Conclusion :
L'analyse des différentes étapes du partenariat
entre l'Union européenne et l'Algérie démontre que cette
dernière est particulièrement concernée par des relations
qui lui ouvrent la possibilité du développement parce qu'elle a
toujours fait partie. Les résultats contestés sont dues à
l'attachement excessif aux positions politiques globales ; nous avons vu que
l'objet principal du partenariat euro arabe - dont l'Algérie faisait
partie- était la résolution de la question palestinienne - au
moins pour le coté arabe-, or cette question n'est pas résolue
à nos jours. La chute du mur de Berlin a contribué à
l'orientation de l'Europe vers l'Est - retrouver son intégralité
perdue- en dépit de ses relations avec le Sud.
L'expérience récente du partenariat a
démontré que le succès de ce dernier dépend de
plusieurs facteurs ; en premier lieu, il s'agit d'une implication de la
société civile. Or, celle-ci est déçue, voir
blessée par le sort des palestiniens et des iraquiens que la
société internationale est accusée d'inefficacité
quand il s'agit d'intérêt de peuples moins
développés. En second lieu, il s'agit aussi, surtout pour cette
dernière phase de partenariat de la capacité des pays partenaires
à formuler leurs besoins, or, il est clair que ses derniers n'ont pas su
construire les institutions sur de solides bases, ce qui n'a pas permis
l'émergence d'une élite capable d'identifier les problèmes
et les surmonter.
L'existence de projets multiples de partenariat euro
méditerranéen depuis la fin des années 60 à nos
jours reflète le changement de stratégies des uns et des autres
et de cela le changement de l'ordre de priorité. Or, la
réalisation d'objectifs aussi ambitieux demande un engagement à
long terme.
Il a été établi que l'aide offerte par
l'Union européenne dépend de plus en plus sur la satisfaction des
pays bénéficiaires à certaines exigences. Or, à
l'encontre du fait que ces exigences sont dans l'intérêt de ces
pays en premier ; des déclarations comme celle du chef du gouvernement
algérien lors du dixième anniversaire de la «
Déclaration de Barcelone » faisant état que l'Europe exige
trop en échange d'une poignée d'Euros, révèle
l'existence de problèmes de fond.
Pour contourner les freins au partenariat, ce dernier doit
être soutenu par la population en général et l'élite
en particulier.
Or, la crédibilité et les liens de confiances
nécessaires ne peuvent être rétablis qu'à long terme
à travers des actions ou des positions renforçant l'estime des
peuples aux grandes puissances. Toutes les parties ont intérêt
à se montrer patient face à l'absence de résultats
immédiats. Cela va de soit quand on compare le projet européen
à celui américain.
Alors, l'action doit être multidimensionnel ; pour
l'Europe, le moyen de gagner l'adhésion des peuples du Sud en
général est la participation effective à la
résolution des crises qui marques notre époque et qui ont trop
duré. Pour assurer l'efficacité du partenariat, l'aide de
l'Europe au niveau de la formulation des besoins et priorités est
primordiale en plus d'un accompagnement humain renforcé dans toutes les
étapes.
Pour l'Algérie, il est plus que jamais opportun de
modérer ses positions envers les événements qui
caractérisent l'actualité mondiale pour stimuler l'ouverture
envers le monde et envers ses voisins pour ne pas être
pénalisée par le sort des événements et
éviter les situations de blocage.
Sur le plan intérieur, l'Algérie doit moderniser
son mode de gestion de ses relations avec les institutions
étrangères, qui demandent de plus en plus des compétences
particulières pour suivre le rythme des mutations.
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