Table des matières
AVANT PROPOS 2
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX 3
EVALUATION RETROSPECTIVE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE 4
I. EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES
5
2. ANALYSE SECTORIELLE DE L'ÉCONOMIE CONGOLAISE 12
3. ANALYSE DES DÉSÉQUILIBRES 17
CONCLUSION 22
Avant-propos
Ces travaux complètent, prolongent et permettent de
vérifier la compréhension du cours de stabilisation
dispensé aux élèves Ingénieurs
Statisticiens-Economistes inscrits en troisième année à
l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie
appliquée. Ils le complètent en développant certaines
notions ou certains aspects du cours qui n'ont pas été
suffisamment discutés compte tenu du volume horaire notamment. Il
le prolonge en proposant de nouvelles questions et de nouvelles approches pour
certains thèmes étudiés en classe.
D'une manière générale, c'est le cadre
idéal pour l'initiation à la recherche et au travail
d'équipe, pour l'approfondissement du cours de Stabilisation
macroéconomique.
Le thème qui a été soumis à notre
étude est subdivise en trois sous parties :
o La première partie étudie l'évolution
des secteurs d'activités, des statistiques des finances publiques,
l'évolution du commerce extérieur, l'évolution de la
situation monétaire ;
o La seconde concerne l'analyse sectorielle de
l'économie congolaise ;
o La troisième partie s'intéresse à
l'analyse des déséquilibres et à la proposition de
politiques d'ajustement.
Nous ne saurons terminer cet avant-propos sans remercier
notre enseignant M. DJEDJERO pour la qualité du cours qu'il nous a
dispensé depuis et pour sa disponibilité avérée qui
lui a permit d'être toujours à l'écoute des
préoccupations des étudiants en stabilisation d'autre part. nous
remercions également toutes les personnes qui de près ou de loin
nous ont permis de réaliser cette étude.
Les auteurs
Liste des graphiques et tableaux
FIGURE 1: ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DU PIBR
(2000-2006) 5
FIGURE 2: ÉVOLUTION DU RATIO SOLDE COURANT SUR PIB (HORS
DON) 6
FIGURE 3: ÉVOLUTION DU SOLDE BUDGÉTAIRE GLOBALE AU
PIB 7
FIGURE 4: ÉVOLUTION DE LA CIRCULATION DE LA MASSE
MONÉTAIRE 8
FIGURE 5: ÉVOLUTION DU TAUX D'INFLATION DE
L'ÉCONOMIE CONGOLAISE 9
FIGURE 6: ÉVOLUTION DES RÉSERVES EXTÉRIEURES
EN MOIS D'IMPORTATION 10
FIGURE 7 : EVOLUTION DU SOLDE DES OPÉRATIONS NON
FINANCIÈRES 17
FIGURE 8 : EVOLUTION DE LA CONSOMMATION PUBLIQUE
RAPPORTÉE AU REVENU DISPONIBLE 18
FIGURE 9 : EVOLUTION DES SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
18
TABLEAU 1 : EVOLUTION DU SOLDE DES OPÉRATIONS NON
FINANCIÈRES 17
TABLEAU 2 : TABLEAU DES INTERRELATIONS DE
2002 ET 2003 20
TABLEAU 3 : TABLEAU DES INTERRELATIONS DE
2004 ET 2005 21
EVALUATION RETROSPECTIVE DE L'ECONOMIE
CONGOLAISE
En 2002, la situation macroéconomique du Congo a
été caractérisée d'une part, par un nouveau
ralentissement de la croissance économique, une
accélération de l'inflation, une dégradation des finances
publiques et, d'autre part, par une relative stabilité des comptes
extérieurs et une consolidation de la situation monétaire.
Ces résultats intègrent, au plan externe, une
amélioration des termes de l'échange
(+ 2,4 %) en relation avec la hausse des cours du pétrole brut (+
3,6 %), particulièrement au second semestre, ainsi que
l'appréciation de l'euro face au dollar américain ; au plan
interne, une stabilisation des activités pétrolières,
l'expansion marquée du secteur sylvicole ainsi que des avancées
significatives au plan socio-politique avec la tenue des élections
présidentielles, législatives et sénatoriales. Toutefois,
la résurgence des tensions dans la région du pool, les multiples
interruptions du trafic ferroviaire entre Pointe-Noire et Brazzaville et les
difficultés d'approvisionnement en eau, électricité et
produits pétroliers ont pesé sur les performances
macroéconomiques1(*).
I. Evolution des principaux indicateurs
macroéconomiques
Dans cette partie nous nous proposons de présenter
principalement l'analyse du taux de croissance du PIB, du solde courant du PIB
nominal en pourcentage et du solde budgétaire global en pourcentage du
PIB...
L'analyse du taux de croissance du PIB à prix constant
révèle une croissance relative du PIB congolais de 2003 à
2005. Le taux de croissance de la production congolaise fluctue autour des 8%
au cours de la fin de notre période d'étude. C'est en 2005
qu'elle atteint sa valeur maximale qui est de 8,4%. Il faut noter que deux
raisons principales sont à attribuer à cette croissance du PIB
pendant la période. Ces deux raisons s'établissent suivant deux
points de vue, l'analyse du PIB pétrolier et l'analyse du PIB non
pétrolier. L'importance notoire que revêt la production du
pétrole dans le revenu total du Congo trouve sa justification là,
seulement de 2004 à 2005 le taux de croissance du PIB pétrolier
passe de 0,5% à 12,8%. Au cours de cette période, le PIB non
pétrolier a continué à croître à un taux
régulièrement stable, atteignant 6,3% en 2005, en hausse par
rapport au taux de 5,2% observé en 2005. Ceci grâce principalement
à l'accélération de l'investissement dans le secteur
privé et les travaux de construction des infrastructures publiques.
Il faut reconnaître que ce taux de croissance obtenu en
2005 mérite des encouragements car, en 2005 l'économie congolaise
a réussi à atteindre un taux de croissance égale à
plus du quadruple de son taux de croissance démographique et de son taux
d'inflation.
Figure 1: évolution du taux de
croissance du PIB réel (2000-2006)
SOURCE : BEAC
Intéressons nous maintenant au ratio du solde courant
sur le PIB.
Remarquons tout d'abord le signe positif du solde courant qui
se conserve sur toute la période d'étude à part le
léger faux pas en 2001. Ces chiffres marquent la forte capacité
de l'Etat du Congo à se priver d'autres sources de financements
notamment le financement par emprunt intérieur (par voie bancaire) et
extérieur (dette extérieure). La situation de 2001 est en
contraste avec les années suivantes et précédentes qui ont
été marquées par des excédents du solde courant.
Ces excédents sont partis croissants sur la
période 2001-2006, de -0,6% à 16,1%. Le déficit
précédent s'est fait ressentir sur une faiblesse des avoirs
intérieurs nets (ayant atteint une valeur négative) et un niveau
relativement en hausse de la dette publique totale.
Figure 2: évolution du ratio solde
courant sur PIB (hors don)
SOURCE : BEAC
le dernier solde à analyser dans cette partie est le
ratio du solde budgétaire global au PIB. Le ratio du solde
budgétaire débute sa poussée par une valeur fortement
positive sur la période 2000-2001. En 2002 l'état congolais doit
faire face à un déficit égal à environ 7,2% de sa
production, et quoique ce déficit sera progressivement
résorbé, ce n'est que trois années plus tard
c'est-à-dire en 2005 que le solde budgétaire global atteindra une
valeur positive supérieure à sa valeur en 2000. Toute chose qui
traduit les efforts consentis par l'Etat congolais pour couvrir ses
dépenses sans recourt aux financements intérieurs et
extérieurs. Ce qui aurait pu exprimer ainsi une perte de
solvabilité de cet Etat vis-à-vis des bailleurs de fonds.
Intéressons nous à la fluidité du volume
des transactions, de l'intensité des activités économiques
au Congo ; C'est-à-dire à la masse monétaire.
Figure 3: évolution du solde
budgétaire globale au PIB
SOURCE : BEAC
La vitesse de circulation de la masse monétaire durant
la période (2000-2004) connaît une croissance marquée
partant d'une valeur de 2,4 à 3,3. C'est en 2004 que la vitesse de la
masse monétaire connaît une valeur maximale. Et il s'en suit donc
un niveau élevé du taux d'inflation dans l'économie
congolaise, la plus élevée jamais constatée sur la
période (2000-2006). Après 2004, la vitesse de circulation de la
masse monétaire se réduira au fur et à mesure pour
atteindre une valeur minimale égale à 2,1.
Figure 4: évolution de la circulation de
la masse monétaire
SOURCE : BEAC
L'inflation au sein de l'économie congolaise a connu
une évolution contrastée. En effet, débutant sa
poussée a une valeur égale -0,3%, elle va d'abord croître
jusqu'à atteindre un pic en 2002, pour ensuite se réduire vers sa
valeur minimale atteinte en 2003. Enfin elle reprend sa course cyclique pour se
stabiliser dans la période de 2005 à une valeur de 2,5%.
Le niveau général des prix à la
consommation a connu par ailleurs une forte augmentation de 4.0% en 2006
(atteignant jusqu'à 5,5% de hausse à Brazzaville), comparé
à la hausse moyenne de 2.5% observée au cours de l'année
2005. Cette accélération de l'inflation est due à deux
facteurs principaux : élévation des frais de transport,
résultant d'une combinaison de la baisse de capacité des
transports ainsi que des ruptures fréquences du trafic sur le chemin de
fer Congo-Océan (CFCO) entre Pointe-Noire et Brazzaville ; une forte
pression sur la demande de quelques produits essentiels à Brazzaville et
dans la partie nord du Congo, notamment l'essence, le ciment et les produits
alimentaires comme la farine de blé et le sucre2(*). Cette inflation est due en
partie aux besoins liés à la réalisation des grands
travaux d'infrastructure, et qui ne peuvent être couverts par la
production locale qui est d'une capacité limitée.
Figure 5: évolution du taux d'inflation
de l'économie congolaise
SOURCE : BEAC
Quant aux réserves extérieures, elles
représentent la capacité de l'économie congolaise à
s'autoriser des importations afin de combler son déficit de production.
Bien que l'analyse de l'évolution de celles-ci sur la
période (2000-2004) révèle les difficultés qu'a
connues l'état congolais pour financer ses importations ; elle
révèle aussi l'efficacité des politiques mis en place par
les autorités politiques en 2004. Ces politiques sont parvenues à
résorber le problème de l'insuffisance des réserves
extérieures. En effet de 2004 à 2006, l'économie
congolaise connaîtra une croissance marquée de sa production de
sorte qu'elle pourra augmenter ses réserves, jusqu'à un niveau
où elle peut s'autoriser 10 mois d'importations sans endettement.
Figure 6: évolution des réserves
extérieures en mois d'importation
SOURCE : BEAC
La position externe du Congo a été
renforcée en 2006 du fait de l'amélioration des termes de
l'échange due aux prix d'exportation (notamment de pétrole) plus
élevés que prévus. La balance commerciale s'est
améliorée de près de 29% en 2006, passant de 1,895
milliards de francs CFA (soit 60,2% du PIB) en 2005, à 2,443 milliards
de francs CFA (64.8% de PIB) en 2006. La croissance de la réserve s'est
élevée rapidement à 60,1% en 2006, contre 34% en 2005 et
17,4% en 2004. Le Congo a atteint le point de décision de l'Initiative
PPTE en mars 2006, suivi de l'approbation par le Conseil d'Administration du
FMI en juillet 2006 de la deuxième revue de la Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté et la Croissance (FRPC)3(*).
Cependant, la performance sous la troisième revue du
FRPC n'a pas été satisfaisante à l'issue de la mission du
FMI conduite en octobre 2006, souligne le rapport. Il est fort probable que la
conclusion de cette troisième revue ne puisse intervenir avant fin juin
2007. En attendant, les autorités congolaises poursuivent les
consultations avec les services du FMI dans l'objectif de parvenir à un
accord avant la fin du premier trimestre de 2007 dans le cadre de l'article 4
des consultations du FMI.
SYNTHESE
En 2003, la situation macro-économique a
été caractérisée par un ralentissement de la
croissance : 1,3% en 2003 contre 2,4% en 2002, 3,2% en 2001 et 7,9% en
2000. Cette baisse est essentiellement due au fort
ralentissement de l'activité dans le secteur pétrolier (en baisse
depuis 2001 du fait du vieillissement des champs en exploitation et de la non
mise en service de nouveaux gisements), le secteur déterminant pour
l'économie congolaise, mais aussi à la croissance relativement
modeste du PIB hors pétrole. Selon la Banque mondiale, en 2002 le PIB du
pays a été de 3 milliards de USD. Le RNB (Revenu national brut)
par habitant calculé selon la méthode Atlas était de 700
USD.
La dette extérieure congolaise demeure très
lourde. A la fin 2002 elle s'élevait à 4 053 milliards de FCFA
(6,19 milliards €), dont 2 394,4 milliards (3,65 milliards €)
d'arriérés représentant respectivement 193% et 114% du
PIB. Les prévisions disponibles pour l'année 2003 indiquent que
le poids de la dette a augmenté, représentant à la fin de
l'année environ 213% du PIB. Le rapport entre la dette extérieure
et les exportations a également empiré de 272,4% en 2002 à
329,3% à la fin 2003.
Le budget pour 2004 est arrêté à 882,5
milliards de F CFA (1,3 milliards €), une hausse de 6,5% en comparaison
avec 2003, avec une impasse de 284,4 milliards de F CFA (433,5 milliards
€).
Les dépenses de fonctionnement représentent
78,8% des dépenses totales, ce qui constitue la continuation de la
tendance à la hausse de cette proportion pendant les dernières
années, et une illustration des difficultés du gouvernement
à trouver une marge de manoeuvre pour les investissements.
Les efforts des autorités, avec l'appui des
institutions de Bretton Woods et de la coopération française,
portent actuellement sur l'amélioration de la chaîne de
dépenses et de recettes. Deux activités principales sont en cours
d'exécution: l'informatisation du Ministère des Finances, de
l'économie et du budget (AFD et Banque mondiale) et le renforcement du
Trésor public. Des mesures ont aussi été prises contre la
fraude douanière. Cependant, des problèmes sur les
dépenses publiques restent encore posés, comme la bonne
application des procédures budgétaires, la transparence dans
l'utilisation des ressources pétrolières, le renforcement du
contrôle des prestations fournies par l'Etat, le phénomène
de l'autoconsommation des recettes et les paiements par anticipation. L'analyse
des chiffres disponibles révèle une différence très
substantielle entre les prévisions, les engagements, les ordonnancements
et les décaissements pendant l'exécution budgétaire des
années 2002 et 2003.
2. Analyse sectorielle de l'économie
congolaise
La situation macroéconomique du Congo au cours de
l'année 2006 a été caractérisée, d'une part,
par une consolidation de la croissance économique, une
amélioration des finances publiques, un redressement des comptes
extérieurs et, d'autre part, par un raffermissement de la situation
monétaire et une hausse de l'indice des prix à la
consommation.
Ces résultats s'expliquent, au plan externe, par une
amélioration des termes de l'échange (+ 20,0 %) en relation avec
la hausse des cours du pétrole brut, de bois tropicaux et du sucre,
ainsi que par un recul du dollar américain face à l'euro; au plan
interne, une reprise de la production et des investissements dans le secteur
pétrolier, une amélioration de l'offre au niveau du secteur
agricole, l'expansion des secteurs industriel, des bâtiments et travaux
publics, commercial et des télécommunications.
2.1. Evolution dans le secteur réel
Au cours de l'année 2006, le Congo a enregistré
une consolidation de la croissance économique en liaison notamment avec
la progression de la production pétrolière, le dynamisme des
activités du secteur non pétrolier. Ainsi, le Produit
Intérieur Brut (PIB) en francs courants est passé de 3 142,6
milliards en 2005 à 3 875,1 milliards en 2006, dont 35,7 % pour le
secteur non pétrolier ; le taux de croissance en termes réels
s'est établi à 6,6 % contre 7,8 % l'année
précédente, entraînant ainsi une hausse de 4,0 % du revenu
réel par habitant. Sur la même période, l'indice des prix
à la consommation a enregistré une forte hausse (8,2 % en
glissement annuel à fin décembre 2006 et 4,9 % en moyenne
annuelle contre 2,8 % en 2005).
2.1.1. Evolution de la demande globale
La croissance en 2006 a été soutenue par la
demande intérieure, avec une contribution de 39,3 points, grâce au
dynamisme de la consommation privée et à la hausse des
investissements privés notamment dans le secteur pétrolier. De
même, la participation de la formation brute de capital fixe du secteur
public a été positive de 3,2 points de croissance, en liaison
notamment avec un accroissement des ressources propres affectées aux
dépenses d'investissement. A l'inverse, elle a été
négativement affectée par la contraction, en termes réels,
de la demande extérieure nette, qui a enregistré une contribution
négative de 32,7 %.
2.1.2. Evolution de l'offre globale
Du côté de l'offre, la croissance de
l'activité économique en 2006 procède principalement de la
hausse de la production pétrolière et de la vigueur des
activités dans le secteur non pétrolier favorisée
notamment par le regain des activités des sociétés de
téléphonie mobile, la poursuite des activités des branches
Industries manufacturières, Electricité, Gaz et Eau, Commerce,
restaurants et hôtels et des grands travaux amorcés au cours des
années 2003 et 20044(*).
Dans le secteur primaire, les branches de l'agriculture, de
l'élevage et de la pêche ont fourni 0,2 point de croissance
grâce aux effets induits de la reprise amorcée des cultures
vivrières, de l'élevage et de la pêche dans le cadre de la
politique décennale de relance agricole 2004-2013 malgré
l'irrégularité dans les versements des contributions de l'Etat au
niveau des différents projets. L'apport de la sylviculture à la
croissance a été de 0,3 point, du fait de la cessation des
activités de certaines sociétés et de la non
réalisation du programme d'activités fixé pour certaines
sociétés. En effet, selon les estimations du Ministère des
Eaux et Forêts, la production grumière a reculé de 2,8 %,
se situant à 1 710 000 m3 en 2006 contre 1 759 000 m3 en 2005.
S'agissant de la production des rondins d'eucalyptus, les activités de
la nouvelle société Eucalyptus Fibre Congo (EFC) au cours de
l'année 2006, ont été consacrées à la
reprise de l'exploitation des massifs. La production annuelle des rondins pour
l'année est estimée à 118 000 tonnes dont la
quasi-totalité a été exportée5(*).
Au niveau du secteur secondaire, les industries
manufacturières ont apporté un concours positif de 0,7 point
à la croissance grâce aux investissements réalisés
l'année précédente tendant à accroître les
capacités de production des unités agro-industrielles,
l'augmentation de la production de gaz industriel par la société
SCGI, l'approvisionnement plus régulier des usines en carburants par les
sociétés de distribution de produits pétroliers. Les
difficultés du CFCO ont toutefois pesé sur la croissance de la
production industrielle. L'apport de la branche électricité, gaz
et eau a été positive au cours de l'année 2006 (0,1 point)
grâce aux effets bénéfiques des investissements
engagés depuis l'année précédente dans les secteurs
de l'énergie et de la distribution d'eau). La participation des
bâtiments et travaux publics à la croissance s'est
élevée à 0,3 point, en adéquation avec le rythme de
progression des investissements publics.
En ce qui concerne le secteur tertiaire, la contribution de la
branche transports et télécommunications a été de
0,6 point, en dépit de l'accroissement des capacités
opérationnelles du Port autonome de Pointe-Noire (réhabilitation
des équipements au sol, allongement de la voie ferrée et
construction d'une gare de fret...), la réhabilitation et la
modernisation des aéroports de Dolisie et Impfondo. Au niveau des
télécommunications, les investissements réalisés
par les sociétés de téléphonie mobile (CELTEL et
MTN) destinés notamment à moderniser et à étendre
leurs réseaux expliquent également l'apport positif à la
croissance de cette branche. Pour sa part, la valeur ajoutée de la
filière commerce, restaurants et hôtels a apporté 0,7 point
à la croissance en liaison notamment avec la consolidation des revenus
des ménages et le dynamisme des activités
hôtelières.
2.1.3. Performances en matière d'inflation
L'année 2006 a été marquée par
fortes pressions inflationnistes, tel qu'illustré par l'indice des prix
à la consommation en moyenne sur Brazzaville et Pointe-Noire de 8,2 %
(en glissement annuel) à fin décembre 2006. Le taux d'inflation
moyen pour l'ensemble de l'année 2006 est estimé à 4,9 %
selon les statistiques du CNSEE. La politique budgétaire expansionniste
explique en grande partie cette hausse des prix.
2.2 - Evolution dans le domaine des finances
publiques
Les recettes budgétaires ont été
recouvrées à hauteur de 1 920,4 milliards, en augmentation de
51,4 % par rapport au niveau atteint en 2005 (1 268,0 milliards). Les recettes
pétrolières se sont établies à 1 680,8 milliards,
en hausse de 60,4 % par rapport à l'année
précédente (1 047,6 milliards), essentiellement en raison de la
nette augmentation du prix du baril (+ 20,5 %), associée à une
augmentation de la production pétrolière (+ 5,4 %), malgré
le léger recul enregistré par le dollar. Les recettes non
pétrolières se sont établies à 239,6 milliards, en
hausse de 8,7 % par rapport à 2005 (220,4 milliards).
Pour leur part, les dépenses budgétaires ont
été engagées à hauteur de 1 050,9 milliards, en
hausse de 42,7 % par rapport à l'année antérieure (736,4
milliards). Les dépenses courantes, se situant à 704,3 milliards,
ont progressé de 24,2 % (567,2 milliards en 2005). Ces
dépassements seraient dus, entre autres, à la prise en compte de
la situation politique en RDC, et aux mandats du Congo à la tête
de l'Union Africaine et au Conseil de Sécurité de l'ONU. Les
dérapages ci-dessus mentionnés ont également touché
les dépenses d'investissement, qui ont enregistré une
augmentation de 98,4 %, pour s'établir à 335,7 milliards, contre
169,2 milliards en 2005.
En définitive, la gestion des finances publiques s'est
soldée par un excédent budgétaire, base engagements, hors
dons, de 869,4 milliards, soit 22,4 % du PIB, contre un excédent de
531,6 milliards, correspondant à 16,9 % du PIB en 2005.
2.3 - Evolution dans le secteur extérieur
Dans le domaine des échanges extérieurs,
l'excédent extérieur courant a légèrement
fléchi pour s'établir à 72,8 milliards (1,9 % du PIB)
contre 366,9 milliards (11,7 % du PIB) une année auparavant. Le solde du
compte de capital et des opérations financières s'est
amélioré, passant d'un déficit de 113,8 milliards en 2005
à un excédent de 221,5 milliards un an plus tard, du fait
essentiellement d'une forte progression des investissements directs dans le
secteur pétrolier notamment partiellement compensée par la hausse
des sorties nettes de capitaux à long terme et à court terme. En
définitive, l'excédent global de la balance des paiements s'est
fortement accru en 2006 s'établissant à 369,3 milliards contre
270,7 milliards une année auparavant.
En matière de dette publique, les évolutions des
comptes extérieurs et budgétaires se sont traduites par une
baisse du ratio du service de la dette par rapport aux recettes
budgétaires à 23,5 % en 2006 contre 33,0 % un an plus tôt
et par un recul du ratio du service de la dette par rapport aux exportations
à 13,6 % contre 16,0 % en 2005. De même, le ratio du stock de la
dette par rapport au PIB s'est élevé à 93,2 % contre 111,5
% l'année précédente.
3. Analyse des déséquilibres6(*)
Dans cette section, nous examinerons l'évolution de
plusieurs indicateurs relevant d'éventuels déséquilibres
dans l'économie ; Ce sont principalement les soldes des
opérations non financières des différents secteurs
institutionnels (Administrations publiques et Secteur privé)
reconstitués à partir du tableau des interrelations entre les
comptes. Nous proposerons également à travers les
différentes approches de la balance des paiements des politiques
économiques à mettre en oeuvre en vue de résorber ces
déséquilibres.
· Analyse du solde des opérations non
financières
L'évolution du solde des opérations non
financières des différents secteurs institutionnels est
décrite dans le tableau suivant.
Tableau 1 : Evolution du solde des
opérations non financières, source: nos calculs
Solde des opérations non
financières
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
APU
|
-49,0
|
-7,6
|
-31,9
|
-41,3
|
Secteur privé
|
22,7
|
64,7
|
29,7
|
105,0
|
Graphique 7 : Evolution du solde des
opérations non financières (en milliards de F CFA), source:
nos calculs
On constate une évolution similaire des
différents soldes avec cependant un déficit public structurel.
L'aggravation de ce déficit se fait légèrement au
détriment de la consommation publique comme le montre le graphique
suivant ; On peut donc en déduire qu'elle est due à une trop
grande augmentation des investissements publics. Une évolution
raisonnée c'est-à-dire indexée à celle du revenu
disponible serait nécessaire pour résorber ce
déficit.
Graphique 8 : Evolution de la
consommation publique rapportée au revenu disponible ;
source : nos calculs
· Analyse des soldes de la balance des
paiements.
Les différents soldes de la balance des paiements sont
donnés par le graphique 9.
Graphique 9 : Evolution des soldes
de la balance des paiements ; source : nos calculs
On constate une tendance à la hausse du solde
courant ; Cette situation dénote selon l'approche par
l'absorption de la balance des paiements d'un déficit de
l'absorption par rapport au revenu national disponible brut ou d'une
insuffisance de l'investissement global par rapport à l'épargne
intérieure (approche fiscale).
La tendance baissière du solde de la balance des
capitaux et des opérations financières se justifie par la baisse
continue des autres investissements nets (- 20% en 2005) et ce en dépit
de la bonne tenue des investissements directs (+ 8 % en 2005).
On note enfin un accroissement des avoirs extérieurs
nets en 2005 (solde global positif à 234,3 milliards) ; Ce qui
montre que la variation du crédit est inférieure à celle
de la masse monétaire. Si l'on admet que la variation de la masse
monétaire est déterminée par la demande de monnaie et que
la variation de crédit est un instrument de politique économique,
le solde global de la balance des paiements en tant qu'objectif de cette
politique peut être stabilisé en égalisant la variation du
crédit à celle de la masse monétaire ; Ici cela
consistera à pratiquer une politique de crédit plus
expansionniste.
Tableau2 : Tableau des
interrelations de 2002 et 2003 ; Source : nos calculs
Tableau des interrelations
|
2002
|
2003
|
CN
|
APU
|
SP
|
SB
|
RDM
|
CN
|
APU
|
SP
|
SB
|
RDM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RNDB
|
-1 754,7
|
415,2
|
1 339,5
|
|
|
-1 349,9
|
432,5
|
1 277,3
|
|
|
Consommation
|
1 091,7
|
-228,9
|
-841,9
|
|
|
1 062,3
|
-266,4
|
-781,2
|
|
|
Investissements
|
580,0
|
-235,3
|
-474,9
|
|
|
590,0
|
-158,5
|
-431,4
|
|
|
Exportations BSNF
|
1 704,5
|
|
|
|
-1 704,5
|
1 459,9
|
|
|
|
-1 459,9
|
Importations BSNF
|
-1 096,1
|
|
|
|
1 096,1
|
-1 163,0
|
|
|
|
1 163,0
|
Revenus nets des facteurs
|
-530,8
|
|
|
|
530,8
|
-592,5
|
|
|
|
592,5
|
Transferts nets
|
-7,5
|
|
|
|
7,5
|
-6,8
|
|
|
|
6,8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SONF
|
|
-49,0
|
22,7
|
|
-26,3
|
|
-7,6
|
64,7
|
|
57,1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Financement extérieur
|
|
77,5
|
42,1
|
-38,0
|
-81,6
|
|
24,5
|
70,1
|
-6,0
|
-52,4
|
Secteur public
|
|
-5,5
|
22,4
|
|
-16,9
|
|
-7,2
|
33,9
|
|
-26,7
|
Autres capitaux
|
|
|
19,7
|
|
-19,7
|
|
|
36,2
|
|
|
Variation des arriérés
extérieurs
|
|
-150,2
|
|
|
150,2
|
|
-164,2
|
|
|
164,2
|
Variation des AEN
|
|
|
|
-38,0
|
38,0
|
|
|
|
-6,0
|
6,0
|
Financement exceptionnel
|
|
233,2
|
|
|
-233,2
|
|
195,9
|
|
|
-195,9
|
Financement intérieur
|
|
15,9
|
-214,0
|
5,3
|
|
|
-20,9
|
-105,3
|
126,2
|
|
Crédit intérieur
|
|
55,2
|
-151,6
|
-96,4
|
|
|
3,7
|
-15,4
|
11,7
|
|
Variation de la MO (M2)
|
|
|
-101,7
|
101,7
|
|
|
|
-114,5
|
114,5
|
|
Financement non bancaire
|
|
6,0
|
-6,0
|
|
|
|
7,8
|
-7,8
|
|
|
Variation des arriérés
|
|
-45,3
|
45,3
|
|
|
|
-32,4
|
32,4
|
|
|
Autres postes nets
|
|
-44,4
|
149,2
|
32,7
|
-37,5
|
|
4,0
|
-29,5
|
-120,2
|
-15,7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Tableau 3 : Tableau des
interrelations de 2004 et 2005 ; Source : nos calculs.
Tableau des interrelations
|
2004
|
2005
|
CN
|
APU
|
SP
|
SB
|
RdM
|
CN
|
APU
|
SP
|
SB
|
RdM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RNDB
|
-1 783,7
|
502,9
|
1 280,8
|
|
|
-1 905,6
|
603,7
|
1 302,1
|
|
|
Consommation
|
1 205,3
|
-305,7
|
-804,2
|
|
|
1 292,4
|
-366,7
|
-728,6
|
|
|
Investissements
|
607,0
|
-165,3
|
-506,3
|
|
|
613,2
|
-195,7
|
-468,5
|
|
|
Exportations BSNF
|
1 830,0
|
|
|
|
-1 830,0
|
1 904,8
|
|
|
|
-1 904,8
|
Importations BSNF
|
-1 190,0
|
|
|
|
1 190,0
|
-1 186,9
|
|
|
|
1 186,9
|
Revenus nets des facteurs
|
601,0
|
|
|
|
-601,0
|
509,8
|
|
|
|
-509,8
|
Transferts nets
|
-12,0
|
|
|
|
-12,0
|
-19,0
|
|
|
|
19,0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SONF
|
|
31,9
|
-29,7
|
|
2,2
|
|
-41,3
|
105,0
|
|
63,7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Financement extérieur
|
|
67,8
|
115,7
|
-208,3
|
-49,3
|
|
72,4
|
125,0
|
-212,3
|
14,7
|
Secteur public
|
|
-8,8
|
63,0
|
|
-54,2
|
|
-12,1
|
79,0
|
|
-67,1
|
Autres capitaux
|
|
|
52,7
|
|
-52,7
|
|
|
46,0
|
|
-46,0
|
Variation des arriérés
extérieurs
|
|
-109,4
|
|
|
-150,7
|
|
-106,5
|
|
|
106,5
|
Variation des AEN
|
|
|
|
-208,3
|
208,3
|
|
|
|
-212,3
|
212,3
|
Financement exceptionnel
|
|
186,0
|
|
|
|
|
191,0
|
|
|
-191,0
|
Financement intérieur
|
|
-32,0
|
-111,9
|
213,9
|
|
|
-17,3
|
-162,2
|
261,9
|
|
Crédit intérieur
|
|
4,9
|
-19,9
|
85,0
|
|
|
5,0
|
|
92,3
|
|
Variation de la MO (M2)
|
|
|
-128,9
|
128,9
|
|
|
|
-169,6
|
169,6
|
|
Financement non bancaire
|
|
5,0
|
-5,0
|
|
|
|
|
-14,9
|
|
|
Variation des arriérés
|
|
-41,9
|
41,9
|
|
|
|
-22,3
|
22,3
|
|
|
Autres postes nets
|
|
-67,7
|
25,9
|
-5,6
|
-37,4
|
|
-13,8
|
-67,8
|
-49,6
|
57,5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Conclusion
La confection des tableaux d'interrelations de
l'économie congolaise pour plusieurs années successives nous a
permis d'avoir une vision globale de l'évolution des
déséquilibres macroéconomiques d'une économie
donnée. Les différentes approches de la balance des paiements
mises en oeuvre nous ont donné des politiques économiques
à mettre en oeuvre en vue de résorber ces
déséquilibres ainsi mis en évidence.
Il convient cependant de s'assurer de la viabilité de
ces mesures en élaborant un scénario de référence
avant de les mettre en oeuvre.
* 1 Jeune Afrique Economie du 22
Juillet 2003 ; Page 12
* 2 Source Ministère
congolais de l'Economie, des Finances et du Budget cité par la BEAC.
* 3 D'après la Note
explicative sur le programme soutenu par l'accord au titre de la FRPC
signé avec le FMI ; Extrait du site internet du Ministère
congolais de l'Economie, des Finances et du Budget.
* 4 Jeune Afrique Economie du 22
Juillet 2003 ; Page 14.
* 5 Source :
Ministère congolais de l'Economie, des Finances et du Budget.
* 6 Pour des problèmes de
disponibilité des données, l'analyse s'effectuera sur 4 ans, de
2002 à 2005 inclus.
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