TAYNA
CENTER FOR CONSERVATION BIOLOGY
UNIVERSITE DE CONSERVATION DE LA NATURE ETDE
DEVELOPPEMENT DE KASUGHO
FACULTE DES SCIENCES
Désiré KHASIRIKANI MBAKWIRAVYO
Chef de Travaux
Série Bios
INTRODUCTION
0.1. DEFINITIONS
Etymologiquement le terme écologie (du grec
oïkos : habitat et logos : étude)
signifie science de l'habitat. Il a été créé
par le biologiste allemand ERNEST HAECKEL en 1866 pour désigner la
science qui étudie les rapports existant entre les êtres vivants
et leur milieu naturel. Il ne s'agit pas d'une science nouvelle liée au
phénomène contemporain de prise de conscience de la
fragilité de notre environnement mais ses de buts remontent à
l'ère scientifique contemporaine avec les savants LAMARCK et HUMBOLT
Actuellement, l'écologie se définit comme une
discipline biologique qui étudie les conditions d'existence des
êtres vivants et les diverses interactions des organismes avec leur
milieu de vie ainsi que les rapports qui existent entre eux.
On peut aussi parler de l'écologie d'une espèce
qui n'est autre que le rapport triangulaire entre les individus de cette
espèce, son activité dans son environnement.
Dans la 2e moitié du 19ème
siècle et au cours des premières décennies du
20e siècle de nombreuses recherches écologiques ont
été entreprises. Un grand nombre de sociétés
écologiques ont vu le jour, la plus ancienne d'entre elles étant
la British Ecological Society fondée en 1913. Aujourd'hui on
assiste à un réel progrès de l'écologie. Cette
discipline biologique s'affirme comme la pierre angulaire de toutes les
sciences de l'environnement, surtout, depuis qu'il a été
constaté qu'aucun développement durable de l'humanité ne
peut avoir lieu sans l'application stricte des grandes lois écologiques
à l'économie et aux autres activités de la civilisation
contemporaine.
Les notions fondamentales qui forment les bases de cette
discipline ont permis de bien comprendre le fonctionnement du monde dans lequel
nous vivons et ont amené un nombre toujours croissant d'hommes et des
femmes à s'intéresser à l'écologie.
Il s'est créé alors depuis un certain temps une
sorte de philosophie ou une doctrine appelée
écologisme. Cette dernière prône l'utilisation
rationnelle de notre environnement et sa préservation grâce
à l'application de grands principes écologiques aux
activités humaines. Les partisans et adeptes de l'écologisme sont
actuellement appelés écologistes, terme destiné
initialement aux spécialistes en écologie. Aujourd'hui il est
employé pour désigner les militants d'association de protection
d'environnement, les membres des partis politiques écologistes et les
personnes opposées aux diverses formes de destruction de leur
environnement. Les spécialistes et chercheurs en écologie comme
discipline scientifique ont alors actuellement la tendance de se
dénommer écologues afin de retrouver un terme qui
désigne clairement leur domaine d'activités et de
compétence.
0.2.
OBJECTIFS DU COURS
L'importance des questions traitées en écologie
et que pose l'environnement permet de penser que toute personne lettrée
ou non, doit en être informé. L'homme faisant partie de la nature
doit comprendre comment fonctionne cette dernière et les
phénomènes écologiques qui s'y présentent. Cette
étude doit aussi permettre à toute personne de savoir qu'il
existe un équilibre naturel permanent entre les différentes
composantes de l'environnement. Cet équilibre est régi par des
principes écologiques. Dès lors, l'homme doit savoir respecter
ces principes et s'il doit les exploiter pour vivre qu'il ne les
déséquilibre pas.
Ce cours d'écologie générale s'articule
principalement sur les points suivants : les facteurs écologiques
et leurs actions, l'écologie des populations, la notion
d'écosystème, la protection des agro-écosystèmes et
la protection de l'environnement.
0.3.
L'ECOLOGIE ET LES AUTRES SCIENCES
L'écologie est une science interdisciplinaire. Tout en
ayant ses méthodes propres, ses concepts et ses problèmes, elle
utilise les résultats plusieurs autres sciences telles que la
biogéographie, l'éthologie, la physiologie, la biométrie,
la pédologie, la climatologie, l'hydrologie, la
météorologie, la géologie, la zoologie, la botanique, les
mathématiques, la physique, la chimie, la géographie... Toutefois
elle ne peut être, en aucun cas, confondue avec l'une où l'autre
de ces sciences.
Pour réaliser l'intégration de différents
paramètres régissant le fonctionnement des systèmes
écologiques, l'écologue doit alors avoir une formation
pluridisciplinaire approfondie. Dans son étude et ses recherches il lui
est nécessaire de connaître et reconnaître les
espèces animales et végétales présentes dans
l'écosystème qu'il étudie. Pour mieux appréhender
le rapport que les êtres vivant entretiennent avec les milieux dans
lesquels ils vivent, il lui faut une bonne connaissance de la nature du sol et
des paramètres climatiques. L'analyse finale fait souvent appel aux
techniques des calculs mathématiques qui vont des statistiques simples
à des fonctions beaucoup plus complexes.
0.4.
SUBDIVISION DE L'ECOLOGIE
On subdivise généralement l'écologie en
six branches : l'autoécologie, la synécologie, la
démoécologie, l'écophysiologie, l'écologie globale
et l'économie de l'environnement.
0.4.1.
L'autoécologie
L'autoécologie est la branche de l'écologie qui
étudie les rapports existant entre les individus d'une espèce
donnée et leur environnement. Elle définit essentiellement les
limites de tolérance et préférence vis à vis des
facteurs écologiques. Elle examine aussi l'action du milieu sur la
morphologie, la physiologie et le comportement de l'espèce.
0.4.2.
La synécologie
Cette branche de l'écologie étudie la structure,
le fonctionnement et l'évolution des écosystèmes. Elle
analyse le rapport existant entre une communauté d'individus qui
appartiennent à diverses espèces d'un groupement et leur milieu
ou environnement. On l'appelle aussi biocénotique.
Deux aspects peuvent êtres étudiés en
synécologie :
- l'aspect statique (synécologie descriptive)
qui consiste à décrire les groupements d'êtres vivants qui
se trouvent dans un milieu. Cette synécologie s'intéresse aussi
à la composition spécifique des groupements, à
l'abondance, à la fréquence et à la répartition
spatiale des espèces
- l'aspect dynamique (synécologie
fonctionnelle) qui décrit l'évolution des groupements et qui
examine sous quels facteurs se succèdent les groupements dans un milieu
déterminé. Cette science étudie également le
transfert des matières et d'énergie entre les divers constituants
d'un écosystème.
0.4.3.
La démoécologie
Cette partie de l'écologie décrit la structure,
la dynamique d'une population et les relations existant entre cette population
et son environnement. Elle cherche aussi les causes de fluctuations des
populations.
0.4.4.
L'écophysiologie
Elle étudie les relations entre un processus
physiologiques et les facteurs environnementaux.
0.4.5. L'écologie
globale
Cette branche étudie l'écologie à
l'échelle de l'écosphère ou de la biosphère (tous
les milieux occupés par les êtres vivants).
0.4.6 L'économie de
l'environnement
Elle étudie la consommation des ressources naturelles
et les incitations économiques pour rationaliser leurs consommations et
la pollution.
Remarque :
En plus de cette subdivision de l'écologie, on peut
prendre en considération le milieu et distinguer l'écologie
marine, l'écologie terrestre et l'écologie limnique qui
s'intéresse aux plans d'eau et cours d'eau continentaux. Il existe aussi
une ancienne conception qui distingue l'écologie animale et
l'écologie végétale. Cette dernière façon de
subdiviser l'écologie est très critiquée car, en principe,
les animaux et les végétaux ne peuvent pas être
séparés. Ils ont entre eux des interactions étroites de
sorte qu'on ne peut pas parler de l'écologie des uns sans faire allusion
aux autres.
0.5.
APPLICATIONS DE L'ECOLOGIE
L'écologie est une science qui est appelée
à évaluer les conséquences des activités de l'homme
sur son milieu (les pluies acides, les famines nées de la perturbation
des équilibres biogéographiques à l'échelle du
globe, l'aménagement anarchique du territoire, les déchets
toxiques, la disparition des espèces...).
Elle permet de gérer les populations d'organismes et
fournit les connaissances et les méthodes permettant de lutter contre
des prédateurs ou des parasites.
Elle intervient de plus à plus pour limiter ou
réparer les dégradations causées par l'homme à son
milieu. Gérer des populations sauvages d'espèces menacées
d'extinction, aménager l'espace en conciliant développement
humain et le maintien de la biodiversité sont également des
préoccupations qui requiert le savoir-faire des écologistes.
CHAPITRE I :
FACTEURS ECOLOGIQUES
1.1. DEFINITION
Un facteur écologique est tout paramètre
physico-chimique ou biologique susceptible d'agir directement sur les
êtres vivants durant au moins une phase de leur cycle de vie. Cette
définition ne considère pas les éléments comme
l'altitude et la profondeur car ils n'agissent pas directement. En effet,
l'altitude agit par l'intermédiaire de la température, de
l'ensoleillement et de la pression atmosphérique. De même la
profondeur agit sur les animaux et les végétaux aquatiques par
l'intermédiaire de l'augmentation de la pression et de la diminution de
l'éclairement.
Les facteurs écologiques agissent différemment
sur les êtres vivants :
- Ils interviennent dans la répartition
géographique des êtres vivants en éliminant certaines
espèces des territoires dont les caractéristiques ne leur sont
pas favorables.
- Ils influencent la densité des populations dans leur
milieu en modifiant le taux de fécondité et de mortalité
de diverses espèces (action sur le cycle de développement et sur
les migrations animales).
- Ils favorisent l'apparition des modifications
adaptatives chez certains êtres vivants.
1.2. CLASSIFICATION DES FACTEURS
ECOLOGIQUES
D'une manière générale on distingue les
facteurs abiotiques et les facteurs biotiques.
- les facteurs abiotiques
Ce sont des facteurs physico-chimiques du milieu, tels que
les éléments du climat, du sol, etc. qui exercent une influence
sur les êtres vivants .Ils ne dépendent pas des organismes
vivants. Ils sont de nature chimique ou physique, climatique, hydrologique et
édaphique.
- Les facteurs biotiques
Il s'agit des facteurs écologiques qui se manifestent
au sein des populations et qui influencent leur démographie :
effets de groupe et de masse, compétitions intra-ou
interspécifiques, prédation, parasitisme. Ils dépendent
donc des organismes vivants. Ce sont toutes les interactions qui existent entre
les êtres vivants présents dans un écosystème
donné.
Une autre classification distingue les facteurs
indépendant de la densité (facteurs qui exercent leurs
effets sur individus pris isolement, de façon indépendante de la
densité) et les facteurs dépendant de la
densité.
MONDCHASKY dans sa classification prend en
considération la variable temps. Cette classification est fondée
sur l'influence des fluctuations annuelles, saisonnières et
nycthéméraux propres au déplacement de la terre sur son
orbite, lesquels influent sur la plupart des facteurs écologiques qui
vont, de ce fait, présenter une périodicité plus ou moins
marquée. On distingue des facteurs périodiques et des
facteurs apériodiques.
Les facteurs périodiques peuvent être primaires
lorsque leur variabilité périodique est évidente
(température, éclairement) ou secondaires lorsqu'ils
dépendent des précédents.
Les facteurs apériodiques quant à eux,
présentent des fluctuations de caractères à la fois
brutales et aléatoires tel est le cas de l'orage.
1.3. FACTEUR LIMITANT
Un facteur écologique est limitant lorsqu'il est
absent, réduit au-dessous d'un minimum critique ou s'il excède le
niveau maximum tolérable. C'est le cas de la température.
Lorsqu'elle est très basse ou très forte, elle agit
négativement sur les êtres vivants.
1.4. LOI DU MINIMUM OU LOI DE
LIEBIG
Découverte dès 1840 par LIEBIG, cette loi
concernait initialement l'influence respective de différents
éléments minéraux indispensables aux plantes
cultivées. Elle stipule que le rendement d'une récolte
dépend uniquement de l'élément nutritif qui est
présent dans le milieu en moindre quantité. En d'autres termes ce
sont les éléments déficitaires dans le sol qui
conditionnent la production des cultures.
Cette loi a été étendue également
aux phénomènes écologiques et stipule que tout processus
biologique est conditionné dans sa rapidité et son ampleur par
celui des facteurs écologiques qui est le plus faiblement
représenté dans le milieu. Ainsi pour des faibles teneurs en
CO2 l'activité photosynthétique d'un
végétal est pratiquement indépendante de
l'intensité lumineuse et ne dépend que de la concentration du
CO2.
1.5. LOI DE TOLERANCE OU LOI DE
SHELFORD
Selon cette loi pour tout facteur écologique, il existe
un intervalle de tolérance à l'intérieur du quel tout
processus écologique dépendant de ce facteur s'exprime
normalement. De part et d'autre des limites de cet intervalle de
tolérance, on a des zones létales où la mort de
l'organisme résulte respectivement d'un défaut ou d'un
excès du facteur considéré. Au sein de l'intervalle de
tolérance existe une valeur intermédiaire optimale appelée
préférendum pour laquelle la réponse aux facteurs
écologiques est maximale.
Zone létale
Zone létale
Zone de tolérance
Zone de tolérance
Croissance maximale ...........................
O
température
Température optimale
Figure 1 : Courbe de croissance d'un organisme en
fonction d'un facteur écologique comme la température.
1. 6. VALENCE ECOLOGIQUE
On appelle valence écologique, la
possibilité qu'a une espèce de se développer dans les
milieux différents caractérisés par des variations plus ou
moins grandes des facteurs écologiques. Une espèce à
faible valence écologique ne supporte que des variations limitées
des facteurs écologiques. Son intervalle de tolérance à un
facteur donné est réduit. Une telle espèce est dite
stenoèce. Par Contre si elle est capable de se
développer normalement dans les milieux aux conditions très
différentes ou très variables elle est euryèce.
Une espèce euryécique s'accommode à des faibles et fortes
variations du facteur écologique considéré mais
réagit toujours de façon optimale à son
préférendum. On constate que les espèces qui ont des
grandes valences écologiques ont une large distribution
géographique, c'est le cas d'un arbre de Laponie, le Pinus
sylvestris qui tolère les températures variant de -
45°C à 30°C et qui se développer par conséquent
partout au monde.
Les espèces à faible
valence écologique sont très localisées ou liées
à un milieu très spécial. Selon les facteurs
considérés, des termes spécifiques qui montrent la largeur
de la valence écologique sont utilisés. A titre d'exemples les
termes eurytherme et sténotherme pour la
température, euryhygre et sténohygre pour
l'humidité de l'air, euryhalin et sténohalin
pour la salinité de l'eau sont utilisés.
1.7. ADAPTATIONS AUX FACTEURS
ECOLOGIQUES
Les individus, les populations et les communautés des
êtres vivants ne subissent pas de façon passive l'influence de
facteurs écologiques. Ils présentent à des degrés
variés une plasticité écologique leur permettant de
s'adapter aux fluctuations des facteurs limitant dans les milieux auxquels ils
sont inféodés. La variabilité des facteurs
écologiques implique l'aptitude pour chaque organisme de s'adapter. On
distingue alors trois types d'adaptations aux facteurs écologiques:
- L'acclimatation ou adaptation
physiologique
C'est une adaptation qui résulte de l'existence chez
les êtres vivants des mécanismes de régulation provoquant
de modifications métaboliques compensatrices qui permettent aux
êtres vivants de maintenir constantes et à une valeur optimale
leurs conditions internes face à un changement du milieu ambiant. Un
des exemples d'acclimatation tient à l'accoutumance à l'altitude
chez l'espèce humaine. Tout individu vivant en plaine a des
difficultés d'oxygénation au cours d'un effort physique lorsqu'il
arrive en montagne. Ces malaises disparaissent au bout d'une semaine environ
dans ce milieu suite à un accroissement du nombre des globules rouges
dans son organisme. En effet, en montagne il y a moins d'oxygène que
dans la plaine et il faut pour cela beaucoup plus de globules rouges.
-
L'accommodation ou adaptation phénotypique
Certains êtres vivants, les plantes surtout, pour se
mettre en harmonie avec les conditions du milieu développent des
caractères non héréditaires. Ces caractères non
inscrits sur le matériel génétique (D.N.A.) sont
appelés modifications. Les individus ayant subi ces
modifications sont des accommodats. L'exemple de la sagittaire est
extraordinaire. Cette plante lorsqu'elle se développe en milieu
terrestre présente des feuilles rigides, de forme
lancéolée et aplatie ainsi qu'un système racinaire
puissant. Si elle croît en milieu aquatique entièrement
immergée, elle possède des feuilles allongées flexibles et
sans cuticule épaisse propre aux accommodats terrestres afin d'absorber
directement les sels minéraux dissous dans l'eau. Son système
racinaire est également réduit. A demi immergée, elle
présente simultanément 3 types de feuilles : les feuilles
propres aux milieux terrestre et aquatique et des feuilles de type
intermédiaire flottant à la surface de l'eau et ayant une limbe
aplatie et élargie. Curieusement, lorsqu'on cultive ces trois
accommodats sur un même milieu, ils présentent tous les
mêmes types de feuilles ! Cela montre que l'accommodation n'est pas
génotypique mais elle est plutôt phénotypique.
- Adaptation génotypique
C'est la forme d'adaptation la plus parfaite d'une
espèce aux conditions écologiques locales. Elle se
caractérise par l'acquisition génétique ou
héréditaire des modifications. Lorsque les graines de plusieurs
individus ayant subi une adaptation génotypique dans certains milieux
sont cultivées côte à côte, dans les mêmes
conditions, elles conservent intégralement les caractéristiques
physiologiques et morphologiques qu'elles présentent dans leurs milieux
d'origine. Les individus ayant subi des adaptations génotypiques ou
héréditaires sont appelés des écotypes.
CHAPITRE II :
ACTION DES PRINCIPAUX FACTEURS ECOLOGIQUES
2.1. FACTEURS CLIMATIQUES
Parmi les facteurs climatiques on peut distinguer les
facteurs énergétiques constitués par la
lumière et la température, les facteurs hydriques
(précipitations et humidité de l'air) et les facteurs
mécaniques (les vents).
2.1.1. La
lumière
La lumière joue un rôle primordial dans la
plupart des phénomènes écologiques. Son intensité
conditionne l'activité photosynthétique. La durée de
l'éclairement au cours d'un cycle de 24 heures ou photopériode
contrôle la croissance et la floraison des plantes mais aussi l'ensemble
du cycle vital des espèces animales. Il faut cependant noter que le
rayonnement solaire est aussi dangereux pour les êtres vivants à
cause des radiations ultraviolettes qu'il contient. La lumière par son
intensité et ses fluctuations annuelles constituent un facteur limitant
pour les végétaux. A faible, comme à fort
éclairement, la photosynthèse est inhibée.
L'intensité locale du flux lumineux varie selon la
latitude et la saison. Au moment des solstices d'été, la
quantité d'énergie lumineuse reçue est à peu
près égale entre 20° et 80° latitude Nord. Les flux les
plus intenses sont relevés au moment des solstices d'été
dans les zones à climat méditerranéen chaud et où
ils peuvent approcher 120.000 lux. Cela provient de la grande transparence
atmosphérique propre à ces régions, alors que dans les
zones intertropicales, la forte humidité atmosphérique absorbe
une fraction très importante du rayonnement direct de sorte que les flux
y sont moins intenses.
2.1.1.1. Adaptation des végétaux
à l'éclairement
En fonction de l'intensité lumineuse pour laquelle
l'activité photosynthétique est maximale, on peut distinguer deux
sortes de plantes : les héliophytes et les
sciaphytes.
Les héliophytes ou plantes de lumière
sont des végétaux dont la croissance est maximale sous des forts
éclairements et qui ne tolèrent pas l'ombre d'autres individus.
Les plantes cultivées en général et les arbres des
forêts claires sont des héliophytes.
Les sciaphytes ou plantes d'ombre sont des
végétaux dont la croissance nécessite une ombre forte ou
très dense. C'est le cas des végétaux du sous-bois
(fougères, mousses) et les jeunes stades de la plupart des
espèces d'arbres de forêts. C'est dans le milieu aquatique que
l'on rencontre les plus sciaphyles des végétaux. Leur
activité photosynthétique est optimale sous une cinquantaine de
lux (unité de l'intensité de la lumière). Le degré
de sciaphilie ou d'héliophilie d'une espèce
végétale peut varier au cours de son cycle vital. Pour des
nombreuses espèces d'arbres, le stade jeune est sciaphile alors que le
stade adulte est héliophile.
2.1.1.2. La photopériode
Le terme photopériode est utilisé en physiologie
végétale pour désigner la durée de la phase
d'éclairement au cours d'un cycle de 24 heures. La photopériode
joue un rôle dans l'écologie des êtres vivants. On distingue
la photopériode courte caractérisée par la
prédominance de la phase obscure (ou scotophase) et la
photopériode longue pour la quelle la photophase ou phase
d'éclairement est plus longue que la scotophase.
2.1.1.2.1. La Photopériode et les
végétaux
Les plantes sont adaptées non seulement à
l'intensité lumineuse mais aussi à la photopériode. La
longueur des jours et des nuits varie au cours de l'année pour tous les
points du globe sauf à l'Equateur où il y a 12 h
d'éclairement et 12 h de nuit et aux équinoxes où les
durées des jours et de nuits sont les mêmes partout sur la
planète quelles que soient les localités
considérées.
L'adaptation des plantes à cette photopériode
(photopériodisme) est importante lorsque les plantes passent du stade
végétatif (croissance, développement) au stade reproductif
(floraison, formation des tubercules). En d'autres termes, la
photopériode joue un rôle essentiel dans la nature car elle
contrôle la germination des végétaux, leur croissance et
leur floraison. La floraison représente un des aspects les plus
spectaculaires du photopériodisme. Si on considère l'influence de
la photopériode sur les végétaux on peut
distinguer :
- les plantes des jours courts (plantes
nyctipériodiques)
Ce sont des végétaux dont la floraison
nécessite que la scotophase soit prédominante. Dans le
cas où la scotophase est de courte durée les bourgeons floraux ne
s'ouvrent pas. Ils restent en dormance jusqu'à ce que la
photopériode devienne satisfaisante. C'est le cas du blé d'hiver,
des certaines variétés de soja et des plantes tropicales comme la
canne à sucre. Une durée d'éclairement très longue
s'accompagne d'un gigantisme et de la suppression des fleurs. Les individus
restent alors stériles et il devient impossible de les multiplier par
leurs graines
- les plantes aux jours longs (plantes
héméropériodiques)
Ce sont des plantes qui exigent une photophase
prédominante. Il s'agit des céréales de printemps, de la
betterave, du céleri... Un éclairement insuffisant (moins de 12
heures) inhibe la floraison de ces plantes. Elles restent alors petites et ne
fleurissent pas.
- les plantes photoapériodiques :
Pour celles-ci, la floraison n'est pas influencée par
la photopériode.
2.1.1.2.2. La Photopériode et les
animaux
La photopériode joue également un rôle
très important dans l'écologie des animaux. Elle induit chez les
animaux des rythmes biologiques, journaliers ou saisonniers. Le plus
répandu est le rythme circadien qui correspond à une
périodicité de 24 heures et dont le contrôle est
assuré par la photopériode. Chez les vertébrés, par
exemple, l'activité journalière, l'alimentation et le repos
nocturne ou diurne et la ponte sont contrôlés par la
photopériode.
L'espèce humaine n'échappe pas à cette
influence de l'éclairement sur ses activités
écophysiologiques. Ceux qui effectuent des voyages aériens
intercontinentaux témoignent que notre organisme dans ses
activités digestives et son rythme veuille sommeil est sensible à
l'allongement ou au raccourcissement de la durée d'éclairement
provoqué par le décalage horaire. Si un jet volant à 1000
Km/h, en moyenne latitude, suit le soleil dans son déplacement et s'il
navigue d'Est en Ouest de sorte que l'heure d'arrivée soit égale
ou proche de l'heure de décollage, le voyageur ne voit pas le soleil se
coucher. Pour lui la journée peut durer même plus de 24 heures
selon son itinéraire sans qu'il ait envie de dormir. Un autre exemple
est celui de l'émigration verticale du zooplancton. Chez les arthropodes
terrestres (Insectes), on observe également une cessation
d'activités à diverses phases du cycle vital pendant la mauvaise
saison. Cet arrêt de développement appelé
diapause, est aussi conditionné par la photopériode.
2.1.2. La température
2..1.2.1. Les plantes et la
température
La température représente un facteur limitant de
toute première importance, car elle contrôle l'ensemble des
phénomènes métaboliques et conditionne la
répartition des espèces dans la biosphère. Sans chaleur,
le développement des plantes est impossible. A très basse
température, les échanges entre le sol et les plantes sont
impossibles et les fonctions physiologiques principales sont bloquées ou
fortement ralenties. L'assimilation chlorophyllienne ou photosynthèse et
la respiration sont très réduites ou annulées. Pour chaque
plante, on peut déterminer une température optimale qui convient
au développement et à la croissance en un moment donné et
qui se trouve à l'intérieur d'un intervalle de tolérance
plus ou moins grand. Les plantes qui supportent un large écart de
température sont dites eurythermes, celles qui ne supportent
pas de fortes variations de température tel que l'hévéa
brésilien (Hevea brasiliensis) sont des
sténothermes.
2.1.2.2. Action des températures
extrêmes sur les végétaux
Dans les régions tempérées, le froid est
nécessaire aux plantes pour que les fonctions vitales s'accomplissent,
en particulier lors du passage de l'état végétatif
à l'état de reproduction. Le froid supprime la dormance des
bourgeons formés en automne. Il induit la vernalisation
(processus préparatoire de la mise en fleur). Le pêcher exige pour
fleurir au printemps des froids intenses pendant l'hiver allant jusqu à
- 7degré Celsius.
Les températures extrêmes peuvent être
létales pour les plantes, mais avant que ces températures ne
soient atteintes, les végétaux réagissent ou s'adaptent
pour en limiter les dégâts.
Le cactus géant résiste à des
températures de 8,3°c pendant 19 heures. Si cette
température se maintient pendant 29 heures, la plante meurt. Ces
conditions thermiques sont d'autant plus difficiles à supporter qu'il
s'y ajoute d'autres facteurs écologiques. En haute montagne, par
exemple, les basses températures vont de paire avec un vent violent. Le
degré d'adaptation au froid augmente chez les végétaux
lorsqu'on passe des zones tempérées chaudes à des
latitudes de plus à plus septentrionales. Dans les régions
désertiques tropicales, les hautes températures sont
fréquentes et les amplitudes thermiques diurnes sont
élevées.
Pour limiter les effets néfastes de changements
thermiques on observe diverses adaptations chez les végétaux. Si
par exemple la température s'élève, la transpiration
augmente, ce qui occasionne un abaissement de la température à la
surface du tissu où se produit l'évaporation. Si la
température est très basse, la situation peut devenir dangereuse
surtout s'il se forme des cristaux de glace dans les tissus.
Le principe du chimiste français, Le Chatelier
s'applique aussi aux êtres vivants et s'énonce en ces termes
: « Toute intensification d'un facteur extérieur tend
à accroître la résistance de l'organisme à ce
facteur. »
Toutefois le facteur ne doit pas être brusque car les
adaptations ne s'acquièrent que progressivement. Le maximum de
résistance aux basses températures est l'effet des organes de
durée c'est à dire les graines, les bulbes, les rhizomes, les
tubercules, les bourgeons et les spores.
Il y a une corrélation directe entre la
résistance d'un organe végétal au froid et son
degré de déshydratation c'est à dire plus un organe
à moins d'eau plus sa résistance au froid est grande. C'est
pourquoi les jeunes pousses et les organes végétatifs riches en
eau supportent mal l'action du froid et gèlent
généralement à des températures comprises entre 0
et - 5°C. La plupart des espèces tropicales meurent aux voisinages
de 0°C et certaines d'entre elles gèlent même à la
température de l'ordre de 3°C.
Les plantes les plus résistantes aux hautes
températures sont celles des déserts subtropicaux. La
résistance maximale des plantes à la chaleur est le fait de
Cactées et les autres végétaux xérophiles (de
milieux secs) qui peuvent supporter jusqu'à 65°C.
Les Procaryotes (bactéries) supportent aussi les hautes
températures à cause de l'absence dans leurs cellules de la
membrane nucléaire et du fuseau mitotique qui sont de parties
thermolabiles.
2.1.2.4. Action de température sur les
animaux
Chez les animaux, la température agit sur le
métabolisme et l'activité vitale, la quantité d'aliments
consommés, la fécondité et l'activité sexuelle. Si
au considère la température on peut subdiviser les animaux en
espèces homéothermes et poïkilothermes.
Les homéothermes se caractérisent par une température
interne constante et indépendante de celle du milieu ambiant. Les
poïkilothermes ou hétérothermes, par contre, ont une
température interne variable. Ils peuvent être repartis en
organismes héliothermes, qui pour adapter leur
température interne basse s'étalent au soleil et en organismes
chimiothermes qui effectuent souvent beaucoup de mouvements pour
relever leur température corporelle. Les animaux meurent plus rapidement
par la chaleur que par le froid. Avant de mourir, ils passent par une
période presque inactive dite de torpeur.
2.1.2.5. Les animaux et
les températures extrêmes
Les animaux présentent aussi des adaptations aux
températures extrêmes.
1° Règle d'Allen
Chez les Mammifères des régions froides, on
observe une réduction importante des appendices (oreilles, cou, pattes,
queue) au fur et à mesure qu'on approche les pôles. Ce constat
appelé règle d'Allen traduit une forme d'adaptation des
espèces animales au froid. L'exemple classique montre que la taille des
oreilles des Renards diminue fortement des déserts subtropicaux aux
régions polaires. Le Renard de l'ancien monde ou fennec (Vulpes
zerda), vivant dans le désert chaud d'Afrique, a de très
grandes oreilles alors que le Renard roux d'Europe ou des régions
tempérées (Vulpes vulpes) a des oreilles très
petites. Le Renard arctique ou polaire (Alopex lagopus) quant à
lui, a des oreilles minuscules et un museau court. Le Renard polaire
réduit les pertes des chaleurs au niveau de ses oreilles minuscules
tandis que le fennec les favorise, le premier pour résister au froid, le
second, pour résister à la chaleur.
2° Règle de Bergmann
D'après cette loi, on observe au sein d'un ensemble des
vertébrés homéothermes appartenant à un groupe
systématique proche, un accroissement de la taille et de la masse
corporelle des espèces en fonction de la latitude. D'après cette
loi les espèces les plus petites se trouvent des tropiques et les plus
grandes à proximité des zones polaires. Cette observation
appelée loi de BERGMANN traduit aussi une forme d'adaptation des
espèces au froid. Les pertes des chaleurs sont liées à la
surface corporelle de l'animal or cette dernière est inversement
proportionnelle à la taille. Il s'ensuit une meilleure
résistance au froid des espèces les plus grosses. L'exemple est
donné par "les manchots". La plus petite espèce, le manchot de
Galopagos vit au niveau de l'Equateur. La plus grande, le manchot Empereur,
habite l'Antarctique.
3° La modification de la fourrure
Chez les mammifères des régions froides, la
fourrure est plus épaisse qu'en climat chaud. Son épaisseur
augmente avec la taille de l'animal.
Les espèces des régions tempérées
pour éviter la forte perte de la chaleur ont aussi pour la plupart des
robes sombres.
4° Le développement d'une couche
épaisse de graisse
Les animaux qui vivent dans les milieux froids ont tendance de
développer une grande couche de graisse autour du corps. C'est le cas de
la Baleine bleue qui vit dans les eaux froides et dont l'épaisseur de la
couche de graisse peut atteindre 1 mètre.
5° Adaptations éthologiques
Il a été constaté que pour éviter
les températures extrêmes certains animaux prennent l'habitude de
se cacher sous l'ombre ou dans des terriers pendant les heures chaudes ou
encore d'adopter des moeurs nocturnes.
6° Adaptations physiologiques
Parmi les adaptations physiologiques, on peut
citer celles qui sont liées au métabolisme. Quand la
température ambiante baisse le métabolisme de base
s'élève. Les animaux luttent souvent contre les hautes
températures par la réduction du métabolisme et par
l'augmentation des pertes de chaleurs grâce à la vasodilatation
périphérique et à la transpiration cutanée.
En effet, l'évaporation de la sueur se trouvant sur un
organisme animal permet d'abaisser la température corporelle. De
même plus la surface des vaisseaux augmente plus la perte de chaleur
excédentaire est favorisée.
Les Chéiroptères, les Rongeurs, les Insectivores
et quelques Carnivores terrestres entrent pendant la période froide
(hiver) dans un état de vie ralentie pour éviter la perte de
chaleur ; on parle alors de l'hibernation. Une situation
similaire appelée "estivation" s'observe aussi lorsqu'il y a
hausse de la température pendant l'été. L'hibernation et
l'estivation sont des phénomènes de quiescence. La
quiescence est une interruption momentanée du
développement ou d'activité observée chez certains animaux
dans le but de lutter contre soit un froid intense soit une forte chaleur ou
une période de sécheresse très marquée. Elle
diffère de la diapause, un arrêt qui apparaît
obligatoirement dans le cycle de vie de certaines espèces
2.1.3. L'humidité
L'humidité et la pluviométrie constituent des
facteurs écologiques liés et d'importance fondamentale pour le
fonctionnement et la répartition des écosystèmes. La
répartition annuelle des précipitations est importante car le
bilan hydrique du sol et de l'air en dépend. A l'absence des
précipitations le sol et l'air deviennent secs. Dans
l'atmosphère, il y a aussi une certaine quantité des vapeurs
d'eau qui donnent à l'air son humidité. La teneur en vapeur d'eau
de l'air, exprimée en gr d'eau / m3 d'air, est
appelée hygrométrie ou humidité absolue. Le
rapport entre cette teneur d'eau et la masse théorique des vapeurs d'eau
que renferme théoriquement l'atmosphère à une
température et à une pression donnée est
l'hygrométrie relative. Les vapeurs d'eau qui se retrouvent
dans l'atmosphère proviennent de l'évapotranspiration des
végétaux, de l'évaporation au niveau du sol, des
étendues et cours d'eau et de la respiration des êtres
vivants.
On peut distinguer des organismes xérophiles
adaptés aux milieux secs, des organismes hygrophiles ayant
besoin d'un très fort taux d'humidité de l'air pour survivre et
des organismes mésophiles qui nécessitent un taux moyen
d'humidité de l'air. On peut aussi ajouter des organismes
amphibies qui préfèrent vivre dans des endroits humides
à côté des cours d'eau et des lacs ainsi que les
organismes hydrophiles ou aquatiques.
2.1.3.1. Organismes
xérophiles
1° Les plantes xérophiles :
Ce sont des plantes qu'on retrouve dans des milieux où
le taux d'humidité est faible. Cette faiblesse du taux d'humidité
est surtout due à l'insuffisance des précipitations. Les plantes
xérophiles comme les cactées, les lichens, les plantes
épiphytes et certaines espèces des fougères
présentent diverses adaptations à la sécheresse telles que
l'accumulation d'eau dans les tissus (succulence), la perte de feuilles, la
diminution de l'évaporation par la production d'une cuticule
épaisse autour du tronc, l'ouverture des stomates pour recueillir encore
une certaine quantité d'eau atmosphérique... Certains de ces
végétaux ont souvent de petite taille pour minimiser la perte
d'eau. Leurs feuilles sont petites ou réduites à des
écailles ou à des épines. D'autres pour survivre dans le
milieu sec développent un système pileux abondant pour absorber
les vapeurs d'eau atmosphérique et un puissant système racinaire
qui peut chercher l'eau en profondeur et s'étendre sur des grandes
superficies.
2° Animaux xérophiles :
Ce sont des animaux vivant dans le milieu à faible taux
d'humidité. Ils présentent également des adaptations
anatomiques et morphologiques destinées à réduire la perte
d'eau par la respiration et l'excrétion. Des insectes de milieu sec
possèdent, par exemple un appareil excréteur
spécialisé dans la récupération de l'eau contenu
dans les fèces. Chez les rongeurs déserticoles, il existe aussi
au niveau des fosses nasales une muqueuse spécialisée dans la
réabsorption de l'eau contenue dans l'air expiré.
Les animaux des milieux secs ont souvent difficile à
trouver de l'eau par leur alimentation. Certains utilisent alors de l'eau
métabolique provenant de l'oxydation in vivo des lipides et
glucides. C'est le cas du chameau et du dromadaire qui utilisent de l'eau
métabolique obtenue par l'oxydation des lipides contenus dans leurs
bosses et pour ne pas perdre beaucoup d'eau ils excrètent une urine
très concentrée.
Beaucoup des vertébrés xérophiles
évitent les fortes pertes d'eau en s'enfouissant dans de profondes
galeries souterraines aux heures les plus chaudes de la journée ou se
reposent tout simplement sous l'ombre.
2.1.3.2. Organismes mésophiles
A cette catégorie appartiennent la plupart des
végétaux des milieux tempérés, les plantes
cultivées et la majorité des animaux terrestres qui se contentent
d'une hygrométrie moyenne.
2.1.3.3. Les organismes
hygrophiles
On le retrouve dans des milieux dont les sols sont rarement
inondés mais dont l'hygrométrie de l'air est élevée
et proche de la saturation. Il s'agit des plantes épiphytes des
forêts tropicales, des Invertébrés du sol, des nombreux
Gastéropodes et Amphibiens.
2.1.3.4. Les organismes amphibies
Ils se retrouvent près des cours d'eau ; il s'agit
de certains Insectes, les Mollusques et la plupart des Amphibiens (crapauds,
grenouilles).
2.1.3.5. Les organismes
hydrophiles
Ce sont des organismes aquatiques comme les plantes des
mangroves, la jacinthe d'eau (Eichornia crassipes), la salade du Nil
(Pistia stratiotes), les poissons, etc.
2.1.3.6. Plantes des milieux secs sans
adaptations
Certains végétaux des milieux secs sont sans
adaptations à la sécheresse. Ils peuvent être
regroupés en deux catégories :
- Les plantes éphémères ou
thérophytes :
Ce sont des plantes qui ont une vie
très brève et qui profitent de très petites
quantités des pluies pour germer, croître et donner rapidement des
graines souvent à forte longévité. La vitesse de
germination de ces plantes est exceptionnelle. Au Sahara, on a
étudié 50 espèces de plantes
éphémères : 14 % ont germés au cours du
1er jour après la pluie, 88 % ont germés dans les 72 h
suivantes. Ces plantes éphémères sont très
recherchées par les éleveurs du Sahel à cause de leur
croissance rapide. Le record de développement de ces plantes a
été observé chez Boharia repens dont les
nouvelles graines tombent sur le sol moins de 10 jours que la plante ait
germé. Le plus souvent les éphémères sont naines et
dépassent rarement 30 à 40 cm de hauteur. Elles n'ont aucune
disposition de limitation de l'évaporation et présentent la
même structure que les plantes des milieux humides. Elles fanent
dès que l'eau disparaît.
- Les plantes dilapidatrices
Ce sont des plantes qui, dans le milieu désertique et
malgré l'insuffisance de l'eau dans le sol et dans l'atmosphère,
passent la saison sèche à l'état de vie active sans
diminuer leur transpiration. Il s'agit par exemple de l'amandier. Elles
réussissent, grâce à leurs longues racines et à la
bonne conductibilité de leurs vaisseaux, à prélever
suffisamment d'eau dans les couches profondes du sol et à l'acheminer en
quantité suffisante dans les organes.
Remarque :
Les végétaux ne peuvent se maintenir en milieu
sec que si les adaptations physiologiques et morphologiques spécifiques
leur permettent de palier à l'insuffisance en eau. Curieusement on
connaît des plantes de milieu humide et même très humide qui
présentent des adaptations morphologiques semblables à celles
retrouvées en milieu sec sans qu'on voie immédiatement, en quoi
elles sont utiles. Ces adaptations plus ou moins inutiles au milieu sec sont
appelées des xéromorphoses.
2.2. FACTEURS HYDROLOGIQUES
Les facteurs hydrologiques sont des facteurs
écologiques liés aux caractéristiques chimiques et
physiques du milieu aquatique.
2.2.1. Facteurs physiques du
milieu aquatique
Le milieu aquatique est très peuplé d'organismes
divers. L'activité et la survivance de ces organismes sont liées
à une série des facteurs physiques du milieu tels que la
densité, la viscosité, les mouvements de l'eau, la
température, l'éclairement, la pression...
- La densité :
La densité de l'eau varie avec la température et
sa teneur en matière dissoute (tableau 1). Cette densité
relativement élevée permet aux organismes de grande taille de
flotter.
Tableau 1 : Comparaison de la densité de trois
types d'eau
Type
|
4°C
|
30°C
|
Eau pure
|
1,000
|
0,995
|
Eau de Lac
|
1,001
|
1,000
|
Eau de mer (35 %o sel)
|
1,028
|
1,022
|
La densité des organismes aquatiques est en
général légèrement supérieure à celle
de l'eau. Selon les principes physiques, ces organismes devaient couler, mais
ils ont développé des adaptations morphologiques leur permettant
de résister. Il s'agit, par exemple, des flotteurs chez les algues et
les Cnidaires, des vessies natatoires chez les poissons.
- La viscosité :
La viscosité de l'eau assure aussi la
flottabilité des organismes planctoniques de petite taille. Les eaux
tropicales étant chaudes ont une faible viscosité. Elles ont
tendance à faire couler les organismes planctoniques qui
développent à cause de ce problème des soies abondantes et
d'autres structures morphologiques augmentant la flottaison. La
viscosité (résistance à l'écoulement) et la
densité de l'eau constituent des entraves au déplacement rapide
des animaux en milieu aquatique. Les animaux aquatiques bons nageurs ont alors
tendance à réduire la résistance à l'avancement en
développant une forme fuselée ou hydrodynamique.
- Les courants :
Les courants constituent probablement les facteurs
écologiques les plus importants dans les cours d'eau. Ils jouent un
rôle important dans le fonctionnement du milieu marin et continental. Ils
ajustent les températures des mers et des continents (courants marins),
font circuler les éléments minéraux nutritifs dans les
milieux aquatiques et contrôlent le cycle vital des nombreux animaux
aquatiques. Ainsi des alevins planctoniques des poissons sont
transportés par les masses d'eau en mouvement vers les zones où
ils se fixent pour atteindre le stade adulte. Les courants permettent aussi la
survie et le développement des animaux aquatiques fixes en leur amenant
des aliments.
-La luminosité :
La lumière est un facteur écologique important
en milieu aquatique car grâce à elle les végétaux
aquatiques réalisent la photosynthèse. Les radiations lumineuses
sont absorbées au fur et à mesure que la profondeur augmente.
Suite à cette absorption de la lumière par l'eau, les
végétaux ne se développent en milieu marin ou lacustre que
dans une couche superficielle allant un peu au-delà de 100 m de
profondeur (zone euphotique). L'éclairement est suffisant dans
cette zone et la photosynthèse s'y déroule normalement. Au
delà de 100 m jusque 500 m de profondeur, il existe une zone sombre avec
très peu de lumière et où on ne trouve que des animaux
(zone oligophotique). L'oeil humain peut y percevoir encore une faible
lumière. De 500 m aux plus grandes profondeurs l'obscurité est
totale (zone aphotique). On peut y trouver des animaux mais pas des
végétaux.
- La pression :
C'est un autre facteur du milieu aquatique qui conditionne les
organismes marins. Elle s'accroît au fur et à mesure qu'on descend
dans l'eau. Elle augmente de 1 bar tous les dix mètres de profondeur.
Les animaux vivant en profondeur, pour survivre à la forte pression de
l'eau doivent présenter des adaptations particulières aux
conditions de vie auxquelles ils sont soumis. Pratiquement, ils ont une
pression interne qui s'équilibre avec la pression extérieure.
S'ils sont ramenés par hasard et brutalement à la surface de
l'eau leurs organes se dilatent sensiblement et parfois explosent.
- La température :
Dans les eaux courantes les variations des températures
suivent celles de l'air, mais elles sont souvent de faible amplitude. Les
sources ont des eaux dont la température ne varie que très peu.
Les cours d'eau aux rives dégagées c'est à dire dont les
eaux sont exposées aux rayonnements solaires ont des températures
plus chaudes que les cours d'eau dont les rives sont ombragées par les
arbres. Dans les lacs et les étangs suffisamment profonds des
régions tempérées, la température augmente en hiver
avec la profondeur alors qu'en été, elle
décroît avec la profondeur. En été, il est alors
possible de distinguer trois zones dans un lac si on considère la
température, il y a une zone superficielle ou épilimnion
dont la température varie avec celle de l'air, une zone de transition ou
thermocline dans laquelle la température décroît
rapidement et une zone profonde ou hypolimnion dans laquelle la
température varie peu au cours de l'année.
- Le débit
C'est la quantité d'eau en m3 qui coule dans
un cours d'eau en une seconde. Ce paramètre est aussi très
important en milieu aquatique car il intervient dans la répartition des
organismes dans les cours d'eau.
2.2.2. Facteurs chimiques en
milieu aquatique
-Les gaz dissous :
L'eau dissout de grandes quantités des gaz dont les
plus importants sont le Dioxyde de Carbone (CO2) et le
Dioxygène (O2). L'océan renferme 40 à 50
cm3 / l de CO2 principalement sous forme de bicarbonate.
Lorsqu'on fait une comparaison avec l'atmosphère, on remarque que l'eau
de mer renferme par unité de volume une concentration de CO2
150 fois supérieure à celle de ce gaz dans l'atmosphère.
Quant à la teneur en O2, elle est
particulièrement élevée dans les eaux de surface. Ce gaz
provient directement de l'atmosphère et de l'activité
photosynthétique des plantes aquatiques. Dans les eaux animées
d'un intense courant, la teneur de l'oxygène est favorisée par
l'agitation de l'eau. La quantité d'oxygène décroît
avec la température et la concentration de l'eau en sel et en
matières organiques mortes.
Tableau II : Concentrations
comparées de l'eau en oxygène
Température
|
Concentration en cm3 d'02 /l
d'eau
|
Eau de mer
|
Eau pure ou distillée
|
0°C
|
7,87
|
10,1
|
15°C
|
5,66
|
7,07
|
30°C
|
4,33
|
5,28
|
-Le pH (potentiel en hydrogène) :
Le CO2, les ions alcalins et alcalinoterreux jouent
un rôle important dans la détermination du pH dans le milieu
aquatique. Le Dioxyde de Carbone présent dans l'eau s'y trouve sous
forme de CO2 libre, d'ions Bicarbonate
HCO3- et d'ion Carbonate
CO32- Les ions carbonates et bicarbonates agissent
ensemble comme un tampon qui s'oppose aux variations du pH de l'eau. Le pH des
eaux marines varie ainsi de 8 à 8,4 à la surface et de 7,4
à 7,8 en profondeur. Pour les eaux continentales il dépend de
l'acidité ou de l'alcalinité des roches sur lesquelles se
trouvent les eaux considérées. Il varie de 3 pour les lacs ou
fleuves situés sur des sols très acides à 10 pour ceux qui
se trouvent sur des sols calcaires ou très durs. Les eaux douces se
trouvant sur des terrains très anciens sont faiblement tamponnées
c'est-à-dire résistent moins à la variation du pH. Elles
sont très sensibles à l'acidification due aux
phénomènes des pluies acides provoquées par la pollution
de l'air.
- La
salinité :
La salinité c'est-à-dire la concentration du sel
dans l'eau varie horizontalement et verticalement dans l'eau. Les eaux des
sources, des rivières et des lacs contiennent généralement
peu de sel. Elles sont dites douces. Dans les mers, la salinité moyenne
superficielle est de 35 ou 36 %o correspondant à 35 ou 36 gr de sel par
litre d'eau. Ce sont des eaux salées. Les sels minéraux nutritifs
plus particulièrement les phosphates et les nitrates ne se rencontrent
jamais à des fortes concentrations dans les milieux aquatiques mais la
survie des algues en dépend beaucoup. Ils constituent le principal
facteur limitant de la production primaire océanique. Dans les eaux
marines, on retrouve également des ions chlorures, sulfates, sodium,
potassium, magnésium, calcium. Certains lacs et cours d'eaux
situés sur des terrains granitiques, ont une concentration saline
atteignant plus de 200 g / l. Dans les lagunes saumâtres ou certains lacs
continentaux en voie d'assèchement la concentration en sel atteint
même 300 gr /l. Seulement quelques espèces hautement
spécialisées vivent dans ces eaux salées ou
sursalées. Sur le plan écologique on peut subdiviser les eaux en
eaux douces (faible concentration en sels) en eaux salées
(eaux de mer) et en eaux sursalées (saumâtres).
2.3. LES FACTEURS EDAPHIQUES
Les facteurs édaphiques ou
pédologiques sont des facteurs écologiques liés aux
caractéristiques physiques et chimiques du sol. Il s'agit de la texture,
de la structure, de la porosité, de la teneur en eau, du degré
d'acidité et de la teneur en éléments minéraux du
sol. Ces facteurs ont une influence particulièrement grande sur les
végétaux. Selon la pédologie, le sol comporte des
constituants minéraux provenant de la
désagrégation de la roche mère (roche située
à la surface de la croûte terrestre) par l'effet combiné
des facteurs climatiques et biologiques et des constituants organiques
dérivant des êtres vivants (humus).
2.3.1. La texture des sols :
La texture des sols dépend de la nature de fragments de
la roche mère c'est-à-dire de la fraction minérale. Elle
correspond à la composition granulométrique du sol.
D'après la taille des particules et leur forme, les constituants
minéraux du sol peuvent être classés-en :
- sables grossiers dont la taille est de 0,2 mm à 2
mm
- sables fins avec 0,2 mm à 20 u de
diamètre
- limons dont la taille est de 20u à 2
u
-argile ou colloïdes minéraux mesurant
2 u de diamètre
- graviers avec plus de 2 mm à 20 mm
de diamètre
- cailloux dont le diamètre est
supérieur à 20 mm.
On peut aussi classer les constituants minéraux des
sols d'après le degré d'altération de minéraux qui
les constituent. On distingue alors : les éléments sableux
dont les particules ont plus de 0,002 mm de diamètre et les
colloïdes minéraux dont les particules ont moins de 0,002 mm de
diamètre.
La texture du sol présente une grande importance
agronomique car la circulation de l'eau et del'air dans le sol dépend
d'elle.
2.3.2. Structure des
sols
Elle correspond à l'état d'association des
colloïdes du sol. Le sol peut avoir une structure particulaire,
lorsque les particules sont dispersées ou grumeleuse ou en
agrégats, lorsque les particules fines sont floculées et
cimentent les éléments de plus grande taille.
2.3.3 La porosité du
sol
La porosité est un paramètre physique du sol
correspondant au pourcentage d'espaces libres dans un volume donné de ce
sol. Un sol compact et peu poreux empêche la migration des animaux
édaphiques voire leur existence. La porosité décroît
lorsqu'on passe de la structure en agrégats avec beaucoup de lacunes et
cavités vers des structures de plus en plus particulaires. Un sol
très particulaire dépourvu de sable est asphyxiant car ni l'eau
ni les gaz ne peuvent y circuler.
On distingue la macroporosité qui correspond
aux pores grossiers de diamètre supérieur à 8u et dont
dépend la circulation des gaz et de l'eau dans le sol et la
microporosité correspondant aux pores des petites dimensions et
qui retient l'eau par capillarité.
2.3.4. Hygrométrie des
sols
Chaque sol contient de l'eau. La
capacité de rétention de l'eau d'un sol varie beaucoup en
fonction de la porosité. L'eau se retrouve généralement
dans les pores. Elle y est retenue par des forces physiques qui sont d'autant
plus grandes que les pores sont plus petits. Selon la façon dont l'eau
est retenue dans le sol on peut distinguer 4 types d'eau :
- L'eau hygroscopique : c'est une eau qui
provient de l'humidité atmosphérique et qui forme une mince
couche autour des particules du sol. Elle est très
énergétiquement retenue et ne peut être utilisée ni
par la faune ni par la flore du sol.
- L'eau capillaire non absorbable : c'est une
eau qui occupe les pores d'un diamètre inférieur à 0,2u.
Les racines des plantes ne peuvent l'extraire.
- L'eau capillaire absorbable : elle occupe les
pores de 0,2 à 8 u de diamètre. Elle peut être extraite
et utilisée par les plantes grâce à leurs racines.
- L'eau de gravité :
c'est une eau qui occupe temporairement les pores les plus gros du sol et qui
s'écoule après sous l'action de la pesanteur vers les nappes
aquifères.
2.3.5. Le pH du sol
Selon le pH de l'eau contenue dans les pores, le sol
peut être acide, neutre ou alcalin. Le pH du sol dépend du
CO2, des sels minéraux, des molécules organiques
dissous dans l'eau de rétention et de la composition du complexe
argilo-humique formé par l'association des colloïdes
minéraux et des composés humiques. Il conditionne la
répartition des organismes dans le sol. Selon la plus ou moins grande
amplitude de pH toléré, on distingue des organismes
euryioniques (qui tolèrent plusieurs valeurs de pH) et des
organismes sténoioniques (qui se développent dans des
conditions de pH plus ou moins fixes). Parmi les organismes
sténoioniques, il existe des acidiphiles qui recherchent des
sols acides, des neutrophiles qui vivent dans des sols neutres et les
basiphiles qui préfèrent des sols alcalins riches en
Calcium.
2.3.6. Les éléments
minéraux :
Dans le sol, on retrouve beaucoup d'éléments
chimiques dont les plus importants sont : l'azote, le phosphore, le
potassium. De ces trois éléments dépend la survie de
végétaux. Le phosphore se trouve dans le sol sous forme de
phosphates ou d'acide phosphorique. Il représente un facteur limitant
à cause de sa faible teneur dans le sol. L'azote est un autre facteur
limitant qu'on retrouve dans le sol surtout sous forme de nitrates. Le
Potassium constitue un élément nutritif essentiel pour les
végétaux et surtout pour les plantes cultivées. A part ces
3 éléments, on peut encore signaler le calcium, le
magnésium, le silicium et beaucoup d'autres éléments
indispensables mais qui se trouvent dans le sol à l'état de
traces (oligo-éléments).
2.4. FACTEURS BIOTIQUES
Les facteurs biotiques sont des paramètres
physico-chimiques ou biologiques qui découlent de la présence et
de l'action des êtres vivants. Ce sont toutes les interactions qui
existent entre les êtres vivants animaux et végétaux
présents dans un milieu donné. Nous pouvons distinguer parmi les
facteurs biotiques, les facteurs physico-chimiques d'origine biotique, les
facteurs trophiques ou alimentaires, les facteurs interspécifiques et
intraspécifiques. Les facteurs abiotiques et biotiques n'agissent pas
isolement mais de façon conjointe. Il existe une influence
réciproque entre différents facteurs écologiques
2.4.1. Les facteurs
physico-chimiques d'origine biotique
Les organismes exercent à chaque instant une influence
mécanique ou climatique sur leur milieu. Ils sont capables de modifier
la composition chimique du milieu par leurs activités
métaboliques et par la sécrétion des substances naturelles
favorables ou toxiques pour les autres espèces. L'action
mécanique des racines ou de la faune endogée sur les roches est
assez remarquable. Les végétaux eux aussi peuvent influencer par
exemple, l'hygrométrie de l'air et l'oxygénation de
l'atmosphère...
2.4.2. Facteurs trophiques de
nature biotique
Les sels minéraux nutritifs comme les
nitrates dont le rôle est essentiel dans le développement des
végétaux, sont des facteurs trophiques d'origine biotique, car
ils sont libérés dans le sol ou dans l'eau sous l'action des
microorganismes appelés décomposeurs.
2.4.3. Les facteurs
intraspécifiques
Il s'agit des interactions qui se manifestent entre individus
de même espèce c'est-à-dire dans une population
donnée. Ces interactions sont liées à la densité et
peuvent être bénéfiques ou néfastes
2.4.4. Les facteurs
interspécifiques
Ce sont les interactions qui s'exercent entre individus
d'espèces différentes.
CHAPITRE III :
ECOLOGIE DES POPULATIONS
3.1. POPULATION, PEUPLEMENT ET
COMMUNAUTE
En écologie les unités de base sont l'individu
et l'espèce, qu'il s'agisse d'un animal ou d'un
végétal.
Un groupe d'individus appartenant à une même
espèce et occupant un milieu déterminé à un moment
donné forme une population ou dème. Elle est
différente du peuplement qui est un groupe d'individus,
appartenant à des espèces différentes d'un même
groupe systématique et vivant dans un milieu donné. On peut
parler, par exemple, des populations d'hippopotames dans le Parc National de
Virunga et du peuplement des mammifères dans la Réserve Naturelle
de Tayna.
La communauté, quant à elle, est un
ensemble des populations vivant dans un milieu déterminé. Une
population constitue une entité écologique qui possède des
caractéristiques propres s'exprimant par un ensemble des facteurs
statistiques comme la natalité, la mortalité, la distribution en
classes d'âges, le sex-ratio etc. Une des caractéristiques la plus
remarquable des populations naturelles tient à leur relative
stabilité. Bien que les affectifs d'une population ne soient pas
absolus, ils ne varient, en règle générale, d'une
façon spectaculaire ; il y a des mécanismes naturels qui
gardent les populations plus ou moins stables (homéostasie).
L'écologie des populations ou
démoécologie consiste à étudier les populations et
les mécanismes qui stabilisent les effectifs dans chaque population et
qui contrôlent la répartition ainsi que l'abondance des
êtres vivants.
3.2. REPARTITION SPATIALE DES
ETRES VIVANTS
L'étude de la répartition ou distribution
spatiale des populations est très nécessaire pour comprendre les
phénomènes démoécologiques. Quelle que soit la
communauté considérée, on peut distinguer trois types
fondamentaux de distribution spatiale des populations. Cette distribution peut
être uniforme si les êtres vivants sont repartis dans la
nature d'une façon uniforme, dispersée
c'est-à-dire les membres sont repartis au hasard, ou
contagieuse lorsque les individus sont groupés en
agrégats.
Selon que la répartition est uniforme, dispersée
ou groupée, les écologues utilisent respectivement les nombres 1,
2, 3. Toutefois, dans la nature, il est rare de trouver des répartitions
pures, la plupart étant hybrides.
3.3. METHODES DES EVALUATIONS DES
EFFECTIFS
L'évaluation de l'abondance ou la connaissance des
effectifs d'une population est très importante dans toute recherche
démoécologique. Cette opération est très
délicate surtout pour les espèces migratrices.
3.3.1. L'évaluation
absolue
Il s'agit de dénombrer, de compter tous les membres
d'une population au temps t. Cette méthode n'est pas possible
dans beaucoup de populations animales à l'exception de l'espèce
humaine et des animaux domestiques. Cette technique exige beaucoup de moyens,
car il faut voir chaque individu (recensement).
3.3.2. L'estimation des
effectifs
Dans cette estimation, on ne donne pas l'effectif exact mais
un nombre proche de la réalité. Elle est appliquée
là où l'évaluation absolue n'est pas réalisable.
Elle implique, l'adoption d'une stratégie et des techniques qui
permettent de commettre le moins d'erreurs possibles. Cette stratégie
est fondée sur la réalisation des prélèvements et
d'un dénombrement visuel effectué au hasard dans un milieu
uniforme mais en tenant compte du mode de répartition des individus dans
l'espace considéré.
3.3.2.1. Le dénombrement en
vue
Cette méthode est utilisée dans l'estimation des
effectifs des vertébrés terrestres. Plusieurs chercheurs
traversent le terrain dans la même direction tout en notant chacun les
animaux ou les végétaux qu'il voit à gauche et à
droite sur son parcours (méthode de transect en ligne ou en bande)
3.3.2.2.
L'échantillonnage
Il est largement utilisé dans l'étude des
populations des vertébrés terrestres ou aquatiques.
D'après LAMOTTE et BOURLIERE (1969), le but de l'échantillonnage
est d'obtenir à partir d'une surface donnée aussi restreinte que
possible, une image fidèle de l'ensemble du peuplement. Le
problème réside dans le prélèvement d'un
échantillon aussi représentatif que possible de la population
entière suivant les types des milieux, ses dimensions et les
espèces à étudier. Il convient, une fois la taille des
échantillons fixée, de ne plus la modifier.
En milieu terrestre, on partage le terrain en plusieurs
parcelles de dimensions égales et on compte les animaux ou les
végétaux dans quelques-unes unes de ces entités choisies
au hasard. On calcule ensuite la moyenne d'individus par parcelle. Cette
moyenne est ensuite multipliée par le nombre total des parcelles pour
connaître l'effectif approximatif des individus sur ce terrain.
3.3.2.3 Méthode de
piégeage
La méthode consiste à estimer l'effectif des
populations animales en le capturant à l'aide de piège. Il existe
2 types de pièges : les pièges d'intersection qui
capturent les animaux se déplaçant librement dans leur habitat et
les pièges attractifs basés sur la réponse de
l'animal à des stimuli chimiques, physiques ou mécaniques
(pièges à appâts)
Si N est l'effectif total de la population à estimer,
C1 le nombre des individus capturés lors d'un premier piégeage
effectué à un temps t1 et le nombre des
captures au deuxième piégeage réalisé au temps
t2 suffisamment rapproché de t1 pour
négliger les variations d'effectifs dus aux facteurs naturels
(natalité et mortalité), le nombre total d'individus dans le
milieu est à peu près égal à
N = C12 / C1 -
C2
Cette méthode s'applique aux Insectes, aux Batraciens,
aux Oiseaux et aux petits Mammifères. Pour être fiable, elle exige
que la population étudiée soit sédentaire, que la
probabilité de capture de tous les individus soit la même et que
la proportion d'animaux capturés soit suffisante par rapport à
l'effectif total de la population. Lorsque C1 et sont très petits, la
formule ci-dessus devient aléatoire. Pour un bon piégeage, il
faut aussi que C1 soit plus grand que .
3.3.2.4 Méthode de capture et recapture
C'est une ancienne méthode décrite dès
1896 par PETERSEN. On l'appelle aussi méthode de marquage ou
index de LINCOLN. Son principe est le suivant : On capture un certain
nombre d'individus T que l'on marque d'une façon
indélébile avant de le relâcher dans le milieu naturel.
Après quelques temps, on effectue une seconde séance de capture
qui fournit un nombre n d'individus dont un nombre t porte
déjà la marque. Les individus t sont dits
recapturés. Dans ces conditions, si N
désigne l'effectif total de la population, on a :
N /T = n / t
=> N =
Exemple: Lors d'une étude des effectifs
d'insectes par la méthode de capture et recapture, on a attrapé
au cours d'une première séance de capture 345 insectes qui
ont été marqués avec une couleur à huile et
relâchés ensuite dans leur milieu naturel. Peu de temps
après, une 2e capture a été
réalisée. De 320 insectes capturés, il y avait 64
marqués. La population d'insectes dans ce milieu peut être
estimée de la manière suivante :
T = 345 (première capture) n = 320 (deuxième
capture) t = 64 (recapturés)
N = n.T / t = 320.345 / 64 = 1725 insectes.
Pour cette méthode il faut que :
- les animaux relâchés se repartissent de
façon homogène dans le milieu et conservent la même
probabilité de recapture que les autres individus.
- la marque ne disparaisse pas
- le taux de mortalité des individus marqués et
non marqués soit le même
- la population reste stable
- le nombre d'individus recapturés soit
supérieur à 20
Si cette dernière condition n'est pas
vérifiée, la formule devient :
Remarque : Dans ces deux
dernières méthodes on peut procéder à plusieurs
piégeages ou marquages (marquage multiple).
3. 4. PRINCIPAUX PARAMETRES
DEMOECOLOGIQUES
3.4.1. La densité
La densité d'une population appelée aussi
abondance constitue un paramètre demoécologique
primordial. Elle peut être définie comme le nombre d'individus
d'une espèce par unité de surface. L'unité de surface est
à fonction de la taille de l'espèce étudier et de son
abondance plus ou moins grande. Elle va du m2
dans le cas des invertébrés vivant sur sol au
km2 pour les grands herbivores de
savane et de steppe. La densité peut aussi être exprimée en
masse totale de matière vivante par unité de surface. A ce moment
elle dépend de la place que l'espèce occupe dans la chaîne
alimentaire. C'est pourquoi dans un écosystème en
équilibre la densité des carnivores est toujours plus faible que
celle des herbivores.
On distingue deux types de densité :
-La densité brute : c'est le rapport du
nombre total d'individus d'une population (ou de sa biomasse) à la
surface totale du milieu occupé par cette population.
-La densité écologique : c'est le
rapport existant entre l'effectif total de la population (ou sa biomasse ou
son poids sec) et la surface d'habitat réellement disponible.
Exemple : Pour un pays comme l'Algérie, la
densité brute de la population correspond au rapport du nombre total
d'habitants à la surface totale du pays et la densité
écologique est le rapport existant entre ce nombre et la superficie des
terres cultivables c'est -à- dire désert du Sahara non
compris.
3.4.2. La natalité et la
mortalité
La densité d'une population, sa croissance ou son
déclin dépend du nombre d'individus qui lui sont ajoutés
et de ceux qui disparaissent. La natalité constitue le principal
paramètre démoécologique qui explique l'accroissement de
la population. Il existe la natalité maximale ou physiologique
qui correspond à la fécondité potentielle de
l'espèce et la natalité réelle ou
observée.
Le taux brut de natalité, s'exprime par le nombre de
naissances pour mille individus et par an. A côté de ce taux, on
peut aussi distinguer le taux net de reproduction qui correspond au nombre
total des naissances produites par chaque femelle féconde.
La mortalité constitue le deuxième
paramètre démoécologique d'importance fondamentale. Elle
est le principal facteur de diminution des effectifs. Elle varie en fonction du
groupe d'âges et s'exprime par le taux de mortalité c'est-
à- dire le nombre des morts survenus dans un intervalle de temps
donné divisé par l'effectif au début de l'intervalle. On
distingue la mortalité minimale ou le taux de disparition
des individus dans les conditions de vie optimales de la mortalité
réelle ou écologique caractérisant la disparition des
individus dans des conditions d'environnement données. Cette
dernière, n'est pas constante mais varie en fonction de la population
considérée et des facteurs du milieu.
La mortalité minimale est théorique, car elle
représente le taux de disparition des individus à l'absence des
facteurs limitants qui, pratiquement ne peuvent pas manquer.
Les courbes de survie fournissent une bonne répartition
de la mortalité naturelle dans la population. On distingue trois grands
types de courbes de survie (I, II, III) qui traduisent trois sortes de
mortalités naturelles. Une courbe de survie est une
représentation graphique de la variation du logarithme décimal
des effectifs N en fonction du temps t.
Figure 2 : Courbes
de survie
Le type I est une courbe convexe et correspond à une
mortalité faible au stade jeune mais qui devient forte par la suite. Il
s'observe dans la population humaine.
Le type II est une courbe plus ou moins linéaire qui
traduit un taux de mortalité constant tout au long de la vie de
l'espèce. Il a été observé chez l'hydre verte.
Le type III est une courbe concave qui correspond à une
forte mortalité juvénile (au stade jeune), mais qui
décroît rapidement au stade adulte. Cette courbe a
été observée chez le rouge-gorge.
L'étude des courbes de survie est très
importante en démoécologie et en aménagement de la faune
car elle permet de savoir à quel âge une espèce est plus
sensible à la mort.
3.4.3. L'âge
Pour toute étude démoécologique, la
connaissance de l'âge des individus est indispensable. Pour la
détermination de l'âge précis, il faut avoir marqué
un individu à sa naissance ou à l'éclosion. Dans le cas
où cela n'est pas possible, on peut se baser sur les caractères
morphologiques ou anatomiques, (Anneaux ou stries annuelles de croissance sur
les coquilles, les écailles, la denture, les cornes..) ou sur les
variations de son métabolisme.
3.4.4. Les pyramides des âges
Les pyramides des âges donnent la structure en classes
d'âges des individus dans une population. Elles sont établies par
superpositions des rectangles de largeur constante et de longueur, donc de
surface proportionnelle aux effectifs dans chaque classe d'âges. Les deux
sexes sont disposés en deux groupes distincts situés de part et
d'autre d'une médiane, car la mortalité n'affecte pas de
façon égale les deux sexes en fonction de l'âge.
4-5
3-4
2-3
1-2
0-1
?
?
Figure 3: Pyramide des âges
d'une population
Comme il n'est pas toujours facile de connaître
l'âge exact des individus on peut simplifier les pyramides des âges
en distinguant trois groupes d'âge dans toute population à
savoir : les jeunes en période pré-reproductive, les adultes
en période reproductive et les individus âgés en
période post-reproductive, (inféconds ou séniles). Selon
que la population est en expansion, stable ou déclinante, on peut
observer trois sortes des pyramides d'âges
-la pyramide à base large et
avec un sommet étroit.
Individus âgés
Adultes
Jeunes
Fig.4 :
Pyramide à base large
Cette pyramide caractérise une population en expansion
rapide et dans laquelle il y a plus des jeunes que d'adultes et individus
âgés.
-la pyramide en cloche
Celle-ci s'observe dans une population stable ou le nombre
d'individus est identique dans toutes les classes d'âge
-la pyramide en champignon
Elle caractérise une population déclinante c'est
à dire qui a tendance à disparaître suite au nombre
très réduit des jeunes par rapport aux adultes. Lorsqu'on observe
cette dernière pyramide dans une population, il faut renforcer les
mesures de protection pour éviter la catastrophe (disparition de la
population).
3.4.5. Le Sex-Ratio
Il s'agit d'un paramètre démoécologique
de grande importance qui correspond au rapport entre les individus de sexe
mâle et de sexe femelle dans une population animale donnée. Ce
rapport est équilibré et proche de 1 dans la grande
majorité des cas, c'est- à- dire, il y a autant des femelles que
des mâles, sauf dans les populations d'espèces
parthénogénétiques comme les abeilles, les pucerons
et les phasmes.
Chez les vertébrés du moins pour la plupart, on
observe toute fois un petit excès des mâles à la
naissance ; mais à l'âge adulte le sex-ratio peut pencher en
faveur des mâles ou de femelles suivant le groupe taxonomique, l'habitat
et d'autres facteurs du milieu tels que les guerres, les maladies...
On peut distinguer le sex-ratio primaire, secondaire,
tertiaire et quaternaire respectivement à la conception, à la
naissance, au stade juvénile et au stade adulte.
Dans l'exploitation rationnelle de la faune il faut
éviter de surexploiter les individus d'un sexe car cela peut amener
à un déséquilibre dans la population.
3.5. CROISSANCE DES
POPULATIONS
3.5.1. Croissance en absence des
facteurs limitants
Si on place une population dans un milieu stable où on
a éliminé artificiellement tout facteur limitant, les effectifs
de cette population vont croire indéfiniment selon une loi exponentielle
en fonction du temps.
Si No est l'effectif de la population au temps
to, Nt le nombre d'individus au temps t,
r le taux d'accroissement naturel propre à l'espèce (taux
intrinsèque d'accroissement) et e, l'exponentielle, on a pour
cette population la relation :
Nt = No. ert
Cette fonction donne une courbe exponentielle en forme de
J.
Le taux intrinsèque d'accroissement naturel r
est conditionné par la natalité et la mortalité.
Si b est le taux intrinsèque de
natalité et m le taux intrinsèque de mortalité,
on a r = b-m.
Exemple : Soit une population dont
le taux de natalité annuelle b est de30 %o et un taux de
mortalité m de 10 %o. Le taux de croissance annuelle de cette
population r est : = 0.02= 2%
Une population s'accroît lorsque r est positif
et l'accroissement prévu I se calcule en multipliant le taux de
croissance naturelle par l'effectif actuel N de la population
I = r N
Tableau III : Valeurs du taux de croissance naturelle
pour quelques groupes d'animaux
Types d'organismes
|
Valeur de r par an (potentiel
biotique)
|
Grands mammifères
|
0.02-0.5
|
Oiseaux
|
0.05-1.5
|
Petits mammifères
|
0.3-8
|
Grands invertébrés
|
10-30
|
Insectes
|
4-50
|
Petits invertébrés (Grands Protozoaires inclus)
|
30-800
|
Petits Protozoaires
|
600-2000
|
Bactéries
|
3000-20000
|
3.5.2 Croissance en
présence des facteurs limitants
Dans une population naturelle, les facteurs limitants, propres
au milieu (facteurs extrinsèques) ne manquent jamais. Ils diminuent la
natalité et augmentent la mortalité. Ces facteurs traduisent
aussi, la résistance du milieu qui s'oppose à l'accroissement des
effectifs, lorsque la population devient nombreuse. Les facteurs
intrinsèques, propres à l'espèce considérée
et les facteurs intrinsèques liés au milieu, combinent leurs
effets pour ajuster les effectifs à une valeur donnée. Dans un
milieu aux ressources limitées, la croissance d'une population, ne peut
être pendant longtemps de nature exponentielle, car la résistance
que lui offre ce milieu se manifeste de façon plus intense que les
densités sont plus fortes.
Des expériences réalisées au laboratoire,
démontrent bien que la résistance du milieu est d'autant plus
grande que des effectifs sont plus élevés. Considérons
l'expérience de PEARL réalisée sur la croissance de la
levure (Saccharomyces cerevisiae) en 1925.
Tableau IV : Evolution de la croissance de la levure
de pain selon l'expérience de Pearl
Temps t (en heures)
|
Nombre d'individus N par cm3 de culture
|
Vitesse d'accroissement
|
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
|
9,6
29,0
71,1
174,6
350,7
513,3
594,1
640,8
655,9
661,8
|
0
19,4
42,1
103,5
176,1
162,6
81,1
46,4
15,1
5,9
|
Si on construit une courbe de croissance avec des telles
données, on obtient un graphique en forme de S ou une
sigmoïde qui tend vers une valeur limite correspondant à
l'effectif maximal que peut supporter le milieu considéré. Cette
valeur maximale vers laquelle tend la courbe de croissance en présence
des facteurs limitants est appelé capacité limite du
milieu ou capacité biologique spécifique K.
Dans ce cas, l'accroissement naturel de la population
devient :
I = r ( K-N ) N
K
Le rapport ( K-N)/K correspond à la
résistance du milieu qui s'oppose à la croissance exponentielle
de la population en présence des facteurs limitants.
La courbe exponentielle et la courbe Sigmoïde
(logistique) peuvent être représentées sur les graphiques
suivants
Figure 5: Courbe de croissance en présence et en
absence des facteurs limitants.
En ce qui concerne la vitesse de croissance, elle augmente
sans cesse s'il n'y a pas des facteurs limitants. Dans le cas contraire, elle
augmente au début, atteint le maximum puis décroît et tend
vers 0 avec le temps. D'une manière générale, on peut
considérer la courbe exponentielle de la croissance d'une population
comme étant théorique. C'est la courbe logistique ou en
S qui s'observe sur terrain.
3.5.3. Fluctuations des
populations
Dans les populations naturelles, les fluctuations ou
variations des effectifs, constituent une règle absolue même si
les populations semblent être stables lorsqu'on les étudie sur
une assez longue période.
En fonction de leurs durées, ces fluctuations peuvent
être saisonnières, annuelles ou pluriannuelles. Elles sont,
d'après le naturaliste Buffon, dues à l'existence dans le milieu
naturel, des facteurs qui exercent une action négative. Il s'agit, par
exemple, des maladies, du surpeuplement, de manque de nourriture, de la
prédation, de la guerre etc.
De toutes les façons, on a remarqué que les
populations fluctuent entre une limite supérieure et une limite
inférieure. Ces fluctuations, créent au sein des populations, des
déséquilibres qui sont directement réparées. Une
population qui présente une relative stabilité c'est -à-
dire peu de fluctuations de ses effectifs sur des longues périodes, est
dite stable ou logistique.
3.6. LES RELATIONS
HOMOTYPIQUES
Ce sont des réactions qui s'observent au sein d'une
population où entre individus d'une même espèce.
3.6.1. Le principe d'Allee
Chez certaines espèces animales ou
végétales, lorsque plusieurs individus vivent en groupe, on
observe un effet bénéfique sur la survie et la
fécondité des individus. On parle alors de l'effet de
groupe. Chez les animaux, beaucoup d'activités comme la recherche
de la nourriture, la lutte contre les ennemis, la reproduction sont
facilitées par la vie en groupe. Les tisserins, par exemple, se
défendent mieux quand ils habitent ensemble dans un palmier que
lorsqu'ils sont isolés. Il en est de même pour les hérons,
les poissons...
Cependant, au-delà d'une valeur optimale de la
densité c'est à dire lorsque le milieu devient surpeuplé,
la tendance s'inverse et l'effet devient néfaste. On parle alors de
l'effet de masse. Cette réaction se manifeste par la
baisse de la fécondité, le cannibalisme, les
épidémies etc. Chez d'autres la densité a un effet
systématiquement défavorable.
3.6.2. La compétition
intraspécifique
Entre individus d'une même espèce, il peut se
manifester une compétition dite intraspécifique
pour la recherche de la lumière, de la nourriture, d'un partenaire
sexuel ou pour la survie. On peut alors distinguer la compétition de
survivance, la compétition de concurrence...
Contrairement à la compétition de survivance, la
compétition de concurrence tend à maintenir une population
animale en deçà de la capacité limite du milieu sans
causer de fortes fluctuations au niveau des effectifs.
Pour certaines espèces animales vivant en groupe et
dans lequel la dominance hiérarchique détermine l'importance et
le rang social de chaque individu, des mâles dominants s'affrontent
parfois dans des combats corporels évoquant la frayeur. Les mâles
dominants sont les premiers à se nourrir et à s'accoupler. Les
autres prêtent main forte aux mâles dominants ou abandonnent le
groupe pour vivre en célibataires et sans aucune progéniture. Un
cas similaire s'observe chez les espèces manifestant un droit de
territorialisme. Les mâles vainqueurs obtiennent souvent les meilleurs
territoires et engendrent plus des descendants que les autres qui se contentent
des territoires médiocres ou qui se condamnent tout simplement à
errer.
3.7. LES RELATIONS
HETEROTYPIQUES
La cohabitation de deux espèces peut avoir sur chacune
d'elle une influence nulle, favorable ou défavorable. Ce sont ces
d'influences qu'on appelle relations ou réactions
hétérotypiques ou interspécifiques. Elles peuvent
être des relations de compétition,
d'exploitation ou de coopération.
3.7.1. Les relations de
compétition
Parmi les différentes interactions, nous pouvons
considérer :
Parfois entre deux espèces qui cohabitent on peut
observer une compétition. Cette dernière est appelée
compétition interspécifique. Elle existe lorsque ces
deux espèces agissent défavorablement l'une sur l'autre dans la
recherche de la nourriture, de l'abri, de site de reproduction ou de l'espace
vitale.
3.7.2. Les relations de
coopération
Il s'agit du mutualisme et de la symbiose.
Le mutualisme est une interaction
interspécifique à bénéfices réciproques. Les
associées profitent l'un de l'autre et une fois séparés
les individus continuent à vivre sans problème. C'est
l'association, par exemple, entre la vache et le garde-boeuf.
La symbiose est une forme extrême du
mutualisme dans la quelle on observe des bénéfices
réciproques pour les associés, mais qui, une fois
séparés, ces organismes meurent. Les lichens constituent un cas
de symbiose entre une algue et un champignon. On peut aussi citer l'association
symbiotique de certaines bactéries vivant dans le tube digestif des
ruminants et leur permettant de digérer la cellulose contenue dans
l'herbe ou l'association entre les légumineuses (soja, haricots...) et
le Rhizobium permettant à ces plantes de fixer l'azote
atmosphérique. La symbiose se distingue du mutualisme par son
caractère obligatoire. Les associés sont obligés
de cohabiter pour continuer à vivre. La symbiose est parfois
appelée symbiose mutualiste.
3.7.3. Les relations
d'exploitation
Dans cette catégorie des relations on regrouper le
commensalisme, le parasitisme et la prédation.
Le commensalisme est une association dans
laquelle une espèce dite commensale, tire profit de l'autre
appelée hôte pour s'abriter, se nourrir ou se déplacer sans
que ce dernier en soufre, mais aussi sans qu'il en tire des
bénéfices. C'est le cas du cloporte qui vit dans les
fourmilières où il se nourrit des déchets laissés
par les fourmis sans que ces dernières soient gênées ou
profitent de sa présence.
Il existe une forme particulière de commensalisme ou
l'organisme le plus petit est transporté par le plus grand. Il s'agit de
la phorésie La balane méditerranéenne vit,
par exemple, fixée sur la carapace des tortues marines pour se faire
transporter. On peut aussi signaler le cas des petits acariens vivant sur le
hanneton.
Le parasitisme est une interaction entre deux
organismes ou espèces dont l'un, le parasite, vit aux dépens de
l'autre, appelé hôte, en lui portant préjudice mais, d'une
manière générale, sans le tuer directement. On distingue
des parasites externes ou ectoparasites vivant à la surface du
corps de leur hôte et les parasites internes ou endoparasites
qui se développent à l'intérieur de leur hôte
comme l'ascaris, le ténia...
Une forme primitive d'endoparasitisme entraîne
systématiquement la mort de l'hôte. Les organismes qui vivent de
cette façon sont appelés des parasitoïdes .
C'est le cas larves de certains Diptères qui se développent en
mangeant l'intérieur de leur hôte. Il existe aussi des parasites
d'autres parasites qu'on appelle des hyperparasites.
Il existe aussi une autre forme de parasitisme appelé
parasitisme social. Il se manifeste dans le cas ou une espèce
exploite l'autre comme le coucou qui pond ses oeufs dans les nids d'autres
espèces d'oiseaux. A l'éclosion, les jeunes coucous rejettent la
portée de leur hôte afin d'attirer toute l'attention des parents
nourriciers sur eux.
L'amensalisme est une
interaction
biologique entre deux
espèces dans
laquelle une espèce inhibe le développement de l'autre.
L'amensalisme est observé le plus souvent chez les
végétaux. Par exemple, un grand arbre peut empêcher le
développement d'un arbre en le privant de la lumière. Un
organisme peut aussi excréter une substance au cours de son
métabolisme
qui est nocive pour l'autre organisme. Par exemple, le champignon
Penicillium
peut produire des composés antibiotiques comme la
pénicilline
et inhiber la croissance des bactéries alentours.
La prédation est la relation qui existe
entre le mangeur et le mangé. Prise dans son sens le plus large, la
prédation est un mode d'alimentation par lequel un animal se nourrit
d'autres organismes vivants. Elle inclut à la fois les animaux
herbivores, carnivores et parasites. Au sens strict, la prédation est
l'interaction existant entre deux espèces animales dont l'une, le
prédateur, se nourrit de l'autre, appelé proie, après
l'avoir tuée. Elle s'exerce surtout sur certains individus faibles et
faciles à attraper tels que les individus sans expérience, les
malades, les blessés ou les individus âgés. La
prédation est de ce fait un phénomène biologique
fondamental et utile car elle permet l'épuration des populations
Si les prédateurs ont développé des
stratégies pour s'assurer de la nourriture en déployant un
minimum d'énergie, les proies se sont à leur tour pourvues des
mécanismes de défense pour échapper à leurs
prédateurs. Certaines espèces offrent une résistance
passive en tentant de se confondre avec l'environnement comme les sauterelles
qui se confondent avec les herbes ou des chenilles qui simulent des brindilles
(camouflage).
D'autres types de proies essaient aussi d'effrayer ou
d'attaquer tout prédateur potentiel. Les Oiseaux, les Poissons, et les
Mammifères se tiennent généralement en groupes afin
d'effrayer les prédateurs. Les herbivores comme les antilopes sont
toujours en état d'alerte, au premier signe d'agitation de l'un d'eux,
ils prennent tous la fuite.
Quelques espèces peuvent aussi se protéger en
imitant d'autres pourvues d'un mécanisme de défense efficace
contre les prédateurs. On parle du mimétisme. Un
organisme qui imite l'autre sans posséder son mécanisme de
défense accomplit un mimétisme batésien. Le
papillon vice-roi, par exemple, imite la coloration du monarque mais il n'est
pas toxique. Les deux espèces se ressemblant jusqu'à prêter
confusion, les oiseaux les évitent toutes deux. Par contre, lorsque deux
espèces semblables ont un système de défense identique, il
s'agit de mimétisme müllérien. C'est le cas du
papillon Danaus gilippus qui imite le Monarque en se défendant
comme lui par sa toxicité.
3.8. LES RELATIONS
CHIMIQUES
Entre les membres d'une communauté circulent des
substances qui ont pour rôle de transmettre divers types d'informations.
Ces substances appelées écomones se subdivisent en deux
catégories : les allomones et les
phéromones.
Les allomones transmettent des signaux chimiques entre
espèces différentes alors que les phéromones
véhiculent l'information entre individus de la même
espèce.
On distingue plusieurs formes de phéromones:
-Les phéromones sexuelles qui ont un
rôle attractif et qui permettent le rapprochement des sexes chez les
insectes sociaux, les Diplopodes, les Crustacés, les Poissons, les
Amphibiens, les Reptiles, les Mammifères et les algues.
-Les phéromones marquant le piste ou le
territoire qui se rencontrent chez les insectes sociaux comme les fourmis
et chez certains mammifères spécialement chez les carnivores.
-Les phéromones de reconnaissance qui se
rencontrent entre les individus d'une même colonie chez les insectes
sociaux et qui donnent une odeur caractéristique à la
communauté.
-Les phéromones d'alarme qui sont produites
par certains insectes pour signaler un danger qui s'approche.
CHAPITRE IV :
NOTIONS DE LA BIOCENOSE ET
DE L'ECOSYSTEME
4.1. LA BIOSPHERE
Le terme Biosphère créé par le
géologue russe Vladimir Ivanovich VERNADSKY peut être
considéré, au sens strict, comme l'ensemble des organismes
vivants, animaux et végétaux se retrouvant à la surface de
la planète terre. Il désigne aussi, en sens large, la partie du
globe où se trouvent les êtres vivants et où la vie est
possible en permanence. Théoriquement la limite supérieure de la
biosphère se situe entre 6000 et 10000 m d'altitude. Le fond de grandes
fosses océaniques des îles Mariannes qui se trouvent en 11000 m de
profondeur en constitue la limite inférieure.
Certaines zones dites zones parabiosphériques
(calotte polaire, sommet de très haute montage) ne font partie de la
Biosphère, car aucun végétal ne peut s'y développer
et aucun vertébré ne peut s'y établir.
La Biosphère, prise au sens large, peut se subdiviser
en trois compartiments de nature physique différente :
- La lithosphère : formée des
couches les plus superficielles de l'écorce terrestre,
- l'hydrosphère ou océan mondial
- l'atmosphère qui est formée de la
masse gazeuse autour de la planète.
Deux caractères primordiaux font la
spécificité de la Biosphère : l'eau s'y trouve en
permanence à l'état liquide et le soleil la baigne d'un flux
lumineux continu grâce auquel les végétaux et indirectement
les animaux élaborent les substances organiques dont ils ont besoin pour
leur survie et leurs activités.
Les écologues utilisent également le terme
Ecosphère qui inclut la lithosphère,
l'hydrosphère, l'atmosphère, la Biosphère au sens strict
et la photosphère représentée par le soleil.
4.2. LES BIOCENOSES ET LES
ECOSYSTEMES
Le terme Biocénose a été
créé par Mobius ( 1877 ) lors de son étude sur les bans
d'huîtres et des organismes qui leur sont associés. La
définition originale de la biocénose est la suivante : La
Biocénose est un groupement d'êtres vivants correspondant par sa
composition, par le nombre d'espèces et d'individus dans certaines
conditions moyennes du milieu à un groupement d'êtres vivants qui
sont liés par une dépendance réciproque et qui se
maintiennent en se reproduisant dans certains endroits d'une façon
permanente.
Actuellement, on considère la biocénose comme
un ensemble des communautés animales et végétales vivant
dans un milieu naturel déterminé. Le milieu naturel dans lequel
vivent ces communautés est le biotope.
A la partie animale d'une biocénose, on applique le
terme spécifique de zoocénose. pendant que la partie
végétale de la biocénose constitue la
phytocénose .
La biocénose et son biotope forment
deux éléments inséparables qui agissent l'un sur l'autre
pour former un système plus ou moins stable dénommé
Ecosystème. En d'autres termes l'écosystème a
deux composantes : l'une organique, la biocénose et l'autre
inorganique ou organique, le biotope.
Le concept « écosystème »
date de l'année 1877 avec les écrits de FORBES et MOBIUS. Ils
considèrent que l'unité d'étude en écologie doit
inclure à la fois les plantes, les animaux et leur environnement
physique. C'est à partir de ces idées que TRANSLEY, en 1935,
proposa le terme écosystème qui, d'après lui, peut se
traduire par la relation suivante :
" Ecosystème = Biotope + Biocénose"
L'Ecosystème n'est pas seulement une juxtaposition de
deux composantes matérielles mais représente aussi une
unité fonctionnelle qui inclut à la fois les êtres vivants
et le milieu dans lequel ils vivent avec toutes les interactions
réciproques entre le milieu et les organismes. Un
écosystème complet comprend les substances abiotiques
organiques et inorganiques du milieu, des communautés d'organismes
autotrophes capables de synthétiser la matière organique
à partir du milieu inorganique, d'organismes consommateurs ou
hétérotrophes et des décomposeurs qui
transforment la matière organique en substances inorganiques.
L'écosystème est une unité écologique relativement
stable dans le temps et ouverte. Il y a toujours des éléments qui
entrent et ceux qui sortent. Ceux qui entrent sont : l'énergie
solaire, l'eau, les minéraux, les gaz... ceux qui sortent sont : la
chaleur, l'oxygène, le dioxyde de carbone et d'autres gaz, les
composés humiques et les substances biogènes.
Les écosystèmes sont doués d'une
autorégulation et sont capables de résister, au moins dans
certaines limites, aux modifications du milieu ambiant et aux brusques
variations de la densité des populations. Ils obéissent aux lois
de la thermodynamique.
Les divers écosystèmes de la Biosphère
sont repartis en deux groupes d'après leur nature :
- Les écosystèmes terrestres
associés au continent émergé
- Les écosystèmes aquatiques
dépendant de l'hydrosphère et qu'on peut subdiviser en
écosystèmes limniques (lacs, étangs, fleuves, marais),
littoraux (lagunes, estuaires, embouchures, mangroves) et marins ou
océaniques
D'après l'étendue on peut distinguer :
- Les microécosystèmes peu
étendus comme un tronc d'arbre mort, une flaque d'eau
- Les
mésoécosystèmes d'étendue moyenne comme
une forêt, un étang
- Les macroécosystèmes très
étendus comme l'océan.
4.3. TYPES DE BIOCENOSES
En allant de la plus étendue à la plus petite
dans biocénoses, on distingue :
- Les communautés majeures qui sont au nombre
de trois : les communautés terrestres (vivant sur la terre
émergée), les communautés dulcicoles ou
dulçaquicoles (qui vivent dans l'eau douce) et les communautés
marines.
- Les biomes, formations ou
complexes
Le biome est un groupement de physionomie homogène qui
s'étend sur une aire géographique assez grande et dont
l'existence est sous le contrôle du macroclimat.
En fonction de la latitude, la succession des grandes biomes
continentaux est la suivante : la forêt tropicale humide ou
forêt dense équatoriale, la forêt sèche tropicale ou
forêt claire, les savanes tropicales ou prairies tropicales, les
déserts, la forêt méditerranéenne ou maquis
méditerranéen, les forêts de feuillus
caducifoliés (présentes seulement dans l'hémisphère
Nord), les steppes ou prairies tempérées d'Amérique du
Nord, la Taïga ou forêt boréale des conifères et la
Toundra. Cette zonation latitudinale des biomes est très difficile
à établir pour les écosystèmes marins à
cause de l'homogénéité due aux courants marins et à
l'absence des barrières géographiques.
- Les associations
Ce sont des groupements d'espèces (ou
communautés) plus ou moins localisés et définissables avec
précision. Ils constituent les biocénoses proprement dites. C'est
le cas, par exemple, d'une palmeraie ou d'un champ qui constitue une
association avec sa faune et sa flore.
- Les Synusies
Il s'agit des micro-associations ou des fragments de
biocénoses. Un cadavre en décomposition, un tronc d'arbre mort,
la surface d'un rocher hébergent des communautés très
restreintes ou synusies
4.4. CARACTERISTIQUES DES
BIOCENOSES
Les biocénoses se définissent quantitativement
par un ensemble de descripteurs qui prennent en considération
l'importance numérique des espèces qui les constituent. La
description de la structure de la biocénose ne peut se faire qu'à
travers les paramètres tels que l'abondance (densité), la
richesse spécifique, la dominance, la diversité
spécifique, la fréquence...
- l'abondance
Elle correspond au nombre d'individus par unité de
surface ou de volume. Comme il n'est pas toujours facile d'évaluer
exactement l'abondance des espèces, les écologues se contentent
souvent d'établir des catégories d'après des estimations
plus ou moins précises et adoptent six classes d'abondance. Ils
utilisent des chiffres allant de 0 à 5 pour exprimer cette abondance.
Selon que l'espèce est absente, rare et dispersée, assez
abondante, abondante, très abondante ou qu'il s'agit d'un peuplement pur
on a respectivement les coefficients 0, 1, 2, 3, 4, 5.
- La diversité
C'est le descripteur qui désigne la richesse d'une
biocénose en espèces. Ce paramètre est fondamental car il
permet de comparer la richesse en espèces de deux biocénoses. La
diversité spécifique exprime la richesse d'un peuplement
donné (c'est-à-dire le nombre plus au moins grand
d'espèces qui le compose).
L'abondance relative de ces différentes espèces,
appelé équitabilité. La diversité peut
s'exprimer par plusieurs indices dont le plus couramment utilisé et
celui de SHANNON H'
H' = -
où ni est le nombre d'individus de
l'espèce i et N le nombre total d'individus.
Connaissant l'indice de Shannon on peut calculer
l'équitabilité E :
où H' est l'indice de diversité de
Shannon et S la richesse spécifique du peuplement.
La valeur de l'équitabilité varie de 0 à
1. Elle est égale à 1 lorsque toutes les espèces ont la
même abondance et tend vers 0 quand la quasi-totalité des
effectifs est concentrée sur une seule espèce.
- La dominance
C'est un paramètre d'ordre quantitatif qui sert
à décrire la structure d'un groupement végétal. Le
degré de dominance d'une espèce par rapport aux autres est
évaluée à partir du recouvrement c'est à dire la
surface du sol couverte par l'espèce. Il existe cinq coefficients de
dominance. Le coefficient 1 correspond à un recouvrement
inférieur à 5 %, le coefficient 2 à un recouvrement
compris entre5% et 25 %, le coefficient 3 à un recouvrement de 25
à 50 %, 4 à un recouvrement de 50 à 75 % et le coefficient
5 à un recouvrement supérieur à 75 %.
Lorsqu'une espèce est présente en très
petit nombre, son recouvrement ne peut pas être estimé. Son
degré de dominance est seulement mentionné par le signe + qui
signifie présence ponctuelle.
- la structure
Elle correspond à la disposition des individus de
diverses espèces les unes par rapport aux autres (structure verticale
et horizontale)
- la fréquence
C'est le rapport entre le nombre d'individus d'une
espèce et l'effectif total. Elle s'exprime en pourcentage.
4.5. EVOLUTION DES BIOCENOSES
Les biocénoses évoluent. Les causes de cette
évolution sont :
- l'action, la réaction et la coaction
L'action est l'influence exercée par le
biotope sur la biocénose. Elle se manifeste de façon très
diverse et les conséquences en sont très variées. Parmi
ces conséquences, notons l'apparition des adaptations morphologiques et
écologiques, le maintien ou l'élimination de certaines
espèces et la régulation de leur abondance.
La réaction est l'influence exercée par
une biocénose sur son biotope. Elle peut se manifester par la
destruction, l'édification ou la modification du milieu.
La coaction est l'influence que les organismes
exercent les uns sur les autres dans leur milieu naturel.
- Les facteurs climatiques
L'influence des facteurs climatiques est
particulièrement évidente. Les changements qui se sont produits
pendant les périodes glacières et interglaciaires du quaternaire
qui ont modifié les distributions de la faune et de la flore dans
certaines régions du globe en constituent bon exemple.
- Les facteurs géologiques et
édaphiques
Les phénomènes géologiques comme
l'érosion, la sédimentation, l'orogenèse, le volcanisme
peuvent modifier profondément le biotope pour provoquer un changement
considérable dans la biocénose. L'évolution des sols sous
l'action combinée du climat et des organismes entraîne une
évolution parallèle de la flore.
- Les facteurs biologiques
Ce sont les plus fréquents Ils agissent plus rapidement
que les autres facteurs. L'action de l'homme est, sans doute, le facteur
biologique le plus important de l'évolution des biocénoses. Les
incendies, les déforestations, les introductions volontaires ou non des
espèces nouvelles (espèces exotiques) dans un milieu constituent
quelques-unes unes des interventions humaines capables de faire évoluer
rapidement les biocénoses.
4.6. NOTIONS DE SERIES ET DE
CLIMAX
Considérons un milieu qui n'a jamais été
peuplé (place vide). Les organismes qui s'installent en premier lieu sur
cette place vide sont dits des pionniers. Les biocénoses qui se
succèdent après sur ce milieu sont appelées des
séries ou successions.
En absence d'intervention humaine, la biocénose d'un
écosystème donné évolue progressivement vers un
stade terminal, une biocénose stable en équilibre avec le milieu.
Ce stade terminal d'évolution s'appelle le climax. La
biocénose climax reste identique à elle-même pendant une
durée qui correspond à plusieurs vies humaines. Si dans un
milieu, qui a déjà été peuplé, on
élimine tous les êtres vivants, on constate une apparition des
successions secondaires qui conduisent à un climax mais qui est
différent de celui qui existait primitivement. Ce nouveau climax est
souvent désigné par le terme subclimax. Il existe aussi
des successions qui ne se terminent pas par un climax final, ce sont des
séries destructives comme ce qu'on observe dans les cadavres d'animaux.
Des larves s'y forment mais évoluent négativement et finissent
par disparaître.
4.7. NOTION DE LA NICHE ECOLOGIQUE
En principe deux espèces ayant
exactement les mêmes besoins ne peuvent cohabiter. Il y a
forcément une compétition entre les deux (principe
d'exclusion compétitive de Gause). Cependant, on a trouvé
dans la nature des espèces voisines ayant apparemment les mêmes
exigences alimentaires, qui cohabitent sans entrer en compétition. Un
des exemples les plus connus est celui du cormoran noir et le cormoran
huppé. Ces deux espèces d'oiseaux nidifient ensemble sur les
mêmes falaises en Grande Bretagne et pêchent dans les mêmes
eaux ! En principe ces espèces devraient entrer en
compétition alimentaire mais cela n'arrive pas car les proies
capturées ne sont pas les mêmes et l'une pêche dans l'eau de
surface et l'autre en profondeur. Cela a conduit à notion de niche
écologique développée pour la première fois par
ELTON en 1927.
G.E. Hutchinson (1957) définit une niche
écologique comme un
hypervolume
où chaque dimension de l'espace est une ressource (alimentaire,
spatiale : cachette, etc.) de l'environnement.
La niche écologique d'une espèce, désigne
à la fois une localisation et une fonction. A chaque
espèce correspond une niche écologique qui se distingue de son
biotope. La niche écologique d'un animal par exemple est sa place dans
l'environnement abiotique (biotope), ses relations avec sa nourriture et ses
ennemis.
La connaissance de la niche écologique permet de
comprendre la structure, l'organisation des écosystèmes et de
répondre aux questions suivantes : comment, où et au
dépens de qui se nourrit telle espèce ? Par qui est-elle
mangée ? Comment et où se repose -telle ? Comment se
reproduit-elle ? Pour bien comprendre cette notion de la niche, il faut
distinguer les trois axes suivants :
- un axe spatial qui prend en compte l'habitat de
l'espèce
- un axe trophique qui caractérise le
régime alimentaire et
- un axe temporel qui montre comment l'espèce
utilise l'espace et la nourriture en fonction du temps (rythme
d'activités)
Si on considère la niche écologique, on peut
distinguer ;
- des espèces allopatriques :
Espèces voisines dont les aires de répartition sont distinctes.
Leurs niches écologiques peuvent être séparées,
contiguës ou chevauchées particulièrement.
- des espèces sympatriques :
Espèces qui cohabitent dans une aire plus ou moins vaste. Leurs niches
écologiques peuvent se superposer partiellement ou l'une peut être
totalement incluse dans l'autre.
4.8. STRUCTURE TROPHIQUE D'UN
ECOSYSTEME
Les êtres vivants qui peuplent une communauté
sont unis les uns aux autres par des liens de nature alimentaire jouant un
rôle essentiel dans la cohésion de la biocénose. Ces liens
forment des chaînes trophiques.
Une chaîne trophique ou alimentaire est, par
définition, une suite d'êtres vivants dans laquelle les uns
mangent ceux les précédent dans la chaîne avant
d'être mangés par ceux qui les suivent.
Dans une chaîne trophique on retrouve 3
catégories d'êtres vivants :
- Les producteurs primaires (végétaux
chlorophylliens) capables de synthétiser la matière organique
à partir des éléments minéraux et du soleil.
- Les consommateurs (herbivores, carnivores) qui ne
peuvent vivre directement ou indirectement qu'au dépens de la
matière organique fabriquée par les producteurs. En ce qui
concerne les consommateurs, on peut distinguer ceux qui mangent les producteurs
(herbivores et parasites végétaux) et ceux qui mangent les
herbivores (carnivores de 1er ordre). Il y a même ceux qui
consomment d'autres carnivores. On distingue alors des consommateurs de
1er, 2e, 3e... ordre.
- Les décomposeurs (bactéries) qui
assurent la transformation de la matière organique morte en
éléments minéraux.
Ces 3 catégories d'êtres vivants dépendent
étroitement les unes des autres.
Trois types de chaînes trophiques sont habituellement
distingués :
- Les chaînes trophiques des
prédateurs :
Elles se caractérisent la taille croissance des
espèces qui la composent.
Exemple : cotonnier puceron coccinelle oiseau
insectivore rapace
- Les chaînes trophiques des parasites :
Elles partent des organismes de grande taille vers les
êtres de petite taille.
Ex : Herbe mammifère herbivore puce
Leptomonas
- Les chaînes des saprophytes ou à base des
détritivores :
Ce sont des chaînes où on retrouve
spécialement des détritivores comme les
invertébrés, les bactéries et les champignons.
Elles sont très importantes en milieu forestier
où la plus grande partie du feuillage n'est pas consommée par les
herbivores mais constitue une litière des feuilles mortes. Ces feuilles
sont d'abord fragmentées par de nombreux animaux saprophages puis
reprises par les vers de terre qui dispersent l'humus formé dans les
horizons superficiels du sol. Les champignons développent leur
mycélium sur cette matière et à l'extrémité
de la chaîne, les microorganismes décomposeurs ou
bioréducteurs achèvent la minéralisation de la
matière morte en produisant du nitrate.
En réalité, ces trois types de chaînes
trophiques coexistent toujours dans un écosystème de sorte que
plusieurs espèces peuvent appartenir à la fois à plusieurs
chaînes alimentaires dont l'ensemble constitue un réseau
alimentaire ou réseau trophique. Une même espèce animale ou
végétale peut donc servir d'aliment à plusieurs autres
espèces.
Dans une chaîne trophique, on peut distinguer plusieurs
niveaux trophiques ou étages. Les végétaux
chlorophylliens, les herbivores les consommateurs de 2e ordre et
ceux de 3e ordre constituent respectivement le 1er, le
2ème, le 3ème, le 4e niveau
trophique.
4.9. PYRAMIDES ECOLOGIQUES ET
FLUX D'ENERGIE
La structure d'un écosystème peut être
décrite en terme d'individus, de biomasse, ou d'énergie. On peut
la représenter graphiquement à l'aide des pyramides
écologiques construites en superposant plusieurs rectangles de
même largeur et proportionnels au nombre d'individus ou à la masse
de matière vivante ou d'énergie présente à chaque
niveau trophique. Selon qu'on se base sur le nombre la biomasse et
l'énergie on peut distinguer les pyramides des nombres, des
biomasses et des énergies.
Dans les écosystèmes, seule une fraction (10 -
20%) de l'énergie se trouvant dans un niveau donné d'une
chaîne trophique est transmise aux organismes de niveaux trophiques
supérieurs (Loi de 10% ou loi de LINDEMAN).
A chaque étape de la chaîne trophique, une part
substantielle de l'énergie solaire captée au niveau des
producteurs est perdue sous forme de chaleur qui retourne dans
l'atmosphère. De ce fait, l'énergie n'est pas recyclable. Les
organismes de chaque niveau trophique transmettent moins d'énergie
qu'ils n'en reçoivent.
L'énergie décroît d'un niveau à un
autre pour des raisons suivantes :
- à partir des éléments disponibles,
seuls, une partie est effectivement prélevée et
dévorée par le niveau supérieur.
- une partie des aliments ingérés n'est pas
digérée et sort du tube digestif à l'état des
déchets ou excréta.
- seul un pourcentage d'aliments digérés est
transformé au profit de la masse corporelle de l'organisme, le reste
étant utilisé comme source d'énergie.
C1
C3
c4
Niveau VI D = décomposeurs
Niveau V C4 = consommateurs de
4ème ordre Niveau IV
C3 = consommateur de 3ème ordre
Niveau III
C2 = consommateur de 2ème ordre
Niveau II C1 =
consommateur de 1èr ordre
Niveau I
P = producteur Figure 6 : Modèle d'une
pyramide écologique
4.10. CIRCULATION DE LA MATIERE
DANS LES ECOSYSTEMES :
Dans les écosystèmes, en plus de la circulation
de l'énergie, il y a aussi des éléments essentiels qui
suivent des cycles déterminés grâce auxquels ils sont
récupérés. Ces éléments passent
alternativement et d'une façon ininterrompue entre le milieu et les
êtres vivants. Si on considère la biosphère dans son
ensemble, les éléments biogènes circulent entre la
lithosphère, l'hydrosphère ou l'atmosphère et les
êtres vivants. Tous ces circuits fermés suivis par ces
éléments sont appelés cycles
biogéochimiques. L'existence de tels cycles explique la constance
du taux des divers éléments présents dans la
biosphère. Il y a par exemple l'oxygène que les animaux absorbent
à chaque instant et depuis l'apparition de la vie sur la terre mais sa
quantité reste constante dans la biosphère. Chaque cycle
comporte une partie biologique et une partie géochimique. On distingue 3
sortes de cycles biogéochimiques :
- le cycle de l'eau
- les cycles des éléments à phase gazeuse
prédominante (cycle de N, de O et du C).
- les cycles des éléments à phase
sédimentaire prédominante (cycles du phosphore et du soufre).
Le processus cyclique comprend pour chaque
élément un réservoir, partie de la biosphère
servant d'entrepôt à un élément, un carrefour
d'échange, partie de la biosphère ou les producteurs puisent les
nutriments et la communauté biotique qui permet aux sels d'être
transmis le long de la chaîne trophique par l'intermédiaire du
carrefour d'échange.
4.10.1. Exemples des cycles
biogéochimiques
1. Cycle de
l'azote
Le cycle de l'azote est, un
cycle
biogéochimique qui décrit la succession des modifications
subies par les différentes formes de l'
azote (
diazote,
nitrate,
nitrite,
ammoniac, azote organique (
protéines)).
-
Généralités
L'atmosphère est la principale source d'azote, sous
forme de
diazote, puisqu'elle en
contient 78 % en volume. L'azote, composé essentiel à de
nombreux processus biologiques, se retrouve entre autres dans les
acides
aminés constituant les
protéines, et
dans les
bases
azotées présentes dans l'
ADN.
Des processus sont nécessaires pour transformer l'azote
atmosphérique en une forme assimilable par les organismes.
L'azote atmosphérique est fixé par des
bactéries
présentes dans le sol, telles que Azobacter vinelandii,
grâce à une enzyme, la nitrogénase. Celle-ci qui
produit de l'
ammoniac
NH3 à
partir de l'azote atmosphérique et de l'
hydrogène de
l'eau. Certaines de ces bactéries, comme
Rhizobium, vivent
en
symbiose avec des
plantes, produisant de
l'ammoniac et puisant des
glucides de la plante dans
la rhizosphère. L'ammoniac peut aussi provenir de la
décomposition d'organismes morts par des bactéries
saprophytes sous forme d'
ions
ammonium
NH4+.
Dans les sols bien oxygénés, mais aussi en
milieu aquatique oxygéné, des bactéries transforment
l'ammoniac en
nitrite
NO2-,
puis en
nitrates
NO3-,
au cours du processus de
nitrification. On peut
décomposer cette transformation en nitritation et nitratation.
Les
végétaux
absorbent grâce à leurs
racines les
ions
nitrate
NO3-
et, dans une moindre mesure, l'
ammoniac présent
dans le sol, et les incorporent dans les acides aminés et les
protéines. Les végétaux constituent ainsi la source
primaire d'azote assimilable par les
animaux. En milieu
Anoxique, (sol ou milieu
aquatique non oxygéné) des bactéries dites
dénitrifiantes transforment les nitrates en gaz
diazote, c'est la
dénitrification.
- Ammonification
C'est la production d'ammonium ou d'ammoniac du fait d'une
activité biologique, à partir soit de matière organique en
décomposition, soit par la réduction de nitrate. L'ammonification à
partir de la matière organique a pour but de produire une source d'azote
directement utilisable par les organismes pour leur propre synthèse.
Elle est réalisée uniquement par les
Entérobactérie, les Pseudomonacea, les Bacillus,
Entérocoque, les Champignons...
Lorsqu'elle se
réalise à partir des nitrates elle a pour buts de produire
de l'énergie par réduction des nitrates en ammonium et une forme
d'azote assimilable. C'est la dénitrification assimilatrice ou
l'ammonification assimilatrice.
Figure
8 : cycle simplifié du carbone
DENITRIFICATION
ABSORPTION
AZOTE ATMOSPHERIQUE
ANIMAUX
VEGETATION
CADAVRES
USINES
NITRATES ET NH3
LITIERE
MINERALISATION
BACTERIES
Figure 7 : Cycle simplifié de l'azote
Fix. Biologique
Fix. Industrielle
Fix. Electro chimique
4.4. 4.5. 4.6. 4.7. 4.8. 4.9. 4.10. 4.11.
2. cycle du carbone
Le cycle du carbone est un
cycle
biogéochimique, il correspond à l'ensemble des
2. Cycle du carbone
Le cycle du carbone est un
cycle
biogéochimique, il correspond à l'ensemble des
échanges d'
éléments
carbone sur une planète. Celui de la Terre est particulièrement
complexe du fait des différents échanges entre les océans,
les roches, la matière vivante, et l'
atmosphère.
( 4 réservoirs de carbone:
hydrosphère,
lithosphère
,
biosphère et
atmosphère
Le carbone se retrouve dans
l'atmosphère sous forme de dioxyde de carbone. Ce gaz est absorbé
par les végétaux lors de la photosynthèse pour fabriquer
des glucides ou hydrates de carbone. Les substances ainsi
synthétisées sont par la suite consommées par les animaux.
Les déjections, les feuilles mortes et les cadavres d'animaux et de
plantes se décomposent et se fossilisent pour former de roches
carbonées comme le charbon ou du pétrole qui par combustion dans
les usines et les moteurs se transforment en dioxyde de carbone qui regagne
l'atmosphère. Une autre quantité de dioxyde de carbone au lieu
d'être fixé par les végétaux entre dans
l'hydrosphère ou il se combine au Calcium pour donner des roches
carbonatées qui par décomposition produisent du dioxyde de
carbone. Le dioxyde de carbone atmosphérique provient aussi de la
respiration des animaux et des végétaux ou directement de la mer
par dégradation du carbonate de calcium marin.
PHOTOSYNTHESE
DIOXYDE DE CARBONE ATMOSPHERIQUE
ANIMAUX
VEGETATION
CADAVRES
USINES
VEHICULES MOTEURS
COMBUSTIBLES FOSSILES
LITIERE
DECOMPOSITION
FOSSILISATION
Figure 8 : Cycle simplifié du carbone
3. cycle de l'eau
Le cycle de l'eau.
3.Le cycle de l'eau
Le cycle de l'eau est un
cycle
biogéochimique
terrestre. Notre
planète a comme particularité d'être la seule du
système
solaire sur laquelle l'
eau existe sous trois
états :
liquide,
solide et
gazeux. Le cycle consiste en un
échange d'eau entre les différentes enveloppes de la
Terre : l'
hydrosphère
, l'
atmosphère
et la
lithosphère.
Ces enveloppes terrestres contiennent de l'eau, en
quantités variables : beaucoup au sein de l'hydrosphère,
moins dans la lithosphère et en très faible quantité dans
l'atmosphère.
L'eau de l'hydrosphère, chauffée par le
rayonnement
solaire, s'
évapore.
Cette eau rejoint alors l'atmosphère sous forme de vapeur d'eau. Les
nuages sont ainsi
formés de minuscules gouttes d'eau. Cette même eau, lors des
pluies, retombe sur les
océans (pour 7/9) et les continents (pour 2/9).
La circulation de l'eau dans la lithosphère emprunte
trois voies :
- Le
ruissellement, en
suivant les reliefs de la roche-mère ;
- L'
infiltration, à
travers les fissures naturelles des sols et des roches ;
- La
percolation, en migrant
lentement à travers les sols.
Plus le processus est lent plus les eaux ont le temps
d'interagir chimiquement avec le milieu. Plus le processus est rapide plus les
phénomènes d'
érosion seront
marqués.
À travers l'infiltration et la percolation dans le
sol, l'eau
alimente les
nappes
phréatiques (souterraines). Les
débits des eaux
peuvent s'exprimer en m/s pour les fleuves, en m/h pour les rivières. La
vitesse d'écoulement des nappes phréatiques est en revanche de
quelques dizaines de mètres par an.
Le flux peut être stocké pour un temps sous forme
de neige ou de glace. Sa fonte est plus ou moins importante depuis le
réchauffement
climatique.
Les êtres vivants, et plus particulièrement les
végétaux ont
une influence sur le cycle. Les
racines des
végétaux pompent l'eau du sol, et en relâchent une partie
dans l'atmosphère. De même, une partie de l'eau est retenue dans
les plantes. Lors de
déforestation,
le cycle de l'eau est fortement modifié localement et il peut en
résulter des
inondations.
4.11. NOTION DE LA BIOMASSE
Selon RAMADE, la
biomasse est la masse totale des substances vivantes présentes
sur une unité de surface donnée. Elle peut être
exprimée en poids sec ou en poids frais par mètre carré ou
par hectare. On peut distinguer la biomasse végétale et la
biomasse animale. La notion de biomasse permet ainsi de comparer des
Organismes différents par la taille ou très
éloignés sur le plan systématique.
En ce qui concerne
l'évaluation de la biomasse végétale dans une prairie par
exemple, on coupe l'herbe à la cisaille au niveau du collet dans le
carré de 50 cm de coté. Les racines sont également
récoltées et lavées. La récolte est ensuite
séchée dans l'étuve à 105° C jusqu'à ce
que son poids ne change plus. La masse totale de la matière ainsi
séchée (m.s) est alors ramenée à l'unité de
surface. Pour les petits animaux comme les Arthropodes le procédé
est pratiquement le même. Concernant les grands Animaux on ne le capture
pas mais après inventaire on prend la masse moyenne.
En milieu Forestier
la biomasse des arbres est déterminée à partir du
D.B.H (Diameter Breast Height) ou diamètre du tronc de l'arbre
à la hauteur de la poitrine (à environ 1,3 m du sol) il existe
une relation entre la biomasse de l'arbre et son D.B.H.
D.B.H.= c / ð
Dans cette
formule, c est la circonférence de l'arbre à la hauteur
de la poitrine. Connaissant la hauteur de l'arbre c'est à dire la
distance comprise entre la base et le sommet de cet arbre on peut estimer son
volume par la formule :
V= ð / 40000 d2
h
V
étant le volume de l'arbre, d ou D.B.H. le
diamètre de l'arbre à 1.3 m du sol et h, la hauteur. La
hauteur h est calculée aussi par l'égalité :
h = n + a + e
La lettre n
indique une valeur lue sur le dendromètre, a la hauteur de
l'observateur (du talon à l'oeil) et e l'erreur de 2m car on
prend la hauteur à une distance d'environ 15m de l'arbre.
Pour certains
auteurs, la biomasse représente toute la matière vivante ou morte
dans la biosphère. Elle correspond à la matière organique
totale et comprend la masse des êtres vivants et morts ainsi que celle de
la litière et de l'humus.
4.11.1 La biomasse et
l'énergie calorifique
La biomasse
exprimée en poids sec par unité de surface peut être
transformée en énergie (valeur calorifique) par l'utilisation des
coefficients déterminés. ( cfr tableau V).
4.12 NOTION DE LA PRODUCTIVITE
Dans les
écosystèmes, une partie du flux lumineux (1 à 3% du flux
solaire) pénètre dans les réseaux trophiques et elle y est
stockée sous forme d'énergie chimique. Cette production
ininterrompue des matières organiques constitue un des processus
fondamentaux de la biosphère. La productivité est la vitesse de
la production de la matière vivante par unités de temps et de
surface. On distingue la productivité primaire et la productivité
secondaire.
4.12.1. Productivité
primaire
C'est la vitesse
avec laquelle l'énergie est emmagasinée par l'activité
photosynthétique des producteurs (plantes) sous forme des
matières organiques utilisables comme aliments par les consommateurs
(animaux). Cette productivité se définit aussi comme le taux
global d'assimilation photosynthétique des producteurs d'un
écosystème.
La
productivité primaire est calculée parfois en tonnes des
matières organiques sèches synthétisées par hectare
et par an. Une meilleure évaluation consiste à calculer la
quantité d'énergie contenue dans ces matières. On sait,
par exemple, qu'un gramme des feuilles vivantes correspond à 4,7
kilocalories.
De la sorte, la
productivité primaire sera exprimée en kcal/m2/an. Ce
qui permettra de comparer la productivité de plusieurs
écosystèmes.
Elle est
calculée grâce au taux de production primaire. On peut distinguer
deux sous-ensembles de production primaire :
- la production
primaire brute : énergie totale assimilée par les plantes
(producteurs primaires) par la voie de la
photosynthèse ;
- la production primaire nette : quantité
d'énergie accumulée dans la
biomasse
de la plante (croissance et reproduction).
La productivité primaire peut être vue à
l'échelle d'une plante (ex: un arbre) ou à celle d'un
écosystème. Dans le cas de l'écosystème, on parle
de production primaire nette de l'écosystème. Cette valeur est
utile pour les écologistes dans le sens ou elle permet de
déterminer la quantité d'énergie disponible pour les
autres organismes (détritivores, herbivores et autres maillons de la
chaîne alimentaire).
4.12.1.1. La production brute
(PB) :
C'est la production de la photosynthèse totale du
système photosynthétique c'est à dire des feuilles
(assimilation totale) y compris les matières brûlées dans
la respiration du système (RMF : Respiration de
Maintenance des Feuilles). La quantité des matières organiques
assimilées, n'est pas toute utilisée. Une partie est
exportée vers les systèmes non photosynthétiques de la
plante (tiges, racines, tubercules) et correspond à la Production du
Surplus (PS)
PB-RMF = PS.
PS assure la maintenance des organes existants, la
construction des organes nouveaux l'élaboration et le stockage des
matières de réserve (amidon).
4.12.1.2 Production nette (PN)
On l'appelle aussi photosynthèse apparente. Elle
correspond à la production de la matière organique formée
moins celle qui est perdue par la respiration.
PN = PB-RA
PN étant la production nette, PB la
production brute, RA l'ensemble des pertes par respiration de la
phytocénose.
La production nette peut être obtenue en mesurant la
biomasse à deux époques successives t1 et
t2 . Si pendant cette période, la masse initiale est
B1 et la masse au temps t2 est B2, on
a :
4.12.2. Productivité
secondaire
Elle consiste à la conversion de la productivité
primaire nette en différents tissus des hétérotrophes. Ce
processus s'effectue avec un rendement assez faible car une bonne partie de
l'énergie absorbée par les animaux est dissipée au cours
des phénomènes métaboliques.
Il faut, par exemple, 80 kg d'herbes pour produire 1 kg des
muscles de boeuf. Le reste est perdu sous forme d'excréta
(déjection) et par la respiration. Les excréta gagnent le sol ou
les sédiments. Ils se transforment en minéraux ou en
hydrocarbures par l'action des décomposeurs.
4.12.3 Productivité des
Ecosystèmes
La productivité nette totale de la biosphère
est, selon LIETH (1975), d'environ 170 x 109 tonnes de
matière sèche par année, ce qui correspond à 6,9 x
1017 kcal /an.
Par rapport à l'énergie solaire parvenant
à la surface de la terre, le rendement est de 0,24% sur les continents
et de 0,06%dans les océans.
Les animaux consomment environ 1% de la production primaire
dans les zones cultivées, 2 à 3% dans les déserts et la
toundra, 4 à 7% dans les forêts et 10 à 15% dans les
prairies.
La production des 14 millions de km2 de terres
cultivables est de 9, x 108 t/an. L'homme consomme 1,2 x
109 t/an des céréales et 0,57 x 109 t/an
d'autres produits en poids frais. En plus il consomme 0,072 x 109
t/an de nourriture d'origine animale produite en milieu terrestre et 0,0165 x
109 t/an prélevé en milieu aquatique.
La productivité primaire varie beaucoup avec les
écosystèmes. Ainsi la productivité des déserts et
des zones pélagiques des océans est particulièrement
faible, inférieure à 200 g de matière sèche pour
les eaux bleues superficielles des mers tropicales, pauvres en
éléments nutritifs produisent à peine 15 g/ m2
/an de matière sèche. Les océans bien qu'ils recouvrent
7/10 de la surface totale du globe ne participent que pour 40% à la
production primaire nette totale.
Les forêts, par contre, qui ne se trouvent que sur 1/10
de la superficie terrestre a une productivité comprise entre 1000
à 3000 g/ m2 /an soit plus de 400 g de carbone/ m2
/an. Les terres cultivées (10% de la superficie émergée)
ont une forte productivité primaire évaluée en moyenne de
1000 à 3000 g m.s. / m2 /an.
Pour les autres terres émergées (steppes,
pâturages) la productivité primaire nette est beaucoup plus
faible. De nombreux facteurs écologiques limitent la productivité
primaire il s'agit de l'ensoleillement, le taux du CO2, la
température, l'humidité, l'azote, le phosphore et d'autres
éléments biogènes.
Concernant la productivité secondaire elle
présente beaucoup de fluctuations et varie d'un écosystème
à l'autre. Dans les écosystèmes naturels, la
productivité secondaire est souvent inférieure à celle
obtenue dans les agroécosystèmes. Les grandes surfaces d'eaux
continentales ou océaniques présentent aussi une petite
productivité par rapport aux milieux restreints mais qui
bénéficient d'une abondante fertilisation naturelle ou
artificielle (les étangs piscicoles).
La productivité secondaire moyenne des biomes
continentaux est de 61 kg/ha/an et celle de l'océan excède 75
kg/ha/an. Curieusement la zoomasse totale des écosystèmes
continentaux est supérieure à celle que renferme l'océan
mondial.
Tableau V : quelques valeurs calorifiques selon
Cummins Kw. Et Wuychecks
Organismes
|
Valeur calorifique en cal/g de m.s.
|
Graminées
|
4357
|
Légumineuses
|
4678
|
Lumbricidae
|
4569
|
Criquets
|
5077
|
Sauterelles
|
5449
|
Coccinelles
|
5926
|
Abeilles
|
4868
|
Organes
|
Valeurs calorifiques
|
Feuilles
|
4229
|
Tiges
|
4267
|
Racines
|
4720
|
Herbes mortes
|
3906
|
.Remarque. : 1 g de glucides ou
de protéines équivaut à 4 kcal alors que celui des lipides
correspond à 9 kcal.
CHAPITRE V.
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
5.1. DEFINITION :
L'environnement est l'ensemble des facteurs biotiques et
abiotiques susceptibles d'avoir un effet direct, immédiat ou à
long terme sur les organismes vivants et les activités humaines. Le
terme environnement est utilisé par les écologues depuis un
demi-siècle au moins pour désigner les facteurs qui conditionnent
la vie des organismes végétaux et animaux. Pratiquement il peut
être considérer comme synonyme du terme milieu. C'est probablement
vers 1970, année européenne de la conservation de la nature que
le terme environnement a été utilisé dans diverses
disciplines (médecine, droit, sociologie, anthropologie...).
Il convient de distinguer l'environnement au sens très
large d'habitats des plantes et des animaux et l'environnement humain qui
groupe les facteurs abiotiques et biotiques exerçant une influence sur
l'homme. L'environnement naturel, est composé de quatre systèmes
étroitement liés: l'atmosphère,
l'hydrosphère, la lithosphère et la
biosphère.
5.2. PROBLEMES DE L'ENVIRONNEMENT
CAUSES PAR L'HOMME
L'existence de la vie dans notre environnement et sur la
planète terre est aujourd'hui menacée par une démographie
galopante, une croissance industrielle rapide aux pollutions mal
contrôlées, une surexploitation des ressources naturelles non
renouvelables et renouvelables, une perturbation des fonctionnements des cycles
biogéochimiques naturels et une altération des sols et de leur
fertilité...
5.2.1. La
déforestation
L'homme préhistorique vivait en harmonie avec la
forêt, milieu dans lequel il pratiquait la cueillette et la chasse. La
dégradation de la forêt commence avec les premières
civilisations agraires néolithiques et s'effectue actuellement à
un rythme qui prend de plus à plus l'allure et les dimensions d'une
catastrophe écologique.
L'homme contribue à la déforestation de
nombreuses manières
Entre 1980 et 1990, 157000
km2 des forêts tropicales ont été
détruites par l'homme avec un maximum de déforestation en Asie du
Sud et du Sud-Est. En Afrique centrale 0.4 pourcent de foret tropicale humide
ont été détruite entre 1990 et 2000. La
déforestation s×est généralisée sur tous les
continents (Amazonie, région méditerranéenne.)
Causes principales de la destruction de la
forêt
- Le défrichement des forêts naturelles
et leur remplacement par des plantations mono spécifiques plus rentables
provoque une perte considérable en biodiversité et fragilise la
végétation.
- Enfin, l'
urbanisation,
les travaux d'aménagement (
remembrements
parcellaires) et les infrastructures (autoroutes, chemins d'accès...),
l'exploitation des ressources minières (provoquant l'empoisonnement de
la terre, avec les conséquences imaginables sur la
végétation et les barrages hydroélectriques ont un
fort impact sur les forêts.
- L'exploitation non durable des
ressources forestières et agricoles est bien entendu un autre
problème grave. L'absence de plans de gestion à long terme
entraîne la disparition des forêts : les entreprises
forestières coupent à blanc sans soucis de reboisement, et aucune
régénération naturelle n'est possible (voir
conséquences : érosion des sols).
De plus, l'exploitation irréfléchie d'une
parcelle abîme fortement la végétation alentour :
ainsi, pour un arbre abattu 40 autres sont abîmés. 20% des
déboisements en proviennent.
- Le besoin en bois :
la récolte de bois de feu dans les pays du Sud représente 56% de
l'exploitation mondiale de bois. Ces prélèvements individuels,
ponctuels et superficiels, provoquent donc ensemble de grands bouleversements.
Au Nord, les besoins en bois de construction et en papier
alimentent le pillage des ressources forestières du Sud.
- Les incendies dus
à des débroussaillages, aux cultures sur brûlis, à
la chasse, à la lutte contre des
espèces «
nuisibles », à l'élimination de déchets, au
vandalisme, à l'inconscience ou au hasard peuvent détruire en
quelques heures d'énormes superficies, comme ce fut le cas à
Kalimantan (Bornéo) où 3.5 millions d'ha ont
brûlé...
- Les
pollutions
atmosphériques, de l'
eau ou des
sols
(notamment par des
produits
phytosanitaires) peuvent s'étendre sur des régions
entières et provoquer l'affaiblissement voire la mort de toute la
végétation touchée, sans espoir de
régénération même anthropique avant des dizaines
d'années.
f. Le tourisme et une
fréquentation trop importante freinent la
régénération et tassent les sols.
Les guerres successives comme au Viêt Nam en 1973
où 22 000 km², soit 23% de la superficie boisée du pays,
furent anéantis ont bien entendu une influence plus que néfaste.
Tous ces facteurs sont largement accentués voire
provoqués par l'absence de réglementation au sein des pays
concernés, ainsi que par l'ignorance et le
désintérêt des acteurs et des consommateurs.
- Les
maladies et les champignons sont aidés par la présence de
cultures mono spécifiques, voire de cultures composées d'arbres
clones. En effet lorsqu'un arbre est atteint tout le peuplement suit car chaque
arbre dispose de la même vulnérabilité.
- Les
proliférations des grands herbivores (favorisés par
la disparition de leurs prédateurs) ou les insectes
phytophages
(favorisés par les cultures mono spécifiques et le
réchauffement climatique) peuvent être extrêmement
destructrices.
- Les aléas
climatiques comme les périodes de sécheresse et les
catastrophes naturelles ont des conséquences importantes. Ces
phénomènes sont accentués par les monocultures
d'espèces fragiles, à faible ancrage au sol, ainsi que par le
réchauffement climatique
Les éruptions volcaniques, la sécheresse et les
raz de marée détruisent aussi la foret dans le monde.
Les principales conséquences de la
déforestation
La première conséquence de la
déforestation est la mise en péril de nombreuses
espèces, parfois encore inconnues, par suite de la disparition de
leur habitat naturel, et donc une diminution de la
biodiversité.
Les forêts tropicales humides émettent des
quantités très importantes d'oxygène et absorbent beaucoup
de CO2, les déchets de matières organiques produisent
également beaucoup de
méthane (qui est
aussi un gaz à effet de serre). Ces
écosystèmes
complexes demanderaient à être préservés et mieux
étudiés.
La destruction du couvert forestier entraîne aussi une
aggravation de l'
érosion des sols
et la disparition de l'
humus accumulé.
La déforestation au Brésil le long de l'Amazone
provoque une baisse des apports en sédiments dans celui-ci, ce qui
entraîne à terme l'assèchement des mangroves plusieurs
milliers de kilomètres en aval du fleuve avec pour
conséquences la disparition d'une biodiversité unique au
monde et la disparition pour les indiens de leurs revenus du fait de la
disparition de cet écosystème.
Si les forêts
représentent 40% de la quantité de carbone totale existante sur
Terre, on comprend que leur régression ou combustion doublerait le taux
de CO2 de l'atmosphère. 1,1 Gt est ainsi rejetée
chaque année malgré le fait que les arbres absorbent
jusqu'à 20 % de CO2 en plus à durée
équivalente à cause de l'augmentation des taux de CO2.
L'effet sur le
réchauffement
climatique ne peut être négligé,
même si la capacité de
puits de carbone de
certaines forêts est discutée, et qu'avec le réchauffement,
les incendies risquent d'être plus nombreux et plus violents.
La déforestation provoque
une modification du climat à l'échelle mondiale aussi bien
qu'à l'échelle locale : les arbres contribuent plus que
le reste de la flore au phénomène d'
évapotranspiration
et par là de pluviométrie ; source d'une humidité
locale vitale en zone tropicale. Leurs racines décolmatent les sols et
peuvent aller chercher l'eau jusqu'à plusieurs dizaines de mètres
de profondeur. Ils jouent aussi le rôle de coupe-vent et tempèrent
les chocs thermiques dans les zones froides. Leur disparition est source de
perturbations du
couple
thermohygrométrique. Enfin, la forêt absorbent la
lumière en rafraîchissant l'air par son évapotranspiration,
là où le sol nu renvoie l'énergie du soleil vers
l'atmosphère qu'il réchauffe et déshydrate (
albédo). La
température ambiante moyenne peut localement augmenter de plus de 10
°C après une déforestation en zone tropicale. Ce
réchauffement local modifie la pression atmosphérique, qui
elle-même influe sur le déplacement des masses d'air et des
cellules de tempêtes. Les cycles pluviométriques sont donc
modifiés à l'échelle mondiale, provoquant
sécheresse et inondations dans des régions qui n'y sont
habituellement pas soumises.
Suite à une coupe à
blanc et notamment en zone tropicale, le sol laissé nu subit un
lessivage important par les pluies torrentielles, inutilisées et non
freinées par la végétation. L'
humus
disparaît rapidement et ne laisse que la roche-mère, impropre
à la végétation. La revégétalisation est
d'autant plus impossible que les plantes tropicales sont majoritairement
sciaphiles (elles ne peuvent pousser qu'à l'ombre que procure une
forêt).
La
désertification
est un problème qui menace actuellement 900 millions de personnes et
touche 3,5 milliards d'hectares, soit le quart des terres
émergées.
Les forêts ont un rôle de protection des sols qui
n'existe évidemment plus avec leur disparition : en retenant la
terre, les roches et la neige avec leurs racines, les arbres empêchent
les glissement de terrains et les avalanches.
La déforestation provoque bien sûr la
destruction d'habitats de milliers d'espèces animales et
végétales, souvent condamnées à
disparaître. Trois espèces disparaissent ainsi chaque heure, soit
72 par jour, soit 26 280 par an. La forêt est en effet le milieu qui
abrite la majeure partie des êtres vivants.
La déforestation
entraîne inexorablement des crues, inondations et coulées de
boue dévastatrices : les forêts retiennent en effet la
majorité de l'eau de pluie (dix fois plus qu'un pâturage) et la
relâchent progressivement par évapotranspiration. Elles
maintiennent donc les nappes phréatiques et régulent le
régime hydrique.
Avec leur disparition, ces eaux de pluies (abondantes dans les
pays tropicaux) ruissellent en torrents jusqu'aux rivières, provoquant
ainsi des crues extrêmement destructrices. Cette eau qui ruisselle
emporte avec elle le sol, qui se retrouve dans le lit et l'embouchure des
rivières. La rivière étend donc son lit, aggravant encore
les inondations et provoquant des coulées de boue meurtrières,
comme ce fut le cas en Chine.
L'opacification de l'eau qui charrie toutes ces boues
provoque la disparition de la faune et de la flore et entraîne de graves
problèmes piscicoles.
L'eau filtrée par les forêts alluviales est
épurée. La déforestation augmente encore les
problèmes d'eau potable.
La disparition des ressources
forestières et piscicoles provoque des famines, l'agriculture
étant impossible à long terme sur un terrain soumis à la
désertification.
Les sécheresses, les famines et l'absence d'eau potable
favorisent la dissémination de maladies.
L'économie est vouée à
l'échec sur le désert créé par la
déforestation. La déforestation entraîne des
problèmes sociaux comme la disparition du tourisme (principale
source de revenus dans certains pays), la baisse du cadre de vie (paysage...),
la disparition de patrimoines culturels liés à la forêt, et
la mort des populations autochtones.
Et enfin perte d'un matériel médical
inestimable pour la science : 70% des plantes utiles contre le cancer par
exemple se trouvent uniquement dans les forêts tropicales humides. Plus
d'un quart des médicaments prescrits aux U.S.A. sont
dérivés de plantes des forêts tropicales. De même,
tout un potentiel d'aliments et de produits inconnus ou encore
inutilisés est perdu.
Solutions
La restauration et le reboisement des espaces
forestiers détériorés pourrait être la meilleure
solution pour la foret en voie de disparition.
Le classement de parcelles en
réserves
protégées (12% devraient l'être selon l'objectif
fixé par la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et
le Développement),
parcs, forêts de
protection etc. est primordiale. La création et le maintien d'un
réseau entre ces zones (
corridors
biologiques) est également importante. Des
zones tampon autour des
zones protégées (exploitation extensive) seraient
également une bonne chose. Les États peuvent encore participer
aux plans d'action forestiers nationaux (PAFN) : il s'agit d'une
collaboration internationale visant à une gestion idéale des
forêts. Les permis d'exploitation doivent être plus restrictifs.
Les États doivent former et sensibiliser les
professionnels agricoles et sylvicoles aux problèmes environnementaux et
a code forestier. Ils doivent également fournir aide et assistance
technique aux exploitants et aux propriétaires.
Les populations vivant en forêt doivent également
être sensibilisées, en échange de quoi elles (et notamment
les tribus indigènes) mériteraient d'obtenir les parcelles
qu'elles occupent.
La création et la valorisation de fonds forestiers
dédiés à la protection et à la gestion durable des
forêts est un élément primordial dans la lutte contre la
déforestation. Ces fonds aideraient les ONG et les pays en voie de
développement, subventionneraient des reboisements et des outils de
protection (contrôle des feux, réglementation, clôtures...)
etc.
respect des conventions signées (
Convention
sur la diversité biologique,
CITES,
Convention
pour la lutte contre la désertification,
Accord
international sur les bois tropicaux...).
Par les lois
La mise en place et l'application d'un régime
législatif forestier portant sur l'environnement et du CITES (convention
internationale sur le commerce international d'espèces de faune et de
flore menacées d'extinction) interdisant notamment le commerce d'arbres
rares ou menacés pourraient aussi aider a protéger la foret.
Il faut aussi une lutte contre l'exploitation clandestine et
des contrôles à l'importation du bois.
5.2.2. Extermination de la
faune :
Outre les causes naturelles (séismes, inondations,
volcanisme) beaucoup d'animaux ont disparu principalement suite à
l'action humaine. Et d'autres sont actuellement menacés d'extinction
suite à la destruction de leurs biotopes naturels, à
l'introduction des animaux exotiques, la chasse anarchique et le commerce
illicite des produits animaux et des animaux vivants. Beaucoup d espèces
animales figurent sur la liste rouge red list éditée
chaque année par l IUCN Union Internationale pour la Conservation de la
Nature .
- La Destruction des biotopes
L'animal est étroitement lié à son
biotope. Ce dernier une fois détruit, entraîne la disparition de
l'animal. Citons à titre d'exemple, la disparition du gorille dans les
hauteurs de Masereka, Kipese, Kitsombiro suite à l'abattage de la
forêt des bambous dans laquelle vivait ce primate.
- L'introduction des animaux exotiques
Il a été constaté que l'introduction
volontaire ou involontaire de certaines espèces animales
étrangères dans une région a des effets néfastes
sur la faune locale. Les animaux qui sont importés arrivent parfois avec
des maladies qui se transmettent aux animaux autochtones souvent
dépourvus d'éléments de résistance (anticorps)
contre ces maladies.
Un des cas les plus célèbres est l'introduction
volontaire du lapin en Australie où 12 couples importés en 1859
avaient donné en 1900, une population 800000 individus. Aujourd'hui
cette population toujours croissante est devenue incontrôlable et un
véritable fléau pour les cultures.
Au 16e siècle, les Européens ont
amené involontairement le Rattus rattus (rat) en Jamaïque.
Le rat s'est multiplié de sorte qu'il est devenu un moment donné
un problème pour les plantations de canne à sucre. Pour combattre
les rats on a utilisé la vipère qui, par après, a
commencé malheureusement à mordre les ouvriers de ces
plantations. Comme remède, la mangouste grise de l'Inde a
été introduite dans ce pays par les planteurs. Après son
introduction, on a remarqué une baisse sensible de la population des
rats ravageurs, mais au fur et à mesure que le rat devenait rare, la
mangouste s'attaqua, sans discrimination, à beaucoup d'autres
vertébrés (lézard, volaille, oeufs de tortue). A partir de
ces exemples nous pouvons tirer une leçon selon laquelle lorsque nous
voulons introduire un animal exotique dans notre région il faut d'abord
étudier les conséquences écologiques qui pourraient
survenir.
- La chasse, le braconnage et le commerce des produits
animaux
La chasse est parmi les principales causes de la destruction
de la faune mondiale. Elle est accentuée par le commerce de la viande
(Bush meat), des peaux, de l'ivoire et des animaux vivants (Primates,
Perroquet, Okapi, Paon). Dans les pays africains, la chasse est devenue un
problème écologique seulement depuis la colonisation et
l'utilisation de l'arme à feu. Il existait en Afrique une forme de
chasse dite de subsistance.
Pendant la colonisation l'homme s'est surtout attaqué
aux animaux sauvages pour se procurer de la nourriture, des vêtements,
pour se protéger ou éliminer les ennemis des cultures et des
animaux domestiques (cas des colons du Congo belge) et pour des fins
commerciales. Certains colons ont abattu de nombreux animaux par plaisir et
pour nourrir les ouvriers et les militaires dans leurs camps.
Beaucoup d'espèces animales en Afrique sont aussi
menacées par le braconnage. L'unique solution qui reste est de
créer des réserves naturelles et d'adopter une politique
d'exploitation rationnelle de la faune sauvage encore à notre
disposition.
- La recherche scientifique
Beaucoup de spécimens animaux sont souvent
sacrifiés dans la recherche en médecine, en biotechnologie, en
biologie...
- Les conflits armés
Les nombreuses guerres civiles dans les pays en voie de
développement constituent un des facteurs les plus importants de la
destruction de la faune sauvage. Les aires protégées se
transforment en lieu de refuge des maquisards où ils massacrent la faune
pour s'en nourrir ou pour des talismans. On assiste alors, surtout en Afrique,
a un véritable écocide.
5.2.3. Dessèchement des
continents
Depuis quelques décennies, on constate que les
continents se dessèchent du jour au jour. Dans divers points du globe,
les ressources d'eau diminuent. Les nappes d'eau souterraines baissent de
niveau et les sources disparaissent. Le manque d'eau potable et d'irrigation
est devenue un grand problème écologique mondial. Il s'agit des
conséquences de la destruction du couvert végétal et de
l'urbanisation toujours croissante surtout dans le tiers monde. En effet, dans
le milieu urbain, le revêtement imperméable des routes, de
certaines parcelles et des aérodromes, empêche l'eau de
s'infiltrer dans le sol pour alimenter les nappes d'eau souterraines. Les
canalisations des eaux en milieu urbain favorisent le ruissellement en
défaveur de l'infiltration. Les eaux de pluie sont recueillies par des
canalisations souvent cimentées ou des tuyauteries qui les conduisent
directement à la rivière sans plus passer par les nappes
souterraines.
5.2.4. Exploitation anarchique
des ressources non renouvelables
L'accroissement explosif de la population et l'extension de
l'industrie entraînent une forte exploitation de ressources non
renouvelables (minerais, combustibles fossiles). D'après une estimation
faite aux USA, si on continue avec le rythme actuel de consommation beaucoup de
métaux non ferreux disparaîtront d'ici la fin du 21e
siècle. La disparition prochaine du pétrole et du gaz naturel
pourrait aussi causer une crise grave d'énergie difficile à
gérer. Il est temps que l'homme songe à une exploitation
rationnelle de ces ressources à l'utilisation d'autres formes
d'énergie.
5.2.5. Problème de la
pollution
L'existence de la vie sur notre planète Terre est
menacée non seulement par l'explosion démographique ou la
surexploitation des ressources naturelles mais aussi par d'autres
phénomènes dont la croissance industrielle
caractérisée par une pollution mal contrôlée. Cette
croissance industrielle a enrichi le milieu la biosphère des substances
chimiques indésirables depuis le 19e siècle. Ces
substances nocives sont appelées polluants.
Elles sont rejetées dans l'atmosphère pour
retomber après sur les écosystèmes ou elles sont tout
simplement déversées dans l'eau ou enfouies dans le sol par
l'homme. Ce rejet dans l'environnement de substances toxiques
nuisibles à la santé humaine et aux écosystèmes est
la pollution.
La production énergétique à partir des
combustibles fossiles et nucléaires, l'industrie chimique et
biotechnologique ainsi que les activités agricoles sont à la base
de cette pollution.
Les effets de la pollution sont somatiques
(lésions cutanées, respiratoires, hépatiques ou nerveux)
ou germinaux (stérilisation, tératogénie,
mutation). Les produits de la pollution sont toxiques. Cette
toxicité peut être aiguë subaiguë ou
à long terme.
5.2.5.1. Principaux sites de
pollution
Le problème de pollution touche pratiquement tous les
écosystèmes mais à des degrés variables. Les
régions qui paraissent moins concernées comme l'Afrique sont
aussi touchées. Les vents, les courants marins, les cours d'eau, les
eaux de pluies et les océans sont à la base de la dispersion des
polluants dans le monde. Des pesticides utilisés au Maroc pour tuer les
Acridiens ou criquets migrateurs ont été détecté
plus loin sur les îles du Pacifique en se propageant par les eaux de
l'océan. Il y a lieu de multiplier les exemples de ce genre.
Selon Ramade (écologiste français), les sites
les plus touchés sont l'atmosphère, les eaux continentales
(fluviales, lacustres), les eaux marines et le domaine continental.
Les principaux sites de pollution que nous avons
symbolisés par les lettres A, B, C, D, E, sont représentés
dans le tableau VI.
Tableau VI : Principaux Sites de pollutions
Nature des polluants
|
Sites premiers de pollution
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Polluants physiques
|
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A
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B
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C
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D
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E
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Radiations ionisantes
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+
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+
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+
|
+
|
+
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Pollution thermique
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+
|
+
|
+
|
+
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Polluants chimiques
|
Hydrocarbures et dérivés
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Matières plastiques
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+
|
+
|
+
|
+
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Pesticides
|
|
+
|
+
|
+
|
+
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Nitrates et phosphates
|
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Matières organiques mortes
|
|
|
+
|
+
|
+
|
Polluants biologiques
|
Microorganismes pathogènes
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
A : Atmosphère
B: Eaux continentales fluviales
C: Eaux continentales lacustres
|
D: Eaux marines
E: Domaine continental
+ : Présence du polluant
considéré
|
5.2.5.2. Types de polluants
Selon leur nature, on distingue :
- Les polluants physiques : radiations
ionisantes, bruits....
- Les polluants chimiques : hydrocarbures,
matières plastics, les pesticides, les dérivés de l'azote,
les poussières de cimenterie, les organomercuriels, la dioxine, les
détergents, les déchets chimiques.....
- Les polluants biologiques : matière
organique morte éparpillée dans la nature, les microorganismes,
les déchets biologiques...
- Les polluants radioactifs : radio-isotopes,
les rayonnements radioactifs...
- Les polluants esthétiques ou
visuels : mauvaise urbanisation par exemple
Parmi ces facteurs ceux qui polluent plus la nature et qui
présentent un danger sont les polluants chimiques et nucléaires
ou radioactifs.
5.2.5.3. La Pollution
atmosphérique
La pollution atmosphérique est
occasionnée surtout par les substances chimiques. L'atmosphère,
et particulièrement : la troposphère (0-10 Km) et la
stratosphère (10- 50 Km) jouent un rôle prépondérant
dans la dispersion des polluants et leur répartition dans les divers
biotopes. La troposphère contient à elle seule 80% de polluants
chimiques. La circulation des ces substances y est très rapide à
cause des mouvements verticaux et horizontaux des masses d'air (vents). La
grande partie des polluants atmosphérique est ramenée au sol et
dans hydrosphère par les précipitations. Certains polluants, une
fois sur la surface terrestre, s'infiltrent, contaminent les nappes
phréatiques pour se retrouver dans les cours d'eau. D'autres vont dans
l'hydrosphère sans passer par le sol. De grandes quantités de
polluants atmosphériques sont aussi absorbées par des êtres
vivants directement ou à travers des chaînes alimentaires.
Les polluants atmosphériques proviennent de
l'utilisation des combustibles fossiles de l'industrie qui rejette
d'énormes quantités de poussières et des sous produits
dans l'atmosphère, des fermentations des déchets organiques
libérant des gaz riches en sulfure d'hydrogène et d'autres
dérivés du soufre . Ces polluants proviennent aussi des
centrales et des armes nucléaires qui rejettent des noyaux radioactifs
gazeux dans l'atmosphère. La pollution atmosphérique est surtout
intense en milieu urbain où se concentrent les véhicules, foyers
domestiques et les usines. Les principaux polluants atmosphériques sont
de trois types : les gaz et les particules solides et liquides.
- Le dioxyde de carbone (CO2) :
Le dioxyde de carbone est un gaz primordial pour
l'activité photosynthétique. Il devient un polluant
atmosphérique lorsque la concentration dépasse un certain seuil.
Depuis le milieu du 19ème siècle le taux du dioxyde de
carbone augmente dans l'atmosphère. Cette situation provoque
l'augmentation de la température du globe. On parle alors de l'effet
de serre qui se caractérise par l'augmentation de la
température du globe. La température terrestre en augmentant sous
l'action du CO2 en excès dans l'atmosphère pourra
faire fondre, si on ne fait pas attention, la calotte glacière polaire,
la banquise de l'océan arctique, les neiges éternelles se
trouvant sur les hauts sommets des montagnes. Si toutes ces eaux solides se
liquéfiaient, les niveaux des océans s'élèveraient
jusqu'environ 80 m. Beaucoup de villes et spécialement celles de la
Hollande (Pays bas) se trouveraient sous l'eau. D'autres polluants
atmosphériques comme les poussières, les oxydes nitreux et les
chloro-fluoro-méthanes ou chlorofluorocarbures contribuent aussi au
réchauffement actuel du globe.
La Convention Cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques a été signée en 1992 lors du sommet de la
terre à Rio de Janeiro. Elle est entrée en vigueur le 21 mars
1994.Les parties à convention cadre se sont fixées comme
objectif de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans
l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation
anthropique dangereuse du climat.
En 1997, les parties à cette convention ont
adopté à Kyoto un protocole pour réduire leur production
des gaz à effet de serre responsables du réchauffement
planétaire. Le protocole de Kyoto est entré en vigueur et
ratifié le 16 février 2005 par 156 pays moins les Etats-Unis et
l'Australie.
- Le monoxyde de carbone :
Ce gaz, produit au cours des combustions incomplètes
dans les moteurs, est un réducteur fortement toxique. Il a des
propriétés asphyxiantes et se substitue facilement à
l'oxygène en se fixant sur l'hémoglobine. Une fois
transporté par le sang il s'accumule dans les organes et le cerveau qui
est l'organe moteur des animaux.
Un moteur brûlant 1000 l d'essence rejette dans
l'atmosphère 290 kg de monoxyde de carbone. En plus du monoxyde de
carbone provenant de moteur une autre quantité provient de feu de
brousse, des décharges électriques dans l'atmosphère, de
la préparation du charbon de bois, des combustions
incomplètes...
- les dérivés du soufre :
Il s'agit surtout du dioxyde de soufre et du sulfure
d'hydrogène. Le dioxyde de soufre se trouve normalement dans l'air
à l'état de traces. Il provient principalement des volcans. Sa
concentration peut augmenter à cause des industries
métallurgiques qui, lors du grillage produisent de grandes
quantités de SO2.
Environ 180 millions de tonnes de SO2 sont
dégagés par ans dans l'atmosphère. Ce gaz, une fois
dissous dans l'eau atmosphérique, retombe sur la terre sous forme de
pluies acides constituées de H2SO4 ou de
H2SO3. Ces pluies, de pH allant jusqu'à 4
provoquent la chlorose et la nécrose des feuilles. Elles sont
également corrosives pour les constructions et rendent le sol acide.
Le dioxyde de soufre provenant des usines forme parfois une
sorte de fumée (smog acide) au-dessus des agglomérations dans les
pays industrialisés. Ils provoquent des maladies pulmonaires telle que
la bronchite chronique.
Le sulfure d'hydrogène provient aussi du volcanisme et
de fermentation anaérobie. Il est très toxique mais il se
transforme rapidement en dioxyde de soufre.
- Les oxydes d'azote :
Il s'agit de NO2, de N2O5, du
NO. Ces substances sont naturellement produites par les microbes
anaérobies, le volcanisme et les décharges électriques au
niveau de l'atmosphère. A la quantité produite naturellement
s'ajoutent les oxydes dégagés par les moteurs des avions
supersoniques. Comme les composés chlorés
(Trichlorofluorométhane ou CFC11, Dichlorofluorométhane ou
CFC12), les oxydes d'azote seraient à la base de la destruction de la
couche d'ozone qui protège les êtres vivants contre les rayons
ultraviolets du soleil et des pluies acides. Le trou observé dans la
couche d'ozone au-dessus de l'antarctique pourrait être causé par
l'abondance de ces oxydes dans l'atmosphère !
NO2 + O NO + O2
NO + O3 O2 + NO2
La destruction de l'Ozone stratosphérique par les
composés chlorés peut être aussi illustrée par les
réactions radicalaires et en chaînes semblables à celle
représentée ci- dessous :
CH3Cl + énergie .
CH3 + . Cl
. Cl + O3
ClO . + O2
ClO . + O . Cl +
O2
Le radical .Cl obtenu au cours de cette
dernière réaction s'attaque encore à d'autres
molécules d'Ozone (réactions en chaîne).
C'est en 1985 que l'alerte a été donnée
avec la découverte d'une diminution importante de la concentration
d'Ozone au cours des mois de septembre et d'Octobre au dessus du continent
Antarctique. Il s'agit en effet d'une réduction de près de 50 %
du contenu total d'Ozone, se produisant au cours du printemps austral et
s'étendant sur toute la surface de l'Antarctique. C'est cette diminution
relative de l'épaisseur de la couche d'Ozone stratosphérique par
rapport à son épaisseur standard ou initiale de 300 Dobson soit
3 mm que l'on nomme « trou d'ozone ». Depuis la
fin des années 1970, l'épaisseur de l'Ozone est passée, en
certains endroits, de 3 mm à 2 et même 1,5 mm aujourd'hui, en
moyenne pour le mois d'octobre. En 2000, 2001 et 2003, le trou dans la couche
d'Ozone a atteint une superficie jamais observée avant 2000, alors que
celui de 2002 était le plus petit qui a été observé
depuis 1998. Pourquoi ces changements des dimensions ?
- les particules liquides et solides:
Les poussières de métaux lourds et de
cimenteries est les particules liquides (aérosols) dispersées
dans l'air polluent aussi l'atmosphère. Elles y sont projetées
pour retomber dans les écosystèmes en les salissant et en
provoquant diverses maladies à l'homme. Elles bouchent les stomates des
feuilles et diminuent par conséquent l'activité
photosynthétique.
5.2.5.4. La Pollution terrestre
Les sols peuvent être pollués par l'utilisation
non contrôlée des pesticides, des engrais, par des
microorganismes, et par des déchets solides. Beaucoup de pesticides
(insecticides, herbicides, fongicides, raticides, acaricides....) sont
très toxiques et capables de produire des maladies graves chez l'homme
et les animaux. Ces substances peuvent être ingérées
directement ou indirectement par l'homme. En effet, certaines plantes
accumulent ces substances. L'animal ou l'homme les absorbent en consommant des
plantes contaminées. L'action des pesticides peut être
immédiate après ingestion directe d'une plante récemment
pulvérisée ou à long terme, par l'intermédiaire des
chaînes trophiques. Certains herbicides tels que le 2,4, D et 2,5,D, le
Picloran et le cacodylate utilisés respectivement sur les
Dicotylédones et les Monocotylédones et provoquant la
défoliation des plantes, sont des grands polluants des sols. Ils ont
aussi été utilisés comme armes au Vietnam par les
Américains.
Certains insecticides comme les organochlorés, les
organophosphatés et les carbamates s'accumulent dans le sol avec une
décomposition très lente. Ils sont difficilement
biodégradables. A titre d'exemple on peut citer le cas des quelques
organochlorés qui persistent dans le sol.
Tableau VII : Persistance dans le sol des quelques
organochlorés
Insecticide
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Quantité restante dans le sol
|
Aldrine
|
40% (après 14 ans)
|
Chlordäne
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41% (après 14 ans)
|
Diéldrine
|
31% après 15 ans
|
D.D.T
|
39% après 17 ans
|
Le D.D.T (Dichloro-Diphényl Trichloroéthane)
perturbe le métabolisme du Ca. Les oiseaux qui absorbent des
végétaux ou des grains dans les quels il y a du DDT pondent des
oeufs très fragiles.
Les engrais figurent aussi parmi les polluants du sol à
cause de grandes quantités d'impuretés qu'ils contiennent. En
plus des trois éléments importants dans les engrais chimiques N,
P, K on y retrouve beaucoup d'autres éléments
supplémentaires qui sont toxiques (As, Cd, Cr, Co, Pb, Ni, Se, V,
Zn....). Certaines plantes accumulent les nitrates qui conduisent à la
synthèse des nitrosamines qui sont cancérigènes. Le sol
peut être pollué par des cadavres et des déjections des
animaux ainsi que par les microorganismes (pollution biologique de sols).
A côté de ces différentes pollutions de
sol, on peut aussi ajouter la pollution due aux déchets non
biodégradables qui non seulement, encombrent le sol, mais aussi le
rendent inutilisable. Ce le cas de la pollution due aux bouteilles
cassées ou aux emballages en plastics. Les déchets radioactifs
rejetés par les industries nucléaires rendent également
les sols radioactifs.
5.2.5.5 Pollution des eaux
La plupart de polluants atmosphériques ou terrestres
sont entraînée dans les milieux aquatiques qu'ils polluent. Les
déjections rendent les eaux sales et malodorantes. Les cadavres
rejetés dans l'eau y produisent des substances malodorantes et toxiques
telles que la putrescine, la cadavérine, le scatol, le
H2S.
Les engrais azotés et phosphatés utilisés
sur la terre ferme sont entraînés par les eaux des pluies.
Arrivés dans les milieux aquatiques ils provoquent une forte production
du phytoplancton qui, à la mort cause une désoxygénation
de l'eau. Parmi les polluants du milieu aquatique, les détergents et le
pétrole ne doivent pas être oubliés. La pollution des eaux
douces n'est pas seulement chimique, mais elle est aussi biologique et physique
(radioactive, thermique). L'océan est le point d'arrivée de tous
les polluants.
On y trouve des métaux lourds, des pesticides, des
détergents, des produits pétroliers des matières
organiques, des germes divers, des radioéléments.... et surtout
que l'homme considère ce milieu comme une poubelle. Nous devons aussi
signaler des pollutions catastrophiques dues aux accidents telle que la
catastrophe de Torrey- Canyon au cours de la quelle 118000t de fuel
s'étaient déversées sur plusieurs milliers de
km2 de mer.
5.2.5.6. Note sur la pollution
radioactive
L'industrie nucléaire produit plusieurs milliers de
tonnes de déchets radioactifs et des radio-isotopes par an. Ces
déchets sont repris dans les chaînes trophiques pour s'accumuler
dans certaines organismes ou organes jusqu'à des doses dangereuses pour
l'être vivant lui-même ou pour le consommateur. On parle alors de
bio-accumulation radioactive. Des travaux montrent que chez le rat
contaminé de façon chronique à l'uranium appauvri (1 mg
par jour), les radionucléides s'accumulent dans la plupart des organes
(reins, squelette, intestin grêle, cerveau, muscle, foie...) selon un
processus complexe. Par ailleurs, l'uranium enrichi semble modifier certaines
fonctions du système nerveux chez le rat après contamination
chronique (1 mg par animal et par jour) : perturbation du cycle veille-sommeil,
réduction des capacités de mémorisation spatiale,
augmentation des comportements anxieux. L'administration chronique d'uranium
appauvri affecte les cytochromes P450. Cette famille d'enzymes joue un
rôle majeur dans le processus d'élimination des
xénobiotiques (Substances étrangères à l'organisme
tels que les médicaments, les polluants ou les pesticides).
Les polluants radioactifs sont les produits de la fission
nucléaire de 137Cs, 90Sr, 131I...
émis lors des explosions des bombes et les neutrons provenant de
certaines réactions nucléaires. L'iode radioactif, par exemple,
est produit à très grande quantité par les bombes et les
réacteurs. Il adhère aux végétaux et se concentre
dans les glandes tyroïdes des animaux. En général c'est par
les végétaux que les radioéléments
pénètrent dans les chaînes trophiques. De là, ils
passent aux divers niveaux des consommateurs où ils se concentrent.
Un des grands problèmes qui se posent l'environnement
est celui de l'évacuation des déchets provenant de l'industrie
nucléaire. Les déverser dans la mer ou les enterrer, ne constitue
pas des solutions car ils continuent à émettre des radiations
toxiques aux êtres vivants. L'industrie nucléaire, les centrales
thermonucléaires, provoquent aussi une pollution thermique dans leur
environnement. Le problème devient encore plus grave lorsqu'il y a
explosion des centrales thermonucléaires. C'est le cas de la catastrophe
de TCHERNOBYL. Il s'agit d'un accident nucléaire particulièrement
grave survenu le 26 avril 1986 dans la centrale nucléaire Lénine
à 15 Km de Tchernobyl et 110 Km de Kiev en Ukraine. Cet accident a
causé plus de 100000morts, plus de 200000 invalides avec des millions de
cas de cancers mortels et non mortels. Ses effets sont encore
observés.
2.5.6. Autres polluants
- Le PAN (peroxyacetylnitrate) :
Le PAN se forme à partir des hydrocarbures se trouvant
dans les moteurs d'automobiles. Cette substance provoque la chute
prématurée des feuilles chez les plantes, mais irrite aussi les
yeux de l'homme.
- La dioxine et les furanes :
La dioxine et les furanes sont des polluants qu'on retrouve
aussi en grande quantité dans les pays industrialisés suite
à l'utilisation excessive des combustibles fossiles et
l'incinération des déchets.
- Le gaz d'échappement :
Il contient non seulement nombreux gaz provenant de la
combustion mais aussi du Plomb.
- Le mercure :
Il s'agit d'un polluant très toxique. On le retrouve
sous forme d'organomercuriels, d'oxydes de mercure ou d'ions mercureux et
mercuriques utilisés dans la fabrication des savons antiseptiques
éclaircissant. Un cas d'empoisonnement secondaire par ce métal a
été observé à Minamata (ex. la pollution de la baie
de Minamata par le mercure).
2.5.7. Quelques
remèdes
Pour lutter contre le problème de la pollution, il faut
songer à établir un nouvel ordre économique. La production
économique ne suffit pas. Il faut aussi considérer les
conséquences écologiques qui peuvent subvenir car l'homme risque
de se détruire sans le savoir tout en voulant produire plus. Il doit
choisir les sources d'énergie peu polluantes telle que
l'hydroélectricité, la géothermie, l'énergie de la
biomasse, solaire et éolienne (les énergies nouvelles). Il doit
recourir aussi aux combustibles moins polluants que le pétrole. Il doit
respecter la réglementation et les textes visant à réduire
la production des gaz à effet de serre et détruisant la couche
d'ozone (protocole de Kyoto, convention de Montréal). L'état des
véhicules devra aussi être réglementé. Les pratiques
culturales qui font recours aux engrais chimiques et les pesticides doivent
être remplacées par une agriculture écologique utilisant
les engrais verts et organiques ou les espèces agro-forestières
(Agroforesterie) pour enrichir le sol. Les techniques comme le compostage et la
lutte biologique contre les ravageurs sont à encourager
Dans l'aménagement des villes, l'homme devra
créer des zones de protection spéciale pour purifier l'air et
pour servir de lieu de secours d'urgence en cas de catastrophes. En ce qui
concerne les déchets, des techniques de recyclage doivent être
mises en place pour éviter l'encombrement et la contamination par les
déchets radioactifs.
Pour protéger la Biodiversité, il faut
créer des Réserves naturelles dans tous les milieux et restaurer
les forets, même artificielles, dans les endroits déjà
déboisés et respecter les textes nationaux et internationaux
relatifs à la conservation, à la chasse et au commerce des
animaux sauvages (permis de chasse, CITES ou Convention de Washington,
convention d'Alger...)
CHAPITRE VI :
PROTECTION DES
AGROECOSYSTEMES
Les plantes cultivées et les animaux domestiques sont
souvent attaqués par des parasites, des ravageurs, des plantes
adventices, des Nématodes, des mollusques, des rongeurs...
Les pertes dues aux ravageurs, aux maladies et aux plantes adventices
(mauvaises herbes) sont énormes et représentent plus du quart de
la production agricole mondiale. Pour combattre ces ennemis des cultures et
d'animaux l'homme pratique plusieurs formes de lutte.
6.1. LA LUTTE CHIMIQUE
Dans les pays industrialisés, la révolution
verte des années 60 a considérablement augmenté la
productivité agricole en jouant sur l'augmentation des surfaces
cultivées, la mécanisation, la plantation de cultures
sélectionnées et hybrides et la lutte contre toutes les nuisances
à l'aide des produits chimiques ou pesticides.
La lutte chimique consiste à l'utilisation des
pesticides Les pesticides sont des substances chimiques fabriquées par
les industries phytopharmaceutiques pour tuer les ravageurs, les mauvaises
herbes les champignons. Ils sont d'origine minérale ou organique. Ils se
retrouvent dans la nature ou sont synthétisés au laboratoire. Ces
produits contiennent en général :
- une substance toxique appelée matière
active
- une substance qui sert de support à la matière
active et qui donne du volume aux pesticides (eau, gasoil, poudres...)
- des substances complémentaires tels que les
mouillants permettant pesticides à coller aux plantes ou aux insectes
ravageurs.
Les pesticides ont, en principe, un champ d'action ou un
sceptre déterminé. Lorsqu'ils sont bien utilisés, ils
présentent beaucoup d'avantages : la facilité de
préparation, l'efficacité, la rapidité d'action, la
précision et l'amélioration de la production agricole.
Avant la seconde guerre mondiale, les pesticides
employés en agriculture étaient des dérivés de
composés minéraux ou des plantes : arsenic, cuivre, zinc,
manganèse, plomb, pyrèthre, roténone, sulfate de
nicotine...Après
ont été synthétisés au laboratoire les pesticides
de seconde génération (organochlorés,
organophosphatés...)
6.1.1. Inconvénients
des pesticides
Théoriquement, selon le point de vue des utilisateurs
et des fabricants, les pesticides agissent sur les ravageurs-cibles mais
pratiquement, ils présentent plus d'inconvénients que
d'avantages.
. Origine des Impacts sur
l'environnement
-
La dispersion des pesticides dans les sols
Lors d'un traitement, plus de 90 % des quantités
utilisées de pesticides n'atteignent pas le ravageur visé.
L'essentiel des produits phytosanitaires aboutissent dans les sols où
ils subissent des phénomènes de dispersion. Les risques pour
l'environnement sont d'autant plus grands que ces produits sont toxiques,
utilisés sur des surfaces et à des doses/fréquences
élevées et qu'ils sont persistants et mobiles dans les sols.
Le sol comporte des éléments minéraux et
organiques ainsi que des organismes vivants. Dans le sol, les pesticides sont
soumis à l'action simultanée des phénomènes de
transferts, d'immobilisation et de dégradation.
- Les phénomènes de transfert
Les transferts à la surface du sol ne concernent qu'une
faible part des produits appliqués (généralement moins de
5 %). Ils contribuent à la pollution des eaux de surface lorsqu'ils
sont entraînés, soit à l'état dissous ou retenu sur
des particules de terre elles-mêmes entraînées.
Les transferts dans le sol sont les plus importants. Ils y
sont entraîné par l'eau de pluie et s'y déplacent selon la
circulation de l'eau. Ces déplacements varient beaucoup selon le
régime hydrique, la perméabilité des sols, la nature du
produit.
- Les phénomènes d'immobilisation
Ce phénomène est dû à l'adsorption,
qui résulte de l'attraction des molécules de matière
active en phase gazeuse ou en solution dans la phase liquide du sol par les
surfaces des constituants minéraux et organiques du sol. De nombreux
facteurs influencent sur la capacité d'adsorption d'un sol, liés
soit aux caractéristiques de la molécule, soit à celles du
sol (composants minéraux et organiques, pH, quantité d'eau). De
même, les phénomènes de désorption qui correspond
à la libération de la molécule dans le sol
(phénomène inverse de l'adsorption).
Les pesticides sont en majorité adsorbés
rapidement par les matières humiques du sol (colloïdes
minéraux et organiques). Une molécule adsorbée n'est plus
en solution dans la phase liquide ou gazeuse. N'étant plus disponible,
ses effets biologiques sont supprimés ; elle n'est plus
dégradée par les micro-organismes du sol ce qui augmente sa
persistance. Elle n'est plus entraînée par l'eau, ce qui
empêche la pollution de cette dernière. Sa désorption lui
rend toutes ses capacités biotoxiques. Plus fortement retenu en
général dans les sols argileux ou riche en matières
organiques.
- Les phénomènes de
dégradation
Le sol est un écosystème qui possède une
capacité de détoxification très élevée. Les
processus de dégradation des matières actives aboutissent
finalement à l'obtention de molécules minérales telles que
H2O, CO2, NH3
La dégradation est assurée principalement par
les organismes biologiques de la microflore du sol (bactéries,
actinomycètes, champignons, algues, levures), celle-ci pouvant atteindre
1 t de matière sèche à l'hectare. Son action s'exerce
surtout dans les premiers centimètres du sol. Il existe également
des processus physiques ou chimiques de dégradation, tel que la
photodécomposition. Ces actions contribuent à diminuer la
quantité de matière active dans le sol et donc à
réduire les risques de pollution. La cinétique de
dégradation d'une molécule donnée est
déterminée en estimant la persistance du produit. Pour cela, on
détermine sa demie vie qui est la durée à l'issue de
laquelle sa concentration initiale dans le sol a été
réduite de moitié. Cette demie vie peut varier avec la
température, le type de sol, l'ensoleillement, etc : ainsi, celle
du
DDT est d'environ 30 mois en
région tempérée et de 3 à 9 mois sous climat
tropical. Le
lindane, le DDT et l'
endrine
se dégradent en quelques semaines dans les sols inondés des
rizières, au contraire de l'
aldrine,
de la
dieldrine
et du
chlordane.
Les sols se comportent comme un filtre actif en assurant la
dégradation des produits phytosanitaires, et sélectif, car ils
sont capables de retenir certains de ces produits.
En exemple, nous citerons le cas de l'
oxychlorure
de cuivre (
bouillie
bordelaise) qui s'accumule dans les sols et qui a entraîné la
stérilisation de 50'000 ha de certains sols de bananeraies au
Costa Rica.
Les impacts sur l'environnement
Ils sont complexes et varient selon de nombreux facteurs, dont
en particulier :
- la
toxicité et
écotoxicité
de la matière active, des surfactants ou adjuvants associés, de
leurs produits de dégradation (parfois plus toxiques que la
molécule-mère) et/ou de leurs
métabolites ;
- une action synergique éventuelle avec d'autres
polluants ou composés de l'environnement ou de l'organisme
touché ;
- la
durée de
demi-vie de la matière active ou des métabolites (si la
matière active est biodégradable ou dégradable) ;
- le temps d'exposition et la dose (exposition chronique
à faible dose, exposition à des doses élevées
durant un temps bref) ;
- la sensibilité relative des organes, de l'organisme,
de l'écosystème exposé, au moment de l'exposition et dans
la durée si le produit ou ses effets sont rémanents ;
- l'âge de l'organe ou l'organisme exposé
(l'embryon, le foetus, les cellules en cours de multiplication sont
généralement plus sensible aux toxiques).
Les pesticides peuvent être responsables de pollutions
diffuses et chroniques et/ou aiguës et accidentelles, lors de leur
fabrication, transport, utilisation ou lors de l'élimination de produits
en fin de vie, dégradés, inutilisé ou interdits.
Ils peuvent contaminer tous les compartiments de
l'Environnement air (extérieur, intérieur), eaux (salées,
saumâtres, douces, de nappe, de surface et météoritique),
sol et passer de l'un à l'autre. On les trouve sous forme de
résidus dans nos aliments et boissons. Des lois ou directives
européennes imposent des seuils à ne pas dépasser, de
même dans l'eau potable.
La dispersion est difficile à
contrôler. Au moment même du traitement les pesticides passent
directement dans l'atmosphère par évaporation ou sublimation.
Certains de ces produits s'accumulent dans les sols où sont
transportés très loin des surfaces visées par le vent ou
par les eaux souterraines, continentales, océaniques ou de pluies
Tous les pesticides sont des POP (polluants organiques
persistants) ; ils perdurent dans l'environnement et s'accumulent dans les
graisses, le cerveau, le sang, le lait maternel, le placenta, le sperme des
super- prédateurs comme l'homme.
6.1.2. Effets
écotoxicologiques des pesticides
L'emploi des pesticides présente beaucoup de dangers
à l'homme et à la nature. L'utilisateur lui même est
exposé à de nombreux risques sanitaires qui sont plus
élevés dans les pays industrialisés que dans les pays en
développement. Les pesticides se caractérisent par une
toxicité aiguë qui s'accompagne d'une mortalité directe ou
d'une toxicité chronique.
Leur toxicité dépend de plusieurs
facteurs :
- la nature et la concentration de la matière active
- la température de l'air et la lumière qui
peuvent modifier les propriétés de certains produits pour les
rendre plus toxiques
- l'état de santé la résistance naturelle
et l'alimentation de l'organisme exposé
6.1.2.1. Voies d'absorption des
pesticides
Les pesticides pénètrent dans l'organisme par la
voie digestive, pulmonaire et cutanée. La voie d'absorption dermique est
la plus fréquente mais la plus négligée ou oubliée
par la plupart des utilisateurs.
Lors de la pulvérisation, la concentration de la
matière active augmente considérablement dans l'air autour de
l'utilisateur qui ne tient souvent pas compte de la direction du vent qui peut
rabattre tout le produit sur lui.
6.1.2.2. Toxicité
aiguë
Le délai qui sépare l'exposition au produit et
l'apparition des troubles est relativement court, de quelques heures à
quelques jours, permettant le plus souvent de relier les effets à la
cause.
Les dérivés organochlorés
induisent tout d'abord des troubles digestifs (vomissement, diarrhée)
suivi par des troubles neurologiques (maux de tête, vertige)
accompagné d'une grande fatigue. À ceci succèdent des
convulsions et parfois une perte de conscience. Si le sujet est traité
à temps, l'évolution vers une guérison sans
séquelles survient généralement. L'intoxication aiguë
avec ce type de produit est relativement rare, à moins d'ingestion
volontaire (suicide) ou accidentelle (absorption par méprise,
dérive de nuage, jet de pulvérisateur...).
Les dérivés organophosphorés
ainsi que les carbamates, en inhibant la
cholinestérase,
induisent une accumulation d'
acétylcholine
dans l'organisme débouchant sur une hyperactivité du
système nerveux. Les signes cliniques sont des troubles digestifs avec
hypersécrétion salivaire, nausée, vomissement, crampes
abdominales, diarrhée profuse. Il y a de plus des troubles respiratoires
avec hypersécrétion bronchique, toux et essoufflement. Les
troubles cardiaques sont une tachycardie avec hypertension puis hypotension.
Les troubles neuromusculaires se traduisent par des contractions
fréquentes et rapides de tous les muscles, des mouvements involontaires,
des crampes puis une paralysie musculaire générale. La mort
survient rapidement par asphyxie ou arrêt cardiaque. Une antidote
spécifique existe pour cette catégorie de produit : le
sulfate d'atropine qui neutralise rapidement les effets toxiques.
Chez l'adulte, les produits rodenticides à
base d'anticoagulants n'entraînent généralement pas
-à moins d'absorption massive à but suicidaire- de troubles de la
coagulation, ni d'hémorragie. Par contre, chez l'enfant, des
hémorragies graves peuvent survenir. Ils agissent en abaissant le taux
de prothrombine dans le sang, nécessaire à la formation du
caillot sanguin, entraînant ainsi des hémorragies internes. Les
symptômes apparaissent après quelques jours pour une dose
élevé, après quelques semaines pour des prises
répétées :sang dans les urines, saignement de nez,
hémorragie gingivale, sang dans les selles, anémie, faiblesse. La
mort peut survenir dans les 5 à 7 jours qui suivent.
Signalons aussi la campagne d'extermination de la fourmi
Solenopsis invicta qui fut déclenchée à la fin
des années 50 en Alabama (USA). La pulvérisation de
granulés d'organochlorés a éliminé à
l'espace de 3 ans sur plus de 110000 km2 entre 90 et 100%
d'oiseaux.
Pour chaque pesticide, il y a une dose appelée dose
létale 50, DL50, exprimée en mg de matière active par kg
de poids vif. Il s'agit de la dose de pesticide qu'il faut pour provoquer la
mort de 50 % de population des ravageurs.
6.1.2.3. Toxicité
chronique
Il s'agit d'un empoisonnement secondaire. En effet,
l'absorption régulière de petites quantités de certains
pesticides peut provoquer des lésions ou des maladies qui se
déclarent après plusieurs années. Les dégâts
peuvent être une lésion d'un organe (système nerveux) ou de
l'embryon, une chute de la fertilité, un cancer, une modification
chronique, un affaiblissement des défenses immunitaires, des
malformations...
Les personnes exposées de manière chronique aux
pesticides sont les ouvriers qui les fabriquent ou qui travaillent dans les
agro-écosystèmes, des utilisateurs, les personnes qui habitent
les régions régulièrement traitées. Les pesticides
peuvent aussi être absorbés par l'intermédiaire de l'air,
de l'eau ou des aliments.
Un cas d'empoisonnement secondaire bien connu est celui des
graines enrobées, observé en Grande Bretagne en 1961. Pour
protéger les semences de céréales contre les insectes et
les champignons on avait imaginé de les enrober d'une matière
adhérente et de faire absorber ensuite sur cette couche des
organochlorés et des organo-mercuriels. On a constaté, en 1961,
dans un comté de Grande Bretagne d'une superficie approximative de 2000
km2, 80 accidents dans l'avifaune granivore. L'autopsie des cadavres
de pigeons et des gallinacés trouvés morts dans les champs
révéla une teneur de Dieldrine supérieure à 26 ppm
(partie par million).
D'après les travaux des écologistes
Suédois, réalisés sur la teneur en mercure dans les plumes
de nombreuses espèces d'oiseaux. Il existe une corrélation nette
entre la teneur de ces plumes en mercure et la place occupée par
l'espèce considérée dans les chaînes trophiques.
Les pesticides, en particulier les organochlorés, par
leur persistance élevée s'accumulent dans les chaînes
alimentaires. Ils passent successivement des microorganismes aquatiques, aux
poissons puis aux rapaces ou à l'homme. L'intoxication des poissons et
des chats par le mercure déversé dans l'eau à Minamata au
Japon est un de nombreux exemples de transmission des toxiques par les
chaînes trophiques.
Suite à l'utilisation généralisée
de ces substances les fruits, les récoltes surtout dans les pays
industrialisés contiennent énormément des pesticides dont
beaucoup sont cancérigènes.
La diminution du potentiel biotique est la conséquence
la plus grave de l'empoisonnement secondaire. Les rapaces en ont
été les principes victimes dans les pays ou ont été
utilisé les fongicides à base de mercure et le D.D.T., Falco
peregrinus (Faucon pèlerin), Pandion haliaetus (balbuzard
pêcheur) et Haliaetus leucocephalus peuvent être
cités.
La diminution de la fécondité chez les rapaces
des régions traitées était due :
- au retard dans la première ponte
- à la diminution du nombre d'oeufs pondus
- parfois à la stérilité des femelles
- à la fragilisation de la coquille des oeufs qui se
brisent directement lors de la couvaison
- à la forte mortalité embryonnaire et
juvénile.
Certaines intoxications chroniques ont été aussi
observées chez l'homme. Parmi celles-ci on aÓ
- Les atteintes
dermatologiques : rougeurs, démangeaisons avec
possibilité d'ulcération ou de fissuration, urticaire sont
très fréquemment observées, touchant plutôt les
parties découvertes du corps (bras, visage). Nombre de produits
provoquent des problèmes cutanés, dont les roténones
responsables de lésions sévères au niveau des
régions génitales.
- Les atteintes neurologiques : les
organochlorés
font apparaître une fatigabilité musculaire, une baisse de la
sensibilité tactile. Les
organophosphorés
entraînent à long terme des céphalées, de
l'anxiété, de l'irritabilité, de la dépression et
de l'insomnie, alliés parfois à des troubles hallucinatoires.
Certains provoquent une paralysie, comme les dérivés mercuriels
ou arsenicaux.
- Les troubles du système
hématopoïétique : les
organochlorés
peuvent provoquer une diminution du taux de globules rouges et de globules
blancs, avec risque de leucémie.
- Les atteintes du système
cardiovasculaire : les
organochlorés
développent des phénomènes de palpitation et de
perturbation du rythme cardiaque.
-Les atteintes du système respiratoire :
ces atteintes sont souvent en relation avec les phénomènes
d'irritation engendrés par bon nombres de pesticides, favorisant ainsi
les surinfections et être à l'origine de bronchites, rhinites et
pharyngites.
-Les atteintes des fonctions sexuelles : un
nématicide a provoqué chez les employés de l'usine
où il est synthétisé un nombre important de cas d'
infertilité.
D'autres substances semblent impliquées dans la délétion
croissante de la
spermatogenèse.
- Les risques foetaux : des pesticides
franchissent la barrière placentaire et ont une action
tératogène sur l'embryon. C'est le cas du
DDT, du
malathion, des phtalimides
(fongicide proche de la
thalidomide). Il peut
survenir des accouchements prématurés ou des avortements. Il est
conseillé à la femme enceinte d'éviter de manipuler des
pesticides entre le 23e et le 40e jour de la
grossesse.
- Les maladies
neurodégénératives : Une étude
publiée en 2006 a conclu à une augmentation des risques de
maladie de
Parkinson suite à l'exposition à certains pesticides.
Les cancers : Plusieurs cas de
cancer sont observés chez les agriculteurs qui utilisent les pesticides (
prostate,
testicules,
cerveau ...).
- Craintes de perturbations
hormonales
Certains pesticides se comportent comme des
« leurres hormonaux ». Chez 100 % des 308
femmes enceintes espagnoles, ayant ensuite donné naissance à des
enfants jugés en bonne santé entre 2000 et 2002, on a
trouvé au moins un type de pesticide dans le
placenta. Les pesticides
les plus fréquents étaient le 1,1-dichloro-2,2 bis
(p-chlorophényl)-éthylène (DDE) à 92,7 %, le
lindane à 74,8 %
et l'endosulfan-diol à 62,1 %
4 (Le lindane
est interdit, mais très persistant).
6.1.3. Effets
biocénotiques
De façon générale la lutte chimique
(herbicides, pesticides divers) a pour résultat d'appauvrir les
biocénoses, c'est à dire de réduire la biodiversité
des écosystèmes dans lesquels on la pratique.
6.1.3.1. Disparition ou diminution
d'espèces servant de nourriture
Les herbicides font disparaître avec les plantes
adventices, l'entomofaune qui en dépend et qui peut servir de nourriture
aux oiseaux insectivores.
Il y a aussi disparition de la couverture
végétale qui sert de refuge pour certains oiseaux et
mammifères pendant la mauvaise saison.
Dans l'Etat de Montana, le carbaryl utilisé contre les
criquets avait réduit le peuplement avien à 17% de sa
densité primitive.
6.1.3.2. Disparition d'espèces
concurrentes
Les herbicides en éliminant, par exemple, les
dicotylédones d'une région provoquent la pullulation de diverses
graminées. En Angleterre, sous l'action des herbicides certaines
espèces plus sensibles telle que Dactylis glomerata ont
été remplacées directement par d'autres graminées
comme Fertuca sp., Poa sp.
6.1.3.2. Disparition de prédateurs ou
d'ennemis naturels
Les insecticides ont des effets particulièrement graves
sur les prédateurs et les parasites des insectes. Lorsque le ravageur
est détruit, même à 90%, pendant que le prédateur ou
l'endoparasite du ravageur a été éliminé du milieu,
les populations de ce ravageur se reconstituent très rapidement.
Il est difficile de contrôler un ravageur à
l'absence ses ennemis naturels. Dans d'autres cas, l'application des
insecticides favorise la prolifération de ravageurs secondaires, moins
sensibles que l'espèce-cible mais aussi moins nombreux qu'elle au
départ.
6.1.3.3. Impact de l'emploi des pesticides sur
d'autres éléments de la biocoenose
Lors de l'utilisation des pesticides, d'autres
éléments de la biocénose subissent des intoxications
parfois mortelles directement ou indirectement.
Les abeilles sauvages sont particulièrement
touchées. Il s'ensuit alors une réduction de la production du
miel et la pollinisation des plantes. Au Brésil il existe
déjà une souche d'abeilles sauvages résistantes au D.D.T.
et dont le miel contient des concentrations élevées de ce
produit.
L'intoxication des abeilles, agents pollinisateurs, a des
conséquences non négligeables dans la reproduction
végétale.
Les oiseaux et surtout les rapaces sont touchés par la
consommation des proies intoxiquées (empoisonnement secondaire). Un
autre problème posé par les pesticides est l'apparition de
résistance. Selon l'O.M.S., la résistance aux insecticides
apparaît lorsqu'une population d'insectes développe la
faculté de survivre à une dose de toxique qui était
à l'origine létale pour la plupart des individus.
Supposons que les larves d'une espèce,
particulièrement d'insectes tel que le moustique anophèle,
vecteur du paludisme, sont traitées à grande échelle au
D.D.T, la probabilité est grande qu'il se trouve quelques larves qui
acquièrent dans leurs gènes l'information nécessaire
à la dégradation du D.D.T. dans l'organisme. Elles
échappent ainsi à l'action mortelle de ce produit.
En se reproduisant, les larves survivantes diffusent
l'information et forment par reproduction rapide des populations
d'anophèles résistantes au D.D.T. en quelques années.
6.1.4. Action sur le milieu
6.1.4.1. Contamination de l'air
Lorsqu'un pesticide est appliqué, seule, une infime
quantité atteint les organismes-cibles. Plus de la moitié du
produit passe directement dans l'atmosphère. D'après SCHRIMPF, la
pollution de l'air par les pesticides dans les régions urbaines de la
Colombie serait en rapport avec l'usage intensif de ces produits dans les
régions agricoles voisins.
6.1.4.2. Contamination du sol et des eaux
souterraines
Selon BRADER, près de 500000 tonnes de matières
actives des pesticides sont appliquées annuellement dans le pays du
tiers monde. La plus grande partie de ces toxiques passe dans le sol et dans
l'eau de surface. L'eau de percolation et d'infiltration diffuse les pesticides
dans le sol.
L'homme a cru pendant longtemps que les nappes
phréatiques étaient protégées contre les pesticides
par les roches et les horizons du sol. Curieusement ce n'est pas le cas. Au
Salvador, il a été constaté des concentrations assez
élevées de pesticides dans les eaux souterraines.
6.2. LUTTE BIOLOGIQUE
Outre les ruptures d'équilibre biocénotique, la
lutte chimique soulève des problèmes d'hygiène publique.
D'autres part, les insecticides en détruisant des insectes
pollinisateurs utiles à l'agriculture, peuvent causer des
dégâts très sérieux. Enfin l'adaptabilité des
insectes a eu pour résultat une augmentation considérable du
nombre de souches et donc d'espèces résistant aux
insecticides.
Pour éviter tous ces problèmes l'homme se
démène dans le sens de développer une lutte biologique. Le
principe fondamental de cette dernière consiste à contrôler
l'accroissement démographique naturel d'un ravageur de telle
manière qu'il reste à un niveau de densité acceptable.
6.2.1. Stratégies de la
lutte biologique
6.2.1.1. Stratégie
d'acclimatation
Dans les conditions naturelles, chaque espèce est
contrôlée par des facteurs limitants abiotiques et biotiques. On
peut lutter contre un ravageur en introduisant dans le milieu un nouvel agent
de contrôle. Cette stratégie nécessite que l'agent de
contrôle subisse d'abord une acclimatation et s'applique surtout quand on
se trouve devant un ravageur introduit de l'étranger sans son
cortège d'ennemis naturels.
6.2.1.2. Stratégie des lachers
inondatifs
La stratégie de lachers inondatifs nécessite
l'élevage au laboratoire d'un grand nombre de prédateurs ou de
parasites qu'on transportera dans les cultures au moment où les
populations du ravageur amorcent une montée dangereuse. Contrairement au
premier cas, l'agent de contrôle est présent dans la faune locale.
Il suffit d'en obtenir artificiellement de grandes quantités. Les
microorganismes sont de plus à plus utilisés. Parmi eux nous
pouvons, Bacillus thuringiensis qui a été utilisé
dans la lutte biologique contre divers Lépidoptères nuisibles et
des larves des Culicidae.
6.2.1.3. Stérilisation
La technique consiste à stériliser les
mâles des ravageurs. L'exemple classique est l'élimination de
Cochlomya hominivorax des états riverains du golfe du Mexique
en 1954 par des lâchers massifs de mâles stérilisés
à l'isotope 60 du cobalt.
Cette méthode dite autocide nécessite
malheureusement des élevages de masse et des techniques d'irradiation
très coûteuses. L'usage récent de substances
chimio-stérilisantes perturbant les étapes de la
gamétogenèse pourra permettre de réduire les frais. Leur
forte toxicité pour les vertébrés implique la
précaution de ne les employer qu'en conjonction avec des
phéromones sexuelles. Les stérilisants agissent non seulement sur
mais aussi à travers les insectes qui les absorbent.
6.2.1.4. Perturbation du
développement
L'ecdysone et la Néoténine sont deux hormones
dont l'absorption peut empêcher une larve d'insecte d'atteindre le stade
adulte. L'avantage de la Néoténine (hydrocarbure non
saturé apparenté aux sesquiterpènes) réside
toutefois dans ses caractéristiques : elle est non toxique pour les
vertébrés, agit par simple contact et ne risque pas de
créer des souches résistantes.
Les chimistes ont découvert d'autres substances
présentant une activité spécifique sur certaines familles
d'insectes. C'est le cas de la Juvabione qui n'agit que sur les
Pynhocoridae.
6.2.1.5. La confusion des
mâles
La stratégie consiste à placer dans le milieu
plusieurs diffuseurs de phéromones sexuels. Devant les nombreuses
substances attractives, les mâles sont confondus et ne savent plus
localiser exactement ou se trouvent les femelles. Cette situation limite alors
les chances d'accouplement et provoque une baisse des effectifs dans la
population du ravageur.
6.2.1.6. Autres stratégies
Parmi les autres stratégies de lutte biologique on peut
encore signaler : la sélection des plantes
génétiquement résistantes, l'amélioration des
techniques culturales et la rotation des cultures
Remarque :
La lutte biologique est efficace mais ne conduit jamais
à des miracles. Par contre la lutte chimique semble avoir des effets
immédiats très remarquables. Mais elle conduit à la
dégradation du milieu naturel et de la biodiversité compte tenu
des limites de la lutte biologique et des dangers que présente la lutte
chimique pour les équilibres écologiques et l'environnement. Une
solution à adopter semble être celle de la lutte
intégrée. Cette dernière met en oeuvre la lutte
biologique et les produits chimiques pour combattre les ravageurs. Toute fois
la priorité est d'abord donnée à la lutte biologique. Ce
n'est que lorsque celle-ci s'avère inefficace qu'on intervient
chimiquement avec des pesticides peu toxiques et plus spécifiques.
6.3. PROTECTION DES SOLS
Dans les agroécosystèmes les sols sont non
seulement pollués par les engrais chimiques et les pesticides, mais
aussi ils sont continuellement dégradés par l'érosion, le
glissement de terrain et les incendies, (surtout dans les pays en voie de
développement).
La végétation installée sur le sol
fournit l'humus, assure la circulation ascendante des matières et
protège ce sol contre l'érosion en jouant le rôle de
barrière vis à vis de l'eau et du vent. Les plantes peuvent aussi
réduire l'érosion en liant les particules du sol aux racines.
L'agriculture augmente les risques d'érosion en
perturbant la végétation locale. Parmi les pratiques
accélérant l'érosion du sol nous pouvons citer : le
surpâturage, la monoculture, la culture à rangs espacés, le
labour, le défrichage, les sillons dans le sens de la pente.
La fertilisation par les engrais minéraux au
dépend de la fumure organique augmente le rendement immédiat mais
détruit peu à peu le sol et provoque une diminution progressive
de la teneur du sol en matière organique et de son activité
biologique
Pour protéger les sols il faut des haies
anti-érosives dans les champs se trouvant dans les régions
montagneuses. Cette pratique devient encore plus intéressante lorsque
ces haies sont faites des plantes agroforestières fixatrices de l'Azote.
Tout en luttant contre l'érosion, ces plantes fertilisent aussi les
sols. Elles permettent de restaurer la forêt et jouent beaucoup sur le
mésoclimat et l'épuration de l'air.
Pour la fertilisation il faut plus recourir aux engrais
organiques (fumure) et aux engrais verts. La lutte biologique devra aussi
être encouragée.
CONCLUSION
Nous avons constaté que les êtres vivants sont
soumis dans leur environnement aux facteurs abiotiques et biotiques. Ils sont
aussi en interaction permanente avec leur environnement et il se crée
entre eux des équilibres écologiques.
L'homme, comme élément de la nature,
malgré toutes les technologies qu'il a élaborées, ne peut
se soustraire et se considérer comme le maître de tous les
êtres vivants. Il ne peut échapper aux lois naturelles qui
régissent la vie des espèces animales et végétales
vivant sur la planète terre. Il n'y a qu'une terre, nous devons la
protéger.
Le monde est en crise...Avec la mondialisation, les urgences
environnementales se sont multipliées : changement climatique,
menace de la biodiversité, pollution de l'air, des eaux et des sols,
épuisement des ressources naturelles...
L'environnement planétaire est menacé par des
risques croissants générés par les développements
technologiques de ces dernières années : accumulation de
déchets nucléaires et pollutions génétiques
irréversibles.
Les modifications liées à la dégradation
de la nature et à la surexploitation des ressources naturelle, la
rupture des équilibres écologiques observés actuellement
sont autant des dommages qui risquent d'être très graves,
même pour l'homme. Dans un rapport publié en avril 1981 sur les
problèmes des environnements sociaux Saburo Okita déclare :
« Ce n'est pas seulement la qualité de la vie des habitants de
la planète qui est en cause mais les capacités même de la
planète à entretenir la vie. »
Citons aussi le professeur Mungala dans son allocution
d'ouverture de l'atelier régional sur l'éducation relative
à l'environnement et la formation des écologistes pour les pays
francophones et Lusophones d'Afrique tenus à Kisangani du 3 au 10 mai
1982 « Il faut, en tout cas, s'inquiéter des menaces qui
pèsent sur notre milieu naturel. » L'homme devra prendre
conscience des méfaits qu'il est entrain d'infliger à la nature
et s'impliquer dans la recherche des voies et moyens pour conserver ce qui
reste de la biodiversité.
GLOSSAIRE D'ECOLOGIE
On trouvera ci-dessous le sens (signification) du vocabulaire
habituellement utilisé pour parler de l'écologie : environnement,
milieu, écosystème...
Abiotique : 1. Qualifie un milieu où
les organismes vivants ne peuvent exister. 2. Se dit parfois d'un facteur
physique ou chimique de l'environnement.
Abondance : Nombre d'individus d'une
espèce par unité de surface ou de volume.
Abondance relative : Nombre total des
individus d'une espèce par rapport au nombre total des individus de
toutes les espèces présentes, par unité de surface ou de
volume.
Abondance-dominance : Indice qui combine
l'abondance (ou la densité) des individus d'une même espèce
et le volume qu'ils occupent au sein d'une communauté
végétale.
Acclimatation : Processus d'adaptation de
populations d'organismes aux changements d'environnement naturels ou aux
changements à long terme imposés par l'homme (tels que
causés par le rejet continu de résidus industriels ou d'eaux
usées).
Accoutumance : Processus par lequel un
organisme vivant ou une société tolère progressivement des
modifications de l'environnement.
Acides fulviques : Partie des substances
humiques solubles à la fois en milieux acide et alcalin.
Acides humiques : Partie des substances
humiques solubles en milieu alcalin, mais qui précipitent par
acidification.
Adaptation : Processus et résultat de
l'ajustement d'un organisme vivant ou d'une société aux
conditions d'un environnement donné, ce qui lui permet de survivre, de
se reproduire et de se développer.
Benthos : Ensemble des êtres vivants
des fonds marins, vivant à proximité du substrat.
Biomasse : Masse de matière vivante
contenue dans une unité déterminée de surface ou de volume
de l'environnement marin.
Biocénose : Flore et faune d'un milieu
déterminé.
Biosphère : Région de la
planète renfermant l'ensemble des êtres vivants et dans laquelle
la vie est possible en permanence.
Biotope : Aire géographique de surface
ou de volume variable, dans laquelle vit un etre vivant ou une
communauté.
Climat : Ensemble des
phénomènes météorologiques qui caractérisent
l'état moyen de l'atmosphère et son évolution en un lieu
donné.
Commensalisme : État des animaux qui
vivent à côté d'animaux d'une autre espèce en
profitant de leurs aliments.
Communauté : Groupe de populations qui
ont des modes de vie similaires (ex : communauté d'Insectes, d'Oiseaux).
Convergence (zone de) : Zone d'un
écosystème pélagique arrivé au stade ultime de
maturité.
Déshydratation : Lorsqu'un organisme
perd une partie de son eau. (appelée aussi dessiccation)
Diurne : Qui se montre le jour (opposé
à nocturne)
Écologie : C'est la science
des conditions d'existence et des interactions entre les organismes et leur
environnement. Haeckel (1866) : "Par écologie on entend la partie de
la science qui concerne l'économie de la nature, l'étude de
l'ensemble des relations des organismes avec leur environnement physique et
biologique".
Écologie des populations :
Établit les lois qui régissent l'abondance et la distribution
d'organismes identiques occupant le même espace.
Écosystème : Ensemble des
êtres vivants et des éléments non vivants d'un milieu qui
sont liés vitalement entre eux.
Endogé : Qui vit sous le sol, dans le
substrat.
Épigé : Qui vit au dessus du
sol.
Epineuston : Organismes vivant sur
l'interface eau-atmosphère (ex : Crustacés, Hallobates).
Étage : Espace vertical du domaine
benthique marin où les conditions écologiques sont à peu
près constantes, ou varient régulièrement entre les deux
niveaux critiques marquant les limites de l'étage.
Facteur écologique : Tout
élément de l'environnement susceptible d'agir directement sur les
êtres vivants au moins durant une phase de leur cycle (phase de
croissance, de reproduction).
Fusion : Liquéfaction de solides sous
l'action de la chaleur.
Guilde : Groupe d'organismes à
même mode de vie.
Habitat : Ensemble des conditions d'existence
subit ou exigées par un organisme ou un groupement d'organismes.
Hypogée : Qui vit dans les cavernes (=
cavernicoles).
Organismes appartenant au neuston toujours immergés (1
à 2 premiers cm d'eau) - Ex : Copépodes, larves de
décapodes, larves de poissons.
Lentique, lénitique : Biotope ou
biocénose d'eau calme (lacs, étangs).
Lotique : Biotope ou biocénose des
eaux courantes.
Migration : Déplacement de population
périodique ou apériodique permettant à certains animaux de
se soustraire à des conditions défavorables liées à
des facteurs reproductifs et secondairement à des facteurs
nutritionnels.
Mimétisme : Propriété
que possèdent certaines espèces animales, pour assurer leur
protection, de se rendre semblables par l'apparence au milieu environnant,
à un être de ce milieu, à un individu d'une espèce
mieux protégée ou moins redoutée.
Necton : Ensemble des organismes qui peuvent
vaincre les courants par leur nage et donc se déplacent de façon
autonome.
Neuston : Organismes vivants au voisinage
immédiat du milieu fluide, à l'interface eau-atmosphère.
Niche écologique : Ensemble de l'habitat
d'une espèce et ses relations avec le milieu et les autres
espèces. Peut se définir aussi comme l'ensemble des besoins
requis par un organisme pour survivre dans son biotope ainsi que les actions
réalisées pour satisfaire ses besoins. Une niche
écologique n'est pas occupée mais réalisée par un
organisme. Elle est multivariée pour pallier aux besoins de
l'organisme.
Nocturne : Qui se montre la nuit.
Parasitisme : État d'un être
vivant qui vit en association durable avec un autre dont il se nourrit, sans le
détruire ni lui apporter aucun avantage.
Pelagos : Comprend les êtres vivants de
pleine eau (en opposition au benthos).
Peuplement : Ensemble d'individus d'un
certain nombre d'espèces animales et végétales que l'on
trouve sur un fond déterminé.
Plancton : Ensemble des organismes
entraînés par les déplacements d'eau. Ils sont passifs par
rapport aux mouvements des masses d'eaux, à l'exception de quelques
déplacements verticaux (ajustés sur le rythme
nyctéméral).
Pleuston : Organismes dont une partie du
corps dépasse de la surface de l'eau (Velelles, Porpites).
Pollution: introduction dans l'air, l'
eau
ou le sol de substances toxiques portant atteinte à la santé
humaine et aux
écosystèmes
. Elle est essentiellement liée aux activités humaines : rejet de
déchets domestiques, industriels ou agricoles ; dissémination de
pesticides
par l'agriculture ; fuites de matières
radioactives
; émissions de gaz dans l'
atmosphère
etc.
Population : Ensemble d'individus d'une
même espèce coexistant dans le même habitat.
Production : Accroissement dans le temps de
la biomasse.
Productivité : Biomasse nouvellement
produite par unité de temps (= vitesse de production). Production et
productivité se réfèrent aux caractères dynamiques
des biocénoses.
Rhéophile : Organisme adapté
aux forts courants (en milieux lotiques).
Rythme nyctéméral (circadien) :
Alternance du jour et de la nuit.
Sédentaire : Organisme effectuant
quelques mouvements lents de faible amplitude.
Sessile : Organisme fixé sur le
substrat.
Surfusion : État d'un liquide qui
reste liquide au dessous de son point de congélation (= supercooling).
Symbiose : Association durable et
réciproquement profitable entre deux ou plusieurs êtres vivants.
Temps de résilience : Temps
nécessaire à un écosystème pour retrouver son
état originel après perturbation.
Turbidité : État d'un liquide
trouble. En milieu aquatique, la turbidité de l'eau est causée
par des sédiments ou des matières en suspension.
Vagile : Espèce de grande
mobilité.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
ANONYME, Memento du forestier, 3e
édition, Ministère de la coopération, Paris, 1266
pages
ANONYME, 2001, Catégories et Critères
de l'IUCN pour la Liste Rouge version 3.1,
Commission de la
sauvegarde des espèces de l'IUCN, IUCN, Gland,
32 pages
BARBAULT R. 1993, Abrégé d'écologie
générale, structure et fonctionnement de la
biosphère. Maison d'édition Masson, Paris,
272 pages.
BREWER, R. 1994, The science of Ecology, 2d edition,
Saunders College Publishing, San Diego (U.S.A), 773 pages
DAJOZ, R., 1985, Précis d'écologie,
Dunod, Paris, 358 pages.
DREUX. P, 1986, Précis d'écologie,
Presses Universitaires de France, Paris, 281 pages.
DUPRIEZ, H., 1987, Jardin et vergers d'Afrique,
éd. Terre et Vie, Bruxelles, 354 pages.
DUQUET, M., 1993, Glossaire d'écologie
fondamentale, Nathan, Paris, 127 pages.
DUVIGNEAUD, 1980, Synthèse écologique,
Doin, Paris
FRONTIER et al., 1991, Ecosystèmes. Structure,
fonctionnement, évolution. Masson, Paris, 400 pages
MACKENZIE, A.et al, 1998, Instant Notes in Ecology, Bios
Scientific Publishers
Limited , Oxford, 321 pages
MADER S. S., 1988, Biologie, Evolution, Diversité
et Environnement, Reynald Goulet Inc., Québec, 767 pages
MATTHEY W. et al, 1984, Manuel pratique
d'écologie, Pavot, Lausane, 264 pages
RAMADE, F., 1977, Ecotoxicologie, Masson, Paris
RAMADE, F. 1981, Ecologie de ressources naturelles,
Masson, Paris, 334 pages
RAMADE, F., 1984, Eléments d'écologie.
Ecologie fondamentale, Mac-Graw-Hill, Paris, 397 pages.
RAMADE F. 1989, Eléments d'écologie,
Ecologie appliquée, Marc Graw Hill, Paris, 578 pages.
PARENTI UMBERTO, 1971, Atlas de zoologie 2, Grange
Batelière, Paris, 115 pages.
VANLOON, G.W., DUFFY S.J, 2003, Environmental Chemistry, a
global perspective, Oxford University Press Inc., NewYork, 492 pages.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION........................................................................
1
0.1.
DEFINITIONS :ECOLOGIE ET ECOLOGISME
2
0.2.
OBJECTIFS DU COURS
3
0.3.
L'ECOLOGIE ET LES AUTRES SCIENCES
3
0.4.
SUBDIVISION DE L'ECOLOGIE
3
0.4.1.
L'autoécologie
4
0.4.2.
La synécologie
4
0.4.3.
La démoécologie
4
0.4.4.
L'écophysiologie
4
0.4.5.
L'écologie globale
4
0.4.6
L'économie de l'environnement
4
0.5.
APPLICATIONS DE L'ECOLOGIE
5
CHAPITRE
I :
FACTEURS
ECOLOGIQUES.........................................................
6
1.1.
DEFINITION
6
1.2.
CLASSIFICATION DES FACTEURS ECOLOGIQUES
6
1.3.
FACTEUR LIMITANT
7
1.4.
LOI DU MINIMUM OU LOI DE LIEBIG
7
1.5.
LOI DE TOLERANCE OU LOI DE SHELFORD
7
1.
6. VALENCE ECOLOGIQUE
8
1.7.
ADAPTATION AUX FACTEURS ECOLOGIQUES
9
CHAPITRE
II :
ACTION
DES PRINCIPAUX FACTEURS ECOLOGIQUES...............
11
2.1.
FACTEURS CLIMATIQUES
11
2.1.1.
La lumière
11
2.1.2.
La température
13
2.1.3.
L'humidité
17
2.2.
FACTEURS HYDROLOGIQUES
19
2.2.1.
Facteurs physiques du milieu aquatique
19
2.2.2.
Facteurs chimiques en milieu aquatique
22
2.3.
LES FACTEURS EDAPHIQUES
23
2.3.1.
La texture des sols :
23
2.3.2.
Structure des sols
24
2.3.3
La porosité du sol
24
2.3.4.
Hygrométrie des sols
24
2.3.5.
Le pH du sol
25
2.3.6.
Les éléments minéraux :
25
2.4.
FACTEURS BIOTIQUES
25
2.4.1.
Les facteurs physico-chimiques d'origine biotique
26
2.4.2.
Facteurs trophiques de nature biotique
26
2.4.3.
Les facteurs intraspécifiques
26
2.4.4.
Les facteurs interspécifiques
26
CHAPITRE
III :
ECOLOGIE
DES
POPULATIONS................................................
27
3.1.
POPULATION, PEUPLEMENT ET COMMUNAUTE
27
3.2.
REPARTITION SPATIALE DES ETRES VIVANTS
27
3.3.
METHODES DES EVALUATIONS DES EFFECTIFS
28
3.3.1.
L'évaluation absolue
28
3.3.2.
L'estimation des effectifs
28
3.
4. PRINCIPAUX PARAMETRES DEMOECOLOGIQUES
30
3.4.1.
La densité
30
3.4.2.
La natalité et la mortalité
31
3.4.3.
L'âge
32
3.4.5.
Le Sex-Ratio
34
3.5.
CROISSANCE DES POPULATIONS
34
3.5.1.
Croissance en absence des facteurs limitants
34
3.5.2
Croissance en présence des facteurs limitants
35
3.5.3.
Fluctuations des populations
37
3.6.
LES RELATIONS HOMOTYPIQUES
38
3.6.1.
Le principe d'Allee
38
3.6.2.
La compétition intraspécifique
38
3.7.
LES RELATIONS HETEROTYPIQUES
39
3.7.1.
Les relations de compétition
39
3.7.2.
Les relations de coopération
39
3.7.3.
Les relations d'exploitation
39
3.8.
LES RELATIONS CHIMIQUES
41
CHAPITRE
IV :
NOTIONS
DE LA BIOCENOSE ET DE
L'ECOSYSTEME..................
42
4.1.
LA BIOSPHERE
42
4.2.
LES BIOCENOSES ET LES ECOSYSTEMES
42
4.3.
TYPES DE BIOCENOSES
44
4.4.
CARACTERISTIQUES DES BIOCENOSES
45
4.5.
EVOLUTION DES BIOCENOSES
46
4.6.
NOTIONS DE SERIES ET DE CLIMAX
47
4.7.
NOTION DE LA NICHE ECOLOGIQUE
47
4.8.
STRUCTURE TROPHIQUE D'UN ECOSYSTEME
48
4.9.
PYRAMIDES ECOLOGIQUES ET FLUX D'ENERGIE
50
4.10.
CIRCULATION DE LA MATIERE DANS LES ECOSYSTEMES :
50
4.10.1.
Exemples des cycles biogéochimiques
51
4.11.
NOTION DE LA BIOMASSE
53
4.11.1
La biomasse et l'énergie calorifique
56
4.12
NOTION DE LA PRODUCTIVITE
56
4.12.1.
Productivité primaire
56
4.12.2.
Productivité secondaire
57
4.12.3
Productivité des Ecosystèmes
58
CHAPITRE
V
PROTECTION
DE
L'ENVIRONNEMENT......................................
60
5.1.
DEFINITION :
60
5.2.
PROBLEMES DE L'ENVIRONNEMENT CAUSES PAR L'HOMME
60
5.2.1.
La déforestation
60
5.2.2.
Extermination de la faune :
65
5.2.3.
Dessèchement des continents
67
5.2.4.
Exploitation anarchique des ressources non renouvelables
67
5.2.5.
Problème de la pollution
67
2.5.6.
Autres polluants
75
2.5.7.
Quelques remèdes
75
CHAPITRE
VI :
PROTECTION
DES
AGROECOSYSTEMES...................................
77
6.1.
LA LUTTE CHIMIQUE
77
6.1.1.
Inconvénients des pesticides
78
6.1.2.
Effets écotoxicologiques des pesticides
80
6.1.3.
Effets biocénotiques
84
6.1.4.
Action sur le milieu
86
6.2.
LUTTE BIOLOGIQUE
86
6.2.1.
Stratégies de la lutte biologique
86
6.3.
PROTECTION DES SOLS
88
CONCLUSION
........................................................................
89
GLOSSAIRE
D'ECOLOGIE.........................................................
90
BIBLIOGRAPHIE......................................................................
95
TABLE
DES
MATIERES...........................................................
96
T.C.C.B.2008 BIOS
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