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Etude et analyse de la récente inflation au Sénégal

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par Ibrahima Ndiaye
UCAD Dakar/FASEG  - Maitrise 2010
  

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CONCLUSION GÉNERALE

La problématique de l'inflation occupe actuellement une place de premier plan dans les discussions sur la conjoncture économique et sociale au Sénégal.

Le niveau général des prix à la consommation connait depuis le mois de novembre 2006 une hausse importante. En effet, depuis cette période, les prix de certains produits de grande consommation enregistrent des tensions non négligeables.

La structure de prix des principaux produits a été analysée. Si, pour beaucoup de produits tels que les denrées alimentaires et les produits pétroliers, la tarification est étroitement liée à l'évolution du cours mondial, on relève que des distorsions existent parfois dans l'économie, sous la forme d'importantes marges commerciales.

L'étude a montré la forte contribution des produits alimentaires à la croissance des prix du fait des importations de plus en plus onéreuses pour combler l'offre intérieure insuffisante. Compte tenu de leur poids dans la consommation des ménages, il est nécessaire de veiller à l'approvisionnement correct du marché en produits de grande consommation et mettre sur pied une bonne politique d'offre qui permet qui permet de limiter la hausse des prix.

Au Sénégal, il ressort que la production locale de céréales couvre moins de 40% des besoins alors que les autres pays ont connu des excédents en 2007. Concernant le riz, le niveau de production, estimé à 137 290 tonnes en 2007, ne couvre que 6% des besoins annuels. Le déficit du Sénégal est largement couvert par les importations estimées à 1 053 286 tonnes en 2007. Dans ce contexte de renchérissement des prix, au niveau mondial, le Sénégal passe pour l'un des pays où l'évolution des prix est plus rapide, comparée aux autres pays qui produisent une grande partie de leurs besoins en céréales sèches, base de leur consommation.

Pour ce qui est des produits pétroliers, le Sénégal a une pression fiscale très élevée. En effet, le niveau des taxes spécifiques sur les produits pétroliers est supérieur à celui des autres pays. Au total, la disparité des prix des produits pétroliers résulte, d'une part, de la fixation des bases taxables par des valeurs en douane administratives inférieures à la valeur réelle et, d'autre part, des niveaux des prélèvements intérieurs, notamment la taxe spécifique.

Pour les perspectives les prix affichés à la fin du premier trimestre 2008, ont dépassé de plus 3% ceux de 2007 au Sénégal.

Au Sénégal, on note un fléchissement de la croissance des prix pour l'année 2008, alors que c'est la tendance inverse dans les autres pays. Ce qui pourrait aboutir à la fin de l'année à une inflation annuelle moins forte que celle enregistrée en 2007. L'inflation attendue à la fin de l'année 2008, serait de 5,0% environ.

Pour arriver à ce résultat ou l'infléchir, il faudrait contenir la hausse des prix des produits de grande consommation en maintenant leur prix au moins à leur niveau atteint actuellement.

L'évolution de l'inflation en 2010 sera déterminée en grande partie par le mouvement des prix des produits céréaliers, en rapport avec les résultats des campagnes agricoles 2009/2010 et 2010/2011. Elle sera également liée à la tendance des cours mondiaux du baril de pétrole brut, au niveau de l'inflation dans les pays partenaires, à l'évolution des prix des produits alimentaires importés, ainsi qu'à l'orientation du taux de change du dollar par rapport à l'euro.

En fin décembre 2010, le taux d'inflation en glissement annuel est projeté à 2,6%. Il se situerait dans un intervalle allant de 1,3% à 3,2%, en tenant compte des scénarios sur l'évolution des prix du pétrole en 2010.

Le taux d'inflation, en moyenne annuelle dans l'UEMOA, s'établirait à 1, 3% en 2010 contre 1, 1% en 2009. IL ressortirait à 0, 6% dans le scénario optimiste et à 1, 8% dans le scénario pessimiste.

Cependant on ne peut parler d'inflation tout au long de cette étude sans y associer les thèses développées par les courants de pensées économiques.

Deux courants de pensées s'affrontent à ce sujet : les keynésiens et les néo-classiques.

Pour les keynésiens, l'inflation n'est pas un mal en soi. Ils fondent leur théorie sur la courbe de Phillips et établissent une corrélation négative (ou relation inverse) entre l'inflation et le chômage. Concrètement, plus le niveau général des prix augmente, moins il y a de chômage au sein de l'économie. Concrètement, plus le niveau général des prix augmente, moins il y a de chômage au sein de l'économie.

La théorie keynésienne part du principe que les agents économiques ne sont pas rationnels. Ils estiment donc leur niveau de richesse par rapport à leur revenu nominal et non par rapport à leur revenu réel ; en d'autres termes, ils considèrent uniquement les salaires et rentes perçus, sans tenir compte de la hausse des prix.

Mais, les années 70 connaissent une période d'inflation et de chômage, connue sous le nom de "stagflation" ; or, d'après la théorie keynésienne, il ne peut y avoir à la fois inflation et chômage. Il convient donc de trouver de nouvelles explications. C'est dans ce contexte qu'interviennent les néo-classiques.

A la différence des keynésiens, les néo-classiques supposent que les agents économiques sont rationnels et tiennent compte du niveau d'inflation dans leur calcul de rentes et salaires ; ils considèrent donc leur revenu réel, non leur revenu nominal, et réclament une augmentation de revenu comparable (voir supérieure) à l'augmentation du niveau général des prix. Du coup, les entreprises enregistrent une hausse de leurs coûts de production et sont amenés à licencier : il peut y avoir alors inflation et chômage.

Par ailleurs, si un Etat poursuit une politique budgétaire (ou monétaire) expansionniste en vue de relancer l'économie, il y a inflation. Or, les agents économiques étant rationnels, ils demandent une augmentation de leur revenu comparable à celle de l'inflation. L'inflation créée n'a alors aucun impact sur le niveau de production donc d'emploi de l'économie. L'objectif de relance n'étant pas atteint, l'Etat peut se lancer à nouveau dans une politique expansionniste, d'où inflation sans changement sur les niveaux de croissance et chômage.

La question de l'inflation est donc très complexe et personne n'a la bonne solution. Aujourd'hui, l'école de la synthèse, notamment représentée par André Malinvaud, propose d'utiliser des méthodes « keynésiennes » face à une crise « néo-classique » et des méthodes « néo-classiques » face à des crises « keynésiennes ».

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