DÉDICACES
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-2.png)
À la mémoire de mon feu père M.
Moïse DJIENGOUÉ : toi qui
de ton vivant as toujours été à mon écoute.
À ma mère Mme. Marie
Noël DJEUKOUA: retrouves dans ce travail
satisfaction et réconfort pour tous les efforts que tu as consentis pour
moi.
À Mmes. Lucie NOUWÉ et
Yvette DJIEGOUÉ : vous qui m'avez toujours soutenu
à tous les niveaux de la vie, retrouvez joie et satisfaction dans ce
travail.
À Maman Bernadette
TCHATCHOUA : toi qui m'a reçu comme un fils.
À tous mes frères et soeurs en
particulier : Ingrid, Jeanne, Alida, Barbara, Constant et
Cyrille.
REMERCIEMENTS
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-4.png)
Nous n'aurions pas achevé ce travail sans la
participation de plusieurs personnes dont nous ne saurions taire les
noms1(*). Nous tenons ainsi
à adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui,
d'une manière ou d'une autre ont contribué à la
réalisation de ce mémoire de fin de formation.
Qu'il nous soit permis de remercier M. Robert
NGONTHÉ pour avoir accepté malgré ses nombreuses
occupations de diriger ce travail. Nos remerciements s'adressent
également au Dr Thomas DEFFO qui a suivi ce travail de bout en bout et
dont les remarques ont été d'un grand apport. Notre gratitude est
également adressée à MM. Michelin NJOH, Adonis TOUKO et
Blaise DJOMESSI pour leur soutien permanent. Nous disons merci au corps
enseignant de l'ISSEA qui nous a formé au cours des quatre années
passées au sein de l'institut. Nous remercions également tous
ceux qui ont bien voulu lire et relire ce travail afin de remédier aux
problèmes de fond et de forme. Nous pensons ainsi à MM.
Éric DJIMEU, Éric Maturin KAMGNIA, Mlles Sorelle TSAYEM et
Sandrine NANKIA.
Nous remercions la Banque Mondiale qui nous a offert
gracieusement la base de données nécessaire pour nos estimations.
Enfin, à tous les camarades de promotion en particulier Mlle
Irène Danièle DJOTO et MM. Serges FOTSO SIMO, Marius KAMSU KAGO,
Elliot NGOUMO, Patrick MEPOUBONG, Djinguebaye AÏGONGUE, Harcel NANA TOMEN
et tous les autres, nous leur disons merci pour leur disponibilité et
pour l'ambiance de fraternité qu'ils ont su créer au sein de la
promotion.
SOMMAIRE
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-6.png)
DÉDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
SOMMAIRE
III
LISTE
DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ET ENCADRES
VI
LISTE DES ABRÉVIATIONS
VII
AVANT-PROPOS
IX
RÉSUMÉ
X
ABSTRACT
XII
INTRODUCTION
1
PREMIÈRE PARTIE:
CONCEPTS, APPROCHE THÉORIQUE
4
CHAPITRE I : CONCEPTS ET
DÉFINITIONS
5
I.1
INVESTISSEMENT
5
I.1.1 Définition
5
I.1.2 La détermination
macroéconomique de l'investissement
6
I.1.3 Indicateur macroéconomique
de l'investissement
8
I.1.4 Investissement Public
8
I.2 LA CROISSANCE
ÉCONOMIQUE
10
I.2.1 Définition
10
I.2.2 Mesure
11
CHAPITRE II : CADRE
THÉORIQUE
13
II.1 RAPPEL SUR LA
CROISSANCE
13
II.1.1 L'analyse néoclassique de
la croissance : le modèle de Solow-Swan (1956)
13
II.1.2 Les facteurs de la croissance
endogène
15
II.2 EXTENSION DE
L'APPROCHE THÉORIQUE DE L'INVESTISSEMENT
16
II.2.1 Fondement de l'action
publique
16
II.2.2 Infrastructures publiques
19
II.3 LES SOURCES DE
FINANCEMENT DE L'ÉTAT
24
II.3.1 Impôt
24
II.3.2 les autres sources de financement
de l'État
25
CHAPITRE III : REVUE DES ÉTUDES
APPLIQUÉES
27
III.1 L'APPROCHE
PRIMALE OU LA FONCTION DE PRODUCTION ÉLARGIE
27
III.2 L'APPROCHE
DUALE ET L'ESTIMATION DES FONCTIONS DE COÛTS ET DE DEMANDE DE
FACTEURS
32
III.3
L'ÉVALUATION DES EFFETS DE DIFFUSION SPATIALE DES
INFRASTRUCTURES
34
III.4 L'APPROCHE EN
TERMES DE CONVERGENCE CONDITIONNELLE
35
DEUXIÈME PARTIE :
APPROCHE EMPIRIQUE
36
CHAPITRE IV : L'INVESTISSEMENT ET LA
CROISSANCE AU CAMEROUN : UNE ANALYSE DESCRIPTIVE
37
IV.1 LES RESSOURCES
DE L'ÉCONOMIE
37
IV.1.1 La production agricole
38
IV.1.2 La production
pétrolière
40
IV.1.3 les recettes de
L'État
41
IV.2
INVESTISSEMENT ET CROISSANCE
42
IV.2.1 Investissement global
42
IV.2.2 Évolution de
l'investissement public: une décroissance en valeur
44
IV.2.3 Investissement prive
45
IV.2.4 Le produit intérieur
brut : une reprise de la croissance ?
47
CHAPITRE V : INVESTISSEMENT PUBLIC ET
CROISSANCE : UNE ESTIMATION ÉCONOMÉTRIQUE
49
V.1
SPÉCIFICATION ÉCONOMÉTRIQUE
49
V.1.1 Présentation du
modèle estimable 49
V.1.2 Étude de la
stationnarité des différentes séries
50
V.1.3 Spécification et estimation
du modèle
52
V.2
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET QUELQUES PROPOSITIONS
DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE
56
V.2.1 Interprétation des
résultats
56
V.2.2 Propositions de politique
économique 58
CONCLUSION
60
BIBLIOGRAPHIE
62
ANNEXES
66
ANNEXE I : LES
HYPOTHÈSES DU MODÈLE DE BARRO.
66
ANNEXE II : TABLEAUX DE SYNTHÈSE DES
ÉTUDES UTILISANT UNE FONCTION DE PRODUCTION.
67
ANNEXE III : COURBES DES DIFFÉRENTES
SÉRIES INTÉGRÉES DANS LE MODÈLE ET
DIFFÉRENTS TESTS 68
ANNEXE IV DÉTERMINATION DU NOMBRE DE RETARD
SELON LE CRITÈRE AIC OU SC
70
ANNEXE V APPLICATION DE LA STRATÉGIE DE
DIKEY-FULLER À LA SÉRIE
71
ANNEXE VI TEST DE COINTEGRATION ET ESTIMATION DU
MODÈLE À LONG TERME
73
ANNEXE VII : RÉCAPITULATIF DES TESTS
SUR LES RÉSIDUS DE LA RÉGRESSION DE LONG TERME
75
ANNEXE VIII ESTIMATION DU MODÈLE A COURT
TERME
76
ANNEXE IX : ESTIMATION DE LA RELATION DE COURT
TERME
76
ANNEXE X TESTS SUR LES RÉSIDUS
76
ANNEXE XI TEST DE STABILITÉ GLOBALE DU
MODÈLE
77
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ET
ENCADRES
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-9.png)
1. liste des
tableaux
Tableau 1 : Phases
d'évolution du taux d'investissement global entre 1977 et 2005.
43
Tableau 2 : Phases
d'évolution du taux d'investissement public.
45
Tableau 3 : Phases de
croissance économique au Cameroun entre 1965 et 2005.
47
Tableau 4 :
Résultat des tests de DICKEY-FULLER Augmenté aux
différentes séries.
52
2. Liste des graphiques
Graphique 1 :
Répartition(en %) de la valeur ajoutée du PIB du Cameroun en
1997
37
Graphique 2 :
Évolution de la part de la production agricole dans le PIB (en %)
39
Graphique 3 :
Structure des exportations des principaux produits de base en 1965
39
Graphique 4 :
Évolution des exportations du café, cacao et coton entre 1991 et
2000
40
Graphique 5 :
Évolution de la production pétrolière au Cameroun entre
1977 et 2002 (× 103 tonnes)
41
Graphique 6 :
Évolution des revenus fiscalo-douaniers (en %) du PIB entre 1980 et
2004.
42
Graphique 7 :
Investissement global au Cameroun entre 1977 et 2007 (en % du PIB)
43
Graphique 8 :
Comparaison investissement global au Cameroun par rapport à
l'Afrique.
43
Graphique 9 :
Évolution de l'investissement privé (en % du PIB) au Cameroun
entre 1977 et 2005
46
Graphique 10
Évolution du taux de croissance PIB réel global
48
3. Liste des
Encadrés
Encadré 1 : Modes de
calcul du PIB
11
LISTE DES ABRÉVIATIONS
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-11.png)
AGROCOM
|
Agriculture et Communications
|
|
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement
|
|
|
BEAC
|
Banque des États de l'Afrique Centrale
|
|
|
CEMAC
|
Communauté Économique et Monétaire d'Afrique
Centrale
|
|
|
CICC
|
Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café
|
|
|
DSRP
|
Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
|
|
FBCF
|
Formation Brute de Capital Fixe
|
|
|
FIMAC
|
Fonds d'Investissement de Micro-réalisation Agricole et
Communautaire
|
|
|
IDE
|
Investissement Direct Étranger
|
|
|
INS
|
Institut National de la Statistique
|
|
|
IPPTE
|
Initiative Pays Pauvres Très Endettés
|
|
|
MCE
|
Modèle à Correction d'Erreur
|
|
|
MCO
|
Moindre Carré Ordinaire
|
|
|
NPA
|
Nouvelle Politique Agricole
|
|
|
ODM
|
Objectif de Développement du Millénaire
|
|
|
PAS
|
Programme d'Ajustement Structurel
|
|
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
|
|
PME
|
Petite et Moyenne Entreprise
|
|
|
PVD
|
Pays en Voie de Développement
|
|
|
VAR
|
Vecteur Autorégréssif
|
|
|
WDI
|
World Development Indicator
|
AVANT-PROPOS
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-13.png)
L'ISSEA est une institution de la CEMAC qui forme des
statisticiens opérationnels dès la sortie, capables de conduire
une recherche scientifique. À cet effet, l'étudiant futur
statisticien se doit de réaliser un mémoire de fin de formation,
fruit de ses recherches. À travers cet exercice, l'étudiant fait
preuve de sa capacité à synthétiser les documents et
à utiliser l'outil statistique pour répondre à une
problématique donnée. C'est dans cette optique que se situe le
présent mémoire.
Il traite de l'investissement public, qui est le fondement du
bien-être de la société, car il permet des activités
qui apportent des bienfaits d'intérêt public. Il sert à
créer les conditions nécessaires à une économie qui
fonctionne, à donner au public accès à de l'eau potable et
à faciliter le transport des marchandises et des personnes. En outre,
l'investissement public joue aussi un rôle de conditionnement et de
transformation de l'économie, rôle qui est mis au jour par son
incidence sur la productivité. Il ne fait guère de doute que les
investissements réalisés dans les réseaux de transport
(Interstate Highway System aux États-Unis en 1889 et la Transcanadienne
au Canada en 1949) ont stimulé le développement économique
en Amérique du nord entre le XIXe et le XXe
siècle (BANGQIAO, J. 2001.). Ces infrastructures de transport ont
élargi le territoire sur lequel les produits peuvent être vendus,
elles ont rendu le processus de production et de distribution plus efficace,
ont permis les économies d'échelle2(*) et une spécialisation accrue, elles ont
également changé les systèmes logistiques et réduit
les coûts ; en bref ces investissements ont augmenté la
productivité économique.
L'avantage et l'importance des investissements publics ont
été reconnus par les économistes depuis les années
1950, et très récemment, les nouvelles théories de la
croissance mettent un accent sur ce type d'investissement. Pour les pays en
voie de développement, il y a lieu de savoir quelle est la contribution
du secteur public à la formation du produit national. Ainsi, dans le
prolongement des travaux relatifs aux facteurs de croissance au Cameroun, cette
étude a pour objet d'évaluer l'impact des investissements publics
sur la croissance entre 1977-20053(*).
RÉSUMÉ
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-15.png)
Comme
la plupart des pays en voie de développement (PVD), le Cameroun a
engagé des reformes d'ajustement structurel au milieu des années
1980 avec l'aide des bailleurs de fonds. Mais, ces politiques
économiques initiées dans le cadre des programmes d'ajustement
structurel (PAS) n'ont pas permis d'enregistrer des progrès notables sur
le plan de la croissance économique et du recul de la
pauvreté4(*). En
outre, le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté
(DSRP) rédigé en rapport avec les Objectifs
de Développement pour le Millénaire (ODM) prévoyait
un taux de croissance supérieur à 7% à l'horizon 2015.
Malheureusement, compte tenu de la conjoncture actuelle, cet objectif semble
être illusoire car la croissance stagne encore5(*). Cependant, le Cameroun a
enregistré des progrès notables en matière de
stabilisation macroéconomique, ce qui a conduit à l'atteinte du
point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006. La remise de la dette
suppose désormais une marge de manoeuvre un peu plus large dans le
domaine des finances publiques. Pour une utilisation efficace des ressources en
relation avec les objectifs de croissance, il est judicieux de s'interroger
sur la qualité des investissements réalisés par
l'État entre 1977 et 2005. En effet, c'est au cours de cette
période que se sont produites les plus grandes mutations de
l'économie camerounaise.
Dans la littérature, la mesure de la contribution
productive des investissements publics a fait l'objet de plusieurs
développements théoriques et empiriques. Dans la lignée
des travaux théoriques, nous pouvons faire référence
à deux principaux modèles : un modèle qui attribue
à l'État le rôle principal de la fourniture des
infrastructures publiques (BARRO, 1990) et un second modèle
beaucoup plus spécifique (HERRERA, 1997) car intégrant trois
secteurs publics distincts (de formation du capital humain, de production de
capital d'infrastructures et de consommation).
L'approche par une fonction de production de type COBB-DOUGLAS
(1929) modifiée à la BARRO (1990) a été
adoptée. Après avoir remarqué que nos variables
étaient toutes intégrées d'ordre un et que, de plus il
existait une seule relation de cointégration, il s'est
avéré nécessaire d'adopter une approche à la ENGLE
GRANGER (1987). À l'issue de nos analyses, nous trouvons que les
investissements publics ont eu un impact favorable sur la croissance, que ce
soit à long ou à court terme. En effet, à court terme
l'élasticité de la production par rapport à
l'investissement public est de 0.14 et à long terme, elle est de 0.20.
Ce résultat laisse présager que les investissements des
administrations publiques ont joué effectivement en faveur de la
croissance entre 1977 et 2005.
Cependant, malgré la pertinence de ce résultat,
il semble intéressant de s'interroger sur les différents types
d'investissements qui ont effectivement boosté la croissance au cours de
ces années, une étude sur données
désagrégées (distinguant les investissements en
infrastructure physique des investissements en infrastructure sociale)
permettrait d'appréhender cette information.
Mots clés: Investissement, public,
croissance.
ABSTRACT
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-17.png)
Cameroon, which is benefiting from the fruits of HIPC
initiatives, is chosen as our case study. After a descriptive analyses through
which we noticed a correlation between the evolution of the growth rate and the
level of public investment; we opted to test this relation empirically
To this effect, we used the COBB-DOUGLAS form of the function
of production (1929) modified by BARRO in 1990.After discovering that all our
variables were integrated of first order, and more so only one co-integrated
relation existed; it then became necessary to adopt the approach of ENGLE
GRANGER (1987).From our analysis we found that public investment has played a
positive role to growth, be it in the long or short run. In the short run the
elasticity of production relative to public investment is 0.14 and 0.2 in the
long run. This result enabled us to presage that public administrative
investments have effectively led to economic growth between 1977 and 2005.
However, despite the pertinence of this result, it is
interesting enough to question on the different types of investments that
boosted the growth during this period. (A study on disintegrated data
(distinguishing between investments in physical infrastructure from that of
social infrastructure), enabled us to apprehend this information.
Keys Words : Investment, public, growth.
INTRODUCTION
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-19.png)
L'investissement public est la formation brute de
capital fixe réalisée par les administrations publiques, on
distingue ainsi les investissements en infrastructure physique des
investissements dans la formation, l'éducation, la santé, etc.
Ces investissements sont destinés à stimuler l'activité
économique et à mettre en place un cadre nécessaire pour
l'expansion du secteur productif. La présente étude dont il
convient d'expliciter le contexte et la justification, s'intéresse aux
effets des investissements publics sur la croissance au Cameroun entre 1977 et
2005.
Après une longue période de croissance soutenue,
de 1960 à 1985, consécutive à l'accroissement rapide des
exportations agricoles et des ressources pétrolières,
l'économie camerounaise, à partir de 1985 est entrée dans
une période de forte récession caractérisée par la
baisse des recettes pétrolières et la chute des cours des
produits agricoles de base. Entre 1987 et 1994, le taux moyen de
croissance6(*) est de -3%.
La crise économique que le Cameroun a traversée s'est traduite
par un déséquilibre des comptes macro-économiques. Pour ne
pas en rester à un ajustement structurel limité à la
sphère financière avec le rééquilibrage des comptes
macro-économiques, le pays a redéfini sa stratégie de
développement et, au coeur de celle-ci, le rôle de l'État.
Aussi le principal objectif de développement du Gouvernement
consiste-t-il à améliorer significativement les conditions de vie
des populations pour faire reculer durablement la pauvreté. Cet objectif
était déjà au centre du «document intérimaire
de stratégie de réduction de la pauvreté » (DSRP
intérimaire) élaboré en 2000. Selon ce document-cadre de
politique économique, l'action du Gouvernement visait à :
la promotion d'une croissance économique forte et de haute
qualité ;
l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques sociales
ciblées de lutte contre la pauvreté ;
l'accroissement de l'efficacité de la gestion des dépenses
publiques et le renforcement de la gouvernance
En bref, ce document prévoyait un taux de croissance
supérieur à 7% à l'horizon 2015. Malheureusement, compte
tenu de la conjoncture actuelle, cet objectif semble être illusoire car
la croissance stagne encore7(*).
Cependant, le Cameroun a enregistré des progrès
notable en matière de stabilisation macroéconomique, ce qui a
conduit à l'atteinte du point d'achèvement de l'IPPTE en avril
2006. La remise de la dette suppose une marge de manoeuvre un peu plus large
dans le domaine des finances publiques. Pour une utilisation efficace des
ressources en relation avec les objectifs de croissance, il convient de
s'interroger sur la qualité des investissements réalisés
par l'État dans la période d'étude. En outre, dans un
contexte de développement de la réflexion sur les facteurs de
croissance économique dans les pays en développement,
l'État camerounais se doit de maîtriser la portée de ses
actions. Sur le plan sous régional, le Cameroun fait partie d'une zone
monétaire et de ce fait ne saurait utiliser la politique
monétaire pour agir sur l'économie. La politique
budgétaire demeure le seul outil d'ajustement dont dispose
l'État. La justification de l'étude étant
clarifiée, il convient de présenter la problématique.
D'une manière générale, il sera question
d'évaluer l'élasticité de la production par rapport
à l'investissement public et par la même occasion d'évaluer
la contribution de l'investissement privé à la croissance afin de
faire des conclusions sur un éventuel effet d'éviction. Aussi, la
problématique de notre étude parait, de toute évidence,
soutenue par la question suivante : quel est l'impact des investissements
publics sur la croissance au Cameroun entre 1977 et 2005 ?
