UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES
HUMAINES Département de Géographie
Mémoire de maîtrise de
Géographie
L'IMPACT DU MARAICHAGE DANS LA
DEGRADATION DES RESSOURCES
NATURELLES DANS LES NIAYES AUX ABORDS
DU LAC TANMA
Présenté par Moussa Dieng
NDIAYE
Sous la direction de Pr Alioune KANE
Dr Awa NIANG FALL
Année universitaire 2008-2009
SOMMAIRE
SOMMAIRE 1
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 2
AVANT PROPOS 3
INTRODUCTION GENERALE 4
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
12
CHAPITRE 1: LE CADRE PHYSIQUE 13
CHAPITRE 2: LE CADRE HUMAIN 40
DEUXIEME PARTIE: LES RESSOURCES NATURELLES ET LE
MARAICHAGE 47
CHAPITRE I: EVALUATION DE L'ETAT DES RESSOURCES
NATURELLES 48
CHAPITRE II : LA DYNAMIQUE DU MARAICHAGE DANS LA BORDURE
DU LAC TANMA 52
TROISIEME PARTIE: LA PART DU MARAICHAGE DANS LA
DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES 67
CHAPITRE 1: LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
NATURELLES 68
CHAPITRE 2: L'UTILISATION DES PESTICIDES ET SES IMPACTS
77
CONCLUSION GENERALE 87
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 89
ANNEXES 93
LISTES DES FIGURES 96
LISTES DES TABLEAUX 97
LISTE DES PHOTOS 98
TABLE DES MATIERES 99
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ANSD : Agence nationale de la statistique et de la
démographie
BP : : Before Present
CEM : Collège d'enseignement moyen
CFA : Franc de la Communauté Financière
Africaine
CR : Communauté Rurale
CRDI : Centre de Recherche pour le Développement
International
CSE : Centre de Suivi Écologique
DAPS : Direction de l'Analyse et de la Prévision
Statistique
DDT : Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane
DGPRE : Direction de Gestion E t de la Planification des
Ressources en Eau
DMN : Direction de la Météorologie Nationale
FAPD : Fédération des Agropasteurs du Diender
FAO : Fond des Nations Unies pour l'Alimentation
FLSH : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
IFAN : Institut Fondamental de l'Afrique Noire
ISE : Institut des Sciences de l'Environnement
ISRA : Institut Sénégalaise pour la Recherche
Agricole
LERG : Laboratoire d'Étude Recherche et de en
Géomantique
LNERV : Laboratoire National d'Élevage et Recherches
Vétérinaires
OMS : Organisation Mondiale pour la Sante
PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement
PGIES : Projet de Gestion Intégrée des ressources
Naturelles
SDE : Sénégalaise Des Eaux
SENELEC : Société Nationale
d'Électricité du Sénégal
SEPAM : Société d'Exploitation de Produits
Agricoles et maraîchers
TER : Travail d'Étude et de Recherche
AVANT PROPOS
Ce Travail d'Etude et de Recherche entre dans le cadre de l
étude d'impact d'une activité (maraîchage) sur les
ressources naturelles et ses conséquences sur l'environnement. Elle
représente mémoire de maitrise qui cherche à singulariser
l'ampleur de la pression anthropique sur un écosystème fragile de
bordure de lac.
A cet effet je tiens à remercier fort chaleureusement
Monsieur Alioune KANE pour avoir accepté la direction scientifique de ce
mémoire.
Je remercie également Madame Awa Niang FALL pour avoir
assuré l'encadrement de ce travail du début à la fin.
Vraiment, les mots me manquent pour exprimer ma reconnaissance à votre
égard. Encore une fois merci Madame.
Mes remerciements vont aussi à l'égard de
l'ensemble du corps professoral du Département de Géographie :
Qu'il me soit aussi permis de remercier les personnes qui m'ont
aidé à réaliser ce TER.
Je pense déjà à ma chère mère
et mon défunt père, à mes frères et soeurs ainsi
qu'à l'ensemble des membres de ma famille; mes cousins et cousines,
mention spéciale à Abdoulaye NDIAYE dit DOSS. A ces mêmes
remerciements, j'associe:
Ma tante Fatou THIOUNE et a ses enfants Ablaye et Astou ainsi
qu'à tous les membres de la famille SOW à POUT. Ma tante Khady
FAYE, ses enfants et tous les membres de la famille SALL à THIES
Massamba DIOP et sa femme Madame DIOP née Ndioba NDIAYE pour tous ses
bienfaits
Au colonel Abdoulaye DIOP (parc) natif du village de Keur
Matar Gueye pour ses conseils avisés et ses suggestions.
Mes camarades étudiants qui m'ont aidé durant
les phases d'enquêtes de terrain. Je veux nommer Cheikh TOURE natif du
village de THOR, Mamadou MBENGUE natif du village de Keur Mbir Ndao, Mamadou
FAYE natif du village de Ndieguene.
Permettez-moi aussi de remercier mes amis étudiants de
la faculté dont je ne manquerai de citer les noms: il s'agit d'Ehadji
Mademba NDOYE, Omar NDOYE, Mamour SARR, Diabel, Semba, SENE, SY, NDAO, Paul
Félix THIAO, Moussa CAMARA. Et tous les étudiants de l'AED
(Association des Etudiants pour le développement du Diender).
Je remercie également mes amis à moi: Amadou
NDIAYE, Youssou SENE, Ehadji SOW, Seydina Issa GUEYE, tous à la
faculté de droit; Mor Touré GUEYE, étudiant en
thèse à la faculté de médecine, Mor GUEYE, mon
neveu Abdoulaye DIOP, Mamadou L DIA.
INTRODUCTION GENERALE
1. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS
Les Niayes du Sénégal situées sur la
frange littorale qui s'étend de Saint-Louis à Dakar constituent
un écosystème particulier et unique en Afrique. En effet, ses
particularités physiques, à savoir sa position
géographique, son micro climat et ses caractéristiques
hydrologiques et hydrogéologiques, font que cette partie du pays dispose
de conditions naturelles favorables à l'épanouissement de
l'Homme.
Cette région dispose d'un important potentiel en
ressources, naturelles qui font l'objet de diverses exploitations. Ce qui fait
que les secteurs d'activités sont très nombreux dans la
région. On peut citer parmi ces activités, la pêche,
l'élevage, mais surtout l'agriculture qui est l'activité
dominante.
Figure 1 : Les Niayes dans le Sénégal
Laboratoire de Morphologie et d'Hydrologie, 2009)
Contrairement au reste du pays où l'activité
agricole n'est que saisonnière, la zone des Niayes connaît une
production annuelle de légumes et de fruits divers qui occupe la majeure
partie de la population locale.
Ces conditions favorables combinées à la
proximité de Dakar constituant un marché important (21% de la
population nationale sur 0,28% du territoire), rendent l'activité
maraîchère beaucoup plus attrayante (NGOM, 2007) et constituent un
des facteurs attractifs des Niayes. Cependant, cet équilibre est
menacé et risque d'être rompu à cause de la combinaison de
divers facteurs d'ordre naturel mais aussi anthropique. Bien que la zone
bénéficie de conditions naturelles favorables sur le plan
climatique, hydrologique, hydrogéologique, elle n'échappe pas
à la tendance générale de dégradation des
écosystèmes liée aux changements climatiques globaux.
Les ressources hydrographiques, hydrogéologiques,
pédologiques et phytogéographiques subissent de plus en plus
l'effet néfaste et dévastateur de l'évolution climatique
globale.
A cela, il faut combiner l'activité anthropique
essentiellement dominée par le maraîchage qui, en dehors des
facteurs de dégradation naturelle constitue une véritable
pression sur les ressources de l'écosystème des Niayes.
Cette pression est non seulement le fruit d'une exploitation
abusive et intense mais aussi de l'utilisation de techniques et de pratiques
non adéquates car non soucieuses de la vulnérabilité du
milieu.
Une telle situation est la résultante de la forte
demande en produits maraîchers que les producteurs cherchent à
satisfaire.
Et cela arrive dans un contexte où le
développement de la recherche agricole est orienté sur la
façon de maximiser les rendements.
Donc la problématique de l'agriculture dans cette zone
se présente de manière très délicate en termes de
déséquilibre entre les ressources naturelles d'une part et
d'autre part les besoins d'une population en croissances rapides.
Pourtant selon Édouard SAOUMA, Directeur
général de la FAO (1983), « l'agriculture en elle-même
n'est pas une cause de dégradation, car il est possible de cultiver de
la bonne terre et de produire d'abondantes récoltes tout en
préservant et en bonifiant le sol. Selon lui: « mieux une terre est
exploitée, plus le sol devient riche et fertile ». Toutefois
lorsqu'on utilise de mauvaises techniques, ou que l'on pratique des cultures
inadéquates, une série de catastrophes s'enchaîne
bientôt.»
Visiblement, avec la nouvelle tendance que vient prendre le
maraîchage dans les Niayes ; c'est une situation comparable qui est
entrain de se produire dans ce milieu pourtant si fragile.
Malgré ses potentialités et ses ressources
apparemment inépuisables, elles sont aujourd'hui fortement
perturbées par la demande de plus en plus accrue des hommes.
Les conséquences sont désastreuses :
v' Sols salinisés et devenant stériles ;
v' La ressource en eau, l'élément vital qui
confère à la zone sa caractéristique de « zone humide
» connaît une dégradation aussi bien en quantité qu'en
qualité,
v' Les dépressions connaissent un ensablement sans
précédent, (FALL et al 2001) v' La perte de la
biodiversité. (FALL et al 2001)
Ainsi la survie de l'écosystème des Niayes est
compromise. Cet état de fait suscite une réflexion sur la gestion
des ressources naturelles pour mieux promouvoir un développement durable
qui permettrait de gérer et d'exploiter l'environnement à long
terme en conservant voire en améliorant les ressources naturelles.
2. OBJECTIF
L'objectif principal poursuivi à travers ce travail de
recherche est :
Appréhender les conséquences à court,
moyen et long terme des activités anthropiques sur l'environnement afin
de reconsidérer le système agricole actuel et d'aller vers un
système plus écologique.
3. HYPOTHESES
Les Niayes possèdent un important potentiel en ressources
naturelles renouvelables mais pas inépuisables.
Ces ressources sont soumises à la pression des
agriculteurs qui ne se soucient pas de leur pérennisation.
Les maraîchers semblent ignorer que la continuité
de leur activité dépend de la survie de
l'écosystème.
4. METHODOLOGIE
Dans le souci d'atteindre l'objectif que nous nous sommes
fixés et vérifier les hypothèses émises dans le
cadre de notre travail d'étude et de recherche, (TER); nous avons
adopté une méthodologie qui s'articule autour de trois points.
4.1. La revue documentaire
La première étape consiste en une revue sur des
ouvrages traitant de la zone et sur des questions ayant un rapport avec notre
thème. Ceci nous a permis d'élaborer une problématique
après un aperçu global sur les activités des populations
et la dynamique des ressources naturelles.
Cette étape consiste également en la recherche
des données sur le cadre pyysique comme le relief, la géologie,
le climat, l'hydrologie et la végétation ainsi que sur le cadre
humain comme le peuplement et son histoire.
La recherche documentaire nous a conduits dans les lieux
suivants: La bibliothèque centrale de l'UCAD (Université Cheikh
Anta Diop), la bibliothèque du département de géographie,
la bibliothèque de l'ISE, la bibliothèque du Centre de Suivi
Ecologique (CSE), la bibliothèque de l'IFAN, la bibliothèque du
département de géologie, la bibliothèque de L'UNIVALS
à l'ISRA
Nous nous sommes également rendus dans des agences et
directions comme : L'ANSD, la DAPS, la Direction de l'Horticulture, la
Direction et de l'Agriculture, la DGPRE (Direction de la Gestion et de la
Planification des Ressources en Eaux)
4.2. Les visites de terrain
Elles se sont déroulées en deux étapes. Nous
avons effectué une première visite de prospection ensuite nous
avons préparé un questionnaire pour la deuxième visite.
a) La phase de prospection
La première étape de la phase de terrain a
été effectuée les Lundi 25 et Mardi 26 mai 2009 dans
différents endroits de notre zone d'étude. (Thor,
Mbidieume-Thieudème, Diender Fouloume, Kemaye-Thiaye, etc....)
Cette première phase de notre travail de terrain
était pour nous une occasion d'établir notre premier contact avec
notre zone d'étude. De ce fait, nous nous sommes rendus dans les
exploitations des maraîchers dans plusieurs villages bordant le lac
Tanma.
Notons que cette visite était plutôt une visite
exploratoire et de prospection. Néanmoins, elle nous a permis de
vérifier et de renforcer notre vue d'ensemble sur le milieu.
Elle nous a aussi permis de faire la situation des villages et
des sites de production par rapport au lac.
b) La phase du questionnaire
La deuxième phase de terrain a été plus
longue que la première. Elle s'est déroulée à la
période du 28-08-2009 au 09-09-2009. Soit un intervalle de 11 jours.
Durant ces 11 jours, nous avons enquêté sur un certain nombre de
questions relatives au maraîchage par le biais d'un questionnaire que
nous avons adressé aux acteurs. Ainsi 125 personnes reparties sur 10
villages ont été interrogées.
Le nombre de personne interrogé par village est
proportionnel au nombre de maraîchers dont dispose le village. La
méthode d'échantillonnage est décrite ci-après:
b-1) L'échantillonnage
La base de sondage que nous avons utilisé est le
recensement de la population agricole de 1998-1999. Les données de ce
recensement sont disponibles au niveau de la DAPS (direction de l'Analyse et de
la Prévision Statistique) du Ministère l'Agriculture et de
l'Elevage. Ce recensement donne les effectifs des chefs de ménage
pratiquant l'activité maraîchère dans chaque village.
En effet ce recensement estime la population
maraîchère des trois communautés rurales qui jouxtent le
lac Tanma à 4416 maraîchers repartis sur 60 villages dont 2001
maraîchers pour la CR de Diender Guedj, 447 pour la CR de Mont Rolland,
1968 pour la CR de Notto Gouye Diama.
Mais nous rappelons, comme dans l'intitulé de notre
sujet (bordure du lac Tanma) que notre site d'étude n'est pas
intéressé par l'ensemble de l'espace administratif des trois CR.
Notre site d'étude concerne le complexe du lac Tanma c'est-à-dire
l'ensemble des villages concernés par ce qu'on a appelé «le
district écologique du lac Tanma». Ces villages sont
distribués de part et d'autre des rives du lac comme indiqué sur
la carte. (Voir carte N°2)
L'effectif total des maraîchers des 10 villages du
complexe lac Tanma est de 994 maraîchers. Vu l'importance de ce nombre,
nous avons choisi un échantillon qui représente le
huitième de la population maraîchère totale. Soit 13% de la
population maraîchère de chaque village.
Le tableau suivant donne la répartition des personnes
interrogées proportionnellement au nombre de maraîchers que compte
chaque village.
Tableau 1 : Nombre de maraîchers interrogé
en fonction des effectifs par village
Village
|
Effectifs de maraîchers
|
Nombre interrogé
|
Diender
|
96
|
12
|
Fouloume
|
77
|
9
|
Keur Matar
|
157
|
20
|
Mbissao Ndieuguene
|
101
|
12
|
Ndame Lo
|
57
|
7
|
Mbidieume Thieudème
|
183
|
24
|
Kemaye thiaye
|
126
|
16
|
thor
|
148
|
18
|
Ndiaye Bopp
|
01
|
0
|
Keur Mbir Ndao
|
58
|
7
|
Totale
|
994
|
124
|
b-2) Le questionnaire
Pour ce qui est du questionnaire, il a été
conçu su la base d'un certain nombre d'informations qu'on a eu sur le
milieu et sur les acteurs grâce à:
· Une revue documentaire sur le site (les Niayes en
général), sur l'activité maraîchère et les
acteurs eux mêmes, sur les intrants mobilisés par cette
activité et sur les systèmes de production etc.
· Une première phase de terrain qui a permis de
faire une prospection et une exploration du site. Ce qui nous a donné un
aperçu global sur le site mais aussi a permis notre premier contact avec
les acteurs.
Ainsi nous avons essayé d'orienter les questions dans
le sens de notre thème (maraîchage et dégradation des
ressources naturelles) pour pouvoir identifier au maximum la part du
maraîchage dans la dégradation des ressources. Tout ceci dans le
souci de pouvoir vérifier les hypothèses de départ.
De ce fait le questionnaire est divisé en quatre
parties: Une sur la ressource en eau, une sur les sols et une troisième
sur la ressource végétale. La quatrième partie est
réservée à l'utilisation des pesticides. En effet, les
pesticides deviennent de plus en plus indispensables pour une agriculture de
qualité mais demeurent associés à beaucoup de
problèmes relatifs à leur effet négatifs sur la
biodiversité et sur la pollution de l'environnement
b-3) L'enquête proprement dite
Cent vingt cinq (125) personnes ont été
interrogées dans les différents villages. Pour interroger
certains maraîchers, nous nous sommes rendus dans les sites de production
(champs), mais pour d'autres on a jugé plus pertinent de les retrouver
au niveau de leurs villages de résidence. Ceci est du au fait que les
enquêtes se sont déroulées en début septembre et
avec la pluie, il était très difficile de nous rendre dans les
champs. Parce que tout simplement dans ces zones les fortes pluies entrainent
des inondations et des ruptures des voies de communication.
Les personnes ciblées étaient essentiellement
des maraîchers. Mais nous avons volontairement favorisé les plus
âgées. Cette faveur n'est pas gratuite. Vue l'information que nous
cherchions, relative à une péjoration dans le temps des
ressources naturelles, il était nécessaire de faire une
comparaison entre deux périodes. Les personnes âgées ayant
été témoins du passé peuvent nous faire un
historique de l'état des ressources, et la comparaison avec l'actuel
nous permet d'apprécier l'évolution.
Ainsi les grands thèmes étaient relatifs
à la baisse de la pluviométrie, à la baisse de la nappe,
à la disparition la biodiversité, à la perte de
fertilité des sols, baisse du rendement etc.
Par la même occasion nous avons essayé de poser
des questions pour identifier la part du maraîchage dans cette
dégradation. Ainsi des questions relatives : à la pression des
hommes sur les ressources, à la surexploitation, à la
jachère, aux systèmes culturaux non adaptés, à la
prolifération de forages et des motopompes ont été
posées.
4.3. Le traitement et l'analyse de
l'information
La saisie est faite le logiciel Word. Apres le
dépouillement des enquêtes, le traitement de l'information ainsi
que l'analyse statistique ont été faits avec les logiciels et
Excel. Word
5. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS 5.1.
Impact
Le mot « impact » vient du latin
«impactus», du participe passé de «impigue»,
signifiant heurté. D'un point de vue strictement écologique, les
impacts sont décrits comme des déviations de dynamiques
naturelles d'évolution aboutissant à des modifications de
l'état théorique d'écosystème.
Un impact sur l'environnement peut se définir comme
l'effet, pendant un temps donné et sur un espace défini, d'une
activité humaine sur une composante de l'environnement. Cet
activité étant considérée comme responsable de la
modification c'est-à-dire une perturbation du système par rapport
à l'état initial. Pour le cas de notre étude nous essayons
de mettre en exergue le rôle joué par l'activité
maraîchère dans la modification de l'environnement.
5.2. Maraîchage
Le maraîchage, ou horticulture maraîchère,
est la culture de légumes et de certains fruits, de manière
intensive et professionnelle, c'est-à-dire dans le but d'en faire un
profit. C'est un type d'agriculture intensive, qui vise à maximiser
l'utilisation du sol et à produire dans des cycles de temps très
courts. Vue l'importance des terrains aménagés, les
récoltent peuvent servir a la consommation pour un grand nombre de
personnes.
En contrepartie, il nécessite des moyens parfois
importants (réseau d'irrigation, forage, mécanisation...) et une
main d'oeuvre abondante. Dans notre site d'étude, elle est
l'activité dominante et occupe le plus grand nombre d'actifs.
5.3. Dégradation
La dégradation traduit une action de
détérioration progressive d'une chose par rapport à sa
situation initiale. (
www.vikipedia.org ) Mais il
faudra au préalable cerner dans le temps cette situation dite «
initiale » avant de pouvoir faire la comparaison avec l'actuel. Sans cette
confrontation (entre deux situations et deux époques
différentes), il sera très difficile de faire une
appréciation objective. Pour ce qui intéresse notre TER, nous
considérons l'époque d'avant les années de
sécheresse. (Avant les années 70).
5.4. Ressources naturelles
Une ressource naturelle est un bien, une substance ou un objet
présent dans la nature, et exploité pour les besoins d'une
société humaine. (
www.vikipedia.org ) Cette
définition semble être très vague car elle englobe
l'ensemble des matières d'origine minérale et d'origine organique
du sol, du sous-sol, et de l'air susceptible d'être exploité par
les groupes humains. Pour le cas qui concerne notre étude nous ne
considérons que les ressources utiles à
l'écosystème et directement sollicitées pour le
fonctionnement l'activité maraîchère. Ces ressources sont
l'eau, le sol et la biodiversité surtout végétale.
PREMIERE PARTIE:
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
Chapitre 1:
LE CADRE PHYSIQUE
I. LOCALISATION DU SITE DE L'ETUDE
Notre site d'étude se trouve dans la région
naturelle des Niayes. La région des Niayes est la partie du
Sénégal située sur la bordure maritime Nord. Elle
s'étire sur une longueur de 180 km avec une largeur variant par endroit
entre 5 et 30 km. Elle est généralement limitée dans sa
partie intérieure par la route nationale N° 2 reliant Dakar et
Saint Louis. Cette zone est caractérisée par une morphologie
assez particulière qu'elle a héritée de son passé
géologique et géomorphologique. De Saint Louis à Dakar
elle est marquée par une succession de lacs qui s'échelonnent le
long du littoral. On peut citer parmi ces lacs: Ourouay, Retba, Youi,
Mbeubeuss, Mbaouane, et Tanma. Ce dernier concerne notre étude.
En effet, notre étude est une évaluation d'impact
d'une activité sur une zone et sur ses ressources.
Pour le choix du site lac Tanma nous nous sommes fondés
sur les raisons suivantes :
v' Le lac Tanma, bien qu'il soit saisonnier, est le
deuxième lac du Sénégal de par
sa superficie. Il constitue un important réservoir d'eau
continentale;
v' Ses alentours (dunes, dépressions, marigots) font
qu'il constitue un écosystème
typique des Niayes;
v' De par sa taille, il polarise un important nombre de
villages dont les populations ont pour activité principale l'agriculture
et le maraîchage en particulier.
Ces raisons font que le lac et sa bordure s'érigent en
véritable « district écologique » avec un potentiel de
ressource important mais menacé.
D'un point de vue administratif, notre site d'étude se
trouve dans région de Thiès entre les départements de
Thiès et Tivaouane. Les CR concernées par le lac sont : Diender
Guedj dans le département de Thiès, arrondissement de Keur
Moussa, Notto Gouye Diama et Mont Rolland dans le département de
Tivaoune arrondissement de Pambal.
Situé entre les latitudes 14°49 et 15° 00 Nord
et les longitudes 17° 00 et 17° 06 Ouest; (THIAM, 2006) le lac
Tanma s'inscrit principalement dans trois communautés rurales que
sont Diender, Mont Rolland et Notto Gouye Diama. Il polarise
quelques villages de la communauté rurale de Keur Moussa.
Il s'allonge sur plus de six (6) km suivant un axe
approximativement Nord-Sud. Sa largeur moyenne est d'environ 2,5 km sauf au 1/3
de sa longueur en partant de l'extrémité Nord où il
présente un étranglement de 0,75 km sur 1,5 km. Cet
étranglement va de pair avec un changement de direction qui devient
NE-SW. (NDOYE, 2008).
Il est traversé au niveau de l'étranglement par la
route nationale Dakar Mboro.
Figure 2:Les communautés rurales bordières
du lac Tanma (Source : NIANG, 2009)
D'un point de vue spatial, si on considère l'ensemble
des limites administratives, ces trois communautés rurales regroupent un
nombre important de villages. Mais pour être plus objectif et mieux
cerner le thème, nous accentuerons principalement notre étude sur
les villages qui se situent dans les bordures immédiates du lac.
Ces villages sont situés soit dans la rive gauche soit
dans la rive droite et sont unis par l'élément lac. Leurs
populations s'adonnent principalement à l'activité de
maraîchage autour du lac. Ainsi cette zone qu'on pourra appeler « la
zone écologique du lac » constituera notre espace
d'étude.
Cela entre dans le souci de donner à notre étude
une approche mieux orientée vers la réalité du milieu car
pour la plupart du temps, les divisions administratives ne tiennent pas compte
des interrelations et des interconnexions qui étaient déjà
sur place et qui régissaient les activités et les hommes.
Figure 3 : complexe lac Tanma (source PGIES
2005)
Figure 4 : Zone du lac Tanma dans les Niayes (source
PGIES 2005)
II. RELIEF
Cette partie du pays ne comporte pas
d'élévations à hauteurs remarquables. Cependant elle n'est
pas entièrement plate; même si les dénivellations entre
dunes et dépressions dépassent rarement 25 m.
Le lac Tanma forme un grand bassin qui est relié dans
sa partie intérieure par un réseau de marigots en partance du
massif de Ndiass et des plateaux de Thiès. Ces deux structures
influencent beaucoup la morphologie du milieu.
v' Le plateau de Thiès est d'orientation
méridienne et s'étire progressivement vers l'Ouest de 40 à
120 m et culmine à 130 m. Il se termine à l'Ouest par un
escarpement appelé falaise de Thiès ou cuesta de Thiès;
une succession de ravins l'échancre. (GUEYE, 2005)
v' Le massif de Ndiass quant à lui est formé
d'une succession de collines et de petits plateaux très
découpés qui atteignent 100 à105 m dans sa partie
centrale. (GUEYE, 2005)
Ces deux unités de reliefs intéressent la zone
par le fait que les eaux qui remplissent le lac Tanma proviennent des eaux de
ruissellement mobilisées par les marigots issus du revers occidental des
plateaux de Thiès et des piedmonts du massif de Ndiass situé au
sud.
D'une manière générale le relief est plat
avec quelques dépressions aux alentours. Il devient de plus en plus bas
au fur et à mesure que l'on s'approche du littoral où l'on trouve
les cuvettes.
III. LA GEOLOGIE
Notre zone étude est une partie
intégrante de la région des Niayes. Sa géologie
et sa géomorphologie sont tributaires de celles des Niayes qui
à son tour renvoie à celles du bassin
sédimentaire sénégalo- mauritanien.
-mauritanien a fait l'
Le bassin sédimentaire sénégalo
objet de plusieurs études parmi les
quelles
on peut citer celles de SALL (1971), et DIAW
(1980) etc.
Ces travaux ont perm e du système s'est
is de constater que l'essentiel de la mise en
plac
déroulé au Quaternaire.
Il s'agira de faire un bref aperçu sur les
événements eustatiques et morphoclimatiques du
quaternaire dans cette partie occidentale du bassin.
Durant cette période
l'histoire géologique et
géomorphologique du bassin est marquée par une
succession de transgressions et régressions de la mer. C eci
entraîna une alternance de phases sèches et de ph , qui
ont comme
ases humides, d'intensification de vents et de
ralentissement
résultat final l'édification de trois
séries de cordons dunaires. Ces cordons sont entrecoupés
par endroit par des lacs et des dépressions appelées
cuvettes. La figure suivante présente ces
différents cordons ainsi que leur date de mise en
place.
Figure 5
Mise en place des dunes (Source:
www.crdi.sn)
DIAW (1980) propose un tableau simplifié de
l'histoire du bassin depuis le jurassique supérieur.
Mais, dans notre étude, nous nous sommes contentés que de la
partie qui intéresse le quaternaire parce que dans
notre zone, les formations anciennes sont presque entièrement
recouvertes par les formations récentes du
quaternaire.
Tableau 2 : Histoire géologique du bassin
sénégalo mauritanien (Diaw. (1980)
Séries ou étages
|
Age ou durée
|
Types de formations et événements survenus
|
(Tafolien, Subactuel, Actuel)
|
4500- 0 BP
|
Période aride au Tafolien (4500-2800 BP), humide au
Dakarien (2800-2000) BP, aride entre 2000 et 1100 BP, évolution vers la
sécheresse actuelle et fluctuations mineures du niveau marin. Mise en
place des cordons littoraux (dune jaunes), barrages des lacs littoraux et
évolution de types lagunaires.
Comblement du réseau hydrographique. Formation des
flèches sableuses.
Régularisation et formations des dunes blanches
|
Nouakchottien
|
6400-4500BP
|
Episode déterminant dans la configuration
géomorphologique du littoral sénégalais
et des marigots). Mise en place de quelques marquée par une
transgression marine de + 1 1,5 m (6800-3400) BP). Maximum de la transgression
situé à 5500 BP. Climat humide. Formation de plages à
faunes variées et terrasses fossilifères ou azoïque ;
Espèces le plus fréquents Anadara senilis. Ouverture des lacs par
des graus et envahissement des dépressions (inter dunes et cours
inférieurs
accumulations de coquilles ou kjokkenmoding. Colonisation de
mangrove.
|
Tchadien
|
11000-6800 BP
|
Remontée de la mer après la régression
ogolienne mais le niveau reste encore bas (-10 m à - 50 m). Climat
humide avec une petite phase sèche autour de 7000 ans BP ; Formation
d'un réseau hydrographique perpendiculaire à la mer.
Période lacustre majeure. Dépôt de tourbes et abaissement
des dunes ogoliennes. Remaniements locaux des dunes ogoliennes
|
Ogolien
|
20000 -11000
BP
|
Episode régressif (-100 à -200m) .climat
très aride,
intensification des alizés, mise en place de l'erg
Ogolien d'orientation générale NE-SW sur le nord du
Sénégal, le Saloum et le plateau continental exondé.
|
IV. LA GEOMORPHOLOGIE OU LE
SYSTEME DUNAIRE
La géomorphologie est dominée par un
système dunaire composé de trois cordons successifs de
l'océan vers le continent. Ces cordons se différencient selon
l'âge, la couleur, l'altitude l'orientation et le type de
végétation qu'ils abritent. Ils laissent entre eux des
dépressions appelées cuvettes interdunaires.
Leur mise en place date du quaternaire. Trois cordons
prédominent:
1. Les dunes rouges ogoliennes
Ceux sont les dunes les plus continentales du système.
Comme l'indique leur nom, ils datent de la période ogolienne (20000
-11000 ans BP).
Ils sont d'orientation générale NE-SW et leur
altitude maximale va de 20 à 25 m. Elles ont subi des remaniements lors
de la petite phase sèche du Tchadien (7500 BP) mais le système
est aujourd'hui stabilisé et ne connaît que des remaniements
mineurs causés par des actions anthropiques.
Les formes sont diverses: alignement avec ensellement, parfois
croupes surbaissées en constituent les principaux
éléments. (SALL, 1982)
Ils sont constitues de sols ferrugineux tropicaux lessivés
ou sols rouges d'où l'appellation de dunes rouges.
En effet dans certaines conditions climatiques et
édaphiques les oxydes de fer sont libérés; ils enrobent et
cimentent les grains de quartz en leur donnant une coloration rouge. (DIAGNE,
2008). Ce sont des sols dior essentiellement constitués de
sables.
2. Les dunes jaunes ou dunes semi
fixées
Elles sont situées entre les dunes rouges continentales
et les dunes blanches littorales. Elles ont été mises en place
durant la période post-Nouakchottien d'après les travaux de SALL,
(1982) et DIAW, (1997).
Durand cette période morphoclimatique, le
matériel des dunes ogoliennes a été remanié et
accumulé sous forme de dunes perpendiculaires au système
classique. (NDIAYE, 2000). Elles atteignent 20 à 30 m de hauteur avec
une orientation NO-SE.
Ces dunes sont semi fixées par endroit par la
végétation, mais elles ont tendance à être
ravivées.
Dans la CR de Diender, au nord du village Thieudème,
les dunes jaunes constituent une réelle menace pour le lac Tanma et les
zones basses exploitées par les populations. (NDOYE, 2008). Elles
forment une bande de 200 à 250 m de large sur toute la grande côte
avec quelques interruptions au niveau du lac Mbaouane. (SALL, 1982).
La dégradation du couvert végétal a
entraîné leur mobilisation et leur avancée vers les
dépressions et les surfaces cultivables. (NDOYE 2008).
3. Les dunes blanches ou dunes littorales
C'est la formation dunaire la plus récente. Ces dunes
sont aussi appelées dunes vives du fait de leur mobilité. Elles
sont parallèles à la côte.
Selon les travaux de SALL (1982), l'édification des
dunes blanches adjacentes à la plage datent du subactuel. C'est
après la régression marine intervenue au maximum Nouakchottien,
c'est-à-dire à 4000 ans BP que s'amorce leur mise en place.
Leur formation est le résultat d'une part de la
dérive littorale qui a présidé à la formation de
cordons sableux successifs assurant la régularisation de la grande
côte et d'autre part, de la recrudescence de la déflation
éolienne facilitée par la rigueur climatique.
Du point de vue topographique, l'altitude des sommets est
comprise entre 0 m (à proximité de la plage ou à
proximité des lacs) et 18 m, mais elle peut atteindre 25 m comme
à l'est de Kayar. (TANGARA, 1997).
Ces dunes sont très mobiles et sous l'action du vent,
connaissent une poussée très rapide vers le continent. La
couverture végétale n'est pas assez efficace pour arrêter
la propagation du sable issu du haut de la plage vers l'intérieur.
4. Les interdunes
Le système dunaire laisse apparaître des couloirs
dépressionnaires entre les différents cordons. Ces
dépressions ou cuvettes interdunaires sont les vestiges d'un ancien
réseau hydrographique s'enfonçant loin vers l'intérieur
des terres et recoupant perpendiculairement les dunes rouges.
Elles sont plus connues sous le nom de Niayes et sont
localisées entre les dunes jaunes et les dunes rouges.
Selon DIAW (1997), leur mise en place remonte à la
régression post-Nouakchottienne durant la petite phase sèche
(autour de 7000 ans BP). Durant cette période, un remaniement des
dunes rouges a entraîné le comblement du
réseau hydrographique qui a fait place à ces
dépressions.
C'est un réseau de cuvettes morcelées
caractérisées par des dépôts de tourbes et d'argiles
organiques dont l'épaisseur peut excéder 10 m dans les endroits
les plus profonds. (NGOM, 2000).
La végétation est dominée par le palmier
à huile (eleais guineensis). Cette végétation est
typique du domaine guinéen. Elle ne doit sa survie dans cette zone
sahélienne qu'à la présence d'une nappe phréatique
affleurante.
Elles sont le domaine de prédilection des cultures
maraîchères du fait de l'humidité et de la richesse des
sols.
5. Les bas fonds
En dehors des trois cordons dunaires et des cuvettes
dépressionnaires, il existe d'importants bas fonds dans la partie Est et
Nord-est du lac. Ces bas fonds sont les lits des marigots alimentant le lac en
saison pluvieuse. En saison non pluvieuse, ils connaissent un tarissement et
accueillent d'importantes surfaces de cultures maraîchères. Les
villages de Fouloume, Ndiaye Bop, Ndeye et Ngomène sont localisés
dans cette zone.
Ainsi de la mer vers le continent on a la configuration
suivante:
· les dunes blanches,
· les dunes jaunes,
· les cuvettes dépressionnaires entre les dunes,
· les dunes rouges
· le lac
· et enfin le réseau de marigots dans la partie la
plus continentale.
V. L'HYDROGRAPHIE 1. Les eaux de surface
Les eaux de surface sont représentées par les
écoulements temporaires ou saisonniers qui enserrent la zone. Ce sont
les marigots intermittents qui se jettent sur le lac Tanma. Cet ensemble forme
un grand bassin qu'on appelle le bassin du lac Tanma. Ce bassin a un
réseau hydrographique bien structuré composé par un lac et
des marigots intermittents qui l'alimentent durant la saison pluvieuse.
La figure suivante présente la carte du réseau
hydrographique du bassin du lac Tanma.
Figure 6 : Réseau hydrographique temporaire du
bassin du lac Tanma (KANE, 2008)
2. Les marigots intermittents
Ce sont des marigots à écoulement saisonnier. En
saison pluvieuse ces ruisseaux mobilisent les eaux de ruissellement nées
des contrastes altitudinaux (plateaux de Thiès et massif de Ndiass) en
direction des cuvettes et des mares. Ce ruissellement peut être diffus au
départ mais s'accumule pour former des marigots qui, en période
de crue provoquent un écoulement en direction du lac Tanma. Ces marigots
parcourent de longues distances. La plupart d'entre eux sont issus du revers
des plateaux de Thiès ou des falaises du massif de Ndiass. Ils ont un
grand effet érosif et leurs crues sont souvent dévastatrices.
Dans la partie située au Nord et Nord -Est du lac, surtout dans la
communauté rurale de Mont-Rolland au niveau des villages de Fouloume,
Ndiaye Bopp, ils peuvent entraîner des ruptures des voies de
communication et ainsi accentuer l'enclavement de la zone. Ces
phénomènes peuvent aussi se produire dans la zone
traversée par le marigot de Pout au niveau des villages de Ndeye
Ngomène etc. situés à l'Est du lac.
Ces phénomènes s'observent en période
pluvieuse, notamment à partir de mi-aout quand le taux de saturation des
sols atteint sa limite maximale et que le ruissellement superficiel se
concentre et s'intensifie. (NDOUR, 2001).
D'ailleurs, la toponymie de cette partie du site est
révélatrice de la forte présence de l'eau car le nom Mont
Rolland serait donné par des missionnaires français qui
fréquentaient la zone et qui l'ont dénommé ainsi
grâce aux similitudes hydrographiques que cette localité du
Sénégal a avec un autre Mont-Rolland qui se trouve en France.
Dans les villages de Ndieuguene et Mbissao situés dans la
communauté rurale de Diender, ce sont les champs qui sont
inondés.
3. Le lac
a) Origine
C'est au Lutétien inférieur qu'aurait eu lieu la
phase tectonique à l'origine de l'effondrement situé à
l'aplomb du lac. DEMOULIN (1970),
Cette origine tectonique du lac est réconfortée
par la thèse de MORIN (1975) cité par THIAM (2006) qui pense que
c'est précédemment au Lutétien inférieur qu'un
rejeu de grandes failles s'est produit entraînant un soulèvement
du massif de Ndiass et en compensation un affaissement du site occupé
par le lac Tanma.
Ainsi ce site fut occupé par la mer durant le
Nouakchottien (période du Quaternaire 6000 à 4500 ans BP.)
Comme l'essentiel des lacs de la cote Nord, ce lac fut un
ancien réseau hydrographique perpendiculaire à la mer. DIAW
(1980), Selon lui, cette communication avec l'océan est par la suite
rompue par l'installation des dunes durant les périodes sèches du
Quaternaire plus précisément au Tafolien. Ce colmatage est
à l'origine de l'évolution du réseau hydrographique vers
un lac.
Quoi qu'il en soit, il existe des éléments qui
confirment cette ancienne occupation ou communication avec la mer. Ainsi en
témoignent les nombreux dépôts et des coquillages d'origine
marine situés dans le lac et ses environs.
Photo 1 : Coquillages sur la bordure du lac Tanma. Photo
M. D. NDIAYE le 25 MAI 2009
Cette photo de coquillages ci-dessus a été prise
sur du matériau sorti d'un puits en cour de creusement sur la bordure
Est du lac Tanma. Ceci confirme l'ancienne présence de la mer dans ce
vaste bassin.
b) caractéristiques
hydrologiques
Aujourd'hui, de par son étendue (1620 ha selon NDOYE,
2008), il est le deuxième lac du pays après le lac de Guiers. Il
forme un grand bassin lacustre et accueille saisonnièrement les eaux des
nombreux marigots que comptent ses environs. On peut citer le marigot de Pout,
le marigot de Mont Rolland, les marigots de la zone de Fouloume Ndiaye Bopp et
du marigot issu des falaises de Diender.
C'est donc un grand réceptacle d'eau douce et en plus
il participe de manière effective au remplissage des nappes
souterraines. D'ailleurs nos enquêtes nous ont montré que les
puits situés aux abords immédiats (jusqu'à environ 500 m)
du lac connaissent un rabattement moins important par rapport à ceux des
endroits plus éloignés. Cela est du à la convergence et
à l'infiltration des eaux de ruissellement dans le site.
Malheureusement, c'est un lac très exposé
à la forte évaporation. Il perd l'essentiel de son eau juste
après la saison des pluies et est complètement tari pendant une
bonne partie de la saison non pluvieuse. Le bilan hydrologique reste ainsi
très favorable à l'infiltration et à l'évaporation.
Cette forte infiltration explique la disponibilité des ressources en eau
souterraine même si aujourd'hui elles subissent les effets du
déficit pluviométrique et les prélèvements
importants à l'actif des hommes à travers activités.
Photo 2 : Tarissement du lac Tanma en saison
sèche. Photo M. D. NDIAYE) le 25 Mai 2009
VI. LES EAUX SOUTERRAINES
Elles sont nombreuses à y être
représentées sous forme de nappes aquifères. Dans cette
partie, ce sont les sables quaternaires et les aquifères du
Maestrichtien, du Paléocène et de l'Eocène.qui sont
dominants.
1. La nappes des sables du quaternaire
Comme c'est le cas dans toutes les Niayes de la cote Nord cette
partie est aussi traversée par la grande nappe de sable du
quaternaire.
Ces sables sont récents et ont recouvert une surface
assez mouvementée. Ils ont comblé toutes les dépressions
et leur épaisseur est très variable. Cette nappe est soit
captée par les puits villageois (profondeur de 10 à 20 m dans la
vallée, 25 à 45 m dans la zone de plateaux) ou par des forages
à faibles profondeurs environ40 m (SAMBA, 2007). Cette formation
sableuse englobe les dunes externes et les dunes internes ainsi que les Niayes
qui se situent entre les deux ensembles (NDIAYE, 2000).
Elle est surtout alimentée par les eaux de pluies. Elle
présente ainsi des variations saisonnières dues à
l'alternance saison des pluies saison sèche et des variations
interannuelles consécutives aux variations pluviométriques
(NDIAYE, 2000). Ainsi le déficit pluviométrique accroit les
problèmes d'approvisionnement en eau aussi bien pour la consommation
domestique que pour l'agriculture et l'élevage.
Le massif dunaire des Niayes repose sur un substratum
imperméable de l'Eocène inferieur et de marno-calcaire du
Tertiaire inferieur (DEMOULIN, 1970). L'épaisseur des sables atteint
80 m à l'aplomb de la cote. On y distingue:
- une nappe de lagunes: fossile, salée ou sursalée,
profonde dont les émergences alimentent les lacs et les lagunes
côtiers.
- une nappe « interne » homogène de loin la plus
importante qui s'écoule suivant une direction Nord-est Sud-ouest avec
les lagunes ou l'eau déversée s'évapore.
3. Le maestrichtien
C'est une nappe qui présente des variations
d'épaisseur et devient de plus en profonde du Nord au Sud. Au niveau
de Mont Rolland (par exemple) son toit serait aux alentours de 200
m. Elle est moins exploitée par rapport aux autres
aquifères qui sont moins profondes (SAMBA, 2007) et du coup plus
accessibles.
Ces différentes nappes font l'objet de plusieurs
exploitations qui tentent tant bien que mal d'assurer la satisfaction des
besoins en eau des populations.
Plusieurs forages sont installés dans les
communautés rurales qui enserrent le lac Tanma. Le tableau suivant
récapitule les différents forages et les aquifères sur
lesquels ils sont installés. Tableau 3 : Forages et
aquifères sur la bordure du lac. Source: NDIAYE, 2000
Communautés rurales
|
Nombre de forages
|
acquières
|
Profondeur maximum en m
|
Notto Gouye Diama
|
7
|
Paléocène
|
201
|
|
1
|
Terminal
|
56
|
|
2
|
Eocène
|
56
|
|
1
|
Quaternaire
|
41
|
|
1
|
Maestrichtien
|
364
|
Mont Rolland
|
1
|
Maestrichtien
|
207
|
|
2
|
Paléocène
|
262
|
Diender Guedj
|
2
|
Paléocène
|
180
|
|
2
|
Terminal
|
100
|
|
4
|
Eocène
|
247
|
|
4
|
Quaternaire
|
97
|
|
2
|
maestrichtien
|
240
|
VII. LES SOLS
Les ensembles dunaires et les dépressions qui les
séparent déterminent la répartition des sols.
1. Les sols sableux peu
évolués
Les sols sableux peu évolués se situent au
niveau des dunes blanches et dunes jaunes. Ce sont des sols bruts ou sols
jeunes. Ils sont sableux, filtrants et instables. Ce sont des sols
dépourvus de matière organique et pauvres en
éléments minéraux. Ces raisons font qu'en dehors des
filaos et quelques plantes rustiques la végétation y est presque
absente.
2. Les sols hydromorphes
Dans les cuvettes situées à l'interface des
dunes jaunes et dunes rouges ainsi que dans les lacs et vallées
alluviales se localisent les sols hydromorphes. On les appelle les sols
«Deck». La présence de la nappe phréatique
entretient une végétation et soutient des inondations partielles
et temporaires. Leur richesse en matière organique proviendrait de la
décomposition des détritus accumulés par les
végétaux. Mais la forte évaporation accélère
la salinité.
3. Les sols ferrugineux tropicaux peu
lessivés
Les sols «Dior» dominent les dunes rouges.
On les appelle les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés ou non
lessivés. Ils sont pour l'essentiel formés de sables poreux. Ils
occupent une vaste étendue dans la zone et sont le site de plusieurs
gros villages surtout dans la communauté rurale de Diender comme Keur
Matar Gueye, Diender, Ndame Lo etc.
4. Les sols marécageux
argilo-humifères
Il y-a les sols marécageux argilo-humifères aux
abords de la dépression du lac Tanma et dans ses prolongements qui le
séparent avec le glacis proprement dit et les régions
sablonneuses de l'Ouest. Par contre, au fond de la dépression du lac,
les sols sont de types halomorphes. (NDOUR, 2001). Ils sont
caractérisés par leur forte teneur en argile mais
salés.
VIII. LA VEGETATION
La végétation est importante et les
espèces rencontrées sont variées. Bien que la zone se
situe dans les latitudes sahéliennes, la disponibilité en eau
entretient une végétation de type
guinéene à l'image du palmier à huile
(eleais guineensis) qui y est très présente. La
répartition des espèces est fonction de la disposition des
unités géomorphologiques. Ainsi on a des unités
phytogéographiques individualisées selon qu'on est sur les dunes,
sur les interdunes ou sur les bordures immédiates de lac. Les
espèces les plus représentées sont: Phoenix reclinat,
Imperata cylindrica, Latana camara, (dans les zones
dépressionnaires) Faidherbia albida, Adansonia digitata, Guiera
senegalensis, Parinari macrophylla, Cenhruis biflorus, Aristida stipoides,
Leptadenia hastata etc. (sur les dunes ogoliennes).
Pour les bordures de lac, l'espèce Salicornia
senegalensis occupe le fonds du lac. Les terrasses sont dominées
par des cultures, surtout des espèces adaptées à la
salinité. On peut citer comme exemple: Philoxerus vermiularis;
Tamarix senegalensis; Ambrosia maritima (KANE, 2007).
Cependant cette végétation régresse sous
les effets combinés de la péjoration climatique et de l'extension
des champs de culture. Aujourd'hui, plusieurs espèces sont en voie de
disparition.
IX. LE CLIMAT
1. Les différents flux
La zone des Niayes bénéficie d'un climat
particulier. Cette partie du pays est balayée par trois masses d'air:
l'alizé boréal maritime issu de l'Anticyclone des Acores,
l'Harmattan de parcours continental issu de l'anticyclone Sibéro-Libyen,
et la Mousson de l'Anticyclone de Sainte-Hélène dans l'Atlantique
sud. (COLY, 2000)
a) L'alizé boréal
maritime
C'est un vent de direction Nord à Nord-est. Il est
constamment humide. Il domine de novembre en mai. Il en résulte des
températures relativement fraîches. Il est
caractérisé par de faibles amplitudes thermiques et une
humidité constante qui est à l'origine de fréquentes
rosées dans la zone.
b) L'alizé continental ou
harmattan
C'est un vent qui circule de la direction ENE vers l'O. Il se
singularise par le caractère sec de l'air du fait de son parcours
continental et par des amplitudes thermiques très accusées. Il
peut être à l'origine d'un temps chaud et sec le jour mais frais
ou froid la nuit. Ce vent se substitue à l'alizé boréal et
circule à la fin de la saison fraîche juste avant la saison des
pluies entre mai juin.
c) La mousson
Elle est de direction Sud-Est. C'est un alizé issu de
l'Anticyclone de Sainte-Hélène qui traverse l'Equateur et devient
un vent de mousson. Elle a bénéficié d'un long
séjour maritime: ce qui lui confère son humidité. Les
amplitudes thermiques sont faibles même si les températures sont
plus élevées que celles de l'alizé maritime. Ce vent est
dominant pendant la saison des pluies qui dure de juin à octobre.
2. Les facteurs et les paramètres du
climat
Dans cette partie du pays le climat se divise en deux saisons.
Une saison sèche et froide qui dure 9 à 8 mois, et une autre,
chaude et pluvieuse sur une courte période de 3 à 4 mois.
Cependant, cette première analyse fondée sur les
différents flux, n'est qu'une configuration générale du
cadre climatique de la Grande Côte. Pour connaître le climat de
notre site ainsi que son évolution, il nous faut analyser les
données climatiques disponibles à partir des stations synoptiques
et pluviométriques les plus proches. Ainsi, seront analysés les
facteurs du climat à savoir: les précipitations, la
température, l'humidité relative, les vents,
l'évaporation. Les stations de Pambal, Kayar, Mont Rolland, bien que
plus proches du site, contiennent beaucoup de lacunes et du coup deviennent
difficiles à traiter. Ainsi nous avons choisi la station
pluviométrique de Mboro et la station synoptique de Thiès qui se
trouvent dans la même région et qui fournissent les informations
plus complètes. Ces deux stations seront les stations de base:
Tableau 4 : leurs Les stations de bases et
caractéristiques
Stations Latitude Longitude Altitude Type
Année
Nord Ouest (m) d'ouverture
Thiès 14° 48 16° 57 71 m
climatologique 1930
Mboro 15° 08 16° 53 7 m
pluviométrique 1956
a) Les précipitations
De par sa proximité avec l'océan, cette partie
du pays est très soumise à l'influence marine. Cette influence
fait qu'elle bénéficie d'une ambiance climatique
particulière avec l'existence de deux types de précipitations. On
a les précipitations hivernales et les précipitations
estivales.
· Les précipitations hivernales sont
très faibles mais peuvent être importantes dans des cas
exceptionnels. Elles sont dues à l'arrivée massive d'air polaire
issu des anticyclones du Nord ou des anticyclones mobiles polaires. Elles sont
plus fréquentes durant les mois froids de janvier à mars. On les
appelle les pluies de heug ou pluie de mangues. Bien qu'étant
très faibles, ces précipitations ont une grande importance car
elles réduisent l'évaporation et conservent l'humidité.
· Les précipitations estivales sont
très importantes et déterminent la saison pluvieuse ou hivernage.
Elles sont dues à l'arrivée des vents de mousson. Elles
deviennent importantes durant les mois de juin à septembre. Durant cette
période, l'équateur météorologique s'installe au
nord de la zone. L'équateur météorologique est la
discontinuité qui sépare les vents d'alizé et les vents de
mousson. Cette double circulation donne lieu à des précipitations
de types lignes grains et des précipitations de types anticycloniques.
Le total annuel peut être très important. Cependant, ces
précipitations rythment avec beaucoup de variabilité et
d'irrégularité d'une année à l'autre mais aussi au
cours de la même année.
Le tableau suivant présente les données moyennes
mensuelles de station de Thiès de 1959 à 2008.
mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
valeurs
|
0,6
|
0,1
|
0,002
|
0,1
|
0,04
|
17,5
|
81,6
|
187,1
|
132,9
|
30,2
|
1,8
|
0,5
|
Tableau 5 : Valeurs mensuelles (en mm) de la
précipitation à la station de Thiès de 1959 à
2008.
Precipitation en mm
200
150
100
50
0
J F M A M J J A S O N D
Figure 7 : Répartition inter mensuelle de la
précipitation à la station de Thiès de 1959 à
2008
L'analyse de ce tableau montre que la zone est
caractérisée par une grande variabilité inter mensuelle de
la précipitation. L'essentiel des précipitations se concentre
entre les mois de juillet, août et septembre. Le maximum est atteint au
mois d'août avec 173,4 mm soit 40%, suivi du mois de septembre 137 mm et
du mois de juillet 75,5mm. Ces trois mois font 88%
des précipitations. n deux saisons :
Ce graphique montre également la division de
l'année e
rnage qui va de juin à octobre,
Une saison pluvieuse appelée hive et une saison
non pluvieuse
dite sèche qui dure de novembre à mai. En
effet, de faibles précipitations dites pluies de heug
peuvent être enregistrées durant la saison sèche e
ntre les mois de janvier et février.
l'évolution interannuelle montre
Comme l'évolution inter mensuelle, une grande
variabilité.
Les totaux pluviométriques connaissent une grande
variabilité d'une année à l'autre comme le
montrent les données de la station de Thiès dans
le graphique suivant.
Figure 8 : Répartition interannuelle de la
précipitation à la station de Thiès de 1959 à
2008
Ce graphique fait état de la variabilité
interannuelle. Ainsi à la station de Thiès de 1959
à2008 la précipitation s'est répandue
avec des valeurs changeantes de manière remarquable
d'une année à l'autre. Le total pluviométrique le
plus impo rtant est observé à l'année
1969 avec 826.3 mm alors qu'en l'année 1967 il n'est
enregistré que 144 mm. La moyenne de la normale 1959-2008 e
st 425,5 mm. Ce qui fait que les années comme
1960, 1961, 1962, 1963,1964 1974, 1975,1979, 1988,1989, 1999,
2000, 2001 et 2002 sont excédentaires alors que les
années 1977, 1983,1984, 1991,1992 et 1993 sont largement
déficitai res.
Cette tendance évolutive est reconfirmée
à la station pluviométrique de Mboro. En effet, du
point de vue de la zonalité, cette localité est plus
proche de la zone d'étude. Au niveau de cette station
nous disposons des valeurs pluviométriques de 1977 à 2007 soit
une normale de 30 ans.
Precipitation en mm
|
160 140 120 100 80 60 40 20
0
|
|
|
|
Figure 9 : Répartition inter mensuelle de la
précipitation a la station de Mboro de1977 à 2007
Comme à la station de Thiès, la saison pluvieuse
à Mboro est toujours dominée par le trio mensuel juillet,
août septembre. Le maximum est toujours observé en août
suivi de septembre et du mois d'octobre mais avec des valeurs moins importantes
qu'à Thiès. Mais pour ce qui est des précipitations
estivales (heug), elles sont plus importantes à Mboro qu'a Thiès
du fait que cette localité est plus proche de l'océan.
Cependant, les précipitations sont non seulement
très variables, mais aussi arrivent de manière très
irrégulière. En effet le nombre de jour de pluie par année
peut être utilisé comme un paramètre d'appréciation
de l'hivernage. C'est un paramètre marqué par une grande
variabilité comme le montre le tableau suivant. La saison pluviale dure
5 mois soit 153 jours alors que le nombre maximum de jour de pluie est
inférieur à 60 sur une période de 30 ans.
Nombre de jours de pluie
40
60
50
30
20
10
0
1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
2004 2005 2006 2007
Figure 10 : Nombre de jours de pluie a la station de
Mboro de 1974 à 2007
Cette variabilité du nombre de jours de pluie
observée sur le graphique affecte beaucoup les totaux de pluie
reçue par an.
|
600 500 400 300 200 100
0
|
|
|
Precipatation en mm
|
|
|
1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987
1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
2004 2005 2006 2007
|
|
Figure 11 : Répartition interannuelle de la
précipitation à la station de Mboro (de 1977 à
2007)
Bien qu'il n'ait pas toujours une
homogénéité sur les rapports entre nombre de jours de
pluie et le total annuel, on remarque tout de même que les années
qui ont un nombre de jour de pluie moins important sont les années les
plus déficitaires, alors celles qui ont nombre de jour de pluie plus
important sont souvent excédentaires. On peut citer: 1983 et 1984 pour
les années déficitaires, 1978, 1988, 1995, 2000, et 2001 pour les
années excédentaires.
b) La température
Pour les données de température, nous utilisons
celles de la station de Thiès pour la période de 1977 à
2000. Nous analysons les maxima, les minima, les températures moyennes
ainsi que l'amplitude thermique.
Notons que, d'une manière générale les
températures dans cette partie du littoral sont moins
élevées par rapport au reste du pays. Ce phénomène
est du à l'influence de l'océan. La mer, étant un
régulateur thermique, adoucit les températures par la
fraîcheur des vents qu'elle envoie. Les valeurs moyennes mensuelles des
températures sont recueillies dans les tableaux suivants.
Tableau 6 : Valeurs moyennes mensuelles en (degré
°C) de la température de 1970 à 2000
|
Jan.
|
Fév.
|
Mars
|
av.
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sep.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
MOY
|
T° max
|
31,8
|
32,7
|
34,1
|
33,1
|
33,0
|
33,7
|
33,1
|
32,4
|
32,6
|
34,9
|
35,3
|
33,1
|
33 ,3
|
T° mimi
|
16,5
|
17,2
|
18,1
|
18,7
|
19,3
|
22,4
|
23,4
|
23,4
|
23,2
|
22,5
|
19,3
|
16,8
|
20,1
|
Ampl.
|
15,4
|
15,5
|
16,0
|
14,5
|
13,7
|
11,3
|
9,7
|
9,0
|
9,4
|
12,4
|
16,0
|
16,3
|
13,3
|
T° moy
|
24,2
|
24,9
|
26,1
|
25,9
|
26,1
|
28,0
|
28,3
|
27,9
|
27,9
|
28,7
|
27,3
|
24,9
|
26,7
|
La température moyenne max imale connait une
évolution tri
modale avec trois maxima et trois
minima. Le maximum principal correspond au mois de
Novembre avec une valeur de 35,3 et
31,8.
le minimum principal au mois de janvier avec
L
a température moyenne minimale a une
évolution unimodale avec un maximum 23,4 qui
s'étale sur deux mois à savoir juillet et août et
un minimum de 16,5 qui s'observe au mois de janvier.
La température moyenne, quant à
elle, connaît une évolution bim
odale. Nous avons deux
maxima et deux minima. Le maximum principal est de
28,7°c et s'observe au mois d'octobre,
s d'avril avec une valeur de 25,9
alors que le minimum principal est au moi
°c.
Ternpératureen%
40
35
30
25
20
15
10
0
5
T° max T°mimi T° moy
Figure 12 : Évolution moyenne mensuelle de la
température à la station de Thiès de 1977 à 2000
D'une manière générale, l'analyse comparée des
températures fait apparaître deux périodes.
Une période à température moins
élevée entre les mois de décembre à avril et une
période à température plus
élevée entre les mois de mai à
octobre.
L'amplitude thermique annuelle qui est la valeur de la
différence entre la température moyenne du mois
le plus chaud (27,3) et la température moyenne
du moi le plus froid (15,4) est de 8,3, or, l'amplitude
moyenne annuelle est de 13,3. La valeur de l'amplitude thermique
annuelle est révélatrice de l'écart plus ou moins
faible entre les T° max et les T° mini.
c) L'humidité relative
L'humidité relative dans cette partie est
très importante par au rapport au reste du pays.
Elle est favorisée par proximité avec l'océan
qui envoie des vents chargés de vapeur d'eau. Elle est
aussi due aussi aux précipitations estivales et
hivernales. Cette vapeur d'eau se manifeste sous forme de pluie, de
rosée, de brouillard, et de brume. En effet l'humidité relative
diminue au fur et à mesure que l'on s'éloigne du littoral. Pour
analyser un tel paramètre nous utilisons les données de la
station de Thiès.
Au niveau de cette station, nous ne disposons que des
données de la période de 1977 à 1999 soit 22 ans. Les
données sont présentées dans le tableau suivant.
Tableau 7: Valeurs moyennes mensuelles en % de
l'humidité relative de 1977 à1999
|
Jan
|
fév.
|
Mars
|
avr
|
mai
|
juin
|
juil.
|
aout
|
sep
|
oct.
|
nov.
|
déc.
|
UX
|
79
|
77
|
81
|
87
|
89
|
91
|
91
|
94
|
96
|
95
|
90
|
81
|
UN
|
21
|
19
|
25
|
32
|
36
|
44
|
52
|
58
|
60
|
41
|
24
|
20
|
UM
|
50
|
48
|
53
|
59
|
63
|
67
|
71
|
76
|
78
|
68
|
57
|
51
|
L'analyse du tableau montre que l'humidité relative est
élevée dans la zone. Les valeurs les plus importantes sont
observées en fin de l'Eté entre août et octobre. Elle
atteint son maximum en moi de septembre avec une valeur de 96.
L'humidité relative minimale de ce mois est de 60 ce qui donne une
moyenne de 78. Ces valeurs importantes durant cette période sont dues
à la forte quantité de pluies qui tombe et qui, saturant l'air,
empêche au même moment l'évaporation et la transpiration.
Les valeurs les moins importantes sont observées entre décembre,
janvier et février qui a une humidité relative minimale de 19.
L'humidité relative maximale de ce moi est de 77 ce qui donne une
moyenne de 48. Ceci est dû à la présence de l'harmattan qui
est un vent chaud et sec à cause de sont long parcours continental.
Toute fois, sa présence demeure faible et il est associé à
l'alizé maritime qui diminue son effet. Ce dernier est à
l'origine des rosées fréquentes notées dans la zone. Cette
évolution traduit une variation de l'humidité relative en
fonction de la pluie.
Humidite relative en %
100
10
1
jan
fey
mar
avr
mai
juin
juil
aout
sept
oct
ov
UX
UM
U MOY
' ec
Figure 13 : Humidité relative en mm à la
station de Thiès 1977 à 1999
d) L'évaporation
Elle dépend de la disponibilité en eau et en
vapeur d'eau, de la température et de la vitesse du vent. A la station
de Thiès, les valeurs présentent une évolution unimodale.
Les valeurs de l'évaporation les plus importantes sont observées
en saison non pluvieuse avec un maximum atteint en février (73 mm) suivi
de mars (66 mm.) et les valeurs les moins importantes sont enregistrées
en pleine saison pluvieuse (de juin à octobre) avec 23 pour août
et 20 pour septembre. Ainsi, comme l'humidité relative,
l'évolution de l'évaporation varie en fonction des deux saisons
qui caractérisent la zone: une saison pluvieuse marquée par une
humidité relative importante et une évaporation minime contre une
saison non pluvieuse marquée par une forte évaporation et une
faible humidité relative.
Tableau 8: Moyennes mensuelles (en mm) de
l'évaporation à la station de Thiès de 1977 à
1999
Mois
|
jan
|
fev
|
mars
|
avr
|
mai
|
juin
|
juil
|
août
|
sep
|
Oct
|
nov
|
Dec
|
Evaporation en mm
|
66
|
73
|
71
|
60
|
51
|
40
|
32
|
23
|
20
|
35
|
57
|
64
|
Les valeurs de l'évaporation à la station de
Thiès contenues dans ce tableau nous permis de faire la graphique
ci-dessous
Evaporationenmm
40
80
70
60
50
30
20
10
0
Figure 14 : Évolution mensuelle de
l'évaporation a la station de 1977 à 1999
JANVIER
MARS
MAI
NW
W
NW
W
SW
NW
W
SW
SW
40
80
60
20
0
40
60
20
40
60
20
0
N
0
S
N
N
S
S
SE
NE
E
SE
SE
NE
E
NE
E
JUJN
AVRIL
FEVRIER
NW
W
NW
W
NW
W
SW
SW
SW
40
40
30
20
60
20
10
0
0
40
30
20
10
0
N
N
S
N
S
S
SE
SE
NE
E
SE
NE
E
NE
E
e) Les vents
Tableau 9 : Directions dominantes des vents à la
station de Thiès de 1981 à 199
AOUT
N
N
40
40
30
NE
E
30
NE
E
20
20
10
10
0
0
SW
SW
SE
SE
S
S
30
60
NE
E
NE
E
20
40
10
20
0
0
SW
SW
SE
SE
S
S
SEPTEMBRE
JUILLET
NW
W
NW
W
OCTOBRE
NW
W
NW
W
N
30
NW
NE
20
10
W
E
0
SW
SE
S
DECEMBRE
N
40
30
NW
NE
20
10
W
E
0
SW
SE
S
NOVEMBRE
Le vent reste un paramètre très essentiel et son
influence est importante sur les autres paramètres.
