Institut National de l'Action
Sociale
Tanger
Rapport de Stage d'application
Thème : L'exclusion sociale à
Tanger
Sujet : L'exclusion sociale des femmes
Au quartier EL MERSS
Réalisé par : Nabila Seyah
Encadré par : Mme Naima Soussi
Année universitaire 2010-2010
Table de matière
5
5
Liste des abréviations
6
Introduction :
1
Partie I : Présentation de la DAS et
l'INDH
5
1) Présentation de la division de
l'action sociale :
5
1.1 Définition :
5
1.2 La wilaya de Tanger-Assilah :
5
1.3 L'organigramme de la DAS :
6
1.4 Le Suivi des projets programmés au
titre de l'exercice 2006-2009 :
7
1.5 L'Évaluation
7
1.6 Plan d'action 2010 :
7
2) Les structures institutionnelles, collaborateurs
de la DAS :
8
2.1 Le Comité Provincial du
Développement Humain (CPDH)
8
2.2 Le comité local de développement
humain (CLDH)
8
2.3 L'Equipe d'Animation Communale (EAC)
8
3) L'Initiative Nationale pour le
Développement humain :
9
Partie II : la problématique :
les femmes sont davantage exclues que les hommes
13
I. L'exclusion sociale :
13
1) Définition du concept :
13
2) L'exclusion sociale selon l'approche
sociologique :
14
3) Les différentes formes de
l'exclusion sociale :
16
4) Etat de lieu de l'exclusion sociale au
Maroc :
18
5) Les principaux programmes de lutte contre
l'exclusion sociale en réalisation :
18
II. L'exclusion des femmes en matière
de santé et d'éducation :
19
1) La situation socioéconomique de la
femme au Maroc :
19
2) Education et défis de
développement au Maroc :
21
2.1 Etat des lieux de l'analphabétisme
à Tanger :
22
2.2 Le rôle de la société
civile en matière de lutte contre
l'analphabétisme :
23
2.3 Les stratégies mises en place par
l'Etat pour éradiquer l'analphabétisme :
24
3) Santé et défis de
développement au Maroc :
26
3.1 Etat de santé au
Maroc :
27
3.2 L'infrastructure de
santé à Tanger :
28
3.3 La santé maternelle :
28
3.4 La mortalité maternelle au
Maroc :
29
3.5 La mortalité
néonatale :
31
3.6 Accélérer le progrès
dans le domaine de la santé maternelle :
32
3.7 Les programmes mis en place par
l'Etat :
32
III Les inégalités en
matière de santé et l'éducation sous un onglet
genre :
33
Partie III : La recherche action
35
1) La méthodologie de recherche :
35
1.1 Recherche documentaire :
35
1.2 Focus groupe :
35
1.3 Les entretiens :
36
1.4 zone d'enquête :
36
1.5 Population :
36
2) Analyse des résultats :
36
2.1 L'exclusion des femmes en matière de
santé :
37
2.2 L'exclusion des femmes en matière
d'éducation :
40
2.3 Les attentes de la population par rapport au
centre mise en place au quartier El Merss :
42
2.4 L'apport du projet par rapport à la
population :
42
Bilan de stage :
44
Conclusion :
46
Références
bibliographiques :
51
Je tiens à dédier cet
humble travail à mes parents, à Saïd Moueden et à
tous ceux qui m'ont encouragé et m'ont soutenu et à ceux qui ont
veillé à ce que ce travail soit à la hauteur.
Je tiens à remercier dans un
premier temps, toute l'équipe pédagogique de l'INAS,
pour avoir assuré mon stage au sein de la Wilaya Tanger-Asila.
Je remercie également et tout particulièrement
Madame Naima Soussi pour l'aide et les conseils concernant les
missions évoquées dans ce rapport, qu'elle m'a apporté
tout au long de ces trois mois.
Finalement je tiens à
remercier et à témoigner toute ma reconnaissance au personnel de
la division de l'action sociale au sein de la wilaya Tanger-Asila pour
l'expérience enrichissante et pleine d'intérêt qu'elles
m'ont fait vivre durant ces trois mois.
Liste des abréviations
CLDH : Comité Local de
Développement Humain
CPDH : Comité Provinciale de
Développement Humain
DAS : Division de l'Action
Sociale
EAC : Equipe d'Animation Communale
HCP : Haut Commissariat au
Plan
ILDH : Initiative Locale de
Développement Humain
INDH : Initiative Nationale pour le
Développement Humain
MO : Maîtrise
d'Ouvrage
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
UNICEF : Fond des Nations Unies pour
l'Enfance
USAID : Agence des Etats-Unis pour le
Développement International
VAT : Vaccination
Anti-Tétanique
VIH : Virus de
l'Immunodéficience Humain
1 Introduction :
Dans le souci de pouvoir assurer et optimiser le processus de
la formation à l'INAS, cette dernière a permis judicieusement
à l'ensemble des étudiants, non seulement l'acquisition des
connaissances et de compréhension, mais aussi les capacités
d'intervention par le biais des actions auprès des individus, des
groupes et des collectivités.
De la sorte, le stage de la 3ème
année est considéré comme un choix pédagogique
essentiel dans le processus de renforcement de la formation théorique
avec la pratique permettant l'intervention réelle des étudiants
tout en intégrant des apprentissages théoriques et pratiques
ainsi qu'apporter un éclairage et développer une vision
réaliste de façon à être bénéfique.
Par ailleurs le stage de la 3ème
année qui s'étale sur 3 mois est un aspect favorable pour les
futurs Agents de développement de sorte qu'il se présente comme
une persistance par rapport aux stages des années
précédentes. Il vise en principe l'approfondissement des
connaissances pratiques antérieures ainsi que le développement
des compétences professionnelles avec une cadence transcendante à
l'entremise de la réalisation des actions bénéfiques
à l'institution et à la population à laquelle elle
s'intéresse.
A ce titre, le dit stage qui peut être effectué
au sein de différents organismes oeuvrant dans des domaines
variés, suscite une certaine perspicacité et flexibilité
émanant de l'étudiant, notamment en matière d'intervention
auprès de l'institution concernée de façon à bien
mener la mission demandée.
Dans ce sens on est censé prendre l'initiative au sein
de l'établissement, sans attendre que les prescriptions lui
émanent du lieu de stage. Cette initiative consiste d'une part en la
contribution du stagiaire dans les activités d'un projet au cours
d'achèvement, ou bien de proposer le montage d'un projet qui va avec la
stratégie de l'établissement. Comme elle peut se focaliser d'une
autre part sur le traitement d'une thématique donnée à
laquelle s'intéresse l'établissement à travers une
recherche action. Qui peut aider davantage l'établissement à se
positionner et pouvoir envisager ses propres stratégies grâce
à cette recherche action.
Je me suis focalisée sur le volet des projets existant
dans la division de l'action sociale au sein de la Wilaya Tanger-Asila, je me
suis intégrée dans l'un des projets s'inscrivant dans le
programme transversal ciblant un quartier situé dans la commune urbaine
Bni Makada. Le projet en question est intitulé l'insertion
socioprofessionnelle pour la population du quartier El Merss (Bir Chifa)
(voir annexe1), porté par l'association Aide et
Secours, et dont je suis appelée à mettre en pratique mes
compétences en matière de développement social et de
l'intervention auprès de la population du quartier en question ainsi que
réaliser un certain nombre de tâches.
Ce dit projet s'inscrit dans le programme de la lutte contre
l'exclusion sociale en milieu urbain qui vise pour l'essentiel
d'atténuer la pauvreté des populations défavorisées
par l'amélioration des conditions de vie et le renforcement de
l'insertion ainsi que d'éviter que les couches les moins
favorisées en milieu urbain ne se retrouvent en situation de grande
pauvreté et d'exclusion sociale, afin de leur assurer l'accès aux
services sociaux les plus élémentaires et afin de
développer les mécanismes et les outils d'encadrement et
d'accompagnement social de la population, d'ailleurs c'est l'un des plus
importants projets qui a été mis en place à Bir Chifa en
partenariat avec l'INDH, l'association Aide et Secour et l'association
espagnole Aida, dans le but d'améliorer la situation
défavorisée de la population de la zone et contribuer au
développement humain sur lequel s'articule la philosophie de l'INDH,
cela montre d'une manière claire que cette initiative réussite
est venue principalement pour donner naissance à un nouveau climat
d'égalité des chance et la bonne gouvernance ainsi que lutter
conter la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale,
promouvoir la situation de la femme et le renforcement de la cohésion
sociale au Maroc tout en adoptant les différentes approches de
développement qui seront le prometteur du développement
humain.
Eu égard à la problématique de
l'exclusion sociale, je l'ai choisi comme thème sur lequel je vais
travailler vu que c'est un phénomène international qui touche
aussi bien les pays développés que les pays en voie de
développement et dont les taux sont flagrants au Maroc et en particulier
à Tanger au quartier El Merss ce qui suscite une étude
approfondie à cet égard pour mettre en évidence les
causes, les conséquences, et les stratégies mises en oeuvre pour
remédier la problématique en question qui se présente
comme suit : les femmes sont exclues davantage que les hommes, ainsi que
confirmer ou infirmer les hypothèses suivantes : la
dégradation de la santé
de la femmes pourrait être parmi les causes contribuant
à l'exclusion sociale ; l'analphabétisme des femmes pourrait
être l'un des facteurs qui mène à l'exclusion sociale des
femmes. De ce fait j'ai voulu répondre à ce problème que
l'on pourrait qualifier de majeur, étant donné son importance sur
la scène économique et sociale de notre pays.
D'après le recensement de 2004 avec la cartographie de
la pauvreté, il s'est avéré l'existence aussi bien en
milieu urbain qu'en milieu rural d'importance poches de pauvreté.
Exclusion, pauvreté sont en fait intimement liées aboutissant
à des situations extrêmes de dégradation individuelle ou
collective pouvant toucher plusieurs aspects des éléments de la
vie ; santé, emploi, habitat...Face au constat de la
complexité du tissu urbain et de la multiplicité des facteurs de
pauvreté et d'exclusion sociale en milieu urbain et périurbain,
le gouvernement du Maroc a décidé de baser le choix des quartiers
sur un ensemble d'indicateurs chiffrés.
A ce titre on peut définir l'exclusion sociale comme
étant le fait d'être privé du minimum vital
nécessaire au confort élémentaire de l'existence :
nourritures, abri, travail, revenu...Elle suppose également la
limitation de l'accès d'une personne ou groupe de personnes à ses
droits sociaux, politiques, économiques et culturels et ses
opportunités de travail, la faiblesse des liens sociaux, et la distance
des institutions ce qui conduit à la rupture des liens sociaux, à
l'appauvrissement des ménages.
De ce fait le problème de l'exclusion sociale se pose
au plus haut degré dans le quartier El Merss sur lequel je suis
censée mener mon travail puisqu'il entrave sérieusement
l'accès aux équipements et aux services sociaux de bases
(santé, éducation, alphabétisation, eau ...) d'où
la nécessité de mettre en place un centre d'insertion
socioprofessionnelle pour les femmes et les jeunes du quartier El Merss. Un tel
projet est d'une importance capitale dans la mesure où il vise la
promotion des droits sociaux de la population et des femmes en particulier.
A ce titre, j'ai adopté lors de ma recherche l'outil
de l'enquête par le biais des entretiens et des focus groupes qui
supposent être fondés sur la collecte des informations
nécessaires concernant la population en question accompagné en
amont par une communication sur les objectifs et l'utilité de chaque
outil, et en aval par une communication sur les résultats obtenus, sans
oublier la recherche bibliographique approfondie.
Il convient d'insinuer à cet égard que les
résultats obtenus sont fortement reliés à la nature de la
méthodologie du travail de façon à aboutir à un
résultat convenable qui répond en partie à la
problématique du thème abordé et qui consiste à
mettre en lumière les concepts qui se rapportent à la
problématique d'une part et d'autre part, de comprendre et de bien
appréhender les démarches et les méthodes suivies.
Le présent rapport de stage comporte quatre parties,
la première partie concerne une présentation de la Division de
l'Action Sociale dans laquelle, j'ai mis l'éclairage sur les
attributions de la Division ainsi que l'INDH dans la Wilaya.
La deuxième partie porte sur la problématique
sur laquelle j'ai mis l'accent pendant le stage, en effet dans ce chapitre je
vais élucider les points qui se rapportent à l'exclusion des
femmes en matière de l'éducation ainsi qu'en matière de
santé.
La troisième partie portera sur la méthodologie
de recherche par laquelle j'ai passée pour étayer les
hypothèses qui font l'objet de ma recherche.
Et enfin, je vais présenter le bilan du stage ainsi que
la conclusion, tout en se focalisant sur les compétences acquises et les
objectifs atteints, ainsi que les failles constatées au cours du stage,
ainsi que quelques propositions et recommandations pour éviter ce
dysfonctionnement.
2 Partie I : Présentation de la DAS et l'INDH
1) Présentation de la division de l'action
sociale :
2.1.1 1.1 Définition :
« Créée conformément aux
orientations ministérielles contenues dans la circulation n° 5278
du 20 juillet 2005, la division de l'action sociale assure le
secrétariat du Comité Provincial de Développement Humain.
A ce titre elle prépare les projets de convention et de contrat entre le
président du Comité Provincial de Développement Humain et
les porteurs de projet retenus pour la Maîtrise d'Ouvrage (MO) de ces
projets , elle suit l'état d'avancement des Initiatives Locales de
Développement Humain pour le compte du Comité Provincial de
Développement Humain , elle assure la coordination entre le
Comité Provincial de Développement Humain et les Comités
Locaux de Développement Humain et entre les différents quartiers,
et elle prépare des rapports d'avancement trimestriels. Par ailleurs,
elle assure une fonction de soutien vis-à-vis des équipes
d'animation de quartier en leur apportant l'appui nécessaire pour mener
à bien leur mission et assurer la participation au niveau local. Le lien
entre la division de l'action sociale et les Equipes d'Animation n'est pas
hiérarchique, mais uniquement basé sur ses compétences
(d'appui, de conseil et de coordination). La Division de l'Action Sociale
pourra faire appel à des personnes-ressources en fonction des
besoins. »1(*)
2.1.2 1.2 La wilaya de Tanger-Assilah :
La Wilaya de Tanger-Asila est composée de 2
préfectures, 4 communes urbaines et 12 communes rurales. La
préfecture de Tanger-Asila dans laquelle je passe mon stage se comporte
la division de l'action sociale qui a connu beaucoup de changement avant
d'être nommée une division. En 2001 il y avait un changement
remarquable de service en division des affaires sociales avec l'arrivée
du nouveau Wali à Tanger, cette dernière a accordé plus
d'importance aux instituions d'accueil en sus de certains dossiers qui ont
été ajoutés tels que l'éducation, la santé,
jeunesse et sport, culture, personnes a besoins spécifiques...
En 2005, elle est renommée la Division de l'Action
Sociale sur la base du discours de sa majesté le Roi Mohammed IV, tout
en préservant tous les dossiers déjà
précités ainsi que l'ajout de l'INDH.
2.1.3 1.3 L'organigramme de la DAS :
Division de l'Action Sociale
Secrétariat
Service Administratif
Service Formation et Communication
Service Suivi et Evaluation INDH
La Division de l'Action Sociale est
représentée par trois services. Le premier service est celui du
suivi et d'évaluation, service administratif et service formation et
communication, le plus important est celui du suivi et d'évaluation, ce
service porte sur la coordination et la contractualisation avec les
différents intervenants qui travaillent en collaboration avec la
Division de l'Action Sociale telles que : les associations, les services
extérieurs de l'état, les élus, les communes rurales.
2.1.4 1.4 Le Suivi des projets programmés au titre de
l'exercice 2006-2009 :
Projets en difficulté
2006-2008 :
Le suivi des projets en difficulté qui s'inscrivent
dans l'exercice 2006-2009 consistant en :
- un listing des projets en difficulté en premier
lieu ;
- provocation de réunions élargies avec les
porteurs des dits projets dont l'objet est la résolution des
problèmes rencontrés, tout en élaborant un canevas de
suivi ;
- en ce qui concerne les projets en cours d'exécution,
le personnel recueil des rapports d'exécution de projets auprès
des institutions bénéficiaires ainsi que la programmation d'un
calendrier de visite des projets sur terrain ;
- évaluation de l'impact au niveau des Quartiers et
catégories cibles ;
2.1.5 1.5 L'Évaluation
- La mise en place des outils et des indicateurs de suivi et
de performance pour évaluer la réalisation des projets INDH,
- Assurer l'atteinte des objectifs escomptés.
- Déterminer les résultats et les valeurs
globaux.
2.1.6 1.6 Plan d'action 2010 :
v Programme transversal :
Ø lancement d'un appel à projet :
DBM : 3 journaux en langue Arabe et langue
étrangère (2 Nationaux, 1 local).
Ø Traitement des demandes du financement des projets
dans le cadre de l'INDH
v Programme de lutte contre la
précarité :
Ø Mise à jour du schéma
préfectoral de la précarité : Envoi destiné
aux chefs districts, entraide nationale et HCP
Ø Actualisation du schéma régional de la
précarité ;
Ø Présentation d'un bilan des
réalisations au titre de l'exercice 2006-2009
Ø Envoi destiné au Wali et Gouverneur de
provinces et préfectures de la région ;
v Programme urbain et rural :
Ø Mise en place des équipes d'animation des
quartiers et communes cibles chargées du diagnostic participatif
local ;
Ø Aménagement et équipement des
locaux : Arrondissement Tanger Médina (2 locaux), arrondissement
Bni Makada (2 locaux), arrondissement Charf Mghogha (2 locaux), commune rurale
Menzla : (2 locaux), commune rurale Zinate (2 locaux) ;
Ø Validation des propositions par arrêté
du CLDH ;
Ø Plan d'action des CLDH au titre de l'exercice
2010.
2) Les structures institutionnelles, collaborateurs de
la DAS :
2.1.6.1 2.1 Le Comité Provincial du
Développement Humain (CPDH)
Le Comité Provincial de Développement
Humain c'est un espace de réflexion, de dialogue et de concertation
entre les représentants des acteurs du développement au niveau de
la province.
2.1.6.2 2.2 Le comité local de développement
humain (CLDH) 2(*)
Le comité local de développement humain est
établi au niveau de la commune. Il constitue l'instance locale
d'élaboration, de décision, de gestion, d'évaluation, et
de suivi du programme de l'INDH. A travers l'EAC, il organise le processus de
participation et les réunions de consultation au niveau des douars de la
commune.
2.1.6.3 2.3 L'Equipe d'Animation Communale (EAC)
L'EAC est la structure opérationnelle du CPDH.
Elle l'assiste dans la préparation, la mise en oeuvre et suivi de l'INDH
ainsi que dans la diffusion de l'information. Elle constitue le
secrétariat du CLDH et organise le processus de préparation
participative de l'ILDH de la commune, en s'assurant de la participation de
tous les douars et des groupes les plus défavorisés de la
commune.
3) L'Initiative Nationale pour le Développement
humain :
Le Maroc a été engagé depuis les
années quatre vingt dix dans un vaste processus de réformes
politiques, économiques et sociales, dont les traits remarquables
sont ; la consolidation de l'Etat de droit et de la démocratie,
modernisation de l'Etat et des institutions, élargissement des espaces
de libertés, des réformes économiques structurelles,
ouverture et modernisation de l'économie, aménagement du
territoire, promotion de l'investissement et de l'emploi, des réformes
sociales majeures dans le domaine de l'éducation de la santé,
des relations professionnelles et de l'emploi, du logement, de la protection
sociale et de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion ; des
changements sociétaux caractérisés par l'émergence
de la société civile, le dynamisme associatif et le processus
égalitaire en matière de genre. Dans ce contexte global,
l'année 2005 a connu un événement marquant, l'initiative
nationale pour le développement humain (INDH) lancée par Sa
Majesté le Roi Mohamed VI, lors de son discours à la nation du 18
mai. Mieux comprendre le développement humain et ses enjeux permet
à l'évidence de mieux comprendre l'INDH et ses enjeux. Ces enjeux
sont au sens propre du terme sociétaux, comme le souligne le discours
royal du 18 mai 2005 :
« (...) L'initiative national pour le
développement humain n'est ni un projet ponctuel, ni un programme
conjoncturel de circonstance. C'est un chantier de règne ouvert en
permanence (...) »3(*).
Alors, l'initiative nationale pour le développement
humain a été lancée par sa majesté Mohammed VI,
après un état du lieu qui a révélé la
présence des phénomènes de précarité, de
pauvreté, d'exclusion sociale,d'analphabétisme et du
chômage dans la société marocaine : 2% de la population
urbaine souffre de la précarité, 13, 7 % de la population sont
des pauvres où on trouve 23% de la population rurale vit en dessous du
seuil de pauvreté , 4 millions d'habitants vivent dans des quartiers non
réglementaires ou des bidonvilles, Taux d'analphabétisme est
d'autre 40% et taux de chômage national est d'ordre 12 % dont 30 %
ce sont des jeunes diplômés
L'INDH constitue une approche novatrice de gouvernance et de
management des affaires publiques, traduisant des choix sociétaux
majeurs, fondateurs d'une société citoyenne, solidaire et
démocratique. Par conséquent, il ne faut pas la percevoir comme
un simple programme à l'instar des programmes de développement
social successifs ou des programmes de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion qui l'ont précédée. L'INDH se décline
en cinq principes :
· La proximité ;
· La concertation ;
· Le partenariat ;
· La contractualisation ;
· La bonne gouvernance ;
De ce fait l'INDH place la lutte contre l'exclusion
en particulier au centre des priorités de la politique économique
et sociale du pays et vise a donner un nouvel élan décisif
à la stratégie de développement social à travers la
mise en oeuvre de politiques publique intégrées, s'inscrivant
dans le cadre d'une entreprise cohérente d'un projet global et d'une
forte mobilisation tous les dimensions politiques, sociale, économique,
éducationnelle culturelle et écologique, se conjuguent et se
complètent.
Ces projets considérés comme base
primordiale, pour le bon fonctionnement de l'INDH, font partie des
quatre programmes :
· Le programme de la lutte contre la
pauvreté au milieu rural :
Le programme de lutte contre la pauvreté en milieu
rural qui s'étale sur 5 ans, il concerne l'ensemble des communes
rurales, avec un accompagnement renforcé sur 360 communes rurales les
plus pauvres.
L'objectif ultime de ce programme est d'améliorer
l'indice de développement humain, dont principalement la
réduction du taux de pauvreté dans les communes
pauvres, notamment à travers :
· l'amélioration du taux de scolarisation des
filles âgées de 6 à 11ans ;
· la réduction du taux
d'analphabétisme ;
· l'amélioration de l'accès aux soins de
santé de base ;
· l'amélioration de l'accès aux
infrastructures de base ;
· la promotion et le renforcement de la gouvernance
locale ;
· Le programme de la lutte contre l'exclusion
sociale en milieu urbain :
Le programme de lutte contre l'exclusion sociale en milieu
urbain concerne l'ensemble des communes urbaines, avec un accompagnement
renforcé sur 250 quartiers urbains les plus
défavorisés.
L'objectif ultime de ce programme est d'améliorer les
conditions et la qualité de vie des populations des quartiers urbains
les plus défavorisés par des actions similaires aux actions du
programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural avec une enveloppe
budgétaire approximative d'environ 8- 10 millions de dirhams pour chaque
commune urbain concernée.
· Le programme transversal :
Le programme transversal concerne l'ensemble des provinces et
préfectures pour une dynamique de développement humain. Les
objectifs accordés à ce programme sont :
· la lutte contre les facteurs de risques sociaux :
accès limités à l'enseignement, abandon scolaire,
accès limité à la formation professionnelle, accès
limité à l'emploi, absence de valorisation de la femme et
logement insalubre ;
· le renforcement du capital social et de
cohésion sociale ;
· Le programme de la lutte contre la
précarité :
Le programme de lutte contre la précarité est un
programme d'insertion des personnes en grande vulnérabilité
par des actions standard tel que : la mise à niveau des
orphelinats et des
centres sociaux, la création de nouveaux centres
polyvalents et spécialisés, favoriser une réinsertion
familiale, soutenir des actions de formation et d'apprentissage
professionnel....
Dans ce sens la wilaya de Tanger-Asila se charge de la lutte
contre la pauvreté et l'exclusion sociale en milieu urbain et intervient
principalement en 2 communes rurales cibles (Menzla et Zinate) où le
taux de pauvreté est supérieur ou égal à 30% ainsi
que les 20 quartiers cibles selon les critères du choix qui sont les
suivants :
- Taux de chômage ;
- Taille de population bénéficiaire ;
- Existence et amplitude de l'habitat insalubre ;
- Déficit en infrastructures et services publics de
base ;
- Complémentarité par rapport aux programmes de
développement local en cours ou envisagés ;
- Implication budgétaire des partenaires ;
Cet important investissement, qui bénéficiera en
premier lieu à des quartiers populaires et périphériques
de la ville en vue d'assurer une harmonie à l'espace urbain de la
cité du Détroit, est réparti en plusieurs volets allant du
renforcement des infrastructures de base et des équipements sociaux aux
chantiers ayant trait à l'environnement. Ce programme s'inscrit ainsi
dans l'esprit des Hautes directives royales visant la mise à niveau du
tissu urbain des villes du Royaume pour offrir un cadre de vie agréable
aux citoyens.
Ces projets constituent le centre d'intérêt de
l'INDH et de l'ensemble des divisions de l'action sociale au niveau des
préfectures et des provinces au niveau du royaume et qui visent pour
l'essentiel d'améliorer les revenus et les conditions de vie de toute ou
une partie de la population de la commune, de renforcer la participation et la
citoyenneté et de sauvegarder l'environnement, De ce fait l'une des
aspirations pour lesquelles opte l'INDH par rapport à ces projets
lancés dès son démarrage, c'est qu'ils doivent avoir un
fort impact socio économique et rentable par rapport à plusieurs
dimensions.
3 Partie II : la
problématique : les femmes sont davantage exclues que les
hommes
I. L'exclusion
sociale :
1) Définition du
concept :
L'exclusion se définit « comme
étant un phénomène multidimensionnel et tout à fait
nouveau, qui peut affecter les gens quelle que soit leur situation dans la
hiérarchie sociale, à n'importe quel moment ou sous n'importe
quel aspect de leur existence » 4(*)
Alors, partant de cette définition on pourrai en
déduire que l'exclusion sociale concerne et touche n'importe quelle
personne quoique ce soit sa situation et sa hiérarchie au sein de la
société, c'est un phénomène multidimensionnel par
ce qu'elle peut être liée directement à des accidents qui
se produisent au cours des trajectoires de la vie d'une personne (divorce,
rejet de la société, chômage, personnes
âgée..), elle revête plusieurs aspects. Il constitue
également un processus plus ou moins brutal de rupture parfois graduel
des liens sociaux, cependant elle n'est ni généralement
délibérée ni socialement admise.
Il existe plusieurs éléments qui
déclenchent l'exclusion tels que le chômage, le divorce,
difficultés financières, et de toute autre cause possible,
socialement et économiquement envisageables, chose qui mène
à une rupture et dissolution du lien social étant défini
comme le mode structurant propre à chaque société, celui
qui en assure la cohésion et maintient les formes de
solidarité.
Le phénomène d'exclusion, en tant que fait
social, se situe à deux niveaux, il ne met pas seulement en
évidence l'incapacité individuelle d'intégration ; il
montre également, à un niveau global, le dysfonctionnement d'une
société qui se trouve dans l'incapacité d'intégrer
certaines catégories d'individus (handicapés, mères
célibataires...). Ces deux formes d'incapacité, individuelle et
globale, agissent de manière interactive. De ce fait, les facteurs
d'exclusion sociale
sont nécessairement concomitants de l'organisation
sociale, de la culture, de l'histoire et du niveau de développement d'un
pays. L'exclusion sociale peut être parfois volontaire dans le cas du
refus des normes et des lois de la société dans laquelle on
évolue (mouvements politiques ou religieux radicaux, courants
philosophiques ou culturels contestataires, refus de l'idéologie
dominante).
Le concept de l'exclusion sociale a toujours une valeur
relative et une question impertinente peut être formulée comme
suit : exclu de quoi ? en avançant
dans ce sens chacun peut se considérer exclu de quelque chose dans
quelque circonstance que ce soit l'éducation, habita, logement ou la
santé, cette forme d'exclusion s'étend bien au-delà des
personnes en situation d'exclusion sociale. Alors une personne peut se trouver
exclue de l'accès aux soins pour des raisons variables, ce fait
constaté constitue un défi à l'institution et à
l'Etat car c'est implicitement nier les finalités promues de
l'accès aux droits des soins.
Le traitement de l'exclusion est donc centré sur la
défaillance constatée dans l'accès aux droits individuels
dans une société donnée ainsi qu'aux droits
économiques et sociaux, ce qui explique en partie que la
définition de l'exclusion s'oriente de plus en plus vers le constat
d'une privation partielle ou totale de l'exercice de certains droits
économiques et sociaux.
2) L'exclusion sociale
selon l'approche sociologique :
L'expression de l'exclusion sociale trouve son origine dans
l'ouvrage de René Lenoir : « les exclus » paru
en 19745(*).
Dans les années 1960-1970, ce concept n'existe pas,
seul le concept de "retrait social" est employé pour désigner une
pauvreté "unidimensionnelle", essentiellement économique, en voie
de disparition du fait de la croissance économique et des institutions
de protection sociale. A partir de 1975, les représentations mentales
changent, l'existence des pauvres est reconnue et 'découverte' sous
l'appellation de 'nouveaux pauvres'", les concepts de 'pauvreté
multidimensionnelle' et d'exclusion sociale' apparaissent.
De ce fait, il faut s'interroger sur ce qu'implique
l'utilisation du concept d'exclusion, la situation des exclus est multiple. Les
concepts de "déclassement", selon Pierre Bourdieu, ou de
"disqualification sociale", selon Serge Paugam qui la définie comme
étant un processus qui rend l'individu vulnérable et marginal, du
fait que l'on propose au début une aide aux gens que l'on
considère comme pauvres ce qui implique chez eux un sentiment
d'être assisté qui peut alors se développer chez des
personnes conscientes d'un processus d'étiquetage et par
conséquent ils refusent d'être assistés car ils se sentent
humiliés et par la suite ils deviennent marginaux ce qui engendre
automatiquement rupture du lien social. Alors l'analyse du processus de
l'exclusion a été renouvelé par l'approche que fait Serge
Paugam de « la disqualification sociale et du rôle
déterminant que peut jouer dans une trajectoire d'exclusion, la
conjonction d'un aléa économique fort et de difficultés
personnels ou familiales »6(*) . Ou encore de "désaffiliation" selon
Robert
Castel qui a expliqué cette dernière comme étant un
processus qui contribue à l'effritement de la société et
par conséquent conduit à la dissociation du lien social. Tout
cela montrent mieux comment de plus en plus de personnes, qui se trouvent en
situation de grande vulnérabilité sociale, en finissent pas se
trouver "déclassées" ou "disqualifiées" en tant que
membres de leurs catégories initiales d'appartenance.
Par ailleurs, certains sociologues comme Simon Wuhl parlent
d'un « risque d'exclusion professionnelle » pour
les travailleurs les moins qualifiés (chômage de longue
durée, grande précarité dans le travail), dans le sens
d'une rupture dans l'ensemble des relations au travail qui
caractérisait jusqu'au début des années 1980 le
système d'intégration sociale en France. Ce risque s'expliquerait
par la combinaison de deux facteurs : la généralisation des
technologies de l'information et de la communication, d'une part, peu favorable
à l'intégration professionnelle des travailleurs peu
qualifiés ; et, pour la France, s'ajoute le maintien d'un
état d'esprit « fordiste », une rigidité dans
les organisations productives et dans le fonctionnement du marché du
travail, qui incite à sélectionner les mieux formés au
détriment des moins qualifiés.
3) Les différentes
formes de l'exclusion sociale :
Les chômeurs, les analphabètes, les
handicapés physiques et mentaux, les sans-logis, les vieillards, les
mères célibataires et les enfants des rues sont les groupes
d'exclus les plus aisément repérables. C'est toujours à
ces catégories d'individus que l'on fait référence quand
on parle d'exclusion.
Toutefois, rassembler sous la rubrique des individus dont les
situations sont aussi différentes que celles des chômeurs, des
handicapés, des mères célibataires ou des enfants des
rues, semble un peu inégal. Comme l'écrit Robert Castel,
l'exclusion " est "un mot-valise" que l'on colle maintenant sur n'importe
quelle situation problématique "7(*). Cette démarche est négative et
globalisante car elle se contente de nommer des profils
hétérogènes d'individus, tout en faisant abstraction d'une
étude rigoureuse qui définit spécifiquement cette
situation. S'il n'y a pas d'individus hors société, puisqu'ils
sont concrètement et physiquement présents, il y a par contre, et
c'est de ceux là qu'il s'agit, des individus qui ne sont pas reconnus au
sein de la société à qui il n'est reconnu aucune place
parce qu'ils n'ont aucune "utilité sociale" et aucune
« identité sociale ». Or, cette non reconnaissance
pose problème et provoque un certain isolement et repli sur soi, la
personne se trouve égarée sans aucune aide, cette situation
engendre rapidement la perte de confiance en soi, on a l'impression de ne plus
avoir une place dans la société ce qui présente par la
suite un danger potentiel sur l'organisation et le déroulement de la
société.
En règle générale, c'est la
différence entre les individus qui créée l'exclusion. Elle
peut être de toute nature : toxicomanie, maladie, handicap, aspect
physique, idéologie.... Mais cette différence provoque
l'exclusion quand elle devient inconciliable avec la société. Le
chômage par exemple devient un générateur d'exclusion au
moment où l'individu ne s'intègre plus du tout socialement ce qui
indique que les différences entre les individus deviennent sources
d'exclusion dans les cas extrêmes.
L'exclusion sociale est due essentiellement à
différents facteurs qui sont plus ou moins liés et qui peuvent
être engendrés par un bouleversement au cours de la vie de
l'individu (accident, maladie...), mais aussi à des facteurs de
vulnérabilité, des inégalités sociales, la
précarité, la stigmatisation ou encore à des
problèmes rencontrés par la personne au cours de son enfance.
De plus les problèmes subis au cours de l'enfance
provoquent un trouble chez la personne et deviennent ainsi au cours du temps un
autre facteur d'exclusion. Donc nous pouvons dire que l'exclusion des jeunes
est engendrée par la mauvaise éducation transmise par les parents
à l'enfant et les problèmes familiaux rencontrés par
l'enfant. Ces problèmes seront plus tard d'autant plus accentués
par sa volonté de travailler à l'école et son intelligence
car on constate que les personnes en détresse à l'âge
adulte ont souvent un niveau scolaire très faible.
Ces traumatismes de l'enfance ou ce faible niveau scolaire
engendre à l'âge adulte beaucoup de difficultés. Les
personnes désocialisées ont souvent des séquelles
psychologiques liées à ces traumatismes. Le faible niveau
scolaire lui crée l'analphabétisme, une cause majeure de
l'exclusion qui crée la perte de confiance en soi-même, l'estime
de soi et l'isolement, ce type d'exclusion s'appelle l'exclusion
culturelle. Tous ces problèmes à l'enfance engendrent un
adulte désorienté qui connaîtra beaucoup de
difficultés comme à son enfance mais qui seront sur la forme
différente : endettement, séjours en prison, alcoolisme... Ces
personnes déjà vulnérables leur vie a basculé
à la suite d'une rupture de couple, y a ceux qui répondent quand
à eux que la cause est la perte du logement, ensuite arrive les ennuis
de santé et la chute de l'argent familial, ces personnes comme n'importe
quelles autres peuvent se retrouver à la rue pour cause de
chômage, de pauvreté, de manque de logement ou encore pour les
raisons que l'on a vu. Le chômage est perçu comme le départ
des histoires de l'exclusion car pendant cette période parfois
très longue, les individus se sentent inutile et ils dépriment,
cette déprime cause l'exclusion et elle est plus engendrée par
une perte de l'utilité sociale de la personne que par le revenu
matériel en lui-même. Il y a encore bien d'autres causes
d'exclusion comme par exemple l'immigration où les sans-papiers arrivent
à leurs pays de destination de manière illégale, ou encore
un séjour en prison qui provoque chez les amis du détenu un
certain rejet, pour la plupart ils essayent d'éviter l'ancien
détenu pour ne pas salir leur image, ceci entraîne l'exclusion
institutionnelle.
4) Etat de lieu de
l'exclusion sociale au Maroc :
Au Maroc, l'exclusion sociale est un phénomène
essentiellement urbain, puisque les facteurs qui la produisent massivement sont
constitutifs de bouleversements sociétaux occasionnés par un
exode rural exponentiel.
L'analyse détaillée de ces facteurs devrait
permettre de mieux déterminer les formes et les facteurs d'exclusion qui
sont actuellement les plus visibles. Le passage d'un mode sociétal
à un autre a généré deux modes de fonctionnement
très différents. Le lien social qui assurait la cohésion
de la société rurale traditionnelle s'est progressivement
décomposé sans que de nouvelles formes de solidarité aient
pu s'instaurer, l'ampleur du phénomène et de ses
conséquences sont de plus en plus flagrantes. Face à cette
déstructuration sociétale l'individu est totalement
embarrassé car il est privé de ses repères fondamentaux il
n'a, à sa disposition, aucun modèle de substitution.
Cette situation devrait durer puisqu'il est prévu que
64 % de la population vive en milieu urbain en 2014, ce qui signifie une
transformation radicale de la structure sociale puisqu'en 60 ans, le rapport
rural urbain se sera pratiquement inversé. De ce fait deux
modèles sociétaux ont été surgis suite à des
incidences produites aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.
5) Les principaux
programmes de lutte contre l'exclusion sociale en réalisation :
Compte tenu de l'importance des déficits sociaux et des
perspectives de la croissance démographique, les besoins à
couvrir, particulièrement pour les populations vulnérables,
restent importants en dépit des efforts déployés par
l'Etat. C'est dans ce cadre que les pouvoirs publics se sont engagés
dans une stratégie sociale solidaire visant l'élargissement de
l'accès des populations défavorisées aux services sociaux
de base et à la lutte contre la pauvreté a travers notamment :
v Programme de lutte contre l'exclusion sociale en milieu
urbain qui s'inscrit dans le cadre de l'INDH.
v le développement des services et les
équipements de base (dont principalement l'enseignement fondamental
surtout en milieu rural, la lutte contre l'analphabétisme,
l'élargissement de l'accès des populations
défavorisées aux soins de santé de base, le
désenclavement des zones rurales, la desserte en eau potable de la
population rurale, l'électrification rurale, le logement social)
v le renforcement de la protection sociale médicale par
la mise en place d'un Régime d'assistance médicale aux
économiquement faibles et d'un régime d'assurance maladie
obligatoire ;
v la promotion de l'emploi à travers la conduite de
politiques actives d'emploi ;
v l'assistance sociale des populations démunies
(promotion de projets locaux générateurs d'emploi et de revenus).
