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L'exclusion sociale des femmes à  Tanger

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par Nabila Benssaih
INAS Institut National de l'Action Sociale - Gestionnaire en affaires sociales 2010
  

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Institut National de l'Action Sociale

Tanger

Rapport de Stage d'application

Thème : L'exclusion sociale à Tanger

Sujet : L'exclusion sociale des femmes

Au quartier EL MERSS

Réalisé par : Nabila Seyah

Encadré par : Mme Naima Soussi

Année universitaire 2010-2010

Table de matière

5

5

Liste des abréviations 6

Introduction : 1

Partie I : Présentation de la DAS et l'INDH 5

1) Présentation de la division de l'action sociale : 5

1.1 Définition : 5

1.2 La wilaya de Tanger-Assilah : 5

1.3 L'organigramme de la DAS : 6

1.4 Le Suivi des projets programmés au titre de l'exercice 2006-2009 : 7

1.5 L'Évaluation 7

1.6 Plan d'action 2010 : 7

2) Les structures institutionnelles, collaborateurs de la DAS : 8

2.1 Le Comité Provincial du Développement Humain (CPDH) 8

2.2 Le comité local de développement humain (CLDH)  8

2.3 L'Equipe d'Animation Communale (EAC) 8

3) L'Initiative Nationale pour le Développement humain : 9

Partie II : la problématique : les femmes sont davantage exclues que les hommes 13

I. L'exclusion sociale : 13

1) Définition du concept : 13

2) L'exclusion sociale selon l'approche sociologique : 14

3) Les différentes formes de l'exclusion sociale : 16

4) Etat de lieu de l'exclusion sociale au Maroc : 18

5) Les principaux programmes de lutte contre l'exclusion sociale en réalisation : 18

II. L'exclusion des femmes en matière de santé et d'éducation : 19

1) La situation socioéconomique de la femme au Maroc : 19

2) Education et défis de développement au Maroc : 21

2.1 Etat des lieux de l'analphabétisme à Tanger : 22

2.2 Le rôle de la société civile en matière de lutte contre l'analphabétisme : 23

2.3 Les stratégies mises en place par l'Etat pour éradiquer l'analphabétisme : 24

3) Santé et défis de développement au Maroc : 26

3.1 Etat de santé au Maroc : 27

3.2 L'infrastructure de santé à Tanger : 28

3.3 La santé maternelle : 28

3.4 La mortalité maternelle au Maroc : 29

3.5 La mortalité néonatale : 31

3.6 Accélérer le progrès dans le domaine de la santé maternelle : 32

3.7 Les programmes mis en place par l'Etat : 32

III Les inégalités en matière de santé et l'éducation sous un onglet genre : 33

Partie III : La recherche action 35

1) La méthodologie de recherche : 35

1.1 Recherche documentaire : 35

1.2 Focus groupe : 35

1.3 Les entretiens : 36

1.4 zone d'enquête : 36

1.5 Population : 36

2) Analyse des résultats : 36

2.1 L'exclusion des femmes en matière de santé : 37

2.2 L'exclusion des femmes en matière d'éducation : 40

2.3 Les attentes de la population par rapport au centre mise en place au quartier El Merss : 42

2.4 L'apport du projet par rapport à la population : 42

Bilan de stage : 44

Conclusion : 46

Références bibliographiques : 51

Je tiens à dédier cet humble travail à mes parents, à Saïd Moueden et à tous ceux qui m'ont encouragé et m'ont soutenu et à ceux qui ont veillé à ce que ce travail soit à la hauteur.

Je tiens à remercier dans un premier temps, toute l'équipe pédagogique de l'INAS, pour avoir assuré mon stage au sein de la Wilaya Tanger-Asila.

Je remercie également et tout particulièrement Madame Naima Soussi pour l'aide et les conseils concernant les missions évoquées dans ce rapport, qu'elle m'a apporté tout au long de ces trois mois.

Finalement je tiens à remercier et à témoigner toute ma reconnaissance au personnel de la division de l'action sociale au sein de la wilaya Tanger-Asila pour l'expérience enrichissante et pleine d'intérêt qu'elles m'ont fait vivre durant ces trois mois.

Liste des abréviations

CLDH : Comité Local de Développement Humain

CPDH : Comité Provinciale de Développement Humain

DAS : Division de l'Action Sociale

EAC  : Equipe d'Animation Communale

HCP : Haut Commissariat au Plan

ILDH : Initiative Locale de Développement Humain

INDH : Initiative Nationale pour le Développement Humain

MO  : Maîtrise d'Ouvrage

OMS  : Organisation Mondiale de la Santé

UNICEF  : Fond des Nations Unies pour l'Enfance

USAID  : Agence des Etats-Unis pour le Développement International

VAT  : Vaccination Anti-Tétanique

VIH  : Virus de l'Immunodéficience Humain

1 Introduction :

Dans le souci de pouvoir assurer et optimiser le processus de la formation à l'INAS, cette dernière a permis judicieusement à l'ensemble des étudiants, non seulement l'acquisition des connaissances et de compréhension, mais aussi les capacités d'intervention par le biais des actions auprès des individus, des groupes et des collectivités.

De la sorte, le stage de la 3ème année est considéré comme un choix pédagogique essentiel dans le processus de renforcement de la formation théorique avec la pratique permettant l'intervention réelle des étudiants tout en intégrant des apprentissages théoriques et pratiques ainsi qu'apporter un éclairage et développer une vision réaliste de façon à être bénéfique.

Par ailleurs le stage de la 3ème année qui s'étale sur 3 mois est un aspect favorable pour les futurs Agents de développement de sorte qu'il se présente comme une persistance par rapport aux stages des années précédentes. Il vise en principe l'approfondissement des connaissances pratiques antérieures ainsi que le développement des compétences professionnelles avec une cadence transcendante à l'entremise de la réalisation des actions bénéfiques à l'institution et à la population à laquelle elle s'intéresse.

A ce titre, le dit stage qui peut être effectué au sein de différents organismes oeuvrant dans des domaines variés, suscite une certaine perspicacité et flexibilité émanant de l'étudiant, notamment en matière d'intervention auprès de l'institution concernée de façon à bien mener la mission demandée.

Dans ce sens on est censé prendre l'initiative au sein de l'établissement, sans attendre que les prescriptions lui émanent du lieu de stage. Cette initiative consiste d'une part en la contribution du stagiaire dans les activités d'un projet au cours d'achèvement, ou bien de proposer le montage d'un projet qui va avec la stratégie de l'établissement. Comme elle peut se focaliser d'une autre part sur le traitement d'une thématique donnée à laquelle s'intéresse l'établissement à travers une recherche action. Qui peut aider davantage l'établissement à se positionner et pouvoir envisager ses propres stratégies grâce à cette recherche action.

Je me suis focalisée sur le volet des projets existant dans la division de l'action sociale au sein de la Wilaya Tanger-Asila, je me suis intégrée dans l'un des projets s'inscrivant dans le programme transversal ciblant un quartier situé dans la commune urbaine Bni Makada. Le projet en question est intitulé l'insertion socioprofessionnelle pour la population du quartier El Merss (Bir Chifa) (voir annexe1), porté par l'association Aide et Secours, et dont je suis appelée à mettre en pratique mes compétences en matière de développement social et de l'intervention auprès de la population du quartier en question ainsi que réaliser un certain nombre de tâches.

Ce dit projet s'inscrit dans le programme de la lutte contre l'exclusion sociale en milieu urbain qui vise pour l'essentiel d'atténuer la pauvreté des populations défavorisées par l'amélioration des conditions de vie et le renforcement de l'insertion ainsi que d'éviter que les couches les moins favorisées en milieu urbain ne se retrouvent en situation de grande pauvreté et d'exclusion sociale, afin de leur assurer l'accès aux services sociaux les plus élémentaires et afin de développer les mécanismes et les outils d'encadrement et d'accompagnement social de la population, d'ailleurs c'est l'un des plus importants projets qui a été mis en place à Bir Chifa en partenariat avec l'INDH, l'association Aide et Secour et l'association espagnole Aida, dans le but d'améliorer la situation défavorisée de la population de la zone et contribuer au développement humain sur lequel s'articule la philosophie de l'INDH, cela montre d'une manière claire que cette initiative réussite est venue principalement pour donner naissance à un nouveau climat d'égalité des chance et la bonne gouvernance ainsi que lutter conter la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale, promouvoir la situation de la femme et le renforcement de la cohésion sociale au Maroc tout en adoptant les différentes approches de développement qui seront le prometteur du développement humain.

Eu égard à la problématique de l'exclusion sociale, je l'ai choisi comme thème sur lequel je vais travailler vu que c'est un phénomène international qui touche aussi bien les pays développés que les pays en voie de développement et dont les taux sont flagrants au Maroc et en particulier à Tanger au quartier El Merss ce qui suscite une étude approfondie à cet égard pour mettre en évidence les causes, les conséquences, et les stratégies mises en oeuvre pour remédier la problématique en question qui se présente comme suit : les femmes sont exclues davantage que les hommes, ainsi que confirmer ou infirmer les hypothèses suivantes : la dégradation de la santé

de la femmes pourrait être parmi les causes contribuant à l'exclusion sociale ; l'analphabétisme des femmes pourrait être l'un des facteurs qui mène à l'exclusion sociale des femmes. De ce fait j'ai voulu répondre à ce problème que l'on pourrait qualifier de majeur, étant donné son importance sur la scène économique et sociale de notre pays.

D'après le recensement de 2004 avec la cartographie de la pauvreté, il s'est avéré l'existence aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural d'importance poches de pauvreté. Exclusion, pauvreté sont en fait intimement liées aboutissant à des situations extrêmes de dégradation individuelle ou collective pouvant toucher plusieurs aspects des éléments de la vie ; santé, emploi, habitat...Face au constat de la complexité du tissu urbain et de la multiplicité des facteurs de pauvreté et d'exclusion sociale en milieu urbain et périurbain, le gouvernement du Maroc a décidé de baser le choix des quartiers sur un ensemble d'indicateurs chiffrés.

A ce titre on peut définir l'exclusion sociale comme étant le fait d'être privé du minimum vital nécessaire au confort élémentaire de l'existence : nourritures, abri, travail, revenu...Elle suppose également la limitation de l'accès d'une personne ou groupe de personnes à ses droits sociaux, politiques, économiques et culturels et ses opportunités de travail, la faiblesse des liens sociaux, et la distance des institutions ce qui conduit à la rupture des liens sociaux, à l'appauvrissement des ménages.

De ce fait le problème de l'exclusion sociale se pose au plus haut degré dans le quartier El Merss sur lequel je suis censée mener mon travail puisqu'il entrave sérieusement l'accès aux équipements et aux services sociaux de bases (santé, éducation, alphabétisation, eau ...) d'où la nécessité de mettre en place un centre d'insertion socioprofessionnelle pour les femmes et les jeunes du quartier El Merss. Un tel projet est d'une importance capitale dans la mesure où il vise la promotion des droits sociaux de la population et des femmes en particulier.

A ce titre, j'ai adopté lors de ma recherche l'outil de l'enquête par le biais des entretiens et des focus groupes qui supposent être fondés sur la collecte des informations nécessaires concernant la population en question accompagné en amont par une communication sur les objectifs et l'utilité de chaque outil, et en aval par une communication sur les résultats obtenus, sans oublier la recherche bibliographique approfondie.

Il convient d'insinuer à cet égard que les résultats obtenus sont fortement reliés à la nature de la méthodologie du travail de façon à aboutir à un résultat convenable qui répond en partie à la problématique du thème abordé et qui consiste à mettre en lumière les concepts qui se rapportent à la problématique d'une part et d'autre part, de comprendre et de bien appréhender les démarches et les méthodes suivies.

Le présent rapport de stage comporte quatre parties, la première partie concerne une présentation de la Division de l'Action Sociale dans laquelle, j'ai mis l'éclairage sur les attributions de la Division ainsi que l'INDH dans la Wilaya.

La deuxième partie porte sur la problématique sur laquelle j'ai mis l'accent pendant le stage, en effet dans ce chapitre je vais élucider les points qui se rapportent à l'exclusion des femmes en matière de l'éducation ainsi qu'en matière de santé.

La troisième partie portera sur la méthodologie de recherche par laquelle j'ai passée pour étayer les hypothèses qui font l'objet de ma recherche.

Et enfin, je vais présenter le bilan du stage ainsi que la conclusion, tout en se focalisant sur les compétences acquises et les objectifs atteints, ainsi que les failles constatées au cours du stage, ainsi que quelques propositions et recommandations pour éviter ce dysfonctionnement.

2 Partie I : Présentation de la DAS et l'INDH

1) Présentation de la division de l'action sociale :

2.1.1 1.1 Définition :

  « Créée conformément aux orientations ministérielles contenues dans la circulation n° 5278 du 20 juillet 2005, la division de l'action sociale assure le secrétariat du Comité Provincial de Développement Humain. A ce titre elle prépare les projets de convention et de contrat entre le président du Comité Provincial de Développement Humain et les porteurs de projet retenus pour la Maîtrise d'Ouvrage (MO) de ces projets , elle suit l'état d'avancement des Initiatives Locales de Développement Humain pour le compte du Comité Provincial de Développement Humain , elle assure la coordination entre le Comité Provincial de Développement Humain et les Comités Locaux de Développement Humain et entre les différents quartiers, et elle prépare des rapports d'avancement trimestriels. Par ailleurs, elle assure une fonction de soutien vis-à-vis des équipes d'animation de quartier en leur apportant l'appui nécessaire pour mener à bien leur mission et assurer la participation au niveau local. Le lien entre la division de l'action sociale et les Equipes d'Animation n'est pas hiérarchique, mais uniquement basé sur ses compétences (d'appui, de conseil et de coordination). La Division de l'Action Sociale pourra faire appel à des personnes-ressources en fonction des besoins. »1(*)

2.1.2 1.2 La wilaya de Tanger-Assilah :

La Wilaya de Tanger-Asila est composée de 2 préfectures, 4 communes urbaines et 12 communes rurales. La préfecture de Tanger-Asila dans laquelle je passe mon stage se comporte la division de l'action sociale qui a connu beaucoup de changement avant d'être nommée une division. En 2001 il y avait un changement remarquable de service en division des affaires sociales avec l'arrivée du nouveau Wali à Tanger, cette dernière a accordé plus d'importance aux instituions d'accueil en sus de certains dossiers qui ont été ajoutés tels que l'éducation, la santé, jeunesse et sport, culture, personnes a besoins spécifiques...

En 2005, elle est renommée la Division de l'Action Sociale sur la base du discours de sa majesté le Roi Mohammed IV, tout en préservant tous les dossiers déjà précités ainsi que l'ajout de l'INDH.

2.1.3 1.3 L'organigramme de la DAS :

Division de l'Action Sociale

Secrétariat

Service Administratif

Service Formation et Communication

Service Suivi et Evaluation INDH

La Division de l'Action Sociale est représentée par trois services. Le premier service est celui du suivi et d'évaluation, service administratif et service formation et communication, le plus important est celui du suivi et d'évaluation, ce service porte sur la coordination et la contractualisation avec les différents intervenants qui travaillent en collaboration avec la Division de l'Action Sociale telles que : les associations, les services extérieurs de l'état, les élus, les communes rurales.

2.1.4 1.4 Le Suivi des projets programmés au titre de l'exercice 2006-2009 :

Projets en difficulté 2006-2008 :

Le suivi des projets en difficulté qui s'inscrivent dans l'exercice 2006-2009 consistant en :

- un listing des projets en difficulté en premier lieu ;

- provocation de réunions élargies avec les porteurs des dits projets dont l'objet est la résolution des problèmes rencontrés, tout en élaborant un canevas de suivi ;

- en ce qui concerne les projets en cours d'exécution, le personnel recueil des rapports d'exécution de projets auprès des institutions bénéficiaires ainsi que la programmation d'un calendrier de visite des projets sur terrain ;

- évaluation de l'impact au niveau des Quartiers et catégories cibles ;

2.1.5 1.5 L'Évaluation

- La mise en place des outils et des indicateurs de suivi et de performance pour évaluer la réalisation des projets INDH,

- Assurer l'atteinte des objectifs escomptés.

- Déterminer les résultats et les valeurs globaux.

2.1.6 1.6 Plan d'action 2010 :

v Programme transversal :

Ø lancement d'un appel à projet :

DBM : 3 journaux en langue Arabe et langue étrangère (2 Nationaux, 1 local).

Ø Traitement des demandes du financement des projets dans le cadre de l'INDH

v Programme de lutte contre la précarité :

Ø Mise à jour du schéma préfectoral de la précarité : Envoi destiné aux chefs districts, entraide nationale et HCP

Ø Actualisation du schéma régional de la précarité ;

Ø Présentation d'un bilan des réalisations au titre de l'exercice 2006-2009

Ø Envoi destiné au Wali et Gouverneur de provinces et préfectures de la région ;

v Programme urbain et rural :

Ø Mise en place des équipes d'animation des quartiers et communes cibles chargées du diagnostic participatif local ;

Ø Aménagement et équipement des locaux : Arrondissement Tanger Médina (2 locaux), arrondissement Bni Makada (2 locaux), arrondissement Charf Mghogha (2 locaux), commune rurale Menzla : (2 locaux), commune rurale Zinate (2 locaux) ;

Ø Validation des propositions par arrêté du CLDH ;

Ø Plan d'action des CLDH au titre de l'exercice 2010.

2) Les structures institutionnelles, collaborateurs de la DAS :

2.1.6.1 2.1 Le Comité Provincial du Développement Humain (CPDH)

Le Comité Provincial de Développement Humain c'est un espace de réflexion, de dialogue et de concertation entre les représentants des acteurs du développement au niveau de la province.

2.1.6.2 2.2 Le comité local de développement humain (CLDH) 2(*)

Le comité local de développement humain est établi au niveau de la commune. Il constitue l'instance locale d'élaboration, de décision, de gestion, d'évaluation, et de suivi du programme de l'INDH. A travers l'EAC, il organise le processus de participation et les réunions de consultation au niveau des douars de la commune.

2.1.6.3 2.3 L'Equipe d'Animation Communale (EAC)

L'EAC est la structure opérationnelle du CPDH. Elle l'assiste dans la préparation, la mise en oeuvre et suivi de l'INDH ainsi que dans la diffusion de l'information. Elle constitue le secrétariat du CLDH et organise le processus de préparation participative de l'ILDH de la commune, en s'assurant de la participation de tous les douars et des groupes les plus défavorisés de la commune.

3) L'Initiative Nationale pour le Développement humain :

Le Maroc a été engagé depuis les années quatre vingt dix dans un vaste processus de réformes politiques, économiques et sociales, dont les traits remarquables sont ; la consolidation de l'Etat de droit et de la démocratie, modernisation de l'Etat et des institutions, élargissement des espaces de libertés, des réformes économiques structurelles, ouverture et modernisation de l'économie, aménagement du territoire, promotion de l'investissement et de l'emploi, des réformes sociales majeures dans le domaine de l'éducation de la santé, des relations professionnelles et de l'emploi, du logement, de la protection sociale et de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion ; des changements sociétaux caractérisés par l'émergence de la société civile, le dynamisme associatif et le processus égalitaire en matière de genre. Dans ce contexte global, l'année 2005 a connu un événement marquant, l'initiative nationale pour le développement humain (INDH) lancée par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, lors de son discours à la nation du 18 mai. Mieux comprendre le développement humain et ses enjeux permet à l'évidence de mieux comprendre l'INDH et ses enjeux. Ces enjeux sont au sens propre du terme sociétaux, comme le souligne le discours royal du 18 mai 2005 :

«  (...) L'initiative national pour le développement humain n'est ni un projet ponctuel, ni un programme conjoncturel de circonstance. C'est un chantier de règne ouvert en permanence (...) »3(*).

Alors, l'initiative nationale pour le développement humain a été lancée par sa majesté Mohammed VI, après un état du lieu qui a révélé la présence des phénomènes de précarité, de pauvreté, d'exclusion sociale,d'analphabétisme et du chômage dans la société marocaine : 2% de la population urbaine souffre de la précarité, 13, 7 % de la population sont des pauvres où on trouve 23% de la population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté , 4 millions d'habitants vivent dans des quartiers non réglementaires ou des bidonvilles, Taux d'analphabétisme est d'autre 40% et taux de chômage national est d'ordre 12 % dont 30 % ce sont des jeunes diplômés

L'INDH constitue une approche novatrice de gouvernance et de management des affaires publiques, traduisant des choix sociétaux majeurs, fondateurs d'une société citoyenne, solidaire et démocratique. Par conséquent, il ne faut pas la percevoir comme un simple programme à l'instar des programmes de développement social successifs ou des programmes de lutte contre la pauvreté et l'exclusion qui l'ont précédée. L'INDH se décline en cinq principes :

· La proximité ;

· La concertation ;

· Le partenariat ;

· La contractualisation ;

· La bonne gouvernance ;

De ce fait l'INDH place la lutte contre l'exclusion en particulier au centre des priorités de la politique économique et sociale du pays et vise a donner un nouvel élan décisif à la stratégie de développement social à travers la mise en oeuvre de politiques publique intégrées, s'inscrivant dans le cadre d'une entreprise cohérente d'un projet global et d'une forte mobilisation tous les dimensions politiques, sociale, économique, éducationnelle culturelle et écologique, se conjuguent et se complètent.

Ces projets considérés comme base primordiale, pour le bon fonctionnement de l'INDH, font partie des quatre programmes :

· Le programme de la lutte contre la pauvreté au milieu rural :

Le programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural qui s'étale sur 5 ans, il concerne l'ensemble des communes rurales, avec un accompagnement renforcé sur 360 communes rurales les plus pauvres.

L'objectif ultime de ce programme est d'améliorer l'indice de développement humain, dont principalement la réduction du taux de pauvreté dans les communes pauvres, notamment à travers :

· l'amélioration du taux de scolarisation des filles âgées de 6 à 11ans ;

· la réduction du taux d'analphabétisme ;

· l'amélioration de l'accès aux soins de santé de base ;

· l'amélioration de l'accès aux infrastructures de base ;

· la promotion et le renforcement de la gouvernance locale ;

· Le programme de la lutte contre l'exclusion sociale en milieu urbain :

Le programme de lutte contre l'exclusion sociale en milieu urbain concerne l'ensemble des communes urbaines, avec un accompagnement renforcé sur 250 quartiers urbains les plus défavorisés.

L'objectif ultime de ce programme est d'améliorer les conditions et la qualité de vie des populations des quartiers urbains les plus défavorisés par des actions similaires aux actions du programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural avec une enveloppe budgétaire approximative d'environ 8- 10 millions de dirhams pour chaque commune urbain concernée.

· Le programme transversal :

Le programme transversal concerne l'ensemble des provinces et préfectures pour une dynamique de développement humain. Les objectifs accordés à ce programme sont :

· la lutte contre les facteurs de risques sociaux  : accès limités à l'enseignement, abandon scolaire, accès limité à la formation professionnelle, accès limité à l'emploi, absence de valorisation de la femme et logement insalubre ;

· le renforcement du capital social et de cohésion sociale ;

· Le programme de la lutte contre la précarité :

Le programme de lutte contre la précarité est un programme d'insertion des personnes en grande vulnérabilité  par des actions standard tel que : la mise à niveau des orphelinats et des

centres sociaux, la création de nouveaux centres polyvalents et spécialisés, favoriser une réinsertion familiale, soutenir des actions de formation et d'apprentissage professionnel....

Dans ce sens la wilaya de Tanger-Asila se charge de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale en milieu urbain et intervient principalement en 2 communes rurales cibles (Menzla et Zinate) où le taux de pauvreté est supérieur ou égal à 30% ainsi que les 20 quartiers cibles selon les critères du choix qui sont les suivants :

- Taux de chômage ;

- Taille de population bénéficiaire ;

- Existence et amplitude de l'habitat insalubre ;

- Déficit en infrastructures et services publics de base ;

- Complémentarité par rapport aux programmes de développement local en cours ou envisagés ;

- Implication budgétaire des partenaires ;

Cet important investissement, qui bénéficiera en premier lieu à des quartiers populaires et périphériques de la ville en vue d'assurer une harmonie à l'espace urbain de la cité du Détroit, est réparti en plusieurs volets allant du renforcement des infrastructures de base et des équipements sociaux aux chantiers ayant trait à l'environnement. Ce programme s'inscrit ainsi dans l'esprit des Hautes directives royales visant la mise à niveau du tissu urbain des villes du Royaume pour offrir un cadre de vie agréable aux citoyens.

Ces projets constituent le centre d'intérêt de l'INDH et de l'ensemble des divisions de l'action sociale au niveau des préfectures et des provinces au niveau du royaume et qui visent pour l'essentiel d'améliorer les revenus et les conditions de vie de toute ou une partie de la population de la commune, de renforcer la participation et la citoyenneté et de sauvegarder l'environnement, De ce fait l'une des aspirations pour lesquelles opte l'INDH par rapport à ces projets lancés dès son démarrage, c'est qu'ils doivent avoir un fort impact socio économique et rentable par rapport à plusieurs dimensions.

3 Partie II : la problématique : les femmes sont davantage exclues que les hommes

I. L'exclusion sociale :

1) Définition du concept :

L'exclusion se définit «  comme étant un phénomène multidimensionnel et tout à fait nouveau, qui peut affecter les gens quelle que soit leur situation dans la hiérarchie sociale, à n'importe quel moment ou sous n'importe quel aspect de leur existence » 4(*)

Alors, partant de cette définition on pourrai en déduire que l'exclusion sociale concerne et touche n'importe quelle personne quoique ce soit sa situation et sa hiérarchie au sein de la société, c'est un phénomène multidimensionnel par ce qu'elle peut être liée directement à des accidents qui se produisent au cours des trajectoires de la vie d'une personne (divorce, rejet de la société, chômage, personnes âgée..), elle revête plusieurs aspects. Il constitue également un processus plus ou moins brutal de rupture parfois graduel des liens sociaux, cependant elle n'est ni généralement délibérée ni socialement admise.

Il existe plusieurs éléments qui déclenchent l'exclusion tels que le chômage, le divorce, difficultés financières, et de toute autre cause possible, socialement et économiquement envisageables, chose qui mène à une rupture et dissolution du lien social étant défini comme le mode structurant propre à chaque société, celui qui en assure la cohésion et maintient les formes de solidarité.

Le phénomène d'exclusion, en tant que fait social, se situe à deux niveaux, il ne met pas seulement en évidence l'incapacité individuelle d'intégration ; il montre également, à un niveau global, le dysfonctionnement d'une société qui se trouve dans l'incapacité d'intégrer certaines catégories d'individus (handicapés, mères célibataires...). Ces deux formes d'incapacité, individuelle et globale, agissent de manière interactive. De ce fait, les facteurs d'exclusion sociale

sont nécessairement concomitants de l'organisation sociale, de la culture, de l'histoire et du niveau de développement d'un pays. L'exclusion sociale peut être parfois volontaire dans le cas du refus des normes et des lois de la société dans laquelle on évolue (mouvements politiques ou religieux radicaux, courants philosophiques ou culturels contestataires, refus de l'idéologie dominante).

Le concept de l'exclusion sociale a toujours une valeur relative et une question impertinente peut être formulée comme suit : exclu de quoi ? en avançant dans ce sens chacun peut se considérer exclu de quelque chose dans quelque circonstance que ce soit l'éducation, habita, logement ou la santé, cette forme d'exclusion s'étend bien au-delà des personnes en situation d'exclusion sociale. Alors une personne peut se trouver exclue de l'accès aux soins pour des raisons variables, ce fait constaté constitue un défi à l'institution et à l'Etat car c'est implicitement nier les finalités promues de l'accès aux droits des soins.

Le traitement de l'exclusion est donc centré sur la défaillance constatée dans l'accès aux droits individuels dans une société donnée ainsi qu'aux droits économiques et sociaux, ce qui explique en partie que la définition de l'exclusion s'oriente de plus en plus vers le constat d'une privation partielle ou totale de l'exercice de certains droits économiques et sociaux.

2) L'exclusion sociale selon l'approche sociologique :

L'expression de l'exclusion sociale trouve son origine dans l'ouvrage de René Lenoir : « les exclus » paru en 19745(*).

Dans les années 1960-1970, ce concept n'existe pas, seul le concept de "retrait social" est employé pour désigner une pauvreté "unidimensionnelle", essentiellement économique, en voie de disparition du fait de la croissance économique et des institutions de protection sociale. A partir de 1975, les représentations mentales changent, l'existence des pauvres est reconnue et 'découverte' sous l'appellation de 'nouveaux pauvres'", les concepts de 'pauvreté multidimensionnelle' et d'exclusion sociale' apparaissent.

De ce fait, il faut s'interroger sur ce qu'implique l'utilisation du concept d'exclusion, la situation des exclus est multiple. Les concepts de "déclassement", selon Pierre Bourdieu, ou de "disqualification sociale", selon Serge Paugam qui la définie comme étant un processus qui rend l'individu vulnérable et marginal, du fait que l'on propose au début une aide aux gens que l'on considère comme pauvres ce qui implique chez eux un sentiment d'être assisté qui peut alors se développer chez des personnes conscientes d'un processus d'étiquetage et par conséquent ils refusent d'être assistés car ils se sentent humiliés et par la suite ils deviennent marginaux ce qui engendre automatiquement rupture du lien social. Alors l'analyse du processus de l'exclusion a été renouvelé par l'approche que fait Serge Paugam de « la disqualification sociale et du rôle déterminant que peut jouer dans une trajectoire d'exclusion, la conjonction d'un aléa économique fort et de difficultés personnels ou familiales »6(*) . Ou encore de "désaffiliation" selon Robert Castel qui a expliqué cette dernière comme étant un processus qui contribue à l'effritement de la société et par conséquent conduit à la dissociation du lien social. Tout cela montrent mieux comment de plus en plus de personnes, qui se trouvent en situation de grande vulnérabilité sociale, en finissent pas se trouver "déclassées" ou "disqualifiées" en tant que membres de leurs catégories initiales d'appartenance.

Par ailleurs, certains sociologues comme Simon Wuhl parlent d'un « risque d'exclusion professionnelle » pour les travailleurs les moins qualifiés (chômage de longue durée, grande précarité dans le travail), dans le sens d'une rupture dans l'ensemble des relations au travail qui caractérisait jusqu'au début des années 1980 le système d'intégration sociale en France. Ce risque s'expliquerait par la combinaison de deux facteurs : la généralisation des technologies de l'information et de la communication, d'une part, peu favorable à l'intégration professionnelle des travailleurs peu qualifiés ; et, pour la France, s'ajoute le maintien d'un état d'esprit « fordiste », une rigidité dans les organisations productives et dans le fonctionnement du marché du travail, qui incite à sélectionner les mieux formés au détriment des moins qualifiés.

3) Les différentes formes de l'exclusion sociale :

Les chômeurs, les analphabètes, les handicapés physiques et mentaux, les sans-logis, les vieillards, les mères célibataires et les enfants des rues sont les groupes d'exclus les plus aisément repérables. C'est toujours à ces catégories d'individus que l'on fait référence quand on parle d'exclusion.

Toutefois, rassembler sous la rubrique des individus dont les situations sont aussi différentes que celles des chômeurs, des handicapés, des mères célibataires ou des enfants des rues, semble un peu inégal. Comme l'écrit Robert Castel, l'exclusion " est "un mot-valise" que l'on colle maintenant sur n'importe quelle situation problématique "7(*). Cette démarche est négative et globalisante car elle se contente de nommer des profils hétérogènes d'individus, tout en faisant abstraction d'une étude rigoureuse qui définit spécifiquement cette situation. S'il n'y a pas d'individus hors société, puisqu'ils sont concrètement et physiquement présents, il y a par contre, et c'est de ceux là qu'il s'agit, des individus qui ne sont pas reconnus au sein de la société à qui il n'est reconnu aucune place parce qu'ils n'ont aucune "utilité sociale" et aucune « identité sociale ». Or, cette non reconnaissance pose problème et provoque un certain isolement et repli sur soi, la personne se trouve égarée sans aucune aide, cette situation engendre rapidement la perte de confiance en soi, on a l'impression de ne plus avoir une place dans la société ce qui présente par la suite un danger potentiel sur l'organisation et le déroulement de la société.

En règle générale, c'est la différence entre les individus qui créée l'exclusion. Elle peut être de toute nature : toxicomanie, maladie, handicap, aspect physique, idéologie.... Mais cette différence provoque l'exclusion quand elle devient inconciliable avec la société. Le chômage par exemple devient un générateur d'exclusion au moment où l'individu ne s'intègre plus du tout socialement ce qui indique que les différences entre les individus deviennent sources d'exclusion dans les cas extrêmes.

L'exclusion sociale est due essentiellement à différents facteurs qui sont plus ou moins liés et qui peuvent être engendrés par un bouleversement au cours de la vie de l'individu (accident, maladie...), mais aussi à des facteurs de vulnérabilité, des inégalités sociales, la précarité, la stigmatisation ou encore à des problèmes rencontrés par la personne au cours de son enfance.

De plus les problèmes subis au cours de l'enfance provoquent un trouble chez la personne et deviennent ainsi au cours du temps un autre facteur d'exclusion. Donc nous pouvons dire que l'exclusion des jeunes est engendrée par la mauvaise éducation transmise par les parents à l'enfant et les problèmes familiaux rencontrés par l'enfant. Ces problèmes seront plus tard d'autant plus accentués par sa volonté de travailler à l'école et son intelligence car on constate que les personnes en détresse à l'âge adulte ont souvent un niveau scolaire très faible.

Ces traumatismes de l'enfance ou ce faible niveau scolaire engendre à l'âge adulte beaucoup de difficultés. Les personnes désocialisées ont souvent des séquelles psychologiques liées à ces traumatismes. Le faible niveau scolaire lui crée l'analphabétisme, une cause majeure de l'exclusion qui crée la perte de confiance en soi-même, l'estime de soi et l'isolement, ce type d'exclusion s'appelle l'exclusion culturelle. Tous ces problèmes à l'enfance engendrent un adulte désorienté qui connaîtra beaucoup de difficultés comme à son enfance mais qui seront sur la forme différente : endettement, séjours en prison, alcoolisme... Ces personnes déjà vulnérables leur vie a basculé à la suite d'une rupture de couple, y a ceux qui répondent quand à eux que la cause est la perte du logement, ensuite arrive les ennuis de santé et la chute de l'argent familial, ces personnes comme n'importe quelles autres peuvent se retrouver à la rue pour cause de chômage, de pauvreté, de manque de logement ou encore pour les raisons que l'on a vu. Le chômage est perçu comme le départ des histoires de l'exclusion car pendant cette période parfois très longue, les individus se sentent inutile et ils dépriment, cette déprime cause l'exclusion et elle est plus engendrée par une perte de l'utilité sociale de la personne que par le revenu matériel en lui-même.
Il y a encore bien d'autres causes d'exclusion comme par exemple l'immigration où les sans-papiers arrivent à leurs pays de destination de manière illégale, ou encore un séjour en prison qui provoque chez les amis du détenu un certain rejet, pour la plupart ils essayent d'éviter l'ancien détenu pour ne pas salir leur image, ceci entraîne l'exclusion institutionnelle.

4) Etat de lieu de l'exclusion sociale au Maroc :

Au Maroc, l'exclusion sociale est un phénomène essentiellement urbain, puisque les facteurs qui la produisent massivement sont constitutifs de bouleversements sociétaux occasionnés par un exode rural exponentiel.

L'analyse détaillée de ces facteurs devrait permettre de mieux déterminer les formes et les facteurs d'exclusion qui sont actuellement les plus visibles. Le passage d'un mode sociétal à un autre a généré deux modes de fonctionnement très différents. Le lien social qui assurait la cohésion de la société rurale traditionnelle s'est progressivement décomposé sans que de nouvelles formes de solidarité aient pu s'instaurer, l'ampleur du phénomène et de ses conséquences sont de plus en plus flagrantes. Face à cette déstructuration sociétale l'individu est totalement embarrassé car il est privé de ses repères fondamentaux il n'a, à sa disposition, aucun modèle de substitution.

Cette situation devrait durer puisqu'il est prévu que 64 % de la population vive en milieu urbain en 2014, ce qui signifie une transformation radicale de la structure sociale puisqu'en 60 ans, le rapport rural urbain se sera pratiquement inversé. De ce fait deux modèles sociétaux ont été surgis suite à des incidences produites aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.

5) Les principaux programmes de lutte contre l'exclusion sociale en réalisation :

Compte tenu de l'importance des déficits sociaux et des perspectives de la croissance démographique, les besoins à couvrir, particulièrement pour les populations vulnérables, restent importants en dépit des efforts déployés par l'Etat. C'est dans ce cadre que les pouvoirs publics se sont engagés dans une stratégie sociale solidaire visant l'élargissement de l'accès des populations défavorisées aux services sociaux de base et à la lutte contre la pauvreté a travers notamment :

v Programme de lutte contre l'exclusion sociale en milieu urbain qui s'inscrit dans le cadre de l'INDH.

v le développement des services et les équipements de base (dont principalement l'enseignement fondamental surtout en milieu rural, la lutte contre l'analphabétisme, l'élargissement de l'accès des populations défavorisées aux soins de santé de base, le désenclavement des zones rurales, la desserte en eau potable de la population rurale, l'électrification rurale, le logement social)

v le renforcement de la protection sociale médicale par la mise en place d'un Régime d'assistance médicale aux économiquement faibles et d'un régime d'assurance maladie obligatoire ;

v la promotion de l'emploi à travers la conduite de politiques actives d'emploi ;

v l'assistance sociale des populations démunies (promotion de projets locaux générateurs d'emploi et de revenus).

La mise en oeuvre de cette stratégie à nécessité, dans le cadre des différentes lois de finances, la mobilisation de crédits budgétaires importants au profit des secteurs sociaux dont 1a part dans le seul budget de l'Etat est passée de 41% en 1992 à près de 55% en 2005.8(*)

Les principaux programmes et actions entreprises ces dernières années par les pouvoirs publics en matière de développement social et de lutte contre la pauvreté ont nécessité la mobilisation de près de 14,82 milliards de dirhams en 2004 et de 15,2 milliards de dirhams en 2005.

II. L'exclusion des femmes en matière de santé et d'éducation :

1) La situation socioéconomique de la femme au Maroc :

La femme au Maroc et au monde entier joue un rôle éminent dans le développement socioéconomique du pays, chose qui rend sa contribution en matière de développement incontournable malgré qu'elle se trouve souvent freinée par des facteurs et des incidences qui handicapent son intégration à l'investissement dans le capital humain, à l'activité économique et à la prise de décision au niveau familial.

« Un statut social fragile de la femme est aussi une entrave réelle à l'expression de son rôle pivot dans des domaines aussi fondamentaux que l'éducation, la santé, le bien être des individus et des communautés, et le développement humain et économique ».9(*)

Partant de cela, on constate qu'au Maroc la femme est encore privée de plusieurs prestations sociales auxquelles elle a droit à y accéder et cette défaillance émane des normes et des résistances culturelles, de l'enclavement de la femme dans sa coquille familiale sans participer dans la vie active, la vulnérabilité économique qui se manifeste dans l'absence de revenu et la dépendance de la femme à son mari, sont tous des facteurs qui concourent à l'exclusion d'une proportion importante des femmes dans la société.

La mise ne oeuvre, le suivi et l'évaluation des politiques d'intégration de la population féminine au développement, sont d'autant plus réussis qu'ils s'appuient sur des informations intégrées révélant les mesures sociales qui engendrent d'importants effets multiplicateurs en la matière et sur lesquelles il faut agir, en priorité pour renforcer la participation de la femme à l'investissement dans le développement humain et pour rentabiliser sa contribution à la croissance économique.10(*)

De ce fait, la femme est conçue comme l'axe moteur de la société, elle doit participer au développement du pays par le biais de son implication aux divers dimensions socioéconomiques, tel que l'intégration au champ du travail, la prise de la décision au niveau familial et social, les activités communautaires, valoriser le potentiel féminin en savoir-faire et en microprojets... tout en évitant les facteurs qui freinent d'une manière directe et indirecte l'épanouissement de la femme et sa participation active dans la vie économique.

Il est aussi question de lutter contre tous les types de l'exclusion à l'égard de la femme, qu'il soit de type sociale, culturelle, économique, politique...chose qui pousse en arrière la volonté de la femme à intégrer la société par ce qu'elle éprouve encore un manque de satisfaire des besoin fondamentaux et essentiels tels que : l'éducation, la santé, le bien être....

Pour mettre en évidence la situation de la femme au Maroc, je vais expliquer en détail la situation de l'exclusion sociale à laquelle elle est confrontée en matière de santé et d'éducation, se sont des facteurs interdépendants qui influent la situation de la femme soit positivement ou négativement dans la mesure ou la femme ne peut avancer, s'éduquer et travailler sans qu'elle possède un capital important de santé qui est considéré comme facteur prometteur d'intégration dans la vie active.

Il m'a semblé essentiel d'aborder les deux volets de la santé ainsi que l'éducation qui sont deux facteurs très importants intimement liés qui influent la situation de la femme et conditionnent son mode de vie dans la société. Une fois la femmes est en bonne santé, elle peut machinalement recevoir une formation dans des bonnes conditions ainsi que s'intégrer dans le champs du travail, sinon elle sera exclue et privée de toute chance d'avoir une formation et de s'insérer au sein de la société.

2) Education et défis de développement au Maroc :

Le défi majeur qui interpelle le Maroc, est l'épineuse question de l'analphabétisme qui vient en bonne place, au bord du 21ème siècle, plus de 46 % de la population active ne savent ni lire ni écrire, ainsi près de 9,97 millions de personnes sur un total de 21,3 millions âgées de moins de 10 ans sont touchés par ce fléau. Sur ce chiffre alarmant, le monde rural atteint à lui seul 66% d'analphabètes avec seulement 18% de femmes scolarisées, dans le milieu urbain, 42 % des femmes actives sont analphabètes, les hommes illettrés, dans le milieu rural atteignent un taux de 49%. L'alphabétisation étant un indice révélateur du développement, «l'analphabétisme et la non scolarisation des jeunes constituent de réels handicaps qui hypothèquent et traumatisent profondément le développement économique et social du pays» (13 mars 2003). La situation peu anxieuse du Maroc dans ce domaine le classe au 138ème rang mondial concernant l'indice du développement humain.

Au Maroc, l'analphabétisme touche en grande partie le monde rural, et en particulier les femmes dans la mesure ou la différence entre les hommes et les femmes est manifeste, les femmes représentent 46,8% d'analphabètes contre 31,4 % d'hommes, les filles sont toujours les premières à être retirées de l'école, mais ce n'est pas seulement une histoire de sexe, c'est aussi et surtout une question de milieu social.

3.1.1 2.1 Etat des lieux de l'analphabétisme à Tanger :

Dans la région de Tanger, l'enjeu est de taille puisque certaines zones sont des quartiers d'habitat informel dans lesquels l'analphabétisme peut atteindre comme à Beni Makada 52 % en moyenne et 78 % pour la population féminine, et où les taux de scolarisation (47% à Bir Chifa) sont très inférieurs à la moyenne nationale urbaine de 84%. Le nombre des analphabètes à Tanger pendant l'exercice 2009-2010 est de 159905 (21,12%), du fait qu'ils ont atteint jusqu'à maintenant 11196 qui ont bénéficié des cours d'alphabétisation.11(*)

De nombreuses régions à Tanger considérés défavorables connaissent un taux alarmant de l'analphabétisme des femmes aussi bien que les hommes, ce handicap est due essentiellement à plusieurs causes qui sont réparties en trois principales : économiques qui se manifestent dans la pauvreté, le manque de moyens, le travail précoce des enfants ; socio- spatiales qui se traduisent par la non disponibilité de l'école près des usagers, difficulté majeure à laquelle elles se heurtent quotidiennement , difficulté d'accès et finalement des causes socioculturelles qui s'avèrent dans la priorité à la scolarisation des garçons, la décision des parents ainsi que le poids de la tradition et la reproduction sociale de sorte que la majorité des enfants qui ne vont pas à l'école sont des filles, par ce que les filles sont plus souvent astreintes que les garçons à garder leurs frères et soeurs, à aider aux travaux ménagers ou à travailler pour aider financièrement les parents ce qui dénote clairement que la vocation assignée souvent à la femme est celle de s'occuper des tâches ménagères,de son mari et de sa famille, chose qui la rend plus vulnérable en matière d'éducation et donc exclue.

De ce fait, on peut constater que la femme au milieu rural aussi bien qu'au milieu urbain demeure désavantagée en matière d'accès à l'alphabétisation, plus précisément elle est plus touchée par ce fléau d'analphabétisme, vu des raisons bien déterminées dont j'ai signalé précédemment, ces femmes expriment leur regret de n'avoir pas été scolarisées et d'être exclues du savoir, chose qui leur pousse à se sentir inférieures et mal placées au sien de la société.

3.1.2 2.2 Le rôle de la société civile en matière de lutte contre l'analphabétisme :

L'action des associations en matière d'alphabétisation a été institutionnalisée en 1998 avec la mise en place du régime de partenariat Etat-Associations. Pour les pouvoirs publics, ce partenariat vise à assurer une large mobilisation des associations susceptible d'impulser une dynamique locale de lutte contre l'analphabétisme, à contribuer à la professionnalisation des associations en matière d'alphabétisation et à les aider à se constituer en réseau à lier enfin, les actions d'alphabétisation aux programmes de développement local.

Dans le domaine de l'alphabétisation, deux acteurs de la société civile sont appelés à contribuer de façon significative à la réalisation des objectifs de la politique publique. Il s'agit des associations et des coopératives qui ont pour but d'interpeller l'État et de mobiliser la population. Les associations agissant dans le domaine de l'alphabétisation forment une catégorie hétérogène ayant un intérêt général, elles diffèrent selon la nature de leur intervention et selon également leur degré d'insertion dans le tissu social et politique, on en trouve opérant au niveau mondial, national ou local, ils font de l'alphabétisation leur principale activité.

Ceci dit que l'enseignement fondamental répond à un droit humain universellement reconnu et il constitue une mission de l'État, en tant que promoteur de l'intérêt général d'où la nécessité de mettre en place des cycles d'alphabétisation au sein des associations concernées selon un programme bien défini.

Dans ce cadre, plusieurs associations à Tanger se sont investies dans ce domaine, en privilégiant une alphabétisation fonctionnelle qui intègre une sensibilisation aux droits et une éducation à la citoyenneté (aide et secours, union féminine, al Amal, Atadamon...) et fournissent également les supports pédagogiques et organisent des sessions de formation pour les formateurs.

Par son ampleur, l'analphabétisme est un problème structurel qui constitue un facteur lourd d'inertie pouvant promettre la réussite de toute stratégie de développement économique et social, au Maroc « l'analphabétisme est loin d'être un phénomène marginal et la politique d'alphabétisation devrait être menée avec des moyens à la hauteur du défi à relever »12(*).

Le recours au tissu associatif, en tant qu'acteur d'alphabétisation, s'inscrit dans cette logique de mobilisation des ressources. Cependant, cette mobilisation, faite sur la base d'un discours civique partagé par tous les acteurs, ne devrait pas être une fin en soi. L'objectif principal est de s'assurer que le tissu associatif est bien qualifié pour la tâche pour laquelle il est mobilisé. Il en va de la crédibilité des programmes d'alphabétisation et de l'action publique dans le domaine social.

3.1.3 2.3 Les stratégies mises en place par l'Etat pour éradiquer l'analphabétisme :

Comme tous les pays en voie de développement, le Maroc s'est engagé depuis son indépendance à combattre l'analphabétisme dans une voie ambitieuse, il s'agit de faire baisser le taux d'analphabétisme de 51,7%13(*) de la population (1998/99) à moins de 20% d'ici 2010, avec une perspective d'éradiquer ce fléau à l'horizon de 2015 chose qui suppose un rythme très élevé et soutenu.

Le Maroc ambitionne d'alphabétiser une proportion importante de personne par le biais des programmes et des stratégies mis en place qui visent pour l'essentiel à remédier aux causes profondes de ces écarts, ces causes peuvent être déclinées comme suit : absence d'un environnement marqué par l'écrit, absence d'une demande soutenue d'alphabétisation, situation socio-économique précaire de la population cible. On peut citer parmi ces programmes les suivants :

· la mise en place du programme « Massirate Ennour ». c'est un programme qui vise pour l'essentiel de réduire le taux de l'analphabétisme à 20% à l'horizon 2010 et à éradiquer ce fléau totalement en 2015.14(*)

· Le Projet « ALEF » de l'USAID met au point un programme pilote d'alphabétisation des femmes marocaines, en étroite collaboration avec le Secrétariat d'Etat Chargé de l'Alphabétisation et de l'Education Non Formelle. Ce programme pilote cherche à mettre en oeuvre une pédagogie innovante et des conditions d'apprentissage plus attractives, pour combattre les déperditions dont souffrent plusieurs programmes d'alphabétisation, il prend ses fondements dans le programme officiel du gouvernement marocain en apportant dans son contenu un complément centré sur les articles du Code de la famille (Moudawana), sur le genre et les droits de la femme en général. Le but est d'aider les femmes à connaître leurs droits tels qu'énoncés dans le Code et de les encourager à intégrer ces droits dans leurs comportements, décisions, activités et leurs relations au quotidien.

« ALEF » s'appuie dans sa stratégie d'alphabétisation sur les fondements suivants :

 Apprendre à lire et à écrire directement en arabe standard (fusha) peut poser des difficultés pour les personnes ne parlant que la darija (arabe dialectal marocain) ou l'amazighe. Pour ces personnes, la fusha apparaît souvent comme une langue difficile et freine sérieusement l'apprentissage en alphabétisation. Le recours à la darija et à l'amazighe dans les méthodes d'alphabétisation peut permettre de contourner cet obstacle.

 L'alphabétisation des mères favorise la scolarisation des enfants et le maintien des filles à l'école : une famille dans laquelle la mère est alphabétisée a tendance à encourager la scolarisation de ses filles. L'alphabétisation des mères peut ainsi contribuer de manière significative à lutter contre l'abandon scolaire des filles, l'un des objectifs globaux du Projet ALEF, ainsi qu'à apporter beaucoup d'autres améliorations sur le plan socio économique.

· Le programme d'action 2005-2010 permettra de réduire l'analphabétisme à 9 % pour la population âgée de 15 à 45 ans qui constitue la cible prioritaire et à 17 % chez la population âgée de 15 ans et plus. La stratégie pour l'alphabétisation nationale vise chaque année un million de personnes et la scolarisation de 60.000 enfants non scolarisés ou ayant abandonné leurs études. Ce programme repose sur la création de mécanismes d'orientation, de concertation, de suivi et d'amélioration des programmes spécifiques de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle, ainsi que sur la formation de cadres spécialisés et l'adoption d'une approche de partenariat et de concertation avec tous les intervenants.

Ces programmes ont mis l'accent sur le rôle majeur de l'alphabétisation dans l'élimination de la pauvreté, l'augmentation des possibilités d'emploi, la promotion de l'égalité entre les sexes, l'amélioration de la santé familiale, la protection de l'environnement et la promotion d'une participation démocratique.

A ce titre, ces efforts fournis de la part de l'Etat ainsi que la société civile s'observent notamment au niveau de l'élévation de l'âge du mariage et du recul du taux de fécondité et de la mortalité maternelle et infantile, ainsi, alphabétiser la femme permet d'autres effets ajoutés : il aboutit à la scolarisation des enfants, améliore le recours des femmes aux soins pré et post natals et leur permet de mieux se protéger contre la violence. Enfin, alphabétiser stimule chez les femmes un bon esprit et les dote des bases nécessaires à leur instruction et formation futures. Ces nouvelles capacités leur permettent de contribuer à l'accroissement de la richesse familiale et au développement du pays dans la mesure ou elles deviennent conscientes de leurs droits, et disposent également une meilleure connaissance et compréhension pratique de leurs droits et obligations, ce qui renforce leur confiance en elles et leur permet de se sentir plus capables de gérer les difficultés de la vie.

3) Santé et défis de développement au Maroc :

Le Maroc se trouve confronté, au début de ce troisième millénaire à des défis majeurs de développement ; il doit dans un premier temps faire face a tous les obstacles économiques, environnementaux, sociétaux..., et de l'autre coté accompagner et anticiper les évolutions en

rapport avec la politique internationale (mondialisation, instabilité des prix du pétrole, ralentissement du tourisme...).

L'explication des retards de notre pays dans ces domaines relève des facteurs divers. La situation héritée à la veille de l'indépendance, le rythme accéléré de la croissance démographique, l'inefficacité des politiques sociales sectorielles, l'insuffisance de la croissance économique et l'évolution différenciée et complexe des comportements sociaux, sont autant des facteurs qui ont pesé sur les défis auxquels le pays a été confronté, le parcours du Maroc en matière de valorisation des capacités humaines met en évidence comment les insuffisances accumulées sur la longue durée ont causés les retards nationaux sur l'échelle mondiale du développement humain.

3.1.4 3.1 Etat de santé au Maroc :

Depuis son Indépendance, le Maroc a fournis de façon continue des efforts pour assurer à sa population les soins de santé primaires et élémentaires, le doter d'une infrastructure suffisante aussi bien d'action ambulatoire qu'hospitalière. Quant à l'urbain les services hospitaliers étaient disponibles aussi bien au milieu rural qui est axée sur la vaccination de masse, la prévention et l'hygiène de milieu, cela a globalement permis une amélioration, des soins de bases, il n'a pas été en mesure d'atténuer les déficits et de permettre la réduction des différenciations socio spatiales en matière d'accès à ces services. Ce n'est que durant la décennie 90 que s'est affirmée la volonté d'accorder une attention particulière aux services de soin de santé primaire et aux zones rurales qui souffrent d'un manque considérable. . Les indicateurs montrent une amélioration constante de l'infrastructure et un élargissement de l'accès aux soins et aux services médicaux. Selon Le ministère de la santé, «  le Maroc compte aujourd'hui plus de 2460 établissement de soins de base, alors qu'il ne disposait que de 394 unités en 1960, plus de la moitié des 120 hôpitaux du pays a vu le jour après l'indépendance et la capacité litière a connu une augmentation de plus de

9000 lits, avec un ratio d'un lit pour un millier d'habitants aujourd'hui. Grâce à l'augmentation de l'effectif des médecins et du personnel paramédical au nombre  de 13955 et de 27644 en 2002, le ratio médecins n'a pas cessé de s'améliorer : d'un médecin pour 12.120 habitants en 1967, il atteint un médecin pour 1900 habitants aujourd'hui. Une vingtaine de programmes prioritaires de santé publique ont contribué à l'amélioration des indicateurs de santé, et en particulier, le programme national d'immunisation qui atteint aujourd'hui un taux de couverture nationale de 90% »15(*). Ces indicateurs montrent clairement l'amélioration produite en matière de santé et de l'accès aux services sanitaires, mais en parallèle il existe des manques considérables ; l'augmentation de l'effectif des médecins se traduit en contrepartie par une amélioration constante de la population et de la croissance, ainsi malgré les programmes mises en oeuvre la pauvreté, le manque d'instruction.... Sont notamment un ensemble de facteurs socioéconomiques qui limitent l'accès des populations aux soins de santé.

3.2 L'infrastructure de santé à Tanger :

La préfecture de Tanger-Assilah dispose de 18 centres de santé urbains, de 6 centres de santé ruraux et de 5 hôpitaux avec une capacité globale de 621 lits, soit environ 28% de la capacité totale de la région.16(*)

La couverture médicale dans la préfecture de Tanger-Assilah est très faible, notamment en milieu rural et qui s'est encore affaiblie entre 2004 et 2005, elle est mesurée, en premier lieu, par la répartition de la population selon la distance à parcourir pour accéder à une formation sanitaire. Ainsi, 42% de la population rurale doit parcourir entre 3 à 10 km, 24% de la population habitent loin de ces unités de plus de 10 km, ce qui rend difficile, voire même impossible la couverture médicale de cette population. En fait le nombre d'habitants par médecin est passé de 6833 à 12936 en milieu rural et a stagné pour le milieu urbain en 4503. En ce qui concerne le nombre d'habitants par personnel paramédical, il est passé de 4100 à 5390 en milieu rural et de 1292 à 1324 en milieu urbain.

Concernant l'infrastructure hospitalière, on recense dans la région 11 hôpitaux, dont 5 implantés dans la préfecture de Tanger-Assilah (2 généraux et 3 spécialisés) avec une capacité hospitalière se chiffrant à 621 lits. La concentration de la capacité hospitalière à Tanger s'explique par son rôle de chef-lieu de région.

3.1.5 3.3 La santé maternelle :

Un environnement favorable à une maternité et un accouchement sans danger dépend des soins et de l'attention accordée aux femmes enceintes et aux nouveaux nés au sein de leur famille, ainsi que la sagacité d'un personnel de santé dûment formé, de la proximité des

établissements sanitaires adéquats et de la possibilité d'obtenir à temps de matériel, les médicaments, et les soins d'urgence dont ils pourraient avoir besoin. Beaucoup de femmes dans les pays en développement accouchent à domicile sans l'assistance d'un personnel qualifié, en dépit de la multitude de risques associés à la grossesse et à l'accouchement la majorité des femmes survivent mais les risques sanitaires sont bien élevés dans les pays en développement et en particulier chez les familles diminues a très bas revenu.

La santé de la mère est inextricablement liée à celle des nouveaux nés et très souvent sont requises pour prévenir leur décès. Il s'agit de prendre en compte les mesures essentielles pour prévenir les complications de la maternité comme les visites prénatales qui peuvent permettre d'identifier et de soigner certains problèmes tels que la malnutrition, la tuberculose, la syphilis, l'anémie grave, la pré éclampsie et l'éclampsie, La promotion de la vaccination antitétaniques pour les femmes , la délivrance de l'information et des conseils aux futures mères sur la santé et la nutrition pendant la grossesse ainsi l'éducation pour améliorer la santé de la mère.

3.1.6 3.4 La mortalité maternelle au Maroc :

Chaque année, les complications de la grossesse coûtent la vie à 500 000 femmes et les causes de ces décès sont les mêmes dans le monde entier. On estime que 127 000 d'entre elles, soit 25 %, meurent d'hémorragie, 76 000, soit 15 %, d'infection, 65 000, soit 12 %, de troubles hypertensifs de la grossesse, 38 000, soit 8 %, des suites d'un accouchement dystocique, et presque 67 000, soit 13 % des suites d'un avortement.17(*)

Pour le cas du Maroc, le taux est de 227 décès pour 100.000 naissances vivantes diminue trop lentement pour être en mesure d'atteindre le cinquième objectif du Millénaire pour le développement, à savoir réduire des trois quarts d'ici 2015 le nombre des femmes qui meurent pendant une grossesse ou lors d'un accouchement.

OBJECTIF 5 : Améliorer la santé maternelle18(*)

Cibles au niveau national

Cible 16. Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle

Cible 17. Veiller à une santé de la reproduction où les décisions se prennent de manière conjointe par les femmes et les hommes

Pour atteindre l'objectif visé, il aurait fallu réduire annuellement de 5,5% le taux de mortalité entre 1990 et 2015, ce qui semble extrêmement difficile à rattraper. Les pays en développement restent de loin les plus touchés par la mortalité des femmes en maternité. Ce chiffre reflète l'absence de structures d'accueil adéquates et du personnel pouvant prendre en charge les femmes en couches dans le milieu rural et notamment dans les régions enclavées.

L'amélioration de la santé maternelle comme une composante de la santé de la reproduction est censée être mesurée par la réduction de la mortalité maternelle et l'implication conjointe du couple dans la prise de décision quant à la santé de la reproduction, passant par la planification familiale, le suivi de la grossesse et l'accouchement dans un lieu sécurisant la santé de la mère.

De ce fait, le contrôle médical constitue l'un des moyens les plus efficaces de la prévention contre les risques liés à la grossesse et à l'accouchement, il permet de suivre l'état de santé de la mère et de se prémunir contre tout risque de mortalité maternelle ou infantile. Le nombre de visites prénatales, par femme enceinte, se situe autour de deux visites, que ce soit pour le milieu urbain ou le milieu rural, ce résultat, qui, en lui-même, est acceptable, pourrait être amélioré en menant davantage de campagnes de sensibilisation auprès des femmes enceintes dans les milieux défavorisés.

En 2005, les consultations postnatales touchent, dans la préfecture de Tanger-Assilah, 82% des femmes, soit 64% en milieu rural et 85% en milieu urbain, ces niveaux sont significativement supérieurs aux taux enregistrés en 2004, respectivement, 74%, 59% et 74%, montrant un gain d'environ 8% où le milieu urbain est le grand bénéficiaire.

Concernant la vaccination anti-tétanique (VAT), la proportion des femmes, qui en ont bénéficié en 2005, est proche de 28%, soit 17% en milieu rural et 30% en milieu urbain.

3.1.7 3.5 La mortalité néonatale :

La mortalité néonatale est définie comme la probabilité qu'un nouveau né meure entre sa naissance et 28 jours révolus. Les dernières estimations de OMS, qui datent de 2004, indiquent que cette année-là, environ 3,7 millions d'enfants sont décédés pendant les 28 premiers jours de leur vie. Cependant le risque de mortalité connaît d'énormes variations au cours de la période néonatale. Environ trois quarts des décès des nouveaux nés surviennent pendant les sept premiers jours de la vie.19(*)

La mortalité néonatale résultent directement de trois grandes causes : les infections graves (tétanos, septicémie, diarrhée), l'asphyxie20(*) et la prématurité. Les infections graves peuvent surgir à n'importe quel moment pendant le premier mois de vie, mais représentent la principale cause de la mortalité néonatale après la première semaine, alors une bonne hygiène pendant l'accouchement joue un rôle important dans la prévention des infections, mais il faut également diagnostiquer et traiter les infections maternelles en cours de la grossesse. L'asphyxie peut être largement évitée en améliorant les soins pendant le travail et l'accouchement proprement dit. Les accouchements prématurés sont la cause directe des décès néonatals dans la mesure ou les bébés prématurés éprouvent plus de difficultés pour s'alimenter, maintenir une température corporelle normale et lutter contre l'infection que ceux nés à terme.

De ce fait on peut en déduire qu'avec une bonne nutrition pour les femmes, l'espacement des naissances est l'un des piliers de toute approche permettant d'éviter les naissances prématurées, il est aussi impératif de garantir aux filles un accès à une nutrition et à des soins de santé adéquats dès la naissance pendant toute leur enfance et leur adolescence et jusqu'à l'âge adulte.

3.1.8 3.6 Accélérer le progrès dans le domaine de la santé maternelle :

Des interventions ont été mises en place pour sauver des milliers de vies, selon l'UNICEF les principales méthodes de réduction de la mortalité maternelle sont bien en place et comprises, il s'agit notamment de :

· Promouvoir l'accès aux services de planification familiale, en fonction des politiques nationales de chaque pays.

· Assurer un suivi prénatal de qualité englobant tout un ensemble de services sanitaires et nutritionnel.

· Prévenir la transmission de VIH de la mère à l'enfant et administrer des traitements antirétroviraux aux femmes qui en ont besoin.

· Mener des interventions préventives et curatives de base comme la vaccination des femmes enceintes contre le tétanos néonatal, les vaccins de routine...

· Assurer l'accès aux infrastructures de base et adopter de meilleures pratiques hygiéniques surtout au moment d'accouchement.

· Assurer l'accès à un personnel qualifié (médecin, infirmière, ou sage femme) au moment de l'accouchement.

3.1.8.1 3.7 Les programmes mis en place par l'Etat :

La mortalité maternelle reste un défi, notamment dans le monde rural aussi bien que dans le monde urbain dont plusieurs causes en interviennent quelles soient directes ou indirectes c'est la raison pour laquelle le Maroc a mis en place plusieurs programmes qui veillent à ce que les femmes aient accès à la santé dans les bonnes conditions, on peut citer parmi ces programmes les suivants :

· Le programme « maternité sans risque »21(*) a été mis en place par le ministère de la Santé publique en collaboration avec l'OMS dans le but de garantir une bonne démarche d'élaboration et de mise en oeuvre pour une maternité dans de bonnes conditions. Cette stratégie se base sur le développement des ressources humaines, l'élargissement des prestations sanitaires ayant trait à la mère, à l'enfant et à la planification familiale, l'amélioration des infrastructures de base, l'implication du secteur privé en matière de santé maternelle.

· Le plan national pour l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant pour la période 2005-2015 dont les buts sont inspirés des objectifs du millénaire pour le développement, qui consistent notamment en la réduction des trois quarts de la mortalité maternelle entre 1990 et 2015.

· La mise en place de « Dar Al oumouma » comme une solution communautaire développée dans le cadre de la coopération entre l'UNICEF, le Ministère de la Santé, le Ministère de l'Intérieur et les collectivités locales, elle est conçue et réalisée en concertation avec les femmes des zones visées, dans le but de répondre parfaitement aux contraintes du monde rural (proximité des zones enclavées, personnel féminisé, convivialité, équipement de qualité et ambulance pour évacuation en cas d'urgence).Dar Al oumouma a permis de sauver des centaines de vies de femmes et d'enfants. Ce concept est en cours de généralisation dans le cadre de l'Initiative Nationale de Développement Humain dans les zones les plus défavorisées.

III Les inégalités en matière de santé et l'éducation sous un onglet genre :

Les inégalités en matière de santé et d'éducation revêtent une importance énorme, ils se réfèrent à plusieurs facteurs, celle la plus omniprésente de notre société est d'ordre socioculturel dont la femme est privée de ses droits sociaux et économiques et par conséquent elle se trouve dans un cycle infernal d'exclusion.

Les femmes et les hommes ont des demandes de santé distinctes, à cause des différences biologiques, mais aussi à cause de leur mode de vie lié aux rôles spécifiques que la société leur a assignés. La santé masculine est plus fragilisée par les maladies professionnelles, les accidents du travail, ce qui dénote que le style de vie (comportements culturels et sociaux) et les caractéristiques biologiques en sont les principales causes. Les risques de maladies auxquelles les femmes sont plus exposées sont souvent liés à la reproduction, leur santé est plus fragile au cours des grossesses: risques d'anémie, de malnutrition, d'hépatite, de malaria, de diabète, etc.

Toutefois, la femme est souvent astreinte à consulter le médecin et s'assurer de sa santé reproductive mais elle se trouve freinée par les règles religieuses et les normes culturelles qui imposent certaines interdictions pour les soins médicaux et la fréquentation des services de santé. Parallèlement, le manque de ressources, les contraintes sociales et les coutumes induisent des disparités entre filles et garçons en terme de nutrition, de morbidité et de mortalité, dans la mesure ou la valeur accordée aux enfants de sexe masculin est supérieure à celle des enfants de sexe féminin, chose qui rend la femme exclue davantage que les hommes dans une société où les normes et les reproductions sociales règnent.

Quant à l'éducation, on constate qu'il existe encore des barrières et des contraintes qui restreignent l'accès des femmes à l'instruction, ce qui les rend exclues en matière d'instruction par rapport aux hommes et ce qui explique en partie que les femmes analphabètes sont nombreuses que les hommes, cela est due également à la mentalité des gens et aux coutumes de sorte que les parents craignent que leurs filles soient enlevées en chemin, ou qu'elles soient violées. De ce fait on peut dire que les préjugés, les réticences des familles, et les habitudes sociales donnent la part belle aux garçons dans les domaines scientifiques et techniques et exclue violemment les filles.

4 Partie III : La recherche action

1) La méthodologie de recherche :

Dans le but de répondre à la problématique sur laquelle porte le thème de ma recherche action, j'ai procédé par la méthodologie de recherche qui consiste tout d'abord à mener des focus groupes, des entretiens non directifs, des entretiens semi directifs individuels ainsi que des porte à porte

1.1 Recherche documentaire :

En ce qui concerne la recherche documentaire, j'ai commencé mon travail par la recherche bibliographique qui m'a permis d'avoir des informations ainsi que de m'outiller de la manière avec laquelle je vais aborder la problématique, en s'appuyant sur des ouvrages existants à la bibliothèque de l'INAS, bibliothèque de HCP, ainsi que des documents provenant de différentes sources. 

1.2 Focus groupe :

Dans un premier temps j'ai procédé par deux focus groupes, le premier est auprès un échantillon de 20 femmes, le deuxième est auprès un échantillon de 24 filles.

Dans ce sens j'ai commencé par le fait de rassembler un ensemble de femmes résidentes au quartier El Merss bénéficiant des cours d'alphabétisation et souffrant de l'exclusion sociale extrême avec lesquelles j'étais appelée à collecter les informations nécessaires et mener des discussions en groupe et des entrevus individuelles afin de susciter leurs perceptions, avis et attitudes au regard de la dite problématique et vérifier par la suite ce qui a été dit pour en tirer un bilan à la fin de l'étude réalisée.

1.3 Les entretiens :

Tout d'abord j'ai mené des entretiens (voir Annexe 2) auprès les femmes bénéficiant des cours de l'alphabétisation ainsi que celles résidentes au quartier El Merss. Un autre guide d'entretien a été destiné au personnel du centre d'insertion socioprofessionnelle pour les habitants du quartier El Merss, au personnel de la délégation de la santé Tanger-Asila, l'observatoire régionale d'épidémiologie de la Région Tanger-Asila et au personnel du service de l'alphabétisation de Tanger

1.4 zone d'enquête :

Mon choix s'est porté sur la zone Bir Chifa et en particulier le quartier le plus défavorisé El Merss (voir annexe 3) comme terrain d'étude où toutes les personnes déshéritées y sont représentées. En effet, le quartier s'avère comme le réceptacle des problèmes socioéconomiques (le phénomène de l'exode rural, le chômage massif...) de la ville Tanger, il reflète clairement la pauvreté et l'aspect de l'exclusion sociale. C'est partant de ces aspects qui condamnent la ville, que j'ai jugé que le quartier El Merss pourrait en tout point de vue, répondre aux préoccupations de mon étude en tant qu'exemple concret de l'état réelle de l'exclusion sociale et la pauvreté extrême dont souffre la population.

4.1.1 1.5 Population :

L'échantillon sur lequel j'ai travaillé contient 20 femmes et 24 filles résidents au quartiers El Merss et dont les filles sont bénéficiaires de l'atelier de la confection et les femmes bénéficient de l'atelier de l'alphabétisation, il y a également les femmes que j'ai interrogé individuellement par le biais de porte à porte. Cette population se définit comme celle qui doit me servir de base dans le cadre du recueil des données sous forme d'enquête sur le terrain.

2) Analyse des résultats :

Après avoir effectué l'enquête, j'ai pu ressortir un nombre très important des informations qui étayent l'objet de ma recherche qui se rapporte à l'exclusion sociale des femmes à Tanger et en particulier au quartier El Merss qui est considéré parmi les quartiers les plus déshérités à l'échelle locale. Je suis parvenue à cerner en quelque sorte les principales causes de l'exclusion sociale en matière de santé et l'éducation dans la zone en question, ainsi que j'ai essayé de mettre l'accent sur les différents éléments qui contribuent d'une manière directe et indirecte dans l'accroissement de ce phénomène.

D'après l'enquête effectuée, j'ai pu présenter et analyser les thématiques suivantes :

- L'exclusion des femmes en matière de santé ;

- L'exclusion des femmes en matière de l'éducation ;

- Les attentes de la population ;

- L'apport du projet par rapport à la population ;

4.1.2 2.1 L'exclusion des femmes en matière de santé :

L'enquête a révélé  un ensemble de problèmes et difficultés que rencontrent les femmes du quartier El Merss en matière de santé, le problème majeur qui se pose à ce niveau est relatif à la santé maternelle ainsi que le problème lié à l'analphabétisme. Un bon nombre des points importants qui ont été soulevés dans la discussion après avoir mené le focus groupe avec les femmes dont je vais signaler là-dessus :

Problèmes en matière d'équipement (infrastructure) :

A la lumière de ce graphique, j'ai constaté que à peu près 39% des femmes du quartier El Merss se plaignent plus de l'éloignement d'un centre hospitalier proche de leur habitats afin d'accéder aux soins nécessaires qui font partie de leur droit et améliorer leur situation.

Il est à noter aussi que la plupart des mortalités maternelles se produisent à causes de l'absence d'un centre d'accouchement proche ainsi que l'infrastructure inadaptée au transport ambulant de l'hôpital.

Selon les données recueillies par le focus groupe effectué auprès des femmes du quartier, j'ai remarqué que (31%) des femmes ont affirmé qu'il y a une absence totale d'un centre d'accouchement au quartier ce qui les rend sujettes aux complications lors de l'accouchement et aux risques d'un accouchement prématuré.

Le manque du personnel suffisant est un autre facteur qui s'ajoute à cela, ainsi que le problème du vaccin exprimé par (20%) des femmes de l'échantillon, dans la mesure où il y a des types de vaccins qui sont chers et dont la plupart des familles ne peuvent pas payer.

En sus de cela, il existe d'autres facteurs directs qui influent directement la santé de la femme et particulièrement la santé maternelle, ils sont signalés comme étant liés aux maladies gynécologiques qui atteignent les femmes, le responsable de l'observatoire régional d'épidémiologie Région Tanger les présente comme suit : (je vois que les maladies les plus répondues chez les femmes du quartier El Merss sont les suivants :infections,les maladies inflammatoires, l'anémie, infections, hémorragies, hypersécrétions vaginales, maladies inflammatoires, épidémies ainsi que l'absence de menstruation considérée comme principaux symptômes des maladies..). Tout cela renvoie à la particularité de la structure biologique de la femme.

Problèmes d'ordre socioculturel :

Selon, les données collectées dans le focus groupe auprès des femmes du quartier El Merss, il s'est avéré que le facteur socioculturel se pose fortement, dans la mesure où beaucoup de femmes sont privées d'accéder aux services liés à la maternité ce qui se répercute négativement sur leur santé physique et psychique et les rend plus exclues.

Le tableau suivant présente les différents facteurs culturels qui contribuent à l'exclusion sociale des femmes au quartier El Merss :

Nature de problème

Ignorance des femmes en matière de santé

Recours aux soins traditionnels

La santé reproductive (tabou)

Accès de la femme à l'hôpital est restreint

Nombre de femmes concernées

9 femmes

2 femmes

5 femmes

4 femmes

A partir du tableau, un nombre important de points a été soulevé et qui montre que le facteur socioculturel est parmi les facteurs principaux qui excluent la femme en matière de santé dans la mesure où l'ignorance des femmes et leur méconnaissance les poussent à négliger leur santé, ne pas faire attention à tel ou tel symptôme d'une maladie donnée, notamment lors de la grossesse. Ce manque d'information en matière de santé encourage certaines femmes à recourir à se soigner seules ou se diriger vers les soins traditionnels fournis par une femme dans le quartier en contre partie symbolique.

D'après l'échantillon des femmes interrogées lors du focus groupe, j'ai constaté que certaines femmes considère la grossesse (santé reproductive) comme tabou et chose d'intimité à ne pas dévoilé ce qui les empêche de révéler les détails de sa santé et cacher ses problèmes gynécologiques ainsi qu'elles s'abstiennent à tout examen systématique de l'appareil génitale et aussi ce qui concerne la consultation post natale. L'accès de la femme restreint à l'hôpital s'explique par le fait qu'elle doit obligatoirement être accompagnée par un membre de la famille lors d'une visite médicale, ce qui les empêche d'avancer en matière de santé. Comme l'a dit d'ailleurs la responsable de la santé de la mère, il existe également des femmes qui affirment que la présence d'un médecin homme les découragent chose qui les pousse à recourir à la médecine traditionnelle.

De ce fait, j'ai pu tirer comme idée principale, que la santé est un élément pertinent et essentiel et que l'infrastructure (accès physique, personnel, centre hospitalier proche...) constitue un facteur nécessaire pour assurer aux femmes les conditions de vie digne. Alors pour assurer un environnement favorable à une santé maternelle saine il faut assurer l'accès aux hôpitaux afin de se prévaloir des soins élémentaires et accorder plus d'attention aux femmes enceintes, car la faible qualité de prise en charge des soins d'urgence, l'ignorance des femmes à ce niveau encourage beaucoup plus les risques sanitaires, l'accouchement à domicile sans l'assistance d'un personnel qualifié ce qui rend la femme vulnérable et souffre des séquelles de la grossesse, traumatismes, diverses maladies et handicaps.

4.1.3 2.2 L'exclusion des femmes en matière d'éducation :

Il s'est avéré essentiel de signaler le lien étroit entre l'éducation et la santé de sorte qu'une femme qui n'est pas suffisamment éduquée et instruite sera inconsciente de l'importance de la santé maternelle et va s'abstenir d'accéder régulièrement aux soins médicaux nécessaires.

« Sont nombreux les facteurs qui aboutissent à l'analphabétisme des femmes, je peux citer : l'ignorance de l'importance de l'éducation, la pauvreté, la mentalité archaïque des gens... »

L'éducation est intimement liée à la santé, se sont deux facteurs que l'un complète l'autre, selon Mr Sadouk le responsable de la délégation de l'alphabétisation de la région Tanger-Asila, il joint fortement la santé et l'éducation dans la mesure où elle joue un rôle central dans l'amélioration de la santé maternelle, la réduction des mariages précoces, l'amélioration de la prise en conscience des risques sanitaires. Ce qui dénote l'importance de l'éducation dans la vie des femmes dans la mesure où une femme instruite est plus censée faire attention à son état de santé, effectuer des consultations médicales régulières, d'être mieux informée en matière de santé et particulièrement la santé maternelle, généralement l'éducation est également essentielle à la réalisation des droits des femmes.

Selon le focus groupe effectué auprès des filles du quartier El Merss, j'ai pu soulever que la non scolarisation des filles est due tout d'abord à la pénurie des moyens vu les conditions vulnérables des familles, la pauvreté extrême dans la mesure où les parents se trouvent freinés par le coût cher de la fourniture scolaire même si l'école est gratuite, ils ne peuvent pas soutenir financièrement l'éducation de leurs filles.

Selon l'entretien semi directif que j'ai effectué auprès des femmes du quartier El Merss, j'ai constaté que la méconnaissance et l'ignorance des parents de l'importance de l'éducation est un autre facteur culturel qui s'ajoute à ce niveau, chose qui se répercute négativement sur le parcours scolaire des petites filles et les empêche de poursuivre leurs études et se maintenir dans le système éducatif. La plupart d'entre elles sont menées à assumer les tâches domestiques traditionnelles tout au long de l'année au sein de leurs familles par ce que les mères craignent la sécurité de leurs filles, les mamans ont toujours peur de les envoyer pour parcourir un long trajet qui présente de multiples risques, ce qui explique en partie pourquoi les parents sont souvent réticents à tolérer le parcours scolaire de leurs filles notamment que le quartier en question est dépourvu de centre de police qui veille sur la sécurité de la population entière ainsi que l'absence d'électrification. Alors l'absence de la sécurité dans le quartier les pénalise davantage que les garçons. Le problème s'accentue quand la fille arrive au collège, l'établissement est souvent éloigné et les parents refusent d'envoyer leurs enfants.

C'est pour ces raisons que les femmes analphabètes représentent une proportion importante de la population du quartier El Merss et d'où la nécessité de mettre en place le centre d'insertion socioprofessionnelle qui vise pour l'essentiel l'intégration de la femme ainsi que l'ensemble de la population au sein du processus de développement.

Finalement, j'ai pu constater que les filles sont plus exclues que les garçons en matière de l'éducation, du fait que l'école ne va jamais au-delà du primaire pour qu'une fille puisse poursuive sa scolarité, elle est toujours condamnée à effectuer plusieurs kilomètres à pied chaque jour pour aller en classe, tout en étant exposées à tout risque venant de l'extérieur.

4.1.4 2.3 Les attentes de la population par rapport au centre mise en place au quartier El Merss :

D'après les focus groupes, les entretiens, le porte à porte et les visites effectuées à la population du quartier en question, j'ai constaté qu'ils ont été satisfaits de la mise en place du centre dans leur quartier. Les femmes ont révélé leur satisfaction à ce niveau, cependant elles ont exprimé leurs besoins d'un centre hospitalier proche pour pouvoir accéder aux soins de santé nécessaires et contrôler leur état de santé d'une manière régulière, notamment lors de l'accouchement, ainsi qu'elles ont insisté sur la création d'une école proche pour assurer l'éducation à leurs petites filles qui ont interrompu leurs études à cause de l'éloignement de l'école. Notons aussi que le porte à porte auprès des familles du quartier El Merss a révélé que les hommes aussi étaient satisfaits de la mise en place du centre ainsi qu'ils ont exprimé leur besoin d'un centre hospitalier. La disponibilité d'un souk proche du quartier et un centre de police qui veille sur la sécurité des personnes résidentes au quartier el Merss sont également parmi les réclamations de la population.

4.1.5 2.4 L'apport du projet par rapport à la population :

Le centre d'insertion socioprofessionnelle pour les habitants du quartier El Merss a permis depuis sa création la formation de plus de 40 filles adhérant à l'atelier de la confection, il assure au début l'apprentissage des métiers suivants : la broderie, la confection, la pâtisserie, la coiffure, l'informatique. La plupart des lauréats du centre trouvent facilement le travail et réussi à y s'insérer. D'après le focus groupe auprès des filles, il est constaté que plus de 40 filles ont réussi à intégrer facilement les entreprises de confection qui se trouvent à Tanger avec un salaire adéquat qui leur permet de soutenir financièrement leurs familles.

Les filles se sentent plus valorisées qu'avant, leur savoir faire est valorisé également, leur production est incluse dans l'économie locale de la région ainsi qu'ailleurs. Elles ont pu retrouver confiance en elles, se tenir debout, avoir des idées indépendantes qu'elles pourront mettre en pratique librement et enfin subvenir aux besoins de leur famille. 

A ce titre, j'ai pu dégagé à partir des données recueillies de l'entretien individuel avec les femmes du quartier El Merss que ces dernières expriment leur jouissance d'avoir obtenu la chance de reprendre dès le début leur parcours éducatif par le biais de l'atelier de l'alphabétisation existant dans le centre. Elles ont révélé que leur situation a beaucoup changé par rapport à ce qu'elles étaient, à présent elles sont capables de lire, écrire et même apprendre des textes en entier. Il est constaté aussi que les cours reçus au centre leur a inculqué l'approche droit à l'éducation ce qui se répercute positivement sur leur situation du fait qu'elles fournissent de l'aide à leurs enfants à l'école ainsi qu'elle encourage plus qu'avant l'éducation de leurs filles.

Le centre a pour but de trouver des solutions à différents problèmes dont souffrent la population du quartier El Merss, comme ceux cités ci-dessus, il veut aussi venir en aide aux femmes dans la vie courante du fait que le centre à contribué à valoriser leur participation aux différents ateliers existant au centre pour qu'elles puissent retrouver confiance en elles, se tenir debout et être indépendantes

Nombreux sont les acteurs qui ont intervenu dans ce sens, par le biais des actions qui ont pour but d'améliorer la situation du quartier et lutter conter l'exclusion sociale, cependant il reste beaucoup d'effort à fournir par l'Etat pour garantir l'accès des femmes aux soins élémentaires de la santé et lutter contre le taux élevé des mortalités maternelles ainsi que atténuer le taux de l'abandon scolaire parmi les filles qui sont davantage conditionnées par des problèmes socioéconomiques, et éviter tout type de discrimination à leurs égard pour la simple raison que le développement d'un pays ne peut s'effectuer en l'absence de la femme sur tous les niveaux.

Bilan de stage :

Pendant mon stage à la Wilaya de Tanger-Asila, j'ai pu apprendre beaucoup de choses en matière de développement, j'ai pu tirer l'ensemble des savoirs et des savoirs faire nécessaires et qui renvoient évidemment aux connaissances acquises indispensables à l'exercice de la profession d'un agent de développement.

Le stage avait pour principal objectif celui de mettre en évidence le savoir être et le savoir faire de l'étudiant, dans la mesure où j'ai pu m'intégrer facilement au sein de l'institution tout en développant des relations positives avec le personnel en ayant les outils nécessaires qui m'ont permis de mettre en valeur ma personnalité, j'ai été véritablement opérationnelle, du fait de ma maîtrise des matières se rapportant au montage de projet et ses étapes bien définis y compris le suivi et l'évaluation auquel j'ai pu me familiariser lors de mon stage, dans le cadre du projet « Centre d'insertion socioprofessionnelle pour les habitants du quartier El Merss » qui s'inscrit dans le programme transversal. Toutefois, c'était la première fois que j'avais à traiter autant de données et d'opérations dans ce domaine et le début a été difficile, mais une fois la première étape est franchie, les autres ne m'ont pas posé de soucis.

J'avais également l'opportunité de développer mes attitudes relationnelles vis-à-vis les personnes avec lesquelles je travaillais tout le temps ainsi qu'améliorer mon expérience en la matière sachant que l'ensemble des travaux qui m'ont été demandés, ont été réalisés sans trop de problème. Il a été important pour moi lors de cette période de profiter des ressources humaines tels que le chef de suivi et évaluation qui n'était pas habitué à partager ses documents et à communiquer ses informations à n'importe qui, pour autant j'ai pu m'inspirer de la manière avec laquelle il effectue les tâches qui lui a été assignées pour m'adapter avec le nouvel entourage qui était différent de celui des associations dont j'avais l'habitude de passer mes stages.

Ce stage a été une opportunité pour moi de percevoir comment fonctionne les différents départements de la préfecture, notamment la DAS dont j'étais censée mettre en pratiques mes compétences théoriques acquises à l'INAS, à titre d'exemple et parallèlement à ce que j'ai appris dans la matière de l'organisation administrative, dans la mesure où j'ai pu élucider tout ce qui se rapporte au champ des collectivités locales ( préfectures, province, commune...),leur rôle dans le développement local ainsi que la façon avec laquelle le gouverneur exécute les lois par le biais

des différents représentants de l'Etat à ce niveau là. Par ailleurs j'ai mis en exergue le concept de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain, du fait que j'étais vivement présente dans l'opération du suivi et évaluation des projets datant 2008-2009 s'inscrivant dans le cadre du programme transversal et le programme urbain de développement de l'INDH.

De ce faire, j'ai participé aux différentes activités tout en élaborant ma propre méthodologie de travail, j'étais amenée à effectuer des visites sur terrain aux projets qui sont en cours de réalisation tels que des écoles, des collèges, des associations... dont il y avait des aménagements et des équipements financés par l'INDH, en effectuant ces tâche de suivi j'étais appelée à confronté la population concernée par le fait de susciter leurs avis et leurs attitudes vis-à-vis l'impact des projets mis en place dans leur quartier (Annexe 4) j'avais une attitude assez souple en contactant les personnes concernées, chose qui m'a permis de me familiariser facilement avec eux tout en rassemblant les information nécessaires.

En sus de cela j'ai pu mettre en exergue mes compétences pratiques dans les réunions tenues au sein de la DAS, l'arrondissement de Tanger pour l'élaboration du CLDH (annexe 5) qui se sont coïncidées avec mon stage, ces réunions m'ont appris comment s'organisent les événements et surtout comment on arrive à un consentement lors de la planification, qui n'est pas toujours une affaire évidente, ce qui montre la difficulté du processus de négociation et de concertation même au sein d'un groupe de taille réduite. D'où la nécessité de créer des espaces de concertation afin de dépasser les divergences et de définir des axes stratégiques d'intérêt et d'animation de l'ensemble des acteurs, car ce qui pose problème dans un processus n'est pas l'identification et le repérage des acteurs sur le territoire du projet du développement mais c'est comment aboutir à un consensus à partir d'une confrontation plurielle et pluraliste des points de vue.

5 Conclusion :

Le stage au sein de la division de l'action sociale était une opportunité précieuse, enrichissante et instructive, chose qui m'a permis de suivre et participer à la mise en oeuvre de l'INDH par le biais des sorties et des visites effectuées dans le cadre du suivi et d'évaluation qui se fait tout au long du projet, ainsi que le fait de m'inscrire dans l'un des projets transversaux celui du quartier El Merss qui souffre de l'exclusion sociale et sur lequel j'ai choisi de travailler et mener ma recherche action.

Par ailleurs, le lieu de stage a été un lieu propice pour mettre en exergue mes compétences et mes capacités d'analyse et de réflexion, chose qui m'était essentielle pour un développement personnel ainsi que professionnel. Cependant il y a plusieurs remarques à soulever par rapport au stage et qui se résument comme suit :

- Le personnel risque d'être méfiant en ce qui concerne tout les documents de la DAS en présence des stagiaires ;

- Le personnel ne prend pas en considération l'importance de notre formation à l'INAS et risque de minimiser nos compétences ;

- Manque de compétences en matière de gestion des projets de développement, plusieurs acteurs ne maîtrisent pas encore les approches de développement ;

- L'appui financier de l'INDH demeure insuffisant pour la majorité des porteurs des projets, du fait qu'ils trouvent des difficultés pour concrétiser leurs ambitions.

- La non qualification des associations porteuses des projets se répercute sur la durabilité des actions entreprises et sur la qualité des projets mis en oeuvres. A l'égard de cela, le problème de financement et de la recherche des bailleurs de fond internationaux constituent un cap difficile à franchir devant les associations. Elles trouvent des difficultés pour mobiliser des bailleurs de fond, en raison de cela elles sollicitent l'appui financier des petites associations qui sont-elles même incapables de fournir cet appui à titre permanent.

- Les porteurs des projets n'impliquent pas la participation de toute la population et aussi bien les femmes ;

Partant de cela, on ne peut pas nier que dans toute expérience, il existe des difficultés à franchir, il faut juste savoir les traiter pour pouvoir par la suite les dépasser. Par ailleurs, les relations humaines entre les différentes personnes de la Wilaya, indépendamment de la mission effectuée par chacun d'eux, m'a beaucoup appris sur le comportement à avoir en toute circonstance.

Quant à ma recherche action, elle avait pour objectif général de mettre l'accent sur un thème très important et d'actualité qui est l'exclusion sociale et qu'on a tendance à lier à la pauvreté, chose qui n'est pas toujours vrai dans la mesure où l'exclusion peut toucher aussi différentes catégories sociales du fait qu'il y a des personnes pauvres et qui ne sont pas exclues car elles ont une participation réelle à la vie économique et sociale, des liens sociaux forts au moment où beaucoup de personnes à revenu suffisant sont en situation forte de l'exclusion pour des raisons tenant à l'isolement, handicap... ce constat nous amène à clarifier davantage le concept de l'exclusion sociale, ainsi que mettre l'accent sur les causes et les effets de ce phénomène sur la société. Notons aussi qu'au Maroc, il est constaté que l'exclusion sociale est l'un des plus grands défis, c'est un phénomène essentiellement urbain, puisque les facteurs qui la produisent massivement sont constitutifs de bouleversements sociétaux occasionnés par un exode rural exponentiel.

Pour mettre en exergue le problème de l'exclusion sociale et particulièrement celle des femmes, on a opté pour une enquête s'appuyant sur divers outils tels que les focus groupes et les entretiens non directifs, qui nous ont permis de mieux élucider la problématique de l'exclusion sociale des femmes. S'agissant de l'exclusion sociale des femmes au quartier El Merss , on a constaté que ces dernières sont plus exclues que les hommes en matière de santé et d'éducation dans la mesure où l'étude a révélé qu'en matière d'éducation la pénurie des moyens ainsi que les facteurs socioculturelles sont les causes principales qui contribuent à l'analphabétisme ainsi que d'autre facteurs qui s'ajoutent dans ce sens, à savoir ; l'éloignement de l'école pour les filles, l'insécurité, l'ignorance des parents de l'importance de l'éducation.

En effet, sous l'éclairage de l'enquête réalisée à ce niveau, on a pu analyser également les causes directes et indirectes qui influencent la santé de la mère et notamment la santé maternelle, et qui se manifestent dans l'éloignement des centres hospitaliers au quartier El Merss, chose qui empêche l'accès des femmes aux soins élémentaires, l'ignorance des femmes en matière de santé, les facteurs culturels qui se posent au plus haut degré dans la zone ainsi que l'insuffisance des moyens.

La problématique de la recherche comme il est signalé précédemment se focalise sur la femme dans la mesure où elle est considérée comme l'élément le plus important de la famille et peut transmettre facilement à autrui ses connaissances, c'est pourquoi l'éducation donnée aux femmes signifie automatiquement l'éducation des enfants et par conséquent l'éducation de toute la société.

De ce fait la santé de la femme et l'éducation sont deux facteurs intimement liés, dans la mesure ou la femme ne peut accéder à l'éducation, au champs du travail sans avoir un capital important de santé considéré comme précieux à sauvegarder, par le biais de campagnes de sensibilisation et d'information.

Le processus d'accès de la femme aux prestations sanitaires au quartier El Merss demeure donc entravé par une série d'handicaps liés à l'éloignement des établissements sanitaires, à la prise de décision de la réalisation de la consultation médicale, à l'insuffisance des ressources budgétaires, c'est dans ce sens que le projet du centre d'insertion socioprofessionnelle est mis en place par l'association Aide et Secour pour venir au bout des problèmes dont souffrent la majorité des femmes. Un tel projet est d'une importance capitale dans la mesure où il contribue à améliorer la situation des femmes du Quartier El Merss ainsi que répondre à leurs besoins en matière de l'éducation par le biais de l'atelier de l'alphabétisation.

Par ailleurs, tous ces facteurs déjà précités dans l'analyse des focus groupe révèlent qu'une grande proportion des femmes au quartier El Merss souffrent encore de l'exclusion sociale par rapport aux hommes en matière de santé et d'éducation ainsi que sur d'autres plans de la vie sociale tels que l'habitat, prise de décision,... d'après le porte à porte que j'ai effectué,j'ai constaté que les femmes sont plus exclues en matière de santé du fait qu'elles n'ont pas l'accès total aux soins élémentaires car elles se trouvent freinées par les contraintes sociales dans la mesure où l'homme prend la décision à la place de sa femme par ce qu'il refuse qu' elle soit consultée par un médecin homme. D'où la nécessité de mener des compagnes de sensibilisation en faveurs des femmes et des hommes pour qu'ils soient imprégnés par la culture droit à la santé

ainsi qu'à l'éducation mis à part de toute contrainte qui peut empêcher l'accès des femmes à leurs droits.

Suite à ce qu'on a déjà vu dans la partie théorique et d'après les résultats obtenus de l'enquête, il s'est avéré que malgré les efforts déployés par l'Etat, la société civile et les acteurs de développement pour lutter contre l'exclusion sociale et améliorer la situation des femmes, il reste encore énormément d'effort à fournir dans ce sens. On peut considérer que la lutte contre l'exclusion sociale ne fait que commencer au Maroc, c'est un phénomène qui exige de longue haleine, car, elle n'est pas temporaire, c'est une caractéristique structurelle durable du processus de développement. Elle intègre au-delà de son aspect d'ordre matériel, plusieurs paramètres liés à l'éducation, la santé et l'environnement.

Il s'agit encore de mettre la femme au centre d'intérêt et au coeur du développement et la considérer comme un capital humain. Le centre d'insertion socioprofessionnelle pour les habitant du quartier El Merss est venu comme solution pour atténuer la gravité de l'exclusion sociale, mais en dépit de cela il faut affirmer qu'il reste encore des efforts à fournir. Dans cette perspective il faudrait :

- diagnostiquer en premier lieu toutes les causes principales qui sont derrière le phénomène de l'exclusion sociale notamment celles sous-jacentes pour mieux élucider le problème ;

- mettre en place tous les outils disponibles pour impliquer la population dans la résolution de ses problèmes et l'inciter à prendre l'initiative à des actions contribuant au développement de son quartier ;

- mener des compagnes de sensibilisation et des actions préventives portant sur l'importance de la santé maternelle ;

- Assurer l'accès à un personnel qualifié (médecin, infirmière, ou sage-femme) au moment de l'accouchement ;

- Créer plusieurs centres hospitaliers proches dont la population a besoin et notamment la femme et affecter le personnel adéquat dans chaque centre ;

- Mettre en oeuvre des formations continues au profit de tous les intervenants dans le domaine social ;

- Accorder une attention particulière aux personnes exclues et essayer de les intégrer au sein de la société tout en leur donnant les moyens pour se prendre en charge ;

De ce fait, il est à signalé qu'il reste encore beaucoup à faire dans ce sens, alors comment élargir le champ d'intervention pour lutter contre l'exclusion sociale au quartier en question ?Voilà un immense chantier ouvert à la réflexion et à l'action qui pourrait inciter la recherche sur cette thématique, redéfinir les rôles de l'Etat, par ce que n'est pas a une association à faire le travail de l'Etat et c'est le cas du projet installé au quartier El Merss qui parait insuffisant comme solution pour lutter contre l'exclusion sociale et reconstruire une société de cohésion sociale.

Références bibliographiques :

Alban Goguel d'Allondans, « l'exclusion sociale les métamorphoses d'un concept », édition, l'Harmattan, p. 44

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Manuel de procédure de la lutte contre l'exclusion sociale, 2006

Martine XIBERRAS, « Les théories de l'exclusion », Paris, Armand Colin, 1998, p.21.

Ministère de la santé, santé en chiffre 2002

Rapport préfectoral, Tanger-Assilah 2007, objectifs du millénaire pour le développement publié en décembre 2008

Rina Dupriet, «  La lutte contre l'exclusion », Edition de l'école nationale de la santé publique 2002, p.23.

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http://www.infosdumaroc.com/modules/news/articles-1926-maternite-sans-risque.html, consulté le O5 Mai 2010

www.indh.ma, consulté le 22 Avril 2010

http://www.pseau.org/outils/actions/action_resultat.php?ac%5B%5D=424&tout=1, consulté le 30 Avril 2010

http://maghress.com/fr/lematin/29974;jsessionid=3218B0EBA25F45D89383C7F4640ACA76, consulté le 05 Mai 2010

* 1 www.indh.ma, consulté le 22 Avril 2010

* 2 Manuel de procédure de la DAS

* 3 Extrait du discours de sa majesté sur l'Initiative Nationale pour le Développement Humain

* 4 Alban Goguel d'Allondans, « l'exclusion sociale les métamorphoses d'un concept », édition, l'Harmattan, p. 44

* 5 Martine XIBERRAS, « Les théories de l'exclusion », Paris, Armand Colin, 1998, p.21.

* 6«  La lutte contre l'exclusion », Rina Dupriet, Edition de l'école nationale de la santé publique 2002, p.23.

* 7 Alban Goguel d'Allondans, « l'exclusion sociale les métamorphoses d'un concept », édition, l'Harmattan

* 8 www.hcp.ma

* 9 Enquête nationale sur le budget temps des femmes 1997/98, Condition socio-économique de la femme au Maroc, Direction de la statistique volume 1, p : 152

* 10 Enquête nationale sur le budget temps des femmes 1997/98, Condition socio-économique de la femme au Maroc, Direction de la statistique volume 1, p : 152

* 11 http://www.pseau.org/outils/actions/action_resultat.php?ac%5B%5D=424&tout=1, consulté le 30 Avril 2010

* 12 Cerbelle, Jarousse, 2005

* 13 Www. hcp.ma

* 14 http://maghress.com/fr/lematin/29974;jsessionid=3218B0EBA25F45D89383C7F4640ACA76, consulté le 05 Mai 2010

* 15 Ministère de la Santé, 2004

* 16 Rapport préfectoral, Tanger-Assilah 2007, objectifs du millénaire pour le développement publié en décembre 2008

* 17 La situation des enfants dans le monde 2009, la santé maternelle et néonatale, UNICEF

* 18 Rapport préfectoral, Tanger-Assilah 2007, objectifs du millénaire pour le développement publié en décembre 2008

* 19 Ministère de la santé, santé en chiffre 2002

* 20 Difficultés respiratoires après la naissance

* 21 http://www.infosdumaroc.com/modules/news/articles-1926-maternite-sans-risque.html, consulté le O5 Mai 2010






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