De manière spécifiquement, il est question de donner des
réponses précises aux interrogations ci-après.
1. Les investissements publics déterminent-ils
l'évolution du produit intérieur ?
2. Si oui, quelle peut être la variation du PIB suite
à une augmentation d'un point d'investissement public ?
3. L'investissement public contribue-il plus à la
croissance que l'investissement privé ?
Au regard des études théoriques et empirique
réalisées dans plusieurs pays, nous pouvons formuler
principalement une hypothèse :
les investissements publics ont contribué positivement
à la croissance économique au Cameroun entre 1977 et 2005.
Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, nous
proposons un travail en deux parties. Dans la première, il est question
de définir les principaux concepts (chapitre I), ensuite de
présenter les principaux modèles théoriques et empiriques
(chapitre II et III) sur lesquels on se basera pour formaliser un modèle
économétrique. Dans la seconde partie, nous consoliderons
l'idée de la contribution des investissements publics à la
croissance économique par une analyse descriptive (chapitre IV), enfin
à travers une analyse économétrique inspiré d'un
modèle théorique, nous achèverons le travail par une
estimation de la relation investissement public et croissance (chapitre V).
Première
partie:
CONCEPTS, APPROCHE THÉORIQUE
«Dans les années qui suivaient la seconde Guerre
Mondiale, les journaux de toutes les grandes villes...rappelaient chaque jour
l'insuffisance et même le manque de services élémentaires
publics. Les écoles étaient surpeuplées. Les forces de
l'ordre étaient fragiles et mal payées. Les parcs et les stades
de jeu étaient insuffisants. Les rues et les parcelles étaient
répugnant, et les hôpitaux étaient
sous-équipés et avaient besoin d'une main d'oeuvre....Le
transport intérieur était peuplé de monde,
.... »8(*)
GALBRAITH, J.K. (1958), p. 253
CHAPITRE I : CONCEPTS ET
DÉFINITIONS
Avant toute analyse, la méthodologie impose la
présentation de différents concepts et définitions qui
serviront de base pour l'estimation empirique. Ce chapitre se fixe donc pour
objectif de présenter les différents concepts liés
à l'investissement en général et à l'investissement
public en particulier.
I.1
INVESTISSEMENT
L'investissement est une notion riche et fondamentale aussi
bien en macroéconomie qu'en microéconomie. Dans cette section,
nous présenterons tout d'abord une définition
de l'investissement et les différentes techniques utilisées
pour le mesurer. Ensuite il sera question d'entrer en profondeur dans la notion
d'investissement public et de présenter les différents concepts
qui lui sont liés.
I.1.1
Définition
Au sens le plus large, l'investissement est l'acquisition de
biens de production. C'est le flux qui alimente le stock de capital. Le stock
de capital est soumis à deux flux contraires. Le premier, l'acquisition
de biens nouveaux, permet d'accroître le capital : c'est
l'investissement brut. Le second correspond à l'usure, au
déclassement, et à l'obsolescence du capital antérieur.
Pour compenser cette diminution du stock du capital, l'entreprise a la
possibilité de mettre de côté des sommes nécessaires
pour financer le remplacement de tout ou partie de ces
équipements : c'est l'amortissement. L'investissement net est alors
la différence entre l'investissement brut et l'amortissement. Selon le
manuel des concepts de l'Institut National de la Statistique (INS) du
Cameroun9(*),
l'investissement est l'opération par laquelle une entreprise acquiert
des biens de production; c'est un flux qui vient en accroissement du stock de
capital.
Au sens de la comptabilité nationale, l'investissement
est la formation brute de capital fixe (FBCF). La FBCF correspond à la
valeur des biens durables acquis par les unités de production pour
être utilisées pendant au moins un an dans le processus de
production. Selon l'INS, « la FBCF est mesurée par la valeur
totale des acquisitions moins les cessions d'actifs fixes au cours de la
période comptable, plus certaines additions à la valeur des
actifs non-produits réalisés par l'activité de production
des unités institutionnelles. Elle se définit aussi comme
l'ensemble des biens durables (plus d'une année) devant être
utilisés dans le processus de production ». Il s'agit donc de
l'acquisition des machines, bâtiments...réalisée au cours
d'une année. L'investissement correspond ainsi aux dépenses
destinées à accroître les revenus futurs de l'entreprise.
La FBCF est réalisée par les entreprises, ou les
administrations (bâtiments administratifs, établissements
scolaires, infrastructures routières...) mais aussi les ménages
dont l'acquisition des logements est considérée comme un
investissement. Tous les autres achats de biens durables des ménages
sont traités en consommation finale.
Traditionnellement, l'investissement ne mesure que les achats
de biens : machines, ordinateurs, bâtiments...cependant, certaines
dépenses en services peuvent également être
considérées comme des investissements dans la mesure où
elles permettent d'accroire la capacité de production future de
l'entreprise. Il en est ainsi des dépenses de
recherche-développement, de formation, de marketing, d'acquisition de
logiciels, et les investissements commerciaux à
l'étranger10(*).
I.1.2 La
détermination macroéconomique de
l'investissement
La détermination de l'investissement se fait
généralement suivant deux optiques : optique de stock et
optique de flux.
I.1.2.1 La
détermination de I' investissement dans une optique de
stock
Suivant l'optique de stock, les entreprises investissent parce
qu'elles en perçoivent une demande. Le schéma d'analyse est alors
celui de l'ajustement d'un stock de capital à la demande et donc au
produit anticipé. Si l'économie désire augmenter sa
production d'un certain pourcentage, elle doit augmenter son capital et
investir en conséquence. En particulier, l'investissement net s'ajuste
aux variations de produit, et l'investissement de remplacement au stock de
capital existant, l'investissement brut se définit comme une fonction
des variations du produit et du stock de capital existant. Formellement, si on
note :
: l'investissement brut en
: l'investissement de remplacement en ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-27.png)
: la demande finale en ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-29.png)
: la production en ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-31.png)
: le capital en ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-33.png)
Le capital nécessaire est : ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-34.png)
Le capital existant est :
d'où
En retenant l'investissement brut , on a
est appelé l'accélérateur11(*).
I.1.2.2 La
détermination de I' investissement sous l'optique de
flux
Cette seconde approche, développée par
JORGENSON (1963) et JORGENSON et GRILICHES (1967) avait pour objectif de
trouver une bonne mesure du capital afin de réduire le résidu
présenté dans le modèle de Solow (1957). Il est
basé sur le concept de service de capital, le service de capital
représente le flux des services productifs fournis par le stock de
capital. Prenons l'exemple d'un immeuble de bureaux : dans ce cas, les flux de
services de capital concernent la protection contre la pluie, ainsi que le
confort et l'espace de stockage que cet immeuble offre aux personnes qui y
travaillent, pendant une période donnée. Dans cette approche, il
est question de déterminer le flux d'investissements ayant servi dans le
processus de production. Dans un cadre macroéconomique, JORGENSON et
GRILICHES (1967) ont élaboré des mesures agrégées
des services du capital qui prennent en compte
l'hétérogénéité des actifs. Ils ont d'abord
défini des quantités de services du capital pour chaque
catégorie d'actifs, puis utilisé comme pondérations les
coûts d'utilisation propres à chaque actif, afin d'agréger
les services fournis par les différentes catégories d'actifs.
Comme les parts des coûts d'utilisation reflètent la
productivité marginale des différents actifs, les
pondérations permettent d'intégrer effectivement les
écarts de contribution d'investissements
hétérogènes à la mesure globale de l'apport de
capital12(*).
I.1.3 Indicateur
macroéconomique de l'investissement
L'importance de l'investissement dans une économie peut
être mesurée à l'aide du taux d'investissement. Le taux
d'investissement est égal au rapport de la FBCF au montant du
PIB13(*).
(1) Taux d'investissement = ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-40.png)
Ce ratio mesure la part du PIB consacrée aux
investissements.
I.1.4 Investissement
Public
L'investissement des administrations publiques a un
caractère spécial en ce sens qu'il est destiné à la
production des biens collectifs. Aussi est-il intéressant avant de
définir la notion d'investissement public de marquer un point
d'arrêt sur cette notion.
I.1.4.1 La notion de
bien collectif
La notion de bien collectif, définie par SAMUELSON
(1954) et MUSGRAVE (1959), repose sur les critères de non
rivalité et de non exclusion14(*). Un bien est qualifié de non rival si son
utilisation par un agent ne réduit pas la quantité disponible
pour les autres agents. Les exemples traditionnels sont ceux de la justice, de
la sécurité ou de l'éclairage public. La non exclusion par
les mécanismes de marché caractérise, de son
côté, des biens dont aucun agent ne peut être exclu des
bénéfices. Ainsi, les caractéristiques intrinsèques
de ces biens, en entraînant une impossibilité de reposer sur les
mécanismes de marché, justifient l'intervention de l'État
dans leur production ou leur réglementation.
I.1.4.2
Définition de l'investissement public
HIRSCHMAN (1958) définit les investissements publics
comme « les biens et les services qui rendent possible
l'activité économique ». Cette définition,
particulièrement large, est reprise par HANSEN (1965) qui d'après
VEGANZONES, M.A (2000), est le premier à proposer une classification
précise. Il distingue : les investissements en infrastructures
sociales, dont la fonction est d'entretenir et de développer le capital
humain (comme l'éducation, les services sociaux et de santé) et
les investissements en infrastructures économiques, dont la
caractéristique est de participer au processus productif. De
façon plus précise, l'investissement public est la Formation
Brute de Capital Fixe (FBCF) réalisée par les administrations
publiques. On en distingue quatre grands types:
'investissement dans des infrastructures, notamment les
transports et les réseaux de télécommunications;
l'investissement dans le capital humain, c'est-à-dire :
l'éducation, la formation et la santé;
l'investissement dans le progrès technique, c'est-à-dire :
la recherche et le développement;
l'investissement dans les usines et les équipements.
L'investissement public s'effectue à long terme et son
rendement parait généralement difficile à identifier.
Cette identification est encore plus ardue dans le cas de l'investissement en
capital humain.
L'ensemble des investissements réalisés par
l'État et les autres dépenses publiques sont consignés
dans le budget.
I.1.4.3 Le budget de
l'État
Le budget décrit pour une année donnée,
les ressources et les charges étatiques (BERNIER, B. 1998.). Deux grands
principes régissent l'établissement du budget : celui de
l'annualité et celui de l'universalité.
Le principe d'annualité signifie que l'autorisation de
percevoir les impôts pour effectuer les dépenses est annuelle. Ce
principe est rigide dans la mesure où, pour certaines dépenses,
l'horizon annuel est trop court (grand travaux et dépenses
d'investissement...). L'autorisation de programme15(*) permet d'assouplir la
règle.
Le principe d'universalité veut qu'aucune recette ne
soit affectée à une dépense particulière, mais
ce principe souffre de quelques exceptions.
Le budget de l'État peut faire l'objet de plusieurs
présentations. Un premier point est consacré à la
structure générale du budget, le deuxième et le
troisième analysent les principaux crédits par ministère
et les recettes budgétaires. Les dépenses comprennent trois
grands titres : la dette publique, le budget civil et la défense.
Le budget civil comprend les dépenses de fonctionnement (les
rémunérations, les pensions, etc.), les interventions (les
subventions, les aides sociales, les primes à la construction, etc.) et
les dépenses en capital qui concernent les investissements publics
(construction des routes, etc.).
Au Cameroun, le budget de l'État est contenu dans la
loi de finances, cette loi se décline en au moins deux chapitres. Le
premier chapitre évalue les recettes, en son titre premier, on retrouve
les recettes propres qui comportent les recettes fiscales (impôts directs
et taxes assimilées, droits de douane et autres droits) et les recettes
non fiscales (recettes domaniales, recettes des services, remboursement des
prêts, reversements et cautionnements, produits de valeurs
mobilières, pensions retenues sur salaires, recette de privatisation,
redevances pétrolières). Au second titre, on retrouve les
emprunts extérieurs et les avances non remboursables. Le second chapitre
présente les crédits ouverts (fonctionnement et investissement)
par ministère16(*).
Ce budget dont dispose l'État sert d'outil pour agir sur
l'économie et plus précisément pour réaliser ses
objectifs de croissance.
I.2 LA CROISSANCE
ÉCONOMIQUE
I.2.1
Définition
La croissance économique est définie par
BERNIER, B. (1998) comme étant « ...une augmentation de la
production sur une longue période. ». Elle désigne au
sens large l'augmentation des produits et services produits par une
économie sur une période donnée. Selon la
définition plus restreinte de François Perroux, la croissance
économique correspond à « l'augmentation soutenue
durant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de
dimension ; pour une nation : le produit global net en termes
réels »17(*).
Le terme de croissance est donc conventionnellement
utilisé par les économistes pour décrire une augmentation
de la production sur le long terme. À court terme, les
économistes utilisent le terme d' « expansion » (qui
s'oppose à la « récession » ou à la
« dépression »).
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc
pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations
au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme
de développement économique.
La croissance est un processus fondamental des
économies contemporaines. Elle transforme la vie des individus en leur
procurant davantage de biens et services. À long terme, le niveau de vie
(que l'on ne doit pas confondre avec la qualité de vie) des individus
dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même,
l'enrichissement qui résulte de la croissance économique permet
seul (mais pas nécessairement) de supprimer la misère
matérielle.
I.2.2
Mesure
Elle se mesure par le taux de croissance réel18(*) du Produit Intérieur
Brut (PIB). Le PIB quant à lui se définit selon le manuel de
concepts de l'INS comme étant le total de la production de biens et
services destinés à une utilisation finale et
réalisés par des agents résidents et non-résidents
sur le territoire concerné.
Encadré
1 : Modes de calcul du PIB
i) Selon l'optique de la production,
PIB = somme des valeurs ajoutées brutes de toutes
les unités institutionnelles qui exercent des activités de
production (augmentée des éventuels impôts moins les
subventions sur les produits non inclus dans la valeur de leurs
productions).
ii) Selon l'optique des dépenses,
PIB = Consommation finale + FBCF + Variations des stocks +
Acquisitions moins cessions d'objet de valeurs + Exportations des biens et
services - Importation des biens et services.
iii) Selon l'optique des revenus,
PIB = Rémunération des salariés +
Autres Impôts sur la production - Autres subventions sur la production +
Consommation de Capital Fixe + Excédent Brut d'exploitation/Revenu
mixte.
.
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-45.png)
Source :
Manuel des concepts de l'INS Cameroun. 3ième édition,
(2005).
On distingue le PIB au prix du marché (c'est la somme
des valeurs ajoutées brutes plus les impôts moins les subventions
sur la production et les importations (qui ne sont pas incluses dans les
valeurs de la production)) du PIB au coût des facteurs (PIB au prix du
marché à l'exclusion de tous les impôts sur la production
(nets de subvention)).
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de
la croissance économique et du développement. Il est pour cela
l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal,
l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en compte la production
des services publics gratuits, il ne mesure pas l'activité de production
domestique (ménage, etc.). Enfin, il ne prend en compte que les valeurs
ajoutées, et non la richesse possédée, par un pays. Une
catastrophe naturelle (Katrina détruisant la Nouvelle-Orléans,
par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB
à travers l'activité de reconstruction qu'elle va
générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction
antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction.
Après cette brève présentation des
concepts, on peut se poser la question de savoir quel est la place de
l'investissent public face à l'objectif de croissance. Beaucoup
d'économistes ont tenté de répondre à cette
préoccupation soit par les développements théoriques, soit
par les analyses empiriques.
CHAPITRE II : CADRE
THÉORIQUE
II.1 RAPPEL SUR LA
CROISSANCE
«La croissance » est de nos jours un des
mots clés dans la plupart des discussions économiques. Mais
très loin dans le passé, SMITH, A. (1776) dans « La
Richesse des nations » mettait en relief le fait que la
spécialisation, la division du travail et l'échange se traduisent
par une grande efficacité productive, sans toutefois présenter un
modèle de croissance. Il faut donc attendre HARROD (1939) pour avoir une
formulation explicite d'un modèle de croissance. Le modèle de
HARROD (1939) repose sur l'existence de trois taux de croissance (le taux de
croissance effective
, le taux de croissance
« nécessaire » pour satisfaire les
entrepreneurs-investisseurs et le taux naturel de croissance
qui définit le taux auquel l'économie doit croître pour
éviter le chômage). Il y a croissance équilibrée de
plein emploi quand la croissance effective est telle que les entrepreneurs sont
satisfaits ( ) et qu'il n'y a pas de chômage ( ). Selon HARROD (1939), la vérification de
ne peut être que par le fruit du hasard19(*). Après les travaux de HARROD, se sont
succédés plusieurs modèles de croissance parmi lesquels le
modèle de SOLOW et SWAN (1956) qui servira de base à la plupart
des études récentes sur la croissance (BARRO, 1990,1992).
II.1.1 L'analyse
néoclassique de la croissance : le modèle de Solow-Swan
(1956)
À la question « qu'est ce qui fait
croître la production ? », les néoclassique
répondent : les facteurs de production. « L'on peut,
selon la conception néoclassique, rapporter à trois sources
distinctes la croissance de la production, à savoir : croissance de
la main d'oeuvre, croissance du capital, enfin l'innovation technique en
elle-même » (SAMUELSON, 1969). La relation qui unit ces
facteurs est la fonction de production. À l'aide de cette fonction,
SOLOW (1956, 1957) a formalisé le modèle néoclassique.
Dans ce modèle, le rôle de l'investissement peut se résumer
à l'aide de deux équations familières :
la première est la relation entre la production ( ) et les facteurs capital ( ), travail ( ), et technologie (neutre au sens de Hicks)20(*)( ), décrite à l'aide d'une fonction de production
agrégée :
(2) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-57.png)
et la seconde est l'équation d'accumulation du capital
(inventaire permanent), qui régit la relation entre l'investissement en
biens matériels, I, et le stock de capital :
(3) ?Kt =
It-?K t * ,
où ? représente un changement discret,
est la dépréciation et I t l'investissement
brut qui peut soit être déterminé de façon
endogène par l'entreprise qui cherche à maximiser ses
bénéfices, soit être fixé par hypothèse
à une proportion donnée de la production.
En considérant une fonction de production de type
Cobb-Douglas21(*), la
production peut s'énoncer comme suit :
(4) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-62.png)
où
est le « résidu de Solow », et
les élasticités de la production par rapport respectivement au
capital et au travail, les hypothèses néoclassiques supposent
que
+ = 1.
La simplicité intuitive de ce cadre néoclassique
est à la base de plusieurs travaux empiriques et théoriques sur
la productivité et la croissance économique. Cependant, en
dépit de sa popularité, le modèle néoclassique
engendre certains résultats troublants : la technologie est
habituellement décrite par une quelconque fonction ad hoc,
telle que , où
est un paramètre non expliqué de l'économie, autrement dit
le progrès technique est exogène. De plus les données
internationales ne semblent pas corroborer le modèle néoclassique
de base pour ce qui a trait aux propriétés de
convergence22(*).
Ces lacunes ont donné l'impulsion à plusieurs
pistes de recherche sur la relation entre l'investissement et la croissance de
la productivité. Une école de pensée (qui demeure
fermement ancrée dans la tradition néoclassique), qui remonte
à JORGENSON et GRILICHES (1967) et dont les travaux ont
été résumés par JORGENSON (1990, 1996), a
tenté de mettre au point de meilleures mesures de l'investissement, du
capital, du travail et d'autres intrants négligés en vue de
réduire l'importance du résidu inexpliqué23(*).
Une deuxième école de pensée est
allée au-delà du modèle néoclassique pour tenter
d'élaborer un mécanisme endogène tenant compte de
l'évolution du progrès technique, demeuré
inexpliqué dans les travaux antérieurs. En modélisant
explicitement les rouages de la concurrence, de l'innovation et des
retombées de la production, ces travaux de recherche ont abouti aux
modèles de croissance endogène de la nouvelle théorie de
la croissance. Cette nouvelle théorie repose en effet sur quatre
facteurs de la croissance.
II.1.2 Les facteurs de la
croissance endogène
Il ya croissance endogène lorsque « les
principaux déterminants de la croissance sont endogène au
modèle » (BARRO, R et SALA-I-MARTIN, X., 1996). Selon les
théoriciens de la croissance endogène, il existe quatre facteurs
de croissance endogène à l'économie :
1. L'accumulation de capital. Ces modèles font des
rendements croissants le fondement de la croissance. En effet, sans rompre
totalement avec l'hypothèse des rendements constants24(*), ils considèrent qu'il
existe des rendements d'échelle croissants liés aux
externalités positives des investissements.
2. La recherche-développement développée
dans des travaux de ROMER25(*). Elle est considérée comme une
activité à rendement croissant du double fait que la connaissance
est un bien « non rival » et que le coût de son
appropriation est minimal pour chaque chercheur. La croissance
économique résulterait ainsi d'une activité d'innovation,
engagée par des agents qui espèrent en tirer profit. Cette
analyse permet d'incorporer dans le capital physique le seul progrès
technologique et non l'ensemble des investissements directs.
3. L'accumulation du capital humain fut mise en valeur par
LUCAS (1988). Ce capital est défini comme le stock de connaissances
valorisables économiquement et incorporées aux individus
(qualification, état de santé, hygiène, ...). LUCAS
développe dans son analyse, le capital humain qui est volontaire
(accumulation de connaissances (schooling)) et involontaire (learning by
doing). En outre, la productivité privée du capital humain a un
effet externe positif car, en améliorant son niveau d'éducation
et de formation, chaque individu augmente le stock de capital humain de la
nation et par la même occasion contribue à améliorer la
productivité de l'économie nationale.
4. L'investissement de l'État dans les infrastructures,
car selon ces théoriciens, les infrastructures publiques constituent
aussi un facteur de croissance qui engendre des rendements croissants à
long terme en raison des économies internes qu'elles permettent pour les
producteurs privés.
II.2 EXTENSION DE
L'APPROCHE THÉORIQUE DE L'INVESTISSEMENT
Le modèle néoclassique décrit ci-dessus
peut facilement être étendu au-delà de l'investissement en
biens matériels pour rendre compte de tout facteur accumulé
contribuant à la production. Cela englobe la substitution
qu'opère l'investissement entre des biens matériels
hétérogènes, l'investissement en capital humain lié
à l'éducation et à la formation des travailleurs, l'effort
de recherche-développement et les dépenses publiques en
infrastructures. Cette dernière se fait dans le cadre global de l'action
publique dont le fondement peut éclairer les analyses.
II.2.1 Fondement de
l'action publique
Le marché privé répond aux quatre
questions de base qui se posent en économie :
à la question de savoir « quels biens sont produits et en
quelles quantités ?» les économistes répondent
que c'est l'interaction entre l'offre et la demande qui détermine
à la fois les biens désirés par les consommateurs et le
coût supporté par les entreprises pour les produire ;
à celle de savoir « comment la production a-t-elle
lieu ? », Ils répondent que c'est la concurrence qui
incite les entreprises à produire à un coût aussi bas que
possible afin de rester compétitives26(*) ;
la troisième question est celle de savoir « en faveur de qui
la production a-t-elle lieu ? », à celle-ci, ils
répondent que le revenu est un facteur déterminant en ce sens que
ceux qui ont plus de revenus acquièrent plus de biens que ceux qui ont
moins ;
la dernière question est celle de savoir « qui prend les
décisions ? », tout le monde prend les décisions,
car selon STIGLITZ (1993), « la nature des biens et services produit
est le résultat de millions de décisions prises par les
particuliers et les entreprises dans l'ensemble de
l'économie ».
Si donc l'économie fonctionne si bien, quel est le
rôle assigné au secteur public ? À cette question, les
avis sont divergents au sein des économistes : on distingue ainsi
ceux pour qui l'État doit tout simplement d'une part édicter et
faire respecter les lois fondamentales de la société et d'autre
part mettre en place un cadre au sein duquel les entreprises pourront se livrer
à une concurrence loyale27(*) ; ceux pour qui l'État doit stimuler
l'activité économique en agissant sur ses composantes
(création d'emploi public, baisse des taux d'intérêt,
investissements publics) ; et enfin ceux pour qui l'action publique se
justifie principalement par la présence des biens publics.
II.2.1.1 La conception orthodoxe
Pour les classiques, l'État doit tout simplement
assurer la bonne marche de la cité. SMITH, A. (1776) identifiait
à cet effet trois devoirs fondamentaux à la charge de
l'État :
protéger la société et la nation contre
l'extérieur, ce qui inclut dans le budget les charges de
l'armée ;
protéger les individus, la justice doit être
rendue afin que l'économie fonctionne selon les règles
précises ;
construire et maintenir les institutions publiques.
En outre, l'État doit se plier à la conjoncture
et non être actif. À cet effet, il doit ajuster ses
dépenses et ses recettes aux mouvements conjoncturels. Quand
l'activité baisse, dans une phase descendante d'un cycle
économique, les revenus peuvent baisser, les rentrées fiscales
vont se faire plus rares car il y a un lien direct entre les rentrées
fiscales et les revenus sur lesquels ils sont assis. En conséquence,
l'État doit pour équilibrer son budget, ralentir ses
dépenses en période de crise et augmenter son train de vie en
période d'expansion. En quelque sorte, le budget de l'État doit
suivre l'évolution économique et non l'infléchir. La
conception orthodoxe ne soutient pas le déséquilibre
budgétaire durable, car selon SMITH, A. (1776), l'État ne peut
durablement dépenser plus qu'il n'a de recettes, le déficit se
traduit par les tensions inflationnistes, des montées artificielles des
taux d'intérêt qui décourage l'investissement et
réduit le profit.
II.2.1.2 La conception
keynésienne
Selon KEYNES, du fait que la « demande
effective »28(*)
est au coeur des décisions de production et du niveau de l'emploi, et
qu'il n'existe pas de mécanismes autorégulateurs automatiques
comme le pensent les néoclassiques, l'État doit intervenir pour
soutenir et réguler l'activité économique. Il intervient
pour stimuler la demande en agissant sur ses composantes : demande de
biens de consommation, demande de biens d'équipement. Pour ce faire, il
dispose de plusieurs moyens : création d'emplois publics (qui
permettent d'améliorer le bien être social), la baisse du taux
d'intérêt qui stimule les investissements privés.
KEYNES, J.M. va à l' encontre de l'orthodoxie classique
et soutient que le budget peut être actif. Selon lui, l'économiste
doit rejeter le bon sens qui veut que le niveau des dépenses de
l'État doive se calquer sur les fluctuations de ses recettes. Il assigne
à l'État le rôle de réaliser une politique
budgétaire qui selon SAMUELSON29(*) est « le processus consistant à
manipuler les impôts et les dépenses publiques aux fins
de :
contribuer à amortir les oscillations
économiques ;
favoriser le maintien d'une économie progressive,
assurant un degré d'emploi élevé, affranchi de toutes
poussées excessives d'inflation ou de déflation. ».
II.2.1.3 La conception de l'école du
« public choice »
À la différence de la logique
keynésienne, l'école du « public choice » va
partir d'une approche microéconomique et se posera alors la question de
savoir « quant l'État doit-t-il intervenir ?».
L'État doit intervenir quand le bien de par sa nature est indivisible
(la défense nationale, la radio, la télévision...) et dont
l'utilisation par une personne de plus a un coût nul.
L'indivisibilité engendre une véritable rationalité de la
prise en charge collective. L'existence d'effets externes est une
deuxième cause d'intervention publique car créer par exemple une
route entraîne automatiquement des effets externes : pour les uns
cela peut être négatif (bruit de l'autoroute...) et positif pour
d'autres (transport moins cher pour les entreprises près de
l'autoroute). Individuellement, il est donc difficile de se mettre d'accord
pour financer des biens qui apportent une utilité difficilement
quantifiable pour les uns et les autres. Selon MUSGRAVE, chacun a une
préférence concernant le niveau des dépenses publiques, la
part à consacrer à l'école, l'aide à
réaliser pour les plus démunis... le pouvoir central doit
construire une véritable fonction d'utilité collective
agrégeant les préférences de tous.
Les théoriciens de la croissance endogène sont
également en faveur de l'action publique, à ce sujet, BOYER, R.
(1998) dit «qu'en l'absence de coordination organisée par
l'État ou des organisations collectives, un pays initialement peu
favorisé peut être durablement bloqué dans une trappe
à pauvreté. À contrario, une synchronisation de
l'investissement ou de l'innovation peut surmonter cet obstacle et aboutir
à une croissance plus forte, bénéficiant à
l'ensemble de la société. Ainsi l'État peut être
à l'origine d'une création de richesses supplémentaires
»30(*). Ceci illustre
bien le fait que, selon les théoriciens de la croissance
endogène, l'État est au centre de l'activité
économique car il est fournisseur des biens publics. Ces types de biens
comprennent entre autres les infrastructures publiques.
II.2.2 Infrastructures
publiques
La vision néoclassique décrite
précédemment met l'accent sur l'investissement privé
d'entreprises comme principale source de croissance. L'introduction du capital
public dans la liste des facteurs de production date de 1952. À cette
époque, MEADE identifiait deux principales représentations
susceptibles de rendre compte d'une éventuelle contribution productive
du capital public :
Dans la première, qualifiée de modèle
« d'atmosphère », les services induits par les
infrastructures publiques sont supposés augmenter la productivité
d'un ou plusieurs facteurs privés à la façon d'un facteur
« environnemental ». Dans le cas particulier où le
capital public affecte de façon symétrique la productivité
de l'ensemble des facteurs privés, il peut être
représenté comme une source de progrès technique neutre au
sens de HICKS31(*).
Dès lors, la productivité totale des facteurs privés peut
se décomposer en une composante autonome et une composante croissante de
la contribution des infrastructures publiques.
La seconde représentation proposée par MEADE
(1952), qualifiée de modèle de « facteur
impayé », consiste à supposer que les services des
infrastructures mises à la disposition de l'entreprise privée
représentative, constituent un facteur de production direct, mais non
rémunéré.
Ces représentations proposées par MEADE (1952)
n'ont pas fait l'objet d'une formalisation. Le premier modèle de
croissance endogène faisant du capital public le moteur de la croissance
est développé par BARRO (1990), ce modèle est la base de
plusieurs études empiriques des années récentes32(*).
II.2.2.1 L'approche de BARRO (1990)
BARRO (1990) part du principe relativement simple que des
dépenses visant à créer les infrastructures telles qu'une
autoroute, une ligne de chemin de fer ou encore un réseau de
télécommunications rendent plus efficace l'activité du
secteur productif. Dans son modèle, il considère que ce sont des
biens collectifs purs (non rivaux, non excluables). Il se pose alors le
problème traditionnel de leur financement par le secteur privé.
La sphère privée ne peut se substituer au gouvernement pour le
financer. C'est la raison pour laquelle l'État prélève un
impôt de façon à produire ce type de bien. Les entreprises
privées utilisent33(*) donc deux types de facteurs pour produire: le capital
privé et le « capital public ». Le capital
privé a des propriétés usuelles : il connaît
des rendements décroissants, à dépenses publiques
constantes, sa productivité marginale décroît. On est dans
le cas classique d'un modèle à la SOLOW (1956) où un seul
facteur est accumulable et où la croissance
« s'étouffe ». Le capital public est en fait une
dépense financée par l'État, les dépenses sont
intégralement financées par l'impôt, que l'on suppose
proportionnel au revenu.
Selon BARRO (1990), la dépense publique a deux effets
opposés. Le premier est que le capital public rend le capital
privé plus productif et évite que sa productivité
marginale s'annule progressivement quand le revenu augmente. Cependant,
l'impôt a un effet dépressif sur cette productivité,
puisqu'il réduit son rendement privé en ôtant aux
entreprises une part du revenu tiré de leur activité. BARRO
(1990) montre que pour une petite taille du gouvernement (des dépenses
publiques), le premier effet l'emportera. Puis, il montre que de moins en
moins, l'on peut déterminer une dépense publique optimale.
À ce point, un dollar de dépense publique supplémentaire
coûte plus en productivité que ce qu'il rapporte. BARRO (1990)
fait quelques remarques sur la nature des dépenses publiques. Tout
d'abord, il fait remarquer que, si les dépenses qui représentent
une prestation de services aux consommateurs ont un impact en termes
d'utilité, elles découragent la croissance. En effet, elles
n'accroissent pas la productivité du capital privé, mais leur
financement par l'impôt pèse sur la rentabilité du capital.
Seul l'effet négatif joue au niveau des entreprises. L'imposition
liée à ces dépenses décourage l'épargne et
l'investissement.
On peut remarquer que la nature de la croissance liée
aux dépenses publiques d'investissement est effectivement une
externalité. L'activité d'un agent (l'État en
l'occurrence) a des effets sur celle d'un autre agent (les entreprises
privées). Le Modèle de BARRO (1990) se base sur les travaux de
SOLOW et SWAN (1956) présentés ci-dessus et ses
hypothèses34(*)
viennent en plus des hypothèses Néoclassiques. La
spécificité de ce modèle consiste donc à faire
apparaître les dépenses publiques d'investissement dans le
processus de production, et par conséquent à mettre en
évidence un lien explicite entre la politique gouvernementale et la
croissance économique de long terme dans un cadre de croissance
endogène. La production est représentée par une fonction
de type COBB DOUGLAS définie par35(*) :
(5) =![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-80.png)
Les termes et désignent respectivement le niveau de l'emploi et le
stock de capital privé à la date . Les paramètres et correspondent respectivement aux élasticités de la
production par rapport au stock de capital privé et public. Lorsque l'on
suppose que les rendements sont constants par rapport aux facteurs K
et G (
+ =1), on aboutit à une situation de croissance endogène.
Soit la production de la firme représentative. Les
dépenses publiques sont financées par un impôt
proportionnel à la production à taux constant :
(6) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-89.png)
Si l'on note
le taux de dépréciation du capital privé et la population active totale, le taux de croissance
équilibrée de l'économie, noté , est défini par :
(7) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-93.png)
En utilisant la contrainte budgétaire du gouvernement,
ce taux de croissance peut se réécrire sous la forme36(*) :
(8) .
Cette relation nous permet d'observer les deux effets
opposés du taux d'imposition sur le taux de croissance de long terme.
L'augmentation des dépenses publiques conduit d'une part à une
augmentation de la productivité des facteurs et favorise ainsi
l'accumulation du capital privé, mais d'autre part elle induit une
hausse des ponctions sur les ressources des agents et donc une éviction
des investissements privés. La croissance de long terme sera ainsi le
résultat de l'interaction de ces deux forces opposées.
En particulier, pour un niveau sous optimal de dépense
publique, on peut montrer que toute dépense additionnelle engendre une
amélioration de la croissance de long terme. En effet :
(9)
si et seulement si ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-96.png)
L'effet net de l'intervention publique dépend de la
différence entre le taux marginal de prélèvement public
ô et l'élasticité du produit par rapport aux
dépenses publiques 1- . Dès lors si le gouvernement adopte la maximisation de la
croissance comme objectif de sa politique fiscale, il choisira un taux
d'imposition égal à l'élasticité des
dépenses publiques.
Une seconde approche de la mesure de l'impact des
investissements publics à été réalisée par
FEDER (1983) et RAM (1986) et étendue par HERRERA (1997). Une
présentation simplifiée de cette approche a été
faite par BEN JELILI (2000).
II.2.2.2 L'approche de Herrera
(1997)
Pour résoudre le problème lié au
caractère productif des dépenses publiques d'investissement,
HERRERA (1997) intègre aux côtés du secteur privé,
trois secteurs publics distincts (formation du capital humain, production de
capital d'infrastructures et consommation), de manière à en
dériver une équation de croissance permettant d'estimer les
effets respectifs de productivité factorielle relative et
d'externalité des dépenses publiques,
désagrégées par catégorie fonctionnelle37(*).
L'économie est supposée se composer de quatre
secteurs : un secteur privé ( ), un secteur public de formation de capital humain ( ), comprenant l'éducation et la santé publique, un secteur
public de production de capital physique ou d'infrastructures ( ) et un secteur public non productif ou de consommation publique ( ).
La production du secteur privé est obtenue par la combinaison des facteurs de
production suivants : le travail simple ( ), le capital physique privé ( ), le capital physique d'infrastructures publiques ( ), le capital humain ou encore le travail qualifié ( ) et le bien public ( ) représentant l'externalité du bien public sur le secteur
privé. Ainsi :
(10) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-108.png)
De même, on considère que les productions des
trois secteurs publics , et sont décrites par les trois fonctions de production respectives
:
, , .
Où les dépenses budgétaires correspondant
aux trois services publics de consommation, d'infrastructures et de capital
humain sont considérées comme proxies de leur produit
respectif , et .
En outre, l'agrégation des quatre facteurs de
production primaires donne :
, , , , avec .
La production totale est définie par :
(11) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-123.png)
La dynamique du modèle est déterminée par
les formations de capital privé, public et humain où les
dépenses publiques en capital humain et en capital physique
s'interprètent comme des flux d'investissement conditionnant les
dynamiques d'accumulation dans les deux secteurs publics :
, , , où .
Par la suite, il suppose que :
les productivités marginales des facteurs primaires, , , , et pour peuvent différer entre le secteur privé et les trois
secteurs publics.
les différentiels de productivité sont identiques pour
les quatre facteurs entre le secteur privé et les trois secteurs publics
(RAO, 1989 ; RAM, 1989) :
, il en va de même pour les deux autres secteurs, les représentent le différentiel de productivité
marginale factorielle entre le secteur privé et le secteur public ;
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-137.png)
la productivité marginale du travail dans le secteur
privé est une proportion du rapport entre le produit privé et le
travail, c'est à dire, .
Compte tenu de ce qui précède, il exprime le
taux de croissance38(*) de
l'économie sous la forme suivante :
(12)![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-140.png)
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-141.png)
Le caractère productif du capital public est
tributaire des différentes formes de sources de financement dont dispose
l'État. Ce financement passe entre autres par les recettes fiscales
et douanières. Si cette dernière ne réussit pas à
combler le déficit budgétaire, l'État peut recourir
à un financement intérieur (financement bancaire par
émission monétaire, financement non bancaire par recourt au
crédit intérieur) ou extérieur (emprunt à
l'extérieur).
II.3 LES SOURCES DE
FINANCEMENT DE L'ÉTAT
II.3.1
Impôt
Les réponses concernant la finalité de
l'impôt varient selon la conception de l'État retenue. Presque
tous les théoriciens admettent que l'impôt a pour fonction de
permettre à l'État d'assurer l'ordre public, la défense
nationale (GÉLÉDAN, A. 1991). Cette fonction est justifiée
par le fait que nul n'a intérêt individuellement à
dépenser pour défendre l'ensemble du pays bien que chacun ait
besoin de sécurité. De même éclairer les rues,
assurer l'entretien des voies navigables et des routes ... n'a de sens que
d'un point de vue collectif à moins de réaliser un péage
non seulement sur autoroutes mais encore en tous lieux. L'impôt permet
donc d'assurer les dépenses publiques concernant les biens collectifs
nécessaires à tous. Les oppositions commencent lorsque l'on
décompose les dépenses publiques souhaitables. On se pose alors
la question de savoir s'il faut inclure les dépenses d'éducation
et l'aide sociale (allocation familiale, indemnité
chômage ...) dans les dépenses financées par les
impôts, et si oui à quel niveau ? La fiscalité
doit-elle être utilisée pour orienter l'activité
économique ? Pour quels objectifs et dans quelles limites ?
Dans la mouvance keynésienne, nombre
d'économistes voient dans la fiscalité un instrument
d'intervention économique ; Ainsi, aux objectifs sociaux de la
fiscalité, se conjugueraient les perspectives d'action économique
qui justifierait un niveau de fiscalité relativement
élevé. Cette analyse s'oppose à l'approche
néoclassique pour laquelle le meilleur impôt est toujours le plus
faible, une forte fiscalité entraînant du point de vue
économique des effets pervers importants :
désintéressement pour le travail
sous-rémunéré par suite de la pression fiscale,
réduction de l'épargne.
Certains marxistes analysent la fiscalité en termes de
régulation. Ils distinguent alors trois fonctions principales39(*) :
éviter les tensions sociales excessives en prenant en charge les
dégâts de la croissance et des crises (les aides au logement
atténuent les effets de l'urbanisation) ;
l'impôt est une façon de socialiser certaines
dépenses qui ne sont pas à la charge de l'économie
privé et contribue à restaurer les taux de profit ;
l'impôt permet aussi de transférer vers l'investissement
ou vers les dépenses indispensables au bon fonctionnement du
système économique des sommes considérables qui,
autrement, seraient restées dans la sphère de l'économie
privé rendant impossible certains développements de l'appareil
productif (construction des routes...).
II.3.2 les autres sources
de financement de l'État
On distingue les sources de financement intérieur des
sources de financement extérieur. Les sources de financement
intérieur sont liées au territoire économique alors que
les sources extérieures font intervenir les autres États et
Organismes.
Parmi les sources de financement intérieur, on
distingue le financement bancaire et le financement non bancaire. Par
financement bancaire, on entend la création monétaire
auprès de la banque centrale, cette technique est à l'origine de
l'inflation. En effet, l'émission de la monnaie pour financer le
déficit entraîne un excès d'offre de monnaie par la banque
centrale, et donc une augmentation de la quantité de monnaie disponible
dans l'économie. Pourtant, le niveau de richesse ne change pas. Toute
chose égale par ailleurs, les prix grimpent à leur tour
jusqu'à absorption totale du surplus de monnaie ainsi injecté
dans l'économie. Le financement non bancaire concerne l'emprunt
réalisé par l'État sur le territoire économique. En
effet, pour résorber le déficit, l'État peut recourir au
crédit intérieur, cette seconde technique a pour effet
d'évincer le secteur privé du fait d'une demande forte du
crédit intérieur par l'État40(*).
Les financements extérieurs de l'État sont
constitués principalement par les emprunts auprès des autres
États et Organismes Internationaux. Ce financement, malgré le
fait qu'il permet de résoudre le problème du déficit, a un
impact sur la balance des paiements et en outre hypothèque le
bien-être des générations futures.
Tout au long de ce chapitre, il était question de
présenter les modèles théoriques qui sont en faveur de la
contribution de secteur public à la croissance. Nous nous sommes ainsi
appesanti sur deux modèles : un modèle qui attribue à
l'État le rôle principal de la fourniture des infrastructures
publiques (BARRO, 1990) et un second modèle beaucoup plus
spécifique41(*)
(HERRERA, 1997). Notons en outre que la problématique de la contribution
de l'investissement public à la croissance n'a pas fait uniquement
l'objet des études théoriques. En effet, à la fin des
années 1980, plusieurs chercheurs se sont attelés à
démontrer de façon empirique le caractère productif de
l'investissement public, que ce soit dans l'infrastructure physique ou dans
l'investissement sociale (éducation, santé). On distingue ainsi
plusieurs approches empiriques qui, dans l'ensemble, cherchent à
résoudre les problèmes statistiques posés par les
précédentes.
CHAPITRE III : REVUE DES ÉTUDES
APPLIQUÉES
Pour rendre compte du caractère productif des
investissements publics, plusieurs approches ont été
utilisées, chacune d'elles essayant de résoudre les
problèmes posés par les précédentes. Partant d'une
fonction de production de type COBB DOUGLAS, on recense dans la
littérature les méthodes basées sur les fonctions de
coût, sur la diffusion spatiale des infrastructures.
III.1 L'APPROCHE PRIMALE
OU LA FONCTION DE PRODUCTION ÉLARGIE
En parallèle aux analyses théoriques, plusieurs
études empiriques ont été initiées dans les
années 1980 dont la plus célèbre fut la série
d'études controversées de ASCHAUER (1989a, 1989b et 1990). Dans
sa spécification canonique, ASCHAUER (1989a) a ajouté un flux de
services productifs du capital gouvernemental ( ) au modèle néoclassique :
(13) .
Il emploi une fonction de production du type COBB-DOUGLAS et
utilise les données de séries chronologiques
agrégées nationales américaines pour examiner la relation
entre investissement en infrastructures publiques et la production du secteur
privé. Il arrive à la conclusion selon laquelle l'infrastructure
de base constituée des rues, des routes, des aéroports, des
systèmes de transport en commun, des réseaux d'égout et
d'aqueduc, etc. avait le plus grand pouvoir explicatif de la
productivité et que le ralentissement de la
productivité survenu après 1973 peut être
attribué en grande partie au ralentissement observé dans les
investissements publics. ASCHAUER (1989b) soulève la
question du déplacement de l'investissement privé par
l'investissement public.
À la suite des travaux de ASCHAUER, d'autres
chercheurs ont entrepris des études pour confirmer ou réfuter son
estimation des répercussions des dépenses publiques
d'investissement sur la productivité. MUNNEL, A. (1990) fait partie des
auteurs à avoir appuyé les constatations de ASCHAUER. Pour
résoudre le problème posé dans la spécification de
ASCHAUER42(*), elle
utilise plutôt des séries chronologiques groupées
(données de panel), elle désagrège aussi l'infrastructure
publique en infrastructure de base (route, réseaux d'adduction d'eau et
d'égouts) et en « autres infrastructures » et
examine séparément l'incidence de ces deux types
d'infrastructures. À l'issue de son analyse, elle trouve que
l'élasticité de la production par rapport au capital public est
de l'ordre de 0.31 légèrement inférieur au résultat
de ASCHAUER (1989b). Plusieurs études empiriques basées sur une
fonction de type Cobb Douglas ont donc été
réalisées pour rendre compte du caractère productif de
l'investissement public ; STURM (1998) a présenté un tableau
de synthèse (voir annexe II) de ces études.
En Afrique, à la fin des années 1990, plusieurs
études ont été lancées, afin
d'analyser les effets des investissements publics sur la croissance.
Deux « équipes » des Universités de
Rabat-Agdal et de Marrakech ont étudié les effets des
investissements publics au Maroc, elles ont procédé de
façons différentes et ont abouti, de ce fait, à des
résultats différents. AMRANI, OULHAJ et HAMMES (2004)43(*) de l'équipe de
Rabat-Agdal ont testé la relation entre les dépenses publiques
d'investissement et la croissance économique au Maroc entre 1970 et 2004
à travers les ratios des dépenses publiques totales
d'investissement rapportées au PIB, les dépenses publiques
d'investissement par secteur rapportées au PIB et les dépenses
publiques totales par secteur rapportées au PIB. Ils arrivent à
la conclusion selon laquelle, empiriquement, seul l'investissement public dans
le secteur de la santé semble porteur de croissance.
La seconde équipe, de Marrakech, après une
présentation descriptive des dépenses publiques d'investissement
entre 1970 et 2003, précise que le choix de la période
d'étude et des variables à introduire dans le cadre du
modèle économétrique mis en oeuvre a été
limité par la disponibilité des données pour ces
dépenses publiques réparties par catégories. Donc, en
tenant compte de ces difficultés, les auteurs présentent un
modèle qui fait intervenir le taux de croissance
économique ( ) mesuré comme étant le taux de croissance du PIB en
termes réel, les dépenses publiques par catégories ( ) (dépenses publiques d'investissement, d'éducation, de
santé, de transport et communication et de défense nationale) par
rapport au PIB, les taxes sur les revenus par rapport au PIB ( ), l'investissement privé par rapport au PIB ( ), le niveau initial de développement ( ) mesuré par le PIB par tête en logarithmes,
l'indicateur social de capital humain ( ), mesuré par le taux de scolarisation au primaire et au
secondaire et l'indicateur social de santé ( ) mesuré par l'espérance de vie en logarithmes. Le
modèle suivant a été testé pour la période
de 1970 à 2003 :
(14) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-154.png)
Les auteurs à l'issue de cette analyse concluent que
seules les dépenses d'investissement dans les entreprises publiques, les
dépenses publiques d'éducation et les dépenses de
défense nationale sont positivement associées (ou reliées)
à la croissance économique au Maroc tout au long de la
période d'étude. Des dépenses publiques de santé ne
sont pas statistiquement significatives, contrairement aux résultats de
l'équipe de Rabat-Agdal.
ABDELKAFI et GABSI (2005)44(*) ont montré l'existence d'un lien significatif
entre l'éducation et la croissance économique en Tunisie entre
1970 et 2001. Une étude similaire a été
réalisée en Égypte sur la période allant de 1950
à 2003 par DUARTE, M. et PEDROSA. Ils intègrent dans leur
modèle le produit global, la consommation privée,
l'investissement public et la consommation publique et arrivent à la
conclusion selon laquelle l'élasticité du capital humain
relativement aux dépenses de l'État est de 33,7% dans
l'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO).
Cette valeur est très élevée et traduit donc la grande
importance des dépenses de l'État pour l'augmentation du stock du
capital humain en Égypte.
Au Niger, une étude basée sur
une équation de croissance (inspirée de BARRO et
SALA-1-MARTIN(1995)), intégrant les investissements publics a
été estimée par la méthode des moindres
carrés ordinaires dans le cadre d'un modèle à correction
d'erreur. Cette étude a eu pour objet d'évaluer l'impact des
investissements publics sur la croissance sur la période 1975-2004.
HAMIDOU HAMA (2005) montre ainsi qu'à court terme les investissements
publics ont un effet positif mais non significatif sur la croissance
économique. A long terme, la relation entre les investissements publics
et la croissance a tendance à se dégrader, confirmant que les
investissements publics se concentrent dans des projets de
réhabilitation ou d'entretien dans le monde rural. Ce résultat
selon l'auteur suggère également que les investissements publics
ne sont pas orientés vers l'accumulation du capital nécessaire
à la croissance économique, et confirme en partie les
études menées sur la question au Niger. L'étude a
également montré que l'ouverture a un impact négatif mais
non significatif sur la croissance économique, que le
développement financier agit positivement sur la croissance.
Bien que la majorité des études
citées plus haut semblent supporter l'idée selon laquelle les
investissements des administrations publiques ont un effet positif sur la
croissance, certaines ne trouvent aucun effet positif (voir annexe II). Ces
résultats controversés ont eu pour principale explication
l'approche méthodologique utilisée. Pour résoudre le
problème associé à l'approche par fonction de production
basée sur les séries temporelles, les chercheurs ont
utilisé une approche Vecteur Autorégressif (VAR). Parmi ceux-ci,
NAVEED NAQVI (2003) postule un modèle de BARRO (1990) au cas du Pakistan
entre 1965 et 2000. Dans sa spécification il utilise un modèle
basé sur une fonction de production de type COBB-DOUGLAS et dans lequel
il introduit le capital public, il obtient ainsi le modèle
suivant :
(15) , où ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-156.png)
Le facteur représente le résidu de SOLOW (progrès technique
exogène). Dans son introduction, NAVEED NAQVI (2003) présente
également le caractère exogène (MANKIW et al (1992)) et
endogène (ARROW (1962) et ROMER (1987)) du facteur qui est le progrès technique. Étant
donné qu'il peut y avoir une externalité positive ou
négative du capital public, il ne fait aucune restriction au
modèle et travaille avec les données ramenées par
unité de travailleurs.
L'équation précédente peu donc
s'écrire :
(16) avec ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-160.png)
En se ramenant au logarithme, on obtient :
(17) , avec ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-162.png)
NAVEED NAQVI (2003) montre que si le progrès technique
est endogène (externalité produit par le capital) alors, le
facteur B peu s'écrire de la façon suivante :
(18) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-163.png)
Où et indiquent respectivement l'externalité liée au capital
privé et public respectivement et est le « paramètre de décalage »
(changement), le facteur technologique pourra donc être
déterminé à travers le modèle suivant :
(19) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-167.png)
où on a respectivement : et , est l'erreur.
Par ailleurs, si le progrès technique est exogène,
comme soutenu par SOLOW (1957) et MANKIW (1992), alors
(19)
et le modèle à estimer devient :
(20)
Après avoir montré que les
différentes variables sont cointegrées au seuil de 5 %, Il arrive
aux résultats selon lesquels les élasticités à long
terme du capital public et privé diffèrent suivant les
hypothèses sur l'évolution du facteur technologique. Il montre
également que l'élasticité du capital privé varie
entre 0.25 et 0.29, l'élasticité du capital public à son
tour se situe entre 0.23 et 0.49. Ceci implique donc que pour le cas du
Pakistan, le capital public est aussi productif que le capital privé.
Par ailleurs, l'analyse des chocs montre qu'un choc exogène sur le
capital privé prend beaucoup de temps pour disparaître qu'un choc
équivalent sur le capital public. Plusieurs études ont donc
été menées utilisant l'approche VAR45(*).
Comme on peut le constater (voir annexe II), ces études
empiriques ne sont pas encore assez claires sur l'effet de l'investissement
public sur la croissance. Les résultats diffèrent selon la
méthodologie utilisée, la région ou le pays
d'étude.
En marge des études basées sur une fonction de
production, plusieurs autres méthodes ont été
utilisées pour rendre compte du caractère productif de
l'investissement public. Plus récemment, des chercheurs ont tenté
une approche par la fonction de coût en faisant valoir que la fonction de
coût est préférable à la fonction de production pour
les avantages qu'elle présente sur le plan conceptuel et pour des
raisons économétriques (BANGQIAO, J. 2001.). Nous
présenterons à cet effet brièvement cette approche et les
principales études menées dans ce cadre.
III.2 L'APPROCHE DUALE ET
L'ESTIMATION DES FONCTIONS DE COÛTS ET DE DEMANDE DE FACTEURS
L'approche duale comme il est précisé plus haut,
se fixe pour objectif de palier aux difficultés présentées
dans l'approche primale. Ainsi, du point de vue économétrique,
l'approche par la fonction de coût permet d'éviter le
problème de la multicolinéarité qui pourrait produire des
coefficients estimés biaisés du fait que la
multicolinéarité pose habituellement un peu plus de
problèmes lorsqu'il s'agit de quantité d'intrants que lorsqu'il
s'agit de prix des facteurs. Le problème de la causalité,
difficile à surmonter dans l'approche par la fonction de production, ne
se pose pas dans les approches par la fonction de coût, parce que ce sont
les prix des intrants et non pas leurs quantités qui sont
exogènes. De même, l'utilisation d'une fonction de coût nous
permet d'imposer une homogénéité linéaire aux prix
dans nos modèles. L'imposition de telles restrictions, si elles sont
raisonnables, équivaut à utiliser des renseignements additionnels
quand on fait une estimation et réduit donc la variance des estimateurs.
Malheureusement, l'imposition d'une homogénéité
linéaire à la fonction de production équivaut à
supposer des rendements d'échelle constants (BANGQIAO J., 2001).
L'approche duale présente la formalisation
micro-économique du lien entre croissance et infrastructures qui passe
par l'amélioration de la rentabilité des facteurs de production
et de l'investissement. Elle est fondée sur la dualité entre
fonction de production et fonction de coût, à savoir que la
structure de la production peut être entièrement
représentée par une fonction de coût restreinte. A partir
d'une fonction de production augmentée au capital public et connaissant
le coût des facteurs de production, l'approche duale consiste à
déduire du programme de minimisation du coût des entreprises une
fonction de coût unitaire. Cette fonction permet d'identifier
l'élasticité des infrastructures en termes de réduction
des coûts de production et de déduire une fonction de demande de
facteurs (VEGANZONES, M.A. 2000.).
Formellement, Pour examiner les effets de l'infrastructure
publique sur le coût de production dans le secteur privé, une
fonction de coût traditionnelle peut être modifiée de
manière à inclure le service de l'infrastructure publique. La
forme générale de la fonction de coût devient alors :
(21)
où est le coût total ; , le vecteur des prix des intrants privés (habituellement
travail, capital privé, matières premières, etc.); , la quantité d'extrant; , une mesure du changement technique; et , le service de l'infrastructure publique. La valeur fictive ( ) ou avantages marginaux du capital public peut être obtenue en
prenant la négative de la dérivée partielle de la fonction
de coût par rapport au capital public (BANGQIAO, J. 2001.).
Du point de vue de l'entreprise, comme les services
d'infrastructures publiques sont fournis de l'extérieur >0 signifie que les entreprises profitent des hausses du service de
l'infrastructure publique. Toutefois, d'un point de vue social,
l'investissement dans l'infrastructure n'est clairement pas gratuit. Par
conséquent, le taux de rendement social du capital d'infrastructure
publique doit être mesuré par soustraction de ce qu'on appelle le
coût social d'utilisation du capital public, , de la valeur fictive , ce qui donne :
(22)
Les études qui mettent en oeuvre l'approche duale
prennent des formes relativement variées (VEGANZONES, M.A. 2000). Si la
plupart d'entre elles adoptent une fonction de production de type translog,
elles portent aussi bien sur des données agrégées, que
sectorielles et régionales. Elles ne concernent que peu les pays en
développement du fait sûrement d'un manque de données
encore plus flagrant que dans le cas des autres approches (données de
prix des facteurs notamment). Enfin, les indicateurs d'infrastructures sont la
plupart du temps des indicateurs agrégés de capital public,
parfois réduits au coeur d'infrastructures, ce qui illustre encore la
robustesse de cette approche, moins dépendante donc de la qualité
de l'indicateur d'infrastructures choisi (VEGANZONES, M.A. 2000.). Un grand
nombre d'études ont été présentées par
VEGANZONES, M.A. (2000) et BANGQIAO, J. (2001).
Ces études, pour la plupart utilisent les
données américaines, on peut citer entre autres celles
menées par KEELER et YING (1988) portant sur les avantages des
investissements réalisés dans l'infrastructure routière
dans le cadre de l'aide fédérale sur les coûts de
l'industrie américaine du transport par camion. À l'aide de
données se rapportant à neuf régions de 1950 à
1973, ils constatent que le capital investi dans l'infrastructure
routière a amélioré sensiblement la productivité de
l'industrie du camionnage. Les avantages des investissements routiers
représentés par les économies réalisées au
plan du coût des camions sont très importants, couvrant à
eux seuls presque le tiers des coûts en capital du réseau routier
bénéficiant de l'aide fédérale entre 1950 et
1973.
BANGQIAO, J. (2001) présente également
l'étude réalisée par MORRISON et SCHWARTZ (1996). Ceux-ci
utilisent une fonction de coûts variables pour examiner le rôle de
l'infrastructure dans la performance de l'industrie manufacturière au
niveau des États. La mesure du capital public utilisée dans cette
étude inclut les routes, les réseaux d'adduction d'eau et les
égouts. L'estimation est faite par région à l'aide de
données annuelles sur les prix et les quantités des extrants et
des intrants dans les secteurs manufacturiers des 48 États de 1970
à 1987. Les résultats montrent que la valeur fictive
excède zéro dans tous les États et dans toutes les
périodes, ce qui indique un produit marginal positif du capital
d'infrastructure pour les entreprises qui, toutefois, tend à être
plus petit et à avoir une plus faible tendance à la hausse que
celui du capital privé. Cela semble indiquer, dans les industries
manufacturières, un rendement plus élevé du capital
privé et une diminution de la valeur relative du capital public par
rapport au capital privé dans le temps. Les chiffres obtenus pour la
valeur fictive laissent supposer qu'un investissement de 1 dollar dans
l'infrastructure fait économiser environ 0,16 dollar sur les coûts
dans la plupart des régions en un an. Toutefois, le taux de rendement
social sera positif ou négatif selon le coût social d'utilisation
utilisé.
Ainsi, en plus d'avoir fourni des résultats empiriques
plus convaincants du rôle des infrastructures dans la dynamique
économique des pays (VEGANZONES (2000)), l'approche duale s'est
révélée riche d'enseignements sur les mécanismes de
transmission de cet effet. Une limite de cette approche se situe,
néanmoins, dans le type de données nécessaire à son
élaboration46(*),
notamment pour les pays en développement dans lequel cet outil serait
d'une grande utilité.
Il existe une autre méthode d'évaluation de
l'impact du capital public sur la croissance, il s'agit de l'évaluation
des effets de diffusion spatiale des infrastructures sur lequel nous
marquerons un point d'arrêt.
III.3 L'ÉVALUATION
DES EFFETS DE DIFFUSION SPATIALE DES INFRASTRUCTURES
VEGANZONES, M.A. (2000) dans « revue des
études sur la relation entre les investissements dans l'infrastructure
des transports et la croissance économique » a
identifié plusieurs études qui évaluent la diffusion
spatiale des infrastructures publiques, nous nous limiterons ici à deux
d'entre elles.
Le modèle fondateur de CHUA (1993) met en
évidence la diffusion des externalités spatiales à travers
le capital physique et humain des pays (régions) voisin(e)s. En effet,
CHUA (1993) a soutenu l'idée que les pays peuvent
bénéficier de l'intensification des activités
économiques de leurs voisins proches. Ces bénéfices
proviendraient de la fourniture accrue des connaissances techniques, des
compétences managériales, de travail qualifié, et de
capital. Il valide son modèle sur plusieurs échantillons de pays.
Un résultat intéressant de ces estimations réside, en
outre, dans le fait que ces effets de diffusion réduisent beaucoup la
significativité des variables indicatrices pour l'Afrique, l'Asie et
l'Amérique latine. Cette situation met clairement en évidence
selon l'auteur, l'existence, dans la croissance et la convergence des pays, de
dynamiques régionales peu développées et mal
expliquées jusque là.
Une autre approche indirecte de cet effet de diffusion
spatiale a été entreprise par NAGARAJ et al. (1999) sur les
États de l'Inde. Les auteurs valident sur données de panel, en
suivant un schéma de convergence conditionnelle, le rôle des
infrastructures comme facteur de différences de performances
économiques des États. Ils mettent cependant parallèlement
en évidence un effet de diffusion de la croissance entre États
voisins. Or, cette croissance dépend du niveau d'équipement en
infrastructures de chaque État, ce résultat permet de montrer,
par transitivité, le rôle de ces équipements dans la
diffusion spatiale de la croissance.
III.4 L'APPROCHE EN TERMES
DE CONVERGENCE CONDITIONNELLE
Le test de convergence du produit par tête a fait
l'objet de nombreux travaux initiés par BAUMOL (1986) et BARRO (1991).
L'approche en termes de convergence conditionnelle cherche à
évaluer dans quelle mesure l'effort d'investissent public relatif d'un
pays contribue à son rythme de croissance par rapport à d'autres
pays. Les résultats disponibles sur ce point sont modestes (HENIN, P.Y.
et HURLIN, C. 1999.). Néanmoins, nous pouvons présenter une
étude menée dans les pays en développement. KHAN et KUMAR
(1997) testent, sur un échantillon de 95 pays en développement,
une équation de convergence conditionnelle intégrant, parmi
diverses variables de contrôle, le taux d'investissements privés
et publics. Les coefficients estimés sont significativement positifs,
l'impact de l'investissement privé étant approximativement le
double de celui de l'investissement public sur la période globale
(1970-1990) ou sur la décennie (1980-1990). Au contraire, de la
décennie 1970-1980, les coefficients estimés sont très
proches de l'ordre de 0.21. Les auteurs concluent donc à un
affaiblissement de l'efficacité de l'investissement public
L'investissement public est donc une source importante de
croissance comme le précisé MEADE (1952) et plus tard les
études théoriques et empiriques. Face à cette multitude
d'études qui ont été menées en Europe et au
États-Unis et dans certains pays en voie de développement, il y a
lieu de savoir quelle est la contribution du secteur public à la
formation du produit global au Cameroun. Pour atteindre cet objectif, il est
essentiel pour nous de présenter le contexte économique au
Cameroun entre 1977 et 2005 et la situation des principaux agrégats
liés à notre étude.
Deuxième
partie :
APPROCHE EMPIRIQUE
« Quand vous êtes capable de mesurer ce dont
vous parlez et de les exprimer par des nombres, vous savez quelque chose
à ce sujet ; quand vous êtes incapable de le mesurer et quand
vous ne pouvez pas l'exprimer par des nombres, la connaissance que vous en avez
est bien maigre et peu satisfaisante : elle peut constituer l'amorce d'une
véritable connaissance, mais votre pensée n'a encore fait
qu'à peine un pas vers le stade de la science... »47(*)
Lord KELVIN
CHAPITRE IV : L'INVESTISSEMENT ET LA CROISSANCE AU
CAMEROUN : une analyse descriptive
Comme la plupart des pays en voie de développement
(PVD), le Cameroun a engagé des reformes d'ajustement structurel au
milieu des années 1980 avec l'aide des bailleurs de fonds. Mais, ces
politiques économiques initiées dans le cadre des programmes
d'ajustement structurel n'ont pas permis d'enregistrer des progrès
notables sur le plan de la croissance économique et du recul de la
pauvreté48(*). Par
ailleurs, au cours de cette période de consolidation budgétaire,
le Cameroun a enregistré des progrès en matière de
stabilisation macroéconomique qui ont conduit à l'atteinte du
point d'achèvement de l'IPPTE en avril 2006. Cependant, l'instrument
privilégié de l'ajustement semble être les investissements
publics et leur niveau n'a cessé de décroître49(*). Il s'avère dès
lors intéressant de savoir si la baisse tendancielle des investissements
publics n'est pas en relation avec la stagnation de la croissance
économique. Pour ce faire, nous avons structuré ce chapitre en
deux parties : dans la première, il est question de
présenter les potentialités économique du pays et dans la
seconde, de faire une analyse descriptive de la relation qui existe entre
l'investissement et la croissance.
IV.1 LES RESSOURCES DE
L'ÉCONOMIE
Le Cameroun est un pays aux potentialités
énormes, son économie est essentiellement basée sur la
production agricole (graphique 1) (exportation des produits de base :
café, cacao, coton, banane, bois, thé, caoutchouc) et
pétrolière50(*).
Graphique
1 : Répartition(en %) de la valeur ajoutée du
PIB du Cameroun en 1997
42%
22%
36%
Valeur ajoutée en agriculture (% du PIB)
Valeur ajoutée dans l'industrie (% du PIB)
Valeur ajoutée dans les services (% du PIB)
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-185.png)
Sources: World Bank, World
Developpment Indicator 2007.
IV.1.1 La production
agricole
En raison des atouts naturels du Cameroun qui lui
confèrent un avantage comparatif certain pour plusieurs productions
agricoles, l'agriculture a souvent occupé une place de choix dans les
politiques et stratégies de développement du pays. Ainsi, les
quatre premiers plans quinquennaux de développement (1960-1980) viseront
les mêmes objectifs fondamentaux :
accroître la production agricole aussi bien vivrière que
d'exportation et améliorer sa qualité ;
accroître le revenu du paysan ;
accroître la productivité agricole ;
valoriser la production agricole par une transformation locale.
Cependant, entre 1965 et 1985, on note un mouvement de
décroissance, la part de l'agriculture dans le PIB diminue
considérablement (graphique 3) pour atteindre un minimum de 21% en 1985.
Cette baisse tendancielle se justifie par le fait que l'économie
camerounaise connaît une crise sans précédent en raison
d'une régression de plus de 50% des cours mondiaux des cultures
d'exportation ; par ailleurs, la parité du dollar par rapport au
FCFA diminue de 25%. La crise est aggravée par des facteurs internes
tels que « le coût élevé des facteurs de
production, des déficiences de gestion des entreprises
publiques... » (ONDOA MANGA, 2006) qui réduisent grandement la
compétitivité du secteur agricole.
Les années après 1985 sont marquées par
une croissance de la production agricole suite entre autre à
l'exonération d'impôt minimum forfaitaire sur les produits
agricoles et de l`élevage, à l'exclusion des produits forestiers,
de pêche et des industries de transformation de produits agricoles.
Malgré la légère baisse de 1990, la production agricole
semble entamer un mouvement de croissance assez élevé suite
à l'élaboration de la Nouvelle Politique Agricole (NPA) dans la
même année. Le but de la NPA était de rechercher la
consolidation des acquis et l'amélioration des performances
enregistrées les années précédentes. A cet effet,
les stratégies étaient axées sur la modernisation de
l'appareil de production, la sécurité alimentaire (marqué
par le lancement d'un Fonds d'Investissement de Micro-réalisation
Agricole et Communautaire (FIMAC)), la promotion et la diversification des
exportations, le développement de la transformation des produits
agricoles, l'équilibre des filières de production. En
résumé, dans le cadre de la NPA, l'État s'efforce de
créer un cadre stratégique favorable à l'initiative
privée et en outre des mesures de déréglementation et de
privatisation qui visent à réduire les gaspillages, à
rationaliser les ressources et à trouver des modes de gestion plus
efficients.
Graphique
2 : Évolution de la part de la production agricole
dans le PIB (en %)
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007.
En ce qui concerne les cultures d'exportation, les principales
sont les produits de base : café, cacao, coton, banane, bois,
thé, caoutchouc. En 1965, le cacao comptait pour plus de la
moitié des exportations de ces principaux produits (voir graphique
ci-dessous) mais dans les années 1990, cette tendance est
inversée au profit du café.
Graphique 3 :
Structure des exportations des principaux produits de base en
1965
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-191.png)
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007
La mise en place des politiques d'investissement de la NPA a
placé un cadre favorable à :
· la libéralisation de la commercialisation, et la
diminution des taxes à l'exportation, qui ont permis une meilleure
répartition de la rente vers les producteurs de cacao et de
café ;
· la promotion d'organisations interprofessionnelles
comme AGROCOM et le CICC51(*)
devenant des partenaires à part entière pour le
développement du secteur.
La conjugaison de ces actions avec la dévaluation du
FCFA survenue en janvier 1994 s'accompagne d'un regain de
compétitivité du secteur agricole qui renoue avec la croissance
ainsi que l'illustrent la figure suivante :
Graphique
4 : Évolution des exportations du café, cacao
et coton entre 1991 et 2000
Source ministère de
l'économie, de la planification et de l'aménagement du
territoire.
IV.1.2 La production
pétrolière
A la fin des années 1970, le Cameroun s'inscrit parmi
les pays producteurs de pétrole. Entre 1978 et 1985, la production passe
de moins d'un million à plus sept millions de tonnes.
Cependant, dès 1986, cette production chute en volume, passant de sept
millions de tonnes à cinq millions en 1995. Parallèlement, le
prix du baril diminue fortement, conséquence du contre-choc
pétrolier et de la baisse du dollar. Ainsi, alors que le pétrole
représentait plus de 20% du PIB (courant) au début des
années 1980, cette part n'est plus que de 5.6% en 1998/1999. En 2000
cependant, la forte hausse du cours du baril renforce le poids du
pétrole dans l'économie camerounaise en doublant quasiment la
contribution de celui-ci au PIB courant. Cette hausse des prix masque
néanmoins un repli net du secteur en volume (-4.7%)52(*).
Graphique
5 : Évolution de la production
pétrolière au Cameroun entre 1977 et 2002 (× 103
tonnes)
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-193.png)
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007.
IV.1.3 les recettes de
L'État
Pour le financement des investissements, l'État dispose
de plusieurs sources de revenus dont la principale est l'impôt. Au
Cameroun, en dehors de l'impôt, nous pouvons citer les redevances
pétrolières et autres exploitations minières, les emprunts
publics et depuis 2001, les ressources PPTE. Nous nous arrêterons ici aux
recettes fiscales et douanières car celles-ci demeurent les principales
sources de financement d'après les théoriciens.
IV.1.3.1 les recettes
fiscales et douanières
Les recettes fiscales d'après les théoriciens
constituent la principale source de financement de l'État. La
fiscalité camerounaise est inspirée du modèle
français. On distingue l'impôt sur le Revenu des Personnes
Physiques (IRPP), l'impôt sur les sociétés (IS), la taxe
sur la valeur ajoutée (TVA), ainsi que d'autres taxes telle que la
Patente53(*). Entre 1980
et 1986, les recettes fiscalo-douanières ont affiché un bon
comportement. On remarque à cet effet une croissance qui va de moins de
14% à 18% du PIB. En effet, cette évolution est justifiée
par la bonne tenue du cours des matières premières. Les
années qui suivent sont marquées par une forte
décroissance de la part des recettes fiscalo-douanières dans le
PIB.
Ceci dans un contexte où les cours des matières
premières s'effondrent et où le gouvernement camerounais- pour
absorber la crise et neutraliser, en partie, les incidences fortement
préjudiciables pour les exportations (l'appréciation du
franc CFA)- a mis en oeuvre de nombreuses exemptions. En effet, le
régime d'importation, extrêmement complexe, tendait à
accorder une forte protection à certaines branches
d'activité54(*).
Cette baisse tendancielle perdure jusqu'en 1994, année au cours de
laquelle le Cameroun avec les autres membres de l'Union Douanière et
Économique de l'Afrique Centrale55(*), a réformé le tarif extérieur
commun et mis en place, en juin de la même année, un nouveau
programme général des échanges. Les réformes
prévoient des mesures visant à alléger les
procédures et à réduire les droits d'exportation de
manière à tirer profit de la dévaluation du
franc CFA.
Graphique
6 : Évolution des revenus fiscalo-douaniers (en %) du
PIB entre 1980 et 2004.
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007
IV.2 INVESTISSEMENT ET
CROISSANCE
IV.2.1 Investissement
global
Avant d'analyser l'investissement public, il serait judicieux
de s'intéresser à l'investissement global qui illustre le
contexte. L'investissement global ici est entendu comme la FBCF
réalisée par l'ensemble des agents économiques. Par agents
économiques on désigne des « individus, groupes
d'individus ou organismes qui constituent, du point de vue des mouvements
économiques retracés par la comptabilité nationale, des
centres de décisions et d'actions
élémentaires »56(*).
L'évolution de l'investissement global peut se
décliner en deux grandes phases. La première,
caractérisée par une décroissance marquée,
s'étend de 1977 à 1992. Au cours de cette période, le taux
d'investissement diminue considérablement, passant ainsi de 28% à
moins de 15% du PIB. La seconde phase qui se situe entre 1993 et 2005 est
relativement stable et présente une faible reprise.
Graphique 7 :
Investissement global au Cameroun entre 1977 et 2007 (en % du PIB)
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-195.png)
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007
L'investissement au Cameroun présente donc deux phases qui
peuvent être illustrées dans le tableau suivant :
Tableau 1 :
Phases d'évolution du taux d'investissement global entre 1977
et 2005.
Période
|
1977-1992
|
1992-2005
|
Phase d'évolution du Taux
d'investissement
|
décroissance de 30 % à moins de 15 %
|
stabilité relative et faible reprise
|
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007et nos calculs
Nous pouvons noter par ailleurs que le taux d'investissement
est relativement bas par rapport à la moyenne en Afrique (graphique
8).
Graphique
8 : Comparaison investissement global au Cameroun par
rapport à l'Afrique.
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-196.png)
Source : BAD,
2004.
Étant entendu que l'investissement global se
décompose en investissement privé et l'investissement public, il
convient donc de présenter l'évolution de ces derniers tout au
long de la période d'étude.
IV.2.2 Évolution
de l'investissement public: une décroissance en valeur
L'investissement public comme nous l'avons
présenté au chapitre premier est la FBCF réalisée
par les administrations publiques. Il s'agit des investissements : en
infrastructure physique (construction des routes, chemin de fer,
bâtiments administratifs etc.), en infrastructure sociale (construction
des établissements scolaires, des hôpitaux, des maisons de
retraite etc.), dans les entreprises publiques et enfin des dépenses en
capital humain (formation du personnel, éducation). L'investissement
public ne prend pas en compte les dépenses allouées à la
défense et également les dépenses de fonctionnement. En
effet, le budget de l'État est reparti de part et d'autre entre les
dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement, seul
les dépenses d'investissement sont prises en compte dans le cadre de
notre étude.
L'évolution de l'investissement public au Cameroun a
subi des variations qui pour une part sont liées au contexte
économique.
Pour la période de 1977 à 2005, nous avons
identifié plusieurs phases de croissance et de décroissance.
Entre 1977 et 1982, le niveau des investissements est relativement stable et se
situe autour de 5% du produit intérieur brut, les années 1983
à 1987 marquent une période de fort investissement en capital par
l'État, le taux d'investissement public par rapport au produit
intérieur brut passe ainsi de 5% à 11% en 1987. Cette croissance
a été rendue possible par le fait qu'à partir des
années 1978/1979, le Cameroun entre dans le cercle des pays exportateurs
de pétrole.
Cet avantage n'a pas bénéficié à
l'État pour longtemps, en effet au milieu des années 1980, une
crise économique sévit dans le monde entier et ne laisse par le
Cameroun indifférent. Les facteurs externes57(*) qui ont amené la crise
au Cameroun sont entre autre : la détérioration des termes
de l'échange, la chute du cours du dollar américain,
l'augmentation des taux d'intérêt américain. A
l'intérieur du pays on dénombre également certains
facteurs qui expliquent la crise, nous pouvons citer par exemple l'engagement
de l'État dans la production des biens et services en marge de sa
fonction régalienne dû à l'absence d'une classe
d'entrepreneurs aux lendemains de l'indépendance.
L'annonce de la crise en 1987, s'est accompagnée des
mesures d'urgence axées sur la réduction du train de vie de
l'État, la gestion du patrimoine national, les recettes de
l'État, la production nationale, l'appareil administratif et
l'endettement extérieur. Toujours dans la même période mais
au début des années 1988, le Cameroun s'engage dans une
série d'accords avec le FMI, ces accords portent le nom de Programmes
d'Ajustement Structurel (PAS) et sont axées principalement sur la
stabilisation des finances publiques, la rationalisation de la gestion du
secteur public et parapublic, assainissement du secteur bancaire. Dans un tel
contexte, l'investissement public diminue donc de façon drastique
passant ainsi de 11% du produit intérieur à moins de 2% en 1993
et de cette année à 2006 le taux d'investissement fluctue autour
de 2% avec une valeur minimale de 0.5% atteinte en 1996.
Tableau
2 : Phases d'évolution du taux
d'investissement public.
Période
|
1977-1982
|
1982-1987
|
1987-1993
|
1993-2005
|
Phase d'évolution Taux
d'investissement
|
stabilité autour de 5%
|
croissance jusqu'à à 11%
|
décroissance jusqu'à moins de 2%
|
stabilité autour de 2%
|
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007 et nos calculs
L'investissement public est donc marqué pour une longue
période par un mouvement de décroissance avec cependant une
légère reprise pour ces dernières années. Or les
économistes sont unanimes sur l'action des administrations dans la
fourniture des biens publics. Il est donc question pour nous de voir comment
évolue l'investissement privé suite à cette baisse
tendancielle de l'investissement public.
IV.2.3 Investissement
prive
Par investissement privé, nous entendons toutes formes
d'investissement ne faisant pas intervenir les administrations publiques ;
ne sont donc pas pris en compte les entreprises publiques et parapubliques.
Mais les investissements directs étrangers (IDE), les entreprises
individuelles font partie des investissements privés. L'évolution
de l'investissement privé suit principalement deux phases. En 1978, le
taux d'investissement privé pouvait atteindre plus de 40% du PIB.
Graphique 9 :
Évolution de l'investissement privé (en % du PIB) au
Cameroun entre 1977 et 2005
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-197.png)
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007
Une telle tendance a été inversée au
cours des années 1980, le graphique 9 illustre bien évidemment ce
changement. En fait, une nouvelle orientation de la politique industrielle au
Cameroun a requis un déplacement du pôle de développement
économique, de l'entreprise publique vers l'entreprise privée.
Ainsi en 1984, le code des investissements est modifié de manière
à inclure un régime spécial pour le secteur de l'artisanat
et les petites et moyennes entreprises (PME).
L'objectif visé était de définir un
dimensionnement des unités de production qui s'adapte aux
capacités du marché local, privilégiant dès lors
l'entreprise privée. Cependant, dans les années 1990, le contexte
n'a pas beaucoup changé, pire encore, le secteur privé ne tenait
qu'au secteur urbain informel (Banque Mondiale, 1995). En effet, en
réponse à la récession économique au Cameroun
depuis 1985, la réglementation dans le secteur formel s'étant
accrue, de nombreuses entreprises ont dû être fermées.
Les compressions et les cas de chômages se sont accrus
et le secteur urbain informel, absorbant la main d'oeuvre ainsi
libérée, s'est développé au détriment du
secteur formel. La performance économique médiocre de la seconde
moitié des années 1980 n'a pu être corrigée assez
rapidement dès le début des années 1990. Certes, la
plupart des entreprises camerounaises fonctionnaient en deçà des
capacités installées et ne pouvaient pas susciter un
accroissement de leurs investissements. Cependant, le vieillissement
(amortissements) du parc du matériel productif de l'industrie
camerounaise s'est accéléré entre 1988 et 1992, sans
susciter des efforts notables de réinvestissement (INS, 1994).
IV.2.4 Le produit
intérieur brut : une reprise de la
croissance ?
L'investissement comme nous l'avons présenté
à la première partie, constitue le principal facteur de
production. Qu'il soit en capital ou en travail, son évolution et ses
fluctuations ont certainement un impact sur le niveau de production. Dans les
parties précédentes, nous avons essayé d'exposer les
différentes phases d'évolution des investissements privés
et publics. Dans cette partie, nous présenterons l'évolution de
la croissance économique dans la période d'étude.
Comme nous l'avons signalé dans le chapitre I, la
croissance économique d'un pays est matérialisée par une
augmentation de la production dans une longue période. Elle
s'apprécie d'abord par le calcul du taux de croissance de
l'économie qui se définit comme le ratio de la variation du
produit réel global au cours de deux années consécutives
sur le produit global de l'année de base ou année
antérieur ; et ensuite par le taux moyen de croissance.
La croissance économique a évolué suivant
trois phases. Entre 1965 et 1978 on note une phase d'expansion, le taux de
croissance qui était inférieur à 5% se trouve au dessus de
20% en 1978 et le taux de croissance moyen au cours de cette période
était de 8%. Après 1978, le taux de croissance commence à
régresser et en 1987 il est négatif. Cette phase de
l'évolution est marquée par une récession qui dure
jusqu'en 1994 et on enregistre un taux moyen de -3%. La troisième phase
qui débute en 1995 est caractérisée par une reprise de la
croissance, le taux de croissance se situe désormais autour de 5%. Les
phases de la croissance économique au Cameroun peuvent être
regroupées dans le tableau suivant :
Tableau 3 :
Phases de croissance économique au Cameroun entre 1965 et
2005.
Période
|
1965-1986
|
1987-1994
|
1995-2005
|
Phase d'évolution du taux de croissance
réel
|
expansion, le taux moyen est de 8%
|
récession, avec un taux moyen de -3%
|
reprise, le taux moyen est de 5%
|
Sources: World Bank, World
Developpment Indicator 2007, nos calculs
L'expansion de 1965 à 1986 est liée à la
bonne tenue des cours mondiaux des produits de base et la hausse successive des
prix des produits pétroliers. Celle de 1995 à 2005 est surtout le
fait de la dévaluation accompagnée de la bonne tenue du commerce
extérieur.
La récession de 1987 à 1994 est liée
à la fois aux chocs externes58(*) (la détérioration des termes de
l'échange, la chute du cours du dollar américain, l'augmentation
des taux d'intérêt américain) et internes (l'engagement de
l'État dans la production des biens et services en marge de sa fonction
régalienne dû à l'absence d'une classe d'entrepreneurs aux
lendemains de l'indépendance).
L'économie camerounaise a connu des
irrégularités de croissance dans la période sus revue.
C'est ainsi que la courbe évolutive du taux de croissance enregistre un
pic en 1978 et en 1981 et des creux en 1980 et 1988. Le pic est expliqué
en partie par l'exploitation du pétrole dès 1978/1979. Certaines
de ces irrégularités sont liées d'une part au contexte
international (comportement du cours des matières premières,
niveau du cours du dollar US, prix du baril de pétrole pour les
années 1981 et 1988) et d'autre part à la dévaluation
intervenue en 1994.
Graphique 10
Évolution du taux de croissance PIB réel global
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-198.png)
Source: World Bank, World
Developpment Indicator 2007
Tout au long de ce chapitre, nous avons présenté
d'une part les potentialités de l'économie camerounaise et
d'autres part les investissements réalisés dans les
différents secteurs (public et privé). Eu égard aux
différentes courbes, il ressort que la phase de croissance de
l'investissement public (entre 1982 et 1987) correspond à une phase
où le taux de croissance économique est relativement stable (au
tour de 7% entre 1982 et 1986).
En plus, la phase de décroissance du taux
d'investissement public (entre 1987 et 1996) correspond à une
période au cours de laquelle le taux de croissance du PIB est
négatif (entre 1987 et 1994). Ces résultats à l'issue de
l'analyse descriptive sont en faveur de l'hypothèse selon laquelle
l'investissement public aurait un impact sur la croissance. Pour
vérifier empiriquement ce résultat, nous proposons dans le
chapitre suivant une analyse économétrique basée sur un
modèle à correction d'erreur.
CHAPITRE V : INVESTISSEMENT PUBLIC ET CROISSANCE :
une estimation économétrique
La revue théorique et les résultats de l'analyse
descriptive sont en faveur d'une contribution positive des investissements
publics sur la croissance. Cependant l'examen scientifique requiert une
modélisation économétrique. Les données disponibles
sont longitudinales, la modélisation dans ce cas fait appel à une
approche dite par séries temporelles multivariées. Cette approche
présente plusieurs avantages dont entre autres la prise en compte de
l'impact dynamique de l'investissement public sur la croissance. Le chapitre
est divisé en deux parties, la première présente la
méthodologie utilisée (V.1) et la seconde, les principaux
résultats ainsi que leurs interprétations et les propositions en
termes de politique économique (V.2).
V.1 SPÉCIFICATION
ÉCONOMÉTRIQUE
Dans cette section, nous expliquons la méthodologie qui
est à la base de l'estimation du modèle adéquat pour
l'économie camerounaise.
V.1.1 Présentation
du modèle estimable
La revue de la littérature a permis de recenser
quelques modèles et nous avons choisi une variante du modèle
présenté par BARRO (1990). En effet, l'approche par fonction de
production semble être adéquate, car malgré les bonnes
propriétés de l'approche par la fonction de coûts, elle est
cependant limitée par la portée du résultat59(*) et en outre elle impose la
connaissance des coûts des facteurs de production. L'évaluation de
la diffusion spatiale des infrastructures et l'approche en termes de
convergence conditionnelle suppose à leurs tour la prise en compte d'une
part des externalités générées par les
investissements d'un État sur un autre et d'autre part
l'évaluation de l'effort d'investissement d'un État par rapport
aux autres. Ces deux dernières approches font intervenir les autres
États dans la diffusion de la croissance. Or notre centre
d'intérêt se situe au niveau de l'économie camerounaise
d'où la nécessité d'une approche par fonction de
production. Le modèle que nous nous proposons d'utiliser est basé
sur une forme fonctionnelle de type Cobb Douglas non contraint60(*) et se présente comme
suit61(*) :
(23) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-199.png)
est la production, est la l'investissement privé, est l'investissement public et est le travail qui, ici, est mesuré par la population active
occupée62(*). Les
paramètres , et représentent l'élasticité de la production par
rapport respectivement à l'investissement privé, public et au
travail.
Pour l'implémentation du modèle, nous
opèrerons à la transformation réalisée par NAVEED
NAQVI (2003) pour le cas du Pakistan63(*) entre 1965 et 2000. Ainsi, les données sont
ramenées par unité de travailleurs et en logarithme, on
obtient :
(24) .
Avant de se lancer dans une quelconque régression, il
convient de s'assurer que les variables sont stationnaires, car si cette
condition n'est pas respectée, la régression sera fallacieuse.
V.1.2 Étude de la
stationnarité des différentes séries
V.1.2.1 Stratégie
de test de stationnarité de Dickey-Fuller
Afin d'éviter de faire des régressions
fallacieuses, il convient d'étudier les caractéristiques des
séries pour savoir si elles sont stationnaires ou pas. Dans la mesure
où à priori, on ne connaît pas la source de non
stationnarité64(*)
et qu'à chaque origine de la non stationnarité est
associée une méthode propre de stationnarisation, il est
conseillé d'utiliser une stratégie de test65(*) de DICKEY-FULLER
qui repose sur les différentes formulations suivantes66(*) :
Modèle 1 : ;
Modèle 2 : ;
Modèle 3 : avec ; ; ; et : bruit blanc.
Source : HURLIN, C
(2005)
La stratégie de test ADF consistera en une
première étape à déterminer le nombre de retard p
nécessaire pour blanchir67(*) les résidus et à vérifier
ex-post l'absence d'autocorrélation des innovations. Dans la seconde
étape, il suffira d'appliquer la stratégie séquentielle du
test de Dickey Fuller Simple. En ce qui concerne la détermination du
nombre de retards p, nous utiliserons la méthode basée sur le
critère d'information (Akaike et Schwarz (1978)). La valeur de p choisie
sera donc celle qui minimise ces deux critères à la fois. La
vérification ex-post de l'absence d'autocorrélation des
innovations se fait généralement à l'aide de deux tests
(voir annexe III): le test de BOX et PIERCE et celui de LJUNG-BOX68(*).
V.1.2.2 Brève
analyse descriptive
Un simple examen des graphiques (voir annexe III) met en
évidence le fait que ces séries sont à priori non
stationnaires. Les processus générateurs correspondants ne
semblent pas satisfaire en effet la condition d'invariance de
l'espérance, et il en va de même pour la variance. Reste à
savoir si ces processus sont des processus DS ou TS selon la terminologie de
NELSON et PLOSSER (1982).
V.1.2.3 Application de la
stratégie de test de DICKEY-FULLER
L'application de la stratégie précédente
nous a permis d'avoir le résultat consigné dans le tableau
suivant69(*) :
Tableau
4 : Résultat des tests de
DICKEY-FULLER Augmenté aux différentes séries.
variable
|
Degré de différentiation
|
Statistique du test de ADF*
|
valeur critique**
|
Nombre*** de retard
|
décision
|
|
En niveau
|
0.429653
|
-1.9540
|
1
|
I(1)
|
En différence première
|
-3.471369
|
-1.9546
|
|
En niveau
|
-2.140299
|
-3.5943
|
2
|
I(1)
|
En différence première
|
-3.181274
|
-2.9798
|
|
En niveau
|
-0.213370
|
-1.9535
|
0
|
I(1)
|
En différence première
|
-3.892939
|
-1.9540
|
(70(*))
|
En niveau
|
-0.095283
|
-1.9540
|
1
|
I(1)
|
En différence première
|
-4.462174
|
-1.9546
|
*le modèle adéquat est choisi à partir
de la stratégie de test de Dickey-Fuller.
** La valeur critique est lue dans la table de MacKinnon.
***Le nombre de retards est déterminé à
partir des critères d'information d'Akaike et de Schwarz.
Source : Banque
Mondiale, World Developpment Indicator 2007 et auteur.
Comme on peut le constater dans le tableau ci-dessus, toutes
les variables sont intégrées d'ordre 1 (notée I(1))
71(*), nous pouvons donc songer
à un modèle à correction d'erreur (MCE).
V.1.3 Spécification
et estimation du modèle
Après avoir étudié la
stationnarité des séries, nous avons constaté qu'elles
sont intégrées d'ordre 1, nous pouvons donc émettre
l'hypothèse que nos variables soient cointégrées72(*). Pour valider cette
hypothèse, nous allons utiliser le test du nombre de relation de
cointégration de JOHANSEN (1988)73(*). Ensuite, il conviendra de suivre la procédure
en deux étapes de ENGLE-GRANGER pour estimer la relation de long terme
et de court terme.
V.1.3.1
Détermination du nombre de relation de
cointégration
Selon ENGLE et GRANGER (1987)74(*), deux séries sont cointégrées
lorsque leur combinaison linéaire est stationnaire. La
cointégration traduit le fait que la combinaison linéaire ne
s'éloigne jamais très longtemps de sa moyenne. Autrement dit, il
existe une évolution stable à long terme entre les
séries.
Deux séries sont dites cointégrées
si :
elles sont affectées d'une tendance stochastique de
même ordre d'intégration ;
une combinaison linéaire de ces séries permet de se
ramener à un ordre d'intégration inférieur75(*) .
Formellement, deux séries et intégrées de même ordre sont dites cointégrées s'il existe tel que et soit intégré d'ordre ( ) (noté I( )). Où ( ) est le vecteur de cointégration. En pratique on s'en tient
généralement à et dans ce cas, sera stationnaire ou I(0) et traduira la relation d'équilibre
entre et .
La stratégie de test proposée par ENGLE et
GRANGER (1987) ne permet pas de déterminer à priori le nombre de
relation de cointégration, elle permet cependant de vérifier s'il
y a cointégration ou pas. Aussi est-il intéressant de
procéder par un test de JOHANSEN (1988). Le test de JOHANSEN permet de
vérifier s'il existe une relation de cointégration entre les
séries et si tel est le cas, il détermine le nombre de relation
de cointégration. Ce test fonctionne par exclusion d'hypothèse
alternative (voir annexe III). Par application du test de JOHANSEN, nous avons
trouvé une seule relation de cointégration dans les séries
(voir annexe VI).
Étant donné que nos variables sont
cointégrées de rang 1, nous pouvons donc estimer un modèle
à correction d'erreur par l'approche de ENGLE GRANGER.
V.1.3.1 Estimation du
modèle par l'approche de Engle Granger
L'une des approches de la théorie de la
cointégration est la méthode à deux étapes
proposée par ENGLE et GRANGER (1987). L'approche de ENGLE GRANGER
consiste, lors de la première étape à montrer qu'il existe
une relation de long terme entre une variable dépendante et des
variables explicatives, puis lors de la seconde étape, à exprimer
ces variables cointégrées sous la forme d'un modèle
à correction d'erreur, l'estimation de ce dernier permettant notamment
de déterminer les ajustements de court terme. Le modèle à
long terme est le suivant :
(25) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-235.png)
V.1.3.1.1 Étape
1 : Estimation de la relation long terme
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-236.png)
( )* ( )* ( ) ( )*
, avec , , , où (.)=student et *= significatif au seuil de 5%.
Comme précisé plus haut la relation de long
terme suppose qu'il existe une combinaison stable à long terme entre les
variables. L'estimation du modèle à long terme conduit au
résultat suivant76(*) :
Le modèle est globalement significatif et les
paramètres également sauf celui lié à
l'investissement privé qui demeure non significatif au seuil de 5%, nous
obtenons également un R-carré ajusté de l'ordre de 0.62.
Le modèle est bien spécifié, ceci est d'autant plus
confirmé par la statistique de RAMSEY (1969A)77(*), mais il faut tout de
même noter que malgré que le modèle affiche une
stabilité structurelle, il y a cependant une instabilité
ponctuelle au cours des années 1998 à 2003. Pour résoudre
ce problème, nous avons introduit une variable indicatrice qui prenait
la valeur 1 dans les années d'instabilité et 0 partout ailleurs,
mais les résultats n'ont pas été beaucoup
améliorés (voir annexe VII). En ce qui concerne les
résidus, nous pouvons conclure en faveur de l'hypothèse de
normalité et de stationnarité. En effet, la statistique de JARQUE
BERA (1980) affiche une probabilité de 0.22 qui est supérieure
à 0.05, ce qui traduit la normalité des résidus issus de
l'estimation de la relation de long terme. Le test ADF sur les résidus
à niveau montre que ces derniers sont stationnaires au seuil de
5%78(*), ce qui nous
permet d'atteindre la deuxième étape.
V.1.3.1.2 Étape
2 : Estimation de la relation de court terme
Le modèle à correction d'erreur (dynamique de
court terme) se définit par la différentiation d'ordre un de la
relation de long terme, puis par ajout du résidu retardé de la
relation de long terme. On obtient ainsi le modèle suivant :
(27)
où représente les erreurs et est la force de rappel vers l'équilibre, il a pour rôle de
« corriger l'erreur » (faire tendre la relation de court
terme vers la valeur cible de long terme). Ce terme doit avoir un signe
négatif, sinon il n'existe pas de phénomène de retour
à l'équilibre. L'estimation du modèle à court terme
est le suivant79(*) :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-249.png)
( )* ( )* ( )* ( )* ( )
, avec , ,
où (.)=student et *= significatif au seuil de 5%.
Le modèle MCE est très satisfaisant et cela pour
plusieurs raisons :
le coefficient de est négatif et significatif au seuil de 5%, ce qui permet de
valider le MCE ;
la probabilité est inférieur à 0.05 donc il existe au moins un
paramètre significativement non nul autrement dit le modèle est
globalement significatif ;
le test de JARQUE BERA affiche une probabilité de 0.43 qui est
largement supérieur à 0.05, nous pouvons donc conclure à
une normalité des résidus;
les résidus ne sont pas autocorrelés, en effet le test de
BREUSCH-GODFREY indique les probabilités de LR supérieur à
0.05. Ceci se confirme également par le test de LJUNG BOX dont tous les
Q-Stat sont tous significativement nuls (voir annexe X) ;
le test du CUSUM confirme la stabilité du modèle80(*) (voir annexe XI).
Le terme de correction d'erreur (coefficient de ) est de ce qui signifie que 25% des chocs qui affectent le PIB en courte
période s'ajuste en longue période. Autrement dit, 25% du
déséquilibre entre le PIB désiré et le PIB effectif
est comblé en longue période. Le modèle nous semble assez
satisfaisant et les hypothèses sur les résidus aussi, nous
pouvons donc dès à présent nous intéresser à
l'interprétation des résultats.
V.2 INTERPRÉTATION
DES RÉSULTATS ET QUELQUES PROPOSITIONS DE POLITIQUE
ÉCONOMIQUE
V.2.1 Interprétation des résultats
L'objectif principal de notre travail est d'évaluer la
contribution productive des investissements réalisés par
l'État. Pour atteindre ce but, nous avons élaboré les
objectifs spécifiques sous forme de questions. L'interprétation
des résultats se fera donc dans le cadre de ces questions de
recherche81(*).
Les investissements publics déterminent-ils
l'évolution du produit intérieur ?
Nous avons des bonnes raisons de croire que dans le long et le
court terme, l'investissement public82(*) a joué en faveur de la croissance. En effet,
dans les estimations de long et de court terme, le paramètre lié
à l'investissement public reste significatif au seuil de 5%. Autrement
dit, lorsque l'investissement public s'accroît, on observe une
amélioration du produit intérieur83(*). Ce résultat est en phase avec la conception
théorique présentée dans la première partie, car
nous avons montré à l'aide des études menées dans
d'autres pays84(*) que
l'investissement public sert de cadre nécessaire au bon fonctionnement
du secteur productif. À l'inverse, une dépréciation du
capital public (désinvestissement) tire vers le bas le PIB. Une fois que
nous sommes certains que l'investissement public a joué en faveur de la
croissance, intéressons nous maintenant à quantifier cette
contribution.
Si oui, quelle peut être la variation du PIB suite
à une augmentation de 1% d'investissement public ?
À long terme, nous avons des bonnes raisons de penser
que, toutes choses égales par ailleurs, un accroissement de 1% de
l'investissement public entraîne une augmentation du produit
intérieur de 0.20%. Ce résultat ne semble pas assez surprenant
car la période d'étude correspond en effet à la mise en
place de l'économie camerounaise. C'est au cours de cette période
que le Cameroun entre dans le cercle des pays producteurs de pétrole. En
outre, c'est au cours de ces années qu'on observe une forte intervention
de l'État dans la production des biens marchands et non marchands. En
effet, cette période est précédée par la
création de plusieurs entreprises étatique, nous pouvons citer
par exemple la création de SODECOTON (en 1974), HEVECAM (en 1975), CAMSUCO (en 1975),
SONARA (en 1975), CAMSHIP (en 1974) et bien d'autres entreprises encore.
L'État investi également en infrastructure, le nombre de
kilomètres de routes bitumées passe ainsi de quarante six mille
kilomètres en 1970 à soixante deux mille kilomètres en
1980 (Banque mondiale, WDI, 2007). Ces investissements ont donc joués en
faveur de la croissance dans la période d'étude.
À court terme, un accroissement de 1% de
l'investissement public entraîne un effet moindre que celui qu'on observe
à long terme, ce résultat est parfaitement en accord avec les
analyses théoriques et empiriques présentées plus haut. En
effet, les investissements des administrations publiques ont
généralement un effet dans le long terme. L'impact de la
construction d'une route ou d'une école par exemple ne se fera sentir
que dans le long terme. Ainsi, en ce qui nous concerne, un accroissement de 1%
d'investissement public entraîne à court terme une augmentation de
0.14 % de la production.
L'investissement public a donc un effet positif et
significatif sur la croissance de long et de courte période. Qu'en
est-il donc du secteur privé qui est qualifié de moteur de la
croissance ?
L'investissement public contribue-t-il plus à la
croissance que l'investissement privé ?
À long terme, l'investissement privé ne
contribue pas significativement à la croissance. Par contre, à
court terme, l'accroissement de l'investissement privé de 1%
entraîne une augmentation du PIB de deux fois plus que dans le cas de
l'investissement public. Ce résultat ne semble pas également
surprenant, car on sait que les entrepreneurs sont généralement
préoccupés par les problèmes financiers qui sont de court
terme. L'investisseur ne pourra choisir un investissement que si son
délai de récupération est le plus court possible or ce
type d'investissement n'a d'impact qu'à court terme. Notons
également que le travail qui est ici mesuré par le taux de
croissance de la population active occupée, est le facteur qui contribue
le plus à la croissance. Cependant, il n'est pas significatif à
court terme. La forte contribution du facteur travail ici peut se justifier par
le fait que l'économie est basée sur la production agricole qui
est à faible intensité capitalistique.
V.2.2 Propositions de politique économique
Depuis 1996, la croissance économique stagne autour de
5%. Le pays n'arrive pas à décoller. Les 'investissements
privés contribuent faiblement à la croissance de long
terme85(*). Les
investissements publics sont aussi faibles86(*) et inférieurs à la moyenne en
Afrique87(*) entre 1999 et
2003. La grande partie de la croissance de long terme est portée par le
facteur travail. Dans un contexte où l'État ne peut agir que par
la politique budgétaire88(*), où il y a une remise substantielle de la
dette, le moment est choisi pour adopter une politique axée
sur :
1. La promotion du secteur privé qui, reconnu ailleurs
comme moteur de la croissance ne contribue que pour peu à la croissance
de longue période. L'État doit mettre sur pieds des conditions
nécessaires à l'amélioration du climat des
investissements. Ceci peut passer par plusieurs actions, nous pouvons citer
entre autre l'amélioration de la fourniture en électricité
car, une étude menée par la Banque Mondiale en Juin 2006 montre
que la qualité et la disponibilité des infrastructures
(liées à la fourniture d'électricité et au
transport) posent de sérieux problèmes aux firmes.
2. La promotion du secteur agricole car nous avons
constaté que le facteur travail est assez déterminant pour la
croissance. De plus, l'agriculture est à forte intensité de main
d'oeuvre et contribue assez à la formation du PIB au Cameroun.
L'État camerounais doit de ce fait renchérir les investissements
dans le secteur agricole, assurer aux producteurs agricoles les engins lourds
nécessaires à une production à grande échelle.
3. La promotion d'une croissance équilibrée
(entre l'industrie et l'agriculture) car « l'agriculture fourni
à l'industrie à la fois des matières premières
à transformer et les produits alimentaires pour l'entretien d'une main
d'oeuvre supplémentaire et l'industrie serait à son tour en
mesure d'accroître ses ventes (matériel agricole, biens de
consommation) à destination de l'agriculture trouvant là un
marché en expansion et le circuit des échanges une fois
amorcé se poursuivrait sans à coups »89(*) . Autrement dit, dans la
recherche de la croissance, l'État ne doit pas promouvoir un secteur au
détriment des autres.
Tout au long de ce chapitre, nous avons, à l'aide d'une
fonction de type COBB-DOUGLAS modifiée à la BARRO (1990),
montré que l'investissement public avait à court et à long
terme un effet positif sur la croissance. Et donc, une augmentation des
investissements publics en infrastructure physique et en investissement social
(santé et éducation) bien planifiée serait une voie pour
booster la croissance, et par la suite l'améliorer la qualité de
vie des populations.
CONCLUSION
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-273.png)
À la fin de la décennie 80, plusieurs
études ont été initiées pour répondre
à la problématique de la contribution de l'investissement public
à la croissance économique. Des études théoriques
(BARRO (1990), HERRERA (1997), etc.) aux études empiriques (voir annexe
II), se sont succédées plusieurs approches, les analyses
économétriques pour la plupart étaient en faveur d'une
contribution productive des investissements publics. Il s'est donc
avéré important de mesurer l'impact de l'investissement public
sur la croissance au Cameroun. Cette étude trouve sa place dans un
contexte où le pays vient de bénéficier des remises de la
dette de l'IPPTE. En outre, face aux objectifs du millénaire pour le
développement, le pays se doit d'utiliser le seul outil d'ajustement
dont il dispose90(*) pour
booster son économie.
Face donc à cet objectif, il convient de s'interroger
sur l'efficacité de l'action publique au cours des décennies
précédentes. Nous avons donc choisi la période allant de
1977 à 2005 car comme on peut le constater, c'est au cours de cette
période que se sont produites les grandes mutations de l'économie
camerounaise91(*).
Après une analyse descriptive, nous avons constaté que les
mouvements de hausse des investissements publics se traduisent par une phase
relativement stable et positive de la croissance et les mouvements de baisse
correspondent à leur tour à un taux de croissance négatif.
Ce résultat laissait donc présager une contribution positive des
investissements publics. Pour mesurer de façon formelle cette
contribution, il était nécessaire de passer par une
modélisation économétrique.
Un modèle de BARRO (1990) avec une légère
modification inspirée de HERRERA (1997) a été
formulé. Après une étude de la stationnarité suivie
d'un test de cointégration, nous avons utilisé l'approche en deux
étapes de ENGLE GRANGER (1987) pour rendre compte des relations de long
et court terme. A l'issue de nos analyses, nous trouvons que les
investissements publics ont joué en faveur de la croissance, que ce soit
à long ou à court terme. Ainsi, à court terme
l'élasticité de la production par rapport à
l'investissement public est de 0.14 et à long terme elle est de 0.20.
L'investissement privé ne semble pas productif à long terme, ce
qui laisse penser que les investisseurs ne privilégient pas les gros
investissements ; de plus, le facteur travail qui contribue assez à
la croissance de longue période ne semble pas affecter la croissance
à court terme.
Dans cette situation, l'État doit mettre sur pied des
actions destinées à pallier ces différentes insuffisances.
Ces actions ne pourront être efficaces que dans la mesure où des
études sur données désagrégées (distinguant
les investissements en infrastructure physique des investissements sociaux)
permettraient de mener des actions efficaces.
BIBLIOGRAPHIE
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-275.png)
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STATCAN, Ottawa.
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recherches. » Centre d'Études et de Recherches sur le
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Notes de cours
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Université Paris Dauphine.
[2] HURLIN, C. 2004. « Économétrie
appliquée aux séries temporelles. », notes de cours,
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d'Orléans
[3] LUBRANO, M. 2006. « Modélisation
Multivariée et Cointégration. » notes de cours.
[4] NENTA, C.2007. Cours de gestion financière,
ISSEA.
[5] PIGALLE, F. « Comment les dépenses
publiques d'infrastructure favorisent-elles la croissance ? » Notes
de cours,
Mémoires
[1] NDEFFO GOUOPÉ G. F. 2001.
« Investissement et Développement économique au
Cameroun. » mémoire de fin de formation en vue de l'obtention
du diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique, ISSEA.
[2]
NGOUANA S. 2007. « Dépenses publique et croissance : une
analyse en séries temporelles », mémoire de fin de
formation en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur
Statisticien Économiste, ISSEA.
ANNEXES
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-277.png)
ANNEXE I :
LES HYPOTHÈSES DU MODÈLE DE
BARRO.92(*)
Hypothèse 1 On suppose que la
fonction de production comporte deux inputs,
i) le capital et ii) les dépenses publiques
productives.
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-278.png)
Hypothèse 2 L'état taxe le
revenu de l'économie à un taux tel que les recettes publiques
sont déterminées par :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-279.png)
Hypothèse 3 Pour simplifier on suppose
que le taux de croissance de la population est nul.
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-280.png)
Hypothèse 4 L'agent
représentatif cherche à maximiser une fonction de consommation
intertemporelle de la forme :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-281.png)
ANNEXE II : TABLEAUX DE
SYNTHÈSE DES ÉTUDES UTILISANT UNE FONCTION DE PRODUCTION.
Tableau II-1 Approche basée sur les
séries temporelles
ETUDE
|
NIVEAU D'AGREGATION
|
DONNEES
|
CONCLUSIONS
|
ASCHAUER(1989)
|
États-Unis
|
Séries temporelles 1949-1985
|
Forte relation positive entre la productivité et
l'investissement public
|
SHIOJI (2001)
|
États-Unis et Japon
|
Données de panel 1958-1978
|
L'infrastructure publique a un effet positif significatif sur
la production de long terme dans tous les pays
|
SHAH (1992)
|
Mexique
|
Séries temporelles 1970-1995
|
L'infrastructure publique a un effet multiplicateur positif sur
la production
|
RIOJA (1998)
|
7 pays d'Amérique Latine
|
Séries temporelles
|
L'investissement en infrastructure a un effet positif
considérable sur le PIB et l'investissement privé
|
RAMIREZ (1998)
|
Chili
|
Séries temporelles 1960-1993
|
L'investissement public a un effet positif, élevé
et significatif sur la croissance
|
KNELLER, BLEANEY ET GEMMEL
|
22 pays de l'OCDE
|
Données de panel 1970-1995
|
Une croissance des dépenses publique relance
significativement la croissance
|
RAM (1996)
|
53 pays en développement
|
Données de panel 1973-1980. 1980-1985. 1985-1990
|
L'investissement public est plus productif que l'investissement
privé
|
FORD ET POYET (1991)
|
États-Unis
|
Données de panel 1957-1989
|
L'investissement public a un effet significatif et positif sur
la production privé
|
TOEN-GOET ET JONGEING (1994)
|
États-Unis
|
Séries temporelles
|
L'investissement public en infrastructure a une influence
significative et positive sur la production
|
NOURZAD (2002)
|
12 pays en développement
|
Données de panel 1976-1989
|
Le capital public exerce un effet positif et statistiquement
significatif sur la productivité du travail
|
DEVARAJAN ET AL. (1998)
|
43 pays en développement
|
Séries temporelle 1970-1990
|
Les dépenses gouvernementales ont un effet positif mais
statistiquement non significatif sur la croissance
|
Source : Sturm(1998)93(*)
Tableau II-2 Approche VAR
ETUDE
|
NIVEAU D'AGREGATION
|
CONCLUSIONS
|
CLARIDA (1993)
|
4 pays en développement
|
la productivité et le capital public sont
cointégrés
|
MCMILLIN ET SMITH (1994)
|
États-Unis
|
pas d'effet significatif du capital public
|
STURM ET AL. (1997)
|
Pays-Bas
|
l'infrastructure cause la production au sens de Granger
|
ANSARI ET AL.(1997)
|
Ghana, Kenya, Afrique du Sud
|
les dépenses publiques ne causent pas la production
|
EVARAET (2002)
|
Belgique
|
l'investissement public a un effet positif sur la croissance
|
OTTO ET VOSS (1996)
|
Australie
|
pas de relation entre le capital public, le travail et la
production, le capital privé affecte le capital public positivement
|
RAMIREZ (1998)
|
Chili
|
un accroissement des investissements privés et publics
affecte significativement le taux de croissance
|
KWEKA, ET MORRISSEY (1999)
|
Tanzanie
|
L'accroissement des dépenses productives est
associé à un bas niveau de croissance
|
GHALI (1998)
|
Tunisie
|
L'investissement public en infrastructure a une influence de
long terme négative sur la production et l'investissement
privé
|
MITTNIK ET NEUMANN (2001)
|
6 pays industrialisés
|
Le capital public exerce un effet positif et statistiquement
significatif sur la production
|
Sources Sturm (1998
ANNEXE III : COURBES DES
DIFFÉRENTES SÉRIES INTÉGRÉES DANS LE MODÈLE
ET DIFFÉRENTS TESTS
A. Courbe des séries
Courbe 1 : Taux de croissance de la
population Courbe 2 : Logarithme
du rapport investissement active occupée entre 1977 et
2005 privé
sur population active occupée
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-283.png)
Courbe 3 : Logarithme du rapport
PIB Courbe 4 :
logarithme du rapport investissement public
sur population active occupée
sur population active
occupée
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-284.png) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-285.png)
B. Différents tests
Encadré 1.
Critère d'information (d'Akaike et de Schwarz (1978).
Pour un modèle, incluant paramètres, estimé sur périodes et dont la réalisation de l'estimateur de la
variance des résidus est , :
Ø le critère d'Akaike, ou , est : ;
Ø le critère de Schwartz (1978) est
défini par : .
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-292.png)
Source C.Hurlin (2005)
Encadré 2 : test
d'autocorrélation des résidus.
On note l'autocorrélation empirique d'ordre des résidus d'un modèle incluant paramètres et estimé sur T périodes. Pour un ordre
:
Ø le test de Box et Pierce est le test de
l'hypothèse
: contre : ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-301.png) , tel que , la statistique de ce test est : .
L'hypothèse est rejetée au seul de 5% si est supérieur au quantile de la loi du correspondant.
Ø le test de Ljung-Box, correspond à
l'hypothèse nulle et est construite de la façon suivante :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-311.png)
Source : HURLIN, C.
(2005)
Encadré 3 : Test du nombre de
relation de cointégration
Le test de Johansen (1988) est fondé sur l'estimation
de :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-312.png)
Ce test est fondé sur les vecteurs propres
correspondant aux valeurs propres les plus élevées de la
matrice . Nous ne présenterons ici que le test de trace. A partir des
valeurs propres de la matrice , on construit la statistique :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-315.png)
Où est le nombre d'observations, le rang de la matrice, la valeur propre et le nombre de variables du VAR. Cette statistique suit une loi de
probabilité tabulée par Johansen et Jeseluis (1990). Ce test
fonctionne par exclusion d'hypothèses alternatives :
1. Test : contre . Test de l'hypothèse aucune relation de cointégration
contre au moins une relation. Si est supérieur à la valeur lue dans la table au seuil , on rejette , il existe au moins une relation, on passe alors à
l'étape suivante, sinon on arrête et .
2. Test contre . Test de l'hypothèse une relation de cointégration contre
au moins deux relations. Si est supérieur à la valeur lue dans la table au
seuil , on rejette , il existe au moins une relation, on passe alors à
l'étape suivante, sinon on arrête et .
Et ainsi de suite jusqu'à la dernière
étape (si elle est nécessaire) :
3. Test contre . Test de l'hypothèse relation de cointégration contre au moins relations. Si est supérieur à la valeur lue dans la table au seuil de
, on rejette , il existe relations (en fait dans ce cas les sont ) sinon .
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-345.png)
Source : HURLIN, C.
(2005)
Encadré 4
Stratégie simplifiée des tests de racine unitaire
Estimation du modèle avec constante (c) et trend (b)
Test b = 0
non oui
Test de présence de racine unitaire
Estimation du modèle sans tendance et avec constante
Test c = 0
non oui
Processus TS
Processus DS
oui
Test de présence de racine unitaire
non
oui non
Estimation du modèle sans tendance et sans trend.
Test de présence de racine unitaire
Processus stationnaire
Processus DS
oui
oui non
Source : Bourbonnais (2003)
Processus stationnaire
Processus DS
ANNEXE IV DÉTERMINATION DU
NOMBRE DE RETARD SELON LE CRITÈRE AIC OU SC
Tableau 1 Choix du retard pour le test de
stationnarité de LNY
retards
|
Modèle 3
|
Modèle 2
|
Modèle 1
|
p
|
AIC
|
SC
|
AIC
|
SC
|
AIC
|
SC
|
0
|
-1.182095
|
-1.039359
|
-1.188365
|
-1.093208
|
-1.014778
|
-0.967199
|
1
|
-1.192467
|
-1.000491
|
-1.238209
|
-1.094227
|
-1.104332
|
-1.008344
|
2
|
-1.071399
|
-0.829457
|
-1.133828
|
-0.940275
|
-1.059207
|
-0.914042
|
3
|
-0.943021
|
-0.650491
|
-1.002342
|
-0.758566
|
-0.950633
|
-0.755612
|
4
|
-0.799570
|
-0.455971
|
-0.871547
|
-0.577034
|
-0.840861
|
-0.595433
|
5
|
-0.738592
|
-0.343638
|
-0.815361
|
-0.469775
|
-0.720222
|
-0.424006
|
6
|
-0.668960
|
-0.222625
|
-0.751594
|
-0.354851
|
-0.569822
|
-0.222672
|
ANNEXE V APPLICATION DE LA
STRATÉGIE DE DIKEY-FULLER À LA SÉRIE ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-346.png)
Il convient de déterminer le nombre de retard . Nous prendrons le nombre maximum de retard égal à 6.
Quel que soit le modèle retenu94(*), on constate que le critère d'AKAIKE et de
Schwarz conduisent à un choix de retard optimal =1 nous vérifierons ex-post dans le modèle retenu (avec
ou sans constante) que l'introduction du terme différencié
retardés a permis d'éliminer totalement l'autocorrélation
des résidus.
Procédons donc dès à présent au
test de racine unitaire en utilisant une stratégie de test de ADF. En
considérant le modèle 3, on teste alors la présence d'une
racine unitaire dans le processus en testant la nullité du
paramètre à l'aide d'une statistique de Student , où désigne l'estimateur des MCO. Le résultat est le
suivant :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-352.png)
Au seuil de 5%, le valeur critique est C(á) = ?3.5867,
Ainsi, dans ce cas pour un niveau de risque de 5%, > C(á), on ne rejette pas l'hypothèse nulle de racine
unitaire ( ). Il faut à présent évaluer la validité de
notre diagnostic en vérifiant que le modèle à partir
duquel nous avons fait le test (modèle 3) est bien le »bon»
modèle. Il nous faut donc à présent tester la
nullité du coefficient de la tendance conditionnellement à la
présence d'une racine unitaire. On effectue pour cela le test .
Pour la variable , nous obtenons ainsi une valeur de F3 égale à
2,39735482, Cette valeur est à comparer aux seuils critiques lus dans la
table de Dickey et Fuller (1981), Pour une taille d'échantillon de 25,
et un risque de première espèce de 5%, la valeur critique est
égale à 7,24. Donc la réalisation de F3 est
inférieure au seuil critique, on accepte l'hypothèse nulle de la
nullité du coefficient de la tendance conditionnellement à la
présence d'une racine unitaire. Ceci signifie que le test de non
stationnarité pratiqué avec les seuils asymptotiques incluant une
tendance (modèle 3) doit être remis en cause. Il faut donc
recommencer ce test à partir du modèle incluant uniquement une
constante. Les résultats du test sont :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-357.png)
La statistique de STUDENT associée à la variable endogène retardée
prend ici une valeur de -2.339616. Pour tester l'hypothèse , on utilise alors les seuils tabulés par DICKEY et Fuller pour
le modèle 2. Au seuil de 5%, le seuil critique est C(á) = ?2.9750
Ainsi, dans ce cas pour un niveau de risque de 5%, > C(á), on accepte l'hypothèse nulle de racine
unitaire ( ) dans le modèle 2.
Il faut à nouveau évaluer la validité de
notre diagnostic en vérifiant que le modèle 2 à partir
duquel nous avons fait le test de racine unitaire est bien le »bon»
modèle. On teste pour cela la nullité du coefficient de la
constante conditionnellement à la présence d'une racine unitaire.
La réalisation de la statistique de Fisher F2, est
égale à 2,32449345. Pour une taille d'échantillon de 25,
et un risque de première espèce de 5%, la valeur critique est
égale à 7,24.
Donc la réalisation de F2 est
inférieure au seuil critique, on accepte donc l'hypothèse nulle
de la nullité de la constante conditionnellement à la
présence d'une racine unitaire. Ceci signifie que le test de non
stationnarité pratiqué avec les seuils asymptotiques incluant une
constante (modèle 2) doit être remis en cause. On achève
donc le test avec le modèle 1 et les résultats sont les
suivants :
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-363.png)
Finalement, l'application des tests ADF nous indique que la
série est engendrée par un processus non stationnaire I (1) de type
AR(2).
A présent, il convient de tester
l'autocorrélation des résidus.
Tableau AC et PAC des résidus de la
régression ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-365.png)
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-366.png)
Les Qstat de Ljung-Box sont
tous significativement nul au seuil des 5% donc on peut conclure que les
résidus ne sont pas autocorrélés.
ANNEXE VI TEST DE COINTEGRATION
ET ESTIMATION DU MODÈLE À LONG TERME
Tableau V 1 Résultat du test de
cointégration des différentes séries.
Sample: 1977 2005
|
Included observations: 27
|
Test assumption: No deterministic trend in the data
|
Series: LNY LNK LNG
|
Lags interval: 1 to 1
|
|
Likelihood
|
5 Percent
|
1 Percent
|
Hypothesized
|
Eigenvalue
|
Ratio
|
Critical Value
|
Critical Value
|
No. of CE(s)
|
0.511845
|
41.52297
|
39.89
|
45.58
|
None *
|
0.474618
|
22.16067
|
24.31
|
29.75
|
At most 1
|
0.154679
|
4.782680
|
12.53
|
16.31
|
At most 2
|
0.009057
|
0.245645
|
3.84
|
6.51
|
At most 3
|
*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5%(1%)
significance level
|
L.R. test indicates 1 cointegrating equation(s) at 5%
significance level
|
Sources : Banque Mondiale, World
Developpment Indicator 2007 et nos calculs.
Tableau V.2 Résultat de la
régression
Dependent Variable: LNY
|
Method: Least Squares
|
Date: 03/15/08 Time: 23:10
|
Sample: 1977 2005
|
Included observations: 29
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
5.365895
|
0.796315
|
6.738408
|
0.0000
|
LNG
|
0.204742
|
0.035967
|
5.692511
|
0.0000
|
LNK
|
0.063954
|
0.127516
|
0.501538
|
0.6204
|
|
38.15883
|
9.961010
|
3.830819
|
0.0008
|
R-squared
|
0.662841
|
Mean dependent var
|
7.523665
|
Adjusted R-squared
|
0.622382
|
S.D. dependent var
|
0.260763
|
S.E. of regression
|
0.160241
|
Akaike info criterion
|
-0.696838
|
Sum squared resid
|
0.641927
|
Schwarz criterion
|
-0.508246
|
Log likelihood
|
14.10415
|
F-statistic
|
16.38301
|
Durbin-Watson stat
|
1.026129
|
Prob(F-statistic)
|
0.000004
|
Tableau V-3 résultat test de Ramsey
Ramsey RESET Test:
|
F-statistic
|
0.617905
|
Probability
|
0.547783
|
Log likelihood ratio
|
1.517776
|
Probability
|
0.468187
|
Graphique V.1 Test de
stabilité Graphique
Test de stabilité ponctuelle
structurelle des coefficients (CUSUM)
des coefficients (CUSUM carré)
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-369.png) ![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-370.png)
ANNEXE VII :
RÉCAPITULATIF DES TESTS SUR LES RÉSIDUS DE LA RÉGRESSION
DE LONG TERME
VI-1 test de normalité des résidus
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-371.png)
VI-2 test de stationnarité des résidus
ADF Test Statistic
|
-3.778755
|
1% Critical Value*
|
-2.6522
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9540
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6223
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(RED)
|
Method: Least Squares
|
Date: 03/15/08 Time: 23:43
|
Sample(adjusted): 1979 2005
|
Included observations: 27 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
RED(-1)
|
-1.004558
|
0.265844
|
-3.778755
|
0.0009
|
D(RED(-1))
|
0.201291
|
0.191414
|
1.051601
|
0.3030
|
R-squared
|
0.389912
|
Mean dependent var
|
0.022176
|
Adjusted R-squared
|
0.365509
|
S.D. dependent var
|
0.153834
|
S.E. of regression
|
0.122536
|
Akaike info criterion
|
-1.289635
|
Sum squared resid
|
0.375377
|
Schwarz criterion
|
-1.193647
|
Log likelihood
|
19.41008
|
Durbin-Watson stat
|
1.933503
|
VI-3 Test d'autocorélation des
résidus
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
1.288839
|
Probability
|
0.296512
|
Obs*R-squared
|
3.061157
|
Probability
|
0.216410
|
|
|
|
|
|
ANNEXE VIII ESTIMATION DU
MODÈLE A COURT TERME
Dependent Variable: D(LNY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 03/16/08 Time: 00:21
|
Sample(adjusted): 1978 2005
|
Included observations: 28 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.027810
|
0.017763
|
1.565620
|
0.1311
|
RESIDUAL(-1)
|
-0.252314
|
0.085876
|
-2.938120
|
0.0074
|
D(LNK)
|
0.317457
|
0.072475
|
4.380213
|
0.0002
|
D(LNG)
|
0.148378
|
0.047947
|
3.094647
|
0.0051
|
D( )
|
12.82634
|
6.362900
|
2.015801
|
0.0556
|
R-squared
|
0.630647
|
Mean dependent var
|
0.030043
|
Adjusted R-squared
|
0.566412
|
S.D. dependent var
|
0.142682
|
S.E. of regression
|
0.093953
|
Akaike info criterion
|
-1.731619
|
Sum squared resid
|
0.203023
|
Schwarz criterion
|
-1.493726
|
Log likelihood
|
29.24267
|
F-statistic
|
9.817776
|
Durbin-Watson stat
|
1.856095
|
Prob(F-statistic)
|
0.000088
|
ANNEXE IX : ESTIMATION DE LA RELATION DE COURT TERME
Tableau VII-1 Résultat de la
régression
Dependent Variable: D(LNY)
|
Method: Least Squares
|
Date: 03/16/08 Time: 00:21
|
Sample(adjusted): 1978 2005
|
Included observations: 28 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.027810
|
0.017763
|
1.565620
|
0.1311
|
RESIDUAL(-1)
|
-0.252314
|
0.085876
|
-2.938120
|
0.0074
|
D(LNK)
|
0.317457
|
0.072475
|
4.380213
|
0.0002
|
D(LNG)
|
0.148378
|
0.047947
|
3.094647
|
0.0051
|
D( )
|
12.82634
|
6.362900
|
2.015801
|
0.0556
|
R-squared
|
0.630647
|
Mean dependent var
|
0.030043
|
Adjusted R-squared
|
0.566412
|
S.D. dependent var
|
0.142682
|
S.E. of regression
|
0.093953
|
Akaike info criterion
|
-1.731619
|
Sum squared resid
|
0.203023
|
Schwarz criterion
|
-1.493726
|
Log likelihood
|
29.24267
|
F-statistic
|
9.817776
|
Durbin-Watson stat
|
1.856095
|
Prob(F-statistic)
|
0.000088
|
ANNEXE X TESTS SUR LES RÉSIDUS
VIII-1 test de normalité
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-374.png)
VIII-2 test d'autocorrelation
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-375.png)
ANNEXE XI TEST DE STABILITÉ GLOBALE DU
MODÈLE
![](Investissement-public-et-croissance-economique-au-Cameroun-376.png)
* 1 Nous demeurons naturellement
seul responsable des erreurs ou omissions qui pourraient subsister.
* 2 Il y a économie
d'échelle lorsque l'augmentation des quantités produites se
traduit par une réduction du coût unitaire.
* 3 Le choix de cette
période nous semble adéquat car les évènements
majeurs (découverte du pétrole en 1979, la crise de 1987, la
dévaluation de 1994 etc.) se trouvent entre ces deux dates.
* 4 Selon ECAM II, sur une
population estimée à 10,1 millions d'habitants résidant
dans le milieu rural en 2001, près de 5,3 millions vivent en dessous du
seuil de pauvreté.
* 5 Selon la BEAC (2007), le
taux de croissance moyen est de 3,5% sur la période 2003-2006.
* 6 Voir World Development
Indicators.
* 7 Selon la BEAC (2007), le
taux de croissance moyen est de 3,5% sur la période 2003-2006.
* 8 Cité par HENIN, P.Y
et HURLIN, C. 1999.
* 9 INS-Cameroun, Manuel de
Concepts et de Définitions ; 3ième édition,
2005
* 10 GÉLÉDAN, A.
(1999)
* 11 BERNIER, B. et SIMON, Y.
(1998).
* 12 Voir SCHREYER, P.
(2003).
* 13 Selon le manuel des
concepts de l'INS (2005), le Taux d'investissement est le rapport de la FBCF
plus variation des stocks par le PIB.
* 14 Cité par
VEGANZONES, M.A (2000).
* 15 C'est un accord
donné par le parlement au gouvernement, permettant de réaliser
les travaux qui ne peuvent se réaliser sur une seule année.
* 16 Loi de finance du Cameroun
2001/2002.
* 17 Cité par
GÉLÉDAN, A (1999)
* 18 Selon le manuel des
concepts de l'INS (2005), le Taux de croissance réel d'un agrégat
est le rapport de la valeur de l'agrégat à l'année
courante au prix d'une année de base par la valeur de l'agrégat
l'année précédente au prix de la même année
de base.
* 19 ABRAHAM-FROIS, G.
(1984).
* 20 Le progrès
technique est neutre au sens de Hicks lorsqu'il améliore à la
fois l'efficacité des facteurs travail et capital.
* 21 Cette fonction a
été introduite en 1929 par deux économistes
américains COBB, C. et DOUGLAS, D. sa formulation (en considérant
les facteurs de production travail et capital) est la suivante : .
* 22 Sur un
échantillon de « 17 pays de l'Afrique sub-Saharienne de la
période 1965-75, l'effet de convergence net est proche de 0 »
(BARRO, R.et SALA-I-MARTIN, X. 1996.)
* 23 Voir STIROH, K.J
(2000).
* 24 Ils considèrent
les rendements constants pour chaque entreprise.
* 25 HENIN, P.Y et HURLIN,
C. (1999)
* 26 STIGLITZ, J. (1993)
* 27 GÉLÉDAN,
A. (1984).
* 28Pour KEYNES, J.M. la
« demande effective » correspond à la demande
anticipée par les entrepreneurs, autrement dit, les entrepreneurs
anticipent à la fois ce que les consommateurs vont décider de
consacrer à la consommation et ce que les entreprises et l'État
vont décider d'investir.
* 29Citez par
GÉLÉDAN, A. (1984).
* 30 Cite par BEN JELILI, R.
(2000)
* 31 Le progrès
technique est neutre au sens de Hicks lorsqu'il y a accroissement
simultané de l'efficacité des facteurs capital et travail.
* 32VEGANZONES (2000)
* 33 L'utilisation du
capital public ici ne suppose pas une substituabilité avec le capital
privé mais tout simplement le fait pour l'entreprise de l'exploiter.
* 34 Les Hypothèses
du modèle sont présentées en annexe I du document.
* 35 Nous présentons
ici une synthèse de la représentation du modèle
développé par HURLIN (1999)
* 36 Un développement
théorique est proposé par HURLIN, C. (1999).
* 37 Cette approche est
présentée par BEN JELILI, R. (2000)
* 38 Cette dernière
approche semble se prêter assez facilement à l'analyse empirique,
car les données sur l'investissement sont généralement
disponibles par rapport aux données de stock.
* 39 Tiré de
GÉLÉDAN, A. (1984)
* 40 Pour plus de
détails se référer au mémoire de NGOUANA, S.
(2007)
* 41Car intégrant trois
secteurs publics distincts (de formation du capital humain, de production de
capital d'infrastructures et de consommation)
* 42 Les analyses d'ASCHAUER
étaient faites sous l'hypothèse de stationnarité des
variables.
* 43 Cité par
BERTHOMIEU, C. et BONETTO, F. (2004)
* 44 Cité par
BERTHOMIEU, C. et BONETTO, F. (2004).
* 45 Voir le deuxième
tableau de l'annexe II
* 46 Les données
nécessaires ne sont pas toujours disponibles.
* 47 Citez par SAMUELSON
(1969)
* 48 Selon ECAM II, Sur une
population estimée à 10,1 millions d'habitants résidant
dans le milieu rural en 2001, près de 5,3 millions vivent en dessous du
seuil de pauvreté.
* 49 Une étude plus
approfondie est proposée dans les pages suivantes.
* 50 Il faut tout de
même noter que la production pétrolière est en baisse (BAD,
2004).
* 51 AGROCOM : Agriculture
et Communications ; CICC : Conseil Interprofessionnel du Cacao et du
Café.
* 52 OCDE/BAD (2002)
* 53 MINEFI
* 54 OMC, examen des politiques
commerciales, rapport du secrétaire de l'OMC.
* 55 Actuel CEMAC
* 56 Bernard, Y. et Colli, J.
(1975)
* 57NGANKOU, J.M. (1999)
* 58NGANKOU, J.M. (1999)
* 59 Les fonctions de
coûts sont utilisées pour un type d'investissement public
particulier (par exemple l'infrastructure routière)
* 60 Car nous supposons un
éventuel effet d'externalité des investissements.
* 61 Notons que cette
fonction est de « type COBB DOUGLAS » en ce sens que nous
considérons le flux d'investissement et non le stock de capital.
* 62 Cette approche a
été adoptée par MANSOR, H (2000) mais cependant il faut
tout de même noter que le modèle de base prend en entrée
les données sur les stocks.
* 63 NAVEED NAQVI (2003)
* 64 Il existe deux classes
de processus non stationnaires, selon la terminologie de NELSON et PLOSSER
(1982) : les processus TS (Trend Stationary) et les processus DS (Differency
Stationary)
* 65 Cours de HURLIN, C.
(2004).
* 66 Nous avons
présenté ici les modèles du test de DICKEY-FULLER
Augmentée car il se pose un problème d'autocorrelation des
erreurs lorsqu'on utilise le test de DICKEY-FULLER simple (voir le cours de
HURLIN, C (2004).
* 67 En
référence à l'expression « bruit
blanc ».
* 68 Nous nous limiterons
à ce dernier test pour tester l'autocorélation des
résidus.
* 69 L'annexe V
présente la stratégie de test appliquée à la
variable LNY, quant aux autres variables, nous avons estimé qu'il n'est
pas nécessaire de les présenter dans ce rapport compte tenu de
l'espace que cela pourrait prendre.
* 70 Notons que la variable
travail en log était intégrée d'ordre 2, nous avons donc
opté pour le taux de croissance de cette dernière.
* 71TATOM (1991), STURM et
DE HAAN (1995) montre également que ces différentes variables
sont stationnaire en différence première (HENIN, P.Y et HURLIN, C
(1999)).
* 72 Une définition
de la notion de cointégration est présentée ci-dessous.
* 73 En
réalité, on aurait pu suivre la démarche de ENGLE GRANGER
et conclure sur l'hypothèse de cointégration en observant la
stationnarité des résidus du modèle à long terme
mais la méthode de JOHANSEN nous permet déjà de conclure
à priori sur l'existence et le nombre de relations de
cointégration.
* 74 Cité par HURLIN, C.
(2005)
* 75 Voir BOURBONNAIS, R.
(2003) pour plus de précisions.
* 76 Voir annexe VI pour
plus de détails.
* 77 Le LR est égale
à 0.46, par rapport à un seuil de 5%, on peut conclure à
une bonne spécification du modèle.
* 78 voir annexe VII
* 79 Voir annexe VIII
* 80 Il s'agit d'une
stabilité structurelle
* 81 Ces questions ont
été énoncées au cours de l'introduction.
* 82 Dans toute cette
partie, l'investissement public fait référence à
l'investissement public par tête de la population active occupée,
il en est de même de l'investissement privé et du produit
intérieur.
* 83 Ceci est en accord avec
les résultats de l'analyse descriptive.
* 84 Voir par exemple
ASCHAUER (1989)
* 85 Voir les
résultats des estimations précédentes.
* 86 D'après
l'analyse descriptive précédente, le taux d'investissement public
se situe autour de 17 p. cent du PIB au cours des 7 dernières
années.
* 87 Voir Rapport sur le
développement en Afrique 2004 BAD
* 88 Nous avons
précisé à l'introduction que l'État ne peut
utiliser la politique monétaire car le Cameroun utilise une monnaie
BEAC, banque centrale de la sous région.
* 89 Boukharine cité par
GÉLÉDAN, A (1984).
* 90 Il s'agit ici bien
évidemment de la politique budgétaire.
* 91 Nous pouvons citer
entre autres les découvertes du pétrole à la fin des
années 1970, la crise des années 1987, la dévaluation des
années 1994 et très récemment les remises de la dette.
* 92 VEGANZONES, M.A.
(2000).
* 93 Repris et
complété par John Ashipala et Ndeutalala Haimbodi (2003)
* 94 Voir tableau 1 de l'annexe
IV
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