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Intégration sous régionale CEDEAO: structures et obstacles

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par DAGO LEGBRE Alphonse
CERAP - INADES - DESS 2010
  

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L'INTEGRATION SOUS- REGIONALE CEDEAO : STRUCTURES ET
OBSTACLES

INTRODUCTION

L'intégration est l'action d'entrer dans un tout. C'est également le rassemblement d'éléments épars divers en un ensemble en vue de leur harmonisation. Le concept d'intégration recèle deux dimensions : une individuelle et l'autre communautaire. L'intégration individuelle est l'adhésion d'un individu à des valeurs caractérisant une collectivité .L `intégration communautaire quant à elle se définit comme un groupement de plusieurs collectivités dans un espace donné. L'intégration peut être culturelle, politique ou économique et monétaire. L'objectif que vise une intégration communautaire est de créer un pôle économique et politique spatial stable et concourant à une croissance économique et à un développement tous azimute dudit espace.

L'intégration communautaire requiert une adhésion des peuples d'un espace donné à une prise de conscience commune de consolider leurs liens sociologiques, économiques voire politico- monétaire.

Après la seconde guerre mondiale, on assiste à la création des organisations internationales et à une intensification des relations bilatérales et multilatérales .L`Afrique de l'ouest n'est pas restée en marge de ce phénomène. Les anciennes colonies francophones se sont retrouvées dans une Union Economique et Monétaire Ouest Africain.les anciennes colonies britanniques ont chacune sa banque centrale et sa monnaie propre. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Afrique de l'ouest, voyant la nécessité d'une intégration des trois communautés linguistiques : francophone, anglophone et lusophone, ont pensé et créé la Communauté des Etats de l'Afrique de l'ouest en 1975.

Une intégration économique requiert des structures, des institutions communes aux Etats.

Quelles sont les structures et institutions de la CEDEAO ?

Les structures d'une intégration sont les instruments que les Etats dotent à leur communauté pour atteindre les résultats ou objectifs assignés à l'union. Chaque Etat membre doit concéder une part de sa souveraineté aux institutions communautaires pour une réelle intégration.

L'ossature de notre exposé se divise en trois parties. La première évoquera le contexte historique de l'intégration de l'Afrique de l'ouest et l'objectif visé. La deuxième partie mentionnera les institutions de la CEDEAO et enfin la troisième partie tentera de s'appesantir sur la viabilité de l'intégration de la Zone CEDEAO.

I-Contexte historique et objectifs de l'intégration économique et monétaire en
Afrique de l'ouest

I-1- Le contexte historique de la création de la CEDEAO

Les chefs d'Etats et de gouvernement de l'Afrique de l'ouest, lors d'une conférence organisée à Accra en 1967, ont manifesté leur volonté de créer une communauté dans laquelle fusionneraient les trois entités linguistiques de l'Afrique de l'ouest. En mai 1975, la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest voit le jour avec 16 Etats membres. La CEDEAO est devenue opérationnelle en 1978. Le traité de création de la CEDEAO a été révisé en 1994 pour mieux s'adapter aux mutations des moments.

I-2- Les objectifs de l'intégration de l'Afrique de l'ouest

La CEDEAO couvre une superficie de six millions de km2. La croissance démographique est importante. C'est un vaste marché de consommateurs. L'espace CEDEAO englobe la zone UEMOA. Les politiques nationales sont fortement influencées par la géopolitique de la sous -région. D'où les objectifs suivants :

-l'accélération de la coopération économique et le développement de ses membres. -création d'une zone de libre échange et création d'une union douanière

-création d'une union économique et d'une monnaie commune.

Ces objectifs une fois satisfaites, la sous -région ouest africaine serait parée de curasse économique, monétaire pour faire face à la mondialisation. La CEDEAO s'est dotée de structures, lesquelles ?

II-Les structures d'intégration économique et monétaire de l'Afrique de
l'ouest

Cette deuxième partie se veut d'aller à l'essentiel. Elle laissera d'évoquer les instances décisionnelles et exécutives de la communauté. Elle tentera d'exposer quelques structures d'intégration économique et monétaire.

II-1 Les structures économiques

A notre connaissance, la banque d'Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) créée en 2001 est la seule structure de financement de l'intégration économique de la sous-région. Cette structure est dotée de deux filiales : le fonds Régional de Développement de la CEDEAO (FRDC) et la Banque Régionale d'Investissement Communautaire (BRIC). Ces deux structures de la BIDC octroient des financements aux Etats membres. Les opérations et ouvrages financés par lesdites structures doivent concourir à promouvoir le développement des Etats membres en intégrant leur économie. Chacune de ces deux filiales a un champ d'intervention. Le FRDC est créé pour le financement des infrastructures publiques à vocations internationale et les programmes de lutte contre la pauvreté. Quant à la BRIC, la charge lui incombe de financer et de faire la promotion du secteur privé. Ce sont là les instruments institutionnels de l'intégration économique. Qu'en est- il pour l'intégration monétaire ?

II-2-Les structures de l'intégration monétaire de l'Afrique de l'ouest

La création d'une monnaie unique pour tous les Etats de l'Afrique de l'ouest a fait l'objet
d'un sommet au Mali en 2000. Les chefs d'Etats et de gouvernement de l'Afrique de

l'ouest ont éprouvé le désir de fusionner les différentes monnaies en une monnaie unique et commune. L'espace porte le nom de ZMAO (zone monétaire en Afrique de l'ouest). Les structures de gestion de la monnaie sont l'institut monétaire de l'Afrique de l'ouest (IMAO) et la Banque Centrale de L'Afrique de L'Ouest (BCAO). La création de l'IMAO remonte à 2001.Voici de façon succincte, les structures monétaires de l'intégration de l'Afrique de l'ouest. Au vue de l'évolution du processus d'intégration en Afrique de l'ouest, que peut -on dire de sa viabilité ?

III-Un processus émaillé d'obstacles

Les obstacles à la réalisation de l'intégration de l'Afrique de l'ouest en ZMAO sont d'ordre politique, géopolitique, économique et monétaire.

III-1 Les obstacles économiques et politiques

La principale structure économique la BIDC et ses filiales sont très peu sollicitées par les Etats membres. Les Etats de l'UEMOA font surtout appel aux financements des structures de leur union. Dans une large mesure, tous les Etats de l'Afrique de l'ouest ont recours aux aides bilatérales et multilatérales pour financer leur développement. Ce qui rend très peu connu les organes de financement de la CEDEAO.

Au niveau de la libéralisation des échanges sous- régionale, les programmes d'Ajustement Structurel ont bloqué le processus. Parce que une libéralisation extérieure à la sous - région s'est imposée aux Etats. Le chapitre relatif au traitement préférentiel, le Ghana et le Nigeria ont soutenu que les produits en provenance des firmes à capitaux étrangers implantées dans l'espace ne bénéficient pas de traitement préférentiel. Au même moment, les deux Etats nationalisent les entreprises à capitaux étrangers. Du coût, la Côte d'Ivoire et le Sénégal dont la plupart des entreprises sont françaises se sont vus exclus. Les Etats de l'UEMOA ont tous refusé de réduire leurs taxes sur les marchandises en provenance des autres Etats de la CEDEAO. C'est ainsi que la Construction de la zone de libre échange a pris du plomb dans l'ail. L'union douanière reste encore à l'état de projet. A ces raisons, il faut aussi relever l'envie de la Côte d'Ivoire et du Nigéria de conserver leur hégémonie économique sur les organisations de la sous région. En effet, la

Côte-d'Ivoire exerce sa domination dans la zone UEMOA et cette position lui confère le privilège de gouverner la Banque Centrale de Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO). Le Nigéria quant à lui, par son réservoir de consommateurs et ses potentialités économiques domine la CEDEAO. Les deux Etats ici sont confrontés à un leadership larvé qui peut contribuer à retarder la construction de l'intégration de la CEDEAO.

A ces obstacles économiques on peut adjoindre certaines difficultés politiques. La sous- région connaît une instabilité politique due à la guerre civile du Libéria, de la Serra Léone et aujourd'hui de la Côte d'Ivoire. La corruption et la mauvaise gouvernance dans nombre de pays de la zone constituent des handicaps pour la réalisation d'un espace économique intégré en Afrique de l'ouest. En outre les anciennes puissances colonisatrices, en occurrence la France entretient des rapports de force diplomatique pour maintenir son influence dans la zone UEMOA. Ces obstacles économiques et politiques ne peuvent favoriser une intégration monétaire en Afrique de l'ouest.

III-2 Les obstacles monétaires de l'intégration de l'Afrique de l'ouest

L'Afrique de l'ouest regroupe des groupes linguistiques découlant de la colonisation, nous l'avons dit. Chaque puissance coloniale avait mis en place son système de gestion économique et monétaire de sa colonie. Après les indépendances, les anciennes colonies de l'AOF ont préféré adopter le Cfa comme la monnaie commune ; excepté la Guinée Conakry qui dès le départ a vu une forme colonisatrice de cette monnaie. Les francophones se sont donc regroupés dans l'UEMOA. Par contre, le Ghana, le Nigéria, la Guinée, la Serra Léone, chacun d'eux dispose de sa monnaie et de sa banque centrale, expression de leur souveraineté .Dans le même espace cohabite des monnaies gérées différemment. La convertibilité n'est pas souvent aisée. La CEDEAO en 1987 a mis en place un programme pour frapper une monnaie unique aux seize au départ aujourd'hui quinze. Cette monnaie devrait voir le jour en 2000 et au tard en 2003.L'Institut Monétaire de l'Afrique de l'ouest (IMAO) produit des rapports sur la réalisation de ce projet ambitieux. En effet, les critères fondamentaux à remplir pour la création de la monnaie ne sont pas remplis par tous les Etats. Bon nombre ne maîtrisent pas leur inflation. Et les critères suivants doivent converger :

- réserve en devise

- stabilité du taux d'échange

- ration du coût de service de la dette étrangère

La convergence de ces critères est toujours attendue .En outre la structure d'émission et de gestion de la monnaie commune et n'a pas encore vu le jour. La BCAO est un programme inachevé qui est juxtaposée avec la BCEAO solide, vivante et bien gérée. Bref, un manque de volonté politique accrue est manifeste dans la mise en place d'institution monétaire de l'Afrique de l'ouest. Parce que la coopération monétaire est tiède, voire froide entre les différentes banques centrales existantes pour la mise en marche de la monnaie unique. De tout ce qui précède, que doit- on conclure ?

Conclusion

Les chefs d'Etats et de gouvernement de la sous région de l'Afrique de l'ouest ont voulu s'unir dans une communauté Economique en 1975. Cette union s'inscrit dans un contexte de regroupement économique et monétaire régional et sous- régional à travers le monde. L'objectif essentiel de la CEDEAO est de créer un espace commun de coopération et de développement sous régionale. Ainsi, des structures économiques et monétaires ont été mises en place dans une moindre mesure. Dans le cadre économique des banques d'investissement et de financement ont été créées pour impulser le développement. Quant au volet monétaire, une structure l'IMAO s'évertue de mener la réflexion de la mise en oeuvre d'une banque centrale de l'Afrique de l'ouest (BCAO). Mais au vue de l'état de ces structures existants, le processus d'intégration économique et monétaire tarde à prendre corps, à se réaliser. Les institutions qui doivent constituer le squelette de l'intégration économique et monétaire de l'Afrique de l'ouest restent encore à concevoir. Cela est dû aux obstacles politiques accrus et la méfiance de certains regroupements économiques et monétaire de fusionner avec d'autres Etats. Alors que, l'intégration aujourd'hui est à promouvoir et les Etats africains doivent s'unir en pole économique pour mieux faire face à la mondialisation grandissante et qui marginalise les faibles ; les puissants constitués en

regroupement économique phagocytent les faibles c'est- à- dire les Etats non regroupés en communauté économique.

Bibliographie

Dictionnaire universel, édition hachette, 1995

Olatunde J.B .OJO « l'intégration dans le cadre de la CEDEAO : succès et difficultés »in Régionalisation et fragmentation en Afrique de l'ouest, Karthala S /D Daniel Bach

« La CEDEAO » in Débat- courrier d'Afrique de l'ouest n° 2

Ministère des affaires étrangères(France), Analyse comparative des processus d'intégration économique régionale

Fascicules

Etat d'avancement du programme de la monnaie unique de la zone monétaire de l'Afrique de l'ouest

Fiche de présentation du concept d'intégration régionale en Afrique de l'ouest






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo