2.5.2. La série de quelques
événements dans la région.
Ce contentieux historique entre Israël et les peuples
arabes notamment l'Egypte, a particulièrement influencé les
rapports arabo-israeliens. Le 29 novembre 1947, l'Assemblée
générale des Nations unies adopta, à la majorité
des deux tiers, le plan de partage de la Palestine par la résolution 181
qui prévoit un État juif, un État arabe et une zone «
sous régime international particulier ». Conséquence, les
premiers affrontements débutèrent fin 1947. Jusqu'en mars 1948,
les combats tournèrent plutôt à l'avantage des
Palestiniens: ils interrompirent les voies de communication,
encerclèrent les colonies juives et isolèrent les grandes villes,
dont Jérusalem. Aussi, la Proclamation de la naissance de l'Etat
d'Israël (Mai 1948), souleva le courroux du peuple arabe.
Immédiatement le 15 mai, Les armées des États, de
Transjordanie, d'Égypte et de Syrie, aidées de contingents
libanais et irakiens, refusant le plan de partage pénètrent en
Palestine.
Le 23 juillet 1952, par un coup d'état, Gamal Abdel
Nasser accède au pouvoir en Egypte. Il remplaça la monarchie par
un régime républicain prosocialiste. Dirigeant charismatique, il
s'était imposé comme le champion du nationalisme arabe et ses
discours étaient suivis assidûment à travers le monde
arabe. Pour couper la route du moyen orient et des Indes aux occidentaux, et
surtout pour isoler Israël, il nationalisa le canal de Suez le 26 juillet
1956. Il déclarait à cette occasion que « la
pauvreté n'est pas une honte, mais c'est l'exploitation des peuples qui
l'est. Nous reprendrons tous nos droits, car tous ces fonds sont les
nôtres, et ce canal est la propriété de
l'Égypte. La Compagnie est une société anonyme
égyptienne, et le canal a été creusé par 120 000
Égyptiens, qui ont trouvé la mort durant l'exécution des
travaux. La société du canal de Suez à Paris ne cache
qu'une pure exploitation... ». Il s'en suit en octobre et
novembre 1956, une agression d'Israël, de la France et de la
Grande-Bretagne contre l'Égypte. C'est aussi sous la présidence
de Nasser que l'Egypte a été défaite par Israël lors
de la guerre des six jours (5-10juin 1967). Israël en profita pour
étendre ses possessions en Cisjordanie, bande de Gaza,
Jérusalem-Est, en Sinaï égyptien et au Golan syrien. La
situation va encore s'envenimer sous les auspices de l'Egypte le 6 octobre
1973. Une offensive des troupes égyptiennes et syriennes pour
reconquérir les territoires occupés par Israël. Début
de la guerre d'Octobre, dite aussi guerre de Kippour ou du Ramadan.
La création en 29 Mai 1964 de l'OLP (Organisation pour
la Libération de la Palestine), et la ligue arabe ne changera pas grand
chose dans les positions israéliennes. Il y a eu plusieurs sommets
arabes sous l'égide de la ligue. Mais les intérêts des 21
pays de la ligue sont tellement disparates qu'ils n'arrivent pas à
s'entendre réellement. Les tenants de la ligne dure comme l'Iran, la
Syrie et le Liban, auraient voulu une rupture avec Israël en plus de faire
pression auprès de l'Occident. Les modérés dont sont
l'Arabie Saoudite, le Koweït ainsi que le Qatar, sont redevables
vis-à-vis leur principal client que sont les États-Unis. Entre
les deux, des joueurs comme l'Égypte ou la Jordanie tentent de donner
une harmonie de ton pour concilier les deux tendances.
En fait, le véritable rêve de Nasser aurait
été de réunir les forces vive de la nation arabe pour en
faire une fédération moderne. Si le rêve de Nasser se
serait réalisé, peut-être que l'état hébreu
actuel ne serait qu'un petit pays acculé à la mer, luttant avec
l'énergie du désespoir pour sa survie incertaine. La nation arabe
serait unie. Elle serait politiquement formée comme le sont les
Etats-Unis. On ne verrait plus des pays séparés par des
régimes aux idées opposés. Ce serait une immense
fédération d'états qui aurait à sa tête un
gouvernement fédéral. Sa force serait autant militaire
qu'économique. Son mode de gestion serait calqué sur un
modèle laïque, d'obédience socialiste ou plusieurs
réformes iraient dans le sens du bien-être commun. Israël,
devant un tel géant, ne ferait pas le poids. Hélas, Nasser
échoua, mais sa capacité à tirer sa force de l'histoire
reste une coutume pour les arabes.
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