1.3.4. ECOLOGIE DU TECK
Dans son aire d'origine, le Sud-est
asiatique, le Teck croît dans les forêts humides ou dans les
forêts semi-décidues, dans la zone de mousson en association avec
d'autres espèces ou en peuplement presque pur. Le Teck s'est
adapté à des conditions climatiques et édaphiques
très variées. Dans cette aire, les précipitations
varient entre 1100 et 2700 mm / an, l'optimum des précipitations est
d'environ 2500 mm / an (BEHAGHEL, 1997). Le Teck croît depuis le niveau
de la mer jusqu'à 400 à 500 m, rarement au dessus de 1000 m
(KADIO, 1990).
En Côte d'Ivoire, la pluviométrie moyenne
exigée par le Teck est de 600 à 1200 mm / an avec une saison
sèche marquée (DUPUY, 1990). Néanmoins on peut le
rencontrer dans des contrées plus sèches, 600 à 800 mm, ce
qui affecte sa croissance en donnant un port rabougri (DUPUY, 1991). Si
l'espèce s'est installée sur des sols d'origines diverses,
granitiques, schisteuses, calcaires, ce n'est que sur sols profonds, bien
drainés, humides et à structure bien aérée qu'elle
présente le meilleur développement (DUPUY, 1991). Ce qui fait de
la qualité du sol un critère important quant au choix des zones
à planter car c'est elle qui détermine la croissance et la
productivité du Teck (DUPUY, 1990). En condition moins favorable,
grâce à sa rusticité, le Teck peut être planté
pour produire des perches et des piquets. En climat plus humide, les
problèmes phytosanitaires (Fomes lignosus notamment) sont plus
importants en plantation en Afrique (CTFT, 1989).
1.3.5. NOTIONS DE RÉGIMES OU MODES DE
RÉGÉNÉRATION DU TECK
La notion de régime caractérise le mode de
régénération d'un peuplement (JACQUIOT, 1983). A la
SODEFOR, il a adopté deux (2) types de régime.
1.3.5.1. Futaie
On nomme futaie, tout peuplement dont les arbres sont issus
de semences ou graines, pépinière et bouturage (JACQUIOT, 1983).
C'est le régime dans lequel les peuplements sont
régénérés par reproduction sexuée (voie
générative). Dans ce cas, il faut que les arbres que l'on veut
régénérer atteignent le stade de fructification
régulière. Si tel est le cas, les graines qui tombent subissent
une levée de dormance (brûlage) et une luminosité optimale
pour faciliter la germination (DUPUY, 1998).
1.3.5.2.
Taillis
Le taillis est un peuplement issu de rejets de
souches. C'est la régénération par rajeunissement des
sujets ; on coupe un arbre mais la souche ne meurt pas et des bourgeons
peuvent s'y développer. Il n'y a pas de recombinaison
génétique car c'est le même individu qui repousse (DUPUY,
1998). Les rejets de souche sont des pousses feuillées résultant
de l'évolution de bourgeons adventifs. Grâce à la
préexistence d'un système racinaire développé sur
les souches, les rejets ont au début de leur vie, une croissance plus
rapide que les plantules issues de semences (AMONKOU, 1998).
En effet, après la coupe du pied de Teck, il y a
d'abord la formation de bourgeons proventifs puis de bourgeons adventifs. Les
bourgeons proventifs restent latents sous l'écorce ; à la
coupe, ces bourgeons se réveillent et se développent en jeunes
pousses. Ils refont un système propre, autonome (DUPUY, 1998). Les
bourgeons proventifs (ou dormants) qui, formés en même temps que
les autres sur les rameaux au cours de la première année, ne se
développent pas durant les années suivantes, mais restent en
apparence inertes (ROUSSEL, 1978). Les bourgeons adventifs qui se forment
à un moment quelconque de la vie de l'arbre sur le tronc ou sur les
racines, évoluent en pousses aussitôt après leur formation
sur la tige de l'arbre ; ces bourgeons se forment uniquement sur le bourrelet
qui entoure la section du tronc ou d'une branche. Certaines cellules de ces
bourgeons peuvent redevenir méristématiques et donner des
ébauches de bourgeons, ensuite des bourgeons, puis pousses et enfin
arbres. Mais cette pousse n'est pas accompagnée d'un nouveau
système racinaire (DUPUY, 1998)
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