iNTRODUCTION GENERALE
Le thème de notre choix est
« la participation des Forces de Défense
Camerounaises (FDC) aux opérations de maintien de la paix en
Afrique ». Pour mieux présenter ce
thème, nous parlerons d'abord des généralités sur
le maintien de la paix, ensuite du contexte africain des opérations de
maintien de la paix (OMP), et enfin du sujet proprement dit.
A. LES GENERALITES SUR LE MAINTIEN DE LA
PAIX
Il s'agit de plancher ici sur la genèse, le
développement et la complexité du troisième mode de
fonctionnement du chapitre VII de la charte des Nations Unies relatif aux OMP.
En effet, la disparition des blocs après la guerre froide s'est
accompagnée d'un relâchement des grandes tensions entre
puissances. Cependant, si les conflits n'ont pas disparu, ils ont changé
de nature et ont gagné en complexité. Les guerres classiques
deviennent l'exception, celles dites « guerres
moléculaires » et autres formes d'antagonismes devenant la
règle.
Entre 1990 et 2002, le monde n'a connu que trois conflits
armés majeurs ayant opposé des Etats alors que 58 affrontements
majeurs répartis dans 46 endroits ont opposé des factions au sein
d'un même territoire national. Cette tendance affecte
particulièrement l'Afrique 1(*), va inviter aux cotés des missions
d'observation mises sur pieds dès 1948 pour des différends
limités, une nouvelle forme d'action élaborée dès
1956 à savoir, la force d'interposition composée de
contingents armés nationaux fournis de façon volontaire par les
Etats membres2(*). Ce
nouveau type d'intervention,
dénommé « opérations de maintien de la
paix », véritable invention onusienne ad hoc, n'est pas
prévu par le texte de la Charte. Pour autant il est en conformité
avec l'article 1 de cette charte. A priori, la construction de ce nouvel
instrument de maintien de la paix est allée de pair avec
l'incapacité de mettre en oeuvre les dispositions du chapitre
VII3(*).
L'ONU ne disposant donc pas de troupes permanentes, les OMP
sont des forces destinées aux opérations entreprises au coup par
coup et de façon plus ou moins empirique, sous le pavillon de
l'Organisation. Dans ces conditions le terme OMP correspondra à un terme
global comprenant à la fois le soutien militaire aux initiatives
diplomatiques, l'engagement des observateurs et de moniteurs, les actions
traditionnelles de maintien de la paix, le déploiement préventif,
l'assistance humanitaire, la protection et la distribution de secours, la mise
en oeuvre des sanctions et l'imposition de la paix. De même, sera
également considérée comme opération de maintien de
la paix, toute action qui consiste en la prévention, la limitation, la
modération et la cessation d'hostilités internes ou entre Etats
par l'intervention d'un tiers, dirigées par des éléments
internationaux, utilisant des forces militaires, policières et civiles
multinationales, pour maintenir, rétablir, consolider et le cas
échéant imposer la paix.4(*)
Au total, le maintien de la paix englobe des situations de
prévention, de « rétablissement de la paix5(*) »,
« d'imposition de la paix 6(*)» et de « consolidation de la
paix 7(*)». Dans
ce cadre, la prévention militaire a pour mandat d'éviter que les
différends ne surgissent entre les parties, d'empêcher qu'un
différend existant ne se transforme en conflit ouvert et, si un conflit
éclate, de faire en sorte qu'il ne s'étende pas.
La relance de l'ONU observée lors de la crise du golf
en 1990 par l'autorité nouvelle du Conseil de Sécurité
(CS) s'est accompagnée d'une évolution rapide de la nature des
OMP. Ce phénomène s'est traduit par l'utilisation du vocable de
`' Générations d'OMP''. C'est ainsi qu'on distingue :
· Les OMP dites de `'Première
Génération'' encore appelées maintien de la paix
traditionnel, instrument aux ambitions modestes qui a été
rarement utilisé, à peine 13 fois au cours des 45
premières années d'existence de l'ONU8(*) ; et
· les OMP de `'Deuxième génération''
apparues dès la fin des années 80 et caractérisées
par une expansion remarquable tant sur le plan quantitatif (avec un
accroissement de leur nombre dû aux multiplications des conflits dans le
monde ayant caractérisé la période d'après guerre
froide) que sur le plan qualitatif (avec une complexité de plus en plus
grande des missions des soldats de la paix) qui intègre également
des ambitions plus grandes et des risques (dangers) plus marqués9(*)
B. CONTEXTE AFRICAIN DES OMP
L'ONU a cessé d'exercer le monopole dans la conduite
et la gestion des OMP. En effet l'Union Européenne (UE), l'UA et bien
d'autres organisations régionales et sous régionales se sont
dotées de capacités propres en matière de commandement et
contrôle de contingents militaires pour des missions de paix. Les
réalités profondes et anciennes du continent noir faisaient
déjà dire à Frédérico Major, ancien
Directeur Général de l'UNESCO, qu'il a la ferme conviction
« que l'Afrique, avec la richesse de ses traditions et de sa culture,
a un rôle fondamental à jouer dans le projet mondial
d'instauration d'une culture de la paix »10(*).
L'action des Forces de Défense Africaine en faveur de
la paix dans le monde épouse les contours de l'évolution de
l'histoire diplomatique. En effet, lorsqu'au lendemain de la guerre du Golfe de
1990, le Président Georges Bush proclame le nouvel ordre mondial devant
le Congrès américain, lui-même préparé en
amont par la fin de la guerre froide, l'ONU ne peut faire l'économie
d'une reforme institutionnelle. C'est dans ce contexte qu'intervient la
Déclaration du Conseil de Sécurité du 31 janvier 1992
chargeant le Secrétaire Général M. BOUTROS BOUTROS GHALI
de réaliser une « étude et de faire des recommandations
sur les moyens de renforcer la capacité de l'organisation dans les
domaines de la diplomatie préventive, du maintien et du
rétablissement de la paix et sur la façon d'accroitre son
efficacité dans le cadre des dispositions de la
charte ».11(*)
Le 23 juillet 1992, le Secrétaire Général
de l'Organisation publiait ses propositions sous le nom
d' « agenda pour la paix ». Celui-ci reposait sur cinq
piliers interdépendants : la « diplomatie
préventive », le « rétablissement de la
paix », le « maintien de la paix », la
« consolidation de la paix » et la
« coopération avec les organismes
régionaux ».
De tous ces cinq piliers, c'est celui portant sur la
coopération entre l'ONU et les organisations régionales et
sous-régionales qui balise l'action des Forces de Défense
africaine en faveur de la paix sur leur continent. L'agenda pour la paix va
ainsi concrétiser la nouvelle approche onusienne de la
sécurité collective, fondée sur la décentralisation
du maintien de la paix. Cette décentralisation accorde un rôle
accru aux accords et organismes régionaux, ouvrant par conséquent
la voie à une plus grande mobilisation des organisations sous
régionales africaines dans la lutte contre la multiplication des
conflits sur le continent. Aussi, les actions des Forces de Défense au
service de la paix en Afrique ont elles pour cadre, l'UA et plus
précisément, son Conseil de Paix Sécurité dont le
protocole a été adopté par la première session
ordinaire de la conférence de l'UA tenue à DURBAN en Afrique du
Sud12(*).
C. PRESENTATION DU SUJET PROPREMENT DIT
Le choix du thème portant sur l'examen de :
« La participation des forces de défense du Cameroun aux OMP
en Afrique » résulte de plusieurs constats. Les OMP ne
sont plus seulement l'affaire de l'ONU, leur régionalisation est
déjà effective, les acteurs dudit domaine se sont
multipliés. Par ailleurs l'Afrique est le continent le plus
touché par une suite interrompue de guerres et de violences multiformes
qui font des dizaines de milliers de morts et de blessés, ainsi que des
nombreuses populations déplacées et refugiées. A ces
conséquences humaines désastreuses, s'ajoute un chaos
socio-économique qui a fait dire aux chefs d'Etats et de Gouvernement de
l'OUA réunis au Caire qu'« aucun facteur interne n'a autant
contribué aux problèmes socio-économiques de notre
continent que le fléau des conflits intra- et
interétatiques. »13(*)
Un autre constat est que la puissance aujourd'hui se mesure de
plus en plus à l'aune des participations à la résolution
des problèmes internationaux. C'est compte tenu de tout ce qui
précède que nous avons voulu nous interroger sur la pertinence
et/ou l'impact du rôle de nos forces de défense dans les
opérations de maintien de la paix en Afrique.
L'objet d'un travail de recherche selon Madeleine GRAWITZ
répond à la question qu'est ce que je cherche ?14(*) Appliqué à
notre thème de travail, il sera question pour nous de rechercher les
buts de la politique étrangère ou intérieure visés
par le Cameroun à travers la participation de ses forces de
défense aux OMP en Afrique.
Le sujet que nous avons choisi est d'un intérêt
à la fois théorique et pratique. Sur le plan scientifique et donc
théorique, parler de l'apport du Cameroun dans les OMP rappelle la
sociologie même des relations internationales. C'est la dynamique de la
recherche du positionnement et du rayonnement des Etats sur une scène
internationale, qui est caractérisée par la concurrence et la
compétition, les rapports de force et les alliances, les
récupérations et l'opportunisme des acteurs.
Sur un plan pratique, ce travail pourrait permettre de
comprendre les enjeux et considérations qui président
l'engagement du gouvernement quant à la participation des forces
camerounaises aux OMP. De même, cette réflexion pourrait
également être pour les décideurs politiques, un moyen
d'évaluation des décisions prises dans la perspective de
l'amélioration de la politique nationale en matière de
participation aux OMP.
La problématique qui se dégage de notre sujet
peut être formulée ainsi qu'il suit : en quels termes
comprendre l'investissement du Cameroun dans les OMP africaines ?
Autrement dit, pourquoi et comment le Cameroun participe t-il aux OMP ?
Quelle lecture peut-on faire de cette participation et quelles perspectives au
regard des réalités actuelles ?
Les réponses à ces multiples interrogations
constitueront le noeud de toute notre réflexion qui sera
présentée en trois chapitres traitant notamment du cadre de la
participation des FDC aux OMP en Afrique (chapitre 1), les interventions
proprement dites du Cameroun dans le champ des OMP (chapitre 2), et
l'évaluation de la participation des FDC aux missions de paix sur le
continent (chapitre 3). Mais avant nous aurons un chapitre
préliminaire dans lequel nous parlerons du stage en lui-même.
CHAPITRE PRELIMINAIRE : LE STAGE
Le stage que nous avons effectué au MINREX du 03 au 28
août 2009 se voulait un stage d'imprégnation comptant pour la fin
de la première année de formation des étudiants en
diplomatie de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). En
tant que tel, il avait pour but principal de familiariser les étudiants
avec les différentes structures du Département ministériel
qui les accueillait, afin de leur permettre de s'accommoder progressivement
à leur futur environnement professionnel. L'ordonnancement et le
programme dudit stage ne pouvaient donc que viser l'atteinte de cet objectif.
Aussi, allons-nous nous atteler à restituer toutes les articulations de
notre séjour au MINREX en subdivisant cette partie en trois sous parties
portant respectivement sur l'accueil réservé aux
étudiants stagiaires de l'IRIC, le déroulement proprement dit du
stage, et les difficultés rencontrées et suggestions pour leur
résolution.
A. L'ACCUEIL
Le stage que nous avons effectué a débuté
le 03 août 2009 par une cérémonie d'accueil des stagiaires
qui s'est tenue dans la salle des actes du MINREX en présence de
Monsieur Sébastien FOUMANE, Secrétaire Général
dudit Département ministériel. Cette cérémonie de
bienvenue a été ponctuée par deux allocutions, d'abord
celle du Directeur Adjoint chargé des études de l'IRIC, et celle
du président de la cérémonie. Ces deux intervenants ont
axé leurs propos sur des conseils et orientations relatifs à
notre processus de formation, en insistant sur le métier et
l'éthique du diplomate. Par la suite, deux autres moments ont
suivi la cérémonie d'accueil à savoir, la photo de
famille et le cocktail organisé pour la circonstance.
Au terme de cette cérémonie d'accueil, nous
avons été briefés par le chef de service chargé de
la formation et des stages sur l'ordonnancement de notre séjour au
MINREX, où toutes les dispositions (selon ses dires) étaient
prises pour notre émulation intellectuelle et professionnelle. Il
convient à cet égard de relever avec force que cette
cérémonie d'accueil nous a galvanisé, en raison de
l'esprit de communion et convivialité qui a caractérisé
ses différentes articulations. Au final, cette rencontre
préliminaire, a débouché sur un motif d'engagement de
chaque étudiant à faire montre d'ardeur au travail tout au long
du déroulement du stage.
B. LE DEROULEMENT DU STAGE
L'ordonnancement proprement dit de ce stage
d'imprégnation a tout d'abord consisté en une rotation des
étudiants constitués en groupes, dans toutes les structures du
ministère. Pour ce qui est du groupe, dont je faisais partie (groupe
N°6), nous avons entamé notre ronde des services par la Direction
des Nations Unies et l'avons achevée avec la Direction des
Amériques et des Caraïbes; l'itinéraire
détaillé de notre parcours dans l'ensemble des Directions,
Cellules et Divisions est présenté dans la note de service du
MINREX jointe en annexe, relative à la programmation de la ronde des
services que devaient effectuer les groupes d'étudiants de l'IRIC.
Au cours de notre tournée dans les différents
services du ministère, les entretiens avec les responsables desdites
structures ont porté sur leur travail quotidien, conformément
à l'organigramme du Département, certains rôles
spécifiques qui leur sont souvent confiés,15(*) leurs expériences
personnelles, mais également les contraintes et difficultés
auxquelles ils sont confrontés. Ces différentes articulations
étaient généralement suivies par le jeu de
questions/réponses.
Nous avons ainsi pu nous rendre compte de la nature et de la
diversité des types de dossiers traités, de leur
spécificité qui requiert très souvent de la
confidentialité, au regard de nombreuses questions sensibles qui
engagent la souveraineté des Etats16(*). Il importe à cet égard de
résumer que nombre de dossiers portaient sur la préparation de la
participation active du Cameroun à des fora et réunions à
l'étranger, la préservation des intérêts et de
l'image de marque de notre pays, l'élaboration des notes d'information
pouvant orienter la très haute hiérarchie gouvernementale sur les
positions à défendre par notre pays en rapport avec
l'actualité et autres débats internationaux, l'encadrement des
délégations étrangères en séjour dans notre
pays, etc.
Il nous a également été donné de
relever la collaboration permanente qui est appelée à exister
entre le MINREX et les Ministères techniques compétents sur de
nombreux dossiers dont le MINREX est très souvent saisi en raison de sa
position fondamentale de « point de contact » du Cameroun
avec le monde extérieur.
Au terme de cette ronde des services, j'ai opté de me
rendre de nouveau à la Direction des Affaires d'Afrique,
conformément au programme arrêté par le service des stages
du MINREX, afin d'y rencontrer des responsables de cette structure
compétents sur un thème « accrocheur » qui a
marqué nos entretiens lors de notre premier passage, et que j'avais
d'ores et déjà choisi comme sujet de mon rapport de stage. Cette
démarche m'a ainsi conduite à la Sous-direction de l'Union
Africaine, où j'ai bénéficié de l'encadrement de
Monsieur ONDOUA NTSAMA Christian, Sous-directeur par intérim de l'UA,
avec qui nous avons discuté de la question de la
« participation des Forces de défense
camerounaises aux opérations de maintien de la paix sur le
continent ».
Le stage dans l'ensemble nous aura été
bénéfique sur plusieurs plans. En effet, outre la
maîtrise de la structure organique du ministère, nous nous sommes
habitués à de nombreuses pratiques et usages de la maison,
notamment la désignation par des chiffres des différentes
directions, les horaires de travail très flexibles pour le personnel,
tout en appréciant le large champ d'action dans la nature des dossiers
soumis au personnel de ce Département.
C. DIFFICULTES ET SUGGESTIONS
Durant notre stage nous n'avons pas rencontré de
difficultés majeures, excepté le fait que l'agenda des
responsables de certaines structures à notre passage ne leur permettait
pas toujours de nous réserver un temps adéquat pour nos
entretiens. A cet effet la suggestion que nous formulons est que chaque
direction désigne un diplomate pour s'occuper des stagiaires. Ceci
faciliterait le bon accueil des stagiaires, indépendamment des
contraintes diverses qui pourraient empêcher des rencontres avec le plus
grand nombre de responsables.
S'agissant spécifiquement du fonctionnement du MINREX,
Il convient de noter les insuffisances qui affectent certainement la
qualité et même le rythme de travail au sein de ce
Département ministériel. Il s'agit notamment du manque de
personnels17(*) et de
l'inconfort de certains cadres de travail marqués par une
exigüité et par un parfait dénuement en termes
d'équipement. Concernant cet aspect, il convient de se féliciter
des efforts déployés par le Gouvernement pour l'augmentation
très significative du nombre d'étudiants diplomates en cours de
formation à l'IRIC, et d'apprécier les investissements en cours
au MINREX selon les informations obtenues de la DAG, visant non seulement
l'extension des locaux de ce Département ministériel, mais
également le renouvellement et la modernisation des équipements
de bureau.
CHAPITRE 1 : LE CADRE DE LA PARTICIPATION DES FDC
AUX OMP EN AFRIQUE
Au même titre que les autres Etats, la participation du
Cameroun aux OMP ne saurait être considérée comme
étant exclusivement sous-tendu par des objectifs philanthropiques. Il
importe par conséquent d'examiner les enjeux autour de l'engagement de
notre pays dans la construction de la paix en Afrique (I) ainsi que les
facteurs préalables qui conditionnent la prise de décision
favorable à un tel engagement (II).
I LES ENJEUX
AUTOUR D'UNE PRESENCE EFFECTIVE DES FORCES CAMEROUNAISES SUR LE TERRAIN DU
MAINTIEN DE LA PAIX
Dans cette partie de notre travail, il est question de
présenter les arguments d'ordre militaire et stratégique (A), des
buts économiques et financiers (B) et des enjeux de prestige et le
rayonnement international (C) qui militent généralement en faveur
de la mobilisation des militaires camerounais sur le terrain du maintien de la
paix.
A.
LES QUESTIONS D'ORDRE MILITAIRE
Au nombre des questions relevant des considérations
d'ordre militaire qui président les décisions pratiques pour la
participation du Cameroun aux OMP, on a entre autres : les
intérêts sécuritaires (1), stratégiques (2) et
professionnels (3)
1. Les intérêts sécuritaires
Le Cameroun appartient à la zone Afrique centrale qui
s'illustre depuis plusieurs années par une prolifération de
conflits. Or le phénomène de globalisation vécu depuis la
fin de la guerre froide a confirmé l'interdépendance entre les
Etats, y compris sur le plan sécuritaire. Ainsi donc, la participation
du Cameroun aux OMP vise tout d'abord sa propre sécurité au
regard de sa proximité géographique avec nombre de foyers de
tension, notamment dans la sous-région Afrique centrale minée par
de nombreuses guerres civiles18(*) qui suscitent davantage des préoccupations
sécuritaires bien au-delà des zones de conflit proprement dit en
raison,19(*) du
phénomène d'expansion régionale des conflits initialement
circonscrits à un niveau national.
2. Des intérêts stratégiques
La participation du Cameroun aux OMP revêt aussi des
buts stratégiques. En effet, le Cameroun, de par sa position
géographique et sa dotation naturelle a des atouts pour être la
locomotive de l'intégration en Afrique centrale. Aussi utilise-t-il le
terrain des opérations de maintien de la paix pour faire une
démonstration du savoir faire et du niveau de son armée. A ce
sujet, il est cohérent de penser que l'instabilité des pays
africains peut contribuer d'une certaine manière à asseoir
l'influence du Cameroun dans sa sous région ; le principe de
l'assistance et de l'aide sous différente formule à des pays en
guerre étant susceptible de favoriser une relation
« verticale » entre l'Etat donateur et contributeur
à l'OMP qui gagne en influence, et l'Etat assisté.
3. Des intérêts professionnels.
La participation à une OMP apparaît comme une
entreprise de socialisation des états participant à la dynamique
de pacification des espaces géographiques en proie aux
instabilités. La présence du Cameroun aux OMP contribue ainsi
à tester le niveau et les capacités des forces camerounaises
appelées à faire étalage de leur connaissances aux
cotés des forces des autres pays. Par ailleurs, cette participation
constitue une occasion d'améliorer les capacités des FDC. Les
autorités camerounaises tirent effectivement avantage de la
cohabitation avec des forces de défense plus équipées et
plus expérimentées sur le terrain des OMP. Car, du brassage entre
les différentes forces, résultent une nécessaire
intégration professionnelle et un échange d'expériences
techniques de travail.
L'intérêt de la participation des FDC aux OMP
devrait donc également se lire dans la possibilité
d'améliorer leurs performances et leurs capacités, le terrain des
OMP étant propice à l'apprentissage et à un échange
d'expériences. Autrement dit, c'est un cadre approprié pour
l'acquisition de nouvelles connaissances, étant donné qu'il met
en relief les particularités et les techniques souvent
spécifiques aux différentes armées. C'est donc pour le
Cameroun, le moyen d'acquérir les nouvelles techniques de l'heure, de
consolider la culture militaire de ses forces par leurs accoutumances à
des pratiques nouvelles, mais aussi d'améliorer parallèlement sa
logistique en acquérant les matériels performants dans l'optique
de consolider le rendement et la professionnalisation de l'armée
nationale. C'est d'ailleurs l'une des grandes lignes qui ressortent de la
réforme des armées camerounaises de 2001
La participation à une OMP s'avère
également importante pour le statut des personnels de
sécurité et de défense qui y participent. En effet,
l'étiquette de « pacificateur » leur vaut une
considération nouvelle et fondamentale qui s'avère
déterminante dans la suite de leur carrière ; qu'il s'agisse
entre autres des égards qui leur sont réservés par la
hiérarchie, des promotions tant en grade que dans le domaine des
responsabilisations dans les administrations militaires, etc.
De même, l'environnement au sein duquel les FDC
évoluent, généralement marqué par la bonne
gouvernance, devrait forger davantage en ces contingents, des valeurs de
rectitude morale, de transparence et de désintéressement dans
l'accomplissement des missions. A ces satisfactions purement professionnelles,
se greffe celle de la symbolique de la transcendance du danger et de la mort
qui caractérisent la fin d'une OMP.
B. DES BUTS ECONOMIQUES ET FINANCIERS.
Les retombées financières d'une participation
à une opération de maintien de la paix ne sont pas
négligeables. En effet, tout pays participant à une
opération tire des profits que l'on peut situer à deux
niveaux :
· D'abord à travers la location du matériel
à l'ONU ou à l'UA. A ce propos certains pays ont pu mettre
à la disposition des Nations Unies du matériel roulant et
même des aéronefs. D'autres comme le Cameroun se contentent de
faire louer les uniformes et les armes individuelles des forces de
police ;
· Ensuite, chaque pays représenté à
une OMP de l'ONU reçoit un forfait journalier par tête de
participant à la mission. Il est à signaler que cet argent dans
le cas de l'ONU n'est pas directement reversé aux Etats participants aux
dites opérations. Il est plutôt alloué à
l'allègement de la dette de ces pays vis à vis du système
des Nations Unies.
Dans le cadre de l'UA, une somme de 500 dollars US est
versée mensuellement à chaque soldat, avec un
prélèvement de 100 dollars au profit du trésor public de
son pays20(*).
Par conséquent, de nombreux enjeux économiques
et financiers sont attachés à la participation des FDC aux
OMP ; qu'il s'agisse des militaires qui perçoivent des salaires
généralement plus importants que leur solde au niveau national ou
alors du réinvestissement de ces devises dans l'économie
nationale. En outre, s'il est démontré que les pays occidentaux
qui financent majoritairement les OMP engrangent d'énormes
bénéfices par l'intermédiaire de leurs compagnies qui
assurent la fourniture et le transport des matériels et autres
logistiques nécessaires aux OMP , le Cameroun peut tirer des
bénéfices économiques en décidant par exemple, de
nourrir ses militaires mobilisés en RCA avec les vivres d'origine
nationale, comme l'ont fait les Nigérians pour leurs contingents au
Darfour21(*) (nourris en
grande partie par les aliments en provenance d'Abuja).
Il convient à ce sujet d'évoquer les recettes
certaines engrangées par le Cameroun dans l'exploitation de son
territoire pour acheminer vers le Tchad et la RCA, des moyens logistiques et
divers, nécessaires aux OMP en cours ou récemment
organisés par l'Union Européenne et les Nations Unies dans ces
deux pays. L'appui accordé par le gouvernement à ces deux
missions à travers l'utilisation du port de Douala et l'acheminement
desdits matériels par voie terrestre a irrémédiablement
contribué à générer des recettes pour
l'économie nationale (usages des hôtels pour l'hébergement
des convoyeurs, achat du carburant pour le transport, alimentation, etc.)
Par ailleurs tout un mécanisme est prévu aux
Nations Unies pour le remboursement dans l'intégralité des frais
dépensés pour le déploiement d'un contingent de Maintien
de la Paix. De même, le matériel acquis revient au pays en fin de
mission, ce qui est une aubaine pour moderniser les armées sur le plan
logistique. La participation du Cameroun aux OMP au Darfour, en RCA, en RDC
pourrait en cela être très bénéfique.
C. LA QUETE DE RAYONNEMENT INTERNATIONAL
D'autres raisons qui expliquent l'envoi des militaires
camerounais aux OMP sont la quête du prestige international (1) et la
promotion des capacités des Institutions (2).
1- La quête du prestige
international
En contribuant à la réalisation des OMP, le
Cameroun traduit le souci de s'affirmer comme un pays résolument
engagé derrière les valeurs de référence que sont
la paix, la sécurité, la démocratie et la liberté.
L'on y voit ainsi l'opportunité pour le Cameroun de
bénéficier de l'aura diplomatique et du prestige international
que confèrent de tels engagements à l'échelle de la
communauté internationale. Le Cameroun à travers sa participation
aux OMP développe un nouveau cadre d'expression dynamique : le site
multilatéral. Il est question dans cet environnement de confirmer les
ambitions de leadership dans la sous-région à travers une
participation maximale aux OMP à l'intérieur du continent, dans
un contexte de désenchantement des puissances occidentales à
l'égard des missions de paix sur le continent depuis l'échec de
l'intervention humanitaire en somalie. Le Cameroun est en cela fortement
concurrencé par tous les autres, notamment le Tchad qui connaît
une fulgurante montée à travers ses participations
remarquables.
Dans le même ordre d'idées, participer à
la résolution des problèmes internationaux apparait comme un
facteur de puissance au même titre que les autres facteurs classiques de
puissance. De ce fait, intervenir dans le cadre d'une OMP, peut permettre de
répondre à l'impératif de grandeur sur la scène
internationale. Il s'agit d'être présent pour faire sensation,
bonne figure et bonne prestation aux yeux des autres Etats, en se faisant
consigner dans les annales de l'histoire comme un acteur majeur de la
pacification de la scène internationale. Il n'est plus besoin de
rappeler ici que le rayonnement international est l'une des grandes lignes de
la politique étrangère du Cameroun22(*), et par conséquent
garder à l'esprit que les multiples mobilisations de nos contingents
militaires en Afrique participent de cet objectif.
2- la promotion des capacités des institutions
continentales et locales
La participation des FDC répond aussi à
l'exigence de renforcement des capacités des institutions. Il s'agit
pour le Cameroun de contribuer à donner une légitimité
à l'UA, à son Conseil de Paix et de Sécurité, ainsi
qu'aux forces pré-positionnées constituées par
l'organisation continentale. Ce même objectif est valable pour la
Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale(CEEAC), le Conseil
de Paix et de Sécurité de l'Afrique Centrale (COPAX), le
Mécanisme d'Alerte Rapide d'Afrique Centrale (MARAC). Cet ensemble
d'institutions se retrouvant très souvent au coeur de l'organisation des
missions de paix pour lesquels le Cameroun a mobilisé des
contingents.
En d'autres termes, l'engagement du Cameroun en faveur des
missions de paix se justifie également par le souci de Yaoundé
de renouveler son soutien aux organisations internationales (à vocation
universelle, continentale ou sous-régionale) au sein desquelles il
siège en qualité de membre. C'est pourquoi le gouvernement
réserve généralement une réponse favorable aux
sollicitations qui lui sont exprimées par ces institutions dans la
perspective de l'organisation des OMP. Dans ce registre, les besoins
communément exprimés sont la mise à la disposition de ces
organisations d'experts du domaine militaire ou du maintien de la paix, le
versement des contributions financières au budget de ces missions de
paix, des soutiens logistiques, ou même l'usage du territoire camerounais
pour l'acheminement de la logistique utilisée pour une OMP.
Sur le plan interne, cette légitimation des
institutions nationales concerne la considération et la confiance
accordées aux Ecoles et Centre de formation militaire ayant
participé à la préparation des éléments qui
composent les contingents camerounais mobilisés pour les OMP.
Cependant, au-delà des enjeux, d'autres
préalables sous-tendent la participation des forces camerounaises aux
OMP.
II LES DETERMINANTS OU PREALABLES A LA PARTICIPATION EFFECTIVE
DES FORCES CAMEROUNAISES SUR LE TERRAIN DU MAINTIEN DE LA PAIX
Ils sont de plusieurs ordres parce que liés aux
considérations d'ordre diplomatique(A), à la
régionalisation du maintien de la paix (B) et à des arguments
d'ordre interne (C).
A. LES CONSIDERATIONS D'ORDRE DIPLOMATIQUE OU LES EFFETS
INDUITS DU PRINCIPE D'APPARTENANCE A LA « COMMUNAUTE
INTERNATIONALE »
Le Cameroun en tant qu'Etat libre et
indépendant, est membre de la Communauté Internationale et par
ailleurs acteur des Relations Internationales. Ce double statut implique de
fait que notre pays soit concerné au premier chef, par toutes les
formes d'initiative de paix conduites sous le sceau de l'internationalisation
des efforts de gestion et de règlement des conflits à travers le
monde.
A ce titre, la présence des contingents camerounais de
maintien de la paix sur les champs de conflit africain répond à
l'impératif du gouvernement, de manifester son appui et d'assurer sa
contribution aux efforts multiples de la diplomatie internationale en faveur de
l'extinction de nombreux foyers de tension qui minent le quotidien de
l'Afrique. Autrement dit, notre pays exprime à travers ce canal, sa
solidarité et son engagement au profit des initiatives de construction
de la paix et de la sécurité internationale.
Par ailleurs, l'autre motivation de l'intérêt
manifeste du Cameroun pour la participation de ses troupes aux
opérations de maintien de la paix réside dans le souci des hautes
autorités gouvernementales, de réaffirmer sans cesse sur
l'arène diplomatique internationale, leur adhésion sans
réserve aux principes de la diplomatie de résolution pacifique
des conflits. Cette option qui a le privilège d'accorder une place de
choix au dialogue et à la négociation entre les
belligérants permet de mieux appréhender la posture permanente
qui a été celle de Yaoundé, tout au long du processus de
règlement pacifique de la crise militaro-politique ayant opposé
notre pays au Nigeria, au sujet du différend frontalier de la
presqu'île de Bakassi.
B. LES EFFETS LIES AU PHENOMENE DE REGIONALISATION DU MAINTIEN
DE LA PAIX EN AFRIQUE.
La décennie 1990, marquée par la chute du mur de
Berlin, et la fin de la guerre froide a donné lieu à un
reprofilage des engagements internationaux en vue du maintien ou de la
restauration de la paix et la sécurité sur les terrains instables
du continent. En effet, l'écroulement de la menace soviétique sur
les espaces d'influence des puissances occidentales en Afrique est allé
de paire avec la réduction drastique des interventions militaires
occidentales. Ce changement s'est ainsi opéré en donnant lieu
simultanément à une multiplication d'initiatives et
résolutions visant une plus grande responsabilisation des Gouvernements
et armées africaines dans la gestion des crises sur le Continent.
De cette mutation contextuelle, qui a eu la
particularité d'inviter ou même de
« contraindre » l'Afrique à prendre conscience de
ces obligations (face au vide créé par le retrait des
interventions sécuritaire occidentales et devant l'accentuation du
défi de la paix et de la sécurité), il en a
résulté un renforcement des prérogatives et des actions
des Organisations régionales et sous-régionales africaines dans
la conduite des opérations de maintien de la paix, mettant
prioritairement à contribution les armées africaines.
C'est tout le sens des innovations profondes observées
depuis près d'une décennie dans la restructuration et le
renforcement des compétences de l'organisation panafricaine (UA), pour
la gestion des questions de paix et de sécurité sur le continent.
Le rôle majeur qui incombe désormais au Conseil de Paix et de
Sécurité de l'UA, qui adopte des résolutions et instruit
des actions avec le soutien de l'ONU, témoigne de la
responsabilité accrue qui est celle des Etats africains, qui sont
individuellement interpellés à un engagement plus fort en faveur
de l'appui aux initiatives politiques et militaires utiles à la
préservation de la paix sur le continent.
Cette logique de responsabilisation des africains a
également présidé aux mutations profondes observées
dans le fonctionnement des organisations sous-régionales, de plus en
plus dynamiques dans la gestion des conflits23(*) ; au même titre qu'il a
déterminé l'avènement des multiples programmes de
renforcement des capacités des armées africaines dans la conduite
des missions de paix24(*).
D. LES CONSIDERATIONS D'ORDRE INTERNE
La participation du Cameroun aux OMP est également
conditionnée par des considérations de la stabilité
intérieure (1), les disponibilités humaines (2) et les
capacités logistiques(3).
1- La stabilité intérieure
C'est une condition préalable à l'envoi des
militaires camerounais sur des terrains d'activités extérieures
au territoire national. La sauvegarde de l'intégrité territoriale
et de la stabilité intérieure passent avant tout, c'est donc la
garantie de la souveraineté nationale qui détermine tout
engagement des forces de défense à l'extérieur. C'est
pourquoi durant le conflit frontalier de la presqu'île de Bakassi qui
sollicitait la mobilisation des forces pour cette question de
sécurité intérieure et de souveraineté, il
était quasi difficile voire impossible d'avoir de grands contingents de
militaires mobilisables pour les OMP, et ce, malgré la volonté
politique du gouvernement. C'est là qu'intervient la notion de
priorité qui se confirme par l'augmentation progressive du niveau de
participation du Cameroun aux OMP depuis le dénouement de ce conflit
territorial. En effet, on trouve désormais en nombre de plus en plus
significatif, des militaires camerounais sur plusieurs terrains de maintien de
la paix, notamment au Congo Démocratique, en Cote d'ivoire, en RCA et au
Soudan où le Gouvernement a déjà marqué un accord
de principe pour le renforcement du niveau de sa participation dans la
résolution de la crise du Darfour avec le large déploiement
envisagé par l'ONU et l'UA dans le cadre de leur mission conjointe dans
cette région de l'Afrique25(*).
2- Les disponibilités humaines
La participation d'un pays aux OMP obéit à des
normes strictes sur le plan du personnel. C'est ici le lieu de dire que nous
disposons souvent d'un potentiel inadapté aux missions, en raison de la
priorité que les détachements camerounais accordent aux
militaires très haut gradés, et relativement âgés,
en lieu et place de jeunes éléments souvent plus aptes à
être déployés pour ce type de mission. En effet la section
organique employée sur le terrain tactique est composée de 42
hommes, subdivisée en trois groupes de combat dont les chefs sont des
jeunes sous-officiers. Le reste des membres sont des gradés,
c'est-à-dire du grade caporal-chef, caporal ou soldat, ce sont des
jeunes gens vifs d'où l'effort de recrutement actuellement visible dans
les armées. Plus de 4000 militaires seront recrutés cette
année si on s'en tient aux communiqués initiant les recrutements
dans les armées.
3- Les capacités logistiques
Le déploiement d'un bataillon de maintien de la paix
requiert une mobilisation minimale de 800 personnes. La mobilisation d'un
contingent de cet ordre exige par ailleurs, la mise à disposition d'un
matériel de qualité, d'un hôpital de campagne
approprié, un investissement conséquent pour assurer les besoins
en nutrition, etc. Traduit en chiffre, un déblocage de fonds d'environ
40 à 50 milliards de francs CFA soit 80 à 100 millions de
dollars26(*), est
nécessaire pour ce niveau de participation.
Or, les sacrifices financiers que notre pays consent pour la
cause du maintien de la paix étant généralement des
dépenses non budgétisées, il reste difficile de mobiliser
autant d'argent. C'est pourquoi, bien que certain d'être remboursé
par les nations unies, le Cameroun n'a pas encore pu déployer un
bataillon, en dépit de nombreuses doléances qui lui ont
déjà été adressées dans ce sens. Ces
difficultés justifient certainement aussi la logique de participation
que d'aucuns pourraient juger timide, au regard de la nature très
limitée des effectifs de militaires que le gouvernement camerounais
affecte généralement pour la participation de notre pays aux OMP.
Toutefois des voies et moyens sont en train d'être mis en oeuvre pour
trouver régulièrement des financements adéquats. Le
sous-chef EGRI (études générales et relations
internationales) du Ministère de la Défense a
évoqué l'adoption en cours d'une démarche qui consistera
souvent à des négociations avec un consortium de banques, ou
à l'obtention d'autres financements privés.
CHAPITRE 2 : LES INTERVENTIONS DU
CAMEROUN DANS LES CHAMPS DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Il importe de dire concrètement comment les forces de
défense camerounaises interviennent dans les OMP en Afrique. Pour mieux
appréhender cette participation, nous allons dans une première
partie l'analyser selon qu'elle est individuelle ou collective, selon les
cadres d'intervention que sont les niveaux stratégique, opératif
et tactique (I). Dans une seconde partie nous allons évoluer la
perception par les autres participants militaires de la prestation du Cameroun
(II).
I. LA PARTICIPATION INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE DES FDC
AUX OMP
Avant de parler de la participation proprement dite, il
importe d'apporter les éclairages sémantiques et de poser le
principe. Qu'entendons-nous par participation individuelle ou collective ?
Et à quoi renvoient les niveaux stratégique, opératif,
tactique des OMP ?
· La participation individuelle aux
OMP est une participation minimale en homme. Ce sont des
militaires qui ont des contrats individuels et travaillent soit au niveau
opératif, soit au niveau stratégique ;
· La participation collective
quand à elle renvoie à la participation par unités
constituées, ce sont des contingents dont les membres évoluent
ensemble ;
· Le niveau stratégique d'une
OMP renvoie à la dimension politico-militaire de la dite
opération, c'est le cadre de décision. Autrement dit c'est le
niveau exécutif où l'on décide de ce qu'il y'a à
faire, des buts à atteindre. Pour le cas de la MUAS que nous prenons en
exemple, l'État-major stratégique était basé
à Addis-Abeba ;
· Le niveau opératif
quant à lui, se rapporte à l'échelle des techniciens, qui
ont la responsabilité de répondre à la question
« que faire pour réaliser sur le terrain ce que veut le niveau
stratégique ? », ce niveau traduit en questions
militaires, les décisions prises par le niveau stratégique, c'est
le niveau de l'état-major.
Un état-major multinational peut avoir 500 personnes et
est composé de neuf cellules compétentes sur les personnels, le
renseignement, les opérations, la logistique, les plans de
séquences des différentes interventions, le système de
communication, les retours d'expérience et doctrine, les finances,
l'action civilo-militaire. L'état-major opératif de la MUAS
devenu celui de la MINUAD est basé à El FASHER, capital du Nord
du Darfour.
· Enfin, le niveau tactique est
celui qui a la charge d'exécuter sur le terrain, la planification du
niveau opératif, ce sont eux qui transforment en action ce qui est
conçu sur papier au niveau opératif. C'est ici qu'interviennent
les unités constituées et les observateurs en temps de
problème.
Le principe de participation des pays aux niveaux
stratégique et opératif dépend de leurs apports en hommes
au niveau tactique. C'est dire que plus on fournit des contingents, plus on a
des chances d'avoir des rôles très importants aux niveaux
suscités, et plus on peut également commander toutes les forces.
Généralement les commandants de force dans les OMP en Afrique
sont nigérians, sud africains en raison du niveau et de la constance de
leurs effectifs. Toutefois, on peut également se retrouver à ces
niveaux parce qu'il s'agit des missions internationales où l'on
réserve des places pour chaque Etat, ou alors sur la base des
capacités et prestations individuelles.
Appliqué à notre travail, il s'agira d'aborder
les différentes formes de participation du Cameroun aux OMP, notamment
la participation individuelle (A), la participation collective (B) et les
autres formes de participation (C).
A. LA PARTICIPATION INDIVIDUELLE : DARFOUR,
ANGOLA, RDC ET RWANDA, COTE D'IVOIRE
La participation des FDC aux OMP en Afrique est davantage
individuelle. Ainsi donc, les militaires camerounais sont souvent
envoyés sur demande des institutions à titre
d'observateurs27(*). Ils
arrivent souvent à se retrouver au niveau opératif et même
stratégique soit à cause de leurs compétences
individuelles, soit alors par le biais des places réservées au
Cameroun.
Depuis la signature du Décret instituant une
unité spécialisée dans le maintien de la paix au sein des
forces armées nationales en 1995 (décret joint en annexe), de
nombreux officiers et sous-officier sont intervenus de manière
individuelle dans les zones de conflits soit au nom de l'Union Africaine
(Darfour, soudan et Burundi), soit à la demande de l'ONU.
Cette participation individuelle peut être perçue
au niveau sous-régional (1) et dans le reste de l'Afrique (2).
1- Au niveau sous-régional
Au niveau sous-régional, des officiers des forces de
défense camerounaises ont été déployés avec
d'autres casques bleus dans l'EX-Zaïre (KIVU), en RCA, au Burundi, en Cote
d'Ivoire et au Rwanda. Pour s'en tenir à cette sous-région,
mentionnons de manière détaillée qu'un contingent de 20
militaires est intervenu au sud KIVU à la demande du Haut Commissariat
des Réfugiés en 1995, par la suite, un groupe de 03 puis de 05
officiers sont également intervenus au Rwanda et en République
Démocratique du Congo comme observateurs depuis cette même
année 1995. Un Officier d'État-major de nos forces a
également participé à la Mission de l'Organisation des
Nations Unies au Congo (MONUC), qui assure la mise en oeuvre de l'accord de
paix dans ce pays.28(*)
En RCA, le gouvernement camerounais a mis à la
disposition de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine
(MINURCA) le 08 février 1999, un personnel pour la formation de la
police civile. A l'expiration du mandat de la MINURCA en février 2000,
un officier supérieur camerounais occupait les fonctions de chef de
l'instruction de la police civile ; fonction qui ont été
maintenues dans le cadre du bureau d'Appui des Nations Unies pour la
Consolidation de la Paix en République Centrafricaine (BONUCA).
2- Dans le reste de l'Afrique
Dans le reste de l'Afrique, les Forces de Défense
Camerounaise sont intervenues par contingent de quatre officiers pour le compte
de l'UA au Sud-soudan (MUAS au Darfour) dans le cadre du `'Darfour DESK''
(programme de suivi des opérations pour le compte de l'UA). Dès
2005, des contingents portés à 10, puis à 20 observateurs
s'y sont succédés. Depuis le passage de la Mission de l'Union
Africaine au Soudan (MUAS) à la Mission des Nations Unies au Darfour
(MINUAD), ce sont des groupes de 5 officiers qui se relaient. En
Éthiopie, un officier camerounais fait parti de l'Etat-major de la Force
Africaine en Attente (FAA), et en Côte d'Ivoire depuis 2003, un autre
siège à l'Etat-major de la mission de l'Organisation des Nations
Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) en qualité de représentant
militaire du Président de la commission de l'UA. (Les différentes
listes des participants à ces différentes missions sont tenues en
annexe)
B. LA PARTICIPATION COLLECTIVE : RCA
Les FDC n'ont pas souvent participé aux OMP de
manière collective en unité constituée. Le cas de la RCA
reste encore unique. A ce propos, depuis 2008, le Cameroun est présent
en RCA aux côtés des autres pays de la CEEAC pour la mission de
consolidation de la paix dans ce pays. Il s'agit d'une compagnie de 107
personnes en sus de 04 officiers d'Etat-major et de 12 personnels d'appuis et
du Chef d'Etat-major. Depuis le 10 aout 2009, un général
camerounais est commandant de la force (il s'agit du Général de
Brigade TCHEMO Hector marie).
C. LES AUTRES FORMES DE PARTICIPATION DES FDC AUX
OMP
Les FDC participent aussi aux OMP par d'autres
procédés. Il s'agit précisément de leur apport dans
le cadre de la formation et des activités de préparation aux
OMP. En effet, avec la création de la Force Africaine en Attente (FAA)
et la mise sur pied des brigades régionales devant la composer, le
Cameroun prend une part active à sa montée en puissance au sein
de la force multinationale de l'Afrique Centrale (FOMAC), institution de la
CEEAC et du Mécanisme d'Alerte Rapide de l'Afrique Centrale (MARAC)
institution de la CEMAC. Le Cameroun est également en compétition
avec l'Algérie pour abriter la Base Logistique Continentales (BLC) ou
devrait être stocké le dispositif logistique appelé
à être affecté aux missions de paix initiées et
conduites sous la bannière des institutions africaines.
L'on peut également noter un apport pédagogique
indéniable pour développer et renforcer les ressources humaines
nécessaires. Le premier apport des FDC se manifeste au niveau de
l'encadrement pédagogique. Trois institutions de formation l'illustrent
dans cette rubrique. Il s'agit notamment de :
· l'Ecole militaire Inter-Armée
( EMIA) avec l'introduction dans le cursus de formation des
officiers de la sous-région des enseignements du droit international
humanitaire et des droits de la personne humaine, ainsi que l'expérience
acquise aux cotés de ses partenaires français et canadiens
constitue un atout pour l'encadrement, des contingents africains qui y sont
formés aux techniques de Maintien de la Paix depuis 2005 ;
· le Centre de Perfectionnement aux techniques de
maintien de l'Ordre (CPTMO) d'Awae participe de la même logique.
Répondant aux besoins spécifiques des pays africains, ce centre
est spécialisé dans la formation, le recyclage et le
perfectionnement de personnels officiers et non officiers de la Gendarmerie au
maintien de l'ordre, son cursus particulièrement axé sur les
droits de la personne humaine contribue de manière efficiente à
la promotion de la culture de paix.
· le pole aéronautique à vocation
sous-régionale de GAROUA répond aux besoins
exprimés par les pays de la zone pour une aviation légère
d'observation liée aux phénomènes
d'insécurité et plus particulièrement aux coupeurs de
route souvent organisés en bandes transfrontalières.
L'apprentissage dispensé repose sur des techniques d'observations en
vol, en liaison avec les forces de gendarmerie, de polices ou d'autres
armées.29(*)
II. L'APPRECIATION DE LA PARTICIPATION CAMEROUNAISE
PAR LES ORGANISATIONS REGIONALE ET SOUS-REGIONALE
Bien que les effectifs des troupes régulièrement
mobilisées par le gouvernement camerounais n'aient pas encore inscrit
notre pays au registre des principaux contributeurs en hommes au sein des
contingents multinationaux de maintien de la paix en activité sur le
Continent, le rendement des forces camerounaises (d'après les sources
militaires et celles obtenues au MINREX) est au demeurant très
apprécié par les organisations régionales africaines qui
coordonnent le déroulement de ces Missions de Paix.
S'agissant tout particulièrement de l'UA, des notes
verbales adressées à l'Ambassade du Cameroun à Addis-Abeba
et autres notes de ce poste diplomatique transmises au Département
(MINREX), témoignent d'une satisfaction de l'organisation panafricaine
sur la qualité des ressources humaines mise à sa disposition par
le Cameroun. Lesdites notes verbales mettent particulièrement en relief
les compétences des officiers supérieurs camerounais
affectés dans les structures d'Etat-major de la MUAS et de la MINUAD au
Soudan. Ces distinctions ont régulièrement valu à notre
Gouvernement d'être sollicité pour fournir à titre
spécial, d'autres officiers du même rang, appelés à
renforcer la Mission de maintien de la paix au Darfour.
Ces compétences ont à cet égard souvent
valu à notre pays d'être honoré en qualité de seul
Etat autorisé à soumissionner pour certains appels à
candidature à des postes réservés aux Officiers
supérieurs d'Etat-major pour certaines Missions Internationales de
maintien de la Paix sur le Continent30(*).
Dans le même registre de la reconnaissance du
mérite de la participation du Cameroun à ces missions de maintien
de la paix, il convient de relever que notre pays a déjà
présidé les détachements des contingents des forces
multinationales en RCA, notamment la désignation du
Général camerounais TCHEMO Hector Marie pour deux ans
CHAPITRE 3 : ESQUISSE D'EVALUATION DE LA
PARTICIPATION DES FDC AUX OMP
Après avoir présenté les enjeux autour de
la participation des FDC aux OMP ainsi que les formes que revêt cette
participation, le présent chapitre va s'atteler à une
évaluation de la présence du Cameroun aux OMP. Il s'agira
notamment de s'intéresser aux contraintes qui se posent à cette
participation (I) et de suggérer quelques solutions
susceptibles d'améliorer les perspectives d'avenir dans le champ des
interventions de notre pays aux OMP mise en place en Afrique
(II)
I LES
PESANTEURS A UNE PARTICIPATION PLUS MARQUEE DU CAMEROUN AUX OMP
S'il est vrai que la participation des FDC va croissante
depuis le dénouement du conflit frontalier de Bakassi ayant
opposé notre pays au Nigéria, il faut reconnaitre que celle-ci
reste très marginale par rapport aux potentialités du Cameroun en
raison de nombreuses raisons qui se posent comme obstacles à une
participation plus efficace des FDC aux OMP. Il s'agit notamment des
problèmes liés à l'absence de visibilité politique
(A), l'impact négatif de l'environnement administratif (B) et les
questions de procédure (C).
A. ENTRE MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE ET ABSENCE DE VISIBILITE
Le manque de visibilité ici est entendu comme une
absence d'ambitions véritables et d'orientations pour fonder la
participation du Cameroun aux OMP. En d'autres termes, notre pays semble faire
montre d'une réticence apparente à faire plus, ou mieux que les
réalités actuelles. Autrement dit, tout laisse croire que l'on
est face à une forme de refus d'avancer, voire un manque de
volonté. Cette situation semble réduire les engagements du
Cameroun pour les OMP à un simple mimétisme, plutôt que de
traduire une volonté d'agir par conviction. Le but serait donc de
prouver à la communauté internationale, que notre pays
« comme de nombreux autres » n'est pas indifférent
à la cause de la construction de paix dans les espaces
géographiques qui en sont demandeurs. Ce mimétisme semblant
s'accommoder parfaitement à une logique de participation minimale.
Il se dégage par conséquent l'impression que le
Cameroun ne mesure pas à juste valeur les atouts qu'il peut tirer en
participant de manière sérieuse aux missions internationales de
paix.
E. L'IMPACT DES MENTALITES, PRATIQUES ET USAGES PEU ENCLINS A
UNE PARTICIPATION PLUS HONORABLE AUX OMP
Il s'agit des méfaits de la logique des
intérêts individuels et autres actes d'égoïsme qui
prennent le dessus sur les intérêts et l'image du Gouvernement
camerounais lors de la participation de nos forces de défense aux OMP.
Plus concrètement, certaines pratiques et usages nuisent gravement sur
la qualité et le niveau de participation de notre pays aux
opérations de maintien de la paix. Nous pouvons entre autres
citer :
· les doutes sur l'objectivité et la transparence
dans le choix des personnes désignées pour faire partie des
contingents à mobiliser pour les OMP, la désignation de certains
éléments se faisant quelques fois sur la base des arguments
autres que le mérite31(*);
· les lenteurs parfois injustifiées dans le
traitement des dossiers des personnels appelés à être
déployés ;
· le non suivi des militaires en opération et la
non prise en compte des rapports de fin de mission32(*).
F. LES PROBLEMES DE PROCEDURE
Il faut faire appel ici à la collaboration
MINREX/MINDEF. En effet les OMP sont d'abord internationales. Il n'est plus
besoin de rappeler ici que le MINREX reste l'interface unique, tout au moins,
le principal intermédiaire entre l'extérieur et le Cameroun.
Etant donné que les militaires camerounais, à la
différence des autres Etats ne peuvent souscrire individuellement aux
offres des organisations internationales, la collaboration devrait être
de mise entre les deux départements ministériels de sorte que les
militaires puissent répondre aux appels d'offres sans être forclos
et surtout en conformité avec les règlements en vigueur.
D'où la nécessité de la coordination des relations MINREX/
MINDEF. En effet le fait pour le MINREX de souvent faire des
communiqués radio s'avère inopportun. La procédure
voudrait que le MINREX s'adresse au MINDEF qui rendrait l'annonce officielle
pour les militaires. Par ailleurs le MINDEF devrait passer par le MINREX pour
toutes les questions de coopération avec d'autres armées pour
garantir la cohésion du gouvernement camerounais.
II PERSPECTIVES POUR UNE PARTICIPARCIPATION EFFICIENTE DES FDC
AUX OMP
Dans le but d'améliorer la participation des FDC du
Cameroun aux OMP, nous suggérons quelques pistes.
A. CLARIFIER LES BUTS DE POLITIQUES ETRANGERE ET INTERIEURE DU
CAMEROUN
A ce niveau, il faut définir de manière
précise la position du Cameroun s'agissant de ses ambitions à
l'extérieur de ses frontières. Autrement dit, il est
nécessaire que les buts de politique étrangère soient
clarifiés afin de définir l'ensemble des moyens utiles à
l'atteinte de ces objectifs. En effet, ce ne sera qu'en se posant la question
de savoir comment atteindre tel ou tel objectif de politique
étrangère que l'on pourrait mettre en place les moyens
nécessaires ainsi que la distribution des responsabilités dans le
cadre de cette politique extérieure. C'est également ce qui
pourrait oeuvré à mieux cerner l'impact positif certain d'une
participation plus active du Cameroun aux OMP.
Cette clarification serait donc de bonne augure pour mettre
fin à ce qui s'apparente à de la navigation à vue,
dès lors que ceci permettra de trouver les stratégies les plus
fines et les modes opératoires les plus efficaces qui appelle la
mobilisation des moyens correspondants.
B. METTRE EN PLACE UNE DIPLOMATIE PLUS AGRESSIVE
La contribution de la diplomatie camerounaise pourrait
être davantage sollicitée pour promouvoir les capacités
militaires du Cameroun au-delà des frontières nationales. S'il
est vrai qu'un tel investissement reste conditionné par l'existence
d'une impulsion politique (volonté politique) favorable à une
présence plus remarquable du Cameroun aux OMP et par une meilleure
organisation interne de notre administration militaire, il convient
néanmoins d'admettre qu'un déploiement diplomatique reste
essentiel pour l'amélioration de l'image du Cameroun dans les champs des
OMP en Afrique. Il pourrait s'agir notamment de:
· promouvoir les activités de prospective de
manière à permettre à notre pays d'anticiper sur
l'organisation des missions de paix et d'être plus enclins à jouer
les premiers rôles en initiant ou en proposant à temps, des offres
et initiatives susceptibles de faire de notre pays, une entité
pionnière et avisée dans la conception et l'organisation de
nombreuses missions de paix ;
· désigner des attachés de défense
dans nos Ambassades, particulièrement dans celles
accréditées auprès des organisations régionales
où notre pays siège en qualité de membre. Il s'agit en
l'occurrence de notre Mission Permanente auprès de l'UA à
Addis-Abeba (qui n'est pas pourvue d'un tel responsable actuellement) où
la présence d'un diplomate militaire permettra d'éclairer et
d'informer l'Etat sur les OMP projetées, en même temps qu'elle
pourrait contribuer à mieux placer les officiers camerounais dans les
instances dirigeantes des missions de paix chapeautées par
l'organisation continentale.
C. DE NECESSAIRES AMENAGEMENTS STRUCTURELS ET FONCTIONNELS AU
PLAN INTERNE
Afin d'améliorer la
contribution de ses forces de défense aux OMP en Afrique et dans le
monde, le Cameroun doit procéder à certains aménagements
internes. Il s'agit notamment de :
· rendre fonctionnel les structures importantes
créées au sein de notre administration militaire, mais
restées inopérantes dans leurs missions d'activation du
rôle du Cameroun dans les OMP. Ce sont respectivement le Comité
national de suivi des activités du Comité Consultatif Permanent
des Nations Unies pour les Questions de Sécurité en Afrique
Centrale, créé de puis le 05/10/1994, ainsi que le bataillon de
maintien de la paix des FDC créé par les Décrets de 2001
portant réforme des armées ;
· envisager un renforcement des capacités
nationales de maintien de la paix, le nombre de militaires formés aux
OMP étant encore relativement faible. Les statistiques
révèlent en effet des chiffres encore défavorables avec
1000 éléments des FDC seulement ayant participé à
une OMP, et moins de trois compagnies ayant suivi des exercices
appropriés au maintien de la paix ;
Pour ce faire il conviendrait de doter notre pays d'un centre
de formation spécialisé et former davantage des formateurs
nationaux à l'effet de compléter les stages de formation en OMP
que les éléments des forces de défense effectuent à
l'étranger et dans le cadre du RECAMP et de l'ACOTA.
Notons que les FDC participent aux OMP surtout en
qualité d'observateurs militaires. Ceci traduit l'absence au Cameroun
d'unités spécialisées et équipées pour des
opérations de maintien de la paix. A ce sujet, il convient de se
féliciter du projet EI/forces (Ecoles Internationales des Forces de
Sécurité) en gestation qui pourrait, s'il venait à voir le
jour, donner aux forces de sécurité camerounaises, les aptitudes
nécessaires aux exigences onusiennes des OMP. Cette école qui
devrait être implantée à Awae au site du centre de
perfectionnement de police judiciaire (CPTMO) aura pour mission de recevoir
à la fois ou séparément :
· des unités constituées (formed police
unit) sur la base de l'unité de police internationale à 140
hommes, pour leur préparation opérationnelle
avant engagement ;
· des stages en volume plus réduit, de formation
d'experts (formateurs seniors), groupe de 25 ou 50 hommes ;
· des stages de préparation au test
« ULSAT » (united nations section assitance team) ;
· des stages de perfectionnement des forces de
sécurité internationale du Cameroun.
Une conférence d'information des donateurs à ces
projets s'est tenue à New York le 22/10/2007 sous l'égide de
l'ONU. Le Cameroun y était représenté par une forte
délégation conduite par le ministre délégué
au près du MINREX chargé du Commonwealth.
· Par ailleurs, face aux lenteurs administratives
caractérisant les procédures de préparation des
participations aux missions de paix, il serait sans doute indispensable
d'alléger les procédures administratives afin de faciliter la
prise rapide des décisions.
CONCLUSION
Parvenu au terme de notre travail portant sur la participation
des FDC aux OMP en Afrique, il est bon de rappeler que notre
problématique portait sur la présentation des objectifs et la
nature de l'investissement des FDC dans les OMP en Afrique.
Avant de nous appesantir sur ce qui en découle, il
importe pour nous de dire la satisfaction que nous avons éprouvée
durant le stage au MINREX. Il nous aura été
bénéfique à plus d'un titre notamment au niveau de la
maitrise de la pratique fonctionnelle de ce ministère, d'une meilleure
connaissance des avantages et frustrations du métier de diplomates que
nous avons pu déceler à travers nos entretiens. En somme, nous
nous sommes frottés à un autre milieu professionnel en
découvrant ses spécificités. Ceci qui est pour nous un
avantage, celui de connaître une maison autre que celle à laquelle
nous appartenons, le ministère de la défense.
Pour ce qui est de notre thème proprement dit, l'on
peut retenir que la participation du Cameroun aux OMP en Afrique obéit
à plusieurs exigences, préalables et objectifs qui de
manière globale oeuvrent à l'édification de son prestige,
de sa grandeur et même à son développement. De même,
au-delà des objectifs politique, militaire ou économique qui
justifient ces interventions au service de la stabilité internationale,
le Cameroun en qualité d'Etat libre, membre de la communauté des
nations se fait le devoir de participer à la création d'un
environnement propice à la saine émulation des peuples à
travers sa présence de plus en plus consolidée dans la recherche
de la paix dans les zones déstabilisées du continent.
Enfin si les modules et formats de participation des FDC aux
OMP sont diversifiés et globalement appréciés, il reste
à indiquer qu'un effort de rénovation et de dynamisme devrait
être impulsé pour améliorer la qualité et même
le niveau de ces participations. Il y va du prestige recherché ou encore
de la justification du statut quasi unanime qui est reconnu au Cameroun dans sa
posture de puissance sous-régionale.
TABLES DES ANNEXES
Annexe1 : note de service
Annexe 2 : Calendrier de déroulement de
stage
Annexe3 : Etat récapitulatif des militaires ayant
servi dans les opérations de maintien de la paix
Annexe1
Annexe 2
Annexe 3
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les ouvrages
Ø COULON, Jocelyn, guide du maintien de la paix
2007, Athéna édition, 2008.
Ø COULON Jocelyn, guide du maintien de la paix
2005, Athéna édition, 2004.
Ø GRAWITS Madeleine, méthode des sciences
sociales, 11è éd, Dalloz, 2001.
Ø MOUELLE KOMBI, Narcisse, la politique
étrangère du Cameroun, paris, l'Harmattan, 1996.
Ø MAYOR, F « préface du directeur
général de L'Unesco » à l'ouvrage les fondements
endogènes d'une culture de paix : mécanismes traditionnels
de prévention et de résolution des conflits (
WWW.UNESCO.ORG./CPP/Publications/Mecanismes/edbah.htm).
Mémoires
Ø ASSILA TSED, Léandre, La participation
des forces de défense camerounaises à la mission de paix du
Darfour. Mémoire de DESS, Yaoundé, UYII Soa, 2006-2007.
Ø NSA, Jean pascal, Les forces camerounaises de
défense et leur politique internationale : la
régionalisation des activités militaires collectives,
démarche post conflit en Afrique central. Mémoire de DESS,
Yaoundé, UYII Soa 2006-2007.
Les articles
Ø Lieutenant colonel KOUNA, louis marie,
« les opérations de maintien de la paix genèse,
développement et complexité » in honneur et
fidélité numéro spécial `' force de
défense au service de la paix en Afrique et dans le monde'', 20 mai
2005.
Ø FOGUE TEDOM, Alain, « cadre juridique de la
participation des Forces de Défense aux opérations de maintien de
la paix », in honneur et fidélité numéro
spécial `'force de défense au service de la paix en Afrique
et dans le monde'', 20 mai 2005.
Ø ROPIVIA, M. L., « L'Afrique centrale
embrasée : pour une géopolitique de pacification
régionale », In ANGO ELA Paul : la prévention des
conflits en Afrique centrales pour une culture de paix.
Ø M. NTUDA EBDE Vincent, « une participation
tous azimut au maintien de la paix » in honneur et
fidélité numéro spécial «force de
défense au service de la paix en Afrique et dans le monde »,
20 mai 2005.
Ø Patrice Emery BAKONG et Mamoudou GAZIBO,
« les nouveaux conflits d'Afrique subsaharienne » in S/D
Jocelyn COULON, guide du maintien de la paix 2005, Athéna
édition, 2004.
Ø Alexandra NOVOSSELOFF, « le chapitre VII,
le recours à la force et le maintien de la paix » in S/D
Jocelyn COULON, guide du maintien de la paix 2005, Athéna
édition, 2008.
Ø Louise FRECHETTE, « grandeur et
misère du maintien de la paix » in S/D Jocelyn COULON, guide
du maintien de la paix 2005, Athéna édition, 2008.
Ø DE GAUDUSSON, Jean du Bois, « nouveaux
conflits, solutions nouvelles » in questions internationales
numéro 5 janvier-février 2004.
Table des matières
SOMMAIRE.............................................................................................................................................................I
DEDICACE...............................................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS.................................................................................................................................................III
ABREVIATIONS.....................................................................................................................................................IV
INTRODUCTION
GENERALE.................................................................................................................................1
LES GENERALITES SUR LE MAINTIEN DE LA
PAIX.................................................................................1
CONTEXTE AFRICAIN DES
OMP..............................................................................................................3
PRESENTATION DU SUJET PROPREMENT
DIT......................................................................................4
CHAPITRE PRELIMINAIRE : LE STAGE
................................................................................................................6
L'ACCUEIL..................................................................................................................................................6
LE DEROULEMENT DU
STAGE................................................................................................................7
DIFFICULTES ET SUGGESTIONS
.............................................................................................................8
CHAPITRE 1 : LE CADRE DE LA PARTICIPATION DES FDC AUX OMP EN
AFRIQUE......................................10
I- LES ENJEUX AUTOUR D'UNE PRESENCE EFFECTIVE DES FORCES
CAMEROUNAISES SUR LE TERRAIN DU MAINTIEN DE LA
PAIX.................................................................................................................10
A- LES QUESTIONS D'ORDRE
MILITAIRE.................................................................................10
LES INTERETS
SECURITAIRES..........................................................................10
DES INTERETS
STRATEGIQUES.......................................................................11
DES INTERETS
PROFESSIONNELS..................................................................11
B- DES BUTS ECONOMIQUES ET
FINANCIERS.......................................................................12
C- LA QUETE DE RAYONNEMENT INTERNATIONAL
.............................................................13
LA QUETE DU PRESTIGE
INTERNATIONAL....................................................14
LA PROMOTION DES CAPACITES DES INSTITUTIONS CONTINENTALES ET
LOCALES............................................................................................................15
II LES DETERMINANTS OU PREALABLES A LA PARTICIPATION EFFECTIVE
DES FORCES CAMEROUNAISES SUR LE TERRAIN DU MAINTIEN DE LA
PAIX....................................................................15
A- LES CONSIDERATIONS D'ORDRE DIPLOMATIQUE OU LES EFFETS INDUITS
DU PRINCIPE D'APPARTENANCE A LA « COMMUNAUTE
INTERNATIONALE »....................................16
B- LES EFFETS LIES AU PHENOMENE DE REGIONALISATION DU MAINTIEN
DE LA PAIX EN
AFRIQUE.........................................................................................................................................................16
C- LES CONSIDERATIONS D'ORDRE
INTERNE........................................................................17
LA STABILITE
INTERIEURE...............................................................................17
LES DISPONIBILITES
HUMAINES....................................................................18
LES CAPACITES
LOGISTIQUES.........................................................................19
CHAPITRE 2 : LES INTERVENTIONS DU CAMEROUN DANS LES CHAMPS
DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA
PAIX........................................................................................................................................20
I- LA PARTICIPATION INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE DES FDC AUX
OMP.......................................20
A- LA PARTICIPATION INDIVIDUELLE : DARFOUR, ANGOLA, RDC ET
RWANDA, COTE
D'IVOIRE..................................................................................................................................................21
AU NIVEAU
SOUS-REGIONAL.........................................................................22
DANS LE RESTE DE
L'AFRIQUE.......................................................................22
B- LA PARTICIPATION COLLECTIVE :
RCA..............................................................................23
C- LES AUTRES FORMES DE PARTICIPATION DES FDC AUX
OMP......................................23
II- L'APPRECIATION DE LA PARTICIPATION CAMEROUNAISE PAR LES
ORGANISATIONS REGIONALE ET SOUS-REGIONALE
...................................................................................................................24
CHAPITRE 3 : ESQUISSE D'EVALUATION DE LA PARTICIPATIONDES
FDC AUX OMP...............................26
I- LES PESANTEURS A UNE PARTICIPATION PLUS MARQUEE DU CAMEROUN
AUX OMP
...............................................................................................................................................................................26
A- ENTRE MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE A UNE ABSENCE DE VISIBILITE
...............26
B-L'IMPACT DES MENTALITES, PRATIQUES ET USAGES PEU ENCLINS A UNE
PARTICIPATION PLUS HONORABLE AUX
OMP...................................................................................27
C-LES PROBLEMES DE
PROCEDURE........................................................................................27
II- PERSPECTIVES POUR UNE PARTICIPARCIPATION EFFICIENTE DES FDC
AUX OMP................28
A-CLARIFIER LES BUTS DE POLITIQUES
ETRANGERE ET INTERIEURE DU
CAMEROUN.........................................................................................................................................................28
B- METTRE EN PLACE UNE DIPLOMATIE PLUS
AGRESSIVE................................................28
C- DE NECESSAIRES AMENAGEMENTS STRUCTURELS ET FONCTIONNELS AU
PLAN
INTERNE..................................................................................................................................................29
CONCLUSION
......................................................................................................................................................31
TABLES DES
ANNEXES........................................................................................................................................32
ANNEXE
1.............................................................................................................................................................33
ANNEXE
2.............................................................................................................................................................35
ANNEXE
3.............................................................................................................................................................36
REFERENCES
BIBLIOGRAPRIQUES....................................................................................................................45
TABLE DES
MATIERES.........................................................................................................................................47
* 1 Patrice Emery Bakong et
Mamoudou Gazibo, « les nouveaux conflits d'Afrique
subsaharienne » in S/D Jocelyn Coulon, guide du maintien de la paix
2005, Athéna édition, 2004, page 99 à 100.
* 2 Etats membres autres que
les cinq grandes puissances, mais dont la conduite est
déléguée au secrétaire général et
à ses services
* 3 Alexandra Novosseloff,
« le chapitre VII, le recours à la force et le maintien de la
paix » in S/D Jocelyn Coulon, guide du maintien de la paix 2005,
Athéna édition,2008, page 86.
* 4 Lieutenant colonel Louis
Marie Kouna, « les opérations de maintien de la paix
genèse, développement et complexité » in honneur
et fidélité numéro spécial `' force de
défense au service de la paix en Afrique et dans le monde'', 20 mai
2005
* 5 Le rétablissement
de la paix vise à rapprocher des parties hostiles, essentiellement par
des moyens pacifiques prévues par la diplomatie classique visée
dans le chapitre VI de la Charte des nations unies.
* 6 L'imposition de la paix
est une action collective, coercitive qui peut être
déclenchée par le conseil de sécurité en vue de
mettre fin à une menace à la paix et à la
sécurité internationale ou à une rupture de la paix au
moyen d'éventail de mesures allant de la démonstration de la
force( mesure de blocus, sanctions économiques) à l'emploi
effectif de la force(action armée).
* 7 La consolidation de la
paix définit l'action menée après les conflits, en vue de
reconstituer des bases propres à affermir la paix. En effet le passage
de la guerre à la paix, s'il constitue un soulagement évident est
toujours chaotique et douloureux. Depuis la chute du mur de Berlin, la
communauté internationale tente, à travers l'action humanitaire,
la présence militaire et la promotion de la justice pénale
internationale d'accompagner les pays qui sortent de la guerre,
présageant que c'est le meilleur moyen pour que la paix soit durable.
* 8 Louise Frechette,
« grandeur et misère du maintien de la paix » in S/D
Jocelyn Coulon, guide du maintien de la paix 2005, Athéna
édition, 2008, page52
* 9 Les missions de paix sont
appelées à aller au-delà de faire respecter un cessez-le
feu. Leurs mandats comprennent généralement toute la gamme des
activités nécessaires à la reconstruction des
sociétés déchirées par la guerre. En termes de
dangerosité il convient de tenir compte qu'on déploie les
contingents dans des environnements peu réceptifs à leur
présence.
* 10 F Mayor,
« préface du directeur général de
L'Unesco » à l'ouvrage les fondements endogènes
d'une culture de paix : mécanismes traditionnels de
prévention et de résolution des conflits (
WWW.UNESCO.ORG./CPP/Publications/Mecanismes/edbah.htm),
p2.
* 11 Louise Frechette,
« grandeur et misère du maintien de la paix » in S/D
Jocelyn Coulon, guide du maintien de la paix 2005, Athéna
édition, 2008, page 80
* 12 Alain Fogue Tedom,
« cadre juridique de la participation des Forces de Défense
aux opérations de maintien de la paix », in honneur et
fidélité numéro spécial `'force de
défense au service de la paix en Afrique et dans le monde'', 20 mai
2005
* 13 Jean du Bois de Gaudusson,
« nouveaux conflits, solutions nouvelles » in questions
internationales numéro 5 janvier-février 2004 p 4.
* 14 Madeleine Grawits,
méthode des sciences sociales, 11è éd, Dalloz,
2001, P 83.
* 15 Il s'agissait notamment
d'évoquer les déploiements physiques des diplomates pour des
contextes particuliers qui leur imposent souvent de jouer des rôles qui
ne s'accommodent pas toujours à l'image prestigieuse, ou à la
prestance que d'aucun réserve toujours à tort ou à raison
aux diplomates. Le plus important, au-delà du prestige de la fonction,
étant de garder à l'esprit que les nécessités
pratiques relatives à un voyage en préparation, au séjour
d'une délégation à l'étranger ou à
l'organisation d'une réunion internationale exige simplicité et
discrétion. Le but recherché était d'attirer l'attention
des étudiants stagiaires sur l'impératif d'humilité qui
devrait caractériser le diplomate, indépendamment de son
appartenance ou de son accoutumance à des milieux prestigieux tels les
conférences internationales, les audiences, rencontres et contacts de
haut niveau, etc..
* 16 Il est question du
caractère éminemment politique des dossiers qui étaient en
cours de traitement, notamment des demandes de soutien adressées par de
nombreux pays sur les sujets préoccupants de la vie internationale, les
problèmes d'ordre consulaire, etc....
* 17 La sous-direction de
l'UA au même titre que de nombreuses autres structures visitées en
est une illustration parfaite. En effet, au moment où nous
séjournions dans cette structure, M. ONDOUA, sous-directeur par
intérim depuis plus d'un an et demi à la suite de la promotion du
précédent titulaire à ce poste, assure également
les charges du service des organes de l'UA dont il est titulaire, celles de
Chef de services des institutions spécialisées de l'UA pour
palier l'absence du responsable de ce service en stage à
l'étranger depuis plus d'un an. Il convient toujours à ce sujet
de relever qu'il partage les tâches de concepteur et rédacteur de
notes avec un seul cadre diplomate mis à la disposition de sa structure
il y a peu de temps, à la suite d'une longue démarche dont le but
était d'appuyer la Sous-direction qui est par ailleurs la structure la
plus dense en activités au sein de la Direction des Affaires d'Afrique.
* 18 M. L. Ropivia,
« L'Afrique centrale embrasée : pour une
géopolitique de pacification régionale », In enjeu
numéro 25, la prévention des conflits en Afrique centrales
pour une culture de paix, P 144.
* 19 Le phénomène
de régionalisation des crises internes à certains pays a
été vécu dans le cas du conflit des grands lacs parti du
génocide rwandais. Nous avons également actuellement le cas du
Darfour et ses implications au Tchad, en RCA, au Cameroun
* 20 En outre, le pays
reçoit pendant un trimestre une allocation de 500 US dollars par mois
pour chaque soldat mobilisé. Pour les observateurs militaires, moniteurs
de police et membres du staff officiel, la rémunération est de 90
dollars par jour et il est prévu le versement de 100 mille dollars US
à l'ayant droit en cas de décès au cours de
l'opération.
* 21 Propos du Colonel KUITCHE,
actuellement Commandant de bataillon à Yaoundé, ayant
travaillé au niveau stratégique au sein de la MUAS au Darfour.
* 22 Narcisse Mouelle KombI, la
politique étrangère du Cameroun, paris, l'Harmattan, janvier
1996, 235 pages
* 23 Il convient à
cet égard de rappeler les rôles déterminants joués
par les forces ouest africaines d'interposition dans les conflits de Sierra
Léone, du Libéria,..., l'implication active des forces FOMAC et
FOMUC d'Afrique Centrale dans le maintien de la paix en RCA etc...
* 24 Programmes
proposés par les Etats-Unis (African Crisis Response Initiative
-ACRI- créé en 1996 et devenu en 2002 African Crisis Operations
Training Assistance - ACOTA-), la France (avec le Renforcement des
Capacités Africaine de Maintien de la Paix -RECAMP-), la Grande
Bretagne, et autres programmes financés par l'UE, le Japon, le
Canada...
* 25 Mous voulons parler de la
Mission des Nations Unies et de l'Union Africaine au Darfour (MINUAD) dont le
processus de mise en place se poursuit.
* 26 Confer document de
l'Etat-major des Armées et déclarations du sous-chef EGRI.
* 27 Les observateurs sont des
militaires qui appartiennent au niveau opératif qui vont sur le terrain
en cas de problème afin de connaître les véritables causes
dudit problème et rendre compte, ils fonctionnent en équipe avec
un chef d'équipe.
* 28 Ntuda Ebode Vincent,
''une participation tous azimut au maintien de la paix'' in honneur et
fidélité numéro spécial «force de
défense au service de la paix en Afrique et dans le monde »,
20 mai 2005
* 29 M. Ntuda Ebode Vincent,'
une participation tous azimut au maintien de la paix'' in honneur et
fidélité numéro spécial «force de
défense au service de la paix en Afrique et dans le monde »,
20 mai 2005
* 30 Cas récent en
juillet 2009 pour le poste d'Officier Supérieur chargé de la
logistique au sein de la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM)
* 31 Des officiers que l'on ne
peut citer, assurent s'être retrouvés aux OMP avec des personnes
incapables de mettre en marche un ordinateur.
* 32 Les soldats de la paix
affirment aussi être restés des années dehors sans jamais
avoir reçu même un coup de fil des autorités militaires
pour s'enquérir du déroulement de leur mission.