C) - Des origines de la terre aux origines de
l'homme...
L'évolution de la terre a suivi une spirale de temps en
expansion, depuis que sa surface a commencé à se solidifier, il y
a 4 milliards d'années. Tandis que la croûte se fissurait, se
reformait et s'épaississait, les éruptions volcaniques crachaient
d'énormes quantités de gaz brûlants. Le refroidissement de
la surface a entraîné la condensation de l'eau et la pluie, qui a
constitué les océans. Les réactions chimiques
déclenchées par le rayonnement ultraviolet, les éclairs ou
les impacts météoritiques ont engendré divers
composés carbonés, dont les acides aminés, matériau
constitutif de la vie.
Des fossiles d'algues primitives (les stromatolites)
âgés de 3,5 milliards d'années ont été
découverts en Australie, prouvant ainsi que la vie existait.
Il y a 3 milliards d'années, les algues bleu-vert ont
inauguré le processus de photosynthèse en commençant
à libérer de l'oxygène. Les animaux marins ont alors fait
leur apparition, comme par exemple les méduses puis les coquillages, il
y respectivement 600 et 570 millions d'années (début de
l'ère primaire), suivis par les poissons osseux.
Végétaux et animaux se sont risqués sur la terre ferme, il
y a environ 400 millions d'années (dévonien).
Puis les forêts tropicales et les marais se sont
étendus, se peuplant de vers, d'araignées et d'insectes, puis de
reptiles, d'amphibiens et d'insectes volants. L'un des groupes de reptiles a
donné naissance aux dinosaures, et un autre aux mammifères, il y
a 225 millions d'années (début de l'ère
secondaire).
Tant que les dinosaures ont dominé la planète,
les mammifères sont restés des créatures nocturnes ;
lorsque ces derniers ont pris l'avantage, il y a 65 millions d'années
(début de l'ère tertiaire), sont apparus les
ancêtres des bovins, des chevaux, des éléphants... et,
enfin, l'homme (début de l'ère
quaternaire)75.
75 Concernant la rédaction de ce texte, nous
nous sommes fortement inspirés de ELSOM Derek. La
Terre. Paris : France Loisirs, 1994. Page 14.
D) - Des théories a priori contradictoires.
A l'époque où Jules Verne
écrivit Voyage au centre le terre, en 1864, de
nombreuses théories contradictoires s'affrontaient quant à la
nature de l'intérieur de la planète. Pour certains
géologues, elle contenait une boule de gaz incandescent sous pression
(ce que défend Axel), tandis que d'autres soupçonnaient
déjà l'existence de plusieurs enveloppes renfermant des
matériaux distincts (théorie de Davy et Poisson défendue
par Lidenbrock).
Plus d'un siècle plus tard, l'homme a peu de preuves
supplémentaires à porter au crédit de son analyse de la
constitution de la terre, et l'essentiel de notre connaissance ne vient pas de
forages, mais de l'étude des ondes sismiques engendrées par les
secousses telluriques.
L'étude de la propagation des ondes sismiques montre
que l'intérieur de la planète est loin d'être uniforme.
Continents et fonds marins sont constitués par la croûte, mince
enveloppe de roche solide et relativement légère. Sous la
croûte se situe le manteau, dont l'épaisseur s'étend
à peu près jusqu'à mi-chemin du centre de la terre, et
où la chaleur et la pression augmentent avec la profondeur (ce qui
conforte alors la théorie d'Axel...).
Le manteau, dans sa partie supérieure, est relativement
froid et constitue, avec la croûte, une région solide
appelée lithosphère. Plus bas, l'asthénosphère, ou
« sphère faible », est le siège de
températures élevées auxquelles la roche tend à se
comporter comme un liquide. Plus bas, dans la mésosphère, la
pression est plus intense encore et empêche la roche de se
liquéfier, en dépit des très fortes températures
qui y règnent.
Au-delà de 2900 km profondeur, le manteau cède
la place au noyau. Comme celui-ci ne laisse pas passer certaines ondes
sismiques et en dévie d'autres, les géologues en ont
déduit qu'il est probablement liquide mais possède un centre
solide. Il est très certainement constitué de fer,
mêlé à divers autres éléments comme le
nickel, en moindre quantité.
Du fait des conditions qui y règnent, le noyau terrestre
est beaucoup plus inaccessible encore à l'homme que l'espace. Son coeur
est le siège de pressions de l'ordre de 3 à 4 millions
d'atmosphères, et sa température atteint
très probablement 5000 degrés Celsius, de sorte qu'il est inutile
d'espérer en effectuer l'exploration au moyen de quelque machine que ce
soit.
Il existe ainsi deux types de croûtes, celle qui est
continentale et celle qui est océanique.
La croûte continentale flotte ainsi sur le manteau
à la manière d'un iceberg sur l'océan. Elle a une
profondeur moyenne de 30 km, mais elle s'enfonce sous les montagnes
jusqu'à 65 km.
Par contraste, la croûte océanique est beaucoup
plus mince. Elle ne mesure que 8-10 km en certains endroits, ce qui permettrait
presque d'en atteindre le fond par forage, si n'étaient imposées
les difficultés liées au milieu océanique.
Bien qu'ils fassent figure d'égratignures,
comparés aux 4000 km de rayon terrestre, les forages ont montré
que la température s'élève avec la profondeur (elle peut
atteindre 49 degrés Celsius, par exemple, dans certaines mines d'or) et
fournit des indices concernant la nature de l'intérieur du
globe76.
Pour résumer :
* Croûte (= écorce) = de 10
à 60 km de profondeur,
- Croûte continentale = jusqu'à 60 km de profondeur
(sous les montagnes), = granites essentiellement,
= densité 2,7 environ.
- Croûte océanique = jusqu'à 10 km de
profondeur (sous les océans), = basaltes essentiellement,
= densité de 3 à 3,2 environ.
Compte tenu des densités, la croûte continentale se
situe donc sur la croûte océanique.
76 Ibid. pages 32 et 33.
* Manteau supérieur = jusqu'à 150
km de profondeur,
= roches ultrabasiques denses.
=> Lithosphère = Croûte + Manteau
supérieur77.
Or, la théorie défendue par Lidenbrock
présente l'avantage de rendre la descente possible, même à
une profondeur relativement peu importante, ce que ne permet pas la
théorie d'Axel. «Il faut que le centre de la terre soit
froid... Jules Verne ne prend d'ailleurs pas de risques. Dans la conclusion,
Axel continue à soutenir qu'il y a une chaleur centrale. De toute
façon, ils ne sont pas parvenus au centre - et par un tour de
passe-passe qui est fort courant, Jules Verne fait dire à Axel :
« Mais j'avoue que certaines circonstances encore mal
définies peuvent modifier cette loi sous l'action de
phénomènes naturels. » »78.
Il est clair aujourd'hui que pour comprendre
l'intérieur du globe terrestre, il faut mélanger en fait ces deux
théories qui ne sont pas si contradictoires... ce qui est souvent le cas
avec les innombrables théories que l'homme a pu élaborer depuis
longtemps et à propos de tout (cf., par exemple, celles concernant la
disparition des dinosaures).
77 Cf. Document N°2.
78 Op. cit. VIERNE Simone. Jules Verne.
Une vie, une oeuvre, une époque. Page 159. La citation d'Axel
se situe à la page 370.
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