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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
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Nouveau Programme de Troisième Cycle
Interuniversitaire en Economie
Première promotion du Master recherche en
Economie
(2007-2009)
MEMOIRE PRESENTÉ POUR L'OBTENTION DU
DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIE (DEA) -MASTER
RECHERHCE
OPTION : Macroéconomie Appliquée
SPECIALITE : Economie Internationale
EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BENIN
Par : DEDEHOUANOU G. Modeste Arnaud
Sous la direction de : Prof Fulbert GERO
AMOUSOUGA
(Prof titulaire de Sciences Economiques ; Directeur de
l'école doctorale)
Mai 2009
LA FACULTE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DE
L'UNIVERTSITE D'ABOMEY CALAVI N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION
AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES ; CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES
COMME PROPRE A LEURS AUTEURS.
DEDICACES
A mes parents
REMERCIEMENTS
Je voudrais exprimer ici ma très vive et profonde
gratitude à mon maître de mémoire le professeur Fulbert
GERO AMOUSSOUGA directeur de l'école doctorale de la FASEG et à
tout le collège des docteurs en particulier le professeur
agrégé Magloire LANHA, le docteur CHABOSSOU, le docteur IGUE
ainsi qu'aux différents membres de l'administration du NPTCI pour avoir
accepté suivre ce travail et pour s'y être impliqué
véritablement malgré leurs multiples préoccupations.
Nos remerciements vont également à l'endroit
de :
- De tous nos partenaires en particulier l'ACBF et
l'Union Européenne pour avoir accepté de nous soutenir totalement
au cours de cette formation
-Tout le corps professoral pour les sacrifices consentis aux
fins de nous assurer une formation de qualité qui les honore et
particulièrement.
-Au docteur DEDEHOUANOU Michel professeur assistant
à la FASEG pour ses critiques constructives et à mon frère
DEDEHOUANOU Fidèle.
-Aux assistants de recherche à la FASEG et à
tous les autres
-A toute la famille DEDEHOUANOU en particulier Séverine
Lucide, Hebert, Rosette, Arthur, Gilles, Guy, Aimée, Honorine,
Maguérite et enfin Raissa sans oublier Mireille ; que ceci soit
considéré pour vous comme un modèle à suivre et
à dépasser.
-Mes amis de promotion DEA/NPTCI
-Les amis Damien, Ruben, Rostand, Bridens, Wakili, Wahidi,
Nicaise, Philipps, Guy-Hervé, Synthiche et Timée pour son soutien
logistique.
-A tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à ma formation et dont les noms ne sont pas
cités.
SOMMAIRE
DEDICACES.............................................................................................III
REMERCIEMENTS.....................................................................................IV
SOMMAIRE...............................................................................................V
LISTE DES
TABLEAUX..............................................................................VI
LISTE DES
GRAPHIQUES...........................................................................VII
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS.......................................................VIII
RESUME..................................................................................................XI
INTRODUCTION GENERALE
1
CHRAPITRE1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
6
I-CLARIFICATION DES CONCEPTS
6
II- LES DEVELOPPEMENTS THEORIQUES SUR
L'ENDETTEMENT
11
CHAPITRE2 : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
19
I- LES CONDITIONS FINANCIERES ET LA SOUTENABILITE
DE LA DETTE
19
II- LES EFFETS DE LA DETTE EXTERIEURE SUR QUELQUES
AGREGATS
24
CHAPITRE3 : ELEMENTS EMPIRIQUES DE L'EFFET DE
LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
31
I- EVALUATIONS EMPIRIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE
31
II- PRÉSENTATION DU MODÈLE ET
ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE L'EFFET DE LA DETTE EXTÉRIEURE
SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU BÉNIN
45
RECOMMANDATIONS
57
CONCLUSION
60
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
62
ANNEXES
68
TABLES DES MATIERES
83
LISTE DES TABLEAUX
Tableau1 : Les conditions d'octroi des
crédits par les bailleurs multilatéraux...............34
Tableau2 : Les conditions d'octroi des
crédits par les bailleurs bilatéraux....................35
Tableau3 : Résultats du test de
stationnarité à
niveau............................................47
