1. Introduction générale
Selon un proverbe Lari, «si le ventre a de quoi manger,
c'est que les pieds ont bougé ». C'est dire que depuis les
origines, les déplacements sont indissociables de la vie et de
l'activité humaine. Les transports constituent de fait, un réel
secteur d'activité. Dans les villes africaines, ce secteur comporte des
spécificités. Dans un premier temps, la croissance
démographique accélérée (taux de 6, voire 8% l'an),
crée une importante demande de déplacements qui demande à
être satisfaite. Dans le même ordre d'idées, le
caractère non maîtrisé de l'urbanisation, extensive et
consommatrice, provoque un allongement généralisé des
distances à parcourir. Ensuite en dépit des efforts
déployés par quelques municipalités, les transports
urbains restent dominés par un secteur privé
préoccupé par le profit. Enfin, le secteur obéit à
une logique socio-économique qui influence la demande et l'offre de
transports. Ainsi, le parc automobile est constitué de véhicules
usagés, mal entretenus et sans normes techniques
contrôlées. Il n'y a pas de régulation suffisante du
trafic. La voirie inexistante ou dégradée ne facilite pas la
circulation et accélère l'usure des véhicules. En raison
du faible niveau des revenus et de la baisse du pouvoir d'achat, de nombreux
citoyens n'ont d'autre alternative que la marche sur des distances importantes.
Ceux qui peuvent utiliser les transports en commun doivent s'accommoder de
l'inconfort de minibus surchargés. Tous sont soumis à
l'insécurité, aux embouteillages et à la pollution.
Dans ces conditions, une politique de transports urbains doit
viser l'amélioration globale des conditions de déplacement et
prendre en considération les besoins de toutes les couches sociales en
commençant par les plus défavorisées. Mieux, le concept de
mobilité urbaine parait plus approprié que celui plus
traditionnel de transports urbains pour rendre compte de toutes les dimensions
d'une question complexe que nous allons aborder dans cette étude. La
mobilité est ce qui anime une ville. Le déplacement est à
la source de l'activité économique et sociale, car la ville est
avant tout un lieu de rencontres, un lieu d'échanges et un carrefour de
vies. La gestion de la mobilité est en conséquence l'un des
éléments critiques de la gestion d'une ville. Son impact sur la
qualité et la sécurité de la vie des habitants, sur la
compétitivité des entreprises et sur l'efficacité du
fonctionnement urbain en fait un élément central de toute
politique urbaine.
Par ailleurs, le montant des sommes dépensées
annuellement dans les transports urbains par les citadins des villes africaines
est très élevé pour une mobilité urbaine
relativement faible. On estime que 25% du produit local brut de ces villes est
consacré aux transports urbains, contre 18% dans les villes
américaines ou européennes, 11% dans les villes japonaises et
seulement 2% dans les villes chinoises. (Afrique Municipale, bulletin
thématique du Programme de Développement Municipal, mars 2000).
Ces chiffres révèlent au moins une chose : les habitants des
villes d'Afrique dépensent beaucoup d'argent dans le transport, ce qui
montre que contrairement a ce qui est souvent avancé, les ressources
pour ce secteur ne manquent pas. Elles sont en revanche utilisées de
manière généralement inefficace, puisque aboutissant
à une organisation défectueuse du système de circulation
et des transports. L'amélioration de la mobilité urbaine est donc
également un indicateur de la bonne gestion, dans la mesure où
elle indiquerait que l'équipe municipale commence à se
préoccuper de l'adéquation entre niveau de dépenses et
niveau de services dans le secteur. Mais on ne le dit jamais assez : la gestion
de la mobilité urbaine commence par la gestion de l'occupation de
l'espace urbain. On peut donc se demander à quoi rime la mode actuelle
du laissez-faire à l'égard du développement anarchique des
quartiers qui se traduit par un étalement incontrôlable des
implantations urbaines. Dans la mesure où la localisation des
entreprises et des activités économiques est largement
déterminée par celle des équipements et infrastructures de
fonction centrale, la poursuite de cet étalement conjuguée
à la faiblesse des densités résidentielles se traduit par
la généralisation de déplacements domicile-travail,
domicile-école, ou domicile-équipements collectif de plus en plus
longs et nombreux.
1.1- Revue de la littérature et
problématique
1.1.1- Revue de la littérature
La première démarche de tout chercheur,
écrit JOLY. F « consiste à faire un inventaire complet des
connaissances déjà réunies sur le sujet et sur l'espace
à étudier pour éviter en effet de refaire un travail
déjà accompli par d'autres. Pourtant cet inventaire se doit
d'être critique : certains ouvrages sont insuffisants ou
dépassés(...). Il peut même aboutir à un constat de
carence ». C'est pourquoi avant de définir la problématique
de notre recherche, nous avons fait un inventaire de l'essentiel de ce qui a
été fait sur le sujet choisi.
Denis. J (1953) « Fort Lamy: Croissance
et destin d'une ville africaine » présente le site de la ville :
absence de pente ; risques importants d'inondations ; inadaptation des ouvrages
de drainage existants ; terrains difficiles à urbaniser.
WOLKOWITCH. M (1990) « géographie des transports
» parle des avantages et inconvénients des infrastructures en ce
qui concerne leur prestation de service et leur impact sur
l'environnement. MARCADON.J ; AUPHAN.E ; BARRE.A
(1990) « les Transports, Géographie de la circulation dans
le monde aujourd'hui »
BACHREL.C et HENNION. R(1991) dans «
Manuel d'urbanisme pour les pays en voie de développement, vol. 4, les
transports urbains » évoquent les problèmes de transport
urbain dans les pays en voie de développement d'une manière
générale et en particulier en Afrique noire. Dans leur ouvrage,
les auteurs dressent une esquisse de solutions liées à ces
problèmes. NZUZI. L (1989) « urbanisme et
aménagement en Afrique noire ». L'ouvrage présente un essai
méthodologique d'aménagement urbain. Cette méthodologie
permet de comprendre les besoins jugés prioritaires par la population et
la façon dont les habitants perçoivent leur ville et souhaitent
l'aménager.
Un thème peu exploré :
Dans le monde: à l'occasion d'une réflexion plus
générale sur les phénomènes de citadinité,
HAERINGER.Ph (1972) « dynamique de l'espace urbaine en
Afrique noire » constatât au milieu des années quatre-vingt
une relative abondance de la littérature portant sur les systèmes
de transport urbain qu'il opposait à la rareté des approches
« socioanthropologiques » du phénomène transport. Dix
ans après, le contraste entre connaissance de l'offre et ignorance de la
demande est aussi fort. Néanmoins il doit être nuancé d'un
continent ou d'une sous région à l'autre. Ainsi pour
l'Amérique Latine, les travaux présentés en 1985
à
l'atelier de recherche de Quito (Henry et
Figueroa; 1985 permettent de dégager une synthèse
générale sur les villes Latino-américaines, ou du moins
quelques grandes lignes de comportements de la mobilité: ceux-ci sont
largement déterminés par la ségrégation spatiale et
la contrainte du revenu dépendant de l'offre de transport collectif,
raisonnés et organisés davantage au niveau de la cellule
familiale que de l'individu, en privilégiant les actives par rapport aux
inactives.
Des travaux plus récents (ORRICO FLHO,
1988 ; LAMADRID et SANCHEZ, 1990; ABCSIN et al, 1993) semblent
confirmer ces analyses. En Asie même si une vision globale fait
défaut, des travaux existent sur diverses villes, notamment
indiennes.
En Afrique: la situation est tout autre. Les travaux sur les
transports urbains y sont rares et ne concernent que quelques villes, surtout
des capitales. De plus ils n'abordent généralement que des
aspects liés à l'offre de transport urbain. Là comme
ailleurs, la prééminence de l'offre sur la demande s'explique
d'abord par des considérations très matérielles à
savoir les enjeux économiques et financiers liés à la mise
en place de nouveaux systèmes de transport. Mais des traits
spécifiques en Afrique subsaharienne viennent renforcer cette
focalisation sur les problèmes d'offre. L'explosion urbaine
récente et les indépendances tardives ont longtemps
retardé la prise de conscience, notamment institutionnelle de la
question du transport urbain. La plupart des sociétés de
transport public ne sont ainsi apparues qu'au cours des années
soixante-dix dans un milieu souvent mal préparé humainement et
financièrement.
L'urgence pour l'Etat, les bailleurs de fonds et les
transporteurs eux-mêmes, fut alors d'identifier les mesures
financières, techniques ou de gestion permettant d'améliorer le
fonctionnement et la rentabilité d'entreprises quasi
perpétuellement déficitaires sans chercher à
évaluer les besoins des populations desservies. Pourtant ce
désintérêt n'est à l'évidence pas sans effets
pervers sur le moyen et le long terme, dans le champ de transport d'abord, en
ne permettant qu'exceptionnellement une bonne adéquation entre offre et
demande, et plus généralement, ensuite, en matière
d'aménagement urbain. La mobilité des citadins africains
s'avère donc largement méconnue: qui se déplace, pourquoi,
comment? Quelques enquêtes spécifiques au secteur des transports
ou incluant un volet détaillé sur les déplacements ont
bien été réalisées dans les années
quatre-vingt: enquêtes-consommation à Abidjan en 1979 et 1988,
enquêtes-ménages à Dakar en 1980 et à Bamako en
1984. Mais leurs enseignements
sont souvent très lacunaires. Cependant quelques
grandes tendances se dégagent: l'importance de la vie sociale comme
motif de déplacement, à coté du travail et de
l'école, mobilité réduite et fortement contrainte des plus
défavorisés et des femmes, distance et durée de
déplacement s'allongeant avec l'extension des villes. L'analyse des
déplacements y est plus fouillée que celle de la mobilité,
mesurée soit globalement pour l'ensemble de la population, soit pour
quelques groupes très larges, tels que les riches et les pauvres. Ce
parti de catégorisation des individus selon leurs
caractéristiques socio-économiques se retrouve dans les travaux
de nature sociologique. Ainsi, GIBBAL (1974) met en relief les
divergences dans la maîtrise de l'espace urbain entre les chefs de
ménage abidjanais « ruraux prolétarisés » et
« citadin ». Dans une perspective similaire, FADARE
et HAY (1987) montrent des différences sensibles de
style de vie et de comportements de déplacements entre les
résidants de trois quartiers contrastés à IBADAN. De
telles approches montrent bien les écarts considérables que
dissimulent les moyennes globales calculées sur la population totale
d'une ville. Mais elles ne peuvent nous donner une idée précise
des principaux déterminants de la mobilité quotidienne car elles
se limitent à des groupes très spécifiques (des hommes
chefs de ménage à Abidjan), soit encore très
hétérogènes (hommes et femmes aussi bien qu'enfants et
vieillards confondus à IBADAN)
A N'djaména, peu d'auteurs ont travaillé sur ce
problème de déplacements. BAYASSOUM.
C (1990) « croissance urbaine et développement de
transport collectif à N'djaména » mémoire de licence.
L'étudiant décrit le flux des taxis et minibus à travers
les axes reliant les deux marchés (marché Dembé et Grand
marché). Rapport du GROUPE HUIT BCEOM (1996) «
développement urbain au Tchad : composante transport ». Cette
étude soulève les problèmes liés à la
congestion du centre ville par le trafic des taxis. Elle met surtout l'accent
sur les accidents de circulation que cela occasionne. OUSMANE SILTANE
(2000) « ébauche d'un plan de transport pour la ville de
N'djaména », mémoire de fin de formation. Là aussi,
c'est la mobilité au niveau du centre ville qui domine cette
étude. NGARESSEM GOLTOB MBAYE(1998) « croissance
urbaine et problèmes de l'habitat à N'Djaména »,
thèse de doctorat du 3ème cycle en géographie.
L'étude s'attache à traiter les principaux aspects de la
croissance urbaine, identifie les facteurs explicatifs et analyse les
problèmes que la croissance de N'Djaména engendre dans le domaine
de l'habitat et de l'environnement. Tous ces chercheurs dans leurs
études sur les problèmes urbains, n'ont pas
accordé la moindre attention aux problèmes que
cette croissance de la ville entraîne pour les déplacements des
habitants des quartiers périphériques, surtout ceux des quartiers
CHAGOUA et DEMBE. Ce constat nous a poussé à orienter notre
recherche dans le domaine des déplacements quotidiens par rapport
à l'extension de la ville.
1.1.2- Problématique
N'Djaména compte environ 800.000 habitants (BCR 1996)
mais dont le développement fut perturbé par les
événements douloureux de la dernière décennie. Le
besoin de chacun de se procurer un lot de terrain et le coût
élevé des logements relèguent certaines personnes à
la périphérie, dans les quartiers éloignés des
zones d'emplois. Les zones d'habitation et les zones d'emplois sont distantes
de 7 à 15 kilomètres et rendent évidents les
déplacements quotidiens, En effet, qu'il s'agisse de se rendre au
travail ou d'en chercher un, d'aller à l'école ou à
l'université, d'acheter les ingrédients du repas ou de se
procurer du bois nécessaire à la cuisson, de participer à
un mariage ou d'assister à un enterrement, les déplacements dans
la ville sont une nécessité quotidienne pour la grande
majorité des citadins. Les besoins de déplacements naissent en
effet de besoins d'activités, choisies ou subies par l'individu selon sa
position sociale. Généralement dans les quartiers
périphériques, les déplacements sont assurés par
des minibus. Mais vu l'éloignement de ces quartiers par rapport au noyau
central de la ville, ceux-ci arrivent difficilement à les desservir. La
question des transports se pose aujourd'hui en des termes nouveaux en raison de
la taille des agglomérations, de leur croissance rapide et surtout en
raison de la disproportion entre les faibles moyens disponibles et
l'échelle des problèmes.
La croissance de la population à N'Djaména a
entraîné une croissance spatiale très importante qui
à son tour a multiplié les difficultés quotidiennes que la
population connaît déjà et en particulier celles
liées aux déplacements. Quels sont les différents
déplacements que cela occasionne ? Quelles sont les conséquences
économiques, sociales de cette situation ? Et si la ville continuait
à s'étaler, quelles dispositions faudra t- il prendre afin
d'éviter que la situation s'empire ? La croissance urbaine engendre des
problèmes de tous les ordres. L'une des conséquences de cette
croissance est la difficulté que rencontrent de nombreux citadins
à se déplacer. La qualité de la vie dépend d'un
certain nombre de conditions, les équipements socio-collectifs, les
infrastructures. Or à N'Djaména et particulièrement dans
les quartiers
CHAGOUA et DEMBE, la majorité de la population n'a pas
accès aux services essentiels. Comment les habitants de ces quartiers se
débrouillent-ils pour vaquer à leurs occupations ?
Face à l'ampleur des problèmes que pose la
croissance urbaine, les pouvoirs publics ont une réaction tardive.
Comment et que faire pour contrôler la croissance et améliorer la
qualité des déplacements dans les quartiers CHAGOUA et DEMBE ?
1.1.3- les objectifs de recherche
L'étude s'attache à analyser les
conséquences de l'étalement de la ville sur les
déplacements quotidiens des habitants des quartiers CHAGOUA et DEMBE.
De façon spécifique, elle vise à :
> Montrer les différences dans la répartition du
nombre de déplacements effectués par les chefs de ménage
des quartiers CHAGOUA et DEMBE.
> Connaître les différents motifs de
déplacements afin d'analyser les besoins de ces quartiers en
équipements.
> observer la façon dont s'effectuent les
déplacements afin de connaître les moyens de transport mis en
vigueur dans ces quartiers.
> proposer un schéma d'aménagement dans les
quartiers CHAGOUA et DEMBE en ce qui concerne les déplacements.
1.1.4- Les hypothèses de recherche
> le genre ( homme-femme) et le lieu de résidence
déterminent le partage inégal du nombre de déplacements
des chefs de ménage.
> L'éloignement des quartiers Chagoua et Dembé
des équipements socio-économiques constitue le motif principal
des déplacements.
> le manque d'accessibilité aux transports en commun
et la déficience du réseau de voirie
entraînent l'essor des deux-roues et des
déplacements à pied dans les différents cas.
> L'absence d'entreprise et des sociétés de
transport en commun à N'Djaména constitue un
problème pour l'aménagement des
déplacements dans les quartiers Chagoua et Dembé.
2- Méthodologie
Tout travail de recherche à son fondement dans les
méthodes mises en place pour collecter les informations
nécessaires à sa réalisation. De plus en plus aujourd'hui,
la recherche géographique s'appuie sur les méthodes statistiques
et mathématiques pour quantifier et expliquer les faits spatiaux. Ce fut
notre premier réflexe lorsque nous avions commencé cette
recherche. Nous avons utilisé sans discernement plusieurs techniques de
recherche des sciences humaines selon les besoins d'informations à
collecter.
2.1- La recherche documentaire
La recherche documentaire a constitué la phase la plus
délicate de notre travail. Il s'agit d'abord des ouvrages
généraux qui traitent de façon globale la croissance
urbaine avec tous les problèmes qu'elle engendre. Nous avons
consulté ces ouvrages dans les différentes bibliothèques
de la ville de N'Djaména à savoir : la bibliothèque du
CEFOD, le CDU, le CCF, ainsi que la bibliothèque de la commune de
N'Djaména. Dans certaines de ces bibliothèques, nous avons
consulté des mémoires antérieurement
élaborés qui nous ont servi de modèle dans la
réalisation de notre travail. Enfin il s'agit aussi des ouvrages
spécialisés à savoir les rapports d'étude, les
rapports de mission, brefs tous les travaux d'étude
réalisés sur le transport urbain à N'Djaména. Tous
ces ouvrages, nous les avions consultés tour à tour au MTUH, au
service technique de la voirie de N'Djaména, au BCR, à la
division de la population du MPPDE.
L'analyse de contenu de tous ces ouvrages consultés
nous ont permis alors d'étudier de façon objective,
systématique et quantitative, les matériaux et de les
interpréter en relation avec l'objectif de l'étude.
2.2 les travaux de terrain
Arpenter de long en large la ville, observer, discuter, se
faire une opinion et confronter les résultats aux cas similaires
répertoriés dans la recherche documentaire, telle est la mission
dévolue aux travaux de terrain. Approche nécessitant une
vigilance permanente. Nous avons eu à collecter les données
ponctuelles à partir de plusieurs enquêtes aussi quantitatives que
qualitatives. Il s'agit des données de nos enquêtes auprès
des ménages.
2.3. L'observation
« Au commencement de tout, il doit y avoir observation car
c'est la seule méthode scientifique fiable »affirme BASTIE. J et
DEZERT. B, l'espace urbain(1990) p25.
En plus des investigations directes sur le terrain, nous avons
eu plusieurs occasions pour observer les acteurs en présence. C'est une
expérience enrichissante, car elle nous a permis de voir évoluer
les acteurs dans l'espace et dans le temps.
2.3.1. Les entretiens
Nous avons procédé à des entretiens
directs avec tous les groupes d'acteurs. Tous les groupes cibles ont
été interviewés dans les quartiers de notre univers
d'enquête. Il s'agit des chefs de quartiers, carré et autres
groupes sociaux dans le quartier. Ceux-ci étaient contents d'exposer les
problèmes qu'ils vivaient. Il en est de même au niveau de
l'administration publique (urbanisme), de la municipalité(mairie,
voirie) ou nous sommes entretenus avec les différents chefs de services
et techniciens.
2.3.2. Les enquêtes par questionnaires
L'enquête par questionnaire vise à recueillir les
informations sur les caractéristiques du quartier et celles des
ménages, bref à répondre aux objectifs de recherche. Notre
questionnaire comprend quatre grandes parties: question A; question B; question
C; question D. La question A concerne la mobilité des ménages.
Elle nous permet de quantifier et de connaître le nombre de
déplacements effectué quotidiennement par les ménages des
deux quartiers. La question A se subdivise en trois sous parties: A1, A2, A3.
La question B comporte quatre volets et elle est relative à l'objet des
déplacements. La question C comprend un volet. Elle est posée
afin de connaître le mode utilisé pour chaque déplacement.
Enfin la question D concerne les propositions et alternatives aux
problèmes de déplacements rencontrés par les
ménages des deux quartiers
3. Constitution de l'échantillon
3.1 Détermination de la taille de
l'échantillon
Nous avons choisi comme unité d'enquête le chef
de ménage car c'est le seul individu capable et susceptible de nous
fournir des informations fiables et conséquentes. Pour déterminer
la taille de notre échantillon, on s'est basé sur les
données du comptage des ménages effectué par le BCR en
1993 et qui donne pour l'ensemble de la ville de N'Djaména 105. 020
ménages; 11. 318 ménages pour le quartier CHAGOUA et 11. 165
ménages pour le quartier DEMBE (cf. annexe). Comme notre capacité
matérielle et financière ne nous permettaient pas de travailler
avec un échantillon de taille aussi importante, nous avons estimé
nécessaire de réduire la taille de notre échantillon de la
manière suivante:
cherchons le nombre total de ménages dans les quartiers
CHAGOUA et DEMBE 11. 318+ 11. 165 = 22. 483
22. 483 est la somme des ménages des deux quartiers
puisqu'on ne peut pas travailler avec les 1/10e de ces
ménages, on a préféré travailler avec les 1/100e,
donc on aura:
(22. 483 x 1)/100 = 224,83 soit 224 la taille de notre
échantillon, acceptable et adaptable aux besoins de l'étude.
224 est le nombre total de ménages à enquêter
dans les deux quartiers. Cependant, on obtient le nombre de ménages
à enquêter dans chacun des deux quartiers de la manière
suivante:
· (11. 318 x 224)/22. 483 = 113 ménages pour le
quartier CHAGOUA
· (11. 165 x 224)/ 22. 483= 111 ménages pour le
quartier DEMBE
3. 2 - Méthode
d'échantillonnage
L'échantillonnage s'est fait de la manière
suivante: nous avons dans un premier temps subdivisé les deux quartiers
CHAGOUA et DEMBE qui constituent l'univers de notre enquête en
carrés , en îlots. D'après les données du BCR de
1996, le quartier CHAGOUA comprend 24 carrés et le quartier DEMBE 6
carrés. Le comptage effectué sur chacun de ces carrés nous
donne respectivement 276 îlots pour le quartier CHAGOUA et 194
îlots pour le quartier DEMBE. Nous avons ensuite numéroté
tous les îlots de chaque quartier de 1 à n. On a
procédé alors à un tirage au sort ( tirage
aléatoire simple) de certains îlots à l'intérieur de
chaque quartier. Nous avons enfin interrogé quelques ménages dans
les îlots tirés au sort, soit 113 ménages dans le quartier
CHAGOUA et 111 ménages dans le quartier DEMBE.
Tableau 1: présentation du nombre de
ménages enquêtés
Type de quartier
|
Nombre total de ménages
|
Nombre enquêtés
|
de
|
ménages
|
Chagoua
|
11318
|
113
|
|
|
Dembe
|
11165
|
111
|
|
|
Total
|
22483
|
224
|
|
|
Source : BCR 1993
4. Traitement et analyse des données
Après avoir formulé nos hypothèses et
recueilli des données, on est arrivé à une phase
particulièrement critique du processus de notre recherche, l'analyse.
C'est une étape qui nous a permis non seulement de décrire et de
mesurer les variables, mais aussi d'expliquer leur relation.
4.1. Traitement des données
Après la collecte des données, nous avions
procédé à un dépouillement de nos questionnaires.
Nous avons fait un dépouillement manuel. L'ensemble de nos questions
sont de types « fermées ». Ce qui a rendu plus rapide la
compilation et le traitement. Nous avons ordonné et critiqué nos
données pour voir si elles paraissent concordantes ou discordantes avec
la réalité et le cas échéant de renoncer à
en utiliser certaines.
4.2. Analyse des données
L'outil informatique nous a permis de confectionner des
tableaux, faire des graphiques grâce au logiciel Excel. Nous avons dans
un premier temps analysé les données de manière
unidimensionnelle, c'est-à-dire les réduire, les décrire
succinctement pour les rendre facilement analysables en utilisant quelques
techniques statistiques ( tableaux, histogrammes, courbes, cercles).
Dans un second temps, nous avons fait l'analyse
bidimensionnelle. Car en effet savoir comment se distribuent les
différentes variables d'une population ne suffit pas à expliquer
les phénomènes. C'est pourquoi nous avons estimé
intéressant d'étudier simultanément deux variables que
l'on suppose causalement reliées.
5. L'intérêt de la recherche et le choix des
quartiers Chagoua et Dembé
5.1. L'intérêt de la recherche
Une telle recherche vient à point nommé, car les
transports urbains constituent incontestablement un enjeu majeur pour le bon
fonctionnement des villes. Il apportent une réponse appropriée
aux besoins de déplacements de la population urbaine, tout en
contribuant à l'intégration spatiale et à la
qualité de vie. Ecartelées, divisées, les villes doivent
être recomposées pour retrouver une identité. De même
les quartiers périphériques et leurs habitants ont besoin
d'être réintégrés à la ville. Toute les
agglomération dotées des agences de transport en commun
témoignent de son rôle majeur pour rétablir le lien social
et géographique. Les transports urbains renforcent la cohésion
urbaine : les pôles d'attraction, qui semblaient excentrés,
paraissent plus proches dans l'espace et dans le temps. L'effet «
frontière entre quartiers est gommé. Ainsi, le rayon d'action du
citadin s'élargit et la fréquence de ces déplacements
augmente.
Revitalisation des quartiers, dynamisation des zones
auparavant déqualifiées dans l'esprit des habitants : le
transport en commun anime et renforce l'attractivité des lieux qu'il
traverse. Grâce à lui un carrefour, une place, un coin de rue
deviennent autant de points de rencontre où les individus se regroupent,
discutent et se promènent.
5.2. Le choix des quartiers Chagoua et
Dembé
Plusieurs raisons ont orienté notre choix pour ces deux
quartiers comme zone d'étude. D'abord, ce sont les deux plus grands
quartiers de la ville de N'Djaména en terme de superficie et de
population ( cf. : annexe). Ils représentent en superficie 11,6% et en
démographie 13,6% de la ville de N'Djaména. Les statistiques ont
démontré aussi que les quartiers Chagoua et Dembé
fournissent un effectif important d'individus employés quotidiennement
comme main d'oeuvre dans les différentes entreprises de la ville de
N'Djaména. Aussi, les employés tant du secteur public que
privé s'y trouvent en grand nombre. Ces deux quartiers jouent un
rôle important dans le fonctionnement de la ville de N'Djaména par
les échanges commerciaux avec le centre de la ville et les autres
quartiers. Enfin, les quartiers Chagoua et Dembé regorgent d'un nombre
important d'élèves et étudiants qui vont quotidiennement
fréquenter les établissements scolaires, professionnels et
universitaires situés dans les autres quartiers.
5.3. Structure démographique et
socio-économique des chefs de famille des quartiers Chagoua et
Dembé
La structure démographique des chefs de ménage
des quartiers Chagoua et Dembé reflète celle de l'ensemble du
pays. Selon le recensement de la population et de l'habitat effectué en
1993 par le BCR, la population tchadienne est constituée en
majorité par des jeunes. Cette structure se présente de la
manière suivante : 20 à 64 ans = 75% ; 65ans et + =25%
Dans cette population, le genre féminin représente
52% contre 48% du genre masculin.
5.3.1 Structure démographique
Les tableaux II et III ci-dessous, présentent les
caractéristiques démographiques des chefs de ménage des
quartiers Chagoua et Dembé. Il ressort de ce tableau que 65% des chefs
de ménage ont plus de 30 ans, si on tient compte de la tranche d'age
(30-35 et 35-49ans). Dans un tel contexte, les déplacements pour le
motif travail peuvent être plus nombreux car les jeunes sont
perpétuellement en quête d'emploi.
Pour ce qui est du tableau III, il nous renseigne sur la
répartition des chefs de famille des quartiers Chagoua et Dembé
selon le sexe. Il apparaît que pus de la moitié de ces
individus
sont issus du sexe féminin, soit 58% contre 42% issus
du sexe masculin. L'analyse de ce tableau III met en évidence
l'existence des déplacements ménagers et l'importance de la
marche à pied. En effet, dans les société africaines d'une
manière générale et en particulier dans la
société tchadienne, la femme joue le rôle d'épouse
et de mère devant assurer le fonctionnement de l'unité familiale
et le secteur du domicile est le lieu où se déroulent la
moitié de ces déplacements.
Tableau II : Répartition des chefs de
famille par groupe d'âge
Groupe d'âge (ans)
|
Effectif
|
Total
|
%
|
Chagoua
|
Dembé
|
20-24
|
15
|
14
|
29
|
12%
|
25-29
|
28
|
20
|
48
|
21%
|
30-34
|
30
|
35
|
65
|
29%
|
35-49
|
40
|
42
|
82
|
36%
|
Total
|
113
|
111
|
224
|
100%
|
Source : enquête personnelle avril 2002.
Tableau III: Répartition des chefs de
famille selon le sexe
Sexe
|
Effectif
|
Total
|
%
|
Chagoua
|
Dembe
|
Masculin
|
49
|
43
|
92
|
42%
|
Féminin
|
64
|
68
|
132
|
58%
|
Total
|
113
|
111
|
224
|
100
|
Source : enquête personnelle avril 2002.
5.3.2. structure socio-économique et
professionnelle
Le tableau IV nous donne les effectifs des chefs de ménage
des quartiers Chagoua et Dembé par catégorie
socio-proféssionnelle. En effet, nous avons quatre catégorie
sociale et
professionnelle dans ces quartiers : la CSP1, CSP2,CSP3,CSP4.
Il résulte de ce tableau que sur les 224 chefs de ménage
interrogé, 80 appartiennent à la CSP2 suivie de CSP4 avec un
effectif de 63 personnes.
Tableau IV: Répartition des chefs de
famille des quartiers CHAGOUA et DEMBE par catégorie
socioprofessionnelle
CSP
|
Effectif
|
Total
|
%
|
Chagoua
|
Dembe
|
CSP1
|
22
|
14
|
36
|
16%
|
CSP 2
|
27
|
53
|
80
|
35%
|
CSP3
|
26
|
19
|
45
|
20%
|
CSP4
|
38
|
25
|
63
|
28%
|
Total
|
113
|
111
|
224
|
100
|
Source: enquête personnelle avril 2002
CSP1 = cadres supérieurs, professions libérales,
patrons
CSP2 = cadres moyens, commerçants
CSP3 = ouvriers qualifiés, techniciens
CSP4= Ouvriers non qualifiés, manoeuvres
Fig. II: Proportion des chefs de famille e selon la
catégorie socio- professionnelle
28%
20%
16%
36%
1
CSP1
CSP2
CSP3
CSP4
Le diagramme ci-dessus répartit les chefs de famille
des quartiers Chagoua et Dembé selon la catégorie
socio-professionnelle. Ainsi, nous constatons que 36% de ces individus sont des
cadres moyens et des commerçants et 28% sont des ouvriers non
qualifiés autrement dit, des manoeuvres. L'analyse de ce diagramme met
une fois de plus en évidence la présence des gens susceptibles de
se déplacer quotidiennement dans ces quartiers et selon les besoins de
chacun.
La prédominance de la « débrouillardise
», 28%, de l'emploi non salarié, de faible qualification et ne
nécessitant pas des investissements colossaux, est un facteur important
de la mobilité pour cette population.
Les quartiers Chagoua et Dembé recèlent une
importante main-d'oeuvre disponible qui ne trouve que très difficilement
à s'employer dans des rares industries, commerces ou offices
modernes.
Ière PARTIE: NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA
VILLE DE N'DJAMENA
Chapitre 1:
NAISSANCE DE LA VILLE DE N'DJAMENA ET LE CONTEXTE
D'URBANISATION
6. Aperçu géographique et historique de la ville
6.1. Aperçu géographique
N'djaména est la capitale de la République du
Tchad, située à 15°02 EST et 12°08 NORD en zone
sahélienne chaude et sèche, à la confluence des fleuves
Chari et Logone. Elle est limitée au NORD par la sous préfecture
de Mani, à l'EST par la sous-préfecture de Ligna, au SUD-EST par
la sous-préfecture du Logone Chari.
6.2 Historique de la ville de
N'Djaména
Capitale du Tchad, la ville de N'Djaména a connu un
début d'existence agitée à cause des
événements. Son origine remonte à plusieurs
décennies. Fondée sur l'emplacement d'anciens villages disparus,
N'djaména s'est depuis lors considérablement étendue.
Chef-lieu du département du Chari Baguirmi, la ville de FORT-LAMY a
connu un début d'existence difficile. Tout a commencé en 1887,
lorsque le conquérant RABAH envahit le Baguirmi et y fait des ravages
qui attirèrent les regards de ses concurrents. Ce fut plus dans un
intérêt commercial que politique que le sultanat du Baguirmi fit
appel aux troupes Françaises installées déjà
à cette époque sur L'Oubangui. Le 23 avril 1900 s'ensuivit une
bataille entre les troupes de RABAH et celles des Français conduites par
le commandant LAMY. Au cours des combats RABAH et LAMY trouvèrent la
mort dans la région de KOUS SERIE. Alors le chef de bataille DESTENAVE
installa son poste de commandement sur la rive droite du Chari et c'est ainsi
que naquit la ville de FORT-LAMY le 23 avril 1900. FORT-LAMY fut
installé sur l'emplacement des villages disparus. Il y avait dans la
ville deux quartiers très peuplés: AZEGUENE( acacia en arabe) et
DAMAZE. La petite agglomération, fondée sur un emplacement
inhabité, se développa lentement. En 1920, le territoire du Tchad
est détaché de l'Oubangui et FORT-LAMY érigé en
commune mixte. En 1930, la ville continue de vivre tranquillement dans son site
de savane sahélienne. Mais les événements de 1940 la font
entrer
dans l'histoire, grâce à son importance militaire
stratégique. Ce fut à partir d'elle que partie la première
unité combattante de la France libre formée de soldats, de sous
officiers tchadiens pour combattre les troupes allemandes. En 1973, FORT-LAMY
fût rebaptisée N'djaména.
7. Le contexte urbain N'Djaménois: une
population urbaine en forte expansion
7.1. Evolution récente et perspective
d'évolution de la population de N'djaména et celle du
Tchad
On connaît la population récente de
N'djaména par un recensement effectué en 1993 et dont les
résultats ont été officiellement publiés en 1995. A
la date du recensement, la population de la ville était de 531 000
habitants. Dix ans auparavant, une enquête par sondage concernant la
reconstitution de l'habitat estimait à 289 000 habitants la population
de la ville de N'djaména. Sur la base des résultats du dernier
recensement, la croissance se serait accélérée
récemment mais serait de 5,7% entre 1968 et 1993. Ainsi, la population
urbaine s'accroît de 40 000 à 50 000 nouveaux habitants chaque
année. Cette additionnelle devrait être intégrée en
densifiant les quartiers existants et en urbanisant de nouveaux quartiers.
Aujourd'hui la population totale de la ville de N'djaména est
estimée à 800 000 habitants ( BCR). Cette augmentation de la
population est due pour une grande part à l'exode rural. importante.
Tableau 1.1: accroissement de la population de
N'Djaména par rapport au Tchad (1968- 2002)
Années
|
1968
|
1986
|
1993
|
1995
|
2000
|
2002
|
Population de
N'Djamena
|
132000
|
289.000
|
531.000
|
600.000
|
800.000
|
1300.000
|
Population du
Tchad
|
3.536.067
|
5.140.245
|
5.945.166
|
6.197.484
|
6.876.131
|
8.464.505
|
Taux d'évolution
N'Djaména
|
5%
|
5,7%
|
6%
|
6,0%
|
7,1%
|
7,2%
|
Taux d'évolution
Tchad
|
1%
|
2,1%
|
2,0%
|
2,1%
|
2,2%
|
4,4%
|
Source GROUPE HUIT 1996 et completée en 2000
4000000
2000000
9000000
8000000
7000000
6000000
5000000
3000000
1000000
0
1968 1986 1993 1995 2000 2010
Fig. 1.1: Evolution de la population
de N'Djaména et celle du Tchad
Années
Population de N'Djam é na
Population du Tchad
Les courbes ci-dessus présentent l'évolution de
la population de N'Djaména et celle du Tchad.Une étude
rétrospective de la population du Tchad par rapport à celle de
N'Djaména nous permet de constater que pendant la décennie allant
de 1968 à 1986, la population de l'ensemble du pays évolue de
manière constante, alors que celle de N'Djaména a presque
doubler. La meme tendance s'observe aujourd'hui si on remonte 10 ans
après entre 1993 à
2002, la population de N'Djaména qui etait de 531 000
habitants en 1993 a passé à 1 300 000habitants en 2002.Cette
évolution de la population de la ville de N'Djaména est due aux
différents mouvements migratoires que la ville a connus juste
après les indépendances précisément vers les
années 1960. Durant toute la période coloniale, N'Djaména
fut la seule ville qui a suffisamment bénéficié des
structures administratives de la colonisation. De par sa position
géographique favorable pour les échanges commerciaux entre le
NORD et le SUD du pays ainsi que les conditions stratégiques qu'elle
offre. Avec l'installation du colonisateur, cette ville s'est vite
développée au détriment des autres . On trouve à
l'époque à N'Djaména des infrastructures
éducatives, sanitaires et commerciales à savoir les
lycées, les hôpitaux et les banques. Ainsi, pour
bénéficier des diverses prestations offertes par la ville, les
populations des différentes régions du TCHAD afflueront .
Certaines vont y rester définitivement après avoir trouvé
une situation meilleure. La sécheresse des années 1984 explique
aussi en partie cette évolution rapide de la population de la ville de
N'Djaména. Cette sécheresse qui a frappé le Sahel d'une
manière générale et en particulier le TCHAD, a
obligé les populations se trouvant au nord du pays à migrer
massivement vers la ville de N'Djaména qui se trouve au sud afin de
bénéficier d'une assistance sociale de la part des donateurs
extérieurs.
7.2 Le site de la ville de N'Djaména et ses
différentes phases d'extension 7.2.1. Le site
Différentes études décrivent les
caractéristiques du site urbain. On en retiendra les points essentiels:
absence de pentes; risques importants d'inondations; inadaptation des ouvrages
de drainages existants; terrains difficiles à urbaniser. La ville est
située sur une plaine alluviale en rive droite du Chari, à des
altitudes variants faiblement(294 à 298m). Les fortes crues 9m par
rapport au niveau d'étiage sont contenues par les bourrelets de berges,
renforcés par des endiguements artificiels. Le site initial avant 1970,
s'inscrivait pour l'essentiel entre le Chari au SUD, l'aéroport au
NORD-OUEST, et la voie de contournement à l'EST et au NORD-EST. Ce
périmètre couvre un peu moins de 3000 ha. Un développement
embryonnaire s'est fait au SUD-OUEST de l'aéroport à partir des
années 50, en direction de Farcha et de Milézi. A partir de 1980
surtout, la ville s'est développée: de façon
spontanée à l'EST ( CHAGOUA, DEMBE), de façon
légale sous forme de grands lotissements mis en
oeuvre par la direction de l'urbanisme et de l'habitat et
celle du cadastre vers le NORD-EST et l'EST, essentiellement au delà de
la voie de contournement. Les extensions vers l'EST se sont faites sur des
terrains inondables et peu propices à l'implantation des
équipements urbains. C'est le cas du quartier CHAGOUA au SUD-EST de la
ville. Du fait de la coupure des installations aéroportuaires et
militaires à l'OUEST, la ville s'est beaucoup développée
à l'EST sur des zones malheureusement en grande partie inondables.
Tableau 1.2: l'état de la voirie des
quartiers CHAGOUA et DEMBE
Accès au site
|
Quartiers enquêtés
|
Total
|
%
|
Chagoua
|
Dembe
|
|
|
Facile
|
5
|
9
|
14
|
6%
|
Difficile
|
83
|
0
|
153
|
68%
|
Impossible
|
25
|
32
|
57
|
25%
|
Total
|
113
|
111
|
224
|
100%
|
source: enquête personnelle avril 2002
La ville de N'djaména a un site mal défini, de
vastes étendues périphériques parsemées
d'excavations et de zones d'argiles gonflantes, ne se prêtant
guère à une aire propice à l'extension urbaine. Ce site
plat voire à contre pente par rapport au fleuve Chari pose des
problèmes techniques à la ville de N'Djaména. Par
ailleurs, le site est caractérisé par l'existence de nombreuses
et souvent vastes zones d'argiles noires impropres à la construction.
68% des ménages enquêtés dans les quartiers CHAGOUA et
DEMBE affirment que l'accès au site de leur quartier est difficile en
toute saison. Ceci témoigne de la réalité des
difficultés de déplacements que connaissent quotidiennement les
habitants de ces quartiers.
7.2.2 L'extension spatiale de la ville de
N'Djaména
Le développement spatial s'est fait par vagues
concentriques autour du noyau originel du centre ville. L'évolution de
la couronne se fit avec une forte tendance vers le NORD et le SUD-EST,
l'aéroport constitue une barrière. A la veille de février
1 979,( année de la première guerre civile au Tchad), les 2500
hectares à l'intérieur de la voie de contournement étaient
pratiquement tous occupés.. Selon les relevés hydrologiques, les
basses eaux sont à 288,8 m et
les crues annuelles normales à 293 m. Dés que
les eaux atteignent 296 m on parle de côte d'alerte correspondant aux
crues décennales et à 297,5m et 297,8m, nous avons affaire
à une crue tous les cinquante et tous les cent ans. Pour atteindre 296m,
il faut 750 mm de pluie et à 905 mm, la cote de 297,5m est
allègrement dépassée. Or selon les statistiques
pluviométriques, malgré le déficit en eaux des cinquante
dernières années, la hauteur des pluies a dépassé
23 fois 750 mm et une fois 905 mm ( 1965). Les inondations catastrophiques de
1988 à 1991 sont dues à environ 750 mm d'eau. Si l'on tient
compte de toutes ces données, cela signifie en gros qu'une année
sur deux les habitants des quartiers allant de DEMBE à DIGUEL devraient
s'attendre à des inondations importantes.
Sur les prochaines années à venir, les besoins
devraient dépasser ha ( tableau 1.2) et la population
supplémentaire avoisinerait 700 000 personnes si l'on tient compte du
taux d'accroissement actuel qui est de l'ordre 7% par an. De ce fait, il y
aurait une extension rapide vers l'EST et le NORD- EST au delà des
quartiers CHAGOUA et DEMBE. Cependant au SUD- OUEST et à l'OUEST, le
fleuve CHARI et l'aéroport de N'Djaména constituent des obstacles
à cette poussée vertigineuse de la ville. Cette extension future
de la ville de N'Djaména s'accompagnera des problèmes de
déplacements pour les nouveaux occupants.
Tableau 1.3: Besoins en terrains urbanisables
1995- 2002
Années
|
Populations de N'Djaména
|
Populations supplémentaires
|
Populations sur nouveaux terrains
|
Surfaces à urbaniser
|
1995
|
596550
|
|
|
|
2000
|
790000
|
193000
|
128967
|
1433
|
2005
|
1020000
|
230000
|
153333
|
1704
|
2010
|
1300000
|
280000
|
186667
|
2074
|
Total
|
|
703450
|
468967
|
5211
|
source: BCR 1996 etcompletée en 2002
7.2. Les facteurs d'extension de la ville de
N'Djaména
7.2.1. Une croissance urbaine alimentée par
l'immigration
Le tableau 1.3 repartit la population totale de
N'Djaména par rapport à la population immigrante. Un premier coup
d'oeil sur ce tableau nous permet de constater que le taux des migrants
augmente considérablement tout au long de la période 1990
à 2002.
Malgré la baisse du taux de croissance observée
entre 1990 et 1995 (5,7%) ainsi qu'en 2002 ( 6,5%), la population de la ville
de N'Djaména tend presqu'à doubler. L'effectif des migrants
constitue un facteur important d'augmentation de cette population et de
surcroit d'extension de l'espace urbain.
En 2002, le taux des migrants avoisine la moitié de la
population de N'Djaména ( 45,38%). La figure 1.3 ci-dessous montre bien
la répartition de la population résidante de la ville de
N'Djaména et celle de la population immigrante. Nous constatons sur
cette figure que la population résidante et la population immigrante,
évoluent proportionnellement au cours de la décennie
1990-2002.
L'analyse de la figure 1.3 montre que d'ici les années
à venir, le nombre des migrants risque de dépasser celui de la
population résidante. Le constat vient du fait que le taux de croissance
de la population de N'Djaména baisse du moment où celui de la
population migrante augmente graduellement.
Tableau 1.3: Présentation de la
population totale et de la population immigrante de N'Djaména (
1990-2002)
N'Djaména
|
Années
|
1990
|
1995
|
2000
|
2001
|
2002
|
Population totale
|
400000
|
596550
|
790000
|
1020000
|
1300000
|
Population immigrante
|
125000
|
235000
|
277122
|
370000
|
590000
|
% des migrants dans la population totale
|
3 1,25%
|
39,39%
|
35,07%
|
36,27%
|
45,38%
|
Taux de croissance
|
5,7%
|
7%
|
6,5%
|
Source : RGPH 1996 et complétée en 2002
L'augmentation de la population et l'extension spatiale de la
ville de N'Djaména résultent en grande partie des
phénomènes migratoires que la ville a connus. Ceux-ci ont
largement contribué à l'extension de l'espace urbain de
N'Djaména d'une manière générale et en particulier
celui des quartiers Chagoua et Dembé.Devant cette perspective urbaine,
l'organisation des transports apparaît de plus en plus nécessaire,
surtout si l'on assigne aux transports urbains le rôle d'assurer toutes
les fonctions d'échanges dans l'espace urbain. L'histogramme ci-dessus
montre la part de la population immigrante dans la population totale
de N'Djaména pendant la période de 1990 à
2000 et au delà de 2000.Ces chiffres étant des estimations
calculées sur la base d'une augmentation de 7% par an Ce diagramme nous
permet de comprendre la répartition de la population immigrante par
rapport à celle résidente de N'Djaména au cours d'une
période de temps donné.
Cette population immigrante grossit l'effectif delà
population résidente et contribue ainsi à l'extension de l'espace
urbain de N'Djaména.
L'attrait de la ville de N'Djaména s'explique par le
fait que c'est la capitale du pays,le siège du gouvernement, des
institutions politiques, des missions diplomatiques et consulaires,
N'Djaména concentre également la plupart des infrastructures
socio-économiques du pays. Si :elle n'abrite pas les grosses
sociétés pourvoyeuses d'emplois, les directions
générales de ces sociétés s'y trouvent. Toutes les
institutions de l'enseignement supérieur, presque toutes les
écoles professionnelles, les plus grands établissements
secondaires, le plus grand hôpital du pays sont à
N'Djaména.
Si pendant la guerre civile de 1979-1980, N'Djaména
s'est vidée de sa population, la généralisation de cette
guerre dans tout le pays à partir de 1981 et le retour progressif de la
paix à partir de 1982 ont entraîné le retour de sa
population et celle
1400000
1200000
1000000
400000
800000
600000
200000
Fig1,2 : Répartition de la population
résidante à N'Djaména par rapport à la
population immigrante (1 990-2002)
0
1990 1995 2000 2005 2010
Années
Population résidante Population immigrante
Tableau 1.5 : Répartition de la
population immigrante à N'Djaména selon l'origine
N'Djaména
|
Lieu d'origine
|
Batha
|
BET
|
Biltin e
|
Chari Baguirmi
|
Guéra
|
Kanem
|
Logone occidental
|
Logone oriental
|
Mayo- Kebbi
|
Moyen chari
|
Ouaddaî
|
Salamat
|
Tandjilé
|
Total
|
Population immigrante
|
42245
|
35000
|
15000
|
27611
|
27159
|
30207
|
7800
|
12000
|
6400
|
6550
|
22726
|
25000
|
19424
|
277122
|
Source : RGPH 1993 et complétée en 2002.
7.2.2. la mobilité
résidentielle
A N'Djamena, outre les migrations qui contribuent fortement
à l'extension de l'espace urbain, les opérations de
réaménagement et de « déguerpissement » dans
certaines zones notamment des quartiers centraux ont provoqué le
départ des population vers la périphérie bouleversant
ainsi l'organisation de l'espace urbain. La périphérie accueille
tout à la fois des déguerpis victimes de la modernisation des
quartiers centraux et de nouveaux arrivants que des familles déjà
installées au coeur de la ville ne peuvent plus héberger du fait
des densités élevées. Il y a aussi des membres des classes
moyennes et supérieurs qui préfèrent s'éloigner
pour accéder à la propriété plutôt que de
demeurer en location.
Pour clore ce chapitre, retenons qu'il y a trois facteurs qui
contribuent fortement à l'extension spatiale de la ville de
N'Djaména.
Le premier facteur est la croissance démographique
accélérée par un taux de croissance qui varie entre 5
à 7% par an. Ce qui correspond à un doublement de la population
de N'Djaména tous les 10 ans.
Le deuxième facteur concerne l'immigration. L 'ignorer,
ou ne pas se donner lors des enquêtes de terrain les moyens de
l'appréhender ou de l'analyser correctement, conduit à sous
évaluer la population de la ville de N'Djaména et partant son
extension spatiale. Sur les 800 000 habitants que compte aujourd'hui la ville
de N'Djaména, 277 122 sont des immigrants venant des différentes
régions du pays.
Dernier point qui découle de ce qui
précède : les opérations de réaménagement et
de « déguerpissement » dans certaines zones, notamment des
quartiers péricentraux, ont provoqué le départ des
populations vers la périphérie, contribuant ainsi à
l'extension vertigineuse de l'espace urbain de la ville de N'Djaména.
Tous ces facteurs se conjuguent pour entraîner un étalement dans
l'espace des quartiers périphériques et une augmentation des
distances à parcourir. Car l'extension s'est faite sans un plan
d'ensemble, sans équipements. Ce qui a comme impact l'augmentation en
nombre de déplacements. Dans quelles conditions s'effectuent ces
déplacements ?
Chapitre 2: LES CONSEQUENCES DE
L'EXTENSION SPATIALE DE LA VILLE DE N'DJAMENA
8. Une mobilité élevée mais très
inégalement partagée
Les chefs de ménages enquêtés
réalisent en moyenne 3 déplacements quotidiens. Ce niveau de
mobilité est considérable si on le compare aux estimations,
généralement proches de deux réalisées dans
d'autres villes africaines. Cet écart peut d'abord résulter des
choix méthodologiques distincts : les déplacements
pédestres sont parfois mal recueillis, voire volontairement
ignorés. Ce qui n'a pas été le cas à
N'Djaména. Mais il est également imputable au fort taux
d'équipement en véhicules particuliers, principalement les
deux-roues motorisées ou non motorisées. Seul un chef de
ménage sur vingt ne dispose d'aucun mode de transport individuel. Enfin
, il résulte dans une proportion non négligeable, de la pratique
de la pause de midi qui induit pour les actifs et les scolaires des
déplacements à la mi-journée. Toutefois les niveaux moyens
sont trompeurs, car la mobilité est très inégalement
répartie, tant entre les chefs de ménage qu'en leur sein.
L'analyse de quelques-uns de ces principaux déterminants permet
d'évaluer ces différences.
8.1. le genre
le facteur discriminant le plus lourdement des comportement
est le genre. En moyenne les hommes effectuent 4 déplacements contre
trois seulement pour les femmes. L'explication de cet écart notable
réside dans les modes de vies très différenciés
entre hommes et femmes. Les activités des hommes s'organisent autour du
travail et de la sociabilité, tandis que pour les femmes, le rôle
de mère et d'épouse devant assurer le fonctionnement de
l'unité familiale structures l'ensemble des activités même
lorsqu'elles pratiquent une activité professionnelle. Seules les femmes
travaillant dans le secteur moderne, ce qui est alors
généralement le cas de l'époux, présentent un
comportement moins marqué par ce double rôle. A contrario, les
hommes inactifs qu'ils soient âgés et retraités ou jeunes
et chômeurs, ne se consacrent que marginalement à des
déplacements ménagers.
Cette répartition des taches amène à une
fréquentation différenciée de l'espace urbain. Les hommes
évoluent à l'extérieur du ménage tandis que
l'espace domestique et les zones environnantes son du ressort des femmes.
Ainsi, le secteur du domicile est le lieu où se déroulent la
moitié des déplacements féminin alors que ce n'est le cas
que d'un tiers des déplacements masculins.
Aux pesanteurs fonctionnelles et spatiales agissant sur les
comportement féminins, vient s'ajouter une inégalité dans
l'accès et l'utilisation des modes de transport. Si la moitié des
femmes ne disposent d'aucun mode de déplacement individuel, ce fait
concerne seulement le quart des hommes . Cela explique aisément pourquoi
prés de trois déplacements féminins sur cinq sont
effectués à pied contre à peine un tiers des
déplacements masculin.
La disponibilité et l'utilisation des modes
motorisés restent largement le privilège des hommes, qui
réalisent presque la moitié de leurs déplacements en
deux-roues motorisés ou non motorisés.
Les écarts déjà important en terme de nombre
de déplacements, sont encore amplifiés lorsque l'on
considère les seuls déplacements mécanisés.
Tableau 1.6 : caractéristiques de
mobilité quotidienne selon le genre des chefs de ménages
(Chagoua, Dembé)
Nombre de déplacements
|
Hommes
|
%
|
Femmes
|
%
|
3
|
25
|
28%
|
97
|
79%
|
4
|
67
|
72%
|
35
|
21%
|
Total
|
92
|
100
|
132
|
100
|
Déplacements mécanisés
|
|
1
|
7
|
8%
|
125
|
99%
|
3
|
85
|
92%
|
7
|
1%
|
Total
|
92
|
100
|
132
|
100
|
Budget-temps (mn)
|
|
50
|
2
|
3%
|
129
|
97%
|
70
|
90
|
97%
|
9
|
3%
|
Total
|
92
|
100
|
132
|
100
|
Budget-distance (km)
|
|
10
|
80
|
86%
|
17
|
3%
|
20
|
12
|
48%
|
115
|
87%
|
Total
|
92
|
100
|
132
|
100
|
Source : enquête personnelle avril 2002
Budget-temps = somme des temps mis dans les
déplacements
Budget-distance = il correspond à la somme des distances
parcourues par l'individu à l'occasion de ces divers
déplacements
Les activités pratiquées comme les espaces
fréquentés séparent donc hommes et femmes. Contraintes
spatiale et temporelle, d'une part, captivité modale ne permettant pas
de s'affranchir de ces contraintes, d'autre part apparaissent comme les
maîtres mots pour caractériser la mobilité féminine
tandis que la mobilité masculine se décline plutôt en
termes de contrainte professionnelle et de souplesse modale.
8.2. le lieu de résidence
L'image de périphéries réservées
de fait à des populations marginalisées ne peut guère
s'appliquer à N'Djaména. La périphérie accueille
tout à la fois des « déguerpis » victimes de la
modernisation des quartiers centraux. Elle accueille aussi les chefs de
ménage dont les membres de la famille sont nombreux ne peuvent plus
demeurer en location.
Afin d'examiner les effets du lieu de résidence sur les
comportement de mobilité, nous nous attacherons à trois types de
quartiers dans l'enquête réalisée en 1991 par la DSEED :
Le quartier Abena, dense situé à la seconde
périphérie, le quartier Chagoua et le quartier
résidentiel.
Tableau 1.7 : caractéristique de
mobilité selon le milieu de résidence
Mobilité
|
Chefs de ménage
|
Centre
|
Chagoua
|
Abena
|
Déplacements
|
4
|
5
|
6
|
Déplacements mécanisés
|
3
|
4
|
4
|
Budget-temps (mn)
|
59
|
94
|
91
|
Budget-distance (km)
|
14,9
|
27,0
|
22,9
|
Source : DSEED 1991 complétée en 2002
La somme des temps et des distances évaluées sur
le tableau ci-dessus est fonction des déplacements
mécanisés. Ceci ne concerne que les chefs de ménage qui
utilisent les deux- roues pour se déplacer.
8.3. Absence d'équipement à la
périphérie
8.3.1 les différents pôles
d'activités de la ville de N'Djaména
La ville se structure autour de deux pôles principaux:
un pôle secondaire et plusieurs carrefours internes. Le quartier
résidentiel, administratif et commercial, constitue un premier pole de
structure assez lâche. Les services administratifs, les institutions
bancaires, les ambassades et les commerces spécialisés y sont
concentrés. Ce quartier vit essentiellement au rythme des
administrations publiques de 8 heures à 14 heures.
> l'avenue Charles De Gaule fait le lien entre quartier
résidentiel, administratif et commercial et le secteur de la Grande
Mosquée et des deux marchés ( marché central,
marché à mil) qui constituent le véritable coeur de la
ville. C'est le pôle le plus puissant, il concentre 8600 commerces soit
36,6% des commerces à N'Djaména.
> les avenues Félix Eboué et Mobutu plus au
sud sont l'armature d'un pôle encore très étiré;
administratif ( Hôtel de ville, douanes, Rectorats) et éducatifs
(lycées et écoles spécialisées)
> les carrefours principaux de l'itinéraire de
contournement sont des ponts structurants en cours de développement. Le
plus important est celui de DEMBE à l'extrémité de
l'avenue Charles De Gaule. Il a à sa proximité un vaste
marché( 5000 commerces), une gare routière et diverses stations
de taxis et bus. Entre ce carrefour et la Grande Mosquée, l'avenue
Charles De Gaule( sur 3,450 km), apparaît comme l'axe majeur de la vie
urbaine.
> A l'intérieur du tissu urbain ancien, deux
marchés jouent un rôle attractif sensible. Au coeur même du
cinquième arrondissement, le marché de « champ fil »
est un pôle secondaire doté d'une gare routière de la rue
de 40 m et le marché « Al-afia » 2250 commerces est l'autre
pôle situé à l'intérieur du tissu urbain.
> A l'ouest de la ville, il n'y a pas de point d'attraction
comparable à ces carrefours. Cependant, la présence de quelques
entreprises de la base militaire et d'un quartier d'habitat font de Farcha un
pole d'importance modérée.
8.3.2. Les relations entre les différents
pôles d'activités
8.3.2.1 Relations économiques
L'analyse de la figure 2.1 concernant la mobilité nous
montre qu'il existe une certaine relation d'interdépendance du point de
vue économique entre les quartiers Dembe et Chagoua et le reste de la
ville. Ces quartiers constituent un circuit important de production et en
même temps de consommation. Le fonctionnement des industries et de
certaines entreprises de production ou de commercialisation dépend
largement de la main d'oeuvre bon marché et constituée
essentiellement d'ouvriers qualifiés ou non et venant quotidiennement
des quartiers périphériques d'une manière
générale et en particulier des quartiers Chagoua et Dembe. Ce
sont quelque fois des ouvriers qualifiés ou non qualifiés
embauchés pour des emplois à plein temps. Ainsi le quartier
résidentiel, administratif et commercial ainsi que les quartiers
où sont installées les industries (Farcha) entretiennent une
étroite relation avec les quartiers Chagoua et Dembé. Les uns
constituent un centre de production et les autres un centre de consommation. Il
en est de même pour l'Université de N'Djaména, les
lycées ( lycée Felix Eboué, lycée technique
commercial, lycée Sacré-Coeur) qui reçoivent un nombre
important d'étudiants et d'élèves venant des quartiers
périphériques dont une grande partie des quartiers Chagoua et
Dembé. Ces deux quartiers constituent un circuit important de commerce
et de vente notamment avec le centre administratif et commercial, le grand
marché situé au quartier Ambassatna. De temps en temps des
commerçants grossistes, détaillants et ambulants descendent de
ces quartiers et inondent les rues des quartiers populaires et administratifs
de leurs produits. Dans les quartiers Chagoua et Dembé, les
infrastructures bancaires sont rares voire inexistants. Ce qui oblige certains
hommes d'affaires ou employés qui veulent mettre à l'abri leurs
fonds à se rendre régulièrement dans des institutions
bancaires localisées
principalement au niveau du quartier résidentiel,
administratif et commercial. De ce fait, les quartiers Chagoua et Dembé
entretiennent avec le centre de la ville des relations financières
importantes.
Fig2.1 Schéma de Relations Inter-zones
Zone d'administration centrale
Zone résidentielle
|
|
Zone commerciale moderne
|
|
|
|
Zones périphériques
Zones industrielles
Marché centrale
Motif travail
Autre motif
Cette organisation spatiale a des conséquences
importantes pour les déplacements urbains. Le schéma ci-dessus,
simplifié, montre les composantes majeures de la ville de
N'Djaména centrée sur la zone administrative et le centre des
affaires et l'organisation de la ville populaire centrée sur le
marché et les zones d'activités industrielles. Cette organisation
spatiale qui rejette à la périphérie les quartiers
populaires, impose aux travailleurs, du secteur moderne, des
déplacements fréquents.
8.3.2.2 Déplacements des individus pour
différents motifs (le travail, les loisirs, les affaires, les
achats).
La concentration des activités et des services en un
seul lieu, entraîne des déplacements fréquents des
habitants des zones éloignées. Les différents pôles
d'activités de la ville de N'Djaména deviennent à un
moment donné de la journée des points de rencontre et des lieux
de fréquentation pour les habitants des quartiers
périphériques.
A N'Djaména, les bureaux, les petites et moyennes
entreprises, les grands magasins de vente, les industries agro-alimentaires,
les supermarchés, les grands cinémas sont localisés au
centre de la ville et autour des quartiers péri-centraux. Certains
propriétaires de ces établissements de vente justifient leur
refus de s'installer à la périphérie par le simple fait
que le centre de la ville leur offre un certain nombre d'avantages que ne peut
le faire la périphérie. Aussi la distance qui sépare le
centre de la périphérie peut aussi influencer les affaires.
Dans les quartiers Chagoua et Dembe, le travail constitue le
motif principal des déplacements de longue distance, viennent ensuite
les achats, puisqu'une bonne partie de l'activité commerciale se trouve
concentrée dans les marchés dont le rayon d'influence
dépasse les quartiers proprement dits. Les autres motifs à
savoir: loisirs, visites occasionnent peu de déplacements.
8.4. Les équipements
socio-économiques
8.4.1. Les équipements
éducatifs
A N'Djaména les établissements d'enseignement
qu'ils soient du supérieur ou du secondaire, sont insuffisants et
inégalement répartis. La majorité de ces
établissements sont localisés dans le quartier Ardeb djoumal, ce
qui oblige de nombreux élèves résidant dans les quartiers
CHAGOUA et DEMBE à effectuer de longs trajets( 5 à 7 km) souvent
à pied pour se rendre à leurs établissements.
Tableau 2.1
distance-établissements-quartiers
Trajet (km)
|
Chefs de ménage
|
%
|
5
|
35
|
5%
|
10
|
39
|
29%
|
15
|
150
|
66%
|
Total
|
224
|
100
|
Source: enquête personnelle avril 2002
Le tableau 2.1 présente les résultats des
enquêtes effectuées sur les chefs de ménages des quartiers
CHAGOUA et DEMBE. Il s'agit de la localisation de certains
établissements d'enseignement primaires, secondaires ou
supérieurs par rapport à celle de ces quartiers. A l'issu de ces
enquêtes, 66% des chefs de ménages interrogés affirment que
les établissements scolaires de leurs enfants se situent à 15 km
de leur lieu d'habitation. 29% déclarent être distants de 10 km
des écoles fréquentées par leurs enfants contre 5%
seulement qui sont situés à 5 km des établissement
d'enseignement de leurs enfants.
A N'Djaména, bon nombre des établissements
d'enseignement secondaires ou supérieurs se localisent dans le quartier
Ardep-Djoumal. Il s'agit des lycées Felix Eboué, Technique
industrielle, de l'ENAM, de l'université de N'Djaména, de
l'ISSED, du CEFOD et bien d'autres écoles professionnellement.
Comme conséquence majeure de cette situation,
l'augmentation du nombre de déplacements des chefs de ménage.
L'école constitue à coté du travail les motifs de
déplacements obligatoires pour certains chefs de ménage. Ceux-ci
avant d'arriver à leur lieu de service, doivent déposer leurs
enfants à l'école et les ramener à la maison à midi
au moment des heures de la pause, avant de regagner à nouveau le
travail. Ce qui augmente considérablement la longueur et la durée
des déplacements quotidiens. Généralement la somme du
temps des déplacements d'un chef de ménage dans les quartiers
Chagoua et Dembé est de 94 minutes pour une journée, et la somme
des longueurs des déplacements est évaluée à 27
km..
8.4.2 Les équipements sanitaires: un
équipement sanitaire précaire
A N'Djaména et plus particulièrement dans les
quartiers CHAGOUA et DEMBE, les déplacements pour raisons de
santé sont importants. Le quartier CHAGOUA dispose d'un centre de
santé mais dont la capacité d'accueil est faible. Ce centre
n'offre ses services que pour les soins primaires. Pour les cas graves et
compliqués, les malades de ces quartiers vont soit à
l'hôpital central soit à l'hôpital de la liberté
situés respectivement aux quartiers Ambassatna et Diguel. Dans le
quartier DEMBE, on note la présence de 2 dispensaires qui couvrent
difficilement les besoins des habitants raison pour laquelle ceux-ci doivent
parcourir 5 à 6 km quelques fois à pied vers les hôpitaux
de la Liberté et Central pour des soins . Le tableau (2.2) nous
présente quelques données des enquêtes menées dans
les quartiers CHAGOUA et DEMBE.
Tableau 2.2: taux de fréquentation des
structures de santé par les chef de ménage des quartiers CHAGOUA
et DEMBE
localisation de l'établissement
sanitaire
|
Quartiers enquêtés
|
Chagoua
|
Dembe
|
Total
|
%
|
Dans le quartier
|
28
|
36
|
64
|
25%
|
Hors du quartier
|
85
|
75
|
160
|
75%
|
Total
|
113
|
111
|
224
|
100
|
source: enquête personnelle avril 2002
FIG2.3 proportion des ménages fréquentant
les structures de santé selon leur
dans le quartier 29%
hors du quartier 71%
dans le quartier hors du quartier
Dans ces quartiers , l'absence des services d'hygiène
et d'assainissement, vient accentuer la situation sanitaire des habitants. Les
conditions de santé des habitants ici sont très précaires.
Sur les 224 ménages enquêtés, 75% se soignent dans les
hôpitaux hors de leur quartier contre 25% seulement qui
fréquentent les structures sanitaires dans leur quartier. Les raisons
tournent autour du manque de matériel de base. Ils ne peuvent traiter
certains cas de maladies. Cela oblige de nombreux malades résidant dans
ces quartiers à aller se faire consulter dans les structures sanitaires
des quartiers centraux, ce qui nécessite ainsi des déplacements
importants. A N'Djaména, la plupart des structures de santé,
à savoir les hôpitaux, les cliniques et les cabinets
médicaux ou pharmacies se localisent dans le quartier
résidentiel, administratif et commercial, les quartiers
péricentraux et dans quelques quartiers populaires. Dans les quartiers
périphériques il n'existe presque pas de structures de
santé. Celles qui en tiennent lieu fonctionnent tant bien que mal
malgré l'absence de matériels de soins et l'insuffisance de
personnel soignant. La ville de N'Djaména compte deux grands
hôpitaux, l'hôpital général de
référence et l'hôpital de la liberté,
localisés respectivement dans les quartiers Ambassatna et Diguel. Les
cabinets médicaux et pharmacies se trouvent le long des grands axes et
avenues ainsi que dans certains quartiers péricentraux. L'absence de ces
structures dans les quartiers périphériques s'explique par le
manque de desserte de ces
derniers en électricité et le faible pouvoir
d'achat de la population. En effet, certains produits pharmaceutiques exigent
des conditions de stockage favorables telles qu' une bonne ventilation ou
aération, c'est le cas des produits à conserver au frais. Ce qui
est impossible dans ces quartiers périphériques. De plus, les
habitants des quartiers périphériques d'une manière
générale et en particulier ceux des quartiers CHAGOUA et DEMBE
ont un niveau de vie faible. Ce qui ne leur permet pas de s'approvisionner
quotidiennement dans les pharmacies ou les cabinets médicaux.
L'hôpital général de référence national et
celui de la liberté offrent des possibilités de soins à
moindre coût à ces individus. Ces hôpitaux ont dans leur
sein des pharmacies dont le prix des produits est subventionné. Ainsi,
les habitants des quartiers périphériques pour tout
problème de santé aussi grave soit-il, doivent parcourir
quotidiennement 5 à 6 km quelque soit le moyen de déplacement. Le
diagramme ci-dessus nous montre que beaucoup des ressortissants de ces
quartiers fréquentent de plus en plus ces hôpitaux. Sur les 224
chefs de famille enquêtés dans ces quartiers, 75% affirment se
déplacer quotidiennement pour des problèmes de soins.
8.4.3 Les équipements commerciaux
Le marché de DEMBE devenu le marché de CHAGOUA
par le nouveau découpage des arrondissements est le seul marché
qui draine la plupart des ménages des quartiers
périphériques surtout ceux situés au NORD-EST et au SUD de
la ville de N'djaména. Toutefois, ce marché n'offre pas tout ce
dont la population a besoin , ce qui oblige certains à aller faire leurs
achats au Grand marché situé dans le quartier Ambassatna distant
des quartiers Chagoua et Dembé de 4 à 5 km. L'analyse du tableau
2.3 nous donne les différents motifs des déplacements des chefs
de ménages des quartiers Chagoua et Dembé en pourcentage. Il
ressort de ce tableau que 30% des déplacements s'effectuent dans le
cadre du commerce. Compte tenu des difficultés de fonctionnement du
transport en minibus, une grande partie de ce déplacements se fait
à pied. Le marché de CHAGOUA éprouve d'énormes
difficultés pour son fonctionnement pendant la saison des pluies
où les inondations empêchent certains vendeurs d'occuper
normalement leur place. Ce qui réduit le taux de fréquentation de
ce marché. Dans les quartiers CHAGOUA et DEMBE, en dehors du travail qui
occasionne des migrations quotidiennes, le commerce et les affaires s'y
ajoutent pour faire de ces quartiers des lieux de flux et reflux permanents.
Photo. 2.1. et Photo. 2 .2.
Quartier Dembé. Les difficultés de desserte des
quartiers périphériques par les minibus entrainent une
augmentation des déplacements à pied. (29-04-2002,
clichét : Nadmian
Tableau 2.3: Récapitulatif des motifs de
déplacement selon les chefs de ménage dans les quartiers Chagoua
et Dembé.
Motifs des
déplacements
|
Chagoua
|
Dembé
|
Total
|
%
|
Nombre de
déplacements
|
Nombre de
déplacements
|
Travail
|
55
|
45
|
100
|
45%
|
Achat
|
7
|
15
|
22
|
9%
|
Visites
|
15
|
10
|
25
|
11%
|
Affaires/commerce
|
33
|
35
|
68
|
30%
|
Loisirs
|
3
|
6
|
9
|
4%
|
Total
|
113
|
111
|
224
|
100
|
source: enquête personnelle avril 2002
Fig.2.4 proportion des déplacements
loisirs
affaires 30%
travail 45%
visites 11%
4%
achats 10%
travail achats visites affaires loisirs
Les motifs de déplacements s'organisent autour de trois
grandes sphères d'activités: la vie professionnelle ( travail et
études), la vie sociale ( incluant visites et loisirs), et la vie
quotidienne ( achats, démarches, religion, accompagnements, commerce).
Presque la moitié des déplacements( 45%) relève de la
sphère professionnelle et l'autre moitié se partage entre la vie
sociale (15%) et la vie quotidienne ( 40%) dont rien que 30% pour le commerce.
Ces proportions se modifient durant le week-end, moment
privilégié des activités de sociabilité qui
suscitent pratiquement la moitié des déplacements. Les
déplacements ménagers et de sociabilité s'effectuent
majoritairement à l'intérieur de la zone d'habitat. En revanche,
pour les activités professionnelles les habitants des quartiers CHAGOUA
et DEMBE se déplacent entre le domicile et les secteurs limitrophes ou
le centre ville. Le diagramme ci-dessus nous donne en pourcentage les
différents motifs de déplacements. On constate que le travail est
le motif principal des déplacements des ménages des quartiers
CHAGOUA et DEMBE. A l'époque coloniale, les quartiers DJAMBA-BARH,
DJAMBA-GATO, BOLOLO constituaient les premières couronnes des quartiers
ayant abrité les institutions de l'administration coloniale ainsi que
les résidences. Après les indépendances,
précisément vers les années 1960, ces mêmes
structures abritent les institutions de l'Etat tchadien, à savoir les
services. Cependant, malgré l'extension de la ville depuis les
années 1960 à nos jours, ces structures sont toujours
restées les seules points d'attraction de la ville de N'Djaména.
Ce qui fait que les habitants des quartiers d'extension récente doivent
effectuer quotidiennement des déplacements plus ou
moins longs pour accéder à leurs lieux
d'activité. Après le travail, le commerce et les affaires
occupent la seconde place dans les déplacements des ménages, 30%
des ménages affirment se déplacer quotidiennement par rapport au
commerce. Car en effet, à N'Djaména la plupart des marchés
de la place sont approvisionnés quotidiennement par les habitants venant
des quartiers périphériques. Ce sont eux les plus grands
fournisseurs de denrées alimentaires de toute sorte. Le faible niveau de
vie des habitants des quartiers périphériques les amènent
aussi à se lancer dans des activités comme le petit
élevage ou l'agriculture qui leur permet de survenir à leurs
besoins quotidiens.
Le tableau 2.4 nous présente les données
concernant les différents moyens de déplacements utilisés
par les chefs de ménage à chaque motif de déplacement.
Ainsi, nous avons 100 chefs de ménage qui se déplacent
quotidiennement pour le travail sur les 224enquétés. Ces 100
chefs de ménage utilisent différemment les moyens de
déplacement dans le cadre de leur service. Plus de la moitié soit
55 d'entre eux se déplace en vélo ou moto, 25 en minibus, 5 en
voiture particulière et 15 à pied.
Plusieurs raisons expliquent la forte utilisation des
deux-roues pour les déplacements-travail. Il y a d'abord la
nécessité de se rendre tôt sur le lieu de service
généralement distant d'environ 15 à 20 km des quartiers
Chagoua et Dembé. C'est la distance qui sépare le centre de la
périphérie.
L'étirement des quartiers périphériques
dans l'espace entraîne une augmentation du trajet à parcourir par
les chefs de ménage. Aussi, le système de fonctionnement des
minibus ne permet pas à certains chefs de ménage d'utiliser ces
véhicules. Les bureaux s'ouvrent généralement à 6h
30 mn. Pour éviter des pertes de temps causées par les minibus,
bon nombre de chefs de ménage préfère disposer d'un engin
personnelle quelque soit le prix pour arriver à temps au travail.
Les motos et vélos utilisés viennent du
Nigéria ou encore de Kousserie au Cameroun sous forme de pièces
détachées et vendus par les commerçants de la place. Le
prix d'achat d'un vélo importé à N'Djaména
coûte entre 60 000 à 70 000fcfa selon le modèle.
L'évolution du nombre d'utilisateurs a forcément
entraîné une augmentation du nombre des vendeurs et par
conséquent une baisse du prix d'achat.
La fragilité des contrôles douaniers à
travers la frontière N'Djaména-Kousserie et la fraude favorise et
facilitent l'entrée de ces engins. Certains commerçants font deux
opérations à la fois, la vente et le montage des deux roues.
Dans les quartiers Chagoua et Dembé, bon nombre de
chefs de ménage ne sont pas propriétaires de leurs engins.
Beaucoup profite de la location journalière qui varie de 500fcfa pour
les vélos et plus pour les motos.
La souplesse des taxes d'importation et de circulation est un
autre facteur favorisant l'utilisation des deux-roues.
La maintenance également est une activité
florissante permettant l'utilisation des deux-roues en offrant des services
rapides et bon prix aux utilisateurs des vélos et motos. Elle est
pratiquée dans presque tous les coins et les rues des quartiers
périphériques. Ces réparateurs achètent des engins
inutilisables à vil prix pour les revendre à leur tour à
un prix dérisoire après réparation.
Tableau 2.4 : l'utilisation des moyens de
déplacements par rapport aux motifs par les chefs de ménage.
Motifs de
déplacements
|
Moyens de déplacements
|
Vélo-motos
|
Minibus
|
Voiture particulière
|
Marche à pied
|
Total
|
Travail
|
55
|
25
|
5
|
15
|
100
|
Achat
|
12
|
2
|
1
|
7
|
22
|
Visites
|
5
|
3
|
2
|
15
|
25
|
Affaires/commerc e
|
15
|
14
|
5
|
34
|
68
|
Loisirs
|
3
|
0
|
1
|
5
|
9
|
Total
|
90
|
45
|
24
|
66
|
224
|
source: enquête personnelle avril 2002
Photo. 2.3 et Photo. 2.4 la
bicyclette et la moto sont devenus pour les habitants des quartiers
périphériques, un moyen de déplacement incontournable dans
la ville de N'Djaména (29-04-
2002,clichet : Nadmian)
photo 2.5. Quartier Chagoua.
