Institut d'Etudes Politiques de Grenoble
Master1 « ETUDES EUROPEENNES
2007 /
2008
L'Accord d'association entre l'Algérie et
l'Union
Européenne
|
Mémoire Présenté par :
Khoudir
Leguefche
Sous la direction de : PR Henri Oberdorff Directeur
honoraire de l'IEP de Grenoble
Chercheur au PACTE - CERAT
Responsable du M1 « Etudes Européennes
»
Remerciements
Je tiens tout particulièrement à
adresser mes remerciements à la direction de l'IEP de Grenoble pour
m'avoir donner la chance de poursuivre mes études.
Je tiens à remercier également le
professeur Henri Oberdorff pour ses orientations et son soutien.
Sommaire
Page
Plan . 4
Introduction . 6
· L'Accord d'association et le processus d'accession
à l'OMC 9
· La mondialisation un phénomène qui s'impose
.9
· L'intégration régionale et le conflit
Israélo arabe :
Principaux freins au partenariat 10
· Les relations Euro algériennes, otages des
tendances politiques 10
· La mondialisation, assure t'elle le bonheur à tous
? 11
Première partie : Algérie - union
européenne, d'une coopération à un partenariat .13
I. Algérie - Union européenne, quelques
éléments historiques, situation actuelle
et enjeux 13
I.1 Eléments d'histoire 13
I.2 Algérie - Union européenne : des entités
de poids différents 15
I.3 les enjeux de la coopération Algérie - Union
européenne ...19
II. La coopération entre l'Algérie et l'Union
européenne 22
II.1 Le dialogue Euro arabe 23
II.2 Le dialogue dans le cadre « 5+5 » 23
II.3 La Politique Méditerranéenne Globale (PMG) et
l'Accord de 1976 23
II.4 La politique Méditerranéenne
Rénovée (PMR) 25
III. Le partenariat euro méditerranéen depuis la
déclaration de Barcelone 26
III.1 La déclaration de Barcelone
est une inauguration du partenariat euro
Méditerranéen 27
III.2 Le cadre logique de la déclaration 28
- L'objectif élargi 28
- Les objectifs spécifiques .28
- Les moyens de réalisation 28
III.3 Les trois volets du partenariat ..29
- Premier volet : le partenariat politique et de
sécurité 29
- Deuxième volet : le partenariat économique et
financier 30
- Troisième volet : le partenariat dans les domaines
sociales, culturels et
humains
Deuxième partie : l'Accord d'association
|
30
32
|
I. L'aspect juridique et institutionnel de l'Accord d'association
|
33
|
I.1 L'aspect juridique
|
33
|
I.2 L'aspect institutionnel
|
..36
|
a. Le conseil d'association
|
.36
|
b. Le comité d'association
|
.38
|
|
II. La coopération commerciale
|
..39
|
II.1 Les produits industriels
|
40
|
II.2 Les produits agricoles
|
..41
|
III. Les autres domaines de coopération
|
..43
|
III.1 La coopération dans le domaine économique
|
44
|
III.2 La coopération dans le domaine politique
|
.45
|
III.3 La coopération sociale et culturelle
|
46
|
IV. Les outils du partenariat
|
47
|
IV.1 MEDA « mesures d'ajustement »
|
47
|
IV.2 L'instrument politique
|
.50
|
V. La politique européenne de voisinage et son instrument
financier 51
Conclusion 54
Bibliographie 56
Le plan
Introduction
Partie 1: Algérie - UE d'une coopération
à un partenariat
I. Algérie - UE, quelques éléments
historiques, situation actuelle et enjeux
1. Eléments historiques
2. Algérie- UE deux entités de poids
différents
3. Les enjeux d'une coopération Algérie - UE
II. La coopération entre l'Algérie et l'Union
européenne
1- Le dialogue euro arabe
2- Le dialogue dans le cadre (5+5)
3- La politique méditerranéenne globale (PMG)
4- La politique méditerranéenne
rénovée (PMR)
III. Le partenariat depuis la déclaration de
Barcelone
1- La déclaration de Barcelone est une inauguration du
partenariat
2- Le cadre logique de la déclaration
3- Les trois volets du partenariat
Partie 2 : L'accord d'association
I. Aspects juridique et institutionnel
1- Aspect juridique
2- Aspect institutionnel
II. La coopération commerciale
1. Les produits industriels
2. Les produits agricoles
III. Les autres domaines de coopération :
1. La coopération dans le domaine économique
2. La coopération dans le domaine politique
3. La coopération dans le domaine social et culturel
IV. Les outils du partenariat
1- MEDA
2- L'instrument politique
V. La politique européenne de voisinage et son
instrument financier Conclusion
Introduction
L'Union Européenne est l'une des régions les
plus prospères du monde ; elle est le premier fournisseur d'aide au
développement. Caractérisée par un dynamisme politique sur
le plan mondial et une ouverture envers les pays voisins, elle a
développé un certain nombre de politiques dont ceux
dirigées vers ses frontières du sud et plus exactement les pays
du Maghreb.
Cette orientation nous rappelle certains aspects du Plan
"Marshal" et les politiques que les Etats-Unis d'Amérique ont
conçues spécialement pour contribuer à la reconstruction
de l'Europe de l'Après Guerre. Cette période a
coïncidé avec une économie américaine en pleine
croissance et à la recherche de nouveaux marchés, et surtout avec
la montée en puissance du communisme et la guerre froide entre deux
pôles et deux idéologies dont chacune représentait un
danger pour l'autre.
Aujourd'hui, si le bloc communiste s'est effondré, et
les pays de l'Europe sont parvenus à redresser leurs économies ;
de nouveaux enjeux sont apparus sur la scène mondiale ; ils concernent,
en particulier, l'écart entre les pays développés et ceux
en voie de développement. Convaincue que toute diminution de cet
écart est dans l'intérêt des pays en voie de
développement mais aussi dans l'intérêts des pays
développés, l'Union Européenne a développé
de multiples approches pour réduire cet écart ; à savoir :
les accords de coopération entre la CEE et certains pays de la rive sud
de la méditerranée, la politique méditerranéenne
rénovée, le processus de Barcelone (1995) relatif au partenariat
Euro méditerranéen, les instruments de la coopération
financière comme « MEDA » et enfin la politique de
voisinage.
L'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union
Européenne signé en Avril 2002 et entré en vigueur en
Septembre 2005 intervient dans une période caractérisée
par un climat de tension ; sur le plan mondial, les attentats du 11 Septembre
2001 suivis de la guerre du Golf ont consolidé l'apparition des
Etats-Unis d'Amérique comme acteur important sur la scène
internationale et ont nourri la volonté d'appliquer la vision
américaine sur la carte du monde.
Pour l'Europe cet accord intervient après une
série de projets, il est sensé constitué un
instrument
pour la réalisation du grand projet méditerranéen
lancé par « la déclaration de
Barcelone 1995 » qui vise à stabiliser la
région méditerranéenne par la diffusion de la
démocratie qui ne peut se faire sans l'ouverture
économique1 . L'apparence de l'intérêt que porte
les Etats-Unis d'Amérique à la région,
considérée jusqu'alors comme espace naturel de l'influence
européenne, avec le projet du grand moyen orient ne peut être
négligeable. A cela, s'ajoute la chute du mur de Berlin et ses
conséquences sur l'orientation et la stratégie de l'Europe.
Pour l'Algérie, cette période a
été marqué par une crise multidimensionnelle , d'un
coté la sortie d'une décennie de rupture totale avec
l'extérieur et d'une isolation sur la scène politique
international due au terrorisme qui a déstabilisé et
fragilisé le pays sur tous les plans, de l'autre coté la baisse
des ressources due à la chute du prix du pétrole qui l'a mise
dans une situation critique vis a vis de sa dette extérieur .Si le
début des années 2000 a vu cette crise se résoudre
graduellement et si le cours du baril s'est redressé et a mis
l'Algérie en bonne position financière, la balance commerciale du
pays a demeuré défavorable avec des exportations hors
hydrocarbure insignifiantes et des factures d'importation lourdes.
A cela, il faut ajouter que l'Algérie se trouve dans
une région perçue comme périphérique ; « La
périphérisation de l'espace méditerranéen dans
l'économie mondiale est attestée par de nombreux indicateurs : la
contribution des pays méditerranéen de la rive sud et Est aux
échanges mondiaux est en baisse (prés de 4%) , les flux
d'investissement sont minces (2% du total des IDE), le dépôt de
brevet est insignifiant (mois de 1/2 %),l'investissement consacré
à la R&D est dérisoire (moins de 1%du PIB), et les
échanges intra régionaux sont les plus faibles du monde (moins de
12%). Dans ces conditions la pauvreté continue a être un trait
dominant ; l'accroissent du PIB est très lent, le chômage ne
baisse pas et il touche de plus en plus les jeunes diplômés,
tandis que l'exode des cerveaux continue inexorablement à vider la
région de ses ressources humaines éduquées. Quand a la
croissance démographique, bien qu'en baisse notable partout, exerce une
pression considérable sur les budgets des états
»2.
1 Dorothé SCHMID Le partenariat, une
méthode européenne de démocratisation en
méditerranée ?, Politique étrangère 2005/3 Automne,
p. 545-557
2 Bichara Khader L'Union Méditerranéenne
: Une Union de projets ou un projet d'Union
http://www.confluences-mediterranee.com/v2/spip.php?article1704
L'Algérie est aussi un pays arabe. De l'avis de
Daguzan3, dans tous les pays arabes, une très grave crise
économique, sociale et politique. La violence politique et le terrorisme
tout comme l'espérance de l'immigration sont des indicateurs de
sociétés en crise et de régimes autoritaires incapables
d'assumer la modernisation des appareils et des esprits.
A ce constat décevant, s'ajoute une
incompréhension entre le Nord de la méditerranée et son
Sud et Est ; l'Europe est particulièrement inquiète des diverses
expressions de radicalisme dont l'origine est inconsciemment attribuée
à l'autre coté alors que celui-ci tend à rendre
«l'occident » responsable de tout ses maux et de ses
humiliations4. Si, pour les européens, l'espace
méditerranéen était perçu essentiellement en terme
de menace5, pour les pays du Sud et Est de la
méditerranée, l'Europe représente l'espoir et le
sauveur.
On peut attribuer à l'histoire sans aucun doute la
qualité de l'action de l'Europe vers les pays de la
méditerranée qui en premier lieu vise l'appropriation du
partenariat par le sud6 et qui juge nécessaire
l'appropriation par les peuples des objectifs de
démocratisation7qui s'accompagne. Paradoxalement, le projet
Américain repose sur l'usage de la force effectif ou seulement
dissuasif.
A seulement deux ans et quelques mois de l'entrée en
vigueur de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union, pourrions
nous estimer son apport par rapport aux objectifs ? A quel point sert il une
meilleure coopération, rapprochement et compréhension entre
l'Algérie et l'Union européenne ? Est il à la hauteur des
espoirs de vivre dans des conditions meilleures ? Sera-t-il en mesure de
réaliser les bonnes ambitions des pays du Nord et de réduire
l'écart de prospérité entre ces deux parties du monde?
Si certains parlent d'échec général de la
coopération entre le nord et le Sud et Est de la
méditerranée, et ayant conscience de la difficulté de
toute évaluation dans ce domaine, il est quand même
intéressant de voir de prés cette coopération. Dans cette
étude qui sera consacrée à l'Accord d'association entre
l'Algérie et l'Union européenne, nous allons essayer de bien
connaître les deux parties contractantes, leur histoire, leur
présent d'un point de vue
3 Jean-François Daguzan L'Union
Méditerranéenne ou la stratégie de l'électrochoc ?
http://www.frstrategie.org/barreFRS/publications/notes/20071217.pdf
4 J F Daguzan Su cité
5 D Schmid Su cité
6 J F Daguzan Su cité
7 D Schmid Su cité
géostratégique et surtout leur situation
économique à travers les chiffres à chaque fois qu'il nous
est possible pour analyser leur relation jusqu'en 1995 dans une première
partie. La deuxième partie sera consacrée à l'analyse de
l'accord d'association sans manquer de faire référence au
contexte et enjeux à chaque fois qu'il est utile.
L'Accord d'association et le processus d'accession
à l'OMC :
Si certains estiment que l'Accord d'association entre
l'Algérie et l'Union européenne et un pas en avant vers
l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC), certains, au contraire, estiment que cet Accord dépasse
les attentes initiales des membres de l'OMC et a retardé son
adhésion. En effet, l'Union européenne a réussi à
obtenir de l'Algérie un démantèlement tarifaire à
l'horizon 2017 au moment où l'OMC n'exige qu'une diminution des tarifs
douaniers. Voir l'Algérie échouer nous amène à
s'interroger si elle s'est rapprochée des exigences de l'OMC. Toutefois,
il faut noter que le système commercial multilatéral de l'OMC
reconnaît les Accords commerciaux régionaux que certains les
définissent comme une réponse géographiquement et
politiquement localisée au phénomène de la mondialisation.
Néanmoins, il faut mentionner que la notion du « traitement de la
nation la plus favorisée »8 qui constitue une règle
essentielle de l'OMC, peut exposer l'Algérie à une rude
concurrence sans aucune mesure accompagnatrice pour la mise à niveau de
l'économie algérienne en cas d'accession de celle-ci.
La mondialisation, un phénomène qui
s'impose :
Pour bien comprendre le contexte marqué par la
mondialisation qui s'impose comme stimulant de cet Accord, il est opportun
d'évoquer l'historicité de ce phénomène;
d'après Kondratieff9, l'histoire économique est
constitué de cycles longs, chaque cycle s'accompagne d'une
évolution techno économique qui est à l'origine de la
croissance. De la machine à vapeur, au chemin de fer, à
l'électricité, au pétrole et enfin aux nouvelles
technologies d'information et de communication qui caractérise nos jours
; l'humanité a était témoin de deux
phénomène de mondialisation, la première s'étale
sur la période de 1850 à 1913 et se
8 Article 1er du GATT : Traitement
général de la nation favorisée : « Tous avantages,
faveurs, privilèges ou immunités accordés par une partie
contractante à un produit originaire ou à destination de tout
autre pays seront, immédiatement et sans condition, étendus
à tous produit originaire ou à destination du territoire de
toutes les autres parties contractantes.... »
9 La relation entre progrès technique et
croissance chez Champeter
http://www.ac-grenoble.fr/ses/Content/telecharger/EDS/JA%20Schumpeter.pdf
caractérise par l'ouverture des économies
nationales due au chemin de fer, la seconde débute au années 70
et se base sur les Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication. Elle coïncide avec l'effondrement du système
monétaire international de Breton Woods et la création de la
banque mondiale et du Fond Monétaire International. Le début de
cette deuxième mondialisation a été marqué par
l'apparition du déficit commercial américain (1971), la crise
pétrolière (1973) et la crise de la dette internationale (1979),
ce qui n'a pas remis en cause le système uniquement, mais leurs
fondements théoriques, notamment le compromis keynésien.
Si certains économistes évoquent aujourd'hui le
fait que le commerce extérieur d'un état n'est jamais à
l'origine de la croissance, mais simplement, un facteur, et que les
états ne s'enrichissent pas en faisant du commerce, ils profitent
seulement s'il sont riches. Néanmoins, le partenariat euro
méditerranéen ne s'est jamais limité au seul champ
commercial, il a toujours était question d'une coopération ou
partenariat qui vise aussi le développement des pays tiers.
L'intégration régional et le conflit
Israélo arabe : principaux freins au partenariat :
Aujourd'hui, les spécialistes avouent que
l'intégration sud - sud offre à tous des avantages. Or, la rive
sud de la méditerranée n'a su développer aucun projet
régional et présente parfois des systèmes politiques
asymétriques. A cela s'ajoute un blocage politique entre les voisins,
notamment entre l'Algérie et le Maroc qui a paralysé l'initiative
d'Union du Maghreb Arabe et l'a renvoyé ou oubli. Le conflit
israélo arabe asphyxie toute tentative d'ouverture des pays arabe sur le
plan politique. Sur le plan populaire, en prenant en compte que les projets
européens reposent sur la méthode décentralisée et
recherche l'adhésion populaire pour une meilleure efficacité et
pour assurer une transition sans peine aux pays tiers
méditerranéen risque d'échouer à chaque fois. Cela
est dû en partie au sentiment de partialité de l'Europe et
l'occident en général au coté d'Israël.
Les relations Euro algériennes, otages des
tendances politiques :
En prenant un peut de recul concernant les relations entre les
deux rives de la méditerranée,
on remarqué
aisément que l'Algérie a fait partie de plusieurs groupes qui
entretenaient des
relations avec l'Europe. Du dialogue euro arabe, au
dialogue dit (5+5), aux relations euro
méditerranéennes, et en fin au partenariat dans
le cadre de la nouvelle politique de voisinage. L'Algérie a fait partie
du groupe arabe qui a vu cette approche échouée, du Groupe des
(5+5) avec la dimension maghrébine cette fois ci, qui n'a pas
enregistré de progrès signifiants. Quand au partenariat euro
méditerranéen, la seule réalisation est le regroupement
des pays arabe et d'Israël à la même table de
négociation sans progrès politique pour l'Algérie. Enfin
la politique de voisinage dans laquelle l'Union européenne s'oriente
vers ses voisins du pourtour méditerranéen et de l'Est. Ce qu'il
faut noté c'est que l'Algérie n'a pas su récupérer
sa position privilégiée- vu ses relations historiques intimes
avec la France qui pilotait les relations euro méditerranéennes-
et s'est vue dégringolée d'un groupe à un autre plus
large.
La nouvelle orientation de l'Algérie vers l'Union
européenne reflète une volonté accrue de celle-ci à
faire partie du système économique mondial. Or, la conclusion de
l'Accord d'association n'a pas porté l'impulsion estimée et
déclarée dans les documents officiels de l'Union
européenne, l'accession de l'Algérie à l'OMC s'est vue
reportée. Dans le dernier rapport - Janvier 2008- du groupe de travail
sur l'accession de l'Algérie à l'OMC10, l'Ambassadeur
Valles Galmés, Président du Groupe de travail, a
déclaré qu'il restait beaucoup à faire avant que
l'Algérie puisse devenir membre de l'Organisation. Justement, l'Union
européenne se trouve parmi les membres que l'Algérie n'a pas
encore bouclé avec les négociations bilatérales.
La mondialisation, assure t-elle le bonheur à tous
?
Le choix de l'Algérie de se lancer sur les deux fronts
dans la même période ; le processus régional avec l'Union
européenne, et celui multilatéral avec l'OMC reflète la
volonté de celleci de s'ouvrir sur le monde. S'agissant du choix de
faire face à la mondialisation, de déjouer ses effets
négatifs, d'une adaptation ou même d'une simple réaction,
il me semble opportun de soulever les problèmes qui se posent
déjà sur le plan théorique ; il est supposé que le
processus d'ouverture des marchés à la concurrence mondiale offre
la possibilité aux états d'accroître leurs exportations
pour réaliser une balance commerciale positive, or aucun système
n'est capable de garantir cela pour tous les pays du monde. Selon Baghwati, les
règles d'origines ont conduit à la formation d'un système
complexe « Sphagetti bowl », il brouie les informassions aux agents
économiques et augmente le coût de l'affranchissement
10
http://www.wto.org/french/news_f/news08_f/acc_algeria_17jan08_f.htm
douanier. Au recul de certains chercheurs par rapport au
processus offert par la Mondialisation s'ajoute la déception des peuples
du Sud ; « Sur le plan politique des nations du Sud et géopolitique
mondial, la montée en puissance d'un islamisme radical et de sa
déviation terroriste ou d'un néo-populisme
latino-américain traduisent bien les frustrations des peuples face
à un système relationnel Nord-sud toujours plus prégnant
mais dont les bienfaits tardent à se manifester alors que s'amplifient
les asymétries entre Nord et Sud mais aussi au sein des
sociétés du Sud... et du Nord »11.
L'offre de « partenariat renforcée » par
l'Union européenne dans le cadre de sa nouvelle politique de voisinage
définit clairement les perspectives du projet euro
méditerranéen ; mais en se référant aux
étapes de l'intégration économique que B Ballassa a
établi, on distingue bien que la Zone de Libre échange est
à la tête d'un processus qui se termine par une union
économique et monétaire. Considérant que
l'évolution dans ces étapes est au détriment de
l'autonomie de la décision politique, ce qui ne plait pas
forcément à toutes les parties, il semble que la population du
Sud de la méditerranée y attache de grands espoirs.
11 Henri Regnault et Christian Deblock Les enjeux
théoriques de la reconnexion Nord-Sud
http://web.univ-pau.fr/RECHERCHE/GDRI-EMMA/Rinos/32_Nord-Sud_Intro.pdf
Première partie /
Algérie - Union européenne, d'une
coopération à un partenariat
Les relations entre l'Algérie et l'Union
européenne remontent très loin dans l'histoire, après une
présentation bref des deux parties, il nous semble important dans la
perspective d'une compréhension parfaite de la situation actuelle de
citer tout les moments forts de cette histoire, et les enjeux actuels (I).
Dés son indépendance et particulièrement dés 1976
l'Algérie a signé une convention avec la CEE qui constituait le
cadre de la coopération entre les deux parties jusqu'à la
signature de l'Accord d'association en 2001 (II). Mais la Déclaration de
Barcelone de 1995 constitue une réelle révolution dans le
partenariat entre l'Union européenne et ses voisins du Sud (III)
I. Algérie - Union européenne, quelques
éléments historiques, situation actuelle et enjeux
Pour bien comprendre les relations euro
méditerranéennes en général et
particulièrement, les relations entre l'Algérie et l'Union
européenne, il est primordiale d'observer les moments forts de leurs
histoires, leur situation socio économique et les enjeux actuels.
I.1 Eléments d'histoire :
Qualifiée de jeune état, l'Algérie fait
partie d'une zone qui a marqué l'histoire de l'humanité et des
échanges et a été au centre de grands faits. Cette zone
doit son renon à la méditerranée qui a été
le centre du monde pendant des millénaires. Berceau des trois grandes
religions révélées, elle a été une grande
accoucheuse de civilisations et à l'origine de principes
universels12. « Durant tout ce que nous appelons le Moyen age,
il y'a entre l'Ifriqiya et le Maroc deux pôles géopolitiques,
centres de royaumes successifs à base plus ou moins tribale- Tlemcen
à l'Ouest, Constantine à l'Est- autour de chacun d'eux gravitent
de grandes tribus semi-nomades,...Dans les montagnes, la Kabylie et
l'Aurès principalement, la population elle aussi organisée en
tribus, vit en gros villages entourés de petites plantations d'oliviers
et de figuiers »13 L'Algérie comme tout le Maghreb
central faisait partie de l'Empire Ottoman dés le début du
16ème siècle. L'embarquement de l'armée
françaises sur les cotes de « Sidi Fredj » en 1830 met fin
à ce protectorat et marque le début d'une période de
colonisation qui a duré
12 Paul Balta Méditerranée Défis
et enjeux L'Harmattan 2000
13 Yves Lacoste Géopolitique de la
Méditerranée Armand Colin Paris 2006 P 207
jusqu'à 1962 après un soulèvement
populaire suivi d'une guerre féroce qui marque certains esprits de nos
jours. Bien que pour certains, la colonisation française soit le
résultat d'un esprit impérialiste et coloniale en quête
d'exploitation de nouveaux territoires et peuples, pour d'autres, il s'agit
d'une volonté de civiliser cette part du monde. Selon Yves
Lacoste14, l'Algérie ne commença à être
une affaire intéressante que 50 ans plus tard, après 1880,
lorsque deviendra intéressant d'y produire des vins pour remplacer les
vignobles de France, ravagés par un insecte. Si les Français se
sont engagés dans une conquête coloniale sans trop savoir
pourquoi15 , la découverte du pétrole au Sahara
algérien en juin 1956 accroît l'intérêt de la France
et donne sens au désir de prolonger sa présence.
Après une guerre de libération mené par
le Front de Libération National (FLN) à partir de 1954,
l'Algérie gagne son indépendance en 1962, mais garde des
relations étonnement bonnes16 avec la France en dépit
de son retournement vers l'URSS comme principal allié est inspirateur de
son choix socialiste et prend politiquement la position officielle de pays non
aligné.
En Septembre 1962, l'armée dite de l'extérieur
s'affronte aux forces de la Wilaya 3 dites Kabyles17 dans une lutte
pour le pouvoir. L'insurrection Kabyle de 1963 marque le début d'un
refus et d'une demande de participation au pouvoir affichée et prend de
multiples formes jusqu'à présent. A cela s'ajoute dans cette
même année sur le plan extérieur l'affrontement des deux
armées, algérienne et marocaines sur les frontières ouest
suite à un différent sur le tracé de la frontière.
Une autre crise vient s'ajouter au désaccord Algéro - marocain,
celle relatif au Sahara occidental, pendant que l'Algérie clame son
soutien à toutes les révolutions des peuples proclamant le droit
à l'indépendance et à l'auto détermination, et en
dépit de la reconnaissance des nations unies des droits du peuple
sahraoui, le Maroc l'accuse d'avoir monté ce conflit de toute
pièce. Au niveau intérieur, et avant de retrouver relativement
son équilibre social, économique et politique, l'Algérie a
plongé de nouveau dans une crise économique dés le
début des années 90 suivie d'une crise politique qui s'est
tournée en affrontement armée entre les islamistes et le
pouvoir18 ; il est reproché au pouvoir sur place d'être
autoritaire, menant une politique antinationale et des choix économiques
discutables. Même si certain estiment que l'Algérie est sortie de
sa crise, il semble que son passé aient une influence majeur sur son
actuel ;
14 Yves Lacoste su cité P 210
15 Yves Lacoste su cité P 210
16 Yves Lacoste su cité P 224
17 Yves Lacoste su cité P 225
18 L'état d'urgence instauré depuis
février 1992 est toujours maintenu
Même si certains qualifient L'Union européenne
d'objet politique non identifié, en ce qui concerne ses relations de
partenariat avec l'Algérie elle a su conserver une image d'unité
et de stabilité, elle se présente comme le seul interlocuteur de
l'Algérie. L'Union européenne est forte de 27 états
membres, l'histoire de cette Union a commencé en 1957 avec le
traité de Rome, elle regroupe des pays qui ont une histoire
d'affrontements de guerres et de conflits. La France victime d'une agression
militaire a su construire sur sa blessure la Communauté
Européenne de Charbon et d'Acier (CECA) avec l'Allemagne - ennemi
d'hier- et quatre autres états européens et transformer ainsi la
déchirure en exemple de réconciliation et de construction.
Il n'est pas sans raison d'évoquer l'histoire de
l'Europe marquée par une période de colonialisme, de mandat ou de
protectorat ; le continent africain a été sous domination
jusqu'à une époque très récente ainsi que le moyen
orient. Aujourd'hui, les frontières reflètent une vision et une
volonté européenne, certains états doivent leur existence
à l'Europe. Au delà, certains chefs d'états de la rive sud
de la méditerranée tirent leur légitimité du
soutien européen beaucoup plus que d'une démocratie et d'une
volonté de leur population. De cela, la méditerranée a
été une seine de la rencontre entre un occident
développé et un Sud pauvre, un choc entre une civilisation de
culture libérale et une autre de culture réserviste ; cela n'a
pas été à la faveur d'une transformation douce dans le
Sud, mais a contribué beaucoup plus au déclenchement d'une lutte
entre un courant vers le nord proclamant modernité et ouverture et un
autre courant marqué par le repli identitaire refusant le Nord en bloc
et voyant en lui colonialisme et danger.
I.2 Algérie, Union européenne: deux
entités de poids différent
L'Algérie est un état de 33 ,5 millions
d'habitants19, sa superficie est de 2,3 millions de Km2. Dans un
document récent de la Commission européenne20, en
2004, le revenu par habitant en Algérie était de 2260 $, la
croissance économique était de 3.6 % au cours de la
période 1994- 2004, en moyenne, le PIB s'est accrue de 6.9 % en 2003.
L'inflation moyenne est de 2.5% et devrait restée stable. Le taux de
chômage est estimé à 17%. La pauvreté et
malgré sa diminution, elle reste importante, 14.1 % en 1995, 12.1 % en
2000 et 6.8 % en 2004. L'espérance de vie est de 71 ans en 2002, avec un
taux d'analphabétisme en baisse. Disposant
19 Office national des statistiques
www.ons.dz
20 Document de stratégie 2007-2013 et Programme
indicatif national 2007-2010 Algérie
http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/country/enpi
csp nip algeria fr.pdf
de réserve importante de change21,
l'Algérie a établit un vaste programme d'investissement «
deuxième programme de redressement économique 2005-2009 »
à hauteur de 50 milliards d'Euros pour le secteur du logement, des
infrastructures, des services publics, de la production agricole et des
crédits aux petites et moyennes entreprises.
L'Union européenne s'étale sur une superficie de
plus de quatre millions de Km2, la moitié de la superficie des
Etats-Unis, elle compte 493 millions d'habitants et arrive en troisième
position après la Chine et l'Inde, elle représente 7 % de la
population mondiale. En 2006, 7.9 % de la main d'oeuvre de l'union
européenne des 27 était au chômage contre 4.6 % seulement
au USA, le PIB a affiché une croissance de 3% juste derrière les
USA (3.3 %) et avant le Japon (2.2 %) dont 60 % est généré
par le secteur des services, ce qui représente un quart du PIB mondial.
Ces échanges commerciaux représentent environ le 1/5 des
échanges mondiaux dont 2/3 sont des échanges intra communautaire.
L'Union européenne est le principal exportateur au monde et le
deuxième plus grand importateur. Les Etats-Unis constituent son
principal partenaire commercial suivi de la chine. Le premier donateur d'aide
publique au développement. Elle dépend de l'importation pour
couvrir plus de la moitié de sa consommation énergétique,
son approvisionnement en gaz est assuré auprès de la Russie, la
Norvège et l'Algérie. Elle projette de produire en 2010, 21 % de
sa consommation électrique à partir de sources
renouvelables22.
En terme d'échange des marchandises, sachant que
l'Algérie dépend de ses recettes pétrolières pour
payer la lourde facture de ses importations, dont les produits alimentaires de
base et les médicaments ont la part du lion, plus la moitié de
ses échanges sont effectués avec l'Union européenne. Un
document de la Commission européenne23 confirme que l'Union
européenne est le principal partenaire commercial de l'Algérie,
56 % des importations et 64 % des exportations de celle-ci sont la part de
l'Union européenne.
Néanmoins, en admettant l'objectif de l'Algérie
d'accroître et diversifier ses exportations, et ayant déjà
établit que l'Union européenne est son premier partenaire, le
tableau 1 qui a été conçu pour démontrer l'impact
du « processus de Barcelone » sur le partenariat entre
l'Algérie et l'Union européenne révèle que non
seulement l'Algérie n'a pas gardé un taux de
21 Estimée aujourd'hui à plus de 100
Milliards de Dollars US
22 Source
http://ec.europa.eu/publications/booklets/eu_glance/66/fr.pdf
23 Dossier spécial euromed, l'Accord euro
méditerranéen entre l'Union européenne et l'Algérie
(DG europeaid office de coopération Unité B3)15.1.2002
http://ec.europa.eu/external_relations/euromed/publication/sf27a_fr.pdf
croissance de son commerce extérieur constant, mais ses
exportations ont régressé sensiblement.
Tableau N° 01 : variation des échanges de
l'Algérie avec l'UE
Echanges Totaux
|
Echanges hors pétrole
|
Importation en provenance de l'UE
|
Exportation vers l'UE
|
Importation en provenance de l'UE
|
Exportation vers l'UE
|
1990-1995
|
1995-2003
|
1990-1995
|
1995-2003
|
1990-1995
|
1995-2003
|
1990-1995
|
1995-2003
|
3 %
|
3 %
|
- 6 %
|
12 %
|
3 %
|
3 %
|
- 30 %
|
5 %
|
Source : Jean Yves Moisseron déjà cité P
75
La structure des importations et exportations de
l'Algérie (tableaux 2 et 3) démontre que l'essentiel des
importations est constitué de produits alimentaires y compris ceux de
première nécessité, de produits semi-finis et des biens de
consommation. Ce constat nous permet de faire la liaison avec le taux de
création de l'emploi qui reste faible. Si la valeur des biens
d'équipement industriel importé est relativement
élevée, cela peut en caché le fait que ceux-ci se
composent en majorité de matériel de travaux publics. Pour
l'essentiel des produits, le montant a doublé sur la période
2000-2006 au moment où les biens d'équipements agricoles sont
restés identiques pour l'année 2000 et 2006. Ce qui explique en
partie la faiblesse de la production agricole qui constitue quand même un
secteur stratégique, surtout au moment ou le recours aux bio carburants
accroît sensiblement. Ce qui fragilise le pays en terme de
sécurité alimentaire.
