Stabilisation macroéconomique du Congo( Télécharger le fichier original )par AKRE Yves - Yves Gérard Yassi DALI Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie appliquée - Ingénieurs statisticiens économistes 2008 |
Table des matières AVANT PROPOS 2 LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX 3 EVALUATION RETROSPECTIVE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE 4 I. EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES 5 2. ANALYSE SECTORIELLE DE L'ÉCONOMIE CONGOLAISE 12 3. ANALYSE DES DÉSÉQUILIBRES 17 CONCLUSION 22 Avant-propos Ces travaux complètent, prolongent et permettent de vérifier la compréhension du cours de stabilisation dispensé aux élèves Ingénieurs Statisticiens-Economistes inscrits en troisième année à l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie appliquée. Ils le complètent en développant certaines notions ou certains aspects du cours qui n'ont pas été suffisamment discutés compte tenu du volume horaire notamment. Il le prolonge en proposant de nouvelles questions et de nouvelles approches pour certains thèmes étudiés en classe. D'une manière générale, c'est le cadre idéal pour l'initiation à la recherche et au travail d'équipe, pour l'approfondissement du cours de Stabilisation macroéconomique. Le thème qui a été soumis à notre étude est subdivise en trois sous parties : o La première partie étudie l'évolution des secteurs d'activités, des statistiques des finances publiques, l'évolution du commerce extérieur, l'évolution de la situation monétaire ; o La seconde concerne l'analyse sectorielle de l'économie congolaise ; o La troisième partie s'intéresse à l'analyse des déséquilibres et à la proposition de politiques d'ajustement. Nous ne saurons terminer cet avant-propos sans remercier notre enseignant M. DJEDJERO pour la qualité du cours qu'il nous a dispensé depuis et pour sa disponibilité avérée qui lui a permit d'être toujours à l'écoute des préoccupations des étudiants en stabilisation d'autre part. nous remercions également toutes les personnes qui de près ou de loin nous ont permis de réaliser cette étude.
Les auteurs Liste des graphiques et tableaux FIGURE 1: ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DU PIBR (2000-2006) 5 FIGURE 2: ÉVOLUTION DU RATIO SOLDE COURANT SUR PIB (HORS DON) 6 FIGURE 3: ÉVOLUTION DU SOLDE BUDGÉTAIRE GLOBALE AU PIB 7 FIGURE 4: ÉVOLUTION DE LA CIRCULATION DE LA MASSE MONÉTAIRE 8 FIGURE 5: ÉVOLUTION DU TAUX D'INFLATION DE L'ÉCONOMIE CONGOLAISE 9 FIGURE 6: ÉVOLUTION DES RÉSERVES EXTÉRIEURES EN MOIS D'IMPORTATION 10 FIGURE 7 : EVOLUTION DU SOLDE DES OPÉRATIONS NON FINANCIÈRES 17 FIGURE 8 : EVOLUTION DE LA CONSOMMATION PUBLIQUE RAPPORTÉE AU REVENU DISPONIBLE 18 FIGURE 9 : EVOLUTION DES SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS 18 TABLEAU 1 : EVOLUTION DU SOLDE DES OPÉRATIONS NON FINANCIÈRES 17 TABLEAU 2 : TABLEAU DES INTERRELATIONS DE 2002 ET 2003 20 TABLEAU 3 : TABLEAU DES INTERRELATIONS DE 2004 ET 2005 21 EVALUATION RETROSPECTIVE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE En 2002, la situation macroéconomique du Congo a été caractérisée d'une part, par un nouveau ralentissement de la croissance économique, une accélération de l'inflation, une dégradation des finances publiques et, d'autre part, par une relative stabilité des comptes extérieurs et une consolidation de la situation monétaire. Ces résultats intègrent, au plan externe, une amélioration des termes de l'échange (+ 2,4 %) en relation avec la hausse des cours du pétrole brut (+ 3,6 %), particulièrement au second semestre, ainsi que l'appréciation de l'euro face au dollar américain ; au plan interne, une stabilisation des activités pétrolières, l'expansion marquée du secteur sylvicole ainsi que des avancées significatives au plan socio-politique avec la tenue des élections présidentielles, législatives et sénatoriales. Toutefois, la résurgence des tensions dans la région du pool, les multiples interruptions du trafic ferroviaire entre Pointe-Noire et Brazzaville et les difficultés d'approvisionnement en eau, électricité et produits pétroliers ont pesé sur les performances macroéconomiques1(*). I. Evolution des principaux indicateurs macroéconomiques Dans cette partie nous nous proposons de présenter principalement l'analyse du taux de croissance du PIB, du solde courant du PIB nominal en pourcentage et du solde budgétaire global en pourcentage du PIB... L'analyse du taux de croissance du PIB à prix constant révèle une croissance relative du PIB congolais de 2003 à 2005. Le taux de croissance de la production congolaise fluctue autour des 8% au cours de la fin de notre période d'étude. C'est en 2005 qu'elle atteint sa valeur maximale qui est de 8,4%. Il faut noter que deux raisons principales sont à attribuer à cette croissance du PIB pendant la période. Ces deux raisons s'établissent suivant deux points de vue, l'analyse du PIB pétrolier et l'analyse du PIB non pétrolier. L'importance notoire que revêt la production du pétrole dans le revenu total du Congo trouve sa justification là, seulement de 2004 à 2005 le taux de croissance du PIB pétrolier passe de 0,5% à 12,8%. Au cours de cette période, le PIB non pétrolier a continué à croître à un taux régulièrement stable, atteignant 6,3% en 2005, en hausse par rapport au taux de 5,2% observé en 2005. Ceci grâce principalement à l'accélération de l'investissement dans le secteur privé et les travaux de construction des infrastructures publiques. Il faut reconnaître que ce taux de croissance obtenu en 2005 mérite des encouragements car, en 2005 l'économie congolaise a réussi à atteindre un taux de croissance égale à plus du quadruple de son taux de croissance démographique et de son taux d'inflation. Figure 1: évolution du taux de croissance du PIB réel (2000-2006) SOURCE : BEAC Intéressons nous maintenant au ratio du solde courant sur le PIB. Remarquons tout d'abord le signe positif du solde courant qui se conserve sur toute la période d'étude à part le léger faux pas en 2001. Ces chiffres marquent la forte capacité de l'Etat du Congo à se priver d'autres sources de financements notamment le financement par emprunt intérieur (par voie bancaire) et extérieur (dette extérieure). La situation de 2001 est en contraste avec les années suivantes et précédentes qui ont été marquées par des excédents du solde courant. Ces excédents sont partis croissants sur la période 2001-2006, de -0,6% à 16,1%. Le déficit précédent s'est fait ressentir sur une faiblesse des avoirs intérieurs nets (ayant atteint une valeur négative) et un niveau relativement en hausse de la dette publique totale. Figure 2: évolution du ratio solde courant sur PIB (hors don) SOURCE : BEAC le dernier solde à analyser dans cette partie est le ratio du solde budgétaire global au PIB. Le ratio du solde budgétaire débute sa poussée par une valeur fortement positive sur la période 2000-2001. En 2002 l'état congolais doit faire face à un déficit égal à environ 7,2% de sa production, et quoique ce déficit sera progressivement résorbé, ce n'est que trois années plus tard c'est-à-dire en 2005 que le solde budgétaire global atteindra une valeur positive supérieure à sa valeur en 2000. Toute chose qui traduit les efforts consentis par l'Etat congolais pour couvrir ses dépenses sans recourt aux financements intérieurs et extérieurs. Ce qui aurait pu exprimer ainsi une perte de solvabilité de cet Etat vis-à-vis des bailleurs de fonds. Intéressons nous à la fluidité du volume des transactions, de l'intensité des activités économiques au Congo ; C'est-à-dire à la masse monétaire. Figure 3: évolution du solde budgétaire globale au PIB SOURCE : BEAC La vitesse de circulation de la masse monétaire durant la période (2000-2004) connaît une croissance marquée partant d'une valeur de 2,4 à 3,3. C'est en 2004 que la vitesse de la masse monétaire connaît une valeur maximale. Et il s'en suit donc un niveau élevé du taux d'inflation dans l'économie congolaise, la plus élevée jamais constatée sur la période (2000-2006). Après 2004, la vitesse de circulation de la masse monétaire se réduira au fur et à mesure pour atteindre une valeur minimale égale à 2,1. Figure 4: évolution de la circulation de la masse monétaire SOURCE : BEAC L'inflation au sein de l'économie congolaise a connu une évolution contrastée. En effet, débutant sa poussée a une valeur égale -0,3%, elle va d'abord croître jusqu'à atteindre un pic en 2002, pour ensuite se réduire vers sa valeur minimale atteinte en 2003. Enfin elle reprend sa course cyclique pour se stabiliser dans la période de 2005 à une valeur de 2,5%. Le niveau général des prix à la consommation a connu par ailleurs une forte augmentation de 4.0% en 2006 (atteignant jusqu'à 5,5% de hausse à Brazzaville), comparé à la hausse moyenne de 2.5% observée au cours de l'année 2005. Cette accélération de l'inflation est due à deux facteurs principaux : élévation des frais de transport, résultant d'une combinaison de la baisse de capacité des transports ainsi que des ruptures fréquences du trafic sur le chemin de fer Congo-Océan (CFCO) entre Pointe-Noire et Brazzaville ; une forte pression sur la demande de quelques produits essentiels à Brazzaville et dans la partie nord du Congo, notamment l'essence, le ciment et les produits alimentaires comme la farine de blé et le sucre2(*). Cette inflation est due en partie aux besoins liés à la réalisation des grands travaux d'infrastructure, et qui ne peuvent être couverts par la production locale qui est d'une capacité limitée. Figure 5: évolution du taux d'inflation de l'économie congolaise SOURCE : BEAC
Quant aux réserves extérieures, elles représentent la capacité de l'économie congolaise à s'autoriser des importations afin de combler son déficit de production. Bien que l'analyse de l'évolution de celles-ci sur la période (2000-2004) révèle les difficultés qu'a connues l'état congolais pour financer ses importations ; elle révèle aussi l'efficacité des politiques mis en place par les autorités politiques en 2004. Ces politiques sont parvenues à résorber le problème de l'insuffisance des réserves extérieures. En effet de 2004 à 2006, l'économie congolaise connaîtra une croissance marquée de sa production de sorte qu'elle pourra augmenter ses réserves, jusqu'à un niveau où elle peut s'autoriser 10 mois d'importations sans endettement. Figure 6: évolution des réserves extérieures en mois d'importation SOURCE : BEAC La position externe du Congo a été renforcée en 2006 du fait de l'amélioration des termes de l'échange due aux prix d'exportation (notamment de pétrole) plus élevés que prévus. La balance commerciale s'est améliorée de près de 29% en 2006, passant de 1,895 milliards de francs CFA (soit 60,2% du PIB) en 2005, à 2,443 milliards de francs CFA (64.8% de PIB) en 2006. La croissance de la réserve s'est élevée rapidement à 60,1% en 2006, contre 34% en 2005 et 17,4% en 2004. Le Congo a atteint le point de décision de l'Initiative PPTE en mars 2006, suivi de l'approbation par le Conseil d'Administration du FMI en juillet 2006 de la deuxième revue de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC)3(*). Cependant, la performance sous la troisième revue du FRPC n'a pas été satisfaisante à l'issue de la mission du FMI conduite en octobre 2006, souligne le rapport. Il est fort probable que la conclusion de cette troisième revue ne puisse intervenir avant fin juin 2007. En attendant, les autorités congolaises poursuivent les consultations avec les services du FMI dans l'objectif de parvenir à un accord avant la fin du premier trimestre de 2007 dans le cadre de l'article 4 des consultations du FMI. SYNTHESE En 2003, la situation macro-économique a été caractérisée par un ralentissement de la croissance : 1,3% en 2003 contre 2,4% en 2002, 3,2% en 2001 et 7,9% en 2000. Cette baisse est essentiellement due au fort ralentissement de l'activité dans le secteur pétrolier (en baisse depuis 2001 du fait du vieillissement des champs en exploitation et de la non mise en service de nouveaux gisements), le secteur déterminant pour l'économie congolaise, mais aussi à la croissance relativement modeste du PIB hors pétrole. Selon la Banque mondiale, en 2002 le PIB du pays a été de 3 milliards de USD. Le RNB (Revenu national brut) par habitant calculé selon la méthode Atlas était de 700 USD. La dette extérieure congolaise demeure très lourde. A la fin 2002 elle s'élevait à 4 053 milliards de FCFA (6,19 milliards €), dont 2 394,4 milliards (3,65 milliards €) d'arriérés représentant respectivement 193% et 114% du PIB. Les prévisions disponibles pour l'année 2003 indiquent que le poids de la dette a augmenté, représentant à la fin de l'année environ 213% du PIB. Le rapport entre la dette extérieure et les exportations a également empiré de 272,4% en 2002 à 329,3% à la fin 2003. Le budget pour 2004 est arrêté à 882,5 milliards de F CFA (1,3 milliards €), une hausse de 6,5% en comparaison avec 2003, avec une impasse de 284,4 milliards de F CFA (433,5 milliards €). Les dépenses de fonctionnement représentent 78,8% des dépenses totales, ce qui constitue la continuation de la tendance à la hausse de cette proportion pendant les dernières années, et une illustration des difficultés du gouvernement à trouver une marge de manoeuvre pour les investissements. Les efforts des autorités, avec l'appui des institutions de Bretton Woods et de la coopération française, portent actuellement sur l'amélioration de la chaîne de dépenses et de recettes. Deux activités principales sont en cours d'exécution: l'informatisation du Ministère des Finances, de l'économie et du budget (AFD et Banque mondiale) et le renforcement du Trésor public. Des mesures ont aussi été prises contre la fraude douanière. Cependant, des problèmes sur les dépenses publiques restent encore posés, comme la bonne application des procédures budgétaires, la transparence dans l'utilisation des ressources pétrolières, le renforcement du contrôle des prestations fournies par l'Etat, le phénomène de l'autoconsommation des recettes et les paiements par anticipation. L'analyse des chiffres disponibles révèle une différence très substantielle entre les prévisions, les engagements, les ordonnancements et les décaissements pendant l'exécution budgétaire des années 2002 et 2003. 2. Analyse sectorielle de l'économie congolaise La situation macroéconomique du Congo au cours de l'année 2006 a été caractérisée, d'une part, par une consolidation de la croissance économique, une amélioration des finances publiques, un redressement des comptes extérieurs et, d'autre part, par un raffermissement de la situation monétaire et une hausse de l'indice des prix à la consommation. Ces résultats s'expliquent, au plan externe, par une amélioration des termes de l'échange (+ 20,0 %) en relation avec la hausse des cours du pétrole brut, de bois tropicaux et du sucre, ainsi que par un recul du dollar américain face à l'euro; au plan interne, une reprise de la production et des investissements dans le secteur pétrolier, une amélioration de l'offre au niveau du secteur agricole, l'expansion des secteurs industriel, des bâtiments et travaux publics, commercial et des télécommunications. 2.1. Evolution dans le secteur réelAu cours de l'année 2006, le Congo a enregistré une consolidation de la croissance économique en liaison notamment avec la progression de la production pétrolière, le dynamisme des activités du secteur non pétrolier. Ainsi, le Produit Intérieur Brut (PIB) en francs courants est passé de 3 142,6 milliards en 2005 à 3 875,1 milliards en 2006, dont 35,7 % pour le secteur non pétrolier ; le taux de croissance en termes réels s'est établi à 6,6 % contre 7,8 % l'année précédente, entraînant ainsi une hausse de 4,0 % du revenu réel par habitant. Sur la même période, l'indice des prix à la consommation a enregistré une forte hausse (8,2 % en glissement annuel à fin décembre 2006 et 4,9 % en moyenne annuelle contre 2,8 % en 2005). * 1 Jeune Afrique Economie du 22 Juillet 2003 ; Page 12 * 2 Source Ministère congolais de l'Economie, des Finances et du Budget cité par la BEAC. * 3 D'après la Note explicative sur le programme soutenu par l'accord au titre de la FRPC signé avec le FMI ; Extrait du site internet du Ministère congolais de l'Economie, des Finances et du Budget. |
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