SOMMAIRE
PRINCIPALES
ABREVIATIONS...............................................................p.3
INTRODUCTION....................................................................................p.5
PREMIERE PARTIE :
IMPACTS DES CONFLITS ARMES SUR L'ENVIRONNEMENT DANS
L'EST DE LA
R.D.C.............................................................................................p.11
Chapitre premier : INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE DE
DEPLACEMENT DE
POPULATIONS POUR CAUSE DES
GUERRES..................p.12
Section I : Effets de déplacement massif de
populations sur le milieu naturel............p.12
Section II : Conséquences induites sur le plan
socio-économique..............................p.25
Chapitre second : INSUFFISANCES NORMATIVES ET
INSTITUTIONNELES DANS
LA PROTECTION DE
L'ENVIRONNEMENT PENDANT LES
CONFLITS
ARMES.........................................................p.26
Section I : Cadre normatif
protégeant l'environnement en temps de guerre...............p.27
Section II : Protection de l'environnement et
opérations humanitaires......................p.34
SECONDE PARTIE :
EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX EN CONTEXTE
POST-CONFLIT..............................................................................................p.38
Chapitre premier : ENJEUX D'UNE EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE
APRES LES CONFLITS ARMES
.....................................p.40
Section I : Esquisse d'une typologie des
impacts................................................p.40
Section II : Mesures d'anticipation et d'atténuation
des impacts................................p.45
Chapitre second : RETABLISSEMENT DE LA GOUVERNANCE
ENVIRON-
NEMENTALE EN SITUATION
POST-CONFLIT.....................p.51
Section I : Plan de réhabilitation
des aires protégées et des
écosystèmes.....................p.51
Section II : Interventions prioritaires
recommandées.............................................p.57
CONCLUSION
....................................................................................p.60
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................p.62
TABLE DES
MATIERES..........................................................................p.65
PRINCIPALES ABREVIATIONS
- AFD : Agence
Française de Développement
- ADG : Aide au
Développement Gembloux
- AWF : African
Wildlife Foundation
- EE :
Evaluation Environnementale
- EIE : Etudes
d'Impact Environnemental
- HCR : Haut
Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
- GTZ
: Coopération Technique Allemande
- ICCN : Institut
Congolais de la Conservation de la Nature
- NU : Nations
Unies
- OCDE : Organisation
pour la Coopération et le Développement en Europe
- OKIMO : Office des
Mines d'or de Kilo-Moto
- OIM :
Organisation Internationale de la Migration
- ONT : Office
National de Tourisme
- ONG :
Organisation Non Gouvernementale
- PNG : Parc
National de la Garamba
- PNM : Parc
National de Maïko
- PNKB : Parc
National de Kahuzi-Biega
- PNV : Parc
National des Virunga
- PNUD : Programme
des Nations Unies pour le Développement
- PNUE : Programme
des Nations Unies pour l'Environnement
- RDC :
République Démocratique du Congo (ex-Zaïre)
- UICN : Union
Internationale pour la Conservation de la Nature
- UNESCO : Organisation
des Nations Unies pour l'éducation, la science et la
culture
- USAID : Agence des
Etats-Unis pour le développement international)
- WWF : World
Wildlife Fund (en français Fonds Mondial pour la nature)
« Il y a une corrélation entre
guerre et environnement.
Au-delà des enjeux humanitaires
évidents, les conflits armés soulèvent aussi d'importants
et cruciaux enjeux environnementaux [...] »
Extrait de la communication du professeur Michel A.BOUCHARD de
l'Université de Montréal lors de l'atelier de Kinshasa sur :
« Les impacts et les enjeux environnementaux des conflits
armés en République Démocratique du Congo »,
organisé du 26 au 27 octobre 2004, inédit.
INTRODUCTION
L'une des causes de la dégradation de l'environnement
est liée aux guerres. Non seulement elles sont destructrices pour les
territoires où se déroulent les conflits armés mais les
réfugiés qui partent dans les Etats voisins sont souvent
obligés pour survivre de porter atteintes à
l'environnement1(*). Telle
est justement la situation à l'est de la RDC, qui émerge
de près de quinze ans de conflits armés aux conséquences
diverses et variées au rang desquelles figure la dégradation de
l'environnement.
De 1994 à 1995, la guerre au Rwanda provoqua un afflux
massif des refugiés rwandais vers la partie est de la RDC. En
quelques jours en effet, près de deux millions de personnes
quittèrent le Rwanda et se réfugièrent au Congo-Kinshasa
autour des villes de Bukavu et de Goma2(*). Les réfugiés espéraient que ces
villes pourraient satisfaire leurs besoins fondamentaux notamment en eau,
bois à brûler et nourriture, tous ces éléments
étant disponibles dans et autour de ces villes situées dans la
partie orientale de la RDC3(*). Les abords des aires protégées furent
particulièrement peuplés de toutes ces personnes
déplacées, avec des besoins humains urgents.
En 1996, une autre guerre dite de libération
s'étend sur tout le territoire national de la RDC, entretenue à
la fois par des conflits internes et une intervention extérieure.
Après une brève accalmie, une deuxième guerre civile a
éclaté en août 1998 attirant tant des forces rebelles que
des armées des pays voisins. Cette série de guerres ont fait de
nombreuses victimes et provoqué d'importantes migrations. Elles ont
également détruit les institutions humaines telles que les parcs
nationaux, avec entre autres conséquences une déforestation
massive, la mort des espèces vulnérables et menacées, le
braconnage, la destruction d'infrastructures provoquant ainsi le déclin
du tourisme, etc.
Au-delà des enjeux humanitaires évidents, ces
conflits armés ont soulevé d'importants et cruciaux enjeux
environnementaux. Ces enjeux paraissent de plus en plus évidents quand
on songe aux effets immédiats que peuvent engendrer les
déplacements massifs de populations ou l'installation des camps de
réfugiés. En toutes autres circonstances, les déplacements
de populations, d'une ampleur beaucoup plus faible, font l'objet de mille et
une précautions sur le plan environnemental et constituent en soi
presque un champ entier de spécialisation des EE4(*).
Selon Sara De WEERDT, les guerres au Rwanda
et au Congo-Kinshasa, et plus généralement dans la région
des Grands lacs africains, ont considérablement augmenté notre
capacité à détruire le paysage naturel et à
produire les effets dommageables pour notre planète. La destruction du
paysage naturel en temps de guerre n'est pas nouvelle, mais l'ampleur de la
destruction apportée par les récents conflits est sans
précédent5(*).
Les conséquences de ces conflits armés dans
l'est de la RDC sont soit directes, en termes de dégradation
du milieu naturel pour l'exploitation des ressources, soit indirectes en termes
de dégradation du milieu et du contexte social par l'arrivée
massive des migrants et refugiés.
Moins délibérés, mais toujours
dévastateurs, sont les effets sur l'environnement provenant du
déplacement massif des réfugiés. Le PNV, le premier site
du « patrimoine de l'humanité des NU » a par exemple
été déclaré en danger à cause de la
présence des réfugiées qui y ont déchiffré
environ 35 km² de forêts pour du bois de chauffage et des
abris6(*).
Par ailleurs, ces conflits armés se sont
accompagnés d'un effondrement de la gouvernance environnementale ayant
engendré à son tour une dégradation
accélérée de la biodiversité. En quelques jours,
mieux en quelques semaines, a été détruit le long et
patient travail de plusieurs années, voire le travail naturel de
plusieurs millénaires. Ces destructions ont provoqué des
dégradations irréversibles dans les écosystèmes. Il
en est ainsi des espèces rares comme les gorilles de montagne, les
rhinocéros blancs pour ne citer que ces ressources à la fois
biologiques et économiques pour l'industrie touristique, qui ont presque
été exterminés. Outre la dégradation des
écosystèmes fragiles, il y a lieu de noter également la
destruction irrémédiable des ressources ou leur contamination. La
surexploitation des ressources naturelles est souvent reliée directement
au conflit armé pour des motifs aussi bien de subsistance qu'à
des fins commerciales7(*).
La position géographique des parcs, domaines de chasse
et de réserves apparentées, a exposé dangereusement la
faune et la flore aux incursions des réfugiés et à des
pressions qui ont atteint des seuils limites [...].8(*) Les personnes
déplacées ainsi que les populations locales se sont
installé ou se sont réinstallé dans les pacs nationaux des
Virunga, de la Garamba, de Kahuzi-Biega et de la réserve de faune
à Okapis, pour assurer leur subsistance grâce à la
pêche, au braconnage et pratiquent un abattage intensif des arbres. Ils
se sont livrés aux activités de braconnage
d'éléphants pour le commerce de l'ivoire, de gibier et
d'espèces rares, et ont pillé systématiquement les
ressources forestières. Les modes migratoires de nombreuses
espèces sauvages ont été considérablement
perturbés, ce qui crée des problèmes durables pour ce qui
est du repeuplement de certaines zones des parcs ou du maintien de
l'équilibre démographique et écologique.
Vu l'étendue des dégâts écologiques
résultant des conflits armés sur l'environnement exceptionnel de
cette partie orientale du pays, les cinq pacs nationaux ci-dessus et
classés patrimoine mondial de l'UNESCO, ont été inscrits
progressivement sur la liste du patrimoine mondial en péril9(*).
A ce jour, les effets écologiques à long terme
des conflits armés dont la RDC a été le
théâtre restent à évaluer, dans la mesure où,
comme l'a souligné De WEERDT précédemment
citée : « la guerre est susceptible d'avoir des effets
plus graves et durables sur les secteurs protégés qui comptent
des espèces en voie d'extinction, ainsi que les
écosystèmes lents à
récupérer »10(*). Mais en regardant l'état de l'environnement
après la guerre, on peut apercevoir les cicatrices qui sont dues de
manière singulière aux déplacements de populations. Cette
situation interpelle non seulement le droit applicable en temps de conflits
armés, en l'occurrence le droit international humanitaire, mais aussi et
surtout le droit international de l'environnement qui a vocation à
appréhender le phénomène de la guerre et ses
conséquences sur l'environnement.
Comme on le sait, l'environnement ne peut pas être la
préoccupation principale quand des vies humaines sont en danger ou que
des valeurs humaines fondamentales doivent être défendues.
Cependant, après les conflits, c'est sur l'environnement et ses
ressources que devra se fonder la reconstruction. On connaît à ce
point l'importance de l'eau, de la biodiversité, de la forêt, des
espaces agricoles, etc. Les dommages causés à ces ressources
peuvent entrainer, bien après les conflits, des effets néfastes,
voire létaux, sur les populations affectées.
Il apparaît dès lors opportun d'aborder cette
problématique qui est aux frontières de la science et de
l'émotion, mieux au carrefour de tant de disciplines, et de tant
d'intérêt et enjeux.
En effet, dans leur fuite et leur installation dans la partie
orientale du pays affecté par les différentes guerres qui se sont
succédées dans la région, les personnes
déplacées, les réfugiés et les populations
migrantes ont bien été contraint de détruire
l'environnement pour leur survie. Quel est alors l'état des lieux des
impacts et conséquences qu'on peut dresser sur ces destructions?
Autrement dit, quelle est l'incidence écologique des déplacements
de personnes pendant les conflits dans l'est de la RDC ?
Des conventions internationales existent certes, pour tenter
de limiter les impacts environnementaux des guerres. Mais ces instruments
juridiques internationaux sont-ils efficaces ? Ont-ils été
mis en oeuvre à l'occasion de l'implantation des camps et accueil
des réfugiés ? A-t-on suffisamment intégrer les
considérations environnementales dans les opérations
humanitaires ?
Aujourd'hui, dans le cadre de planification des
opérations de reconstruction post-conflit et de gouvernance, quelles
sont les actions de prospectives qui peuvent être mises en oeuvre pour la
restauration de la gouvernance environnementale ? En d'autres termes,
quelles sont les mesures à prendre face aux impacts
environnementaux liés aux conflits armés dans l'est
de la RDC?
Ce sont-là autant de préoccupations que la
présente étude se propose d'aborder pour offrir aux
différents acteurs du droit international de l'environnement les bases
« scientifiques et techniques » permettant une
évaluation même préliminaire11(*) de l'impact environnemental de
conflits armés en RDC. Il s'agit de faire prendre conscience des impacts
et enjeux environnementaux consécutivement aux mouvements et
déplacements de populations. Aussi, tout en examinant les impacts des
conflits sur la biodiversité de la région, cette étude
suggère en même temps des réponses alternatives qui
auraient pu diminuer les effets négatifs sur l'environnement.
Considérés du point de vue strictement
écologique, les impacts sont décrits comme des déviations
de dynamiques naturelles d'évolution aboutissant à des
modifications de l'état théorique
d'écosystème12(*). Les considérations environnementales sont
donc abordées ici sous l'angle des apports possibles de l'EE en tant
qu'elle constitue un outil de prévention et un instrument d'aide
à la décision. Cette recherche répond pour ainsi dire
à un besoin de gestion de l'environnement pour le développement,
en mettant en contribution les capacités tant institutionnelles,
législatives, réglementaires que matérielles pour ce
faire.
La problématique soulevée par notre analyse
impose une démarche méthodologique qui se veut à la fois
théorique et empirique. En effet, les EE doivent pouvoir s'appuyer sur
des données classées par coordonnées géographiques
et de renseignements correspondant à des espaces administratifs
déterminés. Ce genre d'information étant relativement
rare, nous avons dû nous résoudre à une recherche
essentiellement documentaire, doublée tout de même de
précieuses contributions récoltées durant diverses
missions effectuées à l'est de la RDC pour
le compte de l'OKIMO13(*). Plusieurs discussions, réunions et
communications orales auxquelles nous avons pris part, nous permettent de
pallier non sans précaution aux lacunes résultant de l'absence de
pratique de « laboratoire ».
Toutefois, l'on ne pourrait passer sous silence les limites de
cette approche liées notamment à la faible qualité et
quantité des données existantes dans le pays ; par exemple,
certaines estimations et statistiques obtenues auprès d'ONG locales sont
à prendre vraiment à la louche. Tous les chiffres sont
approximatifs, donc contestables. Ils n'incluent pas un nombre
considérable (mais non recensable).
Ainsi conçu, la présente contribution
épinglera dans un premier temps l'état de l'environnement dans
l'est de la RDC affecté par les conséquences de conflits
armés lesquelles ont occasionné des mouvements de populations
(Première partie), avant d'indiquer, dans un contexte
de reconstruction post-conflit, les enjeux réels d'une évaluation
de l'impact environnemental de déplacement des populations migrantes et
réfugiés (Seconde partie).
Il s'agira, après cet état des lieux qui sera
dressé sur l'état de l'environnement de la partie orientale du
Congo-Kinshasa, de projeter des plans et programmes de restauration de la
gouvernance environnementale.
PREMIERE PARTIE :
IMPACTS DES CONFLITS ARMES SUR L'ENVIRONNEMENT DANS
L'EST DE LA R.D.C.
La guerre qui a sévi dans la partie orientale de la RDC
a occasionné des mouvements migratoires incontrôlés de la
population. Depuis le génocide au Rwanda, une forte population des
réfugiés et déplacés s'est ajoutée à
la population autochtone. La pression démographique a été
tellement forte que l'environnement global en a subi le coup dans presque tous
les écosystèmes.
En effet, les aires protégées ont
été utilisées comme sanctuaire suite à cet afflux
brusque et massif des réfugiés et déplacés de
guerre. Les mouvements de ces populations, contraintes à
développer une certaine autonomie, en termes d'exploitation et
d'accès aux ressources naturelles, ont eu des effets néfastes sur
l'environnement. Suite à de tels mouvements massifs de populations,
l'appauvrissement des ressources naturelles d'une région peut subsister
pendant plusieurs années après le départ des
refugiés ou des personnes déplacées14(*).
Aussi, tenterons-nous de mettre en lumière dans un
premier temps les conséquences de la guerre sur l'environnement dans
l'est de la RDC, avec un accent particulier porté sur les
mouvements de populations (Chapitre premier). Ensuite, nous
évoquerons les faiblesses des règles qui ne prennent pas
suffisamment en compte tous les problèmes liés aux
conséquences de la guerre sur l'environnement (Chapitre
second).
CHAPITRE PREMIER :
INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE DE DEPLACEMENT DES
POPULATIONS POUR CAUSE DE GUERRE
Conséquence immédiate des combats et du manque
de sécurité, les populations civiles cherchent à
échapper aux conflits et à se réfugier dans les
régions plus calmes. Lorsqu'elles franchissent une ou plusieurs
frontières pour gagner un pays d'accueil, ces populations en fuite se
composent de « réfugiés »15(*) ; si elles demeurent dans
leur pays d'origine, ces populations seront alors composées de
« personnes déplacées à l'intérieur de
leur propre pays » (PDIP)16(*).
Dans les développements qui suivent, les deux notions
seront évoquées indifféremment, d'autant que les
populations sont abordées ici relativement à leur
déplacement pour cause de conflits et leur impact sur l'environnement.
Ce groupe d'intervenants ont eu un impact considérable
sur l'environnement naturel dans la partie est de la RDC, soit au
cours de leur déplacement en provenance de point d'origine, soit lors de
leur installation et leur séjour dans des camps ou à l'occasion
de leur rapatriement et de leur réinstallation.
Il est donc utile de voir la consistance des
dégâts causés sur le milieu naturel affecté par les
conflits armés, en ce compris les aires protégées et les
réserves naturelles (Section I). Au-delà, ces impacts ont eu des
conséquences qui peuvent être induites sur l'environnement
socio-économique tout entier et qui sont de nature à perturber
irrémédiablement le développement de cette contrée
(Section II).
Section I : Effets des déplacements massifs
de populations sur le milieu naturel
Lorsque les personnes
déplacées sont réinstallées provisoirement, elles
coupent souvent la végétation à des fins agricoles ou pour
obtenir du bois à brûler. Des telles pratiques mènent
rapidement à la déforestation et à l'érosion. Les
réfugiés et les personnes déplacées étant
souvent réinstallés dans des zones écologiques marginales
et vulnérables, la capacité subséquente pour la
récupération de l'environnement est limitée17(*).
Suite aux mouvements massifs de populations observés
lors des différentes guerres qui ont sévi à l'est
de la RDC, de nombreuses atteintes ont également été
portées à la faune et à la flore situées dans des
sites offrant une diversité biologique, tels que les parcs nationaux et
les réserves apparentées.
La présente section traitera d'impacts sur la
biodiversité suite à l'afflux des réfugiés et
populations migrantes (§1). L'on sait par ailleurs que ces personnes
se sont livrées à l'exploitation des ressources naturelles en
l'absence de tout contrôle environnemental. Ce qui a des
conséquences sur le plan socio-économique ; ces
conséquences peuvent subsister pendant plusieurs années
après le départ des réfugiés ou des personnes
déplacées (§2).
§1. Dégradation de la
biodiversité suite à l'afflux des personnes
migrantes
La partie orientale de la RDC, est renommée pour la
diversité exceptionnelle des habitats et de la vie sauvage. Cependant,
les réfugiés et les personnes déplacées qui ne se
sont pas installés dans des camps organisés se sont
réfugiés dans des habitats naturels tels que les aires
protégées, entraînant dans leur suite des pressions sur les
ressources.
A.- Etat des lieux des aires protégées et
des réserves cibles
Le réseau des aires protégées de la RDC
est constitué de sept parcs nationaux et de cinquante et sept domaines
et réserves de chasses. Sur ces sept parcs nationaux, six sont
situés à l'est de la RDC et cinq de ces sites ont
été déclarés « sites du patrimoine
mondial »18(*).
Il s'agit des parcs ci-après : Parc National des Virunga, Parc
National de la Garamba, Parc National de Kahuzi-Biega, Parc National de Maiko
et du Parc National de Upemba (qui a été épargné du
phénomène de destruction d'afflux de personnes
déplacées en raison de sa situation géographique au
Katanga), auquel il convient d'ajouter la Réserve de faune à
okapis. C'est aussi dans cette dernière réserve que se trouvent
les terres traditionnelles des tribus pygmées nomades.
La gestion des parcs nationaux est régie en droit
interne congolais par la loi n°69/041 du 23 août 1969 relative
à la conservation de la nature qui dispose à son article 4 :
« est interdit de pénétrer, camper et séjourner
dans les réserves naturelles, d'introduire des chiens, des
pièges, des armes à feu, d'y déterminer, transporter des
animaux sauvages, peaux de produits des végétaux situés
à l'intérieur de la réserve »19(*). Mais pendant la guerre,
l'impact des conflits a incité les populations à s'installer en
nombre croissant dans les aires protégées où, pour assurer
leur subsistance, ils se sont livrés à des activités
d'abattage des arbres, de pêche et de braconnage. Selon certains
rapports, les modes migratoires de certaines espèces sauvages ont
été considérablement perturbés, ce qui crée
des problèmes durables pour ce qui est du repeuplement de certaines
zones des parcs ou de maintien de l'équilibre
démographique20(*).
1°) - Destruction du Parc National de Virunga
dans le Nord-Kivu
S'étendant sur une surface de 8.000 km², le PNV
comporte une variété remarquable
d'écosystèmes : forêts d'altitude et milieu
montagnards, forêt de basse altitude, champs de lave, plaines et savanes,
lacs et zones humides. Ces écosystèmes abritent une
diversité biologique exceptionnelle. Ce parc fut initialement
créé pour assurer la protection du gorille de montagne, mais,
aujourd'hui, il accueille également une petite population de gorilles
des plaines de l'est, ainsi que de nombreuses espèces
endémiques, tant animales que végétales.
En juillet 1994, on assista à la construction de 3
camps : Kibumba, Mugunda et Katale, là où les
réfugiés s'étaient arrêtés. Les
réfugiés en provenance du Rwanda continuant à affluer, les
organisations humanitaires construisirent deux camps supplémentaires fin
1994 et début 1995 : Lac Vert et Kahindo. Fin 1994, la population
des réfugiés étaient estimés à quelques
720.000 personnes.
On s'aperçut rapidement que le transfert de ces
réfugiés vers d'autres sites serait impossible en raison de leur
nombre colossal. Ce qui constitua une menace sans précédent d'une
telle envergure pour le PNV qu'en décembre 1994, le Comité du
patrimoine mondial décida d'inscrire cette aire protégée
sur la liste des 8 sites naturels du patrimoine mondial en danger21(*).
Ø Déforestation :
La déforestation a été l'un des impacts
les plus visibles durant la crise des réfugiés. En effet, les
agences humanitaires fournissaient abri et nourriture aux
réfugiés, mais ceux-ci devaient se débrouiller pour
cuisiner. La collecte et la coupe de bois à brûler sont rapidement
devenues une menace importante pour l'environnement. Les arbres étaient
abattus pour les besoin à brûler, de construction ou même
à des fins commerciales ; la fabrication de charbon de bois
étaient, par exemple, devenu un commerce florissant. Au début de
la crise, 40.000 personnes en moyenne étaient dans le parc chaque jour
à la recherche de bois. Mais la déforestation s'était
encore accentuée.
Certains jours, jusqu'à 80.000 personnes
pénétraient dans le parc pour y couper quotidiennement quelque
1.000 tonnes de bois. Pendant les 27 mois de présence des
réfugiés en bordure du PNV, le déboisement a
continué à s'intensifier, notamment dans le secteur Nyamulagira
(secteur des volcans actifs). L'impact de la déforestation est
illustré par des chiffres et les données suivantes : deux
ans après l'arrivée des réfugiés, 105 km² de
forêt avaient été touchés par la
déforestation. 35 km² étaient complètement
rasés. La déforestation totale étaient équivalente
à une coupe à blanc de 63 km² (« équivalent
zones rasées »). Le tableau ci-dessous donne les
détails du déboisement par le camp :
Zones déboisées du PNV deux (2) ans
après l'arrivée des réfugiés
|
Zone
|
Katale-Kahindo
(2 camps)
|
Kibumba
|
Mugunga-Lac Vert (2 camps)
|
TOTAL 5 camps
|
Zone touchée
|
14 km²
|
35 km²
|
56 km²
|
105 km²
|
Equivalent zone rasée
|
6 km²
|
15 km²
|
42 km²
|
63 km²
|
D'un point de vue qualitatif et quantitatif, le tableau montre
au moins que deux tiers du déboisement se sont produits dans les
forêts des plaines de lave, des zones relativement pauvres en
matière de biodiversité par rapport, par exemple, à la
forêt vierge subalpine dans d'autres parties septentrionales du PNV. De
plus, au moins 50% des zones rasées ou sévèrement
touchées par les réfugiés appartenaient à des
forêts jeunes composées d'espèces pionnières, au
premier stade de la recolonisation sur des coulées de lave22(*).
Les dégâts les plus irréversibles ont
été observés dans le secteur Mikeno, dans la zone
d'influence de camp Kibumba, où d'importantes zones ont
été déboisées.
Le tableau suivant montre l'évolution du
déboisement autour des différents camps, la première et la
deuxième année de présence des réfugiés.
Evolution des taux quotidiens de
déboisement
|
Zone
|
Katale-Kahindo
(2 camps)
|
Kibumba
|
Mugunga-Lac Vert (2 camps)
|
TOTAL 5 camps
|
1ère année de présence des
camps
|
1,4 ha/jour
|
3,6ha/jour
|
5ha/jour
|
10ha/jour
|
2ème année de présence des
camps
|
1,1ha/jour
|
0,6ha/jour
|
6,8ha/jour
|
8,4ha/jour
|
Moyenne sur 2 ans
|
1,2 ha/jour
|
2ha/jour
|
5,9ha/jour
|
9,1ha/jour
|
Dans les zones autour de Fatale et de Kahindo (29.000
réfugiés au total), le niveau de déboisement était
déjà relativement bas lors de la première année,
probablement parce qu'au moment de l'établissement des camps, les
agences humanitaires ont également mis en oeuvre des programmes de
protection du parc.
Par contre, les zones déboisées jouxtant le camp
de Kibumba ont subi un déboisement intensif durant la première
année. Des moyens considérables ont été
mobilisés pendant la deuxième année de
présence du camp de Kibumba, afin d'assurer tant soit peu la protection
de l'important écosystème de la zone.
Dans la zone entourant les camps de Mugunga et du Lac Vert
(abritant environ 200.000 réfugiés), le déboisement a
été particulièrement important. Cela s'explique, d'une
part, par le fait que les réfugiés amassaient d'importantes
quantités de bois de chauffe pour leur utilisation et, d'autre part, par
le fait que les réfugiés ont mis sur pied une vaste entreprise
commerciale de bois et de charbon de bois, destiné à la ville de
Goma. La forêt n'étant protégée par aucune force de
sécurité, cette activité commerciale s'est
développée et le taux de déboisement été
plus important au cours de la deuxième année.
Par extrapolation, le déboisement total
opéré par les réfugiés dans le parc pendant
près de trois d'existence des camps peut être résumé
dans le tableau suivant :
Zones affectés par le déboisement dans le PNV
|
Environ 113 km²
|
Zone complètement rasées
|
Environ 71 km²
|
Equivalent zones rasées
|
Environ 75 km²
|
Ø Coupe de bambou :
La coupe illégale de bambou fut principalement
organisée et perpétrée par les réfugiés du
camp de Kibumba. On ne trouve le bambou de la variété
d'Arundinaria alpina que dans le secteur Mikeno (partie de l'habitat
de gorilles), plus haut en altitude. Les réfugiés destinaient le
bambou à divers usages : par exemple, pour la fabrication de
paniers et de nattes, et pour la construction d'abris. Une ONG internationale
lança même un projet qui encourageait les réfugiés
à fabriquer des produits artisanaux ; ce projet fut interrompu
brusquement lorsqu'on s'aperçut que le bambou provenait
en fait du parc ! 23(*)Un total de 192 hectares de bambou a été
exploité à 50% dans le secteur Makeni (RDC), ce qui signifie que
50% de la zone touchée ont été rasés, soit une tige
sur deux coupée.
Ø Braconnage :
Pendant les deux années de présence des
réfugiés dans la région, le braconnage s'est
intensifié dans les deux secteurs sud du PNV. Les braconniers avaient
pour cibles principales deux espèces d'antilopes, les guibs
harnachés et les « duikers », mais
également les buffles de forêt et les éléphants.
Il est important de distinguer deux types de braconnages. Le
braconnage traditionnel qui recourait à des outils rudimentaires, tels
que des pièges en métal ou en corde, ou des lances, pour la
capture du gibier. Ce type de braconnage était perpétré
dans la région par les populations locales et certains
réfugiés. En revanche, la nouvelle méthode de braconnage
était le résultat de la présence dans les camps de
nombreux anciens soldats qui avaient fait venir clandestinement leurs armes du
Rwanda. Les armes automatiques étaient donc aisément disponibles
dans les camps pour, entre autres, le braconnage. Le gibier capturé de
la sorte était revendu non pas aux réfugiés pauvres, mais
aux populations locales qui pouvaient se le permettre en particulier dans des
villes de comme Goma ou Rutshuru. De nombreux militaires congolais
(ex-zaïrois) ont contribué à intensifier la pression du
braconnage sur l'écosystème, en créant des entreprises
à grande échelle qui organisaient toutes les étapes
commerciales, depuis l'abattage jusqu'à la commercialisation des
carcasses.
En juillet et août 1995, des braconniers tuèrent
quatre (4) gorilles de montagne, dont trois (3) mâles à dos
argenté et une femelle adulte ; il s'agissait des premiers cas de
massacres de gorilles dans les Virunga depuis plusieurs
décennies24(*).
Bien qu'il n'y ait probablement aucun lien direct entre la présence de
réfugiés et les braconniers qui commirent ces actes, il est
néanmoins possible que ce type de braconnage soit la conséquence
de l'état général de désordre et
d'insécurité exacerbés par l'afflux de personnes
déplacées.25(*).
Ø Plusieurs perturbations résultant du
transit des réfugiés
Parmi les centaines de milliers de réfugiés qui
fuirent le Rwanda en juillet 1994, plusieurs milliers traversèrent le
massif des Virunga pour atteindre l'ex-Zaïre. Certains vécurent
même dans la forêt pendant plusieurs semaines, avant de sortir du
côté congolais. La plupart firent le voyage avec des
bétails tels que les vaches, les chèvres et les moutons. Ce type
d'activité eut certainement des répercussions sur
l'écosystème forestier ; il augmenta également le
risque de transmission de maladies à la faune sauvage.
Ø Menaces sanitaires sur la faune
sauvage
L'utilisation intensive de la forêt par les populations
humaines et les animaux domestiques pendant plusieurs années, a
constitué un risque sérieux pour la faune sauvage du PNV.
En tant que membres de la famille des anthropoïdes, les
gorilles sont parmi nos plus proches parents au niveau génétique,
et sont sensibles à un grand nombre de pathogènes d'origine
humaine. Les maladies qui peuvent être transmises de l'homme au gorille
comprennent un certain nombre des maladies respiratoires (par exemple la
rougeole, la tuberculose, la pneumonie, la grippe), mais aussi les maladies
transmissibles par voie fécale-orale (par exemple l'hépatite,
l'herpès, la gale, les vers intestinaux, la polio,..)26(*). Bien que l'accès
à l'entièreté du parc ne soit pas encore totalement
recouvré à ce moment, l'on peut présumer, en raison de
quelques cas de mort constaté, que l'impact des mouvements
énormes et complexes de populations humaines dans la forêt sur
l'état de santé de gorilles de montagne, présente des
certitudes. Il est cependant fort probable que le risque pour les gorilles de
tomber malades à cause de pathogènes humains a augmenté
d'une façon critique.
Le passage de milliers des vaches, chèvres et moutons
dans le PNV sud a, lui aussi, constitué une grave menace sanitaire pour
les populations d'ongulés sauvages de la région à savoir
les buffles et les antilopes. La fièvre aphteuse et la tuberculose
bovine comptent parmi
les maladies qui peuvent être transmises du
bétail domestique aux ongulés27(*).
2°) Braconnage systématique au Parc
National de la Garamba
D'une superficie de 5.000 km², le PNG est situé
dans la province Orientale, à proximité de la frontière
avec le Soudan. Ce parc national est connu pour abriter une population de
rhinocéros blancs dont le nombre est à ce jour réduit
à une dizaine d'individus. Trois autres grands mammifères
peuplent également la réserve : la girafe du nord,
l'éléphant et l'hippopotame. Les paysages du parc comprennent
d'immenses savanes, herbeuses ou boisées, entrecoupées de
forêts-galeries le long de rivières et de dépressions
marécageuses28(*).
A l'instar du PNV, ce site a été plus d'une fois
inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril, suite à la
guerre au sud du soudan et à la succession de conflits qu'a connu la
RDC29(*).
En effet, les rebelles soudanais de la SPLA (Armée
populaire pour la libération du soudan) en débandade en RDC se
sont installés dans des collectivités voisines du parc où
ils exercent une pression sans précédent sur la faune du parc de
Garamba. Des espèces dont le rythme de reproduction est
particulièrement lent comme les éléphants et les
rhinocéros blancs, ont été systématiquement
chassés par ces réfugiés transformés en
braconniers. Ils se livrent impunément au commerce des pointes d'ivoires
et des cornes de rhinocéros ainsi qu'à l'exportation de certaines
espèces telles que la tortue, le crocodile30(*). Selon le rapport de certains
auteurs, le braconnage a véritablement pris de l'ampleur autour du PNG,
entre 1996 et 1997, au cours de la première guerre qui eût lieu en
RDC. Avec comme conséquence l'établissement des camps de
personnes déplacées qui ont décimé la population
d'éléphants qui se trouve être réduite aujourd'hui
à moitié, celle de bisons des deux tiers et celle des
hippopotames des trois quarts31(*).
3°) Atteintes portées à la faune et
à la flore aux Parcs Nationaux de
Kahuzi - Biega, de la
Maïko et de la Réserve à Okapis d'Epulu
Le PNM est situé à cheval entre les Province
Orientale et du Nord-Kivu, il a une superficie de 10.830 km². De par sa
position géographique, ce parc appartient à l'une des
régions forestières les plus isolées du pays, et abrite
trois des plus spectaculaires espèces animales endémiques du
pays : le gorille de plaines de l'est, l'okapi, et le paon du
Congo. Ces espèces ont fait l'objet de menaces sérieuses par la
présence massive de réfugiées et personnes
déplacées dans ce site.
Tandis que le PNKB est situé, lui, dans la province du
Sud-Kivu, à proximité de la frontière avec le Burundi. Il
a une superficie de 6.000 km², couvert de vastes étendues de
forêt tropicale primaire et dominé par deux volcans
éteints : le Kahuzi et le Biega. Entre 2.100 et 2.400 m d'altitude
vit l'une des dernières populations de gorilles de montagne, qui
comptait avant les différentes guerres seulement 250 individus. Ce
nombre est à revoir de manière decrescendo, étant entendu
la persistance du phénomène.
La Réserve de faune à Okapis est située
dans la forêt de l'Ituri au Nord-est de la RDC, près des
frontières avec le Soudan et l'Ouganda. Ainsi que l'indique son nom, la
Réserve abrite de nombreux okapis. En 1996, leur nombre était
estimé entre 3.900 et 6.350, sur une population totale estimée de
10.000 à 20.000 individus. La Réserve accueille aussi le Centre
de Conservation et de Recherche d'Epulu, sur la rivière Epulu.
Cette Réserve de faune à okapis comme les deux
parcs sus évoqués sont sur la liste du patrimoine mondial en
danger32(*). La plus
grande menace encourue est celle de la déforestation, causée par
l'agriculture sur brûlis et la chasse pour la vente de la viande de
gibier. Alors que les peuples indigènes pygmées Mbuti respectent
la forêt et la faune sauvage, les immigrants n'ont pas, eux,
manifesté ce même respect à l'égard de la nature,
qui est le pourvoyeur et le réservoir des ressources pour
l'humanité.
Jusqu'en 1991, peu avant la guerre, les recettes produites par
les parcs nationaux grâce notamment à l'organisation des visites
et à l'éco-tourisme, atteignaient près de 70.000
$US33(*).
Le manque à gagner touche aussi d'autres secteurs tels
que l'hôtellerie. Les états des lieux exhaustifs et
détaillés sur les conséquences de l'afflux des
réfugiés rwandais de 1990 à 1994, d'une part, et des
guerres qui se sont succédé avec des conséquences sur les
aires protégées, d'autre part, est une tâche bien
fastidieuse.
B.- Coût écologique lié aux flux
migratoires
La dégradation de l'environnement et la perte des
ressources naturelles renouvelables constituées de la faune et de la
flore dans les parcs et réserves apparentées, consécutives
au déplacement massif de populations pour cause de guerres, ne
représentent en réalité que la partie visible de
l'iceberg.
Nous tenons à présenter ici une
évaluation qui a une valeur plutôt indicative que scientifique
étant donné les conditions dans lesquelles elle fut
effectuée ; le mal étant toutefois plus profond et plus
difficile à quantifier34(*). Cette évaluation porte entre autres sur
les ressources fauniques, floristiques, ainsi que sur les matériels et
les infrastructures qui ont fait l'objet des destructions méchantes,
suivis de pillage systématique des biens et d'équipements. Ce qui
a provoqué une régression quasi totale des activités de
l'industrie touristique et par voie de conséquence, le manque à
gagner pour le Trésor de l'Etat congolais.
Comme on s'en rendre compte, il n'existe pas à ce jour
des données chiffrées pour certains endroits tels que le PNG, le
PNM de même que la Réserve faunique à Okapi.
Coût estimatif des pertes dans les aires
protégées (en $US)
Catégorie des Sites
|
Dégâts matériels
|
Dégâts écologiques
|
Manque à gagner
|
Total
|
PNV
|
11.162.000
|
26.000.000
|
11.582.400
|
48.744.400
|
PNG
|
|
16.850.000
|
|
16.850.000
|
PNKB
|
775.000
|
40.150.000
|
6.864.000
|
47.789.000
|
PNM
|
|
4.050.000
|
|
4.050.000
|
Réserve de faune à Okapis
|
266.500
|
8.300.000
|
|
8.566.500
|
Total
|
12.203.500
|
95.350.000
|
18.446.400
|
12.599.990
|
Outre la dégradation de la biodiversité telle
que décrite plus haut du fait de l'arrivée massive des migrants
et réfugiés, les conséquences de conflits armés se
manifestent également par une exploitation illicite des ressources.
§2. Exploitation illégale des
ressources minières et forestières
De tout temps, la guerre et l'exploitation économique
ont toujours été étroitement liées. La
surexploitation des ressources naturelles est en effet souvent reliée
directement au conflit armé pour des motifs aussi bien de subsistance
qu'à des fins commerciales.
En temps de conflits armés, ce sont souvent les besoins
élémentaires de survie de toutes les couches de la
société qui dictent les stratégies économiques. Au
niveau des personnes déplacées, une tendance vers une plus grande
dépendance à l'égard des activités de subsistance
et, qui plus est, à l'égard d'activités de subsistance
différentes peut émerger. L'agriculture peut devenir impraticable
et les gens contraints à vivre au jour le jour. Dans de telles
conditions, les ressources naturelles gagnent en importance au niveau des
stratégies de subsistance. Les changements au niveau des
stratégies économiques doivent souvent être
accompagnés d'un changement au sein des organisations sociales. Cette
question est fondamentale puisque les moindres perturbations au niveau des
activités de subsistance peuvent engendrer la famine.
Dans un élan de survie, les personnes
déplacées en complicité avec des multinationales,
opéraient dans l'est de la RDC où ils s'adonnaient
à l'extraction de minéraux précieux, comme le diamant,
l'or et le coltan, en l'absence de tout contrôle environnemental35(*).
Des multinationales telles que LITTLEROCK MINING LIMITED,
TENFIELD HOLDINGS LIMITED [...] opéraient illicitement à Mongwalu
dans la Province Orientale sans permis d'exploitation délivré en
bonne et due forme par les autorités compétentes. Les
conséquences sur le plan environnemental de cette exploitation pour le
moins illicite, sont incalculables. Parmi celles-ci, on peut épingler
à titre purement indicatif les impacts suivants qui affectent à
ce jour le milieu naturel :
Ø La contamination des nappes phréatiques et des
rivières par les produits d'extraction des minerais
(mercure) comme dans la rivière Chari en Ituri et la contamination
fécale en raison de l'absence de latrines et fosses sceptiques dans
certains camps de réfugiés surpeuplés ;
Ø L'exploitation forestière illégale par
les entreprises ougandaises qui sous-traitaient leurs activités par
l'entremise des personnes déplacées autour de Mambassa (Ituri).
Cette situation a très fortement modifié les conditions de vie
des pygmées Mbuti qui vivent de la forêt tropicale dans cette
région. De plus, les relations d'échange des Mbuti avec les Bila,
une communauté d'agriculteurs -pêcheurs, étaient
menacées par l'arrivée d'orpailleurs, les chercheurs d'or
étant généralement suivis par d'autres immigrés qui
déchiffrent la forêt pour cultiver, etc.
Ø La disparition des massifs forestiers qui a des
impacts économiques et sociaux forts. Elle coupe l'accès aux
ressources naturelles indispensables à la survie des populations
locales. La forêt est en effet la première source
d'approvisionnement en viande, fruits, graines, tubercules, produits
médicamenteux36(*).
Section II : Conséquences induites sur le
plan socio-économique
La présente section examine brièvement les
questions qui ont affecté ou modifié l'environnement
socio-économique de la région de l'est de la RDC, en
raison de la présence nombreuses des réfugiés et des
personnes déplacées. Deux points saillants méritent
d'être évoqués ici à savoir, la ruée des
populations migrantes vers les ressources (§1), et la chute des recettes
touristiques (§2), avec une exacerbation du niveau de perception des
communautés locales quant à ce.
§1. Ruée vers les
ressources
Les expressions « populations en danger »,
« crise humanitaire », génocide »,
suggèrent une catastrophe imminente qui appelle une action
immédiate. Mais face à l'inertie qui caractérise parfois
le choix politique, l'intervention tarde à venir. Moralité, les
personnes déplacées, profitant de la commisération
internationale que suscite leur situation, se livrèrent à une
pression supplémentaire sur l'économie de la région au
point de rendre le pays plus vulnérable à l'exploitation des
ressources.
Concrètement, les activités de conservation
durent cesser à cause de la situation devenue trop instable. Le
personnel du secteur de la conservation fut parfois contraint de quitter sa
mission et de fuir. Cruellement, certains risquèrent parfois leur
vie ; d'où des réseaux de commerce illicite se
tissèrent autour des activités de braconnage. C'est la situation
qui a été signalée au niveau du PNG où les rebelles
soudanais de la SPLA ont comblé (ne dit-on pas que la nature a horreur
du vide) cette absence d'autorité par des intérêts
commerciaux abusifs.
§2. Pertes de recettes
touristiques
Les facteurs ci-haut décrits se traduisent souvent par
une pénurie ou par la dégradation des ressources. Ils peuvent
avoir une incidence considérable à long terme sur les modes de
subsistance de résidents indigènes. Face à l'ascendance
prise par les personnes déplacées sur les infrastructures, les
activités touristiques connaissent une chute vertigineuse voire
quasi-inexistantes. Avec des répercussions en chaine sur le budget
national et toute la situation socio-économique du pays.
CHAPITRE SECOND:
INSUFFISANCES NORMATIVES ET INSTITUTIONNELLES
DANS LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT PENDANT LES CONFLITS ARMES
Lorsqu'un conflit ou une crise éclate, le premier
impératif est de sauver des vies et de réduire les souffrances
humaines. L'accent est mis sur les besoins humains immédiats et à
court terme ; les préoccupations environnementales sont, elles,
reléguées au second plan37(*).
Considérant cependant qu'un environnement
dégradé menace la subsistance à long terme des
populations, des dispositions pour sa protection peuvent et doivent être
mis en oeuvre aussi bien avant, pendant qu'après la période de
guerre. Ila été rapporté que dès l'émergence
de la crise des réfugiés dans la région de Goma et durant
les premiers mois d'installation des camps, les mesures d'atténuation de
l'impact sur l'environnement ont mis du temps à être mises en
place. Sans revenir sur l'ampleur des problèmes, notamment humanitaires,
auxquels les agences humanitaires présentes dans la région furent
confrontées, il faut reconnaitre que la collaboration entre les
différents secteurs, surtout entre les agences de conservation et les
organisations humanitaires, n'a démarré que tardivement38(*).
Aussi, envisageons-nous de faire dans les
développements qui suivent un tour d'horizon des instruments juridiques
et réglementaires qui existent au niveau national et international pour
la protection de l'environnement en situation de conflits armés. Ce
survol nous permettra de comprendre les faiblesses du cadre normatif
actuellement en vigueur. Lequel cadre devait normalement s'appliquer pour
préserver, autant que faire se peut, l'environnement fragile des impacts
et conséquences des guerres en RDC (Section I). Nous tenterons par
ailleurs d'explorer l'interface entre l'humanitaire et la protection de
l'environnement, pourquoi les considérations environnementales
n'ont-elles pas été prises en compte lors des opérations
d'urgences (Section II).
Section I : Cadre normatif protégeant
l'environnement en temps de guerre
Il existe des outils juridiques qui peuvent s'avérer
utiles pour réduire au minimum ou empêcher les impacts et
conséquences de la guerre sur l'environnement. Certains d'entre eux se
rapportent aux activités des belligérants, c'est-à-dire
à la conduite de la guerre sans impacter sur l'environnement
(§2). Tandis que d'autres intéressent, à proprement
parler, les questions liées à la conservation des ressources
naturelles et de la biodiversité (§1).
Il s'agit donc de faire le point des règles de
protection de l'environnement en temps de paix, pour ensuite déterminer
leur applicabilité en temps de guerre par une prise en compte des
conséquences provoquées par celle-ci.
§1. Outils juridiques de prévention
relevant du DIE
Le DIE comprend une série de conventions qui
s'appliquent, on s'en doute, en cas de menaces à l'environnement
liées conséquences de la guerre. La mise en oeuvre de ces
conventions aurait pu limiter les dégradations subies par
l'environnement suite aux flux migratoires de populations pendant les conflits
armés à l'est de la RDC.
A.- La Convention sur la diversité biologique du 05
juin 199239(*).
Il ressort que certains articles de cette convention ont une
incidence sur les activités humaines qui ont des effets néfastes
sur la biodiversité. Ainsi, l'article 7c demande aux gouvernements
d'identifier les menaces qui ont un impact négatif sur la
biodiversité. L'article 8 stipule que les gouvernements doivent mettre
en place des mesures adéquates pour contrôler ce type
d'activités. L'article 14 demande quant à lui que les
gouvernements avisent les pays voisins en cas de menace sérieuse
susceptible de s'étendre au-delà des frontières.
Nous relevons que la cette Convention n'a pas
expressément défini ce qu'il faut entendre par
« menaces qui ont un impact négatif sur la
biodiversité », pas plus qu'elle n'a indiqué les
activités susceptibles d'être considérées comme
telles. Par extrapolation, pouvons-nous considérer le déplacement
de populations pour cause de guerre comme une menace pouvant impacter
négativement sur l'état de l'environnement, et donc de la
diversité biologique ?
A ce sujet, nous serions tenter de répondre par
l'affirmative. En effet, les flux migratoires consécutifs aux
différentes guerres qui se sont déroulées dans la
région des Grands-lacs africains, constituaient à coup sûr
une menace pour la biodiversité lorsqu'on mesure les besoins vitaux
auxquels ces populations étaient exposées. Pour assurer leur
survie et leur subsistance, ces populations étaient enclines à
détruire bien malgré elles l'environnement.
La RDC, sans préjudice du respect de ses obligations
internationales découlant du Protocole relatif au statut des
réfugiés et des Principes directeurs relatifs au
déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre
pays, en prenant la juste mesure des impacts environnementaux que le flux
migratoire allait provoquer sur son territoire, devait recourir à la
communauté internationale aux fins d'obtenir un soutien approprié
pour l'accueil et l'installation des réfugiés et des personnes
migrantes. Une telle démarche aurait pu à tout le moins
contribuer, à notre avis, à limiter l'exploitation abusive des
ressources et la destruction des écosystèmes.
B.- La CITES
La Convention de Washington sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
entrée en vigueur le 17 septembre 1973 pourrait jouer un rôle
important40(*). En effet,
si elle était appliquée de manière intégrale dans
les circonstances de conflits, elle réglementerait et limiterait le
commerce international de ces espèces auquel les personnes
déplacées se sont livrées si allégrement, sous le
fallacieux prétexte de leur survie. Le trafic transfrontalier des
espèces animales et végétales menacées, se trouve
limité aux termes de cette convention par une série de
mécanismes de surveillance et de son application.
Concrètement parlant, la RDC se devait de mettre en
branle les mécanismes de la CITES pour faire en sorte que les
populations soient moins enclines à l'abattage des
éléphants et des rhinocéros blancs pour
récupérer leurs pointes d'ivoires et leurs cornes. Cet
immobilisme du gouvernement congolais doublé d'une espèce de
laxisme et de passivité de la communauté internationale, n'a fait
qu'encourager le trafic illicite des produits de ces espèces, commerce
réputé très lucratif, du reste ! Fait à noter,
c'est que visiblement cette convention s'attaque surtout aux problèmes
imputables aux « affaires de routine » plutôt
qu'aux situations d'urgence extrêmes provoquées par les conflits.
C.- La Convention du patrimoine mondial
Les Etats membres de l'UNESCO ont adopté en 1972, dans
le cadre d'une conférence générale, la Convention pour la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel dans le but de s'attaquer
aux menaces croissantes des avoirs inestimables que constitue le patrimoine
culturel et naturel. Ce texte a pour but de combattre cette situation critique
et d'identifier, d'évaluer, de protéger et de conserver notre
patrimoine mondial irremplaçable. La convention a mis sur pied en 1976,
un Fonds et un Comité du patrimoine mondial. Ce Comité a
également mis sur pied un mécanisme de mise en évidence
des sites qui sont confrontés à des menaces
particulièrement graves, c'est-à-dire la Liste des sites du
patrimoine mondial en danger41(*). A noter que la classification établie par
cette liste repose sur de multiples mécanismes y compris l'obligation
pour le pays membre où le site est situé de soumettre un
programme d'activités correctives pour s'attaquer aux menaces42(*).
Cependant, il est étonnant de constater qu'une
étude effectuée en 1991 par l'UICN, à la demande de
l'UNESCO, n'identifiait aucun site du patrimoine mondial comme étant
menacé par des activités militaires ou par des
déplacements massifs de populations43(*). En effet, quand bien même ce principe ait
été conçu comme un mécanisme d'alerte
avancée en cas de crise, elle se heurte parfois à la lenteur et
à la lourdeur des procédures des NU. Mais depuis la situation qui
a prévalu en RDC, cet état de choses a rapidement
évolué tant et si bien que le PNV fut le premier site inscrit sur
la liste critique en raison d'un conflit armé et d'une crise de
refugiés en 199444(*). Plusieurs autres sites se sont depuis ajoutés
à la liste, incluant les quatre sites du Patrimoine mondial
situés en RDC, chacun ayant été touché par les
crises de populations migrantes suite aux conflits survenus dans la
région.
En tout état de cause, il faut reconnaître que la
Convention du patrimoine mondial n'a pas toujours rempli sa mission au niveau
international. Bien que les ressources financières à la
disposition de l'UNESCO aient été insuffisantes au point de vue
technique et matériel pour protéger de manière
adéquate les sites menacés, cette institution aurait pu jouer un
rôle plus déterminant, tant sur le plan politique que
diplomatique. Etant entendu que son personnel occupant les postes clés
sur les sites concernés devraient prendre conscience du pouvoir
potentiel de conservation qu'il détient et savoir l'exploiter pour
promouvoir la conservation des sites contre l'afflux migratoire des
populations. Tout récemment, l'UNESCO a su, en collaboration avec
diverses parties intéressées au niveau local ( ONG de
conservation, agences de coopération technique et institutions
nationales), mobiliser la Fondation privée des NU afin qu'elle
s'implique massivement dans les sites du Patrimoine mondial situés en
RDC45(*).
Quoi qu'il en soit, on peut affirmer sans crainte d'être
contredit que l'UNESCO n'a pas toujours été en mesure de fournir
aux sites du patrimoine mondial, plus particulièrement à ceux
menacés, un soutien continu et fiable. C'est à se demander si
l'étiquette « site du Patrimoine Mondial »
revêt encore un caractère prestigieux !
C.- D'autres Conventions afférentes à la
conservation et à la protection de
l'environnement
La Convention africaine sur la conservation de la nature et
des ressources naturelles du 15 septembre 1968, dite Convention d'Alger, traite
à son article 10 de l'établissement et du maintien des aires de
conservation. En outre, la Charte mondiale de la nature adoptée le 28
octobre 1982 stipule que « l'environnement devra être
protégé de toute détérioration causée par la
guerre ou autres activités [...] et que « les activités
militaires néfastes à l'environnement devront être
évitées ». Depuis le Sommet sur les forêts tenu
à Brazzaville en 2005, le Traité relatif à la conservation
et la gestion durable des forêts d'Afrique Centrale a vu le jour.
Ces conventions existent certes, mais dans la pratique elles
s'avèrent souvent inefficaces. Cela est d'autant plus paradoxal que la
communauté internationale semble être davantage consciente des
conventions internationales qui protègent l'environnement et de la
nécessité de renforcer leur application. Nous postulons pour que
même en l'absence d'un fondement juridique de contrôle, la seule
existence des conventions internationales pourrait fournir la justification
morale et les ressources financières nécessaires à la
poursuite de conservation en temps de conflit.
Outre le DIE qui comporte, comme on l'a vu, des dispositions
spécifiques de protection de l'environnement et qui sont valides en
temps de conflits, les règles actuelles du DIH devraient permettre de
limiter sensiblement les atteintes à l'environnement en période
de conflit, du moins si elles étaient efficaces.
§2. Protection de l'environnement en
DIH
Soulignons à titre d'observations préliminaires
que le DIH est la branche du droit international public qui
réglemente la conduite des hostilités en période de
conflits armés ; elle tend aussi à protéger les
victimes de conflits armés, qu'elles soient civiles ou non
En effet, des instruments juridiques réglementaires
existent au niveau international pour la protection de l'environnement en
période de conflits armés et sont constitués de
règles du droit de la guerre ainsi que règles du droit de la paix
qui prévoient des dispositions de protection ; et ce tant dans le
domaine du droit conventionnel que dans celui du droit coutumier46(*).
Compte tenu de leur importance et des enjeux qu'ils
soulèvent relativement aux conséquences de la guerre liées
aux déplacements de populations pour cause de guerre, ce sont trois
grands instruments juridiques qui retiennent notre attention.
A.- La Convention ENMOD
La Convention sur l'utilisation des techniques de modification
de l'environnement à des fins militaires ou toutes autres fins, qui est
entrée en vigueur le 05 octobre 1978, est l'une des conventions qui
protègent directement l'environnement naturel en situation de conflit
armé47(*). Elle
stipule en son article premier que : « Chaque Etat partie
à la présente Convention s'engage à ne pas utiliser
à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles des techniques de
modification ayant des effets étendus , durables ou graves, en tant que
moyens de causer des destruction, des dommages ou des préjudices
à tout autre Etat partie ».
Selon ENMOD, le bouleversement de l'équilibre d'une
région notamment, ne doivent pas être provoqués par
l'utilisation des techniques de modification de l'environnement. Cependant, une
question mérite d'être : est-ce que les déplacements
massifs de populations provoqués par les conflits armés et qui
ont un impact négatif certain sur l'environnement, rentrent-ils dans le
champ d'application de cette convention ?
La réponse ne peut qu'être négative dans
la mesure évidente où ce texte, si important, soit-il,
soulève de nombreuses questions dont certaines ne trouvent pas encore de
réponses à ce jour. En effet, la Convention continue de souffrir
de ses faiblesses surtout dues au manque de précision dans la
définition des termes « étendu, durable et
grave » et sa limitation aux seules armes de guerre relevant parfois
de la science-fiction48(*), alors même qu'il a été
démontré qu'un flux migratoire incontrôlé peut en
seule constituer une « arme » redoutable pouvant
occasionner la destruction de l'environnement49(*).
B.- Le Protocole I de Genève de 1977
Si ENMOD interdit la « guerre
géophysique », le texte additionnel des Conventions de
Genève de 1949, connu sous le nom de Protocole I, interdit le recours
à la « guerre écologique ». L'article 55
alinéa 1er stipule que : « La guerre sera
conduite en veillant à protéger l'environnement naturel contre
des dommages étendus, durables et graves. Cette protection inclut
l'interdiction d'utiliser des méthodes et moyens de guerre conçus
pour causer ou dont on peut attendre qu'ils causent de tels dommages à
l'environnement naturel, compromettant, de ce fait, la santé ou la
survie de la population ». L'alinéa 2 est plus formel :
« Les attaques contre l'environnement naturel à titre de
représailles sont interdites ».
Mais il se pose un problème de pertinence de ces
règles par rapport aux effets sur l'environnement dus aux mouvements de
populations pendant la guerre à l'est de la RDC. Bien
qu'utiles, il appert que ces règles sont difficiles à appliquer
en période de conflit. La difficulté de mise en oeuvre de ces
instruments est l'une des causes principales de l'exacerbation et de la
persistance des impacts environnementaux des conflits. Au demeurant,
l'espèce sous examen présente une telle particularité que
l'avènement d'une approche nouvelle et d'un cadre innovant parait plus
qu'opportun. Toutefois, nous pensons que cette espèce de
« vide juridique » ne doit pas pour autant légitimer
le phénomène de destruction de l'environnement par des
populations en détresse pour cause de guerre.
C.- Les Directives du CICR de 1996
Il s'agit des manuels d'instruction militaire sur la
protection de l'environnement en période de conflit et sont
constitués des règles du droit coutumier. En effet, le CICR
reconnait que « le droit existant offre une protection suffisante
pour autant qu'il soit correctement mis en oeuvre et
respecté ». En réalité, ces Directives ne
constituent pas une nouvelle codification, mais plutôt une un outil
pratique et efficace pour :
- Amener les Etats et les forces armés à
protéger l'environnement naturel en période de conflit
armé en prenant des mesures adéquates ;
- Faciliter l'instruction de la formation des forces
armées dans un domaine souvent négligé du droit
international humanitaire, celui de la protection de l'environnement
naturel ;
- Interdire l'usage des méthodes et moyens dommageables
à l'environnement naturel lors des conflits armés eu cours
desquels seuls les objectifs militaires sont attaqués, mais pas
l'environnement.
Le but des règles du DIH ci-dessus exposées
relatives à la protection de l'environnement ne consiste donc pas
à exclure totalement les atteintes à l'environnement mais bien
plutôt à les limiter à un niveau jugé
tolérable. Mais nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur le
contenu, les limites et les lacunes éventuelles des normes du DIH
relatives à la protection de l'environnement en période de
conflit armé, ainsi que sur les moyens d'améliorer cette
protection50(*). En effet,
malgré le progrès réalisé, la matière
d'environnement passe pour le parent pauvre du droit international des
conflits armés. Les atteintes inacceptables portées à la
faune et à la flore pendant les conflits armés qui ont
sévi dans la région des Grands-lacs africains, dont les personnes
déplacées de l'est de la RDC sont comptables, montrent,
si besoin en était encore, que la protection reconnue à
l'ensemble de la population civile par les règles du DIH n'est qu'une
illusion. Au-delà, la protection proclamée de l'environnement par
les règles régissant les conflits armés, nous parait
à la limite comme un voeu simplement pieux.
Afin de combler les manquements de la loi de guerre et du
droit international de l'environnement, l'UICN a récemment
proposé dans une perspective de lege ferenda, un Projet de
convention qui offrirait en temps de conflit armé une protection
spéciale aux « aires protégées naturelles ou
culturelles d'importance internationale » désignées par
le Conseil de sécurité des NU. Mais dans l'entre-temps, force est
de reconnaitre que là où la primauté du droit n'existe
plus, les conventions internationales resteront toujours des outils de
persuasion morale et de sensibilisation pour l'obtention d'un soutien financier
et technique.
Section II : Protection de l'environnement et
opérations humanitaires
On ne le dira jamais assez, l'environnement
ne peut pas être la préoccupation principale quand des vies
humaines sont en danger ou que des valeurs humaines fondamentales doivent
être défendues. Les considérations environnementales sont
parfois ignorées au profit d'intervention d'urgence (§1). Et
pourtant, une assistance «in situ » de populations et
de personnes déplacées pourrait s'avérer comme un
instrument privilégié de prévention de l'environnement
(§2).
§1. Défaut d'une prise en compte des
aspects environnementaux lors des opérations
humanitaires
Il convient de noter que les organisations humanitaires sont
parfois appelées à intervenir sur une grande échelle lors
de la phase critique de conflit armé. Leur préoccupation
dominante est d'assurer la survie immédiate des populations
touchées par le conflit. Toutefois, ces organisations peuvent avoir des
effets néfastes sur l'environnement en tentant de réaliser cet
objectif. Deux exemples provenant de l'étude du cas des Virunga
illustrent bien le problème51(*).
En premier lieu en effet, pendant la phase critique d'une
urgence médicale, une organisation médicale importante dut jeter,
dans le parc national, une quantité importante de déchets humains
solides et seringues utilisées. Dans un autre cas, une ONG mit sur pied
un programme de production de revenus en enseignant à des
réfugiés comment fabriquer des meubles en bambou. Il devint vite
évident que le bambou était prélevé au parc
protégé avoisinant.
Par ailleurs, en termes de pollution ; les
réfugiés et les personnes déplacées constituent une
véritable menace puisqu'ils sont souvent regroupés en grand
nombre dans des conditions précaires. Ils peuvent polluer les eaux de
surface en cherchant à survivre et propager des maladies infectieuses au
cours de leur fuite. Cette dernière préoccupation constitue une
menace non seulement pour la santé publique des populations humaines
mais aussi pour la faune indigène. Ainsi, lorsque des latrines sont
installées dans un habitat dans un habitat sauvage, de manière
planifiée ou impromptue, les déchets produits représentent
un facteur de risque important et susceptible de n'être confirmé
qu'une fois la contamination survenue. Certains germes infectieux
présents dans les déchets humains de meurent virulents même
après plusieurs années enfouis dans le sol. Le risque de propager
ainsi des maladies à la faune est particulièrement
inquiétant dans le cas de grands singes tels les chimpanzés et
les gorilles52(*).
Dans le même ordre d'idées, il faut souligner que
la présence de bétail domestique dans les habitats naturels,
souvent associée aux mouvements de masse des populations en situation
d'urgence, peut avoir un impact qui dépasse largement les effets du
surpâturage, du piétinement de la végétation et de
la concurrence écologique avec les ongulés sauvages. Le
bétail domestique et leurs propriétaires humains
présentent aussi un risque de transmission de maladies aux animaux
sauvages. Des affections telles que la maladie du charbon, la maladie de
Carré et la tuberculose bovine peuvent être transmises aux animaux
sauvages avec des conséquences souvent disproportionnées53(*).
Ces exemples, comme tant d'autres, prouvent à
suffisance que les opérations d'assistance humanitaire, bien
qu'indispensables, augmentent les besoins et les dégâts
environnementaux. Dans l'urgence, les drames humains, les atrocités de
la guerre et les mouvements de populations font apparaitre la protection et la
restauration de l'environnement comme secondaire. Or, les conditions de la paix
sont intimement liées à un environnement préservé.
Protéger la nature c'est aussi protéger l'homme et notre
humanité54(*).
§2. Assistance et protection humanitaires
« in situ » : instrument privilégié de
prévention
de l'environnement
En 1994, afin d'empêcher un exode imminent vers le
Sud-Kivu en RDC, les NU organisèrent une vaste opération
humanitaire pour maintenir des populations en fuite à l'intérieur
du Rwanda. Les distributions d'aide restaient délibérément
derrière le train migratoire pour en ralentir le mouvement. En
parallèle, de nouveaux camps furent ouverts près des
frontières congolaises pour rassurer les déplacés.
Plusieurs centaine de milliers de rwandais ont donc été
stabilisés par une utilisation stratégique de l'assistance
humanitaire dont ils dépendaient pour survivre. Lorsqu'en septembre de
la même année, il fut décidé que des
déplacés devaient retourner chez eux, un système
d'encouragement au retour fut mis en place (transport, kit de reconstruction,
etc.), en même temps qu'un système de sanctions quand l'incitation
au retour n'avaient pas les résultats escomptés. Pour disperser
les camps, il fut ainsi décidé que le flux d'aide
s'arrêterait en mars et avril 1995, y compris les livraisons
d'eau55(*).
La décision des NU de couper tout vivre à des
personnes qui en dépendaient entièrement, ne laisse aucun doute
sur la collusion, dans ce cas, entre logique humanitaire et système de
contrôle des personnes déplacées. Partant, elle prête
le flanc à la critique et ouvre la voie aux abus de toute nature sur
l'environnement (ensemble des écosystèmes comprenant l'eau,
l'air, le sol, la faune et la flore) auxquels ces populations se sont
livrées.
En clair, le système de protection de
déplacés mis en place par les NU a montré ses limites.
Depuis, malheureusement, les événements au Darfour qui sont d'une
actualité brûlante, montrent que l'approche des NU
vis-à-vis des déplacés n'a pas tiré les
leçons des corrélations entre guerres et état de
l'environnement dans la partie orientale de la RDC. Une réflexion
critique s'impose, dès lors.
SECONDE PARTIE :
EVALUATION ENVIRONNEMENTALE EN CONTEXTE
POST-
CONFLIT
L'évaluation environnementale est un outil d'aide
à la décision apparu dans les années 70 aux Etats-Unis,
puis en France à l'échelle des projets et sous la forme d'EIE. Au
départ utilisée comme outil d'évaluation des impacts des
projets de développement sur l'environnement, la procédure d'EE
s'est constamment élargie, pour inclure les composantes
économiques et sociales, ainsi que des plans et programmes56(*). Aujourd'hui, l'EE peut
être définie comme un outil de prévention qui s'appuie sur
le processus d'identification, de prévision et d'atténuation des
impacts biophysiques et sociaux des projets, des plans et de programmes de
développement. L'étude d'impact s'appuie donc sur un certain
nombre de méthodes, qualitatives ou quantitatives, qui prennent appui
sur les sciences naturelles, les sciences physiques, l'ingénierie ou les
sciences sociales et humaines, ou dans l'impact des projets similaires
réalisés antérieurement.
A l'exception des efforts du PNUE sur les évaluations
écologiques post-conflits ainsi que quelques communications faites dans
les manifestations internationales, peu de travaux sur les évaluations
environnementales en situation de conflit armé ont été
réalisés. Ainsi, contrairement aux autres domaines de
connaissances (scientifiques, économiques,...), les spécialistes
de l'évaluation environnementale se sont à ce jour peu
intéressés à cette question57(*).
En situation de conflits armés, malgré les
difficultés et les différences évidentes liées
particulièrement à l'effondrement de la gouvernance
environnementale et l'absence d'un cadre réglementaire bien
défini, nous pensons que les outils et les méthodes actuellement
en vigueur en EE peuvent être utiles à l'analyse, comme à
la gestion et à l'atténuation des impacts environnementaux
liés aux conflits armés. Le cadre logique de l'EE que nous avons
conçu relativement à la présente analyse, nous permet
d'identifier les principaux enjeux environnementaux soulevés par le
déplacement des populations pendant les conflits armés dans
l'est de la RDC (Chapitre premier). De cette analyse,
il ressort que l'EE a un grand rôle à jouer en situation
post-conflit, en intervenant dans les actions de planification de gouvernance
environnementale et de reconstruction (Chapitre second).
CHAPITRE PREMIER :
ENJEUX D'UNE EVALUATION ENVIRONNEMENTALE APRES LES
CONFLITS ARMES
Bien que relativement nouveau comme champ d'application de
l'EE, la problématique des conflits armés et ses liens à
l'environnement, suscite des préoccupations tant de la part de la
communauté des scientifiques, des économistes, des juristes, des
spécialistes en environnement que celle des organisations et
institutions dédiées au développement. Dans la mesure
où il s'agit d'esquisser un cadre opérationnel portant entre
autres sur les conséquences environnementales immédiates de
déplacement de populations.
Aussi, l'analyse des impacts environnementaux dus aux
mouvements migratoires de personnes pour cause de conflits armés,
permet-elle de dresser une typologie axée sur les trois grandes phases
de déroulement de ces conflits: pré-conflit, syn-conflit et
post-conflit. A celle-ci s'y ajoutent les impacts dits collatéraux qui
se poursuivent même pendant la phase post-conflit. Cette étude
propose donc une typologie des impacts (Section I), dans une perspective de
prévention, d'anticipation et d'atténuation, qui distinguent
entre les phases pré-conflit, syn-conflit et post-conflit (Section II).
Section I : Esquisse d'une typologie des impacts
environnementaux58(*)
Il s'agit d'examiner l'ensemble du processus de
déroulement des conflits armés qui entrainent entre autres
conséquences le flux migratoire, et de distinguer, sur le plan
méthodologique, les trois phases des conflits : soit la
période qui précède, le déroulement du conflit, et
enfin, le post-conflit. Nous allons ébaucher tour à tour une
typologie des impacts au regard de la phase ante bellum (§1), de
la phase syn-conflit (§2) et de la phase post-conflit (§3).
§1. Phase pré-conflit
En période pré-conflit, la pratique du cadrage,
telle que développée pour les évaluations
environnementales stratégiques traditionnelles, pourrait permettre en
principe de correctement définir et identifier les principaux enjeux
environnementaux du conflit à naitre. Dans ce cadre, on peut
également prévoir un certain nombre d'impacts spécifiques,
qui seront essentiellement liés aux opérations d'anticipation des
hostilités par la population comme par exemple l'amorce de la migration,
la pénurie alimentaire, le prélèvement irrationnel des
ressources végétales et animales (coupe abusive de bois,
destruction de la faune sauvage).
Il est par ailleurs aisé de définir rapidement
les grands enjeux environnementaux dans les pays ou les régions qui
risquent d'être affectées par des conflits armés.
L'information essentielle se trouve généralement dans le les
documents de stratégie environnementale développés par la
plupart des pays, souvent dans des opérations antérieures
d'emprunt auprès de bailleurs multilatéraux59(*). La difficulté se pose
cependant dans leur mise en oeuvre dans le temps et dans la difficulté
d'en situer le cadre opérationnel.
A ce sujet, la réponse parait tout aussi
aisée ; en effet, il existe au moins trois niveaux de
responsabilités lesquelles peuvent être assumées
par différents acteurs :
- Les organisations humanitaires qui seront confrontées
aux problèmes liés aux déplacements de populations, de
planification des implantations des réfugiés et
déplacés dans des conditions acceptables sur les plans humain et
environnemental ;
- Les organisations internationales qui seront directement
impliquées dans la gestion de la situation post-conflit et la
reconstruction ;
- Les Etats eux-mêmes, dans le cadre des plans de
contingence analogue à ceux liés aux catastrophes naturelles ou
par un groupe d'Etats réunis formellement ou informellement,
intéressés par la nécessité d'éviter les
pertes environnementales irréversibles de leur frontière,
continentale ou globale.
Par exemple, le HCR ou le CICR peuvent commander des
évaluations environnementales stratégiques, sur la base des
données dont ils disposent sur la situation d'un pays ou d'une
région. De telles études sont utiles à plus d'un titre car
elles offrent à ces organisations des éléments de base
devant guider leurs stratégies et actions futures, au cas où un
conflit se déclencherait. De façon plus pratique, elles
permettront de localiser les zones les plus sensibles (aires
protégées, bassins fluviaux,...) nécessitant une
protection particulière ainsi que des endroits adéquats
d'installation des réfugiés et personnes déplacées.
Loin de constituer une charge inutile, de telles études de prospective
initiées dans le cadre des activités ordinaires de ces
organisations en accord avec les pays concernés, s'avèreront plus
utiles et « rentables » au regard des dépenses
colossales engagées pour apporter des secours pendant les conflits. Une
organisation comme le PNUE qui s'est spécialisée dans les
évaluations post-conflit, gagnerait aussi à initier des
évaluations pré-conflit qui dresserait un état des lieux
comparable à la situation présentée par
l'évaluation post-conflit. Les bailleurs de fonds comme les banques
multilatérales telles que la Banque Mondiale et la Banque Africaine de
Développement, soucieuses de sécuriser et d'optimiser leurs
financements, devraient aussi s'intéresser à de telles
études qui constituent une base idéale pour évaluer les
risques encourus par les projets dans un contexte de conflit
armé60(*). Aux
Etats, ou à des organisations comme l'Union Africaine, des études
de prospective fournissent des informations capitales pour la
sécurité civile, et pour identifier des points chauds de
conservation, qui requièrent priorité.
Schématiquement, ces impacts peuvent être
présentés comme suit :
v Début des mouvements de populations provoquant sur
leur passage le piétinement de la végétation, la
dévastation de la flore, le prélèvement abusif des
ressources naturelles ;
v Lutte pour la survie pendant la fuite;
v Pénurie alimentaire ;
v Manipulations de l'environnement par notamment la
destruction de la végétation pour des besoins temporaires de
survie, l'attaque de la faune,...
v Perte du bétail pendant les déplacements.
§2. Phase syn-conflit
En se fondant par exemple sur les études du PNUE
réalisées au Libéria, au Kosovo, et dans plusieurs autres
zones de conflits, les impacts les plus préoccupants de
déplacement de populations pendant les conflits armés dans
l'est de la RDC sont ceux qui affectent les ressources et le milieu
d'une façon irréversible, et risque de compromettre les efforts
de réhabilitation ou de reconstruction. D'autres impacts revêtent
un caractère global, notamment ceux sur la biodiversité, les
aires protégées de classe mondiale, les impacts sur les
espèces protégées menacées d'extinction. En cette
phase, les flux migratoires exacerbent des problèmes environnementaux
déjà préoccupants tels que les pratiques agricoles
inappropriées, la déforestation, l'érosion et
la perte de la fertilité des sols, les changements climatiques, la
baisse du niveau de cours d'eau, la disparition de la faune sauvage ;
renforçant ainsi l'état de pauvreté, de
sous-développement et de dégradation de l'environnement des pays
concernés.
Ce qu'il faut souligner, c'est qu'en l'absence de gouvernance
environnementale, la gestion, voire l'évitement ou tout au moins
l'atténuation des impacts ne peut relever que de l'application du cadre
réglementaire international précédemment exposé. Il
faut chercher à assurer dans des conditions optimales la mise oeuvre de
ces instruments juridiques internationaux dans des conditions existants. La
responsabilité appartient aux organismes chargés de leur
conception et respect, au premier rang desquels l'ONU. En outre, les pressions
médiatiques de la presse, voire les actions des ONG pourrait
sensibiliser le public sur les impacts des conflits et de mettre en garde
contre les abus divers des populations civiles sur l'environnement.
Une synthèse schématique de ces impacts peut
être résumée sous les aspects ci-après :
v Impacts liés aux fuites de populations lors des
combats : piétinement de la végétation, pression sur
les ressources naturelles ;
v Production considérable des
déchets solides (déchets domestiques) ;
v Manipulations de l'environnement ; contamination des
sols et des cours d'eau, pollution de l'air, détérioration de la
structure du sol ;
v Perte du bétail dû à la fuite et
à la mort ;
v Impacts liés à l'implantation des camps des
réfugiés.
§3. Phase post-conflit
Les impacts des conflits armés sur l'environnement
persistent et deviennent beaucoup plus préoccupants en phase
post-conflit, liés particulièrement aux impératifs
changeants de réinstallation des populations et de reconstruction du
pays. En effet, le retour de populations à la fin d'un conflit se
caractérise par une exploitation, voire une pression sur les ressources
pour la satisfaction des besoins alimentaires et énergétique, la
naissance des conflits interpersonnels et intercommunautaires pour
l'accès et pour le contrôle des ressources, la naissance des
bidonvilles avec pour corollaires la précarité des conditions de
vie, l'insécurité due à la prolifération des armes,
etc. A cela s'ajoutent d'autres impacts collatéraux liés
essentiellement à l'effondrement de la gouvernance institutionnelle,
économique et environnementale.
En période post-conflit, les EE aident à
identifier les risques sanitaires ainsi les moyens d'existence de populations.
Dans cadre, des équipes peuvent des missions de terrain en vue
d'examiner les sites affectés, de procéder à des
études d'impacts, de procéder à des observations du
territoire à l'aide des outils de géomatique et
télédétection, le prélèvement des
échantillons des sols et d'eau. Bref, une étude d'impacts
environnementaux est nécessaire pour formuler des recommandations sur
les priorités environnementales d'utilisation des ressources naturelles
et de gestion environnementale. Elle est donc indispensable pour la prise de
décision en matière d'implantation d'actions de reconstruction,
de décontamination et de développement. L'exercice qui est
à nouveau analogue à l'EE stratégique se double
également des vertus d'une étude ex-post, dont l'enseignement
peut être utilisé, en boucle, aux fins des études
environnementales prospectives en situation pré-conflit61(*).
Très schématiquement, les impacts
environnementaux d'après guerre peuvent être
résumés comme suit :
v Impacts liés à la réinstallation des
populations après la guerre : occupation anarchique de l'espace,
Difficulté d'accès au logement, Naissance des bidonvilles,
Naissance des conflits liés à l'accès aux ressources
(foncier, pâturages, eau) ;
v Production et dépôt anarchique des
déchets domestiques ;
v Désorganisation ou inexistence des mécanismes
de collecte et de traitement des déchets ;
v Exploitation irrationnelle des ressources pour satisfaction
des besoins alimentaires, énergétiques et de protection :
prélèvement incontrôlé des ressources
végétales pour la nourriture, la santé et la construction,
prédation de la faune ;
v Forte pression sur le secteur foncier :
dégradation des sols ;
v Impacts liés à l'effondrement de la
gouvernance environnementale : destruction des aires
protégées ;
v Impacts liés à l'implantation des camps des
refugiés.
Ce qu'il faut souligner, c'est que certains impacts pourraient
être évités par un exercice d'anticipation et
d'atténuation, ou certaines règles d'engagement et des moyens
d'en assurer le respect. Ceci suggère une analyse opérationnelle
dans une optique d'anticipation, d'atténuation des impacts et de
développement post-conflit.
Section II : Mesures d'anticipation et
d'atténuation des impacts
Les divers types d'effets susceptibles d'avoir un impact sur
la biodiversité en cas des mouvements massifs de populations pendant les
conflits armés, ont été décrits dans la section
précédente. Mais quelles sont les réponses et les
solutions envisageables pour réduire, voire même empêcher,
de tels effets ?
D'emblée, soulignons qu'il est parfois difficile de
distinguer les activités d'atténuation de celle de
réhabilitation, mais nous allons tenter tout de même une
définition, question de se fixer sur le sens et la portée des
concepts utilisés. Par « atténuation », on
attend ici une limitation des dégâts occasionnés pendant
une situation de crise ; par
« réhabilitation », on attend le travail
réalisé après la période de crise62(*). A noter également
qu'il peut être difficile de distinguer une crise d'une après
crise, lorsqu'on est sorti d'une situation de crise aiguë, mais que des
accès d'instabilité persistent.
Dès la phase ante bellum où peut
être constaté l'afflux et la présence des
réfugiés et des personnes déplacées, il est
impératif qu'un certain nombre de mesures atténuantes
soient mises en place et qu'elles soient prêtes à être
appliquées. Ces mesures dépendront en grande partie des phases de
prévention et de préparation. D'où, nous nous proposons
d'aborder tour à tour les mesures possibles à mettre en oeuvre,
en fonction des types d'impacts environnementaux (§1), ainsi que quelques
solutions appropriées (§2).
§1. Mesures possibles de réduction et
d'évitement des impacts
Il y a lieu d'envisager la mise en oeuvre des mesures
ci-après en termes de préparation et de prévention
d'impacts pré-conflit éventuels sur l'environnement lorsque
s'observe déjà des mouvements des populations au cours de la
phase dite ante bellum. Il s'agit notamment de :
- La planification des opérations
humanitaires ;
- La planification de l'implantation des camps des
réfugiés ;
- La formation et sensibilisation à la
prévention, et aux mesures à prendre face aux impacts
environnementaux ;
- La sensibilisation sur la mise en oeuvre et le respect des
instruments juridiques de protection de l'environnement (gouvernance
environnementale) ;
- La constitution d'une base de données sur la
situation du pays ;
- La consultation publique sur les mesures de
prévention et d'atténuation, ...
En revanche, au cours du déroulement des
hostilités où des impacts syn-conflits peuvent être
constatés suite aux flux migratoires, les mesures qu'il conviendrait
d'articuler sont celles liées à l'adaptation et à
l'atténuation. Ces mesures concernent entre autres :
- Le renforcement de la surveillance environnementale dans les
aires protégées, les réserves de faune, les zones de
biodiversité et les zones de production minière ou
énergétique (forêts, mines d'or ou de
diamant,...) ;
- L'implantation des camps des réfugiés en
fonction des conditions spécifiques des populations, des enjeux
sécuritaires et de la facilitation d'accès au secours ;
- L'application des instruments du droit international
humanitaire pendant les conflits (gouvernance environnementale) ;
- Les interventions humanitaires d'urgence pour
approvisionnement alimentaire, médical et énergétique, en
faveur des réfugiés et personnes
déplacées ;
- La collaboration entre les organisations humanitaires lors
des interventions d'urgence.
Quant aux impacts post-conflit, ils appellent, eux, des
mesures de planification des opérations et de gouvernance, qui peuvent
porter sur :
- Le rétablissement des habitats humains ;
- Le rétablissement des infrastructures
détruites ;
- L'approvisionnement des populations en besoins de
première nécessité (eau potable, ressources
énergétiques, infrastructures, éducatives et sanitaires,
etc.) ;
- L'assainissement et gestion des déchets (à
commencer par la décontamination /dépollution des sites
pollués pendant la guerre) ;
- Les actions de prospective pour l'anticipation
d'éventuels conflits ou impacts susceptibles de se reproduire
(sensibilisation, formation, ..) ;
- La planification concertée des opérations de
reconstruction post-conflit ;
- La restauration de la gouvernance politique,
économique et environnementale.
Le chapitre second relatif au rétablissement de la
gouvernance environnementale post-conflit, abordera avec force détails
ces mesures de planification des opérations de gouvernance. Cependant,
il existe quelques solutions qui envisageables à divers types d'effets
susceptibles d'avoir un impact sur la biodiversité en temps de conflit
et du fait de déplacement des populations.
§2. Quelques solutions
appropriées
Il existe des alternatives qui s'avèrent importantes
pour pouvoir atténuer les impacts de conflits armés sur
l'environnement dus au déplacement massif des populations. Parmi
celles-ci, on peut citer la gestion contrôlée de coupe de bois, le
reboisement et la formation, c'est-à-dire l'éducation ou la
sensibilisation.
A.- La gestion contrôlée de coupe de bois
La gestion contrôlée des activités de
l'abattage des arbres sur pied est parfois envisagée dans le contexte de
l'approvisionnement en bois à brûler, particulièrement
lorsque des ressources aussi précieuses que celles des aires
protégées sont gravement menacées par la
déforestation. En général, cette démarche est
entreprise d'un commun accord avec les services forestiers chargés de
d'identifier les aires, les espèces et les arbres individuels qui seront
abattus. De telles mesures furent proposées lors de la crise de
réfugiés qui toucha le PNV. Un programme d'abattage
contrôlé de certains arbres à l'intérieur des
limites du parc fut même proposé à un moment
donné63(*) mais
aucune suite ne fut donnée à cette recommandation.
Une autre étude examina la possibilité de
« sacrifier » certaines forêts naturelles
situées à une soixantaine de kilomètres du parc afin
d'approvisionner les camps en bois à brûler64(*), mais les pressions
exercées pour procéder à la coupe de ces forêts
s'évanouirent dès que les réfugiés eurent
rapidement abandonné les camps pour échapper au
déclenchement de nouveaux combats.
Lorsqu'un grand nombre de réfugiés rwandais
atteignit la région de Ngara en Tanzanie, en 1994, plusieurs mesures de
protection furent mises en place dont le marquage de certains arbres pour les
exclure officiellement de l'exploitation forestière. Il fallut cependant
former un personnel spécialisé et lancer une campagne de
sensibilisation auprès des populations de réfugiés pour
appuyer cette initiative65(*).
B.- Le reboisement
Il est impératif de lancer un programme de reboisement
parallèle ment à l'application des autres mesures prévues
pour atténuer les effets de la crise longtemps avant la fin de toute
crise qui s'accompagne d'une déforestation substantielle et longtemps
avant le début de la phase de réhabilitation. La durée
indéterminée représente un aspect important de ce type de
crise. Personne ne peut prévoir combien de temps les
réfugiés ou les personnes déplacées resteront dans
la région et, compte tenu des pressions accrues exercées par les
réfugiés, les populations locales risquent de faire face à
des pénuries de ressources telles que le bois à brûler et
le bois d'oeuvre. Les programmes de reboisement devraient se dérouler de
manière coordonnée et faire appel à l'ensemble des
intervenants. Une attention particulière devrait être
accordée au développement de la responsabilisation des organismes
officiels (par exemple les services forestiers et les dirigeants locaux) de
manière à assurer la durabilité de cd type d'initiatives.
Les organismes humanitaires sont souvent appelés à fournir un
soutien technique et logistique comme ce fut le cas dans le cadre des
programmes de reboisement appliqués en Tanzanie66(*).
Ailleurs, des programmes d'indemnisation pour le reboisement
pourront être utilisés dans le but de rétablir au profit de
des populations locales les ressources forestières utilisées par
les réfugiés et les personnes déplacées, comme ce
fut le cas au Malawi67(*).
C.- La formation
La formation est une composante fondamentale des mesures
d'atténuation et s'applique à chacune d'entre elles. La formation
peut être donnée avant ou pendant une crise dans le but de
promouvoir la préparation ou de combler certaines lacunes
identifiées en cours de route. Du point de vue schématique, les
activités de, formation visent essentiellement deux groupes : les
gestionnaires et les organismes humanitaires et les populations qui ont un
impact direct sur l'environnement, c'est-à-dire les populations locales,
de réfugiés ou de personnes déplacées.
Conscientes des effets néfastes et potentiels sur
l'environnement de leurs propres opérations, certaines organisations
humanitaires ont élaboré des programmes de formation et
rédigé des manuels destinés à leurs agents sur le
terrain. Ces outils permettent aux agents sur le terrain de mieux comprendre
les mécanismes à l'origine des impacts environnementaux et, par
conséquent, de prendre les mesures appropriées pour
prévenir ou limiter ces impacts. A titre d'exemple, le HCR
lançait un vaste programme dans ce domaine en organisant des
séminaires de formation destinés non seulement à ces
propres agents sur le terrain mais aussi aux représentants des
organisations humanitaires68(*). Fait à noter, c'est que la principale
motivation à l'origine de ce type d'initiative n'est pas la protection
de l'environnement ou la conservation de la biodiversité mais
plutôt la menace qui pèse sur un principe humanitaire. Lorsque les
réfugiés détruisent les ressources naturelles du pays
hôte, ils risquent de se voir rejetés par la population hôte
et de perdre leur droit d'asile.
Les populations qui ont un impact sur l'environnement sont
elles aussi ciblées par les programmes de formation. Dans ce cas, la
formation peut porter sur un vaste nombre de sujets dont les techniques
d'économie d'énergie, le développement de
pépinières et le reboisement ainsi que la gestion des ressources
naturelles.
CHAPITRE SECOND :
RETABLISSEMENT DE LA GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE EN
SITUATION POST-CONFLIT
Ainsi que nous l'avons épinglé dans nos
développements précédents, les conflits armés
s'accompagnent aussi d'un effondrement de la gouvernance environnementale, qui
engendre à son tour une dégradation
accélérée de l'environnement. Un environnement
dégradé menace la subsistance à long terme des populations
et ouvre la voie à l'instabilité politique et des conflits
éventuels. Cependant, après les conflits, c'est sur
l'environnement et ses ressources que devra se fonder la reconstruction.
Les conflits armés en RDC représentent un grave
danger pour les priorités du développement régional. Il
est par conséquent essentiel d'investir dans les efforts visant à
éviter les conflits et à renforcer la paix, à
améliorer la gouvernance, à lutter contre la pauvreté et
à accroitre la coopération69(*).
L'aspect le plus positif de ce travail portant sur
l'étude d'impact des déplacements de populations sur
l'environnement consiste bien entendu en la responsabilisation de
l'administration qui, plus que jamais, doit à présent
prévenir et minimiser les dommages que l'activité de l'homme fait
subir sur l'environnement. Un plan de réhabilitation des aires
protégées et des écosystèmes (Section I), ainsi que
quelques interventions prioritaires (Section II), sont alors
recommandés afin de rebâtir la gouvernance environnementale.
Section I : Plan de réhabilitation des
aires protégées et des écosystèmes
Le plan de réhabilitation des aires
protégées et des écosystèmes doit porter sur
l'établissement de la stratégie nationale de conservation de la
biodiversité dans les aires protégées de la RDC. De ce
fait, il appartient au gouvernement congolais d'exprimer une
détermination de jouer un rôle majeur dans la préservation
et l'utilisation rationnelle et durable de ses ressources naturelles et
culturelles en faveur des générations présentes, futures
et de l'humanité tout entière. Dans ce contexte, ses objectifs
généraux et spécifiques doivent être conformes
à la stratégie mondiale de la conservation et à la
Convention sur la diversité biologique signée par la RDC en date
du 11 juin 1992 et ratifiée le 23 mars 2005.
En RDC, l'ICCN en collaboration avec ses partenaires a
déjà élaboré un plan stratégique pour la
réhabilitation des aires protégées. Il a été
agréé lors de l'atelier sur la vision nouvelle de l'ICCN pour la
gestion des aires protégées de la RDC tenu à Kinshasa, du
02 au 04 octobre 200370(*). Le plan stratégique d'actions qui en
découle traduit, en des termes pratiques, sa mise en oeuvre sur un
échéancier de 10 ans subdivisé en deux paliers respectifs
de 5 ans, c'est-à-dire en deux plans quinquennaux.
Le premier plan quinquennal met en évidence les
priorités de gestion des aires protégées ainsi que les
modalités pratiques de leur réalisation, dans le contexte
précis de sortie de guerres et de normalisation progressive de la
situation générale du pays.
Nous nous proposons de restituer dans le cadre de la
présente étude l'économie générale de ce
document de référence qui constitue la feuille de route qui fixe
clairement les programmes et les interventions qu'il convient de mener. Ainsi,
nous évoquerons tour à tour le programme de mise en oeuvre de la
politique nationale de la conservation (§1), le programme d'adaptation de
la loi aux exigences de la conservation nationale et durable dans les aires
protégées en RDC (§2), le programme de renforcement de la
gestion des aires protégées fonctionnelles (§3), celui de la
surveillance (§4), de la relance et promotion du tourisme dans les aires
protégées (§5), le programme de la promotion de la bonne
gouvernance (§6) et enfin, la mobilisation et l'amélioration de la
gestion des ressources financières (§7).
Etant donné le caractère novateur de nos
recherches, les autorités de l'ICCN nous ont permis d'accéder,
à titre exceptionnel, à ce document et d'en assurer aussi
fidèlement possible la diffusion.
§1. Programme de mise en oeuvre de la
politique nationale de la conservation
Très tôt, après l'accession de la RDC
à la souveraineté nationale et internationale, il s'est
développé, de manière remarquable, une conscience
nationale en rapport avec la conservation de la nature. C'est dans ce contexte
précis qu'une volonté politique fort louable avait
décidé de l'option de consacrer 15% du territoire national
à la conservation de la biodiversité de la RDC.
Ainsi furent créées de nouvelles aires
protégées en protégées en supplément
à celles existantes à l'époque coloniale et dont la
superficie totale couvre, aujourd'hui, environ 8% du territoire national.
Toutefois, à la suite de pressions de plusieurs facteurs
endogènes exogènes, quelques aires protégées sont
tellement affectées au point que certaines d'entre elles ne sont plus
viables.
Tenant compte de la valeur et de l'importance du patrimoine
naturel aussi bien au plan national, régional qu'international, il
s'avère indispensable de concrétiser enfin totalement l'option
politique de la RDC d'une part et d `assurer la viabilité permanente
des aires protégées du pays d'autre part. Cette démarche
doit s'inscrire dans l'optique de la redynamisation de la gestion des aires
protégées de la RDC en conformité avec la Convention sur
la biodiversité et la politique nationale de réduction de la
pauvreté.
L'objectif de ce projet est de consacrer une partie du
territoire national à la conservation de la biodiversité, et
doter le pays d'un réseau national des aires protégées
viables et représentatifs.
§2. Programme d'adaptation de la loi aux
exigences de la conservation nationale et durable
dans les aires protégées en
RDC
Malgré l'existence de la loi sur la conservation de la
nature, la gestion courante et efficiente des aires protégées se
heurte à divers obstacles dont la persistance pourrait à la fois
annihiler les efforts consentis et décourager la bonne volonté
des partenaires aussi bien traditionnels que potentiels. En fait, certains de
ces obstacles sont directement liés au déficit de la loi en
vigueur et plus spécifiquement dans les domaines stratégiques
ci-après : responsabilité citoyenne face à la
conservation de la nature, statut et modalité de gestion de la zone
tampon, concept de la gestion participative et prise en compte des
intérêts des populations riveraines, statut et gestion des
forêts communautaires, commercialisation de la viande des gibiers,
gestion des zones banales, place du secteur privé, impacts
environnementaux, collaboration transfrontière en matière de
gestion des ressources naturelles.
Au regard des exigences de la reconstruction et du
développement de la RDC, il est impérieux que le secteur de la
conservation des ressources naturelles soit doté des instruments
juridiques aussi efficaces que complets, et dont l'application devrait assurer
la protection et la promotion durable du réseau national des aires
protégées. Ceci est un gage d'une contribution certaine de ce
secteur à l'effort national de développement et de la
pauvreté.
Ainsi donc, les amendements ou les innovations doivent porter
sur la Constitution, la loi sur la conservation de la nature, sur l'ordonnance
portant création de l'ICCN, sur le Code forestier et sur toutes les
dispositions réglementaires y afférentes.
Les objectifs de ce programmes doivent s'atteler à
réviser et adapter les instruments juridiques nationaux aux exigences de
la conservation de la nature, assurer la vulgarisation de tous les textes
légaux et réglementaires et enfin, assurer l'application
effective de tous les textes légaux et réglementaires.
§3. Programmes de renforcement des aires
protégées
Suite à la conjoncture économique, sociale et
politique difficile qu'a connue la RDC à la fin des années 80,
accentuée par les guerres entre les années 1994 et 2007, le
Gouvernement de congolais n'a pas été en mesure de
répondre à ses obligations vis-à-vis de l'ICCN (salaires,
fonctionnement, investissement). Ceci n'a pas permis à l'ICCN de remplir
convenablement sa mission à l'égard des aires
protégées.
Néanmoins, au cours des années 80, il a
été développé au sein de l'ICCN une politique de
partenariat avec des agences bilatérales, multilatérale et des
ONG internationales de conservation. Cette coopération a
favorisé, même pendant toute la période de guerres, la
continuité et le fonctionnement de base principalement dans les 5 sites
du patrimoine mondial.
En dépit de cette assistance louable, les besoins pour
assurer la gestion efficace de ces sites identifiés comme aires
protégées fonctionnelles demeurent immenses. Il s'est toujours
posé les problèmes de vieillissement et de l'effritement du
personnel, du délabrement et parfois de l'inexistence des
infrastructures de base, de l'insuffisance des moyens matériels, de la
modicité et de l'irrégularité du paiement des salaires, de
l'absence de plans de gestion, etc. Bref, autant d'handicaps à surmonter
si l'on veut faire face aux menaces qui s'exercent sur
l'intégrité physique et biologique de ces aires
protégées fonctionnelles. L'objectif principal est ici de
renforcer la gestion effective et cohérente des aires
protégées.
§4. Programme de renforcement de la
surveillance
Depuis bientôt plus d'une décennie, les aires
protégées sont en proie à une forte recrudescence de
braconnage. Celle-ci a été aggravée par les deux guerres
consécutives que vient de connaitre la RDC. A cette menace, trois autres
s'y sont greffées à savoir, l'occupation des terres dans les
aires protégées par les populations riveraines et les bandes
armées ainsi que l'exploitation illégale des minerais et de
forêts.
Malheureusement, les autorités en charge du secteur de
la conservation de la nature, en l'occurrence l'ICCN, ne dispose pas de
ressources matérielles, financières et humaines adéquates
pour atténuer ces menaces. Ce manque de ressources est exacerbé
par l'application, dans les aires protégées, d'un système
de surveillance inapproprié et suranné.
Le manque d'implication des services de l'Etat sensés
prêter main forte à l'ICCN dans la lutte anti-braconnage et leur
fréquente implication dans le braconnage d'une part et, l'implication
des communautés riveraines dans le braconnage d'autre part, complique la
tâche à l'ICCN. En outre, cette institution fait face au
braconnage transfrontalier au niveau du PNV, du PNG et du domaine de chasse de
Bili-Uélé.
Enfin, il est aussi malheureusement signalé,
l'implication de certains agents des organisations humaines et des institutions
sécuritaires dans le braconnage et l'exploitation illégale des
matières premières.
Par ailleurs, une nouvelle philosophie de surveillance devait
voir le jour et s'étendre au-delà de la simple surveillance
physique conférée à la faune par la lutte anti-braconnage
et la conservation communautaire. Elle comprend le suivi de la santé de
la faune appelée techniquement
« l'épidemiosurveillance ». Celle-ci concerne aussi
la santé de la faune domestique et la santé humaine.
Ainsi, les objectifs de ce programme doivent porter sur le
renforcement des capacités matérielle, financière et
humaine en vue de la réduction du braconnage. Aussi, faudra-t-il mettre
en place un système de surveillance performant ainsi que l'implantation
d'une unité vétérinaire d'épidémiologie.
Car, la meilleure prévention se traduit par la surveillance de
l'environnement pour « déceler le plus tôt possible
toute dégradation ou menace, intervenir en temps
utile »71(*).
§5. Programme de la relance et du tourisme
dans les aires protégées
La promotion dans les aires protégées d'un
tourisme respectueux de la conservation de la nature est toujours
recommandable. De par ses écosystèmes extrêmement
variés, sa riche biodiversité et, surtout, l'exceptionnel
endémisme de la faune (rhinocéros blanc du nord, bonobo, okapi,
gorille des montagnes) autant que de l'avifaune, le réseau des aires
protégées de la RDC possède des arguments de taille
à faire valoir tant au niveau de l'industrie touristique nationale en
développement qu'à celui de l'industrie touristique mondiale.
Jadis, le tourisme de vision aussi bien que le tourisme
cynégétique dans les aires protégées ont
été développés avec succès
démontré. Géographiquement, ce tourisme doit
principalement s'effectuer au nord - est et à l'est du
pays.
Cependant, le délabrement des voies de communication,
le coût élevé du transport aérien et du visa, les
diverses tracasseries douanières et administratives, l'inexistence ou
l''insuffisance des infrastructures touristiques dans les aires
protégées, n'ont pas permis le développement du tourisme.
Très tributaire des conditions sécuritaires, les guerres
répétées en RDC ont fini par anéantir tous les
efforts entrepris par l'ICCN pour la relance de et la promotion de cette
activité prometteuse. Il est démontré que les
réfugiés et déplacés ont beaucoup détruit
l'industrie touristique congolaise en s'installant dans les aires
protégées notamment dans le PNV et le PNKB.
Ainsi, les objectifs que pourra envisager ce programme, c'est
de relancer le tourisme dans l'ensemble du réseau national des aires
protégées dans la période post-conflit. Aussi ce programme
permettra de contribuer à l'élaboration et à
l'exécution de la politique nationale de la promotion touristique.
§6. Programme de la promotion de la bonne
gouvernance environnementale
Très capital dans une période post-conflit.
L'accomplissement du plan de réhabilitation des aires
protégées et des écosystèmes nécessite la
bonne gouvernance comme facteur essentiel dans la gestion des ressources
diverses de cette entreprise. Ce qui implique un raffinement du comportement
des gestionnaires ayant en charge les aires protégées à
divers niveaux de responsabilité en vue de l'optimisation du rendement
des ressources humaines et de l'utilisation efficiente des ressources
matérielles et financières. Ce processus est un gage de pour la
promotion du réseau national des aires protégées afin de
bénéficier de la confiance et de la crédibilité des
partenaires et du Gouvernement.
L'objectif de ce programme est de promouvoir l'éthique
de la bonne gouvernance de l'organe de gestion des aires
protégées congolaises.
§7. Programme de mobilisation et
amélioration des ressources financières
La gestion efficace des aires protégées requiert
d'importantes ressources financières. Il est cependant impérieux
de relever que la redynamisation des activités dans l'ensemble des
aires protégées de la RDC repose sur l'exécution
ininterrompue d'un programme à long terme couvrant tous les domaines
d'actions de l'ICCN sur au moins dix ans.
Il va donc falloir que le Gouvernement de la RDC s'engage
à assurer le financement de la réhabilitation et de la relance
des activités de son réseau national des aires
protégées en faisant également appel à tous les
bailleurs de fonds susceptibles de soutenir cet engagement.
Par conséquent, les capacités de mobilisation et
de gestion des ressources financières doivent être
développées. C'est ainsi qu'il parait hautement souhaitable de
développer des capacités de mobilisation des ressources
financières sur le court, le moyen et le long terme. Bien plus, il
s'agira d'instaurer des mécanismes et procédures performantes de
gestion financières. Ceci bien entendu corrobore la vision de bonne
gouvernance qui doit caractériser les services des aires
protégées.
Envisager un plan de réhabilitation des aires
protégées et des écosystèmes est chose importante,
mais envisager un programme d'intervention prioritaire pour les aires
protégées parait plus essentiel.
Section II : Interventions prioritaires
recommandées
Dans un contexte de sortie de guerres, il s'avère
nécessaire d'établir un programme de réhabilitation des
infrastructures et acquisition des équipements (§1). En plus,
établir un programme de partenariat pour permettre la relance des
activités (§2).
§1. Réhabilitation des infrastructures et
acquisition des équipements
Suite aux guerres qui l'ont exacerbée, bon nombre
d'aires protégées du réseau national ne sont plus
fonctionnels ou se trouvent dans un état d'abandon total.
Compte tenu de l'importance qu'accordent la RDC et la
communauté internationale à la conservation de la
biodiversité, il s'avère important de réhabiliter
certaines aires protégées qui sont encore viables mais qui pour
des raisons évoquées ci-haut, n'ont pas
bénéficié ni de l'appui du Gouvernement ni de l'assistance
extérieure mais qui maintiennent encore une richesse biologique
indéniable. Cependant, d'autres aires protégées qui ont
été totalement détruites par le braconnage, l'exploitation
minière ou forestière ainsi que par d'autres formes
d'exploitation humaine et qui ne seraient plus viables au vu des
résultats de missions d'exploration, devraient être soit
déclassées, soit commuées en station de capture, de
domestication et d'élevage de la faune sauvage. Un programme pareil a
été préconisé par les autorités de l'ICCN
d'après ce qu'ils ont déclaré lors de notre entretien.
Mais ce programme doit prendre en compte les préoccupations de la
restauration d'une gestion performante dans les aires protégées
non fonctionnelles mais viables. Aussi, décider de commuer certains
sites en stations de capture, de domestication ou d'élevage et de
déclasser d'autres pour permettre enfin un bon rétablissement de
la gouvernance environnementale en situation post-conflit.
§2. Mise en place d'un programme de promotion de
partenariat
Compte tenu de multiples défis à relever dans
l'optique d'une conservation durable des aires protégées de la
RDC dans un contexte post-conflit, il s'impose aujourd'hui le
développement d'un cadre de concertation entre les autorités
congolaises avec ses partenaires. Ce cadre devra permettre idéalement
une gestion concertée des aires protégées, d'une part, et
la mobilisation conséquentes des ressources, d'autre part.
En effet, l'avènement de la guerre qui a sévi
depuis plus d'une décennie a offert l'opportunité d'une gestion
expérimentale concertée des aires protégées au
niveau des sites du patrimoine mondial, dont le modèle mérite
d'être raffiné et adapté à l'ensemble de des organes
de gestion des aires protégées dont l'ICCN. Aussi, est-ce dans ce
contexte précis qu'est née une plate-forme de concertation au
niveau national de l'ICCN et de ses partenaires en vue de la réalisation
de la vision nouvelle de gestion du réseau national des aires
protégées de la RDC. Ce qui traduirait l'expression de la
solidarité internationale en faveur de la conservation durable de la
diversité de la RDC, devenue en partie un patrimoine de
l'humanité. Et pour paraphraser Jean- Marc LAVIEILLE de
l'Université de Limoges qui souligne à propos de la gouvernance
environnementale ce qui suit : « la
gouvernabilité de la terre ne suppose-t-elle pas à la fois
des nouvelles relations entre le Nord et le Sud, et des nouvelles relations
entre l'Etat et la société civile72(*) ».
On peut s'interroger sur l'intérêt de cette
démarche. Outre la participation active à la gestion
concertée du réseau national des aires protégées,
une telle intervention devrait susciter la mobilisation des ressources ou
à tout le moins appuyer la conservation durable de la
biodiversité dans les aires protégées et les zones tampons
de la RDC.
CONCLUSION
« Lorsque les éléphants se battent
ils piétinent l'herbe », dit un proverbe africain. Cette
vérité proverbiale illustre éloquemment le principe 24 de
la Déclaration de Rio de 1992 suivant laquelle « la
guerre exerce une action destructrice sur le développement
durable ». Les Etats doivent donc respecter le droit international
relatif à la protection de l'environnement en temps de conflit
armé et participer à son développement selon que de
besoin73(*).
Pendant les différents conflits armés dont la
RDC a été directement et indirectement le théâtre,
et au cours de la période subséquente, on a vu des populations se
déplacer pour s'installer et se réinstaller dans la partie
orientale du pays, afin d'échapper aux conséquences
néfastes de la guerre. Dans la foulée, ces réfugiés
et personnes déplacées ont été, bien malgré
eux, contraints de détruire l'environnement, c'est-à-dire
l'ensemble des écosystèmes englobant la faune et la flore, l'eau,
le sol, et l'air. Leur survie en était fortement tributaire.
Nous sommes parti d'un constat sinon un postulat selon
lequel un danger peut en cacher un autre. En effet, les expressions
« populations en danger », « crise
humanitaire », « génocide »,
suggèrent une catastrophe imminente appelant une action tout aussi
immédiate. Pourtant, il importe de bien savoir quel péril l'on
veut éviter sans sacrifier l'autre intérêt qui peut
s'avérer aussi vital que salvifique. C'est justement les liens entre
guerre et environnement ou plutôt entre paix et environnement qui portent
en eux les enjeux de l'écologie et du vivant.
Après s'être rendu compte de l'état de
l'environnement inexorablement piétiné par les populations en
détresse pour cause de guerre, nous avons essayé, dans le cadre
de cette étude, d'amener à la difficile question de
l'évaluation des effets environnementaux dus aux flux migratoires des
éléments de méthode empruntés au monde de
l'étude d'impact et de l'évaluation environnementale. Il y a
beaucoup d'impacts qui portent sur plusieurs problématiques, dont celles
des aires protégées et des parcs nationaux, la destruction des
habitats ou la déforestation, la perte de la biodiversité, les
camps de réfugiés et leurs impacts sur l'environnement.
Quelques-uns revêtent un caractère d'urgence, notamment ceux qui
ont affecté des espèces phares, en danger d'extermination.
En quoi l'EE peut-elle être utile dans le cas
d'espèce à savoir, l'impact environnemental de déplacement
des populations en situation de conflits armés ? Pour peu qu'elle
constitue une pratique éprouvée, sa mise en contribution aura
été d'une grande utilité pour concevoir de mesures et
stratégies adéquates d'atténuation, de prévention,
de réhabilitation des impacts des actions humaines. Le but de l'exercice
était de déboucher sur un projet d'EIE des conflits armés,
en particulier au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans la Province Orientale. Etant
entendu que le sujet est jusque-là peu connu, en tout cas peu
traité ; la communauté internationale elle-même peu
informée si l'on en croit les insuffisances de la protection directe et
indirecte de l'environnement en matière de conflits
armés74(*).
Et pour reprendre la Déclaration de Rio sur
l'environnement et le développement en son article 17, cette
étude est un outil précieux de conception d'aide à la
décision pour la mise en oeuvre des politiques de développement
durable établis sur les principes d'équilibres
environnementaux75(*).
L'un des moindres mérites de la présente étude, c'est
d'avoir posé les jalons des opportunités à saisir pour
s'assurer la reconstruction post-conflit d'une façon harmonieuse et
respectueuse de l'environnement et de ses ressources. Au regard des exigences
de la reconstruction et du développement de la RDC, il est
impérieux que le secteur de la conservation des ressources naturelles
soit doté des instruments juridiques aussi efficaces et complets et dont
l'application devrait assurer la protection et la promotion durable du
réseau national des aires protégées. Ceci fait appel
à une notion très en vogue actuellement : la bonne
gouvernance, c'est-à-dire sur une gouvernance environnementale
responsable, transparente, participative, inclusive, respectée et
efficace au niveau de l'application de la loi.
Ce faisant, nous pensons avoir contribué pour notre
part, très modestement, à la construction de l'énorme
édifice qu'est le DIE qui a vocation à transcender les clivages
entre les disciplines scientifiques en ce qu'elle semble mieux
appréhender la mesure des enjeux. Et comme disait Paul
VALERY : « le droit c'est l'intermède des
forces ». Quoi qu'il en soit, nous n'avons nullement la
prétention d'avoir épuisé la problématique des
corrélations entre conflits armés et environnement. Une telle
étude outrepasserait largement le cadre restreint de ce mémoire,
elle peut faire l'objet d'autres réflexions, pourquoi pas d'une
thèse de doctorat.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages généraux et
spécialisés :
- LAVIEILLE (J-M.), Droit international
de l'environnement, 2ème éd., Paris, Ellipses,
2004, 196 pages
- MOLLARD-BANNELIER (K.), La protection
de l'environnement en temps de conflit armé, Thèse de
doctorat, Université de Paris 1, Paris, Pédone, 2000, 542
pages
- MOPO KOBANDA (J-P.), Les crimes
économiques dans les Grands lacs africains, Paris,
Menaibuc, 2006, 225 pages
- MORRAND-DEVILLER (J.), Droit de
l'environnement, Coll. Universités francophones, éd. ESTEM,
Paris, 1996, 194 pages
- NEURAY (J-F.), Droit de
l'environnement, Précis de la faculté de droit, ULB,
Bruylant, Bruxelles, 2001, 752 pages
II. Articles et revues :
- BOUVIER (A), « La protection
de l'environnement naturel en période de conflit
armé », Article publié dans la Revue
internationale de la Croix-Rouge, numéro 792, CICR, 1991, p.599-611
- Bulletin écologique, Tome 17, fascicule 4, pp.215
-306
- JACOBS (M) et SCHLOEDER (C),
« Atténuer l'impact sur l'environnement. Etude de
cas : Impact du conflit sur la biodiversité et les aires
protégées », article publié avec le concours du
HCR, 2001, pp.8 et s.
- Revue internationale de la Croix-Rouge n°818, 30 avril
1996, p.242-250
- « War and environnement » (La
guerre et l'environnement), article paru dans l'édition de
janvier/février 2008 du magazine World Watch, pp.1 et
s.
III. Autres documents :
- Actes de l'atelier sur : «Les impacts et les
enjeux environnementaux des conflits armés en RDC »,
Kinshasa, RDC, du 26 au 27 octobre 2004, inédit
- Banque Africaine de Développement,
« Politique en matière d'environnement ».
Document approuvé respectivement aux 270ème et
198ème réunions des Conseils d'Administration de la
Banque Africaine de Développement et du Fonds Africain de
Développement aux séances conjointes tenues du 11 au 15 juin 2008
à Abidjan, en Côte d'Ivoire
- BLONDEL (N.), « L'impact des
camps de réfugiés sur l'environnement local : étude
des cas sur Goma », Journée d'étude et
d'information au service de l'aide humanitaire, 22 mai 1997, inédit
- CD-ROM : Cours de Master DICE. Envidroit
2007-2008 ; Recueil francophone des traités et textes
internationaux en droit de l'environnement ; Recueil des textes juridiques
en matière environnementale en RDC
- Colloque de Paris du 06 mars 2008 ayant pour
thème : « Guerres et environnement »,
organisé par le Sénat français et WWF-France,
inédit
- Communiqué de presse d'OXFAM International, 27
octobre 2003
- Compte-rendu du 4ème Congrès
mondial sur les parcs nationaux et les aires protégées, Caracas,
Venezuela, 1992
- Directives environnementales du HCR
(« Multi-Million Dollar to Project World Heritage Sites in
Democratic Republic of Congo-DRC»), Genève, 1996
- « Document de
stratégie nationale pour la conservation de
l'ICCN», validé lors de l'atelier tenu à Kinshasa, en
RDC, du 03 au 04 décembre 2004, inédit
- « Etude préparatoire du Programme
spécial de réhabilitation pour les pays voisins du Rwanda (PSRR),
volet environnemental », Faculté des Sciences
Agronomiques de Gembloux, Unité d'études et de recherche (U.E.R.)
Sylviculture, 24 novembre- 12 décembre 1994
- GTZ : Rapport sur « La situation des
parcs nationaux de Virunga et de Kahuzi-Biega au 10 mai 2000 »,
inédit
- HCR - Genève et la Commission
européenne : Rapport de l'Unité de l'environnement, Division
du soutien opérationnel, 1997
- HCR, OIM et le Refugee Policy Group :
symposium international sur «Les déplacements de
populations - Impacts environnementaux découlant des migrations
massives», Chavannes des Boges, Suisse, Avril 1996
- HCR : « Les réfugiés dans
le monde. 50 ans d'action humanitaire », éd, Autrement, Paris,
2000
- ICCN : Rapport annuel 2006, inédit
- « Le Code Larcier de la RDC, Tome IV :
Droit public et administratif. Vol.2 sur le Droit
administratif », Bruxelles, éd. De Boeck & Larcier,
2002
- « Livre blanc. Tome 2 », sur
les violations massives des droits de l'homme, des règles de base du
droit international humanitaire, ainsi que des normes relatives à la
protection de l'environnement par les pays agresseurs (Ouganda, Rwanda,
Burundi) et leurs complices congolais à l'est de la RDC,
Ministère congolais (RDC) des droits humains, Kinshasa, juin 1999
- Rapport du Programme UNESCO/Fonds des Nations Unies/RDC de
conservation des cinq sites du patrimoine mondial en RDC
- UNESCO, « Conservation de la biodiversité
dans les régions de conflits armés. La protection du patrimoine
mondial en RDC », Un document du projet FNU/CPM/ICCN/Partenaires.
UNESCO, ICCN, UNFIP, 2000
- UNESCO. Communiqué de presse, UNESCO, 2000.
- UNESCO : « Orientation devant guider la mise
en oeuvre du patrimoine mondial : Examen de projets » Centre du
patrimoine mondial, Paris, 1999
- PNUE : Etat de l'environnement mondial et contribution
du PNUE à la solution des défis environnementaux :
Evaluations écologiques post-conflits, Rapport du Directeur, Nairobi,
février 2003, p. 112
- PNUE : 8ème session extraordinaire du
Conseil d'Administration du Forum Ministériel Mondial sur
l'Environnement : Evaluation, suivi et alerte rapide concernant
l'état de l'environnement, 29-31 mars 2004
- NU : Rapport intérimaire du Groupe d'Experts sur
l'exploitation illégale des ressources et autres richesses de la RDC,
rendu en date du 22 mai 2002
- Rapport du séminaire portant sur : «Les
impacts des conflits armés en Afrique sur la qualité de vie, la
santé humaine et la diversité biologique », Kinshasa,
du 26 au 30 mai 2008, inédit
- UNESCO : Rapport de mission du 22 avril
1996 sur : « Le suivi systématique de deux sites du
patrimoine mondial : PNV et PNKB», Paris
- UNESCO : Rapport de la 19ème session
du Comité du patrimoine mondial sur «La Convention relative
à la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel ».,
Berlin, 4 au 9 décembre, 1995
- Ressources Internet :
www.BSPonline.org/publications;
http://www.developpementdurable.revues.org;
http://www.fr/campgnes;
http://www.iccnrdc.cd/garamba.htm;
http://www.ladocumentationfrançaise.fr/dossiers/conflit-grands-lacs/pillage-ressources-naturellesrdc;
http://www.notreplanète.info/actualités/actu_1531.php;
http://www.unesco.org/org/fr/list/klm;
http://www.unhcr.ch/news/cupdates/0005afr.htm
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION..................................................................................p.5
PREMIERE PARTIE :
IMPACTS DES CONFLITS ARMES SUR L'ENVIRONNEMENT DANS
L'EST DE LA
R.D.C.................................................................................................p.11
Chapitre premier : INCIDENCE ENVIRONNEMENTALE DE
DEPLACEMENT DE
POPULATIONS POUR CAUSE DES
GUERRES.....................p.12
Section I : Effets de déplacement massif de
populations sur le milieu naturel............p.12
§1. Dégradation de la biodiversité suite
à l'afflux des personnes migrantes............... p.13
A.- Etat des lieux dans les aires protégées et
les réserves cibles...............................p.13
B.- Coût écologique lié aux flux
migratoires.....................................................p.22
§2. Exploitation illégale des ressources
minières et forestières................................p.23
Section II : Conséquences induites sur le plan
socio-économique................................p.25
§1. Ruée vers les
ressources........................................................................p.25
§2. Pertes des recettes
touristiques.................................................................p.25
Chapitre second : INSUFFISANCES NORMATIVES ET
INSTITUTIONNELES DANS
LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
PENDANT LES
CONFLITS
ARMES..........................................................p.26
Section I : Cadre normatif protégeant l'environnement
en temps de guerre................p.27
§1. Outils juridiques de prévention relevant du
DIE.............................................p.27
A.- La Convention sur la biodiversité du 05 juin
1992..........................................p.27
B.- La
CITES..........................................................................................p.28
C.- La Convention du patrimoine
mondial.........................................................p.29
D.- D'autres Conventions afférentes à la
conservation et à la protection
de
l'environnement................................................................................p.30
§2. Protection de l'environnement en
DIH..........................................................p.31
A.- La Convention
ENMOD.........................................................................p.32
B.- Le Protocole I de Genève de
1997..............................................................p.32
C.- Les Directives du CICR de
1996...............................................................p.33
Section II : Protection de l'environnement et
opérations humanitaires.........................p.34
§1. Défaut d'une prise en compte des aspects
environnementaux lors des opérations
humanitaires........................................................................................p.34
§2. Assistance et protection humanitaires
« in situ » : instrument
privilégié de prévention
de
l'environnement................................................................................p.36
SECONDE PARTIE :
EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX EN CONTEXTE
POST-CONFLIT...............................................................................................p.38
Chapitre premier : ENJEUX D'UNE EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE
APRES LES CONFLITS ARMES
..........................................p.40
Section I : Esquisse d'une typologie des
impacts................................................p.40
§1. Phase
pré-conflit...................................................................................p.41
§2. Phase
syn-conflit...................................................................................p.43
§3. Phase
post-conflit..................................................................................p.44
Section II : Mesures d'anticipation et d'atténuation
des impacts................................p.45
§1. Mesures possibles de réduction et
d'évitement des impacts.................................p.46
§2. Quelques solutions
appropriées..................................................................p.47
A.- La gestion contrôlée de coupe de
bois..........................................................p.47
B.- Le
reboisement.....................................................................................p.48
C.- La
formation.......................................................................................p.
49
Chapitre second : RETABLISSEMENT DE LA GOUVERNANCE
ENVIRON-
NEMENTALE EN SITUATION
POST-CONFLIT.......................p.51
Section I : Plan de réhabilitation des aires
protégées et des
écosystèmes.....................p.51
§1. Programme de mise en oeuvre de la politique nationale
de la conservation...............p.52
§2. Programme d'adaptation de la loi aux exigences de la
conservation nationale et
durable dans les aires protégées en
RDC......................................................p.53
§3. Programme de renforcement des aires
protégées.............................................p.54
§4. Programme de renforcement de la
surveillance................................................p.54
§5. Programme de la relance et du tourisme dans les aires
protégées...........................p.55
§6. Programme de promotion de la bonne gouvernance
environnementale....................p.56
§7. Programme de mobilisation et d'amélioration
des ressources financières.................p.57
Section II : Interventions prioritaires
recommandées.............................................p.57
§1. Réhabilitation des infrastructures et
acquisition des équipements...........................p.57
§2. Mise en place d'un programme de promotion de
partenariat................................p.58
CONCLUSION
........................................................................................p.60
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................p.62
TABLE DES
MATIERES............................................................................p.65
* 1 - LAVIEILLE (J-M),
Droit international de l'environnement, 2ème
éd., Paris, Ellipses, 2004, p.10
* 2 - La prise du pouvoir, en
1994, par le Front patriotique rwandais (FPR), suivie de génocide, a
déclenché les mouvements de populations les plus massifs jamais
observés dans l'histoire.
* 3 - Ressources
Internet : Article portant sur : « Impacts d'une
décennie de conflits armés dans le massif des
Virunga », téléchargeable à l'adresse URL
www.BSPonline.org/publications
* 4 - Actes de l'atelier
sur : «Les impacts et les enjeux environnementaux des conflits
armés en RDC », organisé par l'Association Nationale
pour l'Evaluation Environnementale, en collaboration avec le Secrétariat
sous-régional pour l'évaluation environnementale en Afrique
centrale, Kinshasa, RDC, du 26 au 27 octobre 2004, inédit
* 5 - « War and
environnement » (La guerre et l'environnement), article paru
dans l'édition de janvier/février 2008 du magazine World
Watch, pp.1 et s.
* 6- Lire à ce propos
le Rapport annuel 2006 de l'ICCN.
* 7 - Selon le Panel des
Experts des NU, 85 entreprises impliquées dans des relations d'affaires
au Congo-Kinshasa ont violé les normes internationales, y compris les
Directives pour les entreprises multinationales de l'OCDE. Mais aucun des
gouvernements participant à l'OCDE n'a à ce jour ouvert
d'enquête sur la conduite d'une seule des entreprises listées. Au
contraire, plusieurs gouvernements ont fait pression sur le Panel pour qu'il
retire les noms des compagnies enregistrées dans leur zone de
compétences ou qu'il déclare que de tels cas avaient
trouvé une solution. Communiqué de presse d'OXFAM International,
27 octobre 2003
* 8 - Voir
Livre blanc, Tome 2 sur le « Rapport du ministère
des droits humains de la RDC sur les violations massives des droits de l'homme,
des règles de base du droit international humanitaire, ainsi que des
normes relatives à la protection de l'environnement »,
Kinshasa, juin 1999, p.19
* 9 - Ressources
Internet : « L'intervention de l'UNESCO dans la protection des
sites congolais » :
http://www.ladocumentationfrançaise.fr/dossiers/conflit-grands-lacs/pillage-ressources-naturelles-rdc;
- Voir aussi le Rapport intérimaire sur l'exploitation
illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC,
rendu par le Groupe d'Experts mandaté par le Conseil de
sécurité de l'ONU, 22 mai 2002.
* 10 - Ressources
Internet : Site de l'association « Notre
Planète » à l'adresse URL :
http://www.notre-planète.info/actualités/actu_1531.php
* 11 - La RDC par le biais
de son gouvernement a interpellé le PNUE, il y a peu, en tant qu'elle
constitue l'autorité mondiale principale sur les questions
environnementales afin qu'il mette sur pied un comité
d'évaluation des dégâts porté à la faune et
à la flore de la RDC, comme il l'a fait dans les Balkans
(ex-Yougoslavie). Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures,
s'interrogeait-elle ? Il a été rapporté que le PNUE
prévoit d'intervenir au Congo-Kinshasa dès le printemps prochain
afin de dresser un inventaire des impacts de la guerre et des conflits
armés sur l'environnement (Annonce faite à l'occasion du
séminaire de Kinshasa portant sur : «Les impacts des conflits
armés en Afrique sur la qualité de vie, la santé humaine
et la diversité biologique », organisé par le
Consortium pour l'évaluation des conflits armés en RDC, du 26 au
30 mai 2008.
* 12 - A lire dans :
Bulletin écologique, Tome 17, fascicule 4, pp.215 -306
* 13 - Fort des
recommandations de stage et de recherche reçues du Responsable
pédagogique du Master DICE de l'Université de Limoges, l'Office
des Mines d'or de Kilo-Moto-« OKIMO » (Entreprise publique
à caractère industriel et commercial du portefeuille de l'Etat
congolais) nous a recruté en qualité de Consultant Juridique en
charge de la coordination de sa Cellule Juridique pour le renforcement de ses
capacités managériale et de sa gouvernance, en perspectives des
réformes attendues des Entreprises publiques en RDC. C'est donc dans ce
cadre que nous avons pris part à divers travaux d'EIE des projets
miniers en cours d'exécution en RDC.
* 14 - « Guerres
et environnement », thème du colloque de Paris du 06 mars
2008, organisé par le Sénat français et WWF-France. Ces
assises ont connu la participation de plusieurs intervenants dont notamment
Silja Halle, chargée de communication du PNUE (Post-conflit and
disaster management Baranch). Cette organisation a 18 rapports
d'évaluation à son actif sur les conflits aux Balkans, en
Afghanistan, au Soudan,...Aucun rapport à ce jour sur la RDC.
* 15 - Symposium
international : « Déplacements de populations impacts
environnementaux découlant des migrations massives »,
HCR, OIM et le Refugee Policy Group, Avril 1996, Chavannes des
Boges, Suisse.
* 16 - Idem
* 17 - Ressources
Internet : « Article intitulé : « Les
conflits armés et l'environnement », cf. note 3 supra
* 18 - Voir le Rapport du
Programme UNESCO/Fonds des Nations Unies/RDC de conservation des cinq sites du
patrimoine mondial en RDC, consultable sur le site de cette organisation
à l'adresse URL :
http://www.unesco.org/org/fr/list/klm.
Ce programme comporte entre autres un volet diplomatique qui vise à
sensibiliser tous les intervenants `(personnes migrantes s'entend) à
l'importance de la conservation pour la région.
* 19 - Loi n°69/041 du
23 août 1969 relative à la conservation de la nature, In
« Le Code Larcier de la RDC, Tome IV : Droit public et
administratif. Vol.2 sur le Droit administratif », Bruxelles,
éd. De Boeck & Larcier, p. 195 et s.
* 20 - Voir le Rapport
intérimaire du Groupe d'experts des NU sur l'exploitation
illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC, rendu
en date du 22 mai 2002, p.17
* 21 - « Suivi
systématique de deux sites du patrimoine mondial : PNV et PNKB.
Mission du 22 avril 1996 », Rapport de mission adressé
à l'attention du Comité du patrimoine mondial et de son bureau,
UNESCO, Paris.
* 22 - « Etude
préparatoire du Programme spécial de réhabilitation pour
les pays voisins du Rwanda (PSRR), volet environnemental ». Rapport
d'une mission effectué au Zaïre (actuelle RDC) du 24 novembre au 12
décembre 1994. Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux,
U.E.R. (Unité d'études et de recherche) Sylviculture, pp.9-20
* 23 - En vue d'amener les
personnes déplacées à leur auto-prise en charge, IRC
(International Rescue Commitee) avait dispensé, par l'entremise
des consultants recrutés, des modules de formation sur la menuiserie et
d'autres activités artisanales.
* 24 -
« Résultats de l'enquête sur l'impact des
réfugiés rwandais sur le PNV (secteur sud) »,
consultable à l'adresse URL
http://www.unhcr.ch/news/cupdates/0005afr.htm.
* 25 - Voir Rapport de GTZ
sur « L a situation des parcs nationaux de Virunga et de
Kahuzi-Biega au 10 mai 2000», pp.24-31
* 26 - Voir le Rapport du
Programme international de conservation des gorilles d'AWF, pp. 16 et s.
* 27 - Idem
* 28 - Ressources
Internet : Site de l'ICCN à l'adresse URL :
http://www.iccnrdc.cd/garamba.htm
* 29 - La liste du
Patrimoine mondial est consultable sur le site de l'UNESCO à l'adresse
URL :
http://www.unesco.org/org/fr/list/klm
* 30- Le Protocole d'accord
de Khartoum conclu entre l'Ouganda, le Soudan et la RDC le 24 janvier 1982
protège les ressources naturelles communes. Ce texte vise surtout les
espèces protégées, migratrices de la faune sauvage
circulant entre ces Etats ; il a été conclu à la
suite de la Convention de Washington du 03 mars 1973 sur le Commerce
international illicite des espèces sauvages, de faune et de flore
menacées d'extinction ou la CITES.
* 31 - JACOBS (M) et
SCHLOEDER (C), « Atténuer l'impact sur l'environnement.
Etude de cas : Impact du conflit sur la biodiversité et les aires
protégées », article publié avec le concours du
HCR, 2001 ; pp.8 et s.
* 32- Voir Liste du
Patrimoine mondial supra indiqué (note n°29 supra)
* 33 - Livre Blanc,
op.cit., p.21
* 34 - Aucune information
n'est disponible à la Direction Générale de l'ICCN qui
éprouve actuellement de sérieuses difficultés d'ordre
logistique pour réaliser une évaluation économique suivant
les normes requises. Cependant, nous avons procédé en marge
de nos divers déplacements à l'est par des recoupements
des données auprès d'ONG locales. Toutefois, ces informations
sont à prendre avec toutes les réserves d'usage.
* 35- MOPO KOBANDA (J-P.),
Les crimes économiques dans les Grands-lacs africains, Paris,
Menaibuc, 2006, p.56
* 36 - Ressources
Internet : Site de WWF France :
http://www.fr/campgnes
* 37 - En effet, les
considérations environnementales sont parfois ignorées au profit
d'interventions d'urgence. Ainsi, les installations et les infrastructures de
certains camps de réfugiés ne satisfaisaient pas aux
critères en matière de protection à long terme de
l'environnement.
* 38- LANGUY (M.),
« Problèmes environnementaux liés à la
présence des réfugiés rwandais. Identification des
investissements réalisés. Coordination entre les organismes et
propositions d'interventions complémentaires ». Rapport
de mission auprès du PNUD, 1995
* 39 - Cette Convention a
été ratifiée par le Burundi, l'Ouganda, la RDC et le
Rwanda respectivement le 11 juin 1992, le 12 juin 1992, le 11 juin 1992 et le
10 juin 1992. Tous ces Etats ont été impliqués
directement dans les conflits armés en RDC (agression et aide aux
différentes rebellions), ce qui justifie le caractère à
la fois international et non international desdits conflits.
* 40 - Cette Convention lie
à ce jour tous les Etats africains. Est-ce à dire que la prise de
conscience, à l'échelle du continent africain, sur la
nécessité de réglementer les mouvements
transfrontières de certaines espèces de faune et de flore
menacées d'extinction, est pour autant effective ? Quod
non !
* 41 - UNESCO,
« Convention relative à la protection du patrimoine mondial,
culturel et naturel ». Rapport de la 19ème session
du Comité du patrimoine mondial, Berlin, 4 au 9 décembre, 1995.
- UNESCO, « Orientation devant guider la mise
en oeuvre du patrimoine mondial : Examen de projets » UNESCO,
Centre du patrimoine mondial, Paris, 1999.
* 42 - Compte-rendu du
4ème Congrès mondial sur les parcs nationaux et les
aires protégées, Caracas, Venezuela, 1992.
* 43 - Rapport de
l'Unité de l'environnement, Division du soutien opérationnel, HCR
- Genève et la Commission européenne, 1997.
* 44 - UNESCO,
« Conservation de la biodiversité dans les régions de
conflits armés. La protection du patrimoine mondial en RDC »,
Un document du projet FNU/CPM/ICCN/Partenaires. UNESCO, ICCN, UNFIP, 2000
* 45 - UNESCO,
« Multi-Million Dollar to Project World Heritage Sites in
Democratic Republic of Congo-DRC». Communiqué de presse.
UNESCO, 2000. HCR, «Directives environnementales», Genève,
1996.
* 46 - MOLLARD-BANNELIER
(K), La protection de l'environnement en temps de conflit armé,
Paris, éd.Pédone, 2000, p.10
* 47- MOLLARD BANNELIER
(K), op.cit. , p.68
* 48- BOUVIER (A),
« La protection de l'environnement naturel en période de
conflit armé », Article publié dans la Revue
internationale de la Croix-Rouge, numéro 792, CICR, 1991, p.599-611
* 49- HCR :
« Les réfugiés dans le monde. Cinquante ans
d'action humanitaire », éd. Autrement, Paris, 2000, p.153
* 50- Revue internationale
de la Croix-Rouge n°818, 30 avril 1996, p.242-250
* 51- Ces renseignements
nous ont été fournis au cours de nos voyages d'études et
de recherches par le personnel du PNV avec lequel nous avons
conféré autour de la problématique des faiblesses de
l'action humanitaire et ses dérives sur l'environnement. Voir aussi note
23 supra.
* 52- Contribution du bureau
« I-Mage Consult » lors des journées
d'étude et d'information satellitaire au service d'aide humanitaire, 28
mai 2008, non publiée.
* 53- Idem.
* 54- Cf. Colloque de Paris
du 06 mars 2008, note 14 supra
* 55- Nous tenons ces
informations du Responsable en charge des opérations auprès du
HCR - Bureau sur terrain à Goma, en RDC.
* 56- PNUE, Etat de
l'environnement mondial et contribution du PNUE à la solution des
défis environnementaux : Evaluations écologiques
post-conflits, Rapport du Directeur, Nairobi, février 2003, p. 112
* 57- PNUE, idem
* 58- Ce sujet a
été au centre du Symposium organisé par l'Association
Congolaise de l'Evaluation Environnementale (ANEE/RDC) et le Secrétariat
International Francophone de l'Evaluation Environnementale (SIFEE) en
février 2007 à Kinshasa. A noter que les Actes desdites assises,
outre qu'ils n'ont pas été publiés à ce jour,
l'accès ne nous a pas été non plus autorisé.
* 59- PNUE,
8ème session extraordinaire du Conseil d'Administration du
Forum Ministériel Mondial sur l'Environnement : Evaluation, suivi
et alerte rapide concernant l'état de l'environnement, 29-31 mars 2004,
p.16
* 60- Banque Africaine de
Développement, « Politique en matière
d'environnement ». Document approuvé respectivement aux
270ème et 198ème réunions des
Conseils d'Administration de la Banque Africaine de Développement et du
Fonds Africain de Développement aux séances conjointes tenues du
11 au 15 juin 2008 à Abidjan, en Côte d'Ivoire, p.55 et s.
* 61- Ressources
Internet :
http://www.developpementdurable.revues.org
* -62 NEURAY (J-F.),
Droit de l'environnement, Précis de la faculté de droit,
ULB, Bruylant, Bruxelles, 2001, 233
* 63- Voir note 22 supra
* 64- BLONDEL (N.),
Rapport de mission fait à l'Unité du coordonnateur
principal des affaires environnementales du HCR-Genève et l'Union
européenne, 1998, p.24
* 65- Owen (M.) et Ruzicka
(I), Rapport de l'Unité de l'environnement, Division du soutien
opérationnel, HCR - Genève et la Commission européenne,
1997, p.13
* 66- HCR,
« Refugee Operations and Environnemental Management :
Selected Lessons Learned ». Unité de l'environnement,
HCR, Genève, 1998, p.5
* 67- HCR,
« Towards Sustainable Environemental Management Practice in
Refugee-Affected Areas. Contry reports: Malawi, Mozambique and
Zimbabwe». L'Unité de l'environnement, HCR, Genève,
1998, p.44
* 68- HCR, Atelier de
formation en gestion environnementale, Nairobi, Kenya, novembre 1999,
inédit
* 69 - PNUE,
« L'avenir de l'environnement en Afrique, notre environnement, notre
richesse », Synthèse, 2006, p.19
* 70- ICCN,
« Stratégie nationale pour la
conservation », décembre 2007, inédit
* 71- Principe 19 de la
Charte mondiale de la nature
* 72- Voir
« Les acteurs du droit international de
l'environnement », exposé de LAVIEILLE (J-M) dans le
cadre du cours de Master DICE de l'Université de Limoges, en version
CD-ROM/Envidroit, 2007-2008
* 73- LAVIEILLE (J-M.),
op.cit., p.186
* 74- Ibid., p.186
* 75- MORRAND-DEVILLER (J.),
Droit de l'environnement, Coll. Universités francophones,
éd. ESTEM, Paris, 1996, p.78
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