II-1 Les structures économiques
A notre connaissance, la banque d'Investissement et de
Développement de la CEDEAO (BIDC) créée en 2001 est la
seule structure de financement de l'intégration économique de la
sous-région. Cette structure est dotée de deux filiales : le
fonds Régional de Développement de la CEDEAO (FRDC) et la Banque
Régionale d'Investissement Communautaire (BRIC). Ces deux structures de
la BIDC octroient des financements aux Etats membres. Les opérations et
ouvrages financés par lesdites structures doivent concourir à
promouvoir le développement des Etats membres en intégrant leur
économie. Chacune de ces deux filiales a un champ d'intervention. Le
FRDC est créé pour le financement des infrastructures publiques
à vocations internationale et les programmes de lutte contre la
pauvreté. Quant à la BRIC, la charge lui incombe de financer et
de faire la promotion du secteur privé. Ce sont là les
instruments institutionnels de l'intégration économique. Qu'en
est- il pour l'intégration monétaire ?
II-2-Les structures de l'intégration monétaire de
l'Afrique de l'ouest
La création d'une monnaie unique pour tous les Etats de
l'Afrique de l'ouest a fait l'objet d'un sommet au Mali en 2000. Les chefs
d'Etats et de gouvernement de l'Afrique de
l'ouest ont éprouvé le désir de fusionner
les différentes monnaies en une monnaie unique et commune. L'espace
porte le nom de ZMAO (zone monétaire en Afrique de l'ouest). Les
structures de gestion de la monnaie sont l'institut monétaire de
l'Afrique de l'ouest (IMAO) et la Banque Centrale de L'Afrique de L'Ouest
(BCAO). La création de l'IMAO remonte à 2001.Voici de
façon succincte, les structures monétaires de
l'intégration de l'Afrique de l'ouest. Au vue de l'évolution du
processus d'intégration en Afrique de l'ouest, que peut -on dire de sa
viabilité ?
III-Un processus émaillé d'obstacles
Les obstacles à la réalisation de
l'intégration de l'Afrique de l'ouest en ZMAO sont d'ordre politique,
géopolitique, économique et monétaire.
III-1 Les obstacles économiques et politiques
La principale structure économique la BIDC et ses
filiales sont très peu sollicitées par les Etats membres. Les
Etats de l'UEMOA font surtout appel aux financements des structures de leur
union. Dans une large mesure, tous les Etats de l'Afrique de l'ouest ont
recours aux aides bilatérales et multilatérales pour financer
leur développement. Ce qui rend très peu connu les organes de
financement de la CEDEAO.
Au niveau de la libéralisation des échanges
sous- régionale, les programmes d'Ajustement Structurel ont
bloqué le processus. Parce que une libéralisation
extérieure à la sous - région s'est imposée aux
Etats. Le chapitre relatif au traitement préférentiel, le Ghana
et le Nigeria ont soutenu que les produits en provenance des firmes à
capitaux étrangers implantées dans l'espace ne
bénéficient pas de traitement préférentiel. Au
même moment, les deux Etats nationalisent les entreprises à
capitaux étrangers. Du coût, la Côte d'Ivoire et le
Sénégal dont la plupart des entreprises sont françaises se
sont vus exclus. Les Etats de l'UEMOA ont tous refusé de réduire
leurs taxes sur les marchandises en provenance des autres Etats de la CEDEAO.
C'est ainsi que la Construction de la zone de libre échange a pris du
plomb dans l'ail. L'union douanière reste encore à l'état
de projet. A ces raisons, il faut aussi relever l'envie de la Côte
d'Ivoire et du Nigéria de conserver leur hégémonie
économique sur les organisations de la sous région. En effet,
la
Côte-d'Ivoire exerce sa domination dans la zone UEMOA et
cette position lui confère le privilège de gouverner la Banque
Centrale de Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO). Le Nigéria quant
à lui, par son réservoir de consommateurs et ses
potentialités économiques domine la CEDEAO. Les deux Etats ici
sont confrontés à un leadership larvé qui peut contribuer
à retarder la construction de l'intégration de la CEDEAO.
A ces obstacles économiques on peut adjoindre certaines
difficultés politiques. La sous- région connaît une
instabilité politique due à la guerre civile du Libéria,
de la Serra Léone et aujourd'hui de la Côte d'Ivoire. La
corruption et la mauvaise gouvernance dans nombre de pays de la zone
constituent des handicaps pour la réalisation d'un espace
économique intégré en Afrique de l'ouest. En outre les
anciennes puissances colonisatrices, en occurrence la France entretient des
rapports de force diplomatique pour maintenir son influence dans la zone UEMOA.
Ces obstacles économiques et politiques ne peuvent favoriser une
intégration monétaire en Afrique de l'ouest.
III-2 Les obstacles monétaires de l'intégration de
l'Afrique de l'ouest
L'Afrique de l'ouest regroupe des groupes linguistiques
découlant de la colonisation, nous l'avons dit. Chaque puissance
coloniale avait mis en place son système de gestion économique et
monétaire de sa colonie. Après les indépendances, les
anciennes colonies de l'AOF ont préféré adopter le Cfa
comme la monnaie commune ; excepté la Guinée Conakry qui
dès le départ a vu une forme colonisatrice de cette monnaie. Les
francophones se sont donc regroupés dans l'UEMOA. Par contre, le Ghana,
le Nigéria, la Guinée, la Serra Léone, chacun d'eux
dispose de sa monnaie et de sa banque centrale, expression de leur
souveraineté .Dans le même espace cohabite des monnaies
gérées différemment. La convertibilité n'est pas
souvent aisée. La CEDEAO en 1987 a mis en place un programme pour
frapper une monnaie unique aux seize au départ aujourd'hui quinze. Cette
monnaie devrait voir le jour en 2000 et au tard en 2003.L'Institut
Monétaire de l'Afrique de l'ouest (IMAO) produit des rapports sur la
réalisation de ce projet ambitieux. En effet, les critères
fondamentaux à remplir pour la création de la monnaie ne sont pas
remplis par tous les Etats. Bon nombre ne maîtrisent pas leur inflation.
Et les critères suivants doivent converger :
- réserve en devise
- stabilité du taux d'échange
- ration du coût de service de la dette
étrangère
La convergence de ces critères est toujours attendue
.En outre la structure d'émission et de gestion de la monnaie commune et
n'a pas encore vu le jour. La BCAO est un programme inachevé qui est
juxtaposée avec la BCEAO solide, vivante et bien gérée.
Bref, un manque de volonté politique accrue est manifeste dans la mise
en place d'institution monétaire de l'Afrique de l'ouest. Parce que la
coopération monétaire est tiède, voire froide entre les
différentes banques centrales existantes pour la mise en marche de la
monnaie unique. De tout ce qui précède, que doit- on conclure
?
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