SUJET :
AVANTAGES ET EFFETS PERVERS DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
DEPUIS 1992
INTRODUCTION
I-ECONOMIE NUMERIQUE : Présentation
générale
A-DEFINITION
B- CONTEXTE DE NAISSANCE
C- CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
D- AVANTAGES DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
E- EFFETS PERVERS DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
II-ECONOMIE NUMERIQUE : Apport,
révolution, conséquences
A-APPORT DU P.I.B DANS L'ECONOMIE NUMERIQUE
B-REVOLUTION DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
C-CONSEQUENCES DE LA REVOLUTION DE L'ECONOMIE NUMERIQUE SUR
CELLES DES MEDIAS TRADITIONNELS
CONCLUSION
NOTES DE REFERENCES
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION :
Dès les années 1970, les Etats-Unis
d'Amérique préfèrent le développement technologique
au détriment de celui relatif au social. L'on assiste alors pour la
première fois dans l'histoire de l'humanité à un nouveau
dispositif technique, internet, capable de dispenser l'homme de toute
communication directe, de toutes les frontières physiques ou
géographiques ... Cet outil a hautement révolutionné le
modus vivendi des hommes ; en offrant des services divers et variés
et en promouvant un monde meilleur, celui du cyber espace dans lequel chacun
d'entre-nous sera « citoyen du monde.»(1)
Un véritable culte (2), comme
le reconnaît le chercheur français Philippe Breton. Ce culte,
appelé internet, a vu naître un ensemble d'activité relatif
à la production et aux échanges de biens et services qui reposent
sur des technologies ou réseaux numériques. C'est vers ce nouvel
outil que se ruent la plupart de sociétés et entreprises. Pour
celles-ci, internet constitue le passage obligé. Car il offre un nouvel
espace de marché sans frontières appelé économie
numérique. Les usages de cette économie sont multiples sur la
toile et présentent parfois des avantages et des effets pervers. Ce qui
pose le problème de la valeur de cette économie dite
numérique. Dès lors, quelques interrogations s'imposent avec
acuité: qu'est-ce que l'économie numérique et quelles sont
ses caractéristiques ? L'économie numérique peut-elle
être considérée de nos jours comme un levier de croissance
tant pour les pays développés que pour ceux en
développement ? Quels peuvent être les avantages et/ou les
effets pervers de cette économie numérique ? Quelles sont
les conséquences de cette économie sur celle des médias
traditionnels ? La réponse à ces questions et à bien
d'autres constituera sans conteste l'épine dorsale de notre travail.
I- ECONOMIE NUMERIQUE : Présentation
générale
A- DEFINITION :
La littérature sur la définition de
l'économie numérique est abondante et parfois
controversée. Ainsi, Laurent Cohen Tanuzi dans un atelier
intitulé « Politique de la concurrence et économie
numérique » définit l'économie numérique
comme « la nouvelle économie de l'information et de la
communication, qui regroupe les télécommunications, l'audiovisuel
et les industries de l'information, tous secteurs qui sont recomposés
par le phénomène de la convergence numérique et par les
normes IP. »
L'économie numérique c'est également
l'ensemble des biens et services qui sont fournis ou échangés sur
les réseaux électroniques et les technologies
numériques.
Au terme de ces deux définitions, l'on peut comprendre
que parler de l'économie numérique c'est s'intéresser au
secteur des télécommunications, de l'informatique, de
l'électronique, des services sur internet, des médias
numériques et de leurs offres. En bref, l'on retiendrait que
l'économie numérique par analogie à l'économie
ordinaire est celle qui se déroule sur internet. Sa naissance est
consécutive à certaines mutations sociales, technologiques,
politiques.
B- CONTEXTE DE NAISSANCE :
Après la deuxième guerre froide, le monde et
plus particulièrement les Etats Unis d'Amérique se lance dans la
technologie. Et dès les années 1960, la convergence du
téléphone, de la télévision et de l'ordinateur tend
à transformer le monde en une « société
globale.»(3) La convergence
de ces nouveaux outils va permettre aux américains de gagner la
conquête des espaces ; contrairement aux occidentaux qui avaient
gagné celle des territoires. Face à ce monopole dans la diffusion
des flux culturels, Herbert Schiller, professeur à l'université
de Californie (Usa), n'hésite pas de parler
d' « impérialisme
culturel »(4) qu'il
définit comme « l'ensemble des processus par lesquels une
société est introduite au sein du système moderne mondial
et la manière dont sa couche dirigeante est amenée, par la
fascination, la pression, la force ou la corruption, à modeler les
institutions sociales pour qu'elles correspondent aux valeurs et aux structures
du centre dominant du système ou pour s'en faire le
promoteur. »(5) Ce
développement fulgurant des Technologies de l'Information et de la
Communication (T.I.C) aux Usa va aboutir à internet qui, à son
tour favorisera la diffusion et la circulation rapide de l'information via les
réseaux à travers le monde entier. Au sommet de Bruxelles en
1995, les pays les plus industrialisés au monde entérinent la
notion de « société globale de
l'information. »(6) Dans son discours,
que d'aucuns qualifient de messianique, M. Albert Gore, vice-Président
des Etats-Unis d'Amérique pose les bases d'une nouvelle économie
à travers son concept d' « autoroutes de
l'information.» Un concept que Ingrid Ngounou définit comme
l'ensemble des « réseaux de télécommunications
qui permettent de transmettre tout message (voix, vidéo,
données...) à double sens avec de grands débits et sur des
distances plus ou moins
longues. »(7) Ce concept
de Albert Gore s'apparente donc à un appel à une politique de
promotion de l'économie numérique. Nous sommes en 1922. Les
entreprises américaines, comme par effet de mode, consacrent plus
d'investissements aux télécommunications en plus de
l'informatique que dans les matières premières et l'agriculture.
Les achats en ligne, les ventes sur internet, les offres d'emploi sur le web,
les communications, ... font des recettes incroyables aux entreprises. C'est le
départ (c'est-à-dire en 1992) de l'émergence de
l'économie numérique ou netéconomie ou encore la nouvelle
économie dont la première forme fut le téléphone.
Reste à savoir quelles peuvent être les caractéristiques de
cette économie numérique.
C- CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
L'économie numérique, en tant qu'économie
spécifique et singulière, présente moult
caractéristiques :
Elle connaît une concurrence sans
précédent. Les opérateurs naturels dans cette
économie dictent leur loi. C'est le cas de Microsoft qui
jusqu'aujourd'hui reste le leader mondial des éditeurs de logiciels.
Même si l'on peut regretter le fait que cette grande firme soit en voie
de démantèlement après le verdict controversé du 24
mars 2004. Verdict prononcé par le juge Jackson sur l'affaire qui
l'oppose à la justice. En effet, il est reproché à
Microsoft d'avoir cherché non seulement à entraver le potentiel
d'établissement de l'innovation mais aussi d'abus de position dominante.
Il faut dire que la détention du monopole dans ce secteur par Microsoft
rend difficile l'entrée de nouveaux concurrents sur le marché.
C'est à cet effet que Pénard parle du « principe du
winner-take-all.»(8) Cependant, pour faire
face à ce monopole et à cette concurrence déloyale, les
entreprises et sociétés sont parfois obligées de se livrer
à des fusions et à des concentrations. A l'instar de AOL
(American On Line) et Time Warner, Turner et Time warner, ABC et Disney, Viacom
et CBS...
L'économie numérique est aussi
caractérisée par la coproduction ou la coconception. C'est ce qui
complique la limite entre les producteurs et les consommateurs. Ce qui est
sûr c'est qu'en consommant les services numériques, on contribue
indéniablement à la production de nouveaux services. C'est le cas
de You Tube, de Amazon, de Ebay, ... qui recueillent de façon
quasi-permanente les avis des internautes sur tels produits ou services afin
d'améliorer la qualité de l'offre. Le fait intéressant ici
c'est que les biens et services sont développés en même
temps qu'ils sont commercialisés. Preuve qu'internet est aussi le lieu
par excellence des tests des innovations.
L'économie numérique se singularise aussi par
des marchés. Ceux-ci sont le plus organisés autour des
plates-formes multifaces. Selon Rochet et Tirole, ces plates-formes multifaces
présentent trois caractéristiques majeures
(9) :
-Elles permettent une interaction sociale entre les
individus ;
-Il y a l'existence d'externalité de réseaux
indirects c'est-à-dire que l'utilité de la plate-forme pour une
catégorie d'utilisateurs dépend positivement de la
présence des autres catégories d'utilisateurs sur cette
plate-forme ;
-La tarification de l'accès et de l'usage de la
plate-forme n'est pas neutre sur le volume d'échange ou d'interactions
qui ont lieu via cette plate-forme.
Ces plates-formes multifaces favorisent également
l'interaction et les transactions entre les différentes
catégories d'utilisateurs. Ici, il y en a qui paient un coût
inférieur au coût marginal alors que d'autres vont payer un prix
très supérieur au coût marginal. Les cas de plates-formes
multifaces sont légions dans le monde : Google qui met en relation
les internautes et les annonceurs, Windows qui met en relation les utilisateurs
d'ordinateurs et les éditeurs d'application, Apple qui relie les
utilisateurs de la plate-forme Itunes aux maisons de disques, etc. On distingue
ainsi trois types de plates-formes :
-La plate-forme d'échange : ce sont les places de
marché électronique (Ebay, Amazon ...) ;
-La plate-forme d'audience : elle sert à attirer
les internautes afin de vendre cette audience aux potentiels annonceurs. L'on
peut citer Yahoo, Google, Le Monde, Le Figaro, Le Messager, Cameroon-tribune
... comme exemple ;
-La plate-forme d'exploitation qui fournit à
l'utilisateur l'accès à des applications diverses :
système d'exploitation Windows, sites de musique en ligne Itunes ...
Par ailleurs, l'économie numérique est
constituée des biens et services qui présentent des
externalités de réseau. En clair, le gain pour un individu, un
cybereuphorique ou une organisation d'adopter une technologie augmente avec le
nombre d'internautes ou d'organisation qui ont déjà adopté
ces technologies. C'est du moins le point de vue que partagent Katz et Shapiro
(10) dans leur article commun paru en 1985. Pour
David (11), ces technologies liées à
l'économie numérique sont à l'origine des rendements
croissants à l'adoption. Ainsi, plus le nombre d'utilisateurs est
élevé plus ces technologies vont attirer de nouveaux
utilisateurs, du fait des externalités de réseau, des effets
d'apprentissage et des économies d'échelle. C'est dire donc que
les interactions sociales ou interactions décisionnelles jouent un grand
rôle dans cette économie dite numérique. Toutefois, quels
peuvent les avantages d'une telle économie ?
D- AVANTAGES DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
L'économie numérique présente de
multiples avantages :
Le coût de la stratégie marketing est moindre.
Cette stratégie s'étend souvent sur une longue durée
permettant d'atteindre de milliers de cybereuphoriques et de e-acheteurs. Ici,
le consommateur n'est plus passif mais hédonique dans la mesure
où il devient « acteur de sa consommation et apprécie
qu'on le fasse participer. »(12)
Internet étant devenu un outil qui donne la possibilité à
l'internaute de voir, juger et acheter un produit. Amazon, par exemple, a
inauguré les techniques de marketing coopératif, demandant aux
lecteurs d'écrire des critiques des livres, et organise des relances du
type : « les clients qui comme vous ont acheté De la
Terre à la Lune et La Nausée adorent Les Particules
élémentaires ... » C'est pourquoi la plupart des sites
aguichent des bannières publicitaires dans leur home page. Ceci pour
faire la promotion de leurs produits et rendre leurs marques interactives. Le
web « assure une vitrine à une entreprise » et
permet à l'annonceur de toucher différentes cibles : masse,
segment, niche, one2one... De nos jours, même « la moindre PME
(Petite et Moyenne Entreprise) (13) peut en temps
réel savoir quel produit est le plus consulté, quel modèle
soulève le plus de question, quelle motivation anime les consommateurs
de chaque région ... »
En plus, internet offre un accès permanent et
illimité au produit grâce à son caractère
d'éternité. Une entreprise ou un produit présent sur la
toile a mille chances d'être vue par des internautes 24h/24. Fort de cet
avantage, elles sont nombreuses les entreprises qui n'hésitent plus
à converger vers le net. Puisque cet outil confère une grande
visibilité aux produits ou aux entreprises et créé par
conséquent une relation de confiance entre les internautes. De
même qu'il contribue à l'accroissement du nombre de potentiels
clients. A ce niveau, les bénéfices sont intéressants.
D'un côté, le site internet gagne en terme de publicité
avec les annonceurs qui affluent et de l'autre côté, les
sociétés s'en tirent avec la visibilité de leur image et
l'écoulement de leurs produits. Ebay, Amazon, Yahoo ... constituent
d'ailleurs de véritables portails de vente des produits de certaines
entreprises.
Par ailleurs, l'économie numérique a permis aux
annonceurs de développer une avalanche de stratégies leur
permettant d'avoir une certaine proximité avec leurs clients. C'est le
cas avec la publicité online avec objectif de trafic, vente et
notoriété sur une cible de masse nouvelle ou à
fidéliser ; l'e-mailing et la newsletter avec objectif
d'acquisition et de fidélisation sur une cible quasi one2one, le
marketing viral (recommandation, jeu-concours, buzz ...) avec pour objectif la
notoriété et la vente ; la guérilla online (animation
des forums de discussions, inscription aux réseaux sociaux et sites de
partage comme Facebook, Myspace, Hi5, You Tube ...) avec pour objectif la
visibilité, l'influence et les ventes spécifiques ...
Les technologies de l'information apportent dans l'industrie
et les services des gains de productivité considérables. Certains
économistes affirment à ce sujet que « la mise en
commun des connaissances, sa capitalisation dans l'entreprise à travers
le développement de réseaux, l'identification, la collecte, le
traitement des informations sur les clients et pour les clients, sont
désormais au coeur de processus de création de richesse
... » (14)
L'autre avantage de l'économie numérique est
qu'on peut évaluer objectivement les retombées d'un produit mis
sur le marché (cybermarché) ; contrairement à une
campagne traditionnelle dont les retombées se mesurent
généralement à travers le chiffre d'affaire. Pour ce
faire, les marketeurs usent des outils leur permettant d'avoir des statistiques
telles que : les visites uniques, les visites
répétées, le taux de clic sur les annonces (Ctr) ... Par
rapport à ces mesures d'audience d'internet, Nathalie Sonnac et Jean
Gabszewic expliquent qu'on utilise « les mesures dites user centric
qui analysent le comportement des internautes et les mesures dites site centric
qui chiffrent la fréquentation des sites. Ici, on peut installer un
logiciel espion sur leur ordinateur. » Ils précisent aussi que
« l'attrait principal des annonceurs pour un média est
lié à la taille de l'audience, il l'est aussi à sa
composition. » (15) Cela dit les
données, quand elles sont négatives, peuvent permettrent aux
marketeurs de réorienter ou de reconfigurer les prochaines campagnes sur
le net afin de résorber les manquements observés.
L'avantage de l'économie numérique c'est aussi
qu'elle brise les frontières physiques et géographiques. Un
camerounais qui est intéressé par un produit que lui propose un
site internet français ou allemand n'a pas besoin de se déplacer.
Il peut faire toutes ses opérations sur place au Cameroun. Et si la
procédure est bien respectée, il peut entrer en possession de son
produit. L'économie numérique permet donc d'être en
relation directe avec les consommateurs et ce sans contrainte de temps ni de
lieu. Cette économie facilite, en outre, la personnalisation des
relations avec une clientèle devenue plus exigeante en terme de
qualité, des services et des produits qu'on lui présente. Mais
il est à relever que cette économie n'est pas à l'abri de
tout effet pervers.
E-EFFETS PERVERS DE L'ECONOMIE NUMERIQUE :
Le premier effet pervers de l'économie numérique
c'est qu'elle est exclusive. La petite entreprise qui ne possède pas de
gros moyens financiers ne peut pas migrer vers cet outil. D'où la
difficulté à attirer des potentiels prospects. Des risques de
frustration liés à la concurrence déloyale et au monopole
ne sont pas à exclure.
Il y a aussi la difficulté tant pour les
propriétaires des sites internet que pour les consommateurs à
évaluer objectivement la légitimité d'une transaction
économique. Le phénomène de cybercriminalité ayant
infesté le milieu. L'on trouve de plus en plus de personnes qui
utilisent des moyens peu orthodoxes (cartes de crédits ou bancaires
volées, piratage du numéro de compte d'un autre utilisateur,
utilisation de fausses identités, piratage de tickets de cinéma
vendus en salle ...) pour faire des achats en ligne.
En outre, l'on peut relever le manque de contact entre le
vendeur et l'acheteur. Les deux sont souvent isolés. Ce qui ne permet
pas une véritable relation humaine du type « face to
face » pourtant indispensable pour les opérations de vente et
d'achats. Le Guel, Pénard et Suire mettent en évidence
l'importance des effets du voisinage social, sur les usages de l'internet et en
particulier sur l'achat en ligne. Un usage qu'ils jugent complexe et
risqué. (16) Ces trois auteurs, dans leurs
études, montrent que la probabilité d'achat en ligne est d'autant
plus élevée que les internautes connaissent eux-mêmes des
acheteurs en lignes dans leur entourage. Cet effet de voisinage a un pouvoir
explicatif bien plus important que les caractéristiques
socioéconomiques de l'internaute. Gabriel Tarde, allant dans le
même sens, parle de la « loi de l'imitation. » Pour
lui, dans une « démocratie de masse », la
communication rend possible un lien social tout en favorisant les
conditionnements et les comportements mimétiques. Dominique Wolton,
chercheur au C.N.R.S privilégie également cette dimension humaine
au détriment de celle technique. Il déclare d'ailleurs
qu' « on peut passer des heures avec des machines, sans
être capable d'entretenir des relations humaines et sociables
satisfaisantes. » Il ajoute que « le progrès technique
ne suffit pas pour créer un progrès de la communication et
sociale. » (17)
Le développement de l'économie numérique
est à l'origine de la destruction des emplois dans certains secteurs
(cas de l'arrivée du robot et de l'informatique) ; la formation des
comportements addictifs et les risques de désocialisation.
En somme, nous venons de retracer le contexte de naissance de
l'économie numérique dans le monde. Ses diverses
spécificités nous ont poussé à s'intéresser
aux avantages d'une telle économie et ses effets pervers. Mais au regard
de ce qui précède, quel peut être l'apport de cette
économie numérique dans le Pib de certains pays ?
Qu'a-t-elle apporté de révolutionnaire ? Quelles sont les
conséquences d'une telle révolution sur l'économie des
médias traditionnels ?
II-ECONOMIE NUMERIQUE : Apport, révolution,
conséquences
A-APPORT DU P.I.B DANS L'ECONOMIE NUMERIQUE :
L'économie numérique est de nos jours un secteur
qui revêt un grand potentiel. Elle constitue un fort levier de croissance
pour l'économie des pays surtout développés. Son taux de
croissance est parfois le double de celui de l'économie classique.
En France, l'investissement dans l'économie
numérique est deux fois plus faibles qu'aux Usa et trois fois plus
faible que dans les pays de l'Europe du Nord, du Japon ... Cohen et Debonneuil
pensent que « dans la plupart de pays, le bénéfice des
technologies numériques correspond à des gains de
productivités et à une croissance plus soutenue même si les
débats existent sur l'ampleur des gains. »
(18) Avec l'apparition de nouveaux services, les
chiffres d'affaires dans ce secteur (celui de l'économie
numérique) se sont accrus. Les retombées de celle-ci sont
considérables dans le secteur des télécommunications,
l'audiovisuel, les services informatique, les logiciels ...
Entre 1995 et 1999, les technologies de l'information ont
contribué en moyenne pour près de 30% à la croissance de
l'investissement en capital fixe (ou en biens d'équipements). Même
si les chiffres sur les recettes publicitaires connaissent souvent soit une
évolution soit un recul. C'est le cas de ceux publiés par
l'Institut de Recherche et d'Etudes publicitaires (I.R.E.P) et de France Pub
(groupe Hersant Média) (19) en 2009, qui
indiquent que les dépenses des annonces en France ont reculé de
8,6% à 29,8% de milliards d'euro. Le quotidien français Le Monde,
sous la plume de Laurence Girard précise que seul internet a connu une
hausse de ses revenus.
Recettes publicitaires des médias en 2009 en
milliards et en variations par rapport à 2008 en
France :
-Presse : 3,751 milliards d'euro soit moins 18,1%
-Télévision : 3,094 milliards soit moins
11%
-Affichage et mobilier urbain : 1,126 milliards d'euro
(-10,8%)
-Internet : 2,11 milliards (+ 6%)
Pour Laurence Girard du quotidien français Le
Monde, ce recul des autres médias par rapport à internet
peut être dû à l'abondance de l'offre, au prix bon
marché d'internet ou de la Télévision Numérique
Terrestre (TNT). Les plus grands bénéficiaires ici sont :
les liens sponsorisés, les mots-clés qui apparaissent sur les
moteurs de recherche et aiguilles de l'internaute vers les sites des
annonceurs, ont bénéficié d'une hausse de 10%. Les experts
restent optimistes en occident : le marché mondial de la
publicité sur le « réseau des
réseaux » va encore plus doubler entre 2005 (24 millions de
dollars) en 2010 (55 millions de dollars). La croissance annuelle
composée sera en moyenne de 18% dans les cinq prochaines
années.
En ce qui concerne l'apport du Produit Intérieur Brut
(P.I.B) dans l'économie numérique au Cameroun, la
littérature et les articles y relatifs sont rares. L'on trouve quelques
chiches articles dans le quotidien Le Messager et le magazine panafricain Jeune
Afrique.
Le Messager, donc, sans avancer un moindre chiffre indique que
« Ringo et Microsoft (sont) au coeur de l'économie
numérique au Cameroun. » (20)
C'est à la suite d'un partenariat entre l'entreprise leader mondial des
logiciels et Ringo S.a, spécialisé dans la fourniture de la
connection internet au Cameroun. Jeune Afrique (21)
renchérit que son nombre d'abonnés est estimé à
20.000. Ceci un an après son installation au Cameroun (novembre 2008).
Un nombre impressionnant d'abonnés dans un pays où le taux de
pénétration des abonnés à internet est
estimé à moins de 0,1% en 2008. Et où le marché
était déjà conquis par Camtel (Cameroon
Telecommunications) avec son monopole sur la fibre optique, MTN (Mobile
Telephon Network) et Orange, Matrix et Creolink (les opérateurs
nationaux). Olivier Leloustre, administrateur général de Ringo
Cameroun ne cache pas ses ambitions. Il vise un chiffre d'affaire de 1,5
milliards de francs cfa soit 2,3 millions d'euro en 2009. L'article de Jeune
Afrique explique également que Ringo S.a doit sa percée
fulgurant grâce à la concurrence qu'il a établi en baissant
les prix de ses produits.
B-REVOLUTION DE L'ECONOMIE NUMERIQUE
L'économie numérique a entraîné une
révolution inouïe dans le monde. D'après certaines
études des économistes américains, les technologies de
l'information sont d'un apport considérable dans l'industrie et les
services des gains les gains de productivité. Exemple : une copie
papier de l'Encyclopedia Universalis coûte à son éditeur
plus de 2.000 francs par numéro, le CD-Rom lui revient à 10
francs alors que son téléchargement à partir d'un serveur
est quasi gratuit. Par ailleurs, une communication longue distance
facturée il y a dix ans à 50 francs la minute coûte de nos
jours quelques dizaines de centimes. (22) C'est ce
boom des technologies de l'information qui a donné lieu à des
opportunités d'affaires sans précédent ; en attirant
de nouveaux entrepreneurs financés par les marchés boursiers. A
l'exemple de Michael Dell (Dell), Jeff Bezos (Amazon), Joseph Nascio (Qwest),
Walter Scott (MFS, Level 3). Internet peut donc être
considéré comme le plus vaste et important marché du
monde. Car il ne tient pas compte de l'étendue des frontières,
des contraintes de temps ...
Autre révolution c'est que l'offre des services s'est
développée et diversifiée. Aujourd'hui, la musique, les
films, les émissions de télévision, de radio (avec le
système de podcaster) sont désormais disponibles sur la toile
mondiale. Une toile qui peut aussi servir de vitrine à une entreprise
une fois qu'elle a acheté un espace (bannière publicitaire) sur
un quelconque site internet.
La révolution de l'économie numérique
réside dans le fait qu'elle offre davantage des services aux
clients ; elle créée de nouveaux produits ;
réduit les coûts de certains d'entre-eux (surtout à la
veille de leur date de péremption) ; elle semble aussi être
plus réactives face aux rapides changements de leur environnement
commercial, technique. Selon Alan Greenspan, chairman de la réserve
fédérale (FED), il ne fait aucun doute que « les
innovations les plus neuves, que nous appelons les technologies de
l'information, commencent à changer notre manière de faire des
affaires et créer la valeur, souvent de façon non concevable il y
a cinq ans. » (23)
C-CONSEQUENCES DE LA REVOLUTION DE L'ECONOMIE
NUMERIQUE SUR CELLES DES MEDIAS TRADITIONNELS
La révolution de l'économie numérique a
fortement bouleversé la façon de faire des médias
traditionnels (journaux, radio, télévision ...). Ces
médias traditionnels, pour désormais vivre ou survivre
étaient obligés de s'arrimer à la nouvelle donne
c'est-à-dire s'allier au phénomène de convergence
numérique. Cette convergence est consubstantielle à l'outil
internet. C'est à cet effet que Charles de Laubier affirme :
« internet est la première concrétisation de
cette convergence sur laquelle la commission européenne a
commencé à se pencher en publiant en Décembre 1997, un
livre vert qui lui est consacré. Ce phénomène
économique et social va toucher de plein fouet le plus traditionnel des
supports d'information qui est le journal imprimé »
(24). Cette même commission européenne
définit la convergence « comme la capacité de
différentes plates-formes de transporter des services essentiellement
similaires, soit, le regroupement des équipements grand public comme le
téléphone, la télévision et les ordinateurs
personnels. » (25)
La révolution numérique a créée de
nouvelles motivations dans le domaine des médias traditionnels. Ces
motivations se situent à trois niveaux :
1-Etendre leur territoire de marque et leur rayonnement sur un
média en pleine phase de progression d'audience de publicité.
Ceci au moment où les médias traditionnels sont en panne de
croissance et où internet constitue un axe de développement
incontournable. Au Cameroun comme en occident, l'on peut voir les directeurs de
publication pérorer sur la chute des recettes publicitaire de leur
organe de presse au profit de la télévision.
2-Accéder à de nouvelles sources de revenus.
L'e-publicité jouit d'excellentes perspectives à moyen terme, en
dépit du fait qu'internet s'impose comme un média de
complément de la télévision et de la presse ;
3-Etablir de nouvelles relations avec les consommateurs et les
accompagner sur les nouveaux supports de diffusion de contenus d'information et
de divertissement. Certains analystes font observer que c'est cinq ans
après l'éclatement de la bulle que les grands groupes de
médias ont fait leur entrée dans le paysage de l'internet.
Dès les années 1990 (juste après le
discours de Albert Gore sur les « autoroutes de
l'information », c'est la presse américaine qui est la
première à se hisser sur la toile. Le bal est ouvert par le San
José Mercury News, un quotidien de la Californie du Nord (Usa). C'est le
premier journal dans le monde à paraître sur internet. Effet de
mode ou impératif de la modernité, les journaux africains n'ont
attendu que pendant quatre années pour migrer vers le
« réseau des réseaux.» Il faut préciser
qu'il existe deux types de journaux sur internet : les webzines
c'est-à-dire ceux qui ne paraissent que le net ; et les journaux en
ligne qui ont une version imprimé et une version électronique. Au
Cameroun, l'on retrouve plus les webzines : Cameroon-tribune, Le Messager,
Mutations, Le Jour, La Nouvelle Expression ...
Dans les années 1997-2010, c'est la radio qui va
rejoindre la toile. Avec le service de « podcaster » qui
permet d'écouter en live ou de réécouter une
émission ou un programme à partir du web. Les inconditionnels
auditeurs de Magic Fm (Yaoundé) ou de Hit Fm et d'Equinoxe radio
à Douala peuvent expérimenter cela. La télévision
n'est pas en retard. Elle qui a déjà aussi rejoint internet (on
parle aujourd'hui de la webtélé ou de la télévision
numérique. Soulignons que ce terme reste encore querellé).
Cependant, le phénomène débute par la montée sur
satellite. Et c'est la CRTV (Cameroon Radio and Television) qui ouvre la voie,
en montant sur satellite lors du sommet France-Afrique tenu à
Yaoundé en 2001. Canal 2, devenu international, va migrer tour à
tour vers le satellite W3A (en septembre 2004), puis cette chaîne va
changer de bouquet pour rejoindre le NSS7 (en novembre 2005) avant de se
retrouver sur le bouquet de canal satellite en février 2006 (bouquet
dans lequel elle est logée jusqu'aujourd'hui). Le
phénomène s'est généralisé au fil des
années.
Toutefois, cette migration vers le numérique n'est pas
sans conséquences pour les médias traditionnels. Puisque certains
ont connu une baisse drastique de leur lectorat, de leurs chiffres d'affaire et
de leurs diffusions. Ceci à cause l'augmentation du coût de
fabrication et du papier, la concurrence des journaux gratuits et surtout de
l'arrivée d'internet ... Bon nombre de chercheurs et d'hommes de
médias n'hésitent pas à prédire la « fin
des journaux » traditionnels. C'est le cas de Vin de Vin Crosbie,
analyste des médias américains qui indiquait en 2008, que
« plus de la moitié des 1439 quotidiens aux Etats-Unis
n'existeront plus d'ici la fin de la prochaine décennie, que ce soit sur
le papier ou sur le web » (26). Il
étaie ses dires avec ces chiffres accablants : en 2008, la diffusion des
journaux a atteint son niveau le plus bas depuis 1946, soit 53 millions
d'acheteurs, contre 62 millions en 1970. Steve Ballmer, PDG de Microsoft, est
plus pessimiste lorsqu'il affirme qu' « un cours des dix
prochaines années le monde des médias, de la communication et de
la publicité sera mis sens dessus dessous. Plus aucun média ne
sera consommé autrement que sur Internet. » Les faits parlent
d'eux-mêmes. En France par exemple, la diffusion payée a connu une
baisse considérable. Sur les 3,8 millions vendus par jour en 1974, ils
n'étaient que 1,9 millions à être vendus en 2007. Le
quotidien français France-Soir qui vendait plus d'un million
d'exemplaires par jour dans les années soixante ; agonise avec ses
23.000 exemplaires en 2008 (27).
La même baisse est observée dans le secteur de la
publicité. Les annonceurs voulant avoir de données significatives
sur leurs cibles sont obligés de se tourner vers la publicité en
ligne. Avec les risques de pertes que cela représente pour les
médias traditionnels. A l'instar du quotidien français Le Figaro,
qui entre 2003 et 2007, a vu son chiffre d'affaires publicitaire tomber de 120
millions d'euros à 80 millions et les revenus engendrés par les
petites annonces passer de 97 millions d'euros à 25 millions.
(28) Pendant ce temps, internet continue de
réaliser son « grand Chelem » à tous les
niveaux. En 1995, la société anglaise Netcraft dénombrait
23.500 sites internet à travers le monde ; en juillet 2007, ils
atteignaient déjà les 125 millions.
(29) Le constat est donc qu'internet en tant
qu'unimédia est venu ou mettra un terme à la diffusion des flux
informationnels issus des médias traditionnels.
CONCLUSION :
En définitive, notre sujet portait sur les avantages et
les effets pervers de l'économie numérique depuis 1992. La notion
d'économie numérique définit ici comme l'ensemble des
biens et services fournis ou échangés sur les réseaux
électroniques et les technologies numériques. Rappelons que cette
économie, de ses spécificités (coproduction ou
coconception, diversité de plates-formes multifaces de son
marché, externalités de ses biens et services ...) diffère
de celle classique.
Né de l'éclatement de la bulle en 1992,
l'économie numérique présente de multiples avantages pour
les entreprises, sociétés, annonceurs et médias :
coûts de stratégies marketing moindres, accès au produit ou
au service permanent et illimité, avalanche d'outils pour
l'évaluation des stratégies marketing, etc. cette nouvelle
économie, aussi récente soit-elle, est d'ores et
déjà prisée à travers le monde. Sa contribution au
Pib de certains pays est considérable. Les médias traditionnels
se sont rués, comme par effet de mode, vers le nouvel outil pour faire
face à la concurrence. Aujourd'hui, les chiffres au rouge des
médias traditionnels font dire à plus d'un chercheur que l'avenir
des médias traditionnels (radio, télévision, presse ...)
n'est plus pour longtemps. Toutefois, les médias traditionnels, pour
pallier aux conséquences liées à la révolution
numérique, peuvent reconfigurer leur missions principales qui
sont : informer, éduquer, divertir, favoriser le lien social...
Évoquant le cas de France Télévisions, le sociologue
Dominique Wolton soulignait en juin 2008 : « la
télévision généraliste n'a pas su assez renouveler
ses genres. Son corporatisme a freiné son adaptation à la
modernité. » (30) En Afrique, la
notion d'économie numérique, encore embryonnaire, prête
à équivoque dans un continent où la « fracture
numérique » est énorme. Cette notion de
« fracture numérique », adoptée en 2001 par
l'Organisation de Coopération et de Développement Economique
(OCDE) est venue lancer le débat sur la régulation, la
réglementation, ou la libéralisation de internet. C'est
d'ailleurs le souhait de Dominique Wolton, qui, rompant avec l'idéologie
libérale exige une réglementation d'internet.
(31) Même si les thuriféraires de ce
nouvel outil s'enflamment, en soutenant qu'on ne réglemente pas la
toile, sous peine d'attenter à la libre circulation des idées. Le
débat est plus que jamais ouvert. Et c'est à l'Afrique de
l'animer.
NOTES DE REFERENCES :
(1)-Dominique Wolton, L'autre mondialisation,
2003, Paris, éditions flammarion, 206 pages.
(2)-Philippe Breton, Le culte de l'internet,
une menace pour le lien social ? , 2000, Paris, éditions la
découverte, 125 pages.
(3)-Armand Mattelart, Le Monde diplomatique,
septembre 2007.
(4)-Herbert Schiller, cité par Armand
et Michelle Mattelart dans Histoire des théories de la communication,
3ème édition, 2004, Paris, édition la
découverte, P. 64.
(5)-Herbert Schiller, Idem
(6)-Source Le Monde diplomatique, septembre
2007. Article de Armand Mattelart.
(7)-Mémoire de Ingrid Ngounou avec
pour thème : la presse écrite camerounaise à
l'épreuve de la convergence numérique : cas de
Cameroon-tribune et de Mutations.
(8)- Pénard T., (2006),
« Faut-il repenser la politique de la concurrence sur les
marchés Internet ? », Revue internationale de Droit
économique, N°1, Pp 55-86, 2006.
(9)-Rochet, J., Tirole, J. (2003),
«Platform Competition in Two-sided Markets', Journal of the European
Economic Association, 1, Pp990-1029.
-Rochet, J., Tirole, J. (2006), `Two-sided Markets: A Progress
Report', Rand Journal of Economics, 37, 645-67
(10)-Katz, M. L. et C. Shapiro (1986),
«Technology adoption in the presence of network externalities»,
Journal of Political Economy, 94, Pp.822-841.
(11)-David P. A. (1985), "Clio and the
economics of QWERTY", American Economic Review, 75, Pp 332-37.
(12)-Comnews, N° 061, avril 2010, P.
10.
(13)-Comnews, Idem
(14)-www.larecherche.fr
(15)-Nathalie Sonnac et Jean Gabszewicz,
l'industrie des médias, 2006, Paris, édition la
découverte, P. 51.
(16)-Le Guel F, T Pénard et R
Suire, « adoption et usage marchand de l'internet : une
étude économétrique sur les données bretonnes,
économie et prévision », N° 167, Pp 67-84
(17)-Dominique Wolton, Mc Luhan ne
répond plus - Communiquer c'est cohabiter, 2009, Paris, éditions
flammarion
(18)-Cohen D., Debonneuil M., Nouvelle
économie, 2000, rapport conseil d'analyse économique.
(19)-Source : I.R.E.P-France Pub 2009,
Cap Gemini consulting
(20)-Le Messager, parution du 11
décembre 2009.
(21)-www.jeuneafrique.com
(22)-Olivier Bomsel et Gilles Le Blanc dans
www.larecherche.fr
(23)-Alan Greenspan dans
www.larecherche.fr
(24)-Charles de Laubier, 2002, La
presse online en Europe, www.scd.univtours.fr/epress/sommaire.htm.
(25)-Ingrid Ngounou, synthèse de la
définition donnée par l'Union Européenne dans son
mémoire.
(26)- P. Magnenat - notes de lecture B.
Poulet « La fin des journaux et l'avenir de l'information », 2009,
Paris, collection Le débat, éditions Gallimard.
(27)-P. Magnenat, Idem.
(28)- P. Magnenat, Idem.
(29)- P. Magnenat, Idem.
(30)-Dominique Wolton, cité par
Francis Guthleben dans
www.guthleben.com
(31)-Dominique Wolton, Internet et
après ? Une théorie critique des nouveaux médias,
1999, Paris, éditions flammarion, Pp. 101-106.
BIBLIOGRAPHIE :
I- Ouvrages spécialisés (médias
et internet)
Armand et Michelle Mattelart, (2004),
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édition, Paris, édition la découverte, 2004, P. 64.
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mondialisation, Paris, éditions flammarion, 206 pages.
- Mc Luhan ne répond plus - Communiquer c'est
cohabiter, 2009, Paris, éditions flammarion, 116 Pages. Interview de
Stéphane Paoli et Jean Viard.
-Internet et après? Une théorie critique des
nouveaux medias, 1999, Paris, éditions flammarion, 240 pages.
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repenser la politique de la concurrence sur les marchés
Internet ? », Revue internationale de Droit économique,
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-Rochet, J., Tirole, J. (2006), `Two-sided
Markets: A Progress Report', Rand Journal of Economics, 37, 645-67
II-MEMOIRE :
Ingrid Ngounou, La presse écrite camerounaise à
l'épreuve de la convergence numérique : cas de
Cameroon-tribune et de Mutations. Mémoire soutenu en vue de l'optention
de la Licence en journalisme à l'ESSTIC.
III-SITES INTERNET DES JOURNAUX :
www.comnewscm.com
www.jeuneafrique.com
www.lemessager.net
www.lemonde.fr
www.mercurynews.net
Site internet Le Monde diplomatique
IV-DOCUMENTS NUMERIQUES :
www.larecherche.fr
www.cerna.ensmp.fr
www.globetrotter.net/futursimple
www.guthleben.com