L'utilisation des deux-roues offre des opportunités. C'est le cas des
magasins de vente des pièces détachées venant du Nigeria,
qui est devenue une affaire assez florissante. Ceux-ci se sont agrandi et
spécialisés ces dernières années.( 29-04-2002,
clichet : Nadmian)
Photo. 2.6. Dépannage de vélos
par des jeunes Photo. 2.7. Quartier
Dembé. La réparation est
apprentis reparateur dans le quartier Chagoua.
devenue une activité artisanale très intense qui
se
(29-04-2002,clichet : Nadmian) fait
en plein air sous les arbres. ( 29-04-2002,
cichet Nadmian)
photo 2.8.Quartier Dembé.
Le montage des vélos se fait sur les trottoirs. L'intensité de ce
commerce ayant déjà largement dépassé le cadre du
magasin. ( 29-04-2002, cichet : Nadmian)
|
Photo. 2.9 Les vélos sont
déjà montés et attendent les clients pour la location
journalière ou la vente. ( 29-04-2002, clichet :
Nadmian)
|
8.5. Les équipements d'infrastructures
8.5.1 La voirie
A N'Djaména, l'absence de grande voirie transversale ou
périphérique se fait nettement sentir. Cette lacune oblige en
effet le passage obligatoire par le centre pour aller d'une
périphérie à l'autre. Ceci ne permet pas une organisation
rationnelle des transports urbains et provoque des difficultés
importantes (allongement des parcours, congestion de la voirie) dans le
fonctionnement des réseaux de transports. Le réseau de voirie
doit permettre d'assurer deux fonctions complémentaires de transport
:
> la fonction « liaison » déplacement entre
quartiers
> la fonction « desserte » ou accessibilité
à l'habitat, aux activités, aux commerces.
En général, ces fonctions ne relèvent pas
du même type de circulation et de mode de transport. La fonction desserte
est le fait d'une circulation lente et plus généralement encore
de la marche à pied. La fonction « liaison » demande une
circulation rapide motorisée et également le recours aux
transports collectifs.
Cette remarque amène à considérer deux
types de voiries : les voiries de liaison interquartiers(ou voirie primaire) et
des voiries de desserte (ou voiries résidentielles). On concevra
aisément que les caractéristiques des voies (gabarit,
tracé, revêtement) ne sont pas identiques et que la
priorité dans la mesure des ressources disponibles, doit être
portée sur la voirie de liaison qui revêt plus d'importance pour
l'organisation des transports. Or on est obligé de constater que le
réseau primaire lui-même est insuffisant et mal entretenu.
Tableau 2.5 : Classement des quartiers selon
leur équipement routier
Quartiers
|
Voirie primaire (km)
|
Voirie secondaire (km)
|
Voirie tertiaire (km)
|
Total
|
%
|
Milézi
|
15
|
3
|
3
|
21
|
3,7
|
Farcha
|
20
|
1
|
1
|
22
|
3,9
|
Madjorio
|
23
|
1
|
3
|
27
|
4,8
|
Djambagato
|
15
|
1
|
1
|
17
|
3,0
|
Goudji
|
25
|
3
|
1
|
27
|
4,8
|
Klémat
|
35
|
2
|
1
|
39
|
7,0
|
Mardjandaffack
|
15
|
1
|
2
|
19
|
3,4
|
Bololo
|
12
|
3
|
1
|
14
|
2,5
|
Djambal barh
|
22
|
0,5
|
1
|
26
|
4,6
|
Ambassatna
|
32
|
1
|
2
|
34,5
|
6,1
|
Gardolé
|
10
|
0,5
|
3
|
14
|
2,5
|
Kabalaye
|
15
|
7,5
|
2
|
15,5
|
2 ,7
|
Ardep djoumal
|
14
|
0,5
|
1
|
23,5
|
4,2
|
Sabangali
|
38
|
2
|
2
|
39,5
|
7,0
|
Amriguébé
|
42
|
1
|
2
|
46
|
8,2
|
Ridina
|
55
|
1
|
2
|
58
|
10,4
|
Repos
|
63
|
0,5
|
1
|
65
|
11,6
|
Paris-Congo
|
44
|
0,5
|
1
|
45,5
|
8,1
|
Moursal
|
55
|
3
|
1
|
56,5
|
10,1
|
Dembé
|
2
|
4
|
4
|
9
|
1,6
|
Chagoua
|
3
|
0,5
|
5
|
12
|
2,1
|
Diguel
|
49
|
1,5
|
2
|
51,5
|
9,2
|
N'djari
|
41
|
15
|
3
|
45,5
|
8,1
|
Total
|
631
|
36,5
|
54
|
556,5
|
100
|
Source : GROUPE HUIT, complété en 2000
Voirie primaire = voirie dont le tracé a 30 à
40 m de largeur et relie le quartier aux grands ensembles de la ville
Voirie secondaire = c'est une voirie qui dessert les
quartiers. Le tracé varie de 10 à 20m de largeur. Voirie
tertiaire = c'est une voirie qui donne accès aux habitations.
Le tableau 2.5 donne la répartition des voiries par
quartier. Il ressort de ce tableau que les quartiers Chagoua et Dembé
sont mal desservis. En effet, sur les 556,5 km de voies que compte la ville de
N'Djaména, les quartiers Dembé et Chagoua représentent en
terme de pourcentage successivement 2,1% et 1,6%. Cette situation à
comme conséquence l'enclavement de ces quartiers.
8.5.2 Les moyens de transport en commun
Pour la circulation intra-urbaine N'djaména est la seule
capitale africaine où il n'y a pas de service de transport en commun.
L'organisation actuelle des transports collectifs privés
est désarticulée et onéreuse pour les
habitants car elle respecte la logique du gain facile des transporteurs. Il n'y
a pas de réseau qui aille d'un bout à l'autre de la ville et les
voyageurs sont obligés de faire des correspondances coûteuses en
temps et en argent. Pour aller de DEMBE à FARCHA ( environ 15 km) ou de
CHAGOUA à FARCHA (environ 20 km), il faut trois correspondances par
minibus dont les tarifs ont été multipliés avec
l'augmentation des prix du carburant. A N'Djaména, il est facile et
possible de trouver un minibus à partir du centre-ville vers les
quartiers périphériques quelque soit le moment de la
journée. Par contre, c'est pratiquement impossible et rare de trouver un
minibus à la recherche d'un client dans l'autre sens à tout
moment, parce que les habitants des quartiers périphériques en
dehors du travail, empruntent rarement les minibus pour se déplacer .La
demande est forte en début de matinée correspondante aux heures
de service mais très faible vers la fin de la journée. Mais les
minibus viennent déposer les gens à la périphérie,
on les emprunte pour aller dans le sens inverse. Cette situation influe sur la
distance domicile-station. Dans les quartiers CHAGOUA et DEMBE, la situation
est encore grave. C'est avec peine que certains rejoignent leur lieu d'emploi.
Dans les stations, les chauffeurs des minibus n'embarquent leurs passagers
qu'après avoir fait le plein. Ce qui fait perdre une demie heure
à certains employés pressés d'atteindre leur lieu
d'activité. Les difficultés d'importation des pièces
détachées réduisent le parc de ces véhicules et par
conséquent entraînent leur utilisation rationnelle. Ces minibus
qui sont conçus pour embarquer 12 à 15 personnes, doublent le
nombre des passagers à bord créant ainsi un
phénomène d'inconfort total. Les passagers sont entassés
les uns sur les autres après une longue attente dans les stations. Cette
situation d'inconfort oblige certains à faire recours aux moyens de
déplacement individuel. La défaillance du service de transport
collectif est donc palliée soit par la marche à pied, soit par
les deux-roues à moteur et les vélos. Certains optent pour la
marche à pied surtout pour les déplacements de courtes distances.
Le tableau 2.6 nous donne la part de chaque moyen de déplacement
employé quotidiennement par les ménages des quartiers CHAGOUA et
DEMBE.
Photo. 2.10.
L'insuffisance des minibus entraîne leur
surexploitation. Quartier Dembé, un minibus surchargé de
passagers. Certains clients souffrent de l'inconfort comme c'est le cas ici.
(29-04-02) : Cliché Nadmian).
Photo. 2.11.
L 'etat de délabrement des minibus constitue un danger
permanent pour les populations des quartiers périphériques.
( 29-04-2002, clichet :
Nadmian)
Photo. 2.11.
Les Difficultés de gestion, l'entretien, la
vétusté des minibus empêchent une bonne exploitation du
parc. (29-04-2002, cliché : Nadmian)
Le tableau 2.6 présente les chefs de ménage
selon la catégorie socio-proféssionnelle et selon les moyens de
déplacements utilisés. Les moyens de déplacements varient
d'une catégorie socio-proféssionnelle à une autre.
L'analyse de ce tableau nous permet de constater que prés
de la moitié des déplacements se fait à pied soit 44%
contre 43% effectués en vélos et motos, 6% seulement en minibus.
L'augmentation des déplacements à pied s'explique par plusieurs
raisons. La présence massive des manoeuvres et des petits
commerçants dans ces quartiers en est une. Ceux-ci exercent des
activités temporaires n'ayant pas d'horaire fixe. Bon nombre de
déplacements effectués par la CSP2 et CSP4 ne sont pas
localisés à cause de leur caractère temporaire. Ils ne
sont pas obligatoires, comme c'est le cas pour les chefs de ménage
appartenant à la CSP1 et CSP2.
Aussi, ces déplacements ne sont pas quelque fois longs.
Ce qui n'exige pas souvent des moyens mécanisés. Les minibus sont
utilisés à 6% par toute catégorie confondue. La diminution
de leur effectif par les difficultés de maintenance ces dernières
années, explique leur absence dans les zones
périphériques. Certains exploitants de minibus refusent
volontiers de desservir les quartiers périphériques de peur
d'exposer leur véhicule à l'usure. Car en effet les pièces
de rechange de ces véhicules sont rares et c'est ce qui rend encore la
maintenance difficile. Beaucoup d'exploitants préfèrent mettre
leur véhicule sur des sites bien aménagés, comme c'est le
cas dans certains quartiers populaires de N'Djaména.
Tableau 2.6: moyens de déplacement par
catégorie socio-professionnelle des chefs de ménages des
quartiers CHAGOUA et DEMBE
Moyen de
déplacement
|
Catégorie socio professionnelle
|
CSP1
|
CSP2
|
CSP3
|
CSP4
|
Total
|
%
|
Vélo-moto
|
15
|
45
|
25
|
12
|
97
|
43%
|
Minibus
|
5
|
3
|
1
|
5
|
14
|
6%
|
Voiture particulière
|
10
|
1
|
2
|
0
|
13
|
5%
|
Marche à pied
|
6
|
31
|
17
|
46
|
100
|
44%
|
Total
|
36
|
80
|
45
|
63
|
224
|
100
|
Source : enquête personnelle avril 2002
CSP1= Cadres supérieurs, professions libérales,
patrons CSP2= Cadres moyens, commerçants
CSP3= Ouvriers qualifiés, techniciens
CSP4= Ouvriers non qualifiés, manoeuvres
Dans les quartiers Chagoua et Dembé, l'utilisation des
moyens de déplacement varie selon que le chef de ménage
appartient à telle ou telle catégorie proféssionnelle ou
sociale. Une enquete a été ménée à cet effet
et les résultats sont consignés dans le tableau
2.7
Tableau 2.7: taux d'utilisation des
différents moyens de déplacement selon chaque catégorie
socioprofessionnelle
Catégorie socio-
professionnelle
|
Moyens de déplacements
|
Vélo-moto
|
Minibus
|
Voiture particulière
|
Marche à pied
|
Total
|
CSP1
|
15
|
5
|
10
|
6
|
36
|
%
|
41%
|
13%
|
27%
|
16%
|
100
|
CSP2
|
45
|
3
|
1
|
31
|
80
|
%
|
56%
|
3%
|
1%
|
38%
|
100
|
CSP3
|
25
|
1
|
2
|
17
|
45
|
%
|
55%
|
2%
|
4%
|
37%
|
100
|
CSP4
|
12
|
5
|
0
|
46
|
63
|
%
|
19%
|
7%
|
0%
|
73%
|
100
|
source: enquête personnelle avril 2002
CSP1= Cadres supérieurs, professions libérales,
patrons CSP2= Cadres moyens, commerçants
CSP3= Ouvriers qualifiés, techniciens
CSP4= Ouvriers non qualifiés, manoeuvres
Il ressort du tableau ci-dessus que la marche à pied et
les deux-roues tiennent une place de choix quelque soit la catégorie
socio-professionnelle du chef de ménage . les taux d'utilisation des
vélos motos et de la marche dans les déplacements sont les
suivants : 41% et 16% pour les chefs de ménage appartenant à la
CSP1, 56% et 38% pour ceux de la CSP2, 55% et 37% pour ceux de la CSP3, 19% et
73% pour les chefs de ménage de la CSP4.
En effet, comparativement aux moyens de déplacements
à deux-roues et à la marche à pied, le taux d'utilisation
des minibus est partout faible pour toute catégorie socio-
professionnelle confondue. La faible fréquentation des
minibus par rapport aux autres moyens de déplacements s'explique
toujours par les même raisons déjà évoquées
un plus loin.
Dans les quartiers périphériques, la demande en
minibus est faible en mi-journée, par contre elle est forte en
début et en fin de journée. Ce qui contraint les conducteurs de
minibus pour des intérêts économiques, à remplir
leur véhicule avant de quitter le stationnement. Cette situation ne
convient pas aux chefs de ménage pressés dans leur
déplacement. En plus de cela , il faut tenir compte de la
réduction du périmètre desservi au cours de la saison de
pluies, moment pendant lequel les routes dans les quartiers
périphériques ne sont plus pratiquables.
FIG 2.5 la part des moyens de déplacement par
catégorie socioprofessionnelle
100% 90% 80% 70% 60%
|
|
|
|
50% 40% 30% 20% 10% 0%
|
|
marche à pied voiture particulière minibus
vélo-motos
|
|
|
|
CSP1 CSP2 CSP3 CSP4
|
|
|
Les histogrammes ci-dessus permettent de montrer clairement
les données portées sur le tableau 2.7. l'axe des abscisses
correspond aux données relatives aux chefs de ménage par
catégorie socio-professionnelle , l'axe des ordonnées comportent
les données concernant le taux d'utilisation de chaque moyen de
déplacement. Cette figure apparaît comme la synthèse du
tableau 2.7. le commentaire a été largement
développé dans les pages précédentes.
8.5.3 Les principales stations
Le tableau 2.8 nous donne l'emplacement des stations et leur
nombre depuis 1996 à 2000. Nous constatons en effet que dans certains
emplacements, les points de stationnement ont doublé voire même
triplé. Ce qui n'est pas le cas dans les quartiers Chagoua et
Dembé où
les points n'ont pas sensiblement augmenté. Cette
situation contribue fortement à l'isolement de ces quartiers. Aussi
l'insuffisance des points de stationnement dans les quartiers
périphériques a comme conséquence l'augmentation du trajet
domicile-station et vice versa. Tableau 2.8 : Liste des
stations utilisés par les minibus
Emplacement des stations
|
Nombre des points de stationnement
|
1996
|
2000
|
Marché de mil
|
3
|
5
|
Dembe
|
2
|
3
|
Diguel
|
3
|
6
|
Marché central
|
1
|
8
|
Douane
|
1
|
4
|
Farcha
|
1
|
5
|
Chagoua
|
1
|
2
|
Mosquée
|
1
|
6
|
HilleGazaz
|
1
|
5
|
Voie Pompidou
|
1
|
4
|
Rue de 50 m
|
1
|
5
|
Champ de fils
|
1
|
7
|
Ngueli
|
1
|
4
|
Sessebane
|
1
|
4
|
Goudji
|
1
|
5
|
Abena
|
1
|
1
|
Gredia
|
1
|
3
|
Palais du 15 janvier
|
1
|
3
|
Source : GROUPE HUIT 1996 ET COMPLETE EN 2000
8.5.4. les lignes des minibus
L'exploitation des véhicules se fait suivant des lignes
dont les tracés entre les stations sont plus ou moins fixes, empruntant
le plus souvent des voies revêtues. Au cours de la saison sèche,
à l'intérieur de la ville, ou sur la périphérie
Est, certaines lignes utilisent des voies en
terrain naturel. En saison des pluies, le trafic se concentre sur
les routes revêtues. conséquence, isolant ainsi les habitants des
quartiers Chagoua et Dembé
Tableau 2.9 : Principales lignes des minibus
Nom de la ligne
|
Longueur (km)
|
Marché central - Dembe
|
3,45 km
|
Marché central - Chagoua(et contournement vers Dembe)
|
5,25 + 1,7 km
|
Marché central - Chagoua- Abena
|
5,25 + 0,7 km
|
Marché central - Sessebane
|
4,3 km
|
Marché central - Rue de 50 m
|
4,45km
|
Marché central - Farcha (Milézi - Madjorio)
|
6,65 km
|
Marché central - Palais du 15 janvier
|
4,45 km
|
Marché de mil - Palais du 15 janvier
|
3,9 km
|
Marché de mil - Champ de fils
|
2,6 km
|
Marché de mil - Diguel
|
3,45 km
|
Marché de mil - Dembe (Léproserie)
|
4,8 km
|
Marché de mil - Dembe
|
3,8 km
|
Dembe - Chagoua - Ngueli
|
1,2 + 7 km
|
Dembe - Amtoukoui
|
2,5 km
|
Dembe- Diguel (par voie de contournement)
|
5,4 km
|
Dembe - Goudji - Paris Dakar
|
6,5 + 4 km
|
Source : GROUPE HUIT 1996 COMPLETEE
Pour clore ce chapitre, retenons que l'augmentation de la
population et l'abaissement de la densité qui lui est associée
contribuent ainsi tous deux à accroître la longueur moyenne des
déplacements. En l'absence de planification urbaine spécifique,
la taille de la ville à moyen terme correspondra à des
déplacements de très grandes distances. Le surcroît de
temps consacré aux transports entraine une diminution du temps
réservé à la vie sociale et à l'équilibre
socio-économique des familles. L'usage des deux-roues comme solution
alternative
pour les transports urbains mérite d'être
envisagé, car il représente de grands avantages, notamment
d'accessibilité et d'ubiquité.
IIème partie:
LES PROPOSITIONS D'AMENAGEMENT DANS LES QUARTIERS CHAGOUA ET
DEMBE PAR RAPPORT AUX DEPLACEMENTS
Chapitre 3:
Les contraintes aux aménagements urbains dans
les quartiers chagoua et dembé
Améliorer les déplacements implique de limiter
l'extension urbaine non maîtrisée, notamment celle des quartiers
spontanés. Ceci nécessite d'envisager la densification des
quartiers existants, de planifier les extensions et d'y intégrer,
dès l'origine, les aménagements de voirie. Mais qui dit politique
d'urbanisme , dit aussi déconcentration des activités, pour
développer des bassins d'emplois et des zones d'activités dans
les différents quartiers, afin de limiter les causes des
déplacements.
Des contraintes fortes:
L'action de la ville de N'Djaména se heurte cependant
à trois difficultés majeures. D'abord l'absence de pouvoirs
propres. Il n'y a pas une collaboration étroite avec l'Etat est
généralement indispensable. Les municipalités ne disposent
pas d'un minimum de pouvoir décisionnel dans certains domaines tels que:
l'urbanisme, l'aménagement de la voirie, les transports en commun. Les
maires ne sont pas en mesure d'édicter des réglementations
contraignantes ( plan de circulation, conditions de stationnement) et les faire
respecter. Ensuite, nous avons les difficultés concernant les
financements. Les collectivités n'ont généralement pas les
moyens d'une véritable politique de gestion et d'amélioration des
déplacements urbains. Ces moyens sont dans la plupart des cas,
alloués par l'Etat ou des bailleurs de fonds qui sont trop peu en
relation avec les villes. Il est nécessaire que des structures de
coordination se créent et associent les responsables municipaux.
Troisième difficulté, enfin la sensibilisation des populations.
La concertation préalable et l'information sont seules à
même d'assurer la bonne compréhension des politiques menées
et partant, leur succès.
9. Les origines des problèmes de
déplacements à N'Djaména
9.1 Les causes institutionnelles
9.1.1 Une absence de planification à moyen et
à long terme
N'Djaména est une ville dont la croissance n'a pas
été contrôlée depuis longtemps. Le premier plan
d'urbanisation à été élaboré en 1945 et n'a
pris en compte que l'ancienne ville coloniale, c'est-à-dire le centre
ville, le quartier résidentiel et commercial. C'est donc sans cadre
institutionnel cohérent et précis que s'est faite
l'évolution de la ville.
La plupart des lotissements dans les quartiers
périphériques se font en clandestinité et en
complicité avec les chefs des quartiers et les chefs de terre. Ces
spéculations foncières se font aussi quelque fois sous l'oeil
complice des autorités chargées de la gestion et du
développement de la ville, ce qui accélère l'urbanisation
en augmentant aussi les distances à parcourir entre ces quartiers et les
autres.
9.1.2 Une absence de politique d'aménagement
urbain
N'Djaména est une ville où l'aménagement
de l'espace n'a pas été le souci majeur des institutions qui en
ont la charge. En dehors des interminables opérations de
restructuration, destinées à corriger les effets de la croissance
spontanée, il n'y a pas eu de réelle politique
d'aménagement urbain et de maintenance des infrastructures de la
ville.
L'extension spatiale des constructions a largement
débordé les sites initiaux peu dangereux pour gagner des pentes
inconstructibles, réduisant ainsi les possibilités
d'aménagement urbain.
La lenteur dans l'application et l'exécution des
politiques d'aménagement de la ville ainsi que la gravité du
problème à savoir la densité de la population dans les
zones vulnérables deviennent une contrainte importante en matière
d'aménagement.
9.1.3 Les textes régissant l'urbanisme
On distingue plusieurs catégories de textes
régissant le développement urbain. Les lois:
> la loi 15 du 22 juillet 1962 portant sur le
périmètre urbain;
> la loi 24 du 22 juillet 1962 portant sur le régime de
la propriété foncière; Les ordonnances:
> ordonnance n°17/ PR du 19 juillet 1970 portant
réglementation du permis de construire;
Tous les textes ci-dessus énumérés,
inspirés pour la plupart des textes coloniaux ou par des situations
ponctuelles ne répondent plus aux réalités.
Sur le plan foncier, le processus de concession provisoire ou
de permis d'habiter selon la procédure de mise en valeur, ( constat,
concession définitive, immatriculation) n'est que très rarement
accompli. En réalité pour beaucoup de personnes, payer la taxe de
bornage suffit largement pour mettre en valeur un terrain. La longueur des
procédures et les nombreuses tracasseries ne sont pas faites pour
inciter les personnes de bonne foi à respecter les règles
d'usage. Une simple immatriculation exige au moins la signature du
Ministère des Finances. Aussi l'on commence par construire en attendant
de régulariser ultérieurement la situation lorsqu'on
connaît la procédure.
La procédure d'obtention du permis de construire est
également très longue et les usagers très peu
informés. Le dossier déposé à la Mairie, est
envoyé pour examen aux services centraux (urbanisme, cadastre,
Bâtiments) avant de revenir à la Mairie pour décision
définitive. Lorsque les investissements deviennent importants, le visa
du Ministre des Travaux Publics est obligatoire. Dans une telle situation, qui
a besoin de permis pour construire une maison coûteuse?
9.2. Les causes liées au fonctionnement des
sociétés des transports urbains
Le système de transports collectifs de N'Djamena s'est
développé depuis une trentaine d'années,
spontanément sans intervention administrative. Ce sont d'abord les
taxis, fonctionnant comme des moyens de transport collectif, qui se sont
multipliés. Puis, il y a une quinzaine d'années, ont
commencé à apparaître des petits cars de transports de 12
à 15 places (Hiace Toyota, pour la plupart), maintenant en effectif
comparable avec le nombre des taxis. Pendant la même période, deux
tentatives d'organisations des sociétés de transports publics,
UNITCHADIENNE, en 1970 et la Société Libanaise de Transports
Urbains, en 1972 ont été rapidement conduites à
l'échec en raison de la concurrence des taxis. Aujourd'hui, les
sociétés
de transports urbains sont constituées pour la plupart
des exploitants individuels. Celles-ci fonctionnent de manière
informelle et de ce fait, ne disposent pas d'informations fiables de leur
exploitation. Cependant, elles essayent de répondre à la demande
et de desservir certaines lignes de la ville, y compris les zones les plus
reculées. Certains propriétaires de véhicules de transport
public ont crée des organismes de représentation et de
contrôle interne de leur activité. La plus importante des
organisations est la "coopérative des propriétaires de taxis et
location des voitures", connue sous le nom de Coop-Taxis. Elle regroupe 872
propriétaires de bus et de taxis.
Une autre organisation, le Syndicat National des Transports en
Commun (SYNAT) s'est récemment constituée mais il n'a pas
été possible d'en apprécier la
représentativité. Fondée en 1975, la Coop-Taxis n'a pas
d'activité technique en dehors de l'organisation du stationnement des
petits cars de transport et des taxis aux différents points de
stationnement. Cette activité tend d'ailleurs à diminuer au
profit du chargement à la demande des voyageurs. Le rôle actuel de
la Coop-Taxis consiste à représenter les propriétaires des
véhicules de transports collectifs. Le conseil d'administration de la
Coop-Taxis est composé de 15 membres et connaît bien tous les
problèmes liés aux transports urbains à N'Djaména
est un partenaire incontournable de toute concertation à leur sujet.
Le dysfonctionnement constaté au sein des
sociétés de transport urbain à N'Djaména provient
de l'administration et des sociétés elles mêmes. Ceci est
imputable aux départements directement impliqués dans le secteur.
Il s'agit du Ministère des Travaux Publics, Habitat, Urbanisme et
Transport et la Commune.
9.2.1 Le Ministère des Travaux Publics, Habitat,
Urbanisme et Transport est le plus concerné par l'organisation des
transports urbains.
Il est le mieux indiqué pour l'élaboration d'un
cadre réglementaire et institutionnel régissant le secteur. Il
est en outre chargé de concevoir une politique de planification dans le
temps et dans l'espace, répondant aux exigences correspondantes.
Cependant, force est de constater que de nombreuses insuffisances existent
à tous les niveaux: Le Ministère des Travaux Publics, Habitat,
Urbanisme et Transport a en son sein un département qui est
chargé de l'élaboration des règles et des plans urbains
pour la circulation des véhicules. Il s'agit de la direction des
études et de la planification. Ce département s'investit beaucoup
en ce qui concerne le transport
intra-urbain et celui des marchandises laissant ainsi toute la
responsabilité du transport urbain à la commune de
N'Djaména, d'autant plus qu'au niveau de la commune urbaine, il existe
un certain nombre de problèmes notamment les problèmes d'ordre
technique concernant les études de planification à long et
à moyen terme.
Le rôle de la commune urbaine de N'Djaména se voit
beaucoup plus à travers la perception des taxes et des redevances.
Le Ministère des Travaux Publics, Habitat, Urbanisme et
Transport élabore certes des règles mais les difficultés
résident au niveau de leur application et leur exécution sur le
terrain. > absence d'une politique réelle en matière des
transports urbains
> manque d'un cadre réglementaire conférant aux
transports urbains leur vrai rôle en matière de confort, de
sécurité, et de rapidité,
> absence de politique des transports urbains prenant en
compte l'accroissement démographique, stations accessibles rapidement
aux usagers
9.2.2 Au niveau de la commune, malgré les
efforts consentis en matière de la réhabilitation de certains
axes, les problèmes restent toutefois entiers:
> manque du plan d'urbanisation
> manque de nouvelles stations qui tient compte de
l'extension spatiale. Certains quartiers sont handicapés en saison des
pluies (manque de canaux d'évacuation des eaux).
Les problèmes liés à l'administration sont
accentués par des difficultés d'organisation de la Coop-Taxis.
9.2.3 Les problèmes qui entravent le bon
fonctionnement de la Coop-Taxis sont multiples: > insuffisances des
voies desservies (congestion)
> absences régulières des agents de
contrôle enregistrées dans les différentes stations >
faible efficacité d'entreprise (absence de fond de roulement)
> manque de garage
> manque des magasins des pièces
détachées, etc.
Cette dégradation est aggravée par des
difficultés de trésorerie qui limitent considérablement
les actions de maintenance des véhicules et de renouvellement du
parc.
Pour conclure ce chapitre, retenons que les contraintes aux
problèmes de déplacement dans les quartiers Chagoua et
Dembé, relèvent de celles de la ville de N'Djaména d'une
manière générale. Elles sont multiples, toutefois, deux
d'entre elles retiennent notre attention. Il s'agit des contraintes dues aux
textes régissant ainsi que des contraintes relatives aux fonctionnement
des entreprises de transport en commun.
En effet les lois qui régissent le développement
de la ville de N'Djaména sont dans la plupart des cas trop vieilles,
lâches voire même souples en ce sens que leur application est
difficile et ne correspond pas aux réalités actuelles sur le
terrain. Le système de gestion des entreprises de transport en commun
est aussi médiocre, pour ne pas dire informel. Il est basé sur
des considérations économiques délaissant les habitants
des quartiers périphériques et les obligeant à s'adapter
d'une manière ou d'une autre à ce système.
La résolution de tous ces problèmes
nécessite un certain nombre de stratégies dont nous trouverons
dans le chapitre suivant.
Chapitre 4 :
PROPOSITIONS ET MOYENS D'ACTION : AGIR SUR
LES STRUCTURES URBAINES de N'Djaména
Quelle stratégie pour les transports urbains à
N'Djaména ?
Quelle politique de transport est la mieux adaptée
à la ville de N'Djaména ?il ne peut y avoir de réponse
unique à cette question. Quelques points de repère peuvent
être cependant dégagés quant aux priorités à
tirer. On peut également proposer une stratégie s'appuyant sur
l'action dans deux domaines complémentaires :
> aménager les structures urbaines ( action sur le
milieu)
> adapter les transports urbains ( action sur les
systèmes)
L'objectif à poursuivre pour l'organisation des
transports et la planification urbaine est d'assurer, le maximum
d'accessibilité aux zones d'emplois et d'équipements pour toute
la population urbaine. Ainsi peut-on, pour améliorer les conditions
actuelles et gérer l'avenir, entrevoir deux lignes d'action
complémentaires :
> modifier les structures urbaines, c'est limiter
l'étalement de la ville de N'Djaména pour réduire les
distances de déplacements.
> adapter les transports urbains.
Dans la vile de N'Djaména, la surface urbaine croit
très vite et l'utilisation des sols se modifient rapidement. Il est donc
possible de faire évoluer les structures urbaines en liant
étroitement le développement des transports et les plans
d'occupation des sols. Mais on ne doit cependant pas mésestimer le poids
des tendances ni faire abstraction de l'organisation intérieur de la
ville de N'Djaména qui s'est forgée au cours des années.
L'action sur les structures urbaines doit permettre de poser dans l'avenir en
des termes moins graves les problèmes des transports. La
réflexion sur les transports urbains doit ainsi influencer les options
d'aménagement spatial qui détermineront l'avenir de la ville de
N'Djaména. La modification des structures urbaines de N'Djaména
passe par la densification des quartiers existants en récupérant
ça et là les lots insuffisamment mis en valeur pour y bâtir
des logements, soit en refaçonnant les quartiers devenus insalubres afin
de les équiper et de leur donner une valeur plus attractive. L'exemple
du quartier Gardolé à N'Djaména illustre bien cela.
L'adaptation des transports à la ville de
N'Djaména est une stratégie plus immédiate qui consiste
à privilégier les modes de transport ayant la plus grande
efficacité en réponse à la demande du plus grand
nombre.
Du constat qui précède, il ressort que les
problèmes urbains sont innombrables à N'djaména. Aussi si
l'on veut se donner les moyens de les résoudre, il est indispensable que
soient entreprises à tous les niveaux et le plus rapidement possible des
actions énergiques et concertées qui passent par :
> une réforme institutionnelle: elle semble
être l'action la plus urgente à mener pour permettre à la
commune de N'Djaména de se doter des moyens nécessaires pour une
véritable prise en main du développement urbain. En effet les
textes à partir desquels fonctionnent actuellement les services
chargés de la gestion urbaine sont anachroniques et insuffisants. Ils ne
correspondent pas aux réalités car ils ont été pris
à un moment où les problèmes urbains ne se posaient pas
avec la même acuité qu'aujourd'hui. Aussi faudrait-il les
réactualiser pour tenir compte de la formidable croissance actuelle, du
nouvel environnement urbain, et du contexte socio-économique
spécifique à N'Djaména. Pensons par exemple qu'il faudrait
élaborer un cadre de l'urbanisme, un code de l'aménagement, un
code foncier qui seront les véritables documents de
référence de l'aménagement urbain.
L'importance du rôle des transports, et la
nécessité qu'il y aura à organiser et à
gérer l'ensemble des possibilités pour faire face à la
demande, amène à proposer la création d'une institution
capable de gérer la situation et de suivre son évolution. C'est
donc par la mise en place d'institutions et de structures au niveau de
l'agglomération que nous semble devoir être prises les initiatives
de planification urbaine et de planification des transports plus
particulièrement. Une intervention trop lourde de l'administration
s'exerce le plus souvent au détriment des transports privés et en
particulier des transports semi-collectifs qui pourtant, resteront
indispensables notamment pour la desserte des quartiers spontanés.
Plus qu'une administration couvrant un champ très
vaste, une équipe légère mais très
qualifiée, chargée d'analyser et de contrôler la situation,
d'un point de vue à la fois technique, économique (tarifs) et
urbanistique (itinéraires) est une nécessité placée
en situation de conseiller direct de l'autorité qui arrête les
décisions, elle pourra intervenir aussi auprès des services
publics très divers en prenant des décisions concernant
l'évolution de la ville ( urbanisme, logement, implantation
d'activités) sera souvent la meilleure solution. Le rôle des
autorités nationales devient alors plus global.
> une maîtrise de l'usage du sol: il serait
souhaitable que désormais, la croissance urbaine soit minutieusement
planifiée et que les occupations de l'espace soient faites
conformément aux règles de l'art urbanistique et selon les
besoins réels de la population. Dans cette optique, les documents
d'urbanisme tels que les Schémas Directeur d'Aménagement et
d'Urbanisme (SDAU) et le plan d'aménagement urbain (PAU) ou tout autre
document planifiant l'occupation de l'espace à court, moyen et long
terme, soient les cahiers de bord de toutes les interventions au niveau de
l'aménagement urbain.
La réglementation en matière d'occupation du sol
et de construction ne saurait être
négligée comme moyen d'agir sur la demande et
l'offre de transport. Les plans d'utilisation
des sols et leur application réglementaire doivent
permettre d'agir sur la localisation des
zones d'habitat, d'activité et d'équipement pour
maîtriser et rationaliser la demande de
transport. L'établissement des plans d'urbanisme et leur
application, la fixation des normes
d'occupation des terrains ( taille des parcelles, partie
constructibles et toutes mesures qui
permettent d'orienter la densité de population et la
nature de l'usage du sol sont importantes à
étudier dans la politique des transports.
> un équipement des nouveaux quartiers existants: si
l'on veut que N'Djaména devienne une ville au vrai sens du terme, il
faudrait équiper toutes les zones d'occupations récentes et les
anciens quartiers d'extension en construisant des voiries de desserte. Pour y
arriver, les futurs lotissements devraient être concomitamment
accompagnés d'un minimum d'équipement de proximité
(infrastructures routière, commerciale) conformément au seuil de
population attendu. De même les zones d'occupation non autorisées
devraient faire l'objet de restructuration en concertation avec les populations
intéressées.
> La promotion des parcelles assainies: les pratiques de
simples découpages parcellaires ne sont plus adaptées à la
configuration topographique des terrains sur lesquels se font actuellement les
lotissements. Il faudrait donc revoir la méthode et ne plus
procéder que par des parcelles assainies. Celle-ci suppose la desserte
des zones retenues en voie d'accès, le remplissage des secteurs trop bas
avant tout lotissement et établissement humain. Cette approche pourrait
également être un moyen pour lutter contre la spéculation
foncière.
10. Le plan de référence
Le principe retenu consiste à désenclaver les
quartiers périphériques du nord-est et du sud-est et les relier
au centre de la ville. Il s'agit des quartiers Dembe et Chagoua. Le principe
consiste aussi à assurer la desserte de l'extension de
la voirie dans les zones d'habitat récentes, c'est à dire celles
situées au delà des quartiers Dembe et Chagoua où la
circulation est difficile en toutes saisons et presque impossible en saison de
pluies.
En effet, l'occupation de l'espace dans les quartiers
périphériques, d'une manière générale et en
particulier dans les quartiers Chagoua et Dembé s'est faite de
manière rapide et sans contrôle à tel point que
l'accès dans les diverses habitations est difficile. Dans les quartiers
Chagoua et Dembé, la cours de certaines concessions sert à un
moment donné de passage obligé pour des ménages dont les
habitats sont fortement enclavés. Le désenclavement de ces
quartiers s'avère nécessaire pour l'harmonisation des
déplacements des ménages.
10.1. Principes d'aménagement
L'étude réalisée se cantonne comme le
prévoient les termes de référence, aux transports urbains.
C'est un cadre limité et donc réducteur. Il serait souhaitable de
pouvoir replacer les transports collectifs dans une vision plus large des
déplacements en milieu urbain afin de saisir l'ensemble des besoins et
de promouvoir les réponses qui leur soient adaptées. Le
développement et la réorganisation des transports urbains
s'avèrent un passage obligé pour faciliter l'accessibilité
intra-urbaine et les rapports socio-culturels inter-quartiers. Il faudrait pour
cela créer une société publique des transports en commun
ou à capitaux mixtes et fonctionnant sur la base d'une étude
d'accessibilité intra-urbaine la plus économique possible pour la
population. Ce réaménagement du système de transports
urbains est l'une des conditions de l'intégration urbaine et un indice
de développement socio-économique sans lesquelles une ville ne
mérite ce qualificatif. Le développement des transports urbains
passe par la construction et la réhabilitation de la voirie dans son
ensemble pour permettre aux exploitants d'utiliser de façon rentable
leur matériel. C'est en intervenant sur la voirie que l'on apportera,
à court et à moyen terme les améliorations les plus
sensibles au système de transport. La création des couloirs des
minibus et la multiplication des lignes et stations pourront atténuer
les difficultés de déplacement dans les quartiers Chagoua et
Dembe.
10.1.1. Au niveau du Ministère des Travaux
Publics, Transport Habitat et Urbanisme : organiser les extensions
urbaines
La croissance spatiale de la ville de N'Djaména est un
fait devenu réel et inéluctable, même lorsque des
politiques dynamiques d'organisation des espaces existent, ( et
nous avons dit qu'elles se heurtent aux manque de moyens), le
planificateur a à faire face à une demande de terrain urbain
nouveau sans cesse plus grande.
Le développement rapide de la population urbaine de
N'Djaména, les difficultés de déplacements, font que la
croissance des zones d'habitat marquera l'organisation de nouveaux quartiers,
zones qui sont souvent apparues de manière plus ou moins
spontanée, sans réseaux d'accompagnement ni équipements.
Le développement de l'habitat est en avance sur le développement
des transports.
La seule interdiction de bâtir à la
périphérie ne suffit généralement pas pour bloquer
l'installation en périphérie. Il faut offrir une alternative
d'installation aux populations nouvelles. Cela suppose la mise à
disposition, voire l'équipement, de terrains à bâtir.
Du point de vue des transports urbains, la localisation des
quartiers périphériques n'est en général pas
indifférente pour assurer une accessibilité convenable et pour
permettre dans l'avenir une organisation urbaine gérable.
Les quartiers nouveaux d'habitat devraient chaque fois que
cela est possible, être localisés à distance
modérée du centre ou sur des axes de transport. Il faudrait
également prévoir des zones d'activités à
proximité de ces quartiers d'habitat. Ces quartiers devraient dans le
détail être conçu en cherchant à minimiser les
infrastructures nécessaires, de voirie notamment. On devra chercher les
tracés réduisant les voies à revêtir mais permettant
d'assurer la desserte optimale par transports collectifs et de garantir une
bonne desserte à pied et en deux-roues.
Face à ces multiples problèmes, il serait hautement
souhaitable que le MTP THU prenne en compte un certain nombre de mesures,
notamment:
> la création d'un organisme chargé
précisément d'effectuer des études sur les transports
urbains afin d'analyser et de coordonner la politique des transports urbains
à N'Djamena. Il existe un département au sein de ce
Ministère à savoir la direction des études et de la
planification dont la présence n'a pas toutefois solutionné le
problème.
> de disposer des moyens de recherches et de formation
> de disposer des moyens de réglementation et de
législation.
Le manque de liaisons dans la gestion de la ville de
N'Djaména entre la direction des études et de la planification,
la commune urbaine de N'Djaména et la Coop-Taxis est à l'origine
de la désorganisation du transport en commun. Les problèmes de
déplacements sont nés de l'occupation incontrôlée et
anarchique de l'espace. le recours à un outil réglementaire
pour
gérer l'occupation des sols dans les quartiers
périphériques de N'Djaména est désormais plus que
nécessaire. Il s'agira des documents d'urbanisme tels que : les
schémas directeurs et les schémas des secteurs, les plans
d'occupation des sols (POS), les plans d'aménagement concertés
(ZAC).
> des réglementations spécifiques. Ces
dernières comprennent :
les périmètres de risques qui doivent
s'appliquer en présence ou en absence d'un POS et précise que
« le permis de construire peut être refusé ou n'être
accordé que sous réserve de l'observation des prescriptions
spéciales si les constructions par leurs situations ou leurs dimensions
sont de nature à porter atteinte à la salubrité ou
à la sécurité publique ».
Toutes ces différentes règles doivent se
conjuguer pour provoquer une réelle prise de conscience des responsables
et amorcer une véritable réflexion, afin de prendre en compte
toutes les dimensions d'un problème largement occulté.
Il est alors devenu nécessaire de mieux maîtriser
l'occupation des sols, de pratiquer une véritable planification
urbaine
10.1.2. Au niveau de la commune
L'intervention plus vigoureuse de la commune se situera
à plusieurs niveaux: il s'agira de la modernisation des parcs de minibus
afin qu'ils fournissent de belles prestations de service. La commune doit aussi
veiller à la création de nouvelles stations de minibus à
la périphérie afin de réduire la congestion au centre.
Enfin la commune devrait collaborer étroitement avec
les sociétés des transports urbains en édictant des
règles et faire respecter par celles-ci. Une réglementation n'a
de sens qu'à partir du moment où elle est comprise de tous et
acceptée. Et la commune urbaine de N'Djaména est le seul organe
capable de cette mise en application. La commune doit prévoir des
mesures de sanction (interdiction de circuler pendant au moins un mois) en ce
qui concerne le non respect de ces règles. Une fois les études
faites et les règles établies par le Ministère des Travaux
Publics, Transport, Urbanisme et Habitat, la commune doit veiller à leur
strict respect. Car, c'est en partant de la souplesse dans l'exécution
de ces règles que la Coop-Taxis et quelques exploitants individuels
violent ces lois.
La commune urbaine de N'Djaména mettra à la
connaissance de ceux-ci un plan de circulation pour les transports en commun
qui prendra aussi en compte la desserte des quartiers
périphériques.
10.1.3 Au niveau de la Coop-Taxis
La mauvaise organisation, l'insuffisance des moyens
financiers, le marché libre (gestion autonome) placent nos
sociétés de transports urbains en mauvaise posture. Mais au fait,
comment organiser la Coop-Taxis pour mieux tirer profit des avantages? Comment
améliorer la situation de la Coop-Taxis en s'attaquant de front aux
problèmes de gestion, aux imperfections du contexte institutionnel et
réglementaire? La réponse à ces questions ne peut venir
qu'après,
> La réorganisation totale de la Coop-Taxis pour les
années à venir,
> la modernisation de la nouvelle entreprise,
> la garantie de la rentabilité (fonds de roulement,
capitaux propres suffisants, disponibilité appréciable)
> la création d'un garage pour la
coopérative,
> la création d'un magasin des pièces
détachées,
l'utilisation pour la nouvelle société d'un
personnel qualifié, motivé et dynamique.
La mauvaise desserte constatée dans les zones
périphériques ne relève pas directement de la
responsabilité de la Coop-Taxis. La création de celle-ci a avant
tout un but lucratif. La demande en matière de transport en commun est
certes élevée dans les quartiers périphériques.
Cependant compte tenu du manque des aménagements dans ces zones, la
Coop-Taxis préfère desservir les zones mieux
aménagées, même si la demande y est faible.
10.2 Quelques suggestions pour l'aménagement des
conditions de déplacement dans les quartiers Chagoua et
Dembe.
L'analyse du tableau ci-dessus nous donne une idée sur
la mauvaise desserte des quartiers Chagoua et Dembe en ce qui concerne le
transport en commun. La demande dans ces quartiers est mal satisfaite à
cause de la mauvaise organisation des exploitants des minibus. C'est ainsi que,
lors des enquêtes menées auprès des ménages de ces
quartiers, 97 ménages sur 224 soit 43% souhaitent la création des
entreprises de transport en commun pour l'amélioration des conditions de
déplacements de leurs quartiers.
Au Tchad, d'une manière générale et en
particulier à N'Djamena, la politique du transport urbain a
été longtemps un sous produit du transport interurbain. Depuis
des années, après les conflits armés, les responsables
politiques, les opérateurs économiques ignorent
complètement l'importance des transports urbains .
La réussite de l'amélioration des conditions de
déplacements dans les quartiers Chagoua et Dembé repose sur la
maîtrise de l'urbanisation galopante et sur les capacités de la
ville de N'Djaména à trouver les moyens financiers pour son
développement. Aussi, des initiatives doivent être prises par les
habitants des quartiers Chagoua et Dembé afin de faire face à ce
problème d'autant plus que les pouvoirs publics ont toujours tendance
à agir tardivement. C'est pourquoi les habitants des quartiers Chagoua
et Dembé doivent prendre conscience de l'ampleur et de la gravité
du problème des déplacements au niveau de leurs quartiers, voir
de quelle manière ils peuvent agir en fonction de leur
capacité.
Tableau 4.1: Présentation du nombre des
chefs de ménage ayant répondu aux choix des aménagements
à faire.
Les aménagements à faire
|
Chagoua
|
Dembe
|
Total
|
%
|
Agence de transport en commun
|
45
|
52
|
97
|
43%
|
Amélioration du réseau de voirie
|
32
|
25
|
57
|
25%
|
Couloirs de minibus
|
15
|
13
|
28
|
12%
|
Moto-taxis
|
4
|
6
|
10
|
4%
|
Stations des minibus
|
17
|
15
|
32
|
14%
|
Total
|
113
|
111
|
224
|
100
|
Source : enquête personnelle avril 2002
120
100
40
20
80
60
0
Agence de transport en commun
Fig 4.1 :Répartition des aménagements selon
leur priorité
Amélioration du réseau des voiries
Aménagement
Couloir des minibus
Motos-Taxis Station des
minibus
Cependant, nous suggérons devant cette situation que
soit entreprise une action de groupe. Car le même problème que
connaît aujourd'hui la ville de N'Djaména, la ville de Dakar l'a
connu bien avant. A Dakar, la création d'une entreprise des cars rapides
a permis d'atténuer un peu le problème.
L'exemple des cars rapides de Dakar développé
ci-dessous par Durand. (F), Mémoire de fin d'étude, IEDES, 2000,
montre bien le fonctionnement de cette activité et les relations avec
les pouvoirs publics. Les cars rapides sont des petits autobus qui assurent
dans la ville de Dakar une large part des transports urbains surtout pour la
desserte des quartiers périphériques.
Les véhicules les plus utilisés sont les 1000 kg
Renault et plus récemment des 3,5 tonnes Saviem. Le car rapide est d'une
capacité de 20 à 30 personnes. L'estimation faite dans le rapport
Durand donne un chiffre de 108 400 personnes utilisant quotidiennement les cars
rapides ce qui représentait un volume de 50 millions de FCFA pour une
capacité maximum de 54 millions de FCFA. Ce volume serait plus important
s'il n'y avait des limites de plus en plus draconiennes imposées aux
cars rapides (interdiction d'accès au centre, nécessité
d'avoir une licence pour circuler).
Emplois : on constate que la structure de l'emploi repose sur les
caractéristiques essentielles.
¾ un sur travail très important des personnes
employées ;
¾ une division très nette du travail due à une
répartition précise des taches.
Parmi les différentes catégories, on trouve : le
chauffeur assurant la conduite, il est en en général au volant et
seul de 6 heures à 23 heures. Il est parfois aidé par un autre
chauffeur ;
les apprentis en général deux par car rapide
chargés de surveiller la marche du véhicule. Chaque apprenti
travaille 24 heures de suite, couchant dans les bus durant les pauses Le
propriétaire du véhicule règle l'ensemble des
problèmes relatifs à son fonctionnement. Il conduit parfois
lui-même le car rapide . Le coxeur responsable de faire monter les
personnes aux arrêts du véhicule, complète
l'équipe.
La plupart des employés sont recrutés dans la
structure familiale. En général, le premier emploi occupé
est celui d'apprenti, d'abord en temps partiel, puis en temps plein. Il
économise pour pouvoir se payer son permis et ainsi remplacer le
chauffeur.
Si l'on cherche à estimer le nombre de personnes vivant
directement du car rapide à Dakar, (sans le secteur entretien) on peut
à partir du comptage statistique faire une première
approximation, donnant la répartition suivante :
La moitié des propriétaires non chauffeur soit
267
2 chauffeurs par car rapide soit 1046
4 apprentis par car rapide soit . 2092
20 coxeurs soit 20
3425
En utilisant le coefficient des personnes à charge par
famille de 6,5 on arrive au chiffre de 22 230 personnes qui vivent directement
des cars rapides.
A ces personnes qui en dépendent directement, il faut
ajouter les emplois des artisans qui sont chargés de l'entretien et de
la réparation des véhicules ainsi que les magasins de
pièces détachées, concessionnaires et revendeurs. Ces
activités représentent un nombre important d'artisans travaillant
dans des ateliers de taille diverses.
Parc de véhicules :
Il y avait en circulation, à la fin de 2000, 529 cars
rapides. Il a évolué depuis une vingtaine d'années de la
façon suivante :
1985
|
363
|
1990
|
457
|
1995
|
.489
|
2000
|
718
|
soit une augmentation en vingt ans de près de 370 du
nombre de véhicules autorisés en circulation à Dakar.
Structure de la profession :
Trois grands groupes se partagent la propriété des
cars rapides :
> la communauté Lébou,
> la communauté des Mourides au capital social de 1 180
000 FCFA,
> la communauté Peul.
Recettes :
Le chauffeur peut être propriétaire du car rapide
et dans ce cas il verse 1/1 0e de la recette aux apprentis ; ceux-ci
sont en général deux par véhicule et ils sont
chargés de ramasser l'argent, placer les gens, prendre l'essence et
aider dans les manoeuvres.
Si le chauffeur n'est pas propriétaire, il verse à
celui-ci une somme variable 25 000 à 30 000FCFA par mois.
Le coxeur chargé de diriger les clients dans les
arrêts, perçoit une somme de 30 FCFA par voiture remplie.
De ce qui précède, le système car rapide
rend un service complémentaire à celui de la SOTRAC (
Société des Transports en Commun) du fait de la tarification
d'une part, puisque les prix sont moins élevés dans les cars
rapides que dans les bus, et du fait de leur fréquence d'autre part. Les
cars rapides circulent très tôt le matin avant que les bus de la
SOTRAC ne fonctionnent réellement.
L'exemple des cars rapides n'est- il pas transposable à
N'Djaména ?
En effet, pour qu'une telle initiative ou entreprise se mette en
place, les autorités nationales doivent garantir un certain nombre de
conditions à savoir :
> la création d'un environnement
réglementaire et économique permettant le développement
des transports urbains : Il s'agit des mesures touchant les conditions
d'importation des véhicules (minibus), le prix des carburants, la
réglementation de l'usage des véhicules. Il convient aux services
ministériels compétents, d'ajuster ces mesures aux objectifs
poursuivis dans un plan de transport ( favoriser les transports en commun par
exemple).
> la garantie des investissements : Les projets
d'infrastructure de transport ne sont pas toujours à la mesure de la
capacité financière des collectivités locales. Par
ailleurs le dialogue avec les institutions financières internationales
doit être mené au niveau du gouvernement lui-même. Le
rôle du pouvoir central dans le domaine financier, apparaît donc
important pour les investissements lourds, soit pour subventionner, soit pour
donner accès à des financements internationaux.
> la définition des méthodologies de
planification : Les techniques de planification évoluent et doivent
être adaptées au contexte économique et administratif d'un
pays. Il revient aux services de planification de définir le cadre des
études et d'en définir les démarches. Ils
doivent également assurer une assistance technique aux
collectivités locales pour leur permettre de contrôler les
procédures d'études
Conclusion générale
Nous voulons terminer ce travail en reconnaissant le
rôle combien de fois louable et important que jouent les
déplacements dans la ville d'une manière générale
et en particulier à N'Djaména. En effet, la ville étant
par essence un lieu de relations. L'inégale répartition des
fonctions et des hommes entraînent des déplacements. A
N'Djaména, l'extension spatiale de la ville d'une part et la
concentration des activités au centre d'autre part posent
d'énormes difficultés de déplacements aux habitants des
zones périphériques dont ceux des quartiers Chagoua et Dembe. Ces
deux quartiers sont étroitement liés en ce qui concerne les
emplois, le commerce, les affaires et les loisirs par rapport au centre de la
ville. Le rôle des quartiers périphériques dans le
développement économique et social de la ville de
N'Djaména a été également démontré.
Même si ces quartiers manquent de certains privilèges dont
bénéficient les quartiers administratifs et populaires, tels que
les équipements socio-éducatifs et culturels, il constituent
toutefois un creuset humain important et incontournable dont a besoin la ville
de N'Djaména pour son développement.
En effet, dans les quartiers Chagoua et Dembé, les
déplacements sont nombreux et varient en fonction du sexe des chefs de
ménage. En moyenne les hommes effectuent quotidiennement 4
déplacements . Les budgets-temps et budgets-distance sont respectivement
de 70 minutes pour les hommes et 50 minutes pour les femmes, 20 km pour les
hommes et 10 km pour les femmes. L'explication de cet écart notable
réside dans les modes de vie très différenciés
entre hommes et femmes, ce qui a été largement
développé dans le chapitre 2 de ce travail.
Généralement, le nombre de déplacements augmente au centre
et diminue à la périphérie car il dépend du revenu.
Ce qui n'est pas le des quartiers Chagoua et Dembé où le nombre
de déplacement est de 6 contre 4 pour les habitants des quartiers
péricentraux. Ces résultats nous permettent de tester notre
première hypothèse à savoir que le genre ( homme- femme)
et le lieu de résidence déterminent la répartition
inégale des déplacements des chefs de ménage.
L'étalement des quartiers Chagoua et Dembé par
rapport aux quartiers péricentraux multiplie les besoins de
déplacement en tout genre. Pour amener ou ramener leurs enfants de
l'école, 66% des chefs de ménage parcourent quotidiennement 10
à 15 km, souvent avec des engins à deux-roues. Les mêmes
enquêtes ont montré aussi que 75% des chefs de ménage
parcourent des distances considérables pour satisfaire leur besoin de
santé. Ces différentes données nous donnent l'occasion de
tester notre deuxième hypothèse comme quoi
l'éloignement des quartiers Chagoua et Dembé des
équipements socio-économiques constitue le motif principal des
déplacements des chefs de ménage.
Les minibus n'assurent pas une bonne desserte dans les zones
périphériques. Il y a insuffisance des stations et des lignes.
Cette situation entraîne une augmentation du trajet domicile-station qui
est en moyenne de 2 à 5 km. C'est ainsi que bon nombre de chefs de
ménage recourent de plus en plus aux moyens mécanisés. 43%
affirment lors des enquêtes qu'ils utilisent les deux-roues dans leur
déplacement quotidien. 6% seulement empruntent souvent les minibus et le
reste emploient la marche à pied. L'hypothèse selon laquelle le
manque d'accessibilité aux transports en commun et la déficience
du réseau de voirie dans les quartiers périphériques
entraînent l'essor des deux-roues et des déplacements à
pied est testée.
Enfin, le problème de gestion de l'espace à
N'Djaména est de plus en plus accentué. La ville s'étire
davantage sur des kilomètres importants. Cette situation risque de faire
de N'Djaména un mégalopole. Même si la création des
agences de transport en commun pourrait atténuer le problème, en
réduisant les distances à parcourir, la desserte des quartiers
par les moto-taxis s'avère une nécessité. Elle permettra
de réduire les distances pour les déplacements
inter-quartiers.
BIBLIOGRAPHIE
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Nathan, 1989, 237 p. BAHEREL (C), HERNNION (R), Manuel
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II. OUVRAGES D'INTERET METHODOLOGIGUE.
BAILLY(A), La perception de l'espace
urbain : les concepts, les méthodes d'étude, leur utilisation
dans la recherche urbanistique, Paris: Centre de recherche urbanistique, 1977,
265p.
BAILLY(A), et al, Les concepts de la
géographie humaine, 2 éd, Paris Milan Barcelone
e
Bonn: Masson, 1990, 248 p.
BAILLY(A), BEGUIN (H), Introduction à
la géographie humaine, 2 ed , Pris Masson,
e
1990, 188 p.
BEAUJEU-GARNIER (J), La géographie:
méthodes et perspectives, Paris : Masson, 1971, 141 p.
CLAVAL (P), La logique des villes : essai
d'urbanologie, Paris : Litec, 1984,633p. GRAVEL (R J),
Guide méthodologique de la recherche, Montréal : presse de
l'université de Québec. 53 p
III .TRAVAUX D`ETUDE ET DE RECHERCHE SUR LES VILLES DES
PAYS EN VOIE
DE DEVELOPPEMENT .
A . AFRIQUE, ASIE, AMERIUE LATINE
AUGER ( A), VENNETIER (P), La croissance
périphérique des villes: Naissance et Développement
d'une banlieue brazzavilloise , P 223-286 : La croissance urbaine dans les pays
tropicaux, Bordeaux : CEGET, 1976 ( collection et documents de
géographie tropicale; no 26 )
DURAND LASSERVE (A), Les facteurs et
mécanismes de la croissance urbaine de Bangkok à l'époque
contemporaine, p 5-222 in Migration et urbanisation au sud du Sahara: quels
impacts sur le les politiques de population et de développements. Sous
la direction de MORIBA TOURE, Paris:Khartala, 1993, 336 p.
NGUEMBO (J), Dynamique spatiale et urbanisme
dans une ville du tiers monde, Pointe noire,340 f dactyl.
VENNETIER(P), Les villes d'Afrique
tropicale:Masson,1676,170 p.
NZUZI (L), Urbanisme et
Aménagement en Afrique noire, 1989, A. Colin
HAERINGER (PH), Dynamique de l'espace urbain
en Afrique noire, colloque de Talence 1972
B .TCHAD et N'DJAMENA
BALTAGI A) ;GODIN5LEROUX) ;
Eléments pour une stratégie du développement du secteur
urbain au Tchad ; paris :Ministère de la coopération ;Banque
Mondiale ;1990 ;178p./ DENIS J. (1953) Fort Lamy :
Croissance et destin d'une ville africaine.
Groupe huit bceom (1996) «
développement urbain :composantes transport ». rapport
d'étude.
LAGET(B) ;MESNY(A) ;PELTIER (M) ;Proposition
pour l'étude du développement et de la réorganisation de
la ville de N'Djaména ;1983.
BAYASSOUM. C. (1990) Croissance urbaine et
développement de transport collectif à N'Djamena.
Mémoire de licence
NGARESSEM GOLTOB MBAYE (1998) Croissance
urbaine et problèmes de l'habitat à N'Djamena. Thèse
de doctorat du 3ème cycle en géographie.
OUSMANE SILTANE (2000) Transport urbain
à N'Djamena. Mémoire de la licence. RUBIO(A)
Relation entre l'Etat et la commune de N'Djaména à propos de
l'aménagement urbain ;Rapport de mission ;1990 ;86p
Enquête préliminaire sur l'organisation des
transports urbains à N'djaména (Ministère des Transports
de l'Urbanisme et de l'habitat ;décembre 1991)
Etude sur les transports urbains à N'Djaména
(août 1991)
N'Djaména ;ville ou bidonville ? DOBINGAR ALLSEMBYE
;1994
C- .LES REVUES
Villes en développement :transports urbains et ville
durables (bulletin de la coopération française pour le
développement urbain ;l'habitat et l'aménagement spatial ;n°
44juin 1999) Villes en développement :dynamique de l'urbanisation de
l'Afrique au sud Sahara(bulletin de la coopération française
pour le développement urbain ;l'habitat et l'aménagement spatial
;n° 37 septembre 1997
Tchad et Culture : du rural au urbain ;l'habitat traditionnel
tchadien :pour une politique de logement au Tchad ;n°137 ;1994
Croissance urbaine dans les pays tropicaux ;revue CEGET
;n° 26 :1976
Gérer la mobilité et ses conséquences
dans les villes africaines (l'Afrique Municipal :Bulletin thématique
du programme de développement municipal n° 13 mars 2002
Villes et aménagement du territoire(bulletin de la
coopération française pour le développement urbain ;
l'habitat et l'aménagement spatial n° 54 décembre 2001)
Entretenir les infrastructures et les équipements
municipaux n° 9février -mars 1997 (bulletin d'information pour
le développement municipal)
Transports urbains et villes durables ;n° 44 juin
1999 (bcfdugas n° 44juin 1999)
La lettre de l'Institut des Sciences et des Techniques de
l'Equipement et de l'Environnement pour le Développement (ISTED)
n°6, juin 1997
Table des figures
I. Plan de sondage des quartiers Chagoua et Dembé 12
II. Proportion des chefs de ménage selon la
catégorie socio-professionnelle 15
1.1. Evolution de la population de N'Djaména et celle du
Tchad 19
1.2. Répartition de la population residante par rapport
à la population immigrante 1990- 2002 25 1.3. Les différentes
periodes d'évolution de la ville N'Djaména 27
2.1. Les grands axes de mobilité 35
2.2. Schéma de rélations inter-zones 37
2.3. Les différents motifs de déplacements 38
2.4. La part des moyens de déplacements par
catégorie socio-professionnelle 53
4.1. Répartition des déplacements par
priorité 71
Table des photographies
Photo2.3. 46
Photo2.4. 46
Photo2.5. 48
Photo2.6. 48
Photo2.7. 49
Photo2.8. 49
Photo2.9 54
Photo2.10. 54
Liste des tableaux
I. Présentation du nombre de ménage
enquétés 11
II. Répartition des chefs de ménage par groupe
d'age 13
III. Répartition des chefs de ménage selon le sexe
13 1.1. Accroissement de la population de N'Djaména par rapport au
Tchad
(1968-2002) 19
1.2. L'etat de la voirie des quartiers Chagoua et Dembé
21
1.3. Besoins en terrains urbanisables (1995-2002) 22
1.4. Présentation de la population totale et de la
population immigrante de N'Djaména
(1990-2002) 23 1.5. Répartition de la population
immigrante à N'Djaména selon l'origine en
1993 26
1.6. Caractéristiques de mobilité quotidienne selon
le genre des chefs de ménage 28
2.1. Distance établissement-quartiers 32
2.2. Taux de fréquentation des structures de santé
par les chefs de ménage 33
2.3. Récapitulatif des motifs de déplacements selon
les chefs de ménage dans
les quartiers Chagoua et Dembé 37
2.4. Les motifs et les modes de déplacements
utilisés par les chefs de ménage 39
2.5. Classement des quartiers selon leur équipement
routier 47
2.6. Moyens de déplacements par catégorie
socio-professionnelle des chefs de ménage 51 2.7. Taux d'utilisation des
différents moyens de déplacements selon chaque
catégorie
socio-professionnelle 52
2.8. Liste des stations utilisées par les minibus 54
2.9. Evolution du parc des minibus par rapport à la
population de N'Djaména (1990-2002) 54 2.10. Principales lignes de
minibus 55 4.1. Présentation du nombre de chefs de ménage ayant
repondu aux choix des
aménagements à faire 70
Annexe A.
Tableau 19 : Répartition de la population
résidente par type de quartier à N'Djamena
Quartiers
|
Sup ; (hectares)
|
Pop (1968)
|
Pop (1993)
|
Ac 68/93
|
Pop (1993-2000)
|
Farcha
|
250
|
10190
|
14570
|
1,4%
|
14863
|
Mardjan- Daffak
|
70
|
15030
|
19933
|
1,1%
|
20334
|
Bololo
|
35
|
2030
|
4289
|
3,0%
|
4462
|
Djambal barh
|
60
|
1470
|
1831
|
0,9%
|
1868
|
Naga
|
260
|
3250
|
35370
|
10,0%
|
38995
|
Ridina
|
170
|
11700
|
37639
|
4,8%
|
40710
|
Blabline
|
155
|
23110
|
27671
|
0,7%
|
27948
|
Amriguebe
|
250
|
1040
|
68535
|
18,2%
|
75560
|
Gardole
|
75
|
4910
|
6511
|
1,1%
|
6576
|
Ambassatna
|
40
|
8040
|
9647
|
0,7%
|
9744
|
Kabalaye
|
20
|
4740
|
4853
|
0,1%
|
4863
|
Sabangali
|
170
|
5290
|
6936
|
1,1%
|
7006
|
Ardep Djoumal
|
135
|
9080
|
15490
|
2,2%
|
16116
|
Moursal
|
430
|
5940
|
37820
|
7,7%
|
41697
|
Chagoua
|
550
|
250
|
60823
|
47,2%
|
72875
|
Dembe
|
480
|
50
|
56999
|
32,5%
|
68969
|
Diguel
|
1300
|
100
|
68452
|
29,8%
|
82827
|
Source : RGPH 1996
ANNEXE B.
Tableau 20 : Occupation du sol par quartier en
2000.
Quartier
|
Surface libre inoccupée (hectare)
|
Marché
|
Equipement éducatif
|
Equipement de santé
|
Grandes voiries
|
Activités industrielles
et dépôt
|
Surface totale
|
Milézi
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
150
|
Farcha
|
0
|
1
|
13
|
0,5
|
5
|
44,5
|
250
|
Madjorio
|
6
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
240
|
Djambangato
|
0
|
0
|
0
|
0,5
|
0,5
|
0
|
-
|
Total 1er arrondissement
|
6
|
1
|
13
|
1
|
5,5
|
44,5
|
640
|
Goudji
|
10,5
|
0
|
1,5
|
0
|
0
|
0
|
57
|
Klémat
|
0
|
0
|
-
|
1
|
0
|
0
|
-
|
Mardjandaffak
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1,5
|
71
|
Bololo
|
0
|
0
|
0,5
|
0,5
|
1
|
5
|
47
|
Djambal Barh
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
48
|
Total 2ème arrondissement
|
10,5
|
0
|
2
|
3,5
|
4
|
6,5
|
213
|
Ambassatna
|
0
|
2,5
|
0
|
0,5
|
1
|
0,5
|
39
|
Gardolé
|
0
|
0
|
6
|
9
|
2
|
21
|
68
|
Kabalaye
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
19
|
Ardeb Djoumal
|
3
|
0
|
26
|
0
|
1
|
0
|
125
|
Sabangali
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
11
|
Total 3ème arrondissement
|
0
|
2,5
|
35,5
|
13
|
4
|
24,5
|
262
|
Amriguébé
|
21
|
0,5
|
0,5
|
0,5
|
0
|
0
|
280
|
Ridina
|
4
|
0
|
0
|
0,5
|
1
|
2,5
|
78
|
Repos
|
20
|
0
|
0
|
3
|
10
|
0
|
190
|
Total 4ème et
|
25
|
0,5
|
0,5
|
4
|
11
|
2,5
|
58
|
5ème
arrondissement
|
|
|
|
|
|
|
|
Paris-Congo
|
7
|
0
|
1,5
|
1,5
|
3
|
0
|
280
|
Moursal
|
1
|
0,5
|
3,5
|
0,5
|
0
|
1,5
|
96
|
Total 6ème arrondissement
|
8
|
0,5
|
5
|
2
|
3
|
1,5
|
376
|
Dembe
|
56
|
0
|
0
|
0
|
0,5
|
0
|
306
|
Chagoua
|
36
|
1,5
|
0
|
0
|
0,5
|
0,5
|
359
|
Total 7ème arrondissement
|
92
|
5,5
|
0
|
0
|
1
|
0,5
|
665
|
Diguel
|
147
|
6
|
1,5
|
6
|
1
|
2
|
556
|
N'Djari
|
0
|
0
|
0
|
0,5
|
0,5
|
0
|
260
|
Total arrondissement
|
147
|
6
|
1,5
|
6,5
|
1,5
|
2
|
816
|
Total agglomération
|
323,5
|
30,5
|
88,5
|
16,5
|
45,5
|
146,5
|
5059
|
Pourcentage
|
6,4%
|
0,6%
|
1,7%
|
0,3%
|
0,8%
|
2,9%
|
100
|
Source : GROUPE HUIT, 1996.
ANNEXE C
UINIVERSITÉ DE NGAOUNDERE
FACULTE DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES.
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
ENQUETE MENAGE CONCERNANT LES DEPLACEMENTS DANS
LES QUARTIERS PERIPHERIQUES DE N'DJAMENA
Identification Age sexe .Quartier .Rue
.
Profession
Question : A : La mobilité des
ménages
A1/ Parmi les paramètres mentionnés
ci-dessous, dites nous celui qui constitue le moteur de vos déplacements
?
a)
Activité professionnelle
b) Eloignement du Quartier
c) Le manque d'équipement dans le Quartier A2/
Exercez vous une activité ?
a) Oui
b) Non
A3/ Votre lieu d'activité ou d'emploi se
trouve
a) Dans votre Quartier
b) Hors de votre Quartier
A4/ Parmi les moyens de déplacements ci-dessous
lequel utilisez-vous pour vous rendre à votre lieu de service
?
a) marche à pied
b)
Vélo
c) Moto
d) Minibus
e) Voiture particulière A5) quelle est votre
distance de parcours quotidien en une journée ?
a) 10 km
b) 20 km
c) 30 km
A6) quel est le temps de votre marcours journalier ?
a) 50 minutes
b) 70 minutes
c) 90 minutes
A7) combien de déplacements éffectuez-vous
par jour ?
a) 2 déplacements
b) 3 déplacements
c) 4 déplacements Question B : Le niveau
d'équipement du quartier.
B1/L'école où fréquentent vos
enfants se trouve à :
a)
5 km du quartier
b) 10 km du quartier
c) 15 km du quartier B2/ L'établissement
sanitaire le plus proche se trouve
a)
Dans le Quartier
b) Hors du quartier
B3/ Le marché où vous faites vos achats
alimentaires quotidiens se trouve
a)
Dans le quartier
b) Hors du quartier
B4/ L'accès au site de votre quartier
est
a) Possible
b) Impossible
c) Difficile
Question C : L'objet des déplacements
C1/ On veut connaître le motif principal de vos
déplacements quotidiens choisissez parmi les motifs ci-dessous celui qui
vous concerne
a)
Travail
b) Achats
c) Affaires (commerce)
d) Visites
e) Loisir Questions E : Aménagements et
propositions aux problèmes de déplacements.
On voulait améliorer les conditions de
déplacement dans votre quartier, voici une série de propositions
placez un numéro de (1 à 5) selon l'ordre de
préférence devant chaque proposition.
a)
Utilisation des motos taxi
b) Création d'agence de transport en
commun
c) Amélioration du réseau de
voirie
d) Multiplication des stations de Minibus
e) Création de couloirs de transport en
commun
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION GENERALE 1
1.1- Revue de la littérature et
problématique 3
1.1.1- Revue de la littérature 3
1.1.2- Problématique 6
1.1.3- les objectifs de recherche 7
1.1.4- Les hypothèses de recherche 7
2- METHODOLOGIE 8
2.1- La recherche documentaire 8
2.2 les travaux de terrain 8
2.3. L'observation 9
2.3.1. Les entretiens 9
2.3.2. Les enquêtes par questionnaires 9
3. CONSTITUTION DE L 'ECHANTILLON
10
3.1 Détermination de la taille de
l'échantillon 10
3. 2 - Méthode d'échantillonnage
11
4. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
11
4.1. Traitement des données 11
4.2. Analyse des données 12
5. L 'INTERET DE LA RECHERCHE ET LE CHOIX DES
QUARTIERS CHAGOUA ET DEMBE 12
5.1. L'intérêt de la recherche
12
5.2. Le choix des quartiers Chagoua et Dembé
13
5.3. Structure démographique et
socio-économique des chefs de famille des quartiers Chagoua et
Dembé 13 5.3.1 Structure démographique 13
5.3.2. structure socio-économique et professionnelle
14
IERE PARTIE: 18
NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA VILLE DE N'DJAMENA
18
CHAPITRE 1: 19
NAISSANCE DE LA VILLE DE N'DJAMENA ET LE CONTEXTE
D'URBANISATION 19
6. APERÇU GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DE LA
VILLE 19
6.1. Aperçu géographique 19
6.2 Historique de la ville de N'Djaména
19
7. LE CONTEXTE URBAIN N'DJAMENOIS: UNE POPULATION
URBAINE EN FORTE EXPANSION20 7.1. Evolution
récente et perspective d'évolution de la population de
N'djaména et celle du Tchad 20
7.2 Le site de la ville de N'Djaména et ses
différentes phases d'extension 22
7.2.1. Le site 22
7.2.2 L'extension spatiale de la ville de N'Djaména 23
7.2. Les facteurs d'extension de la ville de
N'Djaména 24
7.2.1. Une croissance urbaine alimentée par l'immigration
24
7.2.2. la mobilité résidentielle 27
CHAPITRE 2: 28
LES CONSEQUENCES DE L'EXTENSION 28
SPATIALE DE LA VILLE DE N'DJAMENA.
28
8. UNE MOBILITE ELE VEE MAIS TRES INEGALEMENT
PARTAGEE 28
8.1. le genre 28
8.2. le lieu de résidence 30
8.3. Absence d'équipement à la
périphérie 31
8.3.1 les différents pôles d'activités de la
ville de N'Djaména 31
8.3.2. Les relations entre les différents pôles
d'activités 32
8.3.2.1 Relations économiques 32
8.3.2.2 Déplacements des individus pour différents
motifs (le travail, les loisirs, les affaires,
les achats). 34
8.4. Les équipements socio-économiques
34
8.4.1. Les équipements éducatifs 34
8.4.2 Les équipements sanitaires: un équipement
sanitaire précaire 36
Quartiers enquêtés 36
8.4.3 Les équipements commerciaux 38
8.5. Les équipements d'infrastructures
45
8.5.1 La voirie 45
8.5.2 Les moyens de transport en commun 46
Moyens de déplacements 50
8.5.3 Les principales stations 51
8.5.4. les lignes des minibus 52
IIEME PARTIE: 55
LES PROPOSITIONS D 'AMENA GEMENT DANS LES QUARTIERS
CHAGOUA ET DEMBE PAR RAPPORT AUX DEPLACEMENTS 55
CHAPITRE 3: 56
LES CONTRAINTES AUX AMENAGEMENTS URBAINS DANS LES
QUARTIERS CHAGOUA ET DEMBE 56
9. LES ORIGINES DES PROBLEMES DE DEPLACEMENTS A
N'DJAMENA 57
9.1 Les causes institutionnelles 57
9.1.1 Une absence de planification à moyen et à
long terme 57
9.1.2 Une absence de politique d'aménagement urbain 57
9.1.3 Les textes régissant l'urbanisme 57
9.2. Les causes liées au fonctionnement des
sociétés des transports urbains 58
9.2.1 Le Ministère des Travaux Publics, Habitat, Urbanisme
et Transport est le plus concerné par l'organisation des transports
urbains 59 9.2.2 Au niveau de la commune, malgré les efforts
consentis en matière de la réhabilitation de certains axes,
les problèmes restent toutefois entiers: 60
9.2.3 Les problèmes qui entravent le bon fonctionnement de
la Coop-Taxis sont multiples: 60
CHAPITRE 4 : 62
PROPOSITIONS ET MOYENS D'ACTION : AGIR SUR LES
STRUCTURES URBAINES DE N'DJAMENA 62
10. LE PLAN DE REFERENCE 64
10.1. Principes d'aménagement 65
10.1.1. Au niveau du Ministère des Travaux Publics,
Transport Habitat et Urbanisme : organiser les
extensions urbaines 65
10.1.2. Au niveau de la commune 67
10.1.3 Au niveau de la Coop-Taxis 68
10.2 Quelques suggestions pour l'aménagement des
conditions de déplacement dans les quartiers Chagoua et Dembe.
68
CONCLUSION GENERALE 74
BIBLIOGRAPHIE 76
TABLE DES PHOTOGRAPHIES 79
ANNEXES 82
|