La mise en oeuvre de cette stratégie à
nécessité, dans le cadre des différentes lois de finances,
la mobilisation de crédits budgétaires importants au profit des
secteurs sociaux dont 1a part dans le seul budget de l'Etat est passée
de 41% en 1992 à près de 55% en 2005.8(*)
Les principaux programmes et actions entreprises ces
dernières années par les pouvoirs publics en matière de
développement social et de lutte contre la pauvreté ont
nécessité la mobilisation de près de 14,82 milliards de
dirhams en 2004 et de 15,2 milliards de dirhams en 2005.
II. L'exclusion des femmes
en matière de santé et d'éducation :
1) La situation
socioéconomique de la femme au Maroc :
La femme au Maroc et au monde entier joue un rôle
éminent dans le développement socioéconomique du pays,
chose qui rend sa contribution en matière de développement
incontournable malgré qu'elle se trouve souvent freinée par des
facteurs et des incidences qui handicapent son intégration à
l'investissement dans le capital humain, à l'activité
économique et à la prise de décision au niveau
familial.
« Un statut social fragile de la femme est aussi
une entrave réelle à l'expression de son rôle pivot dans
des domaines aussi fondamentaux que l'éducation, la santé, le
bien être des individus et des communautés, et le
développement humain et économique ».9(*)
Partant de cela, on constate qu'au Maroc la femme est encore
privée de plusieurs prestations sociales auxquelles elle a droit
à y accéder et cette défaillance émane des normes
et des résistances culturelles, de l'enclavement de la femme dans sa
coquille familiale sans participer dans la vie active, la
vulnérabilité économique qui se manifeste dans l'absence
de revenu et la dépendance de la femme à son mari, sont tous des
facteurs qui concourent à l'exclusion d'une proportion importante des
femmes dans la société.
La mise ne oeuvre, le suivi et l'évaluation des
politiques d'intégration de la population féminine au
développement, sont d'autant plus réussis qu'ils s'appuient sur
des informations intégrées révélant les mesures
sociales qui engendrent d'importants effets multiplicateurs en la
matière et sur lesquelles il faut agir, en priorité pour
renforcer la participation de la femme à l'investissement dans le
développement humain et pour rentabiliser sa contribution à la
croissance économique.10(*)
De ce fait, la femme est conçue comme l'axe moteur de
la société, elle doit participer au développement du pays
par le biais de son implication aux divers dimensions socioéconomiques,
tel que l'intégration au champ du travail, la prise de la
décision au niveau familial et social, les activités
communautaires, valoriser le potentiel féminin en savoir-faire et en
microprojets... tout en évitant les facteurs qui freinent d'une
manière directe et indirecte l'épanouissement de la femme et sa
participation active dans la vie économique.
Il est aussi question de lutter contre tous les types de
l'exclusion à l'égard de la femme, qu'il soit de type sociale,
culturelle, économique, politique...chose qui pousse en arrière
la volonté de la femme à intégrer la société
par ce qu'elle éprouve encore un manque de satisfaire des besoin
fondamentaux et essentiels tels que : l'éducation, la santé,
le bien être....
Pour mettre en évidence la situation de la femme au
Maroc, je vais expliquer en détail la situation de l'exclusion sociale
à laquelle elle est confrontée en matière de santé
et d'éducation, se sont des facteurs interdépendants qui influent
la situation de la femme soit positivement ou négativement dans la
mesure ou la femme ne peut avancer, s'éduquer et travailler sans qu'elle
possède un capital important de santé qui est
considéré comme facteur prometteur d'intégration dans la
vie active.
Il m'a semblé essentiel d'aborder les deux volets de la
santé ainsi que l'éducation qui sont deux facteurs très
importants intimement liés qui influent la situation de la femme et
conditionnent son mode de vie dans la société. Une fois la femmes
est en bonne santé, elle peut machinalement recevoir une formation dans
des bonnes conditions ainsi que s'intégrer dans le champs du travail,
sinon elle sera exclue et privée de toute chance d'avoir une formation
et de s'insérer au sein de la société.
2) Education et
défis de développement au Maroc :
Le défi majeur qui interpelle le Maroc, est
l'épineuse question de l'analphabétisme qui vient en bonne place,
au bord du 21ème siècle, plus de 46 % de la population active ne
savent ni lire ni écrire, ainsi près de 9,97 millions de
personnes sur un total de 21,3 millions âgées de moins de 10 ans
sont touchés par ce fléau. Sur ce chiffre alarmant, le monde
rural atteint à lui seul 66% d'analphabètes avec seulement 18% de
femmes scolarisées, dans le milieu urbain, 42 % des femmes actives sont
analphabètes, les hommes illettrés, dans le milieu rural
atteignent un taux de 49%. L'alphabétisation étant un indice
révélateur du développement,
«l'analphabétisme et la non scolarisation des jeunes
constituent de réels handicaps qui hypothèquent et traumatisent
profondément le développement économique et social du
pays» (13 mars 2003). La situation peu anxieuse du
Maroc dans ce domaine le classe au 138ème rang mondial concernant
l'indice du développement humain.
Au Maroc, l'analphabétisme touche en grande partie le
monde rural, et en particulier les femmes dans la mesure ou la
différence entre les hommes et les femmes est manifeste, les femmes
représentent 46,8% d'analphabètes contre 31,4 % d'hommes, les
filles sont toujours les premières à être retirées
de l'école, mais ce n'est pas seulement une histoire de sexe, c'est
aussi et surtout une question de milieu social.
3.1.1 2.1 Etat des lieux de l'analphabétisme
à Tanger :
Dans la région de Tanger, l'enjeu est de taille puisque
certaines zones sont des quartiers d'habitat informel dans lesquels
l'analphabétisme peut atteindre comme à Beni Makada 52 % en
moyenne et 78 % pour la population féminine, et où les taux de
scolarisation (47% à Bir Chifa) sont très inférieurs
à la moyenne nationale urbaine de 84%. Le nombre des analphabètes
à Tanger pendant l'exercice 2009-2010 est de 159905 (21,12%), du fait
qu'ils ont atteint jusqu'à maintenant 11196 qui ont
bénéficié des cours d'alphabétisation.11(*)
De nombreuses régions à Tanger
considérés défavorables connaissent un taux alarmant de
l'analphabétisme des femmes aussi bien que les hommes, ce handicap est
due essentiellement à plusieurs causes qui sont réparties en
trois principales : économiques qui se manifestent dans la
pauvreté, le manque de moyens, le travail précoce des
enfants ; socio- spatiales qui se traduisent par la non
disponibilité de l'école près des usagers,
difficulté majeure à laquelle elles se heurtent quotidiennement ,
difficulté d'accès et finalement des causes socioculturelles qui
s'avèrent dans la priorité à la scolarisation des
garçons, la décision des parents ainsi que le poids de la
tradition et la reproduction sociale de sorte que la majorité des
enfants qui ne vont pas à l'école sont des filles, par ce que les
filles sont plus souvent astreintes que les garçons à garder
leurs frères et soeurs, à aider aux travaux ménagers ou
à travailler pour aider financièrement les parents ce qui
dénote clairement que la vocation assignée souvent à la
femme est celle de s'occuper des tâches ménagères,de son
mari et de sa famille, chose qui la rend plus vulnérable en
matière d'éducation et donc exclue.
De ce fait, on peut constater que la femme au milieu rural
aussi bien qu'au milieu urbain demeure désavantagée en
matière d'accès à l'alphabétisation, plus
précisément elle est plus touchée par ce fléau
d'analphabétisme, vu des raisons bien déterminées dont
j'ai signalé précédemment, ces femmes expriment leur
regret de n'avoir pas été scolarisées et d'être
exclues du savoir, chose qui leur pousse à se sentir inférieures
et mal placées au sien de la société.
3.1.2 2.2 Le rôle de la société civile
en matière de lutte contre l'analphabétisme :
L'action des associations en matière
d'alphabétisation a été institutionnalisée en 1998
avec la mise en place du régime de partenariat Etat-Associations. Pour
les pouvoirs publics, ce partenariat vise à assurer une large
mobilisation des associations susceptible d'impulser une dynamique locale de
lutte contre l'analphabétisme, à contribuer à la
professionnalisation des associations en matière
d'alphabétisation et à les aider à se constituer en
réseau à lier enfin, les actions d'alphabétisation aux
programmes de développement local.
Dans le domaine de l'alphabétisation, deux acteurs de
la société civile sont appelés à contribuer de
façon significative à la réalisation des objectifs de la
politique publique. Il s'agit des associations et des coopératives qui
ont pour but d'interpeller l'État et de mobiliser la population. Les
associations agissant dans le domaine de l'alphabétisation forment une
catégorie hétérogène ayant un intérêt
général, elles diffèrent selon la nature de leur
intervention et selon également leur degré d'insertion dans le
tissu social et politique, on en trouve opérant au niveau mondial,
national ou local, ils font de l'alphabétisation leur principale
activité.
Ceci dit que l'enseignement fondamental répond à
un droit humain universellement reconnu et il constitue une mission de
l'État, en tant que promoteur de l'intérêt
général d'où la nécessité de mettre en place
des cycles d'alphabétisation au sein des associations concernées
selon un programme bien défini.
Dans ce cadre, plusieurs associations à Tanger se sont
investies dans ce domaine, en privilégiant une alphabétisation
fonctionnelle qui intègre une sensibilisation aux droits et une
éducation à la citoyenneté (aide et secours, union
féminine, al Amal, Atadamon...) et fournissent également les
supports pédagogiques et organisent des sessions de formation pour les
formateurs.
Par son ampleur, l'analphabétisme est un
problème structurel qui constitue un facteur lourd d'inertie pouvant
promettre la réussite de toute stratégie de développement
économique et social, au Maroc « l'analphabétisme
est loin d'être un phénomène marginal et la politique
d'alphabétisation devrait être menée avec des moyens
à la hauteur du défi à relever »12(*).
Le recours au tissu associatif, en tant qu'acteur
d'alphabétisation, s'inscrit dans cette logique de mobilisation des
ressources. Cependant, cette mobilisation, faite sur la base d'un discours
civique partagé par tous les acteurs, ne devrait pas être une fin
en soi. L'objectif principal est de s'assurer que le tissu associatif est bien
qualifié pour la tâche pour laquelle il est mobilisé. Il en
va de la crédibilité des programmes d'alphabétisation et
de l'action publique dans le domaine social.
3.1.3 2.3 Les stratégies mises en place par l'Etat
pour éradiquer l'analphabétisme :
Comme tous les pays en voie de développement, le Maroc
s'est engagé depuis son indépendance à combattre
l'analphabétisme dans une voie ambitieuse, il s'agit de faire baisser le
taux d'analphabétisme de 51,7%13(*) de la population (1998/99) à moins de 20%
d'ici 2010, avec une perspective d'éradiquer ce fléau à
l'horizon de 2015 chose qui suppose un rythme très élevé
et soutenu.
Le Maroc ambitionne d'alphabétiser une proportion
importante de personne par le biais des programmes et des stratégies mis
en place qui visent pour l'essentiel à remédier aux causes
profondes de ces écarts, ces causes peuvent être
déclinées comme suit : absence d'un environnement marqué
par l'écrit, absence d'une demande soutenue d'alphabétisation,
situation socio-économique précaire de la population cible. On
peut citer parmi ces programmes les suivants :
· la mise en place du programme
« Massirate Ennour ». c'est un
programme qui vise pour l'essentiel de réduire le taux de
l'analphabétisme à 20% à l'horizon 2010 et à
éradiquer ce fléau totalement en 2015.14(*)
· Le Projet
« ALEF » de l'USAID met au point
un programme pilote d'alphabétisation des femmes marocaines, en
étroite collaboration avec le Secrétariat d'Etat Chargé de
l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle. Ce programme pilote
cherche à mettre en oeuvre une pédagogie innovante et des
conditions d'apprentissage plus attractives, pour combattre les
déperditions dont souffrent plusieurs programmes
d'alphabétisation, il prend ses fondements dans le programme officiel du
gouvernement marocain en apportant dans son contenu un complément
centré sur les articles du Code de la famille (Moudawana), sur le genre
et les droits de la femme en général. Le but est d'aider les
femmes à connaître leurs droits tels qu'énoncés dans
le Code et de les encourager à intégrer ces droits dans leurs
comportements, décisions, activités et leurs relations au
quotidien.
« ALEF »
s'appuie dans sa stratégie d'alphabétisation sur les fondements
suivants :
Apprendre à lire et à écrire directement en
arabe standard (fusha) peut poser des difficultés pour les personnes ne
parlant que la darija (arabe dialectal marocain) ou l'amazighe. Pour ces
personnes, la fusha apparaît souvent comme une langue difficile et freine
sérieusement l'apprentissage en alphabétisation. Le recours
à la darija et à l'amazighe dans les méthodes
d'alphabétisation peut permettre de contourner cet obstacle.
L'alphabétisation des mères favorise la
scolarisation des enfants et le maintien des filles à
l'école : une famille dans laquelle la mère est
alphabétisée a tendance à encourager la scolarisation de
ses filles. L'alphabétisation des mères peut ainsi contribuer de
manière significative à lutter contre l'abandon scolaire des
filles, l'un des objectifs globaux du Projet ALEF, ainsi qu'à apporter
beaucoup d'autres améliorations sur le plan socio économique.
· Le programme d'action 2005-2010 permettra de
réduire l'analphabétisme à 9 % pour la population
âgée de 15 à 45 ans qui constitue la cible prioritaire et
à 17 % chez la population âgée de 15 ans et plus. La
stratégie pour l'alphabétisation nationale vise chaque
année un million de personnes et la scolarisation de 60.000 enfants non
scolarisés ou ayant abandonné leurs études. Ce programme
repose sur la création de mécanismes d'orientation, de
concertation, de suivi et d'amélioration des programmes
spécifiques de l'alphabétisation et de l'éducation non
formelle, ainsi que sur la formation de cadres spécialisés et
l'adoption d'une approche de partenariat et de concertation avec tous les
intervenants.
Ces programmes ont mis l'accent sur le rôle
majeur de l'alphabétisation dans l'élimination de la
pauvreté, l'augmentation des possibilités d'emploi, la promotion
de l'égalité entre les sexes, l'amélioration de la
santé familiale, la protection de l'environnement et la promotion d'une
participation démocratique.
A ce titre, ces efforts fournis de la part de l'Etat ainsi que
la société civile s'observent notamment au niveau de
l'élévation de l'âge du mariage et du recul du taux de
fécondité et de la mortalité maternelle et infantile,
ainsi, alphabétiser la femme permet d'autres effets
ajoutés : il aboutit à la scolarisation des enfants,
améliore le recours des femmes aux soins pré et post natals et
leur permet de mieux se protéger contre la violence. Enfin,
alphabétiser stimule chez les femmes un bon esprit et les dote des bases
nécessaires à leur instruction et formation futures. Ces
nouvelles capacités leur permettent de contribuer à
l'accroissement de la richesse familiale et au développement du pays
dans la mesure ou elles deviennent conscientes de leurs droits, et disposent
également une meilleure connaissance et compréhension pratique de
leurs droits et obligations, ce qui renforce leur confiance en elles et leur
permet de se sentir plus capables de gérer les difficultés de la
vie.
3) Santé et défis de
développement au Maroc :
Le Maroc se trouve confronté, au début de
ce troisième millénaire à des défis majeurs de
développement ; il doit dans un premier temps faire face a tous les
obstacles économiques, environnementaux, sociétaux..., et de
l'autre coté accompagner et anticiper les évolutions en
rapport avec la politique internationale (mondialisation,
instabilité des prix du pétrole, ralentissement du tourisme...).
L'explication des retards de notre pays dans ces domaines
relève des facteurs divers. La situation héritée à
la veille de l'indépendance, le rythme accéléré de
la croissance démographique, l'inefficacité des politiques
sociales sectorielles, l'insuffisance de la croissance économique et
l'évolution différenciée et complexe des comportements
sociaux, sont autant des facteurs qui ont pesé sur les défis
auxquels le pays a été confronté, le parcours du Maroc en
matière de valorisation des capacités humaines met en
évidence comment les insuffisances accumulées sur la longue
durée ont causés les retards nationaux sur l'échelle
mondiale du développement humain.
3.1.4 3.1 Etat de santé au
Maroc :
Depuis
son Indépendance, le Maroc a fournis de façon continue des
efforts pour assurer à sa population les soins de santé primaires
et élémentaires, le doter d'une infrastructure suffisante aussi
bien d'action ambulatoire qu'hospitalière. Quant à l'urbain les
services hospitaliers étaient disponibles aussi bien au milieu rural qui
est axée sur la vaccination de masse, la prévention et
l'hygiène de milieu, cela a globalement permis une amélioration,
des soins de bases, il n'a pas été en mesure d'atténuer
les déficits et de permettre la réduction des
différenciations socio spatiales en matière d'accès
à ces services. Ce n'est que durant la décennie 90 que s'est
affirmée la volonté d'accorder une attention particulière
aux services de soin de santé primaire et aux zones rurales qui
souffrent d'un manque considérable. . Les indicateurs montrent une
amélioration constante de l'infrastructure et un élargissement de
l'accès aux soins et aux services médicaux.
Selon Le ministère de la santé, « le
Maroc compte aujourd'hui plus de 2460 établissement de soins de base,
alors qu'il ne disposait que de 394 unités en 1960, plus de la
moitié des 120 hôpitaux du pays a vu le jour après
l'indépendance et la capacité litière a connu une
augmentation de plus de
9000 lits, avec un ratio d'un lit pour un millier
d'habitants aujourd'hui. Grâce à l'augmentation de l'effectif des
médecins et du personnel paramédical au nombre de 13955 et
de 27644 en 2002, le ratio médecins n'a pas cessé de
s'améliorer : d'un médecin pour 12.120 habitants en 1967, il
atteint un médecin pour 1900 habitants aujourd'hui. Une vingtaine
de programmes prioritaires de santé publique ont contribué
à l'amélioration des indicateurs de santé, et en
particulier, le programme national d'immunisation qui atteint aujourd'hui un
taux de couverture nationale de 90% »15(*). Ces
indicateurs montrent clairement l'amélioration produite en
matière de santé et de l'accès aux services sanitaires,
mais en parallèle il existe des manques considérables ;
l'augmentation de l'effectif des médecins se traduit en contrepartie par
une amélioration constante de la population et de la croissance, ainsi
malgré les programmes mises en oeuvre la pauvreté, le manque
d'instruction.... Sont notamment un ensemble de facteurs
socioéconomiques qui limitent l'accès des populations aux soins
de santé.
3.2 L'infrastructure de
santé à Tanger :
La préfecture de Tanger-Assilah dispose de 18 centres
de santé urbains, de 6 centres de santé ruraux et de 5
hôpitaux avec une capacité globale de 621 lits, soit environ 28%
de la capacité totale de la région.16(*)
La couverture médicale dans la préfecture de
Tanger-Assilah est très faible, notamment en milieu rural et qui s'est
encore affaiblie entre 2004 et 2005, elle est mesurée, en premier lieu,
par la répartition de la population selon la distance à parcourir
pour accéder à une formation sanitaire. Ainsi, 42% de la
population rurale doit parcourir entre 3 à 10 km, 24% de la population
habitent loin de ces unités de plus de 10 km, ce qui rend difficile,
voire même impossible la couverture médicale de cette population.
En fait le nombre d'habitants par médecin est passé de 6833
à 12936 en milieu rural et a stagné pour le milieu urbain en
4503. En ce qui concerne le nombre d'habitants par personnel
paramédical, il est passé de 4100 à 5390 en milieu rural
et de 1292 à 1324 en milieu urbain.
Concernant l'infrastructure hospitalière, on recense
dans la région 11 hôpitaux, dont 5 implantés dans la
préfecture de Tanger-Assilah (2 généraux et 3
spécialisés) avec une capacité hospitalière se
chiffrant à 621 lits. La concentration de la capacité
hospitalière à Tanger s'explique par son rôle de chef-lieu
de région.
3.1.5 3.3 La santé
maternelle :
Un environnement favorable à une maternité et un
accouchement sans danger dépend des soins et de l'attention
accordée aux femmes enceintes et aux nouveaux nés au sein de leur
famille, ainsi que la sagacité d'un personnel de santé
dûment formé, de la proximité des
établissements sanitaires adéquats et de la
possibilité d'obtenir à temps de matériel, les
médicaments, et les soins d'urgence dont ils pourraient avoir besoin.
Beaucoup de femmes dans les pays en développement accouchent à
domicile sans l'assistance d'un personnel qualifié, en dépit de
la multitude de risques associés à la grossesse et à
l'accouchement la majorité des femmes survivent mais les risques
sanitaires sont bien élevés dans les pays en développement
et en particulier chez les familles diminues a très bas revenu.
La santé de la mère est inextricablement
liée à celle des nouveaux nés et très souvent sont
requises pour prévenir leur décès. Il s'agit de prendre en
compte les mesures essentielles pour prévenir les complications de la
maternité comme les visites prénatales qui peuvent permettre
d'identifier et de soigner certains problèmes tels que la malnutrition,
la tuberculose, la syphilis, l'anémie grave, la pré
éclampsie et l'éclampsie, La promotion de la vaccination
antitétaniques pour les femmes , la délivrance de l'information
et des conseils aux futures mères sur la santé et la nutrition
pendant la grossesse ainsi l'éducation pour améliorer la
santé de la mère.
3.1.6 3.4 La mortalité
maternelle au Maroc :
Chaque année, les complications de la grossesse
coûtent la vie à 500 000 femmes et les causes de ces
décès sont les mêmes dans le monde entier. On estime que
127 000 d'entre elles, soit 25 %, meurent d'hémorragie, 76 000, soit 15
%, d'infection, 65 000, soit 12 %, de troubles hypertensifs de la grossesse, 38
000, soit 8 %, des suites d'un accouchement dystocique, et presque 67 000, soit
13 % des suites d'un avortement.17(*)
Pour le cas du Maroc, le taux est de 227
décès pour 100.000 naissances vivantes diminue
trop lentement pour être en mesure d'atteindre le cinquième
objectif du Millénaire pour le développement, à savoir
réduire des trois quarts d'ici 2015 le nombre des femmes qui meurent
pendant une grossesse ou lors d'un accouchement.
OBJECTIF 5 : Améliorer la santé
maternelle18(*)
Cibles au niveau national
Cible 16. Réduire de trois quarts, entre
1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle
Cible 17. Veiller à une santé de
la reproduction où les décisions se prennent de manière
conjointe par les femmes et les hommes
|
Pour atteindre l'objectif visé, il aurait fallu
réduire annuellement de 5,5% le taux de mortalité entre 1990 et
2015, ce qui semble extrêmement difficile à rattraper. Les pays en
développement restent de loin les plus touchés par la
mortalité des femmes en maternité. Ce chiffre reflète
l'absence de structures d'accueil adéquates et du personnel pouvant
prendre en charge les femmes en couches dans le milieu rural et notamment dans
les régions enclavées.
L'amélioration de la santé maternelle comme une
composante de la santé de la reproduction est censée être
mesurée par la réduction de la mortalité maternelle et
l'implication conjointe du couple dans la prise de décision quant
à la santé de la reproduction, passant par la planification
familiale, le suivi de la grossesse et l'accouchement dans un lieu
sécurisant la santé de la mère.
De ce fait, le contrôle médical constitue l'un
des moyens les plus efficaces de la prévention contre les risques
liés à la grossesse et à l'accouchement, il permet de
suivre l'état de santé de la mère et de se prémunir
contre tout risque de mortalité maternelle ou infantile. Le nombre de
visites prénatales, par femme enceinte, se situe autour de deux visites,
que ce soit pour le milieu urbain ou le milieu rural, ce résultat, qui,
en lui-même, est acceptable, pourrait être amélioré
en menant davantage de campagnes de sensibilisation auprès des femmes
enceintes dans les milieux défavorisés.
En 2005, les consultations postnatales touchent, dans la
préfecture de Tanger-Assilah, 82% des femmes, soit 64% en milieu rural
et 85% en milieu urbain, ces niveaux sont significativement supérieurs
aux taux enregistrés en 2004, respectivement, 74%, 59% et 74%, montrant
un gain d'environ 8% où le milieu urbain est le grand
bénéficiaire.
Concernant la vaccination anti-tétanique (VAT), la
proportion des femmes, qui en ont bénéficié en 2005, est
proche de 28%, soit 17% en milieu rural et 30% en milieu urbain.
3.1.7 3.5 La mortalité
néonatale :
La mortalité néonatale est définie comme
la probabilité qu'un nouveau né meure entre sa naissance et 28
jours révolus. Les dernières estimations de OMS, qui datent de
2004, indiquent que cette année-là, environ 3,7 millions
d'enfants sont décédés pendant les 28 premiers jours de
leur vie. Cependant le risque de mortalité connaît
d'énormes variations au cours de la période néonatale.
Environ trois quarts des décès des nouveaux nés
surviennent pendant les sept premiers jours de la vie.19(*)
La mortalité néonatale résultent
directement de trois grandes causes : les infections graves
(tétanos, septicémie, diarrhée), l'asphyxie20(*) et la
prématurité. Les infections graves peuvent surgir à
n'importe quel moment pendant le premier mois de vie, mais représentent
la principale cause de la mortalité néonatale après la
première semaine, alors une bonne hygiène pendant l'accouchement
joue un rôle important dans la prévention des infections, mais il
faut également diagnostiquer et traiter les infections maternelles en
cours de la grossesse. L'asphyxie peut être largement
évitée en améliorant les soins pendant le travail et
l'accouchement proprement dit. Les accouchements prématurés sont
la cause directe des décès néonatals dans la mesure ou les
bébés prématurés éprouvent plus de
difficultés pour s'alimenter, maintenir une température
corporelle normale et lutter contre l'infection que ceux nés à
terme.
De ce fait on peut en déduire qu'avec une bonne
nutrition pour les femmes, l'espacement des naissances est l'un des piliers de
toute approche permettant d'éviter les naissances
prématurées, il est aussi impératif de garantir aux
filles un accès à une nutrition et à des soins de
santé adéquats dès la naissance pendant toute leur enfance
et leur adolescence et jusqu'à l'âge adulte.
3.1.8 3.6 Accélérer le
progrès dans le domaine de la santé maternelle :
Des interventions ont été mises en place pour
sauver des milliers de vies, selon l'UNICEF les
principales méthodes de réduction de la mortalité
maternelle sont bien en place et comprises, il s'agit notamment de :
· Promouvoir l'accès aux services de planification
familiale, en fonction des politiques nationales de chaque pays.
· Assurer un suivi prénatal de qualité
englobant tout un ensemble de services sanitaires et nutritionnel.
· Prévenir la transmission de VIH de la
mère à l'enfant et administrer des traitements
antirétroviraux aux femmes qui en ont besoin.
· Mener des interventions préventives et curatives
de base comme la vaccination des femmes enceintes contre le tétanos
néonatal, les vaccins de routine...
· Assurer l'accès aux infrastructures de base et
adopter de meilleures pratiques hygiéniques surtout au moment
d'accouchement.
· Assurer l'accès à un personnel
qualifié (médecin, infirmière, ou sage femme) au moment de
l'accouchement.
3.1.8.1 3.7 Les programmes mis en place par l'Etat :
La mortalité maternelle reste un défi, notamment
dans le monde rural aussi bien que dans le monde urbain dont plusieurs causes
en interviennent quelles soient directes ou indirectes c'est la raison pour
laquelle le Maroc a mis en place plusieurs programmes qui veillent à ce
que les femmes aient accès à la santé dans les bonnes
conditions, on peut citer parmi ces programmes les suivants :
· Le programme « maternité
sans risque »21(*) a été mis en place par le
ministère de la Santé publique en collaboration avec l'OMS dans
le but de garantir une bonne démarche d'élaboration et de mise en
oeuvre pour une maternité dans de bonnes conditions. Cette
stratégie se base sur le développement des ressources humaines,
l'élargissement des prestations sanitaires ayant trait à la
mère, à l'enfant et à la planification familiale,
l'amélioration des infrastructures de base, l'implication du secteur
privé en matière de santé maternelle.
· Le plan national pour l'amélioration de la
santé de la mère et de l'enfant pour la période 2005-2015
dont les buts sont inspirés des objectifs du millénaire pour le
développement, qui consistent notamment en la réduction des trois
quarts de la mortalité maternelle entre 1990 et 2015.
· La mise en place de « Dar Al
oumouma » comme une solution communautaire
développée dans le cadre de la coopération entre l'UNICEF,
le Ministère de la Santé, le Ministère de
l'Intérieur et les collectivités locales, elle est conçue
et réalisée en concertation avec les femmes des zones
visées, dans le but de répondre parfaitement aux contraintes du
monde rural (proximité des zones enclavées, personnel
féminisé, convivialité, équipement de
qualité et ambulance pour évacuation en cas d'urgence).Dar Al
oumouma a permis de sauver des centaines de vies de femmes et d'enfants. Ce
concept est en cours de généralisation dans le cadre de
l'Initiative Nationale de Développement Humain dans les zones les plus
défavorisées.
III Les inégalités en
matière de santé et l'éducation sous un onglet
genre :
Les inégalités en matière de santé
et d'éducation revêtent une importance énorme, ils se
réfèrent à plusieurs facteurs, celle la plus
omniprésente de notre société est d'ordre socioculturel
dont la femme est privée de ses droits sociaux et économiques et
par conséquent elle se trouve dans un cycle infernal d'exclusion.
Les femmes et les hommes ont des demandes de santé
distinctes, à cause des différences biologiques, mais aussi
à cause de leur mode de vie lié aux rôles
spécifiques que la société leur a assignés. La
santé masculine est plus fragilisée par les maladies
professionnelles, les accidents du travail, ce qui dénote que le style
de vie (comportements culturels et sociaux) et les caractéristiques
biologiques en sont les principales causes. Les risques de maladies auxquelles
les femmes sont plus exposées sont souvent liés à la
reproduction, leur santé est plus fragile au cours des grossesses:
risques d'anémie, de malnutrition, d'hépatite, de malaria, de
diabète, etc.
Toutefois, la femme est souvent astreinte à consulter
le médecin et s'assurer de sa santé reproductive mais elle se
trouve freinée par les règles religieuses et les normes
culturelles qui imposent certaines interdictions pour les soins médicaux
et la fréquentation des services de santé. Parallèlement,
le manque de ressources, les contraintes sociales et les coutumes induisent des
disparités entre filles et garçons en terme de nutrition, de
morbidité et de mortalité, dans la mesure ou la valeur
accordée aux enfants de sexe masculin est supérieure à
celle des enfants de sexe féminin, chose qui rend la femme exclue
davantage que les hommes dans une société où les normes et
les reproductions sociales règnent.
Quant à l'éducation, on constate qu'il existe
encore des barrières et des contraintes qui restreignent l'accès
des femmes à l'instruction, ce qui les rend exclues en matière
d'instruction par rapport aux hommes et ce qui explique en partie que les
femmes analphabètes sont nombreuses que les hommes, cela est due
également à la mentalité des gens et aux coutumes de sorte
que les parents craignent que leurs filles soient enlevées en chemin, ou
qu'elles soient violées. De ce fait on peut dire que les
préjugés, les réticences des familles, et les habitudes
sociales donnent la part belle aux garçons dans les domaines
scientifiques et techniques et exclue violemment les filles.
4 Partie III : La recherche action
1) La méthodologie de recherche :
Dans le but de répondre à la
problématique sur laquelle porte le thème de ma recherche action,
j'ai procédé par la méthodologie de recherche qui consiste
tout d'abord à mener des focus groupes, des entretiens non directifs,
des entretiens semi directifs individuels ainsi que des porte à porte
1.1 Recherche documentaire :
En ce qui concerne la recherche documentaire, j'ai
commencé mon travail par la recherche bibliographique qui m'a permis
d'avoir des informations ainsi que de m'outiller de la manière avec
laquelle je vais aborder la problématique, en s'appuyant sur des
ouvrages existants à la bibliothèque de l'INAS,
bibliothèque de HCP, ainsi que des documents provenant de
différentes sources.
1.2 Focus
groupe :
Dans un premier temps j'ai procédé par deux
focus groupes, le premier est auprès un échantillon de 20 femmes,
le deuxième est auprès un échantillon de 24 filles.
Dans ce sens j'ai commencé par le fait de rassembler un
ensemble de femmes résidentes au quartier El Merss
bénéficiant des cours d'alphabétisation et souffrant de
l'exclusion sociale extrême avec lesquelles j'étais appelée
à collecter les informations nécessaires et mener des discussions
en groupe et des entrevus individuelles afin de susciter leurs perceptions,
avis et attitudes au regard de la dite problématique et vérifier
par la suite ce qui a été dit pour en tirer un bilan à la
fin de l'étude réalisée.
1.3 Les entretiens :
Tout d'abord j'ai mené des entretiens (voir
Annexe 2) auprès les femmes bénéficiant des cours
de l'alphabétisation ainsi que celles résidentes au quartier El
Merss. Un autre guide d'entretien a été destiné au
personnel du centre d'insertion socioprofessionnelle pour les habitants du
quartier El Merss, au personnel de la délégation de la
santé Tanger-Asila, l'observatoire régionale
d'épidémiologie de la Région Tanger-Asila et au personnel
du service de l'alphabétisation de Tanger
1.4 zone
d'enquête :
Mon choix s'est porté sur la zone Bir Chifa et en
particulier le quartier le plus défavorisé El Merss (voir
annexe 3) comme terrain d'étude où toutes les personnes
déshéritées y sont représentées. En effet,
le quartier s'avère comme le réceptacle des problèmes
socioéconomiques (le phénomène de l'exode rural, le
chômage massif...) de la ville Tanger, il reflète clairement la
pauvreté et l'aspect de l'exclusion sociale. C'est partant de ces
aspects qui condamnent la ville, que j'ai jugé que le quartier El Merss
pourrait en tout point de vue, répondre aux préoccupations de mon
étude en tant qu'exemple concret de l'état réelle de
l'exclusion sociale et la pauvreté extrême dont souffre la
population.
4.1.1 1.5 Population :
L'échantillon sur lequel j'ai travaillé contient
20 femmes et 24 filles résidents au quartiers El Merss et dont les
filles sont bénéficiaires de l'atelier de la confection et les
femmes bénéficient de l'atelier de l'alphabétisation, il y
a également les femmes que j'ai interrogé individuellement par le
biais de porte à porte. Cette population se définit comme celle
qui doit me servir de base dans le cadre du recueil des données sous
forme d'enquête sur le terrain.
2) Analyse des
résultats :
Après avoir effectué l'enquête, j'ai pu
ressortir un nombre très important des informations qui étayent
l'objet de ma recherche qui se rapporte à l'exclusion sociale des femmes
à Tanger et en particulier au quartier El Merss qui est
considéré parmi les quartiers les plus
déshérités à l'échelle locale. Je suis
parvenue à cerner en quelque sorte les principales causes de l'exclusion
sociale en matière de santé et l'éducation dans la zone en
question, ainsi que j'ai essayé de mettre l'accent sur les
différents éléments qui contribuent d'une manière
directe et indirecte dans l'accroissement de ce phénomène.
D'après l'enquête effectuée, j'ai pu
présenter et analyser les thématiques suivantes :
- L'exclusion des femmes en matière de
santé ;
- L'exclusion des femmes en matière de
l'éducation ;
- Les attentes de la population ;
- L'apport du projet par rapport à la
population ;
4.1.2 2.1 L'exclusion des femmes en
matière de santé :
L'enquête a révélé un
ensemble de problèmes et difficultés que rencontrent les femmes
du quartier El Merss en matière de santé, le problème
majeur qui se pose à ce niveau est relatif à la santé
maternelle ainsi que le problème lié à
l'analphabétisme. Un bon nombre des points importants qui ont
été soulevés dans la discussion après avoir
mené le focus groupe avec les femmes dont je vais signaler
là-dessus :
Problèmes en matière d'équipement
(infrastructure) :
A la lumière de ce graphique, j'ai constaté que
à peu près 39% des femmes du quartier El Merss se plaignent plus
de l'éloignement d'un centre hospitalier proche de leur habitats afin
d'accéder aux soins nécessaires qui font partie de leur droit et
améliorer leur situation.
Il est à noter aussi que la plupart des
mortalités maternelles se produisent à causes de l'absence d'un
centre d'accouchement proche ainsi que l'infrastructure inadaptée au
transport ambulant de l'hôpital.
Selon les données recueillies par le focus groupe
effectué auprès des femmes du quartier, j'ai remarqué que
(31%) des femmes ont affirmé qu'il y a une absence totale d'un centre
d'accouchement au quartier ce qui les rend sujettes aux complications lors de
l'accouchement et aux risques d'un accouchement prématuré.
Le manque du personnel suffisant est un autre facteur qui
s'ajoute à cela, ainsi que le problème du vaccin exprimé
par (20%) des femmes de l'échantillon, dans la mesure où il y a
des types de vaccins qui sont chers et dont la plupart des familles ne peuvent
pas payer.
En sus de cela, il existe d'autres facteurs directs qui
influent directement la santé de la femme et particulièrement la
santé maternelle, ils sont signalés comme étant
liés aux maladies gynécologiques qui atteignent les femmes, le
responsable de l'observatoire régional d'épidémiologie
Région Tanger les présente comme suit : (je vois que les
maladies les plus répondues chez les femmes du quartier El Merss sont
les suivants :infections,les maladies inflammatoires, l'anémie,
infections, hémorragies, hypersécrétions vaginales,
maladies inflammatoires, épidémies ainsi que l'absence de
menstruation considérée comme principaux symptômes des
maladies..). Tout cela renvoie à la particularité de la
structure biologique de la femme.
Problèmes d'ordre socioculturel :
Selon, les données collectées dans le focus
groupe auprès des femmes du quartier El Merss, il s'est
avéré que le facteur socioculturel se pose fortement, dans la
mesure où beaucoup de femmes sont privées d'accéder aux
services liés à la maternité ce qui se répercute
négativement sur leur santé physique et psychique et les rend
plus exclues.
Le tableau suivant présente les différents
facteurs culturels qui contribuent à l'exclusion sociale des femmes au
quartier El Merss :
Nature de problème
|
Ignorance des femmes en matière de santé
|
Recours aux soins traditionnels
|
La santé reproductive (tabou)
|
Accès de la femme à l'hôpital est
restreint
|
Nombre de femmes concernées
|
9 femmes
|
2 femmes
|
5 femmes
|
4 femmes
|
A partir du tableau, un nombre important de points a
été soulevé et qui montre que le facteur socioculturel est
parmi les facteurs principaux qui excluent la femme en matière de
santé dans la mesure où l'ignorance des femmes et leur
méconnaissance les poussent à négliger leur santé,
ne pas faire attention à tel ou tel symptôme d'une maladie
donnée, notamment lors de la grossesse. Ce manque d'information en
matière de santé encourage certaines femmes à recourir
à se soigner seules ou se diriger vers les soins traditionnels fournis
par une femme dans le quartier en contre partie symbolique.
D'après l'échantillon des femmes
interrogées lors du focus groupe, j'ai constaté que certaines
femmes considère la grossesse (santé reproductive) comme tabou et
chose d'intimité à ne pas dévoilé ce qui les
empêche de révéler les détails de sa santé et
cacher ses problèmes gynécologiques ainsi qu'elles s'abstiennent
à tout examen systématique de l'appareil génitale et aussi
ce qui concerne la consultation post natale. L'accès de la femme
restreint à l'hôpital s'explique par le fait qu'elle doit
obligatoirement être accompagnée par un membre de la famille lors
d'une visite médicale, ce qui les empêche d'avancer en
matière de santé. Comme l'a dit d'ailleurs la responsable de la
santé de la mère, il existe également des femmes qui
affirment que la présence d'un médecin homme les
découragent chose qui les pousse à recourir à la
médecine traditionnelle.
De ce fait, j'ai pu tirer comme idée principale, que la
santé est un élément pertinent et essentiel et que
l'infrastructure (accès physique, personnel, centre hospitalier
proche...) constitue un facteur nécessaire pour assurer aux femmes les
conditions de vie digne. Alors pour assurer un environnement favorable à
une santé maternelle saine il faut assurer l'accès aux
hôpitaux afin de se prévaloir des soins élémentaires
et accorder plus d'attention aux femmes enceintes, car la faible qualité
de prise en charge des soins d'urgence, l'ignorance des femmes à ce
niveau encourage beaucoup plus les risques sanitaires, l'accouchement à
domicile sans l'assistance d'un personnel qualifié ce qui rend la femme
vulnérable et souffre des séquelles de la grossesse,
traumatismes, diverses maladies et handicaps.
4.1.3 2.2 L'exclusion des femmes en
matière d'éducation :
Il s'est avéré essentiel de signaler le lien
étroit entre l'éducation et la santé de sorte qu'une femme
qui n'est pas suffisamment éduquée et instruite sera
inconsciente de l'importance de la santé maternelle et va s'abstenir
d'accéder régulièrement aux soins médicaux
nécessaires.
« Sont nombreux les facteurs qui aboutissent
à l'analphabétisme des femmes, je peux citer : l'ignorance
de l'importance de l'éducation, la pauvreté, la mentalité
archaïque des gens... »
L'éducation est intimement liée à la
santé, se sont deux facteurs que l'un complète l'autre, selon Mr
Sadouk le responsable de la délégation de
l'alphabétisation de la région Tanger-Asila, il joint fortement
la santé et l'éducation dans la mesure où elle joue un
rôle central dans l'amélioration de la santé maternelle, la
réduction des mariages précoces, l'amélioration de la
prise en conscience des risques sanitaires. Ce qui dénote l'importance
de l'éducation dans la vie des femmes dans la mesure où une femme
instruite est plus censée faire attention à son état de
santé, effectuer des consultations médicales
régulières, d'être mieux informée en matière
de santé et particulièrement la santé maternelle,
généralement l'éducation est également essentielle
à la réalisation des droits des femmes.
Selon le focus groupe effectué auprès des filles
du quartier El Merss, j'ai pu soulever que la non scolarisation des filles est
due tout d'abord à la pénurie des moyens vu les conditions
vulnérables des familles, la pauvreté extrême dans la
mesure où les parents se trouvent freinés par le coût cher
de la fourniture scolaire même si l'école est gratuite, ils ne
peuvent pas soutenir financièrement l'éducation de leurs filles.
Selon l'entretien semi directif que j'ai effectué
auprès des femmes du quartier El Merss, j'ai constaté que la
méconnaissance et l'ignorance des parents de l'importance de
l'éducation est un autre facteur culturel qui s'ajoute à ce
niveau, chose qui se répercute négativement sur le parcours
scolaire des petites filles et les empêche de poursuivre leurs
études et se maintenir dans le système éducatif. La
plupart d'entre elles sont menées à assumer les tâches
domestiques traditionnelles tout au long de l'année au sein de leurs
familles par ce que les mères craignent la sécurité de
leurs filles, les mamans ont toujours peur de les envoyer pour parcourir un
long trajet qui présente de multiples risques, ce qui explique en
partie pourquoi les parents sont souvent réticents à
tolérer le parcours scolaire de leurs filles notamment que le quartier
en question est dépourvu de centre de police qui veille sur la
sécurité de la population entière ainsi que l'absence
d'électrification. Alors l'absence de la sécurité dans le
quartier les pénalise davantage que les garçons. Le
problème s'accentue quand la fille arrive au collège,
l'établissement est souvent éloigné et les parents
refusent d'envoyer leurs enfants.
C'est pour ces raisons que les femmes analphabètes
représentent une proportion importante de la population du quartier El
Merss et d'où la nécessité de mettre en place le centre
d'insertion socioprofessionnelle qui vise pour l'essentiel l'intégration
de la femme ainsi que l'ensemble de la population au sein du processus de
développement.
Finalement, j'ai pu constater que les filles sont plus exclues
que les garçons en matière de l'éducation, du fait que
l'école ne va jamais au-delà du primaire pour qu'une fille puisse
poursuive sa scolarité, elle est toujours condamnée à
effectuer plusieurs kilomètres à pied chaque jour pour aller en
classe, tout en étant exposées à tout risque venant de
l'extérieur.
4.1.4 2.3 Les attentes de la population
par rapport au centre mise en place au quartier El Merss :
D'après les focus groupes, les entretiens, le porte
à porte et les visites effectuées à la population du
quartier en question, j'ai constaté qu'ils ont été
satisfaits de la mise en place du centre dans leur quartier. Les femmes ont
révélé leur satisfaction à ce niveau, cependant
elles ont exprimé leurs besoins d'un centre hospitalier proche pour
pouvoir accéder aux soins de santé nécessaires et
contrôler leur état de santé d'une manière
régulière, notamment lors de l'accouchement, ainsi qu'elles ont
insisté sur la création d'une école proche pour assurer
l'éducation à leurs petites filles qui ont interrompu leurs
études à cause de l'éloignement de l'école. Notons
aussi que le porte à porte auprès des familles du quartier El
Merss a révélé que les hommes aussi étaient
satisfaits de la mise en place du centre ainsi qu'ils ont exprimé leur
besoin d'un centre hospitalier. La disponibilité d'un souk proche du
quartier et un centre de police qui veille sur la sécurité des
personnes résidentes au quartier el Merss sont également parmi
les réclamations de la population.
4.1.5 2.4 L'apport du projet par
rapport à la population :
Le centre d'insertion
socioprofessionnelle pour les habitants du quartier El Merss a permis depuis sa
création la formation de plus de 40 filles adhérant à
l'atelier de la confection, il assure au début l'apprentissage des
métiers suivants : la broderie, la confection, la pâtisserie,
la coiffure, l'informatique. La plupart des lauréats du centre trouvent
facilement le travail et réussi à y s'insérer.
D'après le focus groupe auprès des filles, il est constaté
que plus de 40 filles ont réussi à intégrer facilement les
entreprises de confection qui se trouvent à Tanger avec un salaire
adéquat qui leur permet de soutenir financièrement leurs
familles.
Les filles se sentent plus valorisées qu'avant, leur
savoir faire est valorisé également, leur production est incluse
dans l'économie locale de la région ainsi qu'ailleurs. Elles ont
pu retrouver confiance en elles, se tenir debout, avoir des idées
indépendantes qu'elles pourront mettre en pratique librement et enfin
subvenir aux besoins de leur famille.
A ce titre, j'ai pu dégagé à partir des
données recueillies de l'entretien individuel avec les femmes du
quartier El Merss que ces dernières expriment leur jouissance d'avoir
obtenu la chance de reprendre dès le début leur parcours
éducatif par le biais de l'atelier de l'alphabétisation existant
dans le centre. Elles ont révélé que leur situation a
beaucoup changé par rapport à ce qu'elles étaient,
à présent elles sont capables de lire, écrire et
même apprendre des textes en entier. Il est constaté aussi que les
cours reçus au centre leur a inculqué l'approche droit à
l'éducation ce qui se répercute positivement sur leur situation
du fait qu'elles fournissent de l'aide à leurs enfants à
l'école ainsi qu'elle encourage plus qu'avant l'éducation de
leurs filles.
Le centre a pour but de trouver des solutions à
différents problèmes dont souffrent la population du quartier El
Merss, comme ceux cités ci-dessus, il veut aussi venir en aide aux
femmes dans la vie courante du fait que le centre à contribué
à valoriser leur participation aux différents ateliers existant
au centre pour qu'elles puissent retrouver confiance en elles, se tenir debout
et être indépendantes
Nombreux sont les acteurs qui ont intervenu dans ce sens, par
le biais des actions qui ont pour but d'améliorer la situation du
quartier et lutter conter l'exclusion sociale, cependant il reste beaucoup
d'effort à fournir par l'Etat pour garantir l'accès des femmes
aux soins élémentaires de la santé et lutter contre le
taux élevé des mortalités maternelles ainsi que
atténuer le taux de l'abandon scolaire parmi les filles qui sont
davantage conditionnées par des problèmes
socioéconomiques, et éviter tout type de discrimination à
leurs égard pour la simple raison que le développement d'un pays
ne peut s'effectuer en l'absence de la femme sur tous les niveaux.
Bilan de
stage :
Pendant mon stage à la Wilaya de Tanger-Asila, j'ai pu
apprendre beaucoup de choses en matière de développement, j'ai pu
tirer l'ensemble des savoirs et des savoirs faire nécessaires et qui
renvoient évidemment aux connaissances acquises indispensables à
l'exercice de la profession d'un agent de développement.
Le stage avait pour principal objectif celui de mettre en
évidence le savoir être et le savoir faire de l'étudiant,
dans la mesure où j'ai pu m'intégrer facilement au sein de
l'institution tout en développant des relations positives avec le
personnel en ayant les outils nécessaires qui m'ont permis de mettre en
valeur ma personnalité, j'ai été véritablement
opérationnelle, du fait de ma maîtrise des matières se
rapportant au montage de projet et ses étapes bien définis y
compris le suivi et l'évaluation auquel j'ai pu me familiariser lors de
mon stage, dans le cadre du projet « Centre d'insertion
socioprofessionnelle pour les habitants du quartier El Merss » qui
s'inscrit dans le programme transversal. Toutefois, c'était la
première fois que j'avais à traiter autant de données et
d'opérations dans ce domaine et le début a été
difficile, mais une fois la première étape est franchie, les
autres ne m'ont pas posé de soucis.
J'avais également l'opportunité de
développer mes attitudes relationnelles vis-à-vis les personnes
avec lesquelles je travaillais tout le temps ainsi qu'améliorer mon
expérience en la matière sachant que l'ensemble des travaux qui
m'ont été demandés, ont été
réalisés sans trop de problème. Il a été
important pour moi lors de cette période de profiter des ressources
humaines tels que le chef de suivi et évaluation qui n'était pas
habitué à partager ses documents et à communiquer ses
informations à n'importe qui, pour autant j'ai pu m'inspirer de la
manière avec laquelle il effectue les tâches qui lui a
été assignées pour m'adapter avec le nouvel entourage qui
était différent de celui des associations dont j'avais l'habitude
de passer mes stages.
Ce stage a été une opportunité pour moi
de percevoir comment fonctionne les différents départements de la
préfecture, notamment la DAS dont j'étais censée mettre en
pratiques mes compétences théoriques acquises à l'INAS,
à titre d'exemple et parallèlement à ce que j'ai appris
dans la matière de l'organisation administrative, dans la mesure
où j'ai pu élucider tout ce qui se rapporte au champ des
collectivités locales ( préfectures, province, commune...),leur
rôle dans le développement local ainsi que la façon avec
laquelle le gouverneur exécute les lois par le biais
des différents représentants de l'Etat à
ce niveau là. Par ailleurs j'ai mis en exergue le concept de
l'Initiative Nationale pour le Développement Humain, du fait que
j'étais vivement présente dans l'opération du suivi et
évaluation des projets datant 2008-2009 s'inscrivant dans le cadre du
programme transversal et le programme urbain de développement de
l'INDH.
De ce faire, j'ai participé aux différentes
activités tout en élaborant ma propre méthodologie de
travail, j'étais amenée à effectuer des visites sur
terrain aux projets qui sont en cours de réalisation tels que des
écoles, des collèges, des associations... dont il y avait des
aménagements et des équipements financés par l'INDH, en
effectuant ces tâche de suivi j'étais appelée à
confronté la population concernée par le fait de susciter leurs
avis et leurs attitudes vis-à-vis l'impact des projets mis en place dans
leur quartier (Annexe 4) j'avais une attitude assez souple en contactant les
personnes concernées, chose qui m'a permis de me familiariser facilement
avec eux tout en rassemblant les information nécessaires.
En sus de cela j'ai pu mettre en exergue mes
compétences pratiques dans les réunions tenues au sein de la DAS,
l'arrondissement de Tanger pour l'élaboration du CLDH (annexe
5) qui se sont coïncidées avec mon stage, ces
réunions m'ont appris comment s'organisent les événements
et surtout comment on arrive à un consentement lors de la
planification, qui n'est pas toujours une affaire évidente, ce qui
montre la difficulté du processus de négociation et de
concertation même au sein d'un groupe de taille réduite.
D'où la nécessité de créer des espaces de
concertation afin de dépasser les divergences et de définir des
axes stratégiques d'intérêt et d'animation de l'ensemble
des acteurs, car ce qui pose problème dans un processus n'est pas
l'identification et le repérage des acteurs sur le territoire du projet
du développement mais c'est comment aboutir à un consensus
à partir d'une confrontation plurielle et pluraliste des points de
vue.
5 Conclusion :
Le stage au sein de la division
de l'action sociale était une opportunité précieuse,
enrichissante et instructive, chose qui m'a permis de suivre et participer
à la mise en oeuvre de l'INDH par le biais des sorties et des visites
effectuées dans le cadre du suivi et d'évaluation qui se fait
tout au long du projet, ainsi que le fait de m'inscrire dans l'un des projets
transversaux celui du quartier El Merss qui souffre de l'exclusion sociale et
sur lequel j'ai choisi de travailler et mener ma recherche action.
Par ailleurs, le lieu de stage a été un lieu
propice pour mettre en exergue mes compétences et mes capacités
d'analyse et de réflexion, chose qui m'était essentielle pour un
développement personnel ainsi que professionnel. Cependant il y a
plusieurs remarques à soulever par rapport au stage et qui se
résument comme suit :
- Le personnel risque d'être méfiant en ce qui
concerne tout les documents de la DAS en présence des
stagiaires ;
- Le personnel ne prend pas en considération
l'importance de notre formation à l'INAS et risque de minimiser nos
compétences ;
- Manque de compétences en matière de gestion
des projets de développement, plusieurs acteurs ne maîtrisent pas
encore les approches de développement ;
- L'appui financier de l'INDH demeure insuffisant pour la
majorité des porteurs des projets, du fait qu'ils trouvent des
difficultés pour concrétiser leurs ambitions.
- La non qualification des associations porteuses des projets
se répercute sur la durabilité des actions entreprises et sur la
qualité des projets mis en oeuvres. A l'égard de cela, le
problème de financement et de la recherche des bailleurs de fond
internationaux constituent un cap difficile à franchir devant les
associations. Elles trouvent des difficultés pour mobiliser des
bailleurs de fond, en raison de cela elles sollicitent l'appui financier des
petites associations qui sont-elles même incapables de fournir cet appui
à titre permanent.
- Les porteurs des projets n'impliquent pas la participation
de toute la population et aussi bien les femmes ;
Partant de cela, on ne peut pas nier que dans toute
expérience, il existe des difficultés à franchir, il faut
juste savoir les traiter pour pouvoir par la suite les dépasser. Par
ailleurs, les relations humaines entre les différentes personnes de la
Wilaya, indépendamment de la mission effectuée par chacun d'eux,
m'a beaucoup appris sur le comportement à avoir en toute
circonstance.
Quant à ma recherche action, elle avait pour objectif
général de mettre l'accent sur un thème très
important et d'actualité qui est l'exclusion sociale et qu'on a tendance
à lier à la pauvreté, chose qui n'est pas toujours vrai
dans la mesure où l'exclusion peut toucher aussi différentes
catégories sociales du fait qu'il y a des personnes pauvres et qui ne
sont pas exclues car elles ont une participation réelle à la vie
économique et sociale, des liens sociaux forts au moment où
beaucoup de personnes à revenu suffisant sont en situation forte de
l'exclusion pour des raisons tenant à l'isolement, handicap... ce
constat nous amène à clarifier davantage le concept de
l'exclusion sociale, ainsi que mettre l'accent sur les causes et les effets de
ce phénomène sur la société. Notons aussi qu'au
Maroc, il est constaté que l'exclusion sociale est l'un des plus grands
défis, c'est un phénomène essentiellement urbain, puisque
les facteurs qui la produisent massivement sont constitutifs de bouleversements
sociétaux occasionnés par un exode rural exponentiel.
Pour mettre en exergue le problème de l'exclusion
sociale et particulièrement celle des femmes, on a opté pour une
enquête s'appuyant sur divers outils tels que les focus groupes et les
entretiens non directifs, qui nous ont permis de mieux élucider la
problématique de l'exclusion sociale des femmes. S'agissant de
l'exclusion sociale des femmes au quartier El Merss , on a constaté que
ces dernières sont plus exclues que les hommes en matière de
santé et d'éducation dans la mesure où l'étude a
révélé qu'en matière d'éducation la
pénurie des moyens ainsi que les facteurs socioculturelles sont les
causes principales qui contribuent à l'analphabétisme ainsi que
d'autre facteurs qui s'ajoutent dans ce sens, à savoir ;
l'éloignement de l'école pour les filles,
l'insécurité, l'ignorance des parents de l'importance de
l'éducation.
En effet, sous l'éclairage de l'enquête
réalisée à ce niveau, on a pu analyser également
les causes directes et indirectes qui influencent la santé de la
mère et notamment la santé maternelle, et qui se manifestent dans
l'éloignement des centres hospitaliers au quartier El Merss, chose qui
empêche l'accès des femmes aux soins élémentaires,
l'ignorance des femmes en matière de santé, les facteurs
culturels qui se posent au plus haut degré dans la zone ainsi que
l'insuffisance des moyens.
La problématique de la recherche comme il est
signalé précédemment se focalise sur la femme dans la
mesure où elle est considérée comme
l'élément le plus important de la famille et peut transmettre
facilement à autrui ses connaissances, c'est pourquoi l'éducation
donnée aux femmes signifie automatiquement l'éducation des
enfants et par conséquent l'éducation de toute la
société.
De ce fait la santé de la femme et l'éducation
sont deux facteurs intimement liés, dans la mesure ou la femme ne peut
accéder à l'éducation, au champs du travail sans avoir un
capital important de santé considéré comme précieux
à sauvegarder, par le biais de campagnes de sensibilisation et
d'information.
Le processus d'accès de la femme aux prestations
sanitaires au quartier El Merss demeure donc entravé par une
série d'handicaps liés à l'éloignement des
établissements sanitaires, à la prise de décision de la
réalisation de la consultation médicale, à l'insuffisance
des ressources budgétaires, c'est dans ce sens que le projet du centre
d'insertion socioprofessionnelle est mis en place par l'association Aide et
Secour pour venir au bout des problèmes dont souffrent la
majorité des femmes. Un tel projet est d'une importance capitale dans la
mesure où il contribue à améliorer la situation des femmes
du Quartier El Merss ainsi que répondre à leurs besoins en
matière de l'éducation par le biais de l'atelier de
l'alphabétisation.
Par ailleurs, tous ces facteurs déjà
précités dans l'analyse des focus groupe révèlent
qu'une grande proportion des femmes au quartier El Merss souffrent encore de
l'exclusion sociale par rapport aux hommes en matière de santé et
d'éducation ainsi que sur d'autres plans de la vie sociale tels que
l'habitat, prise de décision,... d'après le porte à porte
que j'ai effectué,j'ai constaté que les femmes sont plus exclues
en matière de santé du fait qu'elles n'ont pas l'accès
total aux soins élémentaires car elles se trouvent
freinées par les contraintes sociales dans la mesure où l'homme
prend la décision à la place de sa femme par ce qu'il refuse qu'
elle soit consultée par un médecin homme. D'où la
nécessité de mener des compagnes de sensibilisation en faveurs
des femmes et des hommes pour qu'ils soient imprégnés par la
culture droit à la santé
ainsi qu'à l'éducation mis à part de
toute contrainte qui peut empêcher l'accès des femmes à
leurs droits.
Suite à ce qu'on a déjà vu dans la
partie théorique et d'après les résultats obtenus de
l'enquête, il s'est avéré que malgré les efforts
déployés par l'Etat, la société civile et les
acteurs de développement pour lutter contre l'exclusion sociale et
améliorer la situation des femmes, il reste encore
énormément d'effort à fournir dans ce sens. On peut
considérer que la lutte contre l'exclusion sociale ne fait que commencer
au Maroc, c'est un phénomène qui exige de longue haleine, car,
elle n'est pas temporaire, c'est une caractéristique structurelle
durable du processus de développement. Elle intègre
au-delà de son aspect d'ordre matériel, plusieurs
paramètres liés à l'éducation, la santé et
l'environnement.
Il s'agit encore de mettre la femme au centre
d'intérêt et au coeur du développement et la
considérer comme un capital humain. Le centre d'insertion
socioprofessionnelle pour les habitant du quartier El Merss est venu comme
solution pour atténuer la gravité de l'exclusion sociale, mais en
dépit de cela il faut affirmer qu'il reste encore des efforts à
fournir. Dans cette perspective il faudrait :
- diagnostiquer en premier lieu toutes les causes principales
qui sont derrière le phénomène de l'exclusion sociale
notamment celles sous-jacentes pour mieux élucider le
problème ;
- mettre en place tous les outils disponibles pour impliquer
la population dans la résolution de ses problèmes et l'inciter
à prendre l'initiative à des actions contribuant au
développement de son quartier ;
- mener des compagnes de sensibilisation et des actions
préventives portant sur l'importance de la santé
maternelle ;
- Assurer l'accès à un personnel qualifié
(médecin, infirmière, ou sage-femme) au moment de
l'accouchement ;
- Créer plusieurs centres hospitaliers proches dont la
population a besoin et notamment la femme et affecter le personnel
adéquat dans chaque centre ;
- Mettre en oeuvre des formations continues au profit de tous
les intervenants dans le domaine social ;
- Accorder une attention particulière aux personnes
exclues et essayer de les intégrer au sein de la
société tout en leur donnant les moyens pour se prendre en
charge ;
De ce fait, il est à signalé qu'il reste encore
beaucoup à faire dans ce sens, alors comment élargir le champ
d'intervention pour lutter contre l'exclusion sociale au quartier en
question ?Voilà un immense chantier ouvert à la
réflexion et à l'action qui pourrait inciter la recherche sur
cette thématique, redéfinir les rôles de l'Etat, par ce que
n'est pas a une association à faire le travail de l'Etat et c'est le cas
du projet installé au quartier El Merss qui parait insuffisant comme
solution pour lutter contre l'exclusion sociale et reconstruire une
société de cohésion sociale.
Références
bibliographiques :
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les métamorphoses d'un concept », édition,
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* 1
www.indh.ma, consulté le 22 Avril
2010
* 2 Manuel de procédure
de la DAS
* 3 Extrait du discours de sa
majesté sur l'Initiative Nationale pour le Développement
Humain
* 4 Alban Goguel d'Allondans,
« l'exclusion sociale les métamorphoses d'un
concept », édition, l'Harmattan, p. 44
* 5 Martine XIBERRAS,
« Les théories de l'exclusion », Paris,
Armand Colin, 1998, p.21.
* 6« La lutte
contre l'exclusion », Rina Dupriet, Edition de l'école
nationale de la santé publique 2002, p.23.
* 7 Alban Goguel d'Allondans,
« l'exclusion sociale les métamorphoses d'un
concept », édition, l'Harmattan
* 8 www.hcp.ma
* 9 Enquête nationale sur
le budget temps des femmes 1997/98, Condition socio-économique de la
femme au Maroc, Direction de la statistique volume 1, p : 152
* 10 Enquête nationale
sur le budget temps des femmes 1997/98, Condition socio-économique de la
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* 11
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* 15 Ministère de
la Santé, 2004
* 16 Rapport
préfectoral, Tanger-Assilah 2007, objectifs du millénaire pour le
développement publié en décembre 2008
* 17 La situation des enfants
dans le monde 2009, la santé maternelle et néonatale, UNICEF
* 18 Rapport
préfectoral, Tanger-Assilah 2007, objectifs du millénaire pour le
développement publié en décembre 2008
* 19 Ministère de la
santé, santé en chiffre 2002
* 20 Difficultés
respiratoires après la naissance
* 21
http://www.infosdumaroc.com/modules/news/articles-1926-maternite-sans-risque.html,
consulté le O5 Mai 2010
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