Tableau4 : Résultats du test de
stationnarité en différence
première...........................48
Tableau5 : Résultats du test de
cointégration......................................................49
Tableau6 : Résultats des estimations du
MCE....................................................51
Tableau7 : Matrice des élasticités
des variables...................................................52
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique1: Evolution de l'encours de la dette
extérieure de 1968 à 2008....32
Grahique2 : Evolution de la dette
extérieure / PIB (%) de 1974 à 2008.........38
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Augmented Dickey-Fuller
APD : Aide Publique au
Développement
AID : Association Internationale de
Développement
BAD : Banque Afrique de
Développement
BADEA : Banque de Développement
en Afrique
BCEAO : Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
BEI : Banque Européen
d'Investissement
BID : Banque Islamique de
Développement
BOAD : Banque Ouest Africaine de
Développement
BM : Banque Mondiale
BIRD : Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement
CAA : Caisse Autonome d'Amortissement
CADTM : Comité
pour l'Action de la Dette du Tiers Monde
CNUCED: Conférence des Nations Unies
sur le Commerce et le Développent
CPIA : Country Policy and Institutional
Assessment (indicateur de qualité politique et institutionnelle de la
Banque mondiale)
CVD : Cadre de Viabilité de la
Dette
DDP : Direction de la Dette
Publique
DGB : Direction
Générale du Budget
DSCRP : Document Stratégique de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté
EU : Etats-Unis
FAD : Fonds Africain de
Développement
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FMI : Fonds Monétaire
International
FRPC : Facilité pour la
Réduction de la Pauvreté de la Croissance
FTPL : Fiscal Theorie of Price Level
HIPC : Heavily Indebteb Poor
Countries
IADM : Initiative d'Allègement
de la Dette Multilatérale
IBW : Institution de Bretton
Woods
IDA : Association Internationale de
Développement
IDE : Investissement Direct
Etranger
I : Investissement
IFI : Institutions
Financières Internationales
IPPTE : Initiative Pays Pauvres
très Endettée
INSAE : Institut National de la
Statistique et de l'Analyse Economique
M : Importations
MFE : Ministère des Finances
et de l'Economie
OCDE : Organisation de
coopération et de Développement Economique
OMD : Objectifs du Millénaire
pour le Développement
OPEP : Organisation des Pays
Exportateurs de Pétrole
ONGs : Organisations Non
Gouvernementales
PAS : Programme d'Ajustement
Structurel
PED : Pays En Développement
PIB : Produit Intérieur
Brut
PNB : Produit National Brut
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
PVD : Pays En Voie de
Développement
Si
: Epargne Intérieure
S
e : Epargne Extérieure
SCO : Société des
Ciments d'Onigbolo
SSS : Société
Sucrière de Savè
TICR : Taux d'intérêt
commercial de référence
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
US : United States
VAN : Valeur Actuel Net
X : Exportations
RESUME
Le fardeau de la dette extérieure
demeure l'un des principaux obstacles au développement des pays pauvres
en général et du Bénin en particulier. Celle-ci s'est
alourdie au cours de ces deux dernières décennies. La dette
extérieure du Bénin est passée de 1,291 milliards en 1990
à plus de 3,457 milliards en 2008 (sur estimations de la CAA).
L'encours de la dette pèse sur la croissance et ralentit aussi bien
l'accumulation du capital ainsi que la progression de la productivité
totale des facteurs. En effet, pour le Bénin les estimations montrent
qu'au seuil de 0 ,14% du PIB, la dette extérieure commence à
avoir des effets négatifs sur la croissance économique. Ensuite
les résultats de notre étude montrent que la réduction
substantielle de la dette extérieure au titre de l'IPPTE aura pour effet
de diminuer de plus de trois points le taux de croissance du PIB par habitant.
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ABSTRACT
The burden of the foreign debt lives one of the
main obstacles to the development of the poor countries generally and Benin in
particular. This one grew heavy during these last two decades. The foreign debt
of Benin is crossed (spent) from 1,291 billions in 1990 to more than 3,457
billions in 2008 (on estimation of the CAA). The outstanding discounted bill of
the debt presses on the growth and slows down as well the accumulation of the
capital as well as the progress of the total productivity of factors (mailmen).
Indeed, for Benin the estimations show that at the beginning of 0, 14 % of the
GDP, the foreign debt begins to have negative effects on the economic growth.
Then the results (profits) of our study show that the substantial reduction of
the foreign debt in conformance with the IPPTE will have the effect of
decreasing in more than three points the growth rate of the GDP per capita.
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INTRODUCTION GENERALE
Après la décennie soixante dix
caractérisée par une gestion économique prudente et
rigoureuse, les années quatre vingt ont démarré avec des
chocs majeurs (faible taux de croissance, accumulation d'importants
arriérés, déficit budgétaire insupportable) qui ont
enfoncé les économies des PVD dans une crise
sévère. Au milieu des années 80, les difficultés de
trésorerie face aux besoins de financements grandissants ont astreint
les Etats à recourir massivement aux sources de financements
extérieurs. Le fardeau de la dette extérieure, malgré les
divers allègements est devenu une entrave au développement des
pays du tiers monde avec la coexistence de plusieurs facteurs
déterminants tels que la faiblesse du niveau de l'épargne, la
situation critique de la balance des paiements ainsi que les faibles taux de
croissance économique enregistré. L'émergence, dans ces
pays a engendré de sérieux problèmes de service de la
dette extérieure au cours des années 80 et a mis en
lumière les conséquences potentiellement catastrophiques d'un
excès d'emprunts pour ces pays sous développés. Ainsi
l'inaptitude à appliquer une politique d'endettement compatible avec la
capacité de service de la dette perturbe les mouvements des capitaux, ce
qui peut nuire à la croissance et à la stabilité des
'économies, notamment dans un contexte d'une augmentation massive de la
proportion des capitaux privés.
Au Bénin, le retournement des conjonctures
économiques au début des années 80, dû à
l'aggravation du déficit de la balance des paiements et
l'accélération de la croissance de la dette, a
entraîné une situation critique au niveau de la capacité
réelle de l'économie à faire face à la demande du
financement extérieur ainsi qu'au niveau de la soutenabilité de
ses dettes. L'encours de la dette totale rapporté au PIB1(*), de
79,15% en 1990 est passé, à 82,64% en 1994 pour retomber
à 19,2% en 2007. On remarquera avec l'initiative en faveur des pays
pauvres très endettés (IPPTE) ce ratio se situe en dessous de 50%
depuis 2002. Quant au service de la dette rapporté aux exportations, il
a connu sensiblement la même évolution que l'encours passant de
31,19% en 1990 à 22,55% en 1994, puis 4,5% en 2007. Ces données
indiquent que les capacités d'investissements de l'Etat sont
réduites et cette situation accroît sa dépendance à
l'égard des financements extérieurs.
Selon certains économistes comme J. Sachs (1988) et P.
Krugman (1995), l'emprunt extérieur a un effet positif sur la
croissance jusqu'à un certain seuil; au-delà de ce seuil, son
effet devient négatif. Ce seuil est estimé à environ 50 %
du PIB pour la valeur nominale de la dette extérieure et à 20-25
% du PIB pour le niveau estimé de sa valeur actuelle nette (VAN). Ainsi
avant ce seuil, les emprunts supplémentaires accroissent la
probabilité de remboursement de la dette; au-delà de ce seuil,
les chances que les créanciers soient remboursés diminuent. En
revanche, D. Cohen (1996) a montré empiriquement que la dette (ainsi
que le nombre de rééchelonnements) a pesé sur la
croissance dans les pays en développement. Cependant, ce résultat
n'est pas obtenu pour tous les pays de l'échantillon, notamment les
pays africains. L'impact de l'endettement sur la réduction de la
croissance semble non significatif pour le Bénin, négligeable
pour le Kenya, l'île Maurice, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Zaïre,
le Zimbabwe et le Mali. Dans deux autres cas, l'impact de la dette sur la
croissance est même positif (Ghana et Tanzanie)
En définitive, les faits ne confirment pas
entièrement la théorie du surendettement, mais la plupart des
modélisations des facteurs déterminants de la croissance
présupposent que le niveau de la dette influe sur la croissance à
la fois directement (en dissuadant les gouvernants d'entreprendre des
réformes structurelles) et indirectement (en décourageant
l'investissement). Il faut noter que peu d'études
économétriques ont évalué l'impact direct du stock
de la dette sur l'investissement dans les pays à faible revenu.
Dans la littérature, l'endettement est lié
à un déséquilibre. Suivant les cas, il s'agit soit du
déséquilibre épargne-investissement, du déficit
budgétaire et du déficit de la balance courante. L'approche du
"double déficit" est attribuée à Chenery [1966]2(*) qui peut être
transposée en approche du "triple déficit" (Bacha, [1990], Taylor
[1994])3(*), en ajoutant le
déficit budgétaire. Ces études ont ouvert la voie à
d'autres recherches beaucoup plus fécondes.
La plupart des études sur la détermination des
facteurs susceptibles d'encourager ou de réduire le niveau total de la
dette extérieure publique, s'accordent à reconnaître comme
variables hypothétiques influençant l'endettement, les
variables telles que déficit budgétaire (Reisen et VanTrotsenburg
[1988]4(*), Blancheton
(2004) et Arcand (2000)), l'ouverture commerciale (Raffinot (2001)), la balance
courante, le taux de change, ( N'diaye (1993), Sachs (1988), Krugman (1988),
Boreinsztein (1990) et Cohen (1996)), l'importation, l'exportation, le taux
d'intérêt, la variation des termes de l'échange, le taux de
croissance, le service de la dette (Artus et Morin (1991), Loubelo (2002), Ndo
Dong (1991), Yapo (2001), Eichengreen et Portes (1986) , Ojo (1989) , Ajayi
(1991), Cohen (1996), Rougier (1994) ). Certains auteurs ont fait suffisamment
d'effort sur l'analyse statistique de la première variable, c'est le cas
surtout de la fuite des capitaux en Afrique ; Boyce et Ndikumana (2000).
Pour la seconde variable, elle apparaît pour montrer l'impact du fardeau
virtuel de la dette (debt overthang) sur l'investissement (Gürbüz et
Raffinot, 2001) et sur le taux de change (Sene, 2004). Le surendettement peut
expliquer les difficultés de nombreux pays à sortir du sous
développement en raison de son effet dissuasif sur les efforts des
débiteurs à améliorer leurs performances
économiques (Corden [1988], Krugman [1989], Sachs [1989], en
particulier)5(*).
Aujourd'hui, les économistes ont progressivement reconnu le
surendettement et la fuite des capitaux comme un obstacle majeur à la
croissance et au développement des pays débiteurs et de ses
conséquences en termes de contraintes de liquidité et de
rationnement du crédit sur les marchés internationaux
(Borensztein, 1990 , Callier,1989, Claessens ,1990, Hofman et Reisen ,1990,
Froot 1989 )6(*) et (Hermes
et Linsink, 1992)7(*).
Geske Dijkstra et Niels Hermes (2001), passent en revue un
certain nombre de travaux sur l'hypothèse du surendettement et arrivent
au constat que les analyses empiriques ne sont pas concluantes. Par ailleurs,
peu d'études donnent une idée claire du niveau du ratio de la
dette au PIB à partir duquel l'impact du surendettement se fait sentir.
Par contre, Catherine Pattillo, Hélène Poirson et Luca Ricci
(2002) étudient 93 pays en développement durant la période
1969-98 puis confirment solidement l'hypothèse d'une relation entre
l'encours de la dette extérieure et la croissance. Les auteurs
constatent que l'incidence de la dette extérieure sur la croissance du
PIB par habitant commence à être négative à partir
du moment où la valeur actuelle nette (VAN) de la dette dépasse
160-170 % des exportations et 35-40 % du PIB. Leurs simulations
suggèrent que le doublement du niveau de la dette ralentit la croissance
annuelle par habitant d'environ 1/2 à 1 point de pourcentage. Dans une
étude complémentaire de 2004, Patillo et al ont appliqué
un modèle de comptabilisation de la croissance à un groupe de 61
pays en développement durant la période 1969-98 et ont
constaté que le doublement du niveau moyen de la dette extérieure
a pour effet de réduire de près d'un point la croissance tant du
capital physique par habitant que de la productivité totale des facteurs
de ces pays. En d'autres termes, si l'encours de la dette est
élevé, il pèse sur la croissance en ralentissant aussi
bien l'accumulation de capital que la progression de la productivité
totale des facteurs. En théorie, le service de la dette
extérieure (qui comprend les intérêts et le remboursement
du principal) par opposition à l'encours de la dette peut en outre
influer sur la croissance en évinçant les investissements
privés ou en modifiant la composition des dépenses publiques.
Enfin, selon Oxfam International (2001), la charge élevée du
service de la dette est l'un des principaux obstacles à la satisfaction
des besoins humains de base dans les pays en développement. Mais
relativement peu d'études empiriques ont testé ces
hypothèses en évaluant l'effet du service de la dette sur
l'investissement privé ou sur la composition des dépenses
publiques, et les données empiriques à cet égard ne sont
pas concluantes.
A la suite de l'accumulation des créances
extérieures d'un grand nombre de pays à faible revenu tout au
long des années 70 et 80, la conjugaison de faibles niveaux de
croissance, de prix des produits de base en baisse et d'autres chocs
économiques ont abouti à ce que le fardeau de la dette atteigne,
pour beaucoup de pays, des niveaux insoutenables. La mise en oeuvre d'une
initiative de réduction de la dette des pays pauvres très
endettés (IPPTE) par le Fonds Monétaire International (F.M.I) et
la Banque mondiale amènent à porter une attention
particulière sur la question de la dette des pays ainsi que la notion de
la soutenabilité. Le programme de réduction
de la dette des pays les plus pauvres adopté en 96 repose sur
l'évaluation de la soutenabilité de la dette des pays et seuls
les pays dont la dette est « insoutenable » pourront
bénéficier des mesures prévues à cet effet. Cette
initiative en faveur des PPTE fournit une assistance conditionnelle se
rapportant à des politiques économiques d'ajustement et quelques
critères de performance afin de permettre aux pays éligibles de
bénéficier d'un allégement de l'ordre de 80% de la valeur
actualisée nette (VAN) de la dette multilatérale, et ainsi rendre
la dette à un niveau soutenable. Et avec les ressources qui devraient
être remboursées au titre du service de la dette, les pays
éligibles devront alors élaborer des stratégies dans un
document intitulé : « Document de Stratégie de
Croissance et Réduction de la Pauvreté » (DSRP) pour
éradiquer la pauvreté et relancer la croissance
économique. On pourrait cependant dire que le lien entre endettement et
croissance n'est pas univoque. Les revenus tirés de la croissance
permettent le désendettement, mais peuvent susciter aussi de nouveaux
emprunts. Ce cercle vertueux peut cependant devenir vicieux lorsque
l'endettement est excessif.
Cette étude se fixe comme objectif
général d'analyser l'effet de la dette extérieure sur la
croissance économique au Bénin. A cet objectif
général se rattachent les objectifs spécifiques :
Ø montrer la relation entre la dette extérieure
et la croissance économique.
Ø déterminer le niveau à partir duquel le
service de la dette extérieure influe sur les performances
économiques du Bénin.
Pour atteindre ces objectifs les hypothèses suivantes
seront testées:
Ø la dette extérieure n'est pas directement
linéaire avec le taux de croissance réelle du PIB.
Ø le service de la dette constitue un frein à la
croissance économique au Bénin.
Cette étude permettra de connaître l'effet de la
dette extérieure sur la performance économique au Bénin,
ce qui permettra à coup sur aux autorités de jeter de nouvelles
bases dans l'orientation de la dette extérieure.
CHRAPITRE1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
Dans cette partie il sera question de clarifier les
différents concepts liés à l'endettement ainsi que les
théories qui le sous-tendent
I-CLARIFICATION DES
CONCEPTS
1-Dette
extérieure
L'endettement extérieur d'un pays est une transaction
économique naturelle, qui permet aux