La structure financière et son impact sur la rentabilité( Télécharger le fichier original )par Innocent SHERIA RUVUGIRO Universite Libre des Pays des Grands Lacs - Licence 2010 |
I.3.2 Le levier financier de la detteLe levier financier représente la modification, favorable ou non, que subit la rentabilité des capitaux propres de par l'usage de la dette dans les moyens de financement de l'entreprise. En analyse financière, on sait que l'effet de la dette joue favorablement ou non selon que le taux de rentabilité économique est supérieur ou non au coût de la dette (ki). re>ki effet de levier favorable et re<ki effet de levier défavorable I.3.3. La dimension risque du choix des moyens de financementLe risque supporté par les propriétaires de l'entreprise a deux origines : - d'une part, le risque d'exploitation (ou risque économique), lié à l'activité de l'entreprise, qui se traduit par la possibilité d'une plus ou moins forte variation du résultat économique lorsque le niveau d'activité de l'entreprise (que l'on peut mesurer par le chiffre d'affaires) varie. Il dépend de la présence et de l'importance de charges fixes nécessaires au fonctionnement de l'entreprise (si une entreprise supporte des charges fixes plus importantes que ses concurrentes de taille similaire, elle est incitée à réorganiser son fonctionnement pour éliminer les charges superflues et pouvoir présenter un niveau de risque comparable à celui de ses concurrentes) . Plus ces charges fixes sont élevées, plus la contrainte sur le chiffre d'affaires est importante pour arriver à générer un résultat économique positif. Une baisse de chiffre d'affaires provoque alors une plus forte dégradation du résultat économique que si la société ne supportait que peu de charges fixes. - D'autre part, le risque financier lié à la manière dont l'entreprise se finance. Selon la même logique que précédemment, avec l'endettement, les charges financières d'intérêt augmentent et contraignent plus fortement les possibilités de générer un résultat net positif. Ce risque financier provient de ce que la rémunération de la dette est prioritaire par rapport à la rémunération des capitaux propres et diminue celle-ci. La présence d'un financement par dette n'augmente pas le risque économique mais ajoute un risque financier dont la manifestation se traduit par le fait que chaque unité de capital supporte une part plus grande de risque économique. Constatant ce risque, les actionnaires vont, en compensation, accroître leur exigence de rémunération. L'endettement permet à l'entreprise, sous certaines conditions, de faire jouer l'effet de levier financier en faveur d'une meilleure rentabilité des capitaux propres. Cependant, la présence de dette augmente le risque total supporté par les actionnaires en introduisant ou en augmentant le risque financier. Les deux effets peuvent apparaître cohérents et ne pas affecter la situation des actionnaires. Ils peuvent aussi faire apparaître une distorsion telle que la compensation supplémentaire exigée par les actionnaires n'est pas obtenue. Il est donc nécessaire d'aborder la question de la neutralité ou non des choix de financement de l'entreprise. La quête d'une structure financière optimale a pour point de départ la question de la neutralité ou non du choix de financement sur la situation des actionnaires. L'effet de l'endettement de l'entreprise sur le rendement des capitaux propres et le risque supporté par les actionnaires nous impose une contrainte : on ne peut raisonner qu'à situations comparables, ce qui en bon langage financier signifie que l'on doit comparer la situation des actionnaires, selon la présence ou non de dettes, à niveau de risque équivalent. |
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