REPUBLIQUE DU BENIN
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE
MANAGEMENT (ENEAM, ex INE)
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION DU CYCLE D'INGENIEUR
STATISTICIEN ECONOMISTE
THEME :
IMPACT DES CREDITS
A L'ECONOMIE SUR
L'INFLATION ET LA
CROISSANCE AU BENIN
Présenté et soutenu par :
Létondé F. Brice HOUETON & Thierry
S. A. AHOUANVOEDO
Sous la direction de :
Epiphane ADJOVI & Mohamed S.
GADO
Ingénieur Statisticien Economiste Economiste à
la BCEAO
Juillet 2004
L'ECOLE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI
IMPROBATION AUX IDEES EMISES DANS CE MEMOIRE ; CELLES-CI DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES A LEURS AUTEURS.
) à Bricette, Bryan, Briac et Brimaël, pour tous
les sacrifices consentis et l'amour dont vous me comblez ;
) à ma mère Pauline AKPO, pour ton soutien
indéfectible qui me galvanise dans l'effort ;
) à mon père Nestor K. HOUETON, trouve ici, un
début d'accomplissement de tes désirs ;
Je dédie ce travail.
Létondé Brice F. HOUETON
a Berthe, Brent et Ben.
Thierry S.A. AHOUANVOEDO
REMERCIEMENTS
Nous sommes redevables de tous les professeurs de la
filière Statistique de l'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et
de Management (ENEAM), ex INE qui ont assuré notre formation et qui,
à travers les pratiques méthodologiques, nous ont donné le
goût de la recherche fondamentale. Ce travail est l'aboutissement des
sacrifices combien contraignants que vous avez consentis de plusieurs
manières. Veuillez bien trouver ici, le témoignage de notre
profonde reconnaissance.
Nos sincères et profondes reconnaissances à nos
encadreurs :
- M. Mohamed GADO, Economiste à l'Agence Principale de la
BCEAO à Cotonou ;
- M. Epiphane ADJOVI, Ingénieur Statisticien
Economiste, Directeur Général des Affaires Economiques (DGAE) au
Ministère des Finances et de l'Economie ;
Nos remerciements vont également :
- M. Roger KOKOU, Expert Financier, Chef du Service de la
Recherche et de la Statistique à la BCEAO-COTONOU ;
- M. Jonas GBIAN, Economiste à l'Agence Principale de la
BCEAO à Cotonou.
Enfin, que tous les collègues de service en
particulier, Laurent M. HOUNSA, les parents et amis, qui d'une manière
ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce
travail, trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.
SOMMAIRE
RESUME X
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE 4
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE - OBJECTIFS - HYPOTHESES 4
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
7
CHAPITRE 2 : POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO ET
SITUATION DE L'INFLATION,
DE LA CROISSANCE ET DES CREDITS A L'ECONOMIE AU BENIN
18
SECTION 1 : POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO 18
SECTION 2 : SITUATION DE L'INFLATION, DE LA CROISSANCE ET DES
CREDITS A L'ECONOMIE
AU BENIN 29
CHAPITRE 3 : IMPACT DES CREDITS A L'ECONOMIE SUR
L'INFLATION ET
LA CROISSANCE 38
SECTION 1 : SPECIFICATION ET ESTIMATIONS DES MODELES 38
SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTATS 53
CONCLUSION 56
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES A
TABLE DES MATIERES D
ANNEXES G
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : TEST DE RACINE UNITAIRE SUR L'ENSEMBLE DES VARIABLES
DU MODELE 44
TABLEAU 2 : RESULTAT DU TEST DE COINTEGRATION DE JOHANSEN 46
TABLEAU 3 : RESULTATS DE L'ESTIMATION DU MODELE A CORRECTION
D'ERREUR (MCE) 47
TABLEAU 4 : RESULTAT DU TEST DE COINTEGRATION DE JOHANSEN 50
TABLEAU 5 : RESULTATS DE L'ESTIMATION DU MODELE (MCE) DE
CROISSANCE 51
LISTE DES GRAPHIQUES
GRAPHIQUE 1: EVOLUTION DE TAUX D'INFLATION DE 1972 A 2003
(INSAE ET CALCUL DES AUTEURS) 31
GRAPHIQUE 2 : EVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DE 1972 A
2003 (BCEAO, CALCUL DES AUTEURS) 32
GRAPHIQUE 3 : EVOLUTION DE CREDITS A L'ECONOMIE DE 1972 A
2003 (NIS - BCEAO) 33
GRAPHIQUE 4 : PROPORTION DE CREDITS A COURT TERME DE 1972
A 2003 (NIS - BCEAO) 34
GRAPHIQUE 5 : REPARTITION SECTORIELLE DU FINANCEMENT
BANCAIRE (NIS - BCEAO) 34
GRAPHIQUE 6 : EVOLUTION COMPAREE DU TAUX DE CROISSANCE
REELLE ET DE LA VARIATION DES CREDITS A L'ECONOMIE 35
GRAPHIQUE 7 : EVOLUTION COMPAREE DU TAUX DE FINANCEMENT
BANCAIRE DE L'ECONOMIE
(INSAE, BCEAO ET CALCUL DES AUTEURS) 36
GRAPHIQUE 8 : EVOLUTION COMPAREE DE L'INFLATION ET DE LA
VARIATION DES CREDITS A L'ECONOMIE (INSAE, BCEAO ET CALCUL DES AUTEURS) 37
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATION
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
BM : Banque Mondiale
CAPE : Cellule d'Analyse de Politiques
Economique
CCF : Centre Culturel Français
DGAE : Direction Générale des
Affaires Economiques
DSRP : Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté
FMI : Fonds Monétaire International
INSAE : Institut National de la Statistique et
de l'Analyse Economique
MFE : Ministère des Finances et de
l'Economie
NIS : Notes d'Informations et de Statistiques
(BCEAO)
PED : Pays En Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
SFI : Statistiques Financières
Internationales
UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest
Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
RESUME
Pour atteindre l'objectif final de stabilité des prix
assigné a la politique de la monnaie et du crédit, les
autorités monétaires tentent de contrôler les
évolutions de divers agrégats, notamment, la masse
monétaire, les crédits a l'économie et les taux
d'intérêt qui sont des objectifs intermédiaires.
Au regard de l'importance des crédits a
l'économie (contre partie importante de la masse monétaire) et du
rôle primordial que jouent ces derniers dans ce processus, les
autorités monétaires se doivent de parvenir a concilier leur
évolution a celle de la croissance et de l'inflation.
L'analyse de l'évolution de cet agrégat au
Bénin, a révélé une forte progression entre 1972 et
2003. En effet, d'un niveau de 10,4 milliards en 1972, les crédits a
l'économie se sont établis a 293,8 milliards en 2003, soit un
accroissement annuel moyen de 14%. Entre 1990 et 2003, les crédits a
l'économie ont quasiment triplé, passant de 102,0 a 293,8
milliards, soit un accroissement annuel moyen de 10%, alors que la croissance
est restée stable autour d'une moyenne annuelle 5% au cours de la
même période. Cette situation amène certains observateurs
avertis a penser que les crédits n'ont pas servi a l'accroissement de la
richesse nationale pendant que pour d'autres, son niveau reste insuffisant pour
impulser l'économie.
L'objectif de la présente étude est
d'évaluer l'impact de la variation des crédits a
l'économie sur la croissance et l'inflation au Bénin entre 1972
et 2003.
Au terme des estimations effectuées a l'aide des
mécanismes a correction d'erreur, il ressort globalement que la
politique de la monnaie et du crédit de la Banque Centrale a
contribué a une maîtrise de l'inflation eu égard a son
rythme d'accroissement par rapport a la production nationale. Cependant, il
reste une réalité que la structure des concours a
l'économie ne contribue pas efficacement a une croissance forte et
soutenue.
INTRODUCTION
La conduite de la politique de la monnaie et du crédit
est à côté de l'émission monétaire, de
l'organisation et du contrôle du secteur financier, de la gestion du
système des paiements, l'une des missions essentielles assignées
aux Banques Centrales. Elle consiste en la régulation du niveau de la
masse monétaire, en vue d'assurer une croissance économique dans
la stabilité des prix et le maintien de l'équilibre de la balance
des paiements. Ce rôle dévolu à cet instrument repose sur
les principes de la théorie quantitative de la monnaie et sur l'approche
monétaire de la balance des paiements. Si dans leur fondement ces
principes sont simples à appréhender, force est de
reconnaître que, dans l'environnement actuel, marqué par
d'importants bouleversements en particulier dans la sphère
économique et financière, la gestion de la monnaie et du
crédit, sur le plan pratique, se révèle un exercice
extrêmement délicat et complexe. Cette gestion veille à
éviter tout dérapage des prix, tout en permettant à
l'économie de disposer des financements dont elle a besoin pour sa
croissance. Il s'agit donc d'un difficile équilibre à trouver
entre croissance et inflation. Cet équilibre est assuré par la
Banque Centrale, à travers la régulation des liquidités,
au moyen de deux types d'instruments1 :
- les instruments indirects qui agissent par le jeu des
mécanismes de marché ;
- les instruments directs, de nature réglementaire, qui
consistent en une fixation unilatérale par la Banque Centrale du prix ou
de la quantité de la monnaie (réserves obligatoires, taux
d'escompte et volume de crédits distribué aux agents
économiques).
1 Henri GUITTON & Gérard BRAMOULLE
(1987)
Dans l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA),
l'objectif de la politique monétaire conduite par la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) est d'assurer la stabilité des
prix, dans le souci de préserver la valeur interne et externe de la
monnaie. Depuis 1989, la politique monétaire mise en oeuvre par la BCEAO
se fonde sur un recours accru aux mécanismes de marché,
consacrant l'option d'une régulation indirecte de la liquidité
bancaire. Un rôle primordial est ainsi accordé au taux
d'intérêt qui devient l'instrument privilégié de la
politique, depuis l'abandon de l'encadrement du crédit intervenu en
janvier 1994.
En raison de leur situation de surliquidité, les
banques béninoises subissent de moins en moins l'impact des mesures de
politique monétaire. En effet, les dernières révisions
à la baisse des taux directeurs opérés par la Banque
Centrale n'ont pas réussi à relancer l'activité
économique au Bénin dans les délais espérés,
la distribution de crédits n'ayant pas suivi. Ceci a jeté du
coup, quelques doutes sur l'efficacité de la transmission de la
politique monétaire.
Par ailleurs, la relative stabilité de la croissance
économique et la forte progression des crédits à
l'économie amène certains observateurs à s'interroger sur
l'impact réel de ces derniers sur l'activité
économique.
A cet effet, le présent travail de recherche se propose
d'apporter des éléments de réponses aux questions
ci-après :
- de quelles manières les impulsions monétaires,
illustrées par la variation des crédits à
l'économie, influencent-elles les prix et l'activité
économique au Bénin ?
- quelle est l'ampleur de son impact sur l'inflation et la
croissance ?
- quels enseignements peut-on en tirer pour la conduite de la
politique de la monnaie et du crédit au Bénin ?
Le travail s'articulera autour de trois chapitres. Le premier
permettra de définir le cadre méthodologique et théorique.
Le deuxième sera essentiellement consacré à une
brève présentation de la politique de la monnaie et du
crédit de la BCEAO ainsi qu'à l'analyse de l'évolution des
trois variables en question notamment, les crédits à
l'économie, le taux de croissance économique et l'inflation. Le
dernier conduira à l'élaboration de modèles
économétriques en vue de mesurer l'impact de la variation des
crédits à l'économie sur la croissance d'une part et sur
l'inflation d'autre part.
Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, il sera exposé la problématique,
les objectifs et hypothèses ainsi que la démarche
méthodologique adoptée pour conduire le travail.
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE - OBJECTIFS - HYPOTHESES
Paragraphe 1 : Problématique et
intérêt de l'étude
La politique monétaire se définit comme
l'ensemble des instruments dont disposent les pouvoirs publics pour
régler la création monétaire et l'usage de la monnaie par
les agents économiques en fonction de l'intérêt
général, lui-même représenté par les
objectifs de la politique économique d'ensemble2. Ainsi, la
politique monétaire a pour objectif à court terme,
l'équilibre macroéconomique, notamment, la croissance
économique, la stabilité des prix, le plein emploi et
l'équilibre de la balance des paiements. Pour atteindre cet objectif,
les autorités monétaires tentent de contrôler les
évolutions de la masse monétaire, du crédit et des taux
d'intérêt qui sont des objectifs intermédiaires.
Les crédits à l'économie, composante
importante de la contre partie de la masse monétaire3, jouent
un rôle primordial dans ce processus. Il est alors impérieux pour
les autorités monétaires de parvenir à concilier leur
évolution avec celle de la croissance et de l'inflation, notamment en
déterminant un objectif de croissance qui tient compte du rythme
d'accroissement de la richesse nationale et de la politique économique
dans son ensemble. Lorsqu'ils sont insuffisants, ils
2 PISSERT, 1995
3 en moyenne 80% entre 1972-2003
agissent négativement sur la croissance alors que, le
cas échéant, les crédits à l'économie
peuvent être source d'inflation.
Selon Emile James (1970), la monnaie est un
moyen d'action. Elle n'est pas un simple "voile", ni seulement un
"intermédiaire des échanges" et un "étalon de valeurs",
mais un levier permettant de promouvoir la croissance de l'économie, de
modifier la distribution des revenus et une source privilégiée de
puissance". Le taux de croissance adopté doit être compatible avec
l'équilibre monétaire, au moins dans le long terme.
Au-delà de certains niveaux, le développement des
opérations de crédits n'entraîne pas plus que la hausse des
prix, et non pas l'essor de l'activité. La théorie
monétaire pure n'apporte guère de lumière sur le niveau de
ce taux. Mieux, le choix à faire, si éclairé qu'il puisse
être par la comptabilité nationale, reste encore aléatoire.
L'analyse de l'évolution de cet agrégat au Bénin,
révèle une forte progression. En effet, entre 1990 et 2003, les
crédits à l'économie ont quasiment triplé, passant
de 102,0 à 293,8 milliards alors que la croissance est restée
stable au tour de 5% pendant la même période. Cette situation
amène certaines personnes averties à penser que les
crédits n'ont pas servi à l'accroissement de la richesse
nationale pendant que pour d'autres, son niveau reste insuffisant pour impulser
l'économie4.
Par ailleurs, de nombreux universitaires et responsables de la
politique économique s'accordent à dire qu'une inflation
élevée fausse les décisions des agents privés en
matière d'épargne, d'investissement, de production et conduit
à terme à un ralentissement de la croissance. Aussi, depuis une
quinzaine d'années, un nombre croissant de pays ont-ils donné
à leur Banque Centrale
4 HOUNSA Laurent (2003), « Problématique
du financement de l'économie béninoise : essai de formulation
d'une fonction d'estimation de crédit à l'économie par la
méthode d'Engle et Granger ». Mémoire de maîtrise
es-Sciences Economiques, FASEG
l'indépendance institutionnelle et le mandat statutaire
pour appliquer une politique monétaire axée sur la
stabilité des prix.
Au regard de ces préoccupations, la présente
étude se propose de faire la lumière sur la question de l'impact
des crédits à l'économie sur la croissance et l'inflation
dans le cas du Bénin. Le travail qui s'inscrit dans le prolongement des
travaux de HOUNSA (2003), se veut un cadre d'analyse a
posteriori, destiné à élucider le type de relation qui
existerait entre ces différents agrégats.
Cet exercice tient son intérêt du fait qu'il
permettra d'analyser et de confirmer ou non la relation théorique qui
devrait exister entre les crédits à l'économie, la
croissance et l'inflation. Trois points essentiels justifient
l'intérêt : son originalité, son opportunité et son
intérêt pratique.
Elle tient son originalité du fait qu'elle aborde la
question en s'appuyant à la fois sur les modèles
théoriques et les données socio-économiques du
Bénin.
Ensuite son opportunité : au regard de toute la
polémique observée autour de l'utilisation des crédits aux
fins de transferts de capitaux à l'extérieur, il est d'un grand
intérêt de faire cette évaluation.
Enfin, sur le plan pratique, cette étude apportera un
éclairage certain aux responsables politico-économiques, eu
égard aux considérations théoriques et aux
spécificités de l'économie béninoise, sur les
relations qui existent entre ces trois agrégats. Elle permettra une
meilleure orientation de leurs décisions dans le sens d'une conduite
optimale de la politique de crédit, au regard de la
caractéristique de ce pays qui a une économie d'endettement, pour
laquelle, le financement indirect est primordial.
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses
A- Objectif
général
L'objectif général du présent travail est
de mesurer l'impact de la variation des crédits à
l'économie sur la croissance économique et l'inflation au
Bénin.
B- Objectifs
spécifiques
L'objectif général ci-dessus énoncé
se décline en deux objectifs spécifiques :
?- Etablir le type de relation qui existe entre une variation des
crédits à l'économie et la croissance économique au
Bénin ;
· - Etablir le type de relation qui existe entre
l'inflation et les crédits à l'économie et mesurer
l'impact de ces derniers sur le premier au Bénin.
C- Hypothèses
Eu égard aux objectifs ci-dessus énoncés,
des hypothèses ci-après sont formulées :
? Il existe une relation positive entre l'accroissement des
crédits à l'économie et la croissance.
· Un fort accroissement des crédits à
l'économie induit un taux d'inflation élevé.
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
Paragraphe 1 : Revue de littérature
La littérature sur l'impact des crédits à
l'économie sur la croissance et l'inflation au Bénin est
quasiment inexistante. Une bonne partie des auteurs qui se sont
intéressés à la question ont plutôt
réfléchi sur l'effet de la monnaie sur l'inflation, d'une part,
et sur la croissance, d'autre part.
A - Politique monétaire et inflation
La liaison entre monnaie et prix a été
établie depuis longtemps par une théorie quantitative affirmant
que la hausse des prix provient d'un accroissement du stock de monnaie.
L'impact de la monnaie sur les prix est déjà étudié
dès le 16ème siècle, avant même que
l'économie politique ne se constitue en discipline autonome. Par la
suite, les auteurs classiques, en centrant leur analyse sur ce qu'ils
considèrent comme étant l'économie réelle,
réduisent les effets d'une variation de la quantité de monnaie
à une simple modification du niveau des prix. Les néo-classiques
donnent une nouvelle dimension à cette approche en construisant, avec le
recours au formalisme mathématique, un équilibre réel sans
monnaie, et en montrant que l'introduction de la monnaie ne remet pas en
question l'équilibre.
- Jean Bodin (1568)5 rejette
l'idée selon laquelle la hausse des prix serait seulement due à
la dépréciation de l'unité de compte. Pour obtenir la
même quantité de biens qu'au début du siècle, il
faut livrer une quantité supérieure de métal. Non
seulement cet auteur explique la hausse des prix par l'afflux d'un métal
que reçoit d'abord l'Espagne, mais il montre comment cette hausse se
répercute en France. Le supplément de métal dont dispose
l'Espagne lui permet d'importer des produits français, d'autant plus que
le renchérissement des produits nationaux stimule les importations, et
d'employer une importante main-d'oeuvre française attirée par des
salaires élevés. Le paiement des importations et le
rapatriement
5 Bodin, avocat à la cour, publie en 1568 "Une
réponse aux paradoxes de M. de Malestroit touchant
l'enchérissement de toutes choses"
des salaires des émigrés procurent un apport de
métal à la France oü les prix augmentent à leur
tour.
- David Hume (1752), effectue une
présentation mécanique des effets d'une variation du stock de
monnaie sur les prix qui nous rapproche des formulations modernes de la
théorie quantitative. Selon cet auteur, si en une nuit les quatre
cinquièmes de la monnaie circulant en Grande-Bretagne disparaissent, les
prix devraient baisser dans les mêmes proportions. Au contraire, si par
miracle cette quantité de monnaie quintuplait dans la nuit, l'effet
inverse se produirait.
- Pour Emile JAMES (1970), l'inflation est un
phénomène global et non pas strictement monétaire. Global
par ses causes, car étant un excès de la demande globale. Global
pour ses conséquences, en ce sens qu'il affecte l'économie dans
son ensemble, modifie les prix, les structures des revenus, le quantum et
l'orientation de la production)
B -Politique monétaire et croissance
L'introduction de la monnaie dans les nouvelles
théories de la croissance a perpétué le clivage usuel
entre les auteurs pour qui toute politique monétaire est vouée
à l'échec et ceux pour qui, dans une tradition
keynésienne, une politique monétaire expansionniste permet
d'influer sur le niveau d'activité.
La littérature moderne sur ce thème date des
travaux de Tobin [1965] et Sidrauski [1967] :
- Tobin (1965) montre que la monnaie est
capable d'influer sur le niveau d'activité en modifiant le portefeuille
des ménages. La monnaie est considérée comme un actif
financier. Etant donné un certain niveau de
richesse, l'intensité capitalistique d'une
économie (capital/tête) dépend de la distribution de cette
richesse entre capital et monnaie. Si jamais la rentabilité de la
monnaie diminue sous l'effet de l'inflation alors les agents vont
préférer détenir des actifs réels dans leur
portefeuille, ce qui va se traduire par une augmentation de l'investissement et
donc une croissance plus forte.
- Sidrauski ( 1967) prend
une position diamétralement opposée. Il suppose que la monnaie
entre dans la composition de la fonction d'utilité des ménages
car elle fournit un flux de services issus de sa détention. Les
résultats conduisent à déterminer la super
neutralité de la monnaie. La monnaie dans ce cas ne jouerait aucun effet
ni à court terme, ni à long terme car elle ne serait pas
susceptible de jouer sur le niveau et l'évolution du PIB.
- Selon Emile James (1970), la monnaie est un
moyen d'action. Elle n'est pas un simple "voile", ni seulement un
"intermédiaire des échanges" et un "étalon de valeurs",
mais un levier permettant de promouvoir la croissance de l'économie, de
modifier la distribution des revenus et une source privilégiée de
puissance". Au-delà de certains niveaux, le développement des
opérations de crédits n'entraîne plus que la hausse des
prix, et non pas l'essor de l'activité. Les autorités
monétaires doivent donc se concerter pour rechercher quel est, parmi les
taux de croissance possibles, le plus compatible avec l'équilibre
monétaire. A ce sujet, il faut dire que la théorie
monétaire pure n'apporte guère de lumière. Mieux, le choix
à faire, si éclairé qu'il puisse être par la
comptabilité nationale, reste encore aléatoire.
Les principales études économétriques
cherchant à étudier l'impact des politiques financières
sur la croissance proviennent des travaux de Mc Kinnon
& Shaw (1973). Leur problématique
cherchait à mesurer les conséquences en terme de croissance des
politiques de répression financière mises en place après
les différents conflits mondiaux et la crise des années 30. Le
secteur financier accélère la croissance économique et
améliore les performances d'une économie en facilitant le
déplacement de capitaux vers les secteurs les plus productifs. Pour
Mc Kinnon, l'essor des marchés financiers et
l'approfondissement de l'intermédiation aident le développement
économique, en opposition à la situation où les
investisseurs sont contraints de s'autofinancer intégralement. Une bonne
politique économique consisterait donc à favoriser
l'approfondissement financier et certainement pas à contraindre le
développement des activités d'intermédiation.
En ce qui concerne, la relation entre l'offre de crédit et
croissance économique, objet essentiel de notre étude, la
littérature souffre de développement.
Les crédits à l'économie constituent une
forme de monnaie offerte par les banques. Cette forme de création
monétaire consiste en une transformation, par le système
bancaire, de créances sur les agents non bancaires en moyens de paiement
immédiatement utilisables pour effectuer des règlements.
Toutefois, le système bancaire ne peut créer de la monnaie que
s'il est assuré de pouvoir se procurer la monnaie Banque Centrale pour
faire face aux retraits en billets : il s'agit de la base monétaire de
la création. La monnaie ainsi créée est un multiple de la
réserve initiale R0 selon la relation suivante :
1
? M = où
1 R mesure le multiplica teur de crédit
0
r r
SAMBA MAMADOU O. (1998), à travers le
cadre théorique du "Modèle Intégré de Projection
Macro-Econométrique et de Simulation pour les Etats membres de l'UEMOA",
présente les mécanismes de transmission de la politique
monétaire dans les économies de l'UEMOA, notamment la relation
crédits à l'économie - prix. Le
modèle qui repose sur deux secteurs et deux biens, stipule que le
système bancaire influence l'activité économique à
la fois par le biais des crédits à l'économie et à
travers l'impact de la politique monétaire sur les prix.
Selon, HOUNSA (2003), la fonction de
crédits à l'économie résulte d'une analyse du
comportement des banques, basée sur l'approche de gestion de
portefeuille. L'auteur indique par ailleurs que le niveau des crédits
à l'économie est insuffisant pour financer l'économie
béninoise.
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche
La méthodologie adoptée comprend deux grandes
composantes : la recherche documentaire, le traitement et l'analyse des
données collectées. Elle est basée sur la combinaison de
plusieurs approches notamment, l'interprétation des évolutions
passées et récentes des variables en question, certains
raisonnements analytiques, des comparaisons et enfin, quelques
évaluations empiriques à partir de modèles
macro-économétriques, notamment à l'aide des
Mécanismes à Correction d'erreur (MCE).
A - Sources documentaires
En ce qui concerne la collecte des données, elle vise
à regrouper toute la littérature sur la politique de la monnaie
et du crédit, la croissance économique et l'inflation ainsi que
les données nécessaires à l'estimation des modèles.
A cet effet, les principales sources ci-après ont été
identifiées :
- l'INSAE, pour la collecte des données relatives aux
comptes nationaux (PIB et ses emplois, le taux de croissance,
l'investissement)
- le Ministère des Finances et de l'Economie, par le
biais de ses directions techniques, notamment la DGAE ;
- les centres de recherche et de documentation (CAPE, BCEAO,
CCF, Mission résidente de la Banque Mondiale, pour toutes autres
informations spécifiques relatives la question) ;
- Les sites Internet de diverses institutions
présentées dans les références bibliographiques.
B - Traitement et analyse des données
Il s'agit des moyens par lesquels les données sont
recueillies et ont été mises sous une forme
synthétisée et facile d'analyse. Les travaux liés aux
traitements économétriques ont été effectués
grâce au logiciel « Econometric Views » (Eviews 3.0).
Des résultats de nombreux travaux empiriques
révèlent que les séries macroéconomiques sont la
plupart du temps non-stationnaires, c'est-à-dire qu'elles admettent une
moyenne et souvent, une variance qui croît sans limite avec le temps. Or,
les techniques statistiques classiques ne s'appliquent qu'à des
séries stationnaires. C'est le cas par exemple des récents
travaux de NELSON et PLOSSER (1982) sur les séries
macro-économiques américaines qui ont aussi permis de
dégager ce même fait stylisé, caractéristique des
séries temporelles décrivant l'activité économique
à savoir : la non-stationnarité stochastique. La présence
de racine unitaire dans les séries macro-économiques, loin de
constituer une pathologie, est devenue une caractéristique commune des
séries économiques.
La construction d'un modèle avec des séries
chronologiques impose de tester une éventuelle cointégration
entre les variables. Le concept de cointégration, auquel nous avons
eu recours, fournit donc un cadre de référence théorique
pour
étudier les situations d'équilibre et de
déséquilibre, qui prévalent respectivement, à long
terme et à court terme. Dès lors, la cointégration permet
de rationaliser la modélisation à court et long termes.
Si les variables sont cointégrées, elles
admettent une spécification dynamique de type correction d'erreur. Le
modèle ECM (Error Correction Models) permet donc de réconcilier
dans un même cadre, les comportements de court et long termes, qui sont
calés sur des horizons temporels a priori antinomiques.
Pour estimer nos modèles d'inflation et de croissance,
nous adopterons donc une démarche méthodologique qui se
décompose en trois phases :
i. Détermination du degré
d'intégration des variables des modèles
Nous utiliserons pour ce faire, le test de stationnarité
de Dickey Fuller Augmenté (ADF). Ce dernier consiste à faire le
test d'hypothèse :
H0 : présence de racine unitaire (série non
stationnaire) H1 : absence de racine unitaire (série stationnaire)
Si ADFcalculé > ADFThéorique
alors la variable est stationnaire. Si les séries ne
sont
pas stationnaires, mais toutes intégrées du
même ordre, nous allons procéder à un test de
cointégration et recourir à une représentation à
correction d'erreur qui fournit des relations entre les variables à
court et long termes. Tous les tests d'ADF sont effectués au seuil de
5%.
ii. Test de cointégration
Il existe deux méthodes d'analyse des relations de
cointégration entre deux ou plusieurs variables : la méthode en
deux étapes de Engle et Granger (1987) et la méthode de Johansen
(1991 et 1995).
- Selon Engle et Granger (1987), une combinaison
linéaire de deux ou plusieurs variables peut être stationnaire
(I(0)). Si une telle combinaison stationnaire existe, alors les variables
non-stationnaires (I(1)) sont dites cointégrées. Ainsi la
combinaison linéaire stationnaire est appelée équation de
cointégration et peut être interprétée comme une
relation de long-terme entre les variables.
1ère étape : Régression entre les
variables intégrées
Après avoir vérifié que les variables
sont intégrées d'un même ordre (ordre supérieur
à zéro), cette étape consiste à effectuer une
régression statique entre ces variables. A cette étape, on
récupère le résidu de cette relation statique, en
créant une nouvelle variable, dont les valeurs sont celles du
résidu de la régression statique.
2ème étape : Test de vérification
de la stationnarité du résidu
Dans cette seconde étape, il s'agit de
vérifier au moyen d'un test approprié (ADF) si les résidus
de la relation statique sont stationnaires. Dans le cas oil ils le sont, les
variables sont cointégrées. Dans le cas contraire, les variables
ne sont pas cointégrées.
- Le test de cointégration mis au point par Johansen
(1998) utilise la méthode du maximum de vraisemblance pour
déterminer la présence ou non de vecteurs cointégrants
dans les séries non stationnaires. L'existence de vecteur significatif
indique alors la présence d'une relation de long terme.
iii. La validation des modèles
Elle comporte deux sous-étapes. La première,
relative à l'aspect économique permet de voir si les signes des
paramètres estimés sont conformes à la théorie
économique. La seconde est celle relative à la qualité
statistique et économétrique de l'estimation. Dans ce cas
plusieurs tests sont effectués notamment :
- le test de normalité des
erreurs. A cet effet on fera recours au test de Jarque-Bera.
Hypothèse du test
H0 : X suit une loi normale N(m,ó)
H1 : X ne suit pas une loi normale N(m,ó)
La statistique de Jarque-Bera est définie par : ( )
?
? S 2 k 2
- 3 ?
JB n
= ? +
6 24
? ?
oü S représente le coefficient de dissymétrie
(Skewness) et K le coefficient d'aplatissement (Kurtosis)
JB suit sous l'hypothèse de normalité une loi du
Khi-Deux à deux degrés de liberté.
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de normalité
si JB < 5,99 ou si Probability > 0,05.
- le test d'homoscédasticité des
erreurs
Pour tester une homoscédasticité
éventuelle des erreurs, nous ferons recours au test de White. Les
erreurs sont homoscédastiques si la probabilité est
supérieure à 5%.
- le test d'autocorrélation des
erreurs.
Pour vérifier si les erreurs sont
autocorrélées ou non, nous réaliserons le test de
Breusch-Godfrey. La statistique de Breusch-Godfrey, donnée par BG =
nR2 suit un khi-deux à p degrés de liberté,
avec :
p : nombre de retard des résidus
n : nombre d'observations
R2 : coefficient de détermination
L'hypothèse de non-corrélation des erreurs est
acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou
si nR2 < khi-deux lu.
- le test de Ramsey pour
apprécier la qualité de la spécification ;
- le test de Student pour
apprécier la qualité individuelle des coefficients.
Si tcalculé > tThéorique alors le
coefficient est significativement différent de 0
- le test de Fischer pour
apprécier la qualité globale du modèle. Si
Fcalculé > FThéorique alors le
mod èle est gobalement bon. Le coefficient de
détermination ajusté R2adj est
également utilisé.
L'étude couvre la période allant de 1972
à 2003. Ce choix se justifie par le souci d'intégrer les diverses
évolutions qu'a connues la politique de la monnaie et du crédit
au sein l'UMOA. La sphère retenue pour l'étude est celle de
l'économie béninoise.
Chapitre 2 : POLITIQUE MONETAIRE DE
LA BCEAO ET SITUATION DE L'INFLATION, DE LA CROISSANCE ET DES CREDITS A
L'ECONOMIE AU BENIN
Ce chapitre expose dans une première section les
principes essentiels qui guident l'action de la BCEAO avant d'aborder de
façon spécifique l'analyse de l'évolution des
crédits à l'économie, de l'inflation et de la croissance
de 1972 à 2003.
SECTION 1 : Politique monétaire de la BCEAO
Cette section présente la politique monétaire selon
son évolution, ses objectifs et instruments ainsi que son
mécanisme de transmission.
Paragraphe1 : Evolution et objectif de la politique
monétaire de la BCEAO
A- Evolution de la politique monétaire
L'évolution de la politique monétaire de la BCEAO
peut être découpée en trois étapes :
- la conduite de la politique monétaire entre 1962 et 1975
;
- la réforme de la politique de la monnaie et du
crédit intervenue en 1975 et - le réaménagement des
règles de gestion monétaire en 1989.
A.1 - Politique monétaire de la BCEAO entre 1962 et
1975
Depuis l'entrée en vigueur du traité de l'UMOA en
1962 jusqu'à la réforme de 1975, la politique monétaire de
la Banque Centrale était caractérisée par une
approche microéconomique, fondée sur un
régime de détermination d'un plafond de réescompte par
banque, ainsi que des limites individuelles de refinancement à court
terme et des autorisations de réescompte à moyen terme pour
chaque entreprise. Cette approche s'appuyait sur une politique des taux
d'intérêts bas et immuables. Toutefois, au plan international, le
développement des activités économiques dans un
environnement de plus en plus inflationniste a fait, progressivement, perdre
à la politique du réescompte et des taux d'intérêt
bas toute sa portée.
Par ailleurs, la volonté des Autorités de l'UMOA
d'insuffler à l'action de l'Institut d'Emission une participation plus
accrue au financement du développement, a conduit à la
réforme de la politique monétaire, ainsi que de ses instruments
en 1975.
A.2 - Réforme des instruments de gestion
monétaire de 1975
A l'approche microéconomique, s'est substituée
avec la réforme de 1975 une démarche macro-économique.
Ainsi la réforme des règles d'intervention de la Banque Centrale
a visé à assurer le contrôle de l'expansion de la
liquidité globale et une orientation sectorielle des crédits, en
s'appuyant essentiellement sur deux instruments :
- la fixation d'un montant global des refinancements que
l'Institut d'émission peut consentir à chaque Etat ;
- la mise en oeuvre d'une politique de taux
d'intérêt hardie avec des objectifs diversifiés.
Ces instruments ont été complétés
en 1980 par une action directe sur l'offre de crédit des banques. En
effet, pour assurer la maîtrise de l'expansion de la liquidité
intérieure, il a été institué un système de
plafonnement de l'ensemble des refinancements que la Banque Centrale pouvait
consentir à chaque Etat,
appelé « concours global >>. Le
niveau des refinancements est déterminé en tenant compte de
l'évolution de la production, des prix, de la situation de la balance
des paiements et des finances publiques ainsi que de l'objectif d'avoirs
extérieurs par Etat et pour l'Union prise dans son ensemble.
Ainsi, le plafonnement des concours de la Banque Centrale
devait contribuer à freiner la distribution du crédit par les
banques et à réaliser l'objectif d'avoirs extérieurs
arrêté par Etat et pour l'ensemble de l'Union.
La dépendance ainsi affirmée des banques
primaires vis-à-vis de la Banque Centrale pour constituer leurs
réserves apparaît comme l'une des conditions nécessaires au
succès de l'instrument «concours global>>. Le fondement de la
politique monétaire de la BCEAO repose ainsi sur le concept du
multiplicateur de la monnaie et du crédit par la base monétaire
pour assurer la régulation monétaire.
Parallèlement au contrôle de la liquidité
globale, les Autorités monétaires ont, dans un contexte de
liberté des transferts au sein de la zone franc, érigé au
rang de priorité le maintien et l'utilisation des ressources des Etats
membres à l'intérieur de l'Union. Dans ces conditions, il
était apparu indispensable, dans la mise en oeuvre de la politique
monétaire, que les taux au sein de l'Union ne s'écartent pas
fondamentalement de ceux en vigueur sur les autres places, en particulier en
France.
A ce titre, à la politique des taux
d'intérêts bas et immuables, s'est substituée en 1975 une
politique de taux d'intérêt plus réalistes, avec des
objectifs diversifiés. Pour ce faire, le dispositif des taux
s'articulait autour de deux taux :
- un taux d'escompte préférentiel, applicable
notamment aux crédits à l'Etat, aux PME et aux crédits de
campagne ;
- un taux d'escompte normal, supérieur au premier et
applicable aux autres interventions.
A.3 - Le réaménagement des règles de
gestion monétaire en 1989
La nouvelle politique de gestion de la monnaie mise en place
à compter du 2 octobre 1989 et renforcée depuis le 1er
octobre 1993, s'attache à promouvoir le recours aux mécanismes de
marché, de nature plus flexibles, et leur substitution progressive aux
méthodes administratives de régulation monétaire.
Le changement d'orientation dans la politique
monétaire, qui passe ainsi d'un cadre réglementaire de
contrôle quantitatif vers la mise en oeuvre d'instruments indirects de
politique monétaire, a été soutenu par la montée en
puissance des innovations financières, la dérégulation de
plus en plus grande dans le monde, conduisant à de profondes mutations
dans les méthodes de gestion de la politique monétaire. Dans ce
nouveau contexte, un rôle accru a été accordé au
taux d'intérêt qui devient l'instrument central de la politique
monétaire, en particulier depuis l'abandon de l'encadrement du
crédit intervenu à compter du 1er janvier 1994.
B - Objectif de la politique monétaire de
la BCEAO B.1 - Les objectifs du carré
magique
La politique monétaire poursuit quatre objectifs finaux
qui sont : la croissance économique, le plein-emploi, la
stabilité des prix et l'équilibre de la balance des paiements. La
politique monétaire conjoncturelle a longtemps été
utilisée pour opérer un arbitrage entre inflation et emploi : en
période de crise, une politique monétaire expansive permettait
une reprise de l'activité au risque de voir augmenter l'inflation,
tandis qu'en période de surchauffe, une politique monétaire
restrictive permettait de réduire les tensions inflationnistes au risque
d'inhiber quelque peu la croissance.
Au niveau de la BCEAO, la politique monétaire a pour
principal objectif de faire en sorte que l'économie dispose des
liquidités nécessaires à son bon fonctionnement et
à sa croissance équilibrée (stabilité du pouvoir
d'achat de la monnaie et croissance économique). De manière plus
précise, elle vise prioritairement la stabilité interne de la
monnaie donc la lutte contre l'inflation. La recherche de cet objectif
répond donc au souci de créer les conditions d'une croissance
économique durable, permettant de concilier les autres
préoccupations de la politique monétaire, à savoir le
plein emploi et l'équilibre extérieur.
Pour atteindre ces objectifs finaux, les autorités
cherchent à atteindre des objectifs intermédiaires.
B.2 - Les objectifs
intermédiaires
Il faut retenir quelques uns de ces objectifs
intermédiaires en matière de politique monétaire :
- la maîtrise de la croissance de la masse
monétaire constitue l'un des objectifs privilégiés des
monétaristes. Il faut que la croissance de la masse monétaire
soit égale au taux de croissance de l'économie réelle pour
éviter toute tension inflationniste.
- le niveau des taux d'intérêt nominaux est
l'instrument privilégié des keynésiens : l'idée est
qu'une baisse des taux d'intérêt doit conduire à une
reprise de l'activité économique. Même si les banques
centrales ne poursuivent pas prioritairement cet objectif de croissance
économique, elles prennent néanmoins en considération le
niveau des taux d'intérêt qui a une incidence sur le niveau des
investissements des entreprises et sur le volume des mouvements de capitaux
à court terme.
Des divergences existent cependant quant au choix des
indicateurs de politique monétaire devant servir d'objectifs
intermédiaires ; ceux-ci doivent avoir deux caractéristiques
à savoir : être reliés de manière stable à
l'objectif final et être contrôlables par les autorités
monétaires. Les variables choisies à cette fin sont
généralement des agrégats de monnaie et de
crédit.
Au regard de l'objectif ultime de sauvegarde de la valeur
interne et externe de la monnaie, la politique monétaire de l'UMOA vise
essentiellement à assurer un meilleur contrôle de la
liquidité globale de l'économie et à promouvoir la
mobilisation de l'épargne ainsi que son allocation optimale à
l'intérieur de l'Union. Ce faisant, il en résulte un financement
sain et adéquat des économies, sans pression excessive sur la
monnaie centrale qui doit conserver son caractère de ressource
d'appoint.
Paragraphe 2 : Instruments et canaux de
transmission de la politique monétaire de la BCEAO
Le dispositif de gestion de la monnaie et du crédit
dans l'Union Monétaire Ouest Africaine est basé sur des
mécanismes indirects de régulation de la liquidité
privilégiant les procédures et instruments de marché. Ces
instruments ont pour objectif de permettre aux banques centrales d'agir sur la
liquidité des banques commerciales. L'idée est d'encourager ou de
décourager la création monétaire et donc la progression de
la masse monétaire selon les orientations plus ou moins expansionnistes
de la politique monétaire.
A - Instruments de la politique monétaire
A1. Instruments basés sur l'ajustement de la
liquidité globale de l'économie
Les principaux instruments de politique monétaire de la
BCEAO basés sur l'ajustement de la liquidité globale de
l'économie sont les suivants :
- la politique des taux d'intérêt ;
- le système des réserves obligatoires.
v' La politique des taux
d'intérêt
Outre son apport dans la mobilisation de l'épargne en
vue d'un financement sain des économies, la politique des taux
d'intérêt contribue à l'utilisation optimale des ressources
financières à l'intérieur des Etats de l'Union. Ainsi, la
politique des taux d'intérêt s'appuie sur l'open-market, la
promotion du marché interbancaire et la libéralisation des
conditions de banque. Elle s'articule autour des taux directeurs de la Banque
Centrale applicables aux principaux guichets de refinancement à savoir,
le taux d'escompte pour le guichet de réescompte qui est une
procédure d'achat définitif d'effets à douze mois au plus,
le taux de pension qui est une procédure d'achat temporaire d'effets
pour 30 jours au plus et le taux du marché monétaire par appel
d'offres.
v' Le système des réserves
obligatoires
Prévu par les statuts de la Banque Centrale et les
Directives de Politique Générale de la Monnaie et du
Crédit issues de la réforme de 1975, comme instrument
destiné à compléter le dispositif de contrôle de la
liquidité bancaire, le système des réserves obligatoires
est entré en application le 1er octobre 1993, en substitution de
l'encadrement du crédit. Conformément aux dispositions
arrêtées, l'assiette et les coefficients de réserves
varient en fonction des impératifs de la politique monétaire.
Au démarrage, il a été retenu, pour les
banques, un système d'assiette mixte, assis sur les dépôts
à vue et les crédits à court terme (hors crédits de
campagne). Depuis le 16 avril 2000, les crédits de campagne et les
créances brutes des banques sur l'extérieur ont été
introduits dans l'assiette. Le choix de l'assiette mixte tient compte de la
diversité des situations de liquidité dans les pays de
l'Union et procède de la préoccupation de
consolider la collecte des dépôts à terme de manière
à favoriser la mise en place de crédits à moyen et long
termes.
S'agissant des autres établissements assujettis, en
l'occurrence les établissements financiers distributeurs de
crédit, l'assiette est constituée de l'encours des crédits
octroyés, diminué des concours obtenus auprès du
système bancaire.
Les coefficients de réserves sont fixés de
manière différenciée selon les pays en fonction de
l'évolution de la conjoncture.
A2. Instruments basés sur le contrôle de
la qualité du crédit distribué
Le régime des autorisations préalables
institué en 1975 a été abandonné en 1989 et
remplacé par un système d'accords de classement qui constitue un
outil de contrôle a posteriori de la qualité des crédits
distribués par le système bancaire. L'Institut d'émission
laisse aux banques l'entière responsabilité des crédits
qu'elles octroient, mais en contrepartie seules les créances bancaires
bénéficiant d'un accord de classement peuvent être
mobilisées auprès de la Banque Centrale. Pour ce faire, la Banque
Centrale procède à une analyse de la situation financière
de l'entreprise bénéficiaire de crédit, selon des
critères connus du système bancaire, afin de déterminer la
qualité du risque.
En vue de préserver la liquidité des
établissements de crédit ainsi que la qualité de leur
portefeuille, il est fait obligation aux banques de respecter un rapport
minimum entre leurs actifs bénéficiant d'un accord de classement
et le total des crédits octroyés. Ce rapport, dit "ratio de
structure du portefeuille", est fixé à 60%.
La politique de la monnaie et du crédit, mise en oeuvre
depuis octobre 1989, s'est traduite par une responsabilisation accrue des
banques dans leurs politiques de distribution du crédit, de mobilisation
de l'épargne et de gestion de leurs actifs, en consolidant le rôle
d'appoint de la monnaie centrale.
B - Mécanisme de transmission de la politique
monétaire
Au plan théorique, les mécanismes de
transmission de la politique monétaire peuvent être
regroupés en trois catégories : le canal des taux
d'intérêt, le canal du crédit et le canal des prix des
autres actifs.
B1. Le canal des taux
dintérêts
Le canal des taux d'intérêt est
présenté comme le principal mécanisme de transmission de
la politique monétaire. Il décrit l'ensemble des moyens par
lesquels la variation des taux directeurs est susceptible d'affecter la
sphère réelle, à travers les décisions
d'investissement et de consommation des entreprises et des ménages.
La baisse des taux directeurs engendre une baisse des taux
d'intérêts réels, favorable à la relance de
l'activité économique, toutes choses égales par ailleurs.
Le fléchissement des taux d'intérêts réels
entraîne à son tour une hausse des investissements des entreprises
et des dépenses de biens de consommation durables des ménages, ce
qui provoque une augmentation de la production via la relance de la demande.
Le canal des taux d'intérêt traduit l'impact
direct des taux sur les agents non financiers à travers l'effet de
substitution, l'effet de revenu et l'effet de richesse (F MISHKIN,
1996)6. Une hausse des taux d'intérêt directeurs
renchérit le coût du crédit et favorise la
rémunération de l'épargne à travers les taux
créditeurs. Elle exerce de ce fait un effet de substitution qui affecte
négativement la demande globale, notamment la consommation et
l'investissement. Par ailleurs, la hausse des taux d'intérêt
pousse les agents économiques à effectuer des
6 Cité par Kako K. NUBUKPO (2001) dans son
étude sur « l'impact de la variation des taux
d'intérêt directeurs de la BCEAO sur l'inflation et la croissance
dans l'UMOA »
placements de moins en moins liquides, plus
rémunérateurs, mais aussi plus difficilement mobilisables.
Enfin, la consommation des ménages est affectée
à travers l'effet de richesse mis en évidence par Franco
Modigliani (1971). La hausse des taux d'intérêt diminue le cours
de certains actifs non monétaires, les actions par exemple, ce qui
réduit la valeur du patrimoine des ménages. Il en résulte
une baisse du revenu permanent des ménages et, partant, de leur demande
de biens de consommation.
B2. Le canal du crédit
Au cours de la seconde moitié des années 1980,
une littérature économique s'est développée autour
du rôle du crédit dans la transmission monétaire. Les
travaux de Bernanke et Blinder (1987 puis 1992) ont permis d'affiner l'analyse
des mécanismes de transmission monétaire à travers le
canal du crédit. Ils ont mis l'accent sur le rôle de
l'asymétrie de l'information sur le marché du crédit, dans
l'analyse du comportement des banques en matière d'octroi des
crédits. Cette théorie a montré qu'une hausse des taux
d'intérêt, parce qu'elle réduit la proportion d'agents
présentant une aversion pour le risque, accroît la
probabilité de non-remboursement des crédits. En effet, seuls les
mauvais payeurs sont disposés à accepter des taux
d'intérêt au-delà d'un certain niveau. Ainsi, afin
d'éviter ces phénomènes, dits de sélection adverse,
les banques deviennent plus exigeantes et opèrent un rationnement du
crédit dont la conséquence première est une baisse de
l'investissement. Il en résulte, in fine, une baisse de la production
nationale.
La principale critique adressée à la
thèse du canal des taux d'intérêt et du canal du
crédit, réside dans le fait que les résultats empiriques
sont souvent contradictoires car, la forte corrélation qui existe entre
les séries de masse monétaire et de crédit, rend difficile
la mesure de leurs impacts spécifiques sur l'activité
économique. Par ailleurs, même au plan théorique, certains
auteurs ont
reproché à ces analyses le fait qu'elles ne
prennent en compte que le prix d'un seul actif, le taux d'intérêt,
alors que les effets de la politique monétaire dépendent aussi
des prix relatifs des autres actifs composant le portefeuille des agents
économiques.
B.3 Le canal des prix des autres actifs
La théorie du canal du cours des actions, quant
à elle, soutient que la politique monétaire affecte la valeur
boursière des entreprises, et donc leur plan
d'investissement.7 Une politique monétaire restrictive pousse
les agents économiques à céder leurs actifs non
financiers, afin de reconstituer leurs encaisses monétaires. Il s'ensuit
une baisse de la demande d'actions provoquant une chute de la valeur
boursière des entreprises. A défaut d'augmenter le nombre
d'actions émises, les entreprises sont alors contraintes de
réduire les investissements.
Par ailleurs, une approche keynésienne de ce canal
montre qu'une politique monétaire restrictive modifie la structure du
portefeuille des agents économiques, en faveur des obligations qui
deviennent plus attrayantes par rapport aux actions, ce qui conduit, comme
précédemment, à une baisse de la valeur boursière
des entreprises et de leurs investissements.
Tous les mécanismes décrits ci-dessus à
travers les canaux des taux d'intérêt, du crédit ou des
prix des autres actifs, aboutissent à des effets théoriques
tranchés sur l'activité économique. En
réalité, le résultat n'est pas aussi certain, en
particulier dans une zone monétaire intégrée où les
effets de la politique monétaire sur les économies peuvent
apparaître significativement divergents.
En effet, la plupart des études empiriques
consacrées à l'analyse des divers canaux de transmission de la
politique monétaire au sein de l'UMOA, privilégie
7 Tobin, 1961
le canal des taux d'intérêt. Les conclusions
quant au mécanisme de transmission de la politique monétaire,
pour la zone UMOA découlent de deux études : Diop (1998) et
Nubukpo (2001).
- Diop (1998) aboutit à la conclusion selon laquelle
les taux débiteurs des banques sont sensibles aux taux directeurs de la
BCEAO. Le taux d'intérêt du marché monétaire exerce,
à court terme (horizon d 'un mois), une influence significative. Mais
à long terme, l 'impact est faible. Par contre les taux débiteurs
des banques varient de 0,42% à court terme et de 0,97% à long
terme lorsque le taux de prise en pension varie de 1%.
- Nubukpo (2001) étudie l 'impact de la variation des
taux directeurs de la BCEAO sur l'inflation et la croissance. A partir d'une
modélisation à correction d'erreur et d 'une modélisation
VAR, il aboutit aux conclusions selon lesquelles un choc positif sur les taux
directeurs se traduit par un effet négatif sur la croissance
économique. L'effet négatif sur l 'inflation est rapide, avec une
ampleur maximale observée dès la fin du premier trimestre.
Quelle a été l'évolution de ces divers
agrégats dans le contexte béninois ? la section suivant
présente sommairement la situation des agrégats objets de
l'étude
SECTION 2 : Situation de l'inflation, de la
croissance et des crédits à l'économie au
BENIN.
Paragraphe 1 : Evolution du taux de croissance et de
l'inflation
A. Evolution de l'inflation
L'observation de l'évolution des prix montre qu'au
cours des années 70, l'inflation s'est située en moyenne à
10%. La hausse du prix du pétrole en 1974 et celle des produits de base
pendant les années 1975-1977 ont induit une poussée des prix
intérieurs de 14% entre 1974 et 1982.
Dans les années 1980, tous les pays de l'Union ont
appliqué des politiques d'ajustement structurel ayant eu comme effet une
dépréciation du taux de change réel de leur monnaie
commune sans recours à la dévaluation nominale. En
réduisant la demande globale, notamment par le biais de l'investissement
public, ils ont obtenu une forte baisse des prix des biens non
échangeables, l'inflation se situant à moins de 5,5% au
Bénin en dépit de la sensible dépréciation du franc
CFA par rapport au dollar US entre 1980 et 1985.
Au cours de la décennie 1990, la tendance à la
baisse amorcée en 1995 par l'évolution des prix intérieurs
a été interrompue en 1998. En effet, au lendemain du changement
de parité du franc CFA, la flambée des prix a porté le
niveau de l'inflation à 33,6% en 1994. Mais à partir de
l'année 1995, il est passé à 15,5% puis à 6,6% en
1996 avant de s'établir à 4,7% en 1997. Cependant, pour
l'année 1998, l'inflation est remontée à 5,5%, sous
l'impulsion des effets de la crise énergétique.
Au cours de l'année 2000, la mise en application du
Tarif Extérieur Commun (TEC) ainsi que les deux relèvements
successifs des prix des produits pétroliers intervenus en février
et juin se sont traduits par le relèvement du niveau
général des prix à la consommation. Le taux d'inflation
officielle à fin 2000, mesuré par la variation moyenne annuelle
de l'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) s'est
établi à 4,2%. A fin 2001, il est en baisse de 0,22 point de
pourcentage pour ressortir à +3,99%.
Enfin, le taux d'inflation s'est établi à 2,4%
et 1,5% respectivement en 2002 et 2003. Le graphique ci-dessous présente
l'évolution de cet indicateur sur la période 1972 et 2003.
taut (%)
-10
-15
-20
40
35
30
25
20
15
10
-5
5
0
Evoultion de taux d'inflation du Bénin de 1972
à 2003
1912
1975
1978
1931
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2302
Graphique 1 : Evolution de taux d'inflation de
1972 à 2003 (INSAE et calcul des auteurs)
B- Evolution du taux de croissance économique
La décennie 70 a été marquée tant
par des années de prospérité que par des années de
crise. En baisse progressive pendant la première moitié de la
décennie 70, le taux de croissance a connu une amélioration
durant la seconde moitié au cours de laquelle, il a enregistré
une progression moyenne de 4,4%. A noter que cette période correspond
à la mise en oeuvre d'une politique interventionniste de l'Etat ( prise
en charge des secteurs vitaux de l'économie dont les banques).
Pendant la décennie 80, la situation de
l'économie a été variable. L'économie a connu trois
années de croissance négative : 1983 (-4,3%), 1987 (-1,5%) et
1989 (-4,8%). Le taux de croissance annuel moyen s'est toutefois établi
à 4% à cause des taux élevés qui ont
été enregistrés sur les périodes 1980-1982 (en
moyenne 9,1%) et 1984-1985 (en moyenne 7,7%).
Comparativement aux décennies
précédentes, celle de 1990 a été plus stable.
Ainsi, l'économie béninoise orientée désormais vers
le libéralisme va renouer avec la stabilité. La croissance a
été régulière avec un taux annuel moyen de 5%. La
première moitié de la décennie s'est
caractérisée par des taux de croissance
légèrement supérieurs à 4%. C'est
durant la seconde moitié de la décennie que le taux de croissance
a franchi la barre des 5%. Enfin, les taux de croissance pour les années
2000, 2001, 2002 et 2003 sont estimés respectivement à 5,8%, 5%,
6,4% et 3,0%. Le graphique ci-dessous présente l'évolution du
taux de croissance de l'économie béninoise sur la période
d'étude.
-10,0%
15,0%
10,0%
-5,0%
5,0%
0,0%
Evolution du taux de croissance économie de 1972
à 2002
Graphique 2 : Evolution du taux de croissance de
1972 à 2003 (BCEAO, calcul des auteurs)
Paragraphe 2 : Evolution comparée des
crédits à l'économie, de la croissance et de
l'inflation
A- Evolution des crédits à
l'économie
Les crédits à l'économie ont
évolué de façon irrégulière au rythme des
activités économiques. Ainsi, au cours des années 70, les
crédits à l'économie au Bénin ont augmenté
en moyenne de 30%. En 1975, les crédits à l'économie ont
enregistré une progression sensible (+97%) avant de descendre à
2,35% en 1981.
Le retournement de conjoncture s'est traduit par un nouvel
accroissement des crédits à l'économie en 1982
(+44,7%). Entre 1984 et 1993, ils ont baissé de 8,8%. A la suite de
la dévaluation du FCFA, l'afflux des ressources dans les
banques ne s'est pas immédiatement traduit par une
hausse sensible des crédits à l'économie. Ceux-ci ont
augmenté de 7,1% au cours des années 1994-1995, ce qui
équivaut à une contraction en termes réels puisque
l'inflation cumulée sur ces deux années après la
dévaluation a dépassé 33%. L'explication de ce
phénomène se trouve tant du côté de la demande que
de l'offre des crédits bancaires. L'amélioration de la
trésorerie des entreprises évoluant dans le secteur des biens
échangeables, à la suite de la dévaluation et de la hausse
des cours mondiaux des produits de base, leur a permis de s'autofinancer. De
même, le retour des capitaux après la dévaluation et le
paiement par les gouvernements d'une part de leurs arriérés
intérieurs ont fortement réduit les besoins en crédit des
entreprises.
Entre 1996 et 2003, les crédits à l'économie
ont augmenté en moyenne de 20%. Cette évolution masque,
cependant, le repli de 0,6% de cet agrégat en 2001.
Le graphique ci-après montre l'évolution des
crédits à l'économie sur la période
d'étude.
1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994
1996 1998 2000 2002
Evolution des crédits a l'économie de 1972 a
2003
350,0 300,0 250,0 200,0 150,0 100,0 50,0
0,0
|
|
Graphique 3 : Evolution de crédits à
l'économie de 1972 à 2003 (NIS - BCEAO)
Par terme, comme l'indique le graphique ci-après, les
crédits à l'économie sont essentiellement à court
terme (70% de l'ensemble des crédits sur la période
d'étude).
100,0%
40,0%
80,0%
60,0%
20,0%
0,0%
Evolution de la proportion de crédits à
court terme
Graphique 4 : proportion de crédits
à court terme (NIS - BCEAO)
L'analyse de la répartition du financement vient
corroborer le constat effectué cidessus. En effet, le secteur tertiaire,
en l'occurrence les banches commerce et services sont celles qui ont
bénéficié de la quasi-totalité du financement
bancaire.
150,0%
100,0%
50,0%
0,0%
Répartition sectotielle du financement
bancaire
1980 1985 1995 2000 2001
SERVICE
TRANSPORTS ET COMMUNICATIONS COMMERCE
BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICS INDUSTRIE
ACTIVITES MINIERES
AGRICULTURE, PECHE ET SYLVICUTURE
Graphique 5 : Répartition sectorielle du
financement bancaire (NIS - BCEAO)
B- Evolution comparée des crédits à
l'économie et du taux de croissance
L'analyse du graphique ci-après indique une
évolution similaire des deux indicateurs entre 1972 et 1993. Par contre,
à partir de 1994, alors que les crédits à
l'économie ont une évolution quasiment en dent de scie, le taux
de croissance est resté stable. Cette situation laisse présumer
qu'à partir de 1994, la croissance est devenue insensible à la
variation des crédits à l'économie.
-0,2
-0,4
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
1,2
1,0
1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982
1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998
1999 2000 2001 2002 2003
Evolution comparée taux de croissance réel
et variation des crédits à l'économie
Taux de croissance réel Var CE
Graphique 6 : Evolution comparée du taux de
croissance réelle et de la variation des crédits à
l'économie
Comme l'indique le graphique ci-après, le taux de
financement bancaire de l'économie, à la suite d'une tendance
à la hausse entre 1972 et 1980, a amorcé une chute, qui s'est
accélérée à partir de 1989. Cette situation est
imputable à crise économique qu'a connue le pays au cours de la
décennie 1980. Après la relative stabilité autour de 8%
entre 1993 et 1998, l'indicateur a renoué avec la hausse à partir
de 1999 pour s'établi à 14,4% en 2003.
Evolution du taux de financement bancaire de
l'économie (1972-2003
40,0% 35,0% 30,0% 25,0% 20,0% 15,0% 10,0% 5,0% 0,0%
|
|
1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984
1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
2001 2002 2003
Graphique 7 : Evolution comparée du taux
de financement bancaire de l'économie (INSAE, BCEAO et calcul des
auteurs)
C- Evolution comparée des crédits à
l'économie et l'inflation
L'efficacité de la politique de distribution des
crédits devrait en principe se traduire par une évolution des
deux indicateurs dans le même sens. C'est d'ailleurs ce que semble
indiqué cette inspection visuelle. En effet, sur la période
d'étude, il est globalement observé une tendance quasi identique
du taux d'inflation et de la variation des crédits à
l'économie.
-2
-40,0%
120,0%
100,0%
40,0%
80,0%
60,0%
20,0%
0,0%
Evolution comparée taux d'inflation et variation
des crédits à l'économie
Tx d'inflation estimé Var CE
Graphique 8 : Evolution comparée de
l'inflation et de la variation des crédits à l'économie
(INSAE, BCEAO et calcul des auteurs)
L'analyse graphique ci-dessus présentée, bien
que donnant une idée des évolutions de ces indicateurs
macroéconomiques, reste insuffisante pour juger de l'existence d'une
quelconque corrélation entres ces variables. C'est ce qui justifie, la
nécessité de procéder à une étude plus
approfondie à l'aide d'un modèle économétrique afin
de mieux apprécier l'impact réel de la variation des
crédits à l'économie sur l'inflation et la croissance.
Chapitre 3 : IMPACT DES CREDITS A
L'ECONOMIE SUR L'INFLATION ET LA CROISSANCE
Ce chapitre présente la spécification des
modèles ainsi que les résultats des travaux
économétriques.
SECTION 1 : Spécification et estimations des
modèles Paragraphe 1 : Spécification du
modèle
La politique monétaire que mène la Banque
Centrale a pour objet de sauvegarder la valeur de la monnaie grâce au
maintien d'un taux d'inflation bas et stable. Elle est mise en oeuvre
principalement au moyen de modifications du taux officiel d'escompte, qui se
répercutent sur les autres taux d'intérêt et ont une
incidence sur la distribution du crédit qui à son tour impacte
l'inflation et l'activité économique dans le pays.
Ainsi, l'impact des variations des crédits à
l'économie sur le taux d'inflation et le taux de croissance
économique, peut être évalué à partir des
deux équations d'inflation et de croissance ci-après :
A- L'équation de l'inflation
Les principaux déterminants de l'inflation en Afrique
de l'Ouest ont fait l'objet de nombreuses études, notamment de L. DOE et
M. DIALLO (1997), O. SAMBA MAMADOU (1998, a) pour l'UEMOA, G. MOSER (1995) pour
le Nigéria et N. SOWA (1996) pour le Ghana. L'équation de
l'inflation retenue dans le présent travail de recherche s'inspire des
travaux de Kako K. NUBUKPO (2001), développée par G. MOSER (1995)
et reprise par le modèle de KAHN et KNIGHT (1997).
L'indice des prix à la consommation IPC, écrit
sous forme log-linéaire, est supposé dépendre du
coût des biens domestiques (IPD) et celui des biens importés (IPM)
exprimé en franc CFA.
log IPC =á log IPD ( )
IPM
+ 1 - á log (1)
Le prix domestique dépend des tensions existant sur le
marché de la monnaie et celui des biens et services. Par
conséquent, il sera fonction d'une part, de l'offre de monnaie
(Ms) et de la demande (Md) et, d'autre part, du gap de
production
log IPD = â ( log M s - log
M " ) (
+ â log PIBR - log PIBR
ô )
1 2
|
(2)
|
avec â â
1 , 2 > 0
L'offre de monnaie dépend à son tour, des taux
d'intérêt directeurs de la BCEAO et du PIB réel,
(3)
(4)
M s = G(
IM,IPS,PIBR)
ou
M s = - b1 IM -
b2IPS + b3 log PIBR
avec b 1 , b 2 ,
b3> 0
La demande de monnaie dépend du revenu réel des
agents économiques
M " = F( PIBR) (5)
ou
M " =b4 log PIBR (6)
En substituant les équations (4) et (6) dans (1) il
vient
(7)
log IPC = ( ô )
áâ - b IM b IPS b PIBR b PIBR
- + log - log
1 1 2 3 4
+ áâ 2 ( log PIBR log
PIBR ) ( 1 ) log IM
- ô + - á
En différenciant l'équation (7), l'évolution
du taux d'inflation suivra la fonction suivante :
D IPC H D IM D IPS
( ) ( ) ( )
log = ( , ,
|
D PIBR D PIBR D IPM )
ô
( log ) ( ) ( )
, log , log
|
(8)
|
Dans l'équation (8), les variables IM et IPS qui sont
censées déterminés l'offre de crédits par les
banques seront remplacées par les crédits à
l'économie qui constituent un objectif intermédiaire de la
politique monétaire.
En résumé, les crédits à
l'économie sont supposés être positivement reliés
à l'évolution du niveau général des prix.
L'absence de séries infra annuelles sur la production
potentielle (PIBô) au Bénin et surtout, la faible
pertinence économique de cette variable conduira à enlever cette
variable des estimations. Le PIB réel est susceptible de traduire un
effet demande au sein de l'équation. Le signe attendu de cette variable
est indéterminé, dans la mesure où la valeur de son
paramètre dépend des évolutions relatives de l'offre de
monnaie, de la demande de monnaie et du choc d'offre. La part importée
de l'inflation est également une variable explicative potentielle dans
la mesure où une hausse des prix des produits importés se
répercute sur les prix domestiques, du fait notamment d'un comportement
de marge de la part des importateurs. A défaut de disposer d'un indice
des prix des produits importés, nous remplacerons cette variable par le
taux de change dollar FCFA.
Au total l'équation d'inflation se mettra sous la forme
:
D IPC H D CE D PIBR D txchange )
( ) ( )
log = ( log , log
( ) (
, log ) (9)
Les données sur l'indice des prix à la
consommation n'étant pas disponibles pour la période
antérieure à 1992, nous avons recouru au taux d'inflation
estimé à
partir de la variation relative du déflateur du PIB. Ce
qui nous a conduit à la spécification ci-après :
D INFL H D CE D PIBR D txchange )
( ) ( ( ) (
= log , log ) (
, log ) (10)
B - L'équation de croissance
L'équation de croissance s'inspire également des
travaux de Kako K. NUBUKPO (2001), celui-ci s'étant appuyé sur
les travaux de KAHN et KNIGHT (1991) et du modèle de PROMES.
En partant de la définition du PIB réel (PIBR),
ces travaux étudient la dynamique de l'offre du secteur réel, en
supposant que la croissance du PIB est une fonction positive de l'offre
excédentaire d'encaisses réelles et du gap de production ou de
l'excès de capacité :
(11)
D ( PIBR ) ( PIBR
ô
log = +
ã ã log - log PIBR ) ( M
s
+ ã log - log M d )
1 > 0
ã2> 0
0 1 2
avec ã et
D est l'opérateur de variation.
Md est le niveau des encaisses réelles
désiré par les détenteurs de richesse.
Dans cette formulation, l'offre excédentaire de monnaie
induira une hausse temporaire du revenu réel.
L'équation (10) indique également que la production
aura tendance à croître lorsque son niveau effectif est
inférieur à son niveau potentiel.
Pour mettre en évidence l'impact de la variation des
crédits à l'économie sur la croissance, l'évolution
de la production potentielle a été
endogénéisée. Ainsi, en considérant une fonction de
production de type Cobb Douglas, il vient que :
ô
log PIB = á + g tr
. + á log K ( ) L
+ -
1 á log
0
|
(12)
|
avec et <á<
g> 0 0 1
tr représente le trend, les variables K et L indiquant
respectivement le stock de capital et celui de la main d'oeuvre,
utilisés dans le processus de production.
La variation du stock de capital correspond à
l'investissement (INVTOTR) et l'évolution de la main d'oeuvre est
supposée croître au même taux que la population active
(PAC).
Les équations (10) et (11) permettent d'écrire la
relation dynamique ci-après :
(13)
D ( PIBR ) g
log = +
ë ëá log INVTO ( ) D
( PA C)
TR 1
+ -
ë á log
d
+ u PIBR ô
( log - log PIBR t í M s
) (
1 log
+ - log M t - 1 )
t
-
avec ë , u> 0 , í<
0
> 0
Dans cette équation, l'impact à court terme
d'une variation de la population active sur la croissance est quasiment
négligeable, dans la mesure où seuls interviennent dans ce
contexte, les facteurs conjoncturels.
Le niveau de l'offre d'encaisses réelles, qui traduit
l'orientation de la politique de la monnaie et du crédit est
supposé être fonction des taux directeurs de la BCEAO et de
l'inflation. Compte tenu de la relation qui existe entre ces taux directeurs et
les crédits à l'économie (une baisse des taux stimulant
théoriquement les crédits) et en raison de la finalité de
la présente étude, les taux directeurs seront remplacés
par ces derniers.
Ainsi, l'équation de croissance se mettra sous la forme
:
D PIBR F D CE D INVTO
( log ) ( ( ) (
= log , log TR , log
) ( )
D IPC )
|
(14)
|
Se référant aux considérations
exposées au niveau de l'équation sur la croissance, l'indice des
prix à la consommation a été remplacé par le taux
d'inflation, ce qui conduit à la spécification ci-après
:
D PIBR F ( D CE D INVTO
( ) ( ) (
= , TR ,
) D ( INFL ) ) (15)
Les crédits à l'économie,
conformément aux enseignements théoriques et empiriques, sont
censés évoluer dans le même sens que la croissance à
court terme.
L'investissement total est positivement relié à la
croissance du PIB réel. Paragraphe 2 : Données et
estimations des modèles
A- Analyse des données des modèles :
® Test de normalité de Jarque
Bera
Le test de normalité de Jarque Bera effectué sur
les variables (voir annexe 3) indique que seules les séries PIBR, CE, et
INVESTOTR du Bénin sont normales et lognormales sur la période de
1972 à 2003. En effet, au seuil de 5% l'hypothèse de
normalité est vérifiée (JB<5,99 ou Probability
>0,05)
Le tableau présenté à l'annexe n°3
résume les résultats de ce test
® Tests de racines unitaires
Le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) est
utilisé pour déceler la présence éventuelle de
racines unitaires. Le test sur les variables en niveau est effectué avec
tendance et constance alors que le test sur les différences
premières des variables est réalisé uniquement avec la
constance. De ce fait, l'hypothèse alternative pour le test sur les
variables en niveau est une tendance stationnaire avec une constance non nulle
alors que l'hypothèse alternative pour le test sur les
différences premières des variables est la stationnarité
avec une constante non nulle.
Le tableau ci-après présente les résultats
des tests de racine unitaire.
Tableau 1 : Test de racine unitaire sur l'ensemble des
variables du modèle
|
Test à niveau
|
Test en différence première
|
Conclusion
|
Variables
|
ADFc
|
ADFt
|
Retard
|
ADFc
|
ADFt
|
Retard
|
INFL
|
-3.1
|
-3,57
|
1
|
-576
|
-3.57
|
1
|
I(1)
|
CE
|
-0.41
|
-3.57
|
1
|
-2
|
-1.95
|
1
|
I(1)
|
INVTOTR
|
-0.92
|
-3.57
|
1
|
-4.26
|
-1.95
|
1
|
I(1)
|
PIBR
|
-2.09
|
-3.57
|
1
|
-4.48
|
-1.95
|
1
|
I(1)
|
TXCHANGE
|
-0.32
|
-1.95
|
1
|
-6.06
|
-1.95
|
1
|
I(1)
|
LCE
|
-2.22
|
-3.57
|
1
|
-2.62
|
-1.95
|
1
|
I(1)
|
LINVTOTR
|
-1.59
|
-3.57
|
1
|
-4.79
|
-1.95
|
1
|
I(1)
|
LTXCHANGE
|
-1.13
|
-2.96
|
1
|
-5.02
|
-3.57
|
1
|
I(1)
|
LPIBR
|
-3.08
|
-3.57
|
1
|
-4.63
|
-1.95
|
1
|
I(1)
|
Source : Traitement Eviews
Il apparaît que toutes les variables sont
intégrées d'ordre 1 (I(1)) puisque leurs différences
premières sont stationnaires. On peut donc envisager l'étude de
la cointégration des variables et proposer, au besoin, un modèle
à correction d'erreur pour estimer chaque équation.
B - Estimations des équations :
L'objectif de l'étude n'est pas de parvenir à
identifier dans leur diversité, l'ensemble des variables qui influence
l'inflation et la croissance, mais de mettre en relief celles, qui de par leurs
effets conjugués, expliquent l'impact des crédits à
l'économie sur ces deux indicateurs macroéconomiques.
B 1 - Estimation de l'équation
dinflation
a- Test de cointégration
Ce test n'est utilisable que si les variables sont du même
ordre d'intégration. Ce qui est le cas ici. En effet, toutes les
variables de l'équation d'inflation sont I(1).
Pour tester la cointégration des variables du
modèle d'inflation, deux méthodes sont envisageables : la
méthode de Engle et Granger et la méthode de Johansen. Nous
utiliserons la méthode de Engle et Granger. Ce test se déroule en
deux étapes :
1ère étape :
Estimation par les M.C.O de la relation de long terme.
L'observation de l'évolution du taux d'inflation
indique un choc en 1975 et 1994. Le choc de 1975 résulte des
perturbations sur l'économie béninoise qu'a entraîné
le premier choc pétrolier. Ce modèle intègre à cet
effet, deux variables muettes D75 et D94 prenant les valeurs 1 respectivement
en 1975, 1982 et 1994 et la valeur 0 ailleurs.
La cointégration des différentes variables
contenues dans le modèle est établie lorsque le résidu
issu de l'estimation est stationnaire, c'est-à-dire lorsqu'il est I(0).
Le test ADF est donc appliqué sur le résidu de l'équation
de long terme.
2ème étape : Test
ADF sur le résidu
ADF Test Statistic -3.358824 1% Critical Value* -3.6852
5% Critical Value -2.9705
10% Critical Value -2.6242
Source : Traitement Eviews
Le test ADF effectué sur le résidu indique que les
séries INFL, LCE, LPIBR et LTXCHANGE sont cointégrées.
Ce résultat est du reste confirmé par le test de
Johansen qui montre l'existence d'une seule relation de
cointégration.
Tableau 2 : Résultat du test de
cointégration de Johansen
Date: 07/29/04 Time: 11:30
Sample: 1972 2003 Included observations: 29
Test assumption: No deterministic trend in the data Series: INFL
LCE LPIBR LTXCHANGE
Lags interval: 1 to 2
Eigenvalue Ratio
*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%) significance
level L.R. test indicates 1 cointegrating equation(s) at 5% significance
level
0.651417
0.505114
0.259094
0.139864
Likelihood
4.369278
64.02776
33.46525
13.06585
5 Percent
Critical Value
53.12
34.91
19.96
9.24
Critical Value
1 Percent
41.07
24.60
60.16
12.97
Hypothesized
No. of CE(s)
At most 1
At most 2
At most 3
None **
Source : Traitement Eviews
Sur la base du résultat de ce test, nous pouvons donc
utiliser la représentation à correction d'erreur proposée
par Engle et Granger.
b) Estimation du modèle à correction
d'erreur
En ce qui concerne l'inflation, l'équation du
mécanisme de correction d'erreur s'écrit :
D(INFL) = C(1) + C(2)*D(LCE) + C(3)*D(LPIBR) +
C(4)*D(LTXCHANGE) + C(5)*INFL(-1) + C(6)*LCE(-1) + C(7)*LPIBR(-1) +
C(8)*LTXCHANGE(-1) + C(9)*D75 + C(10)*D94 + [AR(1)=C(11)]
Dans cette expression, les coefficients C(2) à C(4)
représente la dynamique de court terme, tandis que les coefficients C(6)
à C(8) permettent de dériver les comportements d'équilibre
de long terme. Le coefficient C(5) est le coefficient de correction d'erreur.
Il représente la force de rappel vers l'équilibre du
modèle. Il doit être négatif, dans le cas contraire il
convient de rejeter la spécification de type ECM (Modèle à
Correction d'Erreur).
Les signes théoriques ci-après sont attendus :
Paramètre
|
C(1)
|
C(2)
|
C(3)
|
C(4)
|
C(5)
|
C(6)
|
C(7)
|
C(8)
|
C(9)
|
C(10)
|
Signes attendus
|
|
+
|
?
|
+
|
-
|
+
|
?
|
+
|
+
|
+
|
Les résultats de l'estimation du modèle ECM se
présentent comme suit : . Tableau 3 : Résultats de
l'estimation du modèle à correction d'erreur (MCE)
Dependent Variable: D(INFL)
Method: Least Squares
Date: 07/29/04 Time: 09:42
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints Convergence
achieved after 11 iterations
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.079827
|
0.151107
|
0.528280
|
0.6038
|
D(LCE)
|
0.103169
|
0.045405
|
2.272181
|
0.0356
|
D(LPIBR)
|
0.039117
|
0.075643
|
0.517124
|
0.6114
|
D(LTXCHANGE)
|
-0.103281
|
0.037083
|
-2.785140
|
0.0122
|
INFL(-1)
|
-0.484210
|
0.127629
|
-3.793887
|
0.0013
|
LCE(-1)
|
-0.027115
|
0.021443
|
-1.264527
|
0.2222
|
LPIBR(-1)
|
0.073529
|
0.056306
|
1.305877
|
0.2080
|
LTXCHANGE(-1)
|
-0.067344
|
0.035119
|
-1.917608
|
0.0712
|
D75
|
-0.145822
|
0.062017
|
-2.351315
|
0.0303
|
D94
|
0.182009
|
0.063892
|
2.848709
|
0.0107
|
AR(1)
|
-0.536309
|
0.165253
|
-3.245387
|
0.0045
|
R-squared 0.881819 Mean dependent var -0.009792
|
Adjusted R-squared 0.816163 S.D. dependent var 0.106684
|
Durbin-Watson stat 1.959939 Prob(F-statistic) 0.000002
|
Inverted AR Roots -.54
|
Source : Traitement Eviews
D(INFL) = 0.08 + 0.10*D(LCE) + 0.04*D(LPIBR) -
0.10*D(LTXCHANGE) - 0.48*INFL(-1) - 0.03*LCE(-1) + 0.07*LPIBR(-1) -
0.07*LTXCHANGE(-1) - 0.14*D75 + 0.18*D94 + [AR(1)=-0.54]
Le test de racine unitaire effectué sur le résidu
du modèle donne les résultats suivants:
ADF Test Statistic
|
-4.112020
|
1% Critical Value*
|
-3.6852
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9705
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6242
|
Source : Traitement Eviews
Les erreurs sont stationnaires, les variables INFL, LCE, LPIBR et
LTXCHANGE sont bien cointégrées.
Le modèle ECM est valable et globalement satisfaisant,
puisque le coefficient de correction d'erreur est négatif (-0,48) et
significatif à 5%.
® Test d'homoscédasticité des
erreurs
Pour tester une homoscédasticité
éventuelle des erreurs, nous avons effectué le test de White. Les
erreurs sont homoscédastiques si la probabilité est
supérieure à 5%.
White Heteroskedasticity Test:
|
F-statistic Obs*R-squared
|
0.962092 16.29624
|
Probability Probability
|
0.538364 0.432483
|
Source : Traitement Eviews
Les résultats du test révèlent que les
erreurs sont homoscédastiques car la probabilité est
supérieure à 5%.
® Test d'autocorrélation des erreurs du
modèle ECM
Pour vérifier si les erreurs sont
autocorrélées ou non, nous avons réalisé le test de
Breusch-Godfrey. La statistique de Breusch-Godfrey, donnée par BG =
nR2 suit un khi-deux à p degrés de liberté,
avec :
p : nombre de retard des résidus
n : nombre d'observations
R2 : coefficient de détermination
L'hypothèse de non-corrélation des erreurs est
acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou
si nR2 < khi-deux lu.
Tableau : Résultat du test d'autocorrélation
pour l'équation d'inflation
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic Obs*R-squared
|
0.015154 0.025828
|
Probability Probability
|
0.903470 0.872321
|
Source : Traitement Eviews
La probabilité étant supérieure à 5%,
nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas corrélées. Les
estimations obtenues sont donc optimales.
B 1 - Estimation de l'équation de
croissance
L'estimation de l'équation de croissance suivra le
même schéma que celle effectuée pour l'équation
d'inflation. Les résultats des estimations et des tests seront
présentés sans reprendre toute la théorie et la
procédure qui guide ces tests. Deux variables muettes ont
été introduites dans la spécification D78 et D98 en vue
d'intégrer les chocs qu'ont subis l'économie béninoise en
ces années. D78, pour apprécier l'impact de la deuxième
crise pétrolière et D98 pour intégrer les effets de la
crise énergétique de 1998.
a) Test de cointégration
1ère étape :
Estimation par les M.C.O de la relation de long terme.
Elles a consisté en l'estimation de la relation de long
terme du modèle de croissance, dont le résidu sera soumis au test
d'ADF.
2ème étape : Test
ADF sur le résidu
ADF Test Statistic
|
-4.396360
|
1% Critical Value*
|
-3.6752
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9665
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6220
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
Source : Traitement Eviews
Le test ADF effectué sur le résidu indique que les
séries PIBR, CE, INFL et INVTOTR sont cointégrées.
Ce résultat est du reste confirmé par le test de
Johansen qui montre l'existence d'une seule relation de
cointégration.
Tableau 4 : Résultat du test de
cointégration de Johansen
Date: 07/29/04 Time: 12:54
Sample: 1972 2003
|
Included observations: 30
|
Test assumption: No deterministic trend in the data
|
Series: PIBR INFL CE INVTOTR
|
Lags interval: 1 to 1
|
|
Likelihood
|
5 Percent
|
1 Percent
|
Hypothesized
|
Eigenvalue
|
Ratio
|
Critical Value
|
Critical Value
|
No. of CE(s)
|
0.458033
|
40.70648
|
39.89
|
45.58
|
None *
|
0.387863
|
22.32999
|
24.31
|
29.75
|
At most 1
|
0.194844
|
7.606002
|
12.53
|
16.31
|
At most 2
|
0.036145
|
1.104422
|
3.84
|
6.51
|
At most 3
|
*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%) significance
level
|
L.R. test indicates 1 cointegrating equation(s) at 5%
significance level
|
Source : Traitement Eviews
Sur la base du résultat de ce test, nous pouvons donc
utiliser la représentation à
correction d'erreur proposée par Engle et Granger.
b) Estimation du mécanisme à
correction d'erreur (ECM)
D(PIBR) = C(1) + C(2)*D(CE) + C(3)*D(INFL) +
C(4)*D(INVTOTR) + C(5)*PIBR(-1) + C(6)*INFL(-1) + C(7)*CE(-1) +
C(8)*INVTOTR(-1) + C(9)*D78 + C(10)*D98 + [AR(1)=C(11)]
Dans cette expression, les coefficients C(1) à C(4)
représente la dynamique de court terme, tandis que les coefficients C(6)
à C(10) permettent de dériver les comportements
d'équilibre de long terme. Le coefficient C(5) est le coefficient de
correction d'erreur.
Les signes théoriques ci-après sont attendus :
Paramètre
|
C(1)
|
C(2)
|
C(3)
|
C(4)
|
C(5)
|
C(6)
|
C(7)
|
C(8)
|
C(9)
|
C(10)
|
Signes attendus
|
|
+
|
?
|
+
|
-
|
?
|
+
|
+
|
+
|
-
|
Les résultats de l'estimation du modèle ECM se
présentent comme suit :
Tableau 5 : Résultats de l'estimation du
modèle (MCE) de croissance
Dependent Variable: D(PIBR) Sample(adjusted): 1975 2003
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
52934.32
|
3335660.
|
0.015869
|
0.9875
|
D(CE)
|
0.275731
|
0.107320
|
2.569241
|
0.0193
|
D(INFL)
|
-67.79003
|
32.52148
|
-2.084469
|
0.0516
|
D(INVTOTR)
|
0.851707
|
0.210397
|
4.048104
|
0.0008
|
PIBR(-1)
|
-0.972445
|
0.043177
|
-22.52237
|
0.0000
|
INFL(-1)
|
-154.8910
|
58.22142
|
-2.660379
|
0.0159
|
CE(-1)
|
0.327311
|
0.184136
|
1.777552
|
0.0924
|
INVTOTR(-1)
|
0.942645
|
0.309858
|
3.042179
|
0.0070
|
D78
|
5.245724
|
9.112407
|
0.575668
|
0.5720
|
D98
|
-295.7222
|
13.79843
|
-21.43159
|
0.0000
|
AR(1)
|
0.999702
|
0.020957
|
47.70346
|
0.0000
|
R-squared
|
0.986020
|
Mean dependent var
|
22.95172
|
Adjusted R-squared
|
0.978254
|
S.D. dependent var
|
82.38834
|
Log likelihood
|
-106.6551
|
F-statistic
|
126.9580
|
Durbin-Watson stat
|
2.159362
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Inverted AR Roots
|
1.00
|
Source : Traitement Eviews
D(PIBR) = 52934.3 + 0.28*D(CE) - 67.8*D(INFL) +
0.85*D(INVTOTR) - 0.97*PIBR(-1) - 154.9*INFL(-1) + 0.33*CE(-1) +
0.94*INVTOTR(-1)
+ 5.25*D78 - 295.72*D98 +
[AR(1)=0.99]
Le test de racine unitaire effectué sur le résidu
du modèle donne les résultats suivants:
ADF Test Statistic
|
-4.074406
|
1% Critical Value*
|
-3.6852
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9705
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6242
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
Source : Traitement Eviews
Les erreurs sont stationnaires, les variables PIBR, INFL, CE, et
INVTOTR sont
bien cointégrées.
Le modèle ECM est valable, le coefficient de correction
d'erreur est significativement négatif et le modèle ECM est
validé.
® Test d'homoscédasticité des
erreurs
Le test de White permet de vérifier une
homoscédasticité éventuelle des erreurs
White Heteroskedasticity Test:
|
|
|
F-statistic Obs*R-squared
|
0.841643 15.33488
|
Probability Probability
|
0.633294 0.500262
|
Source : Traitement Eviews
Les résultats du test révèlent que les
erreurs sont homoscédastiques car la probabilité est
supérieure à 5%.
® Test d'autocorrélation des erreurs du
modèle ECM
Le test de Breusch-Godfrey est vérifier une
éventuelle autocorrélation des erreurs.
Tableau : Résultat du test d'autocorrélation
pour l'équation de croissance
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic Obs*R-squared
|
2.071287 3.149027
|
Probability Probability
|
0.168254 0.075972
|
Source : Traitement Eviews
La probabilité étant supérieure à 5%,
nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas corrélées. Les
estimations obtenues sont donc optimales.
Les modèles retenues étant significatifs sur le
plan statistique qu'économique, nous allons procéder à
l'analyse des résultats obtenus.
8 Test de Jarque Bera
SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTATS Paragraphe 1 :
Modèle d'inflation
Les résultats ci-dessus montrent que les variables
exogènes retenues, à savoir, les crédits à
l'économie (CE), le PIB réel (PIBR) et le taux de change
(TXCHANGE) expliquent 82% du comportement de l'inflation au Bénin. Tous
les coefficients estimés présentent les signes attendus, à
l'exception, toutefois de celui du taux de change dont le signe négatif
obtenu est contraire aux hypothèses théoriques. Le premier choc
pétrolier (D75) ainsi que le changement de parité du FCFA (D94)
ont effectivement impacté l'inflation au Bénin.
A court terme que dans le long terme, toutes les variables
explicatives sont significatives, à l'exception du PIB réel.
L'élasticité des crédits par rapport à l'inflation
ressort à 0,10. Ainsi, la réponse à un accroissement net
de 1% des crédits à l'économie induit un relèvement
de 0,10% de l'inflation. Cependant, à long terme, cette variable exerce
un impact plus faible sur l'inflation (élasticité de long terme
égale 0,055). Ce résultat dénote de l'efficacité
globale de la politique de la monnaie et du crédit de la BCEAO sur la
période d'étude, en matière de maîtrise de
l'inflation.
S'agissant du PIB réel, la non-significativité
statistique de cette variable vient corroborer les résultats des travaux
de Kako (2001). Elle s'expliquerait par la non-prise en compte, dans le
modèle des déterminants non-monétaire de l'inflation.
Paragraphe 2 : Modèle de croissance
La méthode de Engel et Granger indique qu'une relation
de long terme existe bel et bien entre le PIB réel, les crédits
à l'économie, l'inflation et l'investissement total réel.
Le modèle ECM est valable et globalement satisfaisant, puisque le
coefficient de correction d'erreur est négatif (-0,97) et significatif
à 5%. Toutes les variables explicatives sont significatives au seuil de
5% à l'exception des
crédits à l'économie significatif au
seuil de 10% à long terme. Le coefficient de détermination
R2 ajusté montre que l'équation du modèle
à correction d'erreur expliquent 97% de la croissance du PIB.
Les crédits à l'économie sont
positivement corrélés à la croissance économique au
Bénin, aussi bien à court que dans le long terme. Les
élasticités ressortent respectivement à 0,28 et 0,34.
Partant, la sensibilité de la croissance économique à la
variation des crédits à l'économie est quasiment identique
pour le court que pour le long terme. Cette situation pourrait s'expliquer par
le faite que les crédits mis en place, finançant essentiellement
les opérations commerciales sans valeur ajoutée significative,
n'affectent pas la production. Ils encouragent plutôt la consommation et
les importations, notamment le commerce de réexportation,
essentiellement au profit de l'économie nigériane. Ce
résultat suscite deux interrogations fondamentales : la question de la
surveillance de l'économie et celle de l'architecture financière
compatible au besoin de l'économie dans son ensemble.
Sur le premier aspect, la surveillance à faire par les
autorités monétaires devrait aller au-delà d'un simple
contrôle des créations bancaires de monnaie, fiduciaire ou
scripturale. Il est nécessaire aussi de contrôler l'usage que des
diverses unités économiques font de leurs disponibilités
liquides. La politique monétaire suppose de ce fait, un contrôle
de l'économie dans son ensemble.
S'agissant du second, elle trouve sa source dans la structure
du système bancaire. En effet, le système bancaire
béninois, dans sa forme actuelle, est essentiellement constitué
de banques commerciales, dont la politique principalement est axée sur
le financement du "bas du bilan" des entreprises sous forme des avances en
comptes pour leur permettre de couvrir leur besoin de trésorerie. Ces
banques commerciales sont ainsi peu outillées pour soutenir une
croissance économique plus forte et qui implique forcément le
renouvellement ou le renforcement de l'appareil productif. Le marché
financier n'aurait
d'impact sensible que s'il s'appuyait sur des
intermédiaires financiers acceptant de détenir dans leur
portefeuille des actifs longs.
La corrélation positive entre l'investissement total
réel et la croissance, aussi bien à court terme qu'à long
terme, vient une fois encore corroborer la nécessité d'un
financement bancaire plus accru. Cette préoccupation mène
à une réflexion approfondie sur deux questions cruciales et
d'actualité que sont :
- la surliquidité des banques et la
problématique du financement adéquat de l'économie
béninoise. Cette situation pose à coup stir des
problèmes à l'efficacité des mesures de politique
monétaire. Pour notre part, nous pensons que la réflexion devrait
aller dans le sens de "rentrer les banques en banque". Il s'agira de ce fait de
trouver un moyen pour éponger les ressources oisives du système
bancaire.
- la structure même de l'économie
béninoise. En effet, à y voir de près, la
structure du financement bancaire correspond à peu de chose près
à celle du tissu industriel formel. Le paradoxe vient du fait que le
secteur primaire qui occupe 70% de la population active et contribuant à
près de 35% à la formation du PIB fait figure de parent pauvre en
matière de financement bancaire. Cette attitude des banques de la place
est totalement rationnelle, puisque ces dernières ne financent que les
entreprises du formel, présentant le moins de risque possible.
D'où la nécessité réfléchir à la
"formalisation" du secteur primaire, notamment l'agriculture,
en vue d'assurer son financement par le système bancaire. Dans ce cadre,
nous suggérons que les actions de politiques économiques aillent
dans le sens de la création de véritables entreprises dans ce
secteur, combien primordial pour l'économie béninoise.
CONCLUSION
La présente étude avait pour objet de mesurer
l'impact d'une variation des crédits à l'économie sur le
taux l'inflation et sur la croissance économique. Pour atteindre ces
objectifs, deux modèles ont été construits, l'un pour
l'inflation et l'autre pour la croissance économique. L'utilisation du
principe de mécanisme à correction d'erreur comme outil d'analyse
a permis de mettre en évidence les résultats ci-après :
- l'existence d'une relation stable de long terme
(cointégration) entre les crédits à l'économie et
la croissance au Bénin. Les crédits à l'économie
sont positivement corrélés à la croissance aussi à
court que dans le long terme avec les élasticités ressortant
respectivement à 0,28 et 0,34. Ainsi, une augmentation des
crédits de 1% induit une progression de 0,28% du PIB réel
à court terme et de 0,34% à long terme. S'il est vrai que les
signes attendus ont été obtenus, il n'en demeure pas moins que
l'écart entre les élasticités paraît assez faible.
Ce qui pourrait se justifier par le fait que les crédits mis en place
sont essentiellement à court terme (70%) et ne financent que des
opérations purement commerciales (importation de produits
manufacturés et exportation de matières premières
faiblement transformées) qui n'ont pas d'effet d'entraînement.
Comme l'a si bien mentionné S. GuillomontJeanneney, "la faiblesse des
crédits à moyen et long terme consentis par le système
bancaire est l'un des aspects inquiétants de la politique du
crédit"9. Cette situation pose avec acuité, le
problème de la
9 In "Contribution de la société civile
béninoise à l'élaboration de la DSRP (Décembre
2001), p28
compatibilité de l'architecture financière avec les
besoins de financement de l'économie ;
- en ce qui concerne l'inflation, l'impact de la variation des
crédits à l'économie sur les prix est essentiellement
significatif à court terme et présente le signe attendu. Ainsi,
une hausse de 1% des crédits à l'économie induit, toutes
choses égales par ailleurs, un relèvement de 0,1 point de
pourcentage de l'inflation. Cependant, à long terme, bien que le
coefficient obtenu ne soit pas statistiquement significatif, il présente
le signe attendu (-).
Au total, s'il est vrai que globalement la politique de la
monnaie et du crédit de la Banque Centrale a contribué à
une maîtrise de l'inflation, eu égard à son rythme
d'accroissement par rapport à la production nationale, il reste
cependant une réalité que la structure des concours mis en place
ne contribue pas efficacement à une croissance forte et soutenue. A cet
effet, il urge d'engager de profondes réflexions sur l'architecture du
système bancaire, en vue de la rendre compatible avec les objectifs de
politique économique. La création de banques
spécialisées (banques d'affaires, d'investissement ou de
développement), la mise en service des fonds de garantie et des
sociétés de capital-risque ainsi que l'amélioration du
cadre d'intervention des banques, notamment sur le plan judiciaire, constituent
les principaux facteurs pouvant très rapidement stimuler
l'activité bancaire en faveur des crédits à
l'économie à long et moyen terme, nécessaire pour impulser
davantage la croissance économique et répondre aux objectifs de
lutte contre la pauvreté.
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Banque Mondiale :
www.worldbank.org
Fonds Monétaire International :
www.imf.org
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX VII
LISTE DES GRAPHIQUES VIII
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATION IX
RESUME X
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE 4
SECTION 1 : PROBLEMATIQUE - OBJECTIFS - HYPOTHESES 4
Paragraphe 1 : Problématique et intérêt
de l'étude 4
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses 7
A- Objectif général 7
B- Objectifs spécifiques 7
C- Hypothèses 7
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE
7
Paragraphe 1 : Revue de littérature 7
A - Politique monétaire et inflation 8
B -Politique monétaire et croissance 9
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche 12
A - Sources documentaires 12
B - Traitement et analyse des données 13
CHAPITRE 2 : POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO ET
SITUATION DE L'INFLATION,
DE LA CROISSANCE ET DES CREDITS A L'ECONOMIE AU BENIN
18
SECTION 1 : LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO 18
Paragraphe1 : Evolution et objectif de la politique
monétaire de la BCEAO 18
A- Evolution de la politique monétaire 18
A.1 - Politique monétaire de la BCEAO entre 1962 et 1975
18
A.2 - Réforme des instruments de gestion monétaire
de 1975 19
A.3 - Le réaménagement des règles de gestion
monétaire en 1989 21
B - Objectif de la politique monétaire de la BCEAO 21
B.1 - Les objectifs du carré magique 21
B.2 - Les objectifs intermédiaires 22
Paragraphe 2 : Instruments et canaux de transmission de la
politique monétaire de la BCEAO 23
A - Instruments de la politique monétaire 23
A1. Instruments basés sur l'ajustement de la
liquidité globale de l'économie 23
A2. Instruments basés sur le contrôle de la
qualité du crédit distribué 25
B - Mécanisme de transmission de la politique
monétaire 26
B1. Le canal des taux d'intérêts 26
B2. Le canal du crédit 27
B.3 Le canal des prix des autres actifs 28
SECTION 2 : SITUATION DE L'INFLATION, DE LA CROISSANCE ET DES
CREDITS A L'ECONOMIE AU BENIN 29
Paragraphe 1 : Evolution du taux de croissance et de
l'inflation 29
A. Evolution de l'inflation 29
B- Evolution du taux de croissance économique 31
Paragraphe 2 : Evolution comparée des crédits
à l'économie, de la croissance et de l'inflation 32
A- Evolution des crédits à l'économie 32
B- Evolution comparée des crédits à
l'économie et du taux de croissance 35
C- Evolution comparée des crédits à
l'économie et l'inflation 36
CHAPITRE 3 : IMPACT DES CREDITS A L'ECONOMIE SUR
L'INFLATION ET
LA CROISSANCE 38
SECTION 1 : SPECIFICATION ET ESTIMATIONS DES MODELES 38
Paragraphe 1 : Spécification du modèle
38
A- L'équation de l'inflation 38
B - L'équation de croissance 41
Paragraphe 2 : Données et estimations des
modèles 43
A- Analyse des données des modèles : 43
® Test de normalité de Jarque Bera 43
® Tests de racines unitaires 43
B - Estimations des équations : 44
B 1 - Estimation de l'équation d'inflation 45
B 1 - Estimation de l'équation de croissance 49
SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTATS 53
Paragraphe 1 : Modèle d'inflation 53
Paragraphe 2 : Modèle de croissance 53
CONCLUSION 56
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES A
TABLE DES MATIERES D
ANNEXES G
Annexe 1 : Trajectoires des séries du
modèle h
Annexe 2 : Base de données des estimations
jAnnexe 3 : Test de normalité de Jarque Bera k
Annexe 4 : Résultats des tests de racine
unitaire sur les variables l
ANNEXES
Annexe 1 : Trajectoires des séries du
modèle
0.4 0.3 0.2 0.1 0.0 -0.1
|
|
|
75 80 85 90 95 00
|
INFL
300 250 200 150 100 50 0
|
|
|
75 80 85 90 95 00
|
CE
200 180 160 140 120 100 80 60 40
|
|
|
75 80 85 90 95 00
|
INVTOTR
1000 800 600 400 200
|
|
|
75 80 85 90 95 00
|
PIBR
1400 1200 1000 800 600 400 200 0
|
|
|
75 80 85 90 95 00
|
TXCHANGE
Annexe 2 : Base de données des estimations
Année
|
CE
|
INFL
|
PIBR
|
INVTOTR
|
TXCHANGE10
|
1972
|
10.4
|
3,5%
|
271.5
|
88.50
|
276.02
|
1973
|
12.7
|
4,7%
|
277.7
|
78.00
|
261.22
|
1974
|
16.5
|
30,8%
|
256.7
|
97.80
|
256.05
|
1975
|
32.4
|
0,4%
|
268
|
97.90
|
235.42
|
1976
|
32.1
|
13,5%
|
279.4
|
70.70
|
222.22
|
1977
|
37.6
|
5,2%
|
295.3
|
68.0
|
224.27
|
1978
|
45.1
|
5,9%
|
303.5
|
62.90
|
248.49
|
1979
|
59.4
|
14,1%
|
318.6
|
91.50
|
235.25
|
1980
|
85.0
|
14,4%
|
353.4
|
88.60
|
209.00
|
1981
|
87.0
|
15,8%
|
373.9
|
100.5
|
201.00
|
1982
|
125.9
|
22,3%
|
423.2
|
116.8
|
225.80
|
1983
|
132.0
|
4,6%
|
404.8
|
70.10
|
287.40
|
1984
|
129.0
|
2,0%
|
436.9
|
55.8
|
336.25
|
1985
|
145.5
|
-6,9%
|
469.8
|
74.00
|
417.37
|
1986
|
132.6
|
-1,5%
|
479.9
|
70.70
|
479.60
|
1987
|
124.8
|
0,8%
|
472.7
|
67.00
|
378.05
|
1988
|
137.8
|
1,9%
|
488.9
|
76.10
|
322.75
|
1989
|
103.4
|
1,8%
|
474.9
|
56.10
|
267.00
|
1990
|
102.1
|
1,6%
|
490.1
|
69.60
|
302.95
|
1991
|
85.8
|
0,7%
|
513.4
|
75.20
|
289.40
|
1992
|
69.4
|
3,3%
|
533.8
|
79.30
|
256.45
|
1993
|
46.6
|
1,1%
|
553.2
|
79.20
|
259.00
|
1994
|
76.0
|
33,6%
|
577.4
|
106.60
|
275.32
|
1995
|
81.4
|
15,5%
|
604.2
|
126.70
|
294.77
|
1996
|
102.4
|
6,6%
|
639.7
|
112.40
|
354.60
|
1997
|
71.7
|
4,7%
|
676.1
|
130.80
|
490.00
|
1998
|
100.1
|
5,5%
|
406.8
|
133.10
|
523.70
|
1999
|
161.7
|
1,4%
|
740.0
|
145.60
|
598.81
|
2000
|
194.0
|
3,3%
|
782.6
|
152.80
|
562.21
|
2001
|
192.8
|
3,1%
|
822.1
|
163.30
|
652.95
|
2002
|
222.2
|
2,5%
|
874.4
|
176.60 704.95
|
2003
|
293.8
|
1,5%
|
922.3
|
188.20 744.31
|
Source : INSAE, SFI, BCEAO
10 Dollar /CFA
Annexe 3 : Test de normalité de Jarque Bera
|
CE
|
LCE
|
INFL
|
PIBR
|
LPIBR
|
INVTOTR
|
LINVTOTR
|
TXCHANGE
|
LTXCHANGE
|
Mean
|
101.53
|
4.37
|
0.06
|
493.28
|
6.13
|
99.08
|
4.54
|
387.27
|
5.84
|
Median
|
93.55
|
4.53
|
0.03
|
473.80
|
6.16
|
88.55
|
4.48
|
288.40
|
5.66
|
Maximum
|
293.80
|
5.68
|
0.33
|
922.30
|
6.83
|
188.20
|
5.24
|
1354.60
|
7.21
|
Minimum
|
10.40
|
2.34
|
-0.05
|
256.70
|
5.55
|
55.80
|
4.02
|
201.00
|
5.30
|
Std. Dev.
|
64.22
|
0.79
|
0.09
|
186.17
|
0.37
|
36.01
|
0.34
|
234.76
|
0.46
|
Skewness
|
0.90
|
-0.93
|
1.60
|
0.71
|
0.10
|
0.95
|
0.48
|
2.45
|
1.14
|
Kurtosis
|
3.94
|
3.44
|
5.11
|
2.66
|
2.08
|
2.91
|
2.19
|
10.07
|
3.71
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
5.59
|
4.90
|
19.59
|
2.81
|
1.18
|
4.87
|
2.09
|
98.69
|
7.60
|
Probability
|
0.06
|
0.08
|
0.0056
|
0.25
|
0.55
|
0.09
|
0.35
|
0.00
|
0.02
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
Toutes les séries sont normales et lognormales sur la
période 1972 à 2003 à l'exception du taux de change
(Txchange) et du taux d'inflation (INFL).
Annexe 4 : Résultats des tests de
racine unitaire sur les variables Annexe 4.1 : Test ADF sur
CE
ADF Test Statistic -2.002848 1% Critical Value* -2.6453
5% Critical Value -1.9530
10% Critical Value -1.6218
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(CE,2)
Method: Least Squares
Date: 06/30/04 Time: 10:36
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
|
D(CE(-1)) -0.562520 0.280860 -2.002848 0.0553
D(CE(-1),2) -0.132425 0.224057 -0.591033 0.5594
|
R-squared 0.270013 Mean dependent var 2.337931
Adjusted R-squared 0.242977 S.D. dependent var 29.49625
S.E. of regression 25.66383 Akaike info criterion 9.394514
Sum squared resid 17783.07 Schwarz criterion 9.488810
Log likelihood -134.2205 F-statistic 9.986975
Durbin-Watson stat 1.831873 Prob(F-statistic) 0.003866
|
ADF Test Statistic -2.620080 1% Critical Value* -2.6453
5% Critical Value -1.9530
10% Critical Value -1.6218
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LCE,2)
Method: Least Squares
Date: 06/30/04 Time: 10:41
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
|
D(LCE(-1)) -0.622142 0.237451 -2.620080 0.0143
D(LCE(-1),2) -0.231644 0.186956 -1.239026 0.2260
|
R-squared 0.434940 Mean dependent var 0.000606
Adjusted R-squared 0.414012 S.D. dependent var 0.348408
S.E. of regression 0.266706 Akaike info criterion 0.261130
Sum squared resid 1.920561 Schwarz criterion 0.355426
Log likelihood -1.786378 F-statistic 20.78255
Durbin-Watson stat 1.953016 Prob(F-statistic) 0.000100
|
ADF Test Statistic -5.761657 1% Critical Value* -4.3082
5% Critical Value -3.5731
10% Critical Value -3.2203
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root. Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(INFL,2)
Method: Least Squares
Date: 07/30/04 Time: 08:57
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
|
D(INFL(-1)) -1.690054 0.293328 -5.761657 0.0000
D(INFL(-1),2) 0.142197 0.170677 0.833133 0.4127
C -0.028111 0.039434 -0.712866 0.4825
@TREND(1972) 0.001052 0.002083 0.505040 0.6180
|
R-squared 0.798186 Mean dependent var -0.009032
Adjusted R-squared 0.773968 S.D. dependent var 0.196817
S.E. of regression 0.093572 Akaike info criterion -1.772724
Sum squared resid 0.218894 Schwarz criterion -1.584131
Log likelihood 29.70449 F-statistic 32.95879
Durbin-Watson stat 1.588029 Prob(F-statistic) 0.000000
|
ADF Test Statistic -4.262190 1% Critical Value* -2.6453
5% Critical Value -1.9530
10% Critical Value -1.6218
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(INVTOTR,2)
Method: Least Squares
Date: 06/30/04 Time: 10:52
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
|
D(INVTOTR(-1)) -1.177550 0.276278 -4.262190 0.0002
D(INVTOTR(-1),2) 0.136956 0.188760 0.725554 0.4744
|
R-squared 0.532314 Mean dependent var -0.282759
Adjusted R-squared 0.514993 S.D. dependent var 24.15070
S.E. of regression 16.81914 Akaike info criterion 8.549385
Sum squared resid 7637.857 Schwarz criterion 8.643681
Log likelihood -121.9661 F-statistic 30.73110
Durbin-Watson stat 1.924697 Prob(F-statistic) 0.000007
|
ADF Test Statistic -4.795380 1% Critical Value* -2.6453
5% Critical Value -1.9530
10% Critical Value -1.6218
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LINVTOTR,2)
Method: Least Squares
Date: 06/30/04 Time: 10:54
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
|
D(LINVTOTR(-1)) -1.325067 0.276322 -4.795380 0.0001
D(LINVTOTR(-1),2) 0.204682 0.183792 1.113661 0.2752
|
R-squared 0.577658 Mean dependent var -0.005607
Adjusted R-squared 0.562016 S.D. dependent var 0.288068
S.E. of regression 0.190644 Akaike info criterion -0.410342
Sum squared resid 0.981323 Schwarz criterion -0.316045
Log likelihood 7.949953 F-statistic 36.92921
Durbin-Watson stat 1.956197 Prob(F-statistic) 0.000002
|
ADF Test Statistic -6.062526 1% Critical Value* -2.6453
5% Critical Value -1.9530
10% Critical Value -1.6218
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(TXCHANGE,2)
Method: Least Squares
Date: 06/30/04 Time: 11:02
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
|
D(TXCHANGE(-1)) -1.912496 0.315462 -6.062526 0.0000
D(TXCHANGE(-1),2) 0.300607 0.183943 1.634239 0.1138
|
R-squared 0.758775 Mean dependent var 1.535517
Adjusted R-squared 0.749840 S.D. dependent var 450.1325
S.E. of regression 225.1381 Akaike info criterion 13.73778
Sum squared resid 1368553. Schwarz criterion 13.83207
Log likelihood -197.1978 F-statistic 84.92851
Durbin-Watson stat 2.079233 Prob(F-statistic) 0.000000
|
ADF Test Statistic -5.019450 1% Critical Value*
5% Critical Value 10% Critical Value
|
-4.3082 -3.5731 -3.2203
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LTXCHANGE,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
Date: 06/30/04 Time: 11:14
|
|
Sample(adjusted): 1975 2003
|
|
Included observations: 29 after adjusting endpoints
|
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(LTXCHANGE(-1)) -1.639176 0.326565 -5.019450
|
0.0000
|
D(LTXCHANGE(- 0.186831 0.196477 0.950904
|
0.3508
|
1),2)
C -0.037723 0.147625 -0.255536
|
0.8004
|
@TREND(1972) 0.005621 0.007866 0.714514
|
0.4815
|
R-squared 0.701313 Mean dependent var
|
0.002563
|
Adjusted R-squared 0.665470 S.D. dependent var
|
0.605487
|
S.E. of regression 0.350205 Akaike info criterion
|
0.866846
|
Sum squared resid 3.066088 Schwarz criterion
|
1.055438
|
Log likelihood -8.569264 F-statistic
|
19.56653
|
Durbin-Watson stat 2.021815 Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
Annexe 4.8 : Test de PP sur PIBR
PP Test Statistic 2.750884 1% Critical Value*
5% Critical Value 10% Critical Value
|
-2.6395 -1.9521 -1.6214
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
Lag truncation for Bartlett kernel: ( Newey-West suggests: 3 )
|
3
|
|
Residual variance with no correction
|
6310.846
|
Residual variance with correction
|
1995.508
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PIBR)
|
|
Method: Least Squares
|
|
Date: 06/30/04 Time: 11:06
|
|
Sample(adjusted): 1973 2003
|
|
Included observations: 31 after adjusting endpoints
|
|
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
PIBR(-1) 0.035648 0.028532 1.249384
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0.2212
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R-squared -0.018127 Mean dependent var
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20.99355
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Adjusted R-squared -0.018127 S.D. dependent var
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80.03186
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S.E. of regression 80.75399 Akaike info criterion
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11.65242
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Sum squared resid 195636.2 Schwarz criterion
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11.69868
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Log likelihood -179.6125 Durbin-Watson stat
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2.938297
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Annexe 4.9 : Test ADF sur LPIBR
ADF Test Statistic -5.847877 1% Critical Value* -4.3082
5% Critical Value -3.5731
10% Critical Value -3.2203
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*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIBR,2)
Method: Least Squares
Date: 06/30/04 Time: 11:11
Sample(adjusted): 1975 2003
Included observations: 29 after adjusting endpoints
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Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
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D(LPIBR(-1)) -1.896941 0.324381 -5.847877 0.0000
D(LPIBR(-1),2) 0.287668 0.188993 1.522110 0.1405
C 0.058660 0.057088 1.027539 0.3140
@TREND(1972) 0.001208 0.003009 0.401298 0.6916
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R-squared 0.763411 Mean dependent var 0.004551
Adjusted R-squared 0.735020 S.D. dependent var 0.261767
S.E. of regression 0.134748 Akaike info criterion -1.043381
Sum squared resid 0.453925 Schwarz criterion -0.854788
Log likelihood 19.12902 F-statistic 26.88943
Durbin-Watson stat 2.120365 Prob(F-statistic) 0.000000
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