4.1.3 2.2 L'exclusion des femmes en
matière d'éducation :
Il s'est avéré essentiel de signaler le lien
étroit entre l'éducation et la santé de sorte qu'une femme
qui n'est pas suffisamment éduquée et instruite sera
inconsciente de l'importance de la santé maternelle et va s'abstenir
d'accéder régulièrement aux soins médicaux
nécessaires.
« Sont nombreux les facteurs qui aboutissent
à l'analphabétisme des femmes, je peux citer : l'ignorance
de l'importance de l'éducation, la pauvreté, la mentalité
archaïque des gens... »
L'éducation est intimement liée à la
santé, se sont deux facteurs que l'un complète l'autre, selon Mr
Sadouk le responsable de la délégation de
l'alphabétisation de la région Tanger-Asila, il joint fortement
la santé et l'éducation dans la mesure où elle joue un
rôle central dans l'amélioration de la santé maternelle, la
réduction des mariages précoces, l'amélioration de la
prise en conscience des risques sanitaires. Ce qui dénote l'importance
de l'éducation dans la vie des femmes dans la mesure où une femme
instruite est plus censée faire attention à son état de
santé, effectuer des consultations médicales
régulières, d'être mieux informée en matière
de santé et particulièrement la santé maternelle,
généralement l'éducation est également essentielle
à la réalisation des droits des femmes.
Selon le focus groupe effectué auprès des filles
du quartier El Merss, j'ai pu soulever que la non scolarisation des filles est
due tout d'abord à la pénurie des moyens vu les conditions
vulnérables des familles, la pauvreté extrême dans la
mesure où les parents se trouvent freinés par le coût cher
de la fourniture scolaire même si l'école est gratuite, ils ne
peuvent pas soutenir financièrement l'éducation de leurs filles.
Selon l'entretien semi directif que j'ai effectué
auprès des femmes du quartier El Merss, j'ai constaté que la
méconnaissance et l'ignorance des parents de l'importance de
l'éducation est un autre facteur culturel qui s'ajoute à ce
niveau, chose qui se répercute négativement sur le parcours
scolaire des petites filles et les empêche de poursuivre leurs
études et se maintenir dans le système éducatif. La
plupart d'entre elles sont menées à assumer les tâches
domestiques traditionnelles tout au long de l'année au sein de leurs
familles par ce que les mères craignent la sécurité de
leurs filles, les mamans ont toujours peur de les envoyer pour parcourir un
long trajet qui présente de multiples risques, ce qui explique en
partie pourquoi les parents sont souvent réticents à
tolérer le parcours scolaire de leurs filles notamment que le quartier
en question est dépourvu de centre de police qui veille sur la
sécurité de la population entière ainsi que l'absence
d'électrification. Alors l'absence de la sécurité dans le
quartier les pénalise davantage que les garçons. Le
problème s'accentue quand la fille arrive au collège,
l'établissement est souvent éloigné et les parents
refusent d'envoyer leurs enfants.
C'est pour ces raisons que les femmes analphabètes
représentent une proportion importante de la population du quartier El
Merss et d'où la nécessité de mettre en place le centre
d'insertion socioprofessionnelle qui vise pour l'essentiel l'intégration
de la femme ainsi que l'ensemble de la population au sein du processus de
développement.
Finalement, j'ai pu constater que les filles sont plus exclues
que les garçons en matière de l'éducation, du fait que
l'école ne va jamais au-delà du primaire pour qu'une fille puisse
poursuive sa scolarité, elle est toujours condamnée à
effectuer plusieurs kilomètres à pied chaque jour pour aller en
classe, tout en étant exposées à tout risque venant de
l'extérieur.
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