Projet de développement communautaire en Haà¯ti : Méthodologie d'analyse des besoins locaux( Télécharger le fichier original )par Nolex FONTIL Université Senghor d'Alexandrie - Master en Développement-Management de Projet 2009 |
Manque d'ancrage social des actionsBeaucoup de programmes exécutés ont été choisis sur des bases de la bonne volonté des ONG, de certaines influences politiques, sociales ou de contacts, sans une réelle prise en compte des réalités du terrain. En effet, la majorité de ces interventions sont conçues en dehors mêmes des réalités locales. Selon un cadre d'organisation de développement ayant répondu à notre enquête « les bénéficiaires n'ont pas participé à la planification des projets. Les potentiels locaux sont souvent négligés dans la planification, la mise en oeuvre et la gestion des projets ». L'approche participative préconisée dans la gestion des projets de développement depuis le début des années 80 n'est que récemment utilisée dans le contexte haïtien. La méthode accélérée de recherche participative (MARP) et le Diagnostic global rapide et participatif (DIGRAP) sont les principales méthodes fondées sur la dite approche utilisées par les professionnels. Cependant, le manque d'appropriation des principaux outils, et la non-adaptation de ces derniers aux réalités haïtiennes rendent leur utilisation difficile ; leur emploi constitue, dans bien des cas, un simple exercice répétitif suite à un séminaire de quelques jours (Résultats de notre enquête : Annexe 5, p. 71). Dans ces conditions, la plupart de ces programmes ou projets ont connu des difficultés dans leur mise en oeuvre. En référence aux expériences personnelles que nous avons eues sur le terrain, soit en tant que coordonnateur de projet, soit comme prestataire de service technique ou à travers d'autres occupations, nous voulons signaler que lors des rencontres d'acteurs impliqués ou de comités de pilotage, la population affiche une certaine opposition à l'exécution de certaines activités prévues jugées non conformes à leurs attentes. Selon un autre cas de figure, les bénéficiaires cherchent uniquement à profiter des avantages immédiats de ces projets comme par exemple vendre leurs forces de travail. En outre, il y a lieu de souligner « le flou dans la participation et la faiblesse des engagements de la plupart des acteurs locaux ». Comme le confirment les résultats de notre enquête, ces acteurs, les directions des Ministères concernés par le projet, les autorités locales (Conseil municipal, Conseil d'administration de la section communale), les associations et les groupements locaux, sont généralement peu impliqués dans les actions en dépit du fait qu'ils constituent les piliers sur lesquels repose la durabilité post-projet des livrables acquis. Ainsi plusieurs centres de santé, écoles communautaires ont été édifiés sans être réellement utilisés aux fins sanitaire et éducative pour lesquelles ils ont été construits. De même, des infrastructures (canaux d'irrigation, routes, etc.), des structures de protection de sols, etc. ont été aménagées et ont eu des durées de service relativement très courtes ; ils n'ont pas pu produire les impacts souhaités du fait du manque d'un véritable ancrage social ; ce qui traduit manifestement la déficience de ces choix qui sont loin d'être les priorités des bénéficiaires. Entre temps, la situation se dégrade davantage et la pauvreté s'accélère. |
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