Paragraphe 4- Synthèse de l'analyse de la
politique
A la suite des analyses, on peut faire le point suivant :
Tableau 8 : Point de l'étude de la politique agricole au
Bénin
Nombre total d'axes de la politique agricole recensés
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axes à instruments existant mais
insuffisants
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axes à instruments existant et suffisants
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axes sans instruments
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Axes mis en oeuvre
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Nombre
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pourcentage
|
Nombre
|
pourcentage
|
Nombre
|
pourcentage
|
Pourcentage
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30
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17
|
56,67%
|
04
|
13,33%
|
09
|
30%
|
90% (27/30)
|
De l'analyse, on retient que :
· seuls 13,33% des axes de la politique agricole disposent
d'instruments pouvant permettre de réussir leur mise en oeuvre
· 30% des axes de la politique agricole n'ont pas
d'instruments
· 56,67% des axes de la politique agricole ont
d'instruments mais ces derniers ne sont pas suffisants pour permettre
d'atteindre les objectifs
· 90% des axes de la politique agricole ont connu une mise
en oeuvre mais cette mise en oeuvre est superficielle dans beaucoup de cas.
+ Forces de la politique agricole
- La politique agricole prend sa source des politiques
internationale et
régionale, donc elle pourra bénéficier
d'attentions matérielles et
financières des institutions internationales et
régionales
- Il y a disponibilité de terres cultivables qui peuvent
être mises en
valeurs pour contribuer à la mise en oeuvre de la
politique agricole.
+ Faiblesses de la politique agricole
- Les moyens financiers et humains alloués sont
insuffisantes - Beaucoup de stratégies de la politique agricole
manquent
d'instruments capables d'amener à l'atteinte des objectifs
fixés.
- Beaucoup de stratégies parmi celles
élaborées sont mises en oeuvre
(27/30) soit 90%, mais cette mise en oeuvre est très
superficielle - La recherche agricole est peu développée
- La plupart des axes de la politique mis en oeuvre n'atteignent
pas souvent leurs objectifs (cas du volet agricole du DSRP)
Secteion2- Exemple de politique agricole
réussie : cas de la Chine
Ici, nous avons fait une synthèse d'un article
présenté au Séminaire international sur l'OMC et la Chine,
tenu à Beijing, du 21 au 23 septembre 1998.
(Voir Shenggen Fan et Francis Tuan «Évolution de
la politique agricole en Chine et dans les pays de l'OCDE: leçons
à long terme pour la Chine»( OCDE, 1997)). Nous nous
intéressons à la chine parce que la politique agricole de la
Chine à un moment donné, a pris une orientation ayant conduit
à la prise de certaines décisions audacieuses par rapport
à la production locale. Ces décisions ont contribué
à un bouleversement positif de la vie agricole du pays.
Paragraphe 1- la politique de prix au producteur
.-" En 1979, craignant qu'une agriculture anémique ne
retarde l'industrie, le gouvernement chinois commençait à
appliquer de nouvelles politiques. Au début, le gouvernement
élevait les prix à la production des produits agricoles et
permettait la réouverture des marchés ruraux pour que les
agriculteurs puissent vendre les produits de leurs parcelles privées
-Le gouvernement central poussait les prix à la
production au dessus des prix mondiaux, offrant ainsi aux agriculteurs des
incitations pour passer de la production de coton et de graines
oléagineuses à la production céréalière. En
1997, la Chine enregistrait une récolte céréalière
record: les quantités de blé importées étaient les
plus basses depuis 1961 et les exportations de riz les plus
élevées depuis 1973".
En situation de déficit de production d'une culture
donnée, on peut comme la Chine, augmenter sensiblement les prix à
la production de cette dernière; cette politique des prix incite les
producteurs à produire suffisamment et le déficit
antérieurement constaté sera comblé.
On peut donc dire aisément que la politique des prix au
producteur affecte significativement le volume de la production agricole et
constitue un puissant outil de contrôle de la production agricole
Paragraphe 2- La politique d'accroissement des
investissements agricoles
- La libéralisation progressive du secteur, tout en
augmentant l'investissement dans l'infrastructure rurale, la recherche agricole
et la vulgarisation et enfin l'irrigation est une option qui non seulement
serait conforme aux exigences de l'OMC mais aussi améliorerait la
sécurité alimentaire à long terme et l'efficience globale
de l'économie.
-Diverses études ont montré que l'augmentation
de l'investissement dans la recherche agricole, la vulgarisation, l'irrigation
et l'infrastructure rurale constitue un des moyens les plus efficaces
d'améliorer la sécurité alimentaire à long terme.
Les projections faites par l'IFPRI suggèrent que si la Chine augmente
ses investissements dans la recherche agricole et l'irrigation de 4,5 pour cent
par an, elle deviendra exportatrice nette de céréales en l'an
2020. Avec chaque pour cent de plus investi dans la recherche agricole et
l'irrigation, la Chine pourrait produire 21 millions de tonnes de
céréales en l'an 2010 et 36 millions de tonnes en 2020. Chaque
yuan investi dans la recherche et l'irrigation pourrait produire des revenus
compris entre 3,6 et 4,8 yuans.
-Les fluctuations et la chute des investissements publics en
agriculture entraveront la croissance à long terme d'une agriculture
durable. Par exemple, la baisse de l'investissement public dans la recherche et
le développement agricoles ont abouti à la
détérioration du système national de la recherche agricole
et un ralentissement possible dans le rythme des publications des nouvelles
technologies en agriculture. De même, le déclin des
investissements dans la maintenance et les réparations des
réseaux d'irrigation et de drainage,
des routes rurales, et des programmes d'amélioration
des sols, a réduit la superficie effectivement irriguée et a
augmenté l'effet de désastres naturels
répétés tels que les inondations et la
sécheresse.
-Inverser le courant dans la baisse de l'investissement
agricole permettrait d'améliorer à la fois le secteur agricole,
le bien-être des populations rurales, la sécurité
alimentaire et l'environnement. Tout ceci, à son tour facilitera le
développement économique de la Chine au sens large et fera que la
réponse à la question «qui va nourrir la Chine?» sera
«la Chine».
La politique de l'accroissement des investissements agricoles
permet de développer l'agriculture et si elle est continuelle, elle
garantit une agriculture durable qui contribue efficacement à la
sécurité alimentaire.
Section 3- Effet de la variation du volume de
quelques productions sur le PIB agricole du Bénin
Nous choisirons ici pour nos analyses les trois cultures que
sont : le manioc (culture à production excédentaire), le riz
(culture à production déficitaire) et l'arachide (culture
industrielle).
Figure 7: Courbe de l'évolution du PIB agricole
en fonction de la production du manioc au Bénin
Posons 451,5ln(x)-6016 > 0 c'est-à-dire lnx >
6016/451,5 ; d'où x > e6016/451,5. Donc l'équation
d'évolution de la courbe de tendance y= 451,5ln(x)-6016, avec
R2= 0,928 n'est utilisable que si la production
annuelle de manioc est au moins supérieure à
e6016/451,5 tonnes
Figure 8: Courbe de l'évolution du PIB agricole en
fonction de la production de l'arachide au Bénin
Posons 743,2ln(x)-8047 > 0 c'est-à-dire lnx >
8047/743,2 ; c'est-à-dire
x>e8047/743,2
Donc l'équation d'évolution de la courbe de
tendance : y= 743,2ln(x)-8047,
avec R2= 0,823 n'est utilisable que si la production
annuelle d'arachide est au moins supérieure à
e8047/743,2 tonnes
Figure 9: Courbe de l'évolution du PIB agricole
en fonction de la production du riz au Bénin
La courbe d'évolution du PIB agricole en fonction de la
production est ici de tendance logarithmique d'équation y=270,9ln(x) -
2280 ; avec R2= 0,954 et lnx>2280/270,9 c'est-à-dire
x>e2280/270,9
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