UNIVERSITE DU 7 NOVEMBRE A CARTHAGE
INSTITUT DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES
LA GESTION DES RISQUES DE CREDIT EN MICROFINANCE PAR LE
CREDIT SCORING
CAS PRATIQUE : ENDA INTER-ARABE
ELABORE PAR : BELGITH MERIAM
ENCADRE PAR : PR JAMELEDDINE
CHICHTI
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2008 - 2009
DEDICACE
A celle qui m'a donné la vie
La plus belle, et la plus chère des mères
A mon papa chéri, l'homme le plus gentil
D'être ta fille, je suis fière
A Nacer, mon très cher frère
Que de ta maladie j'ai beaucoup souffert
A Mohamed, le plus petit
Mes voeux de réussite en licence et en mastère
A Rim, ma belle soeur et amie
Pour ton amour sincère
A ma nièce première
Que nous attendons pour voir guérir ton père
A la mémoire de mes grands parents déjà
partis
Et à ma grand-mère
A toute ma famille, tous mes amis
Et tous ceux qui me sont chers
Je dédie, de mes études, le fruit
Et j'espère qu'il puisse leur plaire
Que cet humble mémoire puisse nous apporter un peu de
joie dans cette terrible année que nous vivons, et marquer le
début d'un avenir meilleur.
MERIAM BELGHITH
REMERCIEMENTS
Ce mémoire se doit d'être un geste de gratitude
et de remerciements envers tous ceux, qui de prés ou de loin ont
contribué à sa réalisation.
Mes remerciements s'adressent en premier lieu à mon
très cher professeur et encadreur M. JAMELEDDINE
CHICHTI pour son écoute, sa disponibilité, ses
orientations et ses remarques constructives.
Je suis vraiment fière d'avoir été
encadrée par un enseignant doté d'autant de compétence,
d'honnêteté intellectuelle que de qualités morales et
humaines.
Je n'oublierai jamais sa disponibilité et sa
bienveillance même dans des circonstances douloureuses et
pénibles.
Et je tiens par l'occasion à l'inviter à bien
vouloir m'accorder l'honneur d'être mon directeur de thèse.
Mes remerciements s'adressent en second lieu à mon cher
père M.MOHAMED MONDHER BELGHITH pour son encouragement,
son assistance et ses précieux conseils et recommandations,
malgré nos conceptions divergentes du système du
microcrédit. Et à ma chère mère HAFIDHA
BELGHITH pour son soutien indéfectible, sa disponibilité
et ses sacrifices inestimables.
Comme je tiens à remercier monsieur ARTUR
BALA, économiste chercheur à l'organisation Enda
Inter-Arabe, qui n'a épargné aucun effort pour me fournir la
documentation et les données nécessaires pour mon travail, et
sans lesquels, je n'aurais jamais pu achever ce mémoire.
Mes remerciements s'adressent également à
MM. : WALID KERAANI et TAREK BEN
YOUSSEF, ingénieurs statisticiens pour leur précieuse
aide sur l'utilisation des logiciels statistiques.
Que MM. HAFEDH BOUKTIF, et ABDERRAZEK
BEL HAJ ZEKRI, trouvent dans ces quelques lignes l'expression de ma
parfaite gratitude et mon infinie reconnaissance pour leur soutien.
Sans oublier de remercier et de rendre hommage à tous
mes enseignants à l'IHEC, au
lycée secondaire du Bardo, et aux écoles de base
« El Effa « à Denden et
« Rue de Pologne » à Bab
Saâdoun, pour leur contribution à mon éducation et à
ma formation.
MERIAM BELGHITH
TABLE DES MATIERES
Avant propos
00
Introduction générale
00
PREMIERE PARTIE : LA THEORIE DU MICROCREDIT
00
Premier chapitre : la genèse du
microcrédit
00
Introduction
00
Section première : le développement du concept
00
A. Emergence du microcrédit
00
1. l'origine du microcrédit
2. les caractéristiques du microcrédit
00
B. Développement du système de
microcrédit
1. la reproduction mondiale du concept du microcrédit
00
2. le passage du microcrédit à la microfinance
00
3. les types des institutions de microfinance
00
Deuxième section : les impacts du microcrédit
00
A. Les impacts financiers et économiques
00
1. la réintégration des exclus du système
bancaire classique 00
2. la lutte contre la pauvreté
00
3. création d'emploi et insertion dans la vie
professionnelle 00
B. Les impacts sociaux
00
1. Emancipation de la femme
00
2. Amélioration des conditions de vie des ménages
00
3. Renforcement des liens sociaux
00
Conclusion
00
Deuxième chapitre : gestion des risques de
crédit et scoring pour assurer la viabilité des IMF et la
pérennité du microcrédit
00
Introduction
00
Section première : la gestion des risques du
crédit en microfinance 00
A. Les risques du crédit
00
1. L'asymétrie de l'information
00
2. les problèmes de détection (screening
problems) 00
3. L'absence de garanties
00
B. Les techniques de gestion des risques utilisées par
les IMF 00
1. L'approche du prêt collectif
00
2. L'approche du crédit progressif
00
3. La formation et le suivi
00
Deuxième section : gestion des risques de
crédit par le scoring 00
A. La technique crédit scoring
00
1. Définition du concept
00
2. Le fonctionnement du crédit scoring
00
3. Les avantages du scoring
00
B. La mise en place d'un projet de crédit scoring dans
une IMF 00
1. Préparer la culture organisationnelle pour la mise
en place du crédit scoring
00
2. Les données à collecter
00
3. le choix du modèle de scoring
00
Conclusion
00
DEUXIEME PARTIE : MICROCREDIT EN TUNISIE ET
APPLICATION DU SCORING, CAS : ENDA INTERARABE 00
Introduction
00
Premier chapitre : L'expérience tunisienne
de microcrédit 00
Introduction
Section première : présentation du paysage de
microcrédit en Tunisie 00
A. Présentation de la BTS
00
1. Les caractéristiques de la BTS et ses associations
00
2. Les obstacles au bon développement du
microcrédit 00
B. Présentation d'ENDA
00
1. Les réalisations d'Enda
00
2. Les sources de financement
00
Deuxième section : les performances d'Enda
00
A. Les indicateurs de performance
00
1. La qualité du portefeuille, la productivité
et la rentabilité 00
2. La notation par les agences de notation
00
3. Benchmark et classement
00
B. Les facteurs de succès
00
1. Le taux d'intérêt
00
2. La politique du crédit
00
3. La diversification des services financiers
00
4. Les services non financiers
00
5. La gouvernance et les valeurs partagées
00
6. La gestion des risques de crédit
00
Conclusion
00
Deuxième chapitre : Application du scoring
00
Introduction
00
Section première : Echantillons et variables du
modèle 00
A. Détermination des échantillons
00
B. Détermination des variables
00
Deuxième section : production du modèle du
scoring 00
A. Estimation des paramètres du modèle
00
B. Pertinence du modèle
00
Conclusion
00
CONCLUSION GENERALE
00
Indexe
00
Bibliographie
00
AVANT PROPOS
Avec la crise des « subprimes »,
intervenue aux Etats-Unis en 2007-2008, et les crises financière et
économique qui l'ont suivie et qui sont considérées comme
étant les plus graves depuis la grande dépression de 1929, on
assiste, aujourd'hui à une levée de boucliers sur les
développements et les dérives de La Finance.
Un foisonnement d'articles, de travaux de recherche et de
débats sur l'opposition entre l'économie réelle et la
Finance a vu le jour et se trouve propulsé sur le devant de la
scène médiatique et politique.
S'il est vrai que la crise actuelle est née dans la
sphère financière, que le manque de transparence , l'absence
totale de régulation, la multitude des nouveaux produits financiers et
la transmission d'actifs toxiques favorisée par le développement
ahurissant des nouvelles techniques de l'information dans un monde de plus en
plus globalisé, ont conduit l'économie mondiale à une
crise généralisée. S'il est tout aussi vrai que cette
crise, causée par les opérateurs sur les marchés
financiers, a entraîné la destruction de dizaines de millions
d'emplois et la précarisation de dizaines de millions de personnes dans
le monde entier, il n'en demeure pas moins que d'autres aspects et d'autres
produits de la Finance, souvent mal connus, ont permis et continuent de
permettre à des centaines de millions de personnes démunies de
sortir du cercle de la pauvreté et de l'exclusion et de
s'intégrer dans l'économie marchande et le processus productif
aussi bien dans le monde développé que dans les pays en
développement.
Le microcrédit constitue, de nos jours, une autre
facette de la Finance. C'est un nouveau produit, dont les financiers peuvent
s'en orgueillir au vu des résultats qu'il a enregistrés, des
initiatives qu'il a pu favoriser, et des oeuvres de promotion économique
et sociale qu'il a permis d'amorcer dans les zones les plus reculées et
les régions les plus défavorisées.
C'est à cet aspect de la Finance, à savoir le
microcrédit, que j'ai choisi de consacrer cette étude.
PREMIERE PARTIE : LA THEORIE DU
MICROCREDIT
INTRODUCTION GENERALE
De nos jours, on parle beaucoup de microcrédit, une
innovation dans le monde de la Finance, qui a permis aux populations
démunies dotées de capacités productives et
créatives, longtemps exclues du système financier classique, de
pouvoir accéder au marché du crédit et devenir des agents
actifs dans l'économie.
Cette composante de la microfinance, longtemps méconnue
se trouve, aujourd'hui, exposée, d'une manière subite sous les
projecteurs de l'actualité. Depuis la première conférence
internationale de Washington en1997, les sommets, séminaires,
conférences, déclarations et publications sur ce thème se
sont succédé. Le prix Nobel de la paix 2006 a été
attribué à Muhammad Yunus fondateur supposé du
microcrédit et de la Grammen Bank. Dans la même optique,
l'année 2005 a été décrétée, par les
nations unis, « année internationale du
microcrédit », et le microcrédit est
considéré aujourd'hui comme un des instruments
privilégiés de la réalisation des objectifs du
millénaire étant devenu un outil majeur de réduction de la
pauvreté.
Grâce à cet instrument, un pauvre, qui faute de
moyens ni de garanties, ne pouvait, auparavant, entreprendre aucune
activité, sinon salariée si le marché de l'emploi le
permettait, peut se transformer, aujourd'hui, s'il en a la volonté et
l'esprit créateur, en micro-entrepreneur et enclencher un processus
d'accumulation de capital, de réussite économique et de promotion
sociale. Partant de cette logique, il est communément admis, de nos
jours qu'avec le microcrédit, on peut briser le cercle vicieux de la
pauvreté et promouvoir la croissance moyennant des coûts
réduits, et avec de faibles sommes d'argents dans une multitude de
secteurs.
Les résultats probants obtenus grâce à cet
outil sur le terrain commandent aux chercheurs et théoriciens
d'étudier les voies et moyens de sauvegarder cet outil,
d'améliorer son intervention et de permettre aux organismes qui le
gèrent de perdurer et de se développer. Il s'agit
essentiellement de chercher les meilleures voies devant assurer la
pérennité des institutions offrants ce service.
Dans cette perspective, beaucoup de travaux de recherches ont
été menés sur l'organisation des institutions de
microfinance (IMF) et leur fonctionnement en terme de structure, de relations
contractuelles entre donateurs, gestionnaires et bénéficiaires,
de cadre réglementaire, de taux d'usure applicable, de pratiques de
management...etc.
Le présent mémoire s'inscrit dans ce cadre de
recherche de viabilité financière d'une IMF. Partant du principe
que pour perdurer et prospérer, l'institution doit gérer au mieux
les risques auxquels elle est soumise, en particulier le risque de non
remboursement des crédits octroyés, l'objectif de ce document
consiste a montrer comment une institution de microcrédit peut
évaluer les risques de non remboursement de ses clients par le biais
d'une méthode appelée « credit scoring », et
comment ladite méthode permet aux gestionnaires et aux directeurs de
crédit d'optimiser leurs décisions de microcrédit, et par
suite, d'améliorer la rentabilité et l'efficacité de
l'institution, ce qui est de nature à garantir sa
pérennité.
L'étude comporte deux parties, la première
théorique, dans laquelle, j'essaie d'exposer le concept de
microcrédit, ses impacts économiques et sociaux ainsi que les
risques de crédits auxquels sont soumises les IMF. Le
« credit scoring » est présenté comme une des
méthodes pertinentes pour gérer ces risques.
La deuxième partie est consacrée à
l'étude d'un cas pratique relatif à l'intervention d'une
institution de microcrédit opérant en Tunisie. Il s'agit de
l'ONG : ENDA Inter-arabe, à laquelle j'ai tenté d'appliquer
un projet de credit scoring .
I. CHAPITRE I: LA GENESE DU MICROCREDIT
INTRODUCTION
« Microcrédit », ce terme
n'existait pas il y'a 33 ans. Depuis, il a gagné du terrain dans notre
langage quotidien, et a réussi à se hisser au centre des discours
politiques et des débats intellectuels puisqu'il est devenu un des
leviers majeurs des politiques économiques.
Le microcrédit est né de l'inadéquation
entre l'offre et la demande sur le marché du crédit formel;
en effet, les banques qui sont en quête de rentabilité,
maintiennent à l'écart de leur champ d'intervention les personnes
démunies jugées fragiles et qui ne répondent pas à
leurs critères de sélection pour l'octroi de financements.
Bien qu'ils soient porteurs d'aptitudes et de volonté
pour créer leurs activités indépendantes, les pauvres, ne
pouvaient pas recourir au marché formel du crédit faute des
moyens et des garanties à offrir aux banques, se trouvaient donc
bloqués face à l'exclusion bancaire qui constitue une entrave et
un obstacle devant la pleine jouissance de leur citoyenneté
économique. Les expériences et les initiatives intervenues dans
différentes régions de la planète pour surmonter ces
obstacles et qui visaient à faire bénéficier les
populations démunies des possibilités de financer leurs
activités génératrices de revenus, ont fini par faire
émerger ce nouvel outil qui s'est avéré comme un
véritable instrument de lutte contre la pauvreté.
Quelle est la définition du microcrédit, quelles
sont les caractéristiques de cette nouvelle forme de crédit,
comment est il apparu et comment s'est il développé, quels sont
ses apports, quelles sont ses limites ?
Maintes sont les questions qui méritent d'être
posées pour approfondir la connaissance de ce nouveau concept. Nous
allons dans ce premier chapitre passer en revue la genèse de ce
phénomène partant de sa naissance et de ses développements
dans le monde avant d'analyser son impact et ses retombées.
SECTION ² : LE DEVELOPPEMENT DU MICROCREDIT
« L'activité de microcrédit
consiste généralement en l'attribution de prêts de faible
montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent
accéder aux prêts bancaires classiques »
(Wikipédia)
« Microcrédit : Prêt d'un
faible montant, à taux d'intérêt bas, voire nul, consenti
par des O.N.G. et des banques partenaires à des personnes
considérées comme insolvables pour leur permettre de financer une
activité génératrice de revenus. Synonyme :
crédit solidaire. » (Encyclopédie
Larousse)
« Le microcrédit consiste
à prêter de petites sommes à des personnes qui n'ont pas
accès au circuit bancaire classique et qui ont un projet de
création d'entreprise » (Le crédit
Lyonnais)
« Microcrédit
: C'est un prêt à la création ou au
développement de très petites entreprises, pour des publics non
éligibles au système bancaire, faute de garanties réelles
ou d'apport personnel suffisant » (Agence de
Développement Social)
Malgré l'absence de définition exacte
unanimement adoptée, les différentes définitions
proposées renvoient toutes aux mêmes caractéristiques quant
aux faibles montants, à la pauvreté des
bénéficiaires et à la destination économique
d'utilisation des prêts.
Mais pour bien appréhender ce concept, il serait
judicieux d'évoquer sa genèse et son histoire.
A. LA GENESE DU MICROCREDIT
Bien que l'idée du microcrédit soit plus
ancienne, au vu de certaines expériences comme celles de la caution
solidaire d'un groupe d'emprunteurs qui a vu le jour en 1956 au Cameroun ou les
coopératives d'épargne et de crédit parus au Ghana dans
cette même période, la parenté de ce concept est
attribué à Muhammad Yunus et sa banque Grammen Bank au
Bengladesh.
1. L'origine du microcrédit
Après avoir étudié puis enseigné
l'économie au Bangladesh, Muhammad Yunus a passé quelques
années aux Etats-Unis où il a obtenu son doctorat. De retour
à son pays, il a pris la direction du Département d'Economie de
l'Université de Chittagong, située dans une zone rurale du
Sud-Est. La terrible famine qu'a vécu son pays en 1974 lui a fait
prendre conscience de l'écart qui existe entre le monde abstrait des
théories économiques qu'il enseignait et le monde des pauvres qui
meurent de faim
Muhammad Yunus, surnommé « le banquier des
pauvres », le père du microcrédit et le fondateur de
la Grammen Bank qui lui a valu le prix Nobel de la paix, a
déclaré qu'il n'avait pas préparé l'installation du
système de microcrédit et qu'il n'était pas doté de
connaissances bancaires « Lorsque je me suis lancé
dans cette aventure, je n'avais aucune idée de ce dans quoi je
m'engageais. ...Je n'avais par ailleurs aucune formation
bancaire » a-t-il déclaré.
En effet, c'était en 1976, lors d'une séance de
recherche avec ses étudiants du cours d'investissement à
l'université Chittagong, qu'il a appris que les 42 femmes artisanes du
bombou interrogées dans le village Jobra par ses étudiants
avaient besoin en total de 27 dollars pour elles toutes afin de
développer leurs activités. La modicité du montant
empêchant l'activité de ces femmes de prospérer a
choqué Yunus. « Ce fut le choc de ma
vie » qui l'a décidé de leur prêter
l'argent qui leur faisait défaut de sa propre poche en leur demandant de
les lui rembourser sans intérêts quand elles pourront ; et
c'est au moment où il a aperçu la joie et l'allégresse
que son prêt a provoqué chez ces pauvres qu'il a
décidé d'aller plus loin.
Il est allé voir le directeur d'une banque pour lui
demander de prêter de l'argent à ces gens, mais la réponse
a été négative car le directeur jugeait cette
catégorie insolvable. Yunus a donc décidé de se porter
garant des personnes qu'il voulait aider, et a emprunté lui-même
de la banque pour reprêter aux pauvres qui en avaient besoin, et
c'était depuis, le lancement de son projet Grammen Bank fondée en
1976 et reconnue légalement en 1983 comme une banque
indépendante.
Il a réalisé cependant qu'il lui fallait
développer un système qui garantirait le remboursement des
prêts. Or, il est difficile de demander une caution à ceux qui
n'ont rien. Il a mis donc en place un système de « caution
solidaire » : les personnes désireuses recevoir un prêt
doivent s'organiser en groupes de 4 ou de 5. L'un des membres de ce groupe
bénéficie d'un prêt et lorsqu'il rembourse, un autre peut
à son tour contracter un crédit et ainsi de suite. Si l'un des
membres a des problèmes à rembourser, les autres doivent l'aider.
La solidarité, la coopération et le contrôle social
constituent des substituts aux garanties matérielles
traditionnelles.
Le village de Jobra et d'autres villages avoisinants
l'université de Chittagong étaient les premiers à profiter
des services de la Grameen Banque. La banque avait un immense succès et
le projet, avec l'aide du gouvernement a été étendu en
1979 au district de Tangail situé au nord de la capitale Dhaka. Le
succès de la banque s'est poursuit et s'est étendu à
d'autres districts du Bangladesh. En 1983 elle a été
transformée en banque indépendante par le gouvernement du
Bangladesh.
2. les caractéristiques du
microcrédit
Se distinguant des crédits classiques octroyés
par les banques commerciales, les microcrédits et même s'ils
différent d'une institution de microcrédit à une autre et
d'un pays à un autre, disposent de caractéristiques communes;
Généralement, tout microcrédit est un prêt de faible
montant, à durée de remboursement courte, octroyé à
un pauvre souvent une femme qui n'a pas de garanties matérielles pour
monter une activité génératrice de revenu.
a) Le montant faible du
microcrédit
Le montant faible sollicité par les pauvres est une
cause de leur exclusion bancaire. En effet les besoins monétaires de
cette population sont modestes au vu de leur situation précaire qui ne
leur permet pas de penser à des projets à forte intensité
capitalistique car non seulement ils sont certains que personne ne leur accorde
un montant élevé à cause de leur
vulnérabilité, mais aussi par aversion des grands projets au
dessus de leur capacité, et désir d'investir dans des micro
entreprises pas trop risquées.
Ce montant diffère d'un pays à un autre, si dans
les pays en développement la valeur du microcrédit peut ne pas
dépasser une vingtaine de dollars, il peut atteindre dans les pays
industriels des milliers de dollars. En France, le Centre de Documentation
Economie Finance ( CEDEF ) estime que dans les pays en voie de
développement, le prêt moyen est compris entre 200 € et
300 € alors qu'en Europe de l'ouest, le prêt moyen
pratiqué par les IMF est de 12 000 €
Au sein d'un même pays, les institutions peuvent fixer
des plafonds différents selon leurs politiques respectives, et une
même IMF peut attribuer les plafonds suivant une classification de ses
clients ; cette discrimination peut se faire selon, le secteur
d'activité du bénéficiaire, le motif pour lequel il
demande le prêt ou bien en fonction de son historique de remboursement.
C'est-à-dire que si le bénéficiaire a déjà
remboursé un prêt dans les conditions préétablies,
il peut solliciter un montant plus élevé.
b) La courte durée de
remboursement
Les microcrédits sont des crédits du court
terme ; cette caractéristique de durée courte de
remboursement est une des origines de réussite des programmes de
microcrédit ; en effet, le fait d'avoir des échéances
proches, les difficultés de remboursement sont détectées
tôt, ce qui facilite le recouvrement.
Les remboursements peuvent être mensuels, hebdomadaires
ou même journaliers, mais généralement la durée
globale, dont la moyenne est de 6mois, ne dépasse les 18 mois que
très rarement.
c) La clientèle
Le microcrédit est apparu en réponse aux besoins
de financement d'une catégorie bien spécifique ; il a
été crée pour servir les pauvres qui sont exclus du
système bancaire classique. Cependant, Il n'y a pas de définition
stricte limitant l'étendue du microcrédit aux pauvres au sens
strict du mot ( vivant avec moins de 1 dollar ou 2 dollars par jour, par
exemple) ; on peut donc dire que le microcrédit cible tout client,
qui veut monter une activité génératrice de revenu, mais
qui manque de capital, qui ne détient pas de garanties
matérielles, et qui est jugé insolvable par les banques
commerciales. Ce genre de crédits s'adresse donc aux pauvres actifs.
Soixante-dix pour cent des pauvres dans le monde sont des
femmes. Or, traditionnellement, les femmes sont désavantagées en
matière d'accès au crédit et aux autres services
financiers car les banques commerciales préfèrent souvent
opérer avec les hommes et les entreprises appartenant au secteur
structuré, négligeant les femmes qui représentent une
proportion importante et croissante de l'économie informelle. En
revanche, plusieurs études constatent que la microfinance, qui s'adresse
plutôt aux exclus du système bancaire traditionnel, cible souvent
les femmes, voire parfois exclusivement.
En effet, Le microcrédit touche des secteurs faiblement
capitalisés employant souvent une main d'oeuvre féminine ;
d'ailleurs l'histoire de Mohammad Yunus et de la Grammen Bank a commencé
avec des femmes qui représentent 97% des emprunteurs de la banque, et
les programmes de microcrédit continuent à privilégier la
femme.
Le rapport du sommet sur la microfinance 2007, déclare que
jusqu'à la fin de 2006, la microfinance avait touché plus de 79
millions de femmes parmi les plus pauvres du monde1(*).
La clientèle féminine représente en
moyenne 86 % des emprunteurs des IMF d'Asie du Sud, 80 % des IMF du
Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MOAN), 76 % des IMF d'Asie de l'Est et du
Pacifique, 60 % des IMF d'Amérique latine et des Caraïbes (ALC) et
58 % des IMF d'Europe de l'Est et d'Asie centrale2(*).
d) Le taux
d'intérêt
Le taux d'intérêt (prix du service de
microcrédit) est au centre des débats qui se déroulent
autours de la microfinance. C'est le principal point de divergence entre deux
visions théoriques ; la vision institutionnelle qui propose de
fixer le taux d'intérêt à un niveau qui permet à
l'IMF d'assurer son autosuffisance financière et d'être rentable
pour pouvoir perdurer indépendamment des subventions et dons. Et la
vision welfariste du bien être social qui considère que la
recherche de la performance financière entraînera intuitivement
l'omission de la mission sociale qui est le fondement idéologique du
concept microcrédit.
les arguments du courant privilégiant la vision
institutionnelle, partent de l'idée que le microcrédit est
très coûteux pour l'IMF, et que celle ci doit par
conséquent fixer le taux d'intérêt de façon à
pouvoir couvrir ses coûts dans une perspective de viabilité
financière. L'étude de la structure de coût d'un
microcrédit supporté par une institution fournissant ce service
montre qu'un taux d'usure élevé est nécessaire pour
couvrir ces coûts et garantir la viabilité du système et la
pérennité de l'institution.
Le microcrédit est donc réputé être
très onéreux comparativement aux crédits classiques
offerts par le système financier traditionnel. Or, contrairement
à ce que pense beaucoup de gens, force est de constater que la
différence du coût entre le crédit et le microcrédit
ne réside pas dans les risques associés au financement de la
population pauvre, car le taux de remboursement des pauvres dans beaucoup de
programmes de microcrédit a réussi à dépasser celui
des banques commerciales. Mais, il est coûteux de part sa qualité
« micro » car le fait de procéder à des
petites opérations exigeant beaucoup d'entretiens directs, de visites de
terrain, d'assistance, de formation, etc. sur la base desquels les clients
sont évalués, alourdit les charges de l'IMF avec des
dépenses qui ne sont pas proportionnelles aux faibles montants
sollicités par les emprunteurs.
En effet, les besoins financiers de cette population sont
relativement modestes comparés aux besoins des autres clients de la
banque alors que les coûts qui leurs sont associés sont
importants. Si le coût du capital et le risque de perte sont
proportionnels aux montants des prêts, la banque supporte d'autres
charges fixes et des frais généraux qui ne dépendent pas
du montant, à savoir les coûts occasionnés par
l'identification et l'évaluation du client, le traitement des demandes,
le décaissement des crédits, la collecte de remboursement ainsi
que les opérations de recouvrement en cas de défaillance.
Dans les systèmes de microcrédit non
subventionnés les taux d'intérêt sont
considérés comme élevés car ils doivent permettre
à l'IMF d'atteindre l'équilibre financier et donc de couvrir ses
coûts, tels que les frais opérationnels, les pertes sur
créances douteuses, les frais financiers et couvrir la
dépréciation monétaire liée au taux d'inflation du
pays. Cependant et quoiqu'on dise ces taux restent inférieurs au taux
des prêteurs informels.
e) La destination des
microcrédits
Bien que ces dernières années, on parle de
microcrédit à la consommation, et de microcrédit pour
l'amélioration du logement, la destination principale et fondamentale du
programme de microcrédit est la création ou l'extension d'une
activité génératrice de revenu; il s'agit donc d'un
crédit professionnel, favorisant l'insertion économique des
personnes démunies dans la vie professionnelle.
Cette destination productrice permet au
bénéficiaire de dégager des profits lui permettant de
rembourser le prêt octroyé, d'améliorer les revenus
générés par son activité et de promouvoir les
conditions de vie de son ménage. C'est ce qui contribue à
favoriser sa meilleure intégration dans le processus
économique.
f) Les techniques d'octroi et de
recouvrement
Le succès du microcrédit à surmonter les
obstacles liés aux caractéristiques des emprunteurs qui les
excluent du système bancaire classique, réside dans son mode de
fonctionnement.
Face à l'absence des garanties, les IMF mettent en place
un système basé sur des techniques substituables à la
sûreté réelle tels que :
· La relation de proximité :
En effet, une caractéristique principale du
microcrédit réside dans la relation de proximité qui relie
l'institution et l'emprunteur et qui fait naître un climat de
confiance mutuel entre les deux intervenants.
La décision d'octroi de crédit est
décentralisée au sein des IMF. Chaque institution met à la
disposition des clients qu'elle veut cibler des antennes dans les
régions où elle veut monter ses programmes d'intervention, et
c'est sur la base des contacts personnels et des visites des lieux
d'opération que les agents de crédits évaluent leurs
clients avant l'octroi, les contrôlent et les suivent pour assurer le bon
remboursement. « La proximité accroît la
confiance, réduit les asymétries d'information et atténue
les barrières sociales entre les clients et
l'institution »3(*) .
D'autre part, l'IMF peut combler l'absence de garantie
matérielle par une autre garantie morale, elle réside dans le
recours à une technique dite « crédit de groupe
solidaire ».
· Le crédit de groupe solidaire :
Cette technique utilisée par la Grammen Bank consiste
en l'octroi de crédit de groupe ; les membres de petits groupes de
4 ou de 5 personnes s'engagent solidairement, sur la base de la confiance et de
la connaissance mutuelle, à rembourser le crédit de l'ensemble du
groupe.
Au sein d'un même groupe, le crédit est
accordé à tours de rôle, une première personne est
servie, et lorsqu'elle parvient à rembourser le prêt, un second
membre bénéficie d'un autre prêt et ainsi de suite.
Il s'agit là d'une relation binaire entre l'IMF et le
groupe et non pas entre l'institution et les membres. La banque octroie le
crédit qui sera remboursé par l'ensemble du groupe. En cas de
défaillance de l'un des membres, les autres doivent le rappeler à
ses obligations et le cas échéant, se substituer à lui
pour assurer l'intégralité du remboursement.
Si le groupe ne rembourse pas le prêt, c'est l'ensemble
du groupe qui est privé de prêts futurs, et c'est là
où réside la responsabilité solidaire du groupe sur
laquelle compte le prêteur pour le bon remboursement.
Une autre alternative d'incitation au remboursement existe
pour les microcrédits individuels, il s'agit des crédits
progressifs.
· La technique du crédit
progressif :
Le crédit progressif est une technique utilisée
par les IMF, pour motiver les emprunteurs à rembourser à
terme ; elle repose sur le principe que si le client rembourse le
prêt aux échéances prédéfinies lors du
conclusion du contrat, il a droit à un autre crédit d'un montant
plus élevé, de ce fait, les emprunteurs se trouvent
encouragés à être réguliers pour pouvoir
bénéficier du renouvellement du crédit, et accéder
à des montants plus importants.
B. LE DEVELOPPEMENT DU MICROCREDIT
Faut-il être Bangladais pour être pauvre ?
Certainement non. S'il est vrai que le microcrédit est apparu au
Bangladesh, où Muhammad Yunus a fondé la Grameen Bank, il est
tout aussi vrai que la pauvreté est une réalité mondiale,
et que beaucoup de franges des populations dans tous les pays du monde, aussi
bien dans les pays développés que dans ceux en
développement, sont exclues du système de crédit bancaire
classique.
Pour les travailleurs pauvres, les petits exploitants
agricoles, les chômeurs, les indépendants qui ont fait faillite,
ou encore les jeunes universitaires ou sortants des centres de formation
professionnelles qui veulent créer leurs petites entreprises et/ou qui
ne peuvent apporter de garanties au banquier, le crédit bancaire
traditionnel reste inaccessible dans toutes les régions du monde.
Heureusement les bonnes idées ne mettent généralement pas
beaucoup de temps pour se propager, ces populations ont pu trouver dans le
développement du microcrédit une lueur d'espoir et un
mécanisme approprié pour favoriser leur accession à la
sphère de la production et leur insertion dans la vie active fut il dans
les secteurs informels.
1. la reproduction mondiale du concept du
microcrédit
Depuis sa réussite au Bangladesh avec la Grammen Bank,
l'idée de microcrédit s'est exportée et
généralisée. Elle devenue une préoccupation
internationale et un sujet qui commence à susciter des études et
des recherches pour explorer les voies de son développement et de son
adaptation aux spécificités de chaque pays ou région et
d'étudier son impact et ses conséquences tant sur le plan
économique que social.
Le modèle de la Grameen Bank, grâce à sa
réussite spectaculaire s'est répandu dans plusieurs pays,
à travers le monde. En Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique,
dans les réserves indiennes et dans les régions du cercle
polaire, on trouve des formules inspirées de la Grameen Bank et
adaptées aux contextes locaux.
D'après le rapport sur « l'état de la
compagne du sommet mondial du microcrédit de 2009 » , 3552
institutions de microcrédit avaient affirmé desservir, au 31
décembre 2007, près de 155 millions (154825825)
de clients dont plus de 106 millions (106584679) étaient
considérés comme faisant partie des plus pauvres.
Le rapport de PlaNet Finance 20084(*) indique que les 10 000
institutions de microfinance actuellement en place à travers le monde
permettent de financer 150 millions de clients actifs dont plus des 80% sont
des femmes. On estime que 500 millions restent à financer
Le portefeuille de crédits actifs des institutions de
microfinance est estimé à 30 milliards de US$, la demande
potentielle est estimée à 263 milliards de US$ .Le secteur
connaît une croissance annuelle de près de 30%.
Les expériences internationales en matière de
microcrédit sont nombreuses et variées. Les politiques mises en
place diffèrent d'un pays à un autre sur plusieurs aspects,
à savoir l'environnement réglementaire et juridique, le
degré de développement du marché et l'accès aux
financements.
Dans certains pays, les taux d'intérêt sont
plafonnés, tandis que dans d'autres les marchés sont
libéralisés. Dans certains pays, le marché de la
microfinance a émergé, dans d'autres le marché ne s'est
pas développé. Certains pays disposent de ressources
financières très limitées, d'autres
bénéficient de fonds de crédit disponibles très
élevés.
L'imitation du modèle Grammen Bank a
nécessité l'adaptation des services des organisations offrant la
microfinance aux conditions spécifiques des différents pays
(structures sociales, activités à financer, environnement
institutionnel et légal, nature des différents acteurs
financiers, priorités des programmes de développement), car il
n'y a pas de recette universelle de microcrédit applicable dans tous
les contextes. « Si le principe de la Grammen Bank a
été répliqué dans le monde entier, des adaptations
sont à chaque fois nécessaires compte tenu des
spécificités et des contraintes de chaque
contexte »5(*)
La réussite d'un tel concept a fait naître une
immense demande du service de part le monde, et a amené beaucoup
d'organismes à se spécialiser dans ce créneau attractif de
service financier aux pauvres. On assiste depuis à l'émergence de
différents types d'institutions de microfinance : organisations non
gouvernementales (ONG), institutions financières non bancaires,
coopératives, banques rurales, caisses d'épargne postales, et
même un nombre croissant de banques commerciales.
2. du microcrédit à la
microfinance
Le succès et l'essor qu'a connu le microcrédit,
comme instrument de base, a déclenché d'autres besoins financiers
de la population pauvre qui ne pouvaient pas être satisfaits par les
circuits bancaires classiques ; ces besoins sont à l'origine de
l'apparition de la microfinance. . Dans ce sens, elle ne se limite plus
à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais elle s'étend
à la fourniture d'un ensemble de services financiers à tous ceux
qui sont exclus du système financier classique ou formel. Et bien
qu'elle se réduit, pour la plupart des gens, au seul microcrédit,
la microfinance englobe, aujourd'hui, d'autres services financiers offerts aux
personnes démunies.
Elle inclut une gamme variée de services, à
savoir le microcrédit, la micro épargne, la micro assurance ,le
transfert d'argent, et le mobile banking avec une clientèle de plus en
plus étendue
a) La micro épargne
La micro épargne est un service de dépôt
qui permet aux micro épargnants d'épargner des faibles montants
d'argent pour des usages ultérieurs. Ces mécanismes
d'épargne permettent aux ménages de conserver de l'argent lorsque
leurs revenus le permettent, afin de pouvoir répondre aux besoins de
consommation ou autres urgences lorsque leurs revenus leurs fait défaut
(retraite, accident, urgence, frais de scolarité...).
Les pauvres épargnent pour se constituer une base
financière qui leur permet de se prémunir contre les aléas
de la vie, tels que les maladies et autres vicissitudes ou pour préparer
le lancement d'un projet ou alors pour faire face à des dépenses
futures occasionnées par les divers événements
liés à la vie du ménage (mariages,
naissances...).
La BAAC (Banque pour l'agriculture et les coopératives
agricoles en Thaïlande), la BCS (Banco Caja Social en Colombie) et la RPB
(Banque rurale de Panabo aux Philippines) ont essayé d'introduire des
comptes de microépargne bloqués obligatoires ou des comptes
collectifs fonctionnant avec le principe du microcrédit du groupe
solidaire ; mais ces services ont eu moins de succès que la micro
épargne volontaire et la croissance du volume des dépôts a
été très lente. Il s'est avéré que les
comptes d'épargne volontaire individuels et liquides
constituent la formule la plus attrayante pour les micros épargnants.
b) La micro assurance
Une crise importante, occasionnant des dépenses
énormes qui dépassent le montant de l'épargne
accumulée, peut avoir un impact néfaste et décisif sur le
ménage qui se trouve obligé de se sur-endetter ou de vendre une
partie de l'outil générateur de revenu de la famille.
Dans ce cas, les mécanismes informels de recours
à la famille ou aux proches, de même que l'épargne
familiale, s'avèrent souvent insuffisants. Un service d'assurance,
permettant de faire face à cette crise, peut alors être un outil
cohérent complémentaire à l'épargne et au
crédit pour les ménages vulnérables.
La micro-assurance est un système par lequel des
individus et des microentreprises peuvent prévoir une provision
financière leur permettant de se protéger contre
différents risques non maîtrisables. Ce type de service
d'assurance inclut l'assurance-vie, l'assurance des biens de
propriété, l'assurance-santé et
l'assurance-invalidité.
Beaucoup d'IMF ont mis en place des produits d'assurance-vie
(en cas de décès) très simplifiés, qui permettent
par exemple le remboursement du prêt en cours en cas de
décès de l'emprunteur.
c) Le transfert d'argent
La cause principale de l'immigration pour le travail
étant la pauvreté, les mécanismes et les institutions
d'envoi des fonds permettent aux travailleurs migrants d'améliorer leurs
conditions et ceux de leurs familles par le transfert d'une partie des revenus
qu'ils gagnent dans les pays d'accueil vers leurs pays d'origine. De ce fait,
le transfert d'argent s'est érigé comme un service financier qui
sert aussi les pauvres, il a été intégré comme un
nouveau produit offert, de part leur vocation, par les institutions de
microfinance.
Pour une IMF, la prestation des services de transferts
d'argent lui permet d'attirer de nouveaux clients vers ses autres services, car
il est possible que les récipiendaires de transferts, aussi bien que les
expéditeurs, puissent être des candidats potentiels pour ouvrir
des comptes de microépargne, demander des microcrédits ou
souscrire une microassurance.
d) Le mobile banking
C'est l'innovation en vogue actuellement dans le monde de la
microfinance. Le mobile banking consiste à utiliser les
téléphones portables pour faciliter les opérations de
transfert avec le client et en conséquence pour réduire les
coûts de l'activité.
Ce nouveau service est apparu suite au constat de
l'importance du nombre d'utilisateurs des téléphones
portables ; alors qu'un milliard de personnes possèdent, en 2008,
un compte en banque, trois milliards de personnes utilisent un
téléphone portable
Le mobile banking permet aux populations rurales et
isolées d'accéder aux services financiers, de payer leurs
factures ou encore d'obtenir un microcrédit sur place, sans avoir
à se déplacer.
PlaNet Finance a reçu une subvention de 1,7 millions
de dollars de la fondation Bill& Mellina Gates afin de soutenir un projet
de mobile banking en partenariat avec Orange pour la mise en place de la
plateforme nécessaire.
3. Les types des institutions de
microfinance
Fernand Vincent6(*) décompose les institutions de microfinance en
quatre types ; les caisses locales d'épargne et de crédit et
les tantines, les systèmes nationaux et internationaux d'épargne
et de crédit, les organisations non gouvernementales ainsi que les
banques.
Les logiques, qui commandent le fonctionnement de ces IMF,
différent d'un type à un autre ; que ce soit dans une
optique de marché, de soucis du bien être social ou bien
même de préoccupation financière et sociale en même
temps, les exemples d'échec et de succès peuvent illustrer les
diverses formes. On ne peut donc pas prétendre dire que tel type est
plus adapté ou plus performant que l'autre ; car tout dépend
du contexte macroéconomique dans lequel oeuvre l'institution et de son
mode d'organisation et de fonctionnement.
· Les caisses locales d'épargne et de
crédit et les tontines :
Les tontines sont la forme traditionnelle la plus efficace de
l'épargne et du petit crédit. Tout comme les caisses locales et
mutuelles, elles ne sont pas placées sous la tutelle de grandes
organisations, ni des banques. Elles disposent d'une autonomie dans leur
gestion et fonctionnent pour un groupe de villages ou un quartier urbain.
La caisse collecte l'épargne de ses membres, fixe les
taux d'intérêt indépendamment des taux applicables sur le
marché financier.
Elles sont informelles, Les membres se prêtent entre
eux l'argent épargné dans le même environnement. Elles font
rarement appel au marché financier et ne reçoivent pas d'aide
extérieure.
Leur rôle et leur fonction sont essentiels. Elles
répondent parfaitement aux besoins locaux et les remboursements sont
excellents car tout le monde se connaît et il n'existe que peu de risque,
car il y a autocontrôle.
· Les systèmes nationaux et internationaux
d'épargne et de crédit :
De nombreuses caisses locales d'épargne et de
crédit se sont organisées pour obtenir davantage de crédit
que les possibilités créées par leur épargne et
répondre ainsi à la demande locale ou pour placer
l'épargne non prêtée.
Elles ont constitué des unions et
fédérations, quelquefois puissantes à l'image de l'APRACA
(Association de crédit agricole d'Asie et du Pacifique), l'AFRACA
(Association Africaine de crédit agricole) ou encore les COOCEC ou
COOPEC (unions coopératives et Mutuelles d'Epargne et de Crédit).
En Afrique de l'Ouest, des organisations, telles par exemple
Nyesigiso et Kafo Jiginew au Mali, l'ACEP au Sénégal, la FECECAM
au Bénin rassemblent des dizaines de milliers de membres
épargnants ou/et emprunteurs et sont des partenaires efficaces et
incontournables de l'attribution du crédit au monde paysan ou aux
artisans du secteur non formel urbain.
Ces unions et fédérations représentent
donc des millions de membres, plus particulièrement des milieux paysans,
fonctionnaires et petits commerçants. Elles sont bien ancrées
dans leur milieu et sont organisées en mutuelles de type
Raiffeisen7(*) pour couvrir
leurs risques.
Elles font un effort important de formation de leurs
gestionnaires souvent issus des caisses locales et de leurs membres. Elles sont
bien gérées. Les taux d'intérêt utilisés pour
rétribuer l'épargne ou prêter aux paysans, aux
commerçantes ou aux femmes entrepreneurs varient selon les cas. Il est
souvent en dessous des prix du marché.
Il n'est pas rare de constater que ces caisses ne
s'autofinancent pas, principalement à cause des frais engendrés
par leurs efforts de formation. L'aide extérieure est souvent
étroitement mêlée à leur financement.
· Les Fondations et ONG
De très nombreuses fondations ou organisations non
gouvernementales ONG se sont créées pour distribuer et
gérer le micro-crédit partout dans le monde. Ces organisations
agissent comme des intermédiaires financiers entre les bailleurs de
fonds et les emprunteurs, individuels ou organisés en petits groupes
professionnels.
Ces Fondations et ONG ont joué par le passé et
jouent encore actuellement un rôle essentiel dans le développement
du micro-crédit. Des millions de petits producteurs ou
commerçants dépendent de leur action. Ces organisations se sont
professionnalisées et offrent actuellement des services
d'intermédiation financière de grande qualité.
Proches de leurs clients, et travaillant dans le but
d'améliorer leurs sorts et de promouvoir leurs activités, ces
fondations et ONG, sont des agents indispensables pour le bon fonctionnement du
microcrédit
Certes, et à cause de l'importance de leurs charges,
le coût de leur intervention est élevé, comme l'est la
gestion et l'appui au microcrédit. Dès lors, si ces organisations
veulent être autofinancées et ne plus recevoir d'aide, ou
plutôt ne pas être tributaires des dons et subventions, elles
doivent facturer leurs services au prix coûtant, ce qui entraîne
une forte augmentation des taux d'intérêt qu'elles pratiquent qui
comprennent souvent les coûts d'appui et de suivi des projets de leurs
emprunteurs
· Les Banques de Microcrédit
Depuis quelques années, on a assisté à
l'apparition d'institutions financières formelles et banques qui ses
sont spécialisées dans l'activité du
microcrédit ; Elles se sont orientées vers le
microcrédit ou créées pour, en raison de l'accroissement
important de la demande du microcrédit, de la part des petits
producteurs et des microentrepreneurs que la réussite du concept dans le
monde a stimulé, ainsi que de la reconnaissance des banques centrales et
des Etats de l'importance d'un tel outil.
Ainsi, les professionnels du micro-crédit se sont
donnés les instruments financiers et les institutions nécessaires
pour attirer et gérer l'épargne des populations et souvent des
clients auxquels ils accordent du crédit, et pour
bénéficier des lignes de crédit ouvertes par les Banques
internationales de développement ou les Agences de coopération.
SECTION ²² : L'IMPACT DU MICROCREDIT
Le développement de ce nouveau concept et son
intégration dans les politiques internationales a crée une
nouvelle piste de recherche vers laquelle, de nombreux chercheurs se sont
dirigés et se sont focalisés sur ses différentes
facettes.
Il s'agit d'un champ de recherche pluridisciplinaire qui
intéresse aussi bien les économistes et les financiers que les
sociologues et les juristes.
Les travaux de recherche et d'investigation en la
matière sont diversifiés et peuvent être essentiellement
classées, selon leurs orientations, en deux catégories ; une
première se rattachant à l'étude de l'impact du
microcrédit, la seconde se rapporte aux institutions offrants ce
service.
Dans cette section; nous allons traiter les retombées
socio-économiques du microcrédit en essayant de distinguer,
quoique la frontière n'est toujours pas nette et précise, celles
à caractère économique et financier de celles ayant un
caractère social.
A. LES IMPACTS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DU
MICROCREDIT
Le microcrédit est devenu aujourd'hui, du moins dans
certains pays en développement, un outil de développement local
dans la mesure où il contribue à réduire le nombre des
pauvres et des chômeurs, à générer des revenus,
à intégrer des populations, jusque là
défavorisées, dans la sphère de la production et de
l'économie marchande, fut il dans le secteur informel, et donc stimuler
la consommation, la production et la croissance.
1. la réintégration des exclus du
système bancaire classique
De part même sa définition, le microcrédit
sert la population « unbancable » qui ne peut pas recourir
aux banques commerciales pour solliciter un crédit faute de garanties
à offrir en contre partie. Il permet aux personnes à
égales capacité entreprenariale d'avoir les mêmes chances
de monter leurs affaires indépendamment de leurs positions ou conditions
sociales et/ou économiques ; les pauvres qui ne manqueraient pas
d'esprit d'initiative et d'idées de projets prometteurs, y trouveraient,
désormais, le moyen idoine pour s'épanouir et concrétiser
leurs projets.
Par ailleurs, le développement du microcrédit, a
été à l'origine, comme cité supra, de l'apparition
de la microfinance qui sert des services financiers de proximité
assimilables aux services bancaires classiques, mais qui sont adaptés
aux conditions de cette catégorie de population qui en était
exclue auparavant.
Cette exclusion assimilée par Muhammad Yunus à
l'apartheid est à l'origine du microcrédit
« Ma réaction est avant tout une réaction
contre l'injustice de la situation, qui est à bien des égards
comparable à l'apartheid.... En réalité, ce sont
près des trois quarts des habitants de la planète qui n'ont pas
accès aux services financiers....Ce que nous voulons, c'est la fin de
l'apartheid » qui doit constituer l'alternative aux
exclus pour pouvoir faire partie du système financier
2. lutte contre la pauvreté
L'intégration des populations pauvres et à bas
revenus dans le circuit économique est de nature à
accroître les capacités productives génératrices et
distributives de revenus à des catégories à forte
propension à consommer. Elle stimule donc la consommation et la
croissance et contribue à briser le cercle vicieux de la
pauvreté.
«Une paix durable ne peut-être
obtenue sans qu'une partie importante de la population trouve les moyens de
sortir de la pauvreté.........le microcrédit est un de
ces moyens » (Comité du prix Nobel de la paix
2006).
L'évaluation de l'impact du microcrédit sur la
pauvreté est le champ d'investigation le plus large qui a attiré
beaucoup de chercheurs et qui a fait couler beaucoup d'encre, et ce parce que
la principale mission accordée au microcrédit est la lutte contre
la pauvreté.
Toutefois, les études et les publications ayant trait
à ce sujet sont parcellaires et n'ont pas une portée
générale qui puisse démontrer l'impact du
microcrédit sur la réduction de la pauvreté. Le rapport de
F. Gubert et F. Roubaud8(*)
cite la synthèse proposée par Sebstad et Chen en 1996 comme la
plus importante parmi les travaux académiques publiées ces
dernières années bien qu'elle soit vieille de plus de dix ans.
Cette synthèse de 32 études d'impact portant sur 41 projets
différents dans 24 pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine,
montre que le crédit accroît significativement les variables
d'output (CA, Production, VA, Profit) et l'accumulation du capital. Un
accroissement des revenus et de la consommation ainsi que des actifs
détenus est le plus souvent attesté, « ce
qui joue évidemment sur la réduction de la
pauvreté ».
Le bilan sur le plan de l'emploi est plus
mitigé. Bien que la plupart des études montrent un effet
positif, celui ci est relativement faible, et s'exprime par
l'amélioration de la charge horaire de l'emprunteur ou des travailleurs
exerçant déjà que par le recrutement de nouveaux
salariés.
Quant à l'impact en terme de changement technologique
et de diversification des activités productives, il s'est
avéré limité ne touchant que les entreprises les mieux
dotées et ayant bénéficié de plusieurs prêts
pour pouvoir enclencher le processus d'innovation technologique.
Une autre synthèse d'un certain nombre de travaux
portant sur l'impact des trois grands programmes de microfinance au Bengladesh
(Grameen Bank, BRAC, BRDB) élaborée par Khandker (1998)9(*) montre que l'intervention des 3
IMF a eu un impact positif sur la consommation des ménages et a permis
au taux de pauvreté au sein des participants de diminuer de 8.5 points
de pourcentage entre 1991/92 et 1998/99 et au taux de pauvreté
extrême de 18 points au cours de la même période.
Mais d'autres questions méritent aussi d'être
posées à ce sujet. Elles ont font l'objet de pusieurs
études qui s'articulent autour de deux points et pistes de recherches
à s'avoir :
Ø la microfinance atteint-elle les plus pauvre ?
Ø La microfinance parvient-elle à faire sortir
durablement les pauvres de leur pauvreté ?
a) portée du microcrédit en terme de
lutte contre la pauvreté
Le degré de portée du microcrédit
traduit la population qui est touchée par ce service ; beaucoup de
travaux de recherche s'y sont focalisés pour voir si le
microcrédit à réussi à avoir pour cible la
population la plus pauvre ; on va évoquer dans ce qui suit à
titre indicatif et non limitatif quelques études et leurs
conclusions ;
L'étude de Navajas et al (2000) effectuée sur la
Bolivie10(*), en prenant
un indicateur composite de satisfaction des besoins fondamentaux à
savoir l'habitat, l'accès aux services publiques, l'éducation et
la santé comme indicateur de la pauvreté, conclut que la
microfinance ne sert pas les plus démunis ; elle touche ceux qui se
situent soit juste au dessus, soit juste au dessous du seuil de
pauvreté. Elle conclut également que les programmes de
prêts à des groupes de caution solidaire et d'intervention en
milieu rural sont plus efficaces quant à leurs portées sur les
plus pauvres que les prêts individuels el les programmes d'intervention
en milieu urbain.
Quant à l'étude d'Amin et al (2001) menée
sur le nord du Bangladesh11(*), elle montre que même si le microcrédit
parvient à atteindre les familles pauvres, il échoue à
toucher les ménages vulnérables, en prenant comme indicateur de
vulnérabilité la capacité à se protéger
contre la variabilité du revenu. Elle conclut que les ménages
pauvres et vulnérables sont exclus du champ d'intervention du
microcrédit.
Une autre étude d'Evan et al (1999)12(*) indique que les ménages
de petite taille qui ne sont pas dotés de terres et dont les femmes sont
peu ou pas instruites se caractérisent par un faible taux de
participation aux programmes des IMF à cause d'un
phénomène d'auto-selection et non pas par défaut de
l'offre des services financiers.
Tous les travaux évoqués et la plupart des
études effectuées concluent que les clients des IMF ne sont pas
les plus démunis. Ce phénomène trouve son origine dans
plusieurs causes dont on peut énumérer celles qui nous
paraissent les plus pertinentes, à savoir :
· Certains pauvres s'excluent eux-mêmes du service
de microfinance soit par peur d'endettement, soit par absence d'esprit
d'initiative et d'ambition ou bien à cause de leur ignorance ou leur
mauvaise compréhension du système de microcrédit.
· Les IMF excluent la population qu'elles jugent
incapables de rembourser les microcrédits dans la poursuite de leurs
objectifs de pérennité.
· <certaines catégories qui ne sont pas
considérées comme pauvres peuvent être exclues du
système bancaire classique et trouvent refuge dans les programmes de
microfinance et viennent concurrencer les couches les plus
défavorisées pour l'obtention de microfinancements.
b) l'action du microcrédit sur la
pauvreté
Un ouvrage de Hulme et Mosley13(*) auquel on se réfère fréquemment
pour les recherches en microfinance conclut à un impact positif des
programmes du microcrédit sur la pauvreté des client, en prenant
comme indicateur le revenu de l'emprunteur pauvre et montre que cet impact
est plus significatif pour un niveau de revenu plus élevé, il
rejoint donc,l'idée évoquée ci-haut
Pour répondre à la question « est ce
que le microcrédit peut faire sortir les pauvres de leur
pauvreté ? », Jean-Michel Servet14(*) décompose les clients
des IMF en trois catégories selon l'impact des programmes de
microcrédit sur leurs situations initiales. Il montre que comme le
microcrédit a réussi à faire extraire le quart des clients
de leur pauvreté, la situation de la moitié des emprunteurs reste
inchangée alors que pour l'autre quart, le microcrédit aggrave la
situation et renforce leur vulnérabilité
Pour la première catégorie, qui profite du
microcrédit, elle parvient à tirer profit et à
améliorer durablement sa situation pour sortir de la
pauvreté ; elle est dotée de capacité entreprenariale
et donc elle affecte la part du lion du crédit, si ce n'est pas sa
totalité, pour monter une activité génératrice de
revenus.
Quant aux clients de la deuxième catégorie, le
microcrédit ne leur permet que d'améliorer la gestion du budget
familial puisque ces emprunteurs utilisent les montants collectés pour
des fins de consommation non génératrices de revenus à
savoir l'alimentation, l'amélioration du logement, l'acquisition des
biens essentiels...Le microcrédit pour cette frange ne réduit pas
leur pauvreté à long terme, il ne fait qu'accroître leurs
consommations à court terme.
La dernière catégorie ne connaît que les
incidences néfastes du microcrédit. L'échec des projets
entrepris avec les microcrédits, faute d'esprit et aptitude
entreprenariale, ou du fait de son affectation des montants des emprunts
à des fins non productrices, ou bien à cause d'autres incidents
incontrôlables postérieurs à la souscription du
crédit, entraîne leur surendettement. Et au lieu de
générer des revenus, le remboursement des échéances
grèvera davantage leur situation financière déjà
précaire.
Les conséquences sur les pauvres peuvent être
néfastes et au lieu d'améliorer leur situation, le
microcrédit peut l'aggraver et augmenter la vulnérabilité
du ménage. C'est pourquoi, le microcrédit ne peut pas à
lui seul prétendre éliminer la pauvreté, il doit
être accompagné d'autres programmes d'accompagnement tels que
l'alphabétisation, la formation en matière de modes de gestion
pour s'assurer que les fins d'utilisation du crédit ne soient pas
détournées.
Comme le prouvent la plupart des travaux, en particulier ceux
entrepris par Isabelle Guérin 15(*)(2004) : « le
microcrédit s'adresse aux personnes vulnérables mais non aux plus
pauvres »
3. création d'emploi et insertion dans la vie
professionnelle
«Le but de la microfinance est
d'accroître le revenu et de créer de l'emploi chez les populations
pauvres, à travers le développement des microentreprises locales,
et, dans ce processus, accroître le bien être financier des
emprunteurs, de leurs famille et de leur communauté au sens
large. »(FENU 2001).
Pour les gens qui se trouvent en situation de chômage,
la recherche d'autres alternatives que d'être salarié doit
s'imposer : toute personne doit croire à ses compétences et
aptitudes qui lui permettent de gérer une activité
indépendante. L'idéal, serait de pouvoir monter sa propre petite
entreprise, sans être obligé de démarrer avec beaucoup
d'argent au début.
Le microcrédit qui part du principe
d'aider les personnes qui ont « les poches vides et la tête
pleine de bonnes idées », s'offre alors pour soutenir tous
ceux et toutes celles qui ont décidé d'entreprendre et de
créer leur propre emploi ; Cuisinier, épicier, petit
éleveur, couturière, esthéticienne, coiffeur,
infographiste...peuvent,grâce au microcrédit, remédier
à leur problème d'inaccessibilité au système
bancaire , non seulement pour le financement de leurs activité mais
aussi pour se procurer de l'aide, du suivi et de l'accompagnement notamment au
cours du démarrage de leurs projets.
En permettant à des pauvres chômeurs de devenir
leurs propres employeurs, le microcrédit permet à ces personnes
de gagner en estime de soi. La microfinance serait donc au service de la
dignité humaine du fait qu'elle aide les personnes porteuses de projets
à s'épanouir, à sortir d'une logique d'assistance et
à se responsabiliser autour de ce qu'elles entreprennent.
Le microcrédit peut se résumer sous cet angle
au service offert pour permettre aux pauvres de créer leur propre emploi
en leur prêtant une petite somme d'argent, en les accompagnant dans leur
démarche d'entrepreneur et en faisant confiance en leur
solvabilité et leur énergie.
En France, depuis sa création en 1989 par sa
présidente Maria Nowak16(*), l'Adie17(*) a financé plus de 61 000 microcrédits
générant plus de 62 000 emplois.
B. LES IMPACTS SOCIAUX
La vocation sociale du microcrédit est très
importante, du fait qu'il cible la catégorie des gens démunie et
marginalisée ; il permet le rétablissement de la justice
sociale, et ce en égalisant les chances de recours au crédit
entre les pauvres et les riches, comme il permet la réalisation de
l'égalité entre les sexes, en ciblant la femme, et en affirmant
sa capacité à promouvoir le bien être collectif.
1. Emancipation de la femme
Le fait de permettre l'accès des femmes à un
capital, aussi minime soit-il, a des répercussions sur leur statut dans
la famille et dans la société. En effet, dans de nombreuses
régions du monde, les femmes vivent souvent dans des situations
précaires ; le microcrédit contribue à leur insertion
dans la vie active et l'économie marchande et se révèle
être un véritable outil de leur émancipation
économique et sociale.
La plupart des institutions de microfinance
privilégient les transactions avec les femmes, qui sont la
première cible du microcrédit et considèrent qu'elles sont
capables de réaliser des taux de remboursement plus élevés
que les hommes et qu'elles sont mieux dotées pour pouvoir
générer, grâce aux crédits octroyés, des
revenus durables qui leur permettent d'améliorer les conditions de vie
de leurs ménages.
Muhammad Yunus évalue l'impact du programme de
microcrédit sur l'autonomisation de la femme en déclarant :
« ces femmes qui, avant ne sortaient jamais de chez
elles, n'avaient jamais eu d'argent à elles et n'osaient pas prendre la
parole en public, assistent désormais à des réunions
où elles parlent licitement, gèrent un budget et assument des
responsabilités financières, elles deviennent plus sûres
d'elles mêmes »18(*).
A l'occasion de la Journée de la Femme, le 8 mars 2008,
PlaNet Finance présente la microfinance comme étant un instrument
efficace de valorisation et d'émancipation pour les femmes et montre que
les femmes qui représentent la moitié de la population et ne
gagnent qu'un tiers du revenu mondial, ont réussi à propulser
près de 130 millions d'entre elles à la tête de
microentreprises, grâce au soutien et à la confiance de
près de 10 000 institutions de microfinance partout dans le monde, alors
qu'elles n'étaient que 5 millions il y a dix ans.
Les revenus de ces microentreprises
féminines bénéficient à toute la famille, car les
femmes affectent plus que les hommes les moyens dont elles disposent pour des
dépenses utiles se rapportant à l'éducation des enfants,
à l'amélioration des conditions d'hygiène du foyer, aux
frais de santé de la famille, etc. et permettent à leurs
titulaires de gagner plus de confiance en elles et de croyance en leurs
propres habilités de faire des choix et d'exercer un pouvoir de
négociation en tant qu'organes actifs dans l'économie.
Dans la même logique d'évaluation de l'impact du
microcrédit sur les femmes, l'étude de Hashemi et al
(1996)19(*) a
été réalisé en prenant huit indicateurs qui
sont ; la mobilité physique, la sécurité
économique, la réalisation des petits achats, la capacité
à réaliser de gros achats, la participation à la prise de
décisions dans le ménage, le statut au sein de la famille, la
conscience politique et la participation à la vie publique et a conclu
que l'accès au crédit favorise l'émancipation de la
femme.
2. Amélioration des conditions de vie du
ménage
Tous les programmes de microcrédit, que ce soit ceux
qui se contentent d'offrir des microcrédit pour investissement, ou bien
ceux qui accompagnent leurs programmes de microcrédit par d'autres
programmes d'amélioration des conditions de vie des pauvres, aboutissent
à cette finalité. Mais la différence entre eux
réside dans les degrés d'amélioration auxquels ils
parviennent à atteindre.
En effet, par le simple fait de permettre au pauvre
d'accéder au crédit pour financer une activité
génératrice de revenu, une proportion de ce revenu, quelle que
soit son importance, sera automatiquement consacrée pour la nourriture,
l'hygiène, le logement, la scolarisation des enfants...qui sont tous des
indicateurs du niveau de vie du ménage.
Le principe de privilégier la femme, renforce cet
impact sur la qualité de vie, parce que la femme qui est le noyau de la
famille est plus soucieuse que l'homme du bien être collectif de sa
famille ; la nourriture des enfants, leur éducation,
l'hygiène et l'aménagement de son logement étant, par
nature, au centre de ses intérêt, elle fait de son mieux pour
optimiser l'affectation,du revenu additionnel que le programme de
microcrédit lui a permis, de satisfaire aux besoins du ménage.
D'autre part, dans le souci de réaliser la vocation
sociale du microcrédit, la plupart des IMF, élaborent leurs plans
d'intervention en prenant en compte l'amélioration des conditions de vie
de leurs clients comme un objectif en soi. Pour ce faire, des programmes de
microcrédit intégré sont mis en place. Ces programmes
offrent aux pauvres, une combinaison coordonnée comprenant des services
de microfinance et d'autres services de développement qui leur
permettent d'améliorer entreprises, revenus, santé, nutrition,
planification familiale, éducation des enfants, réseaux de
soutien social, etc.
Une étude réalisée par
Guber et Rouband (2005)20(*) sur les client d'une IMF à Madagascar, conclut
que, plus des trois quart des emprunteurs ont assisté à une
amélioration au niveau de l'alimentation et de l'habillement de la
famille, suite aux micrcrédits octroyés, et que deux tiers de ces
clients ont connu des améliorations au niveau des équipements du
logement, de la santé, des soins de la famille et de l'éducation
des enfants.
3. Renforcement du lien social
Pour pouvoir solliciter un crédit reposant sur le
principe du groupe solidaire, les emprunteurs doivent s'organiser en groupes,
la réunion des membres du groupe leur permet de se rencontrer, de
discuter et d'échanger leurs expériences et problèmes ce
qui les aide à tisser des relations solidaires communautaires.
De même, le microcrédit peut être
considéré comme un moyen d'intégration sociale; en effet,
avant de contracter un crédit et de pénétrer le
marché du travail, l'emprunteur était écarté
marginalisé de la communauté, soit par auto-exclusion (car
se sentant inactif, l'être humain se sous-estime et se retire
guidé par un complexe d'infériorité, de manque et
d'incapacité), soit par rejet des autres membres de la
communauté. Mais, après avoir reçu le prêt, la
personne se sent utile, capable de générer du revenu et
d'apporter un plus aux autres, il reprend sa confiance en soi,
s'épanouit et établit des relations sociales.
Par son insertion dans la vie active et professionnelle,
l'emprunteur se trouve intégré dans un réseau de relations
humaines (fournisseurs, clients, employés ...) avec lesquels il
opère et coopère et détient des objectifs et
intérêt communs.
CONCLUSION
J'ai essayé, dans ce chapitre de présenter le
microcrédit en tant que solution alternative qui s'offre aux exclus du
système bancaire classiques ; cette notion simple qui consiste en
l'octroi de crédits de faibles montants à des personnes ne
disposant pas de garanties matérielles pour les aider à monter
des petites activités génératrices de revenus, s'est
révélée, selon plusieurs études et à des
degrés plus ou moins élevés, comme un outil efficace de
développement local et solidaire alliant impacts économiques
positifs et des retombées sociales tout aussi
bénéfiques.
La fourniture de ce service est réalisé par des
institutions qui se spécialisées en la matière ;
quelles sont les performances de ces institutions, et comment parviennent-elles
à poursuivre leur double objectifs d'efficacité et de
pérennité ? Ce sont là les questions auxquelles
j'essayerais, dans le second chapitre, d'exposer les réponses et les
éclairages apportés par les travaux de recherche entrepris en la
matière.
CHAPITRE II: GESTION DES RISQUES DE CREDIT EN
MICROFINANCE
INTRODUCTION
Maria Nowak dans son livre « on ne prête
pas qu'aux riches » attribue au microcrédit deux faces ;
la première se réfère à la justice sociale quant
aux choix de la population cible et la deuxième concerne la
viabilité de l'institution de microcrédit.
En tant que financier je laisse le débat sur la
première face aux juristes et autres sociologues pour étudier la
deuxième qui est l'essence de ce document.
En effet, l'essor qu'a connu le microcrédit en
très peu de temps et l'immensité de ses résultats nous
imposent d'accorder une attention très particulière et veiller
à ce qu'un tel instrument puisse fonctionner correctement et continue
à contribuer au soutien des efforts de développement des
régions et zones défavorisées de par le monde dans le
futur.
Il s'agit de ne pas se contenter d'énumérer les
impacts du microcrédit et d'en parler en termes de clichés et
slogans comme « microcrédit, macro-espoir »21(*), « microcrédit, macro
idea »22(*) , « microloans,
macro-impact »23(*)....mais il faut plutôt étudier les
mécanismes et les outils à mêmes de garantir la
pérennité de ce service qui est étroitement liée
à la pérennité et la viabilité des systèmes
et institutions de microfinance.
La pérennité est une conséquence de la
viabilité opérationnelle, de la viabilité
financière, de l'efficacité productive et allocative, de la
gouvernance, du managment et de l'efficacité institutionnelle ; et
elle ne sera réalisée, d'après Maria Nowak, que par deux
facteurs : un taux d'intérêt élevé et un volume
d'opérations suffisant.
Nonobstant l'effet de l'importance du nombre
d'opérations sur l'abaissement des charges fixes grevant chaque
crédit, ce n'est pas, à mon humble avis, le volume
d'opérations en lui-même qui importe, car l'opération de
crédit est par nature risquée. Un volume important
d'opérations qui comportent beaucoup de transactions douteuses serait un
facteur d'échec et non de succès. Donc il vaut mieux plutôt
parler du nombre de crédits sans problèmes remboursables aux
échéances prédéterminées, que de volume
important d'opérations tout court.
La viabilité des institutions de microcrédit,
outre les techniques managériales et institutionnelles, est donc le
fruit d'un taux d'intérêt élevé
capable de couvrir les charges de l'institution et d'un système
de gestion des risques de crédit efficace.
Le présent chapitre est consacré à
développer les fondements théoriques de cette opinion ; la
section première présente les risques de crédit auxquels
sont confrontés les institutions de microfinance et les techniques de
gestion de ces risques auxquelles elles se référent, tandis que
la deuxième section, propose et présente « le
crédit scoring » comme méthode efficace pour
rationaliser les crédits et optimiser les taux de remboursement afin
d'assurer la pérennité de l'institution.
SECTION ² : LA GESTION DES RISQUES DE CREDIT
EN MICROFINANCE
Les institutions de microcrédit, comme tous les
intermédiaires financiers sont soumises à différents types
de risques qui peuvent être classés en quatre grandes
catégories a savoir ; les risques institutionnels, les risques
opérationnels, les risques de gestion financière el les risques
externes.
v Les risques institutionnels sont les
risques associés à l'organisation de l'institution et à sa
mission, ils peuvent être soit des risques associés à sa
mission sociale, soit liés à sa mission commerciale ou bien se
référant à sa dépendance des organisations
internationales.
v Les risques opérationnels sont les
risques auxquels sont confrontés les institutions lors de leurs
opérations quotidiennes et qui se résument aux risques de
crédit, risques de fraude et risques de sécurité.
v Les risques de gestion financière
sont les risques qui se rapportent au domaine financier et qui englobent les
risques de gestion de l'Actif et du Passif souvent traduits par les risques de
solvabilité, de change et de taux d'intérêt, les risques
d'inefficience ainsi que les risques d'intégrité du
système d'information.
v Les risques externes sont tous les risques
liés à l'environnement externe de l'institution tel que les
risques réglementaire, démographique, la concurrence...
Nous allons nous contenter dans le présent
mémoire d'élucider les risques de crédit auxquels sont
confrontés les organisations de microcrédit, ce type de risque
est le risque opérationnel le plus connu et le plus important pour les
IMF.
C'est ce risque qui entraîne la
détérioration de la qualité du portefeuille du
crédit qui est à l'origine des pertes et des charges
énormes conduisant à la faillite. Ce risque, connu aussi comme le
risque de défaillance, est lié à l'incapacité du
client à respecter les termes du contrat de prêt ou bien à
sa volonté de s'abstenir.
Une caractéristique principale du
microcrédit, et qui est à l'origine de l'exclusion bancaire de la
population pauvre, réside dans les risques importants qui y sont
associés et qui se rattachent à la nature du client et à
sa solvabilité ; ces risques sont nés de la relation
d'agence qui relie la banque à l'emprunteur.
A. LES RISQUES DU CREDIT
Le crédit peut être considéré
comme étant un contrat reliant la banque qui est le prêteur au
client qui est l'emprunteur, pour lequel la banque loue une part de sa
richesse ; en contre partie, le client s'engage à rembourser le
montant emprunté et à payer des charges d'intérêt
à des échéances et conditions fixées d'avance.
Cette relation donne lieu à plusieurs risques que le
banquier doit gérer afin de garantir le bon fonctionnement de son
activité ; l'asymétrie de l'information, les
problèmes de détection, l'absence de garanties, sont donc des
causes majeures de l'exclusion bancaire de la population la plus
démunie ; je vais procéder dans ce qui suit à
expliquer ces différents facteurs et comment ils influencent la
décision de crédit.
1. L'asymétrie de
l'information :
Le marché de crédit est un marché
imparfait ;l'accès aux informations est inégal entre les
deux contractants, et étant donnée la divergence des
préoccupations des deux parties, l'emprunteur, que ce soit de bonne ou
de mauvaise foi, peut cacher à son banquier des réalités
nécessaires à la transparence exigée. Ce
phénomène, appelé sélection
averse, biaise la décision d'octroi de crédit et rend
difficile l'évaluation de la qualité du demandeur, ce qui ne peut
entraîner que la méfiance de la banque pour toute personne
contractante et la complication de l'opération de sélection des
clients
D'autre part, un risque d'aléa moral
ou moral hasard peut exister et ce lorsque l'emprunteur cache
une réalité qui surgit après la conclusion du contrat et
ne la communique pas à son prêteur comme doivent le mentionner
les clauses du contrat. Or, la notion même du crédit repose sur un
décalage temporel entre l'octroi et le remboursement, ce décalage
est perçu comme une source de risque pour l'institution de crédit
parce que elle ne peut pas prévoir avec certitude les
événements qui peuvent surgir pendant la durée du contrat
et qui peuvent influencer sur la capacité de l'emprunteur à
liquider sa position dans les conditions négociées. Ce
phénomène ne permet pas le bon respect des termes du contrat. Et
comme on disait que « la fausse monnaie chasse la
bonne », toute la population jugée insolvable ou
incontrôlable fût écartée du champ d'application de
la banque classique.
Pour faire face à cette asymétrie d'information,
la banque préfère opérer alors avec des agents
exerçant des activités dans le secteur structuré, pour
lesquels l'information sera disponible par un simple recours aux bilans
comptables, registres de commerce, déclarations de revenus, quitus
d'impôt ou tout autre document qui laisse voir clairement la situation du
client et son évolution. Ainsi, et en l'absence de ces outils, les
agents exerçant des activités informelles, et les chômeurs
ne pourront pas recourir au système de crédit classique
géré par les banques commerciales.
2. Les problèmes de détection ou
screening problems
Avant d'accorder un crédit, le prêteur doit
constituer une bonne base de données sur le client contracté qui
englobe toutes les informations se rattachant à son activité,
à la situation de son ménage, au motif de sa demande, à la
rentabilité et viabilité de son projet ainsi que beaucoup
d'autres informations nécessaires à la construction d'un
pré-avis pour évaluer la qualité du demandeur.
Or, la procédure de collecte d'informations sur le
client, qui est la première étape du processus de
sélection, est lourde à mettre en oeuvre que ce soit en terme de
coût, de temps ou de disponibilité des données. En effet,
si le client se trouve incapable pour une cause ou une autre de
présenter des documents légaux fournissant les informations
exigées, il se trouve mis en marge du système classique avant
même l'étude de sa solvabilité.
La banque ne sera prête à collecter
elle-même les informations nécessaires et à procéder
à des visites des lieux par des experts que lorsqu'elle se trouve face
à un client potentiel très important et un projet dont la
rentabilité escomptée est très élevée.
3. L'absence de garantie
En contre partie du risque supporté par la banque du
fait du non remboursement d'une partie ou de l'intégralité du
prêt, elle exige de son client une garantie. Plus le risque couru est
élevé, plus la garantie demandée est importante pour
être saisie en cas de défaillance du client ; or la
population démunie ne dispose pas de quoi offrir comme garanties.
Et pourtant, la performance de la plupart des IMF consiste en
leur réussite à réaliser des taux de remboursement des
microcrédit qui dépassent dans beaucoup des cas le taux de
remboursement des banques classiques bien que celles-ci opèrent avec des
clients moins risqués que les catégories démunies. Cela
s'explique par le succès des IMF dans leur gestion des risques de
crédit.
B. LES TECHNIQUES DE GESTION DES RISQUES UTILISEES PAR LES IMF
Craig Churchill24(*) et Dan Coster25(*) définissent le processus de gestion des
risques comme étant ; « la prévention
des problèmes potentiels et la détection anticipée des
problèmes réels quand ceux-ci
arrivent ».
La réussite du microcrédit s'explique entre
autres par la capacité de ses Institutions et ses programmes tendant
à surmonter les obstacles excluant les pauvres du système
bancaire, et notamment la mise en place d'emblée des procédures
de gestion de risques de crédit efficaces. Ces procédures de
gestion ont permis à Muhammad Yunus de gagner le pari de la
solvabilité de la population démunie.
Le prêteur rationnel ne peut être prêt
à s'engager dans un processus d'octroi de crédit que s'il dispose
de pratiques lui permettant de réduire les problèmes
d'incertitude et d'asymétrie d'information relatifs au prêt ;
or les opérations de collecte d'informations et de surveillance sont
très difficiles et très coûteuses dans le domaines du
microcrédit, à cause des faibles montants des crédits.
Les moyens mis en place par les IMF pour réduire les
risques de crédit depuis leur engagement dans l'expérience de
microcrédit sont : « l'approche du crédit
collectif » et « l'approche incitative
pour le crédit individuel » qui substituent les
incitations des emprunteurs pour rembourser aux procédures de collecte
d'informations et au suivi.
1. l'approche du prêt collectif
Le principe du prêt collectif se base sur la
responsabilité conjointe des emprunteurs, il s'agit d'une
véritable innovation dans le monde de la Finance puisqu'il permet,
malgré la simplicité de sa mise en place à des coûts
réduits, de pouvoir pallier les problèmes majeurs auxquels sont
confrontés les intermédiaires financiers à savoir le
problème d'asymétrie d'information, la collecte des donnés
et le contrôle du bon déroulement.
La Banque Mondiale distingue deux types d'approches
collectives : une première fondée sur le principe des
groupes de caution solidaires et une deuxième basée sur le
principe des banques villageoises.
a) Le groupe solidaire
La technique du groupe solidaire a vu le jour avec les
premières expériences du microcrédit ; en effet, et
comme mentionné dans le chapitre précédant, la Grammen
Bank et son fondateur Muhammad Yunus ont recouru à cette approche
dès le départ pour garantir le remboursement des prêts.
Le principe de fonctionnement de ce type de prêt ,
intitulé « caution de groupe solidaire », est
très simple ; les emprunteurs pour solliciter un crédit
s'organisent en groupes de 4 à 10 personnes, et les différents
membres se portent mutuellement caution. Aucune garantie ni épargne
préalable n'est exigée, l'institution financière s'appuie
sur l'autocontrôle interne du groupe pour réduire les risques de
défaillance par le biais de la procédure
(two-two-one).
Ladite procédure consiste en l'attribution des
crédits à tour de rôle; Les deux premiers membres du groupe
bénéficient d'un prêt , et ce n'est que si ces deux
emprunteurs remboursent dans les délais fixées dès le
départ, que les deux membres suivants peuvent bénéficier
à leur tour d'un prêt. Lorsqu'ils remboursent, la cinquième
personne, qui joue généralement le rôle du chef de groupe,
obtient un crédit.
Dans les groupes de caution solidaire où les
mécanismes de pression sociale sont suffisamment forts pour exercer un
rôle de menace, le prêteur délègue au groupe la
gestion de l'information à la fois ex-ante (sélection des
emprunteurs solvables), et ex-post (surveillance et contrôle des
comportements de remboursement). L'approche collective apparaît ainsi
comme un instrument de gestion des risques d'asymétrie d'information.
b) Les banques villageoises
Cette seconde technique de prêt collectif
intitulée « banque villageoise » (village
banking) ou encore « groupe d'auto assistance » a
est développée notamment par la fondation FICA (Foundation for
International Community Assistance). Elle s'appuie sur des groupes dont le
nombre des membres est plus grand que celui des groupes de caution solidaire
(l'effectif du groupe varie entre 10 et 50 personnes).
Avec cette approche, c'est le groupe entier qui
bénéficie du crédit, et c'est au sein du groupe que la
redistribution prend lieu entre les différents membres, selon des
modalités et des règles qui sont propre au groupe.
Outre l'accès au crédit, cette technique est
pionnière dans la mesure où elle vise l'amélioration des
capacités d'auto-organisation des groupes de pauvres
« l'empowerment» afin d'assurer leur autonomie
financière.
La méthode a été lancée en
Amérique Latine au cours des années quatre-vingt, et a
été imitée et reproduite dans plus de 25 pays, aussi bien
en Amérique qu'en Afrique. Etant donné que les règles
internes sont spécifiques aux groupes, les résultats sur
l'autonomisation dépendent des contextes et des moyens
développés dans chaque groupe.
Une enquête a été réalisée
par la Banque Mondiale en 1997 dans les pays en développement, dans le
cadre de son programme Sustainable banking with the poor, afin
d'étudier ces deux techniques de prêt collectif (voir le tableau
1ci-dessous)
Cette étude prouve que ce type de crédit est
plus orienté vers les femmes que le crédit individuel (le
pourcentage des femmes adhérentes à ces programmes dépasse
celui des femmes qui ont contracté des crédits individuels), et
plus concentré dans les zones rurales. Ces deux caractéristiques
rejoignent l'idée que les prêts de groupe sont plus conçus
pour servir la population exclue du système bancaire traditionnel, en
particulier les femmes et les habitants des régions rurales et
isolées
Tableau 1. Comparaison des institutions accordant
des prêts individuels et des prêts collectifs
|
Prêts individuels
|
Prêts collectifs
|
|
|
Groupes de 2-10 personnes
(groupes solidaires)
|
Groupes de 11-50 personnes (banques villageoises, groupes
d'auto-assistance)
|
Nombre d'institutions
|
60
|
42
|
69
|
Date de création
|
1971 (moyenne)
1983 (médiane)
|
1982
1987
|
1980
1985
|
% de ressources provenant de bailleurs de fonds
|
44%
26%
|
57%
62%
|
69%
95%
|
% de ressources provenant de dépôts
|
28%
0%
|
13%
0%
|
11%
0%
|
% de clientèle féminine
|
41%
40%
|
66%
58%
|
68%
75%
|
% de clientèle urbaine
|
68%
80%
|
51%
51%
|
28%
15%
|
Montant des prêts
|
1014$
747$
|
745$
415$
|
341$
107$
|
Taux d'impayés déclarés
|
9%
5%
|
12%
7%
|
17%
15%
|
Source: Banque Mondiale 26(*)
Ce tableau montre aussi que les taux d'impayés
déclarés sont plus élevés pour les prêts
collectifs et notamment chez les groupes solidaires de 11-50 personnes. Plus le
groupe s'élargit plus le taux d'impayés augmente, car plus le
nombre de membres du groupe augmente plus la responsabilité est
diffuse.
c) Quelques exemples d'extension des
modèles
S'inspirant de ces deux programmes de crédits et
s'inscrivant dans la même optique de prêt collectif, plusieurs
programmes de microcrédit on vu le jour. En fait, il s'agit de
l'application de l'une des deux techniques de groupe solidaire et de banque
villageoise si ce n'est pas la combinaison des deux dans des contextes
particuliers suivant des stratégies différentes. On cite à
titre d'exemple, d'après Isabelle Guérin :
· Le crédit à responsabilité conjointe
et sectorielle
Le principe de base de fonctionnement est celui de la Grameen
Bank, à savoir une responsabilité conjointe au sein d'un groupe
d'emprunteurs (généralement au nombre de 5 personnes) qui
est doublée d'une responsabilité conjointe
sectorielle parceque ces groupes solidaires sont regroupés
en quartiers, qui à leur tour sont regroupés en
villages.
Au sein de chaque village, tous les groupes sont mutuellement
responsables : si l'un des groupes ne rembourse pas, c'est l'ensemble du
village qui est privé d'un nouveau prêt. L'objectif de
l'instauration d'un tel système pyramidal sévère, consiste
à profiter de la forte pression sociale villageoise.
Cette technique a été imposée au Burkina
Faso par Le PPCR27(*) qui
s'est chargé d'adapter l'idée de la Grammen Bank dans un
contexte risqué du fait des sécheresses régulières,
d'une clientèle dispersée et d'un contexte économique
défavorable.
· La convention « crédits
rotatifs »: responsabilité sectorielle et fonds de garantie
L'idée de base du Crédits rotatifs du
Crédit Mutuel au Sénégal combine les deux principes
des groupes solidaires et des banques villageoises
Il repose sur la technique suivante ; un crédit,
d'un montant de 420$US, est octroyé à un groupe de femmes, dont
la taille varie entre 10 et 250 personnes. La gestion du crédit est
entièrement déléguée au groupe qui décide
lui-même des conditions d'attribution et du choix des
bénéficiaires, et qui se charge de surveiller les
remboursements.
Deux types de garanties sont exigées, à savoir
le partage et la mutualisation des risques ; Le
partage des risques se fait par le bais d'un fonds de garantie,
alimenté à la fois par les groupements emprunteurs et par un
bailleur de fonds, et la mutualisation des risques reprend le
principe de la responsabilité conjointe sectorielle du fait que les
groupes sont responsables les uns des autres à l'échelle du
quartier.
· La pression sociale par la responsabilité
conjointe : les caisses villageoises autogérées
L'objectif de ces caisses consiste à favoriser
l'octroi de crédit et non pas la mobilisation de l'épargne. Elles
sont gérées par un comité de gestion composé de 6
à 12 personnes, des deux sexes, appartenant aux différents
quartiers du village. L'élection des membres se fait par les villageois
qui basent leurs choix sur des critères d'honnêteté, de
sérieux et de dévouement ; le rôle du comité
consiste à analyser les demandes de crédit, à
décider des octrois et à contrôler la bonne gestion.
Pour cette catégorie de crédit, une garantie
matérielle est exigée pour tout prêt demandé, mais
l'originalité réside dans les objets offerts en garantie et qui
ne représentent pas de valeur comptable mais qui servent de gage
à cause de leur rareté ; en effet, un fusil, une charrue,
une radio ou même une bicyclette peuvent composer le fonds de gage d'une
caisse villageoise autogérée.
Ce type de caisse a été mis en place par une
organisation française (le Centre International de recherche et de
développement, CIDR)28(*) au Mali, en Burkina Faso, en Gambie, à
Madagascar, au Cameroun, à Sao Tomé, et en Ethiopie.
L'approche de prêt collectif sous les différentes
formes qu'elle prend permet donc au prêteur de réduire les
coûts de transaction liés à l'octroi d'un crédit
puisqu'elle regroupe les clients et délègue vers ceux-ci une
partie importante de la sélection qui représente le risque
ex-ante et du contrôle qui représente le risque ex-post (Gomez
Vaquero, 199229(*) ;
Berenbach, Guzman, 199330(*)). Cela se traduit par une économie
d'échelle et une réduction du risque dont une partie est
transférée aux emprunteurs.
Par le recours aux prêts de groupe, l'IMF peut
bénéficier de l'avantage de diversification qui lui permet de
réduire ces risques (Berenbach, Guzman, 1994)31(*). Avec ce type de
crédit, le fait que les membres d'un groupe exercent des
activités différentes est considéré comme un
facteur positif pour le prêteur (Albert, 1997)32(*).
d) Les limites de l'approche du prêt
collectif
Personne ne peut nier les avantages que peut rapporter la
technique du prêt de groupe, mais il n'empêche qu'une telle
méthode ait des limites. En effet, D'une part, le regroupement en cinq
membres où plus peut être artificiel, c'est-à-dire que les
personnes concernées, en se trouvant contraintes d'être
organisés en groupe pour pouvoir accéder au crédit, vont
se rassembler rien que pour former un groupe ; de cette façon il n'
y aurait pas d'auto-sélection puisque les membres ne se connaissent pas
bien, et la pression sociale ne jouera pas son rôle.
Jonathan Morduch33(*) (1999) pense que le rôle du prêt
collectif a été exagéré par les économistes
qui y voient l'outil efficace combinant accessibilité et
viabilité, et ce parce que l'efficacité de cette technique en
terme d'incitation des emprunteurs au remboursement dépend du
degré de cohésion sociale.
D'autre part, c'est dans les zones rurales, que cette approche
fonctionne mieux, car dans ces milieu l'approche mutualiste est plus
privilégiée et la cohésion sociale est plus importante que
dans les milieu urbains, où on assiste de plus en plus à la
disparition du sentiment d'appartenance à une communauté, ce qui
fait que l'application du principe de pression sociale s'y trouve de
portée limitée.
Une autre limite réside dans le fait, qu'un mauvais
élément insolvable dans le groupe peut exclure du champ
d'intervention de l'institution beaucoup d'autres clients qui sont des bons
emprunteurs. Cette exclusion est autant nuisible aux clients qu'à l'IMF
en terme de manque à gagner, car le prêteur, en sanctionnant tout
le groupe parce qu'un élément s'est abstenu de rembourser, voit
se réduire le nombre de ses clients potentiels.
Timothy Besley et Stephen Coate (1995), à travers un
jeu qu'ils intitulent « jeu du remboursement »34(*) montrent que deux
équilibres sont possibles pour ce marché de prêt collectif.
Dans le premier, tous les emprunteurs acceptent de rembourser car ils
anticipent que les autres vont rembourser. La responsabilité conjointe
joue bien son rôle de mutualisation des risques. Toutefois, un
second équilibre est également envisageable et stable, il suffit
qu'un des membres anticipe la défaillance d'un de ses partenaires, pour
que le défaut de remboursement soit collectif. Il est alors plus
avantageux pour chacun de ne pas rembourser dans ce cas.
Huppi et Feder, (1990) parlent « d'effet
domino »35(*)
pour cette approche de prêt collectif à logique pyramidale, dans
la mesure où la défaillance de quelques emprunteurs peut avoir
pour conséquence l'effondrement progressif de tout le système de
crédit. En effet, Lorsque le système est pyramidal, cette
ambivalence est d'autant plus marquée, et dispose d'un effet de levier,
Il est plus avantageux pour un groupe de ne pas rembourser lorsque la
défaillance d'un des groupes bloque l'ensemble du système. Et
plus le nombre des membres ou des groupes défaillants augmente, plus
l'incitation à ne pas rembourser est forte puisque les chances d'octroi
d'un autre crédit diminuent. On assiste alors à un effet
« domino ».
Du fait du rôle déterminant des anticipations
croisées, une simple rumeur suffit à déclencher un
processus en chaîne.
2. L'approche du crédit progressif
Cette technique se distingue de l'approche de groupe par sa
souplesse ; l'emprunteur n'est pas obligé de faire partie d'un
groupe et d'obéir à ses règles internes pour pouvoir
solliciter un prêt, il n'est pas obligé de se porter garant des
autres membres du groupe, et n'a pas à être sanctionné lui
aussi si quelqu'un d'autre n'a pas respecté ses engagements.
Cette approche est plus équitable que la
procédure de prêt de groupe, car avec cette méthode, chacun
assume ses responsabilités, les crédits sont personnels et
individuels, et le prêteur traite chaque client en fonction de sa
solvabilité à lui et non pas en fonction de la solvabilité
de tout un groupe.
L'incitation au remboursement pour cette technique ne
réside pas dans la pression sociale exercée par les membres d'un
groupe, mais dans la motivation de l'emprunteur, il s'agit d'une simple
procédure d'approbation et de renouvellement, du fait que chaque client
qui rembourse dans les termes du contrat a droit à solliciter un
crédit d'un montant plus élevé. Donc partant de cette
logique, l'emprunteur est contraint d'être régulier dans ses
remboursements afin de ne pas être pénalisé et privé
d'un second prêt.
3. La formation et le suivi :
La cible du microcrédit, étant la population
démunie, majoritairement féminine, caractérisée par
un taux d'alphabétisation faible, les programmes y afférents sont
donc souvent accompagnés de programmes de formation dans les techniques
de gestion, de suivi et contrôle des projets bénéficiaires
de financement. Ces programmes revêtent une importance capitale dans la
mesure où ils contribuent à accompagner les petits promoteurs et
à les assister notamment dans les phases de démarrage.
En effet, la cause essentielle de l'incapacité des
emprunteurs à rembourser réside dans l'échec des
activités entreprises, ou le détournement de l'affectation du
microcrédit vers des dépenses non génératrices de
revenus. Le suivi et l'accompagnement des bénéficiaires
permettent de diminuer les risques de détournement des crédits et
d'échec des projets.
D'autres techniques de gestion de risques sont envisageables
pour les institutions de microcrédit, ces méthodes se basent sur
l'évaluation de la solvabilité des clients afin de
sélectionner ceux que l'institution juge capables de ne pas
présenter des défauts de remboursement.
« Le crédit scoring », est une
méthode statistique d'évaluation des clients qui s'est
révélée comme un outil efficace de gestion des risques
dans les banques commerciales, peut s'étendre au champ d'intervention
des IMF, et s'adapter à ses caractéristiques.
SECTION ²² : LE CREDIT SCORING
Le principe général de
fonctionnement des IMF consiste à déléguer une partie de
la décision d'octroi des prêts aux agents de crédit ;
En effet, toute personne souhaitant contracter un prêt se présente
à l'agent de crédit, ce dernier en fonction des données
collectées sur le demandeur évalue sa solvabilité pour
décider si la demande de l'intéressé peut être
présentée au comité de crédit, s'il s'agit d'un
bon client, sinon il refuse la demande d'emblée.
Ce jugement se base sur l'opinion de l'agent qui, en fonction
de son expérience et des historiques de remboursement des prêts
octroyés auparavant, parvient à se doter d'une certaine intuition
qui le guide dans son évaluation.
Cette évaluation subjective, quoiqu'elle dispose d'un
bon pouvoir prédictif prouvé par le taux de remboursement
élevé, généralement réalisé en
microcrédit, peut comporter certains biais personnel.
En effet, et comme le pense Mark Schreiner36(*), d'une part, les agents de
crédit doivent prendre leurs temps pour tirer de leurs
expériences « un sixième sens » pour pouvoir
distinguer entre un bon et un mauvais emprunteur. D'autre part, l'humeur du
jour de l'agent de crédit, son degré d'aversion au risque, peut
biaiser sa décision ainsi que la sélection des
caractéristiques inappropriées.
Les méthodes statistiques sont les meilleures
solutions aux biais personnels de sélection, et c'est dans cette
perspective que Schreiner envisage d'appuyer l'évaluation subjective
par une évaluation statistique appelée « le
crédit scoring ».
A. LA TECHNIQUE « CREDIT SCORING »
Le risque est indispensable pour la bonne marche des
activités de microcrédit mais il est très important de
prendre plutôt des risques calculés. Le crédit scoring se
présente comme une technique de quantification du risque par
l'évaluation du risque de défaut d'une personne donnée.
1. définition du concept :
« Le terme Crédit Scoring
désigne un ensemble d'outils d'aide à la décision
utilisés par les organismes financiers pour évaluer le risque de
non remboursement des prêts. Un score est une note de risque, ou une
probabilité de défaut »37(*)
« Scoring est l'utilisation des
connaissances des résultats de remboursement et des
caractéristiques des prêts remboursés dans le passé
pour pronostiquer les résultats de futurs
prêts »38(*)
Le crédit scoring, souvent désigné
« Le crédit par point » dans certains ouvrages,
constitue une tentative de rationalisation de l'exploitation de la base de
données qu'a pu construire le prêteur sur ses clients afin
d'apprécier leur solvabilité.
Il consiste à attribuer à chaque information
collectée une note ; une fois comparé à une grille
préétablie, le total des notes de toutes les informations pour
chaque client, commande la décision de l'agent de crédit. La
grille et le nombre de points attribués à chaque réponse
se basent sur l'expérience statistique.
Le Crédit Scoring est une technique jeune; son
apparition remonte à soixante huit ans. En poursuivant les recherches de
Fischer sur l'analyse discriminante, Durand (1941) est le premier à
reconnaître la possibilité d'utiliser les techniques statistiques
pour analyser le défaut de remboursement des clients et pour
discriminer entre bons et mauvais emprunteurs.
Même si le recours au Crédit Scoring pour
l'évaluation des risques d'un emprunteur n'est pas nouveau, il convient
de signaler que le concept est relativement jeune pour la microfinance
notamment dans les pays en développement (Schreiner, 2004)39(*).
2. fonctionnement du crédit scoring
La principale hypothèse sur la quelle se fonde les
théories du crédit scoring consiste à penser que le
passé est le meilleur estimateur du futur.
§ la collecte et l'exploitation des
données :
A partir de la base de données qui comporte un bon
nombre d'historiques de clients ainsi qu'une multitudes de leurs
caractéristiques, l'explorateur doit identifier les
caractéristiques qui seront incluses comme variables dans le
modèle, c'est-à-dire les facteurs qui influent sur le risque
à prédire ( dans notre exemple d'évaluation de risque de
crédit, ces variables sont les caractéristiques de l'emprunteur
déterminantes de son comportement de remboursement), ainsi que le lien
et la corrélation entre chaque variable et le facteur de risque.
Des définitions précises de la variable
à expliquer fournissent les meilleurs modèles en termes de
précision et de pouvoir prédictif.
Pour les modèles statistiques, cette étape
nécessite des analyses statistiques rigoureuses, des logiciels de
programmation tel que SPSS, STATA, SAS, qui facilitent l'utilisation des
techniques statistiques, surtout qu'un bon modèle se base sur beaucoup
de clients et de variables observés.
§ la fiche de notation et les tests
historiques :
La fiche de notation est le fruit de l'exploitation des
données de l'échantillon de construction, elle fournit les liens
escomptés entre le risque prévu et les caractéristiques de
l'emprunteur. Elle peut avoir plusieurs types suivant la manière
d'exploitation des données ;
Elle peut être statistique, établie à
partir de l'évaluation statistique des informations et des
crédits passés. Ce type de fiche comporte un ensemble de
règles ou des formules mathématiques qui prédisent le
risque de crédit précis de chaque emprunteur en fonction de ses
caractéristiques.
La fiche peut être subjective établie à
partir des jugements des experts et de l'expérience de l'institution,
elle comporte des directives explicites d'évaluation que les agents
combinent avec leurs évaluations implicites.
Comme elle peut être hybride combinant les techniques
statistiques et le jugement des experts.
Pour valider la fiabilité prédictive d'une fiche
de notation, il conviendrait de vérifier que cette fonction donne
également des résultats satisfaisants sur la même
période à partir d'au moins un autre échantillon.
Après avoir élaboré la fiche de
notation, un test historique sur son pouvoir de prédiction est
indispensable avant sa mise en application ; ce test consiste à
utiliser la fiche pour prévoir le risque associé aux prêts
d'un échantillon historique de test, différent de
l'échantillon de construction et comparer ce risque prévu avec le
risque réalisé.
Ce pouvoir prédictif peut être
évalué selon trois critères ; la précision
absolue qui indique l'écart absolu entre le risque prévu et le
risque réalisé, la précision relative qui indique dans
quelle mesure le risque réalisé varie dans les mêmes
proportions que le risque prévu, et la précision en queue de
distribution qui examine la précision absolue et la précision
relative pour les segment extrêmes, à savoir les catégories
« les trop risqués » et « les très
peu risqués ».
Une fois validée par les tests historiques, la fiche
de notation peut être mise en application pour évaluer les clients
et guider le choix de décision.
Le pouvoir prédictif d'une fiche de notation se
dégrade avec le temps ; une fonction score garde son pouvoir
prédictif au moins pendant les quelques années suivant la
période au titre de laquelle elle a été
élaborée. Il est donc nécessaire de vérifier
périodiquement que ces résultats sont encore valides lorsqu'on
s'éloigne de la période de référence.
§ classification du risque et politique de
scoring :
Le scoring permet de prédire le risque, il ne
revendique pas cependant à son utilisateur la manière de le
gérer, l'institution doit établir sa politique en matière
de gestion de ces risques quantifiés, et ce par la classification et la
fixation des seuils.
Les clients peuvent être classés en des segments
suivant leurs risques respectifs ; le nombre des segments dépend de
la politique de l'institution.
la classification peut porter sur deux segments, à
savoir un segment des « prêts risqués » pour
lequel le scoring affecte les demandes à rejeter, et un segment des
« prêts pas trop risqués » pour lequel seront
affectés les demandes qui ne présentent pas trop de risques
d'après le scoring..
Les classes de risques peuvent être en nombre de
quatre ; la classe de « risque excellent »
qui englobe les prêts qui se caractérisent par un niveau de risque
très faible, la classe de « risque normal », la
classe de « risque limite » et la classe de
« risque problématique ».
Le scoring permet à l'institution d'adopter des
politiques différentes pour chaque niveau de risque prévu ;
par exemple les demandes classées dans le segment très
problématique seront rejetées automatiquement, les demandes du
segment excellent seront approuvées immédiatement, et
l'institution peut envisager des politiques d'incitation et de
fidélisation des clients à risque excellent ; pour les cas
à risque normal, le scoring confirme l'acceptation provisoire de ces
prêts. Par contre, pour la classe limite, le comité doit examiner
les différentes demandes avec beaucoup de soin pour décider soit
du rejet soit de la modification des caractéristiques du prêt par
l'exigence de garantie supplémentaire ou bien par la réduction du
montant à décaisser.
Les seuils de risque qui déterminent les limites de
chaque classe sont déterminés par les dirigeants de l'institution
suivant leur politique, leur aversion au risque, leur objectif, et le type de
clients qu'ils veulent cibler, sachant que ces seuils peuvent être
changés facilement par la fixation d'autres seuils.
3. les avantages du scoring
La réussite du crédit scoring et son utilisation
de plus en plus fréquente sont une conséquence inéluctable
des avantages qu'il procure à ses utilisateurs notamment dans le domaine
du crédit et dont il convient de citer particulièrement :
§ L'organisation du processus du
crédit :
Le recourt au crédit scoring permet d'augmenter la
robustesse du processus d'évaluation, par une meilleure
évaluation du risque prévu pour les différentes classes de
risque des emprunteurs.
§ La réduction du biais humain :
Le principal inconvénient du jugement personnel
étant le biais humain d'évaluation. Que ce soit de bonne ou de
mauvaise fois, le décideur de crédit peut ne pas prendre la bonne
décision, le crédit scoring vient donc pour remédier
à ce biais , en privilégiant l'évaluation objective.
§ L'amélioration de la productivité des
analyses des demandes de crédit :
Les demandes à risque extrême (soit trop
risqué ou bien très faiblement risqués) sont
détectées rapidement, les réponses soit d'accord ou de
refus de ces types de demandes sont automatiques ; le temps gagné
sur leur étude peut être utilisé pour se concentrer
d'avantage à l'exploitation des dossiers à score moyen, ce qui se
traduit par une amélioration de l'efficience des agents de
crédit.
§ La réduction des impayés et du temps
consacré au recouvrement :
Le scoring permet de détecter les prêts
très problématiques. Le rejet automatique de ce type de
prêt se traduit par un gain en termes de coût et de temps, par
moins d'arriérés de crédit à recouvrir par l'agent
de crédit, Quand on sait combien l'opération de recouvrement des
impayés est onéreuse et combien de temps et d'efforts elle
demande, on réalise l'importance des gains qui pourraient être
réinvestis dans la prospection et l'évaluation des autres
demandes.
§ La délégation de la décision de
crédit :
Ce type d'évaluation entraîne la standardisation
de la procédure d'octroi de crédit ; elle permet de placer
objectivement chaque client suivant son risque de remboursement, par rapport
à un seuil que la direction détermine ; l'objectivité
de la procédure permet à la direction de déléguer
la décision d'octroi de crédit à ses agents et peut y
impliquer mêmes ceux qui ne sont pas trop expérimentés.
§ L'homogénéité des
décisions et le sentiment de sécurité des agents de
crédit :
Guidé dans leurs prises de décisions par un
manuel de fonctionnement, des règles de décisions
préétablies et par une évaluation objective, les
décisions des différents agents et différents antennes ne
peuvent être qu'homogènes et comparables ce qui est de nature
à sécuriser le décideur. Il ne culpabilisera pas d'avoir
jugé injustement un client, ni d'avoir pris beaucoup de risque que
l'institution peut ne pas tolérer. Cette
homogénéité des décisions apparaît comme un
gage et une preuve de l'objectivité et de la crédibilité
de l'institution et de ses agents.
§ Possibilité d'adapter la tarification au
risque encouru :
Une politique de prix fondée sur le niveau de risque
peut être envisagée ; ainsi les demandes ayant un risque
inférieur au seuil le plus faible peuvent être
fidélisé par exemple par une réduction de la commission de
prêt, tandis que pour ceux de la classe de risque limite, l'institution
peut augmenter la valeur de la commission, du taux d'intérêt, ou
bien exiger une garantie supplémentaire.
§ Meilleure allocation des fonds :
Le classement des clients, permet à l'institution
d'optimiser ses choix quant à l'allocation de ses fonds, par la
sélection des clients les plus crédibles.
§ Ajustement de la politique de l'institution en
déplaçant le seuil d'acceptation :
La direction de l'institution peut à tout moment
changer le seuil d'acceptation de crédit pour une raison ou une
autre ; par exemple si elle veut prendre moins de risque que d'habitude
parce qu'il s'est avéré qu'elle a beaucoup
d'arriérés pour l'exercice précédent, il suffit
qu'elle fixe le nouveau niveau de risque tolérable et de le communiquer
aux agents de crédit.
§ Le crédit scoring tient compte de beaucoup de
facteurs de risques :
L'évaluation statistique par la méthode du
crédit scoring prend en considération une multitude de facteurs
de risques ; elle permet par une simple procédure d'exploiter
beaucoup de variables déterminantes du comportement de remboursement du
client pour prédire et estimer son niveau de risque de défaut de
remboursement.
B. LA MISE EN PLACE D'UN PROJET DE SCORING DANS UNE INSTITUTION
DE MICROCREDIT
Le scoring n'apportera ses fruits que dans les institutions
dotées d'une importante base de données historiques sur ses
clients.
Le crédit scoring en microfinance est utilisé
en conjointement avec le processus de jugement personnel des agent de
crédit et non pas comme outil de décision indépendant,
puisque le scoring n'évalue que les caractéristiques
quantitatives. Le recours à l'évaluation subjective des agents de
crédit, qui évaluent les caractéristiques qualitatives qui
sont statistiquement ignorées, reste toujours nécessaire.
De ce fait la notation ne va pas se substituer à
l'expertise et au jugement personnel de part l'importance des
caractéristiques qualitatives des demandeurs de crédit, mais elle
va plutôt le compléter.
Avant la mise en place d'un projet scoring,
Schreiner40(*)
suggère de commencer par la préparation de la culture
organisationnelle, la collecte des données et le choix du
modèle.
1. préparer la culture organisationnelle pour la
mise en place du crédit scoring
Schreiner pense que la difficulté dans la mise en
oeuvre d'un projet de crédit scoring ne réside pas dans les
procédures techniques, elle relève plutôt de la
qualité humaine et organisationnelle. Il suffit d'exploiter la base de
données pour pouvoir tirer une formule mathématique, mais, le
problème consiste à savoir comment changer la culture
organisationnelle pour pouvoir mettre en place l'application de cette
formule.
Les agents de crédit peuvent être
réticents envers le scoring, et n'y voire qu'un travail
supplémentaire à effectuer, comme ils peuvent s'y méfier
du fait que ceux qui préparent le modèle qui guidera leurs choix
soient des personnes qui n'ont jamais accordé des crédits, ni
rencontré un de leurs clients. Ils ne les considèrent donc pas
aptes pour prédire et évaluer leurs propres clients.
Les gestionnaires de l'organisation doivent préparer
l'installation du modèle de scoring, pour qu'il ne reste pas non
exploité et surtout pour qu'il ne soit pas mal exploité ;
une sensibilisation préalable et une formation de plusieurs mois sont
indispensables pour les parties prenantes de l'évaluation.
Toutefois, la connaissance théorique de son mode de
fonctionnement n'est pas suffisante, il faut que ses utilisateurs soient
convaincus que c'est une pratique qui marche, et qu'ils aient la ferme
volonté de l'appliquer et de l'utiliser.
L'acceptation de ce nouveau mode de fonctionnement serait le
fruit de la simplicité de son utilisation grâce notamment à
une bonne formation, d'une conviction des avantages qui lui sont
associés, et de l'implication des directeurs et agents de crédit
dans la préparation de la « formule magique ».
a) la facilité d'utilisation
Il faut veiller à ce que le nouveau système
d'évaluation ne coupe pas court, et subitement, avec l'ancien
système. Les agents de crédit ne vont pas accepter facilement un
changement radical de leurs procédures et méthodes de travail. La
nouvelle procédure doit donc se rapprocher du système de gestion
des informations déjà existantes, et n'exiger que peu de
nouvelles données à inclure en plus de celles qu'ils ont
déjà pris l'habitude d'utiliser dans le cadre du système
classique.
La nouvelle procédure ne devrait pas être
perçue par les agents de crédit comme un substitut à leurs
jugements subjectifs. Ils ne devraient être appelés à
appliquer le scoring que sur les demandes qui ont déjà
bénéficié d'une approbation subjective quant à ses
caractéristiques qualitatives.
Une politique écrite et un manuel de procédures
doivent être mise en place, non seulement pour empêcher le recours
aux méthodes traditionnelles et la mauvaise exploitation des
données, mais aussi, pour indiquer les seuils de risques et les marches
à suivre pour chaque seuil. Ce manuel devra déterminer, par
exemple, le niveau de risque au-dessous du quel le prêt est
considéré excellent, et comment le récompenser.
b) l'implication des responsables de crédit
dans l'élaboration du modèle
Mettre en place une méthode de scoring
appropriée à la microfinance nécessite une combinaison des
outils techniques de modélisation et un savoir pratique des risques de
crédit des emprunteurs. Le projet de scoring doit donc prendre en compte
l'expérience du personnel de crédit.
L'implication des agents et directeurs de crédit dans
la phase de modélisation ne peut être que bénéfique,
puisqu'elle diminue leur réticence envers cette technique qui va
s'imposer dans leur domaine « réservé », et
contribue à dissiper leur méfiance envers sa fiabilité
quand elle n'apparaîtra plus à leurs yeux comme parachutée
étant donné qu'ils ont participé à sa
modélisation. Par ailleurs, l'expérience qu'ils ont acquise lors
de leur participation à la modélisation ne peut
qu'améliorer la crédibilité du modèle.
Le responsable du projet scoring doit faire comprendre aux
décideurs de crédit que le processus ne va pas se passer de leurs
évaluations subjectives, et qu'au contraire il va les aider à
mieux évaluer les caractéristiques quantitatives. Il doit
encourager le personnel à proposer leurs commentaires et suggestions, et
leur poser des questions quant aux caractéristiques qu'ils jugent
déterminants du risque et aux obstacles au bon fonctionnement du
scoring.
c) Preuve de performance du
modèle
Avant la mise en place officielle du projet, un test
historique de son pouvoir prédictif doit être effectué.
Cette phase est très intéressante pour s'assurer que la technique
est fiable, et pour en convaincre les directeurs de crédit et faire en
sorte qu'ils l'acceptent, et l'adoptent.
Le fait de prouver aux responsables de crédit que la
fiche de notation produit les mêmes effets sur un autre
échantillon de test qui n'était pas pris en compte dans
l'échantillon de construction et que le risque prévu par le
scoring se rapproche du risque réalisé, ne peut que les
convaincre que les résultats peuvent être
généralisés pour tous les clients.
2. Les données à collecter
Pour pouvoir élaborer une fiche de notation,
l'institution doit commencer, des années avant de la mise en place du
projet, par la collecte des données qui peuvent influer sur le risque
de remboursement : ces données se rapportent soit aux
caractéristiques de l'emprunteur, soit à celles du prêt,
comme elle peuvent être en rapport avec les caractéristiques de
l'agent de crédit.
a) Les caractéristiques de l'emprunteur
Les caractéristiques de l'emprunteur sont les facteurs
les plus déterminants de son comportement de remboursement. Un maximum
de donnés sur le client permet de mieux prédire son
comportement ; en effet, ces données peuvent se
référer à ses caractèristiques
démographiques ou celles relatives à son ménage, ses
coordonnées, les avoirs de sa famille, son activité
professionnelle, ses flux financiers, son historique de remboursement, ses
traits de caractères.
§ Les caractéristiques démographiques
de l'emprunteur
C'est le type de données le plus important en terme de
pouvoir prédictif ; ces caractéristiques sont relatifs
à l'âge du client, son sexe, sa situation familiale, son niveau
d'étude.
§ Les coordonnés du client
D'autres informations sur le client : numéros de
téléphone au domicile et au travail pour le contacter, ou bien la
distance séparant son domicile de l'agence la plus proche sont
nécessaires pour pouvoir déterminer le coût des
transactions et la difficulté du travail de suivi des agents.
§ Les caractéristiques démographiques
du ménage et les avoirs de la famille
Le nombre des membres du ménage et leurs âges,
le régime d'occupation du foyer et son type, les biens de
propriété de la famille, la possession de véhicules et
d'appareils ménagers, sont des indicateurs du niveau de pauvreté
du demandeur de crédit, qui doivent être collectés pour
prédire la solvabilité du client.
§ L'activité professionnelle
Le secteur d'activité, le type d'activité, le
nombre d'années d'expérience, le type du local et
l'enregistrement officiel sont toutes des informations que l'institution doit
savoir sur son emprunteur et qui lui servent pour évaluer son risque de
défaut.
§ Les flux financiers du ménage et de
l'entreprise
Connaître les différents revenus de la famille
ainsi que ses différentes dépenses et la régularité
de ces flux est indispensable pour bien cerner la situation financière
de l'emprunteur et sa stabilité.
§ Les historiques de remboursement
Les remboursements passés étant les meilleurs
indicateurs du remboursement futur, l'institution doit être en mesure de
déterminer les performances de remboursement de chaque prêt
antécédent, ainsi que les détails de tout retard.
§ Les indicateurs du trait de caractère
Les institutions de microcrédit qui veulent investir
plus dans la qualité de leurs modèles de crédit scoring,
peuvent collecter des données qui sont des indicateurs indirects des
traits de caractère de l'emprunteur. Ces données sont en relation
avec la consommation du client des cigarettes et des boisons alcoolisés,
l'aversion de l'emprunteur au risque et sa préférence pour les
jeux d'hasard, son appartenance aux comités....
b) Les caractéristiques du
prêt
Le montant du crédit décaissé, le montant
demandé, le taux d'intérêt pratiqué, la
période de grâce si elle existe, l'objet du prêt, le type de
garantie et sa valeur si elle a lieu, le nombre des versements et la
période de prêt, sont toutes des informations relatives à
chaque client, elles doivent figurer sur la base de données de
l'institution pour que le projet de scoring peut en tenir compte lors de
l'élaboration.
c) Les caractéristiques du
prêteur
Les caractéristiques de l'agent de crédit qui a
pris la décision quant à l'octroi peuvent influencer le
risque ; l'institution doit avoir enregistré, pour chaque
crédit déboursé, l'agent qui a effectue
l'opération. Lors de l'exploitation et l'extrapolation des
données, son sexe, son âge, sa situation familiale, son niveau
d'études et sa spécialité seront pris en compte.
3. Le choix du modèle de scoring
Le choix du modèle de scoring repose sur le choix du type
de la fiche de notation ainsi que le choix de la variable à
prédire par l'évaluation.
a) Le type et la méthode du
scoring
Schreiner41(*) distingue trois modèles du scoring selon la
technique d'évaluation et de classification utilisées.
§ Les fiches de notation en forme d'arbre
Pour nous faire comprendre le principe de prédiction du
risque par l'arbre , Schreiner recourt à un exemple d'arbre très
simplifié, il s'agit d'un arbre à quatre feuilles que je
reprends( voir figure 1);
Figure 1 : arbre à quatre feuille
(arborescence)
Total prêt
Prêts à problèmes/ prêts
soldés
=31964/200181
=16%
Nouveaux
Prêts à problèmes/ soldés
=14670/76182
=19,3%
Renouvelés
Prêts à problèmes/soldés
=17294/123999
=13,9%
Femmes
Prêts à problèmes/ soldés
=9354/52395
=17,9%
Hommes
Prêts à problèmes/ soldés
=5316/23787
=22,3%
Femmes
Prêts à problèmes/ soldés
=11426/89246
=12,8%
Hommes
Prêts à problèmes/ soldés
=5868/34753
=16,9%
Cet arbre comporte deux niveau, le premier étant le
type de prêt (nouveau ou bien renouvellement) et le second étant
le sexe, et malgré sa simplicité, il indique plusieurs
éléments à l'institution sujet d'évaluation :
v Pour un sexe donné, les nouveaux prêts sont
plus risqués que le renouvellement des prêts
v Pour les deux types de prêts, les hommes
présentent plus de risque que les femmes
v Le segment le moins risqué (renouvellement des
prêts aux femmes) comporte environs la moitié du risque que le
segment le plus risqué (prêts nouveaux aux hommes)
Le principe de fonctionnement de cet arbre dans la
prédiction du risque suppose que le risque historique associé
à un segment représente le risque prévu pour ce segment,
donc toute demande représentant certaines caractéristiques est
identiques au risque historique des prêts passés présentant
les mêmes caractéristiques. Partant de cette logique, le risque
prévu d'une première demande de crédit d'un homme vaut
22,3%.
Ce type d'évaluation nous rappelle l'évaluation
subjective qui repose sur le même principe, mais elle mesure les
relations historiques en terme qualitatifs et implicites, tandisque l'arbre
mesure les relations en termes explicites et quantitatifs.
Nous avons étudié un arbre à deux niveau
et quatre feuilles pour faciliter la compréhension de la
procédure, mais la logique est la même quelque soit le nombre de
niveaux et de feuilles qui représentent les différents segments
des clients.
§ Les fiches de notation par
régression
Une fiche de notation par régression est une formule
mathématique qui procure la probabilité personnelle de
réalisation de l'événement source de risque pour
l'institution et qui est dans notre cas le défaut de remboursement.
Cette formule comporte les indicateurs explicatifs du
comportement (les facteurs influençant le comportement de
remboursement) sous forme de variables qui dépendent de
l'emprunteur ; ces variables sont pondérées par des
coefficients traduisant la relation entre chaque facteur de risque et le risque
encouru.
Les coefficients de pondérations ainsi que les
variables retenues dans la formule mathématique sont le fruit
d'études statistiques complexes comparativement aux analyses des
arbres.
Les fiches de notation par régression ont le meilleur
pouvoir prédictif, elles indiquent clairement le lien entre chaque
caractéristique et le risque quant au sens ou la part de
sensibilité du comportement de remboursement pour chaque variation de
chaque variable explicative du modèle.
§ Les systèmes experts
Ce type de fiche se base non pas sur l'évaluation
statistique des données, mais plutôt sur l'expérience et le
jugement des responsables.
Les systèmes experts reposent sur des règles
explicites ou bien des formules mathématiques et non pas sur des
jugements implicites comme l'évaluation subjective, et ils ne peuvent
pas établir la corrélation entre le risque et les facteurs, comme
peut le faire la régression.
Ils disposent du pouvoir prédictif le plus faible
parmi les autres types de fiche, du fait qu'ils ne se basent pas sur des
évaluations objectives, même s'il reposent sur des formules
mathématiques ; les coefficients de pondération et les
variables ne sont pas tirés des données, ils sont plutôt
choisis par les dirigeants.
La plupart des IMF prétendant travailler avec le
crédit scoring ont plutôt recours aux systèmes experts.
b) Le type de risque à
prévoir
L'institution doit choisir entre différents type de
scoring à mettre en place, qui différent selon le risque que
l'IMF se propose de prévoir comme elle peut utiliser plusieurs
à la fois;
§ le scoring avant décaissement
il permet d'évaluer le risque de défaut de
remboursement du client, pour décider d'octroyer le crédit ou
bien rejeter le demande. Le risque que cherche à prédire
l'institution peut être le non remboursement ou bien le retard des
remboursement. C'est le type de scoring le plus répondu et le plus utile
à mon avis, car il permet de distinguer d'emblée entre les bons
et les mauvais clients.
§ Le scoring après décaissement
Il évalue le risque de retard du versement prochain
pour un prêt déjà en cours. Si le client se trouve
risqué par l'évaluation, il est présumé
« coupable », l'institution peut alors exercer sur lui des
incitations au remboursement régulier, tel que les visites de courtoisie
pour le rappeler indirectement, par la simple présence, de ses
obligations.
§ Le scoring du recouvrement
Il calcule la probabilité de présenter encore
du retard pour un prêt présentant déjà un
arriéré. Sur la base de cette évaluation, l'agent de
crédit décide de rendre visite à l'emprunteur ou non,
comme il décide de la pratique qu'il va exercer sur lui pour le relancer
(soit la manière douce, soit la manière forte)
§ Le scoring du risque de départ du
client
Le scoring du risque de départ se propose de
prédire si le client demandera un autre crédit une fois son
prêt arrive à terme, cette évaluation permet de distinguer
entre la politique à utiliser pour l'inciter à demander un autre
crédit ; pour les mauvais emprunteurs et même si leur risque
de départ est faible, l'institution ne cherche pas à
fidéliser. Mais pour les clients fiables pour lesquels le risque de
départ n'est pas important, le prêteur doit mettre en place des
procédures d'incitation pour la demande d'autres crédits.
§ Le scoring de visite
Avant la visite du terrain, le scoring de visite calcule la
probabilité de rejet après la visite, il permet de rejeter donc
les clients sans leur rendre visite.
CONCLUSION
Le risque de crédit est l'un des risques les plus
importants auxquels est exposée l'institution de microcrédit. Ce
risque s'il n'est pas géré de manière efficace aura des
répercussions néfastes sur la qualité du portefeuille de
l'institution et sur sa rentabilité ce qui influe à long terme
sur ses équilibres et sa perennité.
En conséquence, les IMF doivent accorder beaucoup
d'importance à leurs politiques de gestion du risque de
crédit ; outres les techniques traditionnelles utilisées par
les institutions pour réduire ce risque, le crédit scoring se
présente comme une méthode de gestion des risques de
crédit qui peut s'étendre aux organismes de
microcrédit.
Le scoring qui quantifie le risque de crédit de chaque
emprunteur et qui établit le lien entre ce risque et les
caractéristiques de la personne peut s'étendre au champ
d'application de la microfinance.
En microcrédit, l'évaluation par le
crédit scoring ne remplace pas l'évaluation subjective des agents
de crédit mais elle la complète pour fournir une
évaluation objective, complète qui prend en considération
toutes les caractéristiques quantitatives et qualitatives qui peuvent
influencer le comportement de remboursement de l'emprunteur.
Après avoir exposé théoriquement dans ce
chapitre, les étapes de mise en place d'un projet de crédit
scoring dans une institution de microcrédit, je vais essayer dans la
suite de ce mémoire de passer à l'application empirique de ce
concept dans une IMF tunisienne à savoir : Enda InterArabe.
DEUXIEME PARTIE : CAS PRATIQUE ; ENDA
INTERARABE
CHAPITRE I : L'EXPERIENCE TUNISIENNE EN MATIERE
DE MICROCREDIT
INTRODUCTION
Le concept de crédits de faibles montants
accordés par des institutions non bancaires n'est pas nouveau en
Tunisie. Même si certaines experiences et pratiques traditionnelles
existaient avant que la Grammen Bank ne voie le jour et qu'on commence à
parler de microcrédit, l'apparition de véritables Institutions
spécialisées en microfinances ne remonte qu'en 1995 avec la
création de ENDA Inter_arabe et le lancement du système de
microcrédits à travers les associations de développement
par la Banque Tunisienne de Solidarité en 1997.
Les premières tentatives institutionnelles se sont
concentrées dans le secteur agricole et accompagné
l'expérience collectiviste durant la période 1962-1969 avec
l'apparition des Caisses d'épargne et de crédit (CEC) qui ont
été chargées du financement des unités
coopératives de production agricoles.
Les CEC sont comparables à des intermédiaires
financiers car elles devaient drainer les capacités de financement
disponibles pour couvrir les besoins de financement des
coopérateurs ; leur tâche consistait à collecter les
thésaurisations individuelles des membres qui servaient à
l'octroi de prêts aux adhérents des coopératives.
L'expérience n'a pas trop duré et elle a
été abandonnée concomitamment à l'avortement ou
à l'échec de l'expérience collectiviste en 196942(*).
Au début des années 1970, et dans le cadre de
la nouvelle politique libérale amorcée au cours de cette
période, un autre système de financement des microprojets
agricoles s'est instauré: il s'agit des Sociétés de
cautionnement mutuel (SCM) qui se chargeaient de cautionner les
adhérents, qui étaient des petits exploitants agricoles,
auprès des établissement de crédit pour l'obtention des
financements. Elles s'engageaient à couvrir 25% des prêts
octroyés. Cette couverture était assurée grâce
à un fonctionnement mutualiste: chaque membre était appelé
à verser une commission, dite d'aval, au taux variant entre 0.25% et 1%
du crédit obtenu.
Toutes ces expériences avaient pour objectif de
promouvoir le secteur agricole, les autres indépendants opérant
dans les autres secteurs d'activités restaient encore
marginalisés, et exclus du marché du crédit
institutionnel.
Cependant, il convient de signaler, également, que
certaines autres expériences d'aide à la création d'emploi
indépendant et des sources de revenus ont été mises en
place dans le cadre, soit des programmes régionaux de
développement, tels que le Programme de Développement Rural (PDR)
lancé en 1973, ou les Programme de Développement Rural
Intégré (PDRI) et le Programme de Développement Urbain
Intégré (PDUI) qui l'ont remplacé, le programme de la
Famille Productive, le Programme de l'Emploi des Jeunes (1983-1984) et le
Programme d'aide à la création de sources de revenus par les
Handicapés, comportaient tous une composante microcrédits pour
aider à la création ou l'extension de petits projets dans les
milieux rural et urbain. Mais la caractéristique commune à tous
ces instruments, qui ont certes contribué à l'éclosion
d'une multitude de petits projets dans les différentes régions du
pays, est que les crédits qui ont été octroyés par
les pouvoirs publics dans ce cadre, n'ont pas fait l'objet de suivi, ni d'une
politique rigoureuse de recouvrement. Ils sont donc à exclure du champ
d'étude du concept actuel du microcrédit où la composante
remboursement constitue une caractéristique essentielle.
SECTION ² : PRESENTATION DU PAYSAGE DE
MICROCREDIT EN TUNISIE
Malgré l'importance du nombre d'emprunteurs actifs, le
paysage tunisien de microcrédit se limite essentiellement à deux
types d'institutions; d'une part la Banque Tunisienne de Solidarité
(BTS) et les Associations de Développement, qui ont été
créées suite à l'instauration du système du
microcrédit par cette banque, et l'organisation non gouvernementale
« ENDA interarabe » 43(*)
A. PRESENTATION DE LA BTS ET SES ASSOCIATIONS DE MICROCREDIT
La Banque Tunisienne de Solidarité est une banque de
dépôt à caractère parapublique régie par la
loi bancaire tunisienne, elle est placée sous la cotutelle du
ministère des finances et de la Banque Centrale Tunisienne( BCT). Elle a
été crée en 1997 et a commencé son activité
en1998. Son capital initial s'élevait, lors de sa création,
à 30 millions de Dinars tunisiens . Il était détenu par le
secteur public à concurrence de 62%,t le reste, soit 38% était
détenu par plus de 220 milles actionnaires privés. Il
s'élève aujourd'hui à 40 millions DT, la part de l'Etat et
des entreprises publique y est passée à 54%.
Ses objectifs consistent à :
v permettre à la population à capacité
financière modeste de monter des petites activités
génératrices de revenus dans tous les secteurs économiques
et dans les milieux aussi bien ruraux qu'urbains.
v Faciliter l'insertion professionnelle des
diplômés de l'enseignement supérieur et professionnel.
v Mener des programmes d'intervention dans les régions
les plus démunies et les zones d'ombre en appui aux efforts du Fonds de
solidarité nationale (26-26).
v Promouvoir l'initiative privée.
Pour la réalisation de ses objectifs, elle a mis en
place deux programmes à savoir le programme de financement des
microentreprises et le programme d'octroi des microcrédits qui a
été lancé en 1999 après la promulgation de la loi
organique n° 99-67 du 15 juillet 1999 relative aux microcrédits
accordés par les associations.
Pour ses activités de microcrédit et pour les
montants inférieurs à 4000 DT, la BTS, opère à
travers un large réseau d'associations tunisiennes,
dénommées associations de développement associations de
microcrédits (AMC) et dont la majorité ont été
créées suite au lancement du système de
microcrédits gérés par cette banque. Le nombre total de
ces associations , pour lesquels la banque octroie des lignes de
crédit à un taux d'intérêt de 0%, est passé
de 6 en 1999 à 271 actuellement.
1. Les caractéristiques de la BTS et ses
associations
La BTS a servi depuis son lancement et jusqu'au 31
décembre 2007 un nombre important de microcrédit, qui
s'élève à 284 700 dont le montant total a atteint
232,660 millions dinars. l'évolution des montants accordés par an
est représentée dans la figure 1
source :BTS
a. La clientèle de la BTS
S'inscrivant dans le cadre de l'effort des pouvoirs publics
pour lutter contre la pauvreté et promouvoir le travail
indépendant, l'intervention de la BTS en matière de
microcrédit vise les personnes physiques qui disposent de qualifications
requises pour exercer une activité dans l'agriculture, les petits
métiers ou les services et qui n'exercent pas de travail salarié
ainsi que les personnes appartenant aux familles nécessiteuses et les
catégories vulnérables ayant la capacité d'exercer une
activité.
Contrairement aux programmes traditionnels de
microcrédit qui ciblent principalement, si ce n'est exclusivement les
femmes, les emprunteurs de la BTS sont majoritairement des hommes. (voir
figure1)
source : BTS
Dans le souci de couvrir tout le territoire national et
notamment les régions et zones jugées défavorisées,
l'accent a été mis sur les délégations prioritaires
qui ont bénéficié de 65.9% des microcrédits
octroyés par la banque. Les régions de l'intérieur et de
l'ouest ont bénéficié de 51.6% de ces microcrédits.
(voir figure 3)
Centre-ouest
Source : BTS
La répartition par secteur d'activité des
microcrédits octroyés par la BTS montre que 40.6% des projets
financés relèvent du secteur agricole, le commerce arrive en
deuxième position avec 22.7% des projets. Les petits métiers ont
bénéficié de 14.8% des prêts.(figure 4)
Source : BTS
b. Le mode de fonctionnement de la BTS
Outre le financement à taux 0 %, la BTS accorde aux
associations, une prime d'installation lors du démarrage d'une valeur de
15000 DT, et une prime d'exploitation de 20 DT pour chaque dossier.
La BTS délègue l'opération d'octroi et
de recouvrement des microcrédits aux associations AMCs. La banque
finance les associations, qui disposent de toute l'autonomie de gestion ;
c'est au sein de l'association que se traitent les demandes de crédit,
et la prise de décision revient à l'AMC indépendamment de
la banque. Les associations sont également responsabilisées face
aux problèmes de contentieux et de recouvrement.
La relation qui relie la BTS à ses associations est
assimilable à une relation de sous-traitance ; la banque fixe les
modalités d'action et les conditions d'éligibilité, et
c'est l'association qui doit décider des crédits, veiller au bon
recouvrement, et assurer l'encadrement et le suivi de l'emprunteur tout le long
de la période du crédit, et c'est à elle qu'échoit
la responsabilité de veiller au recouvrement des remboursements (voir
figure 5).
Les taux d'intérêt que les associations fixent
pour les emprunteurs, en taux dégressif, sont plafonnés à
5% (hors commissions éventuelles). Ces AMCs qui sont tenues de
participer à un fonds national de garantie (FNG), garantissant 90% des
montants prêtés ne peuvent bénéficier d'autres
lignes de crédit que si elles remboursent au moins 80% de la somme
empruntée l'année précédente.
Les associations BTS proposent deux types de prêt pour
une durée maximale de 3 ans: un microcrédit à la
consommation pour un montant maximum de 700 DT pour les personnes
vulnérables, et un microcrédit pour celles qui veulent s'engager
dans une activité génératrice de revenus et dont le
montant ne dépasse pas les 4000 DT.
Figure 5 : Les acteurs du système de la
BTS
Source : Missaoui (2002)44(*)
c. Les conditions
d'éligibilité
La BTS fixe les conditions d'éligibilité des
bénéficiaires du programme de microcrédit, comme
suit ;
v Etre âgé de 18 à 59 ans
v Présenter un projet rentable
v Etre qualifié dans le domaine du projet
v Se consacrer exclusivement à la gestion du projet
2. les obstacles au bon développement du
microcrédit
Dans une communication présentée, lors de la
conférence annuelle de Sanabel, Rafik Missaoui45(*) évalue le
système de microcrédit géré par la BTS, et
présente ses différentes limites. Il constate que puisque le
système est incapable de se référer au marché
financier pour se refinancer, il reste tributaire des subventions et des
crédits prélevés sur les fonds nationaux de
solidarité et de l'emploi. La dépendance du système de ces
seules sources de financement ainsi que le plafonnement du taux
d'intérêt à un bas niveau sont de nature à
entraîner la fragilité d'un tel dispositif et mettent en cause
à long terme son équilibre et sa pérennité.
Missaoui 2002
Une étude réalisée par le CGAP46(*) sur l'environnement de
microcrédit tunisien, suite à une visite en Tunisie en Septembre
2004 et des discussions avec les principaux acteurs du microcrédit du
pays, conclut à quelques obstacles du programme d'intervention de la BTS
qui limitent le développement du microcrédit dans notre
pays ; ces obstacles et comme l'a prouvé Missaoui, sont en rapports
avec le taux d'intérêt plafonné, la forte dépendance
envers les subventions, le manque de données fiables ainsi que le manque
de formation.
a) Le plafonnement du taux
d'intérêt
Le plafond du taux d'intérêt annuel situé
à un niveau de 5% est trop faible pour pouvoir assurer un
développement durable de la microfinance. Ce taux ne permet pas de
couvrir les charges de fonctionnement des associations et de répondre
à la demande croissante de la population. De plus, il limite
l'accessibilité au refinancement auprès des banques commerciales
tunisiennes ou étrangères.
Ce taux ne permet pas la réalisation de
l'autosuffisance opérationnelle et financière, ce qui menace la
pérennité des associations et peut conduire à
l'effondrement total de toute la politique de microcrédit mise en
place.
Le rapport du CGAP précise
que« Les associations BTS souffrent toutes d'un manque
cruel de ressources à la fois pour leur fonctionnement actuel et pour
leur croissance, principalement à cause du plafond à 5% du taux
d'intérêt, conjugué à un faible niveau de
subventions externes. Malgré les lignes de crédit à 0%,
une participation étatique aux salaires des employés et un bonus
versé par prêt octroyé, elles sont en perpétuelle
recherche de fonds pour subsister »47(*).
Non rentables, à cause du produit financier (les
intérêts du crédit) largement inférieur aux charges
associées, les associations BTS et la BTS elle-même ne peuvent que
s'enfoncer progressivement dans la dépendance subventionnelle.
b) La forte dépendance envers les
subventions
Tout le système étatique de microcrédit
géré par la BTS étant largement subventionné ;
aussi bien la banque, que les associations ou le fonds de garantie sont
tributaires des subventions. Ainsi, toute abstention ou retard des subventions
pour unecause ou uneautre peut avoir des conséquences néfastes
sur leur équilibre.
Cette dépendance fragilise l'assise financière
du système et ne peut que menacer sa viabilité et sa
pérennité à long terme. Elle peut, également,
décourager les banques et autres bailleurs de fonds à s'y
engager et investir.
c) Manque de données fiables
Une des limites du système de la BTS soulevées
par l'étude du CGAP, réside dans l'absence des données
pour procéder à une analyse objective ; ce qui ne permet pas
de détecter les faiblesses du système et y apporter les
rectifications nécessaires pour les corriger.
Sur ce point, le groupe consultatif affirme
que « le système MIS de la BTS est encore
trop limité et les données indépendantes et publiquement
disponibles ne sont pas assez nombreuses pour analyser objectivement les
performances des associations. De plus, aucun mécanisme de
contrôle n'existe pour vérifier si les 80% qui doivent être
remboursés par les associations à la BTS proviennent
effectivement du remboursement des prêts et non d'éventuelles
subventions externes ».
d) Les restrictions
législatives
Le cadre réglementaire peut présenter une
entrave à l'essor de la microfinance en Tunisie ; En effet, les
restrictions légales concernant les taux d'intérêts
limitent les possibilités des associations à devenir des
entreprises commerciales, comme elles constituent une barrière devant
l'intervention des banques dans le créneau de la microfinance.
En termes de recommandations, le CGAP envisage, par ailleurs,
deux actions qui pourraient être mises en place avec la BTS, à
savoir une assistance technique pour plusieurs associations BTS afin
d'identifier leurs problèmes et leurs potentiels d'amélioration
en terme de performance, et une assistance pour la formation et la remise
à niveau de formateurs.
B. PRESENTATION DE « ENDA INTER
-ARABE »
Enda inter-arabe, membre autonome de Enda-tiers monde
basée à Dakar au Sénégal, est une organisation non
gouvernementale internationale à but non lucratif, fondée en 1990
en Tunisie par le couple co-fondateur ; Essma Ben Hamida48(*) et Michael Cracknell 49(*) avec un capital de
départ de 20 000 DT.
L'organisation a débuté par l'exercice
d'activités dans le domaine écologique, avant de se lancer dans
le développement urbain. Elle ne s'est lancée dans le programme
de microcrédit que cinq ans après sa création.
C'est en 1995, avec le soutien de la Fondation
« Ford »que le programme de micro-crédit a
été mis en place. Au début, ce programme était
mené en parallèle avec les programmes d'insertion
professionnelle, de socialisation des jeunes et de sensibilisation des femmes
en matière de santé.
En 2000, le créneau microcrédit devenait
si important que les capacités de gestion de l'organisation ne
parvenaient plus à couvrir à la fois des activités de
développement urbain général et son intervention dans le
domaine du microcrédit.
Ainsi, depuis 2001, Enda Inter-Arabe s'est
spécialisée dans le soutien aux micro-entrepreneurs en termes de
microcrédits et d'activités non financières de soutien et
d'accompagnement.
Elle a atteint son autonomie financière depuis
2003 .Et c'est en 2005 qu'elle a obtenu l'autorisation du ministère
des finances et celle du Président de la République pour
l'opération d'octroi de crédit.
1. les réalisations d'Enda
A travers son réseau qui comporte 51 antennes
dispersées sur tout le territoire national et son équipe jeune
comportant 450 membres qualifiés, et depuis le lancement de son
activité, jusqu'à 2008, Enda inter-arabe a octroyé 408 000
prêts d'une valeur de 211 millions DT au profit de 135 000 clients.
L'encours des crédit est passé de 27,230 MDT en
2007 à 44,000 MDT en 2008, et le nombre de clients actifs a atteint
95 000 contre 63 800 en 2007. Cette tendance haussière (voir
figure 6) régulière a marqué l'évolution de
l'activité de l'organisation qui a connu onnaissant une croissance
annuelle supérieure à 50% depuis 11ans.
Enda Inter-Arabe projette avoir 350 000 clients actifs
en 2012, et un encours de crédit estimé à 241 500
MDT.
source : ENDA
a) Répartition des clients par
genre
Enda, à l'instar de la majorité des organismes
de microcrédit, cible plutôt les femmes (voir figure 7), elle vise
de la sorte l'élément central de la cellule familiale. En 2008
les femmes représentaient 81% des clients actifs de l'institution.
En permettant à la femme de monter une petite
activité génératrice de revenus grâce au
microcrédit octroyé, elle a contribué à la
promotion du bien être collectif des ménages concernés,
étant donné que la femme, comme cité supra, est plus
soucieuse de l'éducation des enfants, de l'hygiène du foyer, de
l'amélioration de l'habitat et de l'alimentation de la famille.
Le prêts sollicités
auprès d'enda ont permis à ces femmes longtemps
marginalisées de renforcer leur pouvoir de décision et leur
statut au sein de la famille et de la communauté.
L'attention particulière qu'accordait Enda pour la
femme tunisienne, et sa contribution à l'amélioration des
conditions de vie de sa famille a été reconnue et
couronnée, en 2005, par le prix du président de la
république Tunisienne pour la promotion de la famille.
Source : Enda
b) L'intervention d'Enda par secteurs
d'activité
Près 60% des clients de Enda exercent dans le secteur
du commerce. Ils bénéficient de la part de l'organisation
de formation en comptabilité pour les initier aux bonnes pratiques du
métier de manière à ne pas confondre capital, charges et
besoins personnels.
Le reste de la clientèle opèrent dans les
secteurs des services, de l'élevage, de l'artisanat et des petits
métiers. Pour ces catégories une formation spécifique est
assurée afin d'améliorer la qualité de leurs productions
ou prestations.
Source : Enda
c) Répartition des clients par tranches
d'âge et état civil
La répartition de la clientèle de Enda selon
état civil montre clairement que l'institution privilégie, lors
de la sélection de ses clients, ceux qui sont considérés
comme familialement stables; les célibataires représentent 20 %,
et l'institution n'opère que rarement avec les veufs et les
divorcés, ces dernières catégories ne représentent
donc que, respectivement, 3% et 2% des clients (voir figure).
Si on examine les caractéristiques
démographiques des clients de l'institutions, on remarque que les
clients de la tranche d'âge « 31 et 50 ans »,
représentent 60% du total de l'ensemble des clients, le reste
étant partagé à parts presque égales entre ceux
d'âge inférieur à 30 ans et ceux âgés de plus
de 50 ans (voir figure).
cette caractéristique confirme l'idée que
l'institution privilégie les catégories stables étant
donné que l'octroi des crédits est risqué pour les jeunes
qui ne sont pas trop expérimentés ni trop averses aux risques.
Source : Enda
2. Les sources de financement
Enda Inter-Arabe dispose d'un bon nombre de partenaires
nationaux et internationaux ;
Sur le plan international, l'organisation a été
financée par beaucoup de partenaires; l'Union Européenne, la
Coopération Espagnole, la Banque Européenne d'Investissement
(BEI), la Société Financière Internationale (SFI),
Oikocredit, le principal investisseur privé en microcrédit, et
L'Agence Française de Développement (AFD). Ces partenaires, dans
le cadre de la solidarité internationale, supportent le risque de
change.
Sur le plan national, l'autorisation formelle d'exercer des
activités de microfinance en Tunisie, obtenue en 2005, a permis
à Enda d'obtenir plusieurs financements par emprunt auprès des
banques tunisiennes. L'institution se refinance auprès de sept banques
à savoir ; la Banque de l'Habitat (BH), l'Union Internationale des
Banques (UIB), la BIAT, l'Arab Tunisian Bank (ATB), l'Amen Bank, Attijeri Bank
et l'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI). Ce refinancement
s'effectue aux conditions du marché, même si l'organisation a
réussi à négocier quelques conditions favorables. Ainsi,
Enda Inter-Arabe sert d'interface entre les banques, qui n'opèrent pas
directement avec les pauvres, et ses clients micro entrepreneurs.
Enda profite,également, de certains mécanismes
mis en place par l'Etat tunisien, en particulier, les interventions en
matière de formations des micro entrepreneurs assurées par
l'Agence Tunisienne de l'Emploi et du Travail indépendant (qui
gère les Bureaux de l'emploi), l'Office de l'Artisanat, le
Ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des
Personnes Agées (MAFFEPA), l'Agence de Vulgarisation et de Formation
Agricoles (AVFA) et l'Office National de la Famille et de la Population.
Mais étant donné la croissance appreciable
réalisée par Enda, cette dernière doit être en
mesure d'attirer beaucoup plus d'autres sources de financement pour pouvoir
maintenir le même rythme de croissance. Pour ce faire l'objectif actuel
de l'organisation consiste à se transformer en une véritable
institution financière (banque) comme l'a affirmé Mme Essma Ben
Hamida, sa présidente en déclarant lors d'un entretien avec
Altime, un groupe de conseil en organisation et systèmes d'information,
en décembre 2008: « La prochaine étape
sera donc la création d'une banque, à l'instar d'une cinquantaine
d'ONG qui ont déjà entrepris cette transformation, de droit
tunisien d'ici trois ou quatre ans. »
SECTION ²² : LES PERFORMENCES D'ENDA
Enda I-A est la seule institution tunisienne qui applique les
bonnes pratiques (best practices) du microcrédit. Elle a
réalisé sur une courte période des pas de géants
dans le domaine du microcrédit qui apparaissent notamment à
travers son classement, en 2008, au 18ème rang mondial parmi
les IMF du monde entier.
A. LES INDICATEURS DE PERFORMANCE
Enda Inter-Arabe enregistre des performances
impressionnantes. L'observation de l'évolution des réalisations
de l'institution, l'analyse de ses ratios de gestion et les rapports
d'évaluations externes des spécialistes de la microfinance,
attestent de l'importance de ces performances.
1. la qualité du portefeuille, la
productivité et la rentabilité
l'ONG enregistre un haut niveau de performance grâce
à une rentabilité élevée et à une excellente
qualité de portefeuille et dont le tableau suivant permet d'en rendre
compte.
Désignations
|
2007
|
Au 30 septembre 2008
|
Réalisations
|
Clients actifs
|
63 794
|
86 118
|
Encours de crédit
|
27 230 939
|
40 063 282
|
Montant des prêts accordés
|
53 200 700
|
56 247 450
|
Nombre de prêts accordés
|
99 887
|
93 649
|
Montant du prêt moyen
|
533
|
601
|
Nouveaux emprunteurs
|
32 769
|
32 156
|
Nombre d'agents de crédit
|
152
|
235
|
Effectif
|
287
|
415
|
Nombre d'antennes / bureaux
|
41
|
51
|
Qualité du portefeuille
|
Portefeuille à risque > 30 jours
(%)
|
0,51%
|
0,61%
|
Taux de remboursement à
l'échéance
|
95%
|
95%
|
Efficience / Productivité
|
Ratio des charges d'exploitation
|
20%
|
15%
|
Coût par client actif
|
80
|
62
|
Nombre d'emprunteurs par agent de
crédit
|
420
|
366
|
Pérennité /
Rentabilité
|
Autosuffisance opérationnelle
|
143%
|
157%
|
Autosuffisance financière
|
127%
|
135%
|
AROA
|
7,0%
|
7,7%
|
AROE
|
15,8%
|
21,0%
|
Source : Enda
a) la qualité du portefeuille
La qualité du portefeuille de crédit en
microfinance peut être appréciée par le calcul des deux
ratio; le ratio du portefeuille à risque (ratio PAR) et le ratio de
recouvrement à l'échéance.
§ Le portefeuille à risque (PAR)
Le portefeuille à risque est le meilleur indicateur
de la qualité du portefeuille d'une institution de microfinance, il
s'obtient en divisant le total de l'encours des prêts présentant
un retard sur le total des prêts en cours. Le calcul de ce ratio ne tient
pas compte, seulement, de la partie du prêt présentant le retard,
mais il prend en considération, également, la totalité de
son solde du crédit. Le principe étant qu'un prêt affichant
un retard indique que les autres paiements à venir pourront aussi
présenter des retards et que par la suite, c'est l'ensemble de la
créance qui est en danger.
.
PAR =
Enda bénéficie d'un PAR très faible (0,51
% en 2007 et 0,61 % en 2006) en prenant comme période de retard
tolérable 30 jours, ce qui traduit une très bonne qualité
du portefeuille (voir tableau).
§ Le taux de remboursement à
l'échéance
Une des performances d'Enda réside dans son taux
élevé de remboursement à l'échéance qui
s'élève à 95% ; quant à son taux
général de remboursement il dépasse les 99%.
Ces indicateurs prouvent que Enda dispose d'un portefeuille
d'activité de qualité exceptionnelle, Il résulte de la
rigueur de ses procédures de crédit et d'une véritable
culture de remboursement à l'échéance instaurée
chez ses emprunteurs.
b) La productivité et
l'efficience
Le ratio de charges d'exploitation est en baisse
régulière. Cette diminution est le fruit de la croissance
soutenue du portefeuille (supérieure à 50%) qui a permis à
l'institution de bénéficier des économies d'échelle
et de diminuer le coût par emprunteur.
Une meilleure maîtrise des charges d'exploitation est de
nature à augmenter la productivité et l'efficience de
l'institution.
c) La rentabilité et la
pérennité
Avec un ratio d'autosuffisance opérationnelle aussi
important (157%), Enda a réussi non seulement à couvrir ses
charges d'exploitation par ses activités, mais aussi, à en
dégager du bénéfice.
Autosuffisance opérationnelle = (Valeur du
chiffre d'affaires cumulé de la période)50(*) / (Valeur des charges
d'exploitation cumulées sur la période)51(*).
De même, l'autosuffisance financière d'Enda
(135%) est importante ; ses produits financiers sont capables de couvrir
toutes les charges de l'organisation, cette autosuffisance est le meilleur
garant de la viabilité financière d'Enda.
Le rendement des fonds propres (AROE) est passé de
15,8% à 21% en une période inférieure à un an
(entre 31 Décembre 2007 et 30 Septembre 2008), réalisant une
croissance de l'ordre de 33%.
Le taux de rendement des actifs (AROA) augmente aussi d'une
année à l'autre mais dans des proportions plus faibles que le
rendement des fonds propres, avec un taux de croissance de 10%
réalisé sur la même période.
L'importance de la croissance des rendements des fonds propres
par rapport aux rendements du total d'actif découle de l'effet de levier
qui joue favorablement pour l'institution, il amplifie le rendement des fonds
propres puisque la formule des deux rendements s'établit comme
suit :
ROE = ROA *
L
= *
L'effet de levier favorable laisse apparaître un autre
type de performance d'Enda, à savoir sa rigoureuse politique de
financement et de dette.
Avec un taux de remboursement dépassant 99% depuis 14
ans, et un taux de remboursement à l'échéance de 95%,
l'institution a réussi à devenir pérenne depuis 2003,
à pouvoir se refinancer auprès des banques et à ne plus
dépendre des donateurs.
La directrice d'Enda Assema Ben Hamida attribue les
performances en matière de rentabilité de son institution
à la performance de remboursement de ses clients ;
« le plus gros de nos actifs a été
constitué par les efforts des micro entrepreneurs tunisiens que nous
servons. En remboursant sans faille leurs
prêts .En fait, ils ont été,
et sont encore, très solidaires entre eux et avec leur institution, Enda
Inter-Arabe ».
2. les notations par les agences de notation
Le « Rating » où la notation par
des agences spécialisées de notation en microfinance est le
meilleur moyen pour une institution soucieuse de sa prospérité,
pour connaître ses performances et ses défaillances à tous
les niveaux afin de pouvoir remédier à ses points faibles et
améliorer davantage ses points forts ;
La notation se fait selon une méthodologie visant
à donner un large éventail de renseignements diagnostics sur
l'organisation de microfinance (sa gestion, sa mission sociale, ses produits,
sa gestion du risque, sa capacité de croissance, etc.). Elle mesure non
seulement la solvabilité de l'IMF, mais aussi son
intégrité et sa performance en matière de microfinance.
Elle compare la performance de l'institution par rapport aux
autres IMF, et évalue la portée de ses actions
c'est-à-dire si elle réussit à toucher efficacement ses
clients ciblés et si elle leur propose des prêts bien
adaptés à leurs besoins.
a) MicroRate (2008)
« Micro Rate », la première agence
internationale de notation des institutions de la microfinance, a
accordé en 2008, la note « á- » à
l'Association Enda Inter-Arabe pour ses performances financières avec
une mention « excellent » pour ses performances sociales.
Cette note est la meilleure attribuée aux institutions de microfinance
arabes.
Les points forts qu'a identifié le rating se
rapportent à une croissance forte soutenue et
contrôlée, une excellente qualité du portefeuille, une
efficacité et rentabilité élevées, une
diversification des produits ainsi qu'à une direction et d'un conseil
d'administration solides.
En revanche, les points faibles de l'institution
s'articulent autour de sa faible position juridique qui est de nature à
augmenter le risque d'exposition politique.
Le rapport final de MicroRate stipule que :
«Enda Inter-Arabe a réalisé un bas niveau de
risque de crédit et ses opérations sont solides, bien
gérées et très efficaces»52(*)ce qui lui a valu une bonne
performance financière.
Il évalue la performance sociale par
« un très haut niveau d'impact social grâce
à la fois à ses excellents résultats et son grand
engagement » .
Ces doubles performances sont réalisées grâce
à « la maîtrise de ses coûts et de son
ratio de charges d'exploitation » ainsi qu'au
« sens de la responsabilité institutionnelle de
son personnel, de ses clients ainsi que de ses
partenaires ».
b) Planet Rating (2006)
L'évaluation par l'approche girafe de
« Planet Rating » en 2006 a abouti à l'attribution
de la note « B+ » à Enda i-a qui
traduit : « une Bonne institution solide,
financièrement autosuffisante avec des procédures de
crédit efficaces et des contrôles internes
suffisants. »
Note d'EndaNote maximale
L'évaluation, comme l'indique le nom de l'approche
« GIRAFE » porte sur six
caractéristiques de fonctionnement de l'IMF et qui sont :
Gouvernance, Information,
Risk managment, Activities and services,
Financing and liquidity, Eficiency and
profitability.
Le rapport d'évaluation
indique que : « La direction d'enda a su
développer une institution de microfinance solide et
financièrement autosuffisante dotée de procédures de
crédit efficaces et de contrôles internes bien
conçus.
L'institution a par ailleurs créé
les conditions favorables à son refinancement par emprunt ce qui a
permis à enda de diversifier sa structure de
financement.
Le plan stratégique
développé en collaboration avec l'ensemble de l'équipe et
avec la participation du Comité de Pilotage donne une feuille de route
claire et identifie notamment bien les principaux axes d'amélioration :
formalisation de la gouvernance, renforcement de l'équipe de Direction,
passage à un SIG plus robuste, sophistication de la gestion
financière. L'équipe s'est déjà attelée
à l'ensemble de ces chantiers.
Cette note est octroyée avec une tendance
« positive ». L'institution a su gagner la confiance de plusieurs
bailleurs nationaux et internationaux, ce qui devrait lui permettre de mener
à bien l'extension du réseau, l'amélioration de son offre
de produits et les actions de renforcement institutionnel prévues dans
son plan stratégique.»53(*)
3. Benchmark et classement
Alors qu'en 2007, elle a été classée
30éme avec une mention « honorable » pour la
transparence de ses données financières, Enda Inter-Arabe s'est
hissée en 2008 à la 18ème place parmi les 100
IMF les plus performantes du monde et 3éme des IMF arabes, sur un total
de 971 institutions étudiées, avec une moyenne sur l'ensemble des
indicateurs de 78,38%, selon le dernier rapport du « Microfinance
Information Exchange » (MIX).
Tableau : Classement des IMF mondiales en 2008
(top 100)
RangIMFPaysPourcentage total1MBK
VenturaIndonésie87,18%2SKSInde85,77%3SDBLSiri
Lanka82,49%---8TamweelkomJordanie80,45%----10AlAmanaMaroc79,89%18endaTunisie78,38%-
----100ShaktiBangladesh72,40%
|
Source : Enda
Un autre classement établi par le Microbanking
bulletin vient confirmer les performances de l'institution à tous les
niveaux. Sur un échantillon global de 704 IMF mondiales, le tableau
ci-joint fournit les différents indicateurs d'Enda comparées aux
moyennes des institutions mondiales et celles de la zone MENA54(*) ;
Tableau : Comparaison des performances d'enda
avec celles des IMF du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) et des IMF
du monde en 2006
Indicateurs
|
|
Toutes les IMF (n=704)
|
MENA (n=37)
|
enda 2006
|
|
|
Moyenne
|
Moyenne
|
|
Age de l'institution
|
(années)
|
9
|
7
|
11
|
Nombre de bureaux (antennes/agences)
|
(nombre)
|
11
|
12
|
30
|
Personnel (effectif total)
|
(nombre)
|
94
|
90
|
207
|
Total des actifs
|
(US $)
|
6 169 918
|
7 313 705
|
13 969 970
|
Encours de crédit
|
(US$)
|
4 438 677
|
4 579 609
|
11 523 881
|
Nombre de clients actifs
|
(nombre)
|
10 102
|
13 796
|
39 030
|
Pourcentage de femmes
|
(%)
|
65,7
|
68,9
|
85
|
Portefeuille moyen
|
(US$)
|
456
|
263
|
295
|
Rendement nominal du portefeuille
|
(%)
|
30,2
|
30,0
|
44,8
|
Ratio de ch. d'exploitation
|
(%)
|
20,1
|
21,1
|
23,6
|
Rendement de l'actif
|
(%)
|
0,9
|
-0,5
|
12,0
|
Rendement des fonds propres
|
(%)
|
4
|
-0,6
|
21,0
|
Autosuffisance opérationnelle
|
(%)
|
115,4
|
126,0
|
156,2
|
Autosuffisance financière
|
(%)
|
105,7
|
96,0
|
144,7
|
Portefeuille à risque > 30 jours
|
(%)
|
2,8
|
1,4
|
0,4
|
Productivité du personnel
|
(nombre)
|
112
|
162
|
189
|
Clients actifs par agent de crédit
|
(nombre)
|
216
|
245
|
379
|
Source : Micro Banking Bulletin (MBB) [Bulletin n°15 /
Automne 2007] et le rapport de performance personnalisé Enda I-A 2006
Les montants sont exprimés en US dollar, le taux de
change étant de $1 = 1.297 TND et les ratios sont calculés sur la
base des chiffres en monnaie locale.
B. LES FACTEURS DE SUCCES
La stratégie d'Enda est une stratégie
intégrée ; elle a « fait preuve d'un
modèle général
d'excellence »55(*), toutes ses activités sont bâties sur
des logiques et des valeurs garantissant le bon fonctionnement.
Grâce à un taux d'intérêt bien
étudié, une politique de crédit rigoureuse, une
diversification des produits offerts, une bonne gouvernance et un
système de gestion efficace, l'institution pratiquant les best
practicies de la microfinance mérite d'être nommée
« IMF performante ».
1. le taux d'intérêt
Le taux d'intérêt pratiqué par Enda tient
compte des dépenses effectives associés à
l'opération d'octroi de microcrédit, à savoir le
coût des ressources, les charges d'exploitation et les dépenses
liées aux programmes d'accompagnement et de formation.
Le TEG56(*) varie selon le montant du prêt octroyé
et le type du microcrédit, et il englobe les frais et
commissions des crédits pour permettre à l'institution de
couvrir les coûts de fonctionnement et les coûts financiers et
d'assurer la pérennité de ses programmes.
2. la politique de crédit
La politique de crédit de Enda est bien
étudiée ; elle est élaborée autour d'une
certaine méthodologie d'octroi qui garantit sa réussite ; en
effet, la procédures d'octroi de crédits sont simples, souples et
rapides ; les prêts sont de court terme (8 mois en moyenne)
permettant une circulation rapide des fonds, avec un remboursement
mensuel régulier de montants fixes, et des pénalités
prévues pour tout remboursement en retard.
a) relation de proximité
Cette relation de proximité est
assurée par la dispersion des 51 antennes de Enda i-a dans 21
gouvernorats de la République Tunisienne (La Tunise compte 24
gouvernorats). Les opérations de crédit sont
décentralisées ; en effet, en plus des déboursements
et des remboursements qui s'effectuent à la caisse de l'antenne, sans
que le client ne se trouve obligé de se déplacer vers le
siège, la décision d'octroi est elle-même du ressort du
comité de crédit de chaque antenne, conformément aux
procédures établies par le siège, qui se charge de
l'édition de tous les documents contractuels et de leur envoi par mail
aux antennes.
Chaque client est pris en charge par un seul agent de
crédit qui constitue son interlocuteur privilégié avec
lequel il se familiarise. Le micro entrepreneur est accompagné tout au
long de son parcours par des formations, des diagnostics et des conseils
assurés et/ou offerts par l'institution.
b) financement continu par des prêts
renouvelables
La politique de crédit de Enda se base sur le principe
du prêt progressif ; Les micro entrepreneurs répondant aux
conditions exigées par l'institution peuvent accéder à
une ligne de crédit progressive allant de 150 à 5000
dinars ; chaque fois que l'emprunteur rembourse son ancien crédit
à l'échéance, il peut demander un renouvellement du
prêt pour un montant plus élevé.
La méthode de prêt progressif est
privilégiée par l'institution en raison des avantages qu'elle
procure, puisqu'elle permet d'initier progressivement les emprunteurs à
la gestion de la dette, et en même temps, diminuer les risques de non
remboursement des clients en les motivant et incitant au remboursement.
c) rapidité des services
La rapidité d'octroi de crédit constitue un
record pour Enda ; en effet, pour une nouvelle demande de crédit,
l'analyse du projet, l'engagement des formalités et le
décaissement du prêt ne prennent, au maximum, que 15 jours de
délais, alors que pour le renouvellement des prêts, cette
période ne dépasse pas les 2jours.
3. la diversification des services financiers
L'institution travaille dans une logique de diversification de
ses produits, elle offre une gamme de services financiers différents
selon les besoins de ses clients et la destination du prêt
sollicité.
Chaque catégorie de service dispose de ses propres
caractéristiques, la diversification permet à Enda de pouvoir
d'une part satisfaire les besoins spécifiques à chaque
catégorie de clients, et d'autre part améliorer ses prestations,
et minimiser ses risques de crédits, en évitant de concentrer ses
activités dans un nombre de secteurs très restreint.
Elle offre donc une panoplie de formules de microcrédits
adaptés à chaque type de projets et à chaque
catégorie de clients. Ces différentes formules sont :
a) Le crédit
« entreprise »
Le crédit « entreprise » est un
prêt renouvelable d'un montant plafonné à 5000 DT,
remboursable sur une durée de 2ans, destiné à financer des
besoins en fonds de roulement ou investir dans une entreprise. Le projet
objet de ce prêt doit vérifier certaines conditions :
v il doit être déclaré et faire l'objet
d'une patente
v La viabilité est assurée depuis au moins un an
v Le projet doit être exercé dans un local
indépendant
v La tenue d'une comptabilité, aussi simple qu'elle
peut l'être (factures, cahier entrée-sortie...), est exigée
b) Le crédit
« Solfa »
Si les conditions exigées du
prêt « entreprise » ne sont pas
vérifiées, un autre type de crédit constitue une
alternative ;
Pour les personnes souhaitant se lancer dans une
activité génératrice de revenus et qui sont porteurs d'une
idée, « solfa » constitue la solution idoine;
il s'agit d'un prêt renouvelable d'un montant croissant plafonné
à 1000 DT, remboursable sur un an.
c) Le crédit
« elmachia »
« Elmachia » est un service qui cible les
clients pratiquant l'élevage ; c'est un prêt d'un montant
plafonné à 5000 DT, remboursable sur 2 ans qui vise soit le
financement de l'investissement consistant en l'achat des têtes de
bétail, d'équipements ou d'aménagements, soit le
financement des besoins de fonds de roulement à travers l'achat
d'intrants et des cultures fourragères.
d) Le crédit
« eddar »
L'organisation peut accorder des crédits de consommation
qui ne sont pas destinés à des activités
génératrices de revenus, mais qui sont destinés à
l'amélioration du logement de la famille du
bénéficiaire.
Il suffit qu'un membre du ménage soit
propriétaire d'un logement pour pouvoir bénéficier du
crédit « eddar » ; ce crédit qui est
destiné à l'amélioration du logement appartenant à
la famille, est un prêt renouvelable, plafonné à 5000 DT,
remboursable sur une période de 3 ans.
Ce type de microcrédit peut être accordé
pour la construction ou l'extension, il peut être destiné à
l'aménagement ou même au paiement des frais d'enregistrement.
e) Le crédit
« taâlim »
Pour ne pas détourner l'usage du microcrédit
reçu vers des dépenses autres que le projet sujet de la demande
du prêt, l'organisation offre un crédit parallèle
destiné à financer les dépenses scolaires des enfants.
« Taâlim » est un prêt
parallèle octroyé pour les emprunteurs ayant des
microcrédit en cours, et ayant des enfants scolarisés ; le
montant plafonné est de 500 DT , il est destiné à
financer les dépenses de la rentrée scolaires des enfants des
emprunteurs.
Ces dépenses scolaires peuvent se rapporter
à :
v l'inscription dans une formation académique ou
professionnelle
v l'achat des fournitures scolaires et parascolaires
v le payement des abonnements de transport scolaire
v le payement des frais d'hébergement dans les foyers
universitaires ou privés
f) fonds de prévoyance
Une forme d'assurance vie est offerte automatiquement par
l'organisation lors de la conclusion du contrat ; Enda a mis en place un
fonds de prévoyance qui prend en charge le reliquat du prêt non
encore remboursé, en cas de décès ou d'incapacité
de l'emprunteur, et se charge à verser à la famille du
défunt une indemnité d'une valeur de 500 DT.
4. les services non financiers
Enda i-a adopte une approche intégrée, elle ne
se contente pas dans ses programmes de microcrédit à la
fourniture du service financier en tant que tel, mais elle le complète
par d'autres services non financiers offerts à ses clients.
A travers ses activités de Business Development
Services (BDS), Enda accompagne ses micro-entrepreneurs dans le
développement de leurs activités en leur proposant une
série de formations et de conseils tels que :
a) Formations, diagnostics et conseils
Les formations que l'organisation assure pour ses emprunteurs
ne se limitent pas aux connaissances professionnelles. Parallèlement
à ses formations professionnelles quant aux design, aux normes de
qualité, aux nouvelles techniques d'informations et de communications
(NTIC), Enda encadre ses clients et essaye de développer chez eux la
capacité de gérer les choses : elle leur apprend les
techniques de gestion des microprojets à savoir ; comment
prendre les décisions qui s'imposent, gérer le temps et les
relations avec les autres acteurs, tenir une comptabilité simple,
surmonter les multiples obstacles, en particulier administratifs, comprendre ce
qui se passe dans l'environnement de l'entreprise...
b) débats et discussions de
groupes
Les Cercles réalisés par Enda i-a sont des
réunions d'informations, d'échange et de sensibilisation avec des
spécialistes sur des sujets divers tels que la gestion d'entreprise, la
santé, les questions juridiques et fiscales, la famille, etc.
A titre d'exemple, durant la période Janvier-
Février 2009, 11 cercles d'informations ont été
organisés concernant des sujets liés à l'affiliation
à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale et à
l'identification fiscale et 10 cercles de sensibilisation relatifs à des
thèmes liés à la santé ont été
organisés en collaboration avec l'Office National de la Famille et de la
Population.
c) appui à la commercialisation
L'organisation accompagne ses microentrepreneurs lors de la
réalisation de leurs projets, Pour les soutenir, elle organise chaque
année des foires,( 10 fois par an) afin de faciliter la
commercialisation des biens qu'ils produisent, favoriser l'ouverture de leurs
esprits à d'autres modes de fabrication, à d'autres produits, et
leurs faire profiter des meilleurs prix de vente et d'achat de marchandises.
Il s'agit soit des foires Enda, soit des foires nationales ou
internationales auxquels chaque client peut participer avec des frais
d'inscription symboliques (10 DT par participant).
Les dates de ces événements sont
communiquées par les Business Development Service (BDS) de
l'organisation et sont affichées dans les salles d'attente des antennes.
d) La mise en réseau
Dans l'objectif de distraire les microentrepreneurs et de les
faire sortir de leur environnement habituel, Enda organise des fêtes et
des excursions.
En effet, par les visites d'autres villes et expositions,
l'organisation crée un climat de mise en réseau et
d'échange d'expériences entre ces différents
microentrepreneurs.
.
Cette stratégie est bénéfique pour les
clients aussi bien sur les plan du divertissement et de la culture que celui de
l'amélioration des compétences et de l'ouverture sur les
expériences des autres.
5. la gouvernance et les valeurs
partagées
La gouvernance de l'organisation, en perpétuelle
amélioration, est l'un de ses points fort ; l'organe de pilotage de
Enda i-a est composé :
· d'un conseil d'administration qui comporte des
personnalités tunisiennes aux compétences et expériences
diverses. Ils possèdent une bonne connaissance de l'environnement
légal et politique tunisien, des compétences appréciables
en gestion d'entreprise, gestion bancaire, sociologie et économie, et
ayant occupé des postes stratégiques et sensibles dans le pays
(voir annexes)
· et d'une direction générale
constituée de 2 co-directeurs (directrice exécutive et
secrétaire général).
La direction générale se réfère
au Conseil d'Administration, pour la mise en place des grandes lignes
stratégiques de croissance de l'institution, la formalisation du
processus de planification, l'évolution de la situation
réglementaire, la recherche de partenaires locaux et l'identification de
candidats aux postes de direction.
La volonté de combiner la réalisation de la
mission sociale et celle de l'autonomie financière est partagée
à tous les niveaux de l'institution et en particulier, par les membres
du conseil de pilotage.
Pour ce faire, toute l'équipe travaille dans
l'objectif d'assurer et combiner performance financière, impact social,
transparence et bonne gouvernance, en se partageant des valeurs communes
à l'institution, à savoir :
v être à l'écoute du client,
v respecter les clients,
v être intègre,
v travailler dans la transparence,
v encourager l'esprit d'initiative,
v respecter l'environnement.
6. La gestion des risques de crédits
La qualité de portefeuille reflète la
méthode de gestion de crédit mise en place.: Enda a
articulé sa politique de gestion autour de deux points essentiels qui
sont : la sélection des clients avant l'octroi, et la
détection rapide des défauts de remboursement.
La méthode de sélection des clients
dépend des montants des prêts et des modes de crédits
octroyés. Pour les groupes solidaires l'institution organise des
réunions de sensibilisation en vue de les inciter au bon choix des
candidats et au respect des termes du contrat, pour les clients individuels,
elle recourt aux visites à domicile pour apprecier la réputation
des emprunteurs potentiels et procède à l'analyse de la
viabilité de chaque projet. Cette analyse est d'autant plus
développée et approfondie que le montant demandé est
élevé.
Lors de la sélection, l'agent de crédit se
réfère souvent à l'historique de crédit du client
pour décider de l'opportunité de l'octroi, du type du prêt
et du montant à accorder.
Les retards sont rapidement détectés et
traités, les mesures de relance s'intensifiant dès le
départ, au 15ème de jour de retard, le dossier est
transfèré au contentieux ; ce processus solide est
complété par un système de primes de motivation pour les
agents de crédit qui dépend de la qualité des
portefeuilles qu'ils détiennent.
Les agents de crédits sont motivés et disposent
des compétences importantes pour la réalisation de leurs
tâches, appuyées par un processus de formation mist en place par
l'organisation. Toutefois, et selon l'agence de notation Planet Rating, ces
agents sont invités, à renforcer leurs compétences en
analyse de crédit, si Enda veut s'engager dans l'optique des
microcrédit aux montants relativement importants.
« Leurs compétences en analyse de crédits
devraient cependant être renforcées si l'offre de crédits
de montants élevés se
généralise ».
C'est dans le but d'améliorer ce système de
gestion, que je propose dans ce mémoire, la mise en place par Enda d'un
système de gestion de risque de crédit en appliquant la
méthode du « crédit scoring » qui viendrait
l'aider et permettre à ses agents de crédit de mieux
évaluer et prédire les risques de retards ou de non remboursement
sur une base objective et quantitative et renforcer le
système.basé sur l'appréciation qualitative.
Dans le chapitre qui suit, j'essaie d'exposer un modèle
predictif de credit scoring qui pourrait être affiné et
amélioré en fonctions de la politique de l'institution.
CONCLUSION
Bien que soumise à la forte concurrence du
système de la BTS, qui tarifie ses services à des prix trop bas,
l'ONG Enda Inter-Arabe a réussi à s'imposer et à prouver
ses performances en microcrédit.
Cette institution à double objectif, a bien accompli
ses missions en combinant rentabilité et performances sociales
grâce aux best practices quelle utilise, à des valeurs
partagées au sein de l'organisation et à une recherche
perpétuelle de nouvelles pistes pour son développement. La mise
en place d'un système de credit scoring serait un plus que l'institution
pourrait mettre à profit pour améliorer davantage son
efficacité et mieux gérer ses risques au vu de ses
développements futurs.
DEUXIEME CHAPITRE : APPLICATION DU SCORING, CAS
PRATIQUE : ENDA INTERARABE
INTRODUCTION
Après avoir étudié le fonctionnement de
l'organisation non gouvernementale Enda Inter Arabe, le présent
mémoire essaye de proposer un projet de crédit scoring à
mettre en place, pour une meilleure gestion des risques de crédit de
cette institution.
L'objectif principal de cette recherche consiste à
développer un modèle statistique qui puisse prédire le
comportement de remboursement d'un client demandeur de microcrédit afin
de distinguer entre bons et mauvais emprunteurs.
Pour ce faire, à partir d'un ensemble de variables
collectées sur un important échantillon des clients d'Enda, nous
allons essayer de distinguer à l'aide des tests statistiques les
variables déterminantes qui influent sur le comportement de
remboursement des client. Une fois les variables explicatives du remboursement
sont déterminées, on effectue une régression logistique
pour estimer les paramètres du modèle associés à
ces variables. Le modèle sera ensuite testé pour décider
de sa pertinence et de sa prédiction. L'étude sera
réalisée en utilisant les logiciels statistiques SPSS 11 (version
française) et SPSS 17 (version anglaise).
Une des premières étapes préalables
à cette analyse consiste à définir avec précision
ce que nous entendons dire par bon et mauvais emprunteur :
Un emprunteur est considéré comme bon
s'il rembourse régulièrement ses prêts dans les conditions
du contrat et n'a jamais fait l'objet d'un retard de paiement.
Un mauvais emprunteur est un emprunteur qui a connu,
au moins une fois, un retard dans le remboursement de son prêt.
Sachant qu'un retard de paiement est considéré comme tel
dès qu'il dépasse les 30 jours après
l'échéance.
La variable à expliquer par notre modèle
serait donc le retard de remboursement intitulée dans
notre base de données par la variable binaire « dummy
retard », elle vaut 1 si l'emprunteur représente au moins un
retard, et vaut 0 sinon
Le travail sera donc réalisé en deux
étapes ; dans la première, on va se référer
à notre base de données pour étudier l'échantillon
et ses caractéristiques, tandis que la deuxième étape
consiste à construire le modèle statistique du scoring.
SECTION ² : ECHANTILLON ET VARIABLES
L'échantillon objet de notre étude est un
échantillon des emprunteurs d'Enda qui m'a été fourni par
l'institution, il a été construit afin de pouvoir établir
les liens entre les différentes caractéristiques de l'emprunteur
et son comportement de remboursement à l'échéance.
A. DESCRIPTION DE L'ECHANTILLON ET DES VARIABLES
Nous disposons d'un large échantillon
d'observations ; il s'agit d'un échantillon composé de
16021 clients de l'institution, sur lesquels 30 informations
sont collectées.
2947 clients de cet échantillon global sont des
mauvais emprunteurs, les bons emprunteurs représentent donc 81,6% de
l'ensemble des observations.
Les informations collectées sur chaque emprunteur sont
récapitulées dans le tableau ci-dessous et regroupées
suivant qu'elles se rapportent à l'emprunteur lui-même, à
son prêt ou bien à l'agent de crédit qui lui a
octroyé le crédit ;
variableIntitulé de la variableValeur de la
variableLa variable à expliquerRetard de remboursementDummy
retard=1 si retard
=0 sinonLes caractéristiques de
l'emprunteurAge du clientAgeTaille du ménage (excepte le
client)N° of depenciesGenre du clientDummy homme
= 1 si homme
= 0 sinon
Etat civil du clientDummy marié
=1 si marié
=0 sinon
Dummy veuf
=1 si veuf
=0 sinon
Dummy divorcé
=1 si divorcé
=0 sinon
Niveau d'étude du clientDummy lire
=1 si sait lire
=0 sinon
Dummy primaire
=1 si niveau primaire
=0 sinon
Dummy secondaire
=1 si niveau secondaire
=0 sinon
Dummy supérieure
=1 si niveau supérieur
=0 sinon
Secteur d'activité du clientDummy commerce
=1 si secteur commercial
=0 sinon
Dummy production
=1 si secteur de production
=0 sinon
Dummy service
=1 si secteur des services
=0 sinon
Les caractéristiques du
prêtMontant du prêtAmountNombre de
mensualitésNumber of paymentsNombre de prêts
reçusCycleMontant précédantPrev amountPassage en
montantPassage montantDélais de renouvellementDélais
renouvellementAnnée d'octroi du prêtYear disbursedAnnée de
clôture du prêtYear closeméthode du prêtDummy gs
=1 si groupe solidaire
=0 sinon
Dummy fardi
=1 si prêt individuel
=0 sinon
Type du prêtDummy forsa
=1 si produit forsa
=0 sinon
Dummy solfa
=1 si produit solfa
=0 sinon
Dummy taâlim
=1 si produit taâlim
=0 sinon
Dummy élevage
=1 si produit élevage
=0 sinon
Les caractéristiques de l'agent de
créditGenre de l'agent de créditDummy AC homme
=1 si homme
=0 sinon
Expérience de l'agent de créditExperience AC
|
|
|
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B. CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON
Les caractéristiques de l'échantillon figurent
dans l'annexe 2, sous forme de tableau récapitulant des statistiques
descriptives et des tableaux croisés entre les différentes
variables et le retard de remboursement
§ Le taux de remboursement à
l'échéance
Le taux de remboursement à l'échéance de
notre échantillon représente 82% du total des remboursements, la
variable dummy retard vaut 0 pour un total de 13074 emprunteurs parmi les 16021
emprunteurs de l'échantillon.
§ Le genre
Avec un taux de féminisation de l'échantillon
de 81,25% très proche du taux de féminisation de la population
mère « Enda », les femmes représentent
un taux de remboursement à l'échéance plus
élevé que celui des hommes, ce taux est de l'ordre de 82, 4% pour
la catégorie féminine et de l'ordre de 81, 6% pour le genre
masculin.
§ L'age
L'age moyen de notre échantillon est de 38 ans, le
plus petit emprunteur a 14 ans et le plus âgé a 79 ans. La
consultation du tableau de croisement de l'age avec le retard de remboursement
nous permet de constater que les clients âgés de moins de 30 ans
et ceux âgés de plus de 60 ans ne sont pas performants en terme
de remboursement à l'échéance ; en effet, pour
beaucoup de clients jeunes ce taux est inférieur à 75% ( il est
de l'ordre de 60% , 75%, 73,3% et 70% respectivement pour les clients
âgés de 14, 15, 17 et 24 ans), et le phénomène se
reproduit aussi avec les plus vieux,( il est de l'ordre de 0% pour l'âge
de 79 ans , de 50% pour l'âge de 77 ans et de 66,7% pour les
emprunteurs âgés de 60, 67 et 76 ans
§ La taille du ménage
Alors que les statistiques indiquent une taille moyenne du
ménage à l'exception du client est de l'ordre de 4 membres, elles
montrent également que cette taille varie entre 0 membres et 90 membres.
Cette limite me parait très irréaliste, les informations
collectées sur cette variable ne sont donc pas de qualité qui
mérite d'être à la base de l'élaboration d'un
modèle prédictif.
§ La situation familiale
75% des membres de notre échantillon sont
mariés, 2% sont des veufs et 4% sont divorcés. Alors que 82,8%
des mariés remboursent sans retard, ce taux est de l'ordre de 78% pour
les célibataires, de 79,9% pour les divorcés et de 81,6% pour les
veufs .
§ Le montant du prêt
Le montant du prêt octroyé varie entre 100 TND
et 5000 TND ; le montant moyen observé est de 542 TND, la
catégorie des prêts de montant = 2700 TND enregistre une
performance parfaite de remboursement avec un taux de 100%, alors qu'on observe
au niveau des montants les plus élevés, un taux de retard
important de l'ordre de 50% et de 25%, pour les crédits de montants
respectifs 4500 TND et 4000 TND.
§ Le nombre des mensualités
Les mensualités de remboursement peuvent être au
nombre d'une seule échéance, comme elles peuvent atteindre 36
échéances. Pour ce cas extrême(36 mensualités), le
taux de remboursement à l'échéance ne dépasse
guère les 20% . Le nombre moyen étant de 8 mensualités et
64% des prêts sont de montants compris entre 800 et 1200 TND.
§ Le niveau d'instruction
66% des clients d'Enda présents dans notre base de
données sont de niveau d'étude secondaire, parmi les autres
clients on trouve des analphabètes comme ont trouve des
diplômés de l'enseignement supérieur.
§ Le secteur d'activité
61% de notre échantillon opèrent dans le
secteur du commerce, 15% sont des producteurs et 12% travaillent dans le
domaine des services.
§ Le montant précédant
Le montant précédant moyen de notre
échantillon est de l'ordre de 382 TND, avec un plafond de 5000 TND, le
taux de remboursement à l'échéance pour ceux qui
atteignent ce plafond n'est que de l'ordre de 40%.
§ Le nombre de prêt
Avec un nombre de prêts moyen de 3, un minimum de 1 et
un maximum de 35. Le plus faible taux de remboursement à
l'échéance concerne les emprunteurs qui ont contracté
beaucoup de crédits auparavant (le taux de remboursement sans faille est
de 75% pour les emprunteurs qui contractent soit un 21ème, un
23ème ou un 25ème prêt, et il ne
représente que 50% pour ceux qui sollicitent un 20ème
ou un 28ème crédit).
§ L'expérience de l'agent de
crédit
L'expérience moyenne de l'agent de crédit est
de l'ordre de 23mois d'octrois de crédit avec une expérience
maximale de 132 mois. Le taux de remboursement des prêts
déboursés par des agents en passation est trop faible, il vaut 0%
dans beaucoup de cas, de même pour les agents trop
expérimentés, leurs prêts octroyés ne sont pas
très performants, par exemple le taux de remboursement à
l'échéance des prêts octroyés par un agent ayant une
expérience de 118 mois est de l'ordre de 25%.
§ Le genre de l'agent de crédit
60% des agents de crédit qui ont octroyés les
prêts de notre base de données sont des hommes ; les
prêts qu'ils déboursent procurent un taux de remboursement
à l'échéance de 81,1% ; le taux de performance des
prêts accordés par des femmes est de 82,3%.
§ Les dates d'octroi, de remboursement et de
renouvellement
L'échantillon dont on dispose se réfère
à des prêts déboursés, remboursés et
renouvelés dans la période 2006 - 2008. Or puisque nous ne
traitons pas des données de panel, nous n'allons pas prendre en
considération la dimension temporelle, et ces trois variables ne seront
pas introduites dans notre régression.
SECTION ²² : ESTIMATION DU MODELE
Du fait que, d'une part, la variable à expliquer est
discrète, et d'autre part l'hypothèse de normalité des
variables n'est pas vérifiée, on ne peut pas, pour produire le
modèle, mener une analyse discriminante qui suppose l'existence de
relations linéaires entre les variables explicatives et la variable
à expliquer, le recours à une analyse en terme probabiliste
serait donc l'issue ; il s'agit de la régression logistique qui est
une extension de la régression multiple.
A. REGRESSION LOGISTIQUE
La régression logistique est une technique statistique
qui consiste à produire un modèle permettant de prédire
les valeurs prises par une variable catégorielle, le plus souvent
binaire, à partir d'une série de variables explicatives continues
ou binaires.
1. principe de la régression
logistique
Par rapport aux autres techniques de régression, en
particulier la régression linéaire, la régression
logistique se distingue essentiellement par le fait que la variable à
expliquer est discrète (catégorielle).
nous supposons que Pi = P( Yi = 1) représente la
probabilité que l'individu i réalise un retard de remboursement,
On définit une fonction score
Y*= ß0 + ßnX+ åi
si Yi*=< 0 alors Yi =0
si Yi*> 0 alors Yi =1
Avec :
Y représente le vecteur dummy retard
ß0 représente le vecteur de la constante
X représente le vecteur des variables explicatives
ß représente le vecteur des coefficients à
estimer
å représente le terme d'erreur qui suit une loi
double exponentielle
ce qui se traduit par ; Pi = P(Yi = 1) = P (Yi*
> 0) et P ( Yi = 0) = P (Yi*=< 0)
Pi est compris entre 0 et 1, d'où, elle peut être
assimilé à une fonction de répartition F, elle
s'écrit alors :
Pi = F (ß0 +ß
X)
P ( Yi* =< 0) = P (ß0 + ßnXi + åi
=< 0)
= P (åi =< - (ß0 +
ßnXi))
= F(- (ß0 + ßnXi))
Etant donné qu'il s'agit d'une loi symétrique, F(x)
+ F (-x) = 1, alors
P(Yi = 1) = F (ß0 + ßnXi) = 1 - F(- (ß0 +
ßnXi))
Puisque le terme d'erreur suit une loi double exponentielle,
f(åi) = exp (- exp (åi)) d'où
P(Yi = 1) = F (ß0 + ß1Xi+...... +ßnXi)
Pi=
|
et P( Yi = 0) = 1- P(Yi = 1) =
logodds = log = ß0 + ß1Xi+...... +ßnXi
La méthode d'estimation par une régression
logistique est une méthode d'estimation non linéaire qui est la
méthode de maximum de vraisemblance ;elle suppose que la
probabilité d'appartenance d'un individu à un groupe, que nous pouvons également voir comme une
contribution à la vraisemblance, peut être décrit de la
manière suivante :
La vraisemblance d'un échantillon s'écrit alors :
Dans notre cas de retard de remboursement , la formule de
vraisemblance s'écrit donc comme suit :
L = Ï P( Yi =1) * Ï P (Yi
=0)
|
Les paramètres ßn qui maximisent
ce produit sont les estimateurs du maximum de vraisemblance de la
régression logistique.
2. la régression logistique en
pratique
Pour construire notre modèle et estimer les variables
explicatives, nous avons recouru au logiciel SPSS, la régression
logistique binaire réalisée par ce type de logiciel repose sur un
principe d'itérations ; à la première étape
(step 1) , il choisit la variable la plus significative, ensuite lors de la
deuxième itération, il choisit la seconde variable la plus
significative pour prévoir le retard, et ainsi de suite jusqu'à
ce que les tests statistiques qu'il effectue ne soient plus significatifs pour
les autres variables.
B. LES RESULTATS DE L'ESTIMATION
La facilité d'utilisation de la régression
logistique repose sur le fait qu'elle ne se base pas sur des hypothèses
restrictives, on peut passer directement à la régression sans
effectuer des tests de colinéarité et
d'homosédasticité.
1. Les variables du modèle
En fait, la détermination des variables significatives
du modèle s'est faite en deux étapes et par le recours à
deux modèles ; un modèle comportant 11 variables, mais dont
la qualité d'ajustement s'est dégradé avec l'introduction
de la 11ème variable, ce qui nous a permis de passer à
la production d'un deuxième modèle qui tient compte de 10
variables à savoir :
v Le prêt individuel (dummy fardi)
v Le nombre de mensualités (number of payments)
v Le passage en montant (passage montant)
v La situation matrimoniale du client (dummy marié)
v L'expérience de l'agent du crédit (experience
AC)
v L'âge du client (age)
v Le genre du client (dummy homme)
v Le montant du prêt (amount)
v Le nombre des prêts reçus (cycle)
v Le prêt solfa (dummy solfa)
v Le montant précédant (previous amount)
a) Les variables retenues par la première
régression
Le logiciel s'est arrêté à la 11éme
itération et n'a retenu que 11 variables sur les 26 variables
introduites qui sont significatives et qui permettent de prédire la
probabilité de réaliser un retard de remboursement ; les
variables retenues et introduites dans l'équation du modèle
à la 11éme étape en plus de la constante sont :
Variables dans l'équation
|
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp(B)
|
Etape 11(k)
|
AMOUNT
|
1,25E+12
|
322,625
|
1,51E+19
|
1
|
,000
|
,000
|
NUMBEROF
|
,131
|
,011
|
131,752
|
1
|
,000
|
1,140
|
AGE
|
-,010
|
,002
|
21,831
|
1
|
,000
|
,990
|
CYCLE
|
,042
|
,011
|
13,411
|
1
|
,000
|
1,043
|
PREVAMOU
|
-1,25E+12
|
322,625
|
1,51E+19
|
1
|
,000
|
,000
|
PASSAGEM
|
-1,25E+12
|
322,625
|
1,51E+19
|
1
|
,000
|
,000
|
DUMMY_FA
|
,671
|
,046
|
212,722
|
1
|
,000
|
1,956
|
DUMMY_SO
|
,299
|
,130
|
5,280
|
1
|
,022
|
1,348
|
DUMMY_HO
|
,265
|
,052
|
26,260
|
1
|
,000
|
1,304
|
DUMMY_MA
|
-,233
|
,049
|
22,990
|
1
|
,000
|
,792
|
EXPERIEN
|
,005
|
,001
|
40,447
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constante
|
-2,377
|
,110
|
464,541
|
1
|
,000
|
,093
|
k Variable(s) entrées à l'étape 11:
PREVAMOU.
|
Les variables qui ne sont pas significatives et qui n'exercent
pas d'impact sur le comportement de remboursement sont donc les variables que
le logiciel nomme « variables hors de
l'équation »
Variables hors de l'équation
|
Score
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 11
|
Variables
|
NOOFDEPE
|
30,767
|
1
|
,000
|
|
DUMMY_GS
|
12,337
|
1
|
,000
|
|
DUMMY_FO
|
,854
|
1
|
,356
|
|
DUMMY_TA
|
,494
|
1
|
,482
|
|
DUMMY_EL
|
,009
|
1
|
,923
|
|
DUMMY_VE
|
1,756
|
1
|
,185
|
|
DUMMY_DI
|
,009
|
1
|
,925
|
DUMMY_LI
|
,338
|
1
|
,561
|
|
DUMMY_PR
|
24,087
|
1
|
,000
|
DUMMY_SE
|
5,101
|
1
|
,024
|
DUMMY_SU
|
3,015
|
1
|
,083
|
DUMMY_CO
|
13,302
|
1
|
,000
|
V28_A
|
2,049
|
1
|
,152
|
V29_A
|
1,888
|
1
|
,169
|
DUMMY_AC
|
2,410
|
1
|
,121
|
Statistiques globales
|
1173,406
|
15
|
,000
|
a Les khi-deux résiduels ne sont pas calculés du
fait de la présence de redondances.
|
Le khi deux (khi square) du modèle obtenu augmente
d'une étape à l'autre avec l'introduction de chaque variable
significative suivante, jusqu'à ce qu'il atteint son maximum à la
10ème étape, pour une valeur de 637,621. La valeur du
khi deux de la 11ème étape qui consiste en
l'introduction de la variable « montant
précédent » est égale à - 36, 195 et la
valeur du khi square du modèle tombe à 601, 426.
Etape 11(a)
|
Etape
|
-36,195
|
1
|
,000
|
Bloc
|
601,426
|
11
|
,000
|
Modèle
|
601,426
|
11
|
,000
|
a Une valeur khi-deux négative indique que la valeur du
khi-deux a diminué depuis l'étape précédente
|
De même, nous remarquons que
l'indicateur « -2 log vraisemblance » diminue d'une
étape à l'autre pour atteindre sa valeur minimum 14630,533
à la dixième étape, tandis qu'il augmente à la
11ème étape par l'introduction de la variable
« previous amount » pour atteindre 1466,728, sachant que le
modèle parfait est celui dont le « -2 log
vraisemblance » se rapproche le plus de 0.
Le même phénomène se produit avec les
indicateurs « R-deux de Cox&Snell » et
« R-deux de Nagelkerke » qui augmentent au fur et à
mesure que le logiciel procède à l'introduction de variable
significative suivante pour les 10 premières étapes, et diminuent
à l'introduction de la 11ème variable.
Ces différentes observations nous permettent de
conclure que le modèle adéquat est plutôt celui qui tient
compte des 10 premières variables. L'influence qu'exerce l'introduction
de la variable « montant précédant » sur la
diminution de la qualité du modèle provient en fait des fortes
corrélations entre cette variable et les deux
variables « passage en montant » et
« montant du prêt », la matrice de corrélation
indique une corrélation positive parfaite entre passage en montant et
montant précédant =1, et une corrélation négative
parfaite = -1 entre montant du prêt et montant précédant
(voir annexe).
b) Le modèle prédit par la
deuxième régression
La variable previous amount peut donc ne pas être
introduite dans le modèle. A cet effet, on procède à une
autre régression en ne tenant compte que des dix premières
variables significatives pour estimer leurs coefficients respectifs.
L'estimation nous fournit les résultats suivants à
la dixième étape :
Variables in the Equation
|
|
|
B
|
S.E.
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
Step 10j
|
Amount
|
-0,00058950
|
0,0001
|
32,058
|
1
|
,000
|
,999
|
NumberOfpayments
|
0,13209881
|
0,0118
|
125,750
|
1
|
,000
|
1,141
|
Age
|
-0,01007606
|
0,0021
|
22,352
|
1
|
,000
|
,990
|
Cycle
|
0,03672781
|
0,0117
|
9,801
|
1
|
,002
|
1,037
|
PassageMontant
|
-0,00027807
|
0,0001
|
7,412
|
1
|
,006
|
1,000
|
dummy_fardi
|
0,65894468
|
0,0468
|
198,097
|
1
|
,000
|
1,933
|
dummy_solfa
|
0,29147199
|
0,1323
|
4,853
|
1
|
,028
|
1,338
|
dummy_homme
|
0,27335096
|
0,0525
|
27,151
|
1
|
,000
|
1,314
|
dummy_marie
|
-0,22959808
|
0,0493
|
21,684
|
1
|
,000
|
,795
|
experience_AC
|
0,00530517
|
0,0008
|
39,519
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constant
|
-2,35967705
|
0,1123
|
441,124
|
1
|
,000
|
,094
|
Notre fonction score s'écrit alors ;
Y* = -2,35967705 - 0,00058950* Amount + 0,13209881 *
NumberOfpayments - 0,01007606 * Age + 0,03672781* Cycle - 0,00027807 *
PassageMontant +0,65894468 * dummy_fardi + 0,29147199* dummy_solfa +
0,27335096*dummy_homme - 0,22959808 * dummy_marie +0,00530517*
experience_AC
Et la probabilité de réaliser un retard
s'écrit
Pi =
EXEMPLE : Pour un homme célibataire
âgé de 26 ans, qui contracte son troisième prêt en
mode individuel, d'une valeur de 1200 TND, remboursable sur 12
mensualités, ce crédit qui dépasse le montant
précédant d'une valeur de 400 DT a été
attribué par un agent de crédit d'expérience 15 mois, la
fonction score vaut - 0,733 et la probabilité de
réalisation du retard est de l'ordre de 0,324.
2. Significativité du modèle et pouvoir
prédictif
Pour notre modèle à dix variables explicatives,
le khi deux augmente d'une étape à une autre et atteint sa valeur
maximale à la dernière étape soit 640,830 qui
dépasse la valeur maximale du khi deux du premier modèle.
etape
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
Khi deux du modèle
|
333,368
|
398,590
|
481,067
|
527,486
|
559,658
|
584,450
|
605,784
|
625,189
|
636,054
|
640,830
|
« -2 log vraisemblance » diminue avec
l'introduction de chaque variable et atteint son minimum à la
dernière étape, de même les « R-deux de Cox &
Snell » et de « Nagelkerke » augmentent d'une
étape à l'autre.
Model Summary
|
Step
|
-2 Log likelihood
|
Cox & Snell R Square
|
Nagelkerke R Square
|
1
|
14960,255a
|
,021
|
,033
|
2
|
14895,033b
|
,025
|
,040
|
3
|
14812,557b
|
,030
|
,048
|
4
|
14766,137b
|
,032
|
,053
|
5
|
14733,965b
|
,034
|
,056
|
6
|
14709,173b
|
,036
|
,058
|
7
|
14687,839b
|
,037
|
,060
|
8
|
14668,434b
|
,038
|
,062
|
9
|
14657,570b
|
,039
|
,063
|
10
|
14652,793b
|
,039
|
,064
|
a. Estimation terminated at iteration number 4 because parameter
estimates changed by less than ,001.
|
b. Estimation terminated at iteration number 5 because parameter
estimates changed by less than ,001.
|
On peut donc affirmer que notre modèle mis en place
est globalement pertinent, les variables explicatives retenues sont
significatives individuellement au seuil de 5%, elles sont celles qui
s'avèrent utiles et importantes dans l'explication et la
prédiction de la probabilité de défaut, et il est plus
approprié que le premier modèle à onze variable, du fait
que l'élimination de la 11ème variable améliore
la qualité d'ajustement du modèle.
Le modèle dispose d'un bon pouvoir prédictif,
il prédit correctement 81,6% des retards de remboursement à un
seuil de césure de 0,5. En essayant de déplacer le seuil pour
retenir celui qui maximise le pouvoir prédictif, on a trouvé que
ce seuil de 0,5 est le meilleur puisqu'il procure 13075 prédictions
justes, car le nombre de bonnes prédictions diminue dès qu'on
l'augmente ou qu'on le diminue ; le nombre de bonnes prédictions
descend à 13072 si on diminue le taux de césure de 0,01 et on le
fixe à 0,49 et il s'élève à 13073 si on augmente ce
seuil de 0,01.
3. Interprétation des coefficients
estimés
Les variables dont le coefficient estimé est positif
influent positivement sur la probabilité de retard, alors que les
coefficients négatifs indiquent que les variables auxquelles ils se
rapportent affectent négativement la probabilité de
réaliser un retard.
la chance =
|
Etant donnée
Les coefficients peuvent être interprétés
comme les coefficients des régression simples où ils
présentent l'impact d'une unité supplémentaire sur le
« log des chances (logodds) » . Par exemple : Une
unité monétaire supplémentaire du montant du crédit
entraîne la diminution du logodds de -0,00058950.
D'une manière plus concrète,
l'interprétation des coefficients s'effectue suivant la formule
suivante ;
Ä probabilité = ßi * P
*(1-P)
|
Avec P = la moyenne de la variable binaire à
expliquer
ßi = le coefficient de la variable i
Ainsi on peut procéder à l'interprétation
des variables comme suit :
v Le montant du prêt
Ä probabilité = -0,00058950 * 0,18 * 0,82 =
-0,0000870
Un accroissement d'une unité monétaire
supplémentaire du montant du crédit demandé, toute chose
étant égales par ailleurs, entraîne la diminution de la
probabilité de réaliser un retard de 0, 0000870,
la probabilité du retard diminue donc avec le montant du prêt.
En effet, d'une part, un montant octroyé plus
élevé engendre des opérations d'encadrement et de suivi
plus rigoureuses pour garantir le bon remboursement, et d'autre part,
généralement plus le montant est important plus il est
affecté au financement de projet plus rentable, cette rentabilité
permet de rembourser sans failles.
v Le nombre de mensualités
Ä probabilité = 0,13209881* 0,18 * 0,82 =
0,0194977
L'augmentation du nombre de mensualités d'une
échéance, sans modifier les autres variables, se traduit par
l'augmentation de la probabilité de retard de 0,
0194977, le risque de retard augmente avec le nombre des
mensualités. Cette constatation rejoint l'idée que le court terme
est l'un des facteurs de réussite du microcrédit, du fait que le
temps est en lui-même un facteur de risque.
v L'âge du client
Ä probabilité = -0,01007606* 0,18 * 0,82 = -
0,0014872
L'âge influe négativement sur le risque de
réalisation du retard ; un emprunteur plus âgé qu'un
autre et disposant des mêmes autres caractéristiques a une
probabilité de retard inférieure de 0,0014872 de
la probabilité de retard de l'autre client.
v Le nombre de prêts
Ä probabilité = 0,03672781* 0,18 * 0,82 =
0,005421
A chaque fois que l'emprunteur procède à un
autre crédit, en gardant les mêmes caractéristiques que le
prêt précédant, la probabilité de réaliser un
retard augmente de 0,005421
v Le passage en montant
Ä probabilité = -0,00027807* 0,18 * 0,82 = -
0,000041
Si la différence entre le montant du prêt actuel
et le montant du prêt précédant augmente d'une unité
monétaire (un dinar tunisien), la probabilité de
représenter un retard de remboursement diminue de
0,000041.
v L'expérience de l'agent de crédit
Ä probabilité = 0,00530517 * 0,18 * 0,82 =
0,0007830
Un prêt octroyé par un agent de crédit
plus expérimenté est plus risqué, il présente une
probabilité de réalisation de retard plus élevée de
0,0007830, même si ce résultat s'oppose à
la logique d'expérience qui suppose normalement l'amélioration
de la qualité du portefeuille, il peut trouver une explication plausible
dans la surestime des AC de leurs compétences au point de
négliger certains aspects qualitatifs et de ne pas effectuer des
études rigoureuses.
v Le mode d'octroi individuel
Le mode d'octroi individuel accroît la
probabilité de réaliser un retard de remboursement, logodds
augmente de 0,65894468 si l'emprunteur demande un
crédit individuel. Ce lien négatif est attendu, et il explique la
préférence des IMF pour le type de crédit collectif pour
minimiser conjointement le risque de non remboursement et le risque de
retard.
v Le crédit solfa
Alors que les autres types de prêts n'ont pas de
significativités, ils n'influencent pas le comportement de
remboursement, le crédit « solfa » affecte le
remboursement, le recours à ce type de crédit augmente log de la
chance de réalisation du retard de 0,29147199. Ce type
de crédit est plus risqué parce que son octroi n'exige pas de
conditions sélectives ; il n'exige pas la possession de la patente,
ni la viabilité du projet d'au moins un an comme l'est le cas du
crédit entreprise.
v Le genre du client
L'octroi d'un crédit à un homme est plus
risqué que l'octroi à une femme, toutes choses étant
égales par ailleurs, le logodds entre les deux sexes diffère
d'une valeur de 0,27335096. Les femmes respectent leurs
obligations plus que les hommes, ce qui fait qu'elles soient les cibles
privilégiées des programmes de microcrédit.
v La situation matrimoniale du client
La probabilité de retard diminue avec le mariage de
l'emprunteur, un client marié est moins risqué qu'un
célibataire, la différence du logodds entre les deux
catégorie est de l'ordre de 0,22959808. En fait, c'est
la stabilité familiale du marié qui est à l'origine de sa
performance de remboursement.
Les résultats auraient pu être plus pertinents
et plus précis si nous avions disposé d'une base de donnée
plus rigoureuse ; En fait le nombre d'observations est important, mais
d'autres améliorations sur les informations collectées sont
envisageables :
§ la variable niveau d'instruction
décomposée en 4 variables (dummy sait-lire, dummy primaire, dummy
secondaire, dummy supérieur) distinctes aurait dû être
regroupée en une seule. En se référant à notre base
de données, on trouve que le niveau d'instruction indique le dernier
niveau de l'emprunteur, donc pour un individu de niveau supérieur, on
attribue des zéros pour les autres niveaux (primaire et secondaire et
sait lire), alors qu'en réalité on aurait dû attribuer des
1 partout, ce qui fait que cette décomposition ne permet pas
d'étudier convenablement l'impact la variable niveau d'éducation.
Même si, l'on installe un programme qui attribue 1
directement pour les niveaux les moins élevés à chaque
niveau d'instruction, il y aurait, d'une part, une corrélation parfaite
entre les variables du modèle, et d'autre part le modèle traitera
par exemple un bachelier exactement comme un élève qui n'a pas
réussi sa première année secondaire puisqu'ils ont tous
les deux le niveau secondaire ; or dans la réalité, ces deux
individus disposent de compétences distinctes qui peuvent influencer sur
leurs comportement de remboursement.
A mon humble avis, ce biais peut être résolu par
le remplacement de ces quatre variables par une seule qui serait le nombre
d'années d'étude.
§ L'absence de données sur les avoirs de
l'emprunteur, qui peuvent être d'une grande utilité pour
la prédiction de sa capacité du bon remboursement, pourrait
être corrigée par l'intégration de données qui
peuvent donner une idée sur la situation du patrimoine du demandeur. Par
exemple, on s'attend intuitivement à ce qu'un locataire ait plus de
difficultés de remboursement qu'un propriétaire de son logement
du fait de la dépense supplémentaire de location, une variable
dummy propriété du logement semble intéressante. Ces
données pourraient même servir pour des études
ultérieures relatives aux effets des microcrédits sur
l'évolution du patrimoine des bénéficiaires.
§ L'expérience de l'emprunteur n'est pas
exploitée, pourtant elle peut être très
déterminante dans la réussite du projet pour lequel le
crédit est affecté, et peut donc influencer le comportement de
remboursement.
CONCLUSION
A partir d'un échantillon des clients d'Enda, on a
construit un modèle statistique permettant de prédire le
comportement de remboursement à l'échéance par le biais
de la régression logistique.
Les statistiques ont montré que le retard de
remboursement peut résulter de:
§ certaines caractéristiques relatives à
l'emprunteur, et particulièrement son âge, son genre et sa
situation matrimoniale,
§ d'autres caractéristiques du prêt
demandé, à savoir le montant sollicité, le nombre de
remboursements, le nombre de prêts, la différence du montant avec
le prêt précédant, le mode d'octroi individuel, et le type
de crédit « solfa »
§ et de l'expérience de l'agent de
crédit.
Toutefois, ce modèle devrait être testé
par l'institution sur un autre échantillon historique de clients ;
Une fois son pouvoir prédictif prouvé, Enda pourrait l'utiliser
progressivement pour effectuer la sélection des demandeurs de
crédit.
Pour ce faire, il faudrait par ailleurs, fixer les seuils de
risque en fonction des objectifs et de la politique de l'organisation. Par
exemple , s'ils fixent les seuils à :
· 5% pour la classe de risque excellent,
· à 12% pour la classe de risque normal,
· à 25% pour le risque limite,
· à 35% pour la classe de risque très
problématique ;
Alors :
Ø Une demande dont la formule prédit une
probabilité de retard de 0,01 serait approuvée
d'emblée et l'organisation peut fidéliser l'emprunteur trop
faiblement risqué par une diminution du taux d'intérêt
applicable.
Ø Une demande à probabilité de retard de
11%, serait acceptée normalement
Ø Les demandes à risque 20%, doivent faire
l'objet d'un approfondissement d'étude de solvabilité pour
décider de l'octroi
Ø Une demande dont la probabilité de retard se
situe au niveau de 30%, doit faire l'objet d'un réexamen qui peut
entraîner soit le rejet, soit l'acceptation avec une révision du
montant demandé vers la baisse, une augmentation du taux
d'intérêt applicable et une exigence si possible de garanties
matérielles.
Ø Toute demande dont le risque de retard dépasse
0,35 serait rejetée dés le départ, sans y passer
beaucoup de temps pour son étude et son examen.
Par la mise en place d'un système de gestion de risque
de crédits se basant sur la méthode de crédit scoring qui
devrait être affiné, discuté et amélioré par
les avis des agents de crédits et des instances dirigeantes de
l'institution, Enda ne peut qu'améliorer ses performances en
matière de remboursement à l'échéance et
d'efficacité et qui constituent des atouts appréciables pour
entamer la nouvelle phase de restructuration à laquelle elle
s'apprête.
CONCLUSION GENERALE
Le débat actuel concernant les répercussions,
sur la microfinance, de la crise financière et économique qui
sévit depuis la fin de l'année 2008 dans le monde entier, ne
fait que commencer, et il n'est pas prêt d'aboutir à une
conclusion unanime.
Certains pensent que la crise ne va pas affecter le secteur
microfinancier ; cette idée à été
défendue par Muhammad Yunus, le père du microcrédit, qui a
déclaré, lors d'une conférence de presse accordée
à l'occasion d'un symposium sur la microfinance, organisé au
siège du Bureau international du travail (BIT) à Genève en
Octobre 2008, que le système de la microfinance n'est pas affecté
par la crise ; « Il y a une bonne nouvelle au milieu
des mauvaises nouvelles: la microfinance continue à fonctionner d'une
manière aussi bonne qu'elle fonctionnait au passé, elle n'a pas
été touchée par le processus de
désintégration ».
Cependant, beaucoup d'autres économistes, chercheurs
et même des responsables d'IMFs pensent que l'impact de la crise
financière a commencé à se faire sentir dans la
sphère de la microfinance ; ils avancent particulièrement
deux arguments pour étayer leur thèse :
D'une part, pensent ils, la crise économique va
accroître la demande en matière de microcrédit,
étant donné qu'elle a entraîné la destruction
massive de millions d'emplois, la recrudescence du chômage, et par
conséquent, l'augmentation de la pauvreté et du nombre des exclus
du système bancaire.
D'autre part, et en raison du manque de liquidités
bancaires et du climat de méfiance qui caractérisent le monde de
la finance depuis le début de la crise, le coût de refinancement
des IMF auprès des banques et des bailleurs de fonds va augmenter-
même si l'on assiste à la baisse des principaux taux directeurs -
ce qui ne manquera pas de se traduire par une augmentation des taux
d'intérêts que les demandeurs des microcrédits ne seront
pas capables de supporter.
Les institutions de microfinance qui pourront mieux
maîtriser leurs coûts, et bien gérer les risques de
crédits ainsi que celles qui bénéficient
déjà d'une autonomie financière, surtout si elles
collectent les dépôts, ont plus de chances de consolider leurs
positions et de sortir de la crise plus aguerries et plus fortes.
Dans ce contexte, Enda Inter-Arabe, pour continuer à
progresser et améliorer davantage ses performances remarquables, et de
là consolider la place de choix qu'elle occupe dans le dispositif de
lutte contre la pauvreté en Tunisie, est appelée à
entreprendre sa transformation en institution financière et veiller
à bien préparer les instruments, les mécanismes et les
procédures adéquats pour bien réussir cette mutation.
C'est un vaste programme. Mais c'est un nouveau challenge
aussi mobilisateur que passionnant...
Annexes
Annexe 1
Le conseil d'administration d'Enda
Inter-Arabe
Mohsen Boujbel Homme
d'affaires. Ancien Secrétaire d'Etat à
l'Agriculture. Jameleddine Chichti Professeur
d'économie à l'Université de Tunis.
Ancien Conseiller du Président de la
République. Nebiha Gueddana Directrice
générale de l'Office National de la Famille et de la Population.
Ancienne Secrétaire d'Etat aux Affaires Sociales.
Moncef
Zaafrane Banquier. Ancien
Ministre. Chedli Ounis Consultant
auprès de différentes sociétés tunisiennes.
