VIII.2 Appui
médico-sanitaire
L'appui médico-sanitaire des OEV à l'AJPO
s'organise essentiellement autour des activités de consultation
médicale de routine et de référence des OEV
infectés par le VIH/SIDA au niveau des structures sanitaires disposant
d'un plateau technique adéquat notamment à l'Hôpital
Pédiatrique Charles de Gaulle.
VIII.2.1 Prise en charge
médicale à l'AJPO
Interrogé à propos de la prise en charge
médicale à l'AJPO, un responsable de la coordination des
OEV répond : « quand je parle de prise en charge
médicale elle est partielle. Nous prenons en charge les pathologies
courantes. C'est à l'Hôpital Pédiatrique Charles De Gaulle
et Yalgado que nous référons les OEV infectés par le VIH.
Nous prenons en charge les ordonnances et les examens biologiques. Ça
dépend vraiment des ressources financières disponibles. Des fois
c'est partiellement et des fois également quand il y a les sous on prend
en charge toutes les prescriptions médicales. Nous avons une pharmacie
dotée en Médicaments Essentiels Génériques (MEG) au
niveau de l'association. Après la consultation ils peuvent avoir
gratuitement les produits qui sont au niveau de
l'association ».
L'AJPO dispose d'un centre de dépistage volontaire et
réalise les tests VIH grâce à l'appui des partenaires tels
que Medicos Del Mundo et l'IPC.
Dans notre étude, 13,3% des OEV sont infectés
par le VIH. Nous notons un cas où le statut sérologique est
inconnu. Au cours des 2 derniers mois ayant précédés notre
enquête, 43,3% des OEV étaient tombés malades. Les causes
les plus évoquées sont le paludisme. Ainsi sur les sept chefs de
ménages interrogés, quatre affirment :
« souvent, c'est surtout le paludisme ».
En ce qui concerne l'itinéraire thérapeutique,
dans 73,3% des cas, les OEV étaient pris en charge dans les formations
sanitaires. Les OEV avaient recours à l'automédication dans 16,7%
des cas. Cette automédication était souvent administrée
par les chefs de ménages ou tuteurs. Les frais de traitement et de
médicaments étaient pris en charge dans 56,7% des cas par les
tuteurs. L'AJPO avait pris en charge les frais médicaux dans 23,3% des
cas. Un acteur de l'AJPO justifie : « vraiment des fois
c'est partiellement et des fois également quand il y a les sous on prend
en charge globalement l'ordonnance, les prescriptions
médicales ».
Dans les 20% restant, les frais médicaux sont
assurés par la famille élargie (oncle, tante, cousin).
Les difficultés rencontrées sur le plan
sanitaire par les OEV sont essentiellement marquées par les
problèmes d'accessibilité financière dans 53,3% des cas.
Pour C.H., 29 ans, ménagère, veuve depuis 5 ans et mère de
deux orphelines : « si, si on nous a appelé pour
nous dire que s'il y a un enfant qui tombe malade, on a qu'à l'amener
là-bas. Mais souvent il y a des produits qui manquent. Les produits qui
sont chers, c'est ça même qui manque ». O.H., 19
ans, élève, orpheline chef de ménage depuis 5 ans :
« Nous on part là bas, ils te donnent l'ordonnance d'aller
payer les médicaments. Nous, on n'a pas de moyens, on est obligé
de laisser tomber ». Et de poursuivre : « Mon
petit frère, (...), il a des maux de tête, on l'a prescrit des
médicaments qui ne sont pas de l'AJPO. On l'a dit d'aller payer, manque
de moyen on n'a pas pu payer ».
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