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la gestion des risques de crédit en microfinance par le crédit scoring

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par MERIAM BELGHITH
IHEC Carthage - mastère en finance 2008
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DU 7 NOVEMBRE A CARTHAGE

INSTITUT DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES

LA GESTION DES RISQUES DE CREDIT EN MICROFINANCE PAR LE CREDIT SCORING

CAS PRATIQUE : ENDA INTER-ARABE

ELABORE PAR : BELGITH MERIAM

ENCADRE PAR : PR JAMELEDDINE CHICHTI

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2008 - 2009

DEDICACE

A celle qui m'a donné la vie

La plus belle, et la plus chère des mères

A mon papa chéri, l'homme le plus gentil

D'être ta fille, je suis fière

A Nacer, mon très cher frère

Que de ta maladie j'ai beaucoup souffert

A Mohamed, le plus petit

Mes voeux de réussite en licence et en mastère

A Rim, ma belle soeur et amie

Pour ton amour sincère

A ma nièce première

Que nous attendons pour voir guérir ton père

A la mémoire de mes grands parents déjà partis

Et à ma grand-mère

A toute ma famille, tous mes amis

Et tous ceux qui me sont chers

Je dédie, de mes études, le fruit

Et j'espère qu'il puisse leur plaire

Que cet humble mémoire puisse nous apporter un peu de joie dans cette terrible année que nous vivons, et marquer le début d'un avenir meilleur.

MERIAM BELGHITH

REMERCIEMENTS

Ce mémoire se doit d'être un geste de gratitude et de remerciements envers tous ceux, qui de prés ou de loin ont contribué à sa réalisation.

Mes remerciements s'adressent en premier lieu à mon très cher professeur et encadreur M. JAMELEDDINE CHICHTI pour son écoute, sa disponibilité, ses orientations et ses remarques constructives.

Je suis vraiment fière d'avoir été encadrée par un enseignant doté d'autant de compétence, d'honnêteté intellectuelle que de qualités morales et humaines.

Je n'oublierai jamais sa disponibilité et sa bienveillance même dans des circonstances douloureuses et pénibles.

Et je tiens par l'occasion à l'inviter à bien vouloir m'accorder l'honneur d'être mon directeur de thèse.

Mes remerciements s'adressent en second lieu à mon cher père M.MOHAMED MONDHER BELGHITH pour son encouragement, son assistance et ses précieux conseils et recommandations, malgré nos conceptions divergentes du système du microcrédit. Et à ma chère mère HAFIDHA BELGHITH pour son soutien indéfectible, sa disponibilité et ses sacrifices inestimables.

Comme je tiens à remercier monsieur ARTUR BALA, économiste chercheur à l'organisation Enda Inter-Arabe, qui n'a épargné aucun effort pour me fournir la documentation et les données nécessaires pour mon travail, et sans lesquels, je n'aurais jamais pu achever ce mémoire.

Mes remerciements s'adressent également à MM. : WALID KERAANI et TAREK BEN YOUSSEF, ingénieurs statisticiens pour leur précieuse aide sur l'utilisation des logiciels statistiques.

Que MM. HAFEDH BOUKTIF, et ABDERRAZEK BEL HAJ ZEKRI, trouvent dans ces quelques lignes l'expression de ma parfaite gratitude et mon infinie reconnaissance pour leur soutien.

Sans oublier de remercier et de rendre hommage à tous mes enseignants à l'IHEC, au lycée secondaire du Bardo, et aux écoles de base « El Effa « à Denden et « Rue de Pologne » à Bab Saâdoun, pour leur contribution à mon éducation et à ma formation.

MERIAM BELGHITH

TABLE DES MATIERES

Avant propos 00

Introduction générale 00

PREMIERE PARTIE : LA THEORIE DU MICROCREDIT 00

Premier chapitre : la genèse du microcrédit 00

Introduction 00

Section première : le développement du concept 00

A. Emergence du microcrédit 00

1. l'origine du microcrédit

2. les caractéristiques du microcrédit 00

B. Développement du système de microcrédit

1. la reproduction mondiale du concept du microcrédit 00

2. le passage du microcrédit à la microfinance 00

3. les types des institutions de microfinance 00

Deuxième section : les impacts du microcrédit 00

A. Les impacts financiers et économiques 00

1. la réintégration des exclus du système bancaire classique 00

2. la lutte contre la pauvreté 00

3. création d'emploi et insertion dans la vie professionnelle 00

B. Les impacts sociaux 00

1. Emancipation de la femme 00

2. Amélioration des conditions de vie des ménages 00

3. Renforcement des liens sociaux 00

Conclusion 00

Deuxième chapitre : gestion des risques de crédit et scoring pour assurer la viabilité des IMF et la pérennité du microcrédit 00

Introduction 00

Section première : la gestion des risques du crédit en microfinance 00

A. Les risques du crédit 00

1. L'asymétrie de l'information 00

2. les problèmes de détection (screening problems) 00

3. L'absence de garanties 00

B. Les techniques de gestion des risques utilisées par les IMF 00

1. L'approche du prêt collectif 00

2. L'approche du crédit progressif 00

3. La formation et le suivi 00

Deuxième section : gestion des risques de crédit par le scoring 00

A. La technique crédit scoring 00

1. Définition du concept 00

2. Le fonctionnement du crédit scoring 00

3. Les avantages du scoring 00

B. La mise en place d'un projet de crédit scoring dans une IMF 00

1. Préparer la culture organisationnelle pour la mise en place du crédit scoring 00

2. Les données à collecter 00

3. le choix du modèle de scoring 00

Conclusion 00

DEUXIEME PARTIE : MICROCREDIT EN TUNISIE ET APPLICATION DU SCORING, CAS : ENDA INTERARABE 00

Introduction 00

Premier chapitre : L'expérience tunisienne de microcrédit 00

Introduction

Section première : présentation du paysage de microcrédit en Tunisie 00

A. Présentation de la BTS 00

1. Les caractéristiques de la BTS et ses associations 00

2. Les obstacles au bon développement du microcrédit 00

B. Présentation d'ENDA 00

1. Les réalisations d'Enda 00

2. Les sources de financement 00

Deuxième section : les performances d'Enda 00

A. Les indicateurs de performance 00

1. La qualité du portefeuille, la productivité et la rentabilité 00

2. La notation par les agences de notation 00

3. Benchmark et classement 00

B. Les facteurs de succès 00

1. Le taux d'intérêt 00

2. La politique du crédit 00

3. La diversification des services financiers 00

4. Les services non financiers 00

5. La gouvernance et les valeurs partagées 00

6. La gestion des risques de crédit 00

Conclusion 00

Deuxième chapitre : Application du scoring 00

Introduction 00

Section première : Echantillons et variables du modèle 00

A. Détermination des échantillons 00

B. Détermination des variables 00

Deuxième section : production du modèle du scoring 00

A. Estimation des paramètres du modèle 00

B. Pertinence du modèle 00

Conclusion 00

CONCLUSION GENERALE 00

Indexe 00

Bibliographie 00

AVANT PROPOS

Avec la crise des « subprimes », intervenue aux Etats-Unis en 2007-2008, et les crises financière et économique qui l'ont suivie et qui sont considérées comme étant les plus graves depuis la grande dépression de 1929, on assiste, aujourd'hui à une levée de boucliers sur les développements et les dérives de La Finance.

Un foisonnement d'articles, de travaux de recherche et de débats sur l'opposition entre l'économie réelle et la Finance a vu le jour et se trouve propulsé sur le devant de la scène médiatique et politique.

S'il est vrai que la crise actuelle est née dans la sphère financière, que le manque de transparence , l'absence totale de régulation, la multitude des nouveaux produits financiers et la transmission d'actifs toxiques favorisée par le développement ahurissant des nouvelles techniques de l'information dans un monde de plus en plus globalisé, ont conduit l'économie mondiale à une crise généralisée. S'il est tout aussi vrai que cette crise, causée par les opérateurs sur les marchés financiers, a entraîné la destruction de dizaines de millions d'emplois et la précarisation de dizaines de millions de personnes dans le monde entier, il n'en demeure pas moins que d'autres aspects et d'autres produits de la Finance, souvent mal connus, ont permis et continuent de permettre à des centaines de millions de personnes démunies de sortir du cercle de la pauvreté et de l'exclusion et de s'intégrer dans l'économie marchande et le processus productif aussi bien dans le monde développé que dans les pays en développement.

Le microcrédit constitue, de nos jours, une autre facette de la Finance. C'est un nouveau produit, dont les financiers peuvent s'en orgueillir au vu des résultats qu'il a enregistrés, des initiatives qu'il a pu favoriser, et des oeuvres de promotion économique et sociale qu'il a permis d'amorcer dans les zones les plus reculées et les régions les plus défavorisées.

C'est à cet aspect de la Finance, à savoir le microcrédit, que j'ai choisi de consacrer cette étude.

PREMIERE PARTIE : LA THEORIE DU MICROCREDIT

INTRODUCTION GENERALE

De nos jours, on parle beaucoup de microcrédit, une innovation dans le monde de la Finance, qui a permis aux populations démunies dotées de capacités productives et créatives, longtemps exclues du système financier classique, de pouvoir accéder au marché du crédit et devenir des agents actifs dans l'économie.

Cette composante de la microfinance, longtemps méconnue se trouve, aujourd'hui, exposée, d'une manière subite sous les projecteurs de l'actualité. Depuis la première conférence internationale de Washington en1997, les sommets, séminaires, conférences, déclarations et publications sur ce thème se sont succédé. Le prix Nobel de la paix 2006 a été attribué à Muhammad Yunus fondateur supposé du microcrédit et de la Grammen Bank. Dans la même optique, l'année 2005 a été décrétée, par les nations unis, « année internationale du microcrédit », et le microcrédit est considéré aujourd'hui comme un des instruments privilégiés de la réalisation des objectifs du millénaire étant devenu un outil majeur de réduction de la pauvreté.

Grâce à cet instrument, un pauvre, qui faute de moyens ni de garanties, ne pouvait, auparavant, entreprendre aucune activité, sinon salariée si le marché de l'emploi le permettait, peut se transformer, aujourd'hui, s'il en a la volonté et l'esprit créateur, en micro-entrepreneur et enclencher un processus d'accumulation de capital, de réussite économique et de promotion sociale. Partant de cette logique, il est communément admis, de nos jours qu'avec le microcrédit, on peut briser le cercle vicieux de la pauvreté et promouvoir la croissance moyennant des coûts réduits, et avec de faibles sommes d'argents dans une multitude de secteurs.

Les résultats probants obtenus grâce à cet outil sur le terrain commandent aux chercheurs et théoriciens d'étudier les voies et moyens de sauvegarder cet outil, d'améliorer son intervention et de permettre aux organismes qui le gèrent de perdurer et de se développer. Il s'agit essentiellement de chercher les meilleures voies devant assurer la pérennité des institutions offrants ce service.

Dans cette perspective, beaucoup de travaux de recherches ont été menés sur l'organisation des institutions de microfinance (IMF) et leur fonctionnement en terme de structure, de relations contractuelles entre donateurs, gestionnaires et bénéficiaires, de cadre réglementaire, de taux d'usure applicable, de pratiques de management...etc.

Le présent mémoire s'inscrit dans ce cadre de recherche de viabilité financière d'une IMF. Partant du principe que pour perdurer et prospérer, l'institution doit gérer au mieux les risques auxquels elle est soumise, en particulier le risque de non remboursement des crédits octroyés, l'objectif de ce document consiste a montrer comment une institution de microcrédit peut évaluer les risques de non remboursement de ses clients par le biais d'une méthode appelée « credit scoring », et comment ladite méthode permet aux gestionnaires et aux directeurs de crédit d'optimiser leurs décisions de microcrédit, et par suite, d'améliorer la rentabilité et l'efficacité de l'institution, ce qui est de nature à garantir sa pérennité.

L'étude comporte deux parties, la première théorique, dans laquelle, j'essaie d'exposer le concept de microcrédit, ses impacts économiques et sociaux ainsi que les risques de crédits auxquels sont soumises les IMF. Le « credit scoring » est présenté comme une des méthodes pertinentes pour gérer ces risques.

La deuxième partie est consacrée à l'étude d'un cas pratique relatif à l'intervention d'une institution de microcrédit opérant en Tunisie. Il s'agit de l'ONG : ENDA Inter-arabe, à laquelle j'ai tenté d'appliquer un projet de credit scoring .

I. CHAPITRE I: LA GENESE DU MICROCREDIT

INTRODUCTION

« Microcrédit », ce terme n'existait pas il y'a 33 ans. Depuis, il a gagné du terrain dans notre langage quotidien, et a réussi à se hisser au centre des discours politiques et des débats intellectuels puisqu'il est devenu un des leviers majeurs des politiques économiques.

Le microcrédit est né de l'inadéquation entre l'offre et la demande sur le marché du crédit formel; en effet, les banques qui sont en quête de rentabilité, maintiennent à l'écart de leur champ d'intervention les personnes démunies jugées fragiles et qui ne répondent pas à leurs critères de sélection pour l'octroi de financements.

Bien qu'ils soient porteurs d'aptitudes et de volonté pour créer leurs activités indépendantes, les pauvres, ne pouvaient pas recourir au marché formel du crédit faute des moyens et des garanties à offrir aux banques, se trouvaient donc bloqués face à l'exclusion bancaire qui constitue une entrave et un obstacle devant la pleine jouissance de leur citoyenneté économique. Les expériences et les initiatives intervenues dans différentes régions de la planète pour surmonter ces obstacles et qui visaient à faire bénéficier les populations démunies des possibilités de financer leurs activités génératrices de revenus, ont fini par faire émerger ce nouvel outil qui s'est avéré comme un véritable instrument de lutte contre la pauvreté.

Quelle est la définition du microcrédit, quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle forme de crédit, comment est il apparu et comment s'est il développé, quels sont ses apports, quelles sont ses limites ?

Maintes sont les questions qui méritent d'être posées pour approfondir la connaissance de ce nouveau concept. Nous allons dans ce premier chapitre passer en revue la genèse de ce phénomène partant de sa naissance et de ses développements dans le monde avant d'analyser son impact et ses retombées.

SECTION ² : LE DEVELOPPEMENT DU MICROCREDIT

« L'activité de microcrédit consiste généralement en l'attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques » (Wikipédia)

« Microcrédit : Prêt d'un faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti par des O.N.G. et des banques partenaires à des personnes considérées comme insolvables pour leur permettre de financer une activité génératrice de revenus. Synonyme : crédit solidaire. » (Encyclopédie Larousse)

 « Le microcrédit consiste à prêter de petites sommes à des personnes qui n'ont pas accès au circuit bancaire classique et qui ont un projet de création d'entreprise » (Le crédit Lyonnais)

« Microcrédit : C'est un prêt à la création ou au développement de très petites entreprises, pour des publics non éligibles au système bancaire, faute de garanties réelles ou d'apport personnel suffisant » (Agence de Développement Social)

Malgré l'absence de définition exacte unanimement adoptée, les différentes définitions proposées renvoient toutes aux mêmes caractéristiques quant aux faibles montants, à la pauvreté des bénéficiaires et à la destination économique d'utilisation des prêts.

Mais pour bien appréhender ce concept, il serait judicieux d'évoquer sa genèse et son histoire.

A. LA GENESE DU MICROCREDIT

Bien que l'idée du microcrédit soit plus ancienne, au vu de certaines expériences comme celles de la caution solidaire d'un groupe d'emprunteurs qui a vu le jour en 1956 au Cameroun ou les coopératives d'épargne et de crédit parus au Ghana dans cette même période, la parenté de ce concept est attribué à Muhammad Yunus et sa banque Grammen Bank au Bengladesh.

1. L'origine du microcrédit

Après avoir étudié puis enseigné l'économie au Bangladesh, Muhammad Yunus a passé quelques années aux Etats-Unis où il a obtenu son doctorat. De retour à son pays, il a pris la direction du Département d'Economie de l'Université de Chittagong, située dans une zone rurale du Sud-Est. La terrible famine qu'a vécu son pays en 1974 lui a fait prendre conscience de l'écart qui existe entre le monde abstrait des théories économiques qu'il enseignait et le monde des pauvres qui meurent de faim

Muhammad Yunus, surnommé « le banquier des pauvres », le père du microcrédit et le fondateur de la Grammen Bank qui lui a valu le prix Nobel de la paix, a déclaré qu'il n'avait pas préparé l'installation du système de microcrédit et qu'il n'était pas doté de connaissances bancaires « Lorsque je me suis lancé dans cette aventure, je n'avais aucune idée de ce dans quoi je m'engageais. ...Je n'avais par ailleurs aucune formation bancaire » a-t-il déclaré.

En effet, c'était en 1976, lors d'une séance de recherche avec ses étudiants du cours d'investissement à l'université Chittagong, qu'il a appris que les 42 femmes artisanes du bombou interrogées dans le village Jobra par ses étudiants avaient besoin en total de 27 dollars pour elles toutes afin de développer leurs activités. La modicité du montant empêchant l'activité de ces femmes de prospérer a choqué Yunus. « Ce fut le choc de ma vie » qui l'a décidé de leur prêter l'argent qui leur faisait défaut de sa propre poche en leur demandant de les lui rembourser sans intérêts quand elles pourront ; et c'est au moment où il a aperçu la joie et l'allégresse que son prêt a provoqué chez ces pauvres qu'il a décidé d'aller plus loin.

Il est allé voir le directeur d'une banque pour lui demander de prêter de l'argent à ces gens, mais la réponse a été négative car le directeur jugeait cette catégorie insolvable. Yunus a donc décidé de se porter garant des personnes qu'il voulait aider, et a emprunté lui-même de la banque pour reprêter aux pauvres qui en avaient besoin, et c'était depuis, le lancement de son projet Grammen Bank fondée en 1976 et reconnue légalement en 1983 comme une banque indépendante.

Il a réalisé cependant qu'il lui fallait développer un système qui garantirait le remboursement des prêts. Or, il est difficile de demander une caution à ceux qui n'ont rien. Il a mis donc en place un système de « caution solidaire » : les personnes désireuses recevoir un prêt doivent s'organiser en groupes de 4 ou de 5. L'un des membres de ce groupe bénéficie d'un prêt et lorsqu'il rembourse, un autre peut à son tour contracter un crédit et ainsi de suite. Si l'un des membres a des problèmes à rembourser, les autres doivent l'aider. La solidarité, la coopération et le contrôle social constituent des substituts aux garanties matérielles traditionnelles.

 

Le village de Jobra et d'autres villages avoisinants l'université de Chittagong étaient les premiers à profiter des services de la Grameen Banque. La banque avait un immense succès et le projet, avec l'aide du gouvernement a été étendu en 1979 au district de Tangail situé au nord de la capitale Dhaka. Le succès de la banque s'est poursuit et s'est étendu à d'autres districts du Bangladesh. En 1983 elle a été transformée en banque indépendante par le gouvernement du Bangladesh.

2. les caractéristiques du microcrédit

Se distinguant des crédits classiques octroyés par les banques commerciales, les microcrédits et même s'ils différent d'une institution de microcrédit à une autre et d'un pays à un autre, disposent de caractéristiques communes; Généralement, tout microcrédit est un prêt de faible montant, à durée de remboursement courte, octroyé à un pauvre souvent une femme qui n'a pas de garanties matérielles pour monter une activité génératrice de revenu.

a) Le montant faible du microcrédit

Le montant faible sollicité par les pauvres est une cause de leur exclusion bancaire. En effet les besoins monétaires de cette population sont modestes au vu de leur situation précaire qui ne leur permet pas de penser à des projets à forte intensité capitalistique car non seulement ils sont certains que personne ne leur accorde un montant élevé à cause de leur vulnérabilité, mais aussi par aversion des grands projets au dessus de leur capacité, et désir d'investir dans des micro entreprises pas trop risquées.

Ce montant diffère d'un pays à un autre, si dans les pays en développement la valeur du microcrédit peut ne pas dépasser une vingtaine de dollars, il peut atteindre dans les pays industriels des milliers de dollars. En France, le Centre de Documentation Economie Finance ( CEDEF ) estime que dans les pays en voie de développement, le prêt moyen est compris entre 200 € et 300 € alors qu'en Europe de l'ouest, le prêt moyen pratiqué par les IMF est de 12 000 € 

Au sein d'un même pays, les institutions peuvent fixer des plafonds différents selon leurs politiques respectives, et une même IMF peut attribuer les plafonds suivant une classification de ses clients ; cette discrimination peut se faire selon, le secteur d'activité du bénéficiaire, le motif pour lequel il demande le prêt ou bien en fonction de son historique de remboursement. C'est-à-dire que si le bénéficiaire a déjà remboursé un prêt dans les conditions préétablies, il peut solliciter un montant plus élevé.

b) La courte durée de remboursement

Les microcrédits sont des crédits du court terme ; cette caractéristique de durée courte de remboursement est une des origines de réussite des programmes de microcrédit ; en effet, le fait d'avoir des échéances proches, les difficultés de remboursement sont détectées tôt, ce qui facilite le recouvrement.

Les remboursements peuvent être mensuels, hebdomadaires ou même journaliers, mais généralement la durée globale, dont la moyenne est de 6mois, ne dépasse les 18 mois que très rarement.

c) La clientèle

Le microcrédit est apparu en réponse aux besoins de financement d'une catégorie bien spécifique ; il a été crée pour servir les pauvres qui sont exclus du système bancaire classique. Cependant, Il n'y a pas de définition stricte limitant l'étendue du microcrédit aux pauvres au sens strict du mot ( vivant avec moins de 1 dollar ou 2 dollars par jour, par exemple) ; on peut donc dire que le microcrédit cible tout client, qui veut monter une activité génératrice de revenu, mais qui manque de capital, qui ne détient pas de garanties matérielles, et qui est jugé insolvable par les banques commerciales. Ce genre de crédits s'adresse donc aux pauvres actifs.

Soixante-dix pour cent des pauvres dans le monde sont des femmes. Or, traditionnellement, les femmes sont désavantagées en matière d'accès au crédit et aux autres services financiers car les banques commerciales préfèrent souvent opérer avec les hommes et les entreprises appartenant au secteur structuré, négligeant les femmes qui représentent une proportion importante et croissante de l'économie informelle. En revanche, plusieurs études constatent que la microfinance, qui s'adresse plutôt aux exclus du système bancaire traditionnel, cible souvent les femmes, voire parfois exclusivement.

En effet, Le microcrédit touche des secteurs faiblement capitalisés employant souvent une main d'oeuvre féminine ; d'ailleurs l'histoire de Mohammad Yunus et de la Grammen Bank a commencé avec des femmes qui représentent 97% des emprunteurs de la banque, et les programmes de microcrédit continuent à privilégier la femme.

Le rapport du sommet sur la microfinance 2007, déclare que jusqu'à la fin de 2006, la microfinance avait touché plus de 79 millions de femmes parmi les plus pauvres du monde1(*).

La clientèle féminine représente en moyenne 86 % des emprunteurs des IMF d'Asie du Sud, 80 % des IMF du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MOAN), 76 % des IMF d'Asie de l'Est et du Pacifique, 60 % des IMF d'Amérique latine et des Caraïbes (ALC) et 58 % des IMF d'Europe de l'Est et d'Asie centrale2(*).

d) Le taux d'intérêt

Le taux d'intérêt (prix du service de microcrédit) est au centre des débats qui se déroulent autours de la microfinance. C'est le principal point de divergence entre deux visions théoriques ; la vision institutionnelle qui propose de fixer le taux d'intérêt à un niveau qui permet à l'IMF d'assurer son autosuffisance financière et d'être rentable pour pouvoir perdurer indépendamment des subventions et dons. Et la vision welfariste du bien être social qui considère que la recherche de la performance financière entraînera intuitivement l'omission de la mission sociale qui est le fondement idéologique du concept microcrédit.

les arguments du courant privilégiant la vision institutionnelle, partent de l'idée que le microcrédit est très coûteux pour l'IMF, et que celle ci doit par conséquent fixer le taux d'intérêt de façon à pouvoir couvrir ses coûts dans une perspective de viabilité financière. L'étude de la structure de coût d'un microcrédit supporté par une institution fournissant ce service montre qu'un taux d'usure élevé est nécessaire pour couvrir ces coûts et garantir la viabilité du système et la pérennité de l'institution.

Le microcrédit est donc réputé être très onéreux comparativement aux crédits classiques offerts par le système financier traditionnel. Or, contrairement à ce que pense beaucoup de gens, force est de constater que la différence du coût entre le crédit et le microcrédit ne réside pas dans les risques associés au financement de la population pauvre, car le taux de remboursement des pauvres dans beaucoup de programmes de microcrédit a réussi à dépasser celui des banques commerciales. Mais, il est coûteux de part sa qualité « micro » car le fait de procéder à des petites opérations exigeant beaucoup d'entretiens directs, de visites de terrain, d'assistance, de formation, etc. sur la base desquels les clients sont évalués, alourdit les charges de l'IMF avec des dépenses qui ne sont pas proportionnelles aux faibles montants sollicités par les emprunteurs.

En effet, les besoins financiers de cette population sont relativement modestes comparés aux besoins des autres clients de la banque alors que les coûts qui leurs sont associés sont importants. Si le coût du capital et le risque de perte sont proportionnels aux montants des prêts, la banque supporte d'autres charges fixes et des frais généraux qui ne dépendent pas du montant, à savoir les coûts occasionnés par l'identification et l'évaluation du client, le traitement des demandes, le décaissement des crédits, la collecte de remboursement ainsi que les opérations de recouvrement en cas de défaillance.

Dans les systèmes de microcrédit non subventionnés les taux d'intérêt sont considérés comme élevés car ils doivent permettre à l'IMF d'atteindre l'équilibre financier et donc de couvrir ses coûts, tels que les frais opérationnels, les pertes sur créances douteuses, les frais financiers et couvrir la dépréciation monétaire liée au taux d'inflation du pays. Cependant et quoiqu'on dise ces taux restent inférieurs au taux des prêteurs informels.

e) La destination des microcrédits

Bien que ces dernières années, on parle de microcrédit à la consommation, et de microcrédit pour l'amélioration du logement, la destination principale et fondamentale du programme de microcrédit est la création ou l'extension d'une activité génératrice de revenu; il s'agit donc d'un crédit professionnel, favorisant l'insertion économique des personnes démunies dans la vie professionnelle.

Cette destination productrice permet au bénéficiaire de dégager des profits lui permettant de rembourser le prêt octroyé, d'améliorer les revenus générés par son activité et de promouvoir les conditions de vie de son ménage. C'est ce qui contribue à favoriser sa meilleure intégration dans le processus économique.

f) Les techniques d'octroi et de recouvrement

Le succès du microcrédit à surmonter les obstacles liés aux caractéristiques des emprunteurs qui les excluent du système bancaire classique, réside dans son mode de fonctionnement.

Face à l'absence des garanties, les IMF mettent en place un système basé sur des techniques substituables à la sûreté réelle tels que :

· La relation de proximité :

En effet, une caractéristique principale du microcrédit réside dans la relation de proximité qui relie l'institution et l'emprunteur et qui fait naître un climat de confiance mutuel entre les deux intervenants.

La décision d'octroi de crédit est décentralisée au sein des IMF. Chaque institution met à la disposition des clients qu'elle veut cibler des antennes dans les régions où elle veut monter ses programmes d'intervention, et c'est sur la base des contacts personnels et des visites des lieux d'opération que les agents de crédits évaluent leurs clients avant l'octroi, les contrôlent et les suivent pour assurer le bon remboursement. « La proximité accroît la confiance, réduit les asymétries d'information et atténue les barrières sociales entre les clients et l'institution »3(*) .

D'autre part, l'IMF peut combler l'absence de garantie matérielle par une autre garantie morale, elle réside dans le recours à une technique dite « crédit de groupe solidaire ».

· Le crédit de groupe solidaire :

Cette technique utilisée par la Grammen Bank consiste en l'octroi de crédit de groupe ; les membres de petits groupes de 4 ou de 5 personnes s'engagent solidairement, sur la base de la confiance et de la connaissance mutuelle, à rembourser le crédit de l'ensemble du groupe.

Au sein d'un même groupe, le crédit est accordé à tours de rôle, une première personne est servie, et lorsqu'elle parvient à rembourser le prêt, un second membre bénéficie d'un autre prêt et ainsi de suite.

Il s'agit là d'une relation binaire entre l'IMF et le groupe et non pas entre l'institution et les membres. La banque octroie le crédit qui sera remboursé par l'ensemble du groupe. En cas de défaillance de l'un des membres, les autres doivent le rappeler à ses obligations et le cas échéant, se substituer à lui pour assurer l'intégralité du remboursement.

Si le groupe ne rembourse pas le prêt, c'est l'ensemble du groupe qui est privé de prêts futurs, et c'est là où réside la responsabilité solidaire du groupe sur laquelle compte le prêteur pour le bon remboursement.

Une autre alternative d'incitation au remboursement existe pour les microcrédits individuels, il s'agit des crédits progressifs.

· La technique du crédit progressif :

Le crédit progressif est une technique utilisée par les IMF, pour motiver les emprunteurs à rembourser à terme ; elle repose sur le principe que si le client rembourse le prêt aux échéances prédéfinies lors du conclusion du contrat, il a droit à un autre crédit d'un montant plus élevé, de ce fait, les emprunteurs se trouvent encouragés à être réguliers pour pouvoir bénéficier du renouvellement du crédit, et accéder à des montants plus importants.

B. LE DEVELOPPEMENT DU MICROCREDIT

Faut-il être Bangladais pour être pauvre ? Certainement non. S'il est vrai que le microcrédit est apparu au Bangladesh, où Muhammad Yunus a fondé la Grameen Bank, il est tout aussi vrai que la pauvreté est une réalité mondiale, et que beaucoup de franges des populations dans tous les pays du monde, aussi bien dans les pays développés que dans ceux en développement, sont exclues du système de crédit bancaire classique.

Pour les travailleurs pauvres, les petits exploitants agricoles, les chômeurs, les indépendants qui ont fait faillite, ou encore les jeunes universitaires ou sortants des centres de formation professionnelles qui veulent créer leurs petites entreprises et/ou qui ne peuvent apporter de garanties au banquier, le crédit bancaire traditionnel reste inaccessible dans toutes les régions du monde. Heureusement les bonnes idées ne mettent généralement pas beaucoup de temps pour se propager, ces populations ont pu trouver dans le développement du microcrédit une lueur d'espoir et un mécanisme approprié pour favoriser leur accession à la sphère de la production et leur insertion dans la vie active fut il dans les secteurs informels.

1. la reproduction mondiale du concept du microcrédit

Depuis sa réussite au Bangladesh avec la Grammen Bank, l'idée de microcrédit s'est exportée et généralisée. Elle devenue une préoccupation internationale et un sujet qui commence à susciter des études et des recherches pour explorer les voies de son développement et de son adaptation aux spécificités de chaque pays ou région et d'étudier son impact et ses conséquences tant sur le plan économique que social.

Le modèle de la Grameen Bank, grâce à sa réussite spectaculaire s'est répandu dans plusieurs pays, à travers le monde. En Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique, dans les réserves indiennes et dans les régions du cercle polaire, on trouve des formules inspirées de la Grameen Bank et adaptées aux contextes locaux.

D'après le rapport sur « l'état de la compagne du sommet mondial du microcrédit de 2009 » , 3552 institutions de microcrédit avaient affirmé desservir, au 31 décembre 2007, près de 155 millions (154825825) de clients dont plus de 106 millions (106584679) étaient considérés comme faisant partie des plus pauvres.

Le rapport de PlaNet Finance 20084(*) indique que les 10 000 institutions de microfinance actuellement en place à travers le monde permettent de financer 150 millions de clients actifs dont plus des 80% sont des femmes. On estime que 500 millions restent à financer

Le portefeuille de crédits actifs des institutions de microfinance est estimé à
30 milliards de US$, la demande potentielle est estimée à 263 milliards de US$ .Le secteur connaît une croissance annuelle de près de 30%.

Les expériences internationales en matière de microcrédit sont nombreuses et variées. Les politiques mises en place diffèrent d'un pays à un autre sur plusieurs aspects, à savoir l'environnement réglementaire et juridique, le degré de développement du marché et l'accès aux financements.

Dans certains pays, les taux d'intérêt sont plafonnés, tandis que dans d'autres les marchés sont libéralisés. Dans certains pays, le marché de la microfinance a émergé, dans d'autres le marché ne s'est pas développé. Certains pays disposent de ressources financières très limitées, d'autres bénéficient de fonds de crédit disponibles très élevés.

L'imitation du modèle Grammen Bank a nécessité l'adaptation des services des organisations offrant la microfinance aux conditions spécifiques des différents pays (structures sociales, activités à financer, environnement institutionnel et légal, nature des différents acteurs financiers, priorités des programmes de développement), car il n'y a pas de recette universelle de microcrédit applicable dans tous les contextes. « Si le principe de la Grammen Bank a été répliqué dans le monde entier, des adaptations sont à chaque fois nécessaires compte tenu des spécificités et des contraintes de chaque contexte »5(*)

La réussite d'un tel concept a fait naître une immense demande du service de part le monde, et a amené beaucoup d'organismes à se spécialiser dans ce créneau attractif de service financier aux pauvres. On assiste depuis à l'émergence de différents types d'institutions de microfinance : organisations non gouvernementales (ONG), institutions financières non bancaires, coopératives, banques rurales, caisses d'épargne postales, et même un nombre croissant de banques commerciales.

2. du microcrédit à la microfinance

Le succès et l'essor qu'a connu le microcrédit, comme instrument de base, a déclenché d'autres besoins financiers de la population pauvre qui ne pouvaient pas être satisfaits par les circuits bancaires classiques ; ces besoins sont à l'origine de l'apparition de la microfinance. . Dans ce sens, elle ne se limite plus à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais elle s'étend à la fourniture d'un ensemble de services financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. Et bien qu'elle se réduit, pour la plupart des gens, au seul microcrédit, la microfinance englobe, aujourd'hui, d'autres services financiers offerts aux personnes démunies.

Elle inclut une gamme variée de services, à savoir le microcrédit, la micro épargne, la micro assurance ,le transfert d'argent, et le mobile banking avec une clientèle de plus en plus étendue

a) La micro épargne

La micro épargne est un service de dépôt qui permet aux micro épargnants d'épargner des faibles montants d'argent pour des usages ultérieurs. Ces mécanismes d'épargne permettent aux ménages de conserver de l'argent lorsque leurs revenus le permettent, afin de pouvoir répondre aux besoins de consommation ou autres urgences lorsque leurs revenus leurs fait défaut (retraite, accident, urgence, frais de scolarité...).

Les pauvres épargnent pour se constituer une base financière qui leur permet de se prémunir contre les aléas de la vie, tels que les maladies et autres vicissitudes ou pour préparer le lancement d'un projet ou alors pour faire face à des dépenses futures occasionnées par les divers événements liés à la vie du ménage (mariages, naissances...).  

La BAAC (Banque pour l'agriculture et les coopératives agricoles en Thaïlande), la BCS (Banco Caja Social en Colombie) et la RPB (Banque rurale de Panabo aux Philippines) ont essayé d'introduire des comptes de microépargne bloqués obligatoires ou des comptes collectifs fonctionnant avec le principe du microcrédit du groupe solidaire ; mais ces services ont eu moins de succès que la micro épargne volontaire et la croissance du volume des dépôts a été très lente. Il s'est avéré que les comptes d'épargne volontaire individuels et liquides constituent la formule la plus attrayante pour les micros épargnants.

b) La micro assurance

Une crise importante, occasionnant des dépenses énormes qui dépassent le montant de l'épargne accumulée, peut avoir un impact néfaste et décisif sur le ménage qui se trouve obligé de se sur-endetter ou de vendre une partie de l'outil générateur de revenu de la famille.

Dans ce cas, les mécanismes informels de recours à la famille ou aux proches, de même que l'épargne familiale, s'avèrent souvent insuffisants. Un service d'assurance, permettant de faire face à cette crise, peut alors être un outil cohérent complémentaire à l'épargne et au crédit pour les ménages vulnérables.

La micro-assurance est un système par lequel des individus et des microentreprises peuvent prévoir une provision financière leur permettant de se protéger contre différents risques non maîtrisables. Ce type de service d'assurance inclut l'assurance-vie, l'assurance des biens de propriété, l'assurance-santé et l'assurance-invalidité.

Beaucoup d'IMF ont mis en place des produits d'assurance-vie (en cas de décès) très simplifiés, qui permettent par exemple le remboursement du prêt en cours en cas de décès de l'emprunteur.

c) Le transfert d'argent

La cause principale de l'immigration pour le travail étant la pauvreté, les mécanismes et les institutions d'envoi des fonds permettent aux travailleurs migrants d'améliorer leurs conditions et ceux de leurs familles par le transfert d'une partie des revenus qu'ils gagnent dans les pays d'accueil vers leurs pays d'origine. De ce fait, le transfert d'argent s'est érigé comme un service financier qui sert aussi les pauvres, il a été intégré comme un nouveau produit offert, de part leur vocation, par les institutions de microfinance.

Pour une IMF, la prestation des services de transferts d'argent lui permet d'attirer de nouveaux clients vers ses autres services, car il est possible que les récipiendaires de transferts, aussi bien que les expéditeurs, puissent être des candidats potentiels pour ouvrir des comptes de microépargne, demander des microcrédits ou souscrire une microassurance.

d) Le mobile banking

C'est l'innovation en vogue actuellement dans le monde de la microfinance. Le mobile banking consiste à utiliser les téléphones portables pour faciliter les opérations de transfert avec le client et en conséquence pour réduire les coûts de l'activité.

Ce nouveau service est apparu suite au constat de l'importance du nombre d'utilisateurs des téléphones portables ; alors qu'un milliard de personnes possèdent, en 2008, un compte en banque, trois milliards de personnes utilisent un téléphone portable

Le mobile banking permet aux populations rurales et isolées d'accéder aux services financiers, de payer leurs factures ou encore d'obtenir un microcrédit sur place, sans avoir à se déplacer.

PlaNet Finance a reçu une subvention de 1,7 millions de dollars de la fondation Bill& Mellina Gates afin de soutenir un projet de mobile banking en partenariat avec Orange pour la mise en place de la plateforme nécessaire.

3. Les types des institutions de microfinance

Fernand Vincent6(*) décompose les institutions de microfinance en quatre types ; les caisses locales d'épargne et de crédit et les tantines, les systèmes nationaux et internationaux d'épargne et de crédit, les organisations non gouvernementales ainsi que les banques.

Les logiques, qui commandent le fonctionnement de ces IMF, différent d'un type à un autre ; que ce soit dans une optique de marché, de soucis du bien être social ou bien même de préoccupation financière et sociale en même temps, les exemples d'échec et de succès peuvent illustrer les diverses formes. On ne peut donc pas prétendre dire que tel type est plus adapté ou plus performant que l'autre ; car tout dépend du contexte macroéconomique dans lequel oeuvre l'institution et de son mode d'organisation et de fonctionnement.

· Les caisses locales d'épargne et de crédit et les tontines :

Les tontines sont la forme traditionnelle la plus efficace de l'épargne et du petit crédit. Tout comme les caisses locales et mutuelles, elles ne sont pas placées sous la tutelle de grandes organisations, ni des banques. Elles disposent d'une autonomie dans leur gestion et fonctionnent pour un groupe de villages ou un quartier urbain.

La caisse collecte l'épargne de ses membres, fixe les taux d'intérêt indépendamment des taux applicables sur le marché financier.

Elles sont informelles, Les membres se prêtent entre eux l'argent épargné dans le même environnement. Elles font rarement appel au marché financier et ne reçoivent pas d'aide extérieure.

Leur rôle et leur fonction sont essentiels. Elles répondent parfaitement aux besoins locaux et les remboursements sont excellents car tout le monde se connaît et il n'existe que peu de risque, car il y a autocontrôle.

· Les systèmes nationaux et internationaux d'épargne et de crédit :

De nombreuses caisses locales d'épargne et de crédit se sont organisées pour obtenir davantage de crédit que les possibilités créées par leur épargne et répondre ainsi à la demande locale ou pour placer l'épargne non prêtée.

Elles ont constitué des unions et fédérations, quelquefois puissantes à l'image de l'APRACA (Association de crédit agricole d'Asie et du Pacifique), l'AFRACA (Association Africaine de crédit agricole) ou encore les COOCEC ou COOPEC (unions coopératives et Mutuelles d'Epargne et de Crédit).

En Afrique de l'Ouest, des organisations, telles par exemple Nyesigiso et Kafo Jiginew au Mali, l'ACEP au Sénégal, la FECECAM au Bénin rassemblent des dizaines de milliers de membres épargnants ou/et emprunteurs et sont des partenaires efficaces et incontournables de l'attribution du crédit au monde paysan ou aux artisans du secteur non formel urbain.

Ces unions et fédérations représentent donc des millions de membres, plus particulièrement des milieux paysans, fonctionnaires et petits commerçants. Elles sont bien ancrées dans leur milieu et sont organisées en mutuelles de type Raiffeisen7(*) pour couvrir leurs risques.

Elles font un effort important de formation de leurs gestionnaires souvent issus des caisses locales et de leurs membres. Elles sont bien gérées. Les taux d'intérêt utilisés pour rétribuer l'épargne ou prêter aux paysans, aux commerçantes ou aux femmes entrepreneurs varient selon les cas. Il est souvent en dessous des prix du marché.

Il n'est pas rare de constater que ces caisses ne s'autofinancent pas, principalement à cause des frais engendrés par leurs efforts de formation. L'aide extérieure est souvent étroitement mêlée à leur financement.

· Les Fondations et ONG

De très nombreuses fondations ou organisations non gouvernementales ONG se sont créées pour distribuer et gérer le micro-crédit partout dans le monde. Ces organisations agissent comme des intermédiaires financiers entre les bailleurs de fonds et les emprunteurs, individuels ou organisés en petits groupes professionnels.

Ces Fondations et ONG ont joué par le passé et jouent encore actuellement un rôle essentiel dans le développement du micro-crédit. Des millions de petits producteurs ou commerçants dépendent de leur action. Ces organisations se sont professionnalisées et offrent actuellement des services d'intermédiation financière de grande qualité.

Proches de leurs clients, et travaillant dans le but d'améliorer leurs sorts et de promouvoir leurs activités, ces fondations et ONG, sont des agents indispensables pour le bon fonctionnement du microcrédit

Certes, et à cause de l'importance de leurs charges, le coût de leur intervention est élevé, comme l'est la gestion et l'appui au microcrédit. Dès lors, si ces organisations veulent être autofinancées et ne plus recevoir d'aide, ou plutôt ne pas être tributaires des dons et subventions, elles doivent facturer leurs services au prix coûtant, ce qui entraîne une forte augmentation des taux d'intérêt qu'elles pratiquent qui comprennent souvent les coûts d'appui et de suivi des projets de leurs emprunteurs

· Les Banques de Microcrédit

Depuis quelques années, on a assisté à l'apparition d'institutions financières formelles et banques qui ses sont spécialisées dans l'activité du microcrédit ; Elles se sont orientées vers le microcrédit ou créées pour, en raison de l'accroissement important de la demande du microcrédit, de la part des petits producteurs et des microentrepreneurs que la réussite du concept dans le monde a stimulé, ainsi que de la reconnaissance des banques centrales et des Etats de l'importance d'un tel outil.

Ainsi, les professionnels du micro-crédit se sont donnés les instruments financiers et les institutions nécessaires pour attirer et gérer l'épargne des populations et souvent des clients auxquels ils accordent du crédit, et pour bénéficier des lignes de crédit ouvertes par les Banques internationales de développement ou les Agences de coopération.

SECTION ²² : L'IMPACT DU MICROCREDIT

Le développement de ce nouveau concept et son intégration dans les politiques internationales a crée une nouvelle piste de recherche vers laquelle, de nombreux chercheurs se sont dirigés et se sont focalisés sur ses différentes facettes.

Il s'agit d'un champ de recherche pluridisciplinaire qui intéresse aussi bien les économistes et les financiers que les sociologues et les juristes.

Les travaux de recherche et d'investigation en la matière sont diversifiés et peuvent être essentiellement classées, selon leurs orientations, en deux catégories ; une première se rattachant à l'étude de l'impact du microcrédit, la seconde se rapporte aux institutions offrants ce service.

Dans cette section; nous allons traiter les retombées socio-économiques du microcrédit en essayant de distinguer, quoique la frontière n'est toujours pas nette et précise, celles à caractère économique et financier de celles ayant un caractère social.

A. LES IMPACTS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DU MICROCREDIT

Le microcrédit est devenu aujourd'hui, du moins dans certains pays en développement, un outil de développement local dans la mesure où il contribue à réduire le nombre des pauvres et des chômeurs, à générer des revenus, à intégrer des populations, jusque là défavorisées, dans la sphère de la production et de l'économie marchande, fut il dans le secteur informel, et donc stimuler la consommation, la production et la croissance.

1. la réintégration des exclus du système bancaire classique

De part même sa définition, le microcrédit sert la population « unbancable » qui ne peut pas recourir aux banques commerciales pour solliciter un crédit faute de garanties à offrir en contre partie. Il permet aux personnes à égales capacité entreprenariale d'avoir les mêmes chances de monter leurs affaires indépendamment de leurs positions ou conditions sociales et/ou économiques ; les pauvres qui ne manqueraient pas d'esprit d'initiative et d'idées de projets prometteurs, y trouveraient, désormais, le moyen idoine pour s'épanouir et concrétiser leurs projets.

Par ailleurs, le développement du microcrédit, a été à l'origine, comme cité supra, de l'apparition de la microfinance qui sert des services financiers de proximité assimilables aux services bancaires classiques, mais qui sont adaptés aux conditions de cette catégorie de population qui en était exclue auparavant.

Cette exclusion assimilée par Muhammad Yunus à l'apartheid est à l'origine du microcrédit « Ma réaction est avant tout une réaction contre l'injustice de la situation, qui est à bien des égards comparable à l'apartheid.... En réalité, ce sont près des trois quarts des habitants de la planète qui n'ont pas accès aux services financiers....Ce que nous voulons, c'est la fin de l'apartheid » qui doit constituer l'alternative aux exclus pour pouvoir faire partie du système financier

2. lutte contre la pauvreté

L'intégration des populations pauvres et à bas revenus dans le circuit économique est de nature à accroître les capacités productives génératrices et distributives de revenus à des catégories à forte propension à consommer. Elle stimule donc la consommation et la croissance et contribue à briser le cercle vicieux de la pauvreté.

«Une paix durable ne peut-être obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté.........le microcrédit est un de ces moyens » (Comité du prix Nobel de la paix 2006).

L'évaluation de l'impact du microcrédit sur la pauvreté est le champ d'investigation le plus large qui a attiré beaucoup de chercheurs et qui a fait couler beaucoup d'encre, et ce parce que la principale mission accordée au microcrédit est la lutte contre la pauvreté.

Toutefois, les études et les publications ayant trait à ce sujet sont parcellaires et n'ont pas une portée générale qui puisse démontrer l'impact du microcrédit sur la réduction de la pauvreté. Le rapport de F. Gubert et F. Roubaud8(*) cite la synthèse proposée par Sebstad et Chen en 1996 comme la plus importante parmi les travaux académiques publiées ces dernières années bien qu'elle soit vieille de plus de dix ans. Cette synthèse de 32 études d'impact portant sur 41 projets différents dans 24 pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine, montre que le crédit accroît significativement les variables d'output (CA, Production, VA, Profit) et l'accumulation du capital. Un accroissement des revenus et de la consommation ainsi que des actifs détenus est le plus souvent attesté, « ce qui joue évidemment sur la réduction de la pauvreté ».

Le bilan sur le plan de l'emploi est plus mitigé. Bien que la plupart des études montrent un effet positif, celui ci est relativement faible, et s'exprime par l'amélioration de la charge horaire de l'emprunteur ou des travailleurs exerçant déjà que par le recrutement de nouveaux salariés.

Quant à l'impact en terme de changement technologique et de diversification des activités productives, il s'est avéré limité ne touchant que les entreprises les mieux dotées et ayant bénéficié de plusieurs prêts pour pouvoir enclencher le processus d'innovation technologique.

Une autre synthèse d'un certain nombre de travaux portant sur l'impact des trois grands programmes de microfinance au Bengladesh (Grameen Bank, BRAC, BRDB) élaborée par Khandker (1998)9(*) montre que l'intervention des 3 IMF a eu un impact positif sur la consommation des ménages et a permis au taux de pauvreté au sein des participants de diminuer de 8.5 points de pourcentage entre 1991/92 et 1998/99 et au taux de pauvreté extrême de 18 points au cours de la même période.

Mais d'autres questions méritent aussi d'être posées à ce sujet. Elles ont font l'objet de pusieurs études qui s'articulent autour de deux points et pistes de recherches à s'avoir :

Ø la microfinance atteint-elle les plus pauvre ?

Ø La microfinance parvient-elle à faire sortir durablement les pauvres de leur pauvreté ?

a) portée du microcrédit en terme de lutte contre la pauvreté

Le degré de portée du microcrédit traduit la population qui est touchée par ce service ; beaucoup de travaux de recherche s'y sont focalisés pour voir si le microcrédit à réussi à avoir pour cible la population la plus pauvre ; on va évoquer dans ce qui suit à titre indicatif et non limitatif quelques études et leurs conclusions ;

L'étude de Navajas et al (2000) effectuée sur la Bolivie10(*), en prenant un indicateur composite de satisfaction des besoins fondamentaux à savoir l'habitat, l'accès aux services publiques, l'éducation et la santé comme indicateur de la pauvreté, conclut que la microfinance ne sert pas les plus démunis ; elle touche ceux qui se situent soit juste au dessus, soit juste au dessous du seuil de pauvreté. Elle conclut également que les programmes de prêts à des groupes de caution solidaire et d'intervention en milieu rural sont plus efficaces quant à leurs portées sur les plus pauvres que les prêts individuels el les programmes d'intervention en milieu urbain.

Quant à l'étude d'Amin et al (2001) menée sur le nord du Bangladesh11(*), elle montre que même si le microcrédit parvient à atteindre les familles pauvres, il échoue à toucher les ménages vulnérables, en prenant comme indicateur de vulnérabilité la capacité à se protéger contre la variabilité du revenu. Elle conclut que les ménages pauvres et vulnérables sont exclus du champ d'intervention du microcrédit.

Une autre étude d'Evan et al (1999)12(*) indique que les ménages de petite taille qui ne sont pas dotés de terres et dont les femmes sont peu ou pas instruites se caractérisent par un faible taux de participation aux programmes des IMF à cause d'un phénomène d'auto-selection et non pas par défaut de l'offre des services financiers.

Tous les travaux évoqués et la plupart des études effectuées concluent que les clients des IMF ne sont pas les plus démunis. Ce phénomène trouve son origine dans plusieurs causes dont on peut énumérer celles qui nous paraissent les plus pertinentes, à savoir :

· Certains pauvres s'excluent eux-mêmes du service de microfinance soit par peur d'endettement, soit par absence d'esprit d'initiative et d'ambition ou bien à cause de leur ignorance ou leur mauvaise compréhension du système de microcrédit.

· Les IMF excluent la population qu'elles jugent incapables de rembourser les microcrédits dans la poursuite de leurs objectifs de pérennité.

· <certaines catégories qui ne sont pas considérées comme pauvres peuvent être exclues du système bancaire classique et trouvent refuge dans les programmes de microfinance et viennent concurrencer les couches les plus défavorisées pour l'obtention de microfinancements.

b) l'action du microcrédit sur la pauvreté

Un ouvrage de Hulme et Mosley13(*) auquel on se réfère fréquemment pour les recherches en microfinance conclut à un impact positif des programmes du microcrédit sur la pauvreté des client, en prenant comme indicateur le revenu de l'emprunteur pauvre et montre que cet impact est plus significatif pour un niveau de revenu plus élevé, il rejoint donc,l'idée évoquée ci-haut

Pour répondre à la question « est ce que le microcrédit peut faire sortir les pauvres de leur pauvreté ? », Jean-Michel Servet14(*) décompose les clients des IMF en trois catégories selon l'impact des programmes de microcrédit sur leurs situations initiales. Il montre que comme le microcrédit a réussi à faire extraire le quart des clients de leur pauvreté, la situation de la moitié des emprunteurs reste inchangée alors que pour l'autre quart, le microcrédit aggrave la situation et renforce leur vulnérabilité

Pour la première catégorie, qui profite du microcrédit, elle parvient à tirer profit et à améliorer durablement sa situation pour sortir de la pauvreté ; elle est dotée de capacité entreprenariale et donc elle affecte la part du lion du crédit, si ce n'est pas sa totalité, pour monter une activité génératrice de revenus.

Quant aux clients de la deuxième catégorie, le microcrédit ne leur permet que d'améliorer la gestion du budget familial puisque ces emprunteurs utilisent les montants collectés pour des fins de consommation non génératrices de revenus à savoir l'alimentation, l'amélioration du logement, l'acquisition des biens essentiels...Le microcrédit pour cette frange ne réduit pas leur pauvreté à long terme, il ne fait qu'accroître leurs consommations à court terme.

La dernière catégorie ne connaît que les incidences néfastes du microcrédit. L'échec des projets entrepris avec les microcrédits, faute d'esprit et aptitude entreprenariale, ou du fait de son affectation des montants des emprunts à des fins non productrices, ou bien à cause d'autres incidents incontrôlables postérieurs à la souscription du crédit, entraîne leur surendettement. Et au lieu de générer des revenus, le remboursement des échéances grèvera davantage leur situation financière déjà précaire.

Les conséquences sur les pauvres peuvent être néfastes et au lieu d'améliorer leur situation, le microcrédit peut l'aggraver et augmenter la vulnérabilité du ménage. C'est pourquoi, le microcrédit ne peut pas à lui seul prétendre éliminer la pauvreté, il doit être accompagné d'autres programmes d'accompagnement tels que l'alphabétisation, la formation en matière de modes de gestion pour s'assurer que les fins d'utilisation du crédit ne soient pas détournées.

Comme le prouvent la plupart des travaux, en particulier ceux entrepris par Isabelle Guérin 15(*)(2004) : « le microcrédit s'adresse aux personnes vulnérables mais non aux plus pauvres »

3. création d'emploi et insertion dans la vie professionnelle

«Le but de la microfinance est d'accroître le revenu et de créer de l'emploi chez les populations pauvres, à travers le développement des microentreprises locales, et, dans ce processus, accroître le bien être financier des emprunteurs, de leurs famille et de leur communauté au sens large. »(FENU 2001).

Pour les gens qui se trouvent en situation de chômage, la recherche d'autres alternatives que d'être salarié doit s'imposer : toute personne doit croire à ses compétences et aptitudes qui lui permettent de gérer une activité indépendante. L'idéal, serait de pouvoir monter sa propre petite entreprise, sans être obligé de démarrer avec beaucoup d'argent au début.

Le microcrédit qui part du principe d'aider les personnes qui ont « les poches vides et la tête pleine de bonnes idées », s'offre alors pour soutenir tous ceux et toutes celles qui ont décidé d'entreprendre et de créer leur propre emploi ; Cuisinier, épicier, petit éleveur, couturière, esthéticienne, coiffeur, infographiste...peuvent,grâce au microcrédit, remédier à leur problème d'inaccessibilité au système bancaire , non seulement pour le financement de leurs activité mais aussi pour se procurer de l'aide, du suivi et de l'accompagnement notamment au cours du démarrage de leurs projets.

En permettant à des pauvres chômeurs de devenir leurs propres employeurs, le microcrédit permet à ces personnes de gagner en estime de soi. La microfinance serait donc au service de la dignité humaine du fait qu'elle aide les personnes porteuses de projets à s'épanouir, à sortir d'une logique d'assistance et à se responsabiliser autour de ce qu'elles entreprennent.

Le microcrédit peut se résumer sous cet angle au service offert pour permettre aux pauvres de créer leur propre emploi en leur prêtant une petite somme d'argent, en les accompagnant dans leur démarche d'entrepreneur et en faisant confiance en leur solvabilité et leur énergie.

En France, depuis sa création en 1989 par sa présidente Maria Nowak16(*), l'Adie17(*) a financé plus de 61 000 microcrédits générant plus de 62 000 emplois.

B. LES IMPACTS SOCIAUX

La vocation sociale du microcrédit est très importante, du fait qu'il cible la catégorie des gens démunie et marginalisée ; il permet le rétablissement de la justice sociale, et ce en égalisant les chances de recours au crédit entre les pauvres et les riches, comme il permet la réalisation de l'égalité entre les sexes, en ciblant la femme, et en affirmant sa capacité à promouvoir le bien être collectif.

1. Emancipation de la femme

Le fait de permettre l'accès des femmes à un capital, aussi minime soit-il, a des répercussions sur leur statut dans la famille et dans la société. En effet, dans de nombreuses régions du monde, les femmes vivent souvent dans des situations précaires ; le microcrédit contribue à leur insertion dans la vie active et l'économie marchande et se révèle être un véritable outil de leur émancipation économique et sociale.

La plupart des institutions de microfinance privilégient les transactions avec les femmes, qui sont la première cible du microcrédit et considèrent qu'elles sont capables de réaliser des taux de remboursement plus élevés que les hommes et qu'elles sont mieux dotées pour pouvoir générer, grâce aux crédits octroyés, des revenus durables qui leur permettent d'améliorer les conditions de vie de leurs ménages.

Muhammad Yunus évalue l'impact du programme de microcrédit sur l'autonomisation de la femme en déclarant : « ces femmes qui, avant ne sortaient jamais de chez elles, n'avaient jamais eu d'argent à elles et n'osaient pas prendre la parole en public, assistent désormais à des réunions où elles parlent licitement, gèrent un budget et assument des responsabilités financières, elles deviennent plus sûres d'elles mêmes »18(*).

A l'occasion de la Journée de la Femme, le 8 mars 2008, PlaNet Finance présente la microfinance comme étant un instrument efficace de valorisation et d'émancipation pour les femmes et montre que les femmes qui représentent la moitié de la population et ne gagnent qu'un tiers du revenu mondial, ont réussi à propulser près de 130 millions d'entre elles à la tête de microentreprises, grâce au soutien et à la confiance de près de 10 000 institutions de microfinance partout dans le monde, alors qu'elles n'étaient que 5 millions il y a dix ans.


Les revenus de ces microentreprises féminines bénéficient à toute la famille, car les femmes affectent plus que les hommes les moyens dont elles disposent pour des dépenses utiles se rapportant à l'éducation des enfants, à l'amélioration des conditions d'hygiène du foyer, aux frais de santé de la famille, etc. et permettent à leurs titulaires de gagner plus de confiance en elles et de croyance en leurs propres habilités de faire des choix et d'exercer un pouvoir de négociation en tant qu'organes actifs dans l'économie.

Dans la même logique d'évaluation de l'impact du microcrédit sur les femmes, l'étude de Hashemi et al (1996)19(*) a été réalisé en prenant huit indicateurs qui sont ; la mobilité physique, la sécurité économique, la réalisation des petits achats, la capacité à réaliser de gros achats, la participation à la prise de décisions dans le ménage, le statut au sein de la famille, la conscience politique et la participation à la vie publique et a conclu que l'accès au crédit favorise l'émancipation de la femme.

2. Amélioration des conditions de vie du ménage

Tous les programmes de microcrédit, que ce soit ceux qui se contentent d'offrir des microcrédit pour investissement, ou bien ceux qui accompagnent leurs programmes de microcrédit par d'autres programmes d'amélioration des conditions de vie des pauvres, aboutissent à cette finalité. Mais la différence entre eux réside dans les degrés d'amélioration auxquels ils parviennent à atteindre.

En effet, par le simple fait de permettre au pauvre d'accéder au crédit pour financer une activité génératrice de revenu, une proportion de ce revenu, quelle que soit son importance, sera automatiquement consacrée pour la nourriture, l'hygiène, le logement, la scolarisation des enfants...qui sont tous des indicateurs du niveau de vie du ménage.

Le principe de privilégier la femme, renforce cet impact sur la qualité de vie, parce que la femme qui est le noyau de la famille est plus soucieuse que l'homme du bien être collectif de sa famille ; la nourriture des enfants, leur éducation, l'hygiène et l'aménagement de son logement étant, par nature, au centre de ses intérêt, elle fait de son mieux pour optimiser l'affectation,du revenu additionnel que le programme de microcrédit lui a permis, de satisfaire aux besoins du ménage.

D'autre part, dans le souci de réaliser la vocation sociale du microcrédit, la plupart des IMF, élaborent leurs plans d'intervention en prenant en compte l'amélioration des conditions de vie de leurs clients comme un objectif en soi. Pour ce faire, des programmes de microcrédit intégré sont mis en place. Ces programmes offrent aux pauvres, une combinaison coordonnée comprenant des services de microfinance et d'autres services de développement qui leur permettent d'améliorer entreprises, revenus, santé, nutrition, planification familiale, éducation des enfants, réseaux de soutien social, etc.

Une étude réalisée par Guber et Rouband (2005)20(*) sur les client d'une IMF à Madagascar, conclut que, plus des trois quart des emprunteurs ont assisté à une amélioration au niveau de l'alimentation et de l'habillement de la famille, suite aux micrcrédits octroyés, et que deux tiers de ces clients ont connu des améliorations au niveau des équipements du logement, de la santé, des soins de la famille et de l'éducation des enfants.

3. Renforcement du lien social

Pour pouvoir solliciter un crédit reposant sur le principe du groupe solidaire, les emprunteurs doivent s'organiser en groupes, la réunion des membres du groupe leur permet de se rencontrer, de discuter et d'échanger leurs expériences et problèmes ce qui les aide à tisser des relations solidaires communautaires.

De même, le microcrédit peut être considéré comme un moyen d'intégration sociale; en effet, avant de contracter un crédit et de pénétrer le marché du travail, l'emprunteur était écarté marginalisé de la communauté, soit par auto-exclusion  (car se sentant inactif, l'être humain se sous-estime et se retire guidé par un complexe d'infériorité, de manque et d'incapacité), soit par rejet des autres membres de la communauté. Mais, après avoir reçu le prêt, la personne se sent utile, capable de générer du revenu et d'apporter un plus aux autres, il reprend sa confiance en soi, s'épanouit et établit des relations sociales.

Par son insertion dans la vie active et professionnelle, l'emprunteur se trouve intégré dans un réseau de relations humaines (fournisseurs, clients, employés ...) avec lesquels il opère et coopère et détient des objectifs et intérêt communs.

CONCLUSION

J'ai essayé, dans ce chapitre de présenter le microcrédit en tant que solution alternative qui s'offre aux exclus du système bancaire classiques ; cette notion simple qui consiste en l'octroi de crédits de faibles montants à des personnes ne disposant pas de garanties matérielles pour les aider à monter des petites activités génératrices de revenus, s'est révélée, selon plusieurs études et à des degrés plus ou moins élevés, comme un outil efficace de développement local et solidaire alliant impacts économiques positifs et des retombées sociales tout aussi bénéfiques.

La fourniture de ce service est réalisé par des institutions qui se spécialisées en la matière ; quelles sont les performances de ces institutions, et comment parviennent-elles à poursuivre leur double objectifs d'efficacité et de pérennité ? Ce sont là les questions auxquelles j'essayerais, dans le second chapitre, d'exposer les réponses et les éclairages apportés par les travaux de recherche entrepris en la matière.

CHAPITRE II: GESTION DES RISQUES DE CREDIT EN MICROFINANCE

INTRODUCTION

Maria Nowak dans son livre « on ne prête pas qu'aux riches » attribue au microcrédit deux faces ; la première se réfère à la justice sociale quant aux choix de la population cible et la deuxième concerne la viabilité de l'institution de microcrédit.

En tant que financier je laisse le débat sur la première face aux juristes et autres sociologues pour étudier la deuxième qui est l'essence de ce document.

En effet, l'essor qu'a connu le microcrédit en très peu de temps et l'immensité de ses résultats nous imposent d'accorder une attention très particulière et veiller à ce qu'un tel instrument puisse fonctionner correctement et continue à contribuer au soutien des efforts de développement des régions et zones défavorisées de par le monde dans le futur.

Il s'agit de ne pas se contenter d'énumérer les impacts du microcrédit et d'en parler en termes de clichés et slogans comme « microcrédit, macro-espoir »21(*), « microcrédit, macro idea »22(*) , « microloans, macro-impact »23(*)....mais il faut plutôt étudier les mécanismes et les outils à mêmes de garantir la pérennité de ce service qui est étroitement liée à la pérennité et la viabilité des systèmes et institutions de microfinance.

La pérennité est une conséquence de la viabilité opérationnelle, de la viabilité financière, de l'efficacité productive et allocative, de la gouvernance, du managment et de l'efficacité institutionnelle ; et elle ne sera réalisée, d'après Maria Nowak, que par deux facteurs : un taux d'intérêt élevé et un volume d'opérations suffisant.

Nonobstant l'effet de l'importance du nombre d'opérations sur l'abaissement des charges fixes grevant chaque crédit, ce n'est pas, à mon humble avis, le volume d'opérations en lui-même qui importe, car l'opération de crédit est par nature risquée. Un volume important d'opérations qui comportent beaucoup de transactions douteuses serait un facteur d'échec et non de succès. Donc il vaut mieux plutôt parler du nombre de crédits sans problèmes remboursables aux échéances prédéterminées, que de volume important d'opérations tout court.

La viabilité des institutions de microcrédit, outre les techniques managériales et institutionnelles, est donc le fruit d'un taux d'intérêt élevé capable de couvrir les charges de l'institution et d'un système de gestion des risques de crédit efficace.

Le présent chapitre est consacré à développer les fondements théoriques de cette opinion ; la section première présente les risques de crédit auxquels sont confrontés les institutions de microfinance et les techniques de gestion de ces risques auxquelles elles se référent, tandis que la deuxième section, propose et présente « le crédit scoring » comme méthode efficace pour rationaliser les crédits et optimiser les taux de remboursement afin d'assurer la pérennité de l'institution.

SECTION ² : LA GESTION DES RISQUES DE CREDIT EN MICROFINANCE

Les institutions de microcrédit, comme tous les intermédiaires financiers sont soumises à différents types de risques qui peuvent être classés en quatre grandes catégories a savoir ; les risques institutionnels, les risques opérationnels, les risques de gestion financière el les risques externes.

v Les risques institutionnels sont les risques associés à l'organisation de l'institution et à sa mission, ils peuvent être soit des risques associés à sa mission sociale, soit liés à sa mission commerciale ou bien se référant à sa dépendance des organisations internationales.

v Les risques opérationnels sont les risques auxquels sont confrontés les institutions lors de leurs opérations quotidiennes et qui se résument aux risques de crédit, risques de fraude et risques de sécurité.

v Les risques de gestion financière sont les risques qui se rapportent au domaine financier et qui englobent les risques de gestion de l'Actif et du Passif souvent traduits par les risques de solvabilité, de change et de taux d'intérêt, les risques d'inefficience ainsi que les risques d'intégrité du système d'information.

v Les risques externes sont tous les risques liés à l'environnement externe de l'institution tel que les risques réglementaire, démographique, la concurrence...

Nous allons nous contenter dans le présent mémoire d'élucider les risques de crédit auxquels sont confrontés les organisations de microcrédit, ce type de risque est le risque opérationnel le plus connu et le plus important pour les IMF.

C'est ce risque qui entraîne la détérioration de la qualité du portefeuille du crédit qui est à l'origine des pertes et des charges énormes conduisant à la faillite. Ce risque, connu aussi comme le risque de défaillance, est lié à l'incapacité du client à respecter les termes du contrat de prêt ou bien à sa volonté de s'abstenir.

Une caractéristique principale du microcrédit, et qui est à l'origine de l'exclusion bancaire de la population pauvre, réside dans les risques importants qui y sont associés et qui se rattachent à la nature du client et à sa solvabilité ; ces risques sont nés de la relation d'agence qui relie la banque à l'emprunteur.

A. LES RISQUES DU CREDIT

Le crédit peut être considéré comme étant un contrat reliant la banque qui est le prêteur au client qui est l'emprunteur, pour lequel la banque loue une part de sa richesse ; en contre partie, le client s'engage à rembourser le montant emprunté et à payer des charges d'intérêt à des échéances et conditions fixées d'avance.

Cette relation donne lieu à plusieurs risques que le banquier doit gérer afin de garantir le bon fonctionnement de son activité ; l'asymétrie de l'information, les problèmes de détection, l'absence de garanties, sont donc des causes majeures de l'exclusion bancaire de la population la plus démunie ; je vais procéder dans ce qui suit à expliquer ces différents facteurs et comment ils influencent la décision de crédit.

1. L'asymétrie de l'information :

Le marché de crédit est un marché imparfait ;l'accès aux informations est inégal entre les deux contractants, et étant donnée la divergence des préoccupations des deux parties, l'emprunteur, que ce soit de bonne ou de mauvaise foi, peut cacher à son banquier des réalités nécessaires à la transparence exigée. Ce phénomène, appelé sélection averse, biaise la décision d'octroi de crédit et rend difficile l'évaluation de la qualité du demandeur, ce qui ne peut entraîner que la méfiance de la banque pour toute personne contractante et la complication de l'opération de sélection des clients

D'autre part, un risque d'aléa moral ou moral hasard peut exister et ce lorsque l'emprunteur cache une réalité qui surgit après la conclusion du contrat et ne la communique pas à son prêteur comme doivent le mentionner les clauses du contrat. Or, la notion même du crédit repose sur un décalage temporel entre l'octroi et le remboursement, ce décalage est perçu comme une source de risque pour l'institution de crédit parce que elle ne peut pas prévoir avec certitude les événements qui peuvent surgir pendant la durée du contrat et qui peuvent influencer sur la capacité de l'emprunteur à liquider sa position dans les conditions négociées. Ce phénomène ne permet pas le bon respect des termes du contrat. Et comme on disait que «  la fausse monnaie chasse la bonne », toute la population jugée insolvable ou incontrôlable fût écartée du champ d'application de la banque classique.

Pour faire face à cette asymétrie d'information, la banque préfère opérer alors avec des agents exerçant des activités dans le secteur structuré, pour lesquels l'information sera disponible par un simple recours aux bilans comptables, registres de commerce, déclarations de revenus, quitus d'impôt ou tout autre document qui laisse voir clairement la situation du client et son évolution. Ainsi, et en l'absence de ces outils, les agents exerçant des activités informelles, et les chômeurs ne pourront pas recourir au système de crédit classique géré par les banques commerciales.

2. Les problèmes de détection ou screening problems

Avant d'accorder un crédit, le prêteur doit constituer une bonne base de données sur le client contracté qui englobe toutes les informations se rattachant à son activité, à la situation de son ménage, au motif de sa demande, à la rentabilité et viabilité de son projet ainsi que beaucoup d'autres informations nécessaires à la construction d'un pré-avis pour évaluer la qualité du demandeur.

Or, la procédure de collecte d'informations sur le client, qui est la première étape du processus de sélection, est lourde à mettre en oeuvre que ce soit en terme de coût, de temps ou de disponibilité des données. En effet, si le client se trouve incapable pour une cause ou une autre de présenter des documents légaux fournissant les informations exigées, il se trouve mis en marge du système classique avant même l'étude de sa solvabilité.

La banque ne sera prête à collecter elle-même les informations nécessaires et à procéder à des visites des lieux par des experts que lorsqu'elle se trouve face à un client potentiel très important et un projet dont la rentabilité escomptée est très élevée.

3. L'absence de garantie

En contre partie du risque supporté par la banque du fait du non remboursement d'une partie ou de l'intégralité du prêt, elle exige de son client une garantie. Plus le risque couru est élevé, plus la garantie demandée est importante pour être saisie en cas de défaillance du client ; or la population démunie ne dispose pas de quoi offrir comme garanties.

Et pourtant, la performance de la plupart des IMF consiste en leur réussite à réaliser des taux de remboursement des microcrédit qui dépassent dans beaucoup des cas le taux de remboursement des banques classiques bien que celles-ci opèrent avec des clients moins risqués que les catégories démunies. Cela s'explique par le succès des IMF dans leur gestion des risques de crédit.

B. LES TECHNIQUES DE GESTION DES RISQUES UTILISEES PAR LES IMF

Craig Churchill24(*) et Dan Coster25(*) définissent le processus de gestion des risques comme étant ; « la prévention des problèmes potentiels et la détection anticipée des problèmes réels quand ceux-ci arrivent ».

La réussite du microcrédit s'explique entre autres par la capacité de ses Institutions et ses programmes tendant à surmonter les obstacles excluant les pauvres du système bancaire, et notamment la mise en place d'emblée des procédures de gestion de risques de crédit efficaces. Ces procédures de gestion ont permis à Muhammad Yunus de gagner le pari de la solvabilité de la population démunie.

Le prêteur rationnel ne peut être prêt à s'engager dans un processus d'octroi de crédit que s'il dispose de pratiques lui permettant de réduire les problèmes d'incertitude et d'asymétrie d'information relatifs au prêt ; or les opérations de collecte d'informations et de surveillance sont très difficiles et très coûteuses dans le domaines du microcrédit, à cause des faibles montants des crédits.

Les moyens mis en place par les IMF pour réduire les risques de crédit depuis leur engagement dans l'expérience de microcrédit sont : « l'approche du crédit collectif » et « l'approche incitative pour le crédit individuel » qui substituent les incitations des emprunteurs pour rembourser aux procédures de collecte d'informations et au suivi.

1. l'approche du prêt collectif

Le principe du prêt collectif se base sur la responsabilité conjointe des emprunteurs, il s'agit d'une véritable innovation dans le monde de la Finance puisqu'il permet, malgré la simplicité de sa mise en place à des coûts réduits, de pouvoir pallier les problèmes majeurs auxquels sont confrontés les intermédiaires financiers à savoir le problème d'asymétrie d'information, la collecte des donnés et le contrôle du bon déroulement.

La Banque Mondiale distingue deux types d'approches collectives : une première fondée sur le principe des groupes de caution solidaires et une deuxième basée sur le principe des banques villageoises.

a) Le groupe solidaire

La technique du groupe solidaire a vu le jour avec les premières expériences du microcrédit ; en effet, et comme mentionné dans le chapitre précédant, la Grammen Bank et son fondateur Muhammad Yunus ont recouru à cette approche dès le départ pour garantir le remboursement des prêts.

Le principe de fonctionnement de ce type de prêt , intitulé « caution de groupe  solidaire », est très simple ; les emprunteurs pour solliciter un crédit s'organisent en groupes de 4 à 10 personnes, et les différents membres se portent mutuellement caution. Aucune garantie ni épargne préalable n'est exigée, l'institution financière s'appuie sur l'autocontrôle interne du groupe pour réduire les risques de défaillance par le biais de la procédure (two-two-one).

Ladite procédure consiste en l'attribution des crédits à tour de rôle; Les deux premiers membres du groupe bénéficient d'un prêt , et ce n'est que si ces deux emprunteurs remboursent dans les délais fixées dès le départ, que les deux membres suivants peuvent bénéficier à leur tour d'un prêt. Lorsqu'ils remboursent, la cinquième personne, qui joue généralement le rôle du chef de groupe, obtient un crédit.

Dans les groupes de caution solidaire où les mécanismes de pression sociale sont suffisamment forts pour exercer un rôle de menace, le prêteur délègue au groupe la gestion de l'information à la fois ex-ante (sélection des emprunteurs solvables), et ex-post (surveillance et contrôle des comportements de remboursement). L'approche collective apparaît ainsi comme un instrument de gestion des risques d'asymétrie d'information.

b) Les banques villageoises

Cette seconde technique de prêt collectif intitulée « banque villageoise » (village banking) ou encore « groupe d'auto assistance » a est développée notamment par la fondation FICA (Foundation for International Community Assistance). Elle s'appuie sur des groupes dont le nombre des membres est plus grand que celui des groupes de caution solidaire (l'effectif du groupe varie entre 10 et 50 personnes).

Avec cette approche, c'est le groupe entier qui bénéficie du crédit, et c'est au sein du groupe que la redistribution prend lieu entre les différents membres, selon des modalités et des règles qui sont propre au groupe.

Outre l'accès au crédit, cette technique est pionnière dans la mesure où elle vise l'amélioration des capacités d'auto-organisation des groupes de pauvres « l'empowerment» afin d'assurer leur autonomie financière.

La méthode a été lancée en Amérique Latine au cours des années quatre-vingt, et a été imitée et reproduite dans plus de 25 pays, aussi bien en Amérique qu'en Afrique. Etant donné que les règles internes sont spécifiques aux groupes, les résultats sur l'autonomisation dépendent des contextes et des moyens développés dans chaque groupe.

Une enquête a été réalisée par la Banque Mondiale en 1997 dans les pays en développement, dans le cadre de son programme Sustainable banking with the poor, afin d'étudier ces deux techniques de prêt collectif (voir le tableau 1ci-dessous)

Cette étude prouve que ce type de crédit est plus orienté vers les femmes que le crédit individuel (le pourcentage des femmes adhérentes à ces programmes dépasse celui des femmes qui ont contracté des crédits individuels), et plus concentré dans les zones rurales. Ces deux caractéristiques rejoignent l'idée que les prêts de groupe sont plus conçus pour servir la population exclue du système bancaire traditionnel, en particulier les femmes et les habitants des régions rurales et isolées

Tableau 1. Comparaison des institutions accordant des prêts individuels et des prêts collectifs

 

Prêts individuels

Prêts collectifs

 
 

Groupes de 2-10 personnes

(groupes solidaires)

Groupes de 11-50 personnes (banques villageoises, groupes d'auto-assistance)

Nombre d'institutions

60

42

69

Date de création

1971 (moyenne)

1983 (médiane)

1982

1987

1980

1985

% de ressources provenant de bailleurs de fonds

44%

26%

57%

62%

69%

95%

% de ressources provenant de dépôts

28%

0%

13%

0%

11%

0%

% de clientèle féminine

41%

40%

66%

58%

68%

75%

% de clientèle urbaine

68%

80%

51%

51%

28%

15%

Montant des prêts

1014$

747$

745$

415$

341$

107$

Taux d'impayés déclarés

9%

5%

12%

7%

17%

15%

Source: Banque Mondiale 26(*)

Ce tableau montre aussi que les taux d'impayés déclarés sont plus élevés pour les prêts collectifs et notamment chez les groupes solidaires de 11-50 personnes. Plus le groupe s'élargit plus le taux d'impayés augmente, car plus le nombre de membres du groupe augmente plus la responsabilité est diffuse.

c) Quelques exemples d'extension des modèles

S'inspirant de ces deux programmes de crédits et s'inscrivant dans la même optique de prêt collectif, plusieurs programmes de microcrédit on vu le jour. En fait, il s'agit de l'application de l'une des deux techniques de groupe solidaire et de banque villageoise si ce n'est pas la combinaison des deux dans des contextes particuliers suivant des stratégies différentes. On cite à titre d'exemple, d'après Isabelle Guérin :

· Le crédit à responsabilité conjointe et sectorielle

Le principe de base de fonctionnement est celui de la Grameen Bank, à savoir une responsabilité conjointe au sein d'un groupe d'emprunteurs (généralement au nombre de 5 personnes) qui est doublée d'une responsabilité conjointe sectorielle parceque ces groupes solidaires sont regroupés en quartiers, qui à leur tour sont regroupés en villages.

Au sein de chaque village, tous les groupes sont mutuellement responsables : si l'un des groupes ne rembourse pas, c'est l'ensemble du village qui est privé d'un nouveau prêt. L'objectif de l'instauration d'un tel système pyramidal sévère, consiste à profiter de la forte pression sociale villageoise.

Cette technique a été imposée au Burkina Faso par Le PPCR27(*) qui s'est chargé d'adapter l'idée de la Grammen Bank  dans un contexte risqué du fait des sécheresses régulières, d'une clientèle dispersée et d'un contexte économique défavorable.

· La convention « crédits rotatifs »: responsabilité sectorielle et fonds de garantie

L'idée de base du Crédits rotatifs du Crédit Mutuel au Sénégal  combine les deux principes des groupes solidaires et des banques villageoises

Il repose sur la technique suivante ; un crédit, d'un montant de 420$US, est octroyé à un groupe de femmes, dont la taille varie entre 10 et 250 personnes. La gestion du crédit est entièrement déléguée au groupe qui décide lui-même des conditions d'attribution et du choix des bénéficiaires, et qui se charge de surveiller les remboursements.

Deux types de garanties sont exigées, à savoir le partage et la mutualisation des risques ; Le partage des risques se fait par le bais d'un fonds de garantie, alimenté à la fois par les groupements emprunteurs et par un bailleur de fonds, et la mutualisation des risques reprend le principe de la responsabilité conjointe sectorielle du fait que les groupes sont responsables les uns des autres à l'échelle du quartier.

· La pression sociale par la responsabilité conjointe : les caisses villageoises autogérées

L'objectif de ces caisses consiste à favoriser l'octroi de crédit et non pas la mobilisation de l'épargne. Elles sont gérées par un comité de gestion composé de 6 à 12 personnes, des deux sexes, appartenant aux différents quartiers du village. L'élection des membres se fait par les villageois qui basent leurs choix sur des critères d'honnêteté, de sérieux et de dévouement ; le rôle du comité consiste à analyser les demandes de crédit, à décider des octrois et à contrôler la bonne gestion.

Pour cette catégorie de crédit, une garantie matérielle est exigée pour tout prêt demandé, mais l'originalité réside dans les objets offerts en garantie et qui ne représentent pas de valeur comptable mais qui servent de gage à cause de leur rareté ; en effet, un fusil, une charrue, une radio ou même une bicyclette peuvent composer le fonds de gage d'une caisse villageoise autogérée.

Ce type de caisse a été mis en place par une organisation française (le Centre International de recherche et de développement, CIDR)28(*) au Mali, en Burkina Faso, en Gambie, à Madagascar, au Cameroun, à Sao Tomé, et en Ethiopie.

L'approche de prêt collectif sous les différentes formes qu'elle prend permet donc au prêteur de réduire les coûts de transaction liés à l'octroi d'un crédit puisqu'elle regroupe les clients et délègue vers ceux-ci une partie importante de la sélection qui représente le risque ex-ante et du contrôle qui représente le risque ex-post (Gomez Vaquero, 199229(*) ; Berenbach, Guzman, 199330(*)). Cela se traduit par une économie d'échelle et une réduction du risque dont une partie est transférée aux emprunteurs.

Par le recours aux prêts de groupe, l'IMF peut bénéficier de l'avantage de diversification qui lui permet de réduire ces risques (Berenbach, Guzman, 1994)31(*). Avec ce type de crédit, le fait que les membres d'un groupe exercent des activités différentes est considéré comme un facteur positif pour le prêteur (Albert, 1997)32(*).

d) Les limites de l'approche du prêt collectif

Personne ne peut nier les avantages que peut rapporter la technique du prêt de groupe, mais il n'empêche qu'une telle méthode ait des limites. En effet, D'une part, le regroupement en cinq membres où plus peut être artificiel, c'est-à-dire que les personnes concernées, en se trouvant contraintes d'être organisés en groupe pour pouvoir accéder au crédit, vont se rassembler rien que pour former un groupe ; de cette façon il n' y aurait pas d'auto-sélection puisque les membres ne se connaissent pas bien, et la pression sociale ne jouera pas son rôle.

Jonathan Morduch33(*) (1999) pense que le rôle du prêt collectif a été exagéré par les économistes qui y voient l'outil efficace combinant accessibilité et viabilité, et ce parce que l'efficacité de cette technique en terme d'incitation des emprunteurs au remboursement dépend du degré de cohésion sociale.

D'autre part, c'est dans les zones rurales, que cette approche fonctionne mieux, car dans ces milieu l'approche mutualiste est plus privilégiée et la cohésion sociale est plus importante que dans les milieu urbains, où on assiste de plus en plus à la disparition du sentiment d'appartenance à une communauté, ce qui fait que l'application du principe de pression sociale s'y trouve de portée limitée.

Une autre limite réside dans le fait, qu'un mauvais élément insolvable dans le groupe peut exclure du champ d'intervention de l'institution beaucoup d'autres clients qui sont des bons emprunteurs. Cette exclusion est autant nuisible aux clients qu'à l'IMF en terme de manque à gagner, car le prêteur, en sanctionnant tout le groupe parce qu'un élément s'est abstenu de rembourser, voit se réduire le nombre de ses clients potentiels.

Timothy Besley et Stephen Coate (1995), à travers un jeu qu'ils intitulent « jeu du remboursement »34(*) montrent que deux équilibres sont possibles pour ce marché de prêt collectif. Dans le premier, tous les emprunteurs acceptent de rembourser car ils anticipent que les autres vont rembourser. La responsabilité conjointe joue bien  son rôle de mutualisation des risques. Toutefois, un second équilibre est également envisageable et stable, il suffit qu'un des membres anticipe la défaillance d'un de ses partenaires, pour que le défaut de remboursement soit collectif. Il est alors plus avantageux pour chacun de ne pas rembourser dans ce cas.

Huppi et Feder, (1990) parlent « d'effet domino »35(*) pour cette approche de prêt collectif à logique pyramidale, dans la mesure où la défaillance de quelques emprunteurs peut avoir pour conséquence l'effondrement progressif de tout le système de crédit. En effet, Lorsque le système est pyramidal, cette ambivalence est d'autant plus marquée, et dispose d'un effet de levier, Il est plus avantageux pour un groupe de ne pas rembourser lorsque la défaillance d'un des groupes bloque l'ensemble du système. Et plus le nombre des membres ou des groupes défaillants augmente, plus l'incitation à ne pas rembourser est forte puisque les chances d'octroi d'un autre crédit diminuent. On assiste alors à un effet « domino ».

Du fait du rôle déterminant des anticipations croisées, une simple rumeur suffit à déclencher un processus en chaîne.

2. L'approche du crédit progressif

Cette technique se distingue de l'approche de groupe par sa souplesse ; l'emprunteur n'est pas obligé de faire partie d'un groupe et d'obéir à ses règles internes pour pouvoir solliciter un prêt, il n'est pas obligé de se porter garant des autres membres du groupe, et n'a pas à être sanctionné lui aussi si quelqu'un d'autre n'a pas respecté ses engagements.

Cette approche est plus équitable que la procédure de prêt de groupe, car avec cette méthode, chacun assume ses responsabilités, les crédits sont personnels et individuels, et le prêteur traite chaque client en fonction de sa solvabilité à lui et non pas en fonction de la solvabilité de tout un groupe.

L'incitation au remboursement pour cette technique ne réside pas dans la pression sociale exercée par les membres d'un groupe, mais dans la motivation de l'emprunteur, il s'agit d'une simple procédure d'approbation et de renouvellement, du fait que chaque client qui rembourse dans les termes du contrat a droit à solliciter un crédit d'un montant plus élevé. Donc partant de cette logique, l'emprunteur est contraint d'être régulier dans ses remboursements afin de ne pas être pénalisé et privé d'un second prêt.

3. La formation et le suivi :

La cible du microcrédit, étant la population démunie, majoritairement féminine, caractérisée par un taux d'alphabétisation faible, les programmes y afférents sont donc souvent accompagnés de programmes de formation dans les techniques de gestion, de suivi et contrôle des projets bénéficiaires de financement. Ces programmes revêtent une importance capitale dans la mesure où ils contribuent à accompagner les petits promoteurs et à les assister notamment dans les phases de démarrage.

En effet, la cause essentielle de l'incapacité des emprunteurs à rembourser réside dans l'échec des activités entreprises, ou le détournement de l'affectation du microcrédit vers des dépenses non génératrices de revenus. Le suivi et l'accompagnement des bénéficiaires permettent de diminuer les risques de détournement des crédits et d'échec des projets.

D'autres techniques de gestion de risques sont envisageables pour les institutions de microcrédit, ces méthodes se basent sur l'évaluation de la solvabilité des clients afin de sélectionner ceux que l'institution juge capables de ne pas présenter des défauts de remboursement.

« Le crédit scoring », est une méthode statistique d'évaluation des clients qui s'est révélée comme un outil efficace de gestion des risques dans les banques commerciales, peut s'étendre au champ d'intervention des IMF, et s'adapter à ses caractéristiques.

SECTION ²² : LE CREDIT SCORING

Le principe général de fonctionnement des IMF consiste à déléguer une partie de la décision d'octroi des prêts aux agents de crédit ; En effet, toute personne souhaitant contracter un prêt se présente à l'agent de crédit, ce dernier en fonction des données collectées sur le demandeur évalue sa solvabilité pour décider si la demande de l'intéressé peut être présentée au comité de crédit, s'il s'agit d'un bon client, sinon il refuse la demande d'emblée.

Ce jugement se base sur l'opinion de l'agent qui, en fonction de son expérience et des historiques de remboursement des prêts octroyés auparavant, parvient à se doter d'une certaine intuition qui le guide dans son évaluation.

Cette évaluation subjective, quoiqu'elle dispose d'un bon pouvoir prédictif prouvé par le taux de remboursement élevé, généralement réalisé en microcrédit, peut comporter certains biais personnel.

En effet, et comme le pense Mark Schreiner36(*), d'une part, les agents de crédit doivent prendre leurs temps pour tirer de leurs expériences « un sixième sens » pour pouvoir distinguer entre un bon et un mauvais emprunteur. D'autre part, l'humeur du jour de l'agent de crédit, son degré d'aversion au risque, peut biaiser sa décision ainsi que la sélection des caractéristiques inappropriées.

Les méthodes statistiques sont les meilleures solutions aux biais personnels de sélection, et c'est dans cette perspective que Schreiner envisage d'appuyer l'évaluation subjective par une évaluation statistique appelée « le crédit scoring ».

A. LA TECHNIQUE « CREDIT SCORING »

Le risque est indispensable pour la bonne marche des activités de microcrédit mais il est très important de prendre plutôt des risques calculés. Le crédit scoring se présente comme une technique de quantification du risque par l'évaluation du risque de défaut d'une personne donnée.

1. définition du concept :

« Le terme Crédit Scoring désigne un ensemble d'outils d'aide à la décision utilisés par les organismes financiers pour évaluer le risque de non remboursement des prêts. Un score est une note de risque, ou une probabilité de défaut »37(*)

« Scoring est l'utilisation des connaissances des résultats de remboursement et des caractéristiques des prêts remboursés dans le passé pour pronostiquer les résultats de futurs prêts »38(*)

Le crédit scoring, souvent désigné « Le crédit par point » dans certains ouvrages, constitue une tentative de rationalisation de l'exploitation de la base de données qu'a pu construire le prêteur sur ses clients afin d'apprécier leur solvabilité.

Il consiste à attribuer à chaque information collectée une note ; une fois comparé à une grille préétablie, le total des notes de toutes les informations pour chaque client, commande la décision de l'agent de crédit. La grille et le nombre de points attribués à chaque réponse se basent sur l'expérience statistique.

Le Crédit Scoring est une technique jeune; son apparition remonte à soixante huit ans. En poursuivant les recherches de Fischer sur l'analyse discriminante, Durand (1941) est le premier à reconnaître la possibilité d'utiliser les techniques statistiques pour analyser le défaut de remboursement des clients et pour discriminer entre bons et mauvais emprunteurs.

Même si le recours au Crédit Scoring pour l'évaluation des risques d'un emprunteur n'est pas nouveau, il convient de signaler que le concept est relativement jeune pour la microfinance notamment dans les pays en développement (Schreiner, 2004)39(*).

2. fonctionnement du crédit scoring

La principale hypothèse sur la quelle se fonde les théories du crédit scoring consiste à penser que le passé est le meilleur estimateur du futur.

§ la collecte et l'exploitation des données :

A partir de la base de données qui comporte un bon nombre d'historiques de clients ainsi qu'une multitudes de leurs caractéristiques, l'explorateur doit identifier les caractéristiques qui seront incluses comme variables dans le modèle, c'est-à-dire les facteurs qui influent sur le risque à prédire ( dans notre exemple d'évaluation de risque de crédit, ces variables sont les caractéristiques de l'emprunteur déterminantes de son comportement de remboursement), ainsi que le lien et la corrélation entre chaque variable et le facteur de risque.

Des définitions précises de la variable à expliquer fournissent les meilleurs modèles en termes de précision et de pouvoir prédictif.

Pour les modèles statistiques, cette étape nécessite des analyses statistiques rigoureuses, des logiciels de programmation tel que SPSS, STATA, SAS, qui facilitent l'utilisation des techniques statistiques, surtout qu'un bon modèle se base sur beaucoup de clients et de variables observés.

§ la fiche de notation et les tests historiques :

La fiche de notation est le fruit de l'exploitation des données de l'échantillon de construction, elle fournit les liens escomptés entre le risque prévu et les caractéristiques de l'emprunteur. Elle peut avoir plusieurs types suivant la manière d'exploitation des données ;

Elle peut être statistique, établie à partir de l'évaluation statistique des informations et des crédits passés. Ce type de fiche comporte un ensemble de règles ou des formules mathématiques qui prédisent le risque de crédit précis de chaque emprunteur en fonction de ses caractéristiques.

La fiche peut être subjective établie à partir des jugements des experts et de l'expérience de l'institution, elle comporte des directives explicites d'évaluation que les agents combinent avec leurs évaluations implicites.

Comme elle peut être hybride combinant les techniques statistiques et le jugement des experts.

Pour valider la fiabilité prédictive d'une fiche de notation, il conviendrait de vérifier que cette fonction donne également des résultats satisfaisants sur la même période à partir d'au moins un autre échantillon.

Après avoir élaboré la fiche de notation, un test historique sur son pouvoir de prédiction est indispensable avant sa mise en application ; ce test consiste à utiliser la fiche pour prévoir le risque associé aux prêts d'un échantillon historique de test, différent de l'échantillon de construction et comparer ce risque prévu avec le risque réalisé.

Ce pouvoir prédictif peut être évalué selon trois critères ; la précision absolue qui indique l'écart absolu entre le risque prévu et le risque réalisé, la précision relative qui indique dans quelle mesure le risque réalisé varie dans les mêmes proportions que le risque prévu, et la précision en queue de distribution qui examine la précision absolue et la précision relative pour les segment extrêmes, à savoir les catégories « les trop risqués » et « les très peu risqués ».

Une fois validée par les tests historiques, la fiche de notation peut être mise en application pour évaluer les clients et guider le choix de décision.

Le pouvoir prédictif d'une fiche de notation se dégrade avec le temps ; une fonction score garde son pouvoir prédictif au moins pendant les quelques années suivant la période au titre de laquelle elle a été élaborée. Il est donc nécessaire de vérifier périodiquement que ces résultats sont encore valides lorsqu'on s'éloigne de la période de référence.

§ classification du risque et politique de scoring :

Le scoring permet de prédire le risque, il ne revendique pas cependant à son utilisateur la manière de le gérer, l'institution doit établir sa politique en matière de gestion de ces risques quantifiés, et ce par la classification et la fixation des seuils.

Les clients peuvent être classés en des segments suivant leurs risques respectifs ; le nombre des segments dépend de la politique de l'institution.

la classification peut porter sur deux segments, à savoir un segment des « prêts risqués » pour lequel le scoring affecte les demandes à rejeter, et un segment des « prêts pas trop risqués » pour lequel seront affectés les demandes qui ne présentent pas trop de risques d'après le scoring..

Les classes de risques peuvent être en nombre de quatre ; la classe de « risque  excellent » qui englobe les prêts qui se caractérisent par un niveau de risque très faible, la classe de « risque normal », la classe de « risque limite » et la classe de « risque problématique ».

Le scoring permet à l'institution d'adopter des politiques différentes pour chaque niveau de risque prévu ; par exemple les demandes classées dans le segment très problématique seront rejetées automatiquement, les demandes du segment excellent seront approuvées immédiatement, et l'institution peut envisager des politiques d'incitation et de fidélisation des clients à risque excellent ; pour les cas à risque normal, le scoring confirme l'acceptation provisoire de ces prêts. Par contre, pour la classe limite, le comité doit examiner les différentes demandes avec beaucoup de soin pour décider soit du rejet soit de la modification des caractéristiques du prêt par l'exigence de garantie supplémentaire ou bien par la réduction du montant à décaisser.

Les seuils de risque qui déterminent les limites de chaque classe sont déterminés par les dirigeants de l'institution suivant leur politique, leur aversion au risque, leur objectif, et le type de clients qu'ils veulent cibler, sachant que ces seuils peuvent être changés facilement par la fixation d'autres seuils.

3. les avantages du scoring

La réussite du crédit scoring et son utilisation de plus en plus fréquente sont une conséquence inéluctable des avantages qu'il procure à ses utilisateurs notamment dans le domaine du crédit et dont il convient de citer particulièrement :

§ L'organisation du processus du crédit :

Le recourt au crédit scoring permet d'augmenter la robustesse du processus d'évaluation, par une meilleure évaluation du risque prévu pour les différentes classes de risque des emprunteurs.

§ La réduction du biais humain :

Le principal inconvénient du jugement personnel étant le biais humain d'évaluation. Que ce soit de bonne ou de mauvaise fois, le décideur de crédit peut ne pas prendre la bonne décision, le crédit scoring vient donc pour remédier à ce biais , en privilégiant l'évaluation objective.

§ L'amélioration de la productivité des analyses des demandes de crédit :

Les demandes à risque extrême (soit trop risqué ou bien très faiblement risqués) sont détectées rapidement, les réponses soit d'accord ou de refus de ces types de demandes sont automatiques ; le temps gagné sur leur étude peut être utilisé pour se concentrer d'avantage à l'exploitation des dossiers à score moyen, ce qui se traduit par une amélioration de l'efficience des agents de crédit.

§ La réduction des impayés et du temps consacré au recouvrement :

Le scoring permet de détecter les prêts très problématiques. Le rejet automatique de ce type de prêt se traduit par un gain en termes de coût et de temps, par moins d'arriérés de crédit à recouvrir par l'agent de crédit, Quand on sait combien l'opération de recouvrement des impayés est onéreuse et combien de temps et d'efforts elle demande, on réalise l'importance des gains qui pourraient être réinvestis dans la prospection et l'évaluation des autres demandes.

§ La délégation de la décision de crédit :

Ce type d'évaluation entraîne la standardisation de la procédure d'octroi de crédit ; elle permet de placer objectivement chaque client suivant son risque de remboursement, par rapport à un seuil que la direction détermine ; l'objectivité de la procédure permet à la direction de déléguer la décision d'octroi de crédit à ses agents et peut y impliquer mêmes ceux qui ne sont pas trop expérimentés.

§ L'homogénéité des décisions et le sentiment de sécurité des agents de crédit :

Guidé dans leurs prises de décisions par un manuel de fonctionnement, des règles de décisions préétablies et par une évaluation objective, les décisions des différents agents et différents antennes ne peuvent être qu'homogènes et comparables ce qui est de nature à sécuriser le décideur. Il ne culpabilisera pas d'avoir jugé injustement un client, ni d'avoir pris beaucoup de risque que l'institution peut ne pas tolérer. Cette homogénéité des décisions apparaît comme un gage et une preuve de l'objectivité et de la crédibilité de l'institution et de ses agents.

§ Possibilité d'adapter la tarification au risque encouru :

Une politique de prix fondée sur le niveau de risque peut être envisagée ; ainsi les demandes ayant un risque inférieur au seuil le plus faible peuvent être fidélisé par exemple par une réduction de la commission de prêt, tandis que pour ceux de la classe de risque limite, l'institution peut augmenter la valeur de la commission, du taux d'intérêt, ou bien exiger une garantie supplémentaire.

§ Meilleure allocation des fonds :

Le classement des clients, permet à l'institution d'optimiser ses choix quant à l'allocation de ses fonds, par la sélection des clients les plus crédibles.

§ Ajustement de la politique de l'institution en déplaçant le seuil d'acceptation :

La direction de l'institution peut à tout moment changer le seuil d'acceptation de crédit pour une raison ou une autre ; par exemple si elle veut prendre moins de risque que d'habitude parce qu'il s'est avéré qu'elle a beaucoup d'arriérés pour l'exercice précédent, il suffit qu'elle fixe le nouveau niveau de risque tolérable et de le communiquer aux agents de crédit.

§ Le crédit scoring tient compte de beaucoup de facteurs de risques :

L'évaluation statistique par la méthode du crédit scoring prend en considération une multitude de facteurs de risques ; elle permet par une simple procédure d'exploiter beaucoup de variables déterminantes du comportement de remboursement du client pour prédire et estimer son niveau de risque de défaut de remboursement.

B. LA MISE EN PLACE D'UN PROJET DE SCORING DANS UNE INSTITUTION DE MICROCREDIT

Le scoring n'apportera ses fruits que dans les institutions dotées d'une importante base de données historiques sur ses clients.

Le crédit scoring en microfinance est utilisé en conjointement avec le processus de jugement personnel des agent de crédit et non pas comme outil de décision indépendant, puisque le scoring n'évalue que les caractéristiques quantitatives. Le recours à l'évaluation subjective des agents de crédit, qui évaluent les caractéristiques qualitatives qui sont statistiquement ignorées, reste toujours nécessaire.

De ce fait la notation ne va pas se substituer à l'expertise et au jugement personnel de part l'importance des caractéristiques qualitatives des demandeurs de crédit, mais elle va plutôt le compléter.

Avant la mise en place d'un projet scoring, Schreiner40(*) suggère de commencer par la préparation de la culture organisationnelle, la collecte des données et le choix du modèle.

1. préparer la culture organisationnelle pour la mise en place du crédit scoring

Schreiner pense que la difficulté dans la mise en oeuvre d'un projet de crédit scoring ne réside pas dans les procédures techniques, elle relève plutôt de la qualité humaine et organisationnelle. Il suffit d'exploiter la base de données pour pouvoir tirer une formule mathématique, mais, le problème consiste à savoir comment changer la culture organisationnelle pour pouvoir mettre en place l'application de cette formule.

Les agents de crédit peuvent être réticents envers le scoring, et n'y voire qu'un travail supplémentaire à effectuer, comme ils peuvent s'y méfier du fait que ceux qui préparent le modèle qui guidera leurs choix soient des personnes qui n'ont jamais accordé des crédits, ni rencontré un de leurs clients. Ils ne les considèrent donc pas aptes pour prédire et évaluer leurs propres clients.

Les gestionnaires de l'organisation doivent préparer l'installation du modèle de scoring, pour qu'il ne reste pas non exploité et surtout pour qu'il ne soit pas mal exploité ; une sensibilisation préalable et une formation de plusieurs mois sont indispensables pour les parties prenantes de l'évaluation.

Toutefois, la connaissance théorique de son mode de fonctionnement n'est pas suffisante, il faut que ses utilisateurs soient convaincus que c'est une pratique qui marche, et qu'ils aient la ferme volonté de l'appliquer et de l'utiliser.

L'acceptation de ce nouveau mode de fonctionnement serait le fruit de la simplicité de son utilisation grâce notamment à une bonne formation, d'une conviction des avantages qui lui sont associés, et de l'implication des directeurs et agents de crédit dans la préparation de la « formule magique ».

a) la facilité d'utilisation

Il faut veiller à ce que le nouveau système d'évaluation ne coupe pas court, et subitement, avec l'ancien système. Les agents de crédit ne vont pas accepter facilement un changement radical de leurs procédures et méthodes de travail. La nouvelle procédure doit donc se rapprocher du système de gestion des informations déjà existantes, et n'exiger que peu de nouvelles données à inclure en plus de celles qu'ils ont déjà pris l'habitude d'utiliser dans le cadre du système classique.

La nouvelle procédure ne devrait pas être perçue par les agents de crédit comme un substitut à leurs jugements subjectifs. Ils ne devraient être appelés à appliquer le scoring que sur les demandes qui ont déjà bénéficié d'une approbation subjective quant à ses caractéristiques qualitatives.

Une politique écrite et un manuel de procédures doivent être mise en place, non seulement pour empêcher le recours aux méthodes traditionnelles et la mauvaise exploitation des données, mais aussi, pour indiquer les seuils de risques et les marches à suivre pour chaque seuil. Ce manuel devra déterminer, par exemple, le niveau de risque au-dessous du quel le prêt est considéré excellent, et comment le récompenser.

b) l'implication des responsables de crédit dans l'élaboration du modèle

Mettre en place une méthode de scoring appropriée à la microfinance nécessite une combinaison des outils techniques de modélisation et un savoir pratique des risques de crédit des emprunteurs. Le projet de scoring doit donc prendre en compte l'expérience du personnel de crédit.

L'implication des agents et directeurs de crédit dans la phase de modélisation ne peut être que bénéfique, puisqu'elle diminue leur réticence envers cette technique qui va s'imposer dans leur domaine « réservé », et contribue à dissiper leur méfiance envers sa fiabilité quand elle n'apparaîtra plus à leurs yeux comme parachutée étant donné qu'ils ont participé à sa modélisation. Par ailleurs, l'expérience qu'ils ont acquise lors de leur participation à la modélisation ne peut qu'améliorer la crédibilité du modèle.

Le responsable du projet scoring doit faire comprendre aux décideurs de crédit que le processus ne va pas se passer de leurs évaluations subjectives, et qu'au contraire il va les aider à mieux évaluer les caractéristiques quantitatives. Il doit encourager le personnel à proposer leurs commentaires et suggestions, et leur poser des questions quant aux caractéristiques qu'ils jugent déterminants du risque et aux obstacles au bon fonctionnement du scoring.

c) Preuve de performance du modèle

Avant la mise en place officielle du projet, un test historique de son pouvoir prédictif doit être effectué. Cette phase est très intéressante pour s'assurer que la technique est fiable, et pour en convaincre les directeurs de crédit et faire en sorte qu'ils l'acceptent, et l'adoptent.

Le fait de prouver aux responsables de crédit que la fiche de notation produit les mêmes effets sur un autre échantillon de test qui n'était pas pris en compte dans l'échantillon de construction et que le risque prévu par le scoring se rapproche du risque réalisé, ne peut que les convaincre que les résultats peuvent être généralisés pour tous les clients.

2. Les données à collecter

Pour pouvoir élaborer une fiche de notation, l'institution doit commencer, des années avant de la mise en place du projet, par la collecte des données qui peuvent influer sur le risque de remboursement : ces données se rapportent soit aux caractéristiques de l'emprunteur, soit à celles du prêt, comme elle peuvent être en rapport avec les caractéristiques de l'agent de crédit.

a) Les caractéristiques de l'emprunteur

Les caractéristiques de l'emprunteur sont les facteurs les plus déterminants de son comportement de remboursement. Un maximum de donnés sur le client permet de mieux prédire son comportement ; en effet, ces données peuvent se référer à ses caractèristiques démographiques ou celles relatives à son ménage, ses coordonnées, les avoirs de sa famille, son activité professionnelle, ses flux financiers, son historique de remboursement, ses traits de caractères.

§ Les caractéristiques démographiques de l'emprunteur

C'est le type de données le plus important en terme de pouvoir prédictif ; ces caractéristiques sont relatifs à l'âge du client, son sexe, sa situation familiale, son niveau d'étude.

§ Les coordonnés du client

D'autres informations sur le client : numéros de téléphone au domicile et au travail pour le contacter, ou bien la distance séparant son domicile de l'agence la plus proche sont nécessaires pour pouvoir déterminer le coût des transactions et la difficulté du travail de suivi des agents.

§ Les caractéristiques démographiques du ménage et les avoirs de la famille

Le nombre des membres du ménage et leurs âges, le régime d'occupation du foyer et son type, les biens de propriété de la famille, la possession de véhicules et d'appareils ménagers, sont des indicateurs du niveau de pauvreté du demandeur de crédit, qui doivent être collectés pour prédire la solvabilité du client.

§ L'activité professionnelle

Le secteur d'activité, le type d'activité, le nombre d'années d'expérience, le type du local et l'enregistrement officiel sont toutes des informations que l'institution doit savoir sur son emprunteur et qui lui servent pour évaluer son risque de défaut.

§ Les flux financiers du ménage et de l'entreprise

Connaître les différents revenus de la famille ainsi que ses différentes dépenses et la régularité de ces flux est indispensable pour bien cerner la situation financière de l'emprunteur et sa stabilité.

§ Les historiques de remboursement

Les remboursements passés étant les meilleurs indicateurs du remboursement futur, l'institution doit être en mesure de déterminer les performances de remboursement de chaque prêt antécédent, ainsi que les détails de tout retard.

§ Les indicateurs du trait de caractère

Les institutions de microcrédit qui veulent investir plus dans la qualité de leurs modèles de crédit scoring, peuvent collecter des données qui sont des indicateurs indirects des traits de caractère de l'emprunteur. Ces données sont en relation avec la consommation du client des cigarettes et des boisons alcoolisés, l'aversion de l'emprunteur au risque et sa préférence pour les jeux d'hasard, son appartenance aux comités....

b) Les caractéristiques du prêt

Le montant du crédit décaissé, le montant demandé, le taux d'intérêt pratiqué, la période de grâce si elle existe, l'objet du prêt, le type de garantie et sa valeur si elle a lieu, le nombre des versements et la période de prêt, sont toutes des informations relatives à chaque client, elles doivent figurer sur la base de données de l'institution pour que le projet de scoring peut en tenir compte lors de l'élaboration.

c) Les caractéristiques du prêteur

Les caractéristiques de l'agent de crédit qui a pris la décision quant à l'octroi peuvent influencer le risque ; l'institution doit avoir enregistré, pour chaque crédit déboursé, l'agent qui a effectue l'opération. Lors de l'exploitation et l'extrapolation des données, son sexe, son âge, sa situation familiale, son niveau d'études et sa spécialité seront pris en compte.

3. Le choix du modèle de scoring

Le choix du modèle de scoring repose sur le choix du type de la fiche de notation ainsi que le choix de la variable à prédire par l'évaluation.

a) Le type et la méthode du scoring

Schreiner41(*) distingue trois modèles du scoring selon la technique d'évaluation et de classification utilisées.

§ Les fiches de notation en forme d'arbre

Pour nous faire comprendre le principe de prédiction du risque par l'arbre , Schreiner recourt à un exemple d'arbre très simplifié, il s'agit d'un arbre à quatre feuilles que je reprends( voir figure 1);

Figure 1 : arbre à quatre feuille (arborescence)

Total prêt

Prêts à problèmes/ prêts soldés

=31964/200181

=16%

Nouveaux

Prêts à problèmes/ soldés

=14670/76182

=19,3%

Renouvelés

Prêts à problèmes/soldés

=17294/123999

=13,9%

Femmes

Prêts à problèmes/ soldés

=9354/52395

=17,9%

Hommes

Prêts à problèmes/ soldés

=5316/23787

=22,3%

Femmes

Prêts à problèmes/ soldés

=11426/89246

=12,8%

Hommes

Prêts à problèmes/ soldés

=5868/34753

=16,9%

Cet arbre comporte deux niveau, le premier étant le type de prêt (nouveau ou bien renouvellement) et le second étant le sexe, et malgré sa simplicité, il indique plusieurs éléments à l'institution sujet d'évaluation :

v Pour un sexe donné, les nouveaux prêts sont plus risqués que le renouvellement des prêts

v Pour les deux types de prêts, les hommes présentent plus de risque que les femmes

v Le segment le moins risqué (renouvellement des prêts aux femmes) comporte environs la moitié du risque que le segment le plus risqué (prêts nouveaux aux hommes)

Le principe de fonctionnement de cet arbre dans la prédiction du risque suppose que le risque historique associé à un segment représente le risque prévu pour ce segment, donc toute demande représentant certaines caractéristiques est identiques au risque historique des prêts passés présentant les mêmes caractéristiques. Partant de cette logique, le risque prévu d'une première demande de crédit d'un homme vaut 22,3%.

Ce type d'évaluation nous rappelle l'évaluation subjective qui repose sur le même principe, mais elle mesure les relations historiques en terme qualitatifs et implicites, tandisque l'arbre mesure les relations en termes explicites et quantitatifs.

Nous avons étudié un arbre à deux niveau et quatre feuilles pour faciliter la compréhension de la procédure, mais la logique est la même quelque soit le nombre de niveaux et de feuilles qui représentent les différents segments des clients.

§ Les fiches de notation par régression

Une fiche de notation par régression est une formule mathématique qui procure la probabilité personnelle de réalisation de l'événement source de risque pour l'institution et qui est dans notre cas le défaut de remboursement.

Cette formule comporte les indicateurs explicatifs du comportement (les facteurs influençant le comportement de remboursement) sous forme de variables qui dépendent de l'emprunteur ; ces variables sont pondérées par des coefficients traduisant la relation entre chaque facteur de risque et le risque encouru.

Les coefficients de pondérations ainsi que les variables retenues dans la formule mathématique sont le fruit d'études statistiques complexes comparativement aux analyses des arbres.

Les fiches de notation par régression ont le meilleur pouvoir prédictif, elles indiquent clairement le lien entre chaque caractéristique et le risque quant au sens ou la part de sensibilité du comportement de remboursement pour chaque variation de chaque variable explicative du modèle.

§ Les systèmes experts

Ce type de fiche se base non pas sur l'évaluation statistique des données, mais plutôt sur l'expérience et le jugement des responsables.

Les systèmes experts reposent sur des règles explicites ou bien des formules mathématiques et non pas sur des jugements implicites comme l'évaluation subjective, et ils ne peuvent pas établir la corrélation entre le risque et les facteurs, comme peut le faire la régression.

Ils disposent du pouvoir prédictif le plus faible parmi les autres types de fiche, du fait qu'ils ne se basent pas sur des évaluations objectives, même s'il reposent sur des formules mathématiques ; les coefficients de pondération et les variables ne sont pas tirés des données, ils sont plutôt choisis par les dirigeants.

La plupart des IMF prétendant travailler avec le crédit scoring ont plutôt recours aux systèmes experts.

b) Le type de risque à prévoir

L'institution doit choisir entre différents type de scoring à mettre en place, qui différent selon le risque que l'IMF se propose de prévoir comme elle peut utiliser plusieurs à la fois;

§ le scoring avant décaissement

il permet d'évaluer le risque de défaut de remboursement du client, pour décider d'octroyer le crédit ou bien rejeter le demande. Le risque que cherche à prédire l'institution peut être le non remboursement ou bien le retard des remboursement. C'est le type de scoring le plus répondu et le plus utile à mon avis, car il permet de distinguer d'emblée entre les bons et les mauvais clients.

§ Le scoring après décaissement

Il évalue le risque de retard du versement prochain pour un prêt déjà en cours. Si le client se trouve risqué par l'évaluation, il est présumé « coupable », l'institution peut alors exercer sur lui des incitations au remboursement régulier, tel que les visites de courtoisie pour le rappeler indirectement, par la simple présence, de ses obligations.

§ Le scoring du recouvrement

Il calcule la probabilité de présenter encore du retard pour un prêt présentant déjà un arriéré. Sur la base de cette évaluation, l'agent de crédit décide de rendre visite à l'emprunteur ou non, comme il décide de la pratique qu'il va exercer sur lui pour le relancer (soit la manière douce, soit la manière forte)

§ Le scoring du risque de départ du client

Le scoring du risque de départ se propose de prédire si le client demandera un autre crédit une fois son prêt arrive à terme, cette évaluation permet de distinguer entre la politique à utiliser pour l'inciter à demander un autre crédit ; pour les mauvais emprunteurs et même si leur risque de départ est faible, l'institution ne cherche pas à fidéliser. Mais pour les clients fiables pour lesquels le risque de départ n'est pas important, le prêteur doit mettre en place des procédures d'incitation pour la demande d'autres crédits.

§ Le scoring de visite

Avant la visite du terrain, le scoring de visite calcule la probabilité de rejet après la visite, il permet de rejeter donc les clients sans leur rendre visite.

CONCLUSION

Le risque de crédit est l'un des risques les plus importants auxquels est exposée l'institution de microcrédit. Ce risque s'il n'est pas géré de manière efficace aura des répercussions néfastes sur la qualité du portefeuille de l'institution et sur sa rentabilité ce qui influe à long terme sur ses équilibres et sa perennité.

En conséquence, les IMF doivent accorder beaucoup d'importance à leurs politiques de gestion du risque de crédit ; outres les techniques traditionnelles utilisées par les institutions pour réduire ce risque, le crédit scoring se présente comme une méthode de gestion des risques de crédit qui peut s'étendre aux organismes de microcrédit.

Le scoring qui quantifie le risque de crédit de chaque emprunteur et qui établit le lien entre ce risque et les caractéristiques de la personne peut s'étendre au champ d'application de la microfinance.

En microcrédit, l'évaluation par le crédit scoring ne remplace pas l'évaluation subjective des agents de crédit mais elle la complète pour fournir une évaluation objective, complète qui prend en considération toutes les caractéristiques quantitatives et qualitatives qui peuvent influencer le comportement de remboursement de l'emprunteur.

Après avoir exposé théoriquement dans ce chapitre, les étapes de mise en place d'un projet de crédit scoring dans une institution de microcrédit, je vais essayer dans la suite de ce mémoire de passer à l'application empirique de ce concept dans une IMF tunisienne à savoir : Enda InterArabe.

DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE ; ENDA INTERARABE

CHAPITRE I : L'EXPERIENCE TUNISIENNE EN MATIERE DE MICROCREDIT

INTRODUCTION

Le concept de crédits de faibles montants accordés par des institutions non bancaires n'est pas nouveau en Tunisie. Même si certaines experiences et pratiques traditionnelles existaient avant que la Grammen Bank ne voie le jour et qu'on commence à parler de microcrédit, l'apparition de véritables Institutions spécialisées en microfinances ne remonte qu'en 1995 avec la création de ENDA Inter_arabe et le lancement du système de microcrédits à travers les associations de développement par la Banque Tunisienne de Solidarité en 1997.

Les premières tentatives institutionnelles se sont concentrées dans le secteur agricole et accompagné l'expérience collectiviste durant la période 1962-1969 avec l'apparition des Caisses d'épargne et de crédit (CEC) qui ont été chargées du financement des unités coopératives de production agricoles.

Les CEC sont comparables à des intermédiaires financiers car elles devaient drainer les capacités de financement disponibles pour couvrir les besoins de financement des coopérateurs ; leur tâche consistait à collecter les thésaurisations individuelles des membres qui servaient à l'octroi de prêts aux adhérents des coopératives.

L'expérience n'a pas trop duré et elle a été abandonnée concomitamment à l'avortement ou à l'échec de l'expérience collectiviste en 196942(*).

Au début des années 1970, et dans le cadre de la nouvelle politique libérale amorcée au cours de cette période, un autre système de financement des microprojets agricoles s'est instauré: il s'agit des Sociétés de cautionnement mutuel (SCM) qui se chargeaient de cautionner les adhérents, qui étaient des petits exploitants agricoles, auprès des établissement de crédit pour l'obtention des financements. Elles s'engageaient à couvrir 25% des prêts octroyés. Cette couverture était assurée grâce à un fonctionnement mutualiste: chaque membre était appelé à verser une commission, dite d'aval, au taux variant entre 0.25% et 1% du crédit obtenu.

Toutes ces expériences avaient pour objectif de promouvoir le secteur agricole, les autres indépendants opérant dans les autres secteurs d'activités restaient encore marginalisés, et exclus du marché du crédit institutionnel.

Cependant, il convient de signaler, également, que certaines autres expériences d'aide à la création d'emploi indépendant et des sources de revenus ont été mises en place dans le cadre, soit des programmes régionaux de développement, tels que le Programme de Développement Rural (PDR) lancé en 1973, ou les Programme de Développement Rural Intégré (PDRI) et le Programme de Développement Urbain Intégré (PDUI) qui l'ont remplacé, le programme de la Famille Productive, le Programme de l'Emploi des Jeunes (1983-1984) et le Programme d'aide à la création de sources de revenus par les Handicapés, comportaient tous une composante microcrédits pour aider à la création ou l'extension de petits projets dans les milieux rural et urbain. Mais la caractéristique commune à tous ces instruments, qui ont certes contribué à l'éclosion d'une multitude de petits projets dans les différentes régions du pays, est que les crédits qui ont été octroyés par les pouvoirs publics dans ce cadre, n'ont pas fait l'objet de suivi, ni d'une politique rigoureuse de recouvrement. Ils sont donc à exclure du champ d'étude du concept actuel du microcrédit où la composante remboursement constitue une caractéristique essentielle.

SECTION ² : PRESENTATION DU PAYSAGE DE MICROCREDIT EN TUNISIE

Malgré l'importance du nombre d'emprunteurs actifs, le paysage tunisien de microcrédit se limite essentiellement à deux types d'institutions; d'une part la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) et les Associations de Développement, qui ont été créées suite à l'instauration du système du microcrédit par cette banque, et l'organisation non gouvernementale « ENDA interarabe » 43(*)

A. PRESENTATION DE LA BTS ET SES ASSOCIATIONS DE MICROCREDIT

La Banque Tunisienne de Solidarité est une banque de dépôt à caractère parapublique régie par la loi bancaire tunisienne, elle est placée sous la cotutelle du ministère des finances et de la Banque Centrale Tunisienne( BCT). Elle a été crée en 1997 et a commencé son activité en1998. Son capital initial s'élevait, lors de sa création, à 30 millions de Dinars tunisiens . Il était détenu par le secteur public à concurrence de 62%,t le reste, soit 38% était détenu par plus de 220 milles actionnaires privés. Il s'élève aujourd'hui à 40 millions DT, la part de l'Etat et des entreprises publique y est passée à 54%.

Ses objectifs consistent à :

v permettre à la population à capacité financière modeste de monter des petites activités génératrices de revenus dans tous les secteurs économiques et dans les milieux aussi bien ruraux qu'urbains.

v Faciliter l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur et professionnel.

v Mener des programmes d'intervention dans les régions les plus démunies et les zones d'ombre en appui aux efforts du Fonds de solidarité nationale (26-26).

v Promouvoir l'initiative privée.

Pour la réalisation de ses objectifs, elle a mis en place deux programmes à savoir le programme de financement des microentreprises et le programme d'octroi des microcrédits qui a été lancé en 1999 après la promulgation de la loi organique n° 99-67 du 15 juillet 1999 relative aux microcrédits accordés par les associations.

Pour ses activités de microcrédit et pour les montants inférieurs à 4000 DT, la BTS, opère à travers un large réseau d'associations tunisiennes, dénommées associations de développement associations de microcrédits (AMC) et dont la majorité ont été créées suite au lancement du système de microcrédits gérés par cette banque. Le nombre total de ces associations , pour lesquels la banque octroie des lignes de crédit à un taux d'intérêt de 0%, est passé de 6 en 1999 à 271 actuellement.

1. Les caractéristiques de la BTS et ses associations

La BTS a servi depuis son lancement et jusqu'au 31 décembre 2007 un nombre important de microcrédit, qui s'élève à 284 700 dont le montant total a atteint 232,660 millions dinars. l'évolution des montants accordés par an est représentée dans la figure 1

source :BTS

a. La clientèle de la BTS

S'inscrivant dans le cadre de l'effort des pouvoirs publics pour lutter contre la pauvreté et promouvoir le travail indépendant, l'intervention de la BTS en matière de microcrédit vise les personnes physiques qui disposent de qualifications requises pour exercer une activité dans l'agriculture, les petits métiers ou les services et qui n'exercent pas de travail salarié ainsi que les personnes appartenant aux familles nécessiteuses et les catégories vulnérables ayant la capacité d'exercer une activité.

Contrairement aux programmes traditionnels de microcrédit qui ciblent principalement, si ce n'est exclusivement les femmes, les emprunteurs de la BTS sont majoritairement des hommes. (voir figure1)

source : BTS

Dans le souci de couvrir tout le territoire national et notamment les régions et zones jugées défavorisées, l'accent a été mis sur les délégations prioritaires qui ont bénéficié de 65.9% des microcrédits octroyés par la banque. Les régions de l'intérieur et de l'ouest ont bénéficié de 51.6% de ces microcrédits. (voir figure 3)

Centre-ouest

Source : BTS

La répartition par secteur d'activité des microcrédits octroyés par la BTS montre que 40.6% des projets financés relèvent du secteur agricole, le commerce arrive en deuxième position avec 22.7% des projets. Les petits métiers ont bénéficié de 14.8% des prêts.(figure 4)

Source : BTS

b. Le mode de fonctionnement de la BTS

Outre le financement à taux 0 %, la BTS accorde aux associations, une prime d'installation lors du démarrage d'une valeur de 15000 DT, et une prime d'exploitation de 20 DT pour chaque dossier.

La BTS délègue l'opération d'octroi et de recouvrement des microcrédits aux associations AMCs. La banque finance les associations, qui disposent de toute l'autonomie de gestion ; c'est au sein de l'association que se traitent les demandes de crédit, et la prise de décision revient à l'AMC indépendamment de la banque. Les associations sont également responsabilisées face aux problèmes de contentieux et de recouvrement.

La relation qui relie la BTS à ses associations est assimilable à une relation de sous-traitance ; la banque fixe les modalités d'action et les conditions d'éligibilité, et c'est l'association qui doit décider des crédits, veiller au bon recouvrement, et assurer l'encadrement et le suivi de l'emprunteur tout le long de la période du crédit, et c'est à elle qu'échoit la responsabilité de veiller au recouvrement des remboursements (voir figure 5).

Les taux d'intérêt que les associations fixent pour les emprunteurs, en taux dégressif, sont plafonnés à 5% (hors commissions éventuelles). Ces AMCs qui sont tenues de participer à un fonds national de garantie (FNG), garantissant 90% des montants prêtés ne peuvent bénéficier d'autres lignes de crédit que si elles remboursent au moins 80% de la somme empruntée l'année précédente.

Les associations BTS proposent deux types de prêt pour une durée maximale de 3 ans: un microcrédit à la consommation pour un montant maximum de 700 DT pour les personnes vulnérables, et un microcrédit pour celles qui veulent s'engager dans une activité génératrice de revenus et dont le montant ne dépasse pas les 4000 DT.

Figure 5 : Les acteurs du système de la BTS

Source : Missaoui (2002)44(*)

c. Les conditions d'éligibilité

La BTS fixe les conditions d'éligibilité des bénéficiaires du programme de microcrédit, comme suit ;

v Etre âgé de 18 à 59 ans

v Présenter un projet rentable

v Etre qualifié dans le domaine du projet

v Se consacrer exclusivement à la gestion du projet

2. les obstacles au bon développement du microcrédit

Dans une communication présentée, lors de la conférence annuelle de Sanabel, Rafik Missaoui45(*) évalue le système de microcrédit géré par la BTS, et présente ses différentes limites. Il constate que puisque le système est incapable de se référer au marché financier pour se refinancer, il reste tributaire des subventions et des crédits prélevés sur les fonds nationaux de solidarité et de l'emploi. La dépendance du système de ces seules sources de financement ainsi que le plafonnement du taux d'intérêt à un bas niveau sont de nature à entraîner la fragilité d'un tel dispositif et mettent en cause à long terme son équilibre et sa pérennité.

Missaoui 2002

Une étude réalisée par le CGAP46(*) sur l'environnement de microcrédit tunisien, suite à une visite en Tunisie en Septembre 2004 et des discussions avec les principaux acteurs du microcrédit du pays, conclut à quelques obstacles du programme d'intervention de la BTS qui limitent le développement du microcrédit dans notre pays ; ces obstacles et comme l'a prouvé Missaoui, sont en rapports avec le taux d'intérêt plafonné, la forte dépendance envers les subventions, le manque de données fiables ainsi que le manque de formation.

a) Le plafonnement du taux d'intérêt

Le plafond du taux d'intérêt annuel situé à un niveau de 5% est trop faible pour pouvoir assurer un développement durable de la microfinance. Ce taux ne permet pas de couvrir les charges de fonctionnement des associations et de répondre à la demande croissante de la population. De plus, il limite l'accessibilité au refinancement auprès des banques commerciales tunisiennes ou étrangères.

Ce taux ne permet pas la réalisation de l'autosuffisance opérationnelle et financière, ce qui menace la pérennité des associations et peut conduire à l'effondrement total de toute la politique de microcrédit mise en place.

Le rapport du CGAP précise que« Les associations BTS souffrent toutes d'un manque cruel de ressources à la fois pour leur fonctionnement actuel et pour leur croissance, principalement à cause du plafond à 5% du taux d'intérêt, conjugué à un faible niveau de subventions externes. Malgré les lignes de crédit à 0%, une participation étatique aux salaires des employés et un bonus versé par prêt octroyé, elles sont en perpétuelle recherche de fonds pour subsister »47(*).

Non rentables, à cause du produit financier (les intérêts du crédit) largement inférieur aux charges associées, les associations BTS et la BTS elle-même ne peuvent que s'enfoncer progressivement dans la dépendance subventionnelle.

b) La forte dépendance envers les subventions

Tout le système étatique de microcrédit géré par la BTS étant largement subventionné ; aussi bien la banque, que les associations ou le fonds de garantie sont tributaires des subventions. Ainsi, toute abstention ou retard des subventions pour unecause ou uneautre peut avoir des conséquences néfastes sur leur équilibre.

Cette dépendance fragilise l'assise financière du système et ne peut que menacer sa viabilité et sa pérennité à long terme. Elle peut, également, décourager les banques et autres bailleurs de fonds à s'y engager et investir.

c) Manque de données fiables

Une des limites du système de la BTS soulevées par l'étude du CGAP, réside dans l'absence des données pour procéder à une analyse objective ; ce qui ne permet pas de détecter les faiblesses du système et y apporter les rectifications nécessaires pour les corriger.

Sur ce point, le groupe consultatif affirme que « le système MIS de la BTS est encore trop limité et les données indépendantes et publiquement disponibles ne sont pas assez nombreuses pour analyser objectivement les performances des associations. De plus, aucun mécanisme de contrôle n'existe pour vérifier si les 80% qui doivent être remboursés par les associations à la BTS proviennent effectivement du remboursement des prêts et non d'éventuelles subventions externes ».

d) Les restrictions législatives

Le cadre réglementaire peut présenter une entrave à l'essor de la microfinance en Tunisie ; En effet, les restrictions légales concernant les taux d'intérêts limitent les possibilités des associations à devenir des entreprises commerciales, comme elles constituent une barrière devant l'intervention des banques dans le créneau de la microfinance.

En termes de recommandations, le CGAP envisage, par ailleurs, deux actions qui pourraient être mises en place avec la BTS, à savoir une assistance technique pour plusieurs associations BTS afin d'identifier leurs problèmes et leurs potentiels d'amélioration en terme de performance, et une assistance pour la formation et la remise à niveau de formateurs.

B. PRESENTATION DE « ENDA INTER -ARABE »

Enda inter-arabe, membre autonome de Enda-tiers monde basée à Dakar au Sénégal, est une organisation non gouvernementale internationale à but non lucratif, fondée en 1990 en Tunisie par le couple co-fondateur ; Essma Ben Hamida48(*) et Michael Cracknell 49(*) avec un capital de départ de 20 000 DT.

L'organisation a débuté par l'exercice d'activités dans le domaine écologique, avant de se lancer dans le développement urbain. Elle ne s'est lancée dans le programme de microcrédit que cinq ans après sa création.

C'est en 1995, avec le soutien de la Fondation « Ford »que le programme de micro-crédit a été mis en place. Au début, ce programme était mené en parallèle avec les programmes d'insertion professionnelle, de socialisation des jeunes et de sensibilisation des femmes en matière de santé.


En 2000, le créneau microcrédit devenait si important que les capacités de gestion de l'organisation ne parvenaient plus à couvrir à la fois des activités de développement urbain général et son intervention dans le domaine du microcrédit.

Ainsi, depuis 2001, Enda Inter-Arabe s'est spécialisée dans le soutien aux micro-entrepreneurs en termes de microcrédits et d'activités non financières de soutien et d'accompagnement.

Elle a atteint son autonomie financière depuis 2003 .Et c'est en 2005 qu'elle a obtenu l'autorisation du ministère des finances et celle du Président de la République pour l'opération d'octroi de crédit.

1. les réalisations d'Enda

A travers son réseau qui comporte 51 antennes dispersées sur tout le territoire national et son équipe jeune comportant 450 membres qualifiés, et depuis le lancement de son activité, jusqu'à 2008, Enda inter-arabe a octroyé 408 000 prêts d'une valeur de 211 millions DT au profit de 135 000 clients.

L'encours des crédit est passé de 27,230 MDT en 2007 à 44,000 MDT en 2008, et le nombre de clients actifs a atteint 95 000 contre 63 800 en 2007. Cette tendance haussière (voir figure 6) régulière a marqué l'évolution de l'activité de l'organisation qui a connu onnaissant une croissance annuelle supérieure à 50% depuis 11ans.

Enda Inter-Arabe projette avoir 350 000 clients actifs en 2012, et un encours de crédit estimé à 241 500 MDT.

source : ENDA

a) Répartition des clients par genre

Enda, à l'instar de la majorité des organismes de microcrédit, cible plutôt les femmes (voir figure 7), elle vise de la sorte l'élément central de la cellule familiale. En 2008 les femmes représentaient 81% des clients actifs de l'institution.

En permettant à la femme de monter une petite activité génératrice de revenus grâce au microcrédit octroyé, elle a contribué à la promotion du bien être collectif des ménages concernés, étant donné que la femme, comme cité supra, est plus soucieuse de l'éducation des enfants, de l'hygiène du foyer, de l'amélioration de l'habitat et de l'alimentation de la famille.


    Le prêts sollicités auprès d'enda ont permis à ces femmes longtemps marginalisées de renforcer leur pouvoir de décision et leur statut au sein de la famille et de la communauté.

L'attention particulière qu'accordait Enda pour la femme tunisienne, et sa contribution à l'amélioration des conditions de vie de sa famille a été reconnue et couronnée, en 2005, par le prix du président de la république Tunisienne pour la promotion de la famille.

Source : Enda

b) L'intervention d'Enda par secteurs d'activité

Près 60% des clients de Enda exercent dans le secteur du commerce.  Ils bénéficient de la part de l'organisation de formation en comptabilité pour les initier aux bonnes pratiques du métier de manière à ne pas confondre capital, charges et besoins personnels.

Le reste de la clientèle opèrent dans les secteurs des services, de l'élevage, de l'artisanat et des petits métiers. Pour ces catégories une formation spécifique est assurée afin d'améliorer la qualité de leurs productions ou prestations.

Source : Enda

c) Répartition des clients par tranches d'âge et état civil

La répartition de la clientèle de Enda selon état civil montre clairement que l'institution privilégie, lors de la sélection de ses clients, ceux qui sont considérés comme familialement stables; les célibataires représentent 20 %, et l'institution n'opère que rarement avec les veufs et les divorcés, ces dernières catégories ne représentent donc que, respectivement, 3% et 2% des clients (voir figure).

Si on examine les caractéristiques démographiques des clients de l'institutions, on remarque que les clients de la tranche d'âge «  31 et 50 ans », représentent 60% du total de l'ensemble des clients, le reste étant partagé à parts presque égales entre ceux d'âge inférieur à 30 ans et ceux âgés de plus de 50 ans (voir figure).

cette caractéristique confirme l'idée que l'institution privilégie les catégories stables étant donné que l'octroi des crédits est risqué pour les jeunes qui ne sont pas trop expérimentés ni trop averses aux risques.

Source : Enda

2. Les sources de financement

Enda Inter-Arabe dispose d'un bon nombre de partenaires nationaux et internationaux ;

Sur le plan international, l'organisation a été financée par beaucoup de partenaires; l'Union Européenne, la Coopération Espagnole, la Banque Européenne d'Investissement (BEI), la Société Financière Internationale (SFI), Oikocredit, le principal investisseur privé en microcrédit, et L'Agence Française de Développement (AFD). Ces partenaires, dans le cadre de la solidarité internationale, supportent le risque de change.

Sur le plan national, l'autorisation formelle d'exercer des activités de microfinance en Tunisie, obtenue en 2005, a permis à Enda d'obtenir plusieurs financements par emprunt auprès des banques tunisiennes. L'institution se refinance auprès de sept banques à savoir ; la Banque de l'Habitat (BH), l'Union Internationale des Banques (UIB), la BIAT, l'Arab Tunisian Bank (ATB), l'Amen Bank, Attijeri Bank et l'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI). Ce refinancement s'effectue aux conditions du marché, même si l'organisation a réussi à négocier quelques conditions favorables. Ainsi, Enda Inter-Arabe sert d'interface entre les banques, qui n'opèrent pas directement avec les pauvres, et ses clients micro entrepreneurs.

Enda profite,également, de certains mécanismes mis en place par l'Etat tunisien, en particulier, les interventions en matière de formations des micro entrepreneurs assurées par l'Agence Tunisienne de l'Emploi et du Travail indépendant (qui gère les Bureaux de l'emploi), l'Office de l'Artisanat, le Ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées (MAFFEPA), l'Agence de Vulgarisation et de Formation Agricoles (AVFA) et l'Office National de la Famille et de la Population.

Mais étant donné la croissance appreciable réalisée par Enda, cette dernière doit être en mesure d'attirer beaucoup plus d'autres sources de financement pour pouvoir maintenir le même rythme de croissance. Pour ce faire l'objectif actuel de l'organisation consiste à se transformer en une véritable institution financière (banque) comme l'a affirmé Mme Essma Ben Hamida, sa présidente en déclarant lors d'un entretien avec Altime, un groupe de conseil en organisation et systèmes d'information, en décembre 2008: « La prochaine étape sera donc la création d'une banque, à l'instar d'une cinquantaine d'ONG qui ont déjà entrepris cette transformation, de droit tunisien d'ici trois ou quatre ans. »

SECTION ²² : LES PERFORMENCES D'ENDA

Enda I-A est la seule institution tunisienne qui applique les bonnes pratiques (best practices) du microcrédit. Elle a réalisé sur une courte période des pas de géants dans le domaine du microcrédit qui apparaissent notamment à travers son classement, en 2008, au 18ème rang mondial parmi les IMF du monde entier.

A. LES INDICATEURS DE PERFORMANCE

Enda Inter-Arabe enregistre des performances impressionnantes. L'observation de l'évolution des réalisations de l'institution, l'analyse de ses ratios de gestion et les rapports d'évaluations externes des spécialistes de la microfinance, attestent de l'importance de ces performances.

1. la qualité du portefeuille, la productivité et la rentabilité

l'ONG enregistre un haut niveau de performance grâce à une rentabilité élevée et à une excellente qualité de portefeuille et dont le tableau suivant permet d'en rendre compte.

Désignations

2007

Au 30 septembre 2008

Réalisations

   Clients actifs

63 794

86 118

   Encours de crédit

27 230 939

40 063 282

   Montant des prêts accordés

53 200 700

56 247 450

   Nombre de prêts accordés

99 887

93 649

   Montant du prêt moyen

533

601

   Nouveaux emprunteurs

32 769

32 156

   Nombre d'agents de crédit

152

235

   Effectif

287

415

   Nombre d'antennes / bureaux

41

51

Qualité du portefeuille

   Portefeuille à risque > 30 jours (%)

0,51%

0,61%

   Taux de remboursement à l'échéance

95%

95%

Efficience / Productivité

   Ratio des charges d'exploitation

20%

15%

   Coût par client actif

80

62

   Nombre d'emprunteurs par agent de crédit

420

366

Pérennité / Rentabilité

   Autosuffisance opérationnelle

143%

157%

   Autosuffisance financière

127%

135%

   AROA

7,0%

7,7%

   AROE

15,8%

21,0%

Source : Enda

a) la qualité du portefeuille

La qualité du portefeuille de crédit en microfinance peut être appréciée par le calcul des deux ratio; le ratio du portefeuille à risque (ratio PAR) et le ratio de recouvrement à l'échéance.

§ Le portefeuille à risque (PAR)

Le portefeuille à risque est le meilleur indicateur de la qualité du portefeuille d'une institution de microfinance, il s'obtient en divisant le total de l'encours des prêts présentant un retard sur le total des prêts en cours. Le calcul de ce ratio ne tient pas compte, seulement, de la partie du prêt présentant le retard, mais il prend en considération, également, la totalité de son solde du crédit. Le principe étant qu'un prêt affichant un retard indique que les autres paiements à venir pourront aussi présenter des retards et que par la suite, c'est l'ensemble de la créance qui est en danger.

.

PAR =

Enda bénéficie d'un PAR très faible (0,51 % en 2007 et 0,61 % en 2006) en prenant comme période de retard tolérable 30 jours, ce qui traduit une très bonne qualité du portefeuille (voir tableau).

§ Le taux de remboursement à l'échéance

Une des performances d'Enda réside dans son taux élevé de remboursement à l'échéance qui s'élève à 95% ; quant à son taux général de remboursement il dépasse les 99%.

Ces indicateurs prouvent que Enda dispose d'un portefeuille d'activité de qualité exceptionnelle, Il résulte de la rigueur de ses procédures de crédit et d'une véritable culture de remboursement à l'échéance instaurée chez ses emprunteurs.

b) La productivité et l'efficience

Le ratio de charges d'exploitation est en baisse régulière. Cette diminution est le fruit de la croissance soutenue du portefeuille (supérieure à 50%) qui a permis à l'institution de bénéficier des économies d'échelle et de diminuer le coût par emprunteur.

Une meilleure maîtrise des charges d'exploitation est de nature à augmenter la productivité et l'efficience de l'institution.

c) La rentabilité et la pérennité

Avec un ratio d'autosuffisance opérationnelle aussi important (157%), Enda a réussi non seulement à couvrir ses charges d'exploitation par ses activités, mais aussi, à en dégager du bénéfice.

Autosuffisance opérationnelle = (Valeur du chiffre d'affaires cumulé de la période)50(*) / (Valeur des charges d'exploitation cumulées sur la période)51(*).

De même, l'autosuffisance financière d'Enda (135%) est importante ; ses produits financiers sont capables de couvrir toutes les charges de l'organisation, cette autosuffisance est le meilleur garant de la viabilité financière d'Enda.

Le rendement des fonds propres (AROE) est passé de 15,8% à 21% en une période inférieure à un an (entre 31 Décembre 2007 et 30 Septembre 2008), réalisant une croissance de l'ordre de 33%.

Le taux de rendement des actifs (AROA) augmente aussi d'une année à l'autre mais dans des proportions plus faibles que le rendement des fonds propres, avec un taux de croissance de 10% réalisé sur la même période.

L'importance de la croissance des rendements des fonds propres par rapport aux rendements du total d'actif découle de l'effet de levier qui joue favorablement pour l'institution, il amplifie le rendement des fonds propres puisque la formule des deux rendements s'établit comme suit :

ROE = ROA * L

= *

L'effet de levier favorable laisse apparaître un autre type de performance d'Enda, à savoir sa rigoureuse politique de financement et de dette.

Avec un taux de remboursement dépassant 99% depuis 14 ans, et un taux de remboursement à l'échéance de 95%, l'institution a réussi à devenir pérenne depuis 2003, à pouvoir se refinancer auprès des banques et à ne plus dépendre des donateurs.

La directrice d'Enda Assema Ben Hamida attribue les performances en matière de rentabilité de son institution à la performance de remboursement de ses clients ; « le plus gros de nos actifs a été constitué par les efforts des micro entrepreneurs tunisiens que nous servons. En remboursant sans faille leurs prêts .En fait, ils ont été, et sont encore, très solidaires entre eux et avec leur institution, Enda Inter-Arabe ».

2. les notations par les agences de notation

Le « Rating » où la notation par des agences spécialisées de notation en microfinance est le meilleur moyen pour une institution soucieuse de sa prospérité, pour connaître ses performances et ses défaillances à tous les niveaux afin de pouvoir remédier à ses points faibles et améliorer davantage ses points forts ;

La notation se fait selon une méthodologie visant à donner un large éventail de renseignements diagnostics sur l'organisation de microfinance (sa gestion, sa mission sociale, ses produits, sa gestion du risque, sa capacité de croissance, etc.). Elle mesure non seulement la solvabilité de l'IMF, mais aussi son intégrité et sa performance en matière de microfinance.

Elle compare la performance de l'institution par rapport aux autres IMF, et évalue la portée de ses actions c'est-à-dire si elle réussit à toucher efficacement ses clients ciblés et si elle leur propose des prêts bien adaptés à leurs besoins.

a) MicroRate (2008)

« Micro Rate », la première agence internationale de notation des institutions de la microfinance, a accordé en 2008, la note « á- » à l'Association Enda Inter-Arabe pour ses performances financières avec une mention « excellent » pour ses performances sociales. Cette note est la meilleure attribuée aux institutions de microfinance arabes.

Les points forts qu'a identifié le rating se rapportent à une croissance forte soutenue et contrôlée, une excellente qualité du portefeuille, une efficacité et rentabilité élevées, une diversification des produits ainsi qu'à une direction et d'un conseil d'administration solides.

En revanche, les points faibles de l'institution s'articulent autour de sa faible position juridique qui est de nature à augmenter le risque d'exposition politique.

Le rapport final de MicroRate stipule que : «Enda Inter-Arabe a réalisé un bas niveau de risque de crédit et ses opérations sont solides, bien gérées et très efficaces»52(*)ce qui lui a valu une bonne performance financière.

Il évalue la performance sociale par « un très haut niveau d'impact social grâce à la fois à ses excellents résultats et son grand engagement » .

Ces doubles performances sont réalisées grâce à « la maîtrise de ses coûts et de son ratio de charges d'exploitation » ainsi qu'au « sens de la responsabilité institutionnelle de son personnel, de ses clients ainsi que de ses partenaires ».

b) Planet Rating (2006)

L'évaluation par l'approche girafe de « Planet Rating » en 2006 a abouti à l'attribution de la note « B+ » à Enda i-a qui traduit : « une Bonne institution solide, financièrement autosuffisante avec des procédures de crédit efficaces et des contrôles internes suffisants. »

Note d'EndaNote maximale

L'évaluation, comme l'indique le nom de l'approche « GIRAFE » porte sur six caractéristiques de fonctionnement  de l'IMF et qui sont : Gouvernance, Information, Risk managment, Activities and services, Financing and liquidity, Eficiency and profitability.

Le rapport d'évaluation indique que : « La direction d'enda a su développer une institution de microfinance solide et financièrement autosuffisante dotée de procédures de crédit efficaces et de contrôles internes bien conçus.

L'institution a par ailleurs créé les conditions favorables à son refinancement par emprunt ce qui a permis à enda de diversifier sa structure de financement.

Le plan stratégique développé en collaboration avec l'ensemble de l'équipe et avec la participation du Comité de Pilotage donne une feuille de route claire et identifie notamment bien les principaux axes d'amélioration : formalisation de la gouvernance, renforcement de l'équipe de Direction, passage à un SIG plus robuste, sophistication de la gestion financière. L'équipe s'est déjà attelée à l'ensemble de ces chantiers.

Cette note est octroyée avec une tendance « positive ». L'institution a su gagner la confiance de plusieurs bailleurs nationaux et internationaux, ce qui devrait lui permettre de mener à bien l'extension du réseau, l'amélioration de son offre de produits et les actions de renforcement institutionnel prévues dans son plan stratégique53(*)

3. Benchmark et classement

Alors qu'en 2007, elle a été classée 30éme avec une mention « honorable » pour la transparence de ses données financières, Enda Inter-Arabe s'est hissée en 2008 à la 18ème place parmi les 100 IMF les plus performantes du monde et 3éme des IMF arabes, sur un total de 971 institutions étudiées, avec une moyenne sur l'ensemble des indicateurs de 78,38%, selon le dernier rapport du « Microfinance Information Exchange » (MIX).

Tableau : Classement des IMF mondiales en 2008 (top 100)

RangIMFPaysPourcentage total1MBK VenturaIndonésie87,18%2SKSInde85,77%3SDBLSiri Lanka82,49%---8TamweelkomJordanie80,45%----10AlAmanaMaroc79,89%18endaTunisie78,38%-

----100ShaktiBangladesh72,40%

 Source : Enda

Un autre classement établi par le Microbanking bulletin vient confirmer les performances de l'institution à tous les niveaux. Sur un échantillon global de 704 IMF mondiales, le tableau ci-joint fournit les différents indicateurs d'Enda comparées aux moyennes des institutions mondiales et celles de la zone MENA54(*) ;

Tableau : Comparaison des performances d'enda avec celles des IMF du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) et des IMF du monde en 2006

Indicateurs

 

Toutes les IMF (n=704)

MENA (n=37)

enda 2006

 
 

Moyenne

Moyenne

 

 Age de l'institution

(années)

9

7

11

 Nombre de bureaux (antennes/agences)

(nombre)

11

12

30

 Personnel (effectif total)

(nombre)

94

90

207

 Total des actifs

(US $)

6 169 918

7 313 705

13 969 970

 Encours de crédit

(US$)

4 438 677

4 579 609

11 523 881

 Nombre de clients actifs

(nombre)

10 102

13 796

39 030

 Pourcentage de femmes

(%)

65,7

68,9

85

 Portefeuille moyen

(US$)

456

263

295

 Rendement nominal du portefeuille

(%)

30,2

30,0

44,8

 Ratio de ch. d'exploitation

(%)

20,1

21,1

23,6

 Rendement de l'actif

(%)

0,9

-0,5

12,0

 Rendement des fonds propres

(%)

4

-0,6

21,0

 Autosuffisance opérationnelle

(%)

115,4

126,0

156,2

 Autosuffisance financière

(%)

105,7

96,0

144,7

 Portefeuille à risque > 30 jours

(%)

2,8

1,4

0,4

 Productivité du personnel

(nombre)

112

162

189

 Clients actifs par agent de crédit

(nombre)

216

245

379

Source : Micro Banking Bulletin (MBB) [Bulletin n°15 / Automne 2007] et le rapport de performance personnalisé Enda I-A 2006

Les montants sont exprimés en US dollar, le taux de change étant de $1 = 1.297 TND et les ratios sont calculés sur la base des chiffres en monnaie locale.

B. LES FACTEURS DE SUCCES

La stratégie d'Enda est une stratégie intégrée ; elle a « fait preuve d'un modèle général d'excellence »55(*), toutes ses activités sont bâties sur des logiques et des valeurs garantissant le bon fonctionnement.

Grâce à un taux d'intérêt bien étudié, une politique de crédit rigoureuse, une diversification des produits offerts, une bonne gouvernance et un système de gestion efficace, l'institution pratiquant les best practicies de la microfinance mérite d'être nommée « IMF performante ».

1. le taux d'intérêt

Le taux d'intérêt pratiqué par Enda tient compte des dépenses effectives associés à l'opération d'octroi de microcrédit, à savoir le coût des ressources, les charges d'exploitation et les dépenses liées aux programmes d'accompagnement et de formation.

Le TEG56(*) varie selon le montant du prêt octroyé et le type du microcrédit, et il englobe  les frais et commissions des crédits pour permettre à l'institution de couvrir les coûts de fonctionnement et les coûts financiers et d'assurer la pérennité de ses programmes.

2. la politique de crédit

La politique de crédit de Enda est bien étudiée ; elle est élaborée autour d'une certaine méthodologie d'octroi qui garantit sa réussite ; en effet, la procédures d'octroi de crédits sont simples, souples et rapides ; les prêts sont de court terme (8 mois en moyenne) permettant une circulation rapide des fonds,  avec un remboursement mensuel régulier de montants fixes, et des pénalités prévues pour tout remboursement en retard.

a) relation de proximité

Cette relation de proximité est assurée par la dispersion des 51 antennes de Enda i-a dans 21 gouvernorats de la République Tunisienne (La Tunise compte 24 gouvernorats). Les opérations de crédit sont décentralisées ; en effet, en plus des déboursements et des remboursements qui s'effectuent à la caisse de l'antenne, sans que le client ne se trouve obligé de se déplacer vers le siège, la décision d'octroi est elle-même du ressort du comité de crédit de chaque antenne, conformément aux procédures établies par le siège, qui se charge de l'édition de tous les documents contractuels et de leur envoi par mail aux antennes.

Chaque client est pris en charge par un seul agent de crédit qui constitue son interlocuteur privilégié avec lequel il se familiarise. Le micro entrepreneur est accompagné tout au long de son parcours par des formations, des diagnostics et des conseils assurés et/ou offerts par l'institution.

b) financement continu par des prêts renouvelables

La politique de crédit de Enda se base sur le principe du prêt progressif ; Les micro entrepreneurs répondant aux conditions exigées par l'institution peuvent accéder à une ligne de crédit progressive allant de 150 à 5000 dinars ; chaque fois que l'emprunteur rembourse son ancien crédit à l'échéance, il peut demander un renouvellement du prêt pour un montant plus élevé.  

La méthode de prêt progressif est privilégiée par l'institution en raison des avantages qu'elle procure, puisqu'elle permet d'initier progressivement les emprunteurs à la gestion de la dette, et en même temps, diminuer les risques de non remboursement des clients en les motivant et incitant au remboursement.

c) rapidité des services

La rapidité d'octroi de crédit constitue un record pour Enda ; en effet, pour une nouvelle demande de crédit, l'analyse du projet, l'engagement des formalités et le décaissement du prêt ne prennent, au maximum, que 15 jours de délais, alors que pour le renouvellement des prêts, cette période ne dépasse pas les 2jours.

3. la diversification des services financiers

L'institution travaille dans une logique de diversification de ses produits, elle offre une gamme de services financiers différents selon les besoins de ses clients et la destination du prêt sollicité.

Chaque catégorie de service dispose de ses propres caractéristiques, la diversification permet à Enda de pouvoir d'une part satisfaire les besoins spécifiques à chaque catégorie de clients, et d'autre part améliorer ses prestations, et minimiser ses risques de crédits, en évitant de concentrer ses activités dans un nombre de secteurs très restreint.

Elle offre donc une panoplie de formules de microcrédits adaptés à chaque type de projets et à chaque catégorie de clients. Ces différentes formules sont :

a) Le crédit « entreprise »

Le crédit « entreprise » est un prêt renouvelable d'un montant plafonné à 5000 DT, remboursable sur une durée de 2ans, destiné à financer des besoins en fonds de roulement ou investir dans une entreprise. Le projet objet de ce prêt doit vérifier certaines conditions :

v il doit être déclaré et faire l'objet d'une patente

v La viabilité est assurée depuis au moins un an

v Le projet doit être exercé dans un local indépendant

v La tenue d'une comptabilité, aussi simple qu'elle peut l'être (factures, cahier entrée-sortie...), est exigée

b) Le crédit « Solfa »

Si les conditions exigées du prêt « entreprise » ne sont pas vérifiées, un autre type de crédit constitue une alternative ;

Pour les personnes souhaitant se lancer dans une activité génératrice de revenus et qui sont porteurs d'une idée, « solfa » constitue la solution idoine; il s'agit d'un prêt renouvelable d'un montant croissant plafonné à 1000 DT, remboursable sur un an.

c) Le crédit « elmachia »

« Elmachia » est un service qui cible les clients pratiquant l'élevage ; c'est un prêt d'un montant plafonné à 5000 DT, remboursable sur 2 ans qui vise soit le financement de l'investissement consistant en l'achat des têtes de bétail, d'équipements ou d'aménagements, soit le financement des besoins de fonds de roulement à travers l'achat d'intrants et des cultures fourragères.

d) Le crédit « eddar »

L'organisation peut accorder des crédits de consommation qui ne sont pas destinés à des activités génératrices de revenus, mais qui sont destinés à l'amélioration du logement de la famille du bénéficiaire.

Il suffit qu'un membre du ménage soit propriétaire d'un logement pour pouvoir bénéficier du crédit « eddar » ; ce crédit qui est destiné à l'amélioration du logement appartenant à la famille, est un prêt renouvelable, plafonné à 5000 DT, remboursable sur une période de 3 ans.

Ce type de microcrédit peut être accordé pour la construction ou l'extension, il peut être destiné à l'aménagement ou même au paiement des frais d'enregistrement.

e) Le crédit « taâlim »

Pour ne pas détourner l'usage du microcrédit reçu vers des dépenses autres que le projet sujet de la demande du prêt, l'organisation offre un crédit parallèle destiné à financer les dépenses scolaires des enfants.

« Taâlim » est un prêt parallèle octroyé pour les emprunteurs ayant des microcrédit en cours, et ayant des enfants scolarisés ; le montant plafonné est de 500 DT , il est destiné à financer les dépenses de la rentrée scolaires des enfants des emprunteurs.

Ces dépenses scolaires peuvent se rapporter à :

v l'inscription dans une formation académique ou professionnelle

v l'achat des fournitures scolaires et parascolaires

v le payement des abonnements de transport scolaire

v le payement des frais d'hébergement dans les foyers universitaires ou privés

f) fonds de prévoyance

Une forme d'assurance vie est offerte automatiquement par l'organisation lors de la conclusion du contrat ; Enda a mis en place un fonds de prévoyance qui prend en charge le reliquat du prêt non encore remboursé, en cas de décès ou d'incapacité de l'emprunteur, et se charge à verser à la famille du défunt une indemnité d'une valeur de 500 DT.

4. les services non financiers

Enda i-a adopte une approche intégrée, elle ne se contente pas dans ses programmes de microcrédit à la fourniture du service financier en tant que tel, mais elle le complète par d'autres services non financiers offerts à ses clients.

A travers ses activités de Business Development Services (BDS), Enda accompagne ses micro-entrepreneurs dans le développement de leurs activités en leur proposant une série de formations et de conseils tels que :

a) Formations, diagnostics et conseils

Les formations que l'organisation assure pour ses emprunteurs ne se limitent pas aux connaissances professionnelles. Parallèlement à ses formations professionnelles quant aux design, aux normes de qualité, aux nouvelles techniques d'informations et de communications (NTIC), Enda encadre ses clients et essaye de développer chez eux la capacité de gérer les choses : elle leur apprend les techniques de gestion des microprojets  à savoir ; comment prendre les décisions qui s'imposent, gérer le temps et les relations avec les autres acteurs, tenir une comptabilité simple, surmonter les multiples obstacles, en particulier administratifs, comprendre ce qui se passe dans l'environnement de l'entreprise...

b) débats et discussions de groupes

Les Cercles réalisés par Enda i-a sont des réunions d'informations, d'échange et de sensibilisation avec des spécialistes sur des sujets divers tels que la gestion d'entreprise, la santé, les questions juridiques et fiscales, la famille, etc.

A titre d'exemple, durant la période Janvier- Février 2009, 11 cercles d'informations ont été organisés concernant des sujets liés à l'affiliation à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale et à l'identification fiscale et 10 cercles de sensibilisation relatifs à des thèmes liés à la santé ont été organisés en collaboration avec l'Office National de la Famille et de la Population.

c) appui à la commercialisation

L'organisation accompagne ses microentrepreneurs lors de la réalisation de leurs projets, Pour les soutenir, elle organise chaque année des foires,( 10 fois par an) afin de faciliter la commercialisation des biens qu'ils produisent, favoriser l'ouverture de leurs esprits à d'autres modes de fabrication, à d'autres produits, et leurs faire profiter des meilleurs prix de vente et d'achat de marchandises.

Il s'agit soit des foires Enda, soit des foires nationales ou internationales auxquels chaque client peut participer avec des frais d'inscription symboliques (10 DT par participant).

Les dates de ces événements sont communiquées par les Business Development Service (BDS) de l'organisation et sont affichées dans les salles d'attente des antennes.

d) La mise en réseau

Dans l'objectif de distraire les microentrepreneurs et de les faire sortir de leur environnement habituel, Enda organise des fêtes et des excursions.

En effet, par les visites d'autres villes et expositions, l'organisation crée un climat de mise en réseau et d'échange d'expériences entre ces différents microentrepreneurs.

.

Cette stratégie est bénéfique pour les clients aussi bien sur les plan du divertissement et de la culture que celui de l'amélioration des compétences et de l'ouverture sur les expériences des autres.

5. la gouvernance et les valeurs partagées

La gouvernance de l'organisation, en perpétuelle amélioration, est l'un de ses points fort ; l'organe de pilotage de Enda i-a est composé :

· d'un conseil d'administration qui comporte des personnalités tunisiennes aux compétences et expériences diverses. Ils possèdent une bonne connaissance de l'environnement légal et politique tunisien, des compétences appréciables en gestion d'entreprise, gestion bancaire, sociologie et économie, et ayant occupé des postes stratégiques et sensibles dans le pays (voir annexes)

· et d'une direction générale constituée de 2 co-directeurs (directrice exécutive et secrétaire général).

La direction générale se réfère au Conseil d'Administration, pour la mise en place des grandes lignes stratégiques de croissance de l'institution, la formalisation du processus de planification, l'évolution de la situation réglementaire, la recherche de partenaires locaux et l'identification de candidats aux postes de direction.

La volonté de combiner la réalisation de la mission sociale et celle de l'autonomie financière est partagée à tous les niveaux de l'institution et en particulier, par les membres du conseil de pilotage.

Pour ce faire, toute l'équipe travaille dans l'objectif d'assurer et combiner performance financière, impact social, transparence et bonne gouvernance, en se partageant des valeurs communes à l'institution, à savoir :

v être à l'écoute du client,

v respecter les clients,

v être intègre,

v travailler dans la transparence,

v encourager l'esprit d'initiative,

v respecter l'environnement.


6. La gestion des risques de crédits

La qualité de portefeuille reflète la méthode de gestion de crédit mise en place.: Enda a articulé sa politique de gestion autour de deux points essentiels qui sont : la sélection des clients avant l'octroi, et la détection rapide des défauts de remboursement.

La méthode de sélection des clients dépend des montants des prêts et des modes de crédits octroyés. Pour les groupes solidaires l'institution organise des réunions de sensibilisation en vue de les inciter au bon choix des candidats et au respect des termes du contrat, pour les clients individuels, elle recourt aux visites à domicile pour apprecier la réputation des emprunteurs potentiels et procède à l'analyse de la viabilité de chaque projet. Cette analyse est d'autant plus développée et approfondie que le montant demandé est élevé.

Lors de la sélection, l'agent de crédit se réfère souvent à l'historique de crédit du client pour décider de l'opportunité de l'octroi, du type du prêt et du montant à accorder.

Les retards sont rapidement détectés et traités, les mesures de relance s'intensifiant dès le départ, au 15ème de jour de retard, le dossier est transfèré au contentieux ; ce processus solide est complété par un système de primes de motivation pour les agents de crédit qui dépend de la qualité des portefeuilles qu'ils détiennent.

Les agents de crédits sont motivés et disposent des compétences importantes pour la réalisation de leurs tâches, appuyées par un processus de formation mist en place par l'organisation. Toutefois, et selon l'agence de notation Planet Rating, ces agents sont invités, à renforcer leurs compétences en analyse de crédit, si Enda veut s'engager dans l'optique des microcrédit aux montants relativement importants. « Leurs compétences en analyse de crédits devraient cependant être renforcées si l'offre de crédits de montants élevés se généralise ».

C'est dans le but d'améliorer ce système de gestion, que je propose dans ce mémoire, la mise en place par Enda d'un système de gestion de risque de crédit en appliquant la méthode du « crédit scoring » qui viendrait l'aider et permettre à ses agents de crédit de mieux évaluer et prédire les risques de retards ou de non remboursement sur une base objective et quantitative et renforcer le système.basé sur l'appréciation qualitative.

Dans le chapitre qui suit, j'essaie d'exposer un modèle predictif de credit scoring qui pourrait être affiné et amélioré en fonctions de la politique de l'institution.

CONCLUSION

Bien que soumise à la forte concurrence du système de la BTS, qui tarifie ses services à des prix trop bas, l'ONG Enda Inter-Arabe a réussi à s'imposer et à prouver ses performances en microcrédit.

Cette institution à double objectif, a bien accompli ses missions en combinant rentabilité et performances sociales grâce aux best practices quelle utilise, à des valeurs partagées au sein de l'organisation et à une recherche perpétuelle de nouvelles pistes pour son développement. La mise en place d'un système de credit scoring serait un plus que l'institution pourrait mettre à profit pour améliorer davantage son efficacité et mieux gérer ses risques au vu de ses développements futurs.

DEUXIEME CHAPITRE : APPLICATION DU SCORING, CAS PRATIQUE : ENDA INTERARABE

INTRODUCTION

Après avoir étudié le fonctionnement de l'organisation non gouvernementale Enda Inter Arabe, le présent mémoire essaye de proposer un projet de crédit scoring à mettre en place, pour une meilleure gestion des risques de crédit de cette institution.

L'objectif principal de cette recherche consiste à développer un modèle statistique qui puisse prédire le comportement de remboursement d'un client demandeur de microcrédit afin de distinguer entre bons et mauvais emprunteurs.

Pour ce faire, à partir d'un ensemble de variables collectées sur un important échantillon des clients d'Enda, nous allons essayer de distinguer à l'aide des tests statistiques les variables déterminantes qui influent sur le comportement de remboursement des client. Une fois les variables explicatives du remboursement sont déterminées, on effectue une régression logistique pour estimer les paramètres du modèle associés à ces variables. Le modèle sera ensuite testé pour décider de sa pertinence et de sa prédiction. L'étude sera réalisée en utilisant les logiciels statistiques SPSS 11 (version française) et SPSS 17 (version anglaise).

Une des premières étapes préalables à cette analyse consiste à définir avec précision ce que nous entendons dire par bon et mauvais emprunteur :

Un emprunteur est considéré comme bon s'il rembourse régulièrement ses prêts dans les conditions du contrat et n'a jamais fait l'objet d'un retard de paiement.

Un mauvais emprunteur est un emprunteur qui a connu, au moins une fois, un retard dans le remboursement de son prêt. Sachant qu'un retard de paiement est considéré comme tel dès qu'il dépasse les 30 jours après l'échéance.

La variable à expliquer par notre modèle serait donc le retard de remboursement intitulée dans notre base de données par la variable binaire « dummy retard », elle vaut 1 si l'emprunteur représente au moins un retard, et vaut 0 sinon

Le travail sera donc réalisé en deux étapes ; dans la première, on va se référer à notre base de données pour étudier l'échantillon et ses caractéristiques, tandis que la deuxième étape consiste à construire le modèle statistique du scoring.

SECTION ² : ECHANTILLON ET VARIABLES

L'échantillon objet de notre étude est un échantillon des emprunteurs d'Enda qui m'a été fourni par l'institution, il a été construit afin de pouvoir établir les liens entre les différentes caractéristiques de l'emprunteur et son comportement de remboursement à l'échéance.

A. DESCRIPTION DE L'ECHANTILLON ET DES VARIABLES

Nous disposons d'un large échantillon d'observations ; il s'agit d'un échantillon composé de 16021 clients de l'institution, sur lesquels 30 informations sont collectées.

2947 clients de cet échantillon global sont des mauvais emprunteurs, les bons emprunteurs représentent donc 81,6% de l'ensemble des observations.

Les informations collectées sur chaque emprunteur sont récapitulées dans le tableau ci-dessous et regroupées suivant qu'elles se rapportent à l'emprunteur lui-même, à son prêt ou bien à l'agent de crédit qui lui a octroyé le crédit ;

variableIntitulé de la variableValeur de la variableLa variable à expliquerRetard de remboursementDummy retard=1 si retard

=0 sinonLes caractéristiques de l'emprunteurAge du clientAgeTaille du ménage (excepte le client)N° of depenciesGenre du clientDummy homme

= 1 si homme

= 0 sinon

Etat civil du clientDummy marié

=1 si marié

=0 sinon

Dummy veuf

=1 si veuf

=0 sinon

Dummy divorcé

=1 si divorcé

=0 sinon

Niveau d'étude du clientDummy lire

=1 si sait lire

=0 sinon

Dummy primaire

=1 si niveau primaire

=0 sinon

Dummy secondaire

=1 si niveau secondaire

=0 sinon

Dummy supérieure

=1 si niveau supérieur

=0 sinon

Secteur d'activité du clientDummy commerce

=1 si secteur commercial

=0 sinon

Dummy production

=1 si secteur de production

=0 sinon

Dummy service

=1 si secteur des services

=0 sinon

Les caractéristiques du prêtMontant du prêtAmountNombre de mensualitésNumber of paymentsNombre de prêts reçusCycleMontant précédantPrev amountPassage en montantPassage montantDélais de renouvellementDélais renouvellementAnnée d'octroi du prêtYear disbursedAnnée de clôture du prêtYear closeméthode du prêtDummy gs

=1 si groupe solidaire

=0 sinon

Dummy fardi

=1 si prêt individuel

=0 sinon

Type du prêtDummy forsa

=1 si produit forsa

=0 sinon

Dummy solfa

=1 si produit solfa

=0 sinon

Dummy taâlim

=1 si produit taâlim

=0 sinon

Dummy élevage

=1 si produit élevage

=0 sinon

Les caractéristiques de l'agent de créditGenre de l'agent de créditDummy AC homme

=1 si homme

=0 sinon

Expérience de l'agent de créditExperience AC

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

B. CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON

Les caractéristiques de l'échantillon figurent dans l'annexe 2, sous forme de tableau récapitulant des statistiques descriptives et des tableaux croisés entre les différentes variables et le retard de remboursement

§ Le taux de remboursement à l'échéance

Le taux de remboursement à l'échéance de notre échantillon représente 82% du total des remboursements, la variable dummy retard vaut 0 pour un total de 13074 emprunteurs parmi les 16021 emprunteurs de l'échantillon.

§ Le genre

Avec un taux de féminisation de l'échantillon de 81,25% très proche du taux de féminisation de la population mère  « Enda », les femmes représentent un taux de remboursement à l'échéance plus élevé que celui des hommes, ce taux est de l'ordre de 82, 4% pour la catégorie féminine et de l'ordre de 81, 6% pour le genre masculin.

§ L'age

L'age moyen de notre échantillon est de 38 ans, le plus petit emprunteur a 14 ans et le plus âgé a 79 ans. La consultation du tableau de croisement de l'age avec le retard de remboursement nous permet de constater que les clients âgés de moins de 30 ans et ceux âgés de plus de 60 ans ne sont pas performants en terme de remboursement à l'échéance ; en effet, pour beaucoup de clients jeunes ce taux est inférieur à 75% ( il est de l'ordre de 60% , 75%, 73,3% et 70% respectivement pour les clients âgés de 14, 15, 17 et 24 ans), et le phénomène se reproduit aussi avec les plus vieux,( il est de l'ordre de 0% pour l'âge de 79 ans , de 50% pour l'âge de 77 ans et de 66,7% pour les emprunteurs âgés de 60, 67 et 76 ans

§ La taille du ménage

Alors que les statistiques indiquent une taille moyenne du ménage à l'exception du client est de l'ordre de 4 membres, elles montrent également que cette taille varie entre 0 membres et 90 membres. Cette limite me parait très irréaliste, les informations collectées sur cette variable ne sont donc pas de qualité qui mérite d'être à la base de l'élaboration d'un modèle prédictif.

§ La situation familiale

75% des membres de notre échantillon sont mariés, 2% sont des veufs et 4% sont divorcés. Alors que 82,8% des mariés remboursent sans retard, ce taux est de l'ordre de 78% pour les célibataires, de 79,9% pour les divorcés et de 81,6% pour les veufs .

§ Le montant du prêt

Le montant du prêt octroyé varie entre 100 TND et 5000 TND ; le montant moyen observé est de 542 TND, la catégorie des prêts de montant = 2700 TND enregistre une performance parfaite de remboursement avec un taux de 100%, alors qu'on observe au niveau des montants les plus élevés, un taux de retard important de l'ordre de 50% et de 25%, pour les crédits de montants respectifs 4500 TND et 4000 TND.

§ Le nombre des mensualités

Les mensualités de remboursement peuvent être au nombre d'une seule échéance, comme elles peuvent atteindre 36 échéances. Pour ce cas extrême(36 mensualités), le taux de remboursement à l'échéance ne dépasse guère les 20% . Le nombre moyen étant de 8 mensualités et 64% des prêts sont de montants compris entre 800 et 1200 TND.

§ Le niveau d'instruction

66% des clients d'Enda présents dans notre base de données sont de niveau d'étude secondaire, parmi les autres clients on trouve des analphabètes comme ont trouve des diplômés de l'enseignement supérieur.

§ Le secteur d'activité

61% de notre échantillon opèrent dans le secteur du commerce, 15% sont des producteurs et 12% travaillent dans le domaine des services.

§ Le montant précédant

Le montant précédant moyen de notre échantillon est de l'ordre de 382 TND, avec un plafond de 5000 TND, le taux de remboursement à l'échéance pour ceux qui atteignent ce plafond n'est que de l'ordre de 40%.

§ Le nombre de prêt

Avec un nombre de prêts moyen de 3, un minimum de 1 et un maximum de 35. Le plus faible taux de remboursement à l'échéance concerne les emprunteurs qui ont contracté beaucoup de crédits auparavant (le taux de remboursement sans faille est de 75% pour les emprunteurs qui contractent soit un 21ème, un 23ème ou un 25ème prêt, et il ne représente que 50% pour ceux qui sollicitent un 20ème ou un 28ème crédit).

§ L'expérience de l'agent de crédit

L'expérience moyenne de l'agent de crédit est de l'ordre de 23mois d'octrois de crédit avec une expérience maximale de 132 mois. Le taux de remboursement des prêts déboursés par des agents en passation est trop faible, il vaut 0% dans beaucoup de cas, de même pour les agents trop expérimentés, leurs prêts octroyés ne sont pas très performants, par exemple le taux de remboursement à l'échéance des prêts octroyés par un agent ayant une expérience de 118 mois est de l'ordre de 25%.

§ Le genre de l'agent de crédit

60% des agents de crédit qui ont octroyés les prêts de notre base de données sont des hommes ; les prêts qu'ils déboursent procurent un taux de remboursement à l'échéance de 81,1% ; le taux de performance des prêts accordés par des femmes est de 82,3%.

§ Les dates d'octroi, de remboursement et de renouvellement

L'échantillon dont on dispose se réfère à des prêts déboursés, remboursés et renouvelés dans la période 2006 - 2008. Or puisque nous ne traitons pas des données de panel, nous n'allons pas prendre en considération la dimension temporelle, et ces trois variables ne seront pas introduites dans notre régression.

SECTION ²² : ESTIMATION DU MODELE

Du fait que, d'une part, la variable à expliquer est discrète, et d'autre part l'hypothèse de normalité des variables n'est pas vérifiée, on ne peut pas, pour produire le modèle, mener une analyse discriminante qui suppose l'existence de relations linéaires entre les variables explicatives et la variable à expliquer, le recours à une analyse en terme probabiliste serait donc l'issue ; il s'agit de la régression logistique qui est une extension de la régression multiple.

A. REGRESSION LOGISTIQUE

La régression logistique est une technique statistique qui consiste à produire un modèle permettant de prédire les valeurs prises par une variable catégorielle, le plus souvent binaire, à partir d'une série de variables explicatives continues ou binaires.

1. principe de la régression logistique

Par rapport aux autres techniques de régression, en particulier la régression linéaire, la régression logistique se distingue essentiellement par le fait que la variable à expliquer est discrète (catégorielle).

nous supposons que Pi = P( Yi = 1) représente la probabilité que l'individu i réalise un retard de remboursement,

On définit une fonction score Y*= ß0 + ßnX+ åi

si Yi*=< 0 alors Yi =0

si Yi*> 0 alors Yi =1

Avec :

Y représente le vecteur dummy retard

ß0 représente le vecteur de la constante

X représente le vecteur des variables explicatives

ß représente le vecteur des coefficients à estimer

å représente le terme d'erreur qui suit une loi double exponentielle

ce qui se traduit par ; Pi = P(Yi = 1) = P (Yi* > 0) et P ( Yi = 0) = P (Yi*=< 0)

Pi est compris entre 0 et 1, d'où, elle peut être assimilé à une fonction de répartition F, elle s'écrit alors :

Pi = F (ß0 +ß X)

P ( Yi* =< 0) = P (ß0 + ßnXi + åi =< 0)

= P (åi =< - (ß0 + ßnXi))

= F(- (ß0 + ßnXi))

Etant donné qu'il s'agit d'une loi symétrique, F(x) + F (-x) = 1, alors

P(Yi = 1) = F (ß0 + ßnXi) = 1 - F(- (ß0 + ßnXi))

Puisque le terme d'erreur suit une loi double exponentielle,

f(åi) = exp (- exp (åi)) d'où P(Yi = 1) = F (ß0 + ß1Xi+...... +ßnXi)

Pi=

et P( Yi = 0) = 1- P(Yi = 1) =

logodds = log = ß0 + ß1Xi+...... +ßnXi

La méthode d'estimation par une régression logistique est une méthode d'estimation non linéaire qui est la méthode de maximum de vraisemblance ;elle suppose que la probabilité d'appartenance d'un individu à un groupe, que nous pouvons également voir comme une contribution à la vraisemblance, peut être décrit de la manière suivante :


La vraisemblance d'un échantillon s'écrit alors :

Dans notre cas de retard de remboursement , la formule de vraisemblance s'écrit donc comme suit :

L = Ï P( Yi =1) * Ï P (Yi =0)

Les paramètres ßn qui maximisent ce produit sont les estimateurs du maximum de vraisemblance de la régression logistique.

2. la régression logistique en pratique

Pour construire notre modèle et estimer les variables explicatives, nous avons recouru au logiciel SPSS, la régression logistique binaire réalisée par ce type de logiciel repose sur un principe d'itérations ; à la première étape (step 1) , il choisit la variable la plus significative, ensuite lors de la deuxième itération, il choisit la seconde variable la plus significative pour prévoir le retard, et ainsi de suite jusqu'à ce que les tests statistiques qu'il effectue ne soient plus significatifs pour les autres variables.

B. LES RESULTATS DE L'ESTIMATION

La facilité d'utilisation de la régression logistique repose sur le fait qu'elle ne se base pas sur des hypothèses restrictives, on peut passer directement à la régression sans effectuer des tests de colinéarité et d'homosédasticité.

1. Les variables du modèle

En fait, la détermination des variables significatives du modèle s'est faite en deux étapes et par le recours à deux modèles ; un modèle comportant 11 variables, mais dont la qualité d'ajustement s'est dégradé avec l'introduction de la 11ème variable, ce qui nous a permis de passer à la production d'un deuxième modèle qui tient compte de 10 variables à savoir :

v Le prêt individuel (dummy fardi)

v Le nombre de mensualités (number of payments)

v Le passage en montant (passage montant)

v La situation matrimoniale du client (dummy marié)

v L'expérience de l'agent du crédit (experience AC)

v L'âge du client (age)

v Le genre du client (dummy homme)

v Le montant du prêt (amount)

v Le nombre des prêts reçus (cycle)

v Le prêt solfa (dummy solfa)

v Le montant précédant (previous amount)

a) Les variables retenues par la première régression

Le logiciel s'est arrêté à la 11éme itération et n'a retenu que 11 variables sur les 26 variables introduites qui sont significatives et qui permettent de prédire la probabilité de réaliser un retard de remboursement ; les variables retenues et introduites dans l'équation du modèle à la 11éme étape en plus de la constante sont :

Variables dans l'équation

 

B

E.S.

Wald

ddl

Signif.

Exp(B)

Etape 11(k)

AMOUNT

1,25E+12

322,625

1,51E+19

1

,000

,000

NUMBEROF

,131

,011

131,752

1

,000

1,140

AGE

-,010

,002

21,831

1

,000

,990

CYCLE

,042

,011

13,411

1

,000

1,043

PREVAMOU

-1,25E+12

322,625

1,51E+19

1

,000

,000

PASSAGEM

-1,25E+12

322,625

1,51E+19

1

,000

,000

DUMMY_FA

,671

,046

212,722

1

,000

1,956

DUMMY_SO

,299

,130

5,280

1

,022

1,348

DUMMY_HO

,265

,052

26,260

1

,000

1,304

DUMMY_MA

-,233

,049

22,990

1

,000

,792

EXPERIEN

,005

,001

40,447

1

,000

1,005

Constante

-2,377

,110

464,541

1

,000

,093

k Variable(s) entrées à l'étape 11: PREVAMOU.

Les variables qui ne sont pas significatives et qui n'exercent pas d'impact sur le comportement de remboursement sont donc les variables que le logiciel nomme « variables hors de l'équation »

Variables hors de l'équation

Score

ddl

Signif.

Etape 11

Variables

NOOFDEPE

30,767

1

,000

 

DUMMY_GS

12,337

1

,000

 

DUMMY_FO

,854

1

,356

 

DUMMY_TA

,494

1

,482

 

DUMMY_EL

,009

1

,923

 

DUMMY_VE

1,756

1

,185

 

DUMMY_DI

,009

1

,925

DUMMY_LI

,338

1

,561

 

DUMMY_PR

24,087

1

,000

DUMMY_SE

5,101

1

,024

DUMMY_SU

3,015

1

,083

DUMMY_CO

13,302

1

,000

V28_A

2,049

1

,152

V29_A

1,888

1

,169

DUMMY_AC

2,410

1

,121

Statistiques globales

1173,406

15

,000

a Les khi-deux résiduels ne sont pas calculés du fait de la présence de redondances.

Le khi deux (khi square) du modèle obtenu augmente d'une étape à l'autre avec l'introduction de chaque variable significative suivante, jusqu'à ce qu'il atteint son maximum à la 10ème étape, pour une valeur de 637,621. La valeur du khi deux de la 11ème étape qui consiste en l'introduction de la variable « montant précédent » est égale à - 36, 195 et la valeur du khi square du modèle tombe à 601, 426.

Etape 11(a)

Etape

-36,195

1

,000

Bloc

601,426

11

,000

Modèle

601,426

11

,000

a Une valeur khi-deux négative indique que la valeur du khi-deux a diminué depuis l'étape précédente

De même, nous remarquons que l'indicateur « -2 log vraisemblance » diminue d'une étape à l'autre pour atteindre sa valeur minimum 14630,533 à la dixième étape, tandis qu'il augmente à la 11ème étape par l'introduction de la variable « previous amount » pour atteindre 1466,728, sachant que le modèle parfait est celui dont le « -2 log vraisemblance » se rapproche le plus de 0.

Le même phénomène se produit avec les indicateurs « R-deux de Cox&Snell » et « R-deux de Nagelkerke » qui augmentent au fur et à mesure que le logiciel procède à l'introduction de variable significative suivante pour les 10 premières étapes, et diminuent à l'introduction de la 11ème variable.

Ces différentes observations nous permettent de conclure que le modèle adéquat est plutôt celui qui tient compte des 10 premières variables. L'influence qu'exerce l'introduction de la variable « montant précédant » sur la diminution de la qualité du modèle provient en fait des fortes corrélations entre cette variable et les deux variables « passage en montant » et « montant du prêt », la matrice de corrélation indique une corrélation positive parfaite entre passage en montant et montant précédant =1, et une corrélation négative parfaite = -1 entre montant du prêt et montant précédant (voir annexe).

b) Le modèle prédit par la deuxième régression

La variable previous amount peut donc ne pas être introduite dans le modèle. A cet effet, on procède à une autre régression en ne tenant compte que des dix premières variables significatives pour estimer leurs coefficients respectifs.

L'estimation nous fournit les résultats suivants à la dixième étape :

Variables in the Equation

 

 

B

S.E.

Wald

df

Sig.

Exp(B)

Step 10j

Amount

-0,00058950

0,0001

32,058

1

,000

,999

NumberOfpayments

0,13209881

0,0118

125,750

1

,000

1,141

Age

-0,01007606

0,0021

22,352

1

,000

,990

Cycle

0,03672781

0,0117

9,801

1

,002

1,037

PassageMontant

-0,00027807

0,0001

7,412

1

,006

1,000

dummy_fardi

0,65894468

0,0468

198,097

1

,000

1,933

dummy_solfa

0,29147199

0,1323

4,853

1

,028

1,338

dummy_homme

0,27335096

0,0525

27,151

1

,000

1,314

dummy_marie

-0,22959808

0,0493

21,684

1

,000

,795

experience_AC

0,00530517

0,0008

39,519

1

,000

1,005

Constant

-2,35967705

0,1123

441,124

1

,000

,094

Notre fonction score s'écrit alors ;

Y* = -2,35967705 - 0,00058950* Amount + 0,13209881 * NumberOfpayments - 0,01007606 * Age + 0,03672781* Cycle - 0,00027807 * PassageMontant +0,65894468 * dummy_fardi + 0,29147199* dummy_solfa + 0,27335096*dummy_homme - 0,22959808 * dummy_marie +0,00530517* experience_AC

Et la probabilité de réaliser un retard s'écrit

Pi =

EXEMPLE : Pour un homme célibataire âgé de 26 ans, qui contracte son troisième prêt en mode individuel, d'une valeur de 1200 TND, remboursable sur 12 mensualités, ce crédit qui dépasse le montant précédant d'une valeur de 400 DT a été attribué par un agent de crédit d'expérience 15 mois, la fonction score vaut - 0,733 et la probabilité de réalisation du retard est de l'ordre de 0,324.

2. Significativité du modèle et pouvoir prédictif

Pour notre modèle à dix variables explicatives, le khi deux augmente d'une étape à une autre et atteint sa valeur maximale à la dernière étape soit 640,830 qui dépasse la valeur maximale du khi deux du premier modèle.

etape

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Khi deux du modèle

333,368

398,590

481,067

527,486

559,658

584,450

605,784

625,189

636,054

640,830

« -2 log vraisemblance » diminue avec l'introduction de chaque variable et atteint son minimum à la dernière étape, de même les « R-deux de Cox & Snell » et de « Nagelkerke » augmentent d'une étape à l'autre.

Model Summary

Step

-2 Log likelihood

Cox & Snell R Square

Nagelkerke R Square

1

14960,255a

,021

,033

2

14895,033b

,025

,040

3

14812,557b

,030

,048

4

14766,137b

,032

,053

5

14733,965b

,034

,056

6

14709,173b

,036

,058

7

14687,839b

,037

,060

8

14668,434b

,038

,062

9

14657,570b

,039

,063

10

14652,793b

,039

,064

a. Estimation terminated at iteration number 4 because parameter estimates changed by less than ,001.

b. Estimation terminated at iteration number 5 because parameter estimates changed by less than ,001.

On peut donc affirmer que notre modèle mis en place est globalement pertinent, les variables explicatives retenues sont significatives individuellement au seuil de 5%, elles sont celles qui s'avèrent utiles et importantes dans l'explication et la prédiction de la probabilité de défaut, et il est plus approprié que le premier modèle à onze variable, du fait que l'élimination de la 11ème variable améliore la qualité d'ajustement du modèle.

Le modèle dispose d'un bon pouvoir prédictif, il prédit correctement 81,6% des retards de remboursement à un seuil de césure de 0,5. En essayant de déplacer le seuil pour retenir celui qui maximise le pouvoir prédictif, on a trouvé que ce seuil de 0,5 est le meilleur puisqu'il procure 13075 prédictions justes, car le nombre de bonnes prédictions diminue dès qu'on l'augmente ou qu'on le diminue ; le nombre de bonnes prédictions descend à 13072 si on diminue le taux de césure de 0,01 et on le fixe à 0,49 et il s'élève à 13073 si on augmente ce seuil de 0,01.

3. Interprétation des coefficients estimés

Les variables dont le coefficient estimé est positif influent positivement sur la probabilité de retard, alors que les coefficients négatifs indiquent que les variables auxquelles ils se rapportent affectent négativement la probabilité de réaliser un retard.

la chance =

Etant donnée

Les coefficients peuvent être interprétés comme les coefficients des régression simples où ils présentent l'impact d'une unité supplémentaire sur le « log des chances (logodds) » . Par exemple : Une unité monétaire supplémentaire du montant du crédit entraîne la diminution du logodds de -0,00058950.

D'une manière plus concrète, l'interprétation des coefficients s'effectue suivant la formule suivante ;

Ä probabilité = ßi * P *(1-P)

Avec P = la moyenne de la variable binaire à expliquer

ßi = le coefficient de la variable i

Ainsi on peut procéder à l'interprétation des variables comme suit :

v Le montant du prêt

Ä probabilité = -0,00058950 * 0,18 * 0,82 = -0,0000870

Un accroissement d'une unité monétaire supplémentaire du montant du crédit demandé, toute chose étant égales par ailleurs, entraîne la diminution de la probabilité de réaliser un retard de 0, 0000870, la probabilité du retard diminue donc avec le montant du prêt.

En effet, d'une part, un montant octroyé plus élevé engendre des opérations d'encadrement et de suivi plus rigoureuses pour garantir le bon remboursement, et d'autre part, généralement plus le montant est important plus il est affecté au financement de projet plus rentable, cette rentabilité permet de rembourser sans failles. 

v Le nombre de mensualités

Ä probabilité = 0,13209881* 0,18 * 0,82 = 0,0194977

L'augmentation du nombre de mensualités d'une échéance, sans modifier les autres variables, se traduit par l'augmentation de la probabilité de retard de 0, 0194977, le risque de retard augmente avec le nombre des mensualités. Cette constatation rejoint l'idée que le court terme est l'un des facteurs de réussite du microcrédit, du fait que le temps est en lui-même un facteur de risque.

v L'âge du client

Ä probabilité = -0,01007606* 0,18 * 0,82 = - 0,0014872

L'âge influe négativement sur le risque de réalisation du retard ; un emprunteur plus âgé qu'un autre et disposant des mêmes autres caractéristiques a une probabilité de retard inférieure de 0,0014872 de la probabilité de retard de l'autre client.

v Le nombre de prêts

Ä probabilité = 0,03672781* 0,18 * 0,82 = 0,005421

A chaque fois que l'emprunteur procède à un autre crédit, en gardant les mêmes caractéristiques que le prêt précédant, la probabilité de réaliser un retard augmente de 0,005421

v Le passage en montant

Ä probabilité = -0,00027807* 0,18 * 0,82 = - 0,000041

Si la différence entre le montant du prêt actuel et le montant du prêt précédant augmente d'une unité monétaire (un dinar tunisien), la probabilité de représenter un retard de remboursement diminue de 0,000041.

v L'expérience de l'agent de crédit

Ä probabilité = 0,00530517 * 0,18 * 0,82 = 0,0007830

Un prêt octroyé par un agent de crédit plus expérimenté est plus risqué, il présente une probabilité de réalisation de retard plus élevée de 0,0007830, même si ce résultat s'oppose à la logique d'expérience qui suppose normalement l'amélioration de la qualité du portefeuille, il peut trouver une explication plausible dans la surestime des AC de leurs compétences au point de négliger certains aspects qualitatifs et de ne pas effectuer des études rigoureuses.

v Le mode d'octroi individuel

Le mode d'octroi individuel accroît la probabilité de réaliser un retard de remboursement, logodds augmente de 0,65894468 si l'emprunteur demande un crédit individuel. Ce lien négatif est attendu, et il explique la préférence des IMF pour le type de crédit collectif pour minimiser conjointement le risque de non remboursement et le risque de retard.

v Le crédit solfa

Alors que les autres types de prêts n'ont pas de significativités, ils n'influencent pas le comportement de remboursement, le crédit « solfa » affecte le remboursement, le recours à ce type de crédit augmente log de la chance de réalisation du retard de 0,29147199. Ce type de crédit est plus risqué parce que son octroi n'exige pas de conditions sélectives ; il n'exige pas la possession de la patente, ni la viabilité du projet d'au moins un an comme l'est le cas du crédit entreprise.

v Le genre du client

L'octroi d'un crédit à un homme est plus risqué que l'octroi à une femme, toutes choses étant égales par ailleurs, le logodds entre les deux sexes diffère d'une valeur de 0,27335096. Les femmes respectent leurs obligations plus que les hommes, ce qui fait qu'elles soient les cibles privilégiées des programmes de microcrédit.

v La situation matrimoniale du client

La probabilité de retard diminue avec le mariage de l'emprunteur, un client marié est moins risqué qu'un célibataire, la différence du logodds entre les deux catégorie est de l'ordre de 0,22959808. En fait, c'est la stabilité familiale du marié qui est à l'origine de sa performance de remboursement.

Les résultats auraient pu être plus pertinents et plus précis si nous avions disposé d'une base de donnée plus rigoureuse ; En fait le nombre d'observations est important, mais d'autres améliorations sur les informations collectées sont envisageables :

§ la variable niveau d'instruction décomposée en 4 variables (dummy sait-lire, dummy primaire, dummy secondaire, dummy supérieur) distinctes aurait dû être regroupée en une seule. En se référant à notre base de données, on trouve que le niveau d'instruction indique le dernier niveau de l'emprunteur, donc pour un individu de niveau supérieur, on attribue des zéros pour les autres niveaux (primaire et secondaire et sait lire), alors qu'en réalité on aurait dû attribuer des 1 partout, ce qui fait que cette décomposition ne permet pas d'étudier convenablement l'impact la variable niveau d'éducation.

Même si, l'on installe un programme qui attribue 1 directement pour les niveaux les moins élevés à chaque niveau d'instruction, il y aurait, d'une part, une corrélation parfaite entre les variables du modèle, et d'autre part le modèle traitera par exemple un bachelier exactement comme un élève qui n'a pas réussi sa première année secondaire puisqu'ils ont tous les deux le niveau secondaire ; or dans la réalité, ces deux individus disposent de compétences distinctes qui peuvent influencer sur leurs comportement de remboursement.

A mon humble avis, ce biais peut être résolu par le remplacement de ces quatre variables par une seule qui serait le nombre d'années d'étude.

§ L'absence de données sur les avoirs de l'emprunteur, qui peuvent être d'une grande utilité pour la prédiction de sa capacité du bon remboursement, pourrait être corrigée par l'intégration de données qui peuvent donner une idée sur la situation du patrimoine du demandeur. Par exemple, on s'attend intuitivement à ce qu'un locataire ait plus de difficultés de remboursement qu'un propriétaire de son logement du fait de la dépense supplémentaire de location, une variable dummy propriété du logement semble intéressante. Ces données pourraient même servir pour des études ultérieures relatives aux effets des microcrédits sur l'évolution du patrimoine des bénéficiaires.

§ L'expérience de l'emprunteur n'est pas exploitée, pourtant elle peut être très déterminante dans la réussite du projet pour lequel le crédit est affecté, et peut donc influencer le comportement de remboursement.

CONCLUSION

A partir d'un échantillon des clients d'Enda, on a construit un modèle statistique permettant de prédire le comportement de remboursement à l'échéance par le biais de la régression logistique.

Les statistiques ont montré que le retard de remboursement peut résulter de:

§ certaines caractéristiques relatives à l'emprunteur, et particulièrement son âge, son genre et sa situation matrimoniale,

§ d'autres caractéristiques du prêt demandé, à savoir le montant sollicité, le nombre de remboursements, le nombre de prêts, la différence du montant avec le prêt précédant, le mode d'octroi individuel, et le type de crédit « solfa »

§ et de l'expérience de l'agent de crédit.

Toutefois, ce modèle devrait être testé par l'institution sur un autre échantillon historique de clients ; Une fois son pouvoir prédictif prouvé, Enda pourrait l'utiliser progressivement pour effectuer la sélection des demandeurs de crédit.

Pour ce faire, il faudrait par ailleurs, fixer les seuils de risque en fonction des objectifs et de la politique de l'organisation. Par exemple , s'ils fixent les seuils à :

· 5% pour la classe de risque excellent,

· à 12% pour la classe de risque normal,

· à 25% pour le risque limite,

· à 35% pour la classe de risque très problématique ;

Alors :

Ø Une demande dont la formule prédit une probabilité de retard de 0,01 serait approuvée d'emblée et l'organisation peut fidéliser l'emprunteur trop faiblement risqué par une diminution du taux d'intérêt applicable.

Ø Une demande à probabilité de retard de 11%, serait acceptée normalement

Ø Les demandes à risque 20%, doivent faire l'objet d'un approfondissement d'étude de solvabilité pour décider de l'octroi

Ø Une demande dont la probabilité de retard se situe au niveau de 30%, doit faire l'objet d'un réexamen qui peut entraîner soit le rejet, soit l'acceptation avec une révision du montant demandé vers la baisse, une augmentation du taux d'intérêt applicable et une exigence si possible de garanties matérielles.

Ø Toute demande dont le risque de retard dépasse 0,35  serait rejetée dés le départ, sans y passer beaucoup de temps pour son étude et son examen.

Par la mise en place d'un système de gestion de risque de crédits se basant sur la méthode de crédit scoring qui devrait être affiné, discuté et amélioré par les avis des agents de crédits et des instances dirigeantes de l'institution, Enda ne peut qu'améliorer ses performances en matière de remboursement à l'échéance et d'efficacité et qui constituent des atouts appréciables pour entamer la nouvelle phase de restructuration à laquelle elle s'apprête.

CONCLUSION GENERALE

Le débat actuel concernant les répercussions, sur la microfinance, de la crise financière et économique qui sévit depuis la fin de l'année 2008 dans le monde entier, ne fait que commencer, et il n'est pas prêt d'aboutir à une conclusion unanime.

Certains pensent que la crise ne va pas affecter le secteur microfinancier ; cette idée à été défendue par Muhammad Yunus, le père du microcrédit, qui a déclaré, lors d'une conférence de presse accordée à l'occasion d'un symposium sur la microfinance, organisé au siège du Bureau international du travail (BIT) à Genève en Octobre 2008, que le système de la microfinance n'est pas affecté par la crise ; « Il y a une bonne nouvelle au milieu des mauvaises nouvelles: la microfinance continue à fonctionner d'une manière aussi bonne qu'elle fonctionnait au passé, elle n'a pas été touchée par le processus de désintégration ».

Cependant, beaucoup d'autres économistes, chercheurs et même des responsables d'IMFs pensent que l'impact de la crise financière a commencé à se faire sentir dans la sphère de la microfinance ; ils avancent particulièrement deux arguments pour étayer leur thèse :

D'une part, pensent ils, la crise économique va accroître la demande en matière de microcrédit, étant donné qu'elle a entraîné la destruction massive de millions d'emplois, la recrudescence du chômage, et par conséquent, l'augmentation de la pauvreté et du nombre des exclus du système bancaire.

D'autre part, et en raison du manque de liquidités bancaires et du climat de méfiance qui caractérisent le monde de la finance depuis le début de la crise, le coût de refinancement des IMF auprès des banques et des bailleurs de fonds va augmenter- même si l'on assiste à la baisse des principaux taux directeurs - ce qui ne manquera pas de se traduire par une augmentation des taux d'intérêts que les demandeurs des microcrédits ne seront pas capables de supporter.

Les institutions de microfinance qui pourront mieux maîtriser leurs coûts, et bien gérer les risques de crédits ainsi que celles qui bénéficient déjà d'une autonomie financière, surtout si elles collectent les dépôts, ont plus de chances de consolider leurs positions et de sortir de la crise plus aguerries et plus fortes.

Dans ce contexte, Enda Inter-Arabe, pour continuer à progresser et améliorer davantage ses performances remarquables, et de là consolider la place de choix qu'elle occupe dans le dispositif de lutte contre la pauvreté en Tunisie, est appelée à entreprendre sa transformation en institution financière et veiller à bien préparer les instruments, les mécanismes et les procédures adéquats pour bien réussir cette mutation.

C'est un vaste programme. Mais c'est un nouveau challenge aussi mobilisateur que passionnant...

Annexes

Annexe 1

Le conseil d'administration d'Enda Inter-Arabe

Mohsen Boujbel   Homme d'affaires.
   Ancien Secrétaire d'Etat à l'Agriculture. Jameleddine Chichti   Professeur d'économie à l'Université de Tunis.
   Ancien Conseiller du Président de la République. Nebiha Gueddana   Directrice générale de l'Office National de la Famille et de la Population.
   Ancienne Secrétaire d'Etat aux Affaires Sociales. Moncef Zaafrane   Banquier.
   Ancien Ministre. Chedli Ounis   Consultant auprès de différentes sociétés tunisiennes.
   Ancien Banquier (Arab Tunisian Bank et Banque Centrale de Tunisie). Selma Bellagha   Directeur général de Alternative Capital Partners, société tunisienne de gestion de fonds.



   

 
 

Annexe 2

Descriptive Statistics

 

N

Minimum

Maximum

Mean

Std. Deviation

age du client

16019

14

79

38,00

10,648

montant du pret

16021

100

5000

542,04

408,043

nombre de mensualité

16021

1

36

8,41

2,904

taille du menage (excepte le client)

15995

0

90

4,16

2,655

nombre de prets reçus

16021

1

35

3,40

3,087

montant precedent

16021

,00

5000,00

387,0358

432,35573

passage en montant

16021

-4500,00

5000,00

155,0091

344,41011

dummy du retard (retard=1)

16021

0

1

,18

,387

annee d'octroi du pret

16021

2005

2008

2006,90

1,028

annee de cloture du pret

11410

2005,00

2008,00

2007,0700

,92259

dummy du groupe solidaire

16021

,00

1,00

,4432

,49678

dummy du produit individuel

16021

,00

1,00

,4201

,49360

dummy du produit solfa

16021

,00

1,00

,0600

,23746

dummy du produit forsa

16021

,00

1,00

,0039

,06259

dummy du produit taalim

16021

,00

1,00

,0544

,22675

dummy du produit elevage

16021

,00

1,00

,0760

,26505

dummy genre (homme=1)

16021

,00

1,00

,1875

,39033

dummy marie

16021

,00

1,00

,7461

,43526

dummy veuf

16021

,00

1,00

,0248

,15546

dummy_divorce

16021

,00

1,00

,0361

,18649

dummy sait lire (client)

16021

,00

1,00

,0805

,27201

dummy études primaires

16021

,00

1,00

,6630

,47270

dummy études secondaires

16021

,00

1,00

,0840

,27742

dummy études supérieures

16021

,00

1,00

,0086

,09208

dummy activite commerce

16021

,00

1,00

,6103

,48771

dummy activite production

16021

,00

1,00

,1476

,35467

dummy activite service

16021

,00

1,00

,1197

,32457

dummy agent de credit homme (=1)

16021

,00

1,00

,5940

,49109

experience de l'agent de credit (negatif si passation)

16021

-19,00

123,00

22,9120

24,49068

Valid N (listwise)

11387

 
 
 
 

montant du pret * dummy du retard (retard=1) Crosstabulation

 
 
 

dummy du retard (retard=1)

Total

 
 
 

pas de retard

retard

montant du pret

100

Count

61

9

70

% within montant du pret

87,1%

12,9%

100,0%

150

Count

448

50

498

% within montant du pret

90,0%

10,0%

100,0%

200

Count

2445

368

2813

% within montant du pret

86,9%

13,1%

100,0%

300

Count

2231

389

2620

% within montant du pret

85,2%

14,8%

100,0%

400

Count

1799

425

2224

% within montant du pret

80,9%

19,1%

100,0%

500

Count

1809

485

2294

% within montant du pret

78,9%

21,1%

100,0%

600

Count

925

232

1157

% within montant du pret

79,9%

20,1%

100,0%

700

Count

675

215

890

% within montant du pret

75,8%

24,2%

100,0%

800

Count

869

266

1135

% within montant du pret

76,6%

23,4%

100,0%

1000

Count

915

254

1169

% within montant du pret

78,3%

21,7%

100,0%

1200

Count

416

129

545

% within montant du pret

76,3%

23,7%

100,0%

1500

Count

236

64

300

% within montant du pret

78,7%

21,3%

100,0%

1700

Count

65

16

81

% within montant du pret

80,2%

19,8%

100,0%

2000

Count

81

25

106

% within montant du pret

76,4%

23,6%

100,0%

2200

Count

7

1

8

% within montant du pret

87,5%

12,5%

100,0%

2500

Count

36

5

41

% within montant du pret

87,8%

12,2%

100,0%

2700

Count

1

0

1

% within montant du pret

100,0%

,0%

100,0%

3000

Count

30

7

37

% within montant du pret

81,1%

18,9%

100,0%

3500

Count

6

1

7

% within montant du pret

85,7%

14,3%

100,0%

4000

Count

9

3

12

% within montant du pret

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25,0%

100,0%

4500

Count

2

2

4

% within montant du pret

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50,0%

100,0%

5000

Count

8

1

9

% within montant du pret

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11,1%

100,0%

Total

Count

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2947

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% within montant du pret

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18,4%

100,0%

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Total

 
 
 

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retard

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0

18

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100,0%

,0%

100,0%

2

Count

250

35

285

% within nombre de mensualité

87,7%

12,3%

100,0%

3

Count

569

104

673

% within nombre de mensualité

84,5%

15,5%

100,0%

4

Count

185

10

195

% within nombre de mensualité

94,9%

5,1%

100,0%

5

Count

5

1

6

% within nombre de mensualité

83,3%

16,7%

100,0%

6

Count

3832

601

4433

% within nombre de mensualité

86,4%

13,6%

100,0%

7

Count

1

0

1

% within nombre de mensualité

100,0%

,0%

100,0%

8

Count

2958

617

3575

% within nombre de mensualité

82,7%

17,3%

100,0%

9

Count

3

1

4

% within nombre de mensualité

75,0%

25,0%

100,0%

10

Count

2798

798

3596

% within nombre de mensualité

77,8%

22,2%

100,0%

12

Count

2323

745

3068

% within nombre de mensualité

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100,0%

14

Count

1

0

1

% within nombre de mensualité

100,0%

,0%

100,0%

15

Count

9

0

9

% within nombre de mensualité

100,0%

,0%

100,0%

16

Count

6

1

7

% within nombre de mensualité

85,7%

14,3%

100,0%

18

Count

81

24

105

% within nombre de mensualité

77,1%

22,9%

100,0%

20

Count

1

0

1

% within nombre de mensualité

100,0%

,0%

100,0%

22

Count

1

0

1

% within nombre de mensualité

100,0%

,0%

100,0%

24

Count

32

6

38

% within nombre de mensualité

84,2%

15,8%

100,0%

36

Count

1

4

5

% within nombre de mensualité

20,0%

80,0%

100,0%

Total

Count

13074

2947

16021

% within nombre de mensualité

81,6%

18,4%

100,0%

age du client * dummy du retard (retard=1) Crosstabulation

 
 
 

dummy du retard (retard=1)

Total

 
 
 

pas de retard

retard

age du client

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Count

3

2

5

% within age du client

60,0%

40,0%

100,0%

15

Count

6

2

8

% within age du client

75,0%

25,0%

100,0%

16

Count

28

8

36

% within age du client

77,8%

22,2%

100,0%

17

Count

44

16

60

% within age du client

73,3%

26,7%

100,0%

18

Count

97

15

112

% within age du client

86,6%

13,4%

100,0%

19

Count

132

28

160

% within age du client

82,5%

17,5%

100,0%

20

Count

143

45

188

% within age du client

76,1%

23,9%

100,0%

21

Count

224

59

283

% within age du client

79,2%

20,8%

100,0%

22

Count

240

45

285

% within age du client

84,2%

15,8%

100,0%

23

Count

267

76

343

% within age du client

77,8%

22,2%

100,0%

24

Count

242

102

344

% within age du client

70,3%

29,7%

100,0%

25

Count

301

89

390

% within age du client

77,2%

22,8%

100,0%

26

Count

308

80

388

% within age du client

79,4%

20,6%

100,0%

27

Count

338

97

435

% within age du client

77,7%

22,3%

100,0%

28

Count

362

85

447

% within age du client

81,0%

19,0%

100,0%

29

Count

335

111

446

% within age du client

75,1%

24,9%

100,0%

30

Count

391

59

450

% within age du client

86,9%

13,1%

100,0%

31

Count

409

88

497

% within age du client

82,3%

17,7%

100,0%

32

Count

388

85

473

% within age du client

82,0%

18,0%

100,0%

33

Count

355

87

442

% within age du client

80,3%

19,7%

100,0%

34

Count

373

95

468

% within age du client

79,7%

20,3%

100,0%

35

Count

398

81

479

% within age du client

83,1%

16,9%

100,0%

36

Count

417

85

502

% within age du client

83,1%

16,9%

100,0%

37

Count

390

111

501

% within age du client

77,8%

22,2%

100,0%

38

Count

489

88

577

% within age du client

84,7%

15,3%

100,0%

39

Count

454

93

547

% within age du client

83,0%

17,0%

100,0%

40

Count

459

84

543

% within age du client

84,5%

15,5%

100,0%

41

Count

465

92

557

% within age du client

83,5%

16,5%

100,0%

42

Count

431

76

507

% within age du client

85,0%

15,0%

100,0%

43

Count

433

103

536

% within age du client

80,8%

19,2%

100,0%

44

Count

398

83

481

% within age du client

82,7%

17,3%

100,0%

45

Count

416

75

491

% within age du client

84,7%

15,3%

100,0%

46

Count

353

68

421

% within age du client

83,8%

16,2%

100,0%

47

Count

367

77

444

% within age du client

82,7%

17,3%

100,0%

48

Count

319

78

397

% within age du client

80,4%

19,6%

100,0%

49

Count

320

76

396

% within age du client

80,8%

19,2%

100,0%

50

Count

290

57

347

% within age du client

83,6%

16,4%

100,0%

51

Count

263

51

314

% within age du client

83,8%

16,2%

100,0%

52

Count

211

35

246

% within age du client

85,8%

14,2%

100,0%

53

Count

231

38

269

% within age du client

85,9%

14,1%

100,0%

54

Count

154

31

185

% within age du client

83,2%

16,8%

100,0%

55

Count

122

25

147

% within age du client

83,0%

17,0%

100,0%

56

Count

140

32

172

% within age du client

81,4%

18,6%

100,0%

57

Count

104

18

122

% within age du client

85,2%

14,8%

100,0%

58

Count

96

25

121

% within age du client

79,3%

20,7%

100,0%

59

Count

79

24

103

% within age du client

76,7%

23,3%

100,0%

60

Count

63

12

75

% within age du client

84,0%

16,0%

100,0%

61

Count

39

12

51

% within age du client

76,5%

23,5%

100,0%

62

Count

48

5

53

% within age du client

90,6%

9,4%

100,0%

63

Count

32

5

37

% within age du client

86,5%

13,5%

100,0%

64

Count

28

9

37

% within age du client

75,7%

24,3%

100,0%

65

Count

22

6

28

% within age du client

78,6%

21,4%

100,0%

66

Count

6

3

9

% within age du client

66,7%

33,3%

100,0%

67

Count

10

5

15

% within age du client

66,7%

33,3%

100,0%

68

Count

17

3

20

% within age du client

85,0%

15,0%

100,0%

69

Count

4

2

6

% within age du client

66,7%

33,3%

100,0%

71

Count

3

0

3

% within age du client

100,0%

,0%

100,0%

72

Count

5

1

6

% within age du client

83,3%

16,7%

100,0%

73

Count

4

1

5

% within age du client

80,0%

20,0%

100,0%

74

Count

2

0

2

% within age du client

100,0%

,0%

100,0%

75

Count

1

0

1

% within age du client

100,0%

,0%

100,0%

76

Count

2

1

3

% within age du client

66,7%

33,3%

100,0%

77

Count

1

1

2

% within age du client

50,0%

50,0%

100,0%

79

Count

0

1

1

% within age du client

,0%

100,0%

100,0%

Total

Count

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16019

% within age du client

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18,4%

100,0%

nombre de prets reçus * dummy du retard (retard=1) Crosstabulation

 
 
 

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Total

 
 
 

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100,0%

2

Count

2802

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% within nombre de prets reçus

82,9%

17,1%

100,0%

3

Count

1721

444

2165

% within nombre de prets reçus

79,5%

20,5%

100,0%

4

Count

1152

339

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% within nombre de prets reçus

77,3%

22,7%

100,0%

5

Count

743

222

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% within nombre de prets reçus

77,0%

23,0%

100,0%

6

Count

561

193

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% within nombre de prets reçus

74,4%

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100,0%

7

Count

449

123

572

% within nombre de prets reçus

78,5%

21,5%

100,0%

8

Count

343

100

443

% within nombre de prets reçus

77,4%

22,6%

100,0%

9

Count

231

72

303

% within nombre de prets reçus

76,2%

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100,0%

10

Count

174

57

231

% within nombre de prets reçus

75,3%

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100,0%

11

Count

124

31

155

% within nombre de prets reçus

80,0%

20,0%

100,0%

12

Count

93

30

123

% within nombre de prets reçus

75,6%

24,4%

100,0%

13

Count

59

18

77

% within nombre de prets reçus

76,6%

23,4%

100,0%

14

Count

45

15

60

% within nombre de prets reçus

75,0%

25,0%

100,0%

15

Count

27

14

41

% within nombre de prets reçus

65,9%

34,1%

100,0%

16

Count

31

4

35

% within nombre de prets reçus

88,6%

11,4%

100,0%

17

Count

23

7

30

% within nombre de prets reçus

76,7%

23,3%

100,0%

18

Count

13

6

19

% within nombre de prets reçus

68,4%

31,6%

100,0%

19

Count

13

2

15

% within nombre de prets reçus

86,7%

13,3%

100,0%

20

Count

3

3

6

% within nombre de prets reçus

50,0%

50,0%

100,0%

21

Count

3

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% within nombre de prets reçus

75,0%

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100,0%

22

Count

5

0

5

% within nombre de prets reçus

100,0%

,0%

100,0%

23

Count

3

1

4

% within nombre de prets reçus

75,0%

25,0%

100,0%

24

Count

1

0

1

% within nombre de prets reçus

100,0%

,0%

100,0%

25

Count

3

1

4

% within nombre de prets reçus

75,0%

25,0%

100,0%

26

Count

1

0

1

% within nombre de prets reçus

100,0%

,0%

100,0%

27

Count

5

0

5

% within nombre de prets reçus

100,0%

,0%

100,0%

28

Count

1

1

2

% within nombre de prets reçus

50,0%

50,0%

100,0%

30

Count

1

0

1

% within nombre de prets reçus

100,0%

,0%

100,0%

33

Count

0

1

1

% within nombre de prets reçus

,0%

100,0%

100,0%

35

Count

1

0

1

% within nombre de prets reçus

100,0%

,0%

100,0%

Total

Count

13074

2947

16021

% within nombre de prets reçus

81,6%

18,4%

100,0%

montant precedent * dummy du retard (retard=1) Crosstabulation

 
 
 

dummy du retard (retard=1)

Total

 
 
 

pas de retard

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montant precedent

,00

Count

4443

684

5127

% within montant precedent

86,7%

13,3%

100,0%

100,00

Count

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2

34

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100,0%

150,00

Count

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% within montant precedent

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200,00

Count

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1806

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300,00

Count

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304

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% within montant precedent

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21,0%

100,0%

400,00

Count

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% within montant precedent

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20,7%

100,0%

500,00

Count

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Count

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Count

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80,0%

20,0%

100,0%

800,00

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20,3%

100,0%

1000,00

Count

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202

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% within montant precedent

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21,9%

100,0%

1200,00

Count

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77,0%

23,0%

100,0%

1500,00

Count

175

53

228

% within montant precedent

76,8%

23,2%

100,0%

1700,00

Count

37

10

47

% within montant precedent

78,7%

21,3%

100,0%

2000,00

Count

64

15

79

% within montant precedent

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100,0%

2200,00

Count

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3

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% within montant precedent

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100,0%

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Count

20

3

23

% within montant precedent

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100,0%

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Count

1

0

1

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100,0%

,0%

100,0%

3000,00

Count

19

6

25

% within montant precedent

76,0%

24,0%

100,0%

3500,00

Count

9

0

9

% within montant precedent

100,0%

,0%

100,0%

4000,00

Count

7

1

8

% within montant precedent

87,5%

12,5%

100,0%

4500,00

Count

1

0

1

% within montant precedent

100,0%

,0%

100,0%

5000,00

Count

2

3

5

% within montant precedent

40,0%

60,0%

100,0%

Total

Count

13074

2947

16021

% within montant precedent

81,6%

18,4%

100,0%

dummy genre (homme=1) * dummy du retard (retard=1) Crosstabulation

 
 
 

dummy du retard (retard=1)

Total

 
 
 

pas de retard

retard

dummy genre (homme=1)

,00

Count

10728

2289

13017

% within dummy genre (homme=1)

82,4%

17,6%

100,0%

1,00

Count

2346

658

3004

% within dummy genre (homme=1)

78,1%

21,9%

100,0%

Total

Count

13074

2947

16021

% within dummy genre (homme=1)

81,6%

18,4%

100,0%

dummy agent de credit homme (=1) * dummy du retard (retard=1) Crosstabulation

 
 
 

dummy du retard (retard=1)

Total

 
 
 

pas de retard

retard

dummy agent de credit homme (=1)

,00

Count

5353

1151

6504

% within dummy agent de credit homme (=1)

82,3%

17,7%

100,0%

1,00

Count

7721

1796

9517

% within dummy agent de credit homme (=1)

81,1%

18,9%

100,0%

Total

Count

13074

2947

16021

% within dummy agent de credit homme (=1)

81,6%

18,4%

100,0%

Annexe 3

PREMIER MODELE

Variables dans l'équation

 

B

E.S.

Wald

ddl

Signif.

Exp(B)

Etape 1(a)

DUMMY_FA

,750

,041

328,855

1

,000

2,117

Constante

-1,848

,030

3726,543

1

,000

,158

Etape 2(b)

NUMBEROF

,059

,007

65,324

1

,000

1,061

DUMMY_FA

,653

,043

231,226

1

,000

1,922

Constante

-2,314

,066

1217,880

1

,000

,099

Etape 3(c)

NUMBEROF

,082

,008

110,552

1

,000

1,085

PASSAGEM

-,001

,000

85,992

1

,000

,999

DUMMY_FA

,700

,044

255,382

1

,000

2,015

Constante

-2,446

,068

1281,270

1

,000

,087

Etape 4(d)

NUMBEROF

,087

,008

121,798

1

,000

1,090

PASSAGEM

-,001

,000

93,163

1

,000

,999

DUMMY_FA

,683

,044

241,264

1

,000

1,979

DUMMY_MA

-,317

,046

47,260

1

,000

,728

Constante

-2,241

,074

917,829

1

,000

,106

Etape 5(e)

NUMBEROF

,085

,008

117,533

1

,000

1,089

PASSAGEM

-,001

,000

69,778

1

,000

,999

DUMMY_FA

,632

,045

198,255

1

,000

1,881

DUMMY_MA

-,323

,046

49,102

1

,000

,724

EXPERIEN

,005

,001

32,385

1

,000

1,005

Constante

-2,323

,075

951,761

1

,000

,098

Etape 6(f)

NUMBEROF

,090

,008

128,755

1

,000

1,094

AGE

-,010

,002

23,577

1

,000

,990

PASSAGEM

-,001

,000

78,860

1

,000

,999

DUMMY_FA

,632

,045

197,876

1

,000

1,881

DUMMY_MA

-,244

,049

24,851

1

,000

,783

EXPERIEN

,005

,001

36,259

1

,000

1,005

Constante

-2,037

,095

459,955

1

,000

,130

Etape 7(g)

NUMBEROF

,092

,008

135,976

1

,000

1,097

AGE

-,010

,002

21,354

1

,000

,990

PASSAGEM

-,001

,000

86,821

1

,000

,999

DUMMY_FA

,611

,045

182,648

1

,000

1,842

DUMMY_HO

,238

,052

21,008

1

,000

1,269

DUMMY_MA

-,229

,049

21,635

1

,000

,795

EXPERIEN

,005

,001

39,392

1

,000

1,005

Constante

-2,127

,097

479,426

1

,000

,119

Etape 8(h)

AMOUNT

,000

,000

18,492

1

,000

1,000

NUMBEROF

,120

,010

138,062

1

,000

1,127

AGE

-,009

,002

18,619

1

,000

,991

PASSAGEM

-,001

,000

74,684

1

,000

,999

DUMMY_FA

,648

,046

198,546

1

,000

1,912

DUMMY_HO

,252

,052

23,375

1

,000

1,287

DUMMY_MA

-,234

,049

22,452

1

,000

,792

EXPERIEN

,006

,001

47,369

1

,000

1,006

Constante

-2,246

,102

489,472

1

,000

,106

Etape 9(i)

AMOUNT

-,001

,000

28,286

1

,000

,999

NUMBEROF

,119

,010

135,638

1

,000

1,126

AGE

-,010

,002

21,582

1

,000

,990

CYCLE

,038

,012

10,787

1

,001

1,039

PASSAGEM

,000

,000

12,200

1

,000

1,000

DUMMY_FA

,643

,046

195,017

1

,000

1,902

DUMMY_HO

,272

,053

26,903

1

,000

1,313

DUMMY_MA

-,232

,049

22,145

1

,000

,793

EXPERIEN

,005

,001

39,331

1

,000

1,005

Constante

-2,255

,101

494,098

1

,000

,105

Etape 10(j)

AMOUNT

-,001

,000

31,989

1

,000

,999

NUMBEROF

,132

,012

125,016

1

,000

1,141

AGE

-,010

,002

21,522

1

,000

,990

CYCLE

,036

,012

9,583

1

,002

1,037

PASSAGEM

,000

,000

7,523

1

,006

1,000

DUMMY_FA

,661

,047

199,282

1

,000

1,937

DUMMY_SO

,293

,132

4,884

1

,027

1,340

DUMMY_HO

,269

,053

26,247

1

,000

1,309

DUMMY_MA

-,231

,049

21,798

1

,000

,794

EXPERIEN

,005

,001

39,130

1

,000

1,005

Constante

-2,361

,112

440,884

1

,000

,094

Etape 11(k)

AMOUNT

1,25E+12

322,625

1,51E+19

1

,000

,

NUMBEROF

,131

,011

131,752

1

,000

1,140

AGE

-,010

,002

21,831

1

,000

,990

CYCLE

,042

,011

13,411

1

,000

1,043

PREVAMOU

-1,25E+12

322,625

1,51E+19

1

,000

,000

PASSAGEM

-1,25E+12

322,625

1,51E+19

1

,000

,000

DUMMY_FA

,671

,046

212,722

1

,000

1,956

DUMMY_SO

,299

,130

5,280

1

,022

1,348

DUMMY_HO

,265

,052

26,260

1

,000

1,304

DUMMY_MA

-,233

,049

22,990

1

,000

,792

EXPERIEN

,005

,001

40,447

1

,000

1,005

Constante

-2,377

,110

464,541

1

,000

,093

a Variable(s) entrées à l'étape 1: DUMMY_FA.

b Variable(s) entrées à l'étape 2: NUMBEROF.

c Variable(s) entrées à l'étape 3: PASSAGEM.

d Variable(s) entrées à l'étape 4: DUMMY_MA.

e Variable(s) entrées à l'étape 5: EXPERIEN.

f Variable(s) entrées à l'étape 6: AGE.

g Variable(s) entrées à l'étape 7: DUMMY_HO.

h Variable(s) entrées à l'étape 8: AMOUNT.

i Variable(s) entrées à l'étape 9: CYCLE.

j Variable(s) entrées à l'étape 10: DUMMY_SO.

k Variable(s) entrées à l'étape 11: PREVAMOU.

Variables hors de l'équation

Score

ddl

Signif.

Etape 1

Variables

AMOUNT

2,692

1

,101

NUMBEROF

65,973

1

,000

AGE

18,164

1

,000

NOOFDEPE

,007

1

,935

CYCLE

53,898

1

,000

PREVAMOU

38,441

1

,000

PASSAGEM

39,522

1

,000

DUMMY_GS

35,349

1

,000

DUMMY_SO

,889

1

,346

DUMMY_FO

,045

1

,832

DUMMY_TA

33,340

1

,000

DUMMY_EL

,000

1

,984

DUMMY_HO

11,137

1

,001

DUMMY_MA

33,526

1

,000

DUMMY_VE

,088

1

,767

DUMMY_DI

1,300

1

,254

DUMMY_LI

,001

1

,976

DUMMY_PR

1,512

1

,219

DUMMY_SE

1,080

1

,299

DUMMY_SU

1,604

1

,205

DUMMY_CO

,027

1

,871

V28_A

,063

1

,802

V29_A

,769

1

,381

DUMMY_AC

2,403

1

,121

EXPERIEN

50,187

1

,000

Etape 2

Variables

AMOUNT

20,682

1

,000

AGE

26,007

1

,000

NOOFDEPE

,153

1

,696

CYCLE

28,522

1

,000

PREVAMOU

12,796

1

,000

PASSAGEM

88,061

1

,000

DUMMY_GS

39,194

1

,000

DUMMY_SO

23,229

1

,000

DUMMY_FO

,025

1

,874

DUMMY_TA

16,714

1

,000

DUMMY_EL

,065

1

,798

DUMMY_HO

14,100

1

,000

DUMMY_MA

40,169

1

,000

DUMMY_VE

,198

1

,656

DUMMY_DI

1,191

1

,275

DUMMY_LI

,208

1

,648

DUMMY_PR

1,565

1

,211

DUMMY_SE

,552

1

,457

DUMMY_SU

1,586

1

,208

DUMMY_CO

,032

1

,858

V28_A

,010

1

,922

V29_A

,713

1

,398

DUMMY_AC

1,975

1

,160

EXPERIEN

52,293

1

,000

Etape 3

Variables

AMOUNT

12,187

1

,000

AGE

41,479

1

,000

NOOFDEPE

1,514

1

,219

CYCLE

,072

1

,788

PREVAMOU

12,187

1

,000

DUMMY_GS

5,805

1

,016

DUMMY_SO

1,360

1

,244

DUMMY_FO

1,300

1

,254

DUMMY_TA

,633

1

,426

DUMMY_EL

,348

1

,555

DUMMY_HO

25,421

1

,000

DUMMY_MA

47,495

1

,000

DUMMY_VE

,073

1

,787

DUMMY_DI

,531

1

,466

DUMMY_LI

1,157

1

,282

DUMMY_PR

,946

1

,331

DUMMY_SE

,000

1

,999

DUMMY_SU

,771

1

,380

DUMMY_CO

,305

1

,581

V28_A

,092

1

,762

V29_A

2,173

1

,140

DUMMY_AC

2,656

1

,103

EXPERIEN

30,655

1

,000

Etape 4

Variables

AMOUNT

12,053

1

,001

AGE

19,892

1

,000

NOOFDEPE

1,249

1

,264

CYCLE

,002

1

,964

PREVAMOU

12,053

1

,001

DUMMY_GS

6,748

1

,009

DUMMY_SO

1,123

1

,289

DUMMY_FO

1,322

1

,250

DUMMY_TA

1,437

1

,231

DUMMY_EL

,518

1

,472

DUMMY_HO

20,073

1

,000

DUMMY_VE

4,370

1

,037

DUMMY_DI

2,589

1

,108

DUMMY_LI

2,290

1

,130

DUMMY_PR

,469

1

,494

DUMMY_SE

,516

1

,472

DUMMY_SU

1,373

1

,241

DUMMY_CO

,103

1

,749

V28_A

,008

1

,930

V29_A

,693

1

,405

DUMMY_AC

2,952

1

,086

EXPERIEN

32,499

1

,000

Etape 5

Variables

AMOUNT

18,846

1

,000

AGE

23,624

1

,000

NOOFDEPE

1,728

1

,189

CYCLE

1,875

1

,171

PREVAMOU

18,846

1

,000

DUMMY_GS

5,468

1

,019

DUMMY_SO

,370

1

,543

DUMMY_FO

1,429

1

,232

DUMMY_TA

1,700

1

,192

DUMMY_EL

1,071

1

,301

DUMMY_HO

23,429

1

,000

DUMMY_VE

4,037

1

,045

DUMMY_DI

3,030

1

,082

DUMMY_LI

1,818

1

,177

DUMMY_PR

,514

1

,473

DUMMY_SE

,249

1

,618

DUMMY_SU

1,563

1

,211

DUMMY_CO

,244

1

,622

V28_A

,050

1

,823

V29_A

,707

1

,400

DUMMY_AC

6,217

1

,013

Etape 6

Variables

AMOUNT

16,385

1

,000

NOOFDEPE

,832

1

,362

CYCLE

,557

1

,455

PREVAMOU

16,385

1

,000

DUMMY_GS

5,170

1

,023

DUMMY_SO

,572

1

,450

DUMMY_FO

1,335

1

,248

DUMMY_TA

1,278

1

,258

DUMMY_EL

,669

1

,413

DUMMY_HO

21,068

1

,000

DUMMY_VE

1,599

1

,206

DUMMY_DI

,013

1

,909

DUMMY_LI

2,063

1

,151

DUMMY_PR

,085

1

,771

DUMMY_SE

1,433

1

,231

DUMMY_SU

2,141

1

,143

DUMMY_CO

,001

1

,977

V28_A

,073

1

,788

V29_A

,137

1

,711

DUMMY_AC

5,528

1

,019

Etape 7

Variables

AMOUNT

18,511

1

,000

NOOFDEPE

,545

1

,460

CYCLE

,268

1

,604

PREVAMOU

18,511

1

,000

DUMMY_GS

3,059

1

,080

DUMMY_SO

,344

1

,557

DUMMY_FO

1,721

1

,190

DUMMY_TA

,559

1

,455

DUMMY_EL

,456

1

,499

DUMMY_VE

,803

1

,370

DUMMY_DI

,388

1

,533

DUMMY_LI

2,318

1

,128

DUMMY_PR

,255

1

,613

DUMMY_SE

2,235

1

,135

DUMMY_SU

2,352

1

,125

DUMMY_CO

,018

1

,894

V28_A

,002

1

,963

V29_A

,022

1

,882

DUMMY_AC

5,213

1

,022

Etape 8

Variables

NOOFDEPE

,430

1

,512

CYCLE

10,839

1

,001

PREVAMOU

,000

1

1,000

DUMMY_GS

4,972

1

,026

DUMMY_SO

6,116

1

,013

DUMMY_FO

,314

1

,575

DUMMY_TA

,295

1

,587

DUMMY_EL

,173

1

,677

DUMMY_VE

,736

1

,391

DUMMY_DI

,241

1

,623

DUMMY_LI

1,065

1

,302

DUMMY_PR

,035

1

,851

DUMMY_SE

1,971

1

,160

DUMMY_SU

2,179

1

,140

DUMMY_CO

,257

1

,612

V28_A

,056

1

,813

V29_A

,024

1

,877

DUMMY_AC

4,557

1

,033

Etape 9

Variables

NOOFDEPE

,658

1

,417

PREVAMOU

,000

1

1,000

DUMMY_GS

4,116

1

,042

DUMMY_SO

4,895

1

,027

DUMMY_FO

,460

1

,498

DUMMY_TA

,299

1

,584

DUMMY_EL

,252

1

,615

DUMMY_VE

,715

1

,398

DUMMY_DI

,331

1

,565

DUMMY_LI

1,680

1

,195

DUMMY_PR

,107

1

,744

DUMMY_SE

1,559

1

,212

DUMMY_SU

1,919

1

,166

DUMMY_CO

,198

1

,657

V28_A

,112

1

,738

V29_A

,000

1

,989

DUMMY_AC

4,758

1

,029

Etape 10

Variables

NOOFDEPE

,632

1

,426

PREVAMOU

12693,622

1

,000

DUMMY_GS

1,144

1

,285

DUMMY_FO

,034

1

,854

DUMMY_TA

,067

1

,796

DUMMY_EL

,235

1

,628

DUMMY_VE

,677

1

,411

DUMMY_DI

,329

1

,566

DUMMY_LI

1,662

1

,197

DUMMY_PR

,096

1

,756

DUMMY_SE

1,649

1

,199

DUMMY_SU

1,978

1

,160

DUMMY_CO

,219

1

,640

V28_A

,083

1

,773

V29_A

,007

1

,932

DUMMY_AC

4,512

1

,034

Etape 11

Variables

NOOFDEPE

30,767

1

,000

DUMMY_GS

12,337

1

,000

DUMMY_FO

,854

1

,356

DUMMY_TA

,494

1

,482

DUMMY_EL

,009

1

,923

DUMMY_VE

1,756

1

,185

DUMMY_DI

,009

1

,925

DUMMY_LI

,338

1

,561

DUMMY_PR

24,087

1

,000

DUMMY_SE

5,101

1

,024

DUMMY_SU

3,015

1

,083

DUMMY_CO

13,302

1

,000

V28_A

2,049

1

,152

V29_A

1,888

1

,169

DUMMY_AC

2,410

1

,121

Statistiques globales

1173,406

15

,000

a Les khi-deux résiduels ne sont pas calculés du fait de la présence de redondances.

Matrice de corrélation

 

Constante

DUMMY_FA

NUMOF

PASGM

DUM_MA

EXPERIEN

AGE

DUM_HO

AMOU

CYC

DUM_SO

PREVA

11

Constante

1,000

-,150

-,653

,000

-,072

-,134

-,533

-,188

,000

,007

-,432

,000

AMOUNT

,000

,000

,000

-1,000

,000

,000

,000

,000

1,000

,000

,000

-1,000

NUMBEROF

-,653

,047

1,000

,000

-,033

,069

-,044

,069

,000

-,056

,497

,000

AGE

-,533

,006

-,044

,000

-,334

-,040

1,000

,035

,000

-,114

,002

,000

CYCLE

,007

-,048

-,056

,000

,008

-,157

-,114

,119

,000

1,000

-,082

,000

PREVAMOU

,000

,000

,000

1,000

,000

,000

,000

,000

-1,000

,000

,000

1,000

PASSAGEM

,000

,000

,000

1,000

,000

,000

,000

,000

-1,000

,000

,000

1,000

DUMMY_FA

-,150

1,000

,047

,000

,048

-,161

,006

-,094

,000

-,048

,183

,000

DUMMY_SO

-,432

,183

,497

,000

,016

-,007

,002

-,026

,000

-,082

1,000

,000

DUMMY_HO

-,188

-,094

,069

,000

,065

,052

,035

1,000

,000

,119

-,026

,000

DUMMY_MA

-,072

,048

-,033

,000

1,000

-,005

-,334

,065

,000

,008

,016

,000

EXPERIEN

-,134

-,161

,069

,000

-,005

1,000

-,040

,052

,000

-,157

-,007

,000

Annexe 4

Second modèle

Case Processing Summary

Unweighted Casesa

N

Percent

Selected Cases

Included in Analysis

16019

100,0

Missing Cases

2

,0

Total

16021

100,0

Unselected Cases

0

,0

Total

16021

100,0

a. If weight is in effect, see classification table for the total number of cases.

Model Summary

Step

-2 Log likelihood

Cox & Snell R Square

Nagelkerke R Square

1

14960,255a

,021

,033

2

14895,033b

,025

,040

3

14812,557b

,030

,048

4

14766,137b

,032

,053

5

14733,965b

,034

,056

6

14709,173b

,036

,058

7

14687,839b

,037

,060

8

14668,434b

,038

,062

9

14657,570b

,039

,063

10

14652,793b

,039

,064

a. Estimation terminated at iteration number 4 because parameter estimates changed by less than ,001.

b. Estimation terminated at iteration number 5 because parameter estimates changed by less than ,001.

Dependent Variable Encoding

Original Value

Internal Value

pas de retard

0

retard

1

Omnibus Tests of Model Coefficients

 
 

Chi-square

df

Sig.

Step 1

Step

333,368

1

,000

Block

333,368

1

,000

Model

333,368

1

,000

Step 2

Step

65,222

1

,000

Block

398,590

2

,000

Model

398,590

2

,000

Step 3

Step

82,477

1

,000

Block

481,067

3

,000

Model

481,067

3

,000

Step 4

Step

46,420

1

,000

Block

527,486

4

,000

Model

527,486

4

,000

Step 5

Step

32,172

1

,000

Block

559,658

5

,000

Model

559,658

5

,000

Step 6

Step

24,792

1

,000

Block

584,450

6

,000

Model

584,450

6

,000

Step 7

Step

21,334

1

,000

Block

605,784

7

,000

Model

605,784

7

,000

Step 8

Step

19,406

1

,000

Block

625,189

8

,000

Model

625,189

8

,000

Step 9

Step

10,864

1

,001

Block

636,054

9

,000

Model

636,054

9

,000

Step 10

Step

4,776

1

,029

Block

640,830

10

,000

Model

640,830

10

,000

Variables in the Equation

 

 

B

S.E.

Wald

df

Sig.

Exp(B)

Step 1a

dummy_fardi

0,74974133

0,0413

329,098

1

,000

2,116

Constant

-1,84815554

0,0303

3729,863

1

,000

,158

Step 2b

NumberOfpayments

0,05954020

0,0073

66,298

1

,000

1,061

dummy_fardi

0,65237986

0,0429

230,987

1

,000

1,920

Constant

-2,31679752

0,0663

1222,528

1

,000

,099

Step 3c

NumberOfpayments

0,08236610

0,0078

111,630

1

,000

1,086

PassageMontant

-0,00058155

0,0001

85,575

1

,000

,999

dummy_fardi

0,69926444

0,0438

254,991

1

,000

2,012

Constant

-2,44833660

0,0683

1285,761

1

,000

,086

Step 4d

NumberOfpayments

0,08687065

0,0078

122,979

1

,000

1,091

PassageMontant

-0,00060840

0,0001

92,747

1

,000

,999

dummy_fardi

0,68136423

0,0439

240,800

1

,000

1,977

dummy_marie

-0,31723971

0,0460

47,517

1

,000

,728

Constant

-2,24374804

0,0739

921,644

1

,000

,106

Step 5e

NumberOfpayments

0,08528113

0,0078

118,716

1

,000

1,089

PassageMontant

-0,00053588

0,0001

69,353

1

,000

,999

dummy_fardi

0,63018406

0,0449

197,365

1

,000

1,878

dummy_marie

-0,32367827

0,0461

49,322

1

,000

,723

experience_AC

0,00468083

0,0008

32,752

1

,000

1,005

Constant

-2,32632895

0,0752

955,943

1

,000

,098

Step 6f

NumberOfpayments

0,09013788

0,0079

130,245

1

,000

1,094

Age

-0,01041402

0,0021

24,496

1

,000

,990

PassageMontant

-0,00057512

0,0001

78,661

1

,000

,999

dummy_fardi

0,63024244

0,0449

197,097

1

,000

1,878

dummy_marie

-0,24355634

0,0489

24,765

1

,000

,784

experience_AC

0,00497225

0,0008

36,741

1

,000

1,005

Constant

-2,03536476

0,0949

459,902

1

,000

,131

Step 7g

NumberOfpayments

0,09284481

0,0079

137,631

1

,000

1,097

Age

-0,00994222

0,0021

22,154

1

,000

,990

PassageMontant

-0,00060431

0,0001

86,804

1

,000

,999

dummy_fardi

0,60865830

0,0452

181,682

1

,000

1,838

dummy_homme

0,24272651

0,0519

21,831

1

,000

1,275

dummy_marie

-0,22834331

0,0492

21,516

1

,000

,796

experience_AC

0,00520013

0,0008

39,942

1

,000

1,005

Constant

-2,12711975

0,0971

480,103

1

,000

,119

Step 8h

Amount

-0,00031848

0,0001

18,333

1

,000

1,000

NumberOfpayments

0,12028480

0,0102

139,074

1

,000

1,128

Age

-0,00930794

0,0021

19,356

1

,000

,991

PassageMontant

-0,00057385

0,0001

74,688

1

,000

,999

dummy_fardi

0,64570782

0,0460

197,434

1

,000

1,907

dummy_homme

0,25621527

0,0521

24,211

1

,000

1,292

dummy_marie

-0,23283146

0,0493

22,338

1

,000

,792

experience_AC

0,00575861

0,0008

47,896

1

,000

1,006

Constant

-2,24515195

0,1014

489,894

1

,000

,106

Step 9i

Amount

-0,00053258

0,0001

28,371

1

,000

,999

NumberOfpayments

0,11943081

0,0102

136,592

1

,000

1,127

Age

-0,01008881

0,0021

22,420

1

,000

,990

Cycle

0,03879033

0,0117

11,017

1

,001

1,040

PassageMontant

-0,00033950

0,0001

12,032

1

,001

1,000

dummy_fardi

0,64055755

0,0460

193,867

1

,000

1,898

dummy_homme

0,27656309

0,0524

27,822

1

,000

1,319

dummy_marie

-0,23133905

0,0493

22,025

1

,000

,793

experience_AC

0,00531894

0,0008

39,737

1

,000

1,005

Constant

-2,25446560

0,1014

494,522

1

,000

,105

Step 10j

Amount

-0,00058950

0,0001

32,058

1

,000

,999

NumberOfpayments

0,13209881

0,0118

125,750

1

,000

1,141

Age

-0,01007606

0,0021

22,352

1

,000

,990

Cycle

0,03672781

0,0117

9,801

1

,002

1,037

PassageMontant

-0,00027807

0,0001

7,412

1

,006

1,000

dummy_fardi

0,65894468

0,0468

198,097

1

,000

1,933

dummy_solfa

0,29147199

0,1323

4,853

1

,028

1,338

dummy_homme

0,27335096

0,0525

27,151

1

,000

1,314

dummy_marie

-0,22959808

0,0493

21,684

1

,000

,795

experience_AC

0,00530517

0,0008

39,519

1

,000

1,005

Constant

-2,35967705

0,1123

441,124

1

,000

,094

Correlation Matrix

 

 

Constant

NumberOfpayments

dummy_fardi

PassageMontant

dummy_marie

experience_AC

Age

dummy_homme

Amount

Cycle

dummy_solfa

Step 10

Constant

1,000

-,657

-,154

-,125

-,070

-,134

-,531

-,187

,303

,006

-,439

Amount

,303

-,516

-,165

-,566

,009

-,010

,023

-,107

1,000

-,614

-,261

NumberOfpayments

-,657

1,000

,060

,016

-,034

,069

-,043

,068

-,516

-,051

,505

Age

-,531

-,043

,005

,004

-,334

-,040

1,000

,035

,023

-,113

,002

Cycle

,006

-,051

-,044

,678

,007

-,156

-,113

,119

-,614

1,000

-,081

PassageMontant

-,125

,016

-,060

1,000

,015

,014

,004

,009

-,566

,678

,280

dummy_fardi

-,154

,060

1,000

-,060

,049

-,162

,005

-,093

-,165

-,044

,187

dummy_solfa

-,439

,505

,187

,280

,015

-,006

,002

-,028

-,261

-,081

1,000

dummy_homme

-,187

,068

-,093

,009

,065

,053

,035

1,000

-,107

,119

-,028

dummy_marie

-,070

-,034

,049

,015

1,000

-,004

-,334

,065

,009

,007

,015

experience_AC

-,134

,069

-,162

,014

-,004

1,000

-,040

,053

-,010

-,156

-,006

Classification Tablea

 

Observed

Predicted

 

dummy du retard

Percentage Correct

 

pas de retard

retard

Step 1

dummy du retard

pas de retard

13072

0

100,0

retard

2947

0

,0

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 2

dummy du retard

pas de retard

13072

0

100,0

retard

2947

0

,0

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 3

dummy du retard

pas de retard

13068

4

100,0

retard

2945

2

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 4

dummy du retard

pas de retard

13068

4

100,0

retard

2943

4

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 5

dummy du retard

pas de retard

13068

4

100,0

retard

2943

4

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 6

dummy du retard

pas de retard

13065

7

99,9

retard

2943

4

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 7

dummy du retard

pas de retard

13062

10

99,9

retard

2942

5

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 8

dummy du retard

pas de retard

13065

7

99,9

retard

2941

6

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 9

dummy du retard

pas de retard

13066

6

100,0

retard

2940

7

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 10

dummy du retard

pas de retard

13068

4

100,0

retard

2940

7

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

a. The cut value is ,500

Classification Table

 

Observed

Predicted

 

dummy du retard

Percentage Correct

 

pas retard

retard

Step 1

dummy du retard

pas de retard

13072

0

100,0

retard

2947

0

,0

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 2

dummy du retard

pas de retard

13072

0

100,0

retard

2947

0

,0

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 3

dummy du retard

pas de retard

13068

4

100,0

retard

2945

2

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 4

dummy du retard

pas de retard

13068

4

100,0

retard

2944

3

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 5

dummy du retard

pas de retard

13069

3

100,0

retard

2943

4

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 6

dummy du retard

pas de retard

13067

5

100,0

retard

2943

4

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 7

dummy du retard

pas de retard

13064

8

99,9

retard

2942

5

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 8

dummy du retard

pas de retard

13065

7

99,9

retard

2943

4

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 9

dummy du retard

pas de retard

13067

5

100,0

retard

2942

5

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 10

dummy du retard

pas de retard

13068

4

100,0

retard

2941

6

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

a. The cut value is ,510

Classification Tablea

 

Observed

Predicted

 

dummy du retard

Percentage Correct

 
 

retard

2943

4

,1

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 6

dummy du retard

pas de retard

13063

9

99,9

retard

2942

5

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 7

dummy du retard

pas de retard

13061

11

99,9

retard

2942

5

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 8

dummy du retard

pas de retard

13063

9

99,9

retard

2941

6

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 9

dummy du retard

pas de retard

13064

8

99,9

retard

2939

8

,3

Overall Percentage

 
 

81,6

Step 10

dummy du retard

pas de retard

13065

7

99,9

retard

2940

7

,2

Overall Percentage

 
 

81,6

a. The cut value is ,490

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Thèses de doctorat

§ Benarous Mondher, 2000 : «Le prêt d'argent, intérêt ou participation équilibrée ? le cas de la banque islamique », Université de Limoges,

§ Frédéric Kalala Tshimpaka, 2006, « la restructuration de l'espace microfinancier du Kivu, Pistes d'une intermédiation efficace », Université Catholique de Louvain, Faculté des sciences économiques, sociales et politiques

§ Marie Godquin, 2006, «  Finance rurale au Bangladesh et aux philippines », Université Paris ² - Panthéon- Sorbonne, U.F.R.Sciences économiques

Mémoires de DEA

§ Abanda Ambroise, 2004, « Accès à la microfinance, inégalité et pauvreté en Cote d'Ivoire », Ecole Nationale Supérieure de Statistiques d'Abidjan Côte d'Ivoire en collaboration avec l'Université de Versailles

§ Hasna Rouighi, 2007, « facteurs de succès et d'échec des institutions de microfinance : le cas des associations de services financiers au Bénin », Ecole des hautes Etudes Commerciale affilié à l'Université de Montréal

§ Meryem El Idrissi El Mrahri, 2007, « Déterminants de l'accès au micro-crédit au Bangladesh », Master II Analyse et Politique Economique

§ Vanna Nhean, « Le microcrédit en droit français et en droit cambodgien », Université Jean Moulin Lyon 3, DEA de droit des affaires

Sites utiles

§ www.afd.fr

§ www.bts.com.tn

§ www.cerise-microfinance.org

§ www.cgap.org

§ www.endarabe.org.tn

§ www.european-microfinance.org

§ www.gdrc.org/icm

§ www.grammen.com

§ www.lamicrofinance.org

§ www.microcreditsummit.org

§ www.microfinance.lu

§ www.microfinancement.cirad.fr

§ www.microfinance-platform.eu

§ www.microjournal.com

§ www.microrate.com

§ www.microsave.org

§ www.mixmarket.org

§ www.mixmbb.org

§ www.planetrating.com

§ www.themix.org

§ www.worldbank.org

* 1 Daley-Harris S., 2007, «  Rapport sur l'état de la campagne 2007 du Sommet sur le microcrédit ».

* 2 www.mixmarket.org

* 3- Servet (1996)

* 4 PlaNet Finance est une organisation internationale dont la mission est de lutter contre la pauvreté en soutenant le développement de la microfinance Basée à Paris, PlaNet Finance est active dans plus de 60 pays avec un réseau international de 38 bureaux en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique Latine, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient

* 5 - Isabelle Guérin, « Aléa moral et asymétrie d'information : le prêt collectif à responsabilité conjointe », Centre Walras (CNRS - Université Lyon 2)

* 6 - Fernand Vincent : « Financer le risque : un nouveau projet de coopération internationale » Autre part, 2007

* 7 - Frederic Guillaume Reiffeisen (1818-1888): Fondateur du crédit mutuel en Allemagne. Il a fondé en 1848 un fournit coopératif communal et une association qui, grâce à l'appui des notables, fait l'acquisition du bétail pour les petits paysans et qui s'est transformé en une caisse de prêts auprès de laquelle les paysans pouvaient emprunter à taux bas. Lorsqu'il décéde en 1888, le « Reiffeinband » a commencé à essaimer en Alsace posant les jalon du crédit mutuel en France.

* 8 - Analyser l'impact d'un projet de Micro-finance : l'exemple d'ADEFI à Madagascar -DIAL - DT/2005-14

* 9 - S. Khandker :» Fightning poverty with microcredit : Experience from Bengladesh» New York Oxford University Press. 1998

* 10 - Navajas et al, 2000,« Microcredit and the poorest of the poor : Theory and evidence from Bolivia», World development 28(2)

* 11 - Amin S.,Rai A.S.et Topa G., 2001 « Does microcredit reach the poor and vulnerable ? Evidence from Northern Bangladesh », Center for international development, working paper n°28

* 12 - Evan et al (1999): «Demystifying nonparticipation in microcredit: a poulation based analysis» World development- vol 27, n°2

* 13 - Hulme D. et Mosley P., 1996, « Finance against poverty», volume 1 et 2, Routledge, London

* 14 -J-M Servet, « les limites du crédit », alternatives économiques, Décembre 2006, n°253

* 15 - Economiste et chercheur à l'Institut de Recherche pour le Développement et à l'Institut Français de Pondichéry en Inde

* 16 - Maria Nowak est une économiste spécialiste du microcrédit, présidente de l'Association pour le droit à l'initiative économique

* 17 - L'Adie : Association pour le droit à l'initiative économique

* 18 - Muhammad Yunus, «  Vers un monde sans pauvreté », édition JC Lattés, 1997, page 115

* 19 - Hashemi et al (1996) : « Rural credit programs and women's empowerment in Bengladesh » World development vol 24 n°4

* 20 Flore Gubert et François Roubaud, « Analyser l'impact d'un projet de microfinance ; l'exemple d'ADEFI à Madagascar » DT/ 2005-14

* 21 - Le titre d'un article publié à la une du « Nouvel Observateur » n°2263 par Natacha Tatu, journaliste au service économie

* 22 - Slogan énoncé par Hillary Clinton à l'occasion du sommet mondial du microcrédit en février 1997 à Washington

* 23 - Titre d'un article publié par Betsy Rakocy membre d'Oxfam America ; an international relief and development organization

* 24 Il préside le groupe de travail du CGAP sur la micro-assurance et participe au comité éditorial du Bulletin MicroBanking. Il a écrit et supervisé plus de 40 articles, documents de travail, monographies et manuels de formation sur des sujets divers couvrant la microfinance et la micro-assurance

* 25 Manuel de gestion des risques en microfinance, 2001

* 26 « Inventaire mondial des institutions de microfinance, Sustainable banking with the poor » janvier 1997.

* 27 PPPCR au Burkina Faso (Projet de Promotion du Petit Crédit Rural)

* 28 Depuis 1961, le CIDR est une ONG qui étudie, formule et met en oeuvre des programmes de développement local et régional basés sur la création et / ou l'appui à des activités économiques et financières.

* 29 Gomez Vaquero E., (1992). "Evaluación Actuar Bogotá", Instituto de Estudios Superiores de la Empresa (IESE), Barcelona

* 30 Berenbach S., Guzman D., (1993). "La experiencia mundial de los grupos solidarios", Serie de monografías, Acción International, Cambridge (Ma).

* 31 Berenbach S, Guzman D, (1994). "The Solidarity Group Experience Worldwide", in RHYNE, OTERO (eds), "The New World of Microenterprise Finance", Kumarian Press, West Hartford.

* 32 Albert L., (1997). "Les mécanismes collectifs de crédit : une nouvelle solution-miracle?", Cahiers de la Faculté des Sciences Economiques, Sociales et de Gestion, 195, FNDP, Namur.

* 33 Jonathan morduch est un professeur des politiques économiques et publiques à New York University's Wagner Graduate School of Public Service, chercheur sur le développement international, la pauvreté et l réinsertion financière.

* 34 Timothy Besley and Stephen Coate,(1995) «Group lending, repayment incentives and social collateral»,Journal of Development Economics, vol 46(1)

* 35 Huppi Monika and Feder Gershon, (1990), «The Role of Groups and Credit Cooperatives in Rural Lending »

* 36 Mark Schreiner est consultant pour le cabinet «Microfinance Risk Management ». Il est intervenant (Senior Scholar) du Center for Social Development de l'Université de Washington. St louis. ,expert dans les domaines suivant : (Microfinance, Credit scoring and risk management, Poverty scoring Individual, Development Accounts and saving services for the poor, Evaluation of microfinance organizations, Impact assessment)

* 37 Gilbert Saporta, « Credit scoring, statistique et apprentissage », Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris

* 38 Schreiner, M (2003) « Les Vertus et Faiblesses de L'évaluation Statistique (Credit Scoring) en Microfinance »

* 39 Schreiner, M. (2004) «Scoring Arrears at a Microlender in Bolivia», Journal of Microfinance, Vol. 6, No. 2

* 40 Schreiner, M, 2000, « credit scoring for microfinance: can it work? »

* 41 Schreiner, M, 2003, « scoring : un grand pas en avant pour le microcrédit ? », etude spéciale, CGAP

* 42 - La thèse de doctorat de M. Ahmed Ben Salah «  Pour rétablir la vérité » apporte des éclairages sur les circonstances de l'abandon de l'expérience collectiviste en Tunisie en 1969.

* 43 Environment Development Action

* 44 Missaoui R. 2002, « cadre réglementaire et institutionnel du microcrédit en Tunisie »

* 45 Ingénieur en Génie Industriel de l'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tunis et Docteur d'Etat diplômé de l'Ecole Centrale de Paris, il a acquis ensuite des connaissances académiques en matière d'économie de développement grâce à un DEA en Economie Internationale et de Développement obtenu à l'université de Paris II. En plus de ces acquis académiques polyvalents, Rafik MISSAOUI a développé une bonne connaissance des différents aspects relatifs au développement durable, à travers plus de 13 années d'expérience internationale durant lesquelles il a exercé diverses fonctions : chargé de mission à l'Agence Française de Développement, thésard à l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie en France, responsable des études au sein de la société Transénegie (filiale EDF et Total) et enfin fondateur de son propre bureau d'études, ALCOR.

* 46 CGAP : Consultative Group to Assist the Poor

* 47CGAP, « Rapport diagnostic sur l'environnement légal et réglementaire de la microfinance en Tunisie »

* 48 Essma Ben Hamida, co-fondatrice et co-directrice : Géographe de formation avec une spécialisation en urbanisme, elle a travaillé pendant plusieurs années comme journaliste, principalement à l'étranger et a été correspondante auprès d'organisations des Nations Unies à New York, Rome puis à Genève (ONU, FAO, FIDA, WFP, PNUD). En 1990, elle fonde Enda avec Michael Cracknell. Elle est présidente du Conseil d'Administration du réseau SANABEL, le réseau de microfinance des pays Arabes et a bénéficié de nombreuses formations internationales en microfinance.

* 49 Michael Cracknell, co-fondateur et secrétaire général : Juriste et politologue de formation, il occupe des postes d'enseignant et de chercheur en France. Il travaille par la suite comme Secrétaire Général de la Fédération Internationale des Producteurs Agricoles puis comme consultant spécialisé dans l'agriculture, le développement rural et l'environnement auprès d'organismes des Nations Unies (FAO, FIDA, UNEP, CNUCED). En tant que co-directeur et co-fondateur de Enda, il a bénéficié de plusieurs formations internationales sur la microfinance et poursuit des travaux de recherche sur le développement et la société civile.

* 50 - Le chiffre d'affaires cumulé est constitué des produits d'intérêts, des frais de dossier et commissions effectivement perçus au cours de la période.

* 51 - Les charges d'exploitation incluent toutes les charges administratives et salariales, les amortissements des immobilisations, les provisions pour dépréciation des créances, les pertes sur créances irrécouvrables.

* 52 MicroRate, June 2008, enda Inter-Arabe, Tunisia

* 53 PlanetRating, GIRAFE, enda inter-arabe, Tunisie, juin 2006

* 54 Moyen Orient et Afrique du Nord

* 55 Micro Rate, 2008, « Enda Inter-Arabe »

* 56 Taux Effectif Global = Taux d'intérêt effectif mensuel ×12, le taux d'intérêt effectif étant le taux qui englobe tous les frais financiers représentés par un pourcentage du montant du prêt






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