Modélisation d'un système multi-agents : application à la réunion d'attribution des charges horaires au département d'informatique de gestion( Télécharger le fichier original )par Jean-Marie MUNGUAKONKOKWA ISP Bukavu - Licence en pédagogie appliquée option informatique de gestion 2009 |
2.2.1.5. Apports et limites des actes de langagesCette partie tente de faire le point sur, d'une part, ce qu'apporte l'utilisation des actes de langages dans notre problématique, et d'autre part les limites de cette théorie. Les actes de langages sont les briques de base de la sémantique communicationnelle. Ils représentent des modèles fragmentaires de motifs d'interaction, génériques dans le sens où ils sont non spécifiques à un domaine, et également dans le sens où ils sont théoriquement combinables ou composables, selon une certaine sémantique. Les actes de langage nous renseignent sur le comportement attendu de l'agent qui les utilise. Le principal apport est donc relatif à l'interopérabilité : l'utilisation de tel ou tel acte de langage est une méta-information sur le comportement de l'agent en terme de communication. La standardisation de cet aspect est un facteur de convergence et d'interopérabilité entre deux agents effectuant une tâche collective similaire, et conçus séparément : grâce à cette sémantique, il y a de plus fortes chances pour qu'ils utilisent les mêmes actes de langages. Cette information n'est certes pas suffisante pour garantir l'interopérabilité. Le contenu des messages, et les niveaux sémantiques supérieurs plus spécifiques au domaine (par exemple les ontologies), doivent aussi être standardisés tout en maintenant la séparation avec le niveau communicationnel. De même, le niveau inférieur, le transport des messages, doit être également interopérable. Contexte d'interaction. Le contexte de l'interaction est indispensable pour interpréter sans ambiguïté le déroulement d'une communication, même à ce niveau. Cette nécessité était déjà suggérée par les théoriciens du langage, contemporains de Searle. Ces derniers reconnaissaient qu'il fallait une unité d'analyse plus large que le simple acte de langage pour décortiquer la structure du dialogue, et ont introduit par exemple la notion de paire d'adjacence, liée à la structure des conversations. C'est aussi pourquoi un langage comme FIPA-ACL ne définit pas seulement des messages et actes de langages, mais aussi des conversations, régies par des protocoles d'interactions74(*). Exemple 1. Un agent fournisseur d'un service donné procède par enchère, par envois d'appels à proposition successifs (CFP pour Call For Proposal), à des acheteurs potentiels, puis acceptations ou refus de leurs propositions. Si nous supprimons la notion de conversation, la réponse aux propositions, comme aux CFP, devient ambiguë : un participant a besoin de savoir s'il était le gagnant au tour d'enchère précédent, afin de savoir s'il doit proposer ou non un meilleur prix ; un CFP pourrait tout aussi bien signifier une nouvelle enchère, ou la continuité d'une enchère parallèle. De même, le vendeur a besoin de rattacher une proposition à une enchère donnée, dans le cas de deux enchères en parallèle, ne serait-ce que pour savoir à qui envoyer le nouveau CFP basé sur cette proposition. Il faut donc identifier chaque enchère, et rattacher les propositions et CFP à ce contexte. * 74 Denis Jouvin, Délégation de Rôle et Architectures Dynamiques de Systèmes Multi-Agents Conversationnels, thèse de Doctorat, Université Lyon I - Claude Bernard, 2003 |
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