Chapitre I : Le système bancaire au
Sénégal
Le système bancaire est
l'ensemble des établissements de crédit implantés dans un
pays et qui sont responsable de la quantité de monnaie en circulation.
Les établissements de crédits sont des établissements qui
font comme activités essentielles l'octroi de crédits aux agents
économiques qui leur en demandent et le service rendu à ces
derniers en gardant leurs épargnes. Ces établissements sont
privés et cherchent à faire des bénéfices.
Pour étudier la composition du système bancaire
au Sénégal il convient d'abord de faire une étude
historique de ce secteur afin de voir son évolution. Ceci nous permettra
de mieux comprendre sa structure actuelle.
I- Historique
Dans cette section trois points
essentiels seront étudiés à savoir : un
système bancaire hérité, la crise des années 80 et
la restructuration du secteur bancaire.
1-un
système bancaire hérité
Durant la période
coloniale, le secteur financier présentait presque la même figure
dans les pays de l'Afrique noire. Il se caractérisait par l'existence de
succursales, c'est à dire des établissements de crédits
dépendant d'autres en Europe. Ces succursales avaient comme objectif
principal de financer les entreprises et les comptoirs locaux crées par
les entreprises européennes. Ainsi l'activité des banques
était concentrée uniquement sur une clientèle
constituée par les sociétés coloniales, les
sociétés locales n'ayant eu presque aucun pouvoir d'achat
monétaire.
Les banques jugeaient qu'elles
n'avaient aucun intérêt à décentraliser le secteur
à l'intérieur du pays pour établir le contact avec les
populations locales. Aussi l'essentiel des secteurs d'activités
étaient entre les mains des entrepreneurs européens, ils
bénéficiaient des crédits pour mener à bien leurs
activités. Ainsi en 1939 naisse la Banque Nationale pour le Commerce et
l'Industrie (BNCI) devenu plu tard la Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie au Sénégal (BICIS).
Progressivement avec l'expansion
du libéralisme au lendemain de la seconde guerre mondiale, les
autorités monétaires françaises et anglaises
étendent leur marché en installant par exemple des filiales en
Afrique, afin de se rapprocher des nouvelles classes moyennes. C'est à
cette occasion qu'on assista à la naissance de nouvelles banques comme
la Banque Internationale d'Afrique de l`Ouest du Sénégal (BIAOS)
en 1953 qui avait une vocation beaucoup plus régionale en
finançant le commerce dans l'ex AOF (Afrique Occidentale
Française), le crédit Lyonnais Sénégalais (CLS) en
1960, la Société Général de Banque du
Sénégal (SGBS) en 1962.
Cependant, leurs objectifs se
limitaient à la collecte de dépôts plutôt qu'à
servir les populations. Ils ne cherchent pas à définir de bonnes
politiques monétaires pour une meilleure allocation des ressources. Les
banques européennes implantées en Afrique avaient donc
essentiellement deux finalités : financer les entreprises
européennes et transférer des fonds vers les métropoles.
Cette situation est restée jusqu'aux années 60. Le
Sénégal comme tous les autres pays de la zone franche a ainsi
hérité son système bancaire de la colonisation.
Comme aux temps, après les
indépendances, le secteur bancaire sénégalais était
resté caractérisé par une forte intervention de l'Etat et
cela a perduré jusqu'aux années 80. Entre temps plusieurs banques
ont vu le jour :la Banque Nationale de Développement du
Sénégal (BNDS) en 1965, la Banque Sénégalo
Koweitienne (BSK) en 1974,la Citibank Sénégal créée
en 1975 , la Bank of Crédit and Commerce International (BCCI) en
1979, la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS )en 1979, la Banque
Commerciale du Sahel (BCS) en 1982, laissant peu de temps après la place
à l'Assurbank ; la Société Financière
Sénégalaise pour le Développement de l'Industrie et du
Tourisme (SOFISEDIT), la Société Nationale de Banque
(SONAbanque), la Société Nationale de Garantie Automobile
(SONAGA), la société de Crédit et d'Equipement du
Sénégal (SOCRES) , la Société de Promotion et
de Financement, la Compagnie Financière de Crédit bail.
Ces dernières
étaient essentiellement publiques et menaient des activités au
profil des secteurs étatiques. Ce caractère a été
l'une des causes de la crise bancaire des années 80 qui frappa les pays
de la zone.
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