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Modélisation du temps de réaction d'un système industriel:application aux centrales thermiques d'Oyomabang I et II

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par Simon Alex BISSO NTYAM
Université de Yaoundé I - Ingénieur de conception en génie mécanique 2010
  

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III.5.la problématique de la réactivité dans les systèmes industriels

Dans le contexte industriel actuel, les organisations ont à faire face à la fois à :

1) un nombre croissant de perturbations et d'informations perturbées qui obligent les systèmes de décision à élaborer des solutions aux problèmes résultants en exploitant des informations incertaines, incomplètes, voire obsolètes au moment de leur utilisation ;

2) une complexification des produits et de leurs processus de production, qui conduit à une complexification des systèmes opérants : les moyens matériels (machines et outils) sont de plus en plus sophistiqués, les moyens techniques (méthodes et procédés de fabrication) sont de plus en plus compliqués. Il devient essentiel de développer la conception des moyens matériels et techniques en parfaite harmonie avec les besoins de la production.

Face à ces contraintes, la réponse des organisations se compose de deux axes qui contribuent à

l'amélioration de leur réactivité.

Modelisation du temps de reaction d'un systeme industriel : Application aux centrales thermiques
d'OYOMABANG I et II .

D'une part, pour répondre au point 1, elles s'attachent à développer la capacité de leurs systèmes de décision à répondre rapidement et efficacement aux variations de l'environnement.

D'autre part, pour répondre au point 2, les organisations tendent à favoriser l'intégration des fonctions de production et de conception grâce à l'ingénierie concourante. Leur but est de raccourcir le temps global de mise sur le marché des produits en réduisant leur temps de développement.

III.6.élaboration d'un reflexe : le transfert réfléchi-reflexe

Nous nous intéresserons au fonctionnement de la décision chez l'homme : il est capable de rendre réflexes des actions qui nécessitent sa capacité d'attention et de réflexion quand elles sont exécutées pour les premières fois. Ce mécanisme lui permet d'alléger ses activités cognitives au fur et à mesure de son apprentissage.

La génération de stratégie effectuée par les fonctions réfléchies de la décision permet de mettre en oeuvre un procédé semblable. Dès qu'une stratégie est établie et validée par une exécution satisfaisante, elle est intégrée dans l'ensemble des connaissances du système de commande. Ce processus améliore l'efficacité du système. Il s'enrichit d'éléments de connaissance à chaque nouvelle intervention des fonctions réfléchies de la décision. Par conséquent, le niveau réfléchi ne sera plus sollicité pour les cas qu'il aura déjà résolus. De plus, elle disposera de connaissances évolutives pour mieux appliquer les différents modes de raisonnement disponibles.

Supposons que ce processus puisse être exploité complètement. Au bout d'un certain temps de fonctionnement du système, la plupart des événements imprévus serait apparu et aurait provoqué une réaction des fonctions réfléchies de la décision, qui aurait été mémorisée. Ces imprévus deviendraient des événements prévus, c'est à dire reconnus comme susceptibles de survenir pendant l'exécution de la tâche et pour lesquels le système de décision disposerait d'une réponse préétablie.

Ainsi, au cours de la vie du système de commande, le travail des fonctions réfléchies sera progressivement transféré vers les fonctions réflexes. Ce processus accroît la capacité réflexe du système et donc son efficacité à faire face aux événements. Il s'appuie sur des mécanismes d'apprentissage tels que l'analogie ou l'apprentissage par induction.

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Figure 14 : Le transfert `réfléchi-reflexe'

III.7.mise en oeuvre de la réactivité industrielle par une démarche de pilotage Il s'agit des sept étapes suivantes :

1. formulation d'un objectif global de référence (ici, la réactivité industrielle) ;

2. déploiement de l'objectif global de référence sur des processus (processus physiques, informationnels, et de formation des opératrices) ;

3. analyse des causes de (non) réactivité et des « leviers d'action » pour les pallier (un diagramme de type Ishikawa est utilisé) ;

4. définition de plans d'action (ce que nous appelons la « stabilisation » des processus, « l'amélioration planifiée » ou « opportuniste ») ;

5. conception d'indicateurs de performance de réactivité, de tableaux de bord à affichés;

6. conception d'un système d'information associé ;

7. mise en oeuvre d'un groupe de suivi et d'amélioration de la réactivité.

Cette démarche procède à la fois d'une logique de contrôle vertical (déploiement de l'objectif de réactivité industrielle) et horizontal (implication des différents processus et métiers concourant à l'objectif). Elle a supposé une action simultanée sur différents composants du système de production, à savoir :

ü le système de pilotage, avec l'optique d'améliorer à terme son acuité ;

ü les ressources humaines, en élevant la polyvalence des opérateurs, donc la flexibilité ;

ü les processus physiques et informationnels, en les fluidifiants (réimplantation en cellules réactives, informatisation de l'ordonnancement).

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Figure 15 : Déploiement de la réactivité industrielle [007]

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CHAPITRE IV : MODELISATION DU TEMPS DE

REACTION D'UN SYSTEME HIERARCHISE

IV.1 définition du temps de réaction.

Le temps de réaction d'un système industriel par rapport à un Évènement Non Souhaité (ENS), représente l'intervalle de temps qui s'écoule entre la date d'occurrence de l'évènement sur un niveau et la date d'application de la correction sur le même niveau. Ce temps doit être le plus petit possible pour garantir une meilleure réactivité. La réactivité d'un système d'industriel est définie comme l'aptitude à répondre (réagir) dans un temps requis aux changements de son environnement interne ou externe (aléa, situation nouvelle, perturbation, sollicitation, ...) par rapport au régime (fonctionnement) permanent (stable).

IV.2 présentation des modèles de temps de réaction existant. [003]

Cette modélisation qui est basée sur le modèle GRAI du système industriel, repose sur un certain nombre d'hypothèse :

> Propagation de l'événement : l'événement apparait sur un niveau qui, n'arrivant pas à le traiter localement après une tentative, le répercute au niveau supérieur. Cette répercussion se répète ainsi de niveau en niveau jusqu'à celui qui arrive à traiter l'évènement. Cette phase ascendante (des niveaux bas vers les niveaux hauts) est appelée phase amont. Elle a un dual : phase aval, qui correspond à la répercussion de la réaction, du niveau haut qui l'a élaborée vers le niveau bas qui doit la mettre en oeuvre ;

> Fonctionnement périodique : la répercussion d'un niveau à l'autre dans les deux phases amont (pour l'évènement) et aval (pour la réaction) se fait en fin de période.

> Existence d'un délai de transmission d'un niveau à l'autre : la transmission d'un niveau à l'autre de l'évènement ou de la réaction, selon la phase, n'est pas instantanée. Il existe un délai de transmission amont et un délai aval non nul entre deux niveaux consécutifs.

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IV.2.1. Décomposition du temps de réaction.

Pour mieux appréhender les différents temps composant le temps de réaction ; dans les hypothèses ci-dessus, on se place dans un cas simple ou un évènement arrivant sur un niveau k est traité au niveau k+1, soit une répercussion sur deux niveaux : Les différents temps rencontrés sont :

> Le temps du rendez-vous : c'est-à-dire, le temps s'écoulant entre la date d'arrivée de l'évènement ou de la réaction, selon la phase amont ou aval, sur le niveau considéré et la prochaine fin de période de ce niveau. A cette fin de période, en phase amont, l'évènement est traité, si le niveau en est capable, ou alors répercuté au niveau supérieur, sinon. En phase aval, la réaction est transmisse au niveau inférieur, si ce n'est pas le niveau d'occurrence de l'évènement, ou mise en oeuvre, sinon ;

> Le temps (délai) amont : c'est-à-dire le temps que dure le transfert de l'évènement en phase amont (entre les niveaux k et k+1) ;

> Le temps (délai) d'élaboration de a réaction : c'est le temps mis pour élaborer la réaction au niveau apte à traiter l'évènement ;

> Le temps aval : c'est le temps que dure la transmission de la réaction, en phase aval, (entre les niveaux k+1 et k).

Figure 16 : Décomposition du temps de réaction

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IV.2.2. Modélisation du processus de traitement.

Dans le cas ou le traitement de l'évènement nécessite une succession de répercussion sur plusieurs niveaux, la procédure étant la même entre deux niveaux consécutifs, la schématisation du processus est obtenue en superposant autant de fois qu'il le faut le modèle précédent.

Figure 17 : procédure de réaction sur trois niveaux

IV.2.3. Évaluation du temps de réaction d'un Niveau : D.,

Considérons un ENS survenu au niveau n, quelconque, et qui est finalement traité par un certain niveau m. La propagation dans les deux phases amont et aval s'est donc déroulé entre ces deux niveaux.

Pour un niveau quelconque k, entre les niveaux n et m, ayant reçu l'évènement, on pose :

ü ~k: temps du au rendez vous au niveau k en phase amont (pour l'évènement).

ü IIk: temps du au rendez vous au niveau k en phase aval (pour la réaction).

· ( dk,k+i: temps amont entre les niveaux k et k+1

· ( dk+i,k : temps aval entre les niveaux k+1 et k

ü De: temps d'élaboration de la réaction au niveau m, apte à traiter l'évènement ;

ü Pk : temps limite de transmission ;

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Le temps de réaction s'écrit alors :

~~~

D ~ ? d, ~~~

~~~ ~ ? I

~~~ ~ D! ? I

~~~ ~ ? d, ~

~ ~~~ / (IV-1)

~~~ ~~~

IV.2.4. Expressions des valeurs minimales (D,imin ) et maximales (Dnmax) de D.

Une expression du temps de réaction minimum, selon cette modélisation, est proposée d'après l'auteur, elle s'obtient lorsqu'il existe une parfaite synchronisation, à chaque niveau, entre les instants de répercussion de la réaction et une fin de période du niveau considéré. Ce qui se traduit par :

4=0 et Pk=0, pour tout niveau k du processus

Ainsi :

Diin -- ? d, ~~~

~~~ ~ D! ~ ? d, ~

~~~ (IV-2)

~~~ ~~~

De même, le temps de réaction serait maximum si l'on a : 4=Pk et rk=Pk, pour tout niveau k du processus.

On aura donc :

~~~

D#&' ~ ? d, ~~~

~~~ ~ ? P

~~~ ~ D! ? P

~~~ ~ ? d, ~

~ ~~~ / (IV-3)

~~~ ~~~

Dnmax = ? d, ~~~

~~~ ~~~ ~ P~~D! ~ ? d, ~

~~~

~ 2 ? P

~ (IV-4)

~~~ ~~~

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IV. 3. Expression du modèle adapté.

[002]. Cette étude se base sur une bonne structure décisionnelle multi niveaux en fonctionnement périodique.

IV.3.1. procédure de traitement de l'ENS.

Lorsqu'un ENS survient, la procédure de traitement est la suivante :

Le niveau essaye d'abord de résorber l'évènement localement : On parle de traitement « sous contraintes ». S'il n'y arrive pas, il le répercute ensuite au niveau supérieur : c'est le traitement « sur contraintes ». Ce dernier à son tour tente de le résorber, s'il n'y arrive pas aussi, il le répercute au niveau au dessus. Ainsi de suite, jusqu'à ce qu'un niveau arrive à résorber l'évènement. Cette procédure est valable qu'on soit en conduite périodique ou évènementielle. A la seule différence qu'en conduite évènementiel, l'évènement est traité aussitôt qu'il est détecté, sinon, répercuté directement au niveau supérieur, alors qu'en conduite périodique, le traitement de l'évènement a lieu en fin de période, sur chaque niveau. Ce qui entraine des temps d'attente qui rallongent le temps de réaction du système.

IV.3.2. hypothèses d'étude

Pour l'étude nous faisons les hypothèses suivantes :

> Le système fonctionne en régime périodique, fonctionnement pour lequel les délais de réaction sont plus long par rapport au fonctionnement évènementiel ;

> Sur chaque niveau, il existe un décalage (pouvant être nul) entre la date de référence, origine des temps (to) et la date de début de la période de référence, période suivant la

date de référence, Xin (o), du niveau m considéré, ces décalages ne sont pas forcement égaux pour tous les niveaux ;

> Nous supposons un classement en familles des évènements Non Souhaités. Chaque famille étant traitée, dans le cas le plus défavorable, par un niveau N ;

> Nous considérons, dans le cas la plus défavorable d'une famille quelconque, un ENS qui apparait sur le niveau 0, et qui, n'arrivant pas à être traité, est répercuté jusqu'au niveau

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N ou il est finalement traité. Il va donc parcourir au total N+1 niveaux. Ce cas particulier représente le temps de réaction le plus long dans famille considérée.

Figure 18 : positions relatives possibles entre to et Xm (o) sur un niveau m

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo