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Contribution des associations au développement socio économique du Burkina Faso

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par Moumouni GUIRE
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) Ouagadougou - Master I 2009
  

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INTRODUCTION GENERALE

La recherche de l'amélioration des conditions de vie des populations a toujours été la préoccupation majeure de tous les gouvernants. L'amélioration des conditions de vie représente la manière dont un être humain parvient à satisfaire ses besoins vitaux à savoir la nourriture, la santé, le logement, l'habillement, les conditions de travail et l'éducation de ses enfants. Face à la misère, la création d'un minimum de bien-être favorise la sécurité physique et matérielle des populations. Afin d'y parvenir, les Etats mettent en oeuvre diverses stratégies de développement.

Dans la mesure où les individus constituent la richesse principale d'une nation, ces stratégies de développement doivent viser à assurer l'égalité des chances, l'équité, de meilleures possibilités et de bonnes conditions de vie à chacun des individus formant la nation.

Malheureusement, nombre d'Etats des pays pauvres ne peuvent garantir des services collectifs efficaces et universels à leurs populations, ni financer d'importants investissements d'infrastructures pour assurer le développement. Ces Etats si fragiles et si vulnérables sont astreints de façon omniprésente à une précarité en terme de biens et de services pour la satisfaction des besoins de leurs populations en pleine croissance.

C'est pourquoi, le développement socio - économique doit rester constamment au coeur de tout programme politique de gouvernement. Les nations dites sous - développées mènent constamment des politiques sectorielles et multisectorielles en faveur de la lutte contre la pauvreté. Le développement socio - économique doit favoriser l'éradication des disparités intra - régionales et la valorisation des potentialités de chaque localité.

Tous les régimes qui se sont succédés au Burkina Faso ont essayé à travers des outils de planification de résoudre cette équation de développement harmonieux. Malgré les multiples efforts fournis, les résultats obtenus sont largement en deçà des attentes. Fortement éprouvés par des difficultés économiques internes, des pays comme le Burkina Faso ont souscrit aux programmes d'ajustements structurels avec les Institutions de Brettons Woods. Ces programmes ont pu rétablir quelque peu les équilibres macroéconomiques. Au-delà de cette performance mitigée, les conditions de vie des populations n'ont cessé de se détériorer avec le désengagement de l'Etat des secteurs pourvoyeurs d'emplois. Cette situation s'est soldée par des licenciements, des compressions et des fermetures d'unités de production industrielle.

Par ailleurs, le Burkina Faso s'est engagé résolument dans un processus de démocratisation. Celui - ci s'est amorcé avec l'adoption de la Constitution du 2 juin 1991 et a favorisé la liberté d'association. Si traditionnellement, l'Etat assumait la responsabilité de l'accès des populations aux services essentiels, nous assistons depuis l'avènement de la démocratie, à une croissance importante du rôle du secteur privé et du monde associatif dans les domaines de la santé et de l'éducation. La décentralisation en cours est un système d'organisation qui prône effectivement le développement participatif. Avec elle, de nouveaux paradigmes sont incontestablement apparus dans les processus de développement.

Cette nouvelle philosophie du développement est contenue dans la loi n° 010/98/AN du 21 avril 1998, portant modalités d'intervention de l'Etat et répartition de compétences entre l'Etat et les autres acteurs du développement. L'Etat assure désormais ses interventions de façon exclusive ou complémentaire avec les collectivités territoriales, les organisations non gouvernementales (ONG), les associations et le secteur privé1(*). Avec cette loi, le rôle de chaque acteur est clairement défini par secteur d'activités. Si les domaines de souveraineté sont exclusivement du ressort de l'Etat, les secteurs socio économiques sont pris en charge de façon complémentaire avec les autres acteurs du développement.

Une bonne gouvernance doit aussi soutenir tous les efforts de développement entrepris. Celle - ci doit concerner aussi bien le système politico - administratif et le système économique que l'émergence d'une société civile libre et responsable. Subséquemment, le développement économique et social ne peut se réaliser que grâce aux transformations de ces trois systèmes en vue d'une plus grande cohérence et d'une synergie dans le fonctionnement du système global.

Les organisations de la société civile dont les associations sont sollicitées pour assurer l'épanouissement des citoyens. L'Etat accorde ainsi des espaces de liberté aux citoyens afin qu'ils participent de façon responsable aux transformations socio - économiques du pays. La société civile se compose des groupements de base, des mutuelles, des libres penseurs, des chercheurs, de la presse libre, des associations, des ONG, des syndicats, des coopératives, du secteur privé et de leurs structures faîtières. Elle se définit plus aisément par opposition aux structures étatiques, para - étatiques et politiques obnubilées elles par la conquête du pouvoir. Loin d'être antagonistes, ces deux entités s'interpénètrent en des relations complémentaires parfois très confuses et suspicieuses.

L'histoire du mouvement associatif au Burkina Faso semble se confondre avec celle du pays. La stabilité politique et sociale du pays et le dynamisme de ses populations combinés avec ses besoins réels en matière de développement économique font de ce pays une terre d'élection de l'action des ONG et des associations. Au travers des différents plans quinquennaux que notre pays a connu par exemple, l'Etat a toujours fait appel à la responsabilisation des communautés à la base dans le libre choix et la réalisation des actions à la base. La nécessité et la prépondérance de la vie associative sont dues non seulement au souci de l'Etat à créer une société nouvelle plus juste, humaine, inclusive et ouverte mais aussi à un besoin d'émancipation sociale, culturelle et économique non satisfait depuis les indépendances. De simples bénéficiaires au départ, les populations sont devenues de nos jours, des acteurs à part entière de leur propre développement.

La création des associations a donc pris une ampleur effrénée dans notre pays grâce à un contexte juridique et institutionnel très propice au développement participatif. Le Burkina Faso a souscrit à de nombreux textes internationaux et voté de nombreuses lois favorisant la liberté d'association. Par conséquent, de nombreuses associations se créent quotidiennement. Elles semblent très dynamiques, volontaires et vivaces sur les chantiers du développement. Leur atout majeur est lié au fait qu'elles sont plus proches des populations. Etant l'émanation du peuple, elles remplissent des missions d'utilité sociale, de relais, d'accompagnement, de substitution, de contre - pouvoir, de participation aux projets et programmes, bref, de développement local.

La richesse du tissu associatif au Burkina Faso est due au fait que tous les secteurs de la vie sont marqués du sceau indélébile des associations. Elles ont fait siennes tous les projets de développement. Dans le domaine économique par exemple, elles oeuvrent à une meilleure répartition des fruits de la croissance, à l'octroi d'un travail décent à tous, à assurer la souveraineté alimentaire et économique du pays à travers la lutte contre la pauvreté. Au niveau social, elles oeuvrent à l'enracinement de la démocratie, à la santé et à l'éducation pour tous en passant par la lutte contre toute forme d'exclusion sociale. Les associations sont alors à l'avant-garde de tous les combats qui sont menés en faveur des populations à la base.

Les citoyens ont compris la nécessité de se regrouper, de s'unir, afin de construire durablement leur nation. S'il est avéré que les associations ont un impact social et économique certain sur le développement de notre pays, en revanche, il est tout de même difficile de quantifier toutes leurs réalisations. Aussi, l'évaluation du montant financier des investissements n'est pas toujours exhaustif compte tenu du fait que les associations relèvent de l'économie sociale.

Beaucoup de difficultés grèvent les actions des associations sur le terrain. En outre, des pesanteurs sociologiques et des difficultés internes d'ordre financier, organisationnel et fonctionnel minent nos associations. De plus, des difficultés externes non moindres constituent un handicap sérieux à l'émergence d'un monde associatif plus fort, crédible et uni. Fort heureusement, des solutions idoines sont à même d'enrayer ces difficultés.

L'objectif de la présente recherche est de cerner le rôle et la place des associations dans le processus de développement socio - économique du Burkina Faso. Pour cela, nous avons anticipé le thème en posant deux postulats que nous vérifierons naturellement. Mais, pour mieux mener cette réflexion, nous nous sommes servis de l'expérience de quelques associations. Ce travail de recherche ne s'est pas mené non sans difficultés.

Avec cette recherche, nous comptons apporter notre contribution aux multiples réflexions sur la question cruciale de la raison d'être des associations dans le processus de développement.

En quoi donc, les associations contribuent- elles réellement au développement socio- économique du Burkina Faso ?

Pour répondre à cette interrogation, ce mémoire a été subdivisé en deux grandes parties qui abordent respectivement, les aspects théoriques et les aspects pratiques de la question.

* 1 Article 1er de la loi n°10/98/AN du 21 avril 1998

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld