Contribution à la la lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles: cas du moustique dans le sixième arrondissement de Cotonou, Bénin( Télécharger le fichier original )par Irma S. M. KEMAVO Université d'Abomey-Calavi - Licence en Administration Générale et Territoriale 2010 |
B-Choix et justification de la problématiqueLes problématiques issues de l'état des lieux de base sont: La problématique d'une gestion efficiente de l'état civil à Cotonou ; Contribution a la lutte contre les vecteurs de maladies
transmissibles : cas du moustique
Toutes ces problématiques sont importantes. Les résoudre contribuerait sûrement à améliorer les efforts fournis par la mairie pour exercer les compétences à elle dévolues. Mais compte tenu de notre penchant pour le bien-être commun, de l'importance de la santé dans l'existence d'une personne et donc d'une communauté, nous avons choisi de porter notre réflexion sur la «Problématique d'une lutte efficace contre les vecteurs de maladies transmissibles : cas du moustique». A cause de l'importance du sujet et de la trop grande taille de la population de Cotonou, nous avons restreint le champ d'étude au sixième arrondissement de Cotonou. De même, compte tenu des nombreuses maladies transmises par le moustique, et du temps restreint qui nous est accordé, nous aurons à parler du moustique (anophèle) agent responsable de la transmission du paludisme. Le choix de cette problématique est justifié par plusieurs raisons. Justification du choix de la problématique Une fois en stage conformément aux exigences de notre école, nous avons eu l'idée de contribuer à l'amélioration des rendements de la mairie. Nous nous sommes alors intéressée de plus près aux services rendus à la population. Les raisons qui justifient le choix de cette problématique sont de trois ordres à savoir : nos motivations personnelles, la mauvaise organisation de la lutte contre le paludisme au Bénin et les conditions du milieu d'étude. Contribution a la lutte contre les vecteurs de maladies
transmissibles : cas du moustique En ce qui concerne nos motivations personnelles, nous avons voulu traiter d'un sujet à la fois d'actualité, connu de tous et entrant dans le cadre des compétences de la mairie à savoir assurer la préservation des conditions d'hygiène et de salubrité pour garantir une bonne santé aux populations tel que prévu par la loi n°97-029 du 15janvier 1999 portant Organisation des Communes en république du Bénin en son article 95. La lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles étant aussi une compétence de la commune, il nous a paru nécessaire de cerner les actions qui sont menées par la mairie de Cotonou pour lutter contre le vecteur du paludisme. De plus, à notre connaissance, aucun étudiant de la AGT à l'ENAM ne s'est intéressé jusqu'à ce jour à l'impact de l'assainissement du cadre de vie sur une lutte antivectorielle efficace. Pour ce qui est de la mauvaise organisation de la lutte contre le paludisme dans notre pays, nous avons constaté que plusieurs actions sont certes menées chaque année pour faire reculer le paludisme, mais aucune d'entre elles ne vise réellement la destruction du vecteur de cette maladie. En effet les réflexions faites et les actions menées tendent à se focaliser sur la promotion de l'utilisation de moustiquaires imprégnées, la prise en charge des malades et la distribution de comprimés antipaludiques. Or, ces différentes méthodes qui mobilisent une part importante des budgets national et local présentent des limites qui sont bien connues par les différents acteurs de la lutte. Entre autres limites nous pouvons citer : la résistance des moustiques aux insecticides (perméthrines) utilisés pour l'imprégnation des moustiquaires, la résistance de certaines souches de plasmodies aux médicaments antipaludiques notamment la Chloroquine (Taux d'échec thérapeutique de 35,20%) et la Sulfadoxine-Pyriméthamine (Taux d'échec Contribution a la lutte contre les vecteurs de maladies
transmissibles : cas du moustique thérapeutique de 22,80%)9 ,
l'impossibilité d'être dans une moustiquaire Mais, malgré cela, les acteurs de la lutte contre le paludisme (PNLP, MSP, OMS ...etc) s'insurgent à promouvoir les moustiquaires imprégnées et les comprimés antipaludéens. Des millions sont chaque année engloutis dans la lutte antipaludique! Mais on ne voit presque rien des effets que cela pourrait avoir sur la lutte antipaludique. On pourrait se demander pourquoi cela? Ne serait ce pas pour une question de profit personnel? Ne serait ce pas parce que les avantages qui en découlent sont aussi importants pour ceux-ci qu'en prenant le risque d'orienter autrement cette lutte, ils pourraient perdre ces avantages ? Cependant, il faudrait penser de prime abord au bien-être de la population. En réalité, il urge, de notre point de vue de faire appel à une approche environnementale. Au vue de ce qui précède, nous pensons qu'une lutte orientée vers la destruction du vecteur (anophèle) serait plus judicieuse et efficace puisque lutter contre une maladie vectorielle revient à connaître le mode de vie et de reproduction du vecteur de cette maladie pour en empêcher la multiplication. Les mobiles relatifs aux conditions du milieu Les zones marécageuses sont remarquables à Cotonou. Pendant la saison des pluies la quasi-totalité des quartiers de ville est infestée de moustiques dans la mesure oil de nombreux gîtes larvaires sont naturellement créés à cause de la mauvaise gestion de l'environnement. En ce qui concerne précisément le sixième arrondissement, les conditions biophysiques favorables au développement des gîtes larvaires sont 9santetropicale.com, mars 2007, éditorial du Dr Soliou BADAROU. Contribution a la lutte contre les vecteurs de maladies
transmissibles : cas du moustique entre autres les types de sols, les lambeaux de formations végétales et l'inondation saisonnière. Sur la base de nos observations, nous avons constaté que cet arrondissement est l'un de ceux les plus exposés au développement du moustique d'autant que les conditions s'y créent très facilement. Le moustique est le vecteur de plusieurs maladies transmissibles dont le paludisme qui tue près de trois millions de personnes par an de par le monde, précisément en Afrique subsaharienne. Au Bénin, en 2006, il a été enregistré mille quatre cent trente deux (1432) cas de décès liés au paludisme (SNIGS/DPP 2006). Le développement des gîtes larvaires explique l'augmentation des cas de transmissions liés au paludisme au cours des deux saisons pluvieuses dans la ville de Cotonou. Ainsi, les taux d'incidence sontils très importants ; soit un taux de 20,3% pour le littoral; qui est plus élevé que ceux de tous les autres départements à grande incidence paludique (Borgou : 20,2% ; Mono : 17,2% ; Ouémé 16,1%)10 Notons que le paludisme est une maladie parasitaire qui se contracte par la piqûre d'un moustique appelé anophèle femelle qui a auparavant piqué une personne déjà atteinte. Il est la parasitose la plus importante en régions tropicales. Le paludisme constitue un sérieux problème de santé publique qui tue en Afrique toutes les trente secondes un enfant et anéantit les résistances des personnes les plus solides. Un enfant sur vingt (20) décède du paludisme avant l'âge de cinq ans11. Il rend faibles les femmes enceintes surtout les `'primigestes» et les expose à la mort en les rendant vulnérables. En outre, au Bénin, nous avons constaté après nos investigations sur le terrain que le paludisme constitue la première cause des consultations médicales. Par ailleurs, cette pandémie constitue la plus grande cause de mortalité et de morbidité de nos jours à Cotonou soit 80 cas de décès à Cotonou en 10 Cf. Annuaire des statistiques sanitaires 2007 11 O....., NIS Santé et développement 2007 Contribution a la lutte contre les vecteurs de maladies
transmissibles : cas du moustique 2007(annuaire des statistiques sanitaires). C'est la plus grande cause de l'absentéisme dans les écoles, les lieux d'apprentissages, et sur les lieux de travail, ce qui abaisse sensiblement les revenus économiques. Or, sans la santé, on ne serait capable de mener correctement ses activités quotidiennes ; C'est la raison qui motive les institutions internationales à l'instar de l'Organisation Mondiale de la Santé à collaborer avec l'Etat béninois sur les questions relatives à la lutte antivectorielle dans le but de juguler quelque peu la lourde menace que représentent les moustiques aux populations. La mairie de Cotonou n'est pas restée inactive dans cette lutte. Cela se démontre à travers les opérations de démoustication effectuées dans les sixième, huitième et neuvième arrondissements respectivement en 2007, 2009, et 2010 ; les dons de moustiquaires et de médicaments antipaludéens, etc. Malgré ces efforts il est indubitable que la politique de lutte antivectorielle est faiblement faite: conséquence, le taux d'incidence paludisme demeure très élevé et comme vu plus haut, le taux d'incidence du paludisme dans le littoral est de 20,3% et plus élevé que ceux des autres départements Pour aider à garantir une bonne santé à la population de Cotonou et remédier à la situation qui prévaut, nous avons estimé qu'il faut mieux apprécier les facteurs qui sont à la base de la présence massive de moustiques, faire une lutte qui implique tous les secteurs afin de proposer des solutions opérationnelles pour le contrôle des moustiques et aboutir à une lutte efficace à Cotonou. Par conséquent, notre thème est intitulé «Contribution à la lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles : cas du moustique dans le Sixième arrondissement de Cotonou». Contribution a la lutte contre les vecteurs de maladies
transmissibles : cas du moustique Paragraphe II : Spécification et vision
globale de résolution de Il s'agit ici de décrire la démarche à suivre pour résoudre la problématique que nous avons choisie. |
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