Les figures ci-dessus récapitulent en pourcentage les
moyennes mensuelles de la direction des vents dominants sur la base de trois
mesures par jour de 1981 1999.
L'analyse des figures d'une manière
générale, fait état d'une circulation en deux
périodes et chaque période est caractérisée par une
direction dominante. Ainsi on obtient le quadrant Nord et NE et le quadrant
Ouest et Sud Ouest. Le quadrant Nord et NE domine la circulation durant la
période la plus longue (de octobre à juin) avec 84 jusqu'a 98 %
des directions. Ceci est surtout du au fait de la présence en permanence
des alizés. L'alizé maritime domine durant les mois de
décembre à avril avec les secteurs NE et E avant d'être
substitué par l'alizé continental ou harmattan avec le secteur N.
Mais à partir du mois de juillet la tendance évolue à la
faveur des vents d'Ouest et Sud Ouest. Ces vents dominent durant les
périodes d'aout à juillet avec des valeurs allant jusqu'à
68 % des directions. Ce vent est la mousson. Il est responsable des
précipitations durant cette période. N'empêche, durant
cette même période, l'alizé maritime continue ses
oscillations et représente 24 % des directions en juillet et 32% en aout
avant de dominer à nouveau la circulation en septembre avec 44 %. On
note la présence de beaucoup de calme dans cette courte période
de trois mois. Ceci est du au tiraillement entre les deux circulations; ce qui
entraine des ruptures de circulation ou des calmes.
Chapitre 2:
LE CADRE HUMAIN
I. L'HISTOIRE DU PEUPLEMENT
L'attraction des populations par la grande cote du
Sénégal a débuté depuis le XIIIème
siècle. Plusieurs peuples se sont implantés suivant
différentes vagues migratoires successives au cours de l'histoire.
Le mouvement migratoire sérère est dû
à la dislocation de l'Empire du Ghana et à la poussée des
Almoravides. En effet l'équilibre socioculturel de la vallée, a
subi un profond changement suite à l'incursion de fondamentalistes
musulmans, les almoravides, qui imposèrent une islamisation dure et non
tolérante. (THIAM, 2004). Ce qui a amené une partie de la
population sérère à aller vers le sud.
Ainsi, les sérères durant leur descente vers le
sud ont eut à fréquenter la zone comme en témoignent les
nombreux villages sérères surtout dans la CR de Mont Rolland (15
sur 18) et dans la CR de Notto (prés de 20). Ils étaient
très dynamiques dans la culture de l'arachide et du mil mais aujourd'hui
cette activité est ralentie par la baisse de la pluviométrie.
Les razzias des esclavagistes du 18 siècle ont
occasionné l'installation des Wolofs qui fuyaient l'instabilité
dans les royaumes intérieurs.
Leur venue est surtout due à la fréquence des
guerres au Djolof et aux multiples exactions des négriers sur les
peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les Wolofs qui ont
commencé à organiser l'espace que les Peulh ont toujours
administré sans règles préétablies. L'installation
des Peulh, dans les « Niayes », remonte au XVIIème
siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl « Waalowaalbé »
du Walo et les Peulh « Jeerinkkobe» du Njambour qui ont occupé
le milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur
transhumance. (THIAM, 2004).
Les peulh sont venus s'abriter sous les vents côtiers
pour protéger le bétail contre les piqures de moustiques mais
aussi profiter de l'humidité hivernale propice pour faire paitre le
bétail. Ils se sont dispersés dans différents villages et
sont souvent très mobiles. Dans quelques villages de la
communauté rurale de Notto ils se sédentarisent et pratiquent
l'agriculture.
L'ethnie Lébou apparentée à l'ethnie wolof
peuple l'essentiel des villages de la communauté rurale de Diender.
A l'image du Sénégal, l'ethnie wolof domine dans
cette partie du pays même si des villages sérères et peulhs
sont très représentés respectivement dans les CR de Mont
Rolland et de Notto Gouye Diama
II. LA DYNAMIQUE
DEMOGRAPHIQUE
Le lac Tanma s'étale sur trois communautés rurales
que sont: la communauté rurale de Diender Guedj, la communauté
rurale de Mont Rolland et celle de Notto Gouye Diama.
Dans cette partie du pays l'évolution démographique
est plus ou moins rapide du fait de l'attraction qu'elle constitue pour les
populations des régions intérieures.
L'évolution de la population s'est
déroulée avec la mise en valeur des Niayes; mais aussi de la
proximité de l'agglomération dakaroise par rapport à
l'écoulement des produits agricoles des Niayes (KANE, 2007).
En effet contrairement au reste du pays, où
l'activité agricole est exclusivement sous pluie et, presque inexistante
durant la période non pluvieuse, cette zone bénéficie de
conditions naturelles favorables pour l'agriculture toute l'année. Le
maraîchage et l'arboriculture pratiqués dans cette zone font appel
à une main d'oeuvre assez importante.
Ces flux de population viennent grossir de plus en plus les rangs
d'une population locale déjà en forte mutation.
Le tableau suivant donne l'évolution démographique
des trois communautés rurales de 1976 à 2002.
Tableau 10 : évolution de la population dans les
CR de 1976 à 2002
CR super Pop
Densité1976
1976
Pop Densité1988 1988
pop Densité2002 2002
Notto.G.D 180 14871 82,61 19994 110,7 33853
188,07
Diender 131 14730 112,4 24810 189,38 22892
194
Mont 176 9638 54,71 11334 64,39 12341 70,11
Rolland
Source: ANSD
Ce tableau nous fait état d'une évolution
fulgurante de la densité comparée à celle de l'ensemble
du pays qui est de 61 habitants au Km2. Déjà en 1976
la densité atteignait 50 habitants au km2 dans la CR la
moins dense des trois. (La CR de Mont Rolland). Dans la CR
de Diender, elle était de 112,4 habitants au
km2 soit plus du double de la densité du
Sénégal en 2007. Ceci témoigne de la forte concentration
des hommes dans cette zone.
Notons que ces chiffres de Diender tiennent compte de la
population de la localité de Kayar qui est érigée en
commune depuis 2001. Kayar est un site très attractif à cause de
l'activité de pêche qui s'y développe.
N'empêche, le recensement de 2002 a estimé la
population de la CR de Diender à 22892 sur 118 km2 ; soit une
densité de 194 habitants au km2, plus de trois fois plus
élevée par rapport au reste du pays.
A Diender comme dans les communautés rurales bordant le
lac, les densités sont toujours importantes.
On compte en tout 74 villages dans les trois communautés
rurales dont 20 pour Diender, 36 pour Notto et 18 pour Mont Rolland.
III. LES ETHNIES
Trois ethnies sont majoritairement représentées
dans cette zone. Il s'agit des wolofs, des sérères, et des peulh.
Ces différentes ethnies sont reparties sur cet espace en fonction des
activités qu'elles pratiquent.
Les wolofs
Les wolofs occupent les zones situées dans les
interdunes et les bas fonds des bordures de lac. C'est pourquoi, ils sont plus
spécialisés dans le maraîchage. Cette ethnie est plus
représentée dans la CR de Diender où elle se confond avec
l'ethnie Lébou à la quelle, elle est apparentée. Cependant
elle est très présente dans les deux autres communautés
rurales surtout dans la CR de Notto Gouye Diama. C'est pourquoi, dans cette
zone, l'ethnie wolof est l'ethnie majoritaire.
Les sérères
Les sérères, plus connus dans les cultures sous
pluie d'arachide et de mil sont installés dans les dunes rouges. Ils
occupent les zones les plus continentales au niveau des CR de Mont Rolland et
Notto où ils sont majoritaires. Dans la CR de Mont Rolland on
dénombre 15 villages sérères sur les 18 que compte la CR,
alors que dans la CR de Notto ils occupent la moitié des villages
surtout ceux situés à l'Est.
Les peulh
S'agissant des peulh, ils sont éparpillés un peu
partout dans les trois communautés rurales. A part quelques
regroupements dans la CR de Notto, ils s'installent de manière
temporaire dans les alentours des villages wolofs et sérères. Ce
mode d'occupation est du à leurs activités pastorales. En effet,
les peulh étant éleveurs et pasteurs ne peuvent pas s'installer
à l'intérieur des villages avec le bétail. Ils sont aussi
obligés de migrer saisonnièrement à la recherche de
pâturage. D'où leur éparpillement et leurs
déplacements fréquentes.
IV. LES ACTIVITES
Dans cette zone à vocation agricole l'activité
dominante est l'agriculture. On a l'agriculture sous pluie qui dépend
exclusivement des aléas de l'hivernage et le maraîchage qui est
pratiqué dans les endroits où la nappe phréatique n'est
pas profonde: cuvettes, bas fonds, lac et marigots asséchés.
1. La culture sous pluie
La culture sous pluie concerne les espèces
céréalières comme le maïs, le mil le sorgho qui,
actuellement sont de plus en plus remplacées par le manioc et le
niébé. La filière arachidière qui était
très présente au niveau des dunes rouges est aujourd'hui presque
abandonnée à cause de la rareté des pluies. La courte
durée de l'hivernage ne permet plus à ces cultures d'arriver
à terme.
Cependant d'autres cultures sont introduites et connaissent
aujourd'hui de très bons rendements. Il s'agit des pastèques et
du bissap (oseille de guinée). L'oseille de guinée est
l'exclusivité des femmes.
2. Le maraîchage
C'est la principale activité de la zone du fait qu'elle
se pratique durant toute l'année. Elle bénéficie de
conditions climatiques, hydrologiques et pédologiques favorables. Elle
occupe la majeure partie de la population et reste la première source de
revenue. Elle implique aussi bien les hommes, les femmes, les jeunes et les
vieux encore en activité.
Jadis pratiquée avec des instruments manuels et
rudimentaires comme la poulie la corde et le seau, elle se modernise
aujourd'hui grâce à l'introduction de l'exhaure motorisée
qui permet d'irriguer de très vastes surfaces. Aujourd'hui,
malgré la baisse continue du niveau des nappes
et la perte de qualité des sols, les rendements restent
satisfaisants grâce à l'introduction de nouvelles techniques comme
les systèmes d'irrigation par goutte à goutte ou par aspersion.
Les espèces cultivées sont variées et constituées
pour la plupart de légumes. On y cultive: la tomate, le haricot vert, le
gombo, le piment, aubergine, le navet, le chou pomme, le jaxatou, etc
Ces différentes spéculations obéissent
à un calendrier horticole variant selon la saison et l'endroit.
3. L'horticulture
C'est une activité nouvelle mais qui, de plus en plus
gagne de l'ampleur. Elle est réservée à des types
d'exploitants souvent non autochtones et qui viennent acheter de vastes
surfaces pour les mettre en valeur. On les appelle communément dans ce
milieu les « maraîchers du dimanche ». Ces types
d'exploitations sont entrain de se multiplier et la plupart d'entre elles sont
équipées de forages. Ce qui les permet d'irriguer de vastes
surfaces. Ces surfaces sont transformées en de véritables fermes
exclusivement vouées à l'agriculture et à
l'élevage. La production y est très variée allant des
légumes aux spéculations fruitières dont on peut citer :
les bananes, les oranges, les mandarines, les goyaves, les papayes etc....
4. L'élevage
L'élevage est l'exclusivité des peulh. En
dehors de quelques regroupements dans la CR de Notto Gouye Diama, ils sont
disséminés un peu partout dans les alentours des autres villages.
Ils pratiquent l'élevage bovin, ovin et caprin. Les villageois leur
confient le bétail mais il peut arriver que les troupeaux leurs
appartiennent. Cependant à l'intérieur des concessions on y
élève les volailles, des ovins et des caprins. L'élevage
est aussi pratiqué dans les fermes avicoles surtout dans le secteur de
Bayakh. C'est une activité très anciennement pratiquée
dans la localité mais aujourd'hui elle souffre de la réduction
des parcours pastoraux due l'élargissement des surfaces de cultures.
5. Le commerce
Le commerce est une activité très importante qui
occupe beaucoup d'actifs. Le plus souvent elle est pratiquée par les
femmes. C'est une activité qui est possible grâce à la
commercialisation des produits maraîchers et à l'existence de la
route Bayakh Mboro qui facilite leur acheminement vers les centres urbains. Le
grand marché de légume de Notto est
un lieu d'approvisionnement pour les commerçants des
grands marchés de Dakar, Thiaroye, Rufisque, Thiès etc. Ces
commerçants, sont plus connus sous le nom de bana-bana. Toutefois, ce
secteur rencontre de grosses difficultés concernant les collectes des
produits à l'intérieur des champs. Le plus souvent ce sont des
charrettes qui sont utilisées. Ceci augmente non seulement le coup du
transport mais accentue les risques de détérioration des
produits. Il faut signaler aussi que la zone n'est pas dotée
d'unités de conservation des récoltes. Ce qui fait que les
produits victimes de la mévente pourrissent et sont tout simplement
jetés.
V. LES EQUIPEMENTS ET LES CONTRAINTES
Du point de vue des d'infrastructures routières cette
zone n'est pas bien dotée. Le tronçon routier Bayakh Mboro
communément appelé route des Niayes est loin d'être
suffisant. Il ne traverse que quelques villages. L'axe Thiès Mont
Rolland est un peu excentré par rapport à la zone de production.
Les villages intérieurs ne sont pas bien desservis. Des sentiers ou
pistes à latérite impraticables mènent vers les autres
villages. D'énormes difficultés sont posées surtout en
période d'hivernage, quand les marigots se remplissent et
empêchent la circulation. Pour l'électricité, seuls les
sièges de CR et quelques villages sont branchés au réseau
SENELEC sauf dans la CR de Diender où plus de la moitié des
villages est électrifiée.
En ce qui concerne l'éducation, des avancées
sont notées. Presque tous les grands villages sont dotés
d'établissements primaires. Avec les nouvelles politiques sur
l'enseignement préscolaire, des cases des tout-petits sont
installés dans certains villages. Toutefois l'éducation continue
à souffrir du manque d'établissements secondaires. Bien qu'on ait
un CEM dans chaque CR et un lycée a Bayakh, l'éloignement entre
les villages combiné au déficit d'infrastructures
routières et de transport défavorisent les avancées dans
ce domaine.
Les infrastructures sanitaires se résument en des
dispensaires. Même s'ils sont un peu nombreux, ils sont souvent mal
équipés.
L'industrie y est représentée avec l'usine
d'extraction de gaz naturel à Ngadiaga (dans la CR Notto) et l'usine
d'eau minérale fontaine à Thiaye (dans la CR de Mont Rolland).
Deux bassins de rétention on été construits à Mont
Rolland pour promouvoir la pêche et l'agriculture.
Cependant, admettons que paradoxalement, malgré ses
potentialités hydriques énormes, la localité est
confrontée à des problèmes d'approvisionnement en eau en
quantité et en qualité.
La plupart des villages utilisent l'eau des puits. Ces puits se
salinisent et deviennent de plus en plus profondes.
Même si on compte beaucoup de forages dans le secteur,
ils appartiennent souvent aux grands exploitants maraîchers. Les rares
forages villageois sont confrontés à des pannes fréquentes
dues à un manque d'expertise locale. La pénurie d'eau peut durer
des jours.
La photo ci dessous a été prise devant une borne
fontaine à Keur Matar Gueye (CR de Diender) après un mois de
rupture de fourniture d'eau.
Photo 3 : File de bassine devant une borne fontaine.
Photo M.D.NDIAYE. Le 26 Mai 2009
DEUXIEME PARTIE:
LES RESSOURCES NATURELLES ET LE
MARAICHAGE
Chapitre I:
EVALUATION DE L'ETAT DES RESSOURCES
NATURELLES
Il est important de signaler au préalable que nous
entendons par ressources naturelles: les ressources en eau, le sol et les
ressources ligneuses. En effet ces trois éléments demeurent le
fondement sur lequel repose l'activité maraîchère.
Rappelons que nous étudions l'impact négatif de cette
activité sur les ressources précédemment citées.
Pour affiner une telle analyse, évaluer l'état
actuel des ressources naturelles ne serait pas suffisant. La
réalité serait mieux perçue si on partait d'une
comparaison entre une situation antérieure et une situation actuelle.
Ceci nous permet en termes d'évolution, de pouvoir mesurer l'ampleur des
dégâts causés par les activités anthropiques sur les
ressources.
Déjà, le constat d'une péjoration accrue est
fait sur l'ensemble des ressources. Cette réalité est
confirmée par les témoignages recueillis sur le terrain.
I. ÉVALUATION DES RESSOURCES EN EAU
L'abondance de l'eau est une particularité de cette
zone dite des Niayes. Une nappe moins profonde et des cuvettes remplies en
permanence entretenaient les hommes et leurs activités durant toute
l'année.
Selon des témoignages, il se développait, avant
les années de sécheresse (avant 1970), des activités de
pêche, d'extraction de sel au lac Tanma parce que l'eau y
séjournait durant toute l'année.
Mais aujourd'hui, la surface d'inondation et le temps de
séjour de l'eau dans les mares se rétrécissent du fait de
la raréfaction des précipitations ainsi que de l'exploitation
abusive des ressources
La présence de l'eau a attiré des exploitants de
tout genre et toute catégorie. Suivant les moyens d'exhaure dont ils
disposent, allant des puits, des motopompes, aux forages, ils exploitent la
ressource de manière anarchique. Ces prélèvements
entrainent le déstockage des réserves. Le bilan de la nappe
semble être négatif puisque depuis quelques décennies, les
surfaces jadis inondées ne sont plus atteintes par les crues.
Les conséquences sont désastreuses. Le
rabattement de la nappe est de plus en plus important Ceci entraine un
abaissement du niveau piézométrique. Cet abaissement du niveau
piézométrique a pour conséquence l'avancée du
biseau salé.
A cela il faut ajouter la forte évaporation en saison non
pluvieuse qui entraine l'assèchement rapide ainsi que la salinisation
des dépressions et lacs.
Cette situation pose un réel problème aussi bien
en terme de quantité qu'en terme de qualité de la ressource en
eau pour les populations. Les pesticides utilisés lors du traitement des
cultures atteignent les eaux des nappes et affectent leur qualité.
Pourtant les populations de plusieurs villages utilisent encore pour leur
boisson l'eau puisée directement du puits et sans aucun traitement
II. EVALUATION DES RESSOURCES DU SOL
Le sol est le substrat sur lequel repose l'activité
maraîchère. Dans ce secteur, les sols sont variés mais les
plus représentés sont les sols ferrugineux tropicaux non
lessivés ou sol dior, les sols sableux peu
évolués, les sols hydromorphes et les sols marécageux
argileuxhumifères. Ils sont disséminés dans
différents endroits suivant la topographie.
Ces différents types de sols ont dans le passé
fait preuve d'une très grande fertilité. Leur richesse en humus
était incontestée et les paysans y cultivaient sans même
faire appel aux engrais chimiques. Seuls les déchets des animaux et
l'humus des végétaux suffisaient pour entretenir la
productivité pendant des années.
Mais aujourd'hui ils sont dégradés et des
témoignages font état d'une diminution accrue de
productivité. La péjoration climatique combinée à
la pression anthropique a rendu la terre fatiguée et infertile.
L'absence de jachère et la non rotation des cultures
constituent une pression qui fatigue et épuise les sols.
Les anciennes vallées fossiles sont victimes de la
salinisation qui réduit les terres de cultures et du coup la
productivité.
Le vent, ne trouvant plus d'obstacles, emporte les
éléments fins des sols et accentue ainsi la
dégradation.
A cela il faut ajouter des facteurs aggravants comme
l'avancée des dunes vers les dépressions, la salinisation,
l'absence de couvert végétal etc. qui exacerbe une situation
déjà alarmante.
Photo 4 : Avancée du front dunaire et
ensablement des cuvettes à l'ouest de Thieudeme, CR DIENDER. (Photos
M. D. NDIAYE). 30 Août 2009
III. EVALUATION DE LA VEGETATION
Selon REYNAL, (1963) la zone des Niayes était
dotée d'une grande diversité floristique. L'humidité du
sol a longtemps entretenu une végétation luxuriante. L'inventaire
des espèces rencontrées avait démontré la
présence des espèces de types guinéennes,
sub-guinéennes et sahéliennes. Cette diversité
floristique, jadis caractéristique des Niayes risque de ne relever que
la légende pour les générations futures.
Le spectre de la dégradation qui a touché les
ressources en eau et en sols n'a pas épargné la flore. Cette
situation est tout à fait logique car le développement de la
végétation est tributaire de la disponibilité en eau et de
l'existence de sols fertiles.
Aujourd'hui les espèces guinéennes sont incapables
de s'adapter aux nouvelles conditions. D'où, leur diminution en nombre
voir leur disparition pure et simple.
Les quelques rescapés comme l'Elaeis
guinensis (palmier à huile) ne se localisent qu'autour des
dépressions encore inondables. Elles cèdent la place à une
végétation arbustive moins imposante de type
soudano-sahélien et sahélien.
IV. DES STRATEGIES DE LUTTE
Face à cette situation, des efforts de reboisement ont
été faits à plusieurs endroits. A titre d'exemple, on
peut citer la bande de filaos au niveau de Kayar qui joue un double rôle.
Elle
arrête l'avancée des sables dunaires vers les
dépressions et diminue l'ampleur de l'érosion éolienne.
Devant l'ampleur de la dégradation, des paysans ont
senti la nécessité de se regrouper en associations pour mener une
lutte. C'est le cas l'union de la zone nord qui est une sous composante de la
Fédération des Agropasteurs de Diender (FAPD) regroupant des
agropasteurs de la CR de Diender. La photo suivante représente un
périmètre de reboisement sur la bordure Est du lac Tanma
près du village de Thor (CR de Diender); elle a pour rôle
principal de stopper la salinisation des terres non loin du lac.
Photo 5 : Ceinture verte constituée autour du
lac Tanma dans l'union Zone Nord (source FAPD)
Chapitre II :
LA DYNAMIQUE DU MARAICHAGE DANS LA BORDURE
DU LAC TANMA
I. LA CONFIGURATION DU SITE DE PRODUCTION
La bordure du lac Tanma est un important site de production
pour l'activité maraichère. On entend par bordure l'ensemble des
villages qui encerclent le lac Tanma. Cependant cette entité
géographique n'est pas totalement homogène d'un point de vue
écologique. Deux ensembles s'opposent de part et d'autre du cordon
lacustre. Ce qui donne une rive gauche et une rive droite. Cette opposition
traduit des réalités hydrographiques, géomorphologiques et
pédologiques différentes.
+ La partie située entre le lac et la mer est
caractérisée par le système dunaire du Quaternaire. Cette
partie est la rive gauche du lac. Elle correspond bien à l'appellation
Niayes qui traduit le système dunaire et les dépressions
internes.
+ La partie située entre le lac et les reliefs qui le
surplombent à savoir le plateau de Thiès et massif de Ndiass.
Cette partie est caractérisée par le réseau de marigots
temporaires qui aliment le lac en saison pluvieuse. (Voir figure N 6)
1. La rive gauche ou le domaine des dépressions
interdunaires
C'est la partie située à l'Ouest du lac Tanma
intégrant les dunes et les dépressions internes. Elle correspond
à une bande de prés de 7 km. C'est dans cette partie que se
localise le plus grand nombre de villages.
Au plan géomorphologique, nous avons une
prédominance des dunes rouges et des dunes jaunes qui laissent entre
elles un couloir dépressionnaire à nappe peu profonde. Le
maraîchage se pratique dans les cuvettes interdunaires. La profondeur de
la nappe se situe entre 3 et 4 mètres. Cependant, cette profondeur varie
suivant une extension Nord-Sud. La nappe devient de plus en plus profonde au
fur et à mesure que l'on va vers le sud de l'étranglement. Ce qui
fait que dans les secteurs de Ndame Lo, elle peut atteindre 10 mètres.
Pour accéder à l'eau les maraîchers creusent des
céanes. Ces céanes sont aujourd'hui de plus
en plus remplacées par des puits cimentés plus
résistants surtout dans les parties situées plus au sud où
l'eau de la nappe est moins accessible.
Au plan pédologique, on y rencontre des sols
hydromorphes avec une variété de colorations due à leur
engorgement temporaire ou permanent. Ce sont des sols Dior humides et riches en
humus
2. La rive droite ou domaine des marigots temporaires et
lacs asséchés
C'est la partie située à l'Est du la Tanma. Ce
sont les lits d'anciens réseaux hydrographiques asséchés
par la dégradation climatique. C'est une partie intégrale du
bassin du lac. En période de bonne pluviométrie, elle constitue
le dernier lieu de transit des eaux de ruissellement avant qu'elles
n'atteignent le lit du lac. Avec les nombreuses ramifications de marigots, elle
donne une sorte de delta intérieur. (voir carte N°6)
La péjoration des conditions hydrologiques fait que le
lit du lac s'amincit de plus en plus en cédant la place à des
vallées fossiles. Elle devient ainsi un vaste espace vestige d'une
ancienne vallée. Ces lacs et marigots asséchés sont
cependant, mis en valeur par les maraîchers selon un système
d'exploitation spécifique
Au plan géomorphologique, cette partie s'individualise
par rapport au système dunaire auquel elle est souvent
apparentée. Ici les mares temporaires et les marigots découpent
une surface plus ou moins plate et légèrement inclinée
vers le lac qui est un réceptacle des eaux de ruissellement.
Au plan pédologique, la nature des sols la
différencie de l'autre coté du lac. Ici, les sols ne sont pas des
sables dunaires mais des sols plus ou moins argileux. Ce sont des sols deck ou
deck dior moins poreux, moins filtrants et plus cohésifs.
Contrairement à la rive située sur le
système dunaire, la nappe phréatique dans cette rive n'est pas
affleurante. Sa profondeur se situe actuellement autour de 12 à 14
mètres. Mais cette nappe offre une bonne capillarité lorsqu'elle
est atteinte par les puits.
II. LE SYSTEME DE PRODUCTION 1. Typologie des
exploitations
On rencontre différends types d'exploitations dans cette
zone. On peut faire deux types de classifications: une classification en
fonction de la taille et une classification en fonction des
équipements utilisés pour accéder à
l'eau. En d'autres, termes on a une classification fondée sur le
système d'irrigation et une classification fondée sur le domaine
agricole.
a) La classification selon la taille
L'agriculture dans ce secteur donne une configuration très
diversifiée sur le plan de la taille des exploitations. En fonction de
ce critère trois types d'exploitations sont identifiées:
Les petites exploitations de types familiales et traditionnels,
les exploitations moyennes et les grandes entreprises agricoles de type
moderne.
a-1) Les petites exploitations de types familiales et
traditionnels
Elles sont de petite taille variant entre 0,2 et 0,5 ha, et
pourtant elles assurent l'essentiel de la production maraichère. Ceci
est le fait de leur importance en nombre. Elles se retrouvent un peu partout
dans le site aussi bien dans la bordure Est que dans la bordure Ouest. La
faiblesse des surfaces de cultures s'explique en grande partie par la faiblesse
des revenus de ces types de producteurs Cette situation oblige certains
producteurs à recourir exclusivement à la main d'oeuvre
familiale. Le personnel est souvent composé d'un chef de ménage
et de ses enfants. Il peut arriver que le propriétaire du champ paie les
services d'un travailleur saisonnier appelé ici « Sourga ».
Ils travaillent suivant un mode de partage bien défini. Le plus souvent
le travailleur saisonnier dispose d'une parcelle dont il partage la production
avec le propriétaire du champ. Il peut arriver qu'on lui paie un salaire
mensuel ou journalier. Leur moyen d'accès à l'eau est le puits
cimenté ou la céanes.
a-2) Les exploitations moyennes
Leurs tailles varient entre 0,5 et 20 ha. Elles sont souvent
l'oeuvre des exploitants individuels fonctionnant sur la base de location de
terre ou métayage. Le personnel peut être composé de 5
à plus de 10 personnes suivant la surface dont dispose l'exploitant. Ils
utilisent des motopompes branchées aux puits et céanes, des
lances d'arrosage ou des forages. Certaines d'entre elles sont branchées
sur le réseau de la SDE
a-3) Les grandes entreprises agricoles de types
modernes
Ces exploitations revêtent un caractère
individuel ou associatif. Ce sont des entreprises agricoles dotées de
gros moyens. La taille de l'exploitation peut atteindre plusieurs dizaines
d'ha. Elles sont très répandues dans la bordure Ouest du lac.
Elles utilisent un outillage moderne.
b) La classification en fonction du niveau
d'équipement
Les moyens financiers des exploitants déterminent les
types d'équipement dont ils disposent. Les exploitations se
différencient selon le système d'alimentation en eau et du niveau
d'investissement technique. Au moment où certaines exploitations ne
disposent que de moyens techniques très rudimentaires, d'autres sont en
mesure de recourir aux techniques modernes d'irrigation. Ce qui fait que ces
derniers peuvent exploiter de grandes surfaces alors que les autres restent
confinés dans des lopins de terre à faible production. Il existe
une catégorie intermédiaire qui procède à des
locations temporaires du matériel des grandes exploitations voisines. La
classification selon la technique d'accès et d'utilisation de l'eau nous
permet de déterminer 4 catégories.
b. 1 ) Les exploitations utilisant l'exhaure et la
distribution manuelle
Ce type d'exploitation est le mode le plus courant et le plus
traditionnelle. C'est pourquoi il est très rependu dans le site surtout
dans la partie située sur la frange littorale. Dans cette zone où
la nappe phréatique est affleurante avec une profondeur qui
dépasse rarement 3 mètres, il suffit de creuser un puits ou une
céanes pour accéder a l'eau. L'eau est tirée du puits
manuellement. L'équipement est composé d'une corde, de deux seaux
pour tirer l'eau et d'un petit bassin pour recueillir l'eau puisée.
(Voir figures N° 20 et 21). La distribution est aussi manuelle. Le
maraîcher fait la navette entre la parcelle et le bassin. Au cas
où les parcelles sont éloignées ils mettent en place un
réseau de bassins branchés entre eux et disséminés
dans le champ. Ce type d'exploitation est plus répandu dans les Nord et
Ouest du lac, là où la nappe est plus affleurante. Cette partie
concerne les villages de Mbidieume, Thieudeme, Thor, Keur Mbir Ndao
Kémaye etc.
Photo 6 : Maraîcher puisant de l'eau Photo 7 :
Puits et équipement d'exhaure
Photo M. D. NDIAYE) le 02 SEP 2009
b. 2 ) Les exploitations utilisant l'exhaure
motorisée et la distribution manuelle
Ce sont des exploitations traditionnelles qui ont un peu
évolué en intégrant l'exhaure motorisée. En effet
le pénible travail de tirer l'eau manuellement combiné à
une nappe de plus en plus profonde oblige les maraîchers à
recourir à cet outillage. Elle est composée d'une motopompe que
l'on branche à un puits ou une céane. L'eau est recueillie dans
des bassins avant d'être transportée manuellement vers les
parcelles. Ce type d'exploitation est très répandu dans les
secteurs où la nappe est peu profonde surtout dans la partie Sud et la
partie Est du lac. (Keur Matar Gueye, Mbissao, Ndieuguene et Fouloume).
Photo 8 : Motopompe servant à tirer de l'eau du
puits Photo M. D. Ndiaye 03 SEP 2009
b. 3 ) Les exploitations utilisant l'exhaure
motorisée et l'irrigation par aspersion
Ce sont des exploitations moyennes de types semi modernes. En
plus d'une motopompe ces exploitants disposent d'une distribution par des
asperseurs. Ce mode d'arrosage est plus efficace que la technique manuelle.
Ceci leur permet d'exploiter de grandes surfaces. Cependant, l'irrigation par
aspersion n'est pas très économique en termes d'utilisation de
l'eau. Aujourd'hui cette technique est de plus en plus remplacée par le
système goutte à goutte qui gaspille moins d'eau. Au cours de
notre visite de terrain nous avons notés beaucoup d'installations de
goutte-à-goutte dans des exploitations de types moyennes.
b .4 ) Les exploitations utilisant l'exhaure
motorisée et l'irrigation par goutte-à-goutte
C'est le fait des entreprises agroindustrielles. Elles sont
très présentes dans la zone surtout dans les secteurs Sud et
Ouest du lac. La plus part d'entre elles sont dotées de forages qui
fonctionnent à base d'électricité fournie par la SENELEC
comme c'est le cas des périmètres de la SEPAM à Keur Matar
Gueye, des périmètres de Serigne Mansour SY à Mancou etc.
D'autres sont branchées sur le réseau de la SDE. Le
système goutte-à-goutte leur permet d'exploiter de grands
domaines agricoles. Contrairement aux autres exploitants ces domaines ont les
moyens de payer les services de personnels qualifiés dans les techniques
agricoles ou de la maintenance du matériel d'exhaure et d'irrigation.
Photo 9 Systèmes d'irrigation par
goutte-à-goutte dans une exploitation de type moyenne (Photo M. D.
NDIAYE) 04 SEP 2009
III. LA MAIN D'OEUVRE
Le maraîchage est une activité qui demande un
effort physique considérable et beaucoup de
disponibilité. L'entretien d'un champ depuis la semence
ou la pépinière jusqu'à la récolte nécessite
un ensemble de travaux souvent très pénibles. C'est pourquoi, les
maraîchers font appel à une main d'oeuvre de plus en plus
importante.
1. La catégorisation de la main
d'oeuvre
En effet on peut diviser cette main d'oeuvre en deux groupes:
la main d'ouvre locale, composée de populations autochtones et la main
d'oeuvre étrangère qui concerne les travailleurs saisonniers.
a) La main d'oeuvre locale
Elle est essentiellement composée de la population
autochtone. Les exploitations familiales étant les plus
répandues, le personnel champêtre est constitué de membres
d'une même famille. Le père de famille dispose d'un lopin de terre
qu'il exploite aves ses enfants. Ce sont les producteurs locaux dont leur
famille ont acquis un droit d'usage sur les terres. C'est ce qui explique la
présence des quinquagénaires et des sexagénaires dans le
site production. Même s'ils n'ont plus la force physique pour travailler
la terre, ils continuent à fréquenter les champs pour
superviser.
b) La main d'oeuvre
étrangère
C'est la main d'oeuvre extra familiale. Cette main d'oeuvre
concerne les travailleurs saisonniers venus de l'intérieur du pays. Les
régions du Nord et du Centre du Sénégal sont
frappées par les effets dévastateurs de la sécheresse et
de la baisse de la pluviométrie. Ces populations essentiellement
agricoles dont le temps de travail est désormais réduit à
la seule saison des pluies sont obligées de migrer en saison non
pluvieuse pour trouver du travail ailleurs. La zone des Niayes de par ses
attributs géographiques et climatiques offre à ces migrants une
possibilité de s'activer durant la saison non pluvieuse. Ce qui explique
leur présence dans la zone. On les appelle des « Sourga » ou
des « Norranes ».
Ces migrants peuvent aussi être de nationalité
étrangère. On note la présence de beaucoup de
guinéens dans cette zone. Contrairement aux nationaux, qui sont des
travailleurs saisonniers, les guinéens peuvent rester plusieurs saisons
de suite.
Cette main d'oeuvre étrangère a accès
à la terre grâce à un système de métayage de
location ou de confiage.
Le métayage est le système de mise en valeur le
plus répandu. C'est le système « beye seddo ». Comme
l'indique son nom en wolof, il consiste à un partage de la
récolte entre l'exploitant et le propriétaire terrien
après déduction des charges d'exploitation.
2. La classification de la main d'oeuvre
La diversité des acteurs nous permet de faire une
classification par sexe et une classification par âge.
a) La répartition par sexe
Comme les hommes, les femmes aussi participent à la
production maraîchère. En effet, nous avons rencontré
durant nos phases de terrain des femmes qui ont leur propre parcelle
d'exploitation.
Mais nos enquêtes nous ont révélé
qu'en termes de nombre elles sont très minimes par rapport aux hommes.
Sur les 125 maraîchers interrogés dans l'ensemble de notre site
d'étude, on a enregistré 14 femmes reparties comme suit.
Figure 15 : Répartition par sexe et par village
des maraîchers interrogés par village
Ce tableau fait état d'une répartition par sexe
très favorable aux hommes. Le pourcentage des femmes est de 11% alors
que celle des hommes est de 89 %.
Cependant cette répartition n'est pas uniforme dans
l'ensemble du site.
La présence des femmes est plus notée dans les
secteurs Nord et Nord Ouest du lac surtout dans les villages de Keur Mbir Ndao,
Mbidieume, Thieudeme, kemaye, Thiaye etc. La présence des femmes dans
cette partie du site s'explique par le fait que la nappe n'est pas très
profonde (3 à 4 mètres) et que la terre n'est pas difficile
à labourer. Ce sont des sols dior et dior deck essentiellement
sableuses. Dans cette zone l'entretien d'un champ ne nécessite pas une
grande force physique. Par contre, dans la partie située au sud et
à l'Est du lac, nos enquêtes révèlent que la
présence féminine est presque inexistante. Dans ce secteur, la
profondeur de la nappe avoisine 14 mètres alors que la
terre argileuse est très difficile à labourer. C'est le secteur
des sols deck et deck dior difficile à ameublir. Ce qui fait que dans ce
secteur le maraîchage est l'exclusivité des hommes.
b) La répartition par
âge
Cependant, cette part importante des hommes ne concerne pas
toutes les classes d'âge. La répartition par âge de la
population maraîchère laisse voir un schéma
diversifié. Dans tous les villages où nous avons mené des
enquêtes, il apparait clairement que la classe d'âge de (20
à 35 ans) reste la plus importante. Elle est suivie de prés par
celle de (35 à 50). La classe d'âge des plus de 50 ans est moins
représentative par rapport aux autres.
Ce qui fait que sur un total de 125 maraîchers
interrogé, 65 ont un âge comprise entre 20 et 35 ans 50 sont entre
35 et 50 ans et 10 sont ont plus de 50 ans.
Repartition par classe
d'age
20 à 35 ans 35 à 50 ans plus de 50 ans
Figure 16 : Répartition de la population
maraichère par classe d'âge
Cette répartition selon les tranches d'âge
traduit plusieurs réalités. Elle individualise trois groupes: les
jeunes (de 20 à 35 ans), les adultes (de 35 à 50 ans) et les
vieux de plus de 50 ans. L'analyse de la figure nous permet de constater que
les jeunes et les adultes restent les principaux acteurs de production. Ceux
groupes représentent 92% de l'échantillon. Ceci se traduit par le
fait que ces deux tranches d'âge sont les plus aptes à la pratique
de l'activité maraîchère. Rappelons que le maraîchage
est une activité qui demande une grande force physique et beaucoup de
disponibilité pour l'entretien des cultures.
Cette réalité précédemment
citée explique parallèlement la faible présence des
personnes âgées dans les champs (8%). Cependant notons que les
vieux sont les chefs de ménage et propriétaires de l'espace
foncier. Ils surveillent et supervisent les travaux champêtres. Ils
jouent un rôle moral très important de par le lien structurel
particulier qui existe entre les
activités économiques et la structure sociale. Ce
lien est très déterminant dans l'organisation du travail et la
gestion des moyens de production.
Les enfants sont aussi présents dans la production. Au
cours des visites de terrain, nous avons rencontré des enfants dans les
champs qui s'adonnent à des travaux comme le désherbage manuel,
l'application de l'engrais chimique etc. Ce sont eux qui assurent les
commissions entres les champs et les maisons. Le bol de riz sur la tète,
à dos ou à charrette, ils transportent quotidiennement les repas
des villages vers les champs.
Ce résultat confirme que dans ce secteur, le
maraîchage est une activité qui engage une bonne partie de la
population active. Cependant elle est l'activité dominante dans ce
secteur. Mais la péjoration des conditions climatiques pousse cette
population jeune à s'aventurer dans émigration.
IV. LA PRODUCTION
La production maraîchère dans ce secteur,
à l'image de la production dans l'ensemble de la zone des Niayes est
très importante. Cette zone ravitaille en produits maraîchers les
marchés des plus grands centres urbains du Sénégal.
L'essentiel de sa production est acheminée vers les marchés
intérieurs des villes comme Rufisque, Thiès, Dakar, Touba etc.
Certaines exploitations vont jusqu'à exporter des produits vers
l'étranger. C'est le cas des nombreuses entreprises agricoles que compte
la zone. Leurs produits sont très compétitifs et obéissent
aux normes internationales en matière de qualité.
1. Les spéculations
Les spéculations sont très diversifiées
et sont composées des légumes à bulbes ou à racine,
des légumes à fruit et des légumes à feuille. Elles
sont classées en deux grands groupes : les légumes de types
africains et les légumes de types européens. Cette
répartition obéit à des critères relatifs à
leurs origines et leurs exigences éco-climatiques. On a ainsi
> Des légumes des régions
tempérées ou légumes types européen ;
> Des légumes des régions chaudes ou
légumes de type africain
Tableau 11 les différents types de
spéculations et leurs calendriers
Légumes
|
Origines
|
Exigences éco-
climatiques
|
Période
|
Autres caractéristiques
|
Tomate de table
l'oignon, le haricot, la laitue, le chou,
pomme de terre, navet, carotte,
|
Européenne (Régions tempérées)
|
Cultivés pendant la saison des pluies. Pouvant
être cultivés en saison sèche mais, avec irrigation.
|
De novembre à juin
|
Bon niveau de production si le maraîcher a un bon
traitement phytosanitaire contre les insectes et une bonne disponibilité
en eau.
|
Le jaxatou, la
tomate amère, l'oseille de guinée, la patate
douce, le piment, le gombo.etc...
|
Africaine (Régions chaudes
|
Cultivés pendant la saison sèche durant les
périodes à températures basses relativement et avec
irrigation.
|
Fin juin à octobre
|
Les contraintes de la
production durant cette
période sont liées aux
infections bactériennes,
fongiques etc...., mais
aussi à l'inondation des cuvettes.
|
Notons qu'en dehors des conditions climatiques, le calendrier
des cultures peut être déterminé par la demande du
marché. Les maraîchers ont tendance à se jeter sur une
spéculation lorsqu'elle est bien vendue.
Photo 10 : Parcelle d'aubergine Photo 11 :
Récolte d'une parcelle d'oignon Photos M. D. NDIAYE 04 SEP
2009
2. Le zonage
Cependant, on peut effectuer un zonage des cultures
citées dans le tableau ci-dessus. Cette répartition en zone des
différents types de cultures suit la logique de la configuration du site
de production.
Les légumes à feuille et à fruit sont
plus présents dans la rive droite du lac. Ce sont le jaxatou,
l'aubergine, le chou, le gombo le piment etc. Dans cette partie, les cultures
comme la carotte le navet ou la pomme de terre sont quasi inexistantes. Ceci
est relatif à la texture du sol. En effet le sol deck n'offre pas cette
porosité indispensable au développement des racines et des
bulbes. Cependant, on y cultive l'oignon. Mais pour cela, il faut effectuer au
préalable beaucoup de travaux de laboure et d'ameublissement du sol.
Les légumes à bulbes et à racine sont
très cultivées dans la rive droite du lac. Les sols dior et les
sols dior deck qui occupent cette partie sont composés essentiellement
de sables dunaires. En plus de la disponibilité en eau, la texture du
sol permet un développement rapide des plantes à bulbes, à
tubercules, et à racine. Les pommes de terre, la carotte, le navet,
l'oignon y sont très cultivés. Cependant la bonne
disponibilité en eau permet le développement des autres plantes
comme le gombo, la tomate l'aubergine etc....
3. Les étapes de la production
Ce sont les différentes étapes depuis la
préparation du terrain jusqu'à l'écoulement des produits.
Ces différentes étapes nécessitent d'importants travaux
d'entretien. Le maraîcher est obligé d'être très
assidu pour espérer faire une bonne récolte.
a) La pépinière
C'est une période qui dure 3 à 4 semaines. Elle
concerne le semi dans un petit espace de graines sélectionnées en
vue de produire des futures « pieds » ou plants. C'est une
étape importante car elle influe beaucoup sur la vigueur ou la
fragilité des futures pousses. Elle nécessite parfois des
traitements chimiques et d'épandage d'engrais minéraux.
b) Le repiquage
C'est la transplantation des jeunes plants de la
pépinière à la parcelle après que ce dernier ait
observé un développement important de son système
radiculaire. Cependant, elle nécessite au préalable une bonne
préparation de la parcelle de destination. Cette préparation se
résume à l'arrosage, ameublissement traitement chimique et
épandage d'engrais.
c) Le semi direct
A défaut de la pépinière ou repiquage on
peut effectuer le semi direct concerne à leur emplacement
définitif. Ce mode de plantage concerne une certaine catégorie
d'espèce. Ce sont des espèces qui supportent mal le repiquage
et/ou qui ont un développement végétatif important
dés le jeune âge.
d) Les travaux d'entretien
A ces différentes phases précédemment
citées s'ajoutent d'importants travaux d'entretien. Ce sont les routines
quotidiennes comme l'arrosage, l'ameublissement, le bêchage ou le
désherbage.
e) La récolte
La récolte est l'action d'enlever les produits des
cultures quand ils ont atteints un certain degré de maturité.
C'est une étape très attendue par les maraîchers dans ce
sens où c'est durant cette période qu'ils doivent voir leurs
efforts se récompenser.
Sa durée dépend du type de culture. Certaines
cultures se récoltent en continu avec de nouveau fruits qui arrivent en
maturité tous les 3 ou 6 jours (c'est le cas du gombo de l'aubergine
etc.), alors que d'autres se récoltent d'un seul coup une fois que la
parcelle tout entière a atteint sa maturité. C'est le cas du
chou.
4. L'autoconsommation
Nous entendons par autoconsommation, la partie de la
production directement utilisée par les producteurs eux-mêmes.
Comme dans la plupart des cas nous avons des exploitations de types familiales,
les ménages s'approvisionnent en produits maraîchers directement
à partir de leurs champs. En effet, la part destinée
l'autoconsommation est d'abord prélevée avant d'effectuer toute
vente.
Néanmoins, la partie de la récolte
prélevée pour la consommation locale est négligeable
comparée au reste vendu.
5. La commercialisation des produits
Pour écouler la récolte les maraîchers
peuvent effectuer deux types de vente: il y a la vente sur place et la vente au
marché.
a) La vente sur place
C'est la vente effectuée dans le site de production. En
période de récolte, les collecteurs viennent directement chercher
la marchandise dans les champs. Ces collecteurs sont des acheteurs-revendeurs
qui sillonnent les marchés des différents centres urbains. La
plupart du temps ce sont des femmes. Elles sont plus connues dans la zone sous
le nom de bana-bana. Cette situation est plus récurrente en
période de pénurie de légumes dans le marché. Dans
ce cas de vente, le marchandage se fait directement entre producteur et
collecteur. Les prix sont fixés sur la base des prix de la veille sur le
marché. Le producteur fait une conciliation sur le prix en y ôtant
un coût de transport raisonnable. Lorsqu'un accord est trouvé, le
collecteur se charge de l'acheminement de la marchandise vers le marché.
Il peut payer sur place ou acheter à crédit. Chaque jour, une
nouvelle négociation s'engage pour une toute opération de vente.
Cette formule de vente n'est pas très profitable pour les revendeurs
parce que les difficultés liées à l'acheminement des
produits et la cherté du transport diminuent leur profit. Cependant elle
leur donne l'avantage de bien trier la marchandise sur place avant de
l'acheminer vers le marché.
Photo 12 : Maraîchers triant la récolte
prés du champ (Photo M. D. NDIAYE) 02 SEP 2009
b) La vente au
marchéElle est de deux natures: il y a la vente
directe aux consommateurs et la vente par
l'intermédiaire des revendeurs.
· La vente directe aux consommateurs est
effectuée par le producteur lui-même. Il achemine sa production
aux le marché et s'adresse directement aux consommateurs. Cette vente se
fait souvent en détail.
· La vente par intermédiaire se fait dans le
marché. Après avoir acheminé sa marchandise, le producteur
la met à la disposition des négociants. Ces négociants
sont connus sous le nom de coxeurs. Ces coxeurs se chargent de
l'écoulement des produits. Ils participent activement à la
régularisation des prix sur le marché.
TROISIEME PARTIE:
LA PART DU MARAICHAGE DANS LA
DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES
CHAPITRE 1 :
LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
NATURELLES
La zone des Niayes, autrefois vantée pour ses richesses
écologiques perd aujourd'hui ce privilège. Cette région
aux potentialités écologiques énormes est actuellement
dans une situation désolante. Les abondantes ressources naturelles qui
faisaient sa particularité sont de plus en plus affectées par une
dégradation sans précédent:
- les ressources hydriques sont affectées par une
réduction de leur quantité et de leur qualité;
- les sols s'appauvrissent de plus en plus et du coup
amoindrissent la productivité;
- la végétation jadis luxuriante disparait,
cédant la place à des espèces de type sahélien plus
adaptées à la nouvelle situation.
Aujourd'hui la zone est fortement perturbée par la rupture
de l'équilibre entre les ressources naturelles et la très forte
demande des hommes.
I. LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
La dégradation des ressources naturelles dans la zone
des Niayes est un constat sans équivoque. Cet état
dégradation est le résultat de la combinaison de plusieurs
facteurs. Ces facteurs sont de deux ordres. Nous avons les facteurs naturels et
les facteurs d'ordre anthropique.
1. Les facteurs naturels
Ce sont les facteurs liés aux phénomènes
naturels auxquels l'homme n'a que peu ou aucune prise. Les causes les plus
citées sont les modifications du climat qui sont marquées par une
baisse de la pluviométrie mais aussi par un réchauffement de la
planète entrainant de fortes évaporations. Cette situation
affecte à tous les niveaux les différentes ressources du
milieu.
a) Les facteurs naturels de la dégradation des
ressources hydriques
La péjoration des conditions climatiques affecte
à tous les niveaux les ressources en eau. Depuis les années 1970,
cette zone connait une baisse très sensible de sa pluviométrie.
Les précipitations sont devenues rares et irrégulières.
De 1970 à nos jours, les totaux pluviométriques ont
fortement régressé comme nous le montre le graphique de des
indices de précipitations annuelles.
-0,5
-1,5
0,5
2,5
1,5
-1
-2
0
3
2
1
1943 1945 1947 1949 1951 1953 1955 1957 1959 1961 1963
1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003
indices des précipitations annuelles
Linéaire (indices des précipitations annuelles)
Figure 17 : Indice des précipitations à
la station de Thiès de 1943 à 2004
P(mm)a--P(moy)
Formule de l'indice de précipitation : IP =
Ecart type
L'évolution du graphique montre une opposition entre
deux périodes. Une période allant de 1943 à 1970 avec des
valeurs de l'indice pluviométrique positives qui s'oppose à une
deuxième période allant 1970 à 2004 marquée par des
valeurs très négatives de l'indice pluviométrique. Les
indices les plus bas (en général inferieures à 0)
représentent les années les moins pluvieuses alors que ceux
proches ou supérieures à 1 représentent les années
les plus pluvieuses
Ainsi la comparaison entre ces deux périodes montre que
les valeurs de la précipitation sont plus importantes dans la normale
1943-1973. Dans cette normale, seules quelques rares année ont des
valeurs l'indice pluviométrique négatives. A part 1949 et 1959,
les valeurs négatives sont observées à partir de 1967
alors que dans la normale 1974-2004 l'essentiel des indices ont des valeurs
négatives. On y observe quelques rares années à
pluviométrie importante comme 1974,1979, 1989 et 1999.
Cette évolution témoigne de la baisse drastique de
la pluviométrie comme en témoigne l'allure de la courbe des
tendances. (Linéaire indices de la précipitation).
Les quantités de pluie reçues n'assurent plus
correctement la recharge des nappes souterraines. Plus grave encore, elles ne
permettent plus aux cultures sous pluie d'arriver à terme.
Les plans d'eau de surface connaissent un tarissement
précoce du fait de la forte évaporation. Ce tarissement entraine
dans certaines une salinisation des sols.
b) Les facteurs naturels de la dégradation
des ressources pédologiques
La présence de l'eau ou de l'humidité tout
court est un élément fondamental pour la mise en valeur d'un sol.
Faute d'humidité suffisante les processus naturels d'hydrolyse, de
dissolution ou d'oxydation de la roche mère sont réduits à
leur plus simple expression. La rareté de la végétation ne
permet plus d'accumuler la matière organique nécessaire à
la formation d'humus. SECHERESSE, 1992). Ainsi le sol devient squelettique,
fragile et impropre à une agriculture de qualité.
En dehors de ce déficit hydrique qui diminue fortement la
fertilité des sols, on peut citer comme autres facteurs l'érosion
éolienne, la salinisation et l'ensablement.
En effet, les vents de fortes intensités emportent les
éléments nutritifs du sol. Le sol devient alors nu et infertile.
Ce même phénomène entraine l'ensablement des cuvettes
maraîchères. Cette situation est aggravée par l'absence de
couvert végétal.
c) Les facteurs naturels de la dégradation
des ressources végétales
Les espèces végétales de la zone des
Niayes étaient typiquement guinéennes. Mais aujourd'hui, la
rareté des pluies ne satisfait plus leur exigence en eau, d'ou leur
disparition. La baisse de la nappe souterraine accentue ce
phénomène. Les quelques rescapés qui survivent sont
situés dans les zones encore inondées.
2. Les facteurs anthropiques
Les facteurs anthropiques sont le fait de l'activité
humaine. En effet, l'homme est maintes fois cité comme responsable en
grande partie de la situation qui prévaut actuellement dans cette
zone.
La bordure du lac Tanma est aujourd'hui le lieu de concentration
de nombreuses activités humaines basées sur l'usage des
ressources naturelles.
a) Les facteurs anthropiques de la dégradation
des ressources hydriques
Le maraîchage, très pratiqué dans la
bordure du lac Tanma repose sur une forte demande en eau. En effet, cette
zone est prise d'assaut par différents types d'exploitants qui font
des
prélèvements importants sur la ressource en eau.
Le nombre de puits et de céanes est inestimable. Ces puits et
céanes sont parfois branchés à des motopompes qui peuvent
atteindre des débits élevés. Par ailleurs, les exploitants
dotés de gros moyens disposent de forages qui ne respectent: ni les
normes de distance ni celles du code l'eau sur les débits de pompage.
Cette prolifération des forages et de motopompes accentue la baisse des
eaux souterraines. Ainsi la ressource hydrique subit une exploitation
anarchique et de plus en plus intense.
Il faut aussi citer parmi ces facteurs de dégradation
anthropiques, l'usine d'eau minérale « FONTAINE » de Thiaye
qui puise son eau à partir d'une source participant à
l'alimentation souterraine du lac Tanma. Cela contribue au tarissement
précoce du lac.
D'autres facteurs comme la fragmentation du réseau
hydrographique par la construction de digues, de bassins de rétention ou
de barrages participent à ce tarissement précoce des eaux de
surface.
b) les facteurs anthropiques de la
dégradation des ressources pédologiques
Les différentes agressions portées sur le
couvert végétal et sur les ressources hydriques affectent
directement le sol. La bonne productivité du sol dépend
directement de ces deux ressources. Un sol sec et sans couvert
végétal devient vulnérable face aux facteurs
d'érosion. Il faut ajouter à cela l'intensification des cultures.
En effet la jachère est de moins en moins pratiquée dans cette
zone. Nos enquêtes nous ont révélé que sur 125
maraîchers interrogés, 93 ne pratiquent pas la jachère.
Ceci fait que le sol, fatigué, se dégrade de plus en plus et
devient moins productif.
c) Les facteurs anthropiques de la
dégradation des ressources végétales
C'est le fait des agressions portées par sur le couvert
végétal. Elle va de pair avec la pression portée sur les
ressources hydriques et pédologiques. Le défrichage, la
déforestation, l'extension des zones de cultures et le pâturage
sont autant de facteurs responsables de la disparition des espèces.
D'après nos enquêtes, plusieurs espèces ont
complètement disparus. Les quelques espèces qui survivent sont de
moins en moins représentés. Aujourd'hui, elles sont
menacées de disparition totale du fait de la foresterie et de
l'extension des terres de cultures.
A cela il faut ajouter les feux de brousse très
fréquents dans la zone.
II. L'IMPACT DU MARAICHAGE DANS LA DEGRADATION DES
RESSOURCES NATURELLES
L'agriculture sous pluie a été pendant longtemps
à l'origine de la richesse des populations de la zone. Les
spéculations comme l'arachide, le mil, le maïs leurs procuraient
beaucoup de revenus. Aujourd'hui, ces cultures ont perdu leur abondance
d'antan. L'installation de la sécheresse dans les années 1973 a
fini de provoquer une crise sévère. Cette situation a
poussé les agriculteurs de la zone à se rabattre sur les
activités maraîchères. Cette nouvelle orientation des
activités agricoles s'est accompagnée d'une nouvelle forme de
valorisation des terres. Le petit espace que constitue la zone est sous la
pression de différentes catégories d'exploitants
maraîchers.
Dans ce spectre de dégradation incessamment
évoqué, le maraîchage y a joué un rôle
à part entière. En effet, étant l'activité
dominante, il exerce une telle pression que l'ampleur de son impact
mériterait d'être mesuré.
1. L'impact du maraîchage dans la
dégradation des ressources en eau
La part du maraîchage dans la dégradation des
ressources hydriques se mesure sous l'angle des importantes ponctions que les
pratiquants de cette activité font sur la ressource. Elle se mesure
aussi par les différentes variations de la qualité des eaux
occasionnées par les intrants mobilisés par l'activité.
a) Le pompage excessif
La pratique du maraîchage requiert l'utilisation
d'énormes quantités d'eau. Pour exploiter une surface d'un
hectare, il faut un débit d'eau permanent de 80 m3 par jour (DIAGNE,
2008). Or, ces importantes quantités d'eau sont tirées
directement de la nappe souterraine qui, aujourd'hui, se recharge de
manière très lente. Cette nappe autrefois très importante,
s'abaisse sous les assauts répétés du pompage. Au cours de
nos enquêtes, plusieurs exploitants nous ont avoué qu'un seul
puits ne peut plus satisfaire leur demande en eau. Il est fréquent de
voir dans le site que nous avons visité, deux puits ou plus sur une
surface de moins d'un hectare. Plus encore, ils cherchent à tirer le
maximum de profit de ces puits en installant des motopompes. Sur les 125
maraîchers interrogés 37, sont équipés de
motopompes, soit 29 % de l'échantillon. Signalons que la ponction faite
à partir des puits et des céanes est minime par rapport aux
importants débits de pompages des forages qui,
actuellement continuent de proliférer dans la zone.
A part quelques forages à usage collectif comme celui
de Ndame Lo (CR de Diender), les autres forages de la zone sont
réservés exclusivement aux cultures maraîchères. Les
forages à vocation agricole sont présents dans la zone depuis les
années 1970 (KANE, 2007).
Ces forages ont permis l'aménagement de centaines
d'hectares voués exclusivement à la production de contre saison
destinée principalement aux marchés urbains, mais aussi à
l'exportation surtout vers les marchés de l'Union Européenne. Ce
qui explique leur forte demande en eau leur obligeant souvent à
dépasser les normes établies par le Code l'Eau. Au
Sénégal, il est interdit pour l'usage privé de forer un
ouvrage hydraulique de plus de 100 mètres cubes/heure. Sans nul doute on
peut affirmer que cette norme n'est pas respectée par ces forages
privés. Cela s'explique par leur réticence ou parfois même
leur refus catégorique de fournir des informations sur leurs fiches
techniques et sur leur débit de pompage.
b) Le problème de la
qualitéLes pesticides utilisés pour combattre les
ennemis des cultures peuvent affecter la qualité des
eaux de puits. En effet les maraîchers sont
dépourvus de système de drainage pouvant empêcher
l'infiltration d'eaux contaminées vers la nappe. Ce qui fait que des
résidus toxiques peuvent se retrouver dans les eaux des puits. Ceci est
d'autant plus dangereux que dans les champs, les maraîchers utilisent
cette même eau des puits pour la boisson. Des études dans des
secteurs proches (Mboro) ont montré une forte concentration de lindane
dans l'eau des puits analysés NGOM, 2008). Le lindane est une
matière active dont la norme est fixée à 2ug/l.
Ce phénomène n'épargne pas la zone du lac Tanma parce que
ce sont les mêmes procédés et les mêmes produits qui
sont utilisés.
c) Les conséquences
Les 125 maraîchers que nous avons interrogés ont
reconnu à l'unanimité avoir senti cette baisse depuis au moins 15
ans. Avant les années 90, les puits atteignaient la nappe entre 1
à 2 mètres dans la partie située au Nord et Nord Ouest du
lac Tanma. C'était le domaine de la nappe affleurante où des
céanes suffisaient pour faire l'arrosage des parcelles de cultures. Ces
céanes sont aujourd'hui remplacées par des puits du fait de la
profondeur de la nappe.
Le spectacle est plus marqué dans la partie
située au Sud et Sud Est du lac Tanma. La profondeur de la nappe est
passée de 6 à 7 mètres dans les années 90 puis
à 14 à15 mètres à nos jours. Cette réduction
de l'eau en quantité s'accompagne d'une réduction de sa
qualité. En
effet, la baisse des nappes précipite la
remontée du biseau salé. Ce qui explique la présence de
l'eau salée dans plusieurs puits bordant le lac Tanma. En cas de
réalimentation effective et de pompages réduits (périodes
hivernale ou les puits s'infiltrent) l'eau douce repousse l'eau salée
vers la mer. Mais quand les pompages et les captages font de grandes ponctions,
la pression de l'eau de mer devient la plus forte et le biseau salée
remonte dans les terrains aquifères. Il y dépose des sels qui
augment le taux salinité et du coup rendent l'eau impropre à la
consommation. Il faut alors condamner temporairement ou définitivement
ces puits ou changer la nature de la destination de l'eau. C'est le cas de la
batterie de forages de Béer Thialane (CR de Diender) qui aujourd'hui est
exploitée pour des périmètres maraîchers alors
qu'elle était destinée à alimenter les populations
urbaines de Dakar.
Il faut associer à cette perte de qualité la
contamination des eaux par les pesticides. Leurs conséquences sur la
santé publique et les risques sur l'environnement sont énormes.
Ils sont les causes de plusieurs maladies diarrhéiques ainsi que des
vertiges, des vomissements des nausées etc...
2. L'impact du maraîchage dans la
dégradation des sols
Le sol est le support de l'activité agricole. Il est
pour la plante le réservoir d'eau et de sels minéraux dans le
quel elle puise en permanence pour sa croissance et son développement.
De sa fertilité dépend la bonne production. Cependant, il est
loin d'être un élément inerte ni un élément
stable. Bien au contraire, il est en constante évolution. Il est un
milieu composé, complexe et en perpétuel changement. Il
obéit à des lois qui régissent sa formation, son
évolution et sa destruction.
Ce rôle de stockage dont il jouit est d'autant mieux
assuré que le sol est profond et que sa teneur en humus est
élevée. Or la pression exercée par le maraîchage
s'oppose aux processus de renouvellement des sols.
a) La surexploitation
La pression exercée par l'activité
maraîchère se traduit par une forte concentration des exploitants
maraîchers dans la zone. En effet, après l'abandon de la culture
sous pluie du fait de la péjoration climatique, le maraîchage est
devenu la seule forme de mise en valeur agricole des terres. Cette nouvelle
orientation se manifeste par une grande extension des zones de culture mais
aussi par une intensification des systèmes de culture.
L'extension des zones de culture s'accompagne par une
déforestation qui expose le sol aux érosions hydrique et
éolienne. Le sol devient alors nu et les composantes minérales et
organiques sont emportées.
L'intensification des systèmes culturaux se traduit par
une surexploitation des terres qui à la longue aboutit à la perte
de la fertilité des sols. Le sol est épuisé parce que les
maraîchers ne pratiquent plus la jachère. En effet, après
plusieurs années d'exploitation sans repos, le sol s'appauvrit avec des
rendements presque nuls. Cela justifie l'emploi d'engrais minéraux pour
réguler les rendements des cultures. Mais l'apport d'engrais acidifiants
peut dans certains cas modifier les propriétés chimiques du sol,
ce qui réduit la disponibilité en éléments
nutritifs pour la plante.
b) Les techniques culturales
inadaptées
Les techniques culturales défaillantes sont une cause
de dégradation des sols. En effet la monoculture qui est le fait de
produire une spéculation sur une parcelle pendant des années est
un facteur de dégradation des sols. Chaque famille de plantes a des
exigences typiques de matière organique et en élément
minéraux qu'elle tire du sol.
Donc l'absence de rotation des cultures peut entrainer un
épuisement d'une composante minérale ou tout simplement une
acidification des sols. Ce qui peut rendre les sols inutilisables pendant des
années.
La pratique de la jachère a presque disparu.
D'après nos enquêtes, seuls 25 % des maraîchers pratiquent
la jachère. Les terres qui étaient autrefois laissées en
friche sont actuellement intensément cultivées. Il s'en suit un
épuisement total de la matière organique. Ceci compromet toute
sorte de production. A cela il faut ajouter l'utilisation
inconsidérée d'engrais chimiques.
c) Les conséquences
L'abandon des terres, la perte de la production, la disparition
de certaines espèces endémiques sont les effets les plus
observés.
3. L'impact du maraîchage dans la
dégradation des ressources végétales
Le comportement des populations vis-à-vis des espaces
boisés dans la bordure du lac Tanma se traduit par une forte
pression. D'une part il y-a l'extension des zones de cultures
maraîchères et d'autre part il y a la forte
consommation en bois de chauffe et en charbon de bois.
Trois phénomènes liés à
l'extension des zones de cultures contribuent essentiellement à la
dégradation de la végétation.
> Face à l'abandon des terres
épuisées, les maraîchers sont contraints de
conquérir de nouveaux espaces pour pouvoir continuer leurs
activités. Ils défrichent alors d'autres espaces et ainsi
contribuent fortement à la déforestation.
> Ce même phénomène s'observe aussi
dans les cas où les maraîchers cherchent à accroitre leurs
exploitations. Ils sont obligés de déboiser pour étendre
les surfaces de culture.
> Les nouveaux équipements d'irrigation et d'exhaure
permettent l'exploitation de surfaces relativement importantes, d'où
l'élargissement des surfaces de cultures et du coup, la disparition des
espaces boisés.
Ces raisons font que le maraîchage joue un rôle
essentiel dans la disparition de plusieurs espèces
végétales. Les terres de prédilection de ces
espèces sont aujourd'hui utilisées à d'autres fins. A cela
il faut ajouter l'abatage des arbres pour les besoins de la consommation en
bois de chauffe et en charbon de bois.
Il ressort de cette analyse que le maraîchage contribue
de manière effective à la dégradation des ressources du
naturelles. C'est un constat qui s'impose aux yeux de tout observateur averti.
Et par ailleurs, il est incontestable que la base du développement du
maraîchage réside dans la disponibilité des ressources
naturelles. Cette interdépendance de l'activité
maraîchère vis-à-vis des ressources naturelles semble
être ignorée par les pratiquants de l'activité. Les
maraîchers semblent négliger le rôle joué par le
maraichage dans la dégradation des ressources.
En effet, malgré l'alerte déclenchée par
la péjoration des conditions climatiques et son accentuation par les
facteurs anthropiques, les hommes continuent à travers les
activités maraîchères d'accentuer la pression sur les
ressources.
Il est avéré que les hommes ne peuvent pas
s'empêcher d'exploiter la terre et ses ressources, mais une utilisation
abusive voire anarchique conduirait à des phénomènes de
rétroaction qui peuvent aboutir à la disparition de
l'activité maraîchère.
CHAPITRE 2 :
L'UTILISATION DES PESTICIDES ET SES IMPACTS
La bonne production maraîchère observée
dans la bordure du lac Tanma ainsi que dans l'ensemble des Niayes, est
facilitée grâce à des conditions géographiques et
climatiques favorables mais aussi grâce à des moyens de lutte
contre les ennemis des cultures. Les différentes spéculations
maraîchères de la zone des Niayes sont la proie de parasites de
toutes sortes qui peuvent contrarier les productions. Certaines espèces
doivent leur survie à une lutte acharnée contre ces parasites.
En effet, les maraîchers utilisent différentes
gammes de produits phytosanitaires pour lutter contre les innombrables
variétés de parasites des cultures présentes dans la zone.
Ces produits phytosanitaires sont aussi connus aussi sous le nom de
pesticides.
Un pesticide est un produit phytosanitaire contenant des
agents actifs très utilisés dans la lutte contre les
prédateurs des cultures. Il est composé de substances chimiques
naturelles ou de synthèse agissant dans la protection des cultures
contre les ravageurs comme les parasites, les rongeurs etc. Il peut être
liquide ou en poudre. Le plus souvent, ils sont mis dans une solution d'eau
mais certains pesticides en poudre sont directement appliqués par
saupoudrage.
I. LES DIFFERENTS ENNEMIS DES CULTURES
Plusieurs types de parasites sont présents dans la
zone. L'humidité permanente de la zone offre des conditions favorables
à la prolifération des parasites. La pratique de
l'activité maraîchère est aussi un facteur
développement parce que, dans ce secteur où la production est
annuelle, les cultures sont une proie constamment disponible pour ces
ravageurs.
Les groupes de parasite les plus fréquemment
rencontrés sont les vers, les insectes, les champignons, les
nématodes, les acariens (pucerons) ainsi que des insectes tels que les
sauterelles et les mouches blanches.
1. Les insectes
En termes d'importance, les insectes forment le groupe le plus
répandu dans la zone surtout en période d'hivernage. L'eau
stagnante, l'humidité du sol et l'état végétatif
des plantes créent les conditions de multiplication des ces insectes.
On peut les classifier selon les types de
dégâts qu'ils provoquent. On a les insectes
broyeurs, les insectes piqueurs-suceurs et les insectes souterraines.
· Les insectes broyeurs sont parfois de grandes tailles
comme les criquets, les sauterelles, les papillons et beaucoup de larves. Ils
attaquent les différentes parties de la plante de la tige aux feuilles
et en dévorent les composantes. Ils sont très nuisibles aux
cultures surtout lorsque la plante est en phase de fleuraison. Les papillons
par exemple s'attaquent directement aux fleurs et entravent son aboutissement
vers un fruit.
· Les insectes piqueurs-suceurs pénètrent
les tissus de la plantes par une sorte d'anguille. Ainsi ils sucent la
sève nourricière de la plante et empêchent son
développement. Ce groupe est formé par les punaises, les pucerons
etc.
· Les insectes souterrains sont le plus souvent des
termites et des vers qui s'attaquent au système radiculaire. Ces
parasites sont très nuisibles pour les plantes surtout celles à
tubercule et celles à bulbes. Ils peuvent retarder le
développement des plantes dans n'importe quelle phase (germination,
fleuraison etc.). Ils peuvent se loger dans la plante pendant tout le cycle
végétatif.
Par ailleurs, il faut spécifier l'action des mouches
blanches qui ont un mode nutrition différent de ces trois ci-dessus
cités. Ce groupe d'insecte mène une action plus chimique que
mécanique. En effet, ces mouches pondent des eux sur les feuilles des
plantes. Ceci entraine une infection au niveau des feuilles en changeant la
coloration de ces dernières. La feuille se contracte sur
elle-même, perd ses possibilités photosynthétiques, se
brunit et devient caduque.
2. Les nématodes
C'est un type de parasite très répandu dans la
zone. Ce sont des organismes des petites tailles qui se développent dans
les parties souterraines de la plante. Ils se multiplient très
rapidement. Ils perforent les racines y pénètrent, s'y
nourrissent et y entrainent des gonflements. Ils sont invisibles à
l'oeil nu, mais leur présence se remarquent de par les rayures, les
perforations et les trous qu'ils occasionnent dans les racines ou dans les
tubercules.
3. Les champignons
Ils sont très petits et sont invisibles
à l'oeil nu. Ces espèces mènent une action lente mais
très nuisible pour les cultures. Ils peuvent être
présents dans le sol, dans les feuilles, et même sur les tiges.
Du fait de leur petite taille ils sont difficiles à détecter. Ils
entrainent des pourritures
des racines ou des feuilles qui occasionnent des arrêts de
croissances de la plante, et s'en suit une mort par fanaison.
4 Les acariens
Ce sont des parasites très présents dans la zone
surtout en saison non pluvieuse. Pour certains cas, les averses pluvieuses
diminuent leur efficacité. Les acariens agissent directement sur les
feuilles. Ils s'y entrainent un changement de la coloration du fait du contenu
cellulaire qu'ils sucent. De ce fait, ils diminuent la productivité
ainsi que la qualité des produits.
II. LES PESTICIDES UTILISES
Ces ravageurs des cultures sont souvent très voraces
c'est pourquoi, de grands moyens de lutte sont déployés.
D'importantes quantités de pesticides sont utilisées pour lutter
contre ces parasites des cultures. L'agriculture sénégalaise
utilise en moyenne 598 tonnes de pesticides solides et 1336560 litres de
pesticides liquides pour une valeur de 105 milliards de francs CFA. (PAN
Africa, 2003)
Certains produits sont des produits à larges spectres
c'est à dire des produits qui luttent contre plusieurs cibles. C'est le
groupe des insecticides acaricides. Ils sont formés par: les
organophosphorés, organochlorés, les carbamates et les
pyrethrynoides de synthèse.
1. Les insecticides acaricides
Les insecticides acaricides sont des poisons qui peuvent tuer
les insectes et les acariens de différentes manieres.ils peuvent
être neurotoxiques, inhibiteurs du complexe mitochondriale chez les
insectes. Ils sont souvent sous forme de poudre déshydratant qui, par
abrasion de la cuticule, provoque la mort de l'insecte par
déshydratation. (DIAGNE, 2008). Ils sont des poisons biochimiques qui
perturbent profondément des réactions métaboliques
vitales
On distingue:
a) Les organophosphorés
Selon les enquêtes de CISSE (2000), ce groupe de
produits occupe 39 % des utilisations dans la zone des Niayes. Ils se
présentent sous forme de liquide visqueux ou de cristaux incolores ou
bruns à odeur désagréable surtout en présence
d'impureté. Ils sont généralement volatiles,
caractérisés par des propriétés chimiques
variées susceptibles d'induire des réactions
d'isomérisation surtout avec des atomes de phosphore et de s'hydrolyser
en solution aqueuse
en fonction de la température et du pH. (NGOM, 2008).
Cependant ils présentent moins de risques pour l'environnement car ils
sont biodégradables.
Photo 13 : Bouteille contenant un pesticide
organophosphoré.(Photo M. D. Ndiaye 02 SEP 2009
b) Les organochlorés
Ils sont de l'ordre de 16 % des utilisations dans la zone des
Niayes (CISSE, 2000). Les dérivés de ce produit ont la
caractéristique de ne pas être très solubles dans l'eau et
dans les lipides chimiques. Ils ont une action très rémanente et
sont très stables dans l'air, dans l'eau et dans les
végétaux. Ils peuvent rester très longtemps dans la chaine
alimentaire et entrainer de graves dégâts environnementaux. C'est
pour cette raison qu'ils sont moins utilisés que les
organophosphorés. En effet, le groupe des organochlorés est le
moins utilisé du fait de sa toxicité, de leur persistance dans la
chaine alimentaire et du degré de pollution élevé.
c) Les mélanges
Les mélanges sont composés par une association
de différents produits. Leurs actions peuvent être souvent
très efficaces, mais parfois on peut observer l'effet contraire du fait
d'incompatibilité de certaines composantes du mélange.
Cependant, il existe des groupes de pesticides qui sont
destinés à lutter spécifiquement contre des types
d'ennemis déterminés. C'est le cas des groupes
représentés dans le tableau suivant.
Tableau 12: Les pesticides et les ennemis
ciblés
Pesticides
|
Ennemis ciblés
|
Insecticides
|
Insectes
|
Fongicides
|
Champignons parasites
|
Nématicides
|
Nématodes
|
Acaricides
|
Acariens
|
Herbicides
|
Mauvaises herbes
|
C'est pourquoi, on dit que cette classification est
fondée sur la cible visée. Une telle classification donne
différents groupes dont les plus fréquemment utilisés dans
la zone de la bordure du lac Tanma sont: les insecticides acaricides, les
nématicides, et les fongicides.
2. Les nématicides
Ce sont les produits utilisés pour lutter contre les
nématodes qui logent dans les parties souterraines de la plante ou dans
les parties en contact avec le sol. Il existe différents types de
nématicides. Il y a les nématicides qui agissent par fumigation
et les nématicides non-fumigants.
Les nématicides fumigants pénètrent dans le
sol sous forme gazeuse et mènent une action toxique qui perturbe
l'équilibre vital des nématodes.
Les nématicides non-fumigants agissent par contact ou par
ingestion et inhibent l'éclosion des larves.
Cependant un mélange des produits (fumigants et
non-fumigants) peut conduire à une action très efficace.
Le furadan est un nématicide très
fréquemment utilisé dans notre zone d'étude.
3. Les fongicides
Ils agissent spécifiquement sur les champignons.
Certains fongicides tuent les champignons tandis que d'autres stoppent leur
développement. Une fois en contact avec ces êtres vivants
microscopiques, les fongicides arrêtent leur prolifération en
tuant les spores. Les fongicides ont aussi une action préventive car
leur présence empêche la germination des spores. Le maneb, le
lanate et le soufre sont les fongicides les plus fréquemment
utilisés dans la bordure du lac Tanma.
III. MODES D'UTILISATION
Les pesticides sont utilisés de différentes
manières pour protéger les cultures contre les infections.
Cependant trois modes de traitement sont les plus rependus dans la zone de la
bordure du lac Tanma. Le matériel utilisé pour faire le
traitement phytosanitaire est fonction du type d'exploitation.
1. L'aspersion manuelle
Le traitement avec aspersion manuelle n'est efficace que pour
des petites parcelles. Il est souvent pratiqué dans les exploitations
familiales. Le maraîcher s'équipe d'un seau contenant le
mélange phytosanitaire et y pénètre des branchages
d'arbres qu'il mouille et épand les gouttelettes sur les plantes. Le
saupoudrage à la main est également pratiqué dans cette
zone. Ce mode de traitement se fait sans aucune protection. Ces
maraîchers ne portent ni masques ni gants.
2. La pulvérisation manuelle
Le traitement avec pulvérisateur manuel est le plus
fréquent dans la zone. Il est appliqué aussi bien dans les
petites exploitations que les moyennes exploitations. Parfois le
pulvérisateur peut être motorisé. On remplit le
réservoir du pulvérisateur avec de l'eau et on y verse une dose
de pesticide. Ensuite, on remue l'ensemble jusqu'à obtenir une solution
et on sillonne les parcelles en activant manuellement la pompe. Ce mode
d'utilisation présente aussi des risques parce que le matériel de
protection fait défaut.
Photo 14 : Pulvérisateur manuel. Photo M ; D.
NDIAYE) 02 SEP 2009
Le traitement par association avec l'irrigation est
l'exclusivité des grandes exploitations. La solution phytosanitaire est
directement injectée dans les systèmes goutte-à-goutte. Ce
mode de traitement présente moins de risques pour les maraîchers
par ce que ces derniers ne sont pas en contact direct avec le produit.
IV. FREQUENCE ET DOSAGES
La fréquence d'utilisation des pesticides est
déterminée par l'intervalle de temps qui sépare deux
applications.
Cette fréquence dépend de plusieurs
critères relatifs à la saison, à la nature la
spéculation, à la récurrence des parasites, à
l'ampleur de la menace et des moyens financiers de l'exploitant. C'est
pourquoi, l'intervalle d'utilisation ainsi que les dosages diffèrent
d'un maraîcher à un autre.
Par exemple, durant la saison pluvieuse favorable à la
multiplication des parasites, la fréquence des traitements est d'une (1)
fois par semaine pour une spéculation comme le chou. Ce court intervalle
est du au fait que les attaques sont récurrentes durant cette
période. Ainsi, si les dégâts sont importants, les
traitements sont rapprochés. Il peut arriver qu'on fasse deux
traitements dans la semaine. Si les dégâts sont minimes, les
traitements sont éloignés.
En saison non pluvieuse, la fréquence peut aller de
deux (2) à trois (3) traitements dans le mois. Durant cette
période, les cultures sont moins exposées aux parasites. A part
les mouches blanches et quelques insectes, les autres parasites ne causent pas
de dégâts considérables.
Ce mode de traitement, basé uniquement sur la
récurrence des dégâts est observé dans les petites
et moyennes exploitations. Dans ces exploitations, l'usage des pesticides a une
orientation plus curative que préventive.
Cependant, dans les grandes exploitations la fréquence
des traitements obéit à un calendrier bien défini. Ces
exploitations emploient des techniciens agricoles qui ont des connaissances
solides sur les traitements adéquats contre une attaque donnée.
Dans ces exploitations, le traitement est plus préventif que curatif.
Ces grands producteurs rationalisent leur traitement en anticipant sur les
éventuelles attaques. Ils tiennent compte des impératifs du
marché extérieur et du respect des normes sur les exigences en
matière de résidu de pesticides dans les produits agricoles.
Pour ce qui concerne le dosage, les maraîchers des
petites et moyennes exploitations, utilisent comme outil de mesure les
couvercles des bouteilles contenant les produits. Le dosage se fait
approximativement sans respect des normes inscrites sur l'étiquette de
la bouteille.
Pour améliorer l'efficacité d'un produit le
maraîcher peut augmenter la dose d'un traitement à un autre.
V. RISQUES SUR L'ENVIRONNEMENT
L'utilisation intensive des pesticides et des engrais
chimiques fertilisants participe beaucoup à l'amélioration des
rendements dans la zone. Mais parallèlement à cela, cette
utilisation entraine des conséquences néfastes sur le
fonctionnement des écosystèmes.
Les pesticides provoquent de graves dégâts sur
l'environnement du fait des effets combinés de leurs utilisations
anarchiques et abusives, de leur rémanence et de leur toxicité.
En somme, les pesticides ont une grande part dans la dégradation des
ressources naturelles.
Selon le mode d'épandage, ils se propagent dans
l'atmosphère sur de vastes surfaces et du fait de leur rémanence,
ils peuvent persister dans le milieu pendant de longues périodes. Ainsi
les composantes du milieu physique à savoir les eaux, le sol, la
biodiversité sont exposés à un péril permanent.
1. Risque sur les eaux
Après épandage, les résidus de pesticides
peuvent se retrouver aussi bien dans les nappes que dans les eaux stagnantes ou
de ruissellement. Ainsi ils contribuent à la pollution de cette
ressource très convoitée. La qualité de l'eau sera
affectée par la contamination des produits phytosanitaires. Ceci est
d'autant plus grave que cette ressource est utilisée par les populations
locales comme eau de boisson.
Le LNERV1 a réalisé des analyses dans
20 puits de la zone de Mboro (très proche de notre zone d'étude).
Les résultats font état d'une contamination de 35% des puits
analysés. Le niveau de contamination de ces puits dépasse les
normes prescrites par la FAO/OMS en 1986. Cette norme stipule que la
qualité de l'eau destinée à l'alimentation ne doit pas
contenir plus de 0,1ug/l d'une matière active distincte et 0,5ug/l de
matières actives au total. Alors que dans sept (7) des 20 puits
analysés, des matières actives comme le lindane, le difocol,
l'endosulfan ont parfois des concentrations supérieures à
0,1ug/l. Cette contamination des
1 LNERV: Laboratoire National d'Elevage et de
Recherches Vétérinaires
eaux engendre de sérieux dangers sur la santé
publique. Plusieurs maladies, à savoir les nausées, les vertiges,
les vomissements et les intoxications sont liées à l'utilisation
des eaux contaminées par les résidus des pesticides.
2. Risque sur le sol et sur les organismes vivants dans
le sol
Certains pesticides, du fait de leur action rémanente
peuvent persister dans le sol pendant plusieurs années. Les pesticides
comme les organochlorés ne sont pas facilement biodégradables.
Par exemple, le Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane (DDT) a une
demi-durée de vie de 10 ans dans l'eau et de 40 ans dans le sol DIAGNE
(2008). Cette présence des pesticides dans le sol est très
nuisible pour le micro-organisme responsable de la transformation de la
matière organique. En effet ceci peut contribuer de manière
active à l'appauvrissement du sol.
A partir du sol, ils peuvent aussi être absorbés
par les plantes et affecter tous les niveaux de la chaine alimentaire.
3. Risques sur la santé publique
Les pesticides sont destinés à lutter contre les
ennemis des cultures, mais collatéralement, ils peuvent créer des
troubles sanitaires chez l'homme si ce dernier ne fait pas preuve de beaucoup
de précautions durant l'usage.
En effet après épandage, il peut arriver que la
santé du maraîcher soit affectée.
Des témoignages sur le terrain nous ont
révélés que le groupe le plus soupçonnés est
celui des organochlorés. Ce type de pesticide pourtant interdit dans les
pays européens pour sa toxicité élevée continue
malheureusement à être commercialisé au
Sénégal.
Il contient des matières actives comme l'indulsofan ou
le carbofuran très dangereux pour les Hommes.
Les autres groupes comme les organophosphorés et les
acaricides sont moins dangereux mais leur accumulation ou leur application en
dose élevée peut produire les mêmes effets que les
organochlorés.
Malheureusement, ce surdosage semble bien être le cas
pour les maraîchers de la bordure du lac Tanma. En effet, ne maitrisant
pas les dosages prescrits sur les bouteilles, ces maraîchers font des
doses à leurs gré pour augmenter disent t-ils l'efficacité
des produits. Ce qui n'est mas sans conséquences en termes de
risques.
Ce problème combiné au manque d'équipements
de protection les expose à des risques de contamination par ces
mêmes produits.
Trois modes de contamination sont possibles:
· La contamination par contact direct: cette
contamination est possible lors de l'épandage du produit. Elle peut
causer des brulures et des démangeaisons au niveau de
l'épiderme.
· La contamination par inhalation: Après
épandage, le produit se disperse dans l'air, la respiration de l'air
contaminé peut causer des complications pulmonaires
· La contamination par ingestion: Après
épandage, le maraîcher peut manger ou boire avec ses mains sans
les avoir bien lavées auparavant avec des détergents. Ce type de
contamination peut créer des troubles digestifs.
Un pesticide avalé peut créer de sérieux
troubles sanitaires car il affecte le système métabolique et
occasionne des disfonctionnements au niveau de l'estomac, du foie et des
intestins. L'accumulation des pesticides dans l'organisme peut causer les
problèmes tels que : de la fièvre, les douleurs abdominales, des
démangeaisons, des brulures d'estomac, des diarrhées.etc.Si un
traitement à temps n'est appliqué, ces troubles se compliquent et
provoquent des convulsions, des troubles respiratoires des diarrhées
chroniques et aigues, le coma ou même la mort.
Signalons que dans où nous avons étudiée,
les témoignages n'ont pas fait état de cas mortels, mais
plusieurs cas d'intoxications parmi ceux précédemment
énumérés ont été signalés.
Les pesticides demeurent un vrai risque sur la santé
publique. En dehors des maraîchers qui sont en contact direct avec les
produits, les populations en général sont concernées. Car,
du fait de l'action rémanente de certains pesticides sur le sol et sur
les végétaux, la consommation d'un produit contaminé peut
déclencher des troubles.
Aujourd'hui on parle de cas de cancer, de malformation
congénitale, et de troubles neurologique occasionnés par la
consommation des fruits traités aux pesticides.
CONCLUSION GENERALE
Il ressort de ce TER2 que la bordure du lac Tanma,
à l'image de la zone des Niayes à laquelle elle appartient est
très menacée. Cette menace due à la forte pression
résulterait de l'attrait que cette zone exerce sur le reste du pays. En
effet, la zone des Niayes de par son histoire se singularise par des conditions
naturelles particulièrement favorables. Elle bénéficie
d'un climat avantageux, avec des ressources hydriques apparemment
inépuisables, des sols riches en humus et une végétation
dense et diversifiée.
L'exploitation de ces différentes ressources fait appel
à des migrants venus de différents horizons qui viennent grossir
les rangs d'une population autochtone déjà en forte mutation.
Cette situation a occasionné l'installation d'une population de plus en
plus nombreuse et pratiquant diverses activités agricoles comme
l'agriculture sous pluie, l'arboriculture et le maraîchage.
Cependant, les changements climatiques intervenus durant les
trois dernières décennies ont entrainé la baisse de la
pluviométrie et ont fini par ralentir la pratique de l'agriculture sous
pluie. De ce fait l'activité maraîchère demeure la seule
activité susceptible d'entretenir cette population agricole. D'où
de très fortes pressions exercées sur les ressources naturelles
comme l'eau, le sol et la flore qui connaissent une très forte
dégradation en qualité ainsi qu'en quantité.
Ces contraintes naturelles entrainées par les
changements climatiques globaux sont accentuées et aggravées par
les activités anthropiques. L'activité maraîchère
étant l'activité dominante, constitue la cause la plus
citée pour expliquer ce processus de dégradation.
En effet la pratique de cette activité est un facteur
essentiel de surexploitation des différentes ressources naturelles.
La surexploitation se traduit:
+ Par une ponction très importante sur les ressources
en eau. Les maraîchers pompent excessivement la nappe par le biais des
puits, des céanes, et des forages. Ils disposent d'instruments
d'exhaures motorisés et de plus en plus sophistiqués. Ceci
contribue à accentuer la baisse des nappes souterraines et la
remontée du biseau salé. Ainsi se pose d'énormes
problèmes de qualité de l'eau souvent destinée à la
boisson. A cela il faut ajouter la pollution par les pesticides utilisés
pour lutter contre les parasites des cultures.
2 Travail d'Etude et de Recherche
+ Par l'abandon de la jachère qui entraine
l'épuisement des sols et la diminution de leur productivité.
L'intensification des cultures maraîchères fatigue le sol et le
rend infertile.
+ Par une demande de plus en plus croissante d'espaces de
culture, d'où la déforestation. Cette extension des zones de
culture s'accompagne d'une disparition de la biodiversité surtout
végétale.
Cet état de fait mérite d'être
signalé pour qu'une réflexion soit entamée en vue de la
recherche de solution. La réflexion doit être accompagnée
par des actions dans l'immédiat car l'ampleur de la dégradation a
pris une tournure inquiétante.
Cette zone de bordure de lac regorge d'énormes
potentialités, néanmoins leur survie requiert une exploitation
harmonisée et hiérarchisée. En d'autres termes cela impose
une gestion durable des ressources naturelles en vue de leur
réhabilitation.
Des organismes comme le PGIES (financé par le PNUD)
oeuvrent dans ce sens. Dans le cadre de ce projet, une réserve naturelle
communautaire sur le lac Tanma est entrain d'être diagnostiquée.
Elle s'occupe à élaborer un plan de sauvegarde et de gestion
durable de ce complexe écologique en impliquant au maximum les
populations environnantes.
Pour une population agricole, l'environnement est le fondement
de la santé, de la richesse, du bien être social et de la
sécurité. La majorité de la population de ce secteur tire
directement ses moyens d'existence des ressources naturelles. Cependant la
détérioration de l'environnement survenue ces dernières
décennies a rendu les hommes plus vulnérables aux
conséquences néfastes des changements environnementaux.
Actuellement il est nécessaire de renverser les processus de
dégradation de l'environnement. Ceci ne serait possible que par une
prise de conscience des populations concernées.
Cette prise de conscience ne serait possible que par une
sensibilisation des populations sur les dégâts collatéraux
de leurs activités sur les ressources et par leur implication dans les
programmes de gestion des ressources naturelles.
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ANNEXES
QUESTIONNAIRE
IDENTIFICATION
Nom Prénom
Village Communauté rurale
Sexe Age
DEGRADATION DES RESSOURCES EN EAU
Quelle eau utilisez-vous pour votre activité (le
maraichage)?
Forages Puits Réseau de distribution
Avez-vous remarqué une baisse la pluie ces
dernières années ?
Oui Non
Il ya 5ans 10 ans15ans 20ans plus
Avez-vous remarqué une baisse la nappe ces
dernières années?
Oui Non
5ans 10ans 15an 20ans plus
Oui Non
Quelles sont les causes selon -vous? Baisse de la
pluviométrie
|
|
|
|
pompage des forages
|
|
Motopompes
|
Autres
Y a -t-il des puits salés Oui Non Sans réponse
Où sont-ils localisés?
Abords immédiats du lac Plus loin Très
éloignés du lac
Quelles sont les causes ? Surexploitation
|
|
|
|
|
Proximité avec le lac
|
|
Vallées fossiles
|
|
Y a-t-il des pratiques culturales qui dégradent le milieu
? citez ?
Oui Non
Les quelles ?
Y a-t-il des remèdes
Oui Non
Les quelles
DEGRADATION DS SOLS
Sur quel s types de sols pratiquez- vous le maraichage ?
Deck dior
Dior
|
|
|
|
|
Deck
|
Sont -ils fertiles? Oui
|
|
Non
|
Autres
Quels sont les sols les plus fertiles?
Dior Deck Deck dior Autres
Comment apprécier vous la fertilité?
Rendement par an Par saison Sur plusieurs années
Selon vous, quelles sont les causes de la baisse de la
fertilité des sols?
Erosion éolienne Hydrique Salinisation
Surexploitation Engrais chimiques Attaques de
parasites Pratiquez-vous la jachère?
Oui Non
Sur combien d'années ?
1 ans 2 ans 3 ans
Utilisez-vous des fertilisants?
Oui Non
Fumier naturel
Sans réponse Engrais minérales
Y a t-il des contraintes dans l'utilisation de l'engrais ?
Oui Non
Nuisibles aux sols Nuisibles aux cultures Prix
élevé
Diminue la fertilité
Est-ce que les techniques culturales n'ont pas une part dans la
dégradation Oui Non
Citer des exemple
UTILISATION DES PESTICIDES
utilisez-vous des produits phytosanitaires ?
Oui Non
Les quelles ?
Insecticides Nématicides
Fongicides Efficacité ?
Bonne
Fréquence d'utilisation :
Parfois Toujours jamais
LA BIODIVERSITE
Avez-vous noté une diminution des espèces animales
et végétales Oui Non
Quelles sont les causes ? Rareté des pluies
|
|
|
|
|
Feux de brousse
|
|
Extension de surface de cultures
|
|
Quelles sont les espèces actuellement disparues ?
(Animal)
(Végétal)
Quelles sont les espèces introduites ?
(Animal)
(Végétal)
A quelles fins ces ressources sont utilisées?
Bois d'oeuvre
Consommation
(Végétal) Bois de chauffe
(Animal) Transport
Commerce
Quel rôle ces espèces peuvent jouer dans la
production ?
LISTES DES FIGURES
Figure 1 : La région des Niayes dans le
Sénégal 4
Figure 2 : Les communautés rurales
bordières du lac Tanma 14
Figure 3 complexe lac Tanma 15
Figure 4 : Zone du lac Tanma dans les Niayes
16
Figure 5 : Mise en place des dunes ..17
Figure 6 : Réseau hydrographique du bassin du lac
Tanma 22
Figure 7 : Répartition inter mensuelle de la Pmm
à la station de Thiès de 1959 à 2008 ..30
Figure 8: Répartition interannuelle de la
précipitation à la station de Thiès de 1959 à 2008
31
Figure 9 : Répartition inter mensuelle de la Pmm a
la station de Mboro de1977 à 2007 32
Figure 10 : Nombre de jours de pluie a la station de
Mboro de 1974 à 2007 32
Figure 11 : Répartition interannuelle de la Pmm
à la station de Mboro (de 1977 à 2007 33
Figure 12 : Évolution moyenne mensuelle de la
T° à la station de Thiès de 1977 à 2000
.34
Figure 13 : Humidité relative en mm à la
station de Thiès 1977 à 1999 ..35
Figure 14 : Évolution mensuelle de
l'évaporation a la station de 1977à1999 ..36
Figure 15 : Répartition par sexe et par village
des maraîchers interrogés par village ....59
Figure 16 : Répartition de la population
maraichère par classe d'âge 60
Figure 17 : Indice des Pmm à la station de
Thiès de 1943 à 2004 ..69
LISTES DES TABLEAUX
Tableau 1 : Nombre de maraîchers interrogé
en fonction des effectifs par village 9
Tableau 2: Histoire géologique du bassin
sédimentaire sénégalo mauritanien 18
Tableau 3 : forages et aquifères sur la bordure du
lac. 26
Tableau 4 : Les stations de bases et leurs
caractéristiques 29
Tableau 5 : Valeurs mensuelles de la Pmm à la
station de Thiès de 1974 à 2004 ..30
Tableau 6 : Valeurs moyennes mensuelles de laT° de
1970 à 2000 3 ..33
Tableau 7: Valeurs moyennes mensuelles de
l'humidité relative de 1977 à1999 ..35
Tableau 8 : Moyennes mensuelles de l'évaporation
à la station de Thiès de 1977 à 1999 36
Tableau 9: Pourcentages de la direction des vents
à la station de Thiès de 1981 à 1999 37
Tableau 10 : Evolution de la population dans les CR de
1976 à 2000 41
Tableau 11 : les différents types de
spéculations et leur calendrier 62
Tableau 12 : les pesticides et les ennemis ciblés
.81
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Coquillages sur la bordure du lac Tanma
24
Photo 2 : Tarissement du lac Tanma en saison sèche
25
Photo 3 : File de bassine devant une borne fontaine
46
Photo 4 : Avancée du front dunaire et ensablement
des cuvettes à l'ouest de Thieudeme, CR
DIENDER
|
..50
|
Photo 5 : Ceinture verte constituée autour du lac
Tanma
|
51
|
Photo 6 : Maraicher puisant de l'eau
..55
|
|
Photo 7 : Puits et équipements d'exhaure.
|
. 55
|
Photo 8 : Motopompe servant à tirer de l'eau du
puits
56
|
|
Photo 9 : Systèmes d'irrigation par
goutte-à-goutte dans une exploitation de type moyenne
|
....57
|
Photo 10 : Parcelle d'aubergine
62
|
|
Photo11 : Récolte d'une parcelle
d'oignon
.. 62
|
|
Photo 12 : Maraîchers triant la récolte
prés du champ
65
|
|
Photo 13: Bouteille contenant un pesticides
organophosphoré.
80
|
|
Photo 14 : Pulvérisateur manuel.
82
|
|
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE 1
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 2
AVANT PROPOS 3
INTRODUCTION GENERALE 4
1. CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS 4
2. OBJECTIF 6
3. HYPOTHESES 6
4. METHODOLOGIE 6
4.1. La revue documentaire 7
4.2. Les visites de terrain 7
a) La phase de prospection 7
b) La phase du questionnaire 8
4.3. Le traitement et l'analyse de l'information 10
5. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS 10
5.1. Impact 10
5.2. Maraîchage 11
5.3. Dégradation 11
5.4. Ressources naturelles 11
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
12
CHAPITRE 1: LE CADRE PHYSIQUE 13
I. LOCALISATION DU SITE DE L'ETUDE 13
II. RELIEF 16
III. LA GEOLOGIE 17
IV. LA GEOMORPHOLOGIE OU LE SYSTEME DUNAIRE
19
1. Les dunes rouges ogoliennes 19
2. Les dunes jaunes ou dunes semi fixées 19
3. Les dunes blanches ou dunes littorales 20
4. Les interdunes 20
5. Les bas fonds 21
V. L'HYDROGRAPHIE 21
1. Les eaux de surface 21
2. Les marigots intermittents 22
3. Le lac 23
a) Origine 23
b) caractéristiques hydrologiques 24
VI. LES EAUX SOUTERRAINES 25
1. La nappes des sables du quaternaire 25
2. Les aquifères du maestrichtien, du
paléocène et de éocène 26
3. Le maestrichtien 26
VII. LES SOLS 27
1. Les sols sableux peu évolués 27
2. Les sols hydromorphes 27
3. Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés 27
4. Les sols marécageux argilo-humifères 27
VIII. LA VEGETATION 27
IX. LE CLIMAT 28
1. Les différents flux 28
a) L'alizé boréal maritime 28
b) L'alizé continental ou harmattan 28
c) La mousson 29
2. Les facteurs et les paramètres du climat 29
a) Les précipitations 29
b) La température 33
c) L'humidité relative 34
d) L'évaporation 36
e) Les vents 37
CHAPITRE 2: LE CADRE HUMAIN 40
I. L'histoire du peuplement 40
II. La dynamique démographique 41
III. LES ETHNIES 42
Les wolofs 42
Les sérères 42
Les peulh 43
IV. LES ACTIVITES 43
1. La culture sous pluie 43
2. Le maraîchage 43
3. L'horticulture 44
4. L'élevage 44
5. Le commerce 44
V. LES EQUIPEMENTS ET LES CONTRAINTES 45
DEUXIEME PARTIE: LES RESSOURCES NATURELLES ET LE
MARAICHAGE 47
CHAPITRE I: EVALUATION DE L'ETAT DES RESSOURCES
NATURELLES 48
I. Évaluation des ressources en eau
48
II. Evaluation des ressources du sol 49
III. Evaluation de la végétation
50
IV. des stratégies de lutte 50
CHAPITRE II : LA DYNAMIQUE DU MARAICHAGE DANS LA BORDURE
DU LAC TANMA 52
I. La configuration du site de production 52
1. La rive gauche ou le domaine des dépressions
interdunaires 52
2. La rive droite ou domaine des marigots temporaires et lacs
asséchés 53
II. LE SYSTEME DE PRODUCTION 53
1. Typologie des exploitations 53
a) La classification selon la taille 54
b) La classification en fonction du niveau d'équipement
55
b. 1 ) Les exploitations utilisant l'exhaure et la distribution
manuelle 55
b. 2 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et
la distribution manuelle 56
b. 3 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et
l'irrigation par aspersion 56
b .4 ) Les exploitations utilisant l'exhaure motorisée et
l'irrigation par goutte-à-goutte 57
III. LA MAIN
D'OEUVRE 57
1. La catégorisation de la main d'oeuvre 58
a) La main d'oeuvre locale 58
b) La main d'oeuvre étrangère 58
2. La classification de la main d'oeuvre 59
a) La répartition par sexe 59
b) La répartition par âge 60
IV. LA PRODUCTION
61
1. Les spéculations 61
2. Le zonage 63
3. Les étapes de la production 63
a) La pépinière 63
b) Le repiquage 63
c) Le semi direct 64
d) Les travaux d'entretien 64
e) La récolte 64
4. L'autoconsommation 64
5. La commercialisation des produits 64
a) La vente sur place 65
b) La vente au marché 65
TROISIEME PARTIE: LA PART DU MARAICHAGE DANS LA
DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES 67
CHAPITRE 1: LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
NATURELLES 68
I.
|
LES FACTEURS DE DEGRADATION DES RESSOURCES
1. Les facteurs naturels
|
68 68
|
|
|
a)
|
Les facteurs naturels de la dégradation des ressources
hydriques
|
68
|
|
|
b)
|
Les facteurs naturels de la dégradation des ressources
pédologiques
|
70
|
|
|
c)
|
Les facteurs naturels de la dégradation des ressources
végétales
|
70
|
|
|
2.
|
|
Les facteurs anthropiques
|
70
|
|
|
a)
|
Les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources
hydriques
|
70
|
|
|
b)
|
les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources
pédologiques
|
71
|
|
|
c)
|
Les facteurs anthropiques de la dégradation des ressources
végétales
|
71
|
II.
|
L'IMPACT DU MARAICHAGE DANS LA DEGRADATION DES RESSOURCES
NATURELLES
|
72
|
|
1. L'impact du maraîchage dans la dégradation des
ressources en eau
|
72
|
|
|
a)
|
Le pompage excessif
|
72
|
|
|
b)
|
Le problème de la qualité
|
73
|
|
|
|
c)
|
Les conséquences
|
73
|
|
2.
|
|
L'impact du maraîchage dans la dégradation des
sols
|
74
|
|
|
a)
|
La surexploitation
|
74
|
|
|
b)
|
Les techniques culturales inadaptées
|
75
|
|
|
c)
|
Les conséquences
|
75
|
|
3.
|
|
L'impact du maraîchage dans la dégradation des
ressources végétales
|
75
|
CHAPITRE 2: L'UTILISATION DES PESTICIDES ET SES IMPACTS
|
77
|
I.
|
|
LES DIFFERENTS ENNEMIS DES CULTURES
|
77
|
|
1.
|
Les insectes
|
77
|
|
2.
|
Les nématodes
|
78
|
|
3.
|
Les champignons
|
78
|
|
4
|
Les acariens
|
79
|
II.
|
LES PESTICIDES UTILISES
|
79
|
|
1. Les insecticides acaricides
|
79
|
|
|
a) Les organophosphorés
|
79
|
|
|
b) Les organochlorés
|
80
|
|
|
|
c) Les mélanges
|
80
|
|
2.
|
Les nématicides
|
81
|
|
3.
|
Les fongicides
|
81
|
III.
|
|
MODES D'UTILISATION
|
82
|
|
1.
|
L'aspersion manuelle
|
82
|
|
2.
|
La pulvérisation manuelle
|
82
|
|
3.
|
Le traitement par association avec l'irrigation
|
83
|
|
IV.
|
|
FREQUENCE ET DOSAGES
|
83
|
V.
|
|
RISQUES SUR L'ENVIRONNEMENT
|
84
|
|
1.
|
Risque sur les eaux
|
84
|
|
2.
|
Risque sur le sol et sur les organismes vivants dans le sol
|
85
|
|
3. Risques sur la santé publique
|
85
|
CONCLUSION GENERALE 87
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 89
ANNEXES 93
LISTES DES FIGURES 96
LISTES DES TABLEAUX 97
LISTE DES PHOTOS 98
TABLE DES MATIERES 99
|