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L'espace web du sénégal : étude de son degré d'ouverture ´ travers l'analyse des liens hypertextes

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par El Hadji Malick GUEYE
Université Paris 10 Nanterre - Master de Recherche 2005
  

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I.3.3 Les politiques et modalités d'accès

La question des infrastructures étant relativement réglée grâce aux efforts déployés par la SONATEL et les pouvoirs publics, reste maintenant à banaliser l'utilisation d'Internet en le rendant accessible aussi bien du point de vue de son coût que de son déploiement à toutes les couches de la population et dans toutes les régions.

En 2002, le Sénégal comptait 13 fournisseurs41(*) contre 09 en 200042(*). Une panoplie d'offres de connexion, allant de la classique connexion commutée à l'ADSL, est aujourd'hui proposée par ces différents fournisseurs. Sonatel Multimedia, filiale Internet de l'opérateur historique, qui a lancé depuis le 15 juillet 2004 aussi des offres de connexion WIFI, représente plus de 80% de part de marché au moment où le nombre d'abonnés était estimé à 15.000 en août 200143(*). Autant dire que, pour les autres fournisseurs, la lutte pour la survie est rude. Il faut dire que, malgré les capacités en bande passante et les offres multiples et variées, la demande a du mal à suivre. Annie Chéneau-Loquay (2003) note un certain essoufflement de l'intérêt pour Internet à Dakar notamment. Les coûts d'accès et d'équipement en sont pour beaucoup dans ce ralentissement de la pénétration de l'Internet au Sénégal. D'une part, même si le prix de la connexion a considérablement diminué (une heure de connexion tourne aujourd'hui autour de 350 Fcfa (environ 0,5 euros) à Dakar contre 1.000 Fcfa il y a trois ans), il reste prohibitif pour bon nombre de sénégalais. D'autre part, selon Samba Sène, Directeur Général de Sonatel Multimédia " Le principal frein au développement de l'Internet tient au prix élevé des ordinateurs. À l'exception des entreprises et d'une population de cadres, la majorité des Sénégalais n'a pas les moyens d'investir 600.000 francs CFA dans une machine neuve "44(*). Les coûts élevés incitent donc à créer des accès publics ; chose qui sera facilitée par l'existence et la bonne pénétration des télécentres dans le territoire. Comme vu plus haut, la plupart de ces télécentres offre désormais la connexion Internet à des coûts abordables. Aujourd'hui, le nombre de cybercentres est estimé à 900 dans tout le pays45(*). Si l'accès et l'usage individuel dominent dans les pays développés, en Afrique, l'appropriation et l'accès aux outils de communication sont essentiellement collectifs étant donné le faible niveau de vie moyen des populations comparé au coût du matériel et de la communication elle-même (Chéneau-Loquay, Annie, 2003). Et pour Pascal Renaud46(*) « L'accès collectif est sûrement la solution la mieux adaptée lorsqu'il s'agit de répartir des moyens limités. Et Internet s'y prête : les PC regroupés en grappe dans des cybercentres partagent les frais de connexité ».

Dan cette même perspective, beaucoup d'initiatives vont être développées pour permettre l'appropriation de l'Internet par les populations les plus défavorisées et les plus enclavées. Les Centres Multimédias Communautaires (CMC), développés par les pouvoirs publics avec l'appui de l'UNESCO en sont un exemple. Ce projet part du constat sur la disparité entre centres urbains et campagnes en matière d'accès aux nouvelles technologies de l'information. Car, il existerait une vraie fracture numérique entre régions. Par exemple, sur les 184 cybercentres recensés par Thomas Guignard47(*) en 2001 dans son étude, 111 se trouvent dans la région de Dakar, concentrant ainsi 60 % des cybercentres sur 0,3% du territoire avec 25 % de la population totale du Sénégal. D'où le constat suivant : Internet est d'abord l'apanage des centres villes et de leurs élites mieux reliées aux centres mondiaux qu'à leur propre hinterland...48(*) Ce projet va donc donner la priorité aux zones rurales et périurbaines. L'objectif des CMC est ainsi de favoriser l'appropriation des NTIC aux citoyens les plus défavorisés et de faire progresser le niveau de connaissance des populations sur les problèmes de leur terroir, de leur pays et de l'étranger49(*). Une autre initiative et non des moindres est la signature, le 25 octobre 2004 à Dakar, d'un protocole d'accord entre le ministre de l'Education, Moustapha Sourang, et le PDG de Microsoft Europe, Moyen-Orient et Afrique, Jean-Philippe Courtois, portant sur l'accès à Internet de trois millions d'élèves et étudiants sénégalais50(*). Selon les propres termes du Ministre : "Grâce à cet accord, trois millions d'élèves et étudiants vont bénéficier de l'accès à une machine et à Internet et 60% des bacheliers pourront exercer un métier lié à l'informatique", à travers notamment l'acquisition de 10.000 ordinateurs et le formation de plus de 2.000 professeurs. Et enfin, la célébration de la fête de l'Internet est aussi l'occasion pour les organismes impliqués dans le développement des NTIC d'élargir l'« @lphabétisation » des populations. Pour l'édition 2005, qui se déroulait du 20 au 27 mars 2005, le Forum des Cybercentres du Sénégal (FOCYS), a organisé des journées portes ouvertes en offrant gratuitement 30 minutes de connexion à tout le monde51(*). Ceci dans le but de permettre aux internautes, surtout aux néophytes, de découvrir les services comme la messagerie électronique, les forums de discussion et l'initiation à la recherche. "L'étape la plus difficile, c'est la première entrée dans un cyber-café. Après, c'est une drogue..." dira tout simplement Amadou Moctar Sow président de FOCYS.

* 41 Internet au Sénégal : Liste des fournisseurs d'accès Internet.

Disponible sur l'URL : http://www.orstom.sn/intersen/isp.html [site visité le 29/03/05]

* 42 BRUN, Christophe, HUTER Steven. Topologie de l'Internet au Sénégal. Université of Oregon, NSRC, janvier 2000

* 43 JENSEN, Mike. [site visité le 28/02/05]. African Internet Connectivity.

Disponible sur l'URL : http://www3.sn.apc.org/africa/afrmain.htm

* 44 Internet au Sénégal : les zones rurales sont délaissées. (janvier 2003)

Disponible sur l'URL : http://www.novethic.fr/novethic/site/dossier/index.jsp?id=31547 [site visité le 30/03/05]

* 45 Quotidien Walfadjri, 24 mars 2005.

* 46 Ibid.

* 47 Ibid.

* 48 CHENEAU-LOQUAY, Annie. Modes d'accès et d'utilisation d'Internet en Afrique : les grandes tendances. In : Africa e Mediterraneo, dossier Africa e il Digital Divide, n° 41, décembre 2002, p. 12-15

* 49 Centres Multimédias Communautaires : Ouvrir le monde rural à l'Internet. Revue de presse OSIRIS, 2004.

Disponible sur l'URL : http://www.osiris.sn/article1349.html [site visité le 04/04/05]

* 50 Trois millions d'élèves et étudiants bientôt à l'école de l'Internet. OSIRIS, revue de presse 2004.

Disponible sur l'URL : http://www.osiris.sn/article1373.html [site visité le 05/04/05]

* 51 Fête de l'internet : 30 minutes de connexion gratuite, mais un bilan mitigé. OSIRIS, revue de presse 2005.

Disponible sur l'URL : http://www.osiris.sn/article1673.html [site visité le 05/04/05]

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams