disette a permis de mettre en
évidence que plus de la moitie de l'humanité souffre d'une
pénurie de calorie ou de protéines ou les deux. L'Afrique
occupait la première position en termes de gravité alimentaire
depuis les années 1950. Selon les différents rapports de la FAO
depuis 1950, l'envergure de la sous alimentation et de la malnutrition devient
de plus en plus importante et cette situation continue de s'aggravée
pour l'Afrique encore aujourd'hui.
La sous alimentation se caractérise par une carence en
calories, une insuffisance quantitative de la ration alimentaire et le
deuxième terme s'exprime en insuffisance qualitative des denrées
alimentaires. La sous alimentation degénère
généralement en véritable famine. Elle entraîne dans
sa phase chronique soit la perte, soit l'affaiblissement de l'activité
normale de l'organisme. En conséquence, la capacité productive de
l'être baisse considérablement. La malnutrition peut
entraîner un affaiblissement et un disfonctionnement
général de l'organisme de sorte que l'organisme résiste
peu aux maladies, tel que le marasme, le kwashiorkor, le scorbut, le
rachitisme, etc.
Selon les rapports de la FAO, les problèmes
alimentaires sont plus présents dans les régions en
développement et le continent le plus touché est l'Afrique.
Tableau 1.2.1 :
Estimation de l'étendue de la faim 2007
Régions
|
Population totale
|
Population dont la ration est inférieure du niveau
critique
|
Nombre absolu
|
% de la population totale
|
|
1972-1974
|
2008
|
1972-1974
|
2008
|
1972-1974
|
2008
|
Pays en développement
|
1827
|
2209
|
455
|
550,06
|
25
|
27
|
Afrique
|
301
|
967
|
83
|
348
|
28
|
36
|
Dans le monde entier, il ya plus de 1 milliards de personnes
qui souffrent de la faim. Il faudrait une diminution de 28 millions par an
pour réduire de moitié le nombre de personnes mal nourries d'ici
2015 pour que les objectifs du millénaire puissent être atteints.
30 pays d'Afrique subsaharienne souffrent de sous alimentation soit plus de la
moitié des 50 pays recensés par la FAO. La Somalie détient
le triste record de malnutrition de la planète avec 75% de sa population
qui en souffre. 24000 personnes meurent de faim chaque jour soit une personne
toutes les 4 secondes
Encadré 1
L'« Objectif du Millénaire »
fixé en 2000 dont l'un des objectifs est de réduire de
moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici 2015 - ne
sera pas atteint.
L'insécurité est un autre obstacl e grave
à la solution du problème. Il est facile de constater une
corrélation étroite entre la carte des zones affamées et
celle des pays frappés par la guerre civile, - comme la Somalie, le
Libéria, le Congo ex belge, l'Angola, le Soudan (avec le drame actuel du
Darfour), ou en Asie, l'Afghanistan et, dans un passé récent, le
Cambodge.
Il y a une géographie de la faim. Même dans les
pays riches, on est surpris de constater que la malnutrition existe encore,
malgré tous les programmes sociaux, parmi les exclus : au total,
neuf millions d'habitants des pays industrialisés ont faim ; c'est
aussi le cas de 25 millions dans les pays dits « en
transition ». Mais on ne sera pas étonné que pour
l'essentiel, la famine aille de pair avec le sous-développement :
elle recule fortement là où la croissance est importante, comme
en Chine, en Asie du Sud-est, et en Amérique Latine. Dans mon enfance,
il était courant de dire : « mange ta soupe, pense aux
petits Chinois qui ont faim ! ». Aujourd'hui, seules les zones
rurales les plus reculées de la Chine connaissent la faim. Même
l'Inde, en passe de devenir la première puissance démographique
du monde, voit la faim reculer ; elle tire le profit de la
« révolution verte » avec l'amélioration des
semences et des façons culturales. A l'inverse, les régions
affamées s'identifient largement aux zones les plus en retard dans la
voie du développement, c'est-à-dire en grande partie à
l'Afrique Noire (en 15 ans, le nombre de personnes sous-alimentées s'est
accru de 12 % en Afrique de l'Est et de 25 % en Afrique Centrale), mais aussi
certains pays du Proche et Moyen Orient (y compris le Pakistan), ou de l'arc
andin en Amérique du Sud et quelques pays d'Asie Orientale.
Cette
carte recouvre, bien sûr, largement celle du dénuement financier
absolu. On sait que 1,1 milliard d'humains vivent avec moins d'un dollar par
jour. Cependant, il y a des pays très pauvres qui parviennent à
faire reculer la famine et des pays nettement plus riches où l'on
souffre de la faim malgré un revenu par tête dix fois plus
élevé que les précédents ; l'Irak en est un
exemple frappant. La carte de la sous-alimentation recoupe également, en
grande partie, celle du manque d'eau potable : là encore, le
chiffre est énorme : plus d'un milliard d'humains n'ont pas
accès à une eau propre.
Outre le drame humain que
représentent la faim et la malnutrition, surtout pour des enfants qui en
resteront marqués toute leur vie, les économistes mettent en
avant les graves conséquences de ce fléau : il est
évident que la productivité et la créativité de
travailleurs mal nourris ou handicapés par leur passé sont
faibles et rendent la croissance et le progrès économique bien
plus difficiles dans leur pays
Tableau 1.2.2 :
Ration alimentaire et sous alimentation chronique par région entre
1967 et 2008
Régions
|
Ration alimentaire par habitant
|
Sous alimentation chronique
|
69/71
|
88/90
|
2010
|
69/71
|
88/90
|
2010
|
69/71
|
88/90
|
2008
|
Monde
|
2430
|
2700
|
2860
|
|
|
|
|
|
|
93 pays en développement
|
2120
|
2470
|
2730
|
36
|
20
|
11
|
941
|
781
|
637
|
Afrique subsaharienne
|
2140
|
2100
|
2170
|
32
|
37
|
32
|
94
|
175
|
296
|
Pays développés
|
3200
|
3400
|
3470
|
|
|
|
|
|
|
Le nombre de personnes en sous alimentation chronique
augmente d'années en années. L'Afrique a le plus important de
sous alimentés dans le monde. Il ressort que cette sous-alimentation
s'exprime sur les plans qualitatifs et quantitatifs et cette sous-alimentation
continuera de s'accroître pendant des décennies encore, si des
mesures d'amélioration des politiques agricoles des cultures
vivrières ne sont pas prises. Or à voir l'atmosphère
économique, social, démographique et politique ne laisse
guère présager une bonne situation alimentaire, alors il est
indéniable la sous alimentation chronique en Afrique subsaharienne ne
soit résolue dans une courte durée.
Encadré 2
La faim gagne du terrain en Afrique
38 millions de personnes sont menacées de famine ; des
mesures d'urgence s'imposent
(Ernest HarschAfrique Relance, Vol.16 #4 (fevrier 2003), page
03)
L'Afrique est de nouveau menacée par une famine telle
qu'elle n'en avait pas connue depuis une vingtaine d'années.
D'après les données du Programme alimentaire mondial (PAM),
quelques 38 millions d'Africains risquent de souffrir de la faim ; beaucoup
d'entre eux y succomberont si les secours d'urgence n'arrivent pas à
temps. A la mi-2002, les conditions de famine étaient surtout
présentes en Afrique australe, mais vers la fin de l'année, elles
se manifestaient avec la même force dans la Corne de l'Afrique, et
à une moindre échelle, dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest
et Centrale
"C'est une crise sans précédent, qui exige une
réponse sans précédent", a affirmé le Directeur
exécutif du PAM, James Morris, à l'occasion de la sé0ance
du Conseil de sécurité du 3 décembre 2002,
consacrée à la menace que constitue pour la paix et la
sécurité internationales la crise alimentaire en Afrique.
"L'ampleur du désastre qui se déroule actuellement sur le
continent n'a pas été pleinement saisie par la communauté
internationale... Un effort exceptionnel est nécessaire si l'on veut
éviter la catastrophe. Le statu quo ne suffit plus."
Divers facteurs qui contribuent à la crise actuelle
:
La sécheresse et autres conditions climatiques
défavorables dans de nombreux pays concernés, qui ont
engendré de faibles récoltes et la hausse du prix des
denrées alimentaires.
L'effet incapacitant du VIH/sida, qui réduit la
faculté des personnes infectées à surmonter les ravages de
la faim et déstabilise les systèmes agricoles, en décimant
par millions les rangs des agriculteurs les plus productifs d'Afrique ;
Les conflits armés et l'agitation politique, , en
République démocratique du Congo, au Soudan et au Zimbabwe, en
somalie et les difficultés rencontrées par des pays qui sortent
d'un conflit récent, comme l'Angola, l'Ethiopie, l'Erythrée et la
Sierra Leone ; le Burundi , le Rwanda.
Des politiques économiques inadaptées, notamment
dans le secteur agricole, qui ont abouti, dans de nombreux pays
concernés, à des investissements insuffisants dans la production
agricole, dans l'infrastructure rurale ou dans les services sociaux de base.
Cette situation est aggravée par le faible cours des exportations
agricoles africaines sur les marchés mondiaux.
L'objectif le plus pressant pour les organismes de secours est
de mobiliser une aide suffisante en vivres, soins médicaux et autres
secours pour prévenir l'hécatombe dans les pays frappés
par la sécheresse. Cela ne sera pas facile, car les annonces de
contributions sont bien inférieures aux besoins. Pourtant, comme l'a
souligné le 16 décembre 2002 le Directeur exécutif adjoint
du PAM, Jean-Jacques Graisse, à l'occasion du lancement de la campagne
internationale "Alerte à la faim en Afrique", "des progrès sont
possibles à condition que la volonté politique y soit".
Les causes profondes des cycles récurrents de la famine
en Afrique soulignent par ailleurs la nécessité d'accorder une
attention particulière aux stratégies de promotion à long
terme de la paix et du développement. "Acheminer simplement des vivres
ne suffit pas", a déclaré le Secrétaire
général de l'ONU, Kofi Annan, dans un discours prononcé le
9 décembre à l'Université de Columbia de New York et
consacré aux femmes, au sida et à la famine en Afrique
australe.
Encadré 3
Sécheresse et infection
Dans les sept pays d'Afrique australe les plus gravement
touchés, près de 16 millions de personnes ont de toute urgence
besoin d'aide alimentaire à cause, principalement, de la
sécheresse. Si l'on espérait initialement des pluies suffisamment
abondantes pour sauver la saison 2002-2003 après les maigres
récoltes du début de 2002, ces espoirs se sont maintenant
évanouis. Selon le Système d'alerte rapide aux risques de famine
de l'Agency for International Development des Etats-Unis, d'importantes
régions productrices de céréales de l'Afrique du Sud, du
Zimbabwe et du Mozambique ont enregistré des précipitations
"très restreintes" au cours des derniers mois de 2002. Bien que
l'Afrique du Sud elle-même ne soit pas menacée par la famine, le
Bureau régional de l'ONU à Johannesburg a noté que les
pluies insuffisantes pour les récoltes de maïs, de blé, de
tournesol, de sorgho et de soja auraient de graves conséquences
au-delà des frontières de l'Afrique du Sud, ce pays étant
le principal exportateur alimentaire de la région.
Dans son discours du 9 décembre, M. Annan a noté
que la plupart des pays d'Afrique australe touchés par la
sécheresse luttent également contre la grave
épidémie de sida. "Ce n'est pas une coïncidence, car le sida
et la famine sont directement liés", a déclaré le
Secrétaire général. L'un de ces liens tient au rôle
dévolu aux femmes africaines, qui constituent la plus grande partie de
la main-d'oeuvre agricole et sont depuis longtemps au coeur de la lutte de
leurs communautés contre la famine. De fait, "ce n'est pas seulement la
force de ces femmes que le sida est en train de miner, mais avec elle, les
compétences, l'expérience et les réseaux qui ont permis
à leurs familles et communautés de se maintenir".
C'est pourquoi, estime le Secrétaire
général, la communauté internationale "devra associer
l'aide alimentaire à de nouvelles méthodes agricoles et au
traitement et à la prévention du VIH/sida". Il faudra à
cette fin notamment intégrer les systèmes d'alerte rapide et
d'analyse des risques de VIH et de famine, introduire de nouvelles techniques
agricoles adaptées à une main-d'oeuvre moins nombreuse,
intensifier les efforts en vue d'éliminer les préjugés
liés au VIH, formuler des stratégies créatives et
ambitieuses de soins et de soutien aux populations les plus vulnérables,
surtout les orphelins et autres jeunes des communautés frappées
par le sida. "Avant tout, ce nouvel effort international doit placer les femmes
au coeur de notre stratégie de lutte contre le sida", précise le
Secrétaire général.
"Tolérance zéro"
Les troubles politiques sur le continent ne font que
compliquer la situation. En Afrique australe, le Zimbabwe compte le plus grand
nombre de personnes touchées par la famine, 6,7 millions, en raison d'un
énorme déficit céréalier de 1,5 million de tonnes.
Bien que la sécheresse constitue la principale cause des mauvaises
récoltes du pays, les observateurs attribuent également la
situation aux tensions politiques et à une réforme agraire
contestée. Lorsque des membres du parti au pouvoir au Zimbabwe ont saisi
des réserves alimentaires du PAM en octobre pour les distribuer à
leurs partisans,.
Depuis la signature de l'accord de paix d'avril 2002 en
Angola, la longue guerre civile s'est considérablement
atténuée. Paradoxalement, cette situation a provoqué un
accroissement de la demande de vivres et d'autres secours, car, avec la fin des
combats, des centaines de milliers d'Angolais auparavant hors de portée
des organismes d'assistance, peuvent être aidés. Au début
de 2002, le PAM fournissait des vivres à environ un million de personnes
; ce nombre est passé à 1,8 million début décembre.
De surcroît, en début d'année, 100 000
réfugiés angolais exilés en Zambie ou en République
démocratique du Congo devaient commencer à rentrer chez eux.
Le PAM a indiqué que les annonces de contributions ne
suffisaient pas à répondre aux besoins accrus de l'Angola. En
octobre, le Programme a demandé 241 millions de dollars pour nourrir 1,5
million de personnes. Fin décembre, pourtant, seul un tiers environ de
ce montant était garanti. Sans contributions supplémentaires, les
réserves du PAM s'épuiseront en mars. Et à ce
moment-là, le nombre d'Angolais dépendant de l'aide alimentaire
pourrait bien atteindre les 2,1 à 2,4 millions de personnes.
"La pauvreté est à la source"
De graves risques de famine apparaissent également dans
la Corne de l'Afrique, notamment en Ethiopie et en Erythrée, deux ans
seulement après la fin d'un conflit dévastateur entre les deux
pays. L'ONU, le Gouvernement éthiopien, les organismes d'assistance et
les organisations non gouvernementales (ONG) estiment, après avoir pris
en compte les effets des précipitations insuffisantes et
irrégulières en Ethiopie, qu'environ 11,3 millions de personnes
ont besoin de plus de 1,4 million de tonnes de vivres d'ici à la
mi-2003, et que la situation alimentaire de trois autres millions de personnes
devra être étroitement suivie (sur une population totale de 67
millions d'habitants). Un appel commun ONU-Ethiopie, lancé le 7
décembre, prévient que la crise risque d'être aussi grave
que la famine de 1984-1985, qui a coûté la vie à environ un
million de personnes.
Une étude entreprise par le Système d'alerte
rapide estime en fait que les conditions actuelles sont plus mauvaises encore
que lors de la dernière grande famine qu'a connue l'Ethiopie. Selon
l'étude, de trois à cinq millions d'Ethiopiens pauvres des zones
rurales seraient généralement incapables de subvenir à
leurs besoins alimentaires, même pendant les bonnes années.
Beaucoup d'autres disposeraient de faibles réserves
céréalières, en raison des mauvaises récoltes
précédentes. En conséquence, le nombre de personnes
dépendant de l'aide alimentaire est bien plus élevé qu'en
1984-1985, période à laquelle huit millions d'habitants ont
reçu des secours. Comme ailleurs en Afrique, note le rapport du
Système d'alerte rapide, la haute prévalence du VIH/sida
contribue à l'indigence, ralentissant la productivité du travail
et affaiblissant les mécanismes d'adaptation traditionnels.
Encadré 4
La guerre, encore la guerre
Les conflits sont aussi un important facteur de crise en
Afrique. Au Soudan, pays voisin, 20 années de guerre civile ont rendu
2,9 millions d'habitants dépendants de l'aide alimentaire. Si l'accord
d'octobre 2002 conclu entre le Gouvernement et le principal groupe d'opposition
du sud aboutit à un cessez-le-feu, un "nouveau chapitre" pourrait alors
s'ouvrir pour l'aide humanitaire au Soudan, a indiqué M. Oshima,
permettant aux organismes d'assistance d'atteindre des populations auparavant
inaccessibles. Les besoins d'aide extérieure n'en seraient alors que
plus importants.
En Afrique centrale, où la sécheresse n'a
pourtant pas joué un rôle majeur, un grand nombre de
réfugiés ou de personnes déplacées ont tout de
même besoin d'une assistance, notamment en République
démocratique du Congo, en Ouganda ou en République du Congo.
En Afrique de l'Ouest, il y a deux groupes de pays
touchés par la famine, pour des raisons bien distinctes. Dans cinq pays
situés dans la région aride du Sahel (Cap-Vert, Gambie, Mali,
Mauritanie et Sénégal), plus d'un demi-million de personnes en
tout souffrent des effets de la sécheresse. En outre, d'après les
évaluations du PAM, 791 000 personnes, pour la plupart des
réfugiés et des personnes déplacées, ont besoin
d'une aide alimentaire d'urgence dans quatre pays de la côte sud-ouest du
continent qui sont le théâtre de conflits : le Libéria, la
Sierra Leone, la Guinée et la Côte d'Ivoire.
Ces statistiques risquent toutefois de sous-estimer l'effet
réel de la crise ivoirienne, qui a éclaté en septembre
sous la forme d'une véritable guerre civile. D'après un Appel
"éclair" inter-organisations lancé fin novembre par le Bureau de
l'ONU de la coordination de l'assistance humanitaire, il pourrait bien y avoir
1,5 million de personnes déplacées en Côte d'Ivoire, en
plus de 1,2 million d'Ivoiriens "affectés par la guerre". Ces chiffres
n'incluent pas les résidents étrangers (originaires surtout du
Burkina Faso et du Mali), qui ont dû être évacués
dans leurs pays, ou les réfugiés installés
précédemment en Côte d'Ivoire en raison de conflits dans
leur propre pays (surtout le Libéria et la Sierra Leone). D'après
l'ONU, si l'on comptabilise toutes les populations touchées par le
conflit en Côte d'Ivoire et dans les pays limitrophes, leur nombre total
dépasserait largement les quatre millions de personnes. Il est vrai que
tous n'auraient pas forcément besoin d'aide alimentaire
internationale.
Le problème alimentaire est grave dès lors que
cette situation est vécue quotidiennement par plus du milliard de
personnes qui doivent lutter pour se nourrir quotidiennement. Le mal c'est que
c'est une situation constante et permanente. Cela est attesté par les
experts de la FAO « Ce n'est pas seulement une froide statistique
parmi d'autres ; elle reflète les privations physiques quotidiennes
d'êtres humains qui affectent sérieusement la santé et la
croissance et réduisent notablement la capacité des enfants
à apprendre et des adultes à travailler, entraînant aussi
une forte mortalité infantile. C'est une statistique minimale qui ne
porte pas à l'optimisme. »2(*)
Tableau 1.2.3 :
relation entre la superficie de terre disponible pour les paysans et le taux
de mortalité en 2007
Superficie des terres
|
Taux de mortalité (%)
|
Paysan sans terre
|
40,8
|
Jusqu'à 0,2
|
29,4
|
De 0,2 à 1,2
|
20,5
|
Plus de 1,2
|
10,2
|
Le taux de mortalité est fonction de la
disponibilité de terre du paysan. Pour le pays sans terre, le taux de
mortalité est plus élevé avec 40.8%. Toute fois qu'un
paysan détient une portion de terre, le taux de mortalité
commence à baisser au fur et à mesure que les superficies
augmentent. Or compte tenu de la forte croissance démographique dans
les différents pays d'Afrique subsaharienne, le nombre de paysans sans
terre augmente. En conséquence, le nombre de paysans sans terre qui
meurent pour cause de famine s'accroit. Aujourd'hui la faim est la principale
cause de mortalité dans le monde.
Tableau1.2.4 :
Population souffrant de malnutrition 2002-2008
Régions
|
% de population souffrant de malnutrition
|
Monde
|
14
|
Pays développés
|
<2,5
|
Pays en voie de développement
|
17
|
Pays les moins développées
|
35
|
Afrique
|
26
|
Afrique subsaharienne
|
31
|
Afrique du Nord
|
8
|
Afrique de l'Ouest
|
15
|
Afrique de l'Est
|
40
|
Afrique de centrale
|
55
|
Afrique australe
|
4
|
Source : Population Référence Bureau
(RPB) : fiche de données sur la population mondiale 2008.
En Afrique en général, 26% de la population
totale à souffre de malnutrition. En Afrique subsaharienne, 31% de la
population est sous alimentée, soit 257 millions sur les 829 millions
en 2009 de la population totale. Selon les différentes régions
l'Afrique centrale au taux de personnes malnutries avec 55%; en Afrique de
l'Est, il y a 40% de la population qui souffre de la faim. L'Afrique de
l'ouest a une valeur de 15% de sa population qui ne mange pas à sa faim.
Quant à l'Afrique australe, seulement 4% de sa population souffre de
faim.
1.3 Les différentes crises
alimentaires en Afrique et dans le monde.
Selon l'écologue américain E.ECKLOM, la famine
chronique est une « crise invisible », une tragédie,
une souffrance qui prive des centaines de millions d'hommes de la
possibilité de réaliser leur potentielle génétique,
leur droit de naissance. La situation s'aggrave du fait que la
sous-alimentation chronique dans les pays en développement s'accentue
encore à cause des grandes disettes prématurées par la
destruction des récoltes occasionnées par des conflits militaires
ou différents fléaux naturels (sécheresse, inondations,
tempêtes de poussières, les criquets pèlerins).
En 2004 les régions d'Afrique du Nord et de l'Ouest
ont beaucoup souffert d'un désastre agricole et écologique
causé par les criquets pèlerins qui ont aggravés la
situation déjà précaire dans les pays en majorité
désertique et sahéliens où la situation alimentaire
n'était guère reluisante et cette situation devient
récurrente chaque année. Le nombre de personnes sous
alimentés et malnutris a augmenté significativement. Le
problème alimentaire qui était « une crise invisible
est devenue une crise visible » de sorte que ces régions sont
devenues des zones à haut risque de crise alimentaire.
La cause directe de l'aggravation des problèmes
alimentaires est la réduction brutale de la production agricole de
nombreuses régions en développement par suite des conditions
climatique extrêmement défavorable durant les années de
1971 à 1973 et 2003 à 2004, 1982 ,1983. Les pays qui sont
généralement touchés par ces longues sécheresses
sont en général les pays du sahel et du Sahara (Mali, Burkina
Faso....) et aussi certains pays en Afrique du sud et de l'est (Kenya
.....).
Ces difficultés rencontrées par l'agriculture
influencent, aggravent directement la situation alimentaire en accroissant la
famine. La perte de récolte amplifie la malnutrition et la sous
alimentation chroniques.
Ces difficultés agricoles s'aggravent encore plus avec
la crise économique. En effet, Les prix de denrées alimentaires
depuis 2007 ont connu des flambées exacerbées.
Les monopoles augmentent les prix des productions surtout du
matériel industriel, des machines agricoles et des engrais. Dans le
même temps, les prix des produits agricoles d'exportation baissent
considérablement. La détérioration des termes de
l'échange milite en défaveur des pays africains qui sont en
majorité des pays agricoles et tirent l'essentiel de leurs revenus de
la vente des produits agricoles surtout industriels. Cet état de fait
entraine l'importation de denrées alimentaires des pays dont les
besoins alimentaires s'augmentent drastiquement et vertigineusement. Les
ressources économiques destinées à l'investissement, au
développement industriel sont détournées par l'achat des
denrées alimentaires entraînant ainsi le
sous-développement. La construction de nombreux ouvrages importants sont
suspendus ou stoppés. Le ralentissement des rythmes de croissance de
production accentue encore l'inflation. Les crises alimentaires qui vivent de
nombreux pays pèsent lourdement sur les masses populaires, dont les
niveaux de vie baissent considérablement par la hausse des prix des
denrées alimentaires et de la chute du salaire réel et des autres
revenus.
Au niveau rural, la masse paysanne est devenue très
vulnérable et arrive à satisfaire à peine leurs besoins
alimentaires.
Dans les villes, le chômage de plus en plus croissant,
dû à l'absence d'emploi et à l'exode rural contribue
à étendre les foyers d'extrême misère et aggrave la
sous alimentation, les foyers et sous alimentation et de malnutrition se
multiplient et s'étendent sur de nombreuses régions.
Dans le milieu rural, les conditions de productions agricoles
précaires, archaïques et manuelles sont sensibles aux chocs les
plus petites qu'ils soient, en passant des aléas climatiques aux
sécheresses.
A causes des structures de production archaïque et
traditionnelle, les productions alimentaires servent seulement à la
subsistance. Ce milieu est beaucoup plus touché par les crises
alimentaires, utilisant pour la plupart du temps la force physique, la
pénurie alimentaire affaiblit l'organisme. Ce qui réduit
considérément la force productrice dont les conséquences
sont multiples et graves.
1.4 Conséquences
socioéconomiques et démographique de la sous alimentation et de
la malnutrition.
Comme le dit L.KNIAJINSKAIA spécialiste des question
alimentaires du tiers monde affirme « la sous alimentation et
la malnutrition massive portent aux pays d'Afrique un énorme
préjudice en détériorant et détruisant la
principale force productive de la société de la
population3(*) »
et l'auteur continue pour dire que « C'est avant tout la
santé des humains qui en souffre, car ils résistent moins,
étant sous alimentés aux diverses maladies et connaissent en plus
grand nombre une mortalité prématurée ». La
détérioration de l'état de santé des individus
exposés à la malnutrition et à la sous alimentation
massive détruit la force productive de la société et
déstructure les systèmes socioéconomiques. Nonobstant des
progrès en matière de médecine moderne, les pays en voie
de développement en général et l'Afrique en particulier
connaissent un type traditionnel de mortalité où la
majorité des gens meurent prématurément des causes
liés non pas aux processus naturels ... mais aux conditions
d'existence.
Dans de nombreux pays, les taux de mortalité augmentent
pendant la période de disette et de famine surtout pendant les
périodes de soudures dans les pays sahéliens, même
lorsqu'une maladie n'est pas directement liée à la sous
alimentation ou à la malnutrition mais cette maladie s'aggrave lorsque
l'individu ne mange pas à sa faim. Ce qui accélère le
processus de mortalité de l'individu surtout chez les femmes et les
enfants. La disette et la sous-alimentation viennent encore en tête des
causes exogènes de mortalité qui peuvent fort bien être
supprimées en des conditions socioéconomiques meilleures.
D'ailleurs, la plupart des crises démographiques qui se déroulent
en Afrique sont liées à la famine, c'est le cas en Ethiopie en
Somalie, etc. Ainsi donc, la malnutrition et la sous alimentation sont des
facteurs aggravant la mortalité. Ce sont des catalyseurs de
morbidité et de mortalité entraînant ainsi la perturbation
du déroulement habituel du processus de reproduction de la population,
provoquant une instabilité démographique due au faible
contrôle que l'homme exerce sur les conditions sociales et naturelles de
son existence.
En outre, le fait que de nombreuses récoltes soient
perdues dans les régions éloignées ou inaccessibles dans
les pays pauvre ou lorsqu'une guerre déstabilise les systèmes de
production alimentaire entraîne la mort par ination. Selon certaines
estimations en certaines années de crise, la mortalité
causée directement lié à la sous alimentation et la
malnutrition serait plus élevée. De nombreuses crises
démographiques ont marqué l'histoire de nombreux pays en
développement notamment l'Afrique et l'Asie. La plus grave s'est
déroulée dans les années 1970 et 1980. La mortalité
par ination touche le plus souvent les couches les plus pauvres. Le niveau de
mortalité varie suivant le degré d'aisance notamment la
quantité de terre dont dispose le chef de foyer. Moins le chef de
famille a de la terre, moins il a de chance de survivre en cas de disette.
Dans un pays peuplé et à forte croissance
démographique, la faible disposition de terre accroît le nombre de
personnes sans terre qui deviennent des valets pour les propriétaires
terriens et accroît les potentielles victimes de la mort lié aux
problèmes alimentaires.
Sur le continent africain la mortalité a
catastrophiquement monté en 1973 dans les pays de la zone du sahel
touché par la sécheresse. Environ 10 millions de personnes
étaient menacées de famine, dont la plupart étaient des
éleveurs nomades. Une longue sécheresse favorisant
l'avancée du désert saharien vers le Sud poussa les
éleveurs à chercher des pâturages ailleurs, en vain dans la
plupart des cas, car les régions possédant autrefois des points
d'eau et au moins une rare végétation s'était
transformées en désert. Le bétail qui nourrissait les
hommes commença à périr en masse faute de nourriture. Sans
aliments ni moyens de subsistance, les hommes commencèrent à
mourir du fait qu'aujourd'hui que les sauts de mortalité soient rares
dû au développement des moyens de communications du
développement de la médecine et de l'intervention de la
communauté internationale. Il est jusque là impossible tant le
problème alimentaire n'est pas résolu de passer
entièrement de type de mortalité traditionnel au type
moderne.
Tableau 1.4.1 :
relation entre la superficie de terre disponible pour les paysans et le taux
de mortalité
Superficie des terres
|
Taux de mortalité (%)
|
Paysan sans terre
|
40,8
|
Jusqu'à 0,2
|
29,4
|
De 0,2 à 1,2
|
20,5
|
Plus de 1,2
|
10,2
|
Une conséquence tout aussi sérieuse de la
malnutrition et de la sous alimentation chronique est la mort
journalière en conditions « normales » «
la sous alimentation chronique est un des principaux obstacles à une
meilleure efficacité du contrôle social de la mortalité,
elle sape la santé et est une des principales causes de la
mortalité infantile et de la mort prématurée des
adultes 4(*)». La
malnutrition cause des maladies spécifiques graves entraîne des
causes directes de décès et en plus démunie
considérablement la résistance de l'organisme aux infections.
Selon la classification internationale des maladies et les
causes de décès par l'Organisation Mondiale de la Santé,
plusieurs dizaines de maladies proviennent de la carence
de protéines et de calories.
Il faut noter que les formes les plus graves de maladies
proviennent de la carence de protéines et de calories ou l'apport
calorifique étant faible et insuffisante et ne peuvent pas alimenter
ou assurer l'entretien et la croissance des cellules et aussi alimenter les
autres organes vitaux. Le kwashiorkor est la forme la plus grave de la carence
protéique. Cette dénutrition gravissime entraîne le
ralentissement de la croissance, un retard du développement physique et
mental des troubles digestifs, un marasme particulier dans les cas grave.
La faible résistance de l'organisme aux maladies peut
être la conséquence la plus grave, puisque la mortalité due
aux maladies infectieuses associées au kwashiorkor est de 20 à
50 fois plus forte. Globalement, du 1/4 au 1/3 de la population de l'Afrique
souffre des maladies dues à la carence protido-calorifique, et surtout
chez les enfants de moins de 5 ans. L'insuffisance de protéine dans les
rations alimentaires n'est pas le vrai problème. La sous alimentation et
la malnutrition massive peuvent être résolues par l'apport
important de calorie dans l'alimentation quotidienne. C'est ce qui fait dire A
K. Gopolan, grand spécialiste des problèmes alimentaires
« Les manifestations provenant de la sous alimentation sont dues a
une insuffisance générale d'aliments et d'énergie
(calorie) et non pas a une carence de protéines dans la ration. Les
problèmes de la pénurie de protéines viennent donc en
second place, l'insuffisance étant en première
place. »5(*). La
pénurie d'aliments a pour conséquence une grande diffusion des
différentes formes d'anémies parmi les populations africaines
surtout chez les femmes enceintes et allaitant de nombreux proportion de cas de
décès en couches sont due a l'anémie d'origine
alimentaire. Les maladies dues à l'avitaminose (scorbut,
béribéri, pellagre, rachitisme et autres) sont
préjudiciables pour la santé. Ils sont causes de nombreux
décès en Afrique où sévissent la malnutrition et la
sous alimentation.
Les maladies de malnutrition entraînent une croissance
non moins significative des taux de mortalité parmi les populations, or
l'organisme a besoin de calories nécessaires à son entretien et
à son développement. Donc sans une alimentation riche et
équilibrée l'organisme s'affaiblit et devient la proie facile des
maladies opportunistes. Dans les pays africains, de nombreuses personnes sont
sous alimentés et mal nourris. Ce qui explique que des recherches
d'experts de l'ONU montrent que 10 millions d'enfant de moins de 5 ans dans les
pays en voie de développement souffrent de graves problèmes de
sous alimentation. 80 millions de formes modérées et plus 120
millions de formes moins évidentes et plus difficilement
décelables, de malnutrition. Par conséquent, près de la
moitie des enfants en bas âge du monde en développement sont sans
doute mal et sous alimentés. Pour nombre d'entre eux la carence
alimentaire entraîne une mort prématurée.
Bien qu'il soit difficile de déterminer l'impact de la
malnutrition sur la mortalité puisque les taux de mortalité
post-néonatal et infantile tout l'ensemble des conditions de
l'environnement. En général, le taux de mortalité est
déterminé par les facteurs sociodémographiques et
socioéconomiques et culturels comme le manque d'hygiène, le bas
niveau et l'absence d'assistance médicale, une mauvaise
hérédité, l'analphabétisme et l'ignorance
médicale de parents, l'âge des parents. Mais les récentes
enquêtes de l'OMS montrent que la moitié de la mortalité
infanto juvénile est liée directement ou indirectement a
l'insuffisance alimentaire. Selon les statistiques 27 enfants africains sur 100
morts ont moins d'un an.
La sous-alimentation est la cause majeure de mortalité
infantile due à des maladies comme la tuberculose, la rougeole, la
variole et les infections gastro-entériques.
La relation qui existe entre la mortalité post
néonatale, la consommation de protéines et la consommation des
calories est proportionnelle. Moins la consommation de protéine par
tête et la consommation des calories sont faibles plus la
mortalité post néonatale est élevée. De nombreuses
maladies naissent de la faible ou d'un déficit de consommation de
protéines et de consommation de calories. L'Afrique est le continent
les taux de consommation en protéines et de calories les plus faibles
et dont la conséquence est la mortalité infanto juvénile
la plus élevée. On dégage avec une netteté
particulière la relation statistique entre la faible consommation de
protéines et de calorie et un taux de mortalité infantile
élevé (voir tableau 1.3.3).
Les pays africains se caractérisent par une structures
d'âge particulière : les enfants de moins de 5 ans
constituent 15% de la population contre (7 à 10%dans les pays
développés).et c'est précisément à cet
âge que la morbidité infantile est la plus grande. Dans la plupart
des pays d'Afrique subaérienne 30 à 40% de tous les
décès des enfants tombent sur des enfants de 5 ans ou
moins ; les taux de mortalité des ces enfants ont atteints 18
à 30%.
Tableau 1.4.2 :
Relation entre la qualité de la nourriture et le taux de
mortalité infantile en 2008
Régions
|
Mortalité post neonatale pour 1000 naissances vivantes
|
Consommation de protéines par tête d'habitant (g par
jour)
|
Consommation des calories des besoins en %
|
Pays en développement
|
85
|
56
|
92,4
|
Afrique subsaharienne
|
88
|
40
|
81,1
|
Liberia
|
133
|
36.1
|
79
|
Rwanda
|
86
|
61,5
|
83
|
Pays développés
|
6
|
94
|
116
|
France
|
3.6
|
104,3
|
127
|
Japon
|
2.8
|
76,2
|
106
|
Avec une alimentation suffisante et saine nombre de ces
enfants auraient pu éviter la maladie, malades, et résister aux
différentes infections.
La sous alimentation et les privations entrainent encore un
mal social inévitable dans les sociétés
d'exploiteurs ; le travail forcé des enfants et des adolescents qui
a aussi une action néfaste sur leur santé et leur
développement. Selon les estimations qui y sont faites environ 100
millions en Afrique sont condamnés à un travail au dessous de
leur force.
Le préjudice moral et économique que la
sous-alimentation et la famine causent aux pays africains est énorme.
La mortalité élevée, surtout parme les enfants et les
jeunes, provoque un gaspillage irrécupérable des ressources
consacrées par la société à la reproduction de la
main d'oeuvre3. Dans les conditions existant dans les pays en
développement « la force de travail alors ne fait plus que
végéter6(*) ». Les famines et la sous-alimentation
accroissent la fragilité et la faible capacité de la
population.les perturbations dans le développement physique et mental
dues à une malnutrition systématique rendent les gens incapables
de participer efficacement la production qui exigent une main d'oeuvre de
plus en plus qualifiée du fait du progrès technique.
La sous-alimentation est l'une des manifestations et des
conséquences du niveau de vie général extrêmement
bas des masses populaire des pays d'Afrique. A partir des données on
décèle un lien interne entre la sous alimentation et la mauvaise
santé. La forte mortalité et la mortalité post
néonatale et la faible espérance de vie. Aussi, existe-t-il
une « relation entre le degré de diffusion de la sous
alimentation et le niveau de développement économique s'exprimant
en l'occurrence par le niveau de revenu par habitant accroissant ainsi la
mortalité 7(*)»
Cette conclusion mettant en exergue la relation entre la sous
alimentation, l'arriération, le sous développement, la
pauvreté conduit à examiner la question des sources sociales du
problème alimentaire.
CHAPITRE 2 : LES SOURCES
SOCIALES DU PROBLÈME ALIMENTAIRE
2.1 La famine, Héritage du
colonialisme
L'analyste de tel ou tel phénomène social
requiert une démarche historique et la mise en lumière de ses
sources profondes. Les causes premières de la grave situation
alimentaire que l'on trouve aujourd'hui dans les pays d'Asie, d'Afrique et
d'Amérique Latine ne peuvent être étudiées hors du
contexte de la préhistoire coloniale de ces pays. La diffusion massive
de la famine et de la malnutrition dans les pays en développement est
une des conséquences les plus tragiques de l'époque coloniale. Le
problème alimentaire actuel focalise des retombées du lourd
héritage du colonialisme comme une économie
arriérée où domine une agriculture primitive et peu
productive, un supplément agraire chronique, un taux de chômage
partiel et complet énorme, un niveau de vie misérable des larges
masses populaire, l'alphabétisme de la majorité de la
population, etc. selon certains auteurs, la cause majeure et
première de la situation alimentaire désastreuse des pays en
développement est l'exploitation à outrance et de longue
durée de leurs ressources naturelles et humaine par le capital
monopoliste, par des méthodes d'abord coloniales, puis
néo-coloniales, définissant la faim comme « un produit
du système colonial », le chercheur Brésilien de renom
Josué de Castro écrivait : « La faim a
été surtout engendrée par l'exploitation inhumaine des
colonies et leurs richesses, par le système des latifundia et la
monoculture, qui épuisent les ressources des colonies afin que le pays
exploiteur puise acquérir à bas prix les matières
premières nécessaires à la prospérité de son
industrie8(*). »
Les sources du problème de la faim remontent au
début de la conquête et de la colonisation des pays d'Asie,
d'Afrique et d'Amérique latine où le capitalisme, qui n'avait pas
encore eu le temps d'adapter le régime social des pays asservis aux
besoins de la reproduction du capital des métropoles, usait largement de
méthodes extra-économiques de pillage : expropriation des
domaines de la population autochtone, confiscation d'énormes massifs des
meilleures terres pour les plantations, cultures d'exportations
« imposées », travail forcé, etc.
Après avoir mis en place à la fin du siècle dernier un
vaste système colonial, les puissances colonisatrices
commencèrent l'exploitation systématique des richesses de ses
colonies et sémi-colonies. Cela eut pour résultat une profonde
déformation du processus de reproduction dans ces pays qui freina leur
progrès économique et social. La colonisation empêcha le
développement des forces productives dans la branche majeure de
l'économie des pays asservis, l'agriculture, réduisant à
la ruine et à la misère des peuples de millions d'individus.
C'est ainsi que fut mise en place la prémisse socio-économique de
la faim. La famine faisant des millions de victimes devint un
phénomène inhérent à l'époque du
colonialisme.
Un des chapitres les plus tragiques de l'histoire de la
question alimentaire à été écrit par l'Inde qui
resta plus de deux siècles sous la domination coloniale britannique. Par
les tarifs imposés, l'exploitation concurrentielle de produits
industriels bon marché, l'aménagement de plantations la
Grande-Bretagne ruina l'économie manufacturière et agricole de
cet antique pays qu'elle transforma en appendice agraire producteur de
matières premières. Des millions d'ouvriers indiens de
l'industrie textile, de la métallurgie, des manufactures de poterie se
trouvèrent sans travail. Miséreux et
déshérités, ils quittaient les villes pour les campagnes
et allaient grossir les rangs du prolétariat agricole. Au long du
XIXe siècle le nombre des artisans en Inde tomba de 2%
à 10 % de la population, alors que le pourcentage de la population
occupée dans l'agriculture passait de 60 à 75%. Une famine qui
n'était nullement liée à des fléaux naturels
déferla sur le pays; le XIXe siècle en Inde a
été un siècle de terribles disettes et de crises
démographiques prolongées au cours desquelles l'effet de la forte
natalité était réduit à zéro par de brusques
poussées de mortalité.
La crise alimentaire et démographique en Inde avait
pour origine la longue stagnation de la production agricole indienne durant
deux siècles d'administration coloniale. Les rares investissements que
les Anglais firent dans l'agriculture de leur « perle »
(aménagement de canaux, de barrages, etc.) furent principalement
employés à la production de la culture qui augmenta du milieu des
années1890 au début des années 1940 de 85%.
L'exemple de l'histoire coloniale de l'Inde montre à
l'évidence l'effet funeste de la politique coloniale sur le
développement économique et la situation des masses populaires
des pays dépendants. Ce ne sont, certes, pas les colonisateurs qui ont
« inventé » la famine, qui existait avant eux en
tant que surveillance du moyen âge, montrant combien la population et
surtout ses couches les plus pauvres étaient désarmées
face aux forces de la nature. Mais le colonialisme étendit la base
sociale de la faim dont il augmenta l'ampleur en rendant ainsi plus difficile
la lutte contre elle sous l'indépendance. Comme l'écrit L.
Ramachandran, « Nous avons commencé notre existence en tant
que nation indépendante sous le poids d'un lourd héritage de
problème dont certains, y compris le plus sérieux,
nommément la pénurie chronique d'aliments et la faim et la
malnutrition fort rependues, demeurent encore et semblent devoir devenir partie
intégrante de notre existence sociale et politique ».
L'histoire de l'Inde montre également que la famine
peut éclater aussi sans « explosion
démographique ». La misère, fort répandue en
Inde et qui commença avec la domination de l'impérialisme
britannique, ne résultait pas d'une poussé démographique
quelque peu durable. De 1870 à 1910 la population indienne a
augmenté de 18,9% contre une augmentation de 45,4% de la population
européenne. Comme le fait remarquer le savant progressiste
américain G. Parsons, l'effectif de la population indienne actuelle
aggrave certainement la misère de l'Inde, mais cette misère
était et demeure la conséquence du colonialisme imposé par
l'impérialisme britannique. Les conséquences de sa domination en
Inde sont loin d'être effacées aujourd'hui encore. N'est ce pas
le cas dans les pays comme le Nigeria, le Kenya
2-2 Le néo-colonialismes,
nouvelle méthode d'exploitation impérialiste
La désagrégation du système colonial de
l'impérialisme après la Deuxième Guerre Mondiale
l'affranchissement de peuple comptant des millions d'individus de la domination
étrangère directe et la conquête par ces peuples de
l'indépendance politique furent une immense victoire du mouvement de
libération nationale. Plus de 90 nouveaux Etats nationaux apparurent
ainsi sur la carte politique du monde. Les peuples des anciennes colonies des
pays précédemment semi-coloniaux et dépendants d'Asie,
d'Afrique et d'Amérique latine s'engagèrent activement dans les
relations politiques et économiques internationales et dans le processus
révolutionnaire mondial. Mais l'effondrement du système colonial
ne signifie pas pour les jeunes Etats nationaux une émancipation
complète de l'exploitation impérialiste, leur indépendance
économique. Les résolutions de libération nationale
avaient bien détruit le système politique du colonialisme et les
méthodes d'exploitation non économique qu'il assurait mais
n'avait presque pas entamé les rapports économiques (de
production) de l'économie capitaliste mondiale. Le contrôle des
principales sources de matières premières d'Asie, d'Afrique et
d'Amérique Latine par le capital monopoliste international. Des
positions dominantes dans le commerce mondial, sur les marchés de
capitaux et dans le domaine des moyens modernes de production (brevets,
licences, savoir-faire scientifique et technique, opérations
monétaires, transports maritimes et aériens, assurances)
constituaient une base solide pour le maintien des rapports de domination et
d'assujettissement dans l'économie mondiale.
La désintégration des formes politiques du
colonialisme n'entraîna donc pas en cours de décolonisation la
sortie des anciennes colonies et semi-colonies africaine du système de
l'économie mondiale et ne modifia pas leur situation
« périphérique » de producteurs agraires de
matières premières pour les Etats industriels immensément
plus puissants. Vladimir Lénine le prévoyait quant il
écrivait que « la domination du capitalisme financier ...ne
saurait être éliminée par quelque transformation que ce
soit dans le domaine de la démocratie politique ; or, l'auto
détermination se rapporte entièrement et exclusivement à
ce domaine ». Une différenciation nette entre
l'indépendance politique et l'émancipation économique
permet de comprendre pourquoi l'exploitation économique des pays en
développement ne fut pas supprimée avec l'oppression coloniale
malgré l'affaiblissement des positions politiques de la
colonisation.
Comme le souligne le professeur R .Oulianovsky
en dressant le bilan de la désintégration du système
colonial, « une longue expérience historique témoigne
indubitablement que l'exploitation impérialiste des ancien peuples
coloniaux ne cesse pas avec la proclamation de leur indépendance
politique et avec leurs premiers succès dans la mise sur pied d'une
économie national. L'exploitation marche à plein régime,
s'adapte habilement aux circonstances nouvelles, acquiert de nouvelles formes
et s'intensifie »
L'histoire des trois dernières
décennies montre que la condition majeure d'une exploitation
impérialiste durable des pays émancipés est leur maintien
au sien de l'économie capitaliste mondiale en qualité de
participants inégaux à la production et à l'échange
internationaux. Assurer cette condition est le principal objectif de la
stratégie néocolonialiste: le calcul est de faire en sorte que
les lois économiques assurent dans le cadre de l'économie
capitaliste mondiale l'exploitation profitable
de « partenaires » économiquement
arriérés. Les moyens les plus divers sont mis en oeuvre pour
parvenir à ces fins : moyens économiques,
militaro-politiques et idéologique. Le néo-colonialisme est le
principal obstacle sur la voie permettant de surmonter le retard
économique et de résoudre efficacement les problèmes
socio-économiques les plus graves des pays en développement, y
compris celui de l'autosuffisance alimentaire.
La voie principale d'expansion vers les pays d'Asie,
d'Afrique et d'Amérique latine est toujours la pénétration
directe du capital d'Etat et du capital privé dans l'économie de
ces pays. Exploitant les ressources des pays en développement, les
monopoles étrangers réalisent de gros bénéfices qui
augmentent constamment et dépassent considérablement la somme des
réinvestissements.
Les multinationales et transnationales sont un
instrument fort efficace d'exploitation des ressources des jeunes Etats.
Ainsi, la multinationale « Del teck » américano
ouest-allemande créée en 1969, qui possède des entreprises
au Brésil, en Argentine et en d'autre pays d'Amérique latine, est
devenue dans les années 80, grâce au soutien de nombreuses banques
d'Europe occidentale, un des plus grands monopoles de produits de
l'élevage. Elle possède d'énormes étendues de
terres, contrôle les abattoirs nationaux et de nombreuses autres
entreprises de l'industrie alimentaire dans les pays
latino-américains.
Les sociétés internationales sapent les
fondements même du développement indépendant des jeunes
Etats émancipés. L'énorme fuite de capitaux dont profitent
les multinationales sous forme d'intérêts et de
bénéfices affaiblit les positions économiques des pays en
développement qui traversent de sérieuses difficultés
alimentaires. L'intéressé à maintenir un bas niveau
rémunération du travail, les monopoles imposent aux travailleurs
des pays en développement un salaire minimal qui ne leur permet de
subsister qu'à la limite de la faim. Le marché intérieur,
restreint par le bas niveau de vie, ne permet pas à l'économie
des pays de se développer.
La mainmise des monopoles internationaux sur le secteur
agricole a une incidence particulièrement négative sur la
situation alimentaire des pays en développement. L'activité des
monopoles s'exerce suivant deux axes : l'exploitation directe des
plantations ou des fermes et le contrôle des plantations et des fermes
d'élevage soit directement soit par des contrats qui entraînent
leurs signataires dans le système du business agricole. Des
sociétés américaines, anglaises, françaises et
d'autres sont devenues de gros propriétaires terriens au Venezuela, au
Paraguay, en Bolivie et en d'autres pays d'Amérique latine, de
même que dans des pays d'Asie et surtout en Afrique dans le pays
tels que le Kenya, le Nigeria, en Côte d'Ivoire et Afrique du Sud, au
Zimbabwe. Les sociétés internationales s'approprient
illégalement les meilleures terres dont elles chassent les paysans qui
deviennent les ouvriers agricoles salariés végétant
à la limite de la faim. C'est le cas des monopoles américains
« United Brands », « Standard Fruit »,
« United Fruit Compagny »qui se sont approprié les
terres les plus fertiles et contrôlent l'agriculture à Costa Rica,
au Honduras et en d'autre pays latino-américains de la
« ceinture bananière ».
C'est ainsi que, directement et indirectement, les
monopoles internationaux placent sous leur contrôle le système de
propriété et d'exploitation des terres des pays en
développement. De concert avec une poignée de gros
propriétaires ils font la loi dans la vie économique, politique
et sociale afin que l'orientation du développement agricole serve leurs
intérêts. Les monopoles multiplient les monocultures d'exportation
au détriment des cultures vivrières destinées à la
consommation. Par exemple, 27% de la production agricole des pays
d'Amérique centrale dans les années 70 tombaient sur des produits
destinés à la consommation intérieure
(céréales, oléagineux, légumes, fruits) et 47% sur
des cultures d'exportation (cotonnier, canne à sucre, caféier,
cacaoyer, bananier, tabac). Mais dans certains pays ou la situation alimentaire
est la plus grave (Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica) la
proportion des cultures d'exportation atteint 83%. La mainmise des
sociétés étrangères sur l'agriculture empêche
les pays en développement d'élever la production alimentaire
jusqu'aux niveaux qui permettrait de satisfaire leurs besoins
intérieurs.
L'on ne saurait nier que les investissements venant
d'Europe occidentale, des U.S.A. et Japon stimulent dans une certaine mesure
les activités économiques des pays en développement et
favorisent la croissance des forces productives. Mais l'activité du
capital étranger accentue les disproportions dans la structure de leur
économie car leurs plans de développement national sont
connectés aux programmes d'investissement, les ressources nationales
étant canalisées vers les branches d'importance secondaire.
L'appropriation par le capital étranger et en premier lieu par les
transnationales, d'une partie considérablement du revenu national
aggrave leurs problèmes d'accumulation des pays en développement,
freine l'élargissement de leur marché intérieur et entrave
leur progrès économique et social. En outre, les crises cycliques
et structurelles qui ébranlent le système mondial se
répercutent brutalement sur l'économie des pays en
développement et d'Afrique en particulier.
Le commerce inégal procure aux monopoles des profits
énormes alors que l'économie des pays en développement
subit un préjudice du fait de la fuite des devises. L'augmentation du
déficit du commerce extérieur est un trait caractéristique
du développement dépendant de l'économie de la plupart des
pays d'Afrique.
Une des manifestations de la dépendance des pays en
développement par rapport au marché capitaliste mondial et un
moyen de consolider cette dépendance est l'importation dans ces pays de
produits alimentaires.
Le problème de l'importation de produits alimentaires
est particulièrement grave dans les pays d'Afrique fortement
peuplés et à faible revenu national où les dépenses
d'importation d'aliments ont dépassé de 1990 à 2006 30% de
leur recette totale d'exploitation. Le Nigeria exporte les denrées
alimentaires jusqu'à 45% de son PIB Le groupe des pays les plus
pauvres consomment plus de 50% de l'alimentation du monde en
développement. L'importation d'aliments qui dans certains pays et
à certains moments a atténué la gravité du
problème de l'alimentation profite plus aux pays exportateurs qu'aux
importateurs. Les pays développés profitent au maximum de leur
monopole su le marché mondial des céréales et de la
difficile situation alimentaire des pays d'Afrique pour s'enrichir et
accroitre leur domination.. Outre les bénéfices qu'ils en tirent,
ils profitent de la situation pour exercer une pression politique sur les pays
acheteurs.
L'augmentation des importations de céréales
à une incidence négative sur la balance de paiements et les
positions monétaires et financières des pays en
développement, surtout de ceux qui sont démunis de
« pétrodollars », sur l'état de leur
économie et sa modernisation. Les dépenses de devises pour
l'achat de céréales limitent des possibilités.
2.3 L'aide alimentaire dans la
stratégie de l'impérialisme
La propagande des pays développés use largement
de la thèse de l'aide alimentaire
«désintéressée » des puissances
occidentales aux pays en développement. Mais l'analyse des causes qui
incitent les puissances impérialistes de l'aide alimentaire,
principalement en céréales, à des prix réduits, et
des conséquences que cette aide entraîne montre que cette
thèse n'est d'autre qu'une falsification de la situation réelle
au profit du néo-colonialisme.
La grande question est de savoir si les fournitures
préférentielles de produits alimentaires aident réellement
les pays en développement à résoudre le problème
alimentaire. On ne saurait répondre catégoriquement, car pour
ces pays une aide alimentaire considérable est un
phénomène contradictoire. Certes, des livraisons
extérieurs régulières de produits alimentaires, en grande
quantités et à des prix de faveur, présentent des
avantages passagers en réduisant les dépenses de devises et en
permettant d'économiser une partie des sommes nécessaires
à d'autres branches de l'économie. En certains cas elles
atténuent réellement une pénurie aiguë de
céréales et permettre une assistance d'urgence à la
population affamée quand la récolte a été
détruite par la guerre ou des calamités naturelles. Ce fut le
cas. Par exemple, de l'aide gratuite d'urgence pendant la guerre du Nigeria en
1968, pendant les inondations au Bangladesh en 1974, lors de l'assistance
alimentaire dans le Sahel en 1972-1974, pendant la sécheresse tout aussi
catastrophique en Afrique orientale en 2000.
Mais, et c'est là l'essentiel, les fournitures
étrangères de céréales à bon marché
ont des retombées négatives durable sur le développement
socio-économique des pays africains. Tout en faisant quelque peu tomber
la tension en matière d'alimentation et en modérant le
mécontentement populaire, les livraisons de produits alimentaires
permettent aux milieux gouvernants nationaux, qui défendent les
intérêts de gros propriétaires terriens, d'ajourner des
transformations agraires radicales. L'aide étrangère est donc un
facteur de désorganisation et de retardement du développement des
forces productives dans le secteur agricole des pays à formations
économiques multiples. En outre, l'afflux de grain étranger bon
marché rend désavantageuse l'extension de la production
intérieure de céréales. Il est, enfin, évident que
l'aide alimentaire, quelle en soit l'ampleur, ne peut supprimer la famine et la
sous alimentation chroniques dont souffrent les couches les plus pauvres qui
végètent dans la misère et l'absence des droits.
La politique d'aide alimentaire est fort sélective et
sert avant tout à soutenir les régimes réactionnaires de
certains pays en développement. On trouve parmi les
bénéficiaires d'une aide économique et alimentaire
abondante des régimes réactionnaires agréant à
l'impérialisme comme ceux de Taïwan, du Zaïre, de Corée
du sud et autre, et des Etats comme Israël qui pratiquent une politique
extérieure d'agression et foulent aux pieds les droits de l'homme.
L'Egypte s'est retrouvée aussi parmi les principaux
bénéficiaires de l'«aide » depuis que ses
dirigeants ont opté pour une orientation pro impérialiste et pour
une politique des « portes ouvertes» au capital
privé étranger. Après avoir longtemps aidé l'Iran
sous le régime du Shah les milieux gouvernant des USA ont
opéré une brusque volte-face depuis qu'il a été
renversé. Ils ont décrété en 1980 des sanctions
économiques interdisant même l'importation en Iran de vivres et de
médicaments, escomptant une déstabilisation de la situation
intérieure et la restauration de l'ordre convenant à Washington.
En accordant une « aide » alimentaire,
les milieux impérialistes déclarent uniquement vouloir
résoudre les problèmes urgents de l'humanité. Dans la
réalité, cette « bienfaisance » sert de
camouflage dans es affaires intérieurs des pays en développement
et aux objectifs majeurs d'expansion économique et politique de
l'impérialisme et avant tout de celui des USA. Le
« pouvoir de l'alimentation», la domination des USA sur les
enjeux des Etats indépendants par les « tourteaux de soja et
les sacs de blé », tel est le calcule des idéologues du
néo-colonialisme. Qui misent sur la faim et la misère des peuples
exploités. I. Brown affirme qu'actuellement la question pour les
Etats-Unis n'est pas de savoir si l'alimentation peut être une arme, mais
de décider comment se servir au mieux de cette arme au
bénéfice du pays.
La « mission de bienfaisance » des pays
développés dans les pays d'Afrique est misérable
comparée à l'immense préjudice que les aventures
militaires impérialistes causent aux peuples et en regard du pillage
des richesses et des pays par les méthodes de néo-colonialisme.
La remarque de Lénine stipule que « les maîtres de
l'Etat capitaliste se montrent aussi peux soucieux des innombrables victimes de
la famine et de la crise que la locomotive de ceux qu'elle écrase dans
sa course », reste toujours valable. Le drainage des ressources
alimentaires des jeunes Etats connaissant déjà de
sérieuses difficultés de ravitaillement vient confirmer la
justesse de ces paroles de Lémine. Ce sont précisément les
pays « riches » qui consomment plus de la moitié de
la production mondiale d'aliments et non sans un gaspillage
considérable. Il ne s'agit pas seulement de la consommation de
denrées produites dans les pays capitalistes mêmes
quantités d'aliments importés, notamment des pays en
développement. Ce sont les pays européens et le Japon qui tient
le plus de profit du commerce mondial d'aliments. Ces dernier temps l'Europe
achète sur le marché mondial plus de protéines
végétales que n'en consomme tout le sous continent indien, et le
Japon, environ le tiers de cette quantité. Il n'est pas rare que des
Etats capitalistes développés achètent des produits
même dans les pays victimes de fléaux naturels et de mauvaises
récoltes.
Il apparaît, cependant, que la réduction de la
consommation dans les pays capitaliste développés (il serait plus
exact de dire des couches aisées de la société de ces
pays) que réclament R .Dumont, M. Mesarovc, E. Pestel et certains autres
chercheurs et politiciens. L'Occident, même si elle était
réalisable, ne serait pas bien profitable à la population des
pays en voie de développement, car les couches indigentes de la
société des pays d'Afrique n'ont pas les moyens d'acheter les
produits alimentaires même à bas prix subventionnés, les
distributions de vivres gratuites n'ayant lieu que dans les rares cas de
calamités exceptionnelles. Quelques radicales et humanitaires que
semblent ces propositions, elles ne dépassent pas le cadre de la simple
rhétorique philanthropique dont l'objet est de masquer les
contradictions antagoniste du capitalisme mondiale quand elles ne sont pas
sous-tendues par des recommandations de restructuration
socio-économiques cardinales aux bénéfices des masses
populaires et de réaménagement général des
relations économiques mondiales sur une base équitable.
2.4. Interconnexion de la
dépendance économique, de l'arriération et de la
pénurie alimentaire
Le néo-colonialisme, qui est la physionomie actuelle
de l'impérialisme, pénètre tous les pores des pays en
développement, s'emparant de toutes les positions importantes non
seulement dans l'économie, mais dans les domaines se la politique et de
la culture. Faisant bloc avec la réaction interne, le
néo-colonialisme participe très activement à la lutte des
classes, serrée et diversifiée, qui se déroule dans les
pays émancipés au sujet des voies et des méthodes à
suivre pour résoudre les problèmes majeurs du
développement socio-économique. Les principaux résultats
de la longue dépendance des pays en développement
vis-à-vis des pays développés sont une économie
retardataire et déformée, une culture arriérée, la
polarisation de la richesse et de la pauvreté, la famine
endémique et la sous-alimentation chronique.
Bien qu'un indice économique aussi important que le
PIB par habitant ait augmenté dans les pays d'Afrique à la fin
des années 90 par rapport à 1950 (respectivement 140 et 290
dollars en prix 1990), l'écart entre ce groupe et les pays capitaliste
industriellement développés, loin de s'amenuiser, a tendance
à se creuser encore. En1950 le PIB par habitant dans les pays en
développement était de 11,2 fois inférieures à
celui des pays capitalistes développés contre 12,4 fois en 2005.
La gravité du problème alimentaire est
directement liée à l'insuffisance et à
l'instabilité de la production alimentaire nationale due au retard de la
principale branche de l'économie des pays en développement,
l'agriculture. L'on ne peut expliquer le niveau initial extrêmement bas
des forces productives dans l'agriculture des colonies et d es semi-colonies au
moment où elles accédèrent à l'indépendance
politique que par les lourdes conséquences du colonialisme qui freinait
le progrès et le maintien de l'exploitation impérialiste. C'est
là la principale cause de la faible productivité de l'agriculture
et de son incapacité de satisfaire les besoins en produits alimentaires
d'une population en croissance.
Le bas niveau de production alimentaire s'explique aussi par
le caractère limité des réformes depuis
l'indépendance, qui n'assuraient pas les conditions permettant
d'accroitre l'accumulation et accélérer sur ce fondement les
rythmes de croissance de la population agricole (et surtout alimentaire). Les
réformes agraires n'étaient généralement pas des
transformations radicales des structures sociales et économiques
désuètes. L'impérialisme favorise, en soutenant les forces
réactionnaires de l'oligarchie, le maintien de structures agraires
archaïques dans les pays en développement.
Les types d'économies peu productifs, fortement
grevés par diverses formes d'exploitation précapitaliste,
prédominent dans l'agriculture des pays en voie de développement.
Une économie primitive et naturelle ou semi-naturelle n'assure pas
l'accumulation qui permettrait d'utiliser les acquis de la révolution
scientifique et technique. Le métayage, les loyers en espèces
pratiqués dans la plupart des pays d'Asie, les formes de
propriété tribale des terres en Afrique, le morcellement croisant
des terres en petites parcelles ne favorisent pas les investissements dans
l'agriculture aux fins de modernisation et d'intensification. Il est donc
naturel que l'emploi des techniques modernes ne soit minime dans l'agriculture
des pays afro-asiatiques et latino-américain et que la
productivité du travail soit extrêmement basse.
Il en résulte une situation apparemment paradoxale
où les pays en développement à structure principalement
agricole ne sont pas en état d'assurer leur approvisionnement. Ce qui,
dans les pays économiquement développés, est
réalisable avec 10 à 15% de la population active dans
l'agriculture s'avère impossible pour les Etats d'Asie,
d'Amérique latine où 50 à 65% de la main d'oeuvre en
moyenne sont occupés dans l'agriculture en Afrique.
L'accélération des rythmes de croissance de la
production alimentaire peut être réalisée par l'extension
de la superficie des terres cultivées, l'intensification de la
production agricole ou une combinaison des deux. Mais chacune de ces
orientations se heurte à des difficultés croissantes dans le
cadre de l'agriculture traditionnelle basée sur le travail physique et
l'utilisation des bêtes de trait. Le premier procédé
(extensif) a pratiquement épuisé ses possibilités dans les
nombreux pays fortement peuplés. En certains pays et régions du
sud et du Sud-Est de l'Asie (Inde, Bangla desh, Sri Lanka, île de java)
et en Côte d'Ivoire le niveau des terres arables cultivées
atteignait 90% dans les années 60. Une nouvelle extension des cultures
dans certains pays très peuplés demande de gros capitaux et
risque d'entraîner une rupture de l'équilibre
écologique.
L'intensification de la production dans le cadre de
l'agriculture traditionnelle implique des réensemencements sur les
mêmes terrains, une élévation de la productivité,
une fertilisation des sols par l'emploi d'engrais organiques. Mais ces
réserves de croissance sont elles aussi presque épuisées
en de nombreux pays de l'Afrique de l'ouest et de l'Est. Pour obtenir
plusieurs récoltes par an, ce que les conditions climatiques permettent
dans la plupart des pays en développement, il est nécessaire de
fertiliser régulièrement les terres et d'assumer de fortes
dépenses de main d'oeuvres et d'énergie. Dans le même temps
nombre de petites exploitations sont démunies ou presque de bêtes
de somme qui sont, de plus, de très peu de valeur. Augmenter le cheptel
des bêtes de somme épuiserait les pâturages disponibles.
Le fumier qui serait un excellant engrais, est de plus en plus
utilisé comme combustible de chauffage et de cuisine par suite de
déboisement. La possibilité d'intensification du travail manuel
sont également limitées, car la sous-alimentation chronique et
les maladies réduisent l'endurance humaine.. La principale cause qui
freine le passage aux méthodes intensive de culture du riz est la
quantité de travail très élevée que les paysans, de
leur propre aveu, ne peuvent fournir.
Le système agricole traditionnel répond de
moins en moins aux besoins alimentaires qui ont augmenté depuis les
indépendances des pays africains du fait de l'accroissement de sa
structure, surtout de l'augmentation du nombre de citadins et d'autres couches
de la population qui élèvent la demande de produits agricoles
marchands.
L'importation croissante de produits alimentaires
empêche de surmonter le retard des pays africains. Pesant lourdement sur
leur balance de paiements, épuisant des réserves de devises
déjà maigres, elle limite les possibilités d'achat pour
les pays en développement de matériels, de machines, d'engrais et
d'autres marchandises nécessaires à l'accélération
de la croissance économique, à la modernisation et à
l'amélioration de l'efficacité de l'agriculture nationale. La
conjoncture défavorable du marché mondial (hausse des prix des
engrais, du matériel agricole, des produits pétroliers,
détérioration des conditions de crédit, du commerce, etc.)
a également une incidence négative sur la production agricole
nationale. La dépendance par rapport à l'importation des produits
alimentaires aggrave la dépendance économique
générale des pays d'Afrique envers les Etats
développés.
Le cercle vicieux est ainsi bouclé : la
dépendance économique aggrave le retard économique qui
entraîne la pénurie d'aliments, celle-ci accentuant encore la
dépendance des pays en développement par rapport aux pays
riches.
2.5 L'inégalité
sociale, cause de la misère et de la faim
La gravité du problème alimentaire dans les
pays en voie de développement ne provient pas seulement de la faible
productivité de l'agriculture, mais aussi de la disparité des
revenus dans les diverses couches de la population, reflet d'un profond
antagonisme de classe. L'impérialisme, qui freine le progrès
social dans les pays en développement favorise le maintien et accentue
la polarisation dans la distribution des revenus, la concentration de la
richesse entre les mains d'un groupe restreint d'exploiteurs sur lesquels il
mise dans sa politique de néo-colonialisme.
Bien que dans la plupart des pays d'Afrique le bas niveau de
consommation d'aliments, situé en-dessous de la norme des besoins
physiologiques, soit une « faim statistique moyenne » de
toute la population, ce sont les masses populaires qui végètent
dans la misère extrême qui sont les plus touchées. En
vérité, le problème alimentaire est, selon l'expansion de
l'éminent chercheur suédois G. Myrdal, un véritable
« sociodrame ».
On sait que les besoins agrégés de la
société tant en aliments qu'en autres produits d'importance
vitale se composent des besoins des différentes couches de la
population. La majeure partie des besoins alimentaires d'une
société d'exploitation est constituée par les besoins de
la population exploitée qui effectue dans sa grande masse un travail
physique pénible et a donc besoin d'une nourriture à haut pouvoir
calorique. Mais la distribution injuste du fonds national de produits
alimentaires, basée sur l'intégralité sociale et
matérielle en société antagoniste, sur la
propriété privée et l'exploitation de l'homme par
l'homme, entraîne une proportion inverse, c'est-à-dire une
consommation individuelle plus grande dans les couches supérieures et
moindre dans les couches inférieures.
Des enquêtes sociologiques effectuées dans
plusieurs pays en développement et spécifiquement en Afrique ont
montré que l'apport calorique de la nourriture des pauvres est
généralement de 20-30% et plus inférieur à la norme
physiologique alors que dans les couches aisées il dépasse
habituellement de beaucoup cette norme.
Les contrastes sociaux sont partiellement marqués en ce
qui concerne la consommation de protéines. Le niveau de revenus in flue
aussi bien sur la quantité totale de protéines consommées
que sur leur composition. A mesure que les revenus s'élèvent, la
consommation des protéines animales plus dispendieuses, augmente. Mais
la principale source de protéines pour la majorité
écrasante de la population est la consommation des
céréales, les légumineuses et des plantes
potagères. Les contrastes dans l'alimentation du fait de
l'inégalité sociale sont typiques de la réalité
capitaliste. Ce « fait depuis longtemps relevé de la
détérioration de l'alimentation du peuple à mesure que se
développe de l'ampleur » a été illustré
par V. Lénine dans l'article « Capitalisme et consommation
populaire » écrit en 1912.
La pauvreté existe partout dans le monde, mais elle
est immense dans les pays en développement et les formes sous lesquelles
elle se manifeste sont extrêmes. Ces pays correspondent parfaitement
à ce qu'indiquait V. Lénine en écrivant que
« dans les régions frontière du capitalisme
(c'est-à-dire dans les pays et dans les branches de l'économie
nationale où le capitalisme ne fait encore qu'apparaître, se
heurtant à l'ordre précapitaliste), l'aggravation de la
misère, non seulement de la misère
« sociale », mais aussi de la plus terrible misère
physique, la famine et la mort qui s'ensuit, prend de vastes
proportions ».
Le problème de la pauvreté est
étroitement lié à celui du chômage. Selon les
données de l'organisation internationale du travail (OIT) le nombre des
chômeurs partiels et complets dans les pays en développement
atteignait, en 1975, 283 millions. Les chômeurs complets ne
représentaient que 5% de toute la main d'oeuvre et les chômeurs
partiels plus de 1/3. Le sous-emploi frappe partiellement les campagnes.
A la charnière des années 80 et 2000 le tiers
de la population des pays en développement, 560 millions de personnes,
vivaient dans un extrême dénuement avec revenu inférieur
à 50 dollars par an ; environ la moitié de la population,
soit 835 millions d'individus, subsistaient avec le revenu misérable de
75 dollars par personne et par an. L'étendue de la pauvreté est
partiellement grande dans les populations rurales, parmi les paysans
possédant peu ou pas de terre et les journaliers. On observe une
concentration maximale de la pauvreté dans les pays en
développement du continent asiatique ; la part des habitants
végétant dans la misère qui revient à ces pays
dépasse considérablement le pourcentage de la population de ces
pays dans la population globale des pays en développement.
La misère, la pauvreté, la faim et la sous
alimentation qui les accompagnent sont largement répandues même
dans les jeunes Etats les plus développés, dont le revenu moyen
par habitant était en 2003 environ 950 dollars. On observe dans ce
groupe de pays dont la population est d'environ 800 millions de personnes une
croissance économique rapide et un accroissement considérable de
la production alimentaire. Mais quelque évolution économique des
pays d'Afrique, la situation des masses populaires ne s'améliore pas.
Par suite d'une distribution socialement injuste des revenus et des terres
environ 270 millions de personnes végètent une misère
noire et des centaines de millions d'autres subsistent avec des revenus qui
représentent moins du tiers du revenu moyen par habitant dans ces pays.
Les rythmes rapides d'accroissement de la population d'Afrique (environ 2,8%
par an) augmentent le nombre des couches les plus démunies de la
société.
Un exemple représentatif de ce groupe est le Soudan
où la consommation moyenne par habitant d'énergie d'origine
alimentaire dépasse les besoins de 10%. En même temps, du fait de
l'inégalité sociale et matérielle, 44% de la population
des degrés inférieurs de la hiérarchie souffre de sous
alimentation chronique. Pour remédier à la carence
d'énergie alimentaire le Soudan aurait besoin d'un appoint de plus de
12 Milliards de Kcal, soit 7% de la consommation actuelle d'énergie de
sa population.
Dans les années 90, la partie de la population dont le
revenu est inférieur au seuil de misère officiellement reconnu,
loin de diminuer, augmente même selon certaines estimations.
Conformément aux données d'une enquête par
échantillonnage effectuée en 2001 selon trois degrés de
pauvreté : indigence, misère et extrême misère,
près de la moitié de la population d'Ethiopie appartenaient
à la catégorie des indigents, un tiers vivant dans une
misère extrême.
Pour illustrer les contrastes sociaux de l'Ethiopie
référons-nous aux articles (« Auquel point les pauvres
de l'Ethiopie sont pauvres » et « le kaléidoscope de
la pauvreté ») publiés parle journal progressiste
indien patriote. Les auteurs de ces articles écrivent que
« ...à Addis Abeba, où le niveau de vie est le double
de l'indice moyen du pays, plus du tiers des habitants vivent dans un
dénuement extrême. Leur ration est inférieure au minimum
établi par le conseil des recherches médicales Ethiopien. Leurs
demeures sont des masures tristes et sales, leurs vêtements des haillons.
Ils sont malades physique ment et moralement. La vie de ces humains est devenu
cauchemar. Ayant perdu tout espoir d'un avenir meilleur ils ne vivent que
parce qu'ils ne peuvent pas mourir » les pauvres d'Addis Abeba sont
impitoyablement exploité par les rares élus qui accaparent la
majeure partie des sommes allouées au développement de Delhi.
Une enquête officielle effectuée à Addis Abeba en 2001-2002
montre, d'une façon moins pathétique mais encore plus
convaincante, les contrastes frappants dans la situation des diverses couches
de la population : 33,6% de la population de Delhi appartenaient au groupe
des « nécessiteux » avec un revenu mensuel
inférieur à 100 dollars US pour une « famille
moyenne » (quatre personnes et plus), alors que 3,7 % touchaient
1 500 dollars US et plus (il est indiqué dans les
résultats de l'enquête9(*) que « ce sont principalement des hommes
d'affaires et de hauts fonctionnaires »).
Les exemples d'inégalité sociale dans les pays
en développement, de contrastes entre les pôles de la richesse et
de la misère, de l'opulence et de la faim, abondent. Ils confirment tous
cette conclusion que la faim dans les pays en voie de développement est
un phénomène social qui accompagne l'absence de droit et
l'extrême pauvreté des masses populaire dans un conteste
d'arriération économique et culturelle générale
résultant d'une longue exploitation impérialiste qui se
perpétue, et de la situation inégale des anciennes colonies et
semi-colonies dans le système du capitalisme mondial.
Le problème alimentaire des pays en
développement, qui se manifeste par la famine et la sous alimentation
chronique et massive et des crises alimentaires qui reviennent et accroissent
l'étendue de la faim, à une base socio-économique qui
reflète le caractère d'exploitation des rapports de production
sur le capitalisme. C'est bien le capitalisme qui prédétermine
les causes durables de la gravité croissante de la situation alimentaire
dans le pays en développement. Cet état des choses
résulte, premièrement, de l'intégration toujours plus
poussé des pays en développement dans l'économie
capitaliste mondiale. Sujette, à l'étape actuelle
d'approfondissement de la crise générale de capitalisme, à
des récessions et des dépressions de plus en plus
fréquente. Il provient, deuxièmement, de l'instauration et du
développement des rapports capitaliste dans la plupart de ces pays
à formes d'économie multiples. Ne font exception que les pays qui
se sont engagés sur la voie de développement et fond les
premiers pas dans la solution du problème alimentaire dans un contexte
de transformations socio-économiques radicales.
F. Engels a souligné en son temps que le
problème alimentaire doit logiquement s'aggraver en cours de
développement de la mondialisation. Il écrivait que
« la sous consommation est une condition nécessaire de toutes
les formes de société capitaliste, mais seule la forme
capitaliste de production aboutit à des crises ». cela
confirme par la comparaison de la situation actuelle dans les pays d'Asie,
d'Afrique et d'Amérique latine avec la situation analogue en de nombreux
pays d'Europe à l'époque de l'accumulation initiale du capital et
de la révolution industrielle, qui fut caractérisée par
des famines, les sous alimentation, de fréquentes
épidémies et une forte moralité.
La situation dans les pays africains s'aggrave du fait que
les rapports s'y développent dans le contexte d'une dépendance
économique qui leur confère un caractère difforme. La
perspective qui s'ouvre aux pays en développement, n'est pas en
état d'affranchir les masses populaires de ces pays des fléaux
sociaux et ne fait que les aggraver.
Autre élément qui aggrave le caractère
contradictoire du processus de développement du capitalisme dans les
émancipés et accentue leur problème alimentaire, c'est la
croissance galopante de leur population qui gène l'intégration
des ressources de travail dans le processus de production, multiplie l'ampleur
de la surproduction relative et de la misère, de la faim et de la
sous-alimentation. L'analyse de l'aspect démographique du
problème alimentaire est le sujet de la deuxième partie de cet
ouvrage.
Deuxième partie
LE FACTEUR DÉMOGRAPHIQUE ET LE PROBLÈME
ALIMENTAIRE « RÉALITÉ ET FALSIFICATION
NEO-MALTHUSIENNE».
Chapitre3 : LE RÔLE DES
MUTATIONS DÉMOGRAPHIQUES DANS L'AGGRAVATION DE LA SITUATION
ALIMENTAIRE.
3-1 Spécificité de
la situation démographique
Le principe méthodologique fondamental dans
l'évaluation de la situation démographique actuelle est que le
processus de reproduction de la population est un phénomène bio
social. Cela signifie que le mécanisme physiologique de reproduction
des humains est l'oeuvre de la nature et obéit à ses lois, mais
que l'être social marque cette reproduction par son empreinte, ce qui
fait que selon les conditions les humains procréent moins ou plus,
meurent plutôt ou tard..10(*) Considérant les processus démographique
dans le contexte de toute la diversité des facteurs ; les experts
soulignent en même temps le facteur socio économique.
L'explosion démographique en Afrique est une
manifestation du processus complexe de modernisation du type ancien, dit
traditionnel, de reproduction de la population hérité du
colonialisme avec le retard économique et culturel m processus qui s'est
amorcé depuis l'indépendance. Avec le traditionnel, de
reproduction naturelle l'équilibre démographique était
maintenu par une natalité et une mortalité extrêmement
élevée. La succession rapide de générations qui
atteignaient à peine l'âge de 40 ans, était un trait
caractéristique du contexte d'économie agraire
arriéré et s'était conservé sous le joug du
colonialisme. La spécificité de la situation
démographique qui trouve une position imagée dans le terme
d'exposition démographique ayant acquis droit de cité dans la
littérature mondiale, consiste en ce qu'on observe dans les pays en
développement dont l'effectif global représente en 5, 610
milliards en 2009 soit 62% de la population de l'humanité, des taux
précédent naturel, plus rapide depuis le milieu des
années 50 que ceux des décennies antérieures. Si de 1938
à 1950, les taux d'accroissement dans les colonies africaines
étaient en moyenne par an de 1.4%, ils augmentèrent brutalement
atteignant 2.3% et continuèrent à s'accélérer
constamment par la suite. A partir des années 80, l'Afrique est devenu
l'épicentre de l'explosion démographique et détient la
palme en ce qui concerne l'accroissement de la population avec un taux
d'accroissement de 2.4 % en 2008 et 2.5% pour l'Afrique subsaharienne contre
1.2 % pour le monde.
D'autres indices corrélés de l'accroissement
naturel, principal indicateur de l'explosion démographique est
étroitement lié à au haut niveau de la natalité ,
atteignant jusqu' à 40%o, jeunesse de la population dont au moins le
tiers a un age de 15 ans ou moins, prédominance de la population rurale
sur la population urbaine, un tiers et parfois même plus de la
moitié tributaire de l'agriculture comme principale source de
subsistance et matière première de développement
constituant l'essentiel de les produits essentiels de sources de revenus pour
les pays.
Tableau 3.1.1 Données
et estimations démographiques pour les régions du monde
REGIONS
|
Population 2008
(millions)
|
Naissances pour 1000 habitants
|
Décès pour 1000 habitants
|
Taux d'accroissement naturel
|
Projection de projection 2025
(millions)
|
Changement démographique projeté
2008-2050
(%)
|
Monde
|
6705
|
21
|
8
|
1.2
|
8000
|
3939
|
Pays développés
|
1227
|
12
|
10
|
0.2
|
1269
|
55
|
Pays moins développés
|
5479
|
23
|
8
|
1.5
|
6731
|
5997
|
Pays les moins développés
|
797
|
36
|
13
|
2.8
|
1139
|
109109
|
Afrique
|
967
|
37
|
14
|
2.4
|
1358
|
110000
|
Afrique subsaharienne
|
197
|
40
|
15
|
2.5
|
1161
|
111010
|
Afrique du Nord
|
197
|
26
|
7
|
1.9
|
251
|
5656
|
Afrique de l'ouest
|
291
|
42
|
15
|
2.6
|
419
|
111212
|
Afrique de l'est
|
301
|
41
|
15
|
2.5
|
440
|
111313
|
Afrique centrale
|
122
|
43
|
43
|
2.8
|
189
|
115151
|
Afrique australe
|
55
|
24
|
16
|
0.8
|
59
|
1212
|
Amérique
|
915
|
18
|
7
|
1.2
|
1080
|
3737
|
Asie
|
4052
|
19
|
7
|
1.2
|
4793
|
3434
|
Europe
|
736
|
11
|
11
|
-0.0
|
726
|
-7.7
|
Océanie
|
35
|
18
|
7
|
1.1
|
42
|
4040
|
La population mondiale s'est significativement accrue
depuis les années 60 avec le baby boom en Europe. Les pays en voie
développement en Asie et en Afrique en Amérique Latine, se sont
caractérisés par une croissance démographique sans
précédent a t-elle enseigne qu'on a parlé de pression
démographique. Le problème de la démographie africaine
n'est pas des populations élevées mais le rythme de croissance
annuelle de la population qui est extrêmement élevée qui
désorientent et annihile toute politique de développement. La
pression démographique n'est pas accompagnée de
développement soutenu. Ainsi cette croissance accroît la
pauvreté sous toutes ses formes. Les Etats ne peuvent plus subvenir aux
besoins de la population. Avec une population de 967 millions d'habitants,
comment arriver à nourrir cette population qui est en constante
croissance démographique dont le rythme de croissance annuelle st de
2.4%. Le problème des pays africains n'est pas le niveau de l'effectif
de population mais, le véritable problème st le rythme de
croissance élevé avec une population jeune de 0 à 25ans
qui représente 65% de la population des pays. Plus une population est
jeune plus elle fait beaucoup d'enfants. En effet l'ISF ( Indice
Synthétique de Fécondité ) de l' Afrique subsaharienne
est de 5.4 enfants par femme , le plus élevé du monde. Cette
pression démographique empêche les Etats dans un climat de sous
développement à outrance entrave le développement et
l'agriculture vivrière qui est souvent emprisonné entravé
dans des méthodes culturales de production archaïques. Face
à la forte croissance de la population, les faibles productions
agricoles, il revient aux gouvernements de nourrir la population qui ne cesse
de s'accroître dans des conditions où l'autosuffisance
alimentaire est irréalisable, il devient alors obligatoire de s'adonner
à l'importation de denrées alimentaire dont les Etats ne peuvent
satisfaire la forte demande.
Tableau .3.1.2 :
Indicateurs socio démographiques, sanitaire et économique, et la
proportion de la population souffrant de malnutrition en 2008
REGIONS
|
Taux de mortalité infantile (pour 1000 naissances
vivantes)
|
Indice synthétique de fécondité
|
Esperance de vie à la naissance (années)
|
% de femmes mariées âgées de 15 - 49 ans
ayant recours à la contraception (Méthodes modernes)
|
%de la population souffrant de malnutrition
|
RNB par habitant (USA$)
2008
|
MONDE
|
49
|
2.6
|
68
|
55
|
14
|
9600
|
Pays développés
|
6
|
1.6
|
77
|
58
|
< 2.5
|
31200
|
Pays moins développés
|
54
|
2.8
|
67
|
55
|
17
|
4760
|
Pays les moins développés
|
85
|
4.7
|
55
|
21
|
35
|
1060
|
Afrique
|
82
|
4.9
|
54
|
22
|
26
|
2430
|
Afrique subsaharienne
|
88
|
5.4
|
50
|
16
|
31
|
1830
|
Afrique du nord
|
45
|
3
|
69
|
44
|
8
|
4760
|
Afrique de l'ouest
|
96
|
5.7
|
51
|
8
|
15
|
1480
|
Afrique de l'est
|
81
|
5.4
|
49
|
20
|
40
|
940
|
Afrique centrale
|
97
|
6.1
|
51
|
7
|
55
|
1550
|
Afrique australe
|
48
|
2.8
|
49
|
58
|
4
|
9140
|
Amérique
|
18
|
2.3
|
75
|
66
|
7
|
22 260
|
Asie
|
45
|
2.4
|
69
|
61
|
15
|
13 210
|
Europe
|
6
|
1.5
|
75
|
56
|
<2.5
|
26 230
|
Océanie
|
25
|
2.4
|
76
|
59
|
< 2.5
|
23 910
|
En certains pays d'Amérique latine la mortalité
est tombée au-dessous du taux moyen mondial. (En considérant ce
fait il faut, se souvenir de la jeunesse latino-américaine).
Le renforcement du contrôle de la
mortalité et sa baisse dans les pays en voie de développement ont
eu pour effet que l'espérant, ce de vie a augmenté de 10 ans dans
ces pays entre 1950-1955 et 1970-1975 (tableau 3.1.3).
Grâce aux succès de la médecine
l'augmentation de l'espérance de vie dans ces pays a été
plus rapide qu'au XIX siècle dans les pays économiquement
développés d'Europe. La mortalité de type
traditionnelle, devenue depuis longtemps anachronique dans les
régions industrielles du monde a commencé, avec un grand retard,
à reculer aussi dans les régions économiquement
arriérées, dans les anciens empires coloniales d'Asie, d'Afrique,
et d'Amérique Latine.
Mais le passage au nouveau type de mortalité est
encore loin d'être achevé dans les pays en développement.
Le taux général de mortalité dépasse encore de plus
d'un tiers celui des pays économiquement développés. Les
mortalités infantile et post-néonatale sont
particulièrement grandes. Selon les données de l'ONU, l'Etat
africain du Burundi vient premier dans le monde pour la mortalité
post-néonatale, avec 150 %o.
Le fait que la baisse de mortalité dans les pays
en développement ne s'étend encore qu'à une
minorité de la population indique le processus de transformation de la
mortalité n'est pas toujours achevé. Il concerne surtout les
couches supérieures et moyennes de la population, principalement la
population urbaine, et beaucoup moins les pauvres, surtout en, milieu rural
où vit la grande majorité de la population de ces pays.
Malheureusement, les indicateurs différenciés de mortalité
font défaut et les taux généraux dissimulent les
énormes différences sociales et régionales à
l'intérieur du pays.
Les taux de survie restent
bas dans la plus part des pays d'Afrique Subsaharienne, bien qu'en certains
d'entre eux, principalement en Amérique latine, ou l'économie est
moyennement développée, l'expérience de vie dépasse
déjà 60 ans, taux encore inaccessible pour la majorité
écrasante de la population des jeunes Etats nationaux. Dans les plus
grands pays d'Asie : l'Inde, l'Indonésie, le Pakistan, la Birmanie,
l'espérance de vie ne dépasse pas 50 ans, et au BanglaDesh elle
n'est que de 36 ans. La durée moyenne de vie n'atteint pas non plus 40
ans dans de nombreux pays du continent africain.
Comme indiqué dans le chap. premier des
séquelles du types traditionnelle de mortalité existent encore
aujourd'hui dans en développement et une cause exogène de
mortalité comme la famine de masse exerce encore ses ravages. Cela
s'explique pour beaucoup par le fait que la baisse de mortalité dans
les pays en développement était due bien moins au
mieux-être des masses populaire qu'à des facteurs externes,tels au
le progrès de la médecine et la possibilité de les utilise
avec l'acquisition de l'indépendante. Le fait même du
caractère endémique de la famine dans les pays émancipes
prouve l'amélioration à peine sensible du bien-être n'a
aucune mesure commune avec l'ampleur des changements intervenus dans les
processus démographique. La baisse ultérieure de la
mortalité dépendra de plus en plus de facteurs internes :
liquidation du retard économique et culturel, élévation du
niveau deb vie de la population, surtout de la population rural, en premier
lieu, suppression de la famine et de la malnutrition chronique.
Les de développement socio-économique
internes des pays émancipes sont encore plus déterminant pour la
dynamique de la natalité, deuxième composante de la reproduction
de la population. Du fait que le progrès socio-économique et
culturel n'a pas encore atteint les grandes masses populaires de ces pays, la
natalité se maintient presque à un très haut niveau. On
observe le taux de la natalité le plus fort au Niger (52,2%), en Zambie
(51,5%), au Bangladesh (49,5%), au Nigeria (49,3%), en Algérie (48,7%),
en Iran (45,3%), en Indonésie (42,9%), au Mexique (42,0%).
La thèse selon laquelle le taux
élevé de natalité chez les populations asiatiques,
africaine et latino-américaine est du à une
fécondité biologique élevé et à leur
incapacité de limiter artificiellement cette fécondité a
largement cours dans la littérature occidentale. Elle laisse
transparaître une sous-estimation du caractère socialement
contrôlable de la natalité é en société
humaine. De nombreuses données témoigne que même des
peuples se trouvant au degré les plus bas de la civilisation connaissent
des méthodes de contraception et d'interruption de grossesses (sans
parler de la vente et de la distribution gratuite de grandes quantités
de contraceptifs de fabrication occidentale en de nombreux pays
émancipés ces trois à quatre derniers lustres). Et si les
méthodes et les moyens ne connaissent pas encore une grande diffusion,
cela s'explique par l'orientation sociale de ces peuples vers une forte
natalité et des familles nombreuses,née des conditions
objectives dépendante de l'homme par rapport aux facteurs naturels et
sociaux de son existence : calamités naturelles,mauvaise
récolte et disette,épidémie, guerre dévastatrice,
etc., qui avaient pour conséquence un taux de mortalité
élevé et l'instabilité du processus de reproduction de la
population. Née de la nécessité de lutter pour survivre,
l'orientation vers une forte natalité s'est solidement ancrée
dans les dogmes religieux et traditions culturelles qui, dans l'ensemble, sont
rigoureusement respectés jusqu'à présent.
De ce fait la deuxième phase du passage
à un type moderne de reproduction de la population par la baisse du taux
de natalité ne fait que commencer dans les pays en développement
encore pas en tous et de loin. Dans certains pays seulement, ou la population
est généralement peu nombreuse et le degré d'urbanisation
relativement élevé (Singapore, Malaysia, Sri Lanka, Chili et
certains autres) l'on constate une baisse sensible du taux de
natalité.
Les données du tableau 1.3.2 montrent que dans
la première moitié des années 70 la baisse de
natalité s'est accentuée dans toutes les régions du monde
en développement, sauf l'Afrique méridionale et orientale qui
restent les régions ou la natalité est la plus forte du monde. Ce
tableau permet de conclure que bien que la pointe de la dynamique de
la natalité de toutes les régions d'Asie, d'Afrique et
d'Amérique latine soit passée, de toute évidence, son
niveau reste encore très élevé : il est en moyenne
plus du double du taux général de natalité dans les pays
économiquement développés.
Par conséquent, la discorde datant des
années 50 dans la dynamique des taux de mortalité et de
natalité qui a entraîné l'intensification
démographique se maintient et continuera vraisemblablement de se
manifester dans les prochaines décennies.
L'accroissement rapide de la densité moyenne de
la population dans l'ensemble des régions en développement est
une manifestation territoriale deb l'explosion démographique.
En un quart de siècle, de 1950 à 1975, la
densité de la population a presque doublée dans ces pays passant
de 17 à 31 habitants par km². Au milieu de notre siècle,
plus 60 pour cent de la population des pays en développement habitaient
des régions ou la densité dépassait
considérablement le taux moyen mondial de 29 habitants par km².
La densité des populations en Afrique varie
dans les limites assez larges. Il existe des pays géants fortement
peuplés comme l'Inde avec la densité de la population qui ne le
cède en rien aux pays économiquement développés, ou
1/7 de l'humanité vie sur une superficie représentant 1/12 de la
terre ferme. Il en est d'autre, comme le Zaïre, ou la densité
moyenne est de 2 à 3 personnes par km² ou, le Brésil avec 10
habitants en moyenne par km², soit 16 fois moins que dans l'Inde. En 1977
la densité de la population variait selon les régions du monde en
développement de 2-5 personnes par km² en Afrique centrale à
101 en Asie méridionale.
À partir des années 80, la
densité moyenne des populations dans les pays en développement a
dépassé 40 habitants par km², niveau que les
démographes de l'ONU considèrent comme le seuil de la
haute densité actuelle. Augmentation de la densité sera
particulièrement impressionnante dans certains pays d'Asie ou le taux
élevé d'accroissement naturel de la population se combine
à une déjà forte. On verra s'ajouter annuellement en
moyenne 2-3 habitants par km², ce qui aboutira en 2000 à la
densité colossale, de 120 habitants et plus par km².
Il est extrêmement important de discerner les
différences démographiques non seulement entre les pays en
développement mais à l'intérieur de ces pays. La structure
de l'économie est telle agraire traditionnel et un secteur industriel
urbanisé moderne y coexistent, de même que, par voie de
conséquent, deux régimes de reproduction de la population, le
régime traditionnel et le régime moderne, celui encore en cours
d'instauration. Le premier reste à l'écart du passage
généralisé au régime moderne, le second s'y
incorpore de plus en plus non seulement pour la baisse du taux de
mortalité, mais aussi pour la limitation des naissances. Ce qui fait la
complexité de la situation démo-économique dans les pays
en développement est l'accroissement rapide de la population s'effectue
dans le cadre d'un mode reproduction incapable d'utilise productivement. Cette
situation est lourde de crises de structure grave.
La spécialité de la situation
démographique dans les pays d'Asie, d'Afrique et Amérique latine
que nous venons de décrire témoigne que la reproduction de la
population, étant un processus bio social, est déterminée
par le caractère et le niveau de développement des forces
productrices et des rapports de production. Exerçant une certaines
actions par lui-même sur l'état de l économie, le facteur
démographique subit une influence déterminante des conditions
socio-économiques. Ces principes méthodologie extrêmement
important de la théorie marxiste-léniniste de la population
relatif au rôle déterminant deb la production sociale doit
être une fois de plus vigoureusement souligné avant de passer
à l'analyse de l'impact des mutations démographiques sur la
situation alimentaire des pays en développement.
Tableau 3.1.3 : Balance
des céréales de l'Afrique subsaharienne en millions de tonnes en
1981, 1990 et en 2008
|
Année agricole
|
|
1981
|
1990
|
2008
|
Production
|
247
|
251
|
271
|
Consommation
|
313
|
463
|
532.1
|
Importation
|
85
|
103.2
|
147.05
|
Exportation
|
19
|
28
|
47
|
Solde de la balance
|
-66
|
-83
|
-101
|
3.2 Action du facteur
démographique sur l'accroissement de la demande de produits
alimentaires.
La bombe démographique des pays africains évoque
la forte croissance de la population à des rythmes
incontrôlés du fait des taux élevés de
fécondité. Cette explosion démographique ne passe pas
inaperçue dans le problème du développement du continent
comme le remarque B.URLANISH « Le taux élevé de
fécondité de nombreux pays est un obstacle sérieux
à leur développement économique. Dans certains pays le
rythme de croissance retarde même sur le rythme d'accroissement de la
population. Leur économie évoque une voiture embourbée,
les roues tournent mais la voiture fait du surplace et même parfois
marche arrière11(*) ».
L'antagonisme percutant qui existe entre le rythme de
production et celui de la reproduction crée des disfonctionnements du
développement des pays africains, surtout en Afrique noire. Les rythmes
de croissance démographiques sont de loin plus élevés que
ceux de la croissance économique, mettant aussi en péril le
développement.
Le rythme de croissance démographique qui se fait sans
répit pèse drastiquement aussi bien sur la demande d'aliments que
sur la production des denrées alimentaires. L'offre devient
inférieure à la demande se traduisant par l'aggravation des
problèmes écologiques, qui ont une incidence négative sur
la productivité de l'agriculture traditionnelle. La population est un
facteur déterminant l'augmentation de la demande en denrées
alimentaires. Les taux de croissance de la production doivent être
maintenus à condition qu'il le soit à 2.6%, sinon le nombre
d'affamés et des sous alimentés vont doubler dans moins de 25
ans ; or ce qui est loin de la réalité.
Pour améliorer le niveau des rations alimentaires, elle
nécessite une primauté considérable des rythmes
d'augmentation alimentaire sur les taux d'accroissement naturel de la
production des aliments dans les populations africaines s'est accrue et ait
exercé une action bénéfique sur les problèmes
alimentaires, ces pays sont retombés dans la crise alimentaire au
début des années 1980. Cela montre que la production agricole
n'est pas fondée sur une base solide de production moderne.
En évaluant la situation alimentaire dans les pays
africains avec un niveau départ de la production agricole et surtout
vivrière des états africains lorsqu'ils ont acquis leur
indépendance, il ressort que la base initiale de production agricole
héritée du colonialisme était très faible et le
niveau de consommation des masses populaire extrêmement bas, exposait
les populations à la famine. C'est pour quoi, les taux de croissance
agricole surtout vivrier doivent être plus élevés afin de
redresser une situation alimentaire grave.
L'explosion démographique a creusé
l'écart entre les besoins alimentaires et leur production.
L'écart entre l'accroissement de la production et de la population s'est
accentué depuis les années 70 et continue de se creuser
d'année en année.
Il est nécessaire de relever un autre
élément de l'état actuel du problème
« population-alimentation ». Pour assurer un accroissement
continu et régulier de la production alimentaire par habitant , le
taux d'accroissement de la production agricole doit être non seulement
suffisamment élevé, mais doit être suffisamment stable.
Mais ces conditions ne sont pas encore réunies dans les pays d'Afrique
subsaharienne. L'instabilité de la production alimentaire et de
l'approvisionnement que l'on observe d'année en année sur un
fond d'accroissement continu et considérable de la population est
particulièrement sensible pour les pays généralement
dépourvus de stock nationaux de cereales. Les -à- coups brutaux
dans l'approvisionnement et les fortes variations des prix compliquent
sérieusement le problème de la faim et de la sous alimentation.
Les causes d'instabilité sont généralement des conditions
climatiques défavorables, comme les ecarts considérables par
rapport aux normes, les parasites et les maladies des cultures et des animaux
domestiques.
Quand on analyse le niveau de production alimentaire de ces
pays aux indépendances n'est guère reluisant. La base initiale
agricole héritée de la colonisation était
entièrement faible et aussi le niveau de consommation des masses
populaires bas, à la limite de la faim, n'ont permis le
développement de la production alimentaire.
Tableau 3.2.1: Dynamique de
la croissance de la population et de la production alimentaire de 1934 en
2008
Régions
|
1934-1938
|
1948-1952
|
1957-1959
|
1963-1965
|
1969-1971
|
1989-1991
|
2006-2008
|
Pays en développement
|
|
|
|
|
|
|
|
Population
|
100
|
123
|
146
|
169
|
197
|
|
|
Production globale d'aliments
|
100
|
114
|
150
|
178
|
212
|
234
|
276
|
Productions d'aliments par tête d'habitant
|
100
|
93
|
103
|
105
|
108
|
111
|
126
|
Pays développés
|
|
|
|
|
|
|
|
Population
|
100
|
106
|
118
|
127
|
135
|
|
|
Production globale d'aliments
|
100
|
117
|
153
|
176
|
207
|
246
|
286
|
Productions d'aliments par tête d'habitant
|
100
|
111
|
130
|
138
|
153
|
164
|
186
|
Monde **
|
|
|
|
|
|
|
|
Population
|
100
|
116
|
134
|
152
|
171
|
|
|
Production globale d'aliments
|
100
|
116
|
152
|
177
|
208
|
239
|
294
|
Productions d'aliments par tête d'habitant
|
100
|
100
|
112
|
117
|
122
|
128
|
141
|
Calculé d'après UN: the determinants and
consequences of population trends New York, 1973....2008 Vol. 1 P 403.
Avant et au début le faible rythme de croissance de la
population se sont vus accroître vertigineusement quelques années
après jusqu'à maintenant à tel point que le fossé
s'agrandit à des rythmes effrénés entre les deux
phénomènes. L'évolution actuelle des rythmes de croissance
de la population doit être suivie d'un rythme de croissance alimentaire
élevé afin de contrecarrer l'action négative de la
croissance de la population. Pour des pays qui ne disposent pas de stock de
céréales ni d'agriculture moderne subissent fortement les forces
antagonistes de croissance de la population d'autant plus que
l'instabilité de la production alimentaire de l'approvisionnement sont
continues. Les causes d'instabilité très présentes dans
l'environnement des pays sont généralement les conditions
climatiques défavorables (sécheresse, inondation, variation
climatiques, maladies, criquets, feu de brousse etc.). Les problèmes
d'approvisionnement lies à l'importation, l'augmentation des prix
accroissent la probabilité pour que la masse populaire pauvre souffre de
sous alimentation et de malnutrition.
Quel est l'accroissement de la population agricole qui est
nécessaire aux pays en développement pour les rapprocher de
l'autosuffisance alimentaire en maintenant les effectifs actuels de leur
population ?
Tableau 3.2.2 :
Taux annuels d'accroissement de la population et de la production alimentaire
(%) entre 1962-1972 et 1997-2008
Régions
|
1962-1972
|
1997-2008
|
Population
|
Production alimentaire
|
Population
|
Production alimentaire
|
Brute
|
Par habitant
|
Brute
|
Par habitant
|
Pays en développement
|
2,5
|
2,7
|
0,2
|
2,4
|
2,8
|
0,21
|
Afrique subsaharienne
|
2,7
|
2,5
|
0,2
|
2,5
|
2,4
|
0,15
|
Pays développés
|
1,0
|
2,4
|
1,4
|
0,2
|
2,6
|
1,7
|
Monde
|
2,0
|
2,7
|
0,8
|
1,2
|
2,8
|
1,0
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : FAO, UN document E/CONF, 65/3, traités
à partit des données de 1962, 1972, 1997 et 2008
Les besoins en denrées alimentaires et en production
peuvent être exprimés par les indicateurs de besoins en
céréales et en production céréalières.
Selon les experts de la FAO et de l'OMS ont établie
que les normes extrêmement basses de consommation sont de
230kg/an/personne. Il ressort que dans les pays en voie de
développement un habitant consomme 200kg par an contre 700 kg dans les
pays développés. Pour satisfaire les besoins alimentaires dans
les pays il faudrait multiplier la production alimentaire annuelle par plus de
4, or ce qui est pratiquement utopique vue les le faible niveau des
capacités de production.
La relation population et consommation alimentaire est
déterminée par la demande potentielle, puisque F. Engels affirme
que « Les limites de productions (d'aliments) sont
déterminées par le nombre des bourses capables d'acheter et de
payer et non par le nombre de ventres affamés ». La demande
réelle de produits alimentaires dépend de l'effectif de la
population et de son niveau de vie.
Tableau 3.2.3 : Besoins en
céréales des pays en développement et le degré de
satisfaction de ces besoins en fonction des différents niveaux de
consommation de l'Afrique
|
Consommation par habitant, en kg
|
230 kg selon le niveau atteint par les pays d'Afrique
subsaharienne
|
360 kg selon le niveau mondial
|
700 kg selon le niveau des pays en développés
|
Population
|
|
|
|
Besoins
|
1105
|
1394
|
2686
|
Production
|
969
|
969
|
969
|
Déficit
|
94
|
397
|
1234
|
Rapport entre production et besoin, en %
|
88
|
69
|
36
|
Source: Calculé à partir des données de la
FAO, production year book, 2008 vol.33
Ces statistiques montrent que le nombre de personnes qui
souffrent de malnutrition et de sous alimentation sont non seulement nombreux
mais continuent de s'accroître vertigineusement surtout en Afrique
noire.
Tableau 3.2.4 :
Personnes sous alimentées, disponibilité alimentaire et la
croissance alimentaire
Régions
|
Nombre de personnes sous alimentes (million)
|
Part de personnes sous alimentés de la population
|
Disponibilité énergétique alimentaire
|
Croissance annuelle moyenne
|
1990-1997
|
2000-2007
|
1990-1997
|
2000-2007
|
1990-1997
|
2000-2007
|
2000-2007
|
Monde
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2708
|
2803
|
0.28
|
Pays Développés
|
-
|
-
|
-
|
-
|
3273
|
3314
|
0.01
|
Pays en voie de développement
|
823.8
|
814.6
|
20
|
17
|
2537
|
2667
|
0.47
|
Asie et pacifique
|
569.2
|
519
|
20
|
16
|
2521
|
2674
|
0.53
|
Amérique latine et caraïbes
|
59.5
|
52.9
|
13
|
10
|
2705
|
2848
|
0.49
|
Tableau 3.2.5 : Malnutrition chronique
en Afrique subsaharienne et dans les pays en développement, tous
âges confondus (FAO, 2007)
Régions
|
Pourcentage de personne touchées
|
Nombre (millions)
|
1969-1971
|
2003-2007
|
1969-1971
|
2003-2007
|
Total, pays en développement
|
35
|
21
|
917
|
839
|
Afrique subsaharienne
|
38
|
43
|
103
|
215
|
Effectivement, l'accroissement de la population crée
des besoins alimentaires supplémentaires, ce qui accroît la
demande effective d'aliments. Également la l'élévation des
revenus par habitant augmente les dépenses par habitant augmente les
dépenses pour l'alimentation. Le niveau de revenu influence
significativement la demande de produits alimentaires. Quand le revenu est bas,
sa majeure partie est dépensée pour la nourriture et d'autant
plus que les sommes d'argent engagées sont faibles, la qualité et
la quantité sont insuffisantes. Mais a mesure que le revenu augmente, la
part consacrée à la consommation alimentaire s'abaisse, tandis
que la quantité et la qualité deviennent suffisantes. Plus une
famille est pauvre plus la part de ses revenus quelles consacre à la
nourriture est grande et réciproquement.
L'élasticité de la demande d'aliments selon le
revenu c'est-à-dire les variations de consommation alimentaire selon le
revenu est la mesure de l'augmentation proportionnelle de cette demande par
pourcentage d'accroissement des revenus ; elle est
généralement élevé dans les pays où les
revenus par habitant sont bas et faibles quand ils sont élevés.
Dans la plupart des pays en voie de développement,
l'élasticité de la demande selon le revenu est telle que pour une
augmentation selon le revenu de 1%, de 0.6 a 0.8% sont dépensés
pour l'alimentation (contre 0.1% a 0.2% seulement dans les pays
développés). En conséquence, dans les pays en voie de
développement, les revenus maintiennent les populations dans les
situations alimentaires précaires.
Par conséquent, la dynamique de la demande solvable
courante en aliments des pays en développement est directement
proportionnelle au taux d'accroissement naturel de la population, mais n'est
pas tributaire de ce seul facteur. L'augmentation de la demande est
influencée par une certaine élévation du niveau de vie et
l'augmentation des revenus dus de la population due à l'accroissement du
produit intérieur brut que l'on observe depuis
l'indépendance12(*).
Le mécanisme d'augmentation de la demande courante de
produits alimentaires (D) peut être exprimé par la
formule :
D= P'+y'a',
Où P' est le taux d'accroissement naturel de la
population ;
y' - le taux de croissance du revenu par habitant ;
a'- le coefficient d'élasticité de la demande
de produits alimentaires en fonction du revenu.
L'action combinée du taux d'accroissement de la
population et du taux de croissance du revenu réel par habitant, compte
tenu du coefficient d'élasticité en fonction du revenu,
entraîne une augmentation de la demande courante de produits alimentaires
de la les pays en voie de développement de 3.5 à 4%. Au
brésil, par exemple, le taux de croissance de la demande d'aliment est
de 4.6%. Cela considérable si l'on tient compte de ce que de rares pays
seulement dans le monde sont capables de maintenir une croissance de la
production alimentaire de plus de 3% par an. En l'absence de ressources
alimentaires nécessaires la demande accrue entraîne, en
économie de marché, une hausse des prix des produits
alimentaires.
Tableau 3.2.6 : Dynamique de la
population, de la production alimentaire et la ration journalière
moyenne des pays en développement
|
Taux annuel moyen de croissance en 2007
|
Ration journalière
|
|
Population
|
Production alimentaire (sans poisson)
|
Demande solvable d'aliments
|
Kcal
|
% des besoins
|
Grammes de protéines
|
Algérie
|
2,4
|
0,8
|
3,4
|
1730
|
72
|
46
|
Egypte
|
2,6
|
3,4
|
3,8
|
2400
|
100
|
69
|
Nigeria
|
2,4
|
2,0
|
3,1
|
2270
|
96
|
63
|
Mali
|
2,1
|
1,6
|
4,3
|
2060
|
88
|
64
|
Somalie
|
2,2
|
1,1
|
1,5
|
1830
|
79
|
56
|
Ethiopie
|
1,8
|
2,3
|
3,0
|
2160
|
93
|
72
|
Côte d'Ivoire
|
2,9
|
2,0
|
3,5
|
2280
|
65
|
67
|
Un écart aussi durable et marqué entre la
production alimentaire et la demande réelle fait ressortir la
gravité de la situation dans les pays en développement, surtout
si l'on tient compte de ce que la demande solvable de la population de la
plupart de ces ays ne suffit pas à couvrir les besoins
énergétiques (calorifiques). Cependant, par suite du bas niveau
de la production alimentaire locale, d'une part, et des rythmes prioritaires de
croissance des revenus moyens par habitant, d'autre part, même cette
demande solvable restreinte dépasse l'offre. Cela entraîne une
hausse des prix et, comme conséquence inévitable, une baisse du
pouvoir d'achat des couches les plus pauvres de la population.
Comme on observe une accentuation de l'écart entre le
taux d'accroissement des revenus des couches les plus aisées et les plus
déshéritées, il se produit une concentration plus forte
encore de la masse des moyens d'achat entre les mains du premier groupe, ce qui
entraîne une redistribution à son avantage de maigre
ressources alimentaires du marchés au détriment du
deuxième groupe, c'est-à-dire une augmentation du nombre des sous
alimentés.
Action des facteurs d'accroissement de la population et du
revenu par habitant sur l'accroissement de la demande d'aliments dans le pays
en voie de développement
Selon des calculs d'experts de la FAO effectués
à la fin des années 60, plus de 60% de l'augmentation de la
demande de produits alimentaires dans les pays africains de 1962 à 1985
seront dus à un accroissement de la population de la population et 36%
seulement à l'augmentation des revenus par habitant dont le taux de
croissance reste bas dans la plupart de ces pays (voir tableau 3.2.7).
Il faut s'attendre à ce que dans les prochaines
l'augmentation de la demande d'aliments porte principalement sur les
céréales (riz, blé). L'expérience de nombreux pays
tels que le Japon, la France, les USA, les pays développés montre
toutefois que , que lorsque les revenus atteignent un certain niveau la
consommation de produits d'origine animale commence à croitre
rapidement. cela entrainera une énorme pression sur les capacités
productives des terres si, dans la deuxième moitié du
siècle prochain , ,les 11 à 12 milliards d'habitants que
comptera le monde la même proportion de nourriture animale que la
population des pays développés.
La croissance de la demande réelle d'aliments dans les
pays en voie de développement en général et des pays
africains en particulier est lié pour la plupart du temps aux mutations
qualitatives qui se produisent dans la composition de la de la population de
ces pays sous l'impact de la restauration de leur économie :
urbanisation industrialisation, infrastructures, extension des sphères
de l'échange et des services, etc. Ces mutations sont exprimées
dans le tableau 3.2.8 qui montre l'accroissement absolu des effectifs qui ne
sont pas liés à l'agriculture et la croissance rapide de leur
proportion dans l'ensemble dans l'ensemble de la population dans les pays
africains.
Tableau 3.2.7 : Accroissement global de
la demande et l'augmentation due à l'accroissement
Régions
|
Accroissement global de la demande
|
Augmentation due à l'accroissement
|
De la population
|
Du revenu par habitant
|
De la population
|
Du revenu par habitant
|
Afrique du nord
|
143
|
87
|
30
|
74
|
26
|
Afrique subsaharienne
|
122
|
80
|
24
|
77
|
23
|
Pays en voie de développement
|
142
|
82
|
33
|
71
|
29
|
Source: FAO, provisional indicative world plan for
agricultural
Il est à remarquer que les citadins ne sont les seuls
à soutenir la demande de grain de marchand. Dans le cours de
l'approfondissement de la division du travail la demande de
céréales augmente aussi de la part des exploitations agricoles
produisant des cultures industrielles destinées à l'exportation
et à l'industrie nationale. La stratification sociale dans les campagnes
détruit l'économie naturelle, augmente le nombre d'ouvriers
agricoles et de paysans possédant peu de terre qui eux aussi
présentent une demande croissante peu de terre qui eux aussi
présentent une demande croissante de produits alimentaires marchands.
Pour satisfaire la demande toujours plus élevée d'aliments de
cette partie de la population écartée de l'économie
naturelle par le cours de développement économique, le secteur
agro alimentaire des pays africains en voie de développement doit non
seulement accroitre le volume de la production alimentaire mais augmenter la
qualité des produits marchands. Selon l'estimation de V. Rastianinikov,
le niveau de production du grain marchand n'était au début des
années 70 que le que de la production agricole brute des pays d'Asie
méridionale. Rappelons que l'augmentation de l'importation de grain est
très défavorable au développement de l'économie des
Etats africains.
Un taux élevé stable de croissance
démographique est un facteur durable qui réduit l'effet d'un
accroissement global de la production alimentaire par habitant. C'est
précisément le développement plus lent que l'accroissement
de la population de l'agriculture en général et du secteur agro
alimentaire en particulier qui a été dans tous les pays en
développement la cause dominante de la tendance qui se manifeste
constamment ces 30 à 40 dernières années à
l'accentuation de l'écart du PIB par habitant entre les pays en
développement et les pays développés.
Pour atteindre un rapport optimal entre le taux
d'accroissement de la population et la production alimentaire, il est
nécessaire de combler le retard extrême de l'agriculture qui est
encore dans un état de dépression profonde et chronique. Il est
certain que le progrès de l'agriculture est une des taches urgentes,
vitales pour le développement socio économique des pays
colonisés. Une politique démographique orientée vers un
taux optimal d'accroissement de la population est une mesure d'appoint pour
atteindre un équilibre nécessaire entre les besoins alimentaires
et la possibilité de les satisfaire.
Tableau 3.2.8 :
Effectif de population agricole et non agricole et proportion de la population
non agricole dans l'ensemble de la population
Régions
|
Population en millions
|
Proportion de la population non agricole dans la population en %
|
Agricole
|
Non agricole
|
Période
|
1975
|
2008
|
1975
|
2008
|
1975
|
2008
|
Pays en développement
|
1218
|
2376
|
800
|
1750
|
39,6
|
42,4
|
Afrique
|
263
|
498
|
132
|
287
|
33,4
|
36,6
|
Pays développés
|
181
|
193
|
967
|
1257
|
84,3
|
86,7
|
Monde
|
1943
|
2880
|
2079
|
3081
|
51,7
|
53
|
Source: calculé d'après UN concise report on the
world population situation in 1970- 1975 and its long - range Implication, New
York, 1974, FAO 2008
Effectif de la population urbaine et rurale et proportion de la
population urbaine dans l'ensemble de la population.
Le taux annuel de croissance de la population occupée
par les branches non agricoles devance considérablement le taux de
d'accroissement de l'ensemble de la population qui est de 4.5% dans les pays
d'Afrique subsaharienne. ....
3.3 L'accentuation du
surpeuplement agraire.
Les distorsions qui existent entre la demande et l'offre de
produits alimentaires provoquent de graves disfonctionnements des
économies. Les ressources humaines sont une composante essentielle du
développement et influencent la production des denrées
alimentaires. Le niveau de l'emploi et de la productivité fonctionnent
proportionnellement et disproportionnellement détermine les
problèmes alimentaires en Afrique. Les ressources humaines
représentent « la force productive de la
société d'autant plus que les capacités productives ne
sont pas mises en valeur 13(*) » cité par L. Kniajinskaïa.
Karl Marx remarquait que « .... Les forces
productives sont le résultat de l'énergie pratique des hommes
mais cette énergie elle même est circonscrite par les conditions
dans lesquelles les hommes sont places.... »14(*). Lorsque les hommes vivent
dans des conditions socioéconomiques favorables, ils sont beaucoup plus
productifs. Pour que les ressources humaines constituent des ressources des
forces productives, elles doivent être instruites, formées et
doivent être capables de s'adapter à l'évolution
contemporaine. Ainsi une force productive produit différemment dans un
pays en développement que dans un pays développé. En
conséquence, la production alimentaire dépend de la
qualité et de la quantité des ressources humaines. Cependant,
en Afrique les ressources humaines évoluent dans des conditions souvent
difficiles et défavorables. Le nombre de chômeurs complets ou
partiels atteints les 300 millions. Les millions de nouveaux demandeurs restant
sans emploi provoquent un problème démographique
économique extrêmement aigu. Cette main d'oeuvre non
employée, non seulement n'est pas utilisée à sa juste
valeur mais devient une charge pour l'Etat qui doit la nourrir. Elle
dévore les maigres ressources alimentaires du pays ; c'est dans ce
sens que S. Tioulpanov remarquait « Chaque génération
ne peut se justifier économiquement que si elle la valeur nouvelle
qu'elle produit dépasse le cout des biens et services qu'elle consomme.
En présence du sous emploi qui se maintient, le risque est que des
millions d'hommes consommeront au cours de leur vie plus de produit qu'ils ne
peuvent créer.15(*)»
Le sous-emploi empêche les ressources d'être
productive. Elle est provoquée par trois facteurs en Afrique.
C'est premièrement l'accroissement rapide de la
population active due au taux de fécondité élevé,
deuxièmement la faible croissance de l'économie incapable
d'absorber l'accroissement naturelle de la main d'oeuvre, troisièmement,
la réduction relative de la proportion du travail vivant par suite du
progrès technique qui se fait peu à peu un chemin dans les pays
en développement. Cependant l'interconnexion entre ces facteurs
dépend des conditions socioéconomiques.
Le chômage et le sous emploi chronique dans les pays en
voie de développement sont sous-tendus par une déformation
profonde de la reproduction sociale, ce qui fait dire à Karl Marx et F.
Engels « Une partie de ressources de travail s'avère
constamment excédentaire en cours de reproduction par rapport aux moyens
de travail disponibles non pas parce qu'elle s'est accrue trop vite, mais
plutôt le niveau de développement de l'économie, des
structures sociales de reproduction et de production.
La relation entre le surpeuplement agraire et la mise en
exploitation des terres incultes aggrave les problèmes alimentaires.
L'une des relations directes est l'épuisement, l'appauvrissement des
terres qui deviennent improductives. Entre temps met en péril la survie
de la masse paysanne. Le surpeuplement agraire fait baisser la
productivité alimentaire, pendant ce temps, accroît le
chômage, la sous-alimentation et la malnutrition. Donc, le surpeuplement
agraire devient chroniquement improductif. L'agriculture n'est plus en
état de nourrir la population qu'elle emploi. Cette masse populaire
excédentaire se déverse sur la marche de travail dans les villes.
Cet excédent des populations rurales va grossir les rangs des
chômeurs. Le surpeuplement urbain est un prolongement du surpeuplement
agraire qui veut chercher de meilleures conditions de vie. Tout en venant
aggraver les problèmes alimentaires urbains, d'autant plus que la
croissance démographique urbaine est plus rapide que la croissance de la
production alimentaire marchande. Ce surplus en ville entraîne une
dépréciation de la main d'oeuvre car la demande de l'emploi est
extrêmement plus élevée que l'offre d'emploi. Alors, se
développe en milieu urbain une instabilité d'emploi, une
irrégularité, la stagnation et aussi une réduction du
volume absolu de production par travailleur, c'est alors le
déclenchement d'un cercle vicieux infernal.
Le nombre d'exploitations agricoles augmente alors que les
surfaces foncières ne s'accroissent pas favorisant la
parcellisation.
Par ailleurs, les masses considérables de population
sont refoulées des sphères traditionnelles d'emploi,
principalement du secteur agraire, tant par suite du maintien des
méthodes d'exploitation précapitaliste que du fait d'une
élévation de la structure organique du capital. D'autre part, les
nouvelles vagues de population active ne trouvent pas d'emploi et vont grossir
les rangs des chômeurs. La sphère d'utilisation de ces ressources
de travail supplémentaire est fort limitée. Cela entraîne
une dépréciation de la main d'oeuvre, une plus forte
irrégularité de l'emploi, la stagnation, et souvent, aussi une
réduction du volume absolu de production par travailleur, ce qu est une
des principales causes du maintien des moyens de production traditionnels, de
l'autoreproduction des techniques et des technologies traditionnelles dans les
formations inférieures de l'agriculture.
Dans une agriculture dominée par les facteurs naturels
et le travail manuel un des principaux indices économiques est la
superficie des terres exploitées. La tendance au morcellement des
terres, à l'augmentation du nombre de petits et très petits
exploitants se manifeste nettement dans les campagnes des pays africains. Comme
l'accroissement rapide du nombre des membres de la famille paysanne dans le
contexte de la poussée démographique se produit
généralement sans augmentation de la parcelle familiale et en
conservant les méthodes traditionnelles arriérées
d'exploitation, la production par tête baisse aussi, les périodes
d'inaction forcée s'allonge et l'alimentation empire. Les partages des
terres entre un nombre croissant d'héritiers favorisent la
parcellisation.
Ainsi, dans le contexte de l'explosion démographique le
surpeuplement agraire qui accroît rapidement aggrave la situation
alimentaire sur deux plans : entièrement, en favorisant le maintien
des formes traditionnelles primitives d'exploitations avec des techniques
élémentaires qui rendent impossibles tout accroissement sensible
de la production par unité de surface, en d'autres termes en
renforçant les facteurs extensifs dans le domaine agraire ;
deuxièmement, en aggravant la paupérisation de la population
urbaine et rurale, c'est-à-dire en augmentant le nombre de consommateurs
démunis . L'accroissement constant de la population rurale renforce
fatalement la pression sur la terre. Cette surcharge croissante devient encore
plus sensible quand il est de plu en lus difficile d'augmenter la
productivité de la terre.
La poussée démographique qui réduit le
volume des stocks disponibles et annuellement renouvelables de produits
alimentaires par habitant, accentue la dépendance des pays africains
pare rapport à l'importation des vivres. La situation exige des mesures
urgentes pour diminuer cette dépendance.
3.4 La rupture de
l'équilibre écologique
Les conditions de la situation alimentaire en Afrique ne
peuvent se dérouler sans dégrader l'équilibre
écologique. En effet, la production agricole domine par le
système traditionnel entraîne la dégradation de
l'environnement. L'une des causes principales de la rupture de
l'équilibre économique est la poussée
démographique. Le problème alimentaire en Afrique se
dégrade à cause de cette rupture. Ce problème s'inscrit
dans le problème général de l'utilisation ressources ne
peut être déterminé hors de l'interaction entre le milieu
naturel et la société.
Ce processus de dégradation de l'environnement a
débuté depuis l'âge de la pierre taillée, il y a de
cela 5 à 6 mille ans, lorsque l'homme a commencé à
planter des plantes pour assurer sa substance. Le problème de la
dégradation de l'écologie a pris de l'ampleur au stade de
développement de la civilisation. L'action de l'homme sur
l'environnement est l'un des processus les plus visibles et les plus
dégradants. La dégradation des forêts, des savanes,
l'avance du désert sont des manifestations palpables de la
dégradation de l'environnement. Les manifestations de la
dégradation effrénée de l'environnement sont
l'épuisement de la fertilité des sols, et la salinisation des
terres irriguées, l'érosion éolienne des terres
intensément exploitées. Les sécheresses deviennent
récurrentes par la perturbation constante de l'équilibre
écologique global provoquant les variations climatiques et
météorologiques. La dégradation des sols a un impact sur
la production agricole. Dans les conditions traditionnelles, il va de soi que
les productions alimentaires soient faibles et incapable d'atteindre les
résultats qu'on attend d'elle. Karl Marx ne disait-il pas que
« La culture si elle progresse d'elle même sans être
consciemment orientée....... laisse derrière elle des
desserts.16(*) »
Le développement sauvage de la production et de la société
dans son ensemble aggrave les problèmes écologiques et
gère leur solution. Les problèmes sociologiques ne sont pas le
fait du hasard. Ils entretiennent à la fois la pauvreté et les
problèmes alimentaires qui à leur tour influence également
l'équilibre écologique. La structure de l'économie,
l'arriération culturelle, la persistance et la dominance des techniques
agro techniques aggravent les problèmes écologiques. C'est ce qui
fait dire à Indira Gandhi, Premier ministre de l'inde à la
conférence sur l'environnement en juin 1972 « Nous ne
souhaitons pas continuer d'appauvrir l'environnement et pourtant nous ne
pouvons pas oublier un instant l'horrible misère d'une énorme
quantité de gens. La misère et le besoin ne sont ils pas le pire
des pollutions ? Le problème de l'environnement dans les pays en
développement n'est pas un effet secondaire d'une industrialisation
excessive mais reflète l'insuffisance du développement.17(*) »
Comme évoqué par Indira Gandhi, la
différence de gestion de l'écologie entre pays
développé et pays en développement se détermine par
les écarts de développement notable. Les premiers ne sont pas
confrontés à des problèmes écologiques liés
à la pollution industrielle, cause de certaines maladies, mais chez les
seconds le problème de dégradation de l'environnement ne provient
de l'intensité du développement industriel, mais plutôt de
l'absence de développement industriel et de la pauvreté. Cela est
encore plus grave, d'autant plus que n'étant pas industrialisé,
ces pays dégradent l'environnement qui constitue la source
nourricière de la base de leur développement. Le problème
écologique maintient les pays dans un cercle vicieux infernal dans
lequel il est difficile de sortir si des mesures de révolution drastique
ne sont pas prises.
Partant les problèmes alimentaires non seulement se
maintiennent mais s'amplifient encore plus avec la pression croissante de la
population qui fait augmenter la demande alimentaire face à une offre de
plus en plus insuffisante. La densité de la population entraîne
une surcharge de la nature et un épuisement des ressources biologiques.
Des millions d'hectares de terre extrêmement fertiles échappent
chaque année à l'exploitation, ce qui freine sérieusement
le problème alimentaire. Les feux de brousse détruisent chaque
année 30% des terres et aussi des millions d'hectare subissent
l'érosion.
En Afrique, la vie des hommes dépend plus de
l'environnement naturel. C'est dans le milieu naturel que les hommes tirent
l'essentiel de leur ressource que ce soit au niveau individuel ou de
l'état. En Cote d'Ivoire l'agriculture représente plus de 40% du
PIB.
A cet effet, les conditions de production agricole sont donc
bien plus tributaires des conditions climatiques et naturelles que des efforts
des hommes.
Le degré de contrôle par l'homme du milieu
naturel est déterminé par le niveau de développement des
forces productives et le caractère des rapports de production. Plus le
contrôle de l'homme sur la nature est efficace et meilleur est
l'équilibre démographique et la nature peut assurer à un
plus grand nombre des conditions et des moyens de subsistance. En Afrique, le
contrôle de l'homme sur la nature est très faible compte tenu du
degré culturel et des forces de production traditionnelle et
archaïque. C'est pace que la dépendance de l'homme sur la nature
est forte que la nature influence les conditions de vie de la population qui
reste désarmée et dans l'incapacité de se soustraire de
cette domination. Cette liaison est médiatisée par l'agriculture
avec les méthodes d'exploitation conservatrices qui lui sont propres.
Acculés par une demande croissante alimentaire, les
africains sont contraints d'employer les méthodes qui leur sont sous la
main. Avec les méthodes culturales archaïques, c'est seulement
l'agriculture extensive qui est pratiquée partout pourtant les
méthodes ne répondent plus aux besoins de la population
Avec la base d'une production rustique l'augmentation de la
production agricole est principalement assurée non pas par
l'exploitation des nouvelles terres, ce qui réduit et appauvrit les
terres. Le résultat est que les terres se dégradent et les
déserts s'installent, la pauvreté s'accroît, la famine
s'impose.
Tableau 3.4.1 :
Régions
|
Territoire global
|
Terres cultivées jachères comprises
|
Pâturage
|
Forêts et broussailles
|
|
1977
|
2007
|
1977
|
2007
|
1977
|
2007
|
1977
|
2007
|
Proche orient
|
0.77
|
0.43
|
0.23
|
0.11
|
0.03
|
0.02
|
0.2
|
0.1
|
Afrique
|
6.89
|
4.4
|
0.54
|
0.32
|
2.03
|
1.21
|
1.60
|
1.1
|
Amérique latine
|
5.98
|
3.8
|
0.42
|
0.27
|
1.58
|
1.07
|
1.58
|
1.2
|
Europe occidentale
|
1.02
|
0.7
|
0.26
|
0.16
|
0.20
|
0.13
|
0.34
|
0.2
|
Amérique du Nord
|
9.16
|
6.34
|
1.05
|
0.74
|
1.32
|
1.19
|
2.61
|
1.04
|
Tableau 3.4.2 :
Disponibilité des terres cultivées, de pâturage et de
forêt (ha par habitant) selon les régions entre 1977 et 2007
Groupes de pays
|
Taux de mortalité infantile (sur 1000 enfants de
0 à 1 an)
|
Natalité pour 1000 habitants
|
Pays économiquement développés
|
15
|
16
|
Pays en développement à revenu par tête
d'habitant supérieur à 200 dollars
|
25
|
31
|
Pays en développement à revenu par tête
d'habitant inférieur à 200 dollars
|
129
|
41
|
Le taux de post-néomortalité est inversement
proportionnel à la natalité. Les pays développés
qui ont une natalité basse ont un taux de mortalité infantile
faible que les pays en développement à revenu par tête
d'habitant inférieur et supérieur à 200 dollars. En
Afrique, en 2008, le taux de mortalité moyen est le plus
élevé du monde avec un taux de 82 pour 1000.
Tableau 3.4.3: Indicateurs
nutritionnels pour les enfants dans quelques pays africains
Pays (années)
|
Première Année
|
Seconde Année
|
Changement
|
|
Amin-
cissement
|
Retard de crois-sance
|
Amincisse-ment
|
Retard de crois-sance
|
Amin-cissement
|
Retard de crois-sance
|
Zone Urbaine:
|
|
|
|
|
|
|
Ghana (1999, 2007)
|
7,3
|
24,6
|
9,1
|
17
|
1,8
|
-7,6
|
Madagascar (1997,2006)
|
3,8
|
40,5
|
5,3
|
44,8
|
1,5
|
4,3
|
Mali (1997, 2005)
|
9,9
|
19,6
|
24,9
|
23,9
|
15
|
4,3
|
Sénégal (1996, 2008)
|
3,5
|
17,5
|
8,8
|
15,2
|
5,3
|
-2,3
|
Tanzanie (2001, 2008)
|
5,1
|
38
|
8,1
|
32,6
|
3
|
-5,5
|
Ouganda (1998, 2005)
|
0,6
|
24,8
|
1,4
|
22,7
|
0,7
|
-2,1
|
Zambie (2002, 2006)
|
5,4
|
32,8
|
3,3
|
32,9
|
-2,1
|
0,1
|
Zimbabwe (1998, 2004)
|
1,4
|
16
|
6,5
|
19
|
5
|
3
|
Zone Rurale:
|
|
|
|
|
|
|
Ghana (1999, 2007)
|
8,5
|
31,4
|
13,1
|
32,3
|
4,6
|
0,9
|
Madagascar (1997,2006)
|
6
|
50,6
|
8,3
|
49,5
|
2,3
|
-1,1
|
Mali (1997, 2005)
|
12,3
|
26,2
|
24,4
|
36,2
|
12,2
|
10
|
Sénégal (1996, 2008)
|
7,1
|
26,5
|
13,4
|
32,7
|
6,3
|
6,3
|
Tanzanie (2001, 2008)
|
6,4
|
45
|
7,3
|
46,1
|
0,9
|
1.2
|
Ouganda (1998, 2005)
|
2
|
45,2
|
3,2
|
40,7
|
1,3
|
-4.5
|
Zambie (2002, 2006)
|
5
|
46,5
|
4,9
|
48,9
|
-0,1
|
2.4
|
Zimbabwe (1998, 2004)
|
1,1
|
34,3
|
5,6
|
25
|
4,5
|
-9.3
|
L'état nutritionnel des enfants est
révélateur de la situation de l'état sanitaire de la
population.
Tableau3.4.4 : Taux de
croissance du PIB en termes réels
Pays
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2006
|
2007
|
2009
|
Pourcentage
|
Cameroun
|
5.1
|
5.0
|
4.4
|
4.2
|
5.3
|
4.6
|
3.5
|
3.8
|
5.1
|
Côte d'Ivoire
|
6.2
|
5.8
|
1.6
|
-2.3
|
-1.5
|
2.8
|
2.3
|
2.1
|
2.4
|
Ghana
|
4.2
|
4.7
|
4.4
|
3.7
|
4.0
|
1.0
|
5.9
|
6
|
7.3
|
Kenya
|
2.1
|
1.6
|
1.3
|
-0.2
|
1.1
|
1.4
|
5.8
|
5.7
|
1.7
|
Nigeria
|
3.1
|
1.9
|
1.1
|
3.8
|
4.2
|
1.8
|
6.9
|
5.3
|
5.3
|
Ouganda
|
5.1
|
4.6
|
7.9
|
4.4
|
5
|
5.2
|
4
|
5.3
|
6.9
|
Tanzanie
|
3.5
|
3.7
|
3.5
|
5.1
|
4.6
|
4.2
|
6.8
|
5.8
|
7.1
|
Afrique du sud
|
2.5
|
0.7
|
1.9
|
3.1
|
2.2
|
2.3
|
4.9
|
5
|
3.1
|
Afrique subsaharienne 2
|
3.7
|
2.6
|
2.5
|
3.0
|
3.5
|
4.2
|
5.2
|
5.5
|
3.1
|
1 projection
2 y compris l'Afrique du sud
Source : FMI 2009
Les taux de mortalité infantile dans
les 20 pays d'Afrique montre que la situation n'est pas du tout reluisante. Ces
taux sont parmi les plus élevé au monde. C'est le résultat
d'une situation nutritionnelle défavorable à la survie de
l'enfant développé par l'intermédiaire de maladie
infantile.
Le développement extensif de l'agriculture entraine le
déboisement, la disparition des sous bois piétinés par le
bétail, le labourage des pâturages naturels, la disparition de
nombreuses populations d'animaux. Tout cela entraine des
déséquilibres sérieux dans les écosystèmes
anthropiques eux aussi. Il s'agit de la fréquence et de l'envergure plus
grande des fléaux naturels comme les inondations, les
sécheresses, l'érosion éolienne, la dénudation des
sols, la désertification, le desséchement des réservoirs
d'eau, etc., la population étant incapable de combattre ces
phénomènes naturels. Ces manifestations de tension
écologiques sont particulièrement funeste pour l'agriculture des
pays en voie de développement en général et de l'Afrique
en particulier dans la zone tropicale, les écosystèmes tropicaux
étant, comme le montrent de nombreuses études et observations,
moins propres à l'exploitation que ceux des autres latitudes1 (bas de
page p118). L'accroissement naturel de ces pays devance l'extension des
surfaces cultivées et accroît la pression sur les ressources
naturelles. L'exploitation poussée des terres par les méthodes
traditionnelles entraîne une dégradation brutale de leur
qualité. Les régions d'élevage semi désertiques du
sahel saharien dont les problèmes écologiques ont attiré
l'attention soutenue de l'opinion mondiale et des avants peuvent servir
d'exemple à cet égard. Une sécheresse d'une durée
sans précédent (1968-1973) avait desséché presque
toutes les sources et les points d'eau et entraîné la
dégradation des pâturages naturels avec, pour conséquences,
la décimation en masse des troupeaux. De nombreux pasteurs furent
complètement privés de moyens de subsistance et condamnés
à une grande disette.
Les causes des sécheresses et surtout le rôle des
facteurs anthropiques sont largement débattus dans les publications
scientifiques. De nombreux chercheurs estiment que la désertification
est due à l'accroissement de la population et à l'augmentation du
cheptel qui en résulte. Mais l'avancée des déserts n'est
pas un processus unilatéral et peut être freinée. L'exemple
de l'Algérie située à la bordure nord du Sahara, le
démontre. On y réalise un vaste programme de boisement avec pour
objectif, une ceinture boisée de quelque 1500 km, soit 6 millions
d'arbres le long de la limite nord du Sahara d'ici 20 années. Les
idéologues et politiciens bourgeois cherchent à détourner
l'attention de l'opinion des causes premières des calamitées
écologiques qui frappent les peuples africains qui sont liées
à l'exploitation coloniale et néocoloniales de l'Afrique par le
capital étranger.
Il a été indiqué à la
conférence mondiale sur les déserts qui s'est tenue en 1976
à Nairobi, capitale du Kenya que la désertification en Afrique
est intimement liée aux conséquences sociales et politiques du
colonialisme. La sécheresse ou d'autres anomalies naturelles se
produisent en différentes régions du monde en provoquant des
difficultés et des privations. Mais c'est dans les régions de
pauvreté chronique que leurs conséquences sont
désastreuses.
L'accroissement de la population entraîne effectivement
une pression plus forte sur les écosystèmes et gênes
l'agriculture mais ce n'est pas en soi la cause de la dégradation
actuelle de l'environnement. Celle-ci a commencé à
l'époque de l'asservissement colonial des pays d'Asie, d'Afrique et
d'Amérique Latine où les meilleures terres des populations
autochtones étaient confisquées pour y organiser des plantations,
les populations elles mêmes étant refoulées sur les
territoires plus difficilement cultivables. Rien d'étonnant si ces
« terres intermédiaires » qui auraient pu fournir
des pâturages, rester boisées ou devenir des zones de loisirs mais
furent labourées ont été victimes d'une érosion
intenses et condamnées à perdre leur fertilité.
Ce double fardeau de l'intégration de cultures de
plantation pour l'exportation et du refoulement de la population sur les
terres soumises à l'érosion subsiste toujours. Les pays du bassin
des caraïbes et la vallée du Nil et la région des grands
lacs que l'on appelle souvent « surpeuplées » et
affamées en fournissent un exemple typique. En effet, le taux
d'accroissement de la population y est généralement d'au moins
3%, et 70% de tous les enfants sont sous alimentés. L'agriculture des
ces pays ne peut approvisionner en aliments que le tiers de leurs habitants.
Et, cependant, plus de la moitié des terres cultivées y sont
cultivées pour des cultures commerciales d'exportation : canne
à sucre, cacaoyer, et caféier, bananier, tabac ;
légumes.
On trouve dans la littérature deux points de vue
diamétralement opposés sur le rôle du facteur
démographique dans l'aggravation de la situation écologique de
l'Afrique subsaharienne. Lester BROWN reste un partisan conséquent du
déterminisme démographique. Il écrit: « Une
conséquence de l'accroissement continue de la population est l'extension
de l'agriculture à sol arable trop mince pour résister à
une exploitation intense et durable.1 » L. Brown
considère la croissance démographique comme la seule et unique
raison de la dégradation du milieu naturel dans les pays en voie de
développement.
L'américain E. ECKHOLM relie encore plus
catégoriquement la poussée démographique en se referant
à malthus. Remarquant que les intervalles de temps nécessaires
pour une nouvelle augmentation d'un milliard d'humains diminuent
progressivement, E. Eckholm écrit : « les populations en
croissance exponentielle ne se heurtent pas seulement à des
quantités limitées de terres arables, elles sont parfois aussi
cause de leur dégradation18(*) » Les processus
énumérés par E. ECKHOLM sont réalistes, seulement
ils proviennent non pas de l'accroissement de la population mais de causes
socio-économique plus profondes que la poussée
démographique ne fait qu'accentuer.
F. Lappé et J.Collins, les auteurs de tendance
libérale de l'alimentation avant tout, se situent exactement
à l'opposé. Ils nient tous le rôle autonome du facteur
démographique et ne considèrent la poussée
démographique dans les pays en voie de développement que comme
une coïncidence, tout en rendant les monopoles internationaux
responsables, parmi d'autres, de la tension écologique. ils ont
parfaitement raison de déclarer que « ....l'on constate
à l'examen que la destruction de l'environnement par l'agriculture
résulte plus non pas de l'accroissement de la population, mais d'autres
facteurs : politique de gros propriétaires qui exportent des
cultures non vivrières et des denrées de luxe en refoulant la
majorité des fermiers sur des terres marginales ; structure
coloniale des taxes et de l'agriculture marchande ;
« aide » alimentaire bien intentionnée mais funeste
et autres formes d'ingérence extérieure dans les systèmes
traditionnelles bien adapté et soif de profit irresponsable de
l'élite aussi bien locale qu'étrangère » ,
et ils ajoutent « si demain la population mondiale diminuait de
moitié, cela ne lèverait l'action d'aucune de ces forces19(*) ». Faisant ressortir
fort justement les facteurs socio économiques et politiques originels de
l'accroissement de la tension écologiques, F. Lappé et J.COLLINS
sous estiment quelque peu à notre avis la capacité du facteur du
facteur démographique d'exercer une certaine influence sur les processus
socio-économiques. Le taux élevé de l'accroissement de la
population et la dégradation des écosystèmes dans les
pays en développement ne sont pour eux que coïncidence.
La densité en augmentation rapide de la population joue
un rôle important dans le déséquilibre écologique
dans le contexte des conditions socio-économiques dues à une
économie à formes multiples. Cet indice est
déterminé en fonction du nombre d'habitants des villages et de la
superficie des terres exploitées, c'est-à-dire du territoire
économiquement utilisé. Il est donc précis que l'indice de
densité moyenne mesure la pression de la population sur les ressources
agraires bien que la différence entre ces deux indices ne soit pas aussi
importante dans ce cas que pour les régions économiquement
développées urbanisées du monde).
L'élévation de la densité de la
population rurale est fonction de l'augmentation du nombre de cultivateurs.
Malgré une croissance galopante de la population des villes et d'autres
groupes non agricoles, ce secteur reste la principale sphère de
l'application du travail de près des deux tiers de la population des
pays d'Asie et de d'Afrique et des cinquième de celle de
l'Amérique latine. Bien que l'on observe, nous l'avons
déjà dit, une tendance à la baisse continue de la partie
agricole de la population dans l'ensemble du monde en développement ses
effectifs absolus atteignent un niveau record élevé (1.2 milliard
de personnes en 2007) et continuent d'augmenter d'environ 20 millions par an.
Le taux d'accroissement de la, population agricole des pays en voie de
développement (environ 1.7% au milieu des années 70) est
inférieur au taux d'accroissement naturel (du fait de la migration vers
les villes mais dépasse néanmoins le taux d'accroissement de la
population non agricole de l'Europe et de l'Amérique du Nord.
Les problèmes liés à la croissance
brutale de la densité de la population de la population rurale sur un
fond de surpeuplement agraire relatif et de pénurie de terre se
manifestent avec le plus d'acuité en Asie du SUD EST et du SUD.
La concentration des populations rurales est
particulièrement grande sur les terres alluviales de la vallée et
du Delta du GANGE et du Brahmapoutre où ELLE ATTEINT 1000 hommes par
km2. La densité de la population rurale le long est extrêmement
élevée à JAVA où elle frise les 1500.on retrouve
par ailleurs de telles pressions dans la vallée du Nil.
Bien que la corrélation entre les conditions naturelles
et la distribution de la population des pays en développement d'Asie
soit assez forte et que les ruraux, avec leurs techniques primitives, soient
tributaires plus que partout ailleurs des forces de la nature, ce serait
preuve d'un simplisme inadmissible que d'expliquer une telle concentration de
la population rurale par des conditions naturelles exceptionnellement
favorables. Cette corrélation est médiatisée et non pas
directe. Les facteurs socio-économiques et historiques :
ancienneté et caractère du peuplement du territoire, type
d'agriculture, niveau de développement des forces productives et
particularités des rapports de production, sont des
éléments importants d'explication de la répartition
géographique. La base matérielle de la forte densité de la
population rurale dans les pays d'Asie est le système traditionnelle de
culture du riz en rizière inondée qui permet deux récoltes
par an, et non pas l'abondance des pluies et la planéité du
territoire en soi.
Le développement des forces productives dans les pays
d'Afrique a été freiné par une longue exploitation
coloniale. Dans le même temps, la population, surtout rurale, augmentent
au long des siècles. Cela entraînerait fatalement un divorce entre
le bas niveau de développement des forces productives, le système
de propriété et d'exploitation privé des terres, alourdi
par la forte densité de la population. Selon des chercheurs
européens il existe une énorme discordance entre les
possibilités d'application du travail et les ressources en main d'oeuvre
concentré dans ce secteur. Ils affirment que la terre étant
surpeuplée la majeure partie des ressources de travail est
inemployée avec un très bas niveau de productivité. En
tenant compte de la vision malthusienne selon laquelle, les pays d'Afrique ont
un rythme de croissance démographique la plus élevée au
monde seront extrêmement peuplées en quelques années, la
densité de la population qui engendre le chômage complet ou
partiel étant la principale cause de la pauvreté de ces pays. La
densité agraire, c'est-à-dire le nombre de cultivateurs par
unité de surface cultivée, est bien entendu beaucoup plus
élevée qu'en Europe. Ainsi dans les pays peuplés
d'Afrique, une famille paysanne ne dispose guère que de 2 ha contre 5 ha
environ en Europe. La différence fondamentale est le caractère de
production agricole. Contrairement à l'agriculture européenne
mécanisée et forte consommatrice, l'agriculture d'Afrique a pour
seule source d'énergie la force physique des hommes et des bêtes
de somme. L'agriculture dans les pays africain est caractérisée
dans l'ensemble par une combinaison de travail humain et animal et d'outils
primitifs généralement fabriqués par des
procédés artisanaux au village même.
Si la densité agraire était en soi la cause de
la faible productivité, l'on constaterait une relation inverse entre la
production par travailleur agricole et la densité agraire, ce qui n'est
pas le cas. Au japon, par exemple, la densité agraire exprimée en
travailleurs par hectare cultivée est le triple de celle de l'Asie du
sud et du Sud Est, mais le rendement à l'hectare est le quintuple, et la
production par agriculteur à peu près le double de la moyenne
régionale
Chapitre 4 : MALTHUS ET LES PROBLEMES
ALIMENTAIRES EN AFRIQUE, CONSISTANCE ET INCONSISTANCE DE LA CONCEPTION
DEMOGRAPHIQUE NEO MALTHUSIENNE DU PROBLEME ALIMENTAIRE.
4.1 Le problème alimentaire
dans l'optique néomalthusienne du déterminisme
démographique consistance
Selon Malthus, dont la théorie stipule que les
subsistances ont tendance à croître en progression
arithmétique et la population en progression géométrique,
si elle n'est pas freinée. Avec cette théorie toute population
creuse elle même sa propre souffrance. Les ressources décroissent
avec la croissance de la population. Avec cette théorie de Malthus se
développe avec acuité en Afrique et tout porte à croire
que Malthus aurait raison. Depuis le 18ème siècle que ce courant
de pensée a vu le jour, il a commencé à prendre forme en
Afrique depuis les indépendances. Grâce à la
médecine moderne, le développement de la communication etc. Les
pays de l'Afrique ont connu des poussées démographiques sans
précèdent mettent ainsi en péril à outrance le
développement de l'Afrique. Le vrai problème du
développement de l'Afrique est le rapport entre une forte croissance
démographique et une croissance économique faible. Ces deux
phénomènes évoluent dans des sens contraires. La
théorie néo malthusienne à nettement pris forme et
s'applique à l'Afrique d'autant plus que le continent est le plus pauvre
avec les taux les plus élevés de croissance démographique
au monde. Les problèmes alimentaires sont plus graves en Afrique. Sa
théorie sur « la loi de fertilité décroissante
des sols » n'est elle pas d'actualité en Afrique ? A
cause de la forte pression démographique sur les sols qui sont devenus
pauvres et improductifs. Les productions agricoles prennent un coup de sorte
que la sous alimentation et la malnutrition massive et chroniques sont devenues
de véritables casse tête pour les états et les populations.
Ainsi Joseph Ottong Démographe nigérian a
déclare dans son rapport « Le principe de la
théorie de Malthus présente certaines insuffisances,
néanmoins cette théorie semble répondre pour beaucoup
à la société nigériane actuelle. De ce fait, la
théorie de Malthus est plus justifiée aujourd'hui que des temps
de Malthus, car la pression de la population sur les ressources est aujourd'hui
plus réel que jamais »
Selon ce chercheur, les maux qui frappent son pays sont
à l'instar des autres pays africain, tel que le chômage, la
détérioration de l'environnement, la pauvreté et le
pénurie d'aliments sont la cause directe du sous développement.
Pour Malthus la finalité de la croissance incontrôlée de la
population est la régulation de la population par les maladies, la faim
qui front mourir les populations les plus pauvres afin que le reste de la
population survivante puisse s'adapter aux ressources.
Pour LESTER Brown « L'insuffisance de ressources,
l'inflation et le chômage exerceront une forte pression sur les
institutions sociales tant que le gâteau grandit rapidement, chacun a au
moins l'espoir d'un niveau de vie plus élevé. Mais dès que
cette expansion rapide cesse, la question de savoir comment le gâteau est
partagé devient une question aigue. La ou le taux de croissance
économique descend au dessous du taux d'accroissement de la population,
comme ce fut le cas dans certains pays du tiers monde, les pressions en vue du
partage du gâteau deviennent particulièrement sensibles.20(*) » Aujourd'hui,
toutes les guerres, les troubles sociopolitiques, les tensions sociales sont
fondées sous la pauvreté de la majorité écrasante
de la population qui n'arrive pas à subvenir aux besoins les plus
élémentaires. Encore plus grave, la faim devient un
régulateur de la population. C'est le cas de l'Ethiopie dans les
années 1974-et 1984 et 1985. Ce que soutient Lesler Brown «
si un pays comme l'Ethiopie ne parvient pas à freiner rapidement la
croissance de sa population, la famine qui a emporté 300000 vies en 1974
se répétera. Il en est de même pour les pays du sahel. Des
pousses sporadiques de mortalité peuvent devenir peuvent devenir
l'alternative d'une baisse lente de la natalité. »
L'Ethiopie a vu des centaines de milliers de personnes mourir
entre 1984 et 1985 et bien d'autres pays du sahel. Alfred Sauvy soutient
également le déterminisme démographique lorsqu'il
écrit « Les deux tests classiques de surpeuplement sont tous
deux concluants : insuffisance de nourriture (et surtout de
protéine) et sous emploi. »
Pour démontrer la thèse selon laquelle la forte
natalité est cause de sous alimentation, les neo malthusiens se servent
de diverses constructions mathématiques, comparant la production
vivrière ou la superficie des terres, etc., à la population d'un
pays ou de l'ensemble du monde. Mais ces relations mathématiques ont
beau être juste, elles sont toujours abstraites et fort
éloignées de la réalité. Tout en
caractérisant sous une forme générale le niveau de
développement économique et d'approvisionnement alimentaire, les
indices moyens par habitant de production et de consommation ne
reflètent pas la situation véritable des masses populaires. Dans
la réalité la sous consommation alimentaire des couches les plus
pauvres provient non seulement et souvent du développement insuffisant
de la production alimentaire que d'une répartition injuste des biens
matériels. Mais c'est précisément cet aspect social que
les neo malthusiens passent soigneusement sous silence, en axant l'attention
sur l'analyse abstraite du rapport entre la croissance de la population et les
subsistances. Bien que la croissance de la population de la plupart des pays
africains depuis le début des années 1960 obéissent
à la progression géométrique qu'indiquait Malthus, cela ne
confirme nullement l'exactitude de sa conception. L'augmentation de la
production alimentaire bien plus rapide qu'une progression arithmétique
que K. Marx déjà qualifiait de
« chimérique 21(*)» ne suffit pas non plus à démentir
Malthus. Même si dans certains pays ou groupes de pays africains à
une certaine étape historique le taux d'accroissement de la population
est supérieur au taux de croissance de la production des biens dans le
contexte de l'explosion démographique, cela ne signifie pas que la faim
et la sous alimentation résultent uniquement de cette disproportion ni
que cette disproportion soit due uniquement à l'accroissement de la
population. Ainsi selon Alfred Sauvy « la doctrine de Malthus est
fausse parce qu'elle explique faussement les sources des fléaux22(*).
Le sens social de la « théorie de population
de Malthus », qui est précisément l'objet de la
critique des classiques du marxisme -léninisme, est qu'elle cherche
à justifier et à légaliser les vices sociaux et à
rendre le « principe de la population » responsable du
chômage, de la misère et de la faim.
4.2 La conception
« écologique » de la faim variante modernisée
du néo malthusianisme
L'un des traites spécifiques du malthusianisme est son
extrême souplesse, son habilité à s'adapter à la
situation socioéconomique et démographique changeante, son
adresse à manipuler les phénomènes nouveaux de
l'évolution mondiale en les falsifiant à ses propres fins. La
conception neo malthusienne se fonde sur le caractère aujourd'hui plus
complexe des liens de causalité entre les facteurs démographiques
et socio-économiques dans le développement de la
société. L'explosion démographique
déterminée par des causes naturelles, biologiques, est à
sont tour, à l'origine du manque de ressources matérielles
« pour tous ». La famine globale est une conséquence
de la pollution soi disant- irréfrénable de l'environnement et de
l'épuisement des ressources naturelles par une population en
croissance.
L'accroissement de la population, avec l'augmentation de ses
besoins et l'envergure croissante de ses activités en vue de les
satisfaire provoque la détérioration de l'environnement et
l'épuisement des ressources naturelles , ce qui à son tour
aggrave la disette : si la croissance de la population ne cesse pas dans
les brefs délais , le « finalisme » des ressources
naturelles menace l'humanité d'une catastrophe
inévitable , telle est la logique des champions des
conceptions bourgeoises « finalistes » qui font abstraction
des facteurs socio-économiques et politiques du développement.
« La bombe de la population et le manque
d'aliments : le monde perd la bataille de la vie »,
« la crise alimentaire mondiale : les modes de vie
menacées par la pénurie23(*) » (New York Times) , « une seule
alternative : la famine généralisée24(*) » (The Guardian
).
des publication scientifiques en grand nombre des pays
occidentaux n'affirment pas seulement que le monde est condamné à
la famine, mais donnent des date précises de cette catastrophe. La
première découverte de ce genre a été faite en
1960, par un groupe de chercheurs occidentaux (H. Foerster, P. Mora et L.
Amiot) qui ont publié dans la revue science un article où est
calculée la date précise du dénouement. Le titre de
l'article est d'ailleurs éloquent : « jour du jugement
dernier : vendredi 13 novembre 2026 »25(*) les auteurs ont calculé
en extrapolant les tendances actuelles de développement que c'est
précisément ce jour là que l'humanité doit sombrer
dans l'éternité.
Dans cette même veine, de nombreux chercheurs mettent
en gardent contre les horreurs prochaines d'une surproduction d'humains et
d'une sous-production d'aliments. Certains estiment le « jugement
dernier » plus proche. Ainsi, le biologiste américain
P.EHRLICH prédit dans son livre the population Bomb que
l'humanité a perdu la bataille de l'alimentation et que la terre serait
inhabité dès 1990. Les modèles de développement
global World dynamics et the limits to growth 4 page 135
établis sur la commande du « Club de Rome »1 p136
prédisent, eux, la catastrophe qu'entraînera la contradiction
entre des ressources naturelles limitées et des taux croissants de leur
exploitation économique pour un avenir plus éloigne, le milieu du
XXIeme siècle.
Il convient de citer parmi les champions les plus connus des
conceptions « finalistes » G. TAYLOR auteur du livre
the doomsay (le jugement dernier) qui perdit la fin de
l'humanité à la charnière du XXIeme siècle du fait
du non surpeuplement de la planète de l'épuisement des ressources
non renouvelables , minéraux utiles et énergie , et renouvelables
, terre et eau , et de la population par suite retombées
négatives de la croissance économique et du progrès
scientifique et technique.
Les biologistes américains P. et A. Ehrlich partagent
cette façon de voir. On pouvait lire sur la page de titre de leur livre
The population Bomb qui fit beaucoup de bruit :
« pendant que vous lirez ce livre plusieurs personnes seront
déjà morte de faim.... » Et la cause de cette
mortalité à leur avis, est la forte mortalité et la
pénurie d'aliments « pour tous » par
épuisement des ressources dans un contexte de surpeuplement.
dans un rapport intitulé « la population et
l'environnement » présenté à un symposium de
l'ONU sur ce sujet à Stockholm, P.Erlich partant de ce que
« les tendances dans l'agriculture contemporaine qui s'accompagnent
d'efforts pour atténuer la tension que provoque une croissance sans
précédent de la population et pour réaliser des
récoltes unitaires maximales (afin de résoudre des
problèmes purement économiques) entraînent de grandes
difficultés sur le plan écologique 4 », s'est
opposé de fait à l'intégration des acquis de l'agro
technique dans l'agriculture afin de maintenir l'équilibre
écologique. Il considère la population comme le principal facteur
préjudiciable à l'environnement comme le principal facteur
préjudiciable à l'environnement. C'est pourquoi P. Erhlich
considère que la mesure défensive majeure est la stabilisation de
la population, et non pas une exploitation rationnelle, scientifique
argumentée de la terre26(*).
En 1974, dans une ambiance de crise aiguë du
système économique capitaliste, P. et A. Ehrlich ont
publié l'ouvrage la fin de l'abondance27(*) . Les auteurs estiment
que le point de départ de l'escalade de problèmes de la
société moderne qui aboutit à la « fin de
l'abondance » est l' « explosion
démographique ». « La société peut
tenter de porter au maximum le nombre d'individus ou la vie de chacun, mais il
est impossible de réaliser les deux à la fois. Or les tentatives
de porter au maximum l'un ou l'autre durant l'existence d'une seule
génération sont lourdes de conséquences pour les
générations suivantes. ». Les auteurs prédisent
que la croissance économique et démographique s'arrêtera en
l'an 2100. Il convient de dire dans les théories du finalisme se base
sur une recherche prévisionnelle qui analyse pour construire un
modèle de l'évolution futur du monde (considéré
comme un tout) cinq grandes tendances de portée globale :
croissance rapide de la population, industrialisation progressive, large
extension de la faim et de la sous alimentation, épuisement des
ressources un renouvelable et détérioration de l'environnement.
L'étude de l'interconnexion de ces tendances aboutit au postulat de la
crise écologique de Meadows : il ne peut y avoir de croissance
indéfinie dans un espace limité.
Une des manifestations de la crise globale doit être la
crise alimentaire. Les principaux arguments des auteurs des limites de
la croissance sont fondés sur le fait que si le taux
d'accroissement de la population et la productivité moyenne de
l'agriculture se maintiennent les trente prochaines années, toutes les
réserves de terres seront en exploitation avant l'an 2000, si la
productivité double, en 2030, et si elle quadruple, en 2060.
L'intensification sans précédent de l'exploitation des terres
stimulera l'érosion et fera donc baisser la production d'aliments. Le
manque d'aliments augmentera la mortalité et la population commencera
à se réduire.
Les auteurs des limites de la croissance ont mis
en épigraphe du premier chapitre intitulé : « Le
caractère de la croissance exponentielle », la citation
suivante présentent que cinq fils ne sont pas de trop, et chaque fils a
aussi cinq fils et le grand père ne serait pas encore mort qu'il aura
déjà vingt cinq petits fils. C'est pourquoi les gens deviennent
plus nombreux et les richesses diminuent ; les hommes travaillent de
toutes leurs forces et gagnent peu28(*). ».
On décèle dans les limites de la croissance un
malthusianisme non pas classique, mais modernisé. La thèse
fondamentale du malthusianisme classique est que la croissance de la population
de passe fatalement la croissance des subsistances en présence des
ressources insuffisantes, d'une fertilité décroissante, etc., et
qu'il est donc nécessaire de limiter à tout prix le taux de
croissance de la population afin de maintenir l'équilibre entrée
et la société et le milieu naturel. La variante modernisée
du malthusianisme part du principe que la croissance de la population stimule
une consommation excessive et une augmentation inutile à la
société du produit national brut, ce qui en fin de compte
condamne l'humanité à une mort par inanition inévitable
du fait de l'épuisement des ressources naturelles et de la pollution de
l'environnement. La faim est donc dans les théories malthusiennes
modernisées le résultat du progrès scientifique et
technique. Ainsi selon eux, les innovations technologiques nécessaires
à cet effet dans l'agriculture entraîneraient premièrement,
une augmentation dispendieuse du cout des produit agricole, deuxièment
des phénomènes secondaires négatifs d'ordre social :
une différenciation de la paysannerie, un manque de terre, une
migration accrue vers les villes déjà surpeuplés et, par
voie de conséquence, des « troubles sociaux ».
Les finalistes voient des signes précurseurs du
réel dénouement final dans l'aggravation de la crise alimentaire
dans certains pays en développement. « Les
symptômes de la crise apparaissent bien avant que ne soit atteint le
« point » de la crise. Les prix des denrées
monteront si haut que certains commenceront à souffrir de la faim et
que d'autres devront réduire les surfaces des terres exploitées
et se contenter d'une ration plus modeste. Ces symptômes sont
déjà évidents en de nombreuses régions du
monde. » lisons nous dans le livre de A.et P. Ehrlich population,
ressources, environnement.129(*)
Troisième partie : PERSPECTIVES DE SOLUTION
DU PROBLEME ALIMENTAIRE
Chapitre5 : TENDANCES DE
CROISSANCES DE LA POPUPALTION ET DE SES BESOINS ALIMENTAIRES.
5.1 L'accroissement de la
population lors du passage de l'explosion démographique à la
stabilisation (transition démographique)
Les rythmes de croissance de la population mondiale se sont
quelques peu ralenties depuis la deuxième moitie des années 70
sous l'effet de la baisse de la croissance démographique dans les pays
développes.
Cette tendance est considérée comme le
commencement de la fin de la pousse démographique et le début
d'une nouvelle étape d'évolution démographique, une
étape de baisse progressive du taux d accroissement de la
population et dans la prospective de stabilisation de ses effectifs. Ce
processus que l'on appelle dans la littérature mondiale transition
démographique, s'accomplit sous l'action de développement des
forces productives et de l'élévation du niveau économique
et culturel inévitable dans le cours du progrès de
l'humanité. La croissance économique et culturelle
générale ouvre la voie à une tendance de baisse d'une
natalité trop forte à la suite de la baisse de la
mortalité et à une régulation consciente par les
époux du nombre d'enfants dans la famille. Il est évident que les
comportements pro nataliste se transforment en baisse de la
fécondité que ce soit au niveau individuel qu'au niveau
national. Les politiques de planification familiales prennent de plus en plus
de l'ampleur dans les pays africains que bien avant étaient pro
natalistes vue les conséquences de la croissance démographique
sur le développement.
Si l'on considère que la plupart des pays
industrialisés sont tous à la phase de stabilisation, il n'est
pas étonnant que le bilan de la croissance démographique sera
déterminé pour beaucoup par l'évolution de la population
des pays actuellement en développement et le degré de leur
intégration au mouvement de la transition démographique. Par
ailleurs, ce ne sont pas seulement les rythmes de croissance et les effectifs
de la population qui importent le plus, mais le volet qualitatif est aussi
important c'est-à-dire le caractère de son activité, son
mode de vie surtout du point de vue de l'action de la société sur
l'environnement dans la prospective.
En Afrique, l'écart entre le volet quantitatif et
qualitatif de la population se creuse significativement sans aucune tendance
d'atténuation.
Les pays du monde en développement étant
très hétérogènes, la transition
démographique non seulement ne peut s'y opérer
simultanément mais aussi elle est encore loin d'être effective.
On discerne deux situations différentes : les pays
qui sont entrés dans la deuxième phase de la transition
démographique avec la tendance à la baisse de la natalité
qui lui est propre (population globale d'environ 1.3 milliards
d'individus) ; et ceux qui en présence d'une mortalité plus
basse conservent pour l'essentiel le régime traditionnel de reproduction
sans changement sensibles dans le niveau de natalité (population de 800
millions d'individus ) , c'est le cas de la plupart des pays de l' Afrique .
Il est permis de supposer que la disparité entre les deux groupes va
s'atténuer progressivement, puisque selon les hypothèses des
démographes experts de l'ONU, tous les pays du monde enteront dans la
phase de la transition démographique avant 2030. Quelques Etats de
l'Afrique sont déjà en phase de transition démographique.
Ce sont les cas de la Tunisie, le Maroc, l'île Maurice l'Egypte etc. Ce
sont actuellement les états relativement petits qui ont
déjà amorcé la baisse de la natalité, processus
encore nouveau pour l'Afrique.
L'urbanisation est l'un des facteurs de la tendance à
la baisse. Les conditions urbaines en soi provoquent chez les familles la
propension à faire moins d'enfants d'autant plus que les exigences
économiques d'un enfant deviennent de plus en plus importantes. L'enfant
devient un coût et non une source de revenus. En plus le milieu urbain
possède les infrastructures (hôpitaux, centres de santé,
service de contraception, planification familiale) et aussi l'accès aux
medias. Il est un peu difficile de saisir la réalité dans les
pays africains peuple, du fait de l'absence des données statistiques.
Mais malgré les données existantes, la baisse du contrôle
de la fécondité se manifeste peu à peu. Ce processus est
encore lent et freine par l'inertie due à des structures
démographiques et sociales arriérées, aggraves par
l'immense étendue de ces pays fortement peuple. Dans les 10 pays
d'Afrique dont la population est supérieure à 35 millions de
personnes.
C'est précisément l'évolution
démographique de ces 12 pays peuplés qui effectueront le plus
d'influence sur le niveau de stabilisation de l'effectif des pays
africains.
L'on peut conclure que dans les années 70, de notre
siècle, le monde en développement à l'exception de
l'Afrique s'est engagé dans la deuxième phase de la transition
démographique où la natalité commence à baisser
à la suite de la baisse de la mortalité entraînant un
ralentissement de l'accroissement naturel. De nombreux pays sont encore dans la
première phase de la transition démographique où l'on note
un faible ralentissement de l'accroissement naturel démographique et la
population continue d'augmenter vertigineusement, puisque le passage à
la stabilisation est un processus durable. Selon les projections
démographiques de l'ONU, l'Afrique va connaître un accroissement
démographique soutenu malgré un début de la baisse de la
natalité et la population augmentera sérieusement. L'on peut
citer trois principales causes d'un accroissement inévitable de la
population et, par voie de conséquence d'une augmentation de la demande
de substances.
la première est que les hommes vivent plus longtemps
malgré les maladies telles que le Sida qui tuent de nombreuses
personnes. L'espérance de vie qui était de 39 ans en 1960 en
Côte d'Ivoire a atteint aujourd'hui 50 ans. Si la hausse actuelle de
l'espérance de vie de la population se maintient, la population de
l'Afrique continuera de s'accroître jusqu'à ce que
l'espérance devient soit accessible a tous les africains. Cette tendance
est irréversible et se poursuivra longtemps..
la deuxième cause est que la mortalité e dans
les pays africain est loin d'être réduite. Dans plus 30 pays, le
niveau de mortalité est supérieure a la moyenne des pays
développes. La baisse progressive de la mortalité dans ces pays
s'accompagnera d'un accroissement considérable de la population tant que
la baisse de la natalité n'aura pas compense le processus.
Quant à la natalité, elle restera encore
longtemps considérable et c'est la troisième cause de la
croissance inévitable de la population. Les statistiques
démographiques de l'ONU montrent que toutes les grandes régions
du monde en développement ont déjà dépassé
le point culminant de la natalité mais que son niveau reste encore
très élevé. Mais il y a des raisons de penser que l'effet
de la baisse de la natalité sera neutralisé par les deux premiers
facteurs. Mais quelques soient les indices de la future croissance
démographique, il est certain que la marée humaine continuera a
monter dans les pays en développement notamment en Afrique, durant la
vie d'au moins deux générations.
Les changements démographique et économique de
la dernière décennie montrent que le passage qui s'amorce de
« l'explosion démographique » l'état
stationnaire de la population n'est pas un processus autorégulé
mais dépend de facteurs socio économiques pour que la
réduction des taux de croissance de la population soit effective, le
développement socioéconomique est la condition nécessaire
aboutissant a un effectif constant de la population africaine. Sans des
transformations socioéconomiques significatives, les politiques de
planification familiale n'auront que des résultats faibles et
superficiels. L'action de ces conditions est complexe et
médiatisé et se réalise principalement a travers le
mécanisme de baisse de la mortalité et surtout de la
mortalité infantile sous l'impact de l'amélioration du niveau de
vie des masses populaires des pays d'Afrique et en premier lieu de la
population agricole, la plus pauvre et du « secteur non organise de
l'économie » urbaine. Plus la mortalité n'est faible,
plus la probabilité de voir baisser le taux d'accroissement est grande.
Le mécanisme d'action de la baisse de mortalité sur le taux
d'accroissement naturel passe avant tout par la baisse de la
post-neo-mortalité. Les données statistiques comparées sur
les pays à niveaux de développement socioéconomique et
démographique différents en témoignent.
Tableau 5.1.1 :
Mortalité post néonatale
Groupes de pays
|
Taux de post-néo mortalité (sur 1000 enfants de 0
à 1 an)
|
Natalité pour 1000 habitants
|
Afrique
|
82
|
37
|
Afrique subsaharienne
|
88
|
40
|
Afrique de l'Ouest
|
96
|
42
|
Afrique du Centre
|
97
|
43
|
Afrique de l'Est
|
81
|
41
|
Afrique Australe
|
48
|
24
|
Monde
|
49
|
21
|
Les taux de natalité en Afrique sont les plus
élevés de tous els continent. L'Afrique subsaharienne a les taux
de natalité et de mortalité post néonatale les plus
élevés au monde. L'Afrique de l'Ouest a le taux de
natalité et de mortalité néonatale les plus
élevée des régions d'Afrique avec respectivement 42 et
96%0. Cela montre qu'il existe une relation entre le taux de natalité
et la mortalité néonatale. La transition démographique
n'est pas encore effective en Afrique. En effet, la condition de vie sont
encore à l'état traditionnelle. Lorsque la natalité et la
mortalité néonatale sont élevées, il ressort que
les populations vivent dans des conditions de reproduction et de reproduction
encore primaires de sorte que la natalité est considérée
comme un palliatif au taux de mortalité élevé.
Tableau 5.1.2 :
Perspective de stabilisation démographique de l'Afrique et des pays
en voie de développement pour 1000 habitants (variante moyenne,
prévision de l'ONU, en %)
Région
|
Période
|
Natalité
|
Mortalité
|
Taux d'accroissement
naturel
|
Asie *
|
1975-1980
|
41.1
|
14.5
|
16.6
|
Afrique
|
1985-1990
|
44.1
|
14.3
|
29.8
|
Amérique Latine
|
1960-1965
|
39.1
|
10.9
|
28.2
|
Période de taux maximum de mortalité
|
Asie *
|
2020-2025
|
20.6
|
6.4
|
14.2
|
Afrique
|
2030-2035
|
21.5
|
5.7
|
15.8
|
Amérique Latine
|
2010-2015
|
21.8
|
5.0
|
16.8
|
Année d'un taux net de reproduction au niveau
d'équilibre
|
Asie *
|
2060
|
14.4
|
9.8
|
4.6
|
Afrique
|
2070
|
14.5
|
9.4
|
5.0
|
Amérique Latine
|
2035
|
16.3
|
6.7
|
9.6
|
|
|
|
|
|
*sans la chine
Source: UN concise report on the world population situation
in, 1970-1975 ...., New York P.55
L'étude des causes de la baisse de la mortalité
dans certains pays en voie de développement pour la dernière
décennie montre que le caractère de la répartition du PIB
entre les groupes de population est un facteur important agissant sur le niveau
de natalité. A PIB par tête égal la natalité
baisse plus vite dans les pays où la répartition du revenu est
plus régulièrement équitable et inversement, comme en
Egypte et l'île Maurice. En d'autres termes, pour faire baisser la
natalité, il est nécessaire de fournir un mieux être
à la population avec une amélioration de leur condition de vie
et leur niveau culturel. C'est pourquoi L. Kniajinskaïa écrit
« L'élévation du niveau de vie a une action positive
sur l'évolution des indices économiques et démographique
influant sur la natalité et par conséquent sur la baisse du taux
d'accroissement naturel ».
Tableau 5.1.3:
Perspectives de stabilisation démographique
dans les pays en
développement pour 100 habitants (variance moyenne, prévision de
l'ONU, en %o)
Région
|
Période
|
Natalité
|
Mortalité
|
Taux d'accroissement naturel
|
Période de taux maximum
d'accroissement naturel
|
Asie*
|
1975-1980
|
41,1
|
14,5
|
16,6
|
Afrique
|
1985-1990
|
44,1
|
14,3
|
29,8
|
Amérique latine
|
1960-1965
|
39,1
|
10,9
|
28,2
|
Période de taux minimum
de mortalité
|
Asie*
|
2020-2025
|
20,6
|
6,4
|
14,2
|
Afrique
|
2030-2035
|
21,5
|
5,7
|
15,8
|
Amérique latine
|
2010-2015
|
21,8
|
5,0
|
16,8
|
Année d'un taux net de reproduction
Au niveau d'équilibre
|
Asie*
|
2060
|
14,4
|
9,8
|
4,6
|
Afrique
|
2070
|
14,5
|
9,4
|
5,0
|
Amérique latine
|
2035
|
16,3
|
6,7
|
9,6
|
* Sans la Chine
Source: UN Concise Report on the World Population
Situation in
2000..., New York, 2001.
Tableau 5.1.4 :
Croissance présumée des effectifs de la population
des principales
régions du monde en développement (1975-2074,
en millions de
personnes)
Année
Région
|
1975
|
2000
|
2025
|
2050
|
2075
|
Pays en développement
|
1 996
|
3 843
|
6 091
|
8 029
|
9 051
|
Asie
|
1 268
|
2 384
|
3 651
|
4 715
|
5 232
|
Afrique
|
402
|
834
|
1 479
|
2 112
|
2 522
|
Amérique latine
|
326
|
625
|
961
|
1 202
|
1 297
|
Ensemble du monde
|
3 988
|
6 406
|
9 065
|
11 163
|
12 210
|
Source: UN Concise Report on the World Population Situation
in
1970-1975..., New York, 1974, p. 59.
Tableau
5.1.5 : Taux de croissance net de la production, Afrique du sud
1
Année
|
agriculture
|
culture
|
céréales
|
Racines et tubercules
|
Bétail
|
Produits alimentaires
|
Pourcentage
|
1992-1996
|
3.9
|
4.4
|
5.8
|
2.4
|
2.6
|
3.7
|
1997
|
0.5
|
0.2
|
-4.2
|
2.0
|
1.4
|
0.3
|
1998
|
3.7
|
4.1
|
4.1
|
5.5
|
2.5
|
3.9
|
1999
|
1.9
|
1.8
|
-0.6
|
4.2
|
1.4
|
2.5
|
2000
|
-0.3
|
-1.0
|
-3.2
|
0.5
|
|
-0.3
|
2001
|
0.8
|
0.9
|
2.4
|
0.7
|
0.5
|
0.6
|
2002-2008
|
1.6
|
2.0
|
2.7
|
0.9
|
0.7
|
0.8
|
1. Afrique du sud exclue
Source : FAOSTAT
Le pronostic d'experts de l'ONU établi à partir
des données de 1970 donne une idée générale de la
façon dont s'opérera par la suite la transition
démographique vers un régime moderne de reproduction de la
population. L'on peut conjurer du fait du ralentissement des rythmes de
croissance de la population en de nombreux pays en voie de développement
apparu au milieu des années 70. Mais il ne faut vraisemblablement
s'attendre pas s'attendre à des changements fondamentaux dans le tableau
général de l'évolution démographique.
Le pronostic fond é sur l'analyse de la
natalité, de la mortalité, de la structure par âge, de
l'urbanisation et d'autres facteurs déterminant la dynamique de la
population, l'accroissement de la population n'est pas un processus exponentiel
ou une « explosion exponentielle » avec un taux de
croissance constant. L'analyse du tableau montre que le taux d'accroissement de
la population a d'abord tendance à augmente de ce et, une fois atteints
certains niveaux de développement socio économique et culturel,
à baisser. Il est probable que dans le premier quart du 21eme
siècle, le taux d'accroissement de la population des pays en voie de
développement notamment les pays africains restera élevé,
qu'il baissera notablement dans le deuxième quart du 21eme siècle
et que la stabilisation de l'effectif des pays africains soit à, peu
près dans 75 ans. Cela résultera non pas de la famine de masse,
comme le prédisent les « finalistes » mais du
développement socio économique progressiste.
Cela implique, sans aucun un immense accroissement des
charges sur la terre et les autres ressources naturelles qui
nécessiteront une mobilisation maximale des efforts intérieurs
des pays en développement et une extension de la coopération
internationale. La demande augmente de façon colossale (60-70% sous
l'impact du facteur démographique). Pour satisfaire la demande
croissante d'aliments, la production alimentaire des pays africains doit
augmenter de 4% par an en moyenne durant deux décennies. Cette
estimation est fondée sur les hypothèses suivantes :
Le taux d'accroissement de la population ne dépassant
pas en moyenne le taux actuel de 2.6% ;
L'augmentation moyenne annuelle de la consommation alimentaire
par habitant sera d'environ 1% (un minimum pour le niveau actuel de sous
alimentation et de famine).
La part de l'importation dans l'approvisionnement alimentaire
ne dépassera pas le niveau actuel (environ 15% de la consommation de
céréales des pays importateurs) en partant de ce qu'ils ne
pourront peut être pas pendant longtemps importer plus du fait du
déséquilibre de la balance des paiements.
Si la croissance moyenne annuelle de la production
alimentaire des pays africains s'établit à 4% durant ces deux
décennies, la situation alimentaire s'améliorera de façon
considérable. Certains pays devront avoir des rythmes encore plus
rapides d'augmentation de la production alimentaire.
Le taux annuel moyen d'accroissement de la production
alimentaire fixé à 4% signifie que la production doit être
multipliée par 3.2% en 30 ans. Même un taux bien moindre de 2.6%
ne suffit qu' maintenir le bas niveau actuel de consommation, nécessite
que la production alimentaire soit presque doublée d'ici la fin 2030.
La gravité du problème alimentaire dans les
pays d'Afrique subsaharienne augmentera certainement dans l'avenir.
L'accroissement présumé de la population 2.032 milliards en 2050
de personnes nécessitera l'accroissement de la production alimentaire
d'encore deux tiers uniquement pour maintenir le bas niveau actuel de
consommation .mais si l'on voudrait satisfaire la production jusqu'en 2020, il
faudra porter la production des aliments au minimum à 2 milliards de
tonnes. L'approvisionnement alimentaire de la population des pays d'Afrique
subsaharienne avant de se stabiliser dans au moins 50 ans apparait comme une
tache encore plus grandiose, surtout sur le fond de la situation actuelle, car
il faudra environ 5-6 milliard de tonnes de céréales par an.
Tableau
5.1.6 : Taux de croissance de la production agricole brute et de la
demande intérieure (tous usage)
|
Production
|
Demande intérieure (tous usage)
|
|
Total
|
Par habitant
|
Total
|
Par habitant
|
|
70-90
|
89/90-2010
|
70-90
|
88/90-2010
|
70-90
|
88/90-2010
|
70-90
|
88/90-2010
|
Monde entier
|
-2.3
|
1.8
|
0.5
|
0.2
|
2.3
|
1.8
|
0.5
|
0.2
|
Afrique subsaharienne
|
1.9
|
3.0
|
-1.1
|
-0.2
|
2.6
|
3.3
|
-0.4
|
0.1
|
Pays développés
|
1.4
|
0.7
|
0.6
|
0.2
|
1.2
|
0.5
|
0.5
|
0.0
|
Source : agriculture mondiale, horizon 2010, FAO sous la
direction de NIKOS ALEXANDRATOS.
5.2 La place et le rôle de
la politique démographique dans le rapprochement de la stabilisation de
la population.
L'explosion démographique des pays en voie de
développement cessera tôt ou tard. A cause de cette croissance
démographique sur le développement, il est souhaitable qu'elle
se stabilise le plutôt possible. La gravité extrême du
problème alimentaire pousse à espérer que les
problèmes alimentaires seront résolus en Afrique avec la baisse
de la croissance de la population. Une condition importante du passage rapide
à un type moderne de reproduction de la population est en
présence des prémisses socio-économiques objectives
nécessaires, une politique démographique efficace et
scientifique argumente ayant pour objet une baisse du niveau
élevé de natalité et un rapport optimal des taux
d'accroissement de la population et de l'économie réalise dans
les meilleurs délais.
A la conférence mondiale sur la population en 1974, la
plupart des pays africains se considéraient comme sous peuplés,
qui étaient opposés aux politiques de la maîtrise de la
population. Mais actuellement, les politiques de régulation de la
population sont élaborés et mises en action pour une baisse de la
natalité. Cela est dicté par des considérations
d'hygiène sociale des femmes. Les accouchements
répétés atteignant presque la limite biologique, dans un
conteste de misère et manque total d'hygiène épuise
l'organisme féminin30(*). L'espérance de vie des femmes est de peu
supérieure à celles des hommes dans la plupart des pays africain
du fait de la mortalité maternelle. En moyenne en Afrique subsaharienne
en moyenne l'espérance des hommes est de 53 ans et 55 pour les femmes.
Les conditions de vie des femmes sont précaires dans la majorité
des pays africains à cause de leur faible statut. Les familles trop
nombreuses pèsent sur les femmes qui n'ont pas en générale
la possibilité d'exercer des activités qui peuvent
accroître leurs revenus et modifier leur statut social.
L'orientation vers la réduction des naissances
dépend de l'efficacité économique : une population
jeune alourdit les dépenses de l'Etat dans les domaines de
l'éradication de la santé et évidemment de l'alimentation.
Plus de 40% de la population africaine à moins de 15 ans. Dans de
telles situations, les investissements démographiques dans les pays
pauvres deviennent préjudiciables pour le développement des
économies en formation. Les coûts des besoins en aliments
notamment des nouveaux contingents de population sont trop grands. Aujourd'hui,
la politique de maîtrise de la fécondité est en phase avec
les comportements de planifications familiales, car les tendances des familles
nombreuses se mutent en familles réduites. Ainsi la politique de
planning familiale peut accélérer les tendances de
réduction de la natalité et contribuer significativement
résoudre l'acuité du problème alimentaire en Afrique, de
celui de l'emploi et d'autres problèmes qui mettent en péril le
développement des pays, mais à condition sur les transformations
socio économiques et culturel générales progressistes au
lieu de s'y substituer. Les transformations socioéconomiques profondes
sont le point de départ de la réussite des politiques
démographiques de réduction de la croissance
incontrôlée des populations africaines.
Quelle est donc dans la pratique l'efficacité des
programmes nationaux de planning familiale et quel est leur impact sur le taux
de natalité et le niveau de vie des masses populaires ?
Pour répondre à ces questions, reportons nous
à l'histoire de a politique de planning familiale en Inde. L'analyse de
l'expérience indienne présente un intérêt
particulier pour bien des raisons et avant tout parce que l'inde a
été le premier des pays en développement à opter
officiellement dès les années 50 pour une baisse du taux
d'accroissement de la population au moyen du contrôle des naissances. En
outre, l'Inde est le pays en développement le plus peuplé. C'est
en inde et dans les pays à forte population qui lui sont semblable
où vit la majeure partie des habitants des pays en développement,
que se déterminent l'issue de l'explosion démographique de
même que le délai de transition mondiale. L'expérience de
l'Inde présente aussi l'intérêt en ce sens que c'est dans
ce pays de pénurie alimentaire que l'on observe la plus forte pression
de la population sur les ressources agricoles.
Le « programme national de planification de la
famille » est depuis de longues années, partie
intégrante des plans quinquennaux de développement. La
portée et l'envergure des mesures, et donc des budgets de ce programme
augmentent de quinquennat en quinquennat : le budget est passé
de 1.5 millions de roupies pour le premier plan quinquennal à 560
millions pour le dernier en date (1974-1979), soit une augmentation de 40 fois.
Le programme de planification familiale dispose en outre d'une organisation
bien structurée, d'un réseau ramifié d'institutions
spécialisées et d'un personnel énorme (plus de 100000
personnes) ayant reçu une formation spéciale.
L'objectif stratégique du programme de la planification
de la famille est de diminuer dans les meilleurs délais le taux
d'accroissement de la population. Le projet du quatrième plan
quinquennal indiquait qu'il était souhaitable de réduire le taux
de natalité de 40% en 1968 à 25% en 1980-1981 et de faire
participer au programme 90% des couples. Des mesures pratiques en
matière de planification familiale, comprenant la popularisation de
l'enseignement des techniques contraceptives et des recherches scientifiques en
la matière, s'inscrivent dans cette orientation
générale.
Une série de mesures depuis la distribution gratuite
de contraceptifs jusqu'aux congés pour interruption volontaire de
grossesses aux mères de familles nombreuses, furent prises pour
conforter la motivation d'une réduction de la natalité. Des
primes d'encouragement étaient également attribuées au
personnel médical et paramédical pour chaque candidat à la
stérilisation qu'il avait réussi à convaincre ; des
camps de « vasectomie collective » furent
organisés ; la limite d'âge du mariage fut relevée
pour les deux sexes ; un énorme parc d'ambulances fut mis sur pied
pour livrer et poser des stérilets dans les campagnes, sans parler de
nombreuses campagnes d'encouragement du planning familial, etc. la propagande
de la prévention des naissances est largement menée par les mass
media, le cinéma , des expositions permanentes et itinéraires. Le
18 décembre de chaque année fut proclamé journée
nationale de planification de la famille.
Mais malgré d'énormes dépenses
matérielles et de multiples efforts d'organisation, le programme n'a pu
influer de façon tant soit peu sensible sur le niveau de natalité
sans parler des retombées économiques.
La natalité en milieu rural varie ces dernières
années entre 38 et 39% (pratiquement le niveau de 1968) et ne
manifeste aucun signe de baisse. L'on peut en dire autant du niveau de
natalité dans les couches les plus pauvres de la population urbaine qui,
généralement reste en contact avec la campagne.
C'est l'explication de la principale raison de l'échec
des programmes de planification familiale se trouverait dans le fait que ce
programmes n'est pas en générale précède de
transformations socioéconomiques radicales qui auraient relève le
niveau économiques et matériels extrêmement bas du peuple
et crée ainsi un tremplin pour exalter la population à
épouser la politique de la famille nucléaire. Les transformations
socio économiques et culturelles sont indispensables pour le
succès des politiques de planification familiales en Afrique. Il
devient presque impossible d'atteindre les résultats escomptés de
la planification familiale d'une population qui vit dans la misère et
de bas niveau de vie. Les contextes traditionnels et de misère
entretiennent les comportements pro natalistes des populations. Dès
lors, c'est mettre les boeufs avant la charrue. C'est considérer la
politique démographique comme un élément isolé de
transformations sociales. Alors que les gouvernants doivent
réfléchir que les politiques démographiques sont une
composante du système socioéconomique. C'est pourquoi LK
écrit « Le contrôle de la croissance de la
population ne doit pas être appréhendé d'une manière
simpliste, comme préalable du développement en d'autres domaines
sociaux et économiques31(*) »
Selon l'économiste D.BANNERJI, les méthodes de
planification familiales étaient considérées comme une
« sorte de magie ». Cette politique démographique
en Afrique vouée à l'échec est le reflet de l'échec
des politiques de développement des pays. Les dirigeants au lieu de
montrer leur carence, leur incapacité à améliorer les
conditions de vie de la population se cachent derrière la planification
familiale pour fuir leur responsabilité.
Les populations réagissent timidement à la
planification familiale puisque selon D.BONNEJI « S'ils acceptent
de n'avoir que 3 enfants qui peut garantir .... Qu'ils recevront une meilleure
part de la santé et que leurs conditions de vie seront meilleures
qu'elles ne sont ? » Dans la plupart des pays en
développement, une politique démographique ne s'accompagnant pas
de profondes transformations socio économiques n'aboutit pas aux
résultats escomptés en matière de baisse de la
natalité et du taux d'accroissement naturel. L'expérience dans de
nombreux pays en développement montre qu'aucunes dépenses,
aucunes mesures coercitives, ni aucune campagne de sensibilisation, ne pouvant
modifier un temps ne soit peu le niveau de natalité tant que les causes
profondes de l'explosion démographiques n'auront pas été
écartés. « La faim et la croissance de la population
sont des symptômes, l'une n'est pas la cause de l'autre, et une attaque
directe contre la croissance de la population seule est une illusion
coûteuse et tragique. Aussi longtemps d'une profonde
inégalité subsiste dans le tiers monde, les pauvres continueront
à avoir beaucoup d'enfants parce qu'ils ne peuvent logiquement ou
humainement agir autrement32(*). » Susan George.
La politique démographique n'aboutira à l'effet
escompté vers une réduction des naissances que si certaines
conditions socioéconomiques sont atteintes. C'est pour cela que le
démographe S.IVANOV remarque que « Parmi les nombreux
facteurs agissant sur le taux de natalité, le niveau culturel de la
population identifie au taux d'analphabétisme acquiert en certaines
conditions une importance particulières. » alors que les taux
d'analphabétisation sont encore très faibles.
Sans mettre en cause la grande importance de
l'élévation du niveau culturel en tant que facteur de base parmi
d'autres de baisse de la natalité, il est nécessaire de
mentionner en tout premier lieu, la baisse de la mortalité infantile (
et surtout de la post-neo mortalité) due à la sous alimentation
et à la malnutrition chroniques. Liquider la faim chronique est la
condition sine qua non d'une situation où le niveau de
développement socio économique approche du seuil au delà
duquel la tendance à maintenir une forte natalité
s'atténue ou cesse, ce qui est typique pour l'étape initiale de
la transition démographique. Une telle situation garantit
l'efficacité d'une politique démographique spéciale devant
rapprocher un tournant dans la dynamique des naissances et intensifier leur
baisse.
Dans l'ensemble, quelque paradoxal que cela paraisse à
première vue, la faim massive favorise un taux élevé de
natalité et est un des plus sérieux obstacles au passage d'un
type moderne à mortalité et natalité faibles.
Ce serait une erreur que d'expliquer la liaison entre la faim
et la forte natalité dans une optique
de « déterminisme alimentaire » auquel
même un savant un chercheur Josué Castro avait payé son
tribut autrefois. Selon cette conception, la sous alimentation chronique et,
notamment, la carence de protéines animales stimulent biologiquement la
natalité en augmentant les appétits sexuels. Selon Josué
de Castro, « la faim est responsable de la surproduction d'être
humains, excessifs en nombre et inférieurs en qualité, qui sont
aveuglement précipités dans le métabolisme
démographique du monde33(*) ». Ce raisonnement est un exemple typique
de biologisme social.
Mais la vraie raison n'est pas l'activité sexuelle
plus grade d'un organisme sous alimenté qui recouvrirait un
phénomène plus général de volonté de survie
du genre humain luttant contre les conditions défavorables de
l'environnement, parmi lesquelles la faim. L'explication de l'action
stimulatrice de la sous-alimentation sur le taux de natalité dans le
sens de l'augmentation est tout autre. La sous alimentation et la malnutrition
accroissent la mortalité infantile et le taux de natalité, comme
nous l'avons déjà dit34(*).
Il se une forme de cercle vicieux : la faim favorise la
mortalité et surtout la post -néomortalité qui stimule
indirectement la natalité et l'accroissement naturelle, ce qui aggrave
le problème alimentaire en étendant la faim. Seules des
transformations socio-économiques progressistes au
bénéfice des travailleurs, et avant tout la solution du
problème de l'emploi, ce qui permettra de supprimer la misère et
la faim, peuvent rompre ce cercle vicieux.
Une amélioration substantielle de l'alimentation de la
population des pays africains peut avoir un court effet d'augmentation du taux
d'accroissement de la population par diminution de la mortalité plus
forte que la baisse de natalité. Mais un nombre toujours plus grand
d'arguments plaident en faveur de l'hypothèse selon laquelle les
transformations sociales et économiques nécessaires à un
essor cardinal de la production alimentaire et à l'amélioration
de la santé de la population conduisent aussi à
l'amélioration du niveau culturel de la population, à un
relèvement de l'âge du mariage et à une réduction du
taux d'accroissement naturel.
Quelques conclusions fondamentales suivantes concernant la
politique de planification de la famille dans le contexte du problème
alimentaire dans les pays africain.
Quelque souhaitable qu'il soit d'agir sur la composante
démographique de la relation « population
-alimentation » par une politique de planification, quelque
justifiés que soient les objectifs définis dans les programmes de
contrôles des naissances, leur réalisation pour la plupart des
états africains est l'affaire d'un avenir lointain. Il faudra pour cela
des données d'un travail explicatif titanesque parmi les
populations, des dizaines de grandes campagnes s'appuyant sur une aide
internationale sérieuse en médicaments et en personnels
spécialisés. Evaluant avec réalisme la situation, compte
tenu de l'expérience acquise en matière de programmes de planning
familial dans les pays d'Afrique subsaharienne, l'on peut affirmer que les
politiques démographiques ne donneront un résultat pratique
s'exprimant par une diminution de l'accroissement naturel que vers la fin des
années 2030 ou même plus tard. D'ici là l'accroissement de
la population et partant de la demande d'aliments, restera rapide malgré
la tendance de baisse de la natalité qui s'annonce, et c'est un fait
avec lequel on ne saurait manquer de compter.
Une politique de la population fondée non pas sur une
conception technologique étroite du contrôle des naissances mais
sur une orientation sociale englobant un vaste ensemble de facteurs
démographiques apparaît seule justifiée pour agir
efficacement sur la situation demo-économique. La baisse de la
mortalité infantile, et surtout de post néo-natale, par une
amélioration de la protection de la maternité et de l'enfance a
parmi ces facteurs une importance primordiale. Cette politique
démographique d'ensemble doit devenir partie intégrante d'une
stratégie socio-économique générale de
développement visant l'élévation du niveau de vie des
grandes masses populaires. Les mesures ayant pour objet l'éradication de
la faim et l'amélioration de l'alimentation s'alliant à des
mesures medico-sanitaires adéquates doivent se situer au premier plan
d'une telle stratégie.
Même en cas de l'évolution la plus favorable des
événements, la politique démographique ne peut en soi
décider de l'issue de la lutte contre les difficultés
alimentaires des masses populaires. L'aggravation du problème
alimentaire en largeur et en profondeur attend inévitablement les pays
africains, surtout fortement peuplés, même au cas où le
taux d'accroissement de la population fléchirait quelque peu, si les
mesures les plus efficaces ne sont prises pour mobiliser toutes les ressources
intérieures afin d'assurer le progrès de l'agriculture et
d'améliorer le niveau des couches les plus
déshéritées de la population. Cette difficile tache ne
peut être accomplie qu'avec des transformations socioéconomiques
radicales dont les mesures démographiques de contrôles des
naissances seront un complément. Les tentatives de résoudre le
problème alimentaire isolement ne peuvent aboutir.
Sans contester le rôle important que peut jouer une
politique démographique orientée vers la baisse de
natalité, il convient de dire très catégoriquement que la
priorité dans le maintient de l'équilibre
« population-alimentation » revient à la principale
variable, la production agricole. C'est vers sa transformation, vers
l'abolition des modes de production peu rentables qui entravent
l'intégration des agro techniques de pointes, vers l'accroissement de la
productivité du travail agricole que doivent être orientée
les efforts, car c'est bien la production qui est l'élément
majeur capable de renforcer toute la chaîne de l'approvisionnement
alimentaire des pays en développement. C'est dans cette direction, comme
nous allons e montrer dans le chapitre suivant, que s'ouvrent devant ces pays
les plus vastes perspectives.
Chapitre6 : POSSIBILITÉS
D'AMÉLIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT D'UNE POPULATION EN CROISSANCE
6-1 Le progrès de
l'agriculture, source majeure d'augmentation de la production alimentaire.
Face a la forte demande alimentaire de plus en plus croissante
que provoque la croissance actuelle et future de la population et la
nécessite d'élever la consommation ,place les pays africains
dans une situation de nécessaire urgence de mobiliser au maximum les
ressources alimentaires ( il faut entendre par ressources alimentaires comme
l'ensemble des produits vivriers , des produits halieutiques et produits techno
économiques ) ou ressources alimentaires comme une dérivée
des ressources naturelles des terres et des mers et du niveau techno
économique de leur utilisation . Les pays en développement
disposent-ils des possibilités naturelles et tecno économiques
nécessaires pour consolider et élargir la base matérielle
de production d'aliments. En d'autres termes l'agriculture des pays africains
dispose t elle des potentialités pour satisfaire les besoins
alimentaires de leur population ?
Considérant les ressources naturelles multiples et
variées dont disposent la zone tropicale et subtropicale et la
révolution scientifique et technique qui s'accomplissent dans le monde,
il est impossible de répondre par la négative. Les forces
productives s'accroissent énormément grâce aux
progrès techniques et scientifiques dont la conséquence est
l'élévation spectaculaire du niveau de vie de toute
l'humanité. L'intégration des acquis de la révolution
scientifique techniques intégrante transforme considérablement
ce secteur ou un nombre moindre de ruraux, ainsi aux Etats Unis seulement 2%
de la population travaille dans le secteur primaire et nourrir toute la
population américaine et assure l'essentielle des exportations de
l'agriculture dans le monde. Cela suppose que 25 d'agriculteurs
américains peuvent nourrir tous les 6 milliards de personnes
d'habitants de la terre. Ainsi selon LK « La révolution
scientifique rend possible la croissance extrêmement rapide de la
production des aliments traditionnels et la création de nouveaux
produits (principalement riche en protéines) multipliant ainsi le
potentiel alimentaire de la terre35(*) »
Quant a la possibilité d'utiliser les acquis de la
révolution scientifique et techniques dans les pays en
développement pour résoudre les problèmes vitaux, les
opinions divergent entre les optimistes et les pessimistes.
Critiquant les pessimistes, l'économiste
américain J. Simon remarque à juste titre que « les
possibilités de développer l'agriculture en Afrique sont
énormes36(*)
puisque plongé dans un monde ou l'excédent alimentaire des pays
développer peut nourrir toute l'Afrique ». Les conditions
naturelles dans les pays d'Europe, d'Amérique se prêtent moins au
développement de l'agriculture que dans les pays d'Afrique. Ces pays ont
réussit grâce aux moyens scientifiques et techniques. Cela
supposes que ces moyens ont réussit grâce aux moyens peuvent
développer l'agriculture dans les pays africains. Les pessimistes quant
à eux (dont G. Singer, J. Haskins et autres) excluent purement et
simplement la possibilité d'un progrès scientifique et technique
dans les pays développement. Pour eux, il est impossible d'accomplir une
résolution verte en Afrique. De fait, ils ferment la voie de
l'intégration de la révolution scientifique aux pays en
développement en se référant à la structuration
sociale et économique arriérées des pays africains,
incompatible avec le progrès scientifiques et techniques.
L'économiste américain G. singer a même écrit
que « Qu'a bien des égards, la technique du
siècle dernier leur conviendrait mieux et leur faciliterait leur
développement37(*) »
Cette opinion pessimiste isole carrément les pays
africains de la révolution scientifique et technique qui a pour objectif
majeur d'agir pour l'amélioration des conditions de vie de tous les
être humains.......
Dans quelle direction et par quelles méthodes
conviendraient-ils de développer l'agriculture nationale afin qu'elle
couvre les besoins alimentaire d'une population en croissance ?
Quels types de solutions appliquer pour accroître la
production alimentaire en Afrique ?
Il s'agit de dégager les stratégies socio
économiques et institutionnelles à appliquer aux pays africains
en utilisant les acquis de la révolution scientifique et technique,
employer rationnellement les ressources alimentaires, de diversifier les
structures et intensifier la production agricole.
En pratique deux grands moyens sont utilisés pour
augmenter la production agricole, y compris l'agro-alimentaire : il s'agit
d'étendre les terres cultivées et accroître leur
productivité. Le choix d'un de ces moyens dépend de la
spécificité du pays concerné, notamment le
caractère du peuplement, les particularités climatiques et
l'état du fond agraire. Trois types principaux de combinaisons
population ressources et agraires peuvent être dégages pour les
pays africains.
Les pays à faible densité de la population avec
une superficie considérable par habitant de terres aussi bien
exploitées que potentiellement arables. Ce type le moins répandu,
il concerne des pays de l'Afrique équatoriale tel que la
république démocratique du Congo, le Congo, le Gabon, le
Cameroun. Ce type subit la forte pression démographique.
Les pays fortement peuplés avec des terres
cultivées par habitant et peu arables inexploitées. C'est le cas
du Nigeria, de l'Egypte, l'Algérie l'Afrique du Sud.
L'approche du problème de l'augmentation de la
production alimentaire peut varier selon les conditions démographiques
économiques et sociales du pays considérées. Si de
nombreux pays africains ont encore la possibilité d'étendre et
de défricher de nouvelles terres, c'est à dire un potentiel de
terres arables important ; la situation est inverse pour d'autres pays.
Tableau 6.1.1 : Pays
en développement: types de combinaisons
de peuplement et
l'utilisation des terres
Pays
|
Densité moyenne de la population par km2
|
Taux d'accroissement en %
|
Superficie de terre par habitant (en ha)
|
labours
|
terres exploitées, labours compris
|
total des terres
|
Zaïre
|
7
|
2,3
|
3,22
|
3,22
|
14,67
|
Brésil
|
10
|
3,0
|
0,35
|
1,62
|
10,05
|
Inde
|
163
|
2,2
|
0,30
|
0,36
|
0,66
|
Source: Calculé à partir des rapports de la
FAO, UN Demographic Year-Book, 2006, FAO, Production Year-Book,
2006
La plupart des pays du sahel en Afrique de l'Ouest, du Nord et
certains pays de l'Afrique du sud sont confrontés à l'absence de
terres arables. Les populations rurales sont obligées de se confiner sur
les petites portions de terres qui s'épuisent rapidement. De nombreuses
terres à cause de la pression agraire sont épuisées. Ainsi
6% des terres sont actuellement en exploitation en Afrique.
La voie extensive d'accroissement de l'agriculture par la
colonisation des régions exploitées ne peut être
fondamentale, mais la possibilité de cultiver de nouvelles terres sont
loin d'être épuisées. Chaque pays densément
peuplé a encore des terres en friches. Dans les pays sahéliens,
les possibilités de mise en exploitation de terres dans certaines
régions sont encore énormes.
Tableau 6.1.2 :
Utilisation des terres (par régions, 2007)
Régions
|
Terres cultivées, jachères comprises
|
Pâturages permanents et prés
|
Forêts
|
Autres terres
|
Superficie totale de terre ferme
|
mln. de ha
|
%
|
mln. de ha
|
%
|
mln. de ha
|
%
|
Mln. de ha
|
%
|
mln. de ha
|
%
|
Pays en développement
|
630
|
9,8
|
1 531
|
23,8
|
2 057
|
31,9
|
2 222
|
34,5
|
6 440
|
100,0
|
Asie du Sud et du Sud-Est
|
264
|
32,6
|
35
|
4,3
|
315
|
38,9
|
195
|
24,2
|
809
|
100,0
|
Proche et Moyen-Orient
|
81
|
6,8
|
267
|
22,4
|
140
|
11,7
|
704
|
59,1
|
1 192
|
100,0
|
Afrique
|
142
|
6,1
|
694
|
29,8
|
540
|
23,2
|
954
|
40,9
|
2 330
|
100,0
|
Amérique latine
|
142
|
7,0
|
534
|
26,4
|
1 021
|
50,6
|
323
|
16,0
|
2 020
|
100,0
|
Pays capitalistes développés
|
395
|
12,5
|
880
|
27,9
|
885
|
28,0
|
998
|
31,6
|
3 158
|
100,0
|
Monde entier
|
1 414
|
10,8
|
3 151
|
24,1
|
4 057
|
31,0
|
4 452
|
34,1
|
13 074
|
100,0
|
*Océanie comprise.
Source: Calculé d'après FAO, Production
Year-Book, 1979, Rome, 2007, Vol. 33
La pratique de la mise en valeur de nouvelles régions
dans certaines pays en développement rencontre de sérieux
obstacles naturels (climat trop sec ou humide, relief accidenté,
peuplement, etc.). De grandes difficultés peuvent surgir du fait de
l'absence de transport organises du maintien de main d'ouvre et de moyens
techniques, de la résistance de la population locale. Tout cela rend la
mise en exploitation des terres de nouvelles régions,
irréalisables pour le capital privé national. La mise en
culture des terres nouvelles dans les pays en développement n'est pas
une question de possibilités techniques et de rationalité
économique. C'est aussi une question sociale qui consiste à
savoir à qui rendre la terre et à quelles conditions. Le titre
foncier fait souvent l'objet d'âpres conflits, voire même de guerre
civile, le cas de la Côte d'Ivoire, du Zimbabwe, de l'Afrique du Sud, de
la Namibie, etc. le partage de terres fait aussi de nombreuses victimes. Les
paysans les plus pauvres et les journaliers qui ont le plus besoin de terres
sont oublies lors de la répartition des terres nouvelles.
La nécessite d'élaborer et d'introduire de
nouvelles lois agraires pour les tribus et des régions a cultiver lors
de leur passage a l'agriculture sédentaire pose aussi un problème
social difficile. En outre, la migration des paysans vers les régions
nouvelles se complique du fait de la misère des paysans, de leur dettes
aux usuriers et aux paysans riches, de préjuges des castes et religieux
et de la barrière de al langue. En général, les conflits
fonciers deviennent de plus en plus fréquents en Afrique, les
populations des régions accueillantes se sentent envahies par les
allogènes.
Jusqu'au milieu des années 60, la croissance de la
population agricole dans la plupart des régions en développement
était due principalement à l'extension des terres
cultivées. Mais à la fin années 70 et au début des
années 80, ont vu s'amorcer une tendance à la croissance de la
productivité grâce à certaines mesures agro techniques. Les
productions alimentaires se sont relativement accrues. Mais pas comme il le
faut, grâce à la modernisation des moyens de productions
agricoles.
Quant au bilan entre les méthodes extensives et
intensives d'accroissement de la production agricole , le géographe
soviétique V. Pouliarkine affirme que « Sur le plan
écologique , le passage à des formes intensives d'utilisation des
terres dans les régions de vieilles cultures et d'élevage ancien
semble plus justifié que les tentatives de mise en culture sur une base
traditionnelle de nouveaux territoires » Cela montre que
l'intensification de la production agricole ne peut se faire sans distorsions .
Ce type de production agricole entraîne une utilisation à outrance
des terres provoquant ainsi l'appauvrissement des terres qui s'amenuisent de
plus en plus. La plus grave de ces conséquences se situe dans ces deux
zones, les zones tropicales et tempérées ne possèdent pas
les mêmes caractéristiques climatiques voire de sols.
Parmi les ruptures écologiques , les
épidémies de schistosomiase et d'onchocercose
développées par l'irrigation des cours d'eau et l'installation
hydrotechniques , s'ajoute la dégradation des sols par suite de
l'utilisation agro techniques adaptée à l'Amérique du Nord
, à l'Europe et au Japon et autres manifestations de crises
écologiques.....
C'est pourquoi L. Kniajinskaïa
écrit « L'intensification de l'agriculture qui implique
avant tout des agro techniques de pointe est liée en zone tropicale
à des difficultés supplémentaires d'ordre
écologiques38(*) ».
Cependant l'extrême gravité du problème
alimentaire en Afrique impose l'application urgente de l'intensification de la
production au lieu de voir ses inconvénients comme le remarque le
fondateur de la révolution verte Norman Borlang
L'intensification de l'agriculture est significativement
importante pour les pays africains fortement peuples ouvrent des perspectives
proprement illimitées. Pour la plupart des pays africains, il est
extrêmement important d'assurer l'élévation du rendement de
céréales, considérées comme la base fondamentale de
la ration alimentaire est d'une importance extrêmement capitale.
Tableau 6.1.3 :
Rendement des céréales (q/ha ; 1969-2006)
Région
|
Toutes céréales confondues
|
Blé
|
Riz (paddy)
|
1969-1971
|
1976
|
1977
|
1978
|
1979
|
1969-1971
|
1976
|
1977
|
1978
|
1979
|
1969-1971
|
1976
|
2000
|
2003
|
2006
|
Pays en développement
|
12,5
|
13,8
|
14,2
|
14,6
|
14,2
|
11,4
|
14,0
|
13,2
|
14,1
|
14,4
|
18,4
|
19,0
|
20,8
|
21,4
|
20,5
|
Asie du Sud et du Sud-Est
|
13,3
|
14,6
|
15,5
|
16,2
|
15,7
|
12,0
|
14,1
|
13,9
|
14,4
|
15,5
|
18,4
|
19,0
|
21,0
|
21,5
|
21,9
|
Proche et Moyen-Orient
|
12,2
|
14,5
|
14,3
|
14,4
|
14,4
|
10,7
|
14,3
|
14,3
|
14,4
|
14,4
|
37,1
|
38,2
|
36,9
|
41,7
|
42,4
|
Afrique
|
8,0
|
8,6
|
7,7
|
8,3
|
7,8
|
7,7
|
9,0
|
6,6
|
8,3
|
8,5
|
13,5
|
13,9
|
14,2
|
14,1
|
14,3
|
Amérique latine
|
14,8
|
16,3
|
16,9
|
17,1
|
16,7
|
13,8
|
15,5
|
12,7
|
15,9
|
14,4
|
17,0
|
17,0
|
18,9
|
17,9
|
18,9
|
Pays capitalistes développés
|
28,8
|
30,0
|
31,3
|
34,0
|
34,7
|
21,3
|
22,2
|
21,5
|
24,4
|
23,4
|
53,9
|
54,0
|
57,2
|
58,8
|
58,7
|
Monde entier
|
17,7
|
19,8
|
19,5
|
21,1
|
20,4
|
15,2
|
17,7
|
16,7
|
19,0
|
17,8
|
23,2
|
24,5
|
25,6
|
26,6
|
26,6
|
Source: FAO, Production Year-Book, Rome, des
années correspondante
Le fait que les rendements, même dans les bonnes
années , soient au moins deux fois inférieurs dans les pays en
voie de développement que les pays capitaliste développés
indique qu'il existe de larges possibilités pour les élever.
Ainsi, dans les années 70, le rendement moyen du riz a été
de 60q/ha au japon et en Australie alors que dans les pays traditionnellement
rizicoles comme l'inde, le Bangladesh, les philippines il ne dépassait
guère 20/ha. Réunir les conditions à ce que les rendements
de céréales se rapprochent de ceux des pays avancés
à ce regard permettrait d'augmenter considérablement les
ressources alimentaires de nombreux pays en développement. La science
agronomique a sélectionné ces dernières années un
grand nombre d'espèces à haut rendement de
céréales adaptées aux conditions naturelles des pays en
développement. Ainsi, un institut international du riz a
été créé aux philippines pour accroître le
rendement de cette culture qui est, depuis les temps les plus anciens la base
de l'alimentation de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique
Latine. Le réseau des centres scientifiques nationaux de
sélection s'est également étendu. Le réseau
socialiste du Vietnam ou s'est effectuées de sérieuses recherches
scientifiques en vue de l'amélioration des agro techniques, des semences
et de la sélection du riz donne un bon exemple aux pays en
développement. Ses résultats ont fortement augmenté :
les terres qui donnaient autrefois cinq, huit, dix quintaux à l'hectare
tout au plus produisent actuellement 50-60 quintaux, et souvent même
100-120 q/ha. Enlever le rendement du riz et d'autres cultures, atteindre le
niveau des exploitations les plus avancées, aider le pays à
résoudre le problème alimentaire, c'est à quoi travaillent
les chercheurs vietnamiens. Un centre de recherches scientifiques du riz e
d'autres cultures alimentaires a été inauguré près
de Hanoi avec pour programme la sélection de variétés
hâtives et de hauts rendements, le perfectionnement des techniques de
culture de riz et l'intégration des acquis scientifiques dans la
pratique.
Les chercheurs indiens ont également remporté de
grands succès dans l'amélioration des variétés de
riz. .le rendement du nouveau riz indien « 2-221 » est de
60 quintaux à l'hectare avec une période de croissance de 100
jours, alors que les variétés ordinaires ne produisent
guère plus de 15 à 20 quintaux à l'hectare avec une
période de croissance de 150 jours.
Dans les pays du sud est asiatique le rendement moyen du riz
n, culture alimentaire de base de cette région est passé de 15
à 43 q/ha aux philippines il a dépassé certains cas 15
q/ha. La proportion des superficies occupées par des
variétés à haut rendement (VHR) variait en 1988 -1999 de
moins des 4% en Birmanie et à Sri Lanka, à presque 44% aux
Philippines. Un progrès encore plus sensible a été
réalisé dans la sélection et la propagation des VHR de
blé. De nouveaux hybrides, notamment le « mexicain
nain » ont permis de tripler, et même de quadrupler le
rendement moyen de certaines régions des pays en
développement.
L'amélioration des nouvelles variétés de
céréales permet non seulement d'accroître les
récoltes mais d'améliorer la qualité du grain et surtout
sa teneur en protéines. Par exemple, les derniers progrès dans la
culture du maïs à haute teneur en lysine prouvent la
possibilité d'augmenter les quantités de protéines pour
l'alimentation humaine et animale.
Bien que les possibilités offertes par les VHR de
céréales pour accroître la production la production
d'aliments et d'améliorer leur qualité soient énormes,
leur introduction n'est guère facile. Une véritable
« révolution verte » en Afrique exige
« les semences miracles* », tout un ensemble de mesures
agro techniques : irrigation, engrais, pesticides, etc.
Les VHR impliquent l'irrigation artificielle. Selon certains
spécialistes, ce ne sera pas la terre, mais l'eau deviendra le principal
facteur limitant la production alimentaire mondiale1. L'eau abonde
en certaines régions du continent, mais manque n d'autres endroits.
Les majeures parties des terres ne sont pas irriguées.
Sur presque la moitié des superficies les ouvrages d'irrigation
demandent à être construits et modernisés. En outre une
grande partie de l'eau provenant des systèmes d'irrigation est
sous-utilisée du fait de la négligence pour le nivellement, le
drainage, et la régulation des débits. En l'absence d'un
système de drainage approprié les sols irrigués se
salinisent progressivement.
L'extension et l'amélioration des réseaux
d'irrigation dans les pays africains sont une tache de grande envergure,
onéreuse et techniquement difficile. A pénurie aiguë des
moyens financiers et matériels, la propriété privée
de la terre sont des obstacles sérieux à la mise en place d'un
système d'irrigation efficaces. Or selon les prévisions de la
FAO, il serait indispensable d'accroître de moitié les superficies
irriguées pour assurer dans les 20 prochaines années un
accroissement de la production alimentaire qui permettrait de supprimer la
faim.
Dès à présent, certaines régions
d'Afrique éprouvent une pénurie d'eau douce dont la consommation
s'accroît sans cesse non seulement pour les besoins de l'agriculture,
mais pour ceux de l'industrie. La seule issue est une utilisation
économe, rationnelle des ressources en eau, la diminution du
« taux-eau » de l'agriculture et de l'industrie,
l'introduction de technologie anhydres et sans déchets.
Mais le moment viendra sans doute où l'eau douce
commencera à manquer. il faut se souvenir que l'humanité n'a
accès actuellement qu'à 0.3% de toutes les ressources d'eau douce
de la planète. Sa majeure partie est
« figée » dans la glace ou caché dans des
réservoirs souterrains. L'avenir appartient à une technologie
fondamentalement nouvelle d'approvisionnement en eau qui rendra possible
l'utilisation de la majeure partie des ressources d'eau douce actuellement
inaccessibles.
L'utilisation des eaux souterraines dont les réserves
mondiales sont 300 fois supérieures à celles des lacs est fort
prometteuse. Leur utilisation pour l'irrigation présente ses avantages.
Elle pourrait être moins onéreuse, plus facile et rapide
d'exploitation des eaux superficielles. De plus les eaux souterraines sont
généralement plus pures et plus facile à protéger
de la contamination radiochimique et biologique.
L est envisagé d'employer dans l'avenir des
méthodes d'irrigation comme le détournement des cours d'eau (des
efforts sont déjà faits avec succès en ce domaine en
union, soviétique) et dessalement de l'eau de mer qui représente
97-98% des réserves de la planète et le contrôle des
précipitation atmosphériques au profit des régions arides.
Certains progrès sont déjà réalisés dans le
domaine météorologique, notamment la dispersion des brouillards,
la prévention de la grêle, la stimulation des pluies, etc.
L'étude des moussons effectuée par les
climatologues indiens, afin de pouvoir pronostiquer avec exactitude les
délais et les degrés d'intensité des pluies de moussons et
finir par les maîtriser présente un grand intérêt.
Des travaux sont également en cours en inde dans but de provoquer des
précipitations atmosphériques dans les régions arides du
pays. Les efforts des chercheurs en matière de gestion du climat
permettent aux pays africains d'espérer franchir les conséquences
dévastatrices des fléaux naturels.
Le moyen, le plus efficace pour accroître le rendement
en l'état actuel de la technologie agricole est l'emploi d'engrais
minéraux. Une plus large utilisation des engrais était
l'élément essentiel de l'ensemble des mesures qui ont permis
d'atteindre le plus grand accroissement du rendement agricole en de nombreux
au cours des dernières années. Les hauts rendements des nouveaux
hybrides de céréales s'expliquent avant tout par leur
réaction exceptionnelle aux engrais.
Dans la plupart des pays africains, la norme d'engrais
à l'hectare est actuellement le quart et souvent moins du dixième
de celle des pays économiquement développés. Le niveau
d'utilisation des engrais est particulièrement bas en Afrique.
Malgré l'accroissement de la production
intérieure d'engrais minéraux, les pays d'Afrique couvrent
environ la moitié de leurs besoins par l'importation en provenance des
pays développés.
La hausse des prix des engrais dans les années 90 rend
toujours difficile la satisfaction des besoins des pays africains par
l`importation.il apparaît indispensable pour le long terme
d'étendre considérablement les capacités de production des
engrais dans ces pays mêmes nombre desquels possèdent de riches
ressources de matières premières , afin de garantir l'empli des
engrais à un niveau suffisant pour profiter entièrement des
avantages des VHR , de même que de garantir les réseaux
d'irrigation artificielle.
En évaluant les besoins actuels et futur en engrais des
pays africains, il ne faudrait pas sous estimer l'importance d'un moyen
d'accroissement de la fertilité des sols aussi important et accessible
que l'utilisation plus large et plus efficace des engrais organique obtenus par
compost des résidus d'animaux et végétaux et l'assolement
avec des légumineuses, qui fixent l'azote. Les ressources potentielles
en engrais organiques des pays africains sont grandes. Selon une estimation de
la FAO, la quantité globale de déchets qui auraient pu être
utilisés comme engrais organiques en 1970/1971 contenaient 7 à 8
fois plus de substances nutritives (converties en azote, phosphore et
potassium) que la quantité totale d'engrais minéraux
employés par ces pays la même année39(*).
La production alimentaire peut être substantiellement
augmentée par l'emploi de nouveaux procédés scientifiques
de traitements de sols, une large pratique des ensemencements
répétitifs et l'amélioration des méthodes de
gestion. Il est important que les pays africains étendent l'emploi des
matériels agricoles, car ces pays n'utilisaient à la fin des
années 70 que 1/10 du parc mondial des tracteurs et 1/8 de tous les
tracteurs des pays développés.
Un élément important de la stratégie de
solution du problème alimentaire, outre l'amélioration de la
fertilité des sols, est la lutte contre les pertes tant en
période de culture que pendant la récolte, le transport et le
stockage.
Malgré les tentatives de réduire les pertes
causés par les maladies et les parasites animaux et
végétaux, 35% des récoltes potentielles des pays
africains, selon les estimations sont perdus à cause de l'imperfection
ou de l'insuffisance des mesures de protection.
Des mesures de prévention des pertes en cours de
récoltes et de stockage pourraient permettre d'énormes
économies. Des études appropriées montrent que les pertes
de céréales dues à des causes mécaniques et
biologiques représentent 15 à 20% de la production annuelle
suivant les conditions météorologiques, la culture et le pays. 2.
Les pertes de fruits et de légumes périssables dans le
réseau atteignent généralement 30 à 40%40(*).
Des pertes de récolte se produisent à toutes les
étapes : mauvaises organisation des travaux pendant la
récolte, dommages causés en période d'entreposage et de
stockage de grain et d'autres denrées par les insectes, les rongeurs, la
moisissure cryptogamique , mauvaise qualité des matériaux
d'emballage et des conteneurs , manipulation défectueuses en cours de
transport , état insatisfait des entrepôts , matériel
désuet ou mal entretenu dans les établissements d'alimentation,
etc. Les mauvaises conditions de stockage et la basse qualité
du traitement font que le produit final perd non seulement ses qualités
gustatives mais ses propriétés nutritives.
Ces exemples, dont la liste pourrait être
allongée, laisse entrevoir de grandes possibilités
d'accroissement des ressources alimentaires par réduction des pertes des
pays africains. Mais ils montent que les progrès ne sont possibles que
par des actions d'ensemble en vue d'améliorer la situation à
tous les échelons depuis le champ ou la ferme jusqu'à l'Etat. Si
les pays d'Afrique réussissaient pour 1985 à réduire les
pertes de céréales d'après récoltes ne serait-ce
que de moitié, comme le prévoient les résolutions de la
7eme session spéciale de l'assemblée générale et de
la conférence de la FAO (1975), cela donnerait une économie d'au
moins 21 à 22 millions de tonnes et permettrait de diminuer les achats
alimentaires à l'étranger41(*). 1 p 186
Tableau 6.1.4 :
Organismes maritimes et d'eau douce: pêche effective et pronostics
(1961-2006)
Régions
|
Pêche (mlns de t)
|
Taux de croissance (% par an)
|
2006
1974-1976
|
Moyenne pour 1961-1965
|
Moyenne pour 1974-1976
|
1980
|
1990
|
2000
|
1974-1976
1961-1965
|
1980
1974-1976
|
1990
1980
|
2000
1990
|
Pays en développement
|
16,9
|
23,8
|
25,8
|
31,8
|
36,6
|
3,4
|
1,8
|
2,0
|
1,3
|
1,7
|
Asie du Sud et du Sud-Est
|
5,3
|
11,2
|
12,6
|
15,6
|
18,1
|
6,4
|
2,4
|
2,2
|
1,5
|
1,9
|
Proche et Moyen-Orient
|
0,5
|
0,8
|
1,0
|
1,3
|
1,5
|
4,3
|
3,9
|
2,8
|
1,9
|
2,7
|
Afrique
|
2,1
|
3,8
|
4,1
|
5,1
|
1,6
|
6,7
|
1,5
|
2,2
|
1,8
|
1,8
|
Amérique latine
|
8,9
|
7,7
|
7,6
|
9,0
|
6,0
|
-1,2
|
-0,4
|
1,7
|
1,2
|
1,1
|
Pays développés
|
20,3
|
27,1
|
27,4
|
29,4
|
30,6
|
3,7
|
-0,2
|
0,3
|
0,4
|
0,2
|
Monde entier
|
47,7
|
72,5
|
75,3
|
84,7
|
92,5
|
3,6
|
0,7
|
1,2
|
0,9
|
1,0
|
6-2 Le développement de
l'élevage
Le développement de l'élevage occupe une place
de choix dans la résolution du problème alimentaire en Afrique.
Le volet qualitatif de l'alimentation est en partie déterminé par
la consommation de protides animaux. Bien que depuis la fin des années
80, c'est la consommation d'aliments d'origine animale ait commencé
à croître rapidement en de nombreux pays africains mais les
indices absolus dans ces domaines sont encore très bas.
La demande de produits d'élevage augmente très
vite, dépassant généralement de loin l'offre. En plus, les
prix s'élèvent rapidement de sorte qu'ils deviennent inabordables
à la majorité de la population à a revenu modestes. Toutes
les prévisions montrent que dans un proche avenir la demande de viande,
de lait, d'oeuf et d'autres produits de l'élevage va encore
s'accroître si des moyens sont pris pour améliorer l'alimentation
des enfants et des femmes allaitantes et enceintes. Dans le cas contraire la
proportion d'individus incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires en
protides animales augmentera drastiquement. Pour satisfaire la demande
croissante la production de l'élevage doit augmenter
considérablement plus vite que la production
céréalière (respectivement 4.7% et 3.6% par an).
Comme pour le rendement des céréales il existe
un écart non seulement énorme mais de plus en plus grandissant de
la productivité de l'élevage entre les pays capitalistes
développés et les pays Africains. La consommation africaine est
inférieure à la moyenne du monde et de l'ensemble des pays
développés.
Cet écart devient plus profond du fait de la
sélection systématique et soigneuse du bétail du
renforcement du contrôle vétérinaire, de
l'amélioration des pâturages et du système scientifiquement
établit d'alimentation des bêtes pratiquées par les pays
développés et presque inaccessible aux pays africains. Bien que
certains pays africains disposent des atouts assez énormes où
les conditions naturelles favorables à l'image des pays sahéliens
en Afrique de l'ouest (Mali, Niger, Burkina- Faso), la plupart ont encore fort
à faire pour élever la productivité des vaches
laitières et du bétail a viande, réduire les pertes parmi
les voeux et les agneaux qui atteignent souvent 50%, éradiquer les
maladies, améliorer la productivité du bétail etc.
Il est indéniable que les possibilités
potentielles du développement de l'élevage en Afrique sont
énormes, surtout compte tenu du très bas niveau de
productivité actuelle propre. Peuvent être dégagées
trois lignes de forces de réalisation de ces possibilités
potentielles : renforcement de la base fourragère,
amélioration des races et organisation de l'assistance
vétérinaire.
Le facteur essentiel qui détermine l'état et
les possibilités de développement de l'élevage est la base
fourragère.
En Afrique, en général se sont les
pâturages naturels qui assurent la majeure partie de l'alimentation du
gros et du petit bétail a cornes. Dans certaines régions
d'Afrique, surtout en Afrique centrale, de vastes étendues de
pâturages sont peu ou pas utilisées, alors que dans d'autres
régions africaines, il y a déficit criard de pâturage cause
par l'accroissement de la population agricole et du cheptel accroît la
dégradation de pâturages surexploites. Ces pâturages
surexploités sont en partie consommés par un bétail dont
le mode de production traditionnel contribue considérablement a les
dégrader.
Les fourrages grossiers (dont une part considérable
doit être fournie par des cultures fourragères), le grain et des
concentrés divers sont aussi des composants nécessaires de la
base alimentaire de l'élevage. Pour que ces pâturages soient
utilisés de façon efficientes implique que la pâture
naturelles soit associée à des aliments fournis par l'agriculture
afin d'atténuer les effets des variations saisonnières. Pendant
que le bétail reproducteur et le jeune bétail destiné
à l'abattage est parqué à part et engraissé avec
des déchets agricoles. Ainsi le système traditionnel de
pâturage est ainsi complété par un système d'engrais
plus efficace.
La base alimentaire étant un facteur qui limite
considérablement le cheptel, reste e à savoir si celui peut
être augmente. Les besoins alimentaires du cheptel ne sont ils pas
supérieurs aux possibilités alimentaires ?
L'opinion courante est qu'à mesure que la population
augmente il devient nécessaire d'étendre les superficies des
cultures alimentaires directement destinées à la consommation
humaine, car les grandes quantités d'énergie se perdent en cours
de transformation des aliments végétaux.
6-3 Augmentation de la production
de la pêche
La production d'aliment à haute teneur en protides
d'origine animale obtenue dans un bref délai est assurée par le
développement de la pêche marine et fluviale, constitue un
élément important de la solution du problème alimentaire
en Afrique. La valeur nutritive des produits de la pêche provient du
niveau élevé d'assimilation des protéines des poissons
dont l'équilibre acido-amine ne la cède pas aux oeufs. Le prix
de revient relativement bas des produits de la pêche marine et pluviale
de provient de ce que les dépenses unitaires d'énergie sont a peu
près la même dépense unitaire d'énergie sont a peu
près les mêmes que pour les céréales est
considérablement moins cher que pour l'élevage des poulets et du
bétail.
Tableau 7.1.1 :
Disponibilité de poisson et de produits de pêche (moyenne)
1988-2007
Régions
|
Production (tonne, poids vifs)
|
Importation (tonnes, poids vifs)
|
Exportation (tonnes, poids vifs)
|
Dsiponibilité
(Kg/an )
|
Afrique centrale
|
1389092
|
927143
|
330327
|
11.3
|
Afrique de l'ouest
|
458316
|
343 787
|
11827
|
11.6
|
Afrique de l'est
|
1146871
|
50366
|
56317
|
6.0
|
Afrique australe
|
104872
|
7239
|
7456
|
4.6
|
Source : FAO, traité avec à partir des
rapports de la FAO
Les reformes agraires progressistes ont pour vocation de
remplir une double fonction créant les conditions nécessaires
à la solution du problème alimentaire. Premièrement
favoriser une forte accélération de la croissance
économique en son entier et sur cette base l'accroissement de la
production agricole et surtout alimentaire. Deuxièmement assurer
l'utilisation maximale de la main d'oeuvre rurale dans le but de mettre
à profit la force productive de l'énorme masse de la population
des campagnes actuellement sans emploi ou sous employée, ce qui
contribuerait à l'accroissement de la demande solvable d'aliments et
d'autres bien de consommation courante, étendrait le marché
intérieur et supprimerait la misère et la faim. 202 203
Les investissements importants de l'état dans
l'agriculture sont une condition nécessaire du développement de
ce secteur. Celui-ci ne pourra surmonter son retard que si l'état lui
apporte une aide substantielle et diversifie dans le développement et
l'amélioration du système d'irrigation et de bonification ;
la construction d'usines d'engrais minéraux, de pesticides, de
matériel agricole. L'agriculture a d'énormes besoins tels que les
silos à grains, les entrepôts, les entreprises de transformations
de produits agricoles, de routes et de moyens de transports modernes des
produits de même qu'un réseau de distribution commerciale
assurant la circulation régulière des marchandises entre les
producteurs et les consommateurs. Toutes ces infrastructures et
équipements et ces éléments du progrès techniques
ne peuvent mise en pace que par l'état.
6-4 L'accroissement de la
production des produits alimentaires traditionnels.
Face à la croissance démographique
incontrôlée et ravageuse les possibilités de
développement de l'agriculture en largeur.... Par des méthodes
traditionnelles se réduisent plus dans la plupart des pays. Le
problème alimentaire en Afrique présente une acuité
dégradante du fait de la prédominance de mode de production
traditionnelle. C'est parvenir à son intensification, cela requiert des
dépenses énergétiques et matérielles croissante qui
se répercutent finalement sur le coût des produits alimentaires.
C'est pourquoi on s'intéresse durant ces dernières
décennies à la recherche et l'utilisation pratiques des sources
tout a fait nouvelles. Ce sont les aliments synthétiques fabriques par
des procèdes industrielles à partir des matières
premières non agricoles et principalement de produits
pétroliers.
Le deuxième groupe comprend les aliments produits
à partir des matières agricoles transformés selon une
nouvelle technologie. Les principaux indices de ces nouveaux indices sont
l'action sur la santé, le goût, et le coût.
A la première étape, les efforts scientifiques
et technologiques, ont porté sur la mise au point d'aliments artificiels
et synthétiques à partir du pétrole et d'autres
matières non agricoles. Ces derniers temps l'on attache à obtenir
à partir des matières premières agricoles une
protéine végétale pouvant être utilisée
pouvant pour la fabrication d'analogues, de substituts et d'enrichissement
des produits de l'élevage et surtout de la viande et du lait42(*).
Les technologies industrielles de fabrication des aliments non
traditionnels présentent plusieurs avantages sur la production
agricole. La production n'est plus saisonnière comme, ce qui
réduit les dépenses et les pertes qu'occasionnent le transport
et lez stockage des produits agricoles traditionnels. La production de pend
beaucoup moins des conditions météorologiques et devient plus
régulière. Il devient ensuite possible de réduire les
charges pesant sur l'environnement, de réduire la superficie de terres
employées pour l'agriculture traditionnelle, ce qui permet de localiser
la production dans les zones climatiques les mieux appropriées en
portant sa rentabilité au maximum. Quatrièmement, la production
et la consommation d'aliments protéiques de haute qualité
augmente substantiellement grâce à une meilleure utilisation
des
ressources protéiques des végétaux
(grain, oléagineux, plantes fourragères, etc.) non plus en
nourrissant le bétail mais en tirant directement de la protéine
végétale pour en faire des remplaçants ou des
enrichisseurs de produits de l'élevage.
Les aliments de remplacement obtenus à partir de
protéines végétales permettent, en outre
d'améliorer la structure et les rations alimentaires de la population.
Ils ne contiennent pas de tissus conjonctifs, de cholestérols,
d'excédent de graisse, etc. Ces produits se conservent longtemps
peuvent être livrés conditonnn2S et prêts à
consommer, ce qui démunie les pertes de temps et de travail dans le
commerce et dans les ménages.
L'accroissement rapide de la fabrication de nouvelles formes
de nourriture ne contribue pas seulement à l'amélioration de la
nourriture diététiques (thérapie de poids traitement de
certaines maladies infantiles et autres) et l'apport de protéines, mais
améliore aussi les indices économiques et fait baisser le cout
des aliments , permet tant de mieux satisfaire les besoins des couches modestes
de la population et permet d'étendre l'exportation et l'aide alimentaire
aux pays en développement.
La production de nouvelles formes d'aliments dans les
africains eux-mêmes se développera sans aucun doute à
mesure leur base technique et économique se consolidera. Pour que cette
entreprise soit conduite à bon terme il importe que le coût des
aliments artificiels ne soit pas trop élevé pour la
majorité de la population et ne dépasse pas le prix des
denrées alimentaires naturelles de production locale.
Chapitre 7 : PRÉALABLES
SOLUTIONS DU PROBLÈME ALIMENTAIRE
7-1 Des transformations socio
économiques radicales.
L'augmentation de la production alimentaire grâce aux
méthodes scientifique et techniques dans le but d'atteindre
l'autosuffisance alimentaire ne signifie nullement qu le
« problème alimentaire soit purement technique et puisse
être résolu uniquement par des méthodes de
fabrication 43(*)».
Les révolutions vertes menées en Inde au
Pakistan ont certes donné des résultats encourageants où
l'accroissement de la production résulte principalement de
l'utilisation de meilleures semences d'engrais minéraux et autres
éléments de l'agro technique moderne. Mais comme le soutient L.
Kniajinskaïa « Dans le contexte socio économique
et politique actuelle l'intensification et la modernisation du secteur agraire
revêt un caractère limite et fort contradictoire »
montre que la réussite de la révolution en Afrique revêt de
nombreuses obstacles difficiles à lever.
L'un des principaux obstacles à la révolution
verte en Afrique est la dominance de rapports de production tout à fait
désuets qui freinent le développement des forces productives.
Cet archaïsme de production empêche sérieusement une
rénovation de la base matérielle et technique de l'agriculture
qui accroissent le faible rendement des principales cultures.
Le fait de vouloir augmenter la production alimentaire par la
méthode de la révolution verte ne signifie nullement une
augmentation de la consommation dans les conditions sociales des pays. La
satisfaction des besoins alimentaires exigent une amélioration des
revenus des masses populaires. C'est ce que soutient « la production
aura bien s'accroître, les couches modestes et
déshérités des villes et des campagnes ne seront pas ne
état d'améliorer leur ration si elles ne disposent pas de
revenus nécessaires 44(*)». Les faibles résultats de la
révolution verte par les pays qui l'ont appliquée est la
résultante de ces obstacles lie à la forme et au fond. Les
cultures alimentaire aux quelles s'étend la révolution verte
notamment les légumineuses, les plantes à tubercules et a racines
et les oléagineuses, sans parler de l'accroissement de la
productivité du bétail laitier et de boucherie et de la volaille,
on ne constate que de petits résultats. C'est seulement le rendement du
riz et du blé qui a pu augmenter.
L'autosuffisance alimentaire peut entraîner une
suffisance au niveau national, mais peut aller de pair avec la sous
alimentation et la malnutrition de la paysannerie et des couches pauvres de la
population urbaines. C'est ce qui constitue les vrais paradoxes du
développement de la de la révolution verte dans les conditions
socio économiques actuelles des pays africains. Ce paradoxe mis en
exergue par l'impact négatif du progrès scientifique et
technique sur les pays en développement en générale et
des pays africains en particulier a maintes fois été
décrié par certains auteurs. Ainsi G. Skorov écrivait
à ce sujet « Comme l'écoulement des excédents
de grains marchands sur le marché intérieur bute sur la faible
demande solvable de la population et, sur le marché extérieur,
sur les limitations douanières des l'importation des
céréales dans la plupart des pays développés, il
n'est pas exclu que nous soyons témoin d'une forte crise de
surproduction dans un contexte de sous alimentation et de famine de masse dans
le tiers monde ».
Au regard de tout cela, il n'est pas surprenant que les
prévisions de la FAO se fondant sur les facteurs
technico-économiques sont si alarmants. Même malgré les
investissements relativement colossaux en Afrique. Le nombre d'affamés
non seulement est élevé mais en constante progression. Donc
comme le soutient lk « Si les leviers sociaux correspondant ne sont
pas mis en action , la faim et la sous alimentation resteront le lot d'une
partie considérable de l'humanité 45(*)» pour palier aux formes
contradictoires de la révolution vertes des pays africains, son impact
globalement négatif sur la situation des masses populaires exigent
impérativement un essor authentique de l'agriculture et la solution du
problème alimentaire radicale toute la structure sociale des pays
africains et avant tout une reforme agraire.
7-2 L'objet des transformations
Ce « paradoxe » traduit l'influence
contradictoire du progrès scientifique et technique sur les pays en
développement que les chercheurs ont maintes fois fait ressortir. Ainsi
l'écrivain G. Skorov écrivait à ce
sujet : «Comme a l'écoulement des excédents de
grain marchand sur le marche intérieur bute sur la faible demande
solvable de la population et, sur le marché extérieur, sur les
limitations douanières de l'importation des céréales dans
la plupart des pays développés, il n'est pas exclu que nous
soyons témoins d'une forte crise de surproduction dans un contexte de
sous-alimentation et de famine de masse dans le tiers monde46(*) .»
Ce n'est pas par hasard que les prévisions de la FAO
publiées fin 1979 et se fondant principalement sur les facteurs
technico-économiques sont si pessimistes. Même selon la variante
optimale de ces prévisions, en l'an 2000, même avec des
investissements considérables dans l'agriculture des pays en
développement (78 milliards de dollars de ressources propres et 13
milliards de dollars d'aide étrangères) le nombre des
affamés, bien que moindre actuellement, est
considérable :240 millions de
personnes2.Donc, si les leviers sociaux correspondant ne
sont pas mis en action, la faim et la sous-alimentation resteront pendant des
décennies décennie le lot d'une partie considérable de
l'humanité .
Les formes contradictoires que prend
la « révolution verte »dans les pays en
développement, son impact globalement négatif sur la situation
des masses populaires témoignent qu'un essor authentique de
l'agriculture et la solution du problème alimentaire ont pour
préalable une transformation socio-économique radicale de toute
la structure sociale des pays africains et avant tout une reforme agraire.
L'objet de ces transformations est de supprimer totalement les vestiges des
rapports qui entravent le développement des forces productives dans
l'agriculture et l'industrie, d'assurer une solution véritable de la
question agraire au bénéfice de la population et de la masse
paysanne. Il est nécessaire à cet effet de réduire la
propriété privée des terres à des dimensions
répondant aux conditions spécifiques des pays concrets, de
partager les terres parmi ceux qui travaillent, de modifier les rapports de
location en faveur des locataires, de supprimer le joug du commerce usuraire.
Seule une transformation radicale du système de propriété
et d'exploitation de la terre et des rapports d'exploitation qui y sont
liés peut ouvrir la voie au développement des forces productives
dans l'agriculture. Les reformes agraires progressistes ont pour vocation de
remplir une double fonction créant les conditions nécessaires
à la solution du problème alimentaire.
Premièrement, favoriser une forte
accélération de la croissance économique que en son entier
et sur cette base l'accroissement de la production agricole et surtout
alimentaire.
Deuxièmement, assurer l'utilisation maximale de la main
d'oeuvre rurale afin de faire participer activement à la production
l'énorme masse de la population des campagnes actuellement sans
emploi ou sous employée, ce qui contribuerait à l'accroissement
de la demande solvable d'aliments et d'autres biens et de consommation
courante, étendrait le marché intérieur et supprimerait
la misère et la faim. Des reformes agraires de profondeur et d'envergure
variables sont effectués dans les pays de développement. Elle
donne lieu à une redistribution d'une partie des terres des gros
propriétaires et de l'Etat au bénéfice des paysans,
à l'abolition des corvées et des redevances, à une
réduction partielle des loyers, à une limitation de
l'exploitation étrangère. Le degré de progrès
qu'apportent les transformations agraires dépend pour beaucoup du
maximum de propriété foncière établi. Le
« plafond » de propriété est encore assez
élevé même les terres irriguées. Dans les pays
africains les reformes agraires sont tronquées et inachevées.
Bénéficiant d'une grande influence dans les organes
législatifs de ces pays, les gros propriétaires usent de
subterfuges pour faire traîner en longueur la réalisation
pratique des reformes agraires.
Les transformations agraires sont plus radicales dans les
pays développés. L'abaissement du maximum de
propriétés foncières y est plus systématique, les
conditions de location des terres aux paysans meilleures, la
coopération des paysans en progrès. La radicalisation
progressive des transformations agraires peut aboutir dans ces pays à
des mutations profondes dans tout le système de
propriété et d'exploitation des terres.
Les investissements importants de l'Etat dan l'agriculture
sont une condition nécessaire du développement de ce secteur.
Celui-ci ne pourra surmonter son retard que si l'Etat lui apporte une aide
substantielle et diversifiée dans le développement et
l'amélioration du système d'irrigation et de bonification, la
construction d'usine d'engrais minéraux de pesticides, de
matériel agricole. L'agriculture a besoin de silos à grain,
d'entrepôts, d'entreprises de transformation des produits agricoles, de
croûtes et moyens de transports modernes, de même que d'un
réseau de distribution commerciale assurant la circulation
régulière des marchandises entre les producteurs et les
consommateurs. Seul l'Etat est capable de mettre en place tous ces
éléments du progrès technique dans l'agriculture et de
prendre les mesures d'organisation qui s'imposent dans les pays d'Afrique
subsaharienne.
La distribution de la terre aux paysans est une condition
nécessaire, mais non pas suffisante de l'essor des forces productives de
la campagne. Les paysans modestes ou les locataires qui constituent la
majorité écrasante la population rurale ans tous les pays en
développement, ne pourront rien faire sur leur petit lopin sans les
moyens financiers, les fonds de semences, le matériel, les moyens de
traction, les engrais, etc. ,qui leur sont indispensables. Ils ne sont
pas en état à eux seuls de gérer rationnellement leur
exploitation, de pratiquer un assolement correct, d'écouler leurs
récoltes, d'utiliser efficacement les systèmes d'irrigation et de
drainage. Et comment un paysan d'Asie, d'Amérique latine, d'Afrique,
du Ghana, du Burkina Faso de la Somalie, pourrait-il acheter un tracteur ou des
engrais si tout son travail lui donne à peine la possibilité de
nourrir sa famille ?
C'est pourquoi les transformations agraires ne donnent leur
plein effet pour l'accroissement de la production agricole (surtout dans la
masse des petites exploitations familiales) que lorsqu'elles s'accompagnent de
la formation de coopération de la formation de coopérative de
plein gré des paysans. C'est le seul moyen de renforcer la
viabilité des petites exploitations. Par ailleurs, l'expérience
de l'Algérie, de l'Angola et de bien d'autres pays montre qu'il est
parfois judicieux de créer dès le début sur une base de
coopération de grandes exploitations bien organisées et à
haut rendement, car le morcellement en petites fermes peut entraîner
une baisse de qualité de marchande de la production. De grandes
exploitations d'Etat peuvent prendre la place des plantations
nationalisées ayant appartenu au capital étranger afin
d'organiser rationnellement leur gestion .Mais dans tous les cas l'aide
organisationnelle et financière de l'Etat et la coopération des
paysans sont des conditions nécessaires du progrès de
l'agriculture. Ce n'est qu'ainsi qu'il est possible, dans le contexte d'une
économie marchande, de prévenir la ruine des petits exploitants
et la formation d'une frange étroite de richards paysans. D'autant plus
que la gestion collective répond à l'expérience
socio-historique et de productive de millions paysans des pays d'Afrique
subsaharienne et permet de mettre en oeuvre les éléments
constructifs d'une cellule organisationnelle comme la communauté. Des
reformes agraires radicales n'augmenteront pas seulement la
productivité de l'agriculture, mais allégeront le
problème de l'emploi, ce qui favorisera aussi le mieux-être de
la population en supprimant les obstacles artificiels entre le travail et les
moyens de production qu'engendrent les formes désuètes de
propriété et surtout les survivances du féodalisme. Les
reformes agraires et la distribution des terres inutilisées des gros
propriétaires fonciers aux paysans sans terre permettent à
ceux-ci non seulement d'assurer la subsistance de leurs familles mais de
contribuer au développement de toute la société. Toutes
ces transformations progressistes dans l'agriculture requièrent
d'énormes dépenses. A l'exception des recettes
extérieures, la seule source importante de financement des
investissements dans l'agriculture ne peut être qu'une politique
fiscale efficace limitant la consommation parasitique des groupes
privilégiés, notamment par l'imposition des biens immobiliers.
Une telle redistribution du revenu national et son utilisation rationnelle par
l'Etat sont en même temps un puissant levier de mobilisation de
l'accumulation et une des mesures possible de diminution de
l'inégalité au sein de la société. Cette politique
doit avoir pour effet l'accroissement de la demande solvable de large masse de
la population, ce qui est fort important pour la solution du problème
alimentaire. Il ne suffit pas d'augmenter la production d'aliments, il faut
encore abolir la misère des masses populaire qui est un sérieux
obstacle à l'élévation de la consommation en
général et l'amélioration de l'alimentation en
particulier. Il est nécessaire pour cela d'accroître le pouvoir
d'achat de la population ce qui n'est possible qu'en pratiquant une politique
des prix et des revenus assurant la croissance des revenus réels des
salariés et des petits producteurs des villes et des campagnes.
L'organisation de compagnies d'Etat d'approvisionnement et la mise en place
d'un système de prix d'achat par ces compagnies qui garantissent la
rentabilité de la production agricole ont aussi une grande importance.
Un accroissement de la production agricole sans amélioration de la
demande intérieure solvable risque de dégénérer en
surproduction avec pour conséquence l'hypertrophie des stocks, la chute
des prix d'achat ,l'endettement des paysans, la ruine des petites
exploitations, la poussée du chômage et l'extension de la sous
alimentation et de la faim .Comme l'indiquent les données du chapitre
2, l'arriération, la misère et la faim dans les pays d'Afrique
subsaharienne résultent du maintien de la dépendance
économique vis-à-vis des pays développés . Le
pillage des ressources matérielles et humaines de la
périphérie agraire productrice de matières
premières de l'économie capitaliste mondiale qui continu, conduit
au maintien de l'arriération socio-économique des pays africains
qui a pour effet une crise alimentaire chronique. Le principal objectif du
mouvement de libération nationale des pays en développement est
donc d'acquérir l'indépendance économique et de
supprimer toutes les formes d'exploitation neo-coloniale. La lutte pour
l'autosubsistance, pour une amélioration réelle de l'alimentation
des masses populaires est, de fait, une des lignes de force de la lutte pour le
développement économique. L'option des pays en
développement pour telle ou telle voie de développement
détermine pour beaucoup le succès dans l'émancipation
économique et la solution des problèmes
socio-économiques les plus urgents. Les pays africains en
général qui se développent ne dispose pas de la base
nécessaire pour résoudre le problème alimentaire,
éradiquer la faim, le chômage et la misère. A mesure que
les rapports de production se développent, les vices inhérents
à ce régime d'exploitation comme le chômage,
l'inégalité sociale, les contrastes entre les niveaux de revenus,
à l'extension de la misère et la faim qui l'accompagne se
manifestent de plus en plus. La situation actuelle des pays d'Afrique conduit
au maintien de la misère et de la faim pour des millions de
travailleurs. Comme le soulignent les documents de la conférence
internationale des partis communistes et ouvriers de 1969 « Les
pays qui se sont engagés sur la voie du développement n'ont pas
su résoudre un seul des problèmes fondamentaux qui se sont
posés à eux ». L'acuité du problème
alimentaire la nécessité urgente de le résoudre sont des
facteurs supplémentaires en faveur de l'orientation socialiste pour les
pays émancipés de la dépendance coloniale. Elle fournit
le fondement le plus solide pour résoudre le problème
alimentaire au bénéfice des travailleurs. La vie elle-même
se charge de prouver aux travailleur qu'une solution radicale du
problème alimentaire à leur profit n'est possible qu'à
condition d'initier des progrès techniques et d'accomplir des
transformations socio-économiques radicales.
7-3 La solution de la faim par la
réduction de la pauvreté
Un certain nombre de chercheurs ont précisé que
la stratégie la plus pertinente pour réduire la pauvreté
et favoriser la croissance économique est d'assurer un
développement rapide du secteur agricole.
Premièrement, la majorité des pauvres vivent
dans les zones rurales, ainsi la croissance rapide de l'économie rurale
est susceptible d'avoir le plus grand et le plus direct impact sur les pauvres.
Deuxièmement, les pauvres de la plupart des pays africains
dépensent jusqu'à 80% de leurs revenus pour se nourrir; une
croissance rapide de l'agriculture est basée sur la productivité,
et en conséquence des coûts moindres de nourriture. La
réduction des coûts des aliments augmente le niveau du revenu
réel du pauvre, en zone urbaine et rurale. Troisièmement, les
coûts réduits des aliments permettent à des travailleurs
d'améliorer leurs revenus sans augmenter leurs salaires, de ce fait
permettant à l'économie d'être plus compétitive sur
le marché international. Finalement, une agriculture en croissance
augmente le revenu des agriculteurs, ce qui leur permet d'acheter des biens et
des services. Des études ont prouvé que des revenus
générés à partir d'activités agricoles sont
plus susceptibles à être dépensés sur des biens et
des services nationaux plutôt que sur des biens et des services
importées. Ceci signifie que les effets multiplicateurs des
augmentations de revenus sur la production et l'emploi non-agricoles sont plus
grands que ceux de la croissance non-agricole sur la production et l'emploi
non-agricoles. Il est important de résoudre le problème
alimentaire en Afrique en réduisant la pauvreté.
En outre, il est nécessaire d'assurer le
développement du secteur agricole végétal. A cet effet,
des stratégies doivent être définies :
STRATEGIES
1.1 : Améliorer la
productivité et la compétitivité des productions agricoles
vivrière
Stratégie 1.1.1 : Diversification
des productions agricoles vivrière
Stratégie 1.1.2 :
Développement de la recherche agricole vivrière
Stratégie 1.1.3 : Renforcement
des capacités des opérateurs du secteur agricole
vivrière
Stratégie 1.1.4 : Modernisation
des Exploitations Agricoles vivrière
Stratégie 1.1.5 : Promotion de la
qualité des produits vivriers
Stratégie 1.1.6 : Poursuite de la
reforme des filières des produits vivrier
1.2 : Garantir la sécurité
alimentaire
Stratégie 1.2.1 : Appui aux
actions de promotion des cultures vivrières (mais, mil, manioc, igname,
banane, etc.)
Stratégie 1.2.2 :
Développement de la recherche et vulgarisation des
résultats
1.3 : Contribuer à
l'accroissement du revenu national
Stratégie 1.3.1 : Promotion de la
transformation des produits vivriers
Stratégie 1.3.2 : Appui à
la maîtrise des systèmes de vente au niveau international
Stratégie 1.3.3 : Mise en place
de mécanismes de financement du secteur agricole
1.4 : Améliorer les revenus et le
bien-être des populations en milieu rural
Stratégies 1.4.1 : Maîtrise
des systèmes de commercialisation
Stratégies 1.4.2 : Renforcement
des équipements de base (Piste, électricité, eau...)
Stratégie 1.4.3 : Appui aux
organisations agricoles, coopératives et mutualistes
1.5 : Favoriser l'application des lois
sur le foncier rural
Stratégie
1.5.1 : Vulgarisation de la loi foncière
Stratégie
1.5.2 : Sensibilisation des populations sur la loi
foncière
CONCLUSION
Le chômage, les revenus médiocres, l'inflation
dans un conteste de crise font tellement baisser le pouvoir d'achat des couches
les plus défavorisées de la population que pour elles la ration
statistiques moyenne « confortable » demeure inaccessible.
La pénurie alimentaire dont souffre la majorité
écrasante de la population des pays africains se manifeste sous deux
formes principales : tout d'abord l'insuffisance de calories et
deuxièmement, la carence de substances nutritives fondamentales,
surtout de protéines d'origine animales. L'aspect quantitatif de crise
alimentaire, notamment l'insuffisance calorifique dont l'expression
extrême est la faim, est particulièrement important. L'aspect
qualitatif recule provisoirement au second plan vu l'ampleur de la faim dans
les pays africain.
Parmi les nombreux facteurs qui déterminent la
situation de crise alimentaire dans les pays africains, le facteur
démographique joue un rôle important. Les mutations qualitatives
de l'évolution démographique, précisément le retard
de la baisse du taux de mortalité par rapport au taux de
mortalité, typique pour la reproduction de la population des pays
développés, ont entraîné, nous le voyons
d'énormes changements quantitatifs et une élévation
brutale du taux d'accroissement naturel et des effectifs de ces pays.
L'impact négatif de l'explosion démographique
sur le problème alimentaire se manifeste surtout en ce que la croissance
démographique accélérée, et le changement des
structures de la population qui a aboutit à une augmentation des
effectifs , dépendant de l'alimentation marchande, ont
entraîné l'aggravation d'une des principales disproportion du
développement socio-économique contemporain des pays de
l'Afrique subsaharienne un divorce entre l'accroissement de la demande et de
la production surtout marchande. Ainsi le taux moyen annuel de croissance a
été de 2.7% ces deux dernières décennies. Cet
indice, extrêmement élevé pour ce groupe de pays est encore
insuffisant par rapport à l'accroissement de la demande qui, sous
l'effet de l'impact de l'accroissement de la population et des revenus, a
augmenté en moyenne de 4% par an. C'est cet écart qui est
à l'origine d'une situation alimentaire critique.
Il convient, de remarquer que la poussée
démographique explosive creuse l'écart entre la demande et la
production et pas seulement du fait de l'augmentation de la demande. Les
mutations démographiques agissent aussi sur l'autre aspect de la
disproportion, les conditions de production des aliments en aggravant les
problèmes écologiques qui ont une incidence négative sur
la productivité déjà basse de l'agriculture
traditionnelle.
L'écart se creuse entre les besoins croissants et le
niveau de production locale d'aliments, ce qui aggrave le problème
alimentaire.
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* 2 L. Kniajinskaïa :
croissance de la population et les problèmes alimentaires dans le tiers
monde, Edition du progrès, 1983
* 3 L. Kniajinskaia :
perspective et solution du problème alimentaire mondial, Moscou, 1979
* 4 Organisation mondiale de
la santé (OMS)
* 5 A K. Gopolan, cité
par L. Kniajinskaïa dans perspective de solutions au problème de
la faim dans les pays en voie de développement
* 6 K. MARX: Le capital,
Editions Sociales, Paris, t. I, P. 133
* 7 Des études
appropriées ont montré qu'une alimentation saine et suffisante
améliore considérablement la productivité du travail.
Ainsi pour un travail de physique modéré la productivité
maximale est assurée par une ration journalière de 3000 kcal. Si
l'on prend cette productivité par référence (100%) la
diminution de la ration à 2500 kcal fait chuter la productivité
à 58%, et avec 2000 kcal la productivité tombe à 27%.
* 8 Josué de
CASTRO : The Geography of hunger, little, brown & Compagny,
Boston, 1952 p. 7
* 9 Voir The National Survey,
Ethiopia , 2004
* 10 UN concise report on thje
world population situation in 1970-1975 and its Long- Range Implications, New
York, 1974.
* 11 B. Urlanish, cité
par L. Kniajinskaïa : croissance de la population et les
problèmes alimentaires dans le tiers monde, edition du progrès,
1983
* 12 Selon les estimations, le
coefficient d'élasticité de la demande de produits
agroalimentaires selon le revenu varie de 0.6 en Amérique du Nord
à 0.9 en Asie méridionale et en Afrique subsaharienne
* 13 Cité par L.
Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes
alimentaires dans le tiers monde, édition du progrès, 1983
* 14 K. MARX: Le capital,
Editions Sociales, Paris, t. I, P. 133
* 15 S. Tioulpanov cité
par L. Kniajinskaïa dans « Le neo colonialisme et le
probleme alimentaire dans les PVD (Moscou, 1978) »
* 16 K. MARX, F. ENGELS :
Correspondance, p. 21.
* 17 Scientific world, World
federation of scientific workers, London, 1993, vol. xvii N.4 p 13)
* 18 Erik P. Eckholm :
losing ground, environmental stress and world food prospects , W. W. Norton
& Company ,Inc., New York , 1976, P.19.
² L. BROWN (Lester Brown with Erik P. ECKLOM : by bread
A Lone, pergamon press, new york, 1995, p .87
* 19 Francis F. LAPPE and
Joseph COLLINS with cary FOWLER : Food first beyond the myth of scarcity,
Houghton Mifflin Company Boston, 2007, P. 45-46
* 20 . Lester R. BROMN with
Erick P. ECKHOLM: by Bread Alone Pergamon press, New York, 1995, p. 87
* 21 K. MARX : Le capital,
Editions Sociales, Paris IV, t. II, p. 129
* 22 A. SAUVY
« théorie générale de la population »
Mockba, 1977,T. I,c. 19
* 23 . New York times, 2004,
Auguste 14th and November 5.
* 24 The Guardian, Manchester
2004, October 17, P 12.
* 25 H. FOERSTER, P. MORA, L.
AMIOT: Doomsday: Friday 13th November A. D. 2026,
* 26 Paul R. EHRLICH: the end
of Affluence, New York, 1974.
* 27 Paul R. EHRLICH: the end
of Affluence, New York, 1974.
* 28 D. H. MEADOWS et autres:
the limits to growth, P. 25
* 29 A.et P. Ehrlich
population, ressources, environnement
* 30 The Guardian, Manchester
1974, October 17, P 12.
* 31 L. Kniajinskaïa : la
croissance de la population et le problème alimentaire dans les pays en
voie de developpement
* 32 . Susan George: How other
half Dies, the real reasons for World hunger, Allanheld, Osmum & Company
Publishers, Montclair, 1977, P. 31
* 33 Josué de CASTRO:
the geography hunger,
* 34 Josué de CASTRO:
the geography hunger,
* 35 L. Kniajinskaïa la
croissance de la population et les problèmes alimentaires, editions les
progrès , 1980
* 36 G. SINGER: World
development: Growth and change, New York, 1966
* 37 G. SINGER: World
development: Growth and change, New York, 1966
* 38 L.
Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes
alimentaires dans le tiers monde, edition du progrès, 1983
* 39 Calculé par la FAO,
the stade of food and Agriculture, 2007, Rome
* 40 FAO, UN Document, E/ conf.
65/4
* 41 Voir FAO, Agriculture,
2004 Source: Calculé d'après Fao,
Agriculture: Toward 2000, Twentieth Session, Rome, 10-19 novembre 1979, p.
117
* 42 J.E. BARDACH, J.
H. RYTHER and McLARNEY : Aquaculture : the farming and
husbandry of fresh water and marine organisms, New York
1992
* 43 L.
Kniajinskaïa : croissance de la population et le problème
alimentaire dans les pays en voie de développement, Editions du
progrès, Moscou, 1980
* 44 L.
Kniajinskaïa : l'aspect démographique du problème
alimentaire (Berlin, 1979)
* 45 Perspective de solutions
du problème alimentaire mondial, 1985, Moscou
* 46 Conférence
internationale des parties communistes et ouvriers, Moscou 1969