Ancien Banquier (Arab Tunisian Bank et Banque Centrale de
Tunisie). Selma Bellagha Directeur
général de Alternative Capital Partners, société
tunisienne de gestion de fonds.
|
|
|
Annexe 2
Descriptive Statistics
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Mean
|
Std. Deviation
|
age du client
|
16019
|
14
|
79
|
38,00
|
10,648
|
montant du pret
|
16021
|
100
|
5000
|
542,04
|
408,043
|
nombre de mensualité
|
16021
|
1
|
36
|
8,41
|
2,904
|
taille du menage (excepte le client)
|
15995
|
0
|
90
|
4,16
|
2,655
|
nombre de prets reçus
|
16021
|
1
|
35
|
3,40
|
3,087
|
montant precedent
|
16021
|
,00
|
5000,00
|
387,0358
|
432,35573
|
passage en montant
|
16021
|
-4500,00
|
5000,00
|
155,0091
|
344,41011
|
dummy du retard (retard=1)
|
16021
|
0
|
1
|
,18
|
,387
|
annee d'octroi du pret
|
16021
|
2005
|
2008
|
2006,90
|
1,028
|
annee de cloture du pret
|
11410
|
2005,00
|
2008,00
|
2007,0700
|
,92259
|
dummy du groupe solidaire
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,4432
|
,49678
|
dummy du produit individuel
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,4201
|
,49360
|
dummy du produit solfa
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0600
|
,23746
|
dummy du produit forsa
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0039
|
,06259
|
dummy du produit taalim
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0544
|
,22675
|
dummy du produit elevage
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0760
|
,26505
|
dummy genre (homme=1)
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,1875
|
,39033
|
dummy marie
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,7461
|
,43526
|
dummy veuf
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0248
|
,15546
|
dummy_divorce
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0361
|
,18649
|
dummy sait lire (client)
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0805
|
,27201
|
dummy études primaires
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,6630
|
,47270
|
dummy études secondaires
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0840
|
,27742
|
dummy études supérieures
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,0086
|
,09208
|
dummy activite commerce
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,6103
|
,48771
|
dummy activite production
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,1476
|
,35467
|
dummy activite service
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,1197
|
,32457
|
dummy agent de credit homme (=1)
|
16021
|
,00
|
1,00
|
,5940
|
,49109
|
experience de l'agent de credit (negatif si passation)
|
16021
|
-19,00
|
123,00
|
22,9120
|
24,49068
|
Valid N (listwise)
|
11387
|
|
|
|
|
montant du pret * dummy du retard (retard=1)
Crosstabulation
|
|
|
|
dummy du retard (retard=1)
|
Total
|
|
|
|
pas de retard
|
retard
|
montant du pret
|
100
|
Count
|
61
|
9
|
70
|
% within montant du pret
|
87,1%
|
12,9%
|
100,0%
|
150
|
Count
|
448
|
50
|
498
|
% within montant du pret
|
90,0%
|
10,0%
|
100,0%
|
200
|
Count
|
2445
|
368
|
2813
|
% within montant du pret
|
86,9%
|
13,1%
|
100,0%
|
300
|
Count
|
2231
|
389
|
2620
|
% within montant du pret
|
85,2%
|
14,8%
|
100,0%
|
400
|
Count
|
1799
|
425
|
2224
|
% within montant du pret
|
80,9%
|
19,1%
|
100,0%
|
500
|
Count
|
1809
|
485
|
2294
|
% within montant du pret
|
78,9%
|
21,1%
|
100,0%
|
600
|
Count
|
925
|
232
|
1157
|
% within montant du pret
|
79,9%
|
20,1%
|
100,0%
|
700
|
Count
|
675
|
215
|
890
|
% within montant du pret
|
75,8%
|
24,2%
|
100,0%
|
800
|
Count
|
869
|
266
|
1135
|
% within montant du pret
|
76,6%
|
23,4%
|
100,0%
|
1000
|
Count
|
915
|
254
|
1169
|
% within montant du pret
|
78,3%
|
21,7%
|
100,0%
|
1200
|
Count
|
416
|
129
|
545
|
% within montant du pret
|
76,3%
|
23,7%
|
100,0%
|
1500
|
Count
|
236
|
64
|
300
|
% within montant du pret
|
78,7%
|
21,3%
|
100,0%
|
1700
|
Count
|
65
|
16
|
81
|
% within montant du pret
|
80,2%
|
19,8%
|
100,0%
|
2000
|
Count
|
81
|
25
|
106
|
% within montant du pret
|
76,4%
|
23,6%
|
100,0%
|
2200
|
Count
|
7
|
1
|
8
|
% within montant du pret
|
87,5%
|
12,5%
|
100,0%
|
2500
|
Count
|
36
|
5
|
41
|
% within montant du pret
|
87,8%
|
12,2%
|
100,0%
|
2700
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within montant du pret
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
3000
|
Count
|
30
|
7
|
37
|
% within montant du pret
|
81,1%
|
18,9%
|
100,0%
|
3500
|
Count
|
6
|
1
|
7
|
% within montant du pret
|
85,7%
|
14,3%
|
100,0%
|
4000
|
Count
|
9
|
3
|
12
|
% within montant du pret
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
4500
|
Count
|
2
|
2
|
4
|
% within montant du pret
|
50,0%
|
50,0%
|
100,0%
|
5000
|
Count
|
8
|
1
|
9
|
% within montant du pret
|
88,9%
|
11,1%
|
100,0%
|
Total
|
Count
|
13074
|
2947
|
16021
|
% within montant du pret
|
81,6%
|
18,4%
|
100,0%
|
nombre de mensualité * dummy du retard (retard=1)
Crosstabulation
|
|
|
|
dummy du retard
|
Total
|
|
|
|
pas de retard
|
retard
|
nombre de mensualité
|
1
|
Count
|
18
|
0
|
18
|
% within nombre de mensualité
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
2
|
Count
|
250
|
35
|
285
|
% within nombre de mensualité
|
87,7%
|
12,3%
|
100,0%
|
3
|
Count
|
569
|
104
|
673
|
% within nombre de mensualité
|
84,5%
|
15,5%
|
100,0%
|
4
|
Count
|
185
|
10
|
195
|
% within nombre de mensualité
|
94,9%
|
5,1%
|
100,0%
|
5
|
Count
|
5
|
1
|
6
|
% within nombre de mensualité
|
83,3%
|
16,7%
|
100,0%
|
6
|
Count
|
3832
|
601
|
4433
|
% within nombre de mensualité
|
86,4%
|
13,6%
|
100,0%
|
7
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de mensualité
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
8
|
Count
|
2958
|
617
|
3575
|
% within nombre de mensualité
|
82,7%
|
17,3%
|
100,0%
|
9
|
Count
|
3
|
1
|
4
|
% within nombre de mensualité
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
10
|
Count
|
2798
|
798
|
3596
|
% within nombre de mensualité
|
77,8%
|
22,2%
|
100,0%
|
12
|
Count
|
2323
|
745
|
3068
|
% within nombre de mensualité
|
75,7%
|
24,3%
|
100,0%
|
14
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de mensualité
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
15
|
Count
|
9
|
0
|
9
|
% within nombre de mensualité
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
16
|
Count
|
6
|
1
|
7
|
% within nombre de mensualité
|
85,7%
|
14,3%
|
100,0%
|
18
|
Count
|
81
|
24
|
105
|
% within nombre de mensualité
|
77,1%
|
22,9%
|
100,0%
|
20
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de mensualité
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
22
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de mensualité
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
24
|
Count
|
32
|
6
|
38
|
% within nombre de mensualité
|
84,2%
|
15,8%
|
100,0%
|
36
|
Count
|
1
|
4
|
5
|
% within nombre de mensualité
|
20,0%
|
80,0%
|
100,0%
|
Total
|
Count
|
13074
|
2947
|
16021
|
% within nombre de mensualité
|
81,6%
|
18,4%
|
100,0%
|
age du client * dummy du retard (retard=1)
Crosstabulation
|
|
|
|
dummy du retard (retard=1)
|
Total
|
|
|
|
pas de retard
|
retard
|
age du client
|
14
|
Count
|
3
|
2
|
5
|
% within age du client
|
60,0%
|
40,0%
|
100,0%
|
15
|
Count
|
6
|
2
|
8
|
% within age du client
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
16
|
Count
|
28
|
8
|
36
|
% within age du client
|
77,8%
|
22,2%
|
100,0%
|
17
|
Count
|
44
|
16
|
60
|
% within age du client
|
73,3%
|
26,7%
|
100,0%
|
18
|
Count
|
97
|
15
|
112
|
% within age du client
|
86,6%
|
13,4%
|
100,0%
|
19
|
Count
|
132
|
28
|
160
|
% within age du client
|
82,5%
|
17,5%
|
100,0%
|
20
|
Count
|
143
|
45
|
188
|
% within age du client
|
76,1%
|
23,9%
|
100,0%
|
21
|
Count
|
224
|
59
|
283
|
% within age du client
|
79,2%
|
20,8%
|
100,0%
|
22
|
Count
|
240
|
45
|
285
|
% within age du client
|
84,2%
|
15,8%
|
100,0%
|
23
|
Count
|
267
|
76
|
343
|
% within age du client
|
77,8%
|
22,2%
|
100,0%
|
24
|
Count
|
242
|
102
|
344
|
% within age du client
|
70,3%
|
29,7%
|
100,0%
|
25
|
Count
|
301
|
89
|
390
|
% within age du client
|
77,2%
|
22,8%
|
100,0%
|
26
|
Count
|
308
|
80
|
388
|
% within age du client
|
79,4%
|
20,6%
|
100,0%
|
27
|
Count
|
338
|
97
|
435
|
% within age du client
|
77,7%
|
22,3%
|
100,0%
|
28
|
Count
|
362
|
85
|
447
|
% within age du client
|
81,0%
|
19,0%
|
100,0%
|
29
|
Count
|
335
|
111
|
446
|
% within age du client
|
75,1%
|
24,9%
|
100,0%
|
30
|
Count
|
391
|
59
|
450
|
% within age du client
|
86,9%
|
13,1%
|
100,0%
|
31
|
Count
|
409
|
88
|
497
|
% within age du client
|
82,3%
|
17,7%
|
100,0%
|
32
|
Count
|
388
|
85
|
473
|
% within age du client
|
82,0%
|
18,0%
|
100,0%
|
33
|
Count
|
355
|
87
|
442
|
% within age du client
|
80,3%
|
19,7%
|
100,0%
|
34
|
Count
|
373
|
95
|
468
|
% within age du client
|
79,7%
|
20,3%
|
100,0%
|
35
|
Count
|
398
|
81
|
479
|
% within age du client
|
83,1%
|
16,9%
|
100,0%
|
36
|
Count
|
417
|
85
|
502
|
% within age du client
|
83,1%
|
16,9%
|
100,0%
|
37
|
Count
|
390
|
111
|
501
|
% within age du client
|
77,8%
|
22,2%
|
100,0%
|
38
|
Count
|
489
|
88
|
577
|
% within age du client
|
84,7%
|
15,3%
|
100,0%
|
39
|
Count
|
454
|
93
|
547
|
% within age du client
|
83,0%
|
17,0%
|
100,0%
|
40
|
Count
|
459
|
84
|
543
|
% within age du client
|
84,5%
|
15,5%
|
100,0%
|
41
|
Count
|
465
|
92
|
557
|
% within age du client
|
83,5%
|
16,5%
|
100,0%
|
42
|
Count
|
431
|
76
|
507
|
% within age du client
|
85,0%
|
15,0%
|
100,0%
|
43
|
Count
|
433
|
103
|
536
|
% within age du client
|
80,8%
|
19,2%
|
100,0%
|
44
|
Count
|
398
|
83
|
481
|
% within age du client
|
82,7%
|
17,3%
|
100,0%
|
45
|
Count
|
416
|
75
|
491
|
% within age du client
|
84,7%
|
15,3%
|
100,0%
|
46
|
Count
|
353
|
68
|
421
|
% within age du client
|
83,8%
|
16,2%
|
100,0%
|
47
|
Count
|
367
|
77
|
444
|
% within age du client
|
82,7%
|
17,3%
|
100,0%
|
48
|
Count
|
319
|
78
|
397
|
% within age du client
|
80,4%
|
19,6%
|
100,0%
|
49
|
Count
|
320
|
76
|
396
|
% within age du client
|
80,8%
|
19,2%
|
100,0%
|
50
|
Count
|
290
|
57
|
347
|
% within age du client
|
83,6%
|
16,4%
|
100,0%
|
51
|
Count
|
263
|
51
|
314
|
% within age du client
|
83,8%
|
16,2%
|
100,0%
|
52
|
Count
|
211
|
35
|
246
|
% within age du client
|
85,8%
|
14,2%
|
100,0%
|
53
|
Count
|
231
|
38
|
269
|
% within age du client
|
85,9%
|
14,1%
|
100,0%
|
54
|
Count
|
154
|
31
|
185
|
% within age du client
|
83,2%
|
16,8%
|
100,0%
|
55
|
Count
|
122
|
25
|
147
|
% within age du client
|
83,0%
|
17,0%
|
100,0%
|
56
|
Count
|
140
|
32
|
172
|
% within age du client
|
81,4%
|
18,6%
|
100,0%
|
57
|
Count
|
104
|
18
|
122
|
% within age du client
|
85,2%
|
14,8%
|
100,0%
|
58
|
Count
|
96
|
25
|
121
|
% within age du client
|
79,3%
|
20,7%
|
100,0%
|
59
|
Count
|
79
|
24
|
103
|
% within age du client
|
76,7%
|
23,3%
|
100,0%
|
60
|
Count
|
63
|
12
|
75
|
% within age du client
|
84,0%
|
16,0%
|
100,0%
|
61
|
Count
|
39
|
12
|
51
|
% within age du client
|
76,5%
|
23,5%
|
100,0%
|
62
|
Count
|
48
|
5
|
53
|
% within age du client
|
90,6%
|
9,4%
|
100,0%
|
63
|
Count
|
32
|
5
|
37
|
% within age du client
|
86,5%
|
13,5%
|
100,0%
|
64
|
Count
|
28
|
9
|
37
|
% within age du client
|
75,7%
|
24,3%
|
100,0%
|
65
|
Count
|
22
|
6
|
28
|
% within age du client
|
78,6%
|
21,4%
|
100,0%
|
66
|
Count
|
6
|
3
|
9
|
% within age du client
|
66,7%
|
33,3%
|
100,0%
|
67
|
Count
|
10
|
5
|
15
|
% within age du client
|
66,7%
|
33,3%
|
100,0%
|
68
|
Count
|
17
|
3
|
20
|
% within age du client
|
85,0%
|
15,0%
|
100,0%
|
69
|
Count
|
4
|
2
|
6
|
% within age du client
|
66,7%
|
33,3%
|
100,0%
|
71
|
Count
|
3
|
0
|
3
|
% within age du client
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
72
|
Count
|
5
|
1
|
6
|
% within age du client
|
83,3%
|
16,7%
|
100,0%
|
73
|
Count
|
4
|
1
|
5
|
% within age du client
|
80,0%
|
20,0%
|
100,0%
|
74
|
Count
|
2
|
0
|
2
|
% within age du client
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
75
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within age du client
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
76
|
Count
|
2
|
1
|
3
|
% within age du client
|
66,7%
|
33,3%
|
100,0%
|
77
|
Count
|
1
|
1
|
2
|
% within age du client
|
50,0%
|
50,0%
|
100,0%
|
79
|
Count
|
0
|
1
|
1
|
% within age du client
|
,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
Total
|
Count
|
13072
|
2947
|
16019
|
% within age du client
|
81,6%
|
18,4%
|
100,0%
|
nombre de prets reçus * dummy du retard
(retard=1) Crosstabulation
|
|
|
|
dummy du retard (retard=1)
|
Total
|
|
|
|
pas de retard
|
retard
|
nombre de prets reçus
|
1
|
Count
|
4443
|
684
|
5127
|
% within nombre de prets reçus
|
86,7%
|
13,3%
|
100,0%
|
2
|
Count
|
2802
|
578
|
3380
|
% within nombre de prets reçus
|
82,9%
|
17,1%
|
100,0%
|
3
|
Count
|
1721
|
444
|
2165
|
% within nombre de prets reçus
|
79,5%
|
20,5%
|
100,0%
|
4
|
Count
|
1152
|
339
|
1491
|
% within nombre de prets reçus
|
77,3%
|
22,7%
|
100,0%
|
5
|
Count
|
743
|
222
|
965
|
% within nombre de prets reçus
|
77,0%
|
23,0%
|
100,0%
|
6
|
Count
|
561
|
193
|
754
|
% within nombre de prets reçus
|
74,4%
|
25,6%
|
100,0%
|
7
|
Count
|
449
|
123
|
572
|
% within nombre de prets reçus
|
78,5%
|
21,5%
|
100,0%
|
8
|
Count
|
343
|
100
|
443
|
% within nombre de prets reçus
|
77,4%
|
22,6%
|
100,0%
|
9
|
Count
|
231
|
72
|
303
|
% within nombre de prets reçus
|
76,2%
|
23,8%
|
100,0%
|
10
|
Count
|
174
|
57
|
231
|
% within nombre de prets reçus
|
75,3%
|
24,7%
|
100,0%
|
11
|
Count
|
124
|
31
|
155
|
% within nombre de prets reçus
|
80,0%
|
20,0%
|
100,0%
|
12
|
Count
|
93
|
30
|
123
|
% within nombre de prets reçus
|
75,6%
|
24,4%
|
100,0%
|
13
|
Count
|
59
|
18
|
77
|
% within nombre de prets reçus
|
76,6%
|
23,4%
|
100,0%
|
14
|
Count
|
45
|
15
|
60
|
% within nombre de prets reçus
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
15
|
Count
|
27
|
14
|
41
|
% within nombre de prets reçus
|
65,9%
|
34,1%
|
100,0%
|
16
|
Count
|
31
|
4
|
35
|
% within nombre de prets reçus
|
88,6%
|
11,4%
|
100,0%
|
17
|
Count
|
23
|
7
|
30
|
% within nombre de prets reçus
|
76,7%
|
23,3%
|
100,0%
|
18
|
Count
|
13
|
6
|
19
|
% within nombre de prets reçus
|
68,4%
|
31,6%
|
100,0%
|
19
|
Count
|
13
|
2
|
15
|
% within nombre de prets reçus
|
86,7%
|
13,3%
|
100,0%
|
20
|
Count
|
3
|
3
|
6
|
% within nombre de prets reçus
|
50,0%
|
50,0%
|
100,0%
|
21
|
Count
|
3
|
1
|
4
|
% within nombre de prets reçus
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
22
|
Count
|
5
|
0
|
5
|
% within nombre de prets reçus
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
23
|
Count
|
3
|
1
|
4
|
% within nombre de prets reçus
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
24
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de prets reçus
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
25
|
Count
|
3
|
1
|
4
|
% within nombre de prets reçus
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
26
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de prets reçus
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
27
|
Count
|
5
|
0
|
5
|
% within nombre de prets reçus
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
28
|
Count
|
1
|
1
|
2
|
% within nombre de prets reçus
|
50,0%
|
50,0%
|
100,0%
|
30
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de prets reçus
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
33
|
Count
|
0
|
1
|
1
|
% within nombre de prets reçus
|
,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
35
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within nombre de prets reçus
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
Total
|
Count
|
13074
|
2947
|
16021
|
% within nombre de prets reçus
|
81,6%
|
18,4%
|
100,0%
|
montant precedent * dummy du retard (retard=1)
Crosstabulation
|
|
|
|
dummy du retard (retard=1)
|
Total
|
|
|
|
pas de retard
|
retard
|
montant precedent
|
,00
|
Count
|
4443
|
684
|
5127
|
% within montant precedent
|
86,7%
|
13,3%
|
100,0%
|
100,00
|
Count
|
32
|
2
|
34
|
% within montant precedent
|
94,1%
|
5,9%
|
100,0%
|
150,00
|
Count
|
379
|
59
|
438
|
% within montant precedent
|
86,5%
|
13,5%
|
100,0%
|
200,00
|
Count
|
1500
|
306
|
1806
|
% within montant precedent
|
83,1%
|
16,9%
|
100,0%
|
300,00
|
Count
|
1141
|
304
|
1445
|
% within montant precedent
|
79,0%
|
21,0%
|
100,0%
|
400,00
|
Count
|
1153
|
301
|
1454
|
% within montant precedent
|
79,3%
|
20,7%
|
100,0%
|
500,00
|
Count
|
991
|
343
|
1334
|
% within montant precedent
|
74,3%
|
25,7%
|
100,0%
|
600,00
|
Count
|
750
|
226
|
976
|
% within montant precedent
|
76,8%
|
23,2%
|
100,0%
|
700,00
|
Count
|
571
|
143
|
714
|
% within montant precedent
|
80,0%
|
20,0%
|
100,0%
|
800,00
|
Count
|
699
|
178
|
877
|
% within montant precedent
|
79,7%
|
20,3%
|
100,0%
|
1000,00
|
Count
|
722
|
202
|
924
|
% within montant precedent
|
78,1%
|
21,9%
|
100,0%
|
1200,00
|
Count
|
351
|
105
|
456
|
% within montant precedent
|
77,0%
|
23,0%
|
100,0%
|
1500,00
|
Count
|
175
|
53
|
228
|
% within montant precedent
|
76,8%
|
23,2%
|
100,0%
|
1700,00
|
Count
|
37
|
10
|
47
|
% within montant precedent
|
78,7%
|
21,3%
|
100,0%
|
2000,00
|
Count
|
64
|
15
|
79
|
% within montant precedent
|
81,0%
|
19,0%
|
100,0%
|
2200,00
|
Count
|
7
|
3
|
10
|
% within montant precedent
|
70,0%
|
30,0%
|
100,0%
|
2500,00
|
Count
|
20
|
3
|
23
|
% within montant precedent
|
87,0%
|
13,0%
|
100,0%
|
2700,00
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within montant precedent
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
3000,00
|
Count
|
19
|
6
|
25
|
% within montant precedent
|
76,0%
|
24,0%
|
100,0%
|
3500,00
|
Count
|
9
|
0
|
9
|
% within montant precedent
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
4000,00
|
Count
|
7
|
1
|
8
|
% within montant precedent
|
87,5%
|
12,5%
|
100,0%
|
4500,00
|
Count
|
1
|
0
|
1
|
% within montant precedent
|
100,0%
|
,0%
|
100,0%
|
5000,00
|
Count
|
2
|
3
|
5
|
% within montant precedent
|
40,0%
|
60,0%
|
100,0%
|
Total
|
Count
|
13074
|
2947
|
16021
|
% within montant precedent
|
81,6%
|
18,4%
|
100,0%
|
dummy genre (homme=1) * dummy du retard (retard=1)
Crosstabulation
|
|
|
|
dummy du retard (retard=1)
|
Total
|
|
|
|
pas de retard
|
retard
|
dummy genre (homme=1)
|
,00
|
Count
|
10728
|
2289
|
13017
|
% within dummy genre (homme=1)
|
82,4%
|
17,6%
|
100,0%
|
1,00
|
Count
|
2346
|
658
|
3004
|
% within dummy genre (homme=1)
|
78,1%
|
21,9%
|
100,0%
|
Total
|
Count
|
13074
|
2947
|
16021
|
% within dummy genre (homme=1)
|
81,6%
|
18,4%
|
100,0%
|
dummy agent de credit homme (=1) * dummy du retard
(retard=1) Crosstabulation
|
|
|
|
dummy du retard (retard=1)
|
Total
|
|
|
|
pas de retard
|
retard
|
dummy agent de credit homme (=1)
|
,00
|
Count
|
5353
|
1151
|
6504
|
% within dummy agent de credit homme (=1)
|
82,3%
|
17,7%
|
100,0%
|
1,00
|
Count
|
7721
|
1796
|
9517
|
% within dummy agent de credit homme (=1)
|
81,1%
|
18,9%
|
100,0%
|
Total
|
Count
|
13074
|
2947
|
16021
|
% within dummy agent de credit homme (=1)
|
81,6%
|
18,4%
|
100,0%
|
Annexe 3
PREMIER MODELE
Variables dans l'équation
|
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp(B)
|
Etape 1(a)
|
DUMMY_FA
|
,750
|
,041
|
328,855
|
1
|
,000
|
2,117
|
Constante
|
-1,848
|
,030
|
3726,543
|
1
|
,000
|
,158
|
Etape 2(b)
|
NUMBEROF
|
,059
|
,007
|
65,324
|
1
|
,000
|
1,061
|
DUMMY_FA
|
,653
|
,043
|
231,226
|
1
|
,000
|
1,922
|
Constante
|
-2,314
|
,066
|
1217,880
|
1
|
,000
|
,099
|
Etape 3(c)
|
NUMBEROF
|
,082
|
,008
|
110,552
|
1
|
,000
|
1,085
|
PASSAGEM
|
-,001
|
,000
|
85,992
|
1
|
,000
|
,999
|
DUMMY_FA
|
,700
|
,044
|
255,382
|
1
|
,000
|
2,015
|
Constante
|
-2,446
|
,068
|
1281,270
|
1
|
,000
|
,087
|
Etape 4(d)
|
NUMBEROF
|
,087
|
,008
|
121,798
|
1
|
,000
|
1,090
|
PASSAGEM
|
-,001
|
,000
|
93,163
|
1
|
,000
|
,999
|
DUMMY_FA
|
,683
|
,044
|
241,264
|
1
|
,000
|
1,979
|
DUMMY_MA
|
-,317
|
,046
|
47,260
|
1
|
,000
|
,728
|
Constante
|
-2,241
|
,074
|
917,829
|
1
|
,000
|
,106
|
Etape 5(e)
|
NUMBEROF
|
,085
|
,008
|
117,533
|
1
|
,000
|
1,089
|
PASSAGEM
|
-,001
|
,000
|
69,778
|
1
|
,000
|
,999
|
DUMMY_FA
|
,632
|
,045
|
198,255
|
1
|
,000
|
1,881
|
DUMMY_MA
|
-,323
|
,046
|
49,102
|
1
|
,000
|
,724
|
EXPERIEN
|
,005
|
,001
|
32,385
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constante
|
-2,323
|
,075
|
951,761
|
1
|
,000
|
,098
|
Etape 6(f)
|
NUMBEROF
|
,090
|
,008
|
128,755
|
1
|
,000
|
1,094
|
AGE
|
-,010
|
,002
|
23,577
|
1
|
,000
|
,990
|
PASSAGEM
|
-,001
|
,000
|
78,860
|
1
|
,000
|
,999
|
DUMMY_FA
|
,632
|
,045
|
197,876
|
1
|
,000
|
1,881
|
DUMMY_MA
|
-,244
|
,049
|
24,851
|
1
|
,000
|
,783
|
EXPERIEN
|
,005
|
,001
|
36,259
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constante
|
-2,037
|
,095
|
459,955
|
1
|
,000
|
,130
|
Etape 7(g)
|
NUMBEROF
|
,092
|
,008
|
135,976
|
1
|
,000
|
1,097
|
AGE
|
-,010
|
,002
|
21,354
|
1
|
,000
|
,990
|
PASSAGEM
|
-,001
|
,000
|
86,821
|
1
|
,000
|
,999
|
DUMMY_FA
|
,611
|
,045
|
182,648
|
1
|
,000
|
1,842
|
DUMMY_HO
|
,238
|
,052
|
21,008
|
1
|
,000
|
1,269
|
DUMMY_MA
|
-,229
|
,049
|
21,635
|
1
|
,000
|
,795
|
EXPERIEN
|
,005
|
,001
|
39,392
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constante
|
-2,127
|
,097
|
479,426
|
1
|
,000
|
,119
|
Etape 8(h)
|
AMOUNT
|
,000
|
,000
|
18,492
|
1
|
,000
|
1,000
|
NUMBEROF
|
,120
|
,010
|
138,062
|
1
|
,000
|
1,127
|
AGE
|
-,009
|
,002
|
18,619
|
1
|
,000
|
,991
|
PASSAGEM
|
-,001
|
,000
|
74,684
|
1
|
,000
|
,999
|
DUMMY_FA
|
,648
|
,046
|
198,546
|
1
|
,000
|
1,912
|
DUMMY_HO
|
,252
|
,052
|
23,375
|
1
|
,000
|
1,287
|
DUMMY_MA
|
-,234
|
,049
|
22,452
|
1
|
,000
|
,792
|
EXPERIEN
|
,006
|
,001
|
47,369
|
1
|
,000
|
1,006
|
Constante
|
-2,246
|
,102
|
489,472
|
1
|
,000
|
,106
|
Etape 9(i)
|
AMOUNT
|
-,001
|
,000
|
28,286
|
1
|
,000
|
,999
|
NUMBEROF
|
,119
|
,010
|
135,638
|
1
|
,000
|
1,126
|
AGE
|
-,010
|
,002
|
21,582
|
1
|
,000
|
,990
|
CYCLE
|
,038
|
,012
|
10,787
|
1
|
,001
|
1,039
|
PASSAGEM
|
,000
|
,000
|
12,200
|
1
|
,000
|
1,000
|
DUMMY_FA
|
,643
|
,046
|
195,017
|
1
|
,000
|
1,902
|
DUMMY_HO
|
,272
|
,053
|
26,903
|
1
|
,000
|
1,313
|
DUMMY_MA
|
-,232
|
,049
|
22,145
|
1
|
,000
|
,793
|
EXPERIEN
|
,005
|
,001
|
39,331
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constante
|
-2,255
|
,101
|
494,098
|
1
|
,000
|
,105
|
Etape 10(j)
|
AMOUNT
|
-,001
|
,000
|
31,989
|
1
|
,000
|
,999
|
NUMBEROF
|
,132
|
,012
|
125,016
|
1
|
,000
|
1,141
|
AGE
|
-,010
|
,002
|
21,522
|
1
|
,000
|
,990
|
CYCLE
|
,036
|
,012
|
9,583
|
1
|
,002
|
1,037
|
PASSAGEM
|
,000
|
,000
|
7,523
|
1
|
,006
|
1,000
|
DUMMY_FA
|
,661
|
,047
|
199,282
|
1
|
,000
|
1,937
|
DUMMY_SO
|
,293
|
,132
|
4,884
|
1
|
,027
|
1,340
|
DUMMY_HO
|
,269
|
,053
|
26,247
|
1
|
,000
|
1,309
|
DUMMY_MA
|
-,231
|
,049
|
21,798
|
1
|
,000
|
,794
|
EXPERIEN
|
,005
|
,001
|
39,130
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constante
|
-2,361
|
,112
|
440,884
|
1
|
,000
|
,094
|
Etape 11(k)
|
AMOUNT
|
1,25E+12
|
322,625
|
1,51E+19
|
1
|
,000
|
,
|
NUMBEROF
|
,131
|
,011
|
131,752
|
1
|
,000
|
1,140
|
AGE
|
-,010
|
,002
|
21,831
|
1
|
,000
|
,990
|
CYCLE
|
,042
|
,011
|
13,411
|
1
|
,000
|
1,043
|
PREVAMOU
|
-1,25E+12
|
322,625
|
1,51E+19
|
1
|
,000
|
,000
|
PASSAGEM
|
-1,25E+12
|
322,625
|
1,51E+19
|
1
|
,000
|
,000
|
DUMMY_FA
|
,671
|
,046
|
212,722
|
1
|
,000
|
1,956
|
DUMMY_SO
|
,299
|
,130
|
5,280
|
1
|
,022
|
1,348
|
DUMMY_HO
|
,265
|
,052
|
26,260
|
1
|
,000
|
1,304
|
DUMMY_MA
|
-,233
|
,049
|
22,990
|
1
|
,000
|
,792
|
EXPERIEN
|
,005
|
,001
|
40,447
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constante
|
-2,377
|
,110
|
464,541
|
1
|
,000
|
,093
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1: DUMMY_FA.
|
b Variable(s) entrées à l'étape 2: NUMBEROF.
|
c Variable(s) entrées à l'étape 3: PASSAGEM.
|
d Variable(s) entrées à l'étape 4: DUMMY_MA.
|
e Variable(s) entrées à l'étape 5: EXPERIEN.
|
f Variable(s) entrées à l'étape 6: AGE.
|
g Variable(s) entrées à l'étape 7: DUMMY_HO.
|
h Variable(s) entrées à l'étape 8: AMOUNT.
|
i Variable(s) entrées à l'étape 9: CYCLE.
|
j Variable(s) entrées à l'étape 10:
DUMMY_SO.
|
k Variable(s) entrées à l'étape 11:
PREVAMOU.
