MASTER PROFESSIONNEL
ECONOMIE DE LA SANTE
DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT ET EN TRANSITION
Mémoire thématique
QUELLES APPROCHES DE FINANCEMENT DE LA SANTÉ
POUR ATTEINDRE LES PAUVRES DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT ? LA NOUVELLE
FORMULE D'ALLOCATION DES RESSOURCES ET D'ACHAT DE SERVICES (OU RAP) ET
L'ÉQUITÉ.
CYICARANO Solange
Année 2006 - 2007
Cerdi - Université d'Auvergne, 65 Bd F. Mitterrand,
63000 Clermont FD, France - www.cerdi.org
Page
Sommaire
Dédicace..............................................................................................
3
Liste des
abréviations..............................................................................
4
Liste des
tableaux..................................................................................
5
Liste des
figures....................................................................................
6
Résumé...............................................................................................
7
Problématique.......................................................................................
8
Introduction.........................................................................................
9
PARTIEI : Les aspects de l'iniquité en
santé.......................................................
9
CHAPITRE I : Revue de la
littérature..................................................................
9
A. Définition des
concepts...................................................................................
9
B. Les différents aspects de l'iniquité en
santé............................................................
10
PARTIE II : Quelles approches du financement de
la santé pro pauvres................ 15
CHAPITRE I : Analyse du problème de
l'allocation des ressources et l'exclusion des pauvres des services de
santé................................................................................................
15
A. La faiblesse des dépenses publiques de
santé...........................................................
15
B. La quasi absence des mécanismes
assurantiels.......................................................... 16
C. Le mode d'allocation des ressources et
l'équité .......................................................
16
D. L'offre de soins et les pauvres
......................................................................... . .
18
E. L'échec des mécanismes de prise en charge des
indigents............................................ 19
F. La décentralisation et les disparités
régionales.......................................................
19
CHAPITRE II : Les approches d'un financement de
santé pro pauvres................................... 20
A. Les composantes de la nouvelle formule d'allocation des
ressources et d'acquisition des services de santé
..............................................................................................................
20
B. Le RAP et
l'équité..........................................................................................
22
C. Quelques exemples d'application de la formule
RAP................................................ 26
CHAPITRE III : Discussions , perspectives,
recommandations.................................... 27
A. Limites d'application de la formule
RAP............................................................... 27
B.
Discussions..................................................................................................
27
C.
Recommandations..........................................................................................
28
Conclusion ................................................................................. .........
30
Bibliographie.........................................................................................
31
Annexes................................................................................................
33
Annexe 1 : Distribution des dépenses publiques de
santé dans les groupes de revenus pauvres et riches sept pays d'Afrique
Sub-
Saharienne.........................................................................
33
Annexe 2 : Indicateurs des dépense publiques de
santé des pays d'ASS exprimés en dollars (internationaux) de
PPA..........................................................................................
34
Annexe 3 : Allocation des ressources de santé du
secteur de santé Uganda pour l'exercice budgétaire 1997/98 et
1998/99 selon la formule
RAP..................................................................... 35
Dédicace
Je dédie ce travail à la mémoire
de mon père disparu trop tôt.
J'espère que, du monde qui est sien maintenant, il
apprécie cet humble geste comme preuve de reconnaissance de la part d'un
enfant qui a toujours prié pour le salut de son âme. Puisse Dieu,
le Tout puissant, l'avoir en sa Sainte Miséricorde !
Ce travail est également dédié
à ma chère mère, à ma soeur, à mon
frère, à mes neveux et nièces
Dans un pays meurtri, vous vous êtes
dépensés pour moi sans compter.
.
Je le dédie également à toi
Bruno,
En reconnaissance de ton amour et de tous les sacrifices
consentis pour me permettre d'atteindre cette étape de ma vie.
Avec toute ma tendresse
Liste des abréviations
ASS Afrique Sub-Saharienne
RAP « Resource Allocation and
Purchasing » (Allocation de ressources et acquisition de services)
GAVI Initiative Globale pour la vaccination
DALY Disability adjusted life years ( Année de vie
corrigé de l'incapacité)
VIH/Sida Virus de l'immunodéficience humaine/Syndrome
d'immunodéficience acquise
UA Union Africaine
AIB Analyse de l'Incidence du Bénéfice.
EDS Enquête Démographique et Santé
MS Mutuelles de santé
OMD Objectif du Millénaire pour le
Développement
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
BM Banque Mondiale
REC Recouvrement des coûts
SSP Soins de Santé Primaire
PIB Produit Intérieur Brut
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONG Organisation Non Gouvernementale.
PED Pays en développement
PPA Parité de pouvoirs d'achat
IDH Index du Développement Humain
Liste des tableaux
Tableau 1 : Tableau représentant le lien entre les
composantes de la fonction RAP et l'équité
Liste des figures
Figure 1 : Taux de couverture chez les 20% les plus
aisés et les 20% les plus pauvres de la population
de 56 pays en développement ou en transition
Figure 2 : Tableau représentant le taux de
mortalité des enfants moins de cinq ans dans les quintiles
Pauvres et riches de 56 pays en développement.
Figure 3 : Schéma représentant le
processus RAP
RESUME
Le but de ce travail est d'analyser une des tendances
actuelles en matière d'allocation des ressources et d'achat de services
de santé communément appelé RAP en vue de proposer
des solutions à la problématique de l'allocation des ressources
de santé et de l'équité dans les pays en
développement.
Bien que les gouvernements aient fait des progrès dans
le domaine de la santé marquant la ferme volonté de
réduire la pauvreté dans le monde au cours des dernières
décennies, plusieurs initiatives visant à améliorer
l'état de santé des plus démunis se sont soldées
par un échec. En l'occurrence, l'Afrique Sub-Saharienne n'est pas sur la
voie de la réalisation de des objectifs du Millénaire pour le
Développement, non pas parce qu'ils sont irréalisables mais du
fait que les efforts fournis n'atteignent pas ceux qui sont ciblés. Bien
souvent il s'est avéré dans la pratique que, les programmes de
santé de base spécialement destinés aux pauvres sont plus
utilise par les riches que par les pauvres auxquels ils sont destinés.
Par conséquent les pauvres sont en mauvais état de santé
que les riches.
Plusieurs facteurs expliquent ce problème, le
coût des services de santé étant reconnu comme un des
facteurs majeurs constituant la barrière d'accès aux soins de
santé dans la majorité des pays en développement, ce qui
étant donné le niveau de pauvreté est
compréhensible. Pour les pauvres, même des frais peu
élevés apparaissent comme étant exorbitants. La recherche
de nouvelles sources de financement dans le contexte de l'Initiative de Bamako
encourage le financement privé ou la facturation des soins aux usagers.
Pour certains PED n'ayant pas encore développés les
mécanismes de protection financière contre le risque maladie, le
souci d'assurer la disponibilité des ressources de santé
présente des effets pervers en matière d'équité
dans la mesure où ceux qui sont incapable de payer sont exclus du
système de soins.
La problématique ne se réduit cependant pas aux
coûts des soins de santé et à la capacité
financière des ménages, elle concerne aussi la politique de
financement mis en oeuvre dans l'allocation des ressources mobilisées
et mises en commun.
Dans ce travail, il sera question d'analyser si la nouvelle
formule d'allocation de ressources RAP mis en oeuvre par les PED peut
être une des approches de financement pro -pauvres contribuant
à l'équité. Il sera aussi question d'analyser les
conditions de son applicabilité. Quelques pays d'Afrique Sub -Saharienne
en ASS ont entrepris cette formule mais des efforts restent à fournir
quant à l'augmentation du budget alloué à la de
santé et au renforcement de la réglementation de l'offre
privé.
L'équité de la contribution financière,
un des objectifs du système de santé, est réalisable pour
les gouvernements africains malgré les restrictions budgétaires
grâce à la nouvelle approche RAP.
PROBLEMATIQUE
Ceux qui portent le lourd fardeau de la maladie
reçoivent moins de dépenses publiques de santé, ont un
accès limité aux services des grandes interventions de lutte
contre la pauvreté et sont ignorés par les fournisseurs de soins.
Ce sont les pauvres.
Les pays en développement et spécialement l'ASS
ne pourront pas réduire sensiblement le fardeau des maladies
transmissibles, la malnutrition, la prévalence du VIH/SIDA, la
fécondité et les inégalités sanitaires sans
améliorer l'accès aux soins de santé pour les plus
pauvres. En effet, les avantages des services de santé n'atteignent pas
équitablement ceux qui portent le plus lourd le fardeau de la maladie.
L'Afrique, qui représente 10% de la population mondiale, supporte 25% du
fardeau
global de la maladie ; 60% de personnes vivant avec le
VIH/sida y vivent et le continent supporte le fardeau de la tuberculose et le
paludisme le plus lourd dans le monde. (Union Africaine, 2006)
Malgré les grandes initiatives récentes en
matière de santé en faveur des pays à faible revenu pour
le progrès mondial telles que les Objectifs du Millénaire pour le
Développement, les grandes interventions en santé ciblées
spécifiquement dans la lutte contre la pauvreté en dans les pays
en développement et spécialement en ASS profitent plus des riches
que des pauvres auxquels ils sont destinés. En effet les enquêtes
EDS récentes réalisées en Afrique Sub-Saharienne
révèlent que les groupes aisés bénéficient
d'un meilleur accès aux services de santé de base que les plus
pauvres.
C'est le cas des programmes de santé ciblés pour
la réduction de la pauvreté tels que la lutte contre la
malnutrition infantile, la planification familiale, qui sont plus
utilisés par les riches que par les pauvres.
Dans le cadre des stratégies nationales de
réduction de la pauvreté, un grand nombre de gouvernements des
pays Africains a encouragé la prestation de services de santé
gratuits ou subventionnés dans le but d'améliorer l'état
de santé des groupes les plus pauvres et les plus vulnérables.
Cependant, dans certains pays, les dépenses publiques dans le secteur de
la santé bénéficient plus des groupes de revenu riches que
des groupes de revenu pauvres. C'est ce que révèlent les
études d'analyse de l'incidence du bénéfice
réalisées sur quelques pays d'ASS.
Les pauvres sont moins bien servis par les services de
santé que les groupes plus aisés. Les pauvres habitent en
général dans le milieux où les services de santé ne
sont pas disponibles, sont inaccessibles ou sont de qualité
médiocre. Par conséquent, les différences
considérables sont enregistrées entre l'état de
santé des personnes pauvres et des plus aisées. Ces
différences dues aux contraintes et opportunités
socio-économiques plutôt qu'au choix individuel sont injustes et
pourraient être évitées.
Question de recherche : Comment canaliser les ressources
de santé vers les pauvres en agissant sur les mécanismes
d'allocation des ressources ?
Introduction
Ce travail est compose de deux parties : une partie
théorique dans laquelle nous exposons une revue de la littérature
sur les aspects de l'iniquité en santé et une partie d'analyse de
la problématique et une approche pour remédier à ce
problème.
Ainsi, la première partie théorique sera
constituée d'une seule chapitre et comprend une revue de
littérature qui passe en revue les différents aspects de
l'iniquité en santé ( Chapitre I) ainsi que leurs
définitions.
La deuxième partie comprend l'analyse de la
problématique de l'allocation des ressources de santé et
l'équité ainsi qu'une approche pour un financement de
santé pro pauvre. Cependant, il ne sera pas question de donner des
approches à la mobilisation des ressources de santé ni à
leur mise en commun. Par contre elle se focalisera sur le mode
répartition des ressources et à l'acquisition de santé en
faveur des pauvres.
Cette partie est constituée de trois chapitres. Dans
un premier temps, nous analysons la problématique de l'allocation de
santé et l'équité ( Chapitre I ) dans le contexte
des PED et spécialement en ASS ; dans un deuxième temps nous
analysons en quoi la nouvelle approche de financement pro pauvres RAP contribue
à l'équité ( Chapitre II). Enfin, cette partie
également une partie des discussions et recommandations (Chapitre III)
sur l'applicabilité de cette formule dans le contexte africain.
PREMIERE PARTIE : LES ASPECTS DE L'INIQUITE EN
SANTE
CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE
A. Définition des concepts.
Pour mieux cerner le problème d'allocation
équitable de ressources de santé, il est important de
définir les champs du concept d'équité en santé.
L'équité en santé se
définit comme l'absence de différences systémiques et
potentiellement remédiables, dans un ou plusieurs aspects de la
santé parmi la population ou des groupes de population qui sont
définis socialement, économiquement, démographiquement ou
géographiquement (OMS web site).
L'équité d'un système de santé
fait donc intervenir deux dimensions : l'équité dans le
financement et l'équité dans la distribution des soins. Le terme
équité dans le financement de la santé concerne la prise
en charge financière ainsi que la capacité qu'à un
individu à payer les services de santé.
Un financement de la santé équitable implique
une distribution des ressources de santé est équitable :
c'est-à-dire que la répartition des ressources de santé
entre les différents groupes socio-économiques de la population,
se fait selon les besoins de la population et non selon leur capacité
à payer. En d'autres termes ceux qui ont plus de besoins seront
prioritaires. Un tel système suppose l'équité dans
la répartition de la charge du financement sur la population dans le
souci d'éviter l'appauvrissement des ménages par la maladie.
(Wagstaff et al., 1993). Pour cela le paiements des soins se fait à
l'avance afin d'éviter que les contributions des patient soient
données au moment de la maladie où le revenu est le plus bas .
Une contribution financière au système de
santé est dite équitable lorsqu'elle doit tenir compte du niveau
de la capacité à payer des individus. On parle de
l'équité horizontale, lorsque les personnes sont traitées
de la même manière si elles ont un problème similaire, peu
importe leur origine sociale ou géographique, ni leur salaire. Lorsque
les personnes paient des sommes différentes, en fonction de leurs
possibilités de payer. On parle de l'équité
horizontale.
Améliorer le degré d'équité
revient à augmenter le taux de couverture parmi les groupes les plus
défavorisés.
L'iniquité en santé: signifie
l'existence des différences qui sont systémiques et
potentiellement remédiables, dans un ou plusieurs aspects de la
santé parmi la population ou des groupes de population qui sont
définis socialement, économiquement, démographiquement ou
géographiquement.
B. Les différents aspects de l'iniquité en
santé.
Les pauvres sont particulièrement vulnérables
et contribuent énormément à l'alourdissement du fardeau de
la maladie : d'une part du fait qu'ils vivent dans les zones les plus
retirées et mal desservies par les services de santé, d'autre
part parce qu'ils renoncent aux soins par manque de ressources
financières. Les dépenses en soins de santé peuvent
absorber une grande partie de leur revenu, ce qui les incite à
réduire leur demande, à ne pas achever les traitements ou
à aggraver leur endettement
En ASS, la plus grande charge des maladies repose sur les
pauvres qui ne reçoivent que la plus petite part des dépenses de
santé. En d'autre termes, les ressources de santé sont
distribués inversement selon les besoins. C'est la « loi des soins
inversés »,( J.Tudor, 1971. Les pauvres et les populations
marginalisées y ont un accès limité aux infrastructures de
santé et semblent exclus des mécanismes de protection
financière. La prédominance du paiement direct en cas de maladie
contribue à aggraver leur misère. En effet, étant
donné le faible niveau des dépenses de santé ainsi que
la prédominance d'économie informel, les mécanismes
assurantiels y sont limitées.
Selon une enquête EDS réalisés sur 56 pays
des pays en développement, les barrières d'utilisation des
services sont étroitement liées à la situation
économique. (Gwatkin et al., 2004). Les plus pauvres fréquentent
moins les hôpitaux que les plus riches. Bon nombre de ménages
renoncent aux soins par manque de ressources financières.
Une étude récente sur un district rural en
Tanzanie révèle que 73% des ménages pauvres affirment ne
pas recourir aux soins en cas de maladie chronique par manque de ressources
financières, tandis qu' aucun ménage riche n' affirme y
renoncer (Save the Children, 2005). Au Burundi, 34% affirment également
ne pas recourir aux services sanitaires par manque de ressources (Bate et
Witter 2003).
L'emprunt pour couvrir les dépenses de santé est
largement répandu en Afrique. En cas de manque de fonds certains
recourent à leurs famille ou amis pour un emprunt avec ou sans
intérêts au point de se ruiner. Une enquête en Tanzanie
révèle que 40% des répondants ont recouru à un
emprunt pour payer des services de santé (Abel-Smith et al.1992). Au
Burundi, le niveau d'emprunt pour couvrir le coût des soins est d'ordre
de 35% pour le quintile le plus pauvre (Bate et Witter, 2003). Dans un district
rural en Tanzanie, il est de 63% dans le quintile le plus pauvres contre 43%
dans le quintile le plus riche (Save the Children, 2005).
L'iniquité des dépenses publiques de
santé.
Les études d'Analyse de l'Incidence du
Bénéfice qui combinent les informations sur l'utilisation des
services de santé par les différents groupes
socio-économiques avec les subventions publiques permettent de
déterminer qui profite des dépenses publiques de santé.
Une de ces études AIB sur quelques pays d'ASS a montré que les
dépenses publiques de santé bénéficiaient plus des
riches que des plus pauvres. En Guinée par exemple , 48 % des
dépenses de l'Etat en santé profitaient au quintile le plus riche
contre seulement 4 % au quintile le plus pauvre (Castro-Real et al.,2000). (Se
reporter à l'annexe 1 ). Cette iniquité des dépenses
publiques est plus marquée pour les soins hospitaliers. En effet le
ratio des bénéfices pauvre-riche pour les soins hospitaliers est
de 11 pour 34 alors qu'il n'est que de 15 pour 23 pour les soins primaires
(ibid).
L'iniquité dans l'utilisation des services de
santé.
Les maladies touchant les pauvres sont principalement
l'infection à VIH , le paludisme , le tuberculose, la rougeole , la
poliomyélite. Dans la plupart des pays d'ASS, les taux de couverture des
interventions efficaces visant la lutte contre ces maladies touchant les
pauvres y sont remarquablement faibles. Il a été signalé
que ces interventions sont mieux utilisées par les riches que par le
pauvres. Dans le contexte du fléau mondial du VIH/Sida, les campagnes
de prévention rencontrent des difficultés à atteindre les
pauvres qui habitent en général les régions les plus
isolées. Le statut socio-économique a été reconnu
comme principal déterminant de l'exposition à l'infection au
VIH/Sida. (Farmer 2001).
Une autre étude révèle l'iniquité
dans la prévention du paludisme au Soudan (Obinna Onwujekwe et al,
2005) où seulement 9 personnes du quintile le plus pauvre affirment
utiliser les moustiquaires imprégnés contre 36 personnes du
quintile le plus riche.
Les services de santé de base comme les services de
protection maternelle et infantile sont également plus utilisés
par les riches que par les pauvres. Des enquêtes démographiques et
de santé menées à dans 56 pays d'Afrique, d'Asie et
d'Amérique latine révèlent que les résultats des
quintiles les plus pauvres sont nettement moins favorables que ceux des
quintiles les plus riches pour toute une série de résultats de
santé, comme le montre la figure ci -dessous :
Source : (Gwatkin et al., 2005)
D'après ce figure, l'indicateur de santé
présentant une forte iniquité due à une raison
économique est celui de l'accouchement assisté par un
professionnel de santé. Pour ce qui est de la vaccination, la figure
montre que les enfants des quintiles les plus riches sont deux fois plus
susceptibles d'avoir été complètement vaccinés que
les enfants des quintiles les plus pauvres. En ASS, le taux de vaccination des
enfants contre la rougeole et la poliomyélite diffère largement
selon le revenu : 33% pour le quintile le plus pauvre, contre 66% pour le
quintile le plus riche soit deux fois plus.[Gwatkin, Poverty Data sheets].
D'autres études ont également montré une
forte inégalité pour le taux de mortalité de moins de cinq
ans selon la situation économique. La figure suivante montre que
l'écart entre riches et pauvre est plus marqué pour les 29 pays
d'ASS qui connaissent le taux de mortalité des moins de cinq ans le plus
élevé. (Gwatkin et al.,2005)
Figure 2 : Tableau représentant le taux de
mortalité des enfants moins de cinq ans dans les quintiles pauvre et
riches de 56 pays en développement. Source :
(Gwatkin et al.,2005)
L'iniquité dans l'allocation des ressources de
santé
Dans la plupart des gouvernements africains, les fonds sont
souvent dirigés, disproportionnellement, vers des structures et services
qui profitent surtout aux populations les plus aisées (Gwatkin,
2000).
L'iniquité dans l'allocation des ressources se traduit
par une répartition du budget non équitable d'une part entre les
niveaux de soins de santé de la pyramide sanitaire, d'autre part entre
les districts sanitaires
Répartition non équitable entre les niveaux de
soins de santé.
Dans les pays d'ASS, le budget est réparti d'une
manière non équitable entre les niveaux primaire et tertiaire.
Alors que le total des dépenses publiques consacrées à la
santé est de l'ordre de 5% du PIB, l'hôpital cumule à lui
seul environ 35% (Balique, 2004). Cependant, les hôpitaux ne contribuent
pas encore à l'amélioration de l'équité dans la
distribution des bénéfices des dépenses publiques, en
raison des faibles niveaux d'utilisation par les populations les plus pauvres.
Répartition non équitable entre les districts
sanitaires
Il s'agit des disparités régionales
engendrées par une répartition non équitable du budget de
la santé entre les districts sanitaires. Il s'agit souvent de
l'iniquité rural- urbain. En effet, les installations sanitaires
publiques sont plus concentrées les zones urbaines où habitent
les riches. Ces installations médicales sont rares dans les zones
rurales les plus reculées où habitent les pauvres. Dans les zones
où elles sont présentes, elles connaissent de fortes
pénuries de personnel. En conséquence , les personnes les plus
exposées à de fortes risques de maladies sont
précisément celles qui doivent faire face à des services
de santé non fonctionnels.
PARTIE II : QUELLES APPROCHES DE FINANCEMENT DE LA SANTE
POUR ATTEINDRE LES PAUVRES ?
CHAPITRE I : LA PROBLEMATIQUE DE L'ALLOCATION DES
RESSOURCES DE SANTE ET L'EQUITE DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
Dans le contexte des PED, l'exclusion des pauvres des
services de santé peut s'expliquer par plusieurs facteurs tels que les
facteurs socio culturels, l'ignorance, le manque d'attention des prestataires
de santé, ainsi que l'iniquité du financement de la santé
qui est à l'origine du coût prohibitif de certains services de
santé pour les plus pauvres.
Dans ce chapitre, il sera question d'analyser les facteurs
relatifs au financement contribuant à l'exclusion des pauvres.
A. LA FAIBLESSE DES DEPENSES PUBLIQUES DE SANTE
La plupart des pays Africains n'ont pas de ressources
adéquates pour mettre en place des systèmes de santé
fonctionnels. En effet, les dépenses totales de santé en tant que
% du PIB sont faibles et estimées en moyenne à 4,9 (Tonia Marek
et al. , 2006). (Se reporter à l'annexe 2 ).
Les données récentes collectées et
analysées par l'Union africaine sur les dépenses publiques de
santé
révèlent que la majorité des pays d'ASS
sont loin de se rapprocher de l'objectif issu de la Déclaration d'Abuja
de 2001 selon laquelle tous les pays africains devraient allouer 15% des
dépenses publiques à la santé. En effet, selon ces
données, près deux tiers des pays ont alloué moins de 10%
(Union Africaine,2006).
Pour financer des interventions affectant principalement les
pauvres, la Banque Mondiale recommande un paquet de service de base
coûtant environ 12$ par tête (Banque Mondiale, 1993).
Cependant, ce montant ne suffit plus étant donné
le coût de la pandémie du VIH/Sida. Actuellement le PNUD estime
les interventions en faveur de la réduction de la pauvreté dans
un pays à faible revenu entre 30 et 40 dollars par habitant. (Rapport
PNUD IDH 2005).
En ASS, l'origine de la faiblesse des dépenses
publiques de santé s'explique par la faiblesse des dépenses
publiques est en général. Ceci s'explique par le faible niveau
des recettes fiscales. En outre, le budget de la santé est en
compétition avec d'autres secteurs. L'analyse de la structure des
dépenses allouées à la santé en ASS montre que le
secteur public finance moins de la moitié des dépenses totales
consacrées à la santé. Le reste est financé
principalement par les paiements directs des ménages qui sont
consacrées essentiellement à l'achat de services dans le secteur
privé. En effet, les dépenses privés de santé y
sont supérieures à celles du secteur public. Elles sont d'ordre
50% des dépenses en santé privées (Tonia Marek et
al.,2006). Les paiements directs des ménages sont d'ordre de 80% dans
les dépenses privés et 50% des dépenses totales ( Pablo
Gottret et al. 2006).
Puisque la majeure partie des dépenses des
ménages pour la santé, est consacrée à l'achat de
services du secteur privé, on peut dire que le secteur privé joue
un rôle plus significatif que les gouvernements.
B. LA QUASI ABSENCE DES MECANISMES ASSURANTIELS
La part du prépaiement dans les dépenses totales
de santé détermine le degré d'équité du
financement d'un système de santé. En effet, les paiements
directs constituent le mode de financement qui expose les consommateurs
à un risque de dépenses catastrophiques, dans la mesure où
l'argent dépensé auprès de prestataires privés
n'est pas mis en commun pour protéger contre le risque maladie. En
effet, la mise en commun des ressources permet de réaliser des
subventions croisées entre riches et pauvres, entre bien portants et
malades.
Dans les pays à faible revenu la part du paiement
direct représente 50 à 70% des dépenses de santé
(Mark Pearson, 2002).La quasi absence des mécanismes assurantiels
s'explique par les le niveau faible des cotisations sociales obligatoires
étant la prédominance de l'économie informel.
C. LE MODES D'ALLOCATION DES RESSOURCES ET L'EQUITE.
Le mode de répartition des ressources de santé a
une forte implication sur l'équité. La plupart des pays africains
utilisent le système de budgétisation historique pour la
répartition des ressources. En général, le budget de
l'année en court est calqué sur le budget de l'année
précédente. Un tel système favorise l'iniquité car
il est loin de tenir compte des besoins de la population. La décision
relative aux services que le gouvernement peut acheter ou couvrir est largement
influencée par des facteurs politiques.
Le budget alloué aux grandes interventions
réduisant la charge de la maladie
La méthode propose par le Banque Mondiale (The 1993
World Development Report) pour établir les priorités consiste
à choisir les interventions réduisant la charge de la maladie
ayant un bon rapport coût -efficacité. Cependant, cette
méthode ne semble pas être pro- pauvres.
D'abord, cette méthode est essentiellement une approche
purement économique qui s'intéresse à sauvegarder le
DALYs mais elle ne tient pas compte de la l'équité dans la
distribution des bénéfices.
Ainsi, il peut y avoir des maladies affectant les pauvres ou
sévissant dans les milieux pauvres ayant un impact limité sur la
réduction de la charge de la maladie qui ne seront pas prioritaires.
Dans le contexte des pays à faible revenue, le
critère coût efficacité peut être appliqué
dans le choix des interventions étant donné que dans ce contexte
ces interventions coût efficaces concernent les maladies affectant les
pauvres en général. Mais pour les pays à revenu
intermédiaire ce n'est pas toujours le cas.
Le budget alloué aux Soins de santé
primaires
Quand les établissements de soins de santé
primaires reçoivent moins de fonds que le tertiaire, les soins de base
peu onéreux et accessibles à l'ensemble de la population, en
particulier aux pauvres et aux habitants des zones rurales sont
pénalisés. Il en résulte la médiocrité de la
qualité des soins due au personnel démotivé et insensible
aux besoins des utilisateurs.
Le budget alloué aux Soins
hospitaliers
Le problème de l'iniquité plus marqué
pour les soins hospitaliers que pour les soins de santé primaires peut
s'expliquer par la tarification non compatible avec le pouvoir d'achat de la
majorité de la population. En effet, les dépenses qu'exigent les
soins hospitaliers sont si importantes par rapport au pouvoir d'achat des
populations ce qui fait l'hôpital public fait face à une
insuffisance de ressources pour couvrir les charges.
-Le niveau excessif des dépenses lié à
l'absence de toute notion de coût. Les tarifs ne sont pas définis
selon l'analyse des coûts de production des soins, ce qui fait que
l'hôpital a des difficultés pour réaliser
l'équilibre de ses comptes. Les revenus provenant de la tarification des
soins sont à un niveau bas et d'environ 5% (Balique H.,2004 ). La
mauvaise organisation de la dispensation des soins est aussi l'origine de la
non maîtrise des coûts de l'hôpital. C'est le cas soins
fournis à l'hôpital alors qu'ils pourraient être
traités au niveau de base.
- Le mode de budgétisation : l'allocation des
ressources se fait souvent par reconduction du budget de l'année
précédente. En outre les subventions accordées aux
hôpitaux sont allouées non pas sur base de l'activité de
l'hôpital mais sur des décisions politiques. Il en résulte
que les marges de manoeuvres pour la prise en charge des démunis soient
réduites.
- L'instabilité de la dotation de l'Etat dont le
montant dépend de la situation des dépenses publiques. Le
financement de l'hôpital dépend principalement des dotations
de l'Etat (budget couvrant les coûts et les dotations en nature). La
conséquence de cette instabilité est que toutes les charges ne
seront pas couvertes.
- Les revenus provenant des régimes d'assurance maladie
ainsi que des plans de prépaiement sont insuffisantes
- Quand les soins hospitaliers ne répondent pas aux
critères de qualité (domaine médical et accueil), il en
résulte une baisse de la fréquentation par les catégories
les plus aisées qui se tournent vers secteur privé.
D. ANALYSE DE L'OFFRE DE SOINS : LES PRESTATAIRES DE
SERVICES ACCESSIBLES AUX PAUVRES
En ASS, l'offre de soins se répartit principalement
entre le secteur public qui est géré par le Ministère de
la Santé et le secteur privé. Les prestataires du secteur
privé englobent les guérisseurs traditionnels, les vendeurs
informels de médicaments, les prestataires privés à but
lucratif et le secteur privé non lucratif. Ce dernier comprend
principalement les structures gérées par les églises, et
les organisations non gouvernementales.
Le secteur public cible les plus pauvres et est plus attentif
aux disparités régionales. Il favorise les services de
santé publique. Cependant ce secteur manque des ressources et la
qualité des services y est médiocre alors que ce n'est pas le cas
pour le privé libéral.
Le secteur public et le privé non lucratif sont
accessibles aux pauvres tandis que le privé lucratif est
réservé aux patients en mesure de payer. Ce dernier dispose de
plus de ressources et offre des services de meilleure qualité que le
secteur public. En effet, étant donné la défaillance des
structures sanitaires du secteur public, entre autres la longueur de la file
d'attente, l'indisponibilité des médicaments, l'attitude
négative du personnel, il en résulte une hausse de
fréquentation des structures de santé privées.
Cependant le secteur privé lucratif ignore les plus
pauvres et les plus vulnérables et privilégie ceux qui sont
capables de payer car il est financé par les paiements directs des
usagers. C'est pour cette raison qu'il se concentre dans les zones urbaines
où habite une population solvable.
Un tel système où prédomine les
paiements direct des usagers est jugé iniquitable. (Makinen et.
al,2000).
Dans la plupart des pays africains, le secteur privé joue
un rôle plus important que le secteur public, et est faiblement
régulé. En outre, il consacre peu d'attention aux
activités de santé publique comme la prévention. Il est
donc compréhensible que les groupes les défavorisée sont
de plus en plus exclus du système de santé.
E. L'ECHEC DES MECANISMES DE PRISE NE CHARGE DES
INDIGENTS
Ces mécanismes consistent à octroyer des
certificats d'indigence à ceux qui sont dan l' incapacité de
payer. Dans ce système la présentation d'un certificat
d'indigence donne la gratuité d'accès aux soins. Des moyens
administratifs importants sont nécessaires pour accorder des
exonérations.
Il a été constaté que de tels
systèmes avaient échoué dans certains les PED quant
à la délivrance des certificats d'indigence, soit quand certains
patients n'ayant aucun critère d'exonération se retrouvaient sur
la liste des indigents. (M. Audibert et al., 2003) ; soit quand les
patients éligibles à l'exonération n'en
bénéficient pas. C'est le cas au Ghana où 84% des patients
éligibles à l'exemption ne l'avaient jamais
bénéficié (Nyonator and Kutzin, 1999). Une autre
étude réalisée dans le même pays en 1999 montre que
seulement 1 patient sur 1000 s'est vu accorder une exemption alors que 45 % de
la population vit avec moins de US$ 1(Nyonator et Kutzin, 2000).Une telle
situation traduit un dysfonctionnement de la procédure
d'évaluation de qui est pauvre, qui doit bénéficier de
l'exonération et pour quel service.
Un autre dysfonctionnement concerne l'insuffisance de fonds
pour rembourser les exonérations et le ainsi que le long délai
dans la procédure de remboursement.
Il faut noter aussi que les pauvres, pour éviter
d'être stigmatisés, renoncent à la recherche de cette
exonération.
E. LA DECENTRALISAITON ET LES DISPARITES REGIONALES
Elles se traduisent par une répartition
inéquitable des ressources de santé entre les zones rurales et
urbaines. Il en résulte les inégalités dans l'utilisation
des services de santé entre les populations rurales et urbaines.
La population rurale est confrontée aux coûts
élevés du transport suite à l'éloignement des lieux
de prestation des services. De plus, là où les installations
médicales sont présentes, elles offrent des services de
qualité médiocre car elles ne disposant pas de médicaments
ni d'équipement médical moderne. Ces installations sont
gérées par personnel de santé peu qualifié et le
plus souvent peu motivé.
Dans le contexte de la décentralisation,
l'iniquité entre les districts sanitaires persiste dans les pays
où ce processus n'a pas été complet. En ASS, la
décentralisation dans le secteur de la santé a été
menée parallèlement à d'autres secteurs et le secteur de
la santé n'a connu qu'une décentralisation minimale. En outre, un
désengagement financier de l'Etat a été enregistré
quant aux apports de subventions supplémentaires aux districts les plus
défavorisés pour corriger les disparités.
Dans certains pays où l'Etat a failli à son
rôle de contrôle, les fonds ne parviennent que difficilement aux
populations à la base puisque certaines autorités locales
s'appropriaient des fonds.
De plus, dans ce contexte où le budget de la
santé est généralement en concurrence avec d'autres
activités gouvernementales, des groupes d'intérêts capables
de se faire entendre, parmi lesquels les populations urbaines, influencent les
décisions en matière de répartition (Pearson, 2002).
La conséquence de ces iniquité est que les
districts pauvres en décidant l'affectation, peuvent attribuer moins de
fonds à certains services de base (comme la prévention) qui sont
plus utilisés par les pauvres au détriment des activités
curatives génératrices de ressources.
En outre le budget des hôpitaux de district se voit
diminuer. En effet, étant auparavant financé par l'Etat, le
budget des hôpitaux de district se voit financé par les districts.
Et ces derniers sont obligés de le partager avec les autres structures
de santé de base.
CHAPITRE II : LES APPROCHES POUR UN FINANCEMENT DE
SANTE PRO PAUVRES.
Dans ce chapitre il sera question de faire une approche pour
un financement de santé pro pauvre dans les pays à faible revenu.
Elle ne concernera pas des solutions quant à la
mobilisation des ressources ni à leur mise en commun. Elle se
focalisera sur le mode répartition des ressources et à
l'acquisition de santé en faveur des pauvres.
A. LES COMPOSANTES DE LA NOUVELLE FORMULE D'ALLOCATION DES
RESSOURCES (RAP) ET L'EQUITE
Le RAP ou « Resource Allocation and
Purchasing » est un processus par lequel les ressources mises en
commun sont allouées à des prestataires des services de
santé (publics ou privés) ces derniers bénéficiant
des incitations pour les encourager à produire des services de
santé prioritaires. (Paolo Carlo Belli ; 2004) . Son but est
améliorer l'équité, la qualité, ainsi que
l'efficience des ressources de santé. Son acteur principal est le
Ministère de la Santé.
Equité
Par la formule RAP, les besoins en matière de
santé sont déterminés à priori afin d'orienter les
services à fournir et les programmes de santé. Les
bénéficiaires sont également identifiés et
ciblés : ceux qui ont des besoins de santé importants sont
prioritaires. Ceci contribue largement à lutter contre l'exclusion des
pauvres du système de santé
Qualité
Pour pallier à l'insuffisance de l'offre du secteur
public dans certains pays, surtout dans les milieux ruraux, le partenariat
public - privé utilisé pour l'acquisition des services permet aux
pauvres de bénéficier des soins de qualité.
Efficience
En séparant financement et provision des services la
formule RAP améliore l'efficience. En effet, l'acheteur chargé de
la collecte et de la gestion des fonds n`est pas impliqué dans la
gestion interne des services de santé et est indépendant quant au
choix des prestataires public ou privé. Les prestataires choisis selon
leur capacité d'atteindre les pauvres ou selon qu'ils délivrent
les services utilisés majoritairement par les pauvres sont
rémunérés en fonction de leur performance.
Figure 2. : Schéma du
processus RAP
RAP
Etat Elaborateurs des politiques de santé
Fixation du niveau « Pooling »
du budget de santé des ressources
Répartition et gestion des fonds
Mobilisation de ressources
Détermination des besoins en
santé
Détermination des bénéficiaires
Public Etablissement des priorités, choix des
Impôts Services à fournir et de l'étendue de la
Assurance sociale couverture.
Dons Choix des prestataires et
Détermination du moyen de
paiement des services.
B. COMMENT LA formule RAP contribue t -elle à
l'équité ?
C'est en orientant les ressources de santé vers les
services répondant aux besoins des plus pauvres que la formule RAP
contribue l'équité.
Le tableau ci-dessous résume en quoi les composantes de la
fonction RAP contribuent à l'équité
Tableau 1 : Lien entre les composantes de la
fonction RAP et l'équité
Fonction RAP
|
Activité
|
Equité
|
a. Etablir la formule de transfert de fonds publics
b. Déterminer quels services le gouvernement achète
c. Déterminer qui bénéficiera de ces
services achetés
d. Déterminer à qui et comment on achète les
services
e. déterminer le mode de paiement des prestataires
|
déterminer les besoins
Redéfinir les priorités selon les besoins de la
population
Fournir les incitations à la demande (surtout les plus
démunis)
Etablissement des contrats et accords des services
(contractualisation)
Accords public public
Accords public privé
Fournir les incitations aux prestataires
Paiement à la performance
|
Résolution des disparités
régionales
Rural/ urbain
Réduire la charge des maladies qui affectent
les pauvres,
Augmenter l'utilisation des services de santé
par le plus pauvre
Améliorer l'efficience dans la gestion des
ressources
Elargir l'offre
Ciblage des prestataire pro- pauvres
Les services de base utilisés par les pauvres
sont délivrés
Réduire l'exclusion des plus pauvres par les
prestataires public et privés.
|
Etablissement de la formule de répartition des
fonds
Le budget est alloué géographiquement entre les
districts de santé et entre le niveau primaire, secondaire et tertiaire
de la pyramide sanitaire.
Selon la formule RAP, les fonds sont réparties aux
districts de santé en tenant compte des variables tels que les
coûts de production des services de santé, le degré de
pauvreté, l'index IDH, la part des donateurs dans chaque district et
d'autres. Une telle allocation permet d'atteindre lever l'iniquité entre
les districts.
Ainsi, pour tenir compte des disparités rural -urbain,
les prix de production du même service seront variables selon la
situation géographique. Par exemple dans les zones rurales, étant
donné les conditions difficiles de déplacement, les frais
alloués au transport pour le personnel seront plus élevés
que ceux du personnel médical urbain. C'est ainsi que le
problème de personnel médical démotivé servant les
milieux défavorisés est résolu.
Ceci s'avère délicat dans le contexte des pays
d'ASS dans le sens où les ressources sont limitées et que les
décisions quant à la répartition soient influencées
par les facteurs politiques. Souvent, les populations urbaines influent
largement sur cette répartition .La répartition du budget entre
l'hôpital et les SSP s'avère aussi délicat dans le contexte
de la réforme de l'hôpital public.
Etablissement les priorités
Il s'agit de déterminer quel service sera
subventionné ou quel service sera supprimé. Pour savoir quels
services le gouvernement achète, il faut faire une analyse
spécifique de type de maladies par groupe social. Ainsi,
l'établissement des priorités se basera sur les indicateurs tels
que le taux de mortalité standardisés et les différentes
mesures de morbidité.
L'estimation des besoins se basant sur les prévisions
épidémiologiques est très limitée car il est
impossible de prédire les maladies. Cependant seules les variations au
sein des individus peuvent être prédites avec précision en
introduisant les tables de morbidité antérieures.
Les services à privilégier sont ceux ayant de
fortes externalités positives comme les interventions contribuant
à la lutte contre la malnutrition infantile, la mortalité
infantile et maternelle due aux maladies transmissibles.
Pour faire le choix des interventions ou des services à
fournir, il faut d'abord déterminer le coût du paquet de services
de base qui est accessible par tous. Pour ce faire, la formule RAP ne tient
pas compte seulement de l'analyse des DALYs par la formule coût
efficacité. En effet, il tient aussi compte du coût de soins
séparément des résultats. En effet, il existe certaines
maladies affectant les pauvres qui n'ont pas un bon rapport coût
-efficacité comme il a été mentionné dans le
chapitre II de ce travail.
Identification des bénéficiaires
prioritaires des services
Les variables suivantes sont utilisées selon la formule
RAP afin d'avoir une idée des bénéficiaires des
interventions :
- La taille de la population : plus la taille de la
population est importante, plus les besoins en matière de santé
seront importants.
- L'âge et le sexe : les plus jeunes et les plus
âgés ont les besoins en matière de santé plus
importants que le reste de la population.
- La part des pauvres dans la population
générale. Plus le degré de la pauvreté est
élevé, plus les besoins seront aussi importants.
La formule RAP procède aussi l'évaluation de la
capacité de paiement du patient des individus pauvres afin
d'opérer le ciblage. Une fois que le degré de pauvreté
connu, les incitations sont fournies à la demande. Ceci est
nécessaire étant donné que la pauvreté baisse la
demande des soins parmi la population qui a de besoins de santé
importants. Ces incitations peuvent être la prise en charge des frais de
transport, les bons de soins que les pauvres peuvent utiliser comme des
espèces pour obtenir des services médicaux. Les prestataires de
services remettent ensuite ces coupons au gouvernement contre le
remboursement.
Le ciblage consiste soit à instaurer la gratuité
des soins pour ceux qui ne peuvent pas les payer (ciblage direct) soit à
favoriser certains groupes de personnes pauvres ayant des
caractéristiques particulières (ciblage spécifique).
L'exonération peut se faire selon les critères de
sélection comme le lieu de résidence, le sexe, l'ethnie, la
maladie dont souffre l'intéressé (par exemple le VIH/SIDA) ou
d'autres facteurs.
Le choix de prestataires et la procédure d'achat
des services.
Selon la formule RAP, l'acheteur peut être le
gouvernement, un conseil d'administration local, un groupe de malades ou une
assurance privée. Son rôle est d'organiser des soins
spécifiques pour une population bien définie dont les besoins
sont bien connus. Ainsi il y a interposition d'une agence pour l'achat des
services entre patients et prestataires. Ceci s'avère important dans le
contexte où l'ignorance prédomine car l'acheteur est mieux
informé et possède un pouvoir de marchandage plus
élevé que le patient. En effet, les pauvres sont plus
vulnérables aux problèmes de santé et à la maladie
en raison de leur manque de ressources et financières, mais surtout en
raison de leur connaissance limitée des questions de santé qui
influent sur le recours aux services médicaux.
A travers l'achat et la contractualisation, les
réformes RAP font intervenir au sein du service public le jeu les
règles du marché en vue de l'améliorer la qualité
des soins. Une large part des dépenses de santé est d'origine
privé. Afin d'alléger les dépenses de santé par les
pauvres qui achètent déjà des services auprès du
secteur privé, politiques pour travailler de concert avec le secteur
privé sont développés. E effet, le partenariat public
privé permet d'améliorer la qualité des soins pour les
plus démunis et de baisser les coûts
Cela se fait par établissement des contrats et accords
des services soit avec le secteur public, soit par le privé.
L'accord public- public passe par la
décentralisation : l'autorité sanitaire central qu'est le
Ministère de la Santé passe les contrats de performance avec les
autorités des districts sur des objectifs bien précis notamment
la prise en charge des indigents.
L'accord public- privé permet d'offrir des
services de qualité aux pauvres. Dans une situation où le secteur
public n'assure pas les soins les plus élémentaires, comme la
vaccination, la planification familiale, les soins prénatals en faveur
des pauvres des régions rurales, des contrats de gestion du
système de santé de base peuvent être passés avec
des prestataires tels que les ONG qui seraient rémunérées
en fonction de leur performance.
Egalement des contrats de service peuvent être
passés avec des prestataire du secteur privé libéral
disposant d'équipements médical moderne afin d'offrir aux plus
démunis des soins modernes.
Le mode de paiement des prestataires
Le mode de paiement utilisé selon la formule RAP est
la capitation. En se basant sur les facteurs épidémiologiques ou
sociodémographiques elle consiste à verser une somme forfaitaire
aux prestataires pour chaque bénéficiaire pour une gamme de
services délivré.
En outre, les incitations sont fournies aux prestataires selon
leur capacité d'atteindre les plus pauvres ou selon qu'ils fournissent
des soins qui affectent les plus pauvres comme la tuberculose. Ceci stimule la
compétition entre prestataires et les incite plus à
l'équité.
Par exemple, pour avoir une meilleure couverture pour les
pauvres, le GAVI utilise une telle stratégie pour les pays ayant un
faible taux de vaccination. En effet, des incitations financières sont
fournis aux prestataires particulièrement dans les programmes verticaux
contre les maladies transmissibles. Un montant de 20$US/ enfant
supplémentaire vacciné est attribué(Paolo Belli, 2004).
Une telle stratégie est aussi utilisée par le
Fond Global pour la lutte contre la paludisme, la tuberculose et le VIH Sida
HIV/AIDS.
Pour les soins hospitaliers, la formule RAP, détermine
combien d'hôpitaux seraient subventionnés et détermine
combien d' incitations à fournir aux hôpitaux afin qu'ils
puissent fournir les services abordables par les plus pauvres. Sous cet angle,
les hôpitaux gérés par les prestataires non libéral
comme ceux gérés par les ONGs reçoivent plus d'incitations
par le fait qu'ils atteignent un grand nombre de pauvres.
C. QUELQUES Exemples d'application de la formule RAP
Des exemples des formules d'allocation des ressources
basée sur les besoins existent dans les pays à faible et à
revenu intermédiaire. Certains pays d'Amérique Latine ont
expérimenté la formule RAP (Brésil, Bolivie, Chili,
Colombie, et Mexique).
En Asie, la passation de contrats pour la fourniture des
services de santé aux pauvres des
régions rurales du Cambodge entre 1997 et 2003, a
permis de passer les couvertures des programmes de vaccination de 25 % à
82 % dans les districts employant des services sous contrat. (Lori S. Ashford
et al.2007)
En ASS, la formule RAP a été entreprise dans
quelques pays comme l'Afrique du sud, l'Uganda, et la Zambie
Etude de Cas : Exemple de RAP en Uganda
Le gouvernement Ugandais s'est engagé à
réorganiser l'allocation du budget en faveur des pauvres entre
l'exercice budgétaire 1997/98 et 1998/99 (Pearson 2002) (Se reporter
à l'Annexe 3).
Cette réallocation s'est traduit par le transfert de
ressources du niveau tertiaire vers le niveau primaire et secondaire:
Ainsi le il y a eu transfert de ressources de l'hôpital
public vers les hôpitaux tenus par les ONGs
Pour se faire, deux lignes budgétaires ont
été introduites : une pour renforcer les hôpitaux tenus par
les ONG et une autre pour couvrir les incitations au personnel des centres de
santé des milieux ruraux ( frais de restauration).
Le budget des districts a été alloué
selon une formule qui tient compte du degré de pauvreté ,
de l'IDH, etc. comme suit :
· 60 % alloué selon un index de la taille de
population pour les différents groupes d'âge.
· 20 % alloué proportionnellement à l'
IDH (relation inverse)
· 20 % alloué proportionnellement à
l'index de l'apport des donateurs dans le district ou ONG par habitant
CHAP iii : Discussion, perspectives,
recommandations
A. Limites d'application de la formule RAP
L'estimation des besoins s'appuie sur des indicateurs
statistiques et pose un problème dans les PED. Le manque de
données socio démographiques et épidémiologiques
contribue à limiter les variables à considérer dans la
capitation. En outre, les besoins en matière de santé sont
perçus différemment selon le contexte, ce qui rend encore plus
difficile leur estimation.
Les réformes RAP n'interviennent pas sur les sources de
financement. Leur applicabilité est fonction de l'existence des
mécanismes de financement stables qui permettent d'avoir un niveau de
ressources suffisant. Elles sont pertinentes là où les
mécanismes assurantiels représentent une part importantes dans le
financement de la santé. Dans les pays où le paiement direct des
usagers prédomine, leur applicabilité reste limité .
B. Discussions : l'allocation du budget de
l'hôpital
Dans les pays à faible revenu, étant
donné que les contraintes budgétaires maintiennent les
dépenses de santé par tête à un niveau faible, les
Etats sont confrontés à faire des choix quant au financement des
différents niveaux de services de la pyramide sanitaire.
A cet effet, certains proposent de réallouer les
ressources en faveur les SSP afin de canaliser les dépenses de
santé vers les plus pauvres. Ceci implique donc de majorer le budget
alloué aux SSP et de diminuer le budget alloué aux
hôpitaux. Cette idée ne semble pas la solution pour deux
raisons.
La première raison s'explique par le fait que
dépenser moins pour les hôpitaux suppose entre autres la
diminution voire la suppression des subventions du secteur tertiaire. Il ne
faut pas ignorer que ces subventions en question sont nécessaires entre
autres pour compenser la perte engendrée par les urgences dont les
tarifs n'ont pas été recouvrés. La suppression des
subventions supposerait donc que l'hôpital fonctionnerait essentiellement
sur le prix de revient issus du REC ce qui encouragerait les hôpitaux
à rechercher l'autofinancement. Or, une telle situation serait
incompatible à l'accomplissement de la mission de service public et de
sécurité de la population qui revient à l'hôpital.
Dans les pays où il n'existe pas des mécanismes assurantiels, ces
subventions sont donc nécessaires. Dans le contexte de la réforme
des hôpitaux, le statut « établissement
public » n'implique pas un désengagement de l'Etat ni
diminution de l'enveloppe budgétaire de l'Etat. Le seul changement est
le mode de gestion avec notion de performance. Dans le contexte OMD les
hôpitaux ne devraient pas être une cause d'appauvrissement et jouer
un rôle de filet de sécurité en cas des dépenses
catastrophiques.
La deuxième raison est que augmenter les ressources des
SSP n'implique pas automatiquement l'amélioration de l'accès des
pauvres aux soins.
En effet, comme mentionné dans les pages
antérieures, les pauvres ne bénéficient un meilleur
accès aux SPP que les riches que des pauvres que quand il y a des
mécanismes de ciblages spécifiques. S'il faut donc augmenter le
budget des SSP, il faut impérativement mettre en place des
mécanismes de ciblage des pauvres.
C. Recommandations
Etant donné les limites qui entravent l'application du
processus RAP, il est important de souligner le rôle primordial de l'Etat
dans son application:
Augmenter le niveau de ressources de
santé
L'identification de la santé comme une priorité
du DSRP devrait se traduire par un maintien de la croissance des
dépenses gouvernementales allouées à la santé et en
particulier aux SSP ainsi qu'au renforcement des moyens institutionnels de
coordination et de surveillance des ressources financières de ce
secteur.
Afin d'assurer la stabilité du financement de la
santé, les gouvernements devraient aussi compter sur les instruments
qu'ils contrôlent le mieux, dont le budget de l'Etat et devraient
éventuellement diminuer leur dépendance vis à vis des
donateurs pour couvrir les frais de santé tel que les frais
récurrents. D'une part, parce que les appuis extérieurs sont
irréguliers, d'autre part par le fait que certains donateurs ont
adopté une position qui consiste à financer de plus en plus des
initiatives verticales au lieu de se concentrer sur les priorités du
système de santé dans sa globalité.
Développement de l'information en
santé
Il est impératif que les gouvernements fassent un
effort pour développer le système d'information sanitaire pour
mieux renseigner sur les besoins de la population. Ceci permettrait de mieux
orienter les ressources vers ceux qui en ont le plus besoin.
En outre, afin de s'assurer que les pauvres
bénéficieront des services de santé, les programmes de
santé devraient incorporer la dimension d'équité dans
leurs phases dès leur conception. Ainsi, le volet suivi et
évaluation permettraient de déterminer la proportion des
bénéfices atteignant les groupes économiques les plus
pauvres afin de conclure que le programme en question est favorable aux
pauvres. Pour cela, il faut que les responsables sanitaires s'assurent que les
enquête EDS atteignent réellement les pauvres.
Renforcer son rôle de régulateur en
établissement des règles du jeu.
Le partenariat public privé exige des efforts de la
part des gouvernements pour une réglementation adéquate du
secteur privé notamment en ce qui concerne les contributions
individuelles ainsi que le respect des règles de concurrence. L'Etat
devrait donc assumer plus fortement son rôle de régulateur. Ainsi,
les pays ayant une capacité très limitée à faire
observer les règlements, une réglementation peut être
appliquée notamment en fournissant aux prestataires l'information
sanitaire, ou en collaborant avec les prestataires commerciaux et informels
(guérisseurs traditionnels, vendeurs de médicaments ambulants)
pour améliorer les pratiques sur la distribution des médicaments
et de traitements.
Renforcer la capacité des mutuelles de
santé.
Pour lever la barrière financière d'accès
aux soins des pauvres, supprimer le REC ne semble pas la solution
adéquate car elle contribue à l'amélioration de la
qualité des soins. Il a même été
démontré que le REC pouvait avoir un impact positif sur la
capacité effective des plus pauvres à accéder aux services
de santé de qualité quand son introduction s'accompagne des
stratégies (Audibert et Mathonnat, 2000).
Dans le contexte où le secteur informel
prédomine, la solution adéquate serait de mettre en place des
programmes d'appui aux mutuelles de santé. Par exemple, pour permettre
aux plus pauvres de devenir membres des MS, l'Etat devrait faire des contrats
avec ces derniers par des transferts de subventions aux districts. Ainsi, ces
derniers seraient en mesure d'allouer un budget pour la prise en charge des
indigents à travers les mutuelles de santé. Ces subventions
devraient permettre le paiement des primes d'assurance des familles les plus
pauvres habitant les milieux ruraux et contribuent à réduire les
coûts administratifs liés aux transactions de gestion des
indigents.
Renforcer la décentralisation
Les Etats devraient renforcer leur engagement dans ce
processus par un engagement financier. Sous cet angle, les disparités
régionales devraient être corrigées par la mise en place
des fonds de péréquations.
CONCLUSION.
Les mesures concernant le financement de la santé pro
pauvre reposent non seulement sur la mobilisation des nouvelles ressources et
leur mise en commun, mais aussi sur une meilleure allocation et les
mécanismes d'achat des services de santé. Ceci implique que les
acteurs du processus RAP devraient avoir plus d'influence que les politiciens
lors de l'allocation du budget de santé.
En dépit des restrictions budgétaires, de
meilleurs résultats en matière de santé des pauvres
peuvent être obtenus dans les PED grâce à la nouvelle
formule d'allocation de ressources RAP.
En effet, grâce à la répartition des
ressources axées sur les besoins réels de la population, ce
processus permet de lutter contre l'exclusion des pauvres en agissant d'une
part du côté de l'offre pour s'assurer que les services
utilisés majoritairement par les pauvres sont
délivrés ; d'autre part du côté de la demande
en supprimant les barrières financières à l'accès
aux soins et en rendant les prix accessibles par tous.
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ANNEXES
Annexe 1 : Distribution des dépenses publiques de
santé dans les groupes de revenus pauvres et riches sept pays d'Afrique
Sub- Saharienne
Annexe 2: indicateurs des dépense publiques de
santé des pays d'ASS exprimés en dollars (internationaux) de
PPA
Source : (Union Africaine, 2006 p36)
Annexe 3 : Allocation des ressources de santé
du secteur de santé Uganda pour l'exercice budgétaire 1997/98 et
1998/99 selon la formule RAP
Basis for allocation of resources
PHC Conditional Grant 1997/98
The allocation of 1.7bn Shs for 1997/98 was made on the basis
of:
- population size;
- donor spending (inverse of);
- adjustment factors (socio-economic conditions and security
situation).
1998/99
The total allocation for the PHC Conditional Grant for 1998/99
was 6.358m Shs. Some
of these funds were earmarked for particular purposes:
- 1.73bn Shs to carry out upgrading of health centres (over a
period of three to four
years health centres in all districts will be upgraded as
necessary);
- 1.212bn Shs as additional recurrent funding for the upgraded
health centres;
- 0.378bn Shs to establish an 'Epidemics Fund' in the districts
which will enable
them to respond immediately to any emergency situations that
arise.
The balance of 3.04bn Shs is allocated according to the following
criteria:
- population;
- Human Development Index (per capita income, life expectancy,
school enrolment
ratios);
- donor and NGO funding (the inverse of);
- adjustment factors (security situation and presence of
government hospital).
Source : ( Pearson Mark, 2002 p28)
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