Chapitre 3. : ESTIMATION DES DSF DES ENTREPRISES DU
SECTEUR MODERNE.
Dans ce chapitre, il sera question pour nous d'estimer la
production et la consommation intermédiaire (Première partie). En
suite on procède à l'estimation de la rémunération
versée aux salariés par les entreprises et l'impôt sur la
production. Ce qui fera l'objet de la seconde partie du chapitre.
I. Estimation de la production et de la
CI
Le statisticien dans sa quête de l'information, cherche
à fournir aux dirigeants et aux opérateurs économiques des
informations leur permettant de décider face à une politique
donnée et à un objectif précis. A l'issue d'une collecte
on met en pratique plusieurs techniques. Ces techniques ont pour but de
corriger les éventuelles incohérences qui pourraient affecter la
banque d'informations. A cet effet, elles permettent de donner des estimations
"plus réalistes" (qui ne seraient pas biaisées) des grandeurs.
Ainsi, en comptabilité nationale l'accent est beaucoup plus mis sur les
grandeurs économiques. C'est ainsi que nous allons estimer le total de
la production du secteur et celui de la consommation intermédiaire. Car
en comptabilité nationale, on s'intéresse plus aux
agrégats lors de l'établissement des comptes, plutôt qu'aux
données individuelles. En sus le type de non-réponse permet
d'estimer plus facilement le total que d'imputer une variable à chaque
unité non répondante.
1. Estimation de la production
Ici, il s'agit d'estimer le total de la production à
l'aide de l'ajustement au poids. Cet ajustement a été possible
grâce à la constitution de groupes de réponses
homogènes. On suppose donc qu'à l'intérieur des groupes
les unités ont le même taux de réponse (probabilité
estimée de réponse) et leur poids sera calculé en fonction
de ce nouveau taux de réponse. Ces poids seront ensuite utilisés
dans l'estimation de total d'une grandeur considérée. De
façon formelle, nous avons:
Pour chaque élément de l'échantillon, un
coefficient d'ajustement est calculé. Ce coefficient est proportionnel
à son poids et inversement proportionnel à la probabilité
de réponse du groupe auquel il appartient. Ainsi le coefficient, est
calculé selon la formule qui suit :
Pds
Pdsajusté i
i
= avec appartenant à la classe c.
i ?
Pc
Où Pdsajustéi représente
le poids ajusté de l'unité i pour la
repondération (coefficient d'ajustement). La variable
Pdsi représente le poids de l'unité avant
l'ajustement. Et le
dénominateur désigne la probabilité
estimée de réponse dans la classe c. Il est important de signaler
que lorsque le sondage n'aurait pas défini de poids pour les
unités, on peut prendre l'inverse de probabilité. Il s'agit en
effet, d'affecter un poids à chaque unité. Ce poids serait
égal à "l'inverse de la probabilité estimée de
réponse de la classe à la quelle appartient l'unité
![](Le-traitement-des-donnees-manquantes-pour-letablissement-des-comptes-economiqu42.png)
statistique "1. C'est ce poids ainsi défini qui
sera considéré comme le poids ajusté pour la
repondération.
En utilisant ce résultat, on calcule la production
totale qui cette fois-ci tiendra compte de la non-réponse et de son
effet sur l'estimation. La production totale est donc estimée par la
formule qui suit:
Pdt = ? Pdsajusté Pdt
i * i
i
Après calcul on trouve comme production totale
estimée la valeur suivante : 772 497,573 millions de F CFA. Ce qui
signifie qu'avec la prise en compte de données manquantes la production
du secteur moderne s'élève à plus de sept cent soixante
dix milliards de FCFA.
Quand à la moyenne de la production nous la calculerons
par l'estimateur d'Horowitz et Thomson. Cet estimateur est donné par la
formule ainsi qu'elle suit :
= ?
n
PdtPdt
c *
n
c
![](Le-traitement-des-donnees-manquantes-pour-letablissement-des-comptes-economiqu43.png)
![](Le-traitement-des-donnees-manquantes-pour-letablissement-des-comptes-economiqu44.png)
c
![](Le-traitement-des-donnees-manquantes-pour-letablissement-des-comptes-economiqu45.png)
Avec Pdtc désignant la production
moyenne des répondants d'une classe c donnée. On conserve les
notations précédentes. Cette moyenne vaut : 1 286,3 12 millions
de FCFA.
2. Estimation de la consommation
intermédiaire
Par consommation intermédiaire, nous entendons tous ce
qui a été utilisé par l'unité de production
concernée dans son processus de production. Cette définition
prendra donc en compte tous les frais nécessaires qui reviennent
à l'entreprise pour se procurer de l'intrant de production. C'est cette
définition qui a permis le calcul de la CI.
Pour l'estimation de la consommation intermédiaire, il
nous a semblé important de donner le total estimé. Comme pour la
production, on a utilisé la même formule de calcul de l'estimateur
du total et de celui de la moyenne. Pour le calcul, il suffit de remplacer dans
les formules ci-dessus les productions par les consommations
intermédiaires.
La mise en pratique de ces formules permet d'avoir des
résultats suivants. Pour la consommation intermédiaire totale, on
a une estimation qui s'élève à 508 064,642 millions de F
CFA. La moyenne vaut 842,663 millions de FCFA. Cette valeur permet aussi
d'estimer la valeur ajoutée de ce secteur qui regroupe divers types
d'entreprises. Il suffit simplement de faire une différence entre la
production et la consommation intermédiaire pour obtenir la VA
estimée.
II. Estimation de la rémunération des
salariés et de l'impôt sur production
Dans cette partie, conformément à la demande du
service d'accueil, nous allons estimer la rémunération que les
unités élémentaires de décision du secteur moderne
ont accordée à leur personnel pour l'année 2001. Sera
suivie de cette estimation, celle de l'impôt sur productions des
entreprises. A l'image de la partie précédente, cette partie
comportera deux sous parties. Chacune est consacrée à une
estimation précise.
1 Donzé L. (2003) - Théorie et pratique des
enquêtes : analyse de données d'une enquête complexe,
Université de Fribourg, Fribourg, Suisse
![](Le-traitement-des-donnees-manquantes-pour-letablissement-des-comptes-economiqu46.png)
1. Estimation de la RS
La rémunération des salariés correspond
au traitement que les entreprises ont versé à leur personnel en
contre partie des services que ce denier leur fournisse. Elle comprend en outre
le salaire brute, les indemnités accordée par l'entreprise au
personnel, les congés payés, les cotisatio ns sociales
payées par l'entreprise pour le personnel auprès d'un service de
sécurité sociale. Il s'agit donc d'un concept qui va
au-delà du salaire. C'est cette définition qui a retenu notre
attention. A l'aide de celle-ci on a pu établir une évaluation
des RS pour les entreprises répondantes. Pour estimer le total de RS du
secteur, il faut donc faire une estimation du total.
Cette estimation du total, comme les deux
précédentes, sera faite à partir de la méthode de
repondération telle qu'explicitée plus haut. Après
estimation on trouve pour le secteur moderne une RS de 92 185,782 millions de F
CFA. Ce qui signifie que pour leur fonctionnement, les unités de
production ont du versé une somme de plus de 92 milliards de FCFA
à leur personnel en compensation du service que ce dernier leur apporte.
Sans pour autant connaître avec l'exactitude la répartition de ce
montant entre les secteurs institutionnels, on pourra établir un
équilibre ressources emplois de RS lorsqu'on connaît les emplois
des autres secteurs et la ressource des ménages. Car l'essentiel n'est
pas de savoir quel montant le ménage aura reçu de tel ou tel
autre secteur.
On cherche plutôt à faire un ERE de
l'opération en question (rémunération des
salariés). Ainsi pour les 92 185,782 millions de nos francs que le
secteur moderne a dépensé en rémunérant ses
salariés, une partie est versée au ménage, une autre
partie serait probablement versée au reste du monde. Il n'est toutefois
pas nécessaire de savoir combien ce secteur a offert au reste du monde
(ou au ménage) pour s'offrir son service.
Il sera aussi intéressant de savoir en moyenne combien
les entreprises dépenseront pour rémunérer leurs
salariés. Cette moyenne est estimée avec la même formule
que les deux précédentes dans la partie une de ce chapitre. On a
donc une moyenne de RS pour l'année 2001 qui s'élève
à 154,721 106 de F CFA.
2. Estimation de l'impôt sur
production
Dans cette sous section, il s'agit d'appliquer la
repondération pour avoir l'impôt sur production. Nous allons
estimer le total de l'impôt que les entreprises du secteur moderne
payeront sur leur production. En effet, cet impôt est important dans
l'établissement des comptes nationaux de façon
général. Il en est aussi important pour les comptes des
sociétés non financières en particulier.
A l'image des autres estimations susmentionnées, on
utilise les probabilités prédites de réponses pour faire
l'estimation du total de l'impôt sur production de l'ensemble des
entreprises du secteur concerné. Ainsi, on trouve comme impôt
estimé une valeur de 20 077,93373 millions de F CFA.
Les entreprises payent en moyenne (pour l'année 2001)
un impôt sur production de 33,554935 1 millions de FCFA. Ces estimations
permettront ainsi d'élaborer (ou de faciliter l'élaboration) des
comptes des entreprises concernée, et partant ceux de la nation.
Recommandation
![](Le-traitement-des-donnees-manquantes-pour-letablissement-des-comptes-economiqu47.png)
RECOMMANDATIONS
Au cours de notre étude, il nous a été
demandé de proposer une méthode au service de la
comptabilité nationale du Burkina Faso. Cette méthode doit
permettre de faire une estimation des grandeurs économiques qui
prendrait en compte les éventuelles non réponses à l'issue
de la collecte. Après analyse exploratoire des sources de données
dont nous disposions, il nous a paru nécessaire de proposer la
méthode de repondération. Car cette méthode se montre
intéressante avec les non réponses globales (totales). Dit
autrement, c'est une méthode qui s'applique mieux aux données
manquantes, lorsque ce manque est dû à la non-réponse
totale.
Pour l'illustration de cette méthode nous avons
utilisé la base de données issue de la collecte des
déclarations statistiques et fiscales 2001. Outre cette base nous avons
appliqué la méthode proposée à deux bases
d'informations. Ces bases sont aussi des résultantes des collectes que
le service a entreprises au cours des années 1999 et 2000
A cet effet, nous proposons au service de veiller à
l'application de la méthode de repondération pour compenser les
manques de données de cette nature (non-réponse totale).
Concernant la collecte de DSF, nous recommandons une attention
particulière aux entreprises répondant aux
caractéristiques pour lesquelles les Odds ratio sont inférieurs
à l'unité. Car ces entreprises ont des chances importantes de ne
pas donner de DSF. Pour des années à venir, nous suggérons
de prendre en compte l'âge des entreprises. Cette prise en compte sera
possible dès lors qu'on demande aux entreprises de mentionner leurs
dates de création sur leurs DSF. Ainsi on pourra s'intéresser
à savoir si ce sont les entreprises les moins jeunes qui ont tendances
à ne pas faire de déclarations.
Nous pensons qu'il est préférable qu'une
entreprise n'aie qu'un identifiant unique quelque soit la localité. Cet
identifiant doit lui est être propre. Car cela permettra de faciliter le
contrôle de cohérence et aussi d'éviter les doublons. Pour
cela, on peut numéroter les localités par un ordre précis.
De même, on identifie les communes au sein d'une localité; ensuite
les entreprises auront un numéro par ordre croissant dans la commune.
Pour une entreprise, il suffit de faire une concaténation de ces trois
nombre pour avoir l'identifiant de l'entreprise.
Conclusion
![](Le-traitement-des-donnees-manquantes-pour-letablissement-des-comptes-economiqu48.png)
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