|
Variables hors de l'équation
|
Score
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1
|
Variables
|
AMOUNT
|
2,692
|
1
|
,101
|
NUMBEROF
|
65,973
|
1
|
,000
|
AGE
|
18,164
|
1
|
,000
|
NOOFDEPE
|
,007
|
1
|
,935
|
CYCLE
|
53,898
|
1
|
,000
|
PREVAMOU
|
38,441
|
1
|
,000
|
PASSAGEM
|
39,522
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
35,349
|
1
|
,000
|
DUMMY_SO
|
,889
|
1
|
,346
|
DUMMY_FO
|
,045
|
1
|
,832
|
DUMMY_TA
|
33,340
|
1
|
,000
|
DUMMY_EL
|
,000
|
1
|
,984
|
DUMMY_HO
|
11,137
|
1
|
,001
|
DUMMY_MA
|
33,526
|
1
|
,000
|
DUMMY_VE
|
,088
|
1
|
,767
|
DUMMY_DI
|
1,300
|
1
|
,254
|
DUMMY_LI
|
,001
|
1
|
,976
|
DUMMY_PR
|
1,512
|
1
|
,219
|
DUMMY_SE
|
1,080
|
1
|
,299
|
DUMMY_SU
|
1,604
|
1
|
,205
|
DUMMY_CO
|
,027
|
1
|
,871
|
V28_A
|
,063
|
1
|
,802
|
V29_A
|
,769
|
1
|
,381
|
DUMMY_AC
|
2,403
|
1
|
,121
|
EXPERIEN
|
50,187
|
1
|
,000
|
Etape 2
|
Variables
|
AMOUNT
|
20,682
|
1
|
,000
|
AGE
|
26,007
|
1
|
,000
|
NOOFDEPE
|
,153
|
1
|
,696
|
CYCLE
|
28,522
|
1
|
,000
|
PREVAMOU
|
12,796
|
1
|
,000
|
PASSAGEM
|
88,061
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
39,194
|
1
|
,000
|
DUMMY_SO
|
23,229
|
1
|
,000
|
DUMMY_FO
|
,025
|
1
|
,874
|
DUMMY_TA
|
16,714
|
1
|
,000
|
DUMMY_EL
|
,065
|
1
|
,798
|
DUMMY_HO
|
14,100
|
1
|
,000
|
DUMMY_MA
|
40,169
|
1
|
,000
|
DUMMY_VE
|
,198
|
1
|
,656
|
DUMMY_DI
|
1,191
|
1
|
,275
|
DUMMY_LI
|
,208
|
1
|
,648
|
DUMMY_PR
|
1,565
|
1
|
,211
|
DUMMY_SE
|
,552
|
1
|
,457
|
DUMMY_SU
|
1,586
|
1
|
,208
|
DUMMY_CO
|
,032
|
1
|
,858
|
V28_A
|
,010
|
1
|
,922
|
V29_A
|
,713
|
1
|
,398
|
DUMMY_AC
|
1,975
|
1
|
,160
|
EXPERIEN
|
52,293
|
1
|
,000
|
Etape 3
|
Variables
|
AMOUNT
|
12,187
|
1
|
,000
|
AGE
|
41,479
|
1
|
,000
|
NOOFDEPE
|
1,514
|
1
|
,219
|
CYCLE
|
,072
|
1
|
,788
|
PREVAMOU
|
12,187
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
5,805
|
1
|
,016
|
DUMMY_SO
|
1,360
|
1
|
,244
|
DUMMY_FO
|
1,300
|
1
|
,254
|
DUMMY_TA
|
,633
|
1
|
,426
|
DUMMY_EL
|
,348
|
1
|
,555
|
DUMMY_HO
|
25,421
|
1
|
,000
|
DUMMY_MA
|
47,495
|
1
|
,000
|
DUMMY_VE
|
,073
|
1
|
,787
|
DUMMY_DI
|
,531
|
1
|
,466
|
DUMMY_LI
|
1,157
|
1
|
,282
|
DUMMY_PR
|
,946
|
1
|
,331
|
DUMMY_SE
|
,000
|
1
|
,999
|
DUMMY_SU
|
,771
|
1
|
,380
|
DUMMY_CO
|
,305
|
1
|
,581
|
V28_A
|
,092
|
1
|
,762
|
V29_A
|
2,173
|
1
|
,140
|
DUMMY_AC
|
2,656
|
1
|
,103
|
EXPERIEN
|
30,655
|
1
|
,000
|
Etape 4
|
Variables
|
AMOUNT
|
12,053
|
1
|
,001
|
AGE
|
19,892
|
1
|
,000
|
NOOFDEPE
|
1,249
|
1
|
,264
|
CYCLE
|
,002
|
1
|
,964
|
PREVAMOU
|
12,053
|
1
|
,001
|
DUMMY_GS
|
6,748
|
1
|
,009
|
DUMMY_SO
|
1,123
|
1
|
,289
|
DUMMY_FO
|
1,322
|
1
|
,250
|
DUMMY_TA
|
1,437
|
1
|
,231
|
DUMMY_EL
|
,518
|
1
|
,472
|
DUMMY_HO
|
20,073
|
1
|
,000
|
DUMMY_VE
|
4,370
|
1
|
,037
|
DUMMY_DI
|
2,589
|
1
|
,108
|
DUMMY_LI
|
2,290
|
1
|
,130
|
DUMMY_PR
|
,469
|
1
|
,494
|
DUMMY_SE
|
,516
|
1
|
,472
|
DUMMY_SU
|
1,373
|
1
|
,241
|
DUMMY_CO
|
,103
|
1
|
,749
|
V28_A
|
,008
|
1
|
,930
|
V29_A
|
,693
|
1
|
,405
|
DUMMY_AC
|
2,952
|
1
|
,086
|
EXPERIEN
|
32,499
|
1
|
,000
|
Etape 5
|
Variables
|
AMOUNT
|
18,846
|
1
|
,000
|
AGE
|
23,624
|
1
|
,000
|
NOOFDEPE
|
1,728
|
1
|
,189
|
CYCLE
|
1,875
|
1
|
,171
|
PREVAMOU
|
18,846
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
5,468
|
1
|
,019
|
DUMMY_SO
|
,370
|
1
|
,543
|
DUMMY_FO
|
1,429
|
1
|
,232
|
DUMMY_TA
|
1,700
|
1
|
,192
|
DUMMY_EL
|
1,071
|
1
|
,301
|
DUMMY_HO
|
23,429
|
1
|
,000
|
DUMMY_VE
|
4,037
|
1
|
,045
|
DUMMY_DI
|
3,030
|
1
|
,082
|
DUMMY_LI
|
1,818
|
1
|
,177
|
DUMMY_PR
|
,514
|
1
|
,473
|
DUMMY_SE
|
,249
|
1
|
,618
|
DUMMY_SU
|
1,563
|
1
|
,211
|
DUMMY_CO
|
,244
|
1
|
,622
|
V28_A
|
,050
|
1
|
,823
|
V29_A
|
,707
|
1
|
,400
|
DUMMY_AC
|
6,217
|
1
|
,013
|
Etape 6
|
Variables
|
AMOUNT
|
16,385
|
1
|
,000
|
NOOFDEPE
|
,832
|
1
|
,362
|
CYCLE
|
,557
|
1
|
,455
|
PREVAMOU
|
16,385
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
5,170
|
1
|
,023
|
DUMMY_SO
|
,572
|
1
|
,450
|
DUMMY_FO
|
1,335
|
1
|
,248
|
DUMMY_TA
|
1,278
|
1
|
,258
|
DUMMY_EL
|
,669
|
1
|
,413
|
DUMMY_HO
|
21,068
|
1
|
,000
|
DUMMY_VE
|
1,599
|
1
|
,206
|
DUMMY_DI
|
,013
|
1
|
,909
|
DUMMY_LI
|
2,063
|
1
|
,151
|
DUMMY_PR
|
,085
|
1
|
,771
|
DUMMY_SE
|
1,433
|
1
|
,231
|
DUMMY_SU
|
2,141
|
1
|
,143
|
DUMMY_CO
|
,001
|
1
|
,977
|
V28_A
|
,073
|
1
|
,788
|
V29_A
|
,137
|
1
|
,711
|
DUMMY_AC
|
5,528
|
1
|
,019
|
Etape 7
|
Variables
|
AMOUNT
|
18,511
|
1
|
,000
|
NOOFDEPE
|
,545
|
1
|
,460
|
CYCLE
|
,268
|
1
|
,604
|
PREVAMOU
|
18,511
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
3,059
|
1
|
,080
|
DUMMY_SO
|
,344
|
1
|
,557
|
DUMMY_FO
|
1,721
|
1
|
,190
|
DUMMY_TA
|
,559
|
1
|
,455
|
DUMMY_EL
|
,456
|
1
|
,499
|
DUMMY_VE
|
,803
|
1
|
,370
|
DUMMY_DI
|
,388
|
1
|
,533
|
DUMMY_LI
|
2,318
|
1
|
,128
|
DUMMY_PR
|
,255
|
1
|
,613
|
DUMMY_SE
|
2,235
|
1
|
,135
|
DUMMY_SU
|
2,352
|
1
|
,125
|
DUMMY_CO
|
,018
|
1
|
,894
|
V28_A
|
,002
|
1
|
,963
|
V29_A
|
,022
|
1
|
,882
|
DUMMY_AC
|
5,213
|
1
|
,022
|
Etape 8
|
Variables
|
NOOFDEPE
|
,430
|
1
|
,512
|
CYCLE
|
10,839
|
1
|
,001
|
PREVAMOU
|
,000
|
1
|
1,000
|
DUMMY_GS
|
4,972
|
1
|
,026
|
DUMMY_SO
|
6,116
|
1
|
,013
|
DUMMY_FO
|
,314
|
1
|
,575
|
DUMMY_TA
|
,295
|
1
|
,587
|
DUMMY_EL
|
,173
|
1
|
,677
|
DUMMY_VE
|
,736
|
1
|
,391
|
DUMMY_DI
|
,241
|
1
|
,623
|
DUMMY_LI
|
1,065
|
1
|
,302
|
DUMMY_PR
|
,035
|
1
|
,851
|
DUMMY_SE
|
1,971
|
1
|
,160
|
DUMMY_SU
|
2,179
|
1
|
,140
|
DUMMY_CO
|
,257
|
1
|
,612
|
V28_A
|
,056
|
1
|
,813
|
V29_A
|
,024
|
1
|
,877
|
DUMMY_AC
|
4,557
|
1
|
,033
|
Etape 9
|
Variables
|
NOOFDEPE
|
,658
|
1
|
,417
|
PREVAMOU
|
,000
|
1
|
1,000
|
DUMMY_GS
|
4,116
|
1
|
,042
|
DUMMY_SO
|
4,895
|
1
|
,027
|
DUMMY_FO
|
,460
|
1
|
,498
|
DUMMY_TA
|
,299
|
1
|
,584
|
DUMMY_EL
|
,252
|
1
|
,615
|
DUMMY_VE
|
,715
|
1
|
,398
|
DUMMY_DI
|
,331
|
1
|
,565
|
DUMMY_LI
|
1,680
|
1
|
,195
|
DUMMY_PR
|
,107
|
1
|
,744
|
DUMMY_SE
|
1,559
|
1
|
,212
|
DUMMY_SU
|
1,919
|
1
|
,166
|
DUMMY_CO
|
,198
|
1
|
,657
|
V28_A
|
,112
|
1
|
,738
|
V29_A
|
,000
|
1
|
,989
|
DUMMY_AC
|
4,758
|
1
|
,029
|
Etape 10
|
Variables
|
NOOFDEPE
|
,632
|
1
|
,426
|
PREVAMOU
|
12693,622
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
1,144
|
1
|
,285
|
DUMMY_FO
|
,034
|
1
|
,854
|
DUMMY_TA
|
,067
|
1
|
,796
|
DUMMY_EL
|
,235
|
1
|
,628
|
DUMMY_VE
|
,677
|
1
|
,411
|
DUMMY_DI
|
,329
|
1
|
,566
|
DUMMY_LI
|
1,662
|
1
|
,197
|
DUMMY_PR
|
,096
|
1
|
,756
|
DUMMY_SE
|
1,649
|
1
|
,199
|
DUMMY_SU
|
1,978
|
1
|
,160
|
DUMMY_CO
|
,219
|
1
|
,640
|
V28_A
|
,083
|
1
|
,773
|
V29_A
|
,007
|
1
|
,932
|
DUMMY_AC
|
4,512
|
1
|
,034
|
Etape 11
|
Variables
|
NOOFDEPE
|
30,767
|
1
|
,000
|
DUMMY_GS
|
12,337
|
1
|
,000
|
DUMMY_FO
|
,854
|
1
|
,356
|
DUMMY_TA
|
,494
|
1
|
,482
|
DUMMY_EL
|
,009
|
1
|
,923
|
DUMMY_VE
|
1,756
|
1
|
,185
|
DUMMY_DI
|
,009
|
1
|
,925
|
DUMMY_LI
|
,338
|
1
|
,561
|
DUMMY_PR
|
24,087
|
1
|
,000
|
DUMMY_SE
|
5,101
|
1
|
,024
|
DUMMY_SU
|
3,015
|
1
|
,083
|
DUMMY_CO
|
13,302
|
1
|
,000
|
V28_A
|
2,049
|
1
|
,152
|
V29_A
|
1,888
|
1
|
,169
|
DUMMY_AC
|
2,410
|
1
|
,121
|
Statistiques globales
|
1173,406
|
15
|
,000
|
a Les khi-deux résiduels ne sont pas calculés du
fait de la présence de redondances.
|
Matrice de corrélation
|
|
Constante
|
DUMMY_FA
|
NUMOF
|
PASGM
|
DUM_MA
|
EXPERIEN
|
AGE
|
DUM_HO
|
AMOU
|
CYC
|
DUM_SO
|
PREVA
|
11
|
Constante
|
1,000
|
-,150
|
-,653
|
,000
|
-,072
|
-,134
|
-,533
|
-,188
|
,000
|
,007
|
-,432
|
,000
|
AMOUNT
|
,000
|
,000
|
,000
|
-1,000
|
,000
|
,000
|
,000
|
,000
|
1,000
|
,000
|
,000
|
-1,000
|
NUMBEROF
|
-,653
|
,047
|
1,000
|
,000
|
-,033
|
,069
|
-,044
|
,069
|
,000
|
-,056
|
,497
|
,000
|
AGE
|
-,533
|
,006
|
-,044
|
,000
|
-,334
|
-,040
|
1,000
|
,035
|
,000
|
-,114
|
,002
|
,000
|
CYCLE
|
,007
|
-,048
|
-,056
|
,000
|
,008
|
-,157
|
-,114
|
,119
|
,000
|
1,000
|
-,082
|
,000
|
PREVAMOU
|
,000
|
,000
|
,000
|
1,000
|
,000
|
,000
|
,000
|
,000
|
-1,000
|
,000
|
,000
|
1,000
|
PASSAGEM
|
,000
|
,000
|
,000
|
1,000
|
,000
|
,000
|
,000
|
,000
|
-1,000
|
,000
|
,000
|
1,000
|
DUMMY_FA
|
-,150
|
1,000
|
,047
|
,000
|
,048
|
-,161
|
,006
|
-,094
|
,000
|
-,048
|
,183
|
,000
|
DUMMY_SO
|
-,432
|
,183
|
,497
|
,000
|
,016
|
-,007
|
,002
|
-,026
|
,000
|
-,082
|
1,000
|
,000
|
DUMMY_HO
|
-,188
|
-,094
|
,069
|
,000
|
,065
|
,052
|
,035
|
1,000
|
,000
|
,119
|
-,026
|
,000
|
DUMMY_MA
|
-,072
|
,048
|
-,033
|
,000
|
1,000
|
-,005
|
-,334
|
,065
|
,000
|
,008
|
,016
|
,000
|
EXPERIEN
|
-,134
|
-,161
|
,069
|
,000
|
-,005
|
1,000
|
-,040
|
,052
|
,000
|
-,157
|
-,007
|
,000
|
Annexe 4
Second modèle
Case Processing Summary
|
Unweighted Casesa
|
N
|
Percent
|
Selected Cases
|
Included in Analysis
|
16019
|
100,0
|
Missing Cases
|
2
|
,0
|
Total
|
16021
|
100,0
|
Unselected Cases
|
0
|
,0
|
Total
|
16021
|
100,0
|
a. If weight is in effect, see classification table for the total
number of cases.
|
Model Summary
|
Step
|
-2 Log likelihood
|
Cox & Snell R Square
|
Nagelkerke R Square
|
1
|
14960,255a
|
,021
|
,033
|
2
|
14895,033b
|
,025
|
,040
|
3
|
14812,557b
|
,030
|
,048
|
4
|
14766,137b
|
,032
|
,053
|
5
|
14733,965b
|
,034
|
,056
|
6
|
14709,173b
|
,036
|
,058
|
7
|
14687,839b
|
,037
|
,060
|
8
|
14668,434b
|
,038
|
,062
|
9
|
14657,570b
|
,039
|
,063
|
10
|
14652,793b
|
,039
|
,064
|
a. Estimation terminated at iteration number 4 because parameter
estimates changed by less than ,001.
|
b. Estimation terminated at iteration number 5 because parameter
estimates changed by less than ,001.
|
Dependent Variable Encoding
|
Original Value
|
Internal Value
|
pas de retard
|
0
|
retard
|
1
|
Omnibus Tests of Model Coefficients
|
|
|
Chi-square
|
df
|
Sig.
|
Step 1
|
Step
|
333,368
|
1
|
,000
|
Block
|
333,368
|
1
|
,000
|
Model
|
333,368
|
1
|
,000
|
Step 2
|
Step
|
65,222
|
1
|
,000
|
Block
|
398,590
|
2
|
,000
|
Model
|
398,590
|
2
|
,000
|
Step 3
|
Step
|
82,477
|
1
|
,000
|
Block
|
481,067
|
3
|
,000
|
Model
|
481,067
|
3
|
,000
|
Step 4
|
Step
|
46,420
|
1
|
,000
|
Block
|
527,486
|
4
|
,000
|
Model
|
527,486
|
4
|
,000
|
Step 5
|
Step
|
32,172
|
1
|
,000
|
Block
|
559,658
|
5
|
,000
|
Model
|
559,658
|
5
|
,000
|
Step 6
|
Step
|
24,792
|
1
|
,000
|
Block
|
584,450
|
6
|
,000
|
Model
|
584,450
|
6
|
,000
|
Step 7
|
Step
|
21,334
|
1
|
,000
|
Block
|
605,784
|
7
|
,000
|
Model
|
605,784
|
7
|
,000
|
Step 8
|
Step
|
19,406
|
1
|
,000
|
Block
|
625,189
|
8
|
,000
|
Model
|
625,189
|
8
|
,000
|
Step 9
|
Step
|
10,864
|
1
|
,001
|
Block
|
636,054
|
9
|
,000
|
Model
|
636,054
|
9
|
,000
|
Step 10
|
Step
|
4,776
|
1
|
,029
|
Block
|
640,830
|
10
|
,000
|
Model
|
640,830
|
10
|
,000
|
Variables in the Equation
|
|
|
B
|
S.E.
|
Wald
|
df
|
Sig.
|
Exp(B)
|
Step 1a
|
dummy_fardi
|
0,74974133
|
0,0413
|
329,098
|
1
|
,000
|
2,116
|
Constant
|
-1,84815554
|
0,0303
|
3729,863
|
1
|
,000
|
,158
|
Step 2b
|
NumberOfpayments
|
0,05954020
|
0,0073
|
66,298
|
1
|
,000
|
1,061
|
dummy_fardi
|
0,65237986
|
0,0429
|
230,987
|
1
|
,000
|
1,920
|
Constant
|
-2,31679752
|
0,0663
|
1222,528
|
1
|
,000
|
,099
|
Step 3c
|
NumberOfpayments
|
0,08236610
|
0,0078
|
111,630
|
1
|
,000
|
1,086
|
PassageMontant
|
-0,00058155
|
0,0001
|
85,575
|
1
|
,000
|
,999
|
dummy_fardi
|
0,69926444
|
0,0438
|
254,991
|
1
|
,000
|
2,012
|
Constant
|
-2,44833660
|
0,0683
|
1285,761
|
1
|
,000
|
,086
|
Step 4d
|
NumberOfpayments
|
0,08687065
|
0,0078
|
122,979
|
1
|
,000
|
1,091
|
PassageMontant
|
-0,00060840
|
0,0001
|
92,747
|
1
|
,000
|
,999
|
dummy_fardi
|
0,68136423
|
0,0439
|
240,800
|
1
|
,000
|
1,977
|
dummy_marie
|
-0,31723971
|
0,0460
|
47,517
|
1
|
,000
|
,728
|
Constant
|
-2,24374804
|
0,0739
|
921,644
|
1
|
,000
|
,106
|
Step 5e
|
NumberOfpayments
|
0,08528113
|
0,0078
|
118,716
|
1
|
,000
|
1,089
|
PassageMontant
|
-0,00053588
|
0,0001
|
69,353
|
1
|
,000
|
,999
|
dummy_fardi
|
0,63018406
|
0,0449
|
197,365
|
1
|
,000
|
1,878
|
dummy_marie
|
-0,32367827
|
0,0461
|
49,322
|
1
|
,000
|
,723
|
experience_AC
|
0,00468083
|
0,0008
|
32,752
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constant
|
-2,32632895
|
0,0752
|
955,943
|
1
|
,000
|
,098
|
Step 6f
|
NumberOfpayments
|
0,09013788
|
0,0079
|
130,245
|
1
|
,000
|
1,094
|
Age
|
-0,01041402
|
0,0021
|
24,496
|
1
|
,000
|
,990
|
PassageMontant
|
-0,00057512
|
0,0001
|
78,661
|
1
|
,000
|
,999
|
dummy_fardi
|
0,63024244
|
0,0449
|
197,097
|
1
|
,000
|
1,878
|
dummy_marie
|
-0,24355634
|
0,0489
|
24,765
|
1
|
,000
|
,784
|
experience_AC
|
0,00497225
|
0,0008
|
36,741
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constant
|
-2,03536476
|
0,0949
|
459,902
|
1
|
,000
|
,131
|
Step 7g
|
NumberOfpayments
|
0,09284481
|
0,0079
|
137,631
|
1
|
,000
|
1,097
|
Age
|
-0,00994222
|
0,0021
|
22,154
|
1
|
,000
|
,990
|
PassageMontant
|
-0,00060431
|
0,0001
|
86,804
|
1
|
,000
|
,999
|
dummy_fardi
|
0,60865830
|
0,0452
|
181,682
|
1
|
,000
|
1,838
|
dummy_homme
|
0,24272651
|
0,0519
|
21,831
|
1
|
,000
|
1,275
|
dummy_marie
|
-0,22834331
|
0,0492
|
21,516
|
1
|
,000
|
,796
|
experience_AC
|
0,00520013
|
0,0008
|
39,942
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constant
|
-2,12711975
|
0,0971
|
480,103
|
1
|
,000
|
,119
|
Step 8h
|
Amount
|
-0,00031848
|
0,0001
|
18,333
|
1
|
,000
|
1,000
|
NumberOfpayments
|
0,12028480
|
0,0102
|
139,074
|
1
|
,000
|
1,128
|
Age
|
-0,00930794
|
0,0021
|
19,356
|
1
|
,000
|
,991
|
PassageMontant
|
-0,00057385
|
0,0001
|
74,688
|
1
|
,000
|
,999
|
dummy_fardi
|
0,64570782
|
0,0460
|
197,434
|
1
|
,000
|
1,907
|
dummy_homme
|
0,25621527
|
0,0521
|
24,211
|
1
|
,000
|
1,292
|
dummy_marie
|
-0,23283146
|
0,0493
|
22,338
|
1
|
,000
|
,792
|
experience_AC
|
0,00575861
|
0,0008
|
47,896
|
1
|
,000
|
1,006
|
Constant
|
-2,24515195
|
0,1014
|
489,894
|
1
|
,000
|
,106
|
Step 9i
|
Amount
|
-0,00053258
|
0,0001
|
28,371
|
1
|
,000
|
,999
|
NumberOfpayments
|
0,11943081
|
0,0102
|
136,592
|
1
|
,000
|
1,127
|
Age
|
-0,01008881
|
0,0021
|
22,420
|
1
|
,000
|
,990
|
Cycle
|
0,03879033
|
0,0117
|
11,017
|
1
|
,001
|
1,040
|
PassageMontant
|
-0,00033950
|
0,0001
|
12,032
|
1
|
,001
|
1,000
|
dummy_fardi
|
0,64055755
|
0,0460
|
193,867
|
1
|
,000
|
1,898
|
dummy_homme
|
0,27656309
|
0,0524
|
27,822
|
1
|
,000
|
1,319
|
dummy_marie
|
-0,23133905
|
0,0493
|
22,025
|
1
|
,000
|
,793
|
experience_AC
|
0,00531894
|
0,0008
|
39,737
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constant
|
-2,25446560
|
0,1014
|
494,522
|
1
|
,000
|
,105
|
Step 10j
|
Amount
|
-0,00058950
|
0,0001
|
32,058
|
1
|
,000
|
,999
|
NumberOfpayments
|
0,13209881
|
0,0118
|
125,750
|
1
|
,000
|
1,141
|
Age
|
-0,01007606
|
0,0021
|
22,352
|
1
|
,000
|
,990
|
Cycle
|
0,03672781
|
0,0117
|
9,801
|
1
|
,002
|
1,037
|
PassageMontant
|
-0,00027807
|
0,0001
|
7,412
|
1
|
,006
|
1,000
|
dummy_fardi
|
0,65894468
|
0,0468
|
198,097
|
1
|
,000
|
1,933
|
dummy_solfa
|
0,29147199
|
0,1323
|
4,853
|
1
|
,028
|
1,338
|
dummy_homme
|
0,27335096
|
0,0525
|
27,151
|
1
|
,000
|
1,314
|
dummy_marie
|
-0,22959808
|
0,0493
|
21,684
|
1
|
,000
|
,795
|
experience_AC
|
0,00530517
|
0,0008
|
39,519
|
1
|
,000
|
1,005
|
Constant
|
-2,35967705
|
0,1123
|
441,124
|
1
|
,000
|
,094
|
Correlation Matrix
|
|
|
Constant
|
NumberOfpayments
|
dummy_fardi
|
PassageMontant
|
dummy_marie
|
experience_AC
|
Age
|
dummy_homme
|
Amount
|
Cycle
|
dummy_solfa
|
Step 10
|
Constant
|
1,000
|
-,657
|
-,154
|
-,125
|
-,070
|
-,134
|
-,531
|
-,187
|
,303
|
,006
|
-,439
|
Amount
|
,303
|
-,516
|
-,165
|
-,566
|
,009
|
-,010
|
,023
|
-,107
|
1,000
|
-,614
|
-,261
|
NumberOfpayments
|
-,657
|
1,000
|
,060
|
,016
|
-,034
|
,069
|
-,043
|
,068
|
-,516
|
-,051
|
,505
|
Age
|
-,531
|
-,043
|
,005
|
,004
|
-,334
|
-,040
|
1,000
|
,035
|
,023
|
-,113
|
,002
|
Cycle
|
,006
|
-,051
|
-,044
|
,678
|
,007
|
-,156
|
-,113
|
,119
|
-,614
|
1,000
|
-,081
|
PassageMontant
|
-,125
|
,016
|
-,060
|
1,000
|
,015
|
,014
|
,004
|
,009
|
-,566
|
,678
|
,280
|
dummy_fardi
|
-,154
|
,060
|
1,000
|
-,060
|
,049
|
-,162
|
,005
|
-,093
|
-,165
|
-,044
|
,187
|
dummy_solfa
|
-,439
|
,505
|
,187
|
,280
|
,015
|
-,006
|
,002
|
-,028
|
-,261
|
-,081
|
1,000
|
dummy_homme
|
-,187
|
,068
|
-,093
|
,009
|
,065
|
,053
|
,035
|
1,000
|
-,107
|
,119
|
-,028
|
dummy_marie
|
-,070
|
-,034
|
,049
|
,015
|
1,000
|
-,004
|
-,334
|
,065
|
,009
|
,007
|
,015
|
experience_AC
|
-,134
|
,069
|
-,162
|
,014
|
-,004
|
1,000
|
-,040
|
,053
|
-,010
|
-,156
|
-,006
|
Classification Tablea
|
|
Observed
|
Predicted
|
|
dummy du retard
|
Percentage Correct
|
|
pas de retard
|
retard
|
Step 1
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13072
|
0
|
100,0
|
retard
|
2947
|
0
|
,0
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 2
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13072
|
0
|
100,0
|
retard
|
2947
|
0
|
,0
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 3
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13068
|
4
|
100,0
|
retard
|
2945
|
2
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 4
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13068
|
4
|
100,0
|
retard
|
2943
|
4
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 5
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13068
|
4
|
100,0
|
retard
|
2943
|
4
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 6
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13065
|
7
|
99,9
|
retard
|
2943
|
4
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 7
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13062
|
10
|
99,9
|
retard
|
2942
|
5
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 8
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13065
|
7
|
99,9
|
retard
|
2941
|
6
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 9
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13066
|
6
|
100,0
|
retard
|
2940
|
7
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 10
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13068
|
4
|
100,0
|
retard
|
2940
|
7
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
a. The cut value is ,500
|
Classification Table
|
|
Observed
|
Predicted
|
|
dummy du retard
|
Percentage Correct
|
|
pas retard
|
retard
|
Step 1
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13072
|
0
|
100,0
|
retard
|
2947
|
0
|
,0
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 2
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13072
|
0
|
100,0
|
retard
|
2947
|
0
|
,0
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 3
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13068
|
4
|
100,0
|
retard
|
2945
|
2
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 4
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13068
|
4
|
100,0
|
retard
|
2944
|
3
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 5
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13069
|
3
|
100,0
|
retard
|
2943
|
4
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 6
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13067
|
5
|
100,0
|
retard
|
2943
|
4
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 7
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13064
|
8
|
99,9
|
retard
|
2942
|
5
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 8
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13065
|
7
|
99,9
|
retard
|
2943
|
4
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 9
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13067
|
5
|
100,0
|
retard
|
2942
|
5
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 10
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13068
|
4
|
100,0
|
retard
|
2941
|
6
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
a. The cut value is ,510
|
Classification Tablea
|
|
Observed
|
Predicted
|
|
dummy du retard
|
Percentage Correct
|
|
|
retard
|
2943
|
4
|
,1
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 6
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13063
|
9
|
99,9
|
retard
|
2942
|
5
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 7
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13061
|
11
|
99,9
|
retard
|
2942
|
5
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 8
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13063
|
9
|
99,9
|
retard
|
2941
|
6
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 9
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13064
|
8
|
99,9
|
retard
|
2939
|
8
|
,3
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
Step 10
|
dummy du retard
|
pas de retard
|
13065
|
7
|
99,9
|
retard
|
2940
|
7
|
,2
|
Overall Percentage
|
|
|
81,6
|
a. The cut value is ,490
|
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§ Marc Roesch, 2004,
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réaliste ? », BIM du 6 Avril 2004
§ Marc Rosesch, 2005
« Année de la microfinance : l'overdose ou changer de
concept ? », BIM, 09 Novembre 2005
§ Maria Nowak, 2005, « On ne
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§ Stéphane
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§ Frédéric Kalala
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des sciences économiques, sociales et politiques
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de Statistiques d'Abidjan Côte d'Ivoire en collaboration avec
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« facteurs de succès et d'échec des institutions de
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à l'Université de Montréal
§ Meryem El Idrissi El Mrahri, 2007,
« Déterminants de l'accès au micro-crédit au
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§ Vanna Nhean, « Le
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Université Jean Moulin Lyon 3, DEA de droit des affaires
Sites utiles
§ www.afd.fr
§ www.bts.com.tn
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www.cerise-microfinance.org
§ www.cgap.org
§ www.endarabe.org.tn
§
www.european-microfinance.org
§ www.gdrc.org/icm
§ www.grammen.com
§
www.lamicrofinance.org
§
www.microcreditsummit.org
§ www.microfinance.lu
§
www.microfinancement.cirad.fr
§
www.microfinance-platform.eu
§ www.microjournal.com
§ www.microrate.com
§ www.microsave.org
§ www.mixmarket.org
§ www.mixmbb.org
§ www.planetrating.com
§ www.themix.org
§ www.worldbank.org
* 1 Daley-Harris S.,
2007, « Rapport sur l'état de la campagne 2007 du Sommet
sur le microcrédit ».
* 2 www.mixmarket.org
* 3- Servet (1996)
* 4 PlaNet Finance est une
organisation internationale dont la mission est de lutter contre la
pauvreté en soutenant le développement de la microfinance
Basée à Paris, PlaNet Finance est active dans plus de 60 pays
avec un réseau international de 38 bureaux en Europe, en Amérique
du Nord, en Amérique Latine, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient
* 5 - Isabelle Guérin,
« Aléa moral et asymétrie d'information : le
prêt collectif à responsabilité conjointe »,
Centre Walras (CNRS - Université Lyon 2)
* 6 - Fernand
Vincent : « Financer le risque : un nouveau projet
de coopération internationale » Autre part, 2007
* 7
- Frederic Guillaume Reiffeisen (1818-1888): Fondateur du
crédit mutuel en Allemagne. Il a fondé en 1848 un fournit
coopératif communal et une association qui, grâce à l'appui
des notables, fait l'acquisition du bétail pour les petits paysans et
qui s'est transformé en une caisse de prêts auprès de
laquelle les paysans pouvaient emprunter à taux bas. Lorsqu'il
décéde en 1888, le « Reiffeinband » a
commencé à essaimer en Alsace posant les jalon du crédit
mutuel en France.
* 8 - Analyser l'impact d'un
projet de Micro-finance : l'exemple d'ADEFI à Madagascar -DIAL -
DT/2005-14
* 9 - S. Khandker :»
Fightning poverty with microcredit : Experience from Bengladesh» New
York Oxford University Press. 1998
* 10 - Navajas et al,
2000,« Microcredit and the poorest of the poor : Theory and evidence
from Bolivia», World development 28(2)
* 11 - Amin S.,Rai A.S.et Topa
G., 2001 « Does microcredit reach the poor and vulnerable ?
Evidence from Northern Bangladesh », Center for international
development, working paper n°28
* 12 - Evan et al (1999):
«Demystifying nonparticipation in microcredit: a poulation based
analysis» World development- vol 27, n°2
* 13 - Hulme D. et Mosley P.,
1996, « Finance against poverty», volume 1 et 2, Routledge,
London
* 14 -J-M
Servet, « les limites du crédit », alternatives
économiques, Décembre 2006, n°253
* 15 - Economiste et chercheur à
l'Institut de Recherche pour le Développement et à l'Institut
Français de Pondichéry en Inde
* 16 - Maria Nowak est une
économiste spécialiste du microcrédit, présidente
de l'Association pour le droit à l'initiative économique
* 17 - L'Adie :
Association pour le droit à
l'initiative économique
* 18 - Muhammad
Yunus, « Vers un monde sans pauvreté »,
édition JC Lattés, 1997, page 115
* 19 - Hashemi et al
(1996) : « Rural credit programs and women's empowerment in
Bengladesh » World development vol 24 n°4
* 20 Flore Gubert et
François Roubaud, « Analyser l'impact d'un projet de
microfinance ; l'exemple d'ADEFI à Madagascar » DT/
2005-14
* 21 - Le
titre d'un article publié à la une du « Nouvel
Observateur » n°2263 par Natacha Tatu, journaliste au service
économie
* 22 -
Slogan énoncé par Hillary Clinton à l'occasion du sommet
mondial du microcrédit en février 1997 à Washington
* 23 -
Titre d'un article publié par Betsy Rakocy membre d'Oxfam America ;
an international relief and development organization
* 24 Il préside
le groupe de travail du CGAP sur la micro-assurance et participe au
comité éditorial du Bulletin MicroBanking. Il a écrit et
supervisé plus de 40 articles, documents de travail, monographies et
manuels de formation sur des sujets divers couvrant la microfinance et la
micro-assurance
* 25 Manuel de gestion des
risques en microfinance, 2001
* 26 « Inventaire
mondial des institutions de microfinance, Sustainable banking with the
poor » janvier 1997.
* 27 PPPCR au Burkina Faso
(Projet de Promotion du Petit Crédit Rural)
* 28 Depuis
1961, le CIDR est une ONG qui étudie, formule et met en oeuvre des
programmes de développement local et régional basés sur la
création et / ou l'appui à des activités
économiques et financières.
* 29
Gomez Vaquero E., (1992). "Evaluación Actuar Bogotá",
Instituto de Estudios Superiores de la Empresa (IESE), Barcelona
* 30 Berenbach
S., Guzman D., (1993). "La experiencia mundial de los grupos solidarios", Serie
de monografías, Acción International, Cambridge (Ma).
* 31
Berenbach S, Guzman D, (1994). "The Solidarity Group Experience
Worldwide", in RHYNE, OTERO (eds), "The New World of Microenterprise Finance",
Kumarian Press, West Hartford.
* 32 Albert
L., (1997). "Les mécanismes collectifs de crédit : une nouvelle
solution-miracle?", Cahiers de la Faculté des Sciences Economiques,
Sociales et de Gestion, 195, FNDP, Namur.
* 33
Jonathan morduch est un professeur des politiques économiques
et publiques à New York University's Wagner Graduate School of Public
Service, chercheur sur le développement international, la
pauvreté et l réinsertion financière.
* 34 Timothy Besley and
Stephen Coate,(1995) «Group lending, repayment incentives and social
collateral»,Journal of Development Economics, vol 46(1)
* 35 Huppi Monika and Feder
Gershon, (1990), «The Role of Groups and Credit Cooperatives in Rural
Lending »
* 36 Mark Schreiner est
consultant pour le cabinet «Microfinance Risk Management ». Il est
intervenant (Senior Scholar) du Center for Social Development de
l'Université de Washington. St louis. ,expert dans les domaines
suivant : (Microfinance, Credit scoring and risk management, Poverty
scoring Individual, Development Accounts and saving services for the poor,
Evaluation of microfinance organizations, Impact assessment)
* 37 Gilbert Saporta,
« Credit scoring, statistique et apprentissage »,
Conservatoire National des Arts et Métiers, Paris
* 38 Schreiner, M (2003)
« Les Vertus et Faiblesses de L'évaluation Statistique
(Credit Scoring) en Microfinance »
* 39 Schreiner, M. (2004)
«Scoring Arrears at a Microlender in Bolivia», Journal of
Microfinance, Vol. 6, No. 2
* 40 Schreiner, M, 2000,
« credit scoring for microfinance: can it work? »
* 41 Schreiner, M, 2003,
« scoring : un grand pas en avant pour le
microcrédit ? », etude spéciale, CGAP
* 42
- La thèse de doctorat de M. Ahmed Ben Salah «
Pour rétablir la vérité » apporte des
éclairages sur les circonstances de l'abandon de l'expérience
collectiviste en Tunisie en 1969.
* 43 Environment Development
Action
* 44 Missaoui R.
2002, « cadre réglementaire et institutionnel du
microcrédit en Tunisie »
* 45 Ingénieur en
Génie Industriel de l'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tunis et
Docteur d'Etat diplômé de l'Ecole Centrale de Paris, il a acquis
ensuite des connaissances académiques en matière
d'économie de développement grâce à un DEA en
Economie Internationale et de Développement obtenu à
l'université de Paris II. En plus de ces acquis académiques
polyvalents, Rafik MISSAOUI a développé une bonne connaissance
des différents aspects relatifs au développement durable,
à travers plus de 13 années d'expérience internationale
durant lesquelles il a exercé diverses fonctions : chargé de
mission à l'Agence Française de Développement,
thésard à l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie en France, responsable des études au sein de la
société Transénegie (filiale EDF et Total) et enfin
fondateur de son propre bureau d'études, ALCOR.
* 46 CGAP : Consultative
Group to Assist the Poor
*
47CGAP, « Rapport diagnostic sur l'environnement
légal et réglementaire de la microfinance en
Tunisie »
* 48 Essma Ben
Hamida, co-fondatrice et co-directrice : Géographe de formation
avec une spécialisation en urbanisme, elle a travaillé pendant
plusieurs années comme journaliste, principalement à
l'étranger et a été correspondante auprès
d'organisations des Nations Unies à New York, Rome puis à
Genève (ONU, FAO, FIDA, WFP, PNUD). En 1990, elle fonde Enda avec
Michael Cracknell. Elle est présidente du Conseil d'Administration du
réseau SANABEL, le réseau de microfinance des pays Arabes et a
bénéficié de nombreuses formations internationales en
microfinance.
* 49 Michael
Cracknell, co-fondateur et secrétaire général :
Juriste et politologue de formation, il occupe des postes d'enseignant et de
chercheur en France. Il travaille par la suite comme Secrétaire
Général de la Fédération Internationale des
Producteurs Agricoles puis comme consultant spécialisé dans
l'agriculture, le développement rural et l'environnement auprès
d'organismes des Nations Unies (FAO, FIDA, UNEP, CNUCED). En tant que
co-directeur et co-fondateur de Enda, il a bénéficié de
plusieurs formations internationales sur la microfinance et poursuit des
travaux de recherche sur le développement et la société
civile.
* 50 - Le
chiffre d'affaires cumulé est constitué des produits
d'intérêts, des frais de dossier et commissions effectivement
perçus au cours de la période.
* 51 - Les
charges d'exploitation incluent toutes les charges administratives et
salariales, les amortissements des immobilisations, les provisions pour
dépréciation des créances, les pertes sur créances
irrécouvrables.
* 52 MicroRate, June 2008, enda
Inter-Arabe, Tunisia
* 53 PlanetRating, GIRAFE, enda
inter-arabe, Tunisie, juin 2006
* 54 Moyen Orient et Afrique du
Nord
* 55 Micro Rate, 2008,
« Enda Inter-Arabe »
* 56 Taux Effectif Global =
Taux d'intérêt effectif mensuel ×12, le taux
d'intérêt effectif étant le taux qui englobe tous les frais
financiers représentés par un pourcentage du montant du
prêt
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