Le tableau 3, place les hydrocarbures à la tête
des exportations de l'Algérie, et de cela place celle-ci dans la
situation de dépendance envers ses exportations de matières
premières. Les turbulences du marché mondial des matières
premières mettent l'Algérie dans une position fragile,
d'où l'intérêt de l'urgence du traitement du cas
algérien.
Tableau 2 : structure des importations de
l'Algérie (en millions de $.US)
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Produits alimentaires
|
2
|
415
|
2
|
395
|
2
|
740
|
2
|
678
|
3
|
597
|
3
|
587
|
3
|
800
|
Energie et lubrifiants
|
|
129
|
|
139
|
|
145
|
|
114
|
|
173
|
|
212
|
|
244
|
Produits bruts
|
|
428
|
|
478
|
|
562
|
|
689
|
|
784
|
|
751
|
|
843
|
Produits semi-finis
|
1
|
655
|
1
|
872
|
2
|
336
|
2
|
857
|
3
|
645
|
4
|
088
|
4
|
934
|
Biens d'équipement agricoles
|
|
85
|
|
155
|
|
148
|
|
129
|
|
173
|
|
160
|
|
96
|
Biens d'équipement industriels
|
3
|
068
|
3
|
435
|
4
|
423
|
4
|
955
|
7
|
139
|
8
|
452
|
8
|
528
|
Biens de consommation
|
1
|
393
|
1
|
466
|
1
|
655
|
2
|
112
|
2
|
797
|
3
|
107
|
3
|
011
|
Total des importations
|
9
|
174
|
9
|
941
|
12
|
007
|
13
|
533
|
18
|
309
|
20
|
357
|
21
|
456
|
Source : ministère des finances
algérien,
http://www.finances-algeria.org/dgep/a35.htm
Tableau 3 : structure des exportations de
l'Algérie (en millions de $.US)
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Produits alimentaires
|
|
32
|
|
28
|
|
35
|
|
48
|
|
59
|
|
67
|
|
73
|
Energie et lubrifiants
|
21
|
106
|
18
|
529
|
18
|
098
|
23
|
972
|
31
|
305
|
45
|
731
|
53
|
557
|
Produits bruts
|
|
44
|
|
37
|
|
51
|
|
50
|
|
90
|
|
134
|
|
195
|
Produits semi-finis
|
|
465
|
|
504
|
|
551
|
|
509
|
|
571
|
|
656
|
|
828
|
Biens d'équipement agricoles
|
|
11
|
|
22
|
|
20
|
|
1
|
|
0
|
|
0
|
|
1
|
Biens d'équipement industriels
|
|
47
|
|
45
|
|
50
|
|
30
|
|
47
|
|
36
|
|
44
|
Biens de consommation
|
|
14
|
|
12
|
|
27
|
|
35
|
|
14
|
|
14
|
|
43
|
Total des exportations
|
21
|
718
|
19
|
176
|
18
|
832
|
24
|
646
|
32
|
086
|
46
|
637
|
54
|
741
|
Source : ministère des finances
algérien,
http://www.finances-algeria.org/dgep/a35.htm
Un autre constat s'ajoute, la faiblesse des investissements
directs étrangers en Algérie particulièrement. Selon une
étude récente sur le climat d'investissement en
Algérie24, il a été établi que
l'investissement direct étranger est faible par rapport à la
Tunisie et au Maroc qui sont quand même moins riche.
Tableau 4 : Evolution de l'investissement direct
étranger, Maghreb 2000-2005(en millions $)
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Algérie
|
438
|
1196
|
1065
|
633.8
|
881.9
|
1081
|
Tunisie
|
778.8
|
486.4
|
821.3
|
583.9
|
638.9
|
782
|
Maroc
|
426.517
|
2824.55
|
480.690
|
2314.46
|
853.110
|
2933
|
Source : Nadji Benhassine (cité supra) P 197
Il faut noter que l'accroissement enregistré entre 2003 et
2005, reste faible et n'est pas à la hauteur des attentes d'une
économie qui se veut attractive.
L'Union européenne a investit pour 186.2 millions $ et
428.4 millions $ en 2000 et 2001 respectivement, ce qui représente la
moitié de l'ensemble des investissements étrangers.
24 Nadji Benhassine Etude analytique du climat
d'investissement en Algérie Thèse de doctorat en Sciences
Economiques Université Mentouri Constantine. 2007
I.3 Les enjeux de la coopération Algérie -
Union européenne
Il semble opportun de transcrire ce que représente
chaque partie pour l'autre, Si pour le monde arabe, la
méditerranée était une frontière hostile,
d'où vient le danger. Pour les Nordiques, la méditerranée
représentait la frontière de la Barbarie. Cela se confirme par
les thèses de Huntington et d'autres théoriciens tels Francis
Fukuyama, ils estiment que la source première et fondamentale des futurs
conflits ne sera ni idéologique, ni économique, mais plutôt
culturelle. Ces Conflits n'opposeront plus les Etats mais les sept ou huit
civilisations majeures, le clivage entre l'islam et l'occident figurant au
premier rang25. S'il est clair que ce qu'on vient d'évoquer
renvoi beaucoup plus à une époque qui n'est plus
d'actualité et que le réalisme et le pragmatisme marquent de plus
en plus les relations entre les états, et le degré de civisme
atteint par les peuples de la planète renvoie cette thèse
à la sphère des illusions; il existe quand même des
obstacles à un partenariat entre les deux zones de la
méditerranée. Il s'agit en premier lieu du nationalisme arabe, de
la culture musulmane et d'une dénonciation d'une nouvelle forme de la
domination du Nord d'un coté, de l'autre, il s'agit bel et bien d'un
conflit d'intérêts au sein de l'Union européenne
même, son élargissement vers l'Est a déplacé son
centre de gravité et a nourri la volonté de construire une Europe
forteresse ce qui renvoi la question méditerranéenne
automatiquement au second plan. A ce conflit s'ajoute une rivalité entre
l'union européenne et les Etats-Unis, qui pour elle, la
méditerranée est une ligne vitale de communication et
d'accès au Moyen Orient, qui représente 60 % des réserves
mondiales du pétrole. Selon Bichara Khader26, « la
méditerranée est un espace ou se croisent et se heurtent les
intérêts européens et américains, pour les
débouchés commerciaux, pour les ventes d'armes, pour le
contrôle du pétrole et d'une manière plus globale pour la
redéfinition géopolitique de la région ». Par
conséquent, l'Union européenne peut apparaître comme acteur
de second plan. Cette situation a fait émergé le risque de perte
de vitesse de l'Europe et la marginalisation des pays du sud de la
méditerranée d'où l'intérêt pour les deux
parties de construire un troisième pole face aux Etats-Unis
d'Amérique et au Japon.
S'il est évident que « la prospérité
de l'Europe et des Pays Tiers Méditerranéens (PTM)
dépendra en partie de leur capacité à établir et
renforcer durablement une zone d'équilibre et de croissance. Il serait
difficilement imaginable que l'Europe puisse maintenir sa place
économique dans un monde marqué par de grands ensembles sans un
partenariat avec ses
25 Jean Yves Moisseron Le partenariat euro
méditerranéen L'échec d'une ambition régionale PUG
2005 P 27-29
26 Bichara Khader ,. Le partenariat euro
méditerranéen après la conférence de Barcelone
L'Harmattan 1997 P10
voisins du sud. Il est aussi évident que les Pays Tiers
Méditerranéens (PTM) ne pourront pas réussir des
stratégies de développement durable s'il sont handicapés
par des conflits ou des crises sociales importantes »27,
Après ce bref exposé démontrant à
la fois, une histoire confuse et parfois marquée par une lutte
féroce, des économies loin de toute complémentarité
ou synergie, un grand écart en matière de
prospérité et de développement, des divergences en
intérêts et stratégie et enfin des cultures et
civilisations opposées voir ennemies pour certains; quelles sont les
raisons pour lesquelles un partenariat entre le nord et sud s'impose en
général et plus particulièrement entre l'Algérie et
l'Union européenne ?
La lecture des différents documents de l'Union et les
travaux de certains chercheurs atteste que le sud est perçu comme danger
imminent, son sous développement et son instabilité politique en
plus de l'islamisme constituent le combustible de conflits qui risquent de
s'étendre vers le nord et menacer la sécurité de ses pays
riverains de la méditerranée, à cela s'ajoute le
coût social d'une immigration fuyant le chômage,
l'insécurité et la précarité que les pays du nord
ne peuvent plus supporter la facture. La sécurité
énergétique de l'Europe a toujours été
évoquée. Si tel est le cas aujourd'hui, auparavant, les
états membres de l'Union européenne ont répandu beaucoup
plus à un devoir d'accompagner et d'aider ses états nouvellement
indépendants.
La question migratoire qu'on vient d'évoquer a un
double enjeux, bien qu'elle est perçu comme menace par certains,
l'Europe a belle et bien besoin d'une main d'oeuvre pour assurer sa croissance
Selon Jean-Yves Moisseron28, la population des pays du nord
connaît un vieillissement tandis que celle des pays du Sud est
relativement jeune. Selon les estimations de l'hauteur, la population de
l'Union européenne perdra 10 % de son effectif d'ici 2050, le nombre
d'actif par retraité passera à 2. Pour maintenir le rapport de
4.3 actifs contre un retraité, l'Europe doit recevoir 15 fois plus de
migrants qu'en 1990.
Si tel est le constat, il est utile de voir de prêt les
principales tendances démographiques de l'Union européenne (Le
tableau 5). Puisqu'il s'agit des rapports entre l'Algérie et l'Union
européenne concernant justement la question migratoire, les principales
tendances démographiques de l'Algérie (Tableau 6) seront aussi
analyser pour voir si l'Europe peut
27 J Y Moisseron su cité P45
28 Jean-Yves Moisseron Le partenariat euro
méditerranéen echec d'une ambition régionale P 37 et
suivante
absorber le surplus de la main d'oeuvre algérienne et si
cette dernière peut contribuer à la croissance de l'Europe.
Tableau 5 : tendances démographiques de l'UE (27) :
Pays
|
Population totale
|
Taux de croissance annuelle %
|
Population urbaine %
|
Population de moins de 15 ans %
|
Population de 65 ans et plus %
|
Taux de totale
|
(Naissance/femme)
fertilité
2000-
2005
|
1975
|
2005
|
2015
|
1975-
2005
|
2005-
2015
|
1975
|
2005
|
2015
|
2005
|
2015
|
2005
|
2015
|
1970-
1975
|
Allemagne
|
78,7
|
82,7
|
81,8
|
0,2
|
-0,1
|
72,5
|
75,2
|
76,3
|
14,4
|
12,9
|
18,8
|
20,9
|
1,6
|
1,3
|
Autriche
|
7,6
|
8,3
|
8,5
|
0,3
|
0,3
|
65,6
|
66
|
67,7
|
15,8
|
14,1
|
16,2
|
18,6
|
2
|
1,4
|
Belgique
|
9,8
|
10,4
|
1,6
|
0,2
|
0,2
|
94,5
|
97,2
|
97,5
|
17
|
15,8
|
17,3
|
19
|
2
|
1,6
|
Bulgarie
|
8,7
|
7,7
|
7,2
|
-0,4
|
-0,8
|
57,6
|
70
|
72,8
|
13,8
|
13,5
|
17,2
|
19,2
|
2,2
|
1,3
|
Chypre
|
0,6
|
0,8
|
0,9
|
1,1
|
1
|
47,3
|
69,3
|
71,5
|
19,9
|
17,3
|
12,1
|
14,2
|
2,5
|
1,6
|
Danemark
|
5,1
|
5,4
|
5,5
|
0,2
|
0,2
|
82,1
|
85,6
|
86,9
|
18,8
|
17
|
15,1
|
18,8
|
2
|
1,8
|
Espagne
|
35,7
|
43,4
|
46
|
0,7
|
0,6
|
69,6
|
76,7
|
78,3
|
14,4
|
15,4
|
16,8
|
15,3
|
2,9
|
1,3
|
Estonie
|
1,4
|
1,3
|
1,3
|
-0,2
|
0,3
|
67,6
|
69,1
|
70,1
|
15,2
|
16
|
16,6
|
17,3
|
2,2
|
1,4
|
Finlande
|
4,7
|
5,2
|
5,4
|
0,4
|
0,3
|
58,3
|
61,1
|
62,7
|
17,4
|
16,5
|
15,9
|
20,1
|
1,6
|
1,8
|
France
|
52,7
|
61
|
63,7
|
0,5
|
0,4
|
72,9
|
76,7
|
79
|
18,4
|
17,8
|
16,3
|
18,5
|
2,3
|
1,9
|
Grèce
|
9
|
11,1
|
11,3
|
0,7
|
0,2
|
55,3
|
50
|
61
|
14,3
|
13,7
|
18,3
|
19,9
|
2,3
|
1,3
|
Hongrie
|
10,5
|
10,1
|
9,8
|
-0,1
|
-0,3
|
62,2
|
66,3
|
70,3
|
15,8
|
14,2
|
15,2
|
17,3
|
2,1
|
1,3
|
Irlande
|
3,2
|
4,1
|
4,8
|
0,9
|
1,5
|
53,6
|
60,5
|
63,8
|
20,7
|
21,1
|
11,1
|
12,4
|
3,8
|
2
|
Italie
|
55,4
|
58,6
|
59
|
0,2
|
0,1
|
65,6
|
67,6
|
69,5
|
14
|
13,5
|
19,7
|
22,1
|
2,3
|
1,3
|
Lettonie
|
2,5
|
2,3
|
2,2
|
-0,2
|
-0,5
|
64,2
|
76,8
|
68,9
|
14,4
|
14,2
|
16,6
|
17,7
|
2
|
1,2
|
Lituanie
|
3,3
|
3,4
|
3,3
|
0,1
|
-0,5
|
55,7
|
66,6
|
66,8
|
16,8
|
14
|
15,3
|
16,8
|
2,3
|
1,3
|
Lux
|
0,4
|
0,5
|
0,5
|
0,8
|
1,1
|
77,3
|
82,8
|
82,1
|
18,5
|
17
|
14,2
|
14,6
|
1,7
|
1,7
|
Malte
|
0,3
|
0,4
|
0,4
|
0,9
|
0,4
|
89,7
|
95,3
|
97,2
|
17,4
|
14,6
|
13,2
|
17,7
|
2,1
|
1,5
|
Pays Bas
|
13,7
|
16,3
|
16,6
|
0,6
|
0,2
|
63,2
|
80,2
|
84,9
|
18,4
|
16,5
|
14,2
|
18
|
2,1
|
1,7
|
Pologne
|
34
|
38,2
|
37,6
|
0,4
|
-0,2
|
55,3
|
62,1
|
64
|
16,3
|
14,2
|
13,3
|
15,5
|
2,3
|
1,3
|
Portugal
|
9,1
|
10,5
|
10,8
|
0,5
|
0,3
|
40,8
|
57,6
|
63,6
|
15,7
|
15,3
|
16,9
|
18,5
|
2,7
|
1,5
|
Roumanie
|
21,2
|
21,6
|
20,6
|
0,1
|
-0,5
|
42,8
|
53,7
|
56,1
|
15,7
|
14,7
|
14,8
|
15,7
|
2,7
|
1,3
|
R Unie
|
56,2
|
60,2
|
62,8
|
0,2
|
0,4
|
82,7
|
89,7
|
90,6
|
18
|
17,2
|
16,1
|
18,1
|
2
|
1,7
|
Slovaquie
|
4,7
|
5,4
|
4,5
|
0,4
|
,,,,
|
46,3
|
56,2
|
58
|
16,8
|
14,6
|
11,7
|
13,8
|
2,5
|
1,2
|
Slovénie
|
1,7
|
2
|
2
|
0,5
|
,,,,
|
42,4
|
51
|
63,3
|
14,1
|
13,4
|
15,6
|
18,2
|
2,2
|
1,2
|
Suède
|
8,2
|
9
|
9,4
|
0,3
|
0,4
|
82,7
|
84,2
|
85,1
|
17,4
|
16,7
|
17,2
|
20,2
|
1,9
|
1,7
|
Rep Tch
|
10
|
10,2
|
10,1
|
0,1
|
-0,1
|
63,7
|
73,5
|
74
|
14,8
|
13,8
|
14,2
|
18,2
|
2,2
|
1,2
|
UE/27
|
448
|
490
|
488
|
0,348
|
0,18
|
64,1
|
71,1
|
73,4
|
16,5
|
15,4
|
15,6
|
17,7
|
2,24
|
1,47
|
Source : Rapport mondial sur le développement humain
2007-2008 PNUD
29
http://hdr.undp.org/en/media/hdr_20072008_fr_complete.pdf
On retient deux tendances principales du tableau 5, La
première est que le nombre de jeunes de moins de 15 ans diminuent en
faveur des vieux de 65 ans et plus, la deuxième, est que le taux de
fertilité des femmes (le rapport entre nombre de naissances par femme) a
sensiblement diminué. Ce qui fait que l'Union européenne n'est
pas seulement incapable de se régénérer, mais sa
population est en baisse. Cela affirme que l'Union européenne a besoin
d'assurer la main d'oeuvre pour sa croissance. Dans le contexte actuel,
l'Afrique est la mieux placée pour fournir à l'Europe cette main
d'oeuvre. Puisque l'Algérie se trouve justement à la
frontière européenne, il est intéressant de survoler ses
principales tendances démographiques.
Le tableau 6 relatif à la tendance démographique
de l'Algérie, démontre que la population de moins de 15 ans est
largement supérieur (30 % approximativement en 2005) à celle de
65 ans et plus et le restera pour les sept ans qui viennent. Néanmoins,
le taux de fertilité total s'est dégringolé d'une
manière dramatique à 2.5 %. Si ce taux permet à la
population de se régénérer, certainement, elle ne sera pas
en mesure de fournir de la main d'oeuvre supplémentaire. De cela,
l'Algérie, dans les conditions socio économiques d'aujourd'hui ne
sera pas un fournisseur d'immigrés clandestins éternellement ; a
moins d'une crise grave qui enclenchera une exode massive de la population vers
l'Europe, l'Algérie sera plutôt une zone de transit pour les
immigrés venant d'Afrique. D'où l'intérêt du
partenariat avec l'Europe.
Tableau 6 : Tendances démographiques de
l'Algérie.
Population totale
|
Taux de
|
Population urbaine
|
Population
|
Population
|
Taux de fertilité
|
en million
|
croissance
|
%
|
de moins de
|
de 65 ans et
|
totale
|
|
annuelle %
|
|
15 ans %
|
plus
|
(Naissance/femme)
|
1975
|
2005
|
2015
|
1975-
|
2005-
|
1975
|
2005
|
2015
|
2005
|
2015
|
2005
|
2015
|
1970-
|
2000-
|
|
|
|
2005
|
2015
|
|
|
|
|
|
|
|
1975
|
2005
|
16
|
32.9
|
38.1
|
2.4
|
1.5
|
40.30
|
63.3
|
69.3
|
29.6
|
26.7
|
4.5
|
5
|
7.4
|
2.5
|
Source : Rapport mondial sur le développement humain
2007-2008 PNUD II. La coopération entre l'Algérie et
l'Union européenne
L'Algérie est un pays Nord africain, fait partie du
monde arabe et du Maghreb Arabe, sa situation économique lui attribue le
statut d'un pays en développement. De cela, et du fait que
l'Algérie appartient à la zone méditerranéenne qui
a été la scène de plusieurs initiatives de
coopérations de part et d'autre ;
II.1 Le dialogue euro arabe :
A la suite de l'éclatement de la guerre israélo
arabe et la hausse excessive du prix du baril dans les années 70, la CEE
a engagé un dialogue avec la ligue arabe. Selon Paul Balta30,
ce dialogue que les Etats-Unis ont tout fait pour le saboter s'est vite
transformé en dialogue de sourds. En effet, tandis que les
européens le voulait économique pour assurer leur
approvisionnement en pétrole, les arabes voulaient un dialogue politique
qui permettrait de résoudre la question palestinienne. Ce dialogue a
été abandonné en conséquences à la
première guerre du Golf.
II. 2 Le dialogue dans le cadre « 5+5
»
L'idée du dialogue dans le cadre du groupe
(5+5)31, a été initiée par la France. En
considérant que la région a des spécificités, ce
dialogue s'annonce comme moyen de réalisation d'une zone de
stabilité et de paix. L'ensemble de la rive sud réussissant a
s'organiser en Union du Maghreb Arabe qui n'a pas dépassé le
stade conceptuel, du fait qu'il n'a pas réussi à résoudre
les obstacles politiques qui opposaient l'Algérie et le Maroc, d'un
coté, il n'a pas su se montrer solidaire avec la Libye32 qui
s'est imposée un embargo en 1992, de l'autre coté a toujours
réclamé une position privilégié auprès de la
rive nord. Or, les initiatives européennes n'ont pas manqué de
souligner à chaque occasion l'importance d'une coopération
régionale entre les pays du Sud de la méditerranée, cette
coopération n'a pas encore vu le jour. De cela, en prenant compte de la
conscience quasi-totale de part et d'autre de l'importance pour les pays de la
rive Sud de construire un ensemble de dialogue et de coopération pour
mieux tirer profit de la globalisation, il semble que les facteurs de
rapprochement vont tarder encore.
II.3 La politique méditerranéenne globale
et L'Accord de 1976 :
Dés le début des années 60,
l'Algérie a demandé la conclusion d'un nouvel accord avec
la
CEE au même titre que ses voisins, la Tunisie et le Maroc. Mais
à la différence de ses deux
pays, l'accord entre
l'Algérie et la CEE n'a été signé que 13 ans plus
tard, en Avril 1976 et
30 Paul Balta,. Méditerranée
Défis et enjeux L'Harmattan 2000 P133
31 Il s'agit de : Algérie, Maroc, Mauritanie,
Libye, Tunisie et de : Espagne, France, Italie, Portugal, Malte
32 Au moins du point de vus de la Libye
entré en vigueur après plus de deux
années en Novembre 1978. Selon certains chercheurs33, ce
retard est dû à l'hésitation de l'Algérie à
libéraliser son espace économique vers les autres pays du
Maghreb.
Cela fait que l'Algérie a signé son premier
accord dans le cadre d'une politique méditerranéenne globale
(PMG) de la Communauté -qui a succédé au accords
préférentiels- engagée avec les pays tiers
méditerranéens (PTM) dés le début des années
70.Le caractère principale de cette nouvelle approche est l'ouverture
sur les volets techniques et financiers dans un but d'aider les
PTM34 à relever les défis du développement et
de la modernité grâce à une coopération
économique et une aide financière35. Cependant, il est
utile de signaler que l'Algérie exportait l'équivalent de 5602
Millions de FF dont 20 % environ des produits agricoles et alimentaires,
importait pour 6980 millions de FF dont 13 % environ des produits agricoles et
alimentaires. L'observation du tableau 7 nous permet de remarquer que la
balance commerciale de l'Algérie était déficitaire en
général et que le commerce entre la CEE et l'Algérie
était en faveur de cette dernière, les importations de
l'Algérie en provenance de l'Europe ne représentaient que 9.80 %
des importations globales, au moment ou les exportations vers l'Europe
représentaient 15.62 %. A cela, il faut ajouter que la structure des
exportations démontre que la production agricole était
monolithique à cette époque.
Tableau 7 : le Commerce extérieur de
l'Algérie en 1970 en millions de FF
Produits
|
Importatio ns
|
Dont provenant de l'Europe36
|
Exportations
|
Dont vers Europe
|
Produits divers
|
6064
|
620.5
|
4460
|
753.5
|
Produits agricoles et alimentaires
|
916
|
64
|
1142
|
122
|
Totaux
|
6980
|
684.5
|
5602
|
875.5
|
Source : annuaires statistiques nationaux37
Comme déjà évoqué, cet accord
s'inscrivait dans le cadre de la politique méditerranéenne
globale qui a dépassé le caractère commerciale pour
fournir de l'aide économique et financière. Dans cette
perspective l'Accord a été suivi de quatre protocoles ;
33 Cécile Costesec, François Lerin,.
CIHEAM Option Méditerranéennes. Sér. A/n°52, 2003-
Libre - echange, agriculture et environnement
34 Les pays arabes appartenant à ce groupe ont
récemment retrouvé l'indépendance : Liban 1943, Syrie
1944, Maroc Tunisie 1956, Algérie 1962)
35 Paul Balta Méditerranée Défis
et enjeux L'Harmattan 2000
36 Europe élargie à 9 membres
37 Louis ATTALI. Les relations commerciales entre la
CEE et les pays méditerranéens, CIHEAM Options
Méditerranéennes 15 Octobre 1972
Tableau 8 : Crédits accordés à
l'Algérie dans le cadre des 4 protocoles (Millions€)
|
Prêts de la BEI
|
Fonds budgétaires de la CEE
|
Total
|
1er protocole 1978-81
|
70
|
44
|
114
|
2ème protocole 1982-86
|
107
|
44
|
151
|
3ème protocole 1987-91
|
183
|
56
|
239
|
4ème protocole 1992-96
|
280
|
70
|
350
|
Totaux
|
640
|
214
|
854
|
Source : Document de la commission
européenne38.
Les ressources budgétaires accordées à
l'Algérie dans le cadre du premier protocole sont principalement
destinées au secteur du développement rural (34%), environnement
(31%) et transport (24%). Ceux du deuxième protocole sont
destinés prioritairement pour les infrastructures (70%) et la gestion de
l'eau et des énergies (18%). Quant au troisième protocole, les
infrastructures (50%) et la gestion de l'eau (irrigation 30%) sont des secteurs
prioritaires. S'il est clair que la coopération
méditerranéenne globale s'est voulue ambitieuse, son
exécution a révélé sa limitation.
II.4 La Politique Méditerranéenne
Rénovée (PMR)
En Décembre 1990, le conseil a adopté la
stratégie de la politique méditerranéenne
rénovée proposée par la commission en Juin en vue
d'intensifier les rapports avec les pays tiers méditerranéen afin
de réduire l'écart entre les économies des deux ensembles.
Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, les pays tiers
méditerranéens ont bénéficié au titre du
quatrième protocole (voir tableau 8) d'une augmentation de 40 %. L
innovation introduite par cette politique consiste en l'insistance sur les
réformes économiques et structurelles, et la coopération
régionale et l'environnement. L'Algérie a
bénéficié de 350 millions € en plus de 95, 68 % au
infrastructures et 21 % à l'agriculture et la pêche.
Globalement, on peut conclure que les accords CEE - PTM
conclus entre 1969 et 1977 sont purement commerciaux. Officiellement on les
qualifiait « d'Accords de coopération », ils ont
été caractérisés par le couplage aide
financière - avantages commerciaux39.
38 Union européenne - Maghreb 25 ans de
coopération 1976-2001, document de la Commission européenne
http://ec.europa.eu/external_relations/euromed/brochures/ue-maghreb-25ans.pdf
39 Abdelkhaleq Berramdane,. Le partenariat euro -
méditerranéen à l'heure de l'élargissement,.
Karthala 2005 P6
On peut remarquer aisément que le tiers des montant
accordés à l'Algérie n'a pas été
engagé (tableau 9), sur un total de 949 millions d'Euros, 640 millions
sont des prêts de la BEI, et sur le don de 214 millions d'Euro seulement
les deux tiers ont été engagés. Beaucoup parlent de la
capacité limitée de l'Algérie à absorber ses
financements pour des questions liées à la bureaucratie ou
à l'absence d'un climat favorable à la coopération.
La première conclusion est que en dépit de
l'ampleur des prêts par rapport aux dons qui normalement devraient servir
le même objectif puisqu'il sont inscrit dans la même nomenclature,
la CEE ne s'est pas trop inquiétée pour les sommes
accordées par la BEI pourtant, ils sont trois fois supérieur
à la différence des deux voisins immédiat de
l'Algérie. La deuxième remarque c'est que les sommes non
engagées affiche un accroissement d'un protocole à l'autre, alors
que normalement les difficultés ont tendance à diminuer au fil du
temps. Ainsi, pour être exacte, 8.4, 15.1, 11 et 37.8 en millions d'euros
sont classés à la partie reliquat du premier au quatrième
protocole successivement. Ce qui fait 72.3 millions d'euros sur 214. A cela il
faut ajouter que le contenu des protocoles est différent de celui du
Maroc ou de la Tunisie, on remarque que les lignes de crédits concernent
généralement des objectifs difficiles à mesurer,
concernant par exemple la formation ou les études. Une autre remarque
relatif à l'Autoroute Est-ouest, inscrite au deuxième protocole,
mais n'est pas encore réalisée à nos jours. Donc il faut
soulever le problème d'efficacité qui semble t-il s'étend
dans le temps !!!
Tableau 9 : Le rapport sommes engagées- sommes non
engagées (en millions d'Euros)
|
Montant alloué
|
Montant non engagé
|
% non engagé
|
1er protocole
|
44
|
8.4
|
19.09
|
2ème protocole
|
44
|
15.1
|
34.31
|
3ème protocole
|
56
|
11
|
19.64
|
4ème protocole
|
70
|
37.8
|
54
|
Total
|
214
|
72.3
|
33.78
|
Source : Document de la commission européenne
III. Le partenariat euro méditerranéen depuis
La Déclaration de Barcelone
Selon l'avis de la majorité des spécialistes la
déclaration de Barcelone du 27-28 Novembre
1995 constitue une
nouvelle étape dans les relations euro - méditerranéennes.
En effets
40Union européenne - Maghreb 25 ans de
coopération 1976-2001, document de la Commission européenne
quinze pays de l'Union européenne41 et douze
autres pays partenaires méditerranéens42 ont
adopté la « Déclaration de Barcelone ». Juridiquement,
on peut qualifier cette adoption « d'acte fondateur » de la
quatrième phase dans les relations entre l'Union européenne et
les pays tiers méditerranéens. Le document en lui-même ne
sort pas du cadre logique d'une déclaration. Bien que le texte de
déclaration et le document de suivi qui le précède
reflètent la volonté des vingt sept états participants et
constituent la matrice générale des futures relations, il n'a
aucune valeur conventionnelle, et de cela sa translation sur le terrain
dépendra de la seule volonté des participants à rester
engagés dans ce processus. Néanmoins, il faut souligner ici,
à titre de comparaison, que les critères de Copenhague de
même nature que ceux de Barcelone, se sont devenus applicables pour les
pays candidats à l'adhésion de l'Union systématiquement.
Et de cela, le phénomène peut se reproduire pour les pays qui
veulent s'inscrirent au processus de Barcelone. Ce qui rend de la
création de ce qu'on peut appeler « l'Acquis de Barcelone
»43 tout a fait prévisible. Il est clair qu'il
reflète une nouvelle vision qui prend en compte les attentes des pays du
Sud mais aussi les préoccupations des pays du Nord.
Selon Erwan Lannon44, le processus de Barcelone
constitue les bases d'un nouveau type de partenariat qu'on peut le qualifier d'
: « association stratégique et partenariale de proximité
». Selon le même auteur, le terme association renvoi au type de
relations bilatérales contractuelles à la base de la construction
euro méditerranéenne. Stratégique parce qu'il met en avant
le renforcement de la politique méditerranéenne. Partenariale, il
ne s'agit plus d'une logique de coopération globale, mais d'un esprit de
partenariat. Enfin, proximité pour différencier le type de
relations avec les pays tiers.
III.1 La déclaration de Barcelone est une
inauguration du partenariat
L'Analyse du texte de la Déclaration nous permet de
constater, l'insistance des pays participants sur l'importance
stratégique de la méditerranée. Dorénavant, il
s'agira d'une coopération globale et solidaire. Ces pays sont conscients
que les nouveaux enjeux politiques, économiques et sociaux constituent
un défi commun aux peuples de la méditerranée, ce qui
41 Il s'agit de : Allemagne, France, Italie, Espagne,
Belgique, Grande Bretagne, Portugal, Danemark, Finlande, Pays Bas,
Suède, Luxembourg, Grèce, Autriche et Irlande.
42 Il s'agit de : Algérie, Tunisie, Maroc,
Egypt, Liban, Israël, Jordanie, Chypre, Malte, Turquie, Autorité
palestinienne, et Syrie.
43 Erwan Lannon. Le partenariat euro
méditerranéen : éléments d'une analyse juridique in
Le partenariat euro méditerranéen vu du sud S/D Bichara Khader
L'Harmattan 2001 P 191
44 Erwan Lannon. Le partenariat euro
méditerranéen : éléments d'une analyse juridique in
Le partenariat euro méditerranéen vu du sud S/D Bichara Khader
L'Harmattan 2001 P 187.
implique la nécessité d'une approche globale.
Cela est révélateur d'une volonté accrue de créer
et renforcer un nouveau pole autour de l'Europe, grâce à quoi
l'Europe pourra s'affirmer comme puissance politique et économique au
coté des Etats Unis d'Amérique et du Japon. Bien que cette
démarche est justifiée et l'ambition est légitime en
considérant que la méditerranée constitue un espace
d'influence européenne et que l'Europe a été
l'interlocuteur de premier plan de la région, les participants n'ont pas
manqué de souligner que le cadre de Barcelone ne se substitue pas aux
autres initiatives et actions, au contraire, il les complète. Selon
certains, allusion est faite à l'initiative américaine.
III. 2 Le cadre logique de la déclaration
:
Objectif élargi : L'objectif de la
déclaration de Barcelone est de garantir la paix, la stabilité et
la prospérité en méditerranée par l'instauration
d'une zone de dialogue et de coopération. Cet objectif bien qu'il soit
de caractère déclaratif est ambitieux, il reflète les
valeurs et vertus des peuples.
Objectifs spécifiques : Cet objectif se
réalisera par des actions en faveur du :
· Renforcement de la démocratie et du respect des
droits de l'homme.
· Développement économique et sociale
durable.
· Lutte contre la pauvreté.
· La promotion d'une meilleure compréhension entre
les cultures.
Le fait qu'il s'agit d'un partenariat global qui s'annonce
entre l'Union européenne et ses voisins de la rive sud et est de la
méditerranée, et qu'il y'a des soucis par rapport à la
démocratie, au droits de l'homme, à la situation
économique et sociale et à la pauvreté du coté des
pays tiers méditerranéens prédit que les actions seront en
direction de ses pays. Quand à la promotion d'une meilleure
compréhension entre les cultures, cela prédit des actions envers
tout les cotés pour plus de tolérance.
La déclaration de Barcelone s'attaque à des
problèmes réels, soit du coté de la situation dans les
pays tiers méditerranéen ou de la perception qu'ont les peuples
les uns envers les autres. Le climat de tension qui règne surtout avec
le terrorisme, nécessite des actions qui favorisent une meilleure
compréhension.
Moyens de réalisation : pour atteindre
les objectifs su cités, les participants ont dénombré
trois moyens qui constituent aussi trois volets prioritaires de partenariat, il
s'agit, de :
· L'instauration d'un dialogue politique renforcé et
régulier.
· Le développement de la coopération
économique et financière.
· La valorisation accrue de la dimension sociale,
culturelle et humaine
A noter que le texte de la déclaration contient une
série d'engagements des pays partenaires qui correspondent à
chaque volet.
III.3 Les trois volets du partenariat
Premier volet : Le partenariat
politique et de sécurité : Définir un espace commun de
paix et de stabilité.
Les Etats participants admettent que la paix, la
stabilité et la sécurité de la région sont un bien
commun et s'engagent à le promouvoir et à le renforcer. Ils
estiment que cela peut être atteint par :
· Le respect des principes de la charte des nations unies
et de la déclaration universelle des droits de l'homme en particulier et
le droit international en général.
· Le développement de l'état de droit et de
la démocratie.
· La mise en place des conditions nécessaires
à l'exercice des libertés fondamentales.
· Favoriser l'échange d'informations pour combattre
le crime. Encourager la tolérance et lutter contre le racisme
· Le respect de la souveraineté et la
coopération en bonne foie et l'abstention de toute intervention dans les
affaires intérieures ainsi que le respect de l'intégrité
et l'unité territoriale.
· Le respect de l'égalité des peuples et
leurs droits de disposer d'eux même.
· Le principe de règlement des différents
par les moyens pacifiques
· Et en général, le renforcement de la
coopération pour lutter contre les fléaux
nuisibles à la société. Notamment le
développement d'armes de destruction massive. L'analyse de ces points
permet de remarquer que les pays du Sud de la méditerranée sont
les plus visés, parce qu'il se trouve que ces pays sont jugés
moins démocratiques et que l'Etat de droit n'est pas complètement
instauré ou contesté dans bien des cas, et de cela toutes les
libertés qui en découlent sont bafouées. Néanmoins,
certains estiment que l'obsession sécuritaire est à l'origine de
la tenue de la conférence de Barcelone et du partenariat qui s'en est
suivi45.
45 Bilan et perspective de la politique
méditerranéenne de l'Union européenne.
http://www.christopheberdat.ch/Recherches/pdf/BILAN%20ET%20PERSPECTIVE%23115864.pdf
Deuxième volet : Le partenariat
économique et financier : construire une zone de
prospérité partagée
En plus de leur attachement au développement durable et
équilibré comme moyen de réalisation d'une zone de
prospérité partagée, les partenaires reconnaissent les
difficultés relatives à la dette des pays moins
développés, mais ils ne proposent que la poursuite du dialogue
via les canaux habituels sans aller au delà.
En reconnaissant que les pays ne sont pas concernés de
la même façon par les défis qui sont quand même
communs, ils estiment atteindre l'objectif d'une « zone de
prospérité » -à long terme- à travers
l'accélération du rythme de développement
économique, l'amélioration des conditions de vie des population,
l'augmentation du niveau d'emploi, la réduction des écarts de
développement dans la région euro méditerranéenne
et enfin la promotion de la coopération et l'intégration
régionale. Le moyen d'atteindre ses objectifs et le partenariat
économique et financier qui aura pour but, l'instauration d'une Zone de
Libre Echange (ZLE) à l'horizon 2010 dans le respect des obligations de
l'OMC. Cela nécessite une série de mesures à entreprendre
par les pays partenaires. Prenant en compte que cette zone aura des effets
négatifs possibles, un engagement d'accroître l'assistance
financière de l'Union européenne à ses partenaires est
clairement mentionné. La prévision d'une assistance
financière de 4.685 millions d'écus en plus de prêts et de
financement dans le cadre bilatéral pour la période 1995-1999
relève de l'importance de cet objectif.
Troisième Volet : Le
partenariat dans les domaines sociales, culturels et humains :
développer les ressources humaines, favoriser la compréhension
entre les cultures et les échanges entre les sociétés
civiles
Deux idées principales émergent dans ce volet,
il s'agit en premier lieux d'une prise de conscience que l'adhésion
populaire est impératif pour le succès du partenariat et de ce
fait, l'Union s'engage à faciliter l'échange entre les
populations des deux rives pour une meilleure compréhension en vue
d'éliminer toute sorte d'incompréhension source de tension.
En contre partie l'Union obtient des partenaires une meilleure
coopération dans le but de lutter contre des phénomènes
nuisibles, à leur tête, l'émigration clandestine.
Suivie d'un programme de travail pour veiller à la
réalisation des objectifs, la Déclaration de Barcelone favorise
clairement le dialogue comme outil principal et unique de la politique de
l'Union européenne, ce que peut lui procurer crédibilité.
Cela se confirme par la signature d'accords d'associations et la
création de l'instrument financier, « MEDA » principalement
comme outil financier, et règlements du parlement
européen comme outil politique. Mais, il faut noter que cette liste
n'est pas exhaustif, sur le plan monétaire, il y'a la contribution des
états membres et sur le plan politique, toutes les voies diplomatiques
restent empruntables par les parties.
Deuxième Partie : l'Accord
d'association
L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union
européenne n'est pas une innovation tout a fait nouvelle, il s'inscrit
dans une politique développée par la communauté
européenne et sensé servir de cadre général aux
multiples relations et actions existantes entre l'union européenne d'un
coté et son environnement notamment la rive Sud et Est de la
Méditerranée. La déclaration de Barcelone 1995 marque le
début de cette ère de coopération. Cet accord est un
substitut à l'accord de coopération de 197646, il
constitue le cadre et l'outil principal de la coopération entre l'Union
européenne et l'Algérie, dans les domaines politique,
économique, social, scientifique et culturel47. A la
différence de ses voisins -le Maroc et la Tunisie-, l'Algérie a
pris un certain retard par rapport à la signature et à
l'entrée en vigueur. Certainement il ne s'agit pas d'une simple
volonté des pouvoirs algériens de voir les autres arpenter en
éclaireurs le même chemin de montagne48, cela est
dû plutôt à un manque de demande réel et
volonté politique de la part de l'Algérie. Si certain ont
estimé qu'il était plus prudent de se donner le temps, on ne peut
affirmer la nature des conséquences que si on peut mesurer les pertes de
l'Algérie qui peuvent être liées à ce retard en plus
de ce qu'elle aurai pu gagner. Dans notre approche nous allons d'abord entamer
l'aspect juridique et institutionnel de cet accord (I) en suivant l'ordre selon
le volume accordé à chaque volets .Ensuite, on abordera
l'objectif commerciale dont la finalité consiste en la création
d'une zone de libre échange (ZLE) après 12 ans de l'entrée
en vigueur de l'Accord (Septembre 2017) (II). Quand aux domaines de la
coopération économique, politique, sociale et culturelle (III),
le texte de l'Accord ne contient ni agenda ni outils concrets pour les
réaliser. Ce qui nous emmène à analyser « MEDA
», l'outil principal de la coopération économique, ainsi que
les résolutions du Parlement européen qui offre des indices sur
l'étendu de la coopération politique (IV), et ensuite aborder la
politique de voisinage et son instrument (V).
I. L'aspect juridique est institutionnel de l'accord
d'association
L'accord d'association est réparti en 110 Articles
regroupés en neuf titres en plus d'un préambule.
46
http://www.deldza.ec.europa.eu/fr/ue_algerie/accord_association.htm
47 Instrument européen de voisinage et de
partenariat document su cité P5
48 El-Watan
I. 1 Aspect juridique :
Sur le plan juridique, l'Accord d'Association entre
l'Algérie et la Communauté européenne et ses Etats Membres
reflètent la volonté de ses deux parties à produire un
effet tout en respectant l'ordre juridique international et notamment les
règles générales du commerce international tel que
définies dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Le
droit international public reconnaît ce type d'accords, et de cela, la
partie lésée peut revendiquer justice auprès de la cour de
justice internationale de Lahaye. Les textes fondateurs de l'Union
européenne souligne l'attachement de celle-ci aux principes de la
liberté, de la démocratie et du respect des droits de l'homme et
des libertés fondamentales et de l'état de droit49,
son fondement sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de
liberté, de démocratie, d'égalité, de l'état
de droit , ainsi que de respect des droit de l'homme, y compris des droits des
personnes appartenant à des minorités50, et affirme
que dans ses relations avec le reste du monde, elle promeut ses valeurs et
contribue à la paix, à la sécurité, au
développement durable de la planète, à la
solidarité et au respect mutuel entre les peuples, au commerce libre et
équitable, à l'élimination de la pauvreté et
à la protection des droits de l'homme, au strict respect et
développement du droit international51. Si l'article 7bis du
TUE affiche l'attachement de l'Union à développer des relations
privilégiées avec les pays de son voisinage, le deuxième
paragraphe donne à l'Union la compétence de conclure des accords
spécifiques52. L'article 10A définissant les principes
de l'action extérieur de l'Union démontre la qualité du
rôle qu'elle entend jouer53.
49 4ème paragraphe du traité sur l'Union
européenne version consolidée d'après le traité
modificatif approuvé le 19 Octobre 2007.
50 Article 2 du TUE su cité
51 5ème paragraphe de l'article 3 TUE su cité
52 Article 7bis TUE su cité : «1.
L'Union développe avec les pays de son voisinage des relations
privilégiées, en vue d'établir un espace de
prospérité et de bon voisinage, fondé sur les valeurs de
l'Union et caractérisée par des relations étroites et
pacifiques reposant sur la coopération.
2. Aux fins du paragraphe 1, l'Union peut conclure des accords
spécifiques avec les pays concernés. Ces accords peuvent
comporter des droits et obligations réciproques ainsi que la
possibilité de conduire des actions en commun. Leur mise en oeuvre fait
l'objet d'une concertation périodique ».
53 L'article 10A : « 1.L'action de l'Union sur la
scène internationale repose sur les principes qui ont
présidé à sa création,à son
développement et son élargissement et qu'elle vise à
promouvoir dans le reste du monde :la démocratie,l'Etat de droit,
l'universalité et l'indivisibilité des droits de l'homme et des
libertés fondamentales, le respect de la dignité humaine,les
principes d'égalité et de solidarité et le respect des
principes de la charte des nations unies et du droit international.
L'Union s »efforce de développer des relations et de
construire des partenaires avec les pays tiers et avec les organisations
internationales, régionales ou mondiales qui partagent les principes
visés au alinéa. Elle favorise des solutions
multilatérales aux problèmes communs, en particulier dans le
cadre des Nations unies.
2. L'Union définit et mène des politiques communes
et des actions et oeuvre pour assurer un haut degré de
coopération dans touts les domaines des relations internationales afin
:
a)de sauvegarder ses valeurs, ses intérêts
fondamentaux, sa sécurité, son indépendance et son
intégrité ;
Si l'Algérie a conclu cet Accord au nom et pour le
compte de sa souveraineté, la Communauté européenne
représentée par le conseil l'a fait au nom et au profit de cette
institution, mais aussi aux noms de tous les Etats membres (15). Si l'Union
européenne a conclue ses accords extérieurs en s'appuyant sur les
articles 113 et 238 du traité de Rome54, la lecture de ces
deux article nous permet de conclure que « L'union européenne a
fait de l'article 238 du traité de Rome un excellent instrument de
coopération qui a permis à l'Algérie et notamment aux pays
du tiers monde de bénéficier largement de la construction
européenne et qui contribue à maintenir une présence
économique, humaine et politique poursuivant ainsi l'oeuvre de chacun
des états membres »55.
Aujourd'hui, les dispositions de la version consolidée
des deux traités56 maintien l'affirmation de l'Union à
contribuer au développement harmonieux du commerce mondial, à la
suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et
aux investissements directs étrangers, ainsi qu'à la
réduction des barrières douanières et autres57.
La réduction et, à terme, l'éradication de la
pauvreté est l'objectif principal de la coopération de la
communauté au développement58. L'article 188 M du
traité sur le fonctionnement de l'Union stipule que « l'Union peut
conclure avec un ou plusieurs pays tiers ou organisations internationales
des
b) de consolider et soutenir la démocratie, l'Etat de
droit, les droits de l'homme et les principes du droit International ;
c) de préserver la paix, de prévenir les conflits
et de renforcer la sécurité internationale, conformément
aux buts et aux principes de la charte des nations unies,ainsi qu'aux principes
de l'acte final d'Helsinki et aux objectifs de la charte de Paris,y compris
ceux relatifs aux frontières extérieures ;
d) de soutenir le développement durable sur le plan
économique, social et environnemental des pays en développement
dans le but essentiel d'éradiquer la pauvreté ;
e) d'encourager l'intégration de tous les pays dans
l'économie mondiale, y compris par la suppression progressive des
obstacles au commerce international ;
f) de contribuer à l'élaboration de mesures
internationales pour préserver et améliorer la qualité de
l'environnement et la gestion durable des ressources naturelles mondiales, afin
d'assurer un développement durable ;
g) d'aider les populations, les pays et les régions
confrontés à des catastrophe naturelles ou d'origine humaine ;
et
h) de promouvoir un système international fondé
sur une coopération multilatérale renforcée et une bonne
gouvernance mondiale.
3. L'Union respecte les principes et poursuit les objectifs
visés aux paragraphes 1 et 2 dans l'élaboration et la mise en
oeuvre de son action extérieure dans les différents domaines
couverts par le présent titre et par la cinquième partie du
traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, ainsi que de
ses autres politiques dans leurs aspects extérieurs.
L'Union veille à la cohérence entre les
différents domaines de son action extérieure et entre ceux-ci et
ses autres politiques. Le Conseil et la Commission, assistés par le haut
représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la
politique de sécurité, assurent cette cohérence et
coopèrent à cet effet.
54 O Bekenniche P 99
55 Otmane BEKENNICHE La coopération entre
l'Union européenne et l'Algérie. L'Accord d'association OPU
Algérie 2006. P98
56 Article 1 du TUE su cité affirme le
fondement de l'Union sur « le traité sur l'union européenne
» et « le traité sur le fonctionnement de l'Union
européenne » et les désigne par les termes « les
traités ».
57 Article 188B du traité sur le fonctionnement
de l'union européenne.
58 Article 188D
.//////////////////////////////////////////////////////////////////////////
accords créant une association
caractérisée par des droit et obligations réciproques, des
actions en commun et des procédures particulière ». Si, et
en plus de ce qui vient d'être cité, le traité clarifie
suffisamment la procédure de conclusion des accords
internationaux59, cela révèle que l'action de l'Union
s'inscrit en une parfaite harmonisation avec les valeurs démocratiques,
la transparence, le respect mutuel entre les civilisations ; pour
résumé, l'Union met en exécution toute les positions ou
déclarations affichées dans les textes.
59 Article 188 N du traité sur le fonctionnement de
l'Union :
«1.sans préjudice des dispositions
particulières de l'article 188 C, les accords entre l'Union et des pays
tiers ou organisations internationales sont négociés et conclus
selon la procédure ci-après.
2. Le conseil autorise l'ouverture des négociations,
arrête les directives de négociation, autorise la signature et
conclut les accords.
3. La commission, ou le haut représentant de l'Union
pour les affaires étrangères et la politique de
sécurité lorsque l'accord envisagé porte exclusivement ou
pour principalement sur la politique étrangère et de
sécurité commune, présente des recommandations au Conseil,
qui adopte une décision autorisant l'ouverture des négociation et
désignant, en fonction de la matière de l'accord
envisagé,le négociateur ou le chef de l'équipe de
négociation de l'Union.
4. Le Conseil peut adresser des directives au négociateur
et désigner un comité spécial, les négociations
devant être conduites en consultation avec ce comité.
5. Le Conseil, sur proposition du négociateur, adopte une
décision autorisant la signature de l'accord et,le cas
échéant,son application provisoire avant l'entrée en
vigueur.
6. Le Conseil, sur proposition du négociateur, adopte une
décision portant conclusion de l'accord.
Sauf lorsque l'accord porte exclusivement sur la politique
étrangère et de sécurité commune, le Conseil adopte
la décision de conclusion de l'accord :
a)après approbation de parlement européen dans les
cas suivant :
i) accord d'association ;
ii) accord portant adhésion de l'Union à la
Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des
libertés fondamentales.
iii) Accords créant un cadre institutionnel
spécifique en organisant des procédures de coopération
;
iv) Accords ayant des implications budgétaires notables
pour l'Union.
v) Accord couvrant des domaines auxquels s'applique la
procédure législative ordinaire ou la
procédure législative spéciale lorsque
l'approbation du parlement européen est requise. Le parlement
européen et le Conseil peuvent, en cas d'urgence, convenir d'un
délai pour l'approbation.
b) après consultation du parlement européen, dans
les autres cas. Le Parlement européen émet son avis dans un
délai que le conseil peut statuer.
7. par dérogation aux paragraphes 5,6 et 9, le Conseil
peut, lors de la conclusion d'un accord habiliter le négociateur
à approuver,au nom de l'Union,les modifications de l'accord. Le Conseil
peut assortir cette habilitation de conditions spécifiques.
8. tout au long de la procédure, le Conseil statue
à la majorité qualifiée.
Toutefois,il statue à l'unanimité lorsque
l'accord porte sur un domaine pour lequel l'unanimité est requise pour
l'adoption d'un acte de l'Union ainsi que pour les accords visés
à l'article 188 H avec les Etats candidats à l'adhésion.
Le Conseil statue également à l'unanimité pour l'accord
portant adhésion de l'Union de la Convention européenne de
sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales ; la
décision portant conclusion de cet accord entre en vigueur après
son approbation par les états membres, conformément à
leurs règles constitutionnelles respectives.
9. Le Conseil,sur proposition de la Commission ou du haut
présentant de l'Union pour les affaires étrangères et la
politique de sécurité,adopte une décision sur la
suspension de l'application d'un accord de établissant les positions
à prendre au nom de l'Union dans une instance créer par un
accord,lorsque cette instance est appelée à adopter des actes
ayant des effets juridiques,à l'exception des actes complétant ou
modifiant le cadre institutionnel de l'accord.
10. Le parlement européen est immédiatement et
pleinement informé à toutes les étapes de la
procédure.
11. Un Etat membre,le parlement européen, le Conseil ou
la Commission peut recueillir l'avis de la Cour de justice sur la
compatibilité d'un accord envisagée avec les traités. En
cas d'avis négatif de la Cour de justice, l'accord envisagé ne
peut entrer en vigueur,sauf modification de celui-ci ou révision des
traités.
I. 2 L'aspect institutionnel :
Pour atteindre les objectifs de l'Accord d'association entre
l'Algérie et l'union européenne, il est normal que les parties
contractantes prévoient la création d'organes spécifiques
et de les investir du pouvoir nécessaire à la mise en oeuvre des
dispositions décidées. Dans notre cas, deux organes ont
été institués, il s'agit du conseil d'association et du
comité d'association ;
a. Le conseil d'association : l'article
9260 stipule : « Il est institué un conseil
d'association qui se réunit au niveau ministériel, autant que
possible une fois par an, à l'initiative de son président dans
les conditions prévues par son règlement intérieur.
Il examine les problèmes importants se posant dans le
cadre de l'accord ainsi que toutes autres questions bilatérales ou
internationales d'intérêt commun »
En plus de l'institutionnalisation du conseil, cet article
dévoile sa composition, et fixe le nombre de réunion par
année, le domaine de compétence s'étant à toutes
les questions d'intérêt commun. Si d'un coté
l'élargissement du champs de compétence dote le conseil d'un
pouvoir plus large, on peut soulever toutefois des interrogations sur son
efficacité, il semble plus raisonnable de doter ce conseil de pouvoirs
dans des domaines précis de coopération et laisser les autres
domaines aux vois existants notamment diplomatiques.
L'article 93 de l'accord et sans donner des détails
stipule que le conseil est composé, d'une part, de membres du conseil de
l'Union européenne et de membres de la commission des communautés
et , d'autre part, de membres du gouvernement de l'Algérie qui peuvent
se faire représenter. « En pratique, le conseil d'association se
compose comme suit :
- la délégation signataire de l'accord
d'association composée de membres
du gouvernement algérien ;
- La délégation du conseil de l'Union
européenne composée des ministres
des affaires étrangères des Etats membres de
l'Union européenne ;
- La délégation de la Commission européenne
représentée par la
Commission chargée de la politique
méditerranéenne ;
- Un représentant de la banque européenne
d'investissement ;...
En outre, les membres de l'organe peuvent prévoir
l'assistance de fonctionnaire »61.
60 Accord euro méditerranéen
établissant une association entre la république algérienne
démocratique et populaire d'une part, et, la communauté
européenne et ses états membres, d'autre part.
61 Otmane BEKENNICHE su cité P 113-114.
La présidence du conseil est assurée à tour
de rôle par un membre du conseil de l'Union européenne et un
membre du gouvernement algérien.
En appliquant les dispositions de l'Accord, le Conseil
d'association a arrêté son règlement intérieur par
la décision N°1/2007 du 24 Avril 200762,
Si le Conseil dispose d'un pouvoir de décision et de
formulation de toutes recommandations utiles selon l'article 94 de l'Accord, le
mode du consensus nécessaire nous rappelle la méthode de
coopération intergouvernementale et sa lenteur voir son
inefficacité. Mise à part les dispositions relatives à la
libéralisation des échanges pour laquelle les obligations sont
clairement définies, il semble que toutes autres initiatives d'une part
ou d'une autre aura le parcours du combattant devant elle pour se voir
concrétisées. En d'autres termes le dialogue intergouvernementale
n'a jamais cesser d'exister, il aurai été bien de voir cet accord
instauré une haute autorité comparable à la
CECA63 qu'on connaît son efficacité vu l'enjeux que
représente la méditerranée et le constat d'échec
d'une coopération de 40 ans environ.
Le règlement intérieur du Conseil d'association
parle de la présidence de ce dernier qui est assurée en
alternance d'un an entre les deux partie64, des sessions
organisées une fois par an et de la possibilité d'organiser des
sessions extraordinaires sur demande de l'une des partie65, les
membres peuvent être représentés en cas d'empêchement
à condition d'informer au préalable du nom du représentant
le président66. Il y'a possibilité pour les membres
d'être accompagnés par des fonctionnaires à condition d'en
informer le président au préalable de la composition de la
délégation67. Un représentant de la Banque
Européenne d'Investissement assiste aux sessions lorsque l'ordre du jour
contient des questions concernant la banque en qualité d'observateur. Le
secrétariat du conseil est assuré conjointement par deux
fonctionnaires, un appartenant au secrétariat général du
Conseil de l'Union européenne, l'autre appartenant à l'ambassade
de l'Algérie à Bruxelles. En l'absence d'un siège, les
correspondances doivent être adressées au secrétariat
général du Conseil de l'Union européenne pour être
diffusées ensuite par les deux secrétaires68. Le
président établit l'ordre du jour de la session que les parties
arrêtent au début de la réunion69. A l'issue de
chaque session, les parties approuvent le projet de procès verbal que
les secrétaires ont établi dans un délai de six
mois70. L'article 10
62 Journal officiel de l'Union européenne du
28.4.2007 (2007/262/CE)
63 La communauté européenne de charbon
et de l'acier à la base de la Communauté européenne
d'aujourd'hui.
64 Article premier du règlement
intérieur du Conseil d'association
65 Article 2 du règlement su cité.
66 Article 3 du règlement su cité.
67 Article 4 du règlement su cité
68 Articles 5& 6 du règlement su
cité
69 Article 8 du règlement su cité
70 Article 9 du règlement su cité
définie la forme que doivent avoir les décisions et
les recommandations du conseil et la suite à leur donner. Les parties se
partagent les frais mutuellement.
b. Le Comité d'association : À
la différence du conseil qui semble être un organe d'impulsion et
d'orientation, selon les termes de l'article 95 de l'Accord ; le Comité
d'association est chargé de la gestion de l'accord, il complète
le conseil qui peut lui déléguer tout ou partie de ses
compétences. Il est composé de fonctionnaires appartenant aux
deux parties et se réuni alternativement dans la communauté et en
algérie. Il dispose de pouvoir de décision pour la gestion de
l'accord71. « Le Comité d'association est chargé
d'assister le Conseil d'association dans l'accomplissement de ses taches... Il
prépare les sessions et les délibérations du conseil
d'association, met en oeuvre, le cas échéant, les
décisions de celui-ci, et d'une façon générale,
assure la continuité des relations d'association et le bon
fonctionnement de l'accord euro méditerranéen. Il examine toute
question qui lui est transmise par le Conseil d'association ainsi que toute
autre question qui pourrait se poser dans le cadre de l'application quotidienne
de l'accord euro méditerranéen. Il soumet à l'approbation
du conseil d'association des propositions ou des projets de décision
et/ou de recommandation »72. La présidence du
Comité est exercée à tour de rôle par un
représentant de la Commission et un représentant du gouvernement
algérien pour une durée de 12 mois73. Selon le
règlement intérieur du comité d'association74,
ce dernier se réunit à chaque fois que les deux parties le jugent
nécessaire en séance fermée au public, sauf si les parties
en décide autrement. Le président du comité établi
l'ordre du jour de la réunion que le secrétariat composé
d'un fonctionnaire de la Commission européenne et un autre du
gouvernement de la république algérienne se charge d'en informer
le président et les secrétaires du Conseil d'association, dans ce
cas aussi, les membres du comité adoptent l'ordre du jour avant la
réunion. Le président du comité établi un
procès verbal de chaque réunion contenant les conclusions
auxquelles est parvenu le Comité d'association, il est logique que ce
procès verbal soit approuvé par le Comité et doit porter
les signatures du président et des deux secrétaires et transmis
au président du Conseil et ses deux secrétaires. Selon l'Accord
d'association, le Comité d'association est chargé de la gestion
de l'accord et peut exercer les compétences que le Conseil lui
délègue75. Pour cela il dispose d'un pouvoir de
décision dans
71 Articles 95-96-97 de l'Accord d'association.
72 Article 13 du règlement intérieur du
Conseil d'association.
73 Article premier de l'annexe du règlement
intérieur du conseil d'association.
74 Annexe de la décision N° 01/2007 du
conseil d'association UE -Algérie.
75 Article 95 de l'accord d'association UE
-Algérie.
ses deux domaines de compétence76. Les
décisions sont prises d'un commun accord entre les deux parties.
Si ces deux organes, vu leur composition, compétences,
mode de fonctionnement et de prise de décision, sont censés
assurer l'application des dispositions de l'Accord d'association, en portant
les impulsions et les orientations nécessaires et en assurant le suivi
de son application, la coopération à travers les organes
officiels n'est pas exclu, toutes propositions, avis, ou inquiétude
parvenu par la voie diplomatique est la bienvenue. Sans aucun doute, les deux
organes peuvent constituer un cadre agréable pour la coopération.
Mais le mode de prise de décision les revêt d'une teinture
beaucoup plus politique au détriment d'une efficacité qui soit
à la hauteur des attentes de ce partenariat.
Il est opportun de signaler que cette Accord est signé
pour une durée indéterminée, néanmoins, il faut
noter qu'il y'a possibilité de réexamen de ses dispositions. Il
est clair que les règles de droit international public s'appliquent
à cette accord, et de ce fait chaque partie a le droit de
dénonciation de l'accord en respectant les mesures et normes
prévues par les conventions internationales que les contractants ont
signé.
II. La coopération commerciale :
Si l'objectif de création d'une zone de libre
échange entre l'Union européenne et les pays tiers
méditerranéens à l'horizon 2010 fixé par la
déclaration de Barcelone s'est tout de suite apparu comme utopique,
l'Accord d'association prévoit une zone de libre échange entre
les deux contractants en 2017. La lecture de cet accord ne laisse aucun doute
sur la réalisation de cet objectif, mais soulève des
questionnement et inquiétudes relatifs à la facture à
payer par l'Algérie surtout si on sait que 97% des exportations de
l'Algérie vers les pays de l'UE sont des hydrocarbures et qu'une simple
comparaison aux produits importés des Etats membres de l'Union
révèle le faussé entre les structures productives des deux
parties. Avant d'entrer dans le détail des dispositions de l'Accord
d'association voici quelques chiffres :
76 Article 97 de l'Accord d'association
Tableau 10 : Produits Hors hydrocarbures exportés
par l'Algérie pour l'Année 2007
Produits
|
Pourcentage
|
Montant (Million$)
|
1. Produits dérivés des hydrocarbures
|
74.44 %
|
977.81
|
2. Produits bruts (déchets de fonte, d'acier...)
|
12.81 %
|
168.33
|
3. Produits alimentaires
|
6.63 %
|
87.14
|
4. Biens d'équipement industriel
|
2.51 %
|
33
|
|
Source : Agence de promotion des exportations hors
hydrocarbures
II.1 Les produits industriels :
En plus de l'approbation du texte de l'accord, les deux
parties ont établi d'un commun accord, trois annexes et trois
protocoles. La lecture de l'accord78, nous permet de remarquer qu'il
est prévu deux types de mesures ; l'élimination immédiate
et graduelle des droits de douanes et taxes d'effet équivalent :
Si les produits industriels algérien
bénéficient déjà du libre accès au
marché communautaire, il est logique que les produits européens
de même type bénéficient du même régime. Mais
les deux parties ont estimé qu'il est nécessaire d'ouvrir le
marché algérien graduellement pour permettre à l'industrie
algérienne de se restructurer. Néanmoins ;
1. les droits appliqués aux importations en
Algérie des matières premières sont carrément
supprimés dés l'entrée en vigueur de l'Accord
d'association79.
2. Une baisse progressive des droits appliqués aux
équipements industriels et agricoles originaires de la Communauté
Jusqu'à annulation après 07 ans ; le deuxième paragraphe
de l'article 9 de l'accord ordonne une baisse de 80 % du droit de base
après deux ans de l'entrée en vigueur de l'Accord, deux autres
baisses de 10 % pour la troisième et quatrième année, deux
baisses de 20 % sont prévues après la cinquième et
sixième année ce qui nous ramène à la somme nulle
après sept ans de l'entrée en vigueur.
3. Le troisième paragraphe de l'article neuf prescrit
une diminution plus lente des droits de douane et taxes d'effet
équivalent applicables à l'importation en Algérie de
produits originaires de la communauté autres que ceux dont la liste
figure aux annexes 2 et 3, elle s'étale sur 12 ans à raison de 10
% chaque année et 5 pour la 11ème année.
77
http://www.promex.dz/images/docs/Exportations.pdf
78 Titre 1 chapitre 1 les articles de 07 à
11
79 Premier paragraphe de l'Article 9 de l'Accord.
Comme on l'a déjà mentionné ces mesures
sont sensées permettre à l'Algérie la protection de
certains produits et la remise à niveau des structures productives
algérienne pour pouvoir faire face à la concurrence mondiale
auquel le marché européen est exposé. Dans cette
même logique et en prévoyance des cas de difficulté grave
pour l'Algérie, le 4ème paragraphe stipule que le calendrier peut
être révisé dans la limite de la période maximale de
transition qui expire en 2017. En remarque à l'article 11 une certaine
flexibilité de la règle dans la limite toujours des 12 ans de la
période de transition.
II.2 Les produits agricoles
La lecture des différents rapports relatifs à la
balance commerciale de l'Algérie nous a permis de constater que celle-ci
exporte principalement vers l'Union : les agrumes, fruits et légumes
frais, l'huile d'olive et vin, le tableau suivant en est une parfaite
illustration
Tableau 11 : les exportations de l'Algérie pour
l'Année 2007.
Produits
|
Montant (Million $)
|
Part de l'UE
|
Dates
|
22.61
|
75 % Vers la France
|
Eaux minérales et
gazéifiées
|
16.90
|
17% Vers la France
|
Crevette
|
8.26
|
99.74 % Vers l'Espagne
|
Yaourt
|
1.94
|
Libye
|
Pâte alimentaire
|
7.06
|
2.63 % Vers la France
|
Sel
|
0.92
|
24.01 % Vers la France 19.75 % Vers l'Espagne
|
Peaux tannées d'ovins
|
8.57
|
77.49 % Italie 2.08 % Esp
|
Produit en liège
|
10.94
|
34.64 %Portugal 26.65 % Esp
|
Polymères d'éthylène
|
10
|
62.97 % Esp 7.11 % Italie
|
Engrais
|
2.7
|
Esp Fr
|
Phosphate
|
57.08
|
Esp Fr
|
Pneumatique caoutchouc
|
23.15
|
21.85 %Pays bas
|
Source : Agence de promotion des exportations hors
hydrocarbures
Les deux parties contractantes s'engagent à mettre en
oeuvre de manière progressive une plus
grande libéralisation
de leurs échanges réciproques de produits agricoles, de produits
de la
pêche et de produits agricoles transformés
présentant un intérêt pour les deux parties80.
L'article 14 de l'Accord d'association nous renvoi aux protocoles de 1 à
5. Le protocole N°1 relatif au régime applicable à
l'importation dans la communauté des produits agricoles originaires de
l'Algérie stipule que les droit de douane à l'importation sont
éliminés ou réduits proportionnellement selon les produits
Annexe 1 de ce protocole dénombre une liste de produits dont le taux des
droits de douanes est éliminé à 100 %, dés fois
cette élimination ne concerne qu'une période indiquée et
d'autres fois dans la limite d'une certaine quantité. Ainsi nous avons
remarqué que pour les quelques produits que l'Algérie exporte,
l'huile d'olive à titre d'exemple est exonérée des droits
de douane mais en limitant le quota à 1000 tonnes, un autre exemple
concernant les vins de raisins frais, il bénéficient d'une
exonération à 100 % mais en limitant le quota à 224000
Hl.
Quand aux produits agricoles originaires de la
communauté, l'article 14 su cité nous renvoi au protocole
n°2. La lecture de ce protocole nous a permit de constater que les
produits concernés auxquels est appliqué un taux de 05,15 et 30 %
comme droits de douane bénéficient d'une exonération de
100% en majorité mais dans la limite d'un contingent définie pour
la plus part des produits excepté les types d'arbre indiqués et
quelques graines qui sont exonéré de droits de douane
complètement et sans limitations de quota.
Le protocole n°3 relatif au régime applicable
à l'importation dans la communauté des produits de la pêche
originaires de l'Algérie stipule dans son unique article que les
produits énumérés sont admis à l'importation dans
la communauté en exemption des droits de douanes. Quand on sait que
malgré un long littoral, le poisson n'arrive pas à certaines
régions de l'Algérie, et quand on sait que le pouvoir d'achat du
consommateur algérien est vraiment bas par rapport au consommateurs
européens, il est légitime de se demander sur
l'intérêt d'exempter les produits de pêche. En tous cas les
exportations du pays en produits de pêche sont
insignifiantes81.
Apparemment, le protocole n°4 relatif au régime
applicable à l'importation en Algérie des produits de la
pêche originaire de la communauté, illustre les efforts de faire
des deux économies un moyen de complémentarité. Ainsi, les
algériens aujourd'hui trouve dans les commerces un poisson que son prix
est autour du 1/4 du prix de poisson local similaire mais frais. Vu le pouvoir
d'achat qu'on vient d'évoquer, et de l'avis général,
l'accord d'association fait la joie des consommateurs algériens. A noter
quand même que ce protocole contient une
80 Article 13 de l'Accord d'association.
81 A titre d'exemple, l'Algérie a
exporté vers l'Espagne en 2007 l'équivalent d'un peut plus de
huit millions de Dollars US (tableau N° 11 P 38).
liste assez importante par rapport à celle du protocole
n°3, vraisemblablement, cela reflète les réalités du
marché des deux contractants.
Le protocole n°5 sur les échanges commerciaux des
produits agricoles transformés entre les deux partis nous renvois aux
dispositions des protocoles 1 et 2 concernant les produits à l'origine
de ses produits transformés. Ce protocole contient deux annexes ; le
premier englobe trois listes de produits originaires d'Algérie auxquels
est accordé un régime de droits préférentiels qui
varient entre exemption complète, accordée à un contingent
définie. qu'en au deuxième annexe il cite les produits
originaires de l'UE auxquels sont accordés des droits
préférentiels, à noter que les produits
bénéficient de concessions immédiates pour le premier
groupe et différées pour le deuxième.
Ce qu'il faut noté, c'est que cet accord et les textes
relatifs à son application ont tous étaient adopté
après un travail d'expert préalable et d'un commun accord, ce qui
a permit sans doute aux parties de considérer tous les aspects qui
peuvent découler de l'exécution de cet accord. Il est clair que
sans concessions et compromis la tache devient impossible.
Les deux parties se sont données un délai de
cinq ans après l'entrée en vigueur de l'Accord pour
réviser les présentes dispositions en vue de libérer les
échanges concernant ses produits. Il est possible de s'accorder de
nouvelles concessions d'un commun accord82. Il est claire que
l'objectif général est l'établissement progressif d'une
Zone de Libre Echange (ZLE) entre l'Union européenne et l'Algérie
sans atteinte aux règles générales de l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC)83. L'UE encourage l'adhésion de
l'Algérie à l'OMC84, Cette volonté
européenne qu'on trouve logique s'affiche clairement dans les
déclarations de la communauté jointes à l'Acte final.
.
III. Les autres domaines de coopération
A la différence de la coopération commerciale
qui bénéficie d'un régime largement favorable à sa
réalisation, vu que l'accord d'association et ses annexes et protocoles
ont mentionné les moyens et les étapes et ont fixé aussi
des délais pour la réalisation de son objectif85, la
coopération économique, politique, sociale et culturelle entre
autres domaines de coopération, partagent le fait qu'elle soit mise en
oeuvre par d'autres moyens que les dispositions de
82 Article 15 de l'Accord d'association.
83 Article 6 de l'Accord d'association
84 On peut lire sous le titre «
déclaration de la communauté européenne sur l'accession de
l'Algérie à l'OMC » : La communauté européenne
et ses Etats membres expriment leur soutien à l'adhésion rapide
de l'Algérie à l'OMC et conviennent de fournir toute l'assistance
nécessaire à cette effet.
85 L'établissement d'une zone de libre
échange.
l'Accord qui ont un caractère plus déclaratif que
pratique; l'instrument MEDA est un parfait exemple pour la coopération
financière et politique.
III.1 la coopération dans le domaine
économique
Comme on l'a souligné avant, la coopération
économique existait déjà avant la signature de l'accord.
Néanmoins, l'article 47 de l'accord fixe trois objectifs pour cette
coopération ; il s'agit d'un devoir d'engagement des deux parties
à renforcer leur coopération, de l'engagement de l'Union
européenne à soutenir l'action de l'Algérie en vue de son
développement durable, et que les objectifs de Barcelone doivent rester
vecteur essentiel de la coopération. L'article 48 délimite le
champ d'application de cette coopération, aux domaines d'activité
subissant des contraintes et des difficultés internes ou affectés
par le processus de libéralisation de l'économie
algérienne et plus particulièrement par l'accord, elle portera en
priorité sur les secteurs facilitant le rapprochement entre des
économies algériennes et communautaires et en particulier ceux
générateurs de croissance et d'emploi et contribuant à la
diversification des exportations algériennes. La coopération dans
le domaine économique se réalisera à travers des actions
multiples qui s'étalent à plusieurs domaines sur lesquels repose
le succès de cette coopération.
Parmi ses domaines qui contribue à la
réalisation de l'objectif général, la coopération
régionale, la coopération scientifique, technique et
technologique, l'environnement, la coopération industrielle ;
L'intégration économique intra maghrébine86
occupe une place importante ainsi que l'équilibre écologique et
l'environnement87. Les deux parties contractantes ont défini
les moyens et les modalités à travers lesquelles cette
coopération économique se réalisera dans l'article 49 de
l'Accord. L'Union européenne s'engage à favoriser
l'établissement de liens permanent entre les communautés
scientifiques des deux parties à travers la possibilité pour
l'Algérie d'accéder aux programmes communautaires de recherche,
de participer aux réseaux de coopération
décentralisée et de promouvoir des synergies entre la formation
et la recherche. L'union européenne s'engage aussi à renforcer la
capacité de recherche de l'Algérie, stimuler l'innovation
technologique à travers le transfert de technologie et de savoir faire,
et encourage des actions visant des synergies d'impact
régional88. La coopération industrielle89,
consiste en l'accompagnement par la partie
86 L'article 50 de l'Accord énumère les
domaines et type d'action à impact régional.
87 L'article 52 de l'Accord liste des axes
sensés contribuer à l'amélioration de l'environnement.
88 Tout cela fait partie de la coopération
scientifique et technique contenu à l'article 51
européenne de l'industrie algérienne ; il s'agit
particulièrement de soutenir les actions qui visent la promotion de
l'investissement direct et le partenariat industriel et les efforts de
modernisation de cette industrie, d'encourager la coopération directe
entre les opérateurs économiques des deux parties, en bref il
s'agit d'aider le secteur industriel algérien à se rapprocher de
celui de l'Europe à travers sa modernisation en prenant compte de tout
les dimension, ressources humaines, climat, attractivité et
amélioration de la compétitivité des produits. Cette
coopération s'étale à d'autre domaine, la promotion et la
protection des investissements, la normalisation et l'évaluation de la
conformité, le rapprochement des législations, les services
financiers, l'agriculture et la pêche, le transport, la
société de l'information et télécommunications,
énergie et mine, tourisme et artisanat, coopération en
matière douanière, coopération dans le domaine
statistique90. Tous ses domaines de coopération participent
à la promotion du produit algérien, dans le but le rendre
compétitif dans un marché ouvert à la concurrence en
premier et de diversifier les produits algériens dans un second lieu. Il
est clair que l'Union européenne tente à travers cet Accord
d'adoucir le choc de l'ouverture de l'économie algérienne, mais
cela ne peut se réaliser sans la contribution et la volonté des
acteurs algériens qui ont l'occasion de saisir cette occasion. On peut
noter que la coopération dans ses domaines nécessite un apport
financier que l'Europe a conçu bien avant la signature de l'Accord.
III.2 La coopération dans le domaine
politique
Au delà du dialogue politique visée dans le
titre 1 (les articles de 3 à 5) de l'Accord qui vise à fournir un
cadre propice pour tous dialogues entre les deux partie en vue de servir leurs
intérêts communs et échanger mutuellement leurs points de
vues dans le but de construire ensemble une région prospère,
stable est sécurisée ou règne la compréhension et
la tolérance entre les cultures91, et au delà des
objectifs de ce dialogue, ces formes et les normes et mesures qui le
régissent; dans le préambule les parties ont insisté sur
leur « attachement au respect de la Charte des Nations Unies et, en
particulier, au respect des droits de l'Homme et des libertés politiques
et économiques qui constituent le fondement même de l'association
». Bien que le préambule n'a aucune valeur contraignante, en plus
qu'il peut servir à la compréhension juste de ses règles;
l'attachement européen à la réalisation d'avancées
dans le
89 Article 53 de l'accord.
90 Les articles de 54 à 65 de l'Accord
91 Article 3.1 de l'Accord
domaine des droits de l'homme et des libertés est
confirmé. Comme déjà évoqué, il ne s'agit
plus d'affectation automatique de crédits, mais d'une satisfaction -ou
au moins d'un engagement- des exigences de l'Union européenne. Bien
entendu il s'agit d'un minimum pour un partenariat qui pourra atteindre les
objectifs fixés.
III.3 La coopération sociale et
culturelle
Sous le titre actions de coopération en matière
sociales, les parties ont dénommé des actions
prioritaires92 ; il s'agit entre autres des actions favorisant les
conditions de vie en créant l'emplois et en développant la
formation, des actions visant la réinsertion des personnes
rapatriées, et ceux visant l'investissement productif ou la
création d'entreprises en Algérie par des travailleurs
algériens légalement installés dans la communauté.
Cela laisse apparaître le souci européen de créer des
conditions de vie acceptable au Sud pour réduire le flux des migrations
clandestine que l'Europe ne peut plus supporter les coûts qui en
découlent. Pour cela, le Conseil d'Association devrait créer un
groupe de travail sur ses sujets avant la fin de la première
année de l'entrée en vigueur de l'accord93.
Conscientes de l'apport que peut procurer l'échange
culturel, les parties s'engagent mutuellement à encourager voir à
stimuler toutes interactions et échanges au niveau le plus proche des
citoyens, le respect des droit sociaux fondamentaux est fortement appuyé
par la consolidation et le soutien prévu à toutes actions visant
l'amélioration de la vie en tête d'une liste remarquablement
longue94. La modernisation de l'économie, le
développement rural, mise à niveau des infrastructures
économiques promotion de l'investissement privé, la prise en
compte des conséquences sur l'économie algérienne de la
mise en place progressive d'une zone de libre échange. Renforcement des
institutions et état de droit, la coopération dans le domaine de
la circulation des personnes, la coopération dans le domaine de la
prévention et contrôle de l'immigration clandestine : de la
réadmission des ressortissants présent illégalement, les
procédures d'identification, la fourniture de documents
d'identité, la coopération juridique et judiciaire, à la
lutte contre la criminalité, le blanchiment d'argent, la drogue et le
racisme Sont les principaux fléaux que l'Union européenne attend
une coopération effective des Etats voisins du Sud pour résoudre
en définitive. L'Union
92 Article 74 de l'Accord
93 Article 76 de l'accord.
94 Article 79 de l'Accord
européenne offre contre cette coopération une aide
précieuse. Bien que l'éradication de ces phénomènes
est dans l'intérêt des pays du Sud y compris l'Algérie
aussi.
IV. Les outils du partenariat :
Si la coopération commerciale s'est vue
favorisée, puisque sa mise à exécution est assurée
par le texte de l'Accord et ses annexes, ce n'est pas le cas pour les autres
domaines de coopération. MEDA est le principal outil de la
coopération économiques et financières (A), tandis que la
coopération dans le domaines politiques est prise en charge par les
règlement du parlement européen (B).
IV.1 MEDA, « mesures d'ajustement »
« Contrairement aux accords de libre-échange, les
accords d'association du partenariat euro méditerranéen ne
réduisent pas les relations au seul aspect commercial, mais
prévoient des outils de coopération financière pour
appuyer la mutation économique dans les pays partenaires
méditerranéens. Ils s'articulent autour de MEDA (mesures
d'ajustement) et de la FEMIP (Facilité euro
méditerranéenne d'investissement et de partenariat
»95. Comme évoqué par certains
spécialistes, les crédits ne sont plus versées
automatiquement, les Etats doivent satisfaire les exigences fixées d'un
commun accord entre l'Union européenne et les pays tiers
méditerranéens et formulées dans la «
Déclaration de Barcelone ». Les crédits sont
autorisés pour des programmes et non pas aux Etats. L'autre innovation
est que tous les crédits sont dans la même enveloppe, y compris
ceux de la BEI, ce qui est supposé permettre une meilleure
utilisation96.
L'Algérie arrive en 6ème position
parmi les pays partenaires méditerranéens
bénéficiaires d'aide financière dans le cadre MEDA, Le
tableau 12 résume les montants alloués à
l'Algérie.
95 La documentation française
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/europe-mediterranee/instruments-financiers.shtml
96 C'était une de nos préoccupation
concernant l'aide à travers les protocoles ( 1ère
partie).
Tableau 12 : financement accordé à
l'Algérie au titre (MEDA 1995-2005)
Meda I
|
Engagement (M€)
|
Paiement (M€)
|
Paiement/engagement (%)
|
1995
|
-
|
-
|
|
1996
|
-
|
-
|
|
1997
|
41
|
-
|
|
1998
|
95
|
30
|
31.6
|
1999
|
28
|
0.2
|
0.7
|
Total
|
164
|
30.2
|
18.4
|
Meda II
|
|
|
|
2000
|
30.2
|
0.4
|
1.3
|
2001
|
60
|
5.5
|
9
|
2002
|
50
|
11
|
22
|
2003
|
41.6
|
15.8
|
38
|
2004
|
51
|
42
|
82.4
|
2005
|
40
|
39.4
|
98.5
|
2006
|
66 (Prévision)
|
|
|
Total
|
338.8
|
|
|
Source : Instrument européen de voisinage et de
partenariat document su cité.
Mise à part les deux années 2004 et 2005 qui
démontrent que l'Algérie a pu absorber la majorité des
montants programmés, les années précédentes
démontrent que le taux d'absorption reste très modeste. Ainsi, en
ce qui concerne « MEDA I », selon un document de la
Commission97, cela est dû à la situation
sécuritaire, à la faible capacité administrative
d'absorption et au retard en matière de réformes
économiques. Néanmoins, l'augmentation graduelle des taux de
paiement par rapport à l'engagement (sous MEDA II) peut être
prometteuse si en considère qu'elle est le résultat d'un
changement d'attitude de part et d'autre.
97 Instrument européen de voisinage et de partenariat
document su cité.
Si l'importance a été donnée au
développement du secteur privé et à l'équilibre
socio économique du pays dans la première phase (MEDA I), la
deuxième phase (MEDA II) a coïncidé avec l'entrée en
vigueur de l'Accord d'association, sur quoi il a été
concentré.
Le document en question note que le programme d'appui direct
aux PME/PMI démontre que l'assistance technique pour le soutien des PME
est un moyen efficace pour contribuer à la mise à niveau du tissu
économique algérien, et de ce fait, il est le seul programme de
grande taille dans la programmation 2007-2010. Cela est confirmé par la
commissaire Ferrero Waldner98 : « En ce qui concerne
l'assistance financière de l'Union européenne à
l'Algérie, les principaux axes de coopération de 2007 à
2010, élaborés en étroite coordination avec les
autorités algériennes et en cohérence avec les
priorités nationales de l'Algérie, sont : la réforme
économique, la réforme de la justice et le renforcement des
services publics de base. Ce programme est doté d'une allocation
financière globale de 220 millions d'euros (21,5 milliards de dinars),
dont 57 millions d'euros (5,5 milliards de dinars) pour l'année 2007
».
Dans une étude récente sur la mise à
niveau des entreprises algériennes99, il a été
établi que le résultat des programmes de mise à niveau
sont faibles du fait que le nombre d'entreprises touchées est bas, alors
que la majorité ont besoin d'une mise à niveau. A cela, il faut
ajouter sur le plan macroéconomique que l'environnement n'est pas
propice à toute évolution positive ; l'accès aux
crédits, les problèmes liés au foncier industriel, la
lenteur des procédures administratives, les insuffisances liées
aux faiblesses du système d'information et les problèmes de
concurrence des entreprises activant hors circuit légal sont les
ingrédients de l'environnement dans lequel agit les entreprises
algériennes. A cela, il faut ajouter sur le plan microéconomique
que les chefs d'entreprises sont peu soucieux des évolutions attendues
sur les marchés ; en fait, ils travaillent le plus souvent seuls sans
ressources humaines qualifiées autre que les membres de la famille, ils
privilégient la technologie, la production et la modernisation des
équipements au détriment de la stratégie, des aspects
organisationnelles et du facteur humains. Or, l'économie de
marché demande beaucoup plus.
98 Communiqué de presse
http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/08/361&format=HTML&aged=0&language=FR&g
uiLanguage=en
99 Lynda Mimoune et Mokhtar KHELADI Partenariat
Algérie - Union européenne et mise à niveau des
entreprises algériennes Conférence au colloque « Economie,
Méditerranée, Monde Arabe » 2006 Turquie
IV.2 l'instrument politique :
Devant le fait que l'Accord d'association ne contient pas de
mesures précises ni de calendrier dans le domaine des droits de l'homme,
des libertés fondamentales et du mode démocratique, l'attachement
de l'Union européenne à la réalisation de ses exigences en
la matière s'est concrétisé par l'adoption du Parlement
européen de diverses résolutions ; on cite celle du mois
d'octobre 2002 relative aux mesures que l'Algérie doit entreprendre pour
satisfaire ses engagements100, cette résolution a
été citée dans la résolution relative à la
ratification de l'Accord d'association ; Il est attendu de l'Algérie
qu'elle :
- Renforce les institutions politiques et démocratiques
- Lève l'état d'urgence et assure le retour
à la vie normale
- Etablit une séparation entre le pouvoir militaire et
politique - Assure le pouvoir décisionnel au politique
- Autorise l'entrée des ONG internationales
- Lutte contre le terrorisme dans le respect total des Droits de
l'homme
Même si cette résolution converge avec le texte de
l'Accord puisqu'elle ne prévoit aucun calendrier, il faut noter qu'elle
contient quand même une demande précise et ciblée.
L'attention que porte l'Union européenne se confirme aussi par la
proposition de résolution déposée dans le cadre du
débat sur des cas de violation des droits de l'homme, de la
démocratie et de l'État de droit en Algérie101,
les autotités algériennes sont particulièrement
invitées à assurer la liberté de la presse par la
dépénalisation des délits de presse, la libération
des journalistes emprisonnés pour diffamation. Le parlement
européen s'est à nouveau occupé du cas algérien en
adoptant en 2005 une résolution102 concernant le meme sujet.
Ainsi, l'Algérie est invitée à garantir la liberté
de la presse, et appelée à lever l'état d'urgence.
S'il est clair que les résolutions du parlement
européen n'ont aucune valeur conventionnelle103 parce qu'ils
sont unilatérales et de ce fait ne sont pas juridiquement contraignantes
du point de vue du droit international. Toutefois, la nouvelle logique du
partenariat exige la satisfaction des engagements mutuellement prises. L'accord
de crédits et en général l'avancement du dossier va de
pair avec l'évolution dans le domaine politique.
100 Omar BEKENNICHE su cité P 136
101
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+MOTION+B6-2005-
0359+0+DOC+WORD+V0//EN
102 JOCE C 124 E/567 du 15 Mai 2006
103 Omar BEKENNICHE su cité
S'il est clair aussi que ce qu'on vient d'évoquer est
dans l'intérêt des populations du Sud, il est difficile de
convaincre les pouvoirs publics et la société civile, vu que des
cas de d'atteinte aux droits de l'homme et à la liberté de la
presse ne font pas réagir toujours, ou au moins ces populations n'en
prennent pas connaissance. Aujourd'hui, on reproche au monde
développé de ne pas réagir de la même manière
aux cas similaires des violations à travers la planette.
V. La politique européenne de voisinage et son
instrument financier :
La politique européenne de voisinage est une nouvelle
phase de partenariat entre l'Union européenne et les pays de son
voisinage. En ce qui concerne l'Algérie, les objectifs prioritaires de
la stratégie de l'Union européenne pour 2007-2013 sont :
1. Les réformes politiques en matière de
démocratie et de droits de l'homme, de l'etat de droit et de la bonne
gouvernance ;
2. Les réformes en matière de justice, la
gestion des flux migratoires, ainsi que la lutte contre le crime
organisé, le blanchiment d'argent et le terrorisme dans le respect des
droits de l'homme ;
3. La diversification de l'économie et le
développement de conditions propices à l'investissement
privé, au développement d'entreprises compétitive (PME,
à la croissance et à la résorption du chômage ;
4. le développement de conditions propices aux trois
volets du développement durable (environnement, social,
économique) ;
5. le développement de l'éducation et de la
formation, de la jeunesse, de l'enseignement supérieur et de recherche
scientifique en tant qu'éléments essentiels contribuant à
l'édification de la société du savoir et à la
résorption du chômage dans un contexte d'ouverture de
l'économie ;
6. le renforcement des programmes sociaux tout en maintenant les
équilibres budgétaires ;
7. la facilitation du commerce des biens et services, le
rapprochement de la réglementation technique, les normes et
procédures d'évaluation des de la conformité.
Facilitations des échanges via des procédures douanières
modernes, y inclus les aspects de sécurité de la chaîne
logistique internationale ;
8. le développement du transport basé sur la
sécurité et la sûreté, ainsi que le renforcement des
infrastructures nationales, régionales et leur interconnexion avec
le réseau transeuropéen de transport. Le
développement des secteurs de l'énergie et de la
société de l'information
Mais la principale innovation, est le fait que cette liste
n'est établie qu'à titre indicatif ; dorénavant, il est
attendu des partenaires une formulation claire de leurs besoins dans un projet
de coopération selon les canevas et les règles, qui entrent dans
le cadre des différents programmes de coopération.
Le règlement (CE) No 1638/2006 du Parlement
européen et du Conseil du 24 octobre 2006, arrêtant des
dispositions générales instituant un instrument européen
de voisinage et de partenariat104 stipule dans son premier article :
« Le présent règlement crée un instrument de
voisinage et de partenariat destiné à fournir une assistance
communautaire en vue de l'établissement d'une zone de
prospérité et de bon voisinage couvrant l'Union européenne
ainsi que les pays et territoires énumérés à
l'annexe ». L'Algérie se trouve parmi ses pays105. A
partir de 2007, l'Instrument européen de Voisinage et de Partenariat
(IEVP), constituera le principal instrument financier mis à la
disposition de l'Algérie106. Cet instrument est
articulé comme sui :
Dotations indicatives pluriannuelles pour la
période 2007-2010 (Millions d'euros)107
Programmes plurinationaux
Programme interrégional 260,8
Programme régional - Sud 343,3
Programme régional - Est 223,5
Total pour les programmes plurinationaux
827,6
Programmes par pays
Algérie 220 Arménie 98,4
Azerbaïdjan 92 Belarus 20
104
http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/oj
l310 fr.pdf
105Algérie, Arménie, Autorité
palestinienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, Azerbaïdjan,
Belarus, Égypte, Fédération de Russie, Géorgie,
Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Moldova, Syrie, Tunisie et
Ukraine.
106 Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat, su
cité
107 Document de la Commission
http://ec.europa.eu/world/enp/pdf/country/0703_enpi_figures_fr.pdf
Égypte
|
558
|
Géorgie
|
120,4
|
Israël
|
8
|
Jordanie
|
265
|
Liban
|
187
|
Libye
|
1 8
|
Moldavie
|
209,7
|
Maroc
|
654
|
Autorité palestinienne
|
3 632
|
Syrie
|
130
|
Tunisie
|
300
|
Ukraine
|
494
|
Fédération de Russie
|
120
|
|
|
Total pour les programmes par pays 4 116,50
Programmes de coopération transfrontalière
277.1
Facilité de gouvernance & Fonds
d'investissement de voisinage 400
Total général 5 621,20
Notons qu'il s'agit uniquement du niveau de financement
envisagé et non d'engagement ferme, une vue d'ensemble nous permet de
remarquer que l'Algérie occupe la neuvième place, et qu'une
importance particulière est accordée aux programmes
régionaux et à la coopération transfrontalière.
Sans aucun doute cela constitue une innovation du fait que les
éléments nécessaires à un développement sont
prises en considération maintenant sur le plan pratique et ont
dépassé le caractère déclaratif ce qui constitue un
pas géant. Mais, nous avons vu que l'Algérie présentait un
taux d'absorption déjà faible dans un partenariat
bilatéral, maintenant qu'il est question d'un partenariat Sud - Sud avec
la dimension Nord, l'Algérie a intérêts à s'inscrire
dans cette nouvelle logique pour ne pas rater un processus qui n'a pas vocation
à attendre.
Conclusion :
L'analyse des différentes étapes du partenariat
entre l'Union européenne et l'Algérie démontre que cette
dernière est particulièrement concernée par des relations
qui lui ouvrent la possibilité du développement parce qu'elle a
toujours fait partie. Les résultats contestés sont dues à
l'attachement excessif aux positions politiques globales ; nous avons vu que
l'objet principal du partenariat euro arabe - dont l'Algérie faisait
partie- était la résolution de la question palestinienne - au
moins pour le coté arabe-, or cette question n'est pas résolue
à nos jours. La chute du mur de Berlin a contribué à
l'orientation de l'Europe vers l'Est - retrouver son intégralité
perdue- en dépit de ses relations avec le Sud.
L'expérience récente du partenariat a
démontré que le succès de ce dernier dépend de
plusieurs facteurs ; en premier lieu, il s'agit d'une implication de la
société civile. Or, celle-ci est déçue, voir
blessée par le sort des palestiniens et des iraquiens que la
société internationale est accusée d'inefficacité
quand il s'agit d'intérêt de peuples moins
développés. En second lieu, il s'agit aussi, surtout pour cette
dernière phase de partenariat de la capacité des pays partenaires
à formuler leurs besoins, or, il est clair que ses derniers n'ont pas su
construire les institutions sur de solides bases, ce qui n'a pas permis
l'émergence d'une élite capable d'identifier les problèmes
et les surmonter.
L'existence de projets multiples de partenariat euro
méditerranéen depuis la fin des années 60 à nos
jours reflète le changement de stratégies des uns et des autres
et de cela le changement de l'ordre de priorité. Or, la
réalisation d'objectifs aussi ambitieux demande un engagement à
long terme.
Il a été établi que l'aide offerte par
l'Union européenne dépend de plus en plus sur la satisfaction des
pays bénéficiaires à certaines exigences. Or, à
l'encontre du fait que ces exigences sont dans l'intérêt de ces
pays en premier ; des déclarations comme celle du chef du gouvernement
algérien lors du dixième anniversaire de la «
Déclaration de Barcelone » faisant état que l'Europe exige
trop en échange d'une poignée d'Euros, révèle
l'existence de problèmes de fond.
Pour contourner les freins au partenariat, ce dernier doit
être soutenu par la population en général et l'élite
en particulier.
Or, la crédibilité et les liens de confiances
nécessaires ne peuvent être rétablis qu'à long terme
à travers des actions ou des positions renforçant l'estime des
peuples aux grandes puissances. Toutes les parties ont intérêt
à se montrer patient face à l'absence de résultats
immédiats. Cela va de soit quand on compare le projet européen
à celui américain.
Alors, l'action doit être multidimensionnel ; pour
l'Europe, le moyen de gagner l'adhésion des peuples du Sud en
général est la participation effective à la
résolution des crises qui marques notre époque et qui ont trop
duré. Pour assurer l'efficacité du partenariat, l'aide de
l'Europe au niveau de la formulation des besoins et priorités est
primordiale en plus d'un accompagnement humain renforcé dans toutes les
étapes.
Pour l'Algérie, il est plus que jamais opportun de
modérer ses positions envers les événements qui
caractérisent l'actualité mondiale pour stimuler l'ouverture
envers le monde et envers ses voisins pour ne pas être
pénalisée par le sort des événements et
éviter les situations de blocage.
Sur le plan intérieur, l'Algérie doit moderniser
son mode de gestion de ses relations avec les institutions
étrangères, qui demandent de plus en plus des compétences
particulières pour suivre le rythme des mutations.
Bibliographie :
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Sous la direction de Bichara Khader l'Harmattan 2001
- Bichara Khader Le Partenariat euro méditerranéen
après la conférence de Barcelone l'Harmattan 1997
- Paul Balta Méditerranée Défis et enjeux
l'Harmattan 2000
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euro-méditerranéen à l'heure de l'élargissement de
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