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Connaissance, Développement, division internationale du travail. Quelle place pour les pays émergents? Le cas de la Chine et l'Inde

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par Erick ATANGANA
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master Economie de l'industrie et des services 2006
  

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2.2. - L'INDE

L'Inde est au même titre que la Chine un pays émergent engagé dans le développement technologique et la modernisation de son économie. Il a mené des réformes à partir du début des années 90 visant à renforcer son ouverture économique. Sur le plan interne, des mesures partielles de dérégulation et une politique fiscale expansionniste ont stimulé la croissance. Mais en même temps ont provoqué la montée de l'endettement interne et externe. Sur ce fond de déséquilibres structurels, plusieurs chocs déclenchent en 1991 une crise des paiements extérieurs qui conduit le gouvernement indien à amorcer un tournant dans sa stratégie économique. Un programme de stabilisation et de réformes structurelles appuyé par le FMI vise alors à libéraliser et ouvrir l'économie. Le volet externe des réformes comporte une réduction de la protection tarifaire et non tarifaire, l'introduction de la convertibilité de la roupie pour les opérations courantes à partir de 1994, une libéralisation partielle des opérations de capital, et enfin des dispositions autorisant et facilitant les investissements directs étrangers en 1997 (Chauvin et Lemoine, 2004).

En 2004, L'Inde présentait un taux de croissance du PIB de 7% et pesait environ 6% de l'économie mondiale, contre 2% un an avant. La croissance du PIB par habitant en Inde a été de 3,8% en moyenne de 1980 à 2004.

Les services ont été le moteur principal de la croissance de l'économie indienne depuis 20 ans. Le poids des services (services liés aux technologies de l'information et de la communication TIC) dans l'économie est passé de 37% en 1980, à 40% en 1990 et 51% en 2002, contre 17% pour le secteur manufacturier (Chauvin et Lemoine, 2003).

L'Inde se positionne aujourd'hui comme un pôle majeur de la recherche scientifique mondiale dans certains domaines (Biotechnologies, médicaments générique...). Ce positionnement est le fruit d'une politique de R&D ambitieuse commencée en réalité dans les années 50, dont la déclaration de politique du Premier ministre Atal Bihari Vajpayee en 2003, témoigne de la priorité donnée à la science et la technologie dans le développement économique de l'Inde : « La connaissance est devenue une source de pouvoir économique et de puissance. Ce qui a conduit à des restrictions croissantes dans le partage des connaissances et à de nouvelles normes de propriété intellectuelle ».

Fort de ce constat, les autorités indiennes ont énoncé une politique qui recoupe les préoccupations de la plupart des pays industrialisés en matière de science, de technologie et d'innovation. La recherche se voit assigner des objectifs très généraux dans les domaines alimentaires, sanitaires, énergétiques, environnementaux et en matière de sécurité nationale...

2.2.1. UNE POLITIQUE NATIONALE DE R&D AMBITIEUSE

2.2.1.1. La science et la technologie, piliers de la croissance économique

Les ambitions de l'Inde en matière de recherche technologique ont été clairement définies dans le rapport « Vision 2020 » qui avait été conduite à la fin des années 90 sous l'égide du ministère chargé de la science et de la technologie. Cet exercice de prospective technologique avait permis d'élaborer des stratégies de développement destinées à renforcer la compétitivité de l'économie nationale dans dix-sept secteurs technologiques de pointe tels que l'aéronautique, l'avionique, les capteurs, la robotique, l'intelligence artificielle...

La politique gouvernementale d'innovation vise à favoriser les échanges entre les institutions scientifiques publiques et privées, tout en encourageant les chercheurs académiques à améliorer leur niveau d'excellence pour atteindre les plus hauts standards internationaux. Les chercheurs académiques sont par ailleurs incités à développer les coopérations internationales en vue de favoriser le développement du pays.

Un accroissement de l'effort de recherche a été engagé pour pouvoir réaliser ces objectifs. La part de la R&D dans le PIB est passé de 0,6% en 1980 pour atteindre 0,8% à la fin des années 90 (Tableau 13).

Tableau 13. : Evolution des dépenses de R&D /PIB de l'Inde.

ANNEE

Dépenses de R&D/PIB

1985

0,83

1986

0,88

1987

0,91

1988

0,9

1989

0,86

1990

0,79

1991

0,78

1992

0,76

1993

0,79

1994

0,73

1995

0,71

1996

0,72

1997

0,77

1998

0,81

1999

0,8

2000

0,8

2001

0,7

2002

0,7

2003

0,7

2004

0,6

2005

0,6

Source : http://www.obs-ost.fr (de 1985 à 1996) et UNESCO, http://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/tableView.aspx de (1997 à 2005)

Le pays s'est également doté d'institutions de recherches solides et organisées sur le plan académique et administratif. La politique fédérale de R&D de l'Inde est pilotée par le ministère de la Science et de la Technologie et placée sous la tutelle du Premier ministre pour ce qui concerne notamment les questions d'énergie atomique et d'espace. L'action du ministère chargé de la R&D est organisée autour de ministères, de directions et de conseils. Les organismes sous le contrôle direct du ministère de la Science et de la Technologie sont : le Department of Science and Technology (DST), le Department of Scientific and Industrial Research (DSIR), le Council of Scientific and Industrial Research (CSIR), le Department of Biotechnology (DBT), le Department of Ocean Development (DOD). Celles dont la tutelle est partagée avec le Premier ministre sont le Department of Space (DOS) et le Department of Atomic Energy (DAE). Les entités de recherche placées sous la tutelle d'autres ministères sont principalement l'Indian Council of Medical Research (ICMR) ; le Defence Research & Development Organization (DRDO) ; le Department of Information Technology (DIT), l'Indian Council of Agricultural Research (ICAR) et le Department of Environment (DOEn). Quant aux universités et à leurs centres de recherche, ils dépendent du ministère du Développement des Ressources Humaines au niveau fédéral et dans une moindre mesure des gouvernements des Etats fédérés31(*).

Parmi, tous ces organismes, il existe trois dotés d'un conseil scientifique autonome à l'échelle nationale : le (DISR), l'(ICAR), et l'(ICMR). Chacun dispose de son réseau de laboratoires, de bases et d'instituts, et traite des problèmes de recherche et développement. La recherche et le développement dans le domaine de l'énergie nucléaire sont supervisés par le département de l'énergie atomique, et ceux en matière de défense par le (DRDO) tandis que les départements techniques dépendant de différents ministères ont leurs propres divisions de recherche. On recense également le bureau indien des mines, la commission du pétrole et du gaz, l'Indian standards institution, ainsi que la commission des bourses de l'université indienne qui soutient, encourage la recherche dans les universités en créant, notamment, des centres de recherche de pointe dans diverses disciplines.

L'Inde maîtrise des technologies de pointe dans les secteurs du nucléaire, de l'espace, des matériaux, de l'astrophysique et des super-ordinateurs, et se positionne sur des marchés stratégiques spécifiques (ex : le marché porteur de la conception et de la production de logiciels). Depuis peu, le gouvernement applique la logique de l'économie de marché à la recherche scientifique et technique, tout en favorisant l'adaptation de la recherche scientifique aux besoins de l'industrie et à la recherche de partenariats.

Dans le domaine de l'énergie atomique et de l'espace, les réacteurs atomiques de l'Inde sont pleinement utilisés pour la recherche, l'agriculture et l'industrie, et les isotopes et radio-isotopes produits sont destinés au marché interne comme au marché extérieur (Etats-Unis, Australie, France, Thaïlande et Suède). Les objectifs principaux du programme spatial indien sont la recherche en haute atmosphère (qui comprend les études des particules neutres et la composition ionique de l'ionosphère), l'investigation des champs magnétiques et électriques associés à l'électrojet et leurs variations dans le temps en fonction de l'activité solaire, l'étude de la météorologie de la stratosphère et de la mésosphère, et diverses recherches en astronomie. Les progrès réalisés en météorologie équatoriale, en particulier pour la région spécifique de l'Océan indien, sont remarqués et ont été rendus possibles grâce à la base aérospatiale Thumba equatorial rocket launching station (TERLS), en collaboration avec des organismes américains, russes et français32(*).

* 31 Pour plus de détails sur le fonctionnement des organismes scientifiques en Inde, voir : » Les systèmes nationaux de recherche et leurs relations avec la France : Inde dossier pays, OST juin 2004 », http://www.obs-ost.fr

* 32 Inde : dossier-pays OST, juin 2003, www.obs-ost.fr

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard