ANLYSE DU DEFICIT DU MARCHE INTERBANCAIRE
MAROCAIN
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Année universitaire : 2010/2011
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Faculté des sciences juridiques, économiques et
sociales FES
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ABDELWAHED BOUKHLOUF
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09/06/2011
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MEMOIRE DE FIN
D'ETUDE :
ANALYSE DU DEFICIT DU MARCHE
INTERBANCAIRE MAROCAIN
2010/2011
ECONOMIE
ET
GESTION
Préparé par
encadré par
ABDELWAHED BOUKHLOUF
Mme AMINA
HAOUDI
Je tiens à présenter mes remerciements avec une
profonde reconnaissance et gratitude à Mme. AMINA
HAOUDI pour avoir accepté de diriger ce travail malgré
ses nombreuses occupations.
Ses conseils, ses remarques si pertinentes, et l'extrême
richesse de son enseignement m'a guidés dans
l'élaboration de ce travail.
Mes remerciements s'adressent ensuite à tous les
enseignants, administrateurs et à tout le personnel de notre
faculté, qui ont donnés tout leurs efforts pour nous aider durant
cette formation.
Sans oublier ceux qui ont participés de prêt ou de
loin à la préparation de ce modeste travail.
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES
UTILISÉS
AEN: avoirs extérieurs nets
AV 7J: avances à 7 jours
AV 24h: avances à 24 heures
BAM: Bank-almaghrib
(a) B.C: banque centrale
CCG: la caisse centrale de garantie
CDG: la caisse de dépôt et
gestion
CMI: central monétique interbancaire
CMM: la caisse marocaine des marchés
DEPF: la direction des études et
prévisions financiers
GPBM: groupement professionnel des banques
marocaines
MDH: millions de dirhams
MMDH: milliards de dirhams
PSLB: position structurelle de liquidité
bancaire
R.O: réserves obligatoires
Taux jj: Taux au jour le jour
TMP: Taux moyen pondéré
SIMT: système interbancaire Marocain de
télécompensation
SRBM: système de règlements bruts
du Maroc
LISTE DES SCHEMAS, GRAPHIQUES ET TABLEAUX
Schéma 1 : architecture du SIMT
Schéma 2 : architecture du SRBM
Schéma 3 : architecture du CMI
Graphique 1: Position de liquidité (MDH)
et TMP du marché interbancaire pour l'année 2007
Graphique 2: Position de liquidité (MDH)
et TMP du marché interbancaire pour l'année 2008
Graphique 3: Position de liquidité (MDH)
et TMP du marché interbancaire pour l'année 2009
Graphique 4: Position de liquidité (MDH)
et TMP du marché interbancaire aux 1er et 2ème
trimestres 2010
Graphique 5: Position de liquidité (MDH)
et TMP du marché interbancaire aux 3ème et
4ème trimestres 2010
Graphique 6 : évolution du taux JJ
interbancaire durant 2006 et 2007
Graphique 7 : évolution du taux JJ
interbancaire durant 2009 et 2010
Graphique 8 : interventions de BAM sur le
marché interbancaire(en MDH) durant 2007
Graphique 9 : interventions de BAM sur le
marché interbancaire(en MDH) durant 2008
Graphique 10 : interventions de BAM sur le
marché interbancaire(en MDH) durant 2009
Graphique 11 : interventions de BAM sur le
marché interbancaire(en MDH) durant les 2 premiers trimestres 2010
Graphique 12 : interventions de BAM sur le
marché interbancaire(en MDH) durant les 2 derniers trimestres 2010
Graphique 13 : évolution de la
liquidité du système bancaire(en MDH)
Graphique 14 : évolution de la
liquidité de l'économie
Graphique 15 : évolution de l'effet
des facteurs de liquidité(en MDH) durant 2006 et 2007
Graphique 16 : évolution de l'effet
des facteurs de liquidité(en MDH) durant 2008
Graphique 17 : évolution de l'effet
des facteurs de liquidité(en MDH) durant 2009
Graphique 18 : évolution de l'effet
des facteurs de liquidité(en MDH) durant 2010
Graphique 19 : variation des R.O(en MDH)
durant 2007
Graphique 20 : variation des R.O(en MDH)
durant 2008
Graphique 21 : variation des R.O(en MDH)
durant 2009
Graphique 22 : variation des R.O(en MDH)
durant 2010
Tableau 1 : agrégats de la
liquidité de l'économie (glissements annuels en %)
Introduction
La crise financière et économique 2007-2010 a remis
au centre des débats économiques l'importance de la prise en
compte des marchés monétaires et financiers dans la conduite de
la politique monétaire et de la régulation des
déséquilibres macroéconomiques.
Considéré comme le marché de
liquidité, le marché interbancaire est traditionnellement
défini comme un marché d'instrument de crédit à
court terme sur lequel les intermédiaires financiers échangent,
à des taux librement déterminés, leur disponibilité
en monnaie centrale contre effets publics ou privés et où la B.C
exerce sa fonction de régulation monétaire.
Dans la littérature théorique économique,
plusieurs auteurs lient la croissance économique au niveau de
liquidité sur le marché interbancaire. En effet, une
liquidité renforcée facilite l'investissement dans les projets de
long terme, dont la rentabilité est plus élevée et stimule
la croissance économique. Cette liquidité s'explique par le fait
que les agents économiques pourraient être amenés à
garder moins d'épargne sous forme de biens métalliques,
financiers ou de consommation durable au profit d'autres biens tels que :
les titres de créances négociables et les autres titres. De ce
fait, le marché interbancaire revêt une grande importance dans le
dessin de la conjoncture économique et la maitrise de certaines
grandeurs représentatives de la situation économique du pays.
La surliquidité du marché bancaire marocain :
un constat qui a caractérisé le paysage monétaire depuis
la fin des années 90, Puis vin le 25 décembre 2007.ce jour
là, lors de son conseil, BAM annonce une situation de resserrement de la
liquidité dans les prémices remontent en fait à
février 2007.
Dans ce contexte international difficile, BAM a pris un ensemble
de mesures afin d'assurer au secteur bancaire un niveau de liquidité
suffisant et, par conséquent, de soutenir l'activité
économique. En effet, dés que la situation est devenue difficile,
BAM a procédé à l'injection de liquidités
essentiellement sous forme des opérations sur appel d'offres (avances
à 7 jours). La banque centrale s'est ainsi engagée à
mettre à la disposition du marché interbancaire tous les moyens
nécessaires aux établissements bancaires pour leur permettre de
financer de manière saine et rigoureuse l'activité
économique. Dans le même temps, BAM a recommandé aux
banques d'assouplir les conditions d'octroi des crédits aux
opérateurs économiques, en particulier à l'égard
des secteurs touchés par la crise.-
Par ailleurs, en vue d'améliorer la liquidité
bancaire, le conseil de BAM a procédé à 5 reprises
à la réduction du taux de la réserve monétaire. A
travers cet instrument monétaire qui vise à atténuer le
besoin en liquidité des banques, la B.C contribue ainsi à
augmenter la capacité d'offre des crédits du système
bancaire national et par conséquent la croissance économique du
pays.
De l'observation de la situation actuelle du marché
interbancaire, nous pouvons envisager deux hypothèses pour
étudier ce phénomène de déficit :
1. Le déficit est d'origine extérieur plutôt
qu'intérieur surtout que le déficit n'a commencé que dans
un contexte international difficile marqué par une crise
financière qui a touchée l'ensemble de l'économie
mondiale.
2. Les mesures d'intervention des autorités
monétaires ont été moins efficaces pour atténuer le
déficit du marché interbancaire et pour offrir une
liquidité suffisante au système bancaire.
La vérification de ces hypothèses de travail,
consiste en 1er lieu à étudier l'évolution du
déficit depuis le début de l'année 2007 et sa tendance sur
le court terme, en second lieu à étudier l'importance des
interventions de BAM sur le marché pour la poursuite des objectifs de la
politique monétaire via la stabilité des taux interbancaires et
finalement l'étude de l'importance de la contribution des facteurs de
liquidité bancaire dans l'élargissement des besoins des banques
en monnaie banque centrale.
Avant d'entamer le vif du sujet, il est nécessaire de
commencer par une analyse du fonctionnement et de l'organisation du
marché interbancaire, ainsi que les opérations d'échange
de liquidités et de titres au sein des différents circuits
interbancaires de règlement.
CH I : PRESENTATION GENERALE DU MARCHE
INTERBANCAIRE MAROCAIN
Sur le marché monétaire, on
rencontre deux compartiments d'échange de liquidités à
court terme :le premier est le marché des titres de créances
négociables (TCN) ouvert à l'ensemble des agents
économiques, réservé comme son nom l'indique à la
circulation des titres négociables (certificats de dépôts,
billets de trésorerie, bons de trésor négociables) ;
le second marché très restreint réservé aux seuls
établissements de crédits et quelques autres institutions
financières ,c'est le marché interbancaire sur lequel se font les
échanges de liquidités entre les banques ou entre ces
dernières et la B.C
Le marché interbancaire est le seul que nous
venons de présenter dans ce chapitre, tout en étudiant dans un
premier temps les objectifs de ce marché, ainsi que les
établissements autorisés à intervenir dans son cadre. Dans
un deuxième temps les différentes transactions et les circuits de
règlement de ces transactions entre les différents
intervenants.
Article II. Section 1. La structure du
marché interbancaire
On va traiter successivement, dans cette section,
la signification et les fonctions du marché interbancaire et
ensuite les intervenants dans ce marché.
I. Définition et fonctions du marché
interbancaire
Le marché interbancaire est un compartiment
du marché monétaire réservé aux banques et à
quelques organismes financiers. Les agents en déficit de
trésorerie peuvent y emprunter auprès des agents en
excédent de trésorerie1(*). Le marché interbancaire est un marché
de monnaie centrale, de très court terme, le marché interbancaire
est le lieu privilégié des interventions de la banque centrale et
par conséquent de l'expression de la politique monétaire, et
encore c'est le lieu où les banques placent leurs excédents de la
monnaie centrale ou couvrent leurs besoin de la monnaie centrale (la
liquidité bancaire), donc la banque gère sa trésorerie
pour ne pas avoir , au terme d'une journée un solde débiteur
auprès de l'institut d'émission(BAM) par conséquent elle
doit veiller en permanence à détenir un certain montant en
monnaie centrale2(*).
De ces définitions, on peut tirer 3
fonctions du marché interbancaire :
1) La redistribution entre les banques elles - mêmes de
leurs déficits et excédents de liquidités.
La principale activité d'une banque consiste
à la collecte des dépôts au près des clients, ainsi
qu'à l'octroie des crédits. Par ailleurs, durant une
période donnée, les banques se retrouvent dans la situation d'un
manque de liquidité, par le fait qu'elles ont eu à accorder plus
des crédits que des nouveaux dépôts, soit dans la situation
de surliquidité par le fait qu'elles ont eu à détenir plus
des dépôts des capitaux qu'elles ont accordés des
crédits3(*).
Lors de la distribution par une banque du
crédit, une partie de la monnaie qu'elle créait
s'échappait de son circuit (fuite naturelle) pour être
captée par une autre banque sous forme de nouveaux dépôts
.donc, il existe des banques qui éprouvent des besoins de
liquidités et des banques qui ont des liquidités en
excédent. Ainsi donc, les banques en excédant de liquidité
ont souvent intérêt à prêter aux banques en
déficit de liquidité sur le marché interbancaire contre
paiement d'intérêts.
En premier équilibrage du marché de
liquidité par les transactions monétaires entre les banques, ne
serait être complet puisque l'ensemble des banques prises comme un tout
éprouvent des besoins ou disposent d'excédents globaux de
liquidités, selon l'évolution des facteurs de la liquidité
bancaire4(*).
2) Les ajustements de trésoreries entre les
banques :
Le marché interbancaire permet aux banques
d'éliminer certains risques (risque de taux, risque de change, risque
de liquidité) en leur permettant d'opérer des échanges,
éventuellement temporaire, d'actifs sur le marché
monétaire.
3) la régulation de liquidité par la banque
centrale :
Le marché interbancaire est devenu le lieu
privilégié de BAM d'exprimer sa politique monétaire
surtout après la suppression de la technique de réescompte en
tant que moyen de refinancement des banques marocaines officiellement en juin
1995. BAM injecte de la liquidité dans le but de maintenir les taux
interbancaire au jour le jour à un niveau proche du principal du taux
directeur (3,25%), ou ponctionne de monnaie centrale pour le même
but5(*).
La régulation de la liquidité
bancaire se fait par des opérations d'open market, par des avances
permanentes et par des réserves obligatoires
II-Les intervenants :
L'accès au marché interbancaire est
bien réglementé par la réglementation bancaire, à
coté de BAM qui l'acteur principal de ce marché et du
trésor public, « seules les banques, la CDG, la caisse
marocaine des marchés, dar addamane et la caisse centrale de garanties
sont habilités à intervenir sur ce
marché »6(*).
A. BAM :
Dénommée banque du Maroc jusqu'en
1987, BAM à été crée par le dahir du 30juin1959 par
substitution à l'ancienne banque d'Etat.
v Missions fondamentales :
Outre le privilège de l'émission de
la monnaie fiduciaire et la mission d'assurer la supervision du système
bancaire, la banque à pour responsabilité de mener la politique
monétaire avec pour objectif fondamental la stabilité des
prix7(*).
La B.C assure le bon fonctionnement du
système bancaire et veille à l'application des dispositions
relatives à l'exercice et au contrôle de l'activité des
établissements de crédits. Elle veille aussi à la
sécurité des systèmes de compensation et de
règlement-livraison des instruments financiers et s'assure de la
sécurité des moyens de paiement et de la pertinence des normes
qui leur sont applicables8(*).
v Autres missions 9(*):
Parallèlement à ces missions
fondamentales, la B.C à d'autres missions qui se résument comme
suit :
§ C'est le conseiller financiers du gouvernement et l'agent
du trésor pour ses opérations bancaires au Maroc et à
l'étranger.
§ Elle représente le gouvernement au sein des
institutions financières et monétaires internationales.
§ Elle participe aux négociations des accords
financiers internationaux.
v Missions de la B.C sur le marché
interbancaire :
La banque centrale utilise le marché
interbancaire pour :
ü Gérer au quotidien la liquidité (injecter ou
éponger la liquidité) du système bancaire, et par
conséquent, de l'économie en général (pour
combattre l'inflation ou la déflation par exemple et, en cas de crise,
fournir suffisamment de liquidités pour éviter un arrêt du
système financier voire des faillites en chaines).
ü Piloter les taux d'intérêts à court
terme dans cette même optique d'intervention sur la conjoncture
économique.
ü La banque veille au bon fonctionnement du marché
monétaire et assure son contrôle. Elle établie et publie
les statistiques sur la monnaie et le crédit10(*).
B. le trésor public
C'est l'administration chargée de
gérer les ressources de l'Etat. Dans la plupart des pays, le
trésor public est un service de l'Etat rattaché au
ministère des finances. C'est la direction au sein du ministère
chargée de gérer les finances de l'Etat.
Le trésor public participe dans le
marché monétaire en émettant essentiellement des bons de
trésor, les titres obligataires et les obligations assimilables du
trésor, qui font de lui le plus gros émetteur de titres sur le
marché des capitaux11(*).
C. les banques
Le secteur bancaire consistait en 19 banques
reparties en deux sous-secteurs, dont le premier comporte 14 banques
généralistes (les banques commerciales) et le second 5
« banques spécialisées ». L'Etat est
l'actionnaire majoritaire dans le capital de 6 banques depuis 2009 (5 en 2008)
et de 4 banques spécialisées (banques publiques), tandis que
l'actionnariat étranger détient la majorité dans 7
institutions (depuis 2008)12(*).
Les banques
marocaines
Les banques
universelles
|
Attijariwafa Bank, banque populaire, BMCE bank, BMCI, CIH,
crédit agricole,
crédit du Maroc, société
générale du Maroc, albarid-bank
|
les banques
d'investissement
|
cfg group, attijari finances corporat, BMCE capital, capital
trust, CDG capital
|
operateur postal
|
poste maroc
|
les banques
mineures
|
arab bank maroc, Citibank morocco, UMB
|
Source : wikipedia
D. La CDG
La caisse de dépôt et de gestion (CDG)
est une institution financière, créée sous forme
d'établissement public en 1959. Elle a pour rôle central de
recevoir, conserver et gérer des ressources d'épargne qui, de par
leur nature ou leur origine, requièrent une protection
spéciale13(*).
La CDG centralise l'équivalent de 35% du
stock de l'épargne institutionnelle et totalise près de 100 MMDH
en actifs sous gestion. Elle est le principal investisseur en valeurs du
trésor avec 50% environ des actifs gérés14(*).
La CDG se base sur 3 métiers : de
banque, de finance et d'assurance par l'intermédiaire de ses filiales et
organismes gérés (34 filiales)15(*).
E. La caisse marocaine des marchés
(CMM)
La caisse marocaine des marchés
créé en 1950 dans l'optique de jouer un rôle
d'intermédiation entre l'Etat et les entreprises privées pour la
passation des marchés publiques16(*).
Elle octroi 3 types de crédits dont elle
garantie la bonne fin à savoir 17(*):
a. Le crédit de préfinancement, lors du
démarrage des travaux ; la caisse donne son aval inconditionnel sur
les billets à ordre et souscrit par le titulaire du marché au
profit de son banquier.
b. Les crédits d'accompagnement, quand le marché
à reçu un début d'exécution la CMM accorde son
acceptation, sur des traites que le titulaire du marché a
été autorisé a tiré sur elle, le banquier escompte
ses effet et émet des fonds à la disposition du titulaire du
marché.
c. Les crédits de mobilisation, en attendant que
s'effectue les payements administratives toujours plus long que le
règlement du secteur privé. Et pour éviter le blocage du
titulaire du marché la CMM peut consentir des avances directes à
ses clients.
F. Dar addamane
Crée en 1989, dar addamane a émis des
garanties dépassant 2 ,4MMDH . Ces garanties ont permis la
couverture de 4,6MMDH de crédits bancaires et la réalisation de
plus de 10MMDH d'investissement.
Les missions essentielles de dar addamane se résument
ainsi :
· Faciliter, à la PME en particulier, l'accès
au financement en garantissant les crédits d'investissement et les
crédits de fonctionnement nécessaires au financement du cycle
d'exploitation ;
· Financer, conjointement avec les banques, les programmes
de mise à niveau des unités des secteurs de l'hôtellerie et
du textile ;
· Accompagner l'entreprise dans chacune des étapes de
son existence, son développement et sa mise à niveau ;
· Promouvoir le développement de l'investissement et
de l'emploi.
G. La caisse centrale de garantie
(CCG)
Créée en 1949, la CCG est une
institution publique à caractère financier, assimilée
à un établissement de crédit18(*).
Les principaux domaines d'activités
stratégiques de la CCG couvrent :
Ø La garantie des crédits d'investissement,
d'exploitation en faveur des entreprises exportatrices, de restructuration
financière et de capital risque ;
Ø Le cofinancement avec les banques des programmes
d'investissement et d'innovation ;
Ø La garantie des prêts à l'habitat
social.
Section II. Les opérations du circuit
interbancaire
le marché interbancaire revêt une grande importance
par le fait qu'il permet aux banques, chaque jour, d'équilibrer leurs
trésoreries grâce à l'échange des
différentes titres de crédits entre eux ou avec la banque
centrale , tout en compensant les titres des unes sur les autres dans un
système de compensation bien précis.
Nous envisageons d'étudier successivement, les circuits
interbancaires de règlement et les différentes transactions.
I- Les circuits interbancaires de
règlement
La réforme des systèmes
interbancaires de règlement se traduit par la fermeture
définitive des chambres de compensation et la mise en place de nouveaux
circuits de paiement essentiellement le SIMT et le SRBM.
Dans le domaine des cartes bancaires, il a été
procédé à la mise en place du centre monétique
interbancaire(CMI).
Nous envisageons d'étudier successivement
ces 4 circuits :
A. Les chambres de compensation
Les chambres de compensation ont pour objet de
faciliter à leurs adhérents (notamment BAM, trésorerie
générale, barid almaghrib et les établissements de
crédit membres du GPBM19(*)), par compensation quotidienne aux sièges de
BAM, le règlement des valeurs (les chèques, les effets, les
virements et les avis de prélèvement) qu'ils détiennent
les uns sur les autres20(*).
A part sa qualité de membre à la chambre de
compensation, BAM est chargée notamment 21(*):
Ø D'organiser et de contrôler les séances de
compensation ;
Ø De veiller au règlement des soldes
créditeurs et débiteurs qui résultent de la compensation
par imputation des montants des soldes aux comptes des banques et du
trésor tenus sur ses livres.
1. séances de compensation dans les sièges de
BAM pour les valeurs sur place
Il faut distinguer 2 séances, l'une est
normale, l'autre est spéciale
a. séances normales
Organisées chaque jour dans les
sièges de BAM pour le règlement des effets remis l'avant-veille
ouvrable et les autres valeurs présentées le même
jour22(*).
b. séances spéciales
Réservées aux effets à
échéance de fin de mois .ces effets sont remis
généralement 3 jours ouvrables avant la fin du mois, et le
règlement intervient en principe, le dernier jour du mois23(*).
Il faut signaler que des sièges de BAM
à rabat et Casablanca, une séance est organisée
quotidiennement pour le règlement des rejets des chèques qui ont
été remis et réglés la veille au cours de la
séance normale.
2. séances de compensation pour les valeurs
déplacées
Une séance quotidienne est tenue à la
succursale de BAM à Casablanca pour la compensation des valeurs et ce,
en vertu d'une convention interbancaire du 27fevrier199724(*).
Bien qu'il ne soit pas signataire de cette
convention, BAM contrôle les séances de compensation et veille
à l'apurement des soldes qui en résultent.
Il ne faut surtout pas oublier que l'institut d'émission
à annoncée jeudi11mars2010 la fermeture définitive de la
chambre de compensation de Casablanca .cette fermeture intervenue après
la fermeture en mars2009 des chambres de compensation régionales.
Ce processus, ayant aboutit à la
dématérialisation des virements en 2004,des chèques
en2007,des lettres de changes en 2008 et des avis de prélèvements
en 2009,a permis d'assurer une réduction des délais de
règlement des valeurs échangées, une meilleure
optimisation au plan national des flux financiers de l'ensemble des
opérateurs économiques et financiers25(*).
B. SIMT
1. Présentation du système
Dans le cadre de la modernisation des
systèmes de paiement au Maroc, BAM et la communauté bancaire ont
mis en place un SIMT pour les opérations de masse relative à
l'ensemble des moyens de paiement scripturaux, à l'exclusion des cartes
bancaires.
Il a pour objectifs 26(*):
§ D'automatiser et de sécuriser les échanges
interbancaires ;
§ De réduire les délais de
recouvrement ;
§ De centraliser les soldes de règlement ;
§ D'améliorer la gestion de
trésorerie ;
§ Dématérialiser totalement les
échanges de valeurs ;
La gestion du SIMT est confiée à une
association nommée « association pour un système
interbancaire marocain de télécompensation (ASIMT) »
crée en 2003 et présidée par BAM, transformée en
décembre 2009 à un GIE dénommé
« groupement pour un système interbancaire marocain de
télécompensation (GSIMT) ».
2. participation au système
Tout établissement de crédit
opérant au Maroc, gestionnaire des moyens de paiement scripturaux qui,
à titre habituel émet et reçoit des moyens de paiement
admis à transiter dans les circuits interbancaires, est habilité
à participer au SIMT27(*). Il doit obtenir l'agrément de l'ASIMT en
s'engageant de respecter les obligations statutaires et certains
critères techniques, juridiques et financiers, et notamment28(*) :
§ La réception de toutes les opérations
admises dans le système ;
§ Le règlement d'un droit d'accès et de
cotisation annuelle calculé sur la base de volumétrie des valeurs
télécompensées ;
§ Disposer d'un lien téléinformatique avec le
SIMT et d'un compte de règlement sur les livres de BAM.
3. architecture du système
Source : BAM
C. SRBM
Ce système, mis en service en septembre
2006, constitue une infrastructure de paiement qui permet des transferts
rapides et sécurisés entre les institutions financières
participantes et contribue à renforcer l'efficacité de la
politique monétaire. Le SRBM permet, en particulier29(*) :
Ø D'exécuter les paiements, en temps réel,
en toute sécurité grâce au règlement en monnaie
centrale, de façon irrévocable et à travers un
système d'information hautement sécurisé ;
Ø D'assurer, par la constitution préalable de la
provision, la stabilité financière et la réduction des
risques de règlement susceptibles d'avoir une dimension
systémique ;
Ø De faciliter la circulation de la monnaie centrale,
permettant ainsi de renforcer l'efficacité de la conduite de la
politique monétaire ;
Ø Et enfin, de gérer de façon optimale la
trésorerie des établissements membres, grâce à
l'instauration d'un compte central unique de règlement par participant,
assorti d'une surveillance permanente des flux et de la liquidité par
BAM.
Architecture du
système
Source : BAM
D. Centre monétique interbancaire
(CMI)
Agréé en tant que
société de gestion des moyens de paiement par
l'arrêté du ministre des finances et de la privatisation
n°732-02 du 25 avril 2002. Le CMI centralise, au profit du système
bancaire, le traitement de toutes les opérations monétiques
interbancaires, tant au niveau national qu'avec l'étranger30(*).
1. présentation du système
Les banques marocaines ont pris l'initiative de
créer, en 2001, le CMI à fin de permettre
l'interopérabilité de la carte bancaire et de favoriser ainsi son
développement comme moyen de paiement31(*).
Le CMI a mis à profit la période des
deux années, pour la mise en place d'un centre de traitement
monétique 32(*):
o certifié par les organismes internationaux visa,
MasterCard, Amex, diner's et jcb pour le traitement des cartes
étrangères.
o Interconnecté avec les systèmes monétiques
de l'ensemble des banques marocaines pour le traitement des
autorisations, « temps réel », et la
compensation des transactions monétiques.
o Doté de capacités lui permettant d'accompagner le
développement rapide de la monétique.
2. participation au
système
le CMI a été fondé par 9
banques marocaines, qui en sont les actionnaires : arab Bank, Attijariwafa
Bank, banque centrale populaire, BMCE Bank, BMCI, crédit agricole du
Maroc, crédit immobilier et hôtelier, crédit du Maroc et
société générale du Maroc. Par la suite, le CMI a
agréé 4 autres membres : post Maroc (albarid Bank), cetelem
maroc, CDG capital et salaf chaabi33(*).
3. architecture du système
Source : BAM
II-les différentes transactions sur le
marché interbancaire
Les transactions sur ce marché
répondent à un objectif précis des établissements
de crédit : avoir chaque jour un compte équilibré en
monnaie centrale, étant entendue que le solde de leur compte à la
B.C ne peut être négatif et qu'ils sont astreints à
constituer des réserves obligatoires. Pour atteindre cet objectif,
certains établissements de crédit vont, chaque jour ouvré,
venir emprunter des ressources en monnaie banque centrale ; d'autres vont
prêter leurs excédants contre rémunération.
Les principales opérations qui se
déroulent sur le marché interbancaire sont les opérations
en blanc, les cessions temporaires de titres, l'émission des billets
à ordre négociables (opérations « contre
bon ») et les opérations fermes34(*).
a. les opérations en blanc
Les opérations en blanc sont des prêts
de monnaie B.C accordés à un établissement de
crédit sans contrepartie, (vu qu'au Maroc les banques sont très
connues) c'est-à-dire sans effet ou créance remis en
contrepartie. Ces opérations de prêts sont dites en blanc par
opposition aux opérations « contre bon » ou
aux cessions de titres qui présentent une garantie constituée par
le « bon » ou par le transfert
« temporaire » de titres35(*).
Les opérations pourront être
« en blanc » lorsque l'emprunteur de monnaie B.C est de
très bonne qualité (faible risque de contrepartie) ou lorsqu'il
ne dispose pas d'éligibles aux autres opérations du marché
interbancaire.
A noter que les prêts de monnaie B.C accordés par
BAM sont obligatoirement assortis de remise de garanties (pension ou
prêts garantis).
b. Les cessions temporaires de titres
On distingue les pensions, ordinaires ou
livrés, et les rémérés.
v La pension
Pour se procurer la monnaie B.C, un
établissement de crédit peut « mettre en
pension » des titres qu'ils possèdent : les
titres sont alors vendus au comptant contre monnaie B.C, avec un engagement de
rachat à une date et à un prix convenus à
l'avance. Pendant la durée de la pension, les titres sont la
propriété de celui qui les « prend en
pension » : le préteur de monnaie B.C. à la date
convenue, L'établissement qui a mis les titres en pension doit les
racheter ; le règlement se fait en monnaie B.C par
l'intermédiaire des comptes des établissements de crédit
à la B.C36(*).
Les supports en pension les plus fréquents
sont les titres de créances négociables ; la durée
des pensions varie de 24 heures à plusieurs semaines.
Les pensions sont dites ordinaires lorsqu'elles ne donnent
pas lieu à un transfert matériel des titres ; les titres
sont simplement « mis en dossier » chez l'emprunteur au nom
du prêteur (ils ne circulent pas entre le prêteur et
l'emprunteur).
Le non transfert de titres pose le problème
de garantie du prêt pour le prêteur de monnaie B.C (celui qui prend
en pension). C'est la raison pour laquelle se sont développées
des « pensions livrées » : les titres
mis en pension sont livrés par l'emprunteur de monnaie centrale au
prêteur.
v Le réméré
C'est une vente de titres au comptant dans
laquelle le vendeur (l'emprunteur de monnaie B.C) se réserve le droit de
les racheter à un prix convenu à l'avance dans un délai
maximum de 5ans ; il dispose ainsi d'une option de rachat. S'il
exerce son option, le vendeur à réméré (emprunteur
de monnaie centrale) verse à l'acheteur initial (acheteur à
réméré, prêteur de monnaie centrale) les
liquidités empruntées augmentées d'une indemnité de
réméré, et récupère ses titres ; s'il
n'exerce pas son option dans le délai de 5ans, l'acheteur à
réméré garde la propriété des titres,
l'opération peut alors s'assimiler à une vente ferme37(*).
c. Les opérations « contre
bon »
A la différence des opérations en
blanc, l'emprunteur émet un « billet à ordre
négociable » qu'il remet au prêteur de monnaie
B.C38(*).
L'intérêt d'un billet à ordre
négociable pour l'emprunteur est qu'il permet, comparativement à
une opération en blanc, d'obtenir un refinancement à moindre
coût d'une part parce que le bon constitue une garantie pour le
prêteur, et d'autre part, car il peut être vendue par ce dernier
sur le « marché secondaire » en cas de besoin de
liquidité puisqu'il est négociable.
d. Les opérations fermes
Il s'agit d'achats et de ventes fermes de titres
contre monnaie B.C. A la différence des pensions et
rémérés, le transfert de titres est
définitif39(*).
Ces opérations peuvent être conclues entre les
établissements de crédit ou entre un établissement de
crédit et la B.C dans le cadre de ses opérations d'open
market.
Selon que la B.C veut assécher la
liquidité bancaire ou au contraire approvisionner le marché
interbancaire, elle procédera à des ventes fermes de titres (elle
effectue ainsi des « reprises de liquidités ») que
les établissements de crédit régleront par
l'intermédiaire de leur comptes à la B.C en monnaie centrale ou
au contraire à des achats fermes de titres (elle effectue alors
des « apports de liquidités » sur le
marché).
CH II. Déficit du marché interbancaire
et les besoins de liquidité des
trésoreries bancaires
L'économie nationale, comme c'est le cas de
l'économie mondiale, a été marquée depuis 2007 par
d'importantes turbulences dans l'ensemble des compartiments des marchés
financiers, y compris le marché interbancaire dont la liquidité
s'est brutalement contractée, suite à l'aggravation des besoins
de liquidité des trésoreries des banques commerciales et par la
conjonction d'un ensemble de facteurs de liquidité d'ordre autonomes
mais aussi institutionnels.
Section I. déficit du marché
interbancaire marocain
Dans un contexte marqué par un déficit du
marché interbancaire, la banque centrale a procédée
à des injections massives de liquidité en vue de stabiliser le
taux interbancaire proche du taux directeur, surtout après la crise
financière où les besoins de liquidité sont devenus
de plus en plus grave.
Nous venons d'analyser successivement l'évolution du
déficit du marché interbancaire, l'évolution du taux
interbancaire et enfin les interventions de BAM en tant que régulateur
et acteur principal du marché interbancaire. Tout ça pour une
période de quatre ans, allant de 2007 jusqu'à 2010.
I. Evolution du déficit sur le compartiment
interbancaire Marocain
Durant les deux mois de l'année 2007 persiste encore la
surliquidité existante déjà sur le marché
interbancaire. Mais, à partir du mois de mars commence un déficit
de liquidité qui va se creuser pendant le dernier trimestre de
l'année 2007. Durant ce dernier trimestre, la position de
liquidité40(*)
moyenne du marché dégage un déficit de 3.6MMDH contre
2.4MMDH au 2ème trimestre41(*), alors que le déficit des trésoreries
du système bancaire a atteint en moyen 11MMDH au cours du dernier
trimestre.
Le 1er trimestre de l'année 2008 a
été marqué par un retour du déficit de la
liquidité par rapport au denier trimestre 2007 à 9MMDH durant ce
1er trimestre et à 8.4MMDH au 2ème
trimestre. Mais, le déficit va s'accentuer au dernier trimestre de cette
année pour arriver à 10.4MMDH en moyenne.
En 2009, le marché monétaire s'est
caractérisé par la baisse prononcée de la liquidité
du système bancaire comparée aux niveaux enregistrés au
cours de 2008 et 2007. En effet, les déficits ont été
estimés en moyenne à 17.7MMDH par mois en 2009 contre 11.3MMDH en
2008 et 4.5MMDH en 200742(*).
En 2010, au cours du 1er trimestre l'insuffisance de
liquidité du système bancaire s'est accentuée passant
à 18.5MMDH ce qui va pousser le conseil de BAM, lors de sa
réunion de 30 mars 2010, de décider de réduire le ratio de
la réserve obligatoire de 2points de pourcentage pour le ramener
à 6%. La réduction du ratio de la réserve monétaire
s'est traduite par une injection de liquidité globale de 8.2MMDH
(5.2MMDH le 21 mars 2010 et 2.9MMDH le 21 avril 2010).43(*)
Le déficit de liquidité va se creuser pendant le
3ème trimestre de l'année 2010 pour passer à
environ 23.4MMDH. Mais le dernier trimestre va marquer de bon résultat
surtout avec le retour du déficit de liquidité à 15.9MMDH
en raison de l'encaissement d'un emprunt international de 11.2MMDH.
II. Evolution du taux JJ interbancaire
En 2007, les taux d'intérêt sur le
marché monétaire interbancaire ont marqué une hausse,
passant de 2.58% à 3.92%. Concernant la volatilité du taux
interbancaire, elle est demeurée quasiment inchangée (0.41% au
lieu de 0.43%) suite aux interventions réguliers de BAM44(*).
Au cours de l'année 2008, le conseil de BAM à
décider, lors de sa réunion du 25 mars 2008, de laisser
inchangé et de l'augmenter à 3.50% lors de sa réunion de
23 septembre. En conséquence, le TMP s'établi autour de 3.40% au
1er trimestre, 3.23% au 2ème trimestre
enregistrant une baisse de 7points de base, 3.33% au 3ème
trimestre et une augmentation de 32points de base au dernier trimestre de
l'année 2008.
Malgré le contexte baissier de la liquidité sur le
marché monétaire, le taux JJ interbancaire est resté
pratiquement stable tout au long de l'année 2009, évoluant autour
du taux de la pension à 7 jours en raison principalement des
interventions permanentes de la banque centrale. En moyenne annuelle, le TMP
interbancaire s'établi à 3.27% en baisse de 11points de base par
rapport au niveau de 3.38% enregistre en 2008. Cette légère
baisse s'explique essentiellement par la décision de la banque centrale
de baisser son taux directeur de 25points de base, le ramenant à 3.25%,
à partir du 1er avril 2009. Suit à cette action le TMP
interbancaire est passé d'une moyenne de 3.41% au cours du
1er trimestre à 3.23% au cours des trois derniers trimestres
de l'année45(*).
Au cours de l'année 2010, le TMP interbancaire
s'établi à 3.31% au 1er trimestre, à 3.28% au
2ème trimestre, à 3.31% au 3ème
trimestre et à 3.26% au dernier trimestre en baisse de 5points de
base.
III. Les interventions de BAM
Pour injecter la liquidité nécessaire, BAM est
intervenue à travers les avances à 7J sur appels d'offres pour un
montant quotidien moyen de 4.3MMDH en 2007 au lieu de 66MDH l'année
précédente46(*). Les banques ont également sollicité
les avances à 24 heures (absentes depuis 2006) pour un montant quotidien
moyen de 438MDH. Par ailleurs, pour combler le déficit de
liquidité résiduel du marché, BAM a utilisé la
technique de prises en pension des bons de trésor qui a portée
sur un montant quotidien moyen de 161MDH.
Au cours de l'année 2008, BAM est intervenue au moyen de
divers instruments de la politique monétaire pour un montant quotidien
de 7.2MMDH au cours du 1er trimestre dont 88% au moyen des
opérations principales et 12% par le biais des opérations de
réglage fin sous forme de prises en pension des bons du trésor.
Le 2ème trimestre a été marqué par
l'augmentation du montant quotidien des A7J durant les mois d'avril et mai pour
arriver à 11.8MMDH. Mais, à partir du 22 mai la banque centrale a
réduit le volume de ses opérations principales de 13MMDH à
5MMDH grâce aux injections de liquidité induites par les retraits
de Barid-almaghrib les 20 et 21 mai du circuit du trésor. Au cours du
dernier trimestre, le volume quotidien moyen des injections de liquidité
opérées par BAM a atteint 16.6MMDH dont 13.6MMDH sous forme des
A7J soit 82% du volume global de ses interventions. La banque a
également conduit des opérations de swaps de devises dont le
montant quotidien moyen a atteint 2.6MMDH représentant 16% du montant
global des injections de liquidité.
En 2009, à fin de contenir l'évolution du taux JJ
à des niveaux proches du taux directeur, BAM est intervenue sur le
marché monétaire à travers deux principaux instruments de
la politique monétaire en l'occurrence les A7J et la réserve
obligatoire. Son principal instrument reste, comme en 2008 et 2007, les A7J par
le biais duquel il a injecté en moyenne prés de 16.3MMDH par
mois. Les opérations d'injection de liquidité via les AV 24h et
les opérations de pension livrée ont portés sur des
montants mensuels moyens respectifs de 20.3MDH et 168.4MDH. Aussi et compte
tenu du caractère structurel de la baisse de la liquidité sur le
marché monétaire, BAM a réduit à deux reprises le
niveau de la réserve monétaire pour le ramener à 8% ce qui
va permettre d'injecter de manière durable une liquidité
supplémentaire de prés de 15.3MMDH47(*).
En vue de combler l'insuffisance de la liquidité bancaire,
BAM est intervenue au moyen des opérations d'A 7J pour un montant
quotidien moyen de 19.3MMDH au 1er trimestre et 12.3MMDH au
2ème trimestre.
Le 3ème trimestre a été
marqué par la hausse des insuffisances de liquidité qui ont
atteint 25.4MMDH, ce qui va obliger la banque centrale d'intervenir au moyen
des A 7J avec un montant quotidien moyen de 22.9MMDH. Mais, au dernier
trimestre, BAM a réduit son intervention à 10.9MMDH au titre des
A 7J.
Section II. La position structurelle de
liquidité des banques marocaines
1. Signification de la liquidité
bancaire
La commission bancaire française donne la
définition suivante de la liquidité
bancaire « au sens large, `'étant
liquide'' pour un établissement de crédit, c'est disposer de
fonds nécessaires pour faire face aux décaissements qu'il doit
effectuer. Ainsi, la liquidité d'un établissement de
crédit peut être définie comme sa capacité à
rembourser à bonne date et à coût raisonnable ses
exigibilités, en pouvant mobiliser notamment très rapidement ses
avoirs lorsque le besoin s'en présente. Les sources de liquidité
les plus communément reconnues sont la trésorerie (le cash) ou
les titres qui peuvent être immédiatement convertis en cash soit
auprès de la banque centrale soit sur le
marché ».48(*)
BAM donne la définition
suivante : « la liquidité bancaire
est généralement considérée comme étant la
capacité des établissements de crédit à faire face
à leurs obligations de trésorerie suivant leur
échéance »49(*).
Donc, la liquidité d'une banque recouvre les
disponibilités de la banque à la monnaie centrale, soit : le
montant de son compte courant créditeur à la banque centrale, les
billets en caisse ainsi que le montant de ses comptes courants
créditeurs dans d'autres banques et aux comptes courants postaux (CCP)
dont elle peut toujours exiger la contrepartie en monnaie centrale. La
liquidité bancaire comprend tous ses éléments moins les
comptes courants bancaires qui s'annulent pour l'ensemble agrégé
des banques50(*).
FERRANDIER R. et KOEN V. distinguent la liquidité bancaire
immédiate et la liquidité bancaire potentielle. Pour ses auteurs,
les comptes courants créditeurs des banques de second rang auprès
de la banque centrale constituent la liquidité bancaire immédiate
et la liquidité bancaire potentielle correspond à l'ensemble des
actifs mobilisables auprès de la banque centrale51(*).
Le 1er indicateur d'évaluation de
l'excédant de liquidité ou du besoin de financement
des banques à un moment donné est la position
structurelle de liquidité des banques
(PSLB) qui reflète l'effet de l'ensemble des
facteurs autonomes.
PSLB = avoirs extérieurs nets + avances au
trésor - comptes du trésor + autres éléments de
l'actif - autre élément du passif - circulation
fiduciaire.
= avoirs extérieurs nets + position
nette du trésor + autres éléments nets - circulation
fiduciaire.
Une fois la PSLB mesurée, l'autre élément
qui détermine l'état des trésoreries bancaires est le
système des réserves obligatoires qui crée un besoin
supplémentaire en monnaie banque centrale chez les banques. Ainsi,
l'excédent ou le besoin net de liquidité des banques
équivaut à la PSLB nette des réserves obligatoires.
2. Ratio de la liquidité
bancaire
Le ratio de liquidité, l'une des normes de gestion les
plus anciennes, à pour objectif d'assurer que l'établissement de
crédit peuvent faire face aux demandes de remboursement des
déposants. Cette norme est satisfaite lorsque le ratio de
liquidité est supérieur ou égal à 100%
c'est-à-dire lorsque les disponibilités remboursables à
vue ou dans un délai d'un mois52(*).
Selon BAM, les banques sont tenues de respecter de façon
permanente un coefficient minimum de 100% entre d'une part leurs
éléments d'actif disponibles et réalisables à court
terme et engagements par signature reçus et, d'autre part, leurs
exigibilités à vue et à court terme et engagements par
signature donnés.53(*)
3. Risque de liquidité
Le risque de liquidité est défini comme
étant le risque pour l'établissement de ne pas pouvoir
s'acquitter, dans des conditions normales, de ses engagements à leur
échéance.
Deux sources majeures peuvent générer un risque de
liquidité 54(*):
v L'incapacité d'un établissement de crédit
à se procurer les fonds nécessaires pour faire face à des
obligations inattendues à court terme, notamment un retrait massif de
dépôt et un tirage de lignes hors bilan ;
v Financement d'actifs à moyen et à long terme par
des actifs à court terme.
4. Evolution de la PSLB Marocaines
A la fin de l'année 2010, la PSLB s'est
améliorée de 0.5% pour atteindre 20.8MMDH au lieu d'une baisse de
46% en 2009 et ce sous l'effet expansif de 5% des facteurs autonomes de
liquidité. Cette situation, accompagnée d'une baisse du
coefficient de la réserve monétaire de 8% à 6%
(réserve monétaire requise baissant de 31MMDH à fin 2009
à 25MMDH à fin 2010), a donnée lieu à un
allongement du déficit de liquidité bancaire qui est ressorti
à 4.2MMDH au lieu de 10.6MMDH un an auparavant.
5. Evolution de la liquidité de
l'économie nationale
La liquidité de l'économie est un concept moins
précis que la liquidité des actifs et la liquidité des
banques. En effet, il n'y a pas une mais plusieurs mesures possibles de la
liquidité de l'économie. Toutefois, la liquidité de
l'économie est généralement appréhendée
à travers les agrégats de la partie monétaire du
patrimoine des agents économiques (agrégats monétaires).
La liquidité de l'économie marque un bouleversement
à la hausse malgré la tendance baissière qui a
commencée depuis 2007 et qui s'est accentuée au cours de
l'année 2009. La progression annuelle de l'encours s'est établi
à 9.2% en 2010 contre 6.1% en 2009. Le resserrement de liquidité
en 2009 tire ses origines de l'évolution moins soutenue de la masse
monétaire comparativement à l'année
précédente ( accroissement de 7% au lieu de 13.5% en 2008) et de
la chute de l'encours moyen des agrégats de placements liquides (3.4% en
2009 contre 4.8% en 2008 et 4.3% en 2007 ), qui va enregistrer une hausse de
23.3% en 2010 grâce à l'augmentation de l'encours des OPCVM
actions et diversifiés de 25.6% après 18.7% en 2009, la
même tendance a été enregistrée par les OPCVM
obligataires et les bons du trésor négociables.
Section III. Les facteurs engendrant le déficit
sur le marché interbancaire
Les facteurs de liquidité bancaire sont des
éléments qui déterminent le besoin global du
système bancaire en monnaie centrale. Ce sont des
phénomènes ou des événements qui améliorent
ou réduisent le volume de monnaie centrale dont disposent les banques.
Les facteurs de liquidité peuvent être autonomes ou
résulter de l'action spécifique de l'institut d'émission.
Dans la plupart des cas, les facteurs de liquidité bancaire conduisent
les établissements de crédit à exprimer une demande de
monnaie centrale.
Section III. Les facteurs engendrant le déficit
du marché interbancaire Marocain
L'apparition du déficit de liquidité du
marché interbancaire est la conséquence d'un ensemble de facteurs
restrictifs de liquidité, qui influence directement la liquidité
bancaire et aggrave donc les besoins en monnaie centrale. Ces facteurs de
liquidité peuvent être de nature autonome ou institutionnel.
I. Les facteurs autonomes de
liquidité
Les facteurs de la liquidité bancaire sont
considérés comme autonomes lorsque leur évolution ne
dépend pas de la politique monétaire de la banque centrale mais
de phénomènes économiques spontanés,
indépendants des choix publics. Les principaux facteurs de
liquidité bancaire sont : les mouvements de billets, le solde des
opérations avec l'extérieur et le solde des opérations du
trésor public.
A. Les mouvements de billets
Les billets en circulation sont comptabilisés au passif du
bilan de la banque centrale. Leur montant fluctue de façon
saisonnière en fonction des habitudes de paiement du public. La
liquidité bancaire varie en sens inverse du montant des billets en
circulation 55(*); si
les versements de billets de la part de la clientèle sont
supérieurs aux retraits, la liquidité bancaire augmente et
inversement.
B. Le solde des opérations avec
l'extérieur
S'il est positif est source de liquidité gratuite pour les
banques qu'il s'agisse d'un excédant commercial ou d'emprunts nets sur
les marchés de capitaux étrangers et internationaux. En effet, il
y aura entrée de devises que les banques échangeront contre la
monnaie centrale.
L'inverse se produira en cas de déficit, les banques
achèteront des devises contre la monnaie centrale. Ce solde est
déterminé à partir de plusieurs mouvements.
C. Le solde des opérations du trésor
public
Le trésor public dispose de sa propre monnaie
gérée par ses propres institutions et toutes ses
opérations avec les banques transitent uniquement par la banque centrale
au moyen de son compte courant et de ceux des banques. A chaque fois les
dépenses du trésor seront l'occasion d'une création de la
monnaie centrale à son profit par la banque centrale, ce sera un facteur
favorable sur la liquidité bancaire56(*). Plus généralement tout déficit
du trésor qui était financé par un recours à la
monnaie centrale accroissait la liquidité bancaire puisqu'une partie
alimentait les comptes des banques, alors que tout un déficit
budgétaire financé par les banques réduit la
liquidité bancaire et affaiblit la liquidité sur le marché
interbancaire.
D. L'évolution de l'effet des facteurs
autonomes
Au 1er trimestre de l'année
2007, le déficit a été en grande partie
influencé par une situation déficitaire de la position nette du
trésor compensé en partie par un effet expansif des autres
facteurs.
au cours du 2ème trimestre,
après avoir exercés une ponction de 543MDH sur la
liquidité durant les mois d'avril et mai 2007, les facteurs autonomes
ont augmentés les trésoreries bancaires de 4,2MMDH au cours du
seul mois de juin, dont 3 milliards attribuables aux opérations de
rachats nets de billets de banque étrangers et 2,3MMDH dus aux emplois
nets du Trésor. La circulation fiduciaire a, en revanche,
enregistrée une augmentation de 1,1MMDH au courant du même mois.
Globalement, l'incidence expansive de 3,7MMDH exercée par les facteurs
autonomes au deuxième trimestre 2007, a été en grande
partie compensée par l'augmentation de 2,6 MMDH enregistrée par
le minimum requis au titre de la réserve monétaire durant la
même période.
Au cours du troisième trimestre 2007, les
trésoreries bancaires ont subi une contraction principalement sous
l'effet de la ponction de liquidité de 3,9MMDH exercée par les
facteurs autonomes. En effet, La circulation fiduciaire a enregistré
une augmentation de 6,8 MMDH en période estivale et les
opérations du Trésor ont été à l'origine
d'une ponction de liquidité de 1,1MMDH, notamment attribuable à
la privatisation des 4% du capital de Maroc Telecom. L'opération de
privatisation a porté sur un montant global de 4,6MMDH, la moitié
de ce montant revenant au Fonds Hassan II pour le développement
économique et social. En revanche, les opérations sur avoirs
extérieurs ont induit une injection de liquidité de 4MMDH. En
dépit de l'effet expansif global des avoirs extérieurs, le
troisième trimestre 2007 a été marqué par
l'accélération des opérations de cessions de devises par
Bank Almaghrib qui ont totalisé 15 MMDH, mais dont l'effet sur la
liquidité a été compensé par des rachats de billets
de banque étrangers habituellement observé pendant
l'été et dont le montant a atteint 19 MMDH.
Au cours du dernier trimestre de l'année
2007, l'insuffisance de liquidité prévalant sur le
marché monétaire s'est accentuée en raison de
l'accumulation du retard de constitution des trésoreries bancaires ainsi
que de l'incidence restrictive exercée par les facteurs autonomes et
particulièrement celle des opérations en devises. En effet,
Durant les mois d'octobre et novembre 2007, les opérations sur avoirs
extérieurs ont exercé une ponction de 3,2 MMDH sur les
trésoreries bancaires compte tenu de la persistance des cessions de
devises qui ont totalisé 8,4MMDH, partiellement compensées par
les rachats de billets de banque étrangers pour un montant de 5,2 MMDH.
Les achats de devises par les banques commerciales s'expliquent par
l'augmentation du volume des opérations au comptant et à terme
effectuées par leur clientèle57(*). En revanche, les opérations du Trésor
ont exercés un effet expansif de 2,9 MMDH sur les trésoreries
bancaires, notamment en raison du désendettement du Trésor.
Le reflux de la monnaie fiduciaire, qui a débuté en
septembre en raison de la fin de la période de vacances, s'est poursuivi
au courant des mois d'octobre et de novembre 2007 exerçant un effet
expansif de 263 MDH sur les trésoreries bancaires.
Au premier trimestre, si les opérations
sur avoirs extérieurs ont été quasiment sans incidence sur
les trésoreries bancaires, les opérations du Trésor ont
été à l'origine d'une ponction de liquidité de 5,4
MMDH, notamment en raison de la bonne tenue des recettes fiscales, de
l'augmentation des dépôts auprès du Trésor et de son
désendettement. En revanche, le reflux de la monnaie fiduciaire,
consécutif aux périodes de fête religieuse (Aïd Al
Adha) et au Nouvel An, s'est élevé à 3,5 MMDH au courant
des mois de janvier et février 2008. Au total, les facteurs autonomes
ont exercé un effet restrictif de 1,8 MMDH.
Au cours du 2ème trimestre de
l'année 2008, l'insuffisance des trésoreries bancaires
s'est partiellement résorbée sous l'effet de l'évolution
expansive des opérations du trésor et des opérations en
devises. Durant ce trimestre, les opérations du trésor ont induit
une injection de liquidité de 2MMDH principalement attribuable au
désendettement du trésor, dont les remboursements nets ont
atteint 15.8MMDH ainsi qu'aux retraits massifs de Barid-al-Maghrib de 6.2MMDH
auprès du trésor.
Les opérations sur les avoirs extérieurs ont
également contribuées au développement des
trésoreries bancaires pour un montant de 4.5MMDH en raison des cessions
de billets de banque étrangers qui ont atteint 6.4MMDH, partiellement
compensées par les achats de devises par les banques commerciales d'un
montant de 1.9MMDH58(*).
En revanche, la circulation fiduciaire a enregistrée une augmentation de
1.8MMDH attribuable aux retraits de billets à la veille des vacances de
l'été.
La tendance expansive des facteurs autonomes s'est
inversée au cours du 3ème trimestre
en raison de l'augmentation de la demande de billets et de
l'accélération des achats de devises. Les retraits nets de
monnaie fiduciaire ont totalisé 7.8MMDH. Par ailleurs, les
opérations d'achats de devises par les banques commerciales ont
totalisé un montant de 10.2MMDH. Globalement, au cours du
3ème trimestre, les facteurs autonomes ont exercé un
effet restrictif de 6.4MMDH sur les trésoreries bancaires.
Au cours du dernier trimestre, la tendance
restrictive des facteurs autonomes s'est poursuivie principalement sous l'effet
de la contraction des avoirs extérieurs nets de BAM. En effet, les
opérations d'achats de devises par les banques commerciales ont
totalisées un montant de 16.9MMDH. En outre, les cessions de billets de
banque étrangers ont atteint 3.7MMDH en nette régression par
rapport au trimestre précédent. Aussi, l'effet restrictif des AEN
sur la liquidité a été de 13.2MMDH.
En revanche, le trésor a injecté 5.3MMDH de
liquidité principalement attribuable aux dépenses de
compensation. En ce qui concerne la circulation fiduciaire, elle a
été quasiment sans incidence sur les trésoreries bancaires
enregistrant une augmentation de 218MDH seulement59(*).
Graphique 17 : Evolution de l'effet
des facteurs autonomes
durant 2009
(En
millions de dirhams)
Source : BAM
Au cours du 1èr trimestre de
l'année 2009, les opérations du trésor ont
été à l'origine d'une ponction de liquidité de
8.3MMDH, notamment en raison des levées sur le marché des
adjudications, ainsi que la perception du premier acompte de l'IS. En revanche,
les opérations sur les avoirs extérieurs ont induit une injection
de liquidité de 2.7MMDH. Les opérations d'achats de devises par
les banques commerciales ont totalisé 3.1MMDH, alors que les cessions de
billets de banque étrangers ont atteint 5.8MMDH. Par ailleurs, le reflux
de la monnaie fiduciaire, consécutif aux importants retraits
accompagnants les périodes de fin d'année et de fête
religieuse, a atteint 2.1MMDH.
Globalement, les facteurs autonomes ont exercé un effet
restrictif de 3.5MMDH.
Au 2ème trimestre,
l'insuffisance moyenne des trésoreries bancaires s'est accentuée,
principalement en raison de l'évolution restrictive des facteurs
autonomes. Les opérations sur les avoirs extérieurs ont induit
une ponction de liquidité de 5.9MMDH, principalement en raison de
l'accélération des achats de devises qui ont totalisé
9.8MMDH, en contexte d'augmentation de la volatilité des marchés
internationaux et compte tenu des opérations de couverture des
importations et de conversion de dividendes. En revanche, les cessions de
billets de banque étrangers ont atteint 3.9MMDH60(*). En ce qui concerne la
circulation fiduciaire, elle a exercé une incidence restrictive de
332MDH, principalement en raison des vacances scolaires et des jours
fériés.
A l'inverse, les opérations du trésor ont
été à l'origine d'une injection de liquidité de
894MDH, notamment attribuable à l'accélération des
dépenses d'investissement ainsi qu'aux retraits de la clientèle
du trésor.
Globalement, les facteurs autonomes ont exercé un effet
restrictif de 5.3MMDH.
Durant le 3ème trimestre, les
facteurs autonomes ont poursuivi leur évolution restrictive. En effet,
l'augmentation de la circulation fiduciaire a atteint 6.1MMDH. De même
les opérations du trésor ont été à l'origine
d'une ponction de liquidité de 1.2MMDH, notamment en raison des
levées du trésor sur le marché des adjudications ainsi que
la perception du 3ème acompte de l'IS.
En revanche, les opérations sur les avoirs
extérieurs ont induit une injection de liquidité de 1.7MMDH. Les
cessions de billets de banque étrangers, en nette hausse par rapport au
trimestre précédent, ont totalisé 15.8MMDH, alors que les
achats de devises par les banques commerciales ont atteint 14.1MMDH dont 4MMDH
pour le compte de la SAMIR et 3MMDH pour le compte d'Ittisalat-al Maghrib.
Globalement, les facteurs autonomes ont exercé un effet
restrictif de 5.6MMDH.
Les facteurs autonomes de liquidité bancaire ont poursuivi
leur évolution restrictive au courant du denier
trimestre. En effet, la circulation fiduciaire a impacté
négativement la liquidité bancaire de 6.1MMDH, principalement au
cours du mois de novembre en raison de l'Aid- al adha.
En revanche, les opérations du trésor ont
été à l'origine d'une injection de liquidité de
3.7MMDH, notamment en raison du remboursement des échéances de la
dette intérieure ainsi que l'accélération du rythme
d'exécution de la loi de finances en fin d'année. Globalement,
les facteurs autonomes ont exercé un effet restrictif de 2.3MMDH.
Au cours du 1er trimestre de l'anne
2010, le deficit du marché interbancaire est accentué en
raison de l'evolution restrictive des facteurs autonomes. En effet, les
opérations sur les avoirs exterieurs ont induit une ponction de
liquidité de 2.6MMDH, résultant de la différence entre les
achats de devises par les banques commerciales qui ont totalisé 7.6MMDH,
dont 6.8MMDH au titre de la cession de la participation de meditel par
telefonica, et les cessions de billets de banque étrangers qui ont
atteint 4.9MMDH61(*). en
outre, les opérations du trésor ont été à
l'origine d'une ponction de liquidité de 4MMDH, en raison des
levées du trésor sur le marché des adjudications ainsi que
la perception du 1er acompte de l'IS au titre de l'année
2010.En revanche, le reflux de la monnaie fiduciaire a atteint 2MMDH suite aux
sorties enregistrées en fin d'année 2009.Globalement, les
facteurs autonomes ont exercé un effet restrictif de 4.7MMDH.
Durant le 2ème trimestre, les
avoirs exterieurs ont induit une ponction de liquidité de 7.4MMDH
résultant de la différence entre les achats de devises par les
banques commerciales qui ont totalisé 12.7MMDH et les cessions de
billets de banque étrangers qui ont atteint 5.2MMDH. de plus
l'augmentation de la circulation fiduciaire a atteint 2.6MMDH. par contre, les
opérations du trésor ont été à l'origine
d'une injection de liquidité de 2.8MMDH en raison des remboursements des
échéances de la dette intérieure au profit du
système bancaire (19.7MMDH)62(*).
Le 3ème trimestre de l'annee
2010, va enregistrer une évolution expansive des facteurs
autonomes de liquidité. Les opérations sur les avoirs
extérieurs ont induit une injection de liquidité de 9.7MMDH,
résultant de la différence entre les cessions de billets de
banque étrangers qui ont atteint 13.4MMDH et les achats de devises par
les banques commerciales qui ont totalisé 3.7MMDH. de plus, les
opérations du trésor ont été à l'origine
d'une injection de liquidite de 264MDH. En revanche, l'augmentation de la
circulation de la monnaie fiduciaire a atteint 4.9MMDH. globalement , les
facteurs autonomes ont exercé un effet expansif de 5.1MMDH.
II. Les facteurs institutionnels
A. signification
Les facteurs institutionnels sont appelés aussi facteurs
non autonomes car leur évolution dépend des décisions de
la banque centrale et de la politique monétaire. Le facteur
institutionnel de liquidité essentiel utilisé par BAM est la
réserve monétaire. La réglementation bancaire impose aux
banques la constitution des réserves obligatoires qui agissent sur la
liquidité bancaire. En effet, les R.O sont des avoirs en monnaie
centrale que les banques doivent conserver en compte bloqué à la
banque centrale, c'est donc une réserve de liquidité
destinée à garantir les déposants.
Aujourd'hui, cet instrument est utilisé pour modifier la
liquidité bancaire, c'est-à-dire les besoins des banques en
monnaie centrale, car une hausse du taux des réserves obligatoires
provoque à court terme un besoin de liquidité. Les banques
doivent en effet se procurer de la monnaie centrale pour alimenter leur compte
(non remunéré) à la banque centrale.
B. Evolution de l'effet des facteurs non
autonomes
Au cours de l'année 2007, les R.O ont contribué
à une ponction moyenne de liquidité d'environ 1MMDH, sauf au mois
de juin ou elles ont contribué au resserrement des trésoreries
bancaires pour un montant de 7MMDH du à l'entrée du CIH et du
crédit agricole du Maroc au système de la réserve
monétaire63(*). ces
fonds sont passés de comptes à vue de ces deux banques chez BAM
à depots à terme rémunérés à 0.75%
par la banque centrale.
L'année 2008 a été marquée par un
retour de l'effet restrictif des R.O sur la liquidité bancaire, et mieux
encore elles ont contribués à un effet expansif surtout durant
les mois de février, juin et octobre d'un montant de 988MDH et ce
grâce à la décision de BAM, du 1èr
janvier 2008, de réduire le ratio de la réserve monétaire
de 16.5% à 15%.
Les R.O ont marqué une baisse, durant l'année
2009, et se maintiennent à 40.4MMDH au lieu de 55MMDH en 200864(*). De ce fait, les R.O ont
contribué à une injection de liquidité surtout durant les
mois de janvier suite à la baisse du taux de la réserve
monétaire de 15% à 12% et aussi durant les mois de juin, juillet,
septembre et octobre et cela suite à deux autres baisses du ratio de la
réserve monétaire à 10% le 1èr juillet
et à 8% le 1er octobre de l'année 2009.
Source : BAM
Au cours de l'année 2010, le conseil de BAM a
décidé, lors de sa réunion du 30 mars, de réduire
le ratio de la réserve obligatoire de 2 points de pourcentage pour le
ramener à 6%. Cette réduction s'est traduite par une injection de
liquidité globale de 8.2MMDH (5.2MMDH le 21 mars et 2.9MMDH le 21
avril). Alors que durant les autres mois de cette année les R.O n'ont
pas contribuées d'une manière significative à
l'accroissement des besoins de liquidité des banques.
CH III. LA REGULATION DE LA LIQUIDITE
BANCAIRE
Section I. les objectifs de la régulation de la
liquidité
I. Signification de la régulation de
liquidité
Le problème de la régulation qui se pose à
tout économiste est celui de savoir comment se réalise
l'équilibre dans un système économique. D'une
manière générale, l'équilibre sur le marché
de la monnaie se réalise par la rencontre de l'offre et de la demande de
monnaie, ce qui permet de déterminer le niveau général des
prix. En outre, la régulation comprend des objectifs à
réaliser et des moyens d'action pour atteindre le but fixé.
Donc, la régulation de la liquidité bancaire repose
sur un processus dont le but est d'atteindre un objectif donné en termes
d'inflation grâce à la manipulation des instruments
spécifiques. Réguler la liquidité bancaire signifie
également réaliser l'équilibre sur le marché
monétaire.
II. La régulation de liquidité permet
d'encadrer l'inflation
La régulation de la liquidité, comme moyen d'action
de la politique monétaire, consiste à fournir les
liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la
croissance de l'économie tout en veillant à la stabilité
de la monnaie. La quantité de la monnaie en circulation dans une
économie ne doit pas être en effet trop faible, car les agents
économiques seront alors obligés de limiter leurs
activités économiques (consommation, production,
investissement...). A l'inverse, une quantité de monnaie trop abondante
met à la disposition des agents un pouvoir d'achat bien supérieur
à la quantité de biens disponible, ce qui peut provoquer une
hausse des prix (inflation).
L'assignation à la politique monétaire d'un
objectif de stabilité des prix trouve ses fondements dans les liens
entre la monnaie et l'inflation que la théorie quantitative
économique met en évidence.
Le contrôle de l'inflation se fait en contrôlant la
masse monétaire et du crédit. La relation peut être mieux
comprise grâce à cette formule d'I. Fisher :
MV=PT
Avec :
M= masse monétaire
V= vitesse de circulation de la monnaie
P= niveau général des prix
T= Volume des transactions.
Fisher suppose que : T est exogène car il est
déterminé par le marché des biens à partir des
facteurs de production disponibles, V est exogène car elle est
déterminée par la technologie et les habitudes de paiement des
agents, M est exogène car elle est contrôlée par les
autorités monétaires. Sous ces hypothèses, Fisher tire de
l'identité MV=PT qui est en fait une équation
des échanges, une relation de causalité entre la monnaie et les
prix. C'est pour cela la banque centrale doit stabiliser l'inflation via ses
interventions de régulation de liquidité sur le marché
monétaire65(*).
III. La régulation de liquidité permet
le refinancement des banques :
La monnaie centrale est une monnaie hiérarchiquement
supérieure aux autres66(*). En effet, les banques quand elles créent de
la monnaie (en fait leur monnaie) ont besoin de la base monétaire
(monnaie centrale) et doivent se la procurer. C'est le souci de veiller
à l'équilibre sur le marché de la liquidité
bancaire qui va impulser leur refinancement.
C'est en s'adressant à la banque centrale à travers
le refinancement, que les banques peuvent se procurer les moyens de paiement
nécessaires pour faire face à leurs ultimes besoins de
trésorerie67(*).
C'est de cette manière que la banque centrale exerce une fonction de
banque des banques. La banque centrale joue donc un rôle décisif
dans la création monétaire et donc sur la quantité de la
monnaie en circulation dans l'économie, en disposant elle-même du
monopole de création d'une forme supérieure de
liquidité : la monnaie centrale.
D'après BRANA S., la question clé concernant le
refinancement est celle de son éxogénéité : la
B.C est-elle en mesure de contrôler pleinement la quantité de
monnaie centrale qu'elle souhaite créer au bénéfice des
banques commerciales ? Cette question récurrente avait
déjà été formulée bien des années
auparavant par COULBOIS P. Il se demandait si la banque centrale disposait des
moyens propres, pouvant faire varier la liquidité du système
bancaire, et par là celle de l'économie, dans le sens et la
mesure qu'elle souhaitait.
Il ressort que les objectifs de la régulation de la
liquidité sont de veiller à ce que la monnaie ne se
déprécie pas, assurer le refinancement des banques et
prévenir le risque de crise bancaire.
IV. Les étapes de la régulation de la
liquidité bancaire
Le processus de la régulation de liquidité sera
étudié suivant trois étapes : la fixation d'un
objectif en terme d'inflation, la détermination des objectifs et enfin
le choix des instruments de régulation.
A. La fixation annuelle d'un objectif en terme
d'inflation
La stabilité des prix est atteinte lorsque l'inflation est
si faible qu'elle n'influence plus les comportements des agents
économiques. On estime généralement qu'un tel
résultat est atteint lorsque la hausse des prix reste inférieure
à 2%68(*). La
première étape du processus de régulation de la
liquidité bancaire consiste donc à fixer un objectif en termes
d'inflation. Le conseil de BAM, réuni le 29 mars 2001, a noté que
l'inflation se situe à 2% en février 2011 en glissement annuel,
après 2 .2% au 4ème trimestre 2010 et en janvier
2011. Parallèlement l'inflation sous jacente, qui reflète la
tendance fondamentale des prix, s'est établie à 1.7% en
février, après 1.4% en janvier69(*). Sur la base d'un ensemble des
éléments, essentiellement la hausse des cours des matières
premières, la prévision de la banque centrale de l'inflation
devrait s'établir à environ 2.2% en moyenne au terme de l'horizon
de la prévision. De même, l'inflation sous jacente devrait rester
modérée, ne dépassant pas 2%.
B. Le choix des objectifs intermédiaires et des
objectifs opérationnels
1. Les objectifs intermédiaires
Pour assurer la stabilité des prix, la banque centrale
utilise une panoplie d'instruments. Ces instruments sont indirectement
liés à la stabilité des prix. C'est pourquoi BAM
s'efforcent de mettre en oeuvre une stratégie monétaire
explicite, annoncée au public chaque trimestre et destinée
à rendre intelligible leur action.
Il leur est donc plus aisé de suivre des objectifs
intermédiaires. Un objectif intermédiaire se
définit comme une variable sur laquelle les autorités
monétaires peuvent agir de façon directe et rapide, à
l'aide de leurs instruments propres, pour atteindre les objectifs finaux de la
politique monétaire70(*).
Les objectifs intermédiaires traditionnellement
utilisés sont appliqués soit à des agrégats de
monnaie, soit à des agrégats de crédit soit à
certains « prix » comme les taux
d'intérêt et les taux de change71(*).
2. Les objectifs opérationnels
Sont ceux sur lesquels l'autorité monétaire agit au
quotidien afin d'atteindre les objectifs intermédiaires et finaux. Ils
ont la particularité d'être plus sensibles aux instruments que les
objectifs intermédiaires. Il peut s'agir du taux du marché
interbancaire, des réserves ou de la base monétaire.
La stratégie présentée à la
deuxième étape ne peut être pleinement efficace que dans la
mesure où les autorités monétaires peuvent évaluer
l'impact de la variation de la liquidité bancaire sur celle de la masse
monétaire.
C. La détermination des relations existantes
entre les variations de la masse monétaire et celles de la
liquidité bancaire
Dans la mesure où les autorités monétaires
cherchent à contrôler la quantité de monnaie en circulation
dans l'économie, il leur importe au préalable d'évaluer la
demande de monnaie de la part des agents non financiers, ses
déterminants et sa stabilité. La détermination du niveau
de la masse monétaire repose sur l'hypothèse quantitativiste de
la stabilité de la vitesse de circulation de la monnaie.
La banque centrale ne contrôle pas directement la masse
monétaire mais agit sur la liquidité bancaire pour arriver
à contrôler les agrégats monétaires. Une fois que la
projection de la masse monétaire a permis de déterminer le niveau
de progression voulu, la connaissance des relations existantes entre les
variations de la masse monétaire et celles de la liquidité
bancaire servent à orienter celle-ci dans le sens désiré.
Ces relations s'obtiennent grâce à des modèles
économétriques.72(*)
D. Le choix et l'utilisation des instruments de
régulation de la liquidité bancaire
La dernière étape du processus consiste à
choisir les moyens techniques ou instruments qui permettront de modifier de
façon aussi fine que souhaitée la liquidité des banques et
de l'ajuster à un niveau permettant d'assurer la disponibilité de
la monnaie et du crédit sans provoquer des pressions inflationnistes ou
les déséquilibres des comptes extérieurs. Les
procédés et techniques utilisés à cette fin sont
nombreux et varient suivant les pays en fonction de l'organisation
institutionnelle. Ils doivent être adaptés à la
réalité des objectifs fixés et à la structure du
système financier du pays considéré.73(*)
Section II. Les instruments de la régulation de
liquidité
La cible opérationnelle de la politique
monétaire de Bank Al-Maghrib est le taux
interbancaire. Afin de le maintenir à un niveau compatible avec
les décisions de son Conseil, Bank Al-Maghrib régule les
conditions d'offre et de demande de liquidité sur le marché
interbancaire en mettant en oeuvre un ensemble d'instruments et de
procédures d'intervention qui constituent le
cadre opérationnel de la politique
monétaire .
Les instruments d'intervention de Bank Al-Maghrib peuvent
être regroupés en des opérations à son initiative et
des opérations à l'initiative des banques. L'efficacité du
cadre opérationnel de la politique monétaire est renforcée
par l'obligation de maintien par les banques de disponibilités en compte
auprès de la banque centrale au titre de la réserve
monétaire.
A. Les opérations à l'initiative de
BAM
Les opérations effectuées à l'initiative de
BAM peuvent revêtir les formes suivantes : opérations
hebdomadaires sur appel d'offres, les opérations d'open market et les
opérations de swaps de change74(*).
Toutes les avances de BAM se font sous la forme de prêts
garantis, et les banques contreparties aux opérations de refinancement
doivent être à même de couvrir les avances qui leur sont
accordées par un montant suffisant de support de garanties
éligibles.
1. L'appel d'offres
Quand les prévisions des services opérationnels de
la banque centrale montrent que le taux interbancaire tend à s'orienter
à la hausse à cause d'une pénurie de liquidité ou
d'une hausse de la demande sur le marché monétaire, BAM utilise
les avances à 7 jours sur appel d'offres, principal moyen de
refinancement des banques, pour injecter des liquidités et orienter le
taux interbancaire vers le niveau cible. A l'inverse, les reprises de
liquidité à 7 jours sur appel d'offres, principal instrument de
retrait de liquidités excédentaires, lui permet d'atténuer
les pressions à la baisse du taux interbancaire en situation d'abondance
de liquidité.
Les avances et les reprises de liquidité s'effectuent
à l'initiative de BAM, le mercredi ou le premier jour ouvrable suivant
si le mercredi est férié, et ont une durée de 7 jours.
Les avances sur appel d'offres doivent être garanties
à hauteur de 70% par des bons de trésor et de 30% par des effets
représentatifs de crédits à l'exportation ou de
crédits à moyen terme consentis aux petites et moyennes
entreprises et aux jeunes promoteurs et entrepreneurs75(*).
2. Les opérations de réglage
fin
D'autres interventions à l'initiative de la banque
centrale sont prévues, telles les opérations d'open
market, de swap de change et de pension livrée,
utilisées comme mécanismes de réglages fin de la
liquidité bancaire.
a. Les opérations de swap de change
L'opération consiste concrètement en un achat spot
(au comptant) de devises contre dirhams, suivi d'une vente à terme.
L'objectif de la transaction étant d'injecter de la liquidité en
dirhams en cas d'insuffisance (achat de devises) et de l'éponger en cas
d'excès (vente de devises). « En clair, c'est
une opération de change au comptant assortie d'une opération
à terme de sens inverse, réalisées toutes deux avec la
même contrepartie. C'est une double opération de trésorerie
portant sur deux devises distinctes »,
précise Younes Maazouz, responsable de la trésorerie devise
à la salle des marchés de wafabank76(*).
b. Les opérations de prise ou de mise en pension
Il s'agit de contrats de gré à gré entre BAM
et les banques, par lesquels les deux parties conviennent de se céder en
pleine propriété des titres moyennant un engagement de
rétrocession, à un prix et une date déterminés
à l'avance.
c. L'open market
Les opérations d'open market consistent pour la banque
centrale à intervenir sur le marché monétaire pour acheter
ou vendre des bons de trésor contre de la monnaie centrale. Par cette
procédure, la banque centrale cherche à modifier, à la
baisse ou à la hausse, le taux du marché interbancaire.
L'open market influence la liquidité bancaire grâce
à un effet prix et un effet quantité. L'effet quantité est
direct : en achetant des titres, la banque centrale met sa monnaie en
circulation. En les vendant, elle retire sa monnaie. L'effet prix est
indirect : quand la B.C achète des titres, leurs prix montent et
les taux d'intérêt baissent et à un cout faible. Par
contre, quand la B.C vend des titres, les taux d'intérêt
augmentent, ce qui crée une tension sur le marché.
B. Les opérations à l'initiative des
banques
Certaines variations imprévues de la demande ou de l'offre
sur le marché monétaire peuvent avoir lieu d'un jour à
l'autre ou au cours d'une même journée. Ces variations peuvent se
traduire par un écart significatif entre le taux interbancaire et le
niveau souhaité par BAM. Aussi, BAM a-t-elle mis en place des
facilités permanentes à la disposition des banques, afin de faire
face à un besoin ponctuel de liquidité ou de placer un
excédant de trésorerie. Il s'agit des avances à 24
heures et des facilités de dépôts à
24 heures.
Les taux assortissant les facilités permanentes (taux des
opérations des appels d'offres de refinancement majoré de
100points de base pour les avances et minoré de 100 points de base pour
les facilités de dépôts) sont fixés de telle
manière à ce que les banques n'y recourent qu'en dernier ressort,
pour couvrir des besoins temporaires en liquidité ou pour assurer un
rendement minimal pour leurs excédents de fin de journée.
Le montant minimum de la facilité de dépôt
est fixé à 10MDH. Les montants supérieurs à ce
minimum doivent être exprimés en multiple de 10MDH77(*).
C. La politique des réserves
obligatoires
1) Le principe de fonctionnement des R.O
La banque centrale peut exiger, pour des raisons de
contrôle de la liquidité bancaire, que les banques constituent
auprès d'elle des R.O. les réserves obligatoires constituent un
instrument adéquat pour le contrôle de la liquidité
bancaire car, « elles réduisent la
liquidité disponible des établissements de crédit en
neutralisant une partie de celles-ci »78(*).
Un relèvement du taux des R.O a, qualitativement, le
même effet qu'une hausse du taux directeur puisque, dés lors que
ces réserves sont rémunérées à un taux
inferieur à celui du marché, leur augmentation accroit le
coût des ressources des banques. La politique des R.O permet de
rationnaliser la distribution du crédit par les banques.
2) Efficacité de la politique des R.O
La B.C ne peut modifier autant de fois qu'elle peut de souhaiter
le taux des réserves obligatoires parce que les contrecoups sur la
liquidité des banques secondaires, qui sont par définition
brutaux et considérables, rendraient très instables les
équilibres monétaire et financier de l'économie qui
connaitrait des phases rapides d'inflation monétaire (baisse du taux des
R.O ou simple prévision de cette baisse) et de déflation
monétaires (hausse du taux des réserves)79(*). Cette politique est donc
génératrice d'instabilité.
La politique des R.O est, contrairement à la politique
d'open market, aveugle. La baisse ou la hausse du taux améliore ou
réduit la liquidité de toutes les banques sans prendre en
considération leur situation.
Conclusion
Sur la base des tendances constatées, l'activité
sur le marché monétaire, depuis le début de l'année
2007, s'est caractérisée par des évolutions
haussières du déficit interbancaire pour dépasser le seuil
de 24MMDH. Les facteurs extérieurs ont contribues largement au
resserrement de liquidité à cause de l'importance de l'impacte
des avoirs extérieurs comme facteur restrictif de la liquidité
bancaire. Cela se justifie principalement par la contraction des recettes de
voyages (-5% en 2009 et -18% en 2008), les transferts des MRE (-5.3% en 2009 et
-14% en 2008) et des IDE. Mais, cela n'empêche pas l'existence des
facteurs intérieurs aussi restrictifs qui ont contribues de
manière significative à faire chuter la liquidité bancaire
essentiellement l'augmentation des montants des adjudications des bons du
trésor sur le marche monétaire. Mais, l'essentiel dans tout cela
est d'entamer les solutions qui vont permettre de résoudre les besoins
du système bancaire.
Le manque chronique de liquidité dont souffre le secteur
bancaire ne devrait pas se résorber dans le court terme. Au contraire,
selon les professionnels, le retour à la normale prendra beaucoup de
temps. En attendant, il faut le résorber de manière structurelle
et pas seulement ponctuelle. En plus des injections hebdomadaires par le biais
des A7J au taux de 3.25% de BAM, les acteurs requirent des liquidités
sur une période plus longue, à savoir 6 mois à un an afin
de pouvoir poursuivre le financement de l'économie. Du coté de la
B.C c'est un autre son de cloche. Pour le régulateur, il ne faut pas
financer des opérations de portefeuille ou d'actifs financiers avec des
ressources à court terme ou au jour le jour. L'action sur le
marché monétaire doit, essentiellement, servir aux transactions
usuelles et normales de l'activité économique.
La solution pour les banques est d'oeuvrer pour faire augmenter
l'épargne. A cet égard, les operateurs déplorent une
déperdition de l'épargne au cours de ces dernières
années. Leur niveau s'est réduit à 72% dans les ressources
des banques. Pour ce faire, l'amélioration du niveau de bancarisation
est nécessaire.
Autre solution pour résorber le déficit, la
réduction de la réserve monétaire qui représente
aujourd'hui 6% de la valeur journalière des trésoreries
bancaires. D'ailleurs, certains militent pour sa disparition. Toujours est-il
une réduction de la réserve d'au moins 4 points pourrait soulager
les trésoreries bancaires ; puisqu'elle représentait
prés de 20MMDH. A ce titre, les autorités monétaires
n'excluent pas d'autres baisses de la réserve obligatoire. Pour rappel,
BAM en a déjà réduit le taux de 16.5% à 6%, entre
2008 et 2010, libérant aux banques de manière ponctuelle un
montant global de 33MMDH. Cela semble, toutefois, ne pas avoir suffire surtout
que le déficit est de nature structurelle et pas seulement
conjoncturelle.
Bibliographie :
ü BERGER P. et ICARD A. (1986), la monnaie et ses
mécanismes, 12ème édition, collection que
sais-je ?
ü BEZIADE M. (1990), la monnaie et ses
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ü BEZIADE M. (1986), la monnaie, édition
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ü BRANA S. (1999), économie monétaire
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ü COULBOIS P. (1974) ? La politique
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ü ELMAHDI DIOURAN, le financement de
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ü FERRANDIER R. et KOEN V. (1997), marché des
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ü J-L BAILLY, économie monétaire et
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ü MARIO DEHOVE, cours d'institutions et
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ü S YLVIE DIATKINE (1996), organisation du
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Webographie :
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www.enamaroc.forumactif.com
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www.memoireonline.com
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Rapports et publications
institutionnels :
Ø BAM, note d'information, département de
la communication, juillet 2006
Ø Statuts de BAM
Ø BAM, rapport de la supervision bancaire,
2009
Ø BAM, systèmes et moyens de
paiement
Ø BAM, note d'information n°4 sur les moyens
de paiement
Ø BAM, rapports trimestriels sur la politique
monétaire n° 2 jusqu'à 17
Ø BAM, circulaire n° 31/G/2006 du 5
décembre 2006
Ø BAM, circulaire n° DN 31/G/2007 relative au
dispositif de gestion du risque de liquidité
Ø BAM, circulaire n°41/G/2004 relative aux
interventions de BAM sur le marché monétaire
Ø BAM, circulaire n° 6/G/99 du 6 avril 1999
relative aux interventions de BAM sur le marché
monétaire
Ø Statuts de la chambre de compensation de
Casablanca
Ø Statuts de l'ASIMT
Ø Direction du trésor et des finances
extérieures, rapport sur la dette intérieure, avril
2010
Ø DEPF, rapport sur le marché
monétaire et obligataire, avril 2008
Ø DEPF, rapport sur le marché
monétaire et obligataire, mars 2010
Ø La commission bancaire française, rapport
annuel 2008
Ø La société générale,
Newsletter entreprises, janvier 2008
Introduction......................................................................................................1
CH1 : Présentation
générale du marché interbancaire
marocain........................3
Section I. La structure DU marché interbancaire
marocain..............................................3
I. Définition et fonctions du marché
interbancaire..................................................3
1. La redistribution entre les banques
elles-mêmes de leurs déficit et excédants de
liquidités.....................................................................................................................................................4
2. Les ajustements de trésorerie entre les
banques....................................................................4
3. La régulation de la liquidité par la
banque
centrale.............................................................5
II. Les
intervenants.............................................................................................................................5
A.
BAM...................................................................................................................................5
B. Trésor
public.................................................................................................................6
C. Les
banques..................................................................................................................7
D.
CDG...................................................................................................................................7
E. La caisse marocaine des marchés
(CMM)....................................................9
F.
Dar-addamane............................................................................................................9
G. La caisse centrale de
garantie.............................................................................9
Section II. Les opérations du circuit
interbancaire.............................................................10
i. Les circuits interbancaires de
règlement....................................................10
A. Les chambres de
compensation...................................................................................................10
B. Système interbancaire marocain de
télécompensation
(SIMT).................................12
C. Système de règlements bruts du Maroc
(SRBM)...............................................................13
D. Centre monétique interbancaire
(CMI).................................................................................14
ii. Les différentes transactions sur le
marché
interbancaire..........................................16
a. Les opérations en
blanc.......................................................................................17
b. Les cessions temporaires de
titres..................................................................17
c. Les opérations « contre
bon »..........................................................................18
d. Les opérations
ferme...........................................................................................18
CHAPITRE II. DEFICIT DU MARCHE INTERBANCAIRE ET LES
BESOINS DES TRESORERIES
BANCAIRES................................................................................................................................................20
Section I. Déficit du marché
interbancaire
Marocain.............................................20
I. Evolution du déficit sur le compartiment
interbancaire...............................................................20
II. Evolution du taux JJ
interbancaire...........................................................................................................23
III. Les interventions de
BAM............................................................................................................................25
Section II. La position structurelle de
liquidité des banques
marocaines...........................................................................................................................................29
1. Signification de la liquidité
bancaire........................................................................................................29
2. Ratio de
liquidité...............................................................................................................................................30
3. Le risque de
liquidité.................................................................................................................31
4. Evolution de la PSLB
marocaines....................................................................................................................31
5. Evolution de la liquidité de l'économie
nationale..................................................................................32
Section III. Les facteurs engendrant le déficit
du marché interbancaire
Marocain..................................................................................................................................33
I. Les facteurs
autonomes.................................................................................................................................33
A. Les mouvements de billets
..........................................................................................................34
B. Le solde des opérations avec
l'extérieur.............................................................................34
C. Le solde des opérations du
trésor.............................................................................................34
D. Evolution de l'effet des facteurs autonomes sur la
liquidité......................................35
II. Les facteurs
institutionnels........................................................................................................................41
1. Signification
.......................................................................................................................................41
2. Evolution de l'effet des facteurs institutionnels sur
la liquidité.............................42
CH III. La régulation de la liquidité
bancaire...................................................45
Section I. les objectifs de la régulation de
liquidité.......................................45
I. Signification de la régulation de
liquidité.......................................................................................45
II. La régulation de liquidité permet
d'encadrer
l'inflation............................................................45
III. La régulation permet d'assurer le
refinancement des
banques............................................46
IV. Les étapes de la régulation de
liquidité...............................................................................................47
1. La fixation annuelle d'un objectif en termes
d'inflation.............................................47
2. Le choix des objectifs intermédiaires et
opérationnels...............................................48
3. La détermination des relations existantes entre
les variations de la masse monétaire et celles de la liquidité
bancaire.........................................................................48
4. Le choix et l'utilisation des instruments de
régulation de
liquidité.................................................................................................................................................49
Section II. Les instruments de la régulation
de liquidité...............................49
A. Les opérations à l'initiative de
BAM...........................................................................50
1. L'appel
d'offres....................................................................................................................50
2. Les opérations de réglage
fin.........................................................................................51
a. Operations de swap de
change.....................................................................51
b. Operations de prise ou de mise en
pension............................................51
c. L'open
market........................................................................................................52
B. Les opérations à l'initiative des
banques....................................................................52
C. La politique des réserves
obligatoires.........................................................................53
1. Le principe de fonctionnement des
R.O.....................................................................53
2. Efficacité de la politique des
R.O...................................................................................53
Conclusion ..................................................................................................................................................................53
* 1
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interbancaire
* 2 Elmahdi diouran, le
financement de l'économie marocaine, mémoire de licence
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* 3 Mario dehove, cours
d'institutions et théories de la monnaie, université paris-XIII,
septembre 2001
* 4 Mario dehove, cours
d'institutions et théories de la monnaie, université paris-XIII,
septembre 2001
* 5 Elmahdi diouran, le
financement de l'économie marocaine, mémoire de
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* 6 Elmahdi diouran, le
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* 27 Article 6 des statuts de
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monétaire et financière p177
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* 37 Op.cit
* 38 Op.cit
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* 43 Rapport de BAM sur la
politique monétaire n° 15/2010
* 44 Rapport de la direction
des études et prévisions financières _ avril 2008
* 45Rapport de la dette
intérieure de la direction du trésor et des finances
extérieurs avril 2010
* 46 Rapport de la direction
des études et prévisions financières sur le marché
monétaire et obligataire avril 2008
* 47 Rapport de la direction du
trésor et des finances extérieures sur la dette intérieure
avril 2010
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monétaire n° 11/2009
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