II FACTEURS DE CONTROLE DES GLISSEMENTS.
Trois facteurs seraient à l'origine du
déclenchement des glissements dans la province centrale du Nil :
- les fluides : des volcans de boue observés en haut de
pente sont semblent avoir déclenché certains glissements. La
perturbation mécanique associée à la mise en place de ces
édifices pourrait avoir déclenché le glissement d'une
partie de la couverture sédimentaire. D'autre part, les nombreuses
sorties de fluides cartées dans cette province suggèrent que des
mécanismes de surpression de fluide aient pu fragiliser la
stabilité de la pile sédimentaire ;
- les hydrates : De récents travaux (Praeg et al.,
2008) ont montré que les hydrates de gaz étaient présents
sur site entre 2000 et 2500m de fond (entre 220 et 330 ms sous le fond marin).
Il est possible que des variations d'épaisseur de cette zone à
hydrates entre les cycles glaciaires/interglaciaire aie pu perturber
considérablement la stabilité de la pente. Praeg et al. (2008)
estiment que le domaine de stabilité des hydrates a pu migrer en
période glaciaire jusqu'à 900m de fond. Les glissements
datés pour l'heure ne se sont pas déclenchés lors des
dernières transitions glaciaire/interglaciaire. Cet effet reste donc
encore à préciser, probablement par des datations
complémentaires ;
- le climat : le changement climatique a encore d'autres effets
sur la stabilité des pentes. Pendant les périodes pluviales
(régime de mousson). En effet, le taux de sédimentation
augmentent beaucoup et certains glissements semblent se mettre
préférentiellement en place, en particulier dans la province
occidentale du Nil, qui est aussi la plus sédimentée (Ducassou,
2006).
III PERSPECTIVES
La province centrale n'a pas été explorée
dans sa totalité. L'acquisition de données géophysiques
à la limite de la plate-forme continentale permettrait certainement de
mieux comprendre le système de glissements décrit dans ce
mémoire.
D'autre part certaines carottes prélevées lors
des campagnes Bionil et Medeco n'ont pas encore été
analysées. L'analyse de ces carottes devrait permettre de mieux
contraindre les processus de remobilisation des sédiments en haut de
pente et permettre des datations complémentaires. Des carottages au
niveau de la base de pente semblent nécessaires pour la connaissance de
la stratification de cette zone. Des nouvelles plongées permettraient
aussi de comprendre l'évolution de certaines structures en comparaison
avec celles déjà effectuées.
Le temps ne nous a pas permis d'exploiter les données
sismiques rapides acquises lors des campagnes Prismed II et Fanil. Or ce
travail pourrait permettre la compréhension de l'évolution de ces
structures à une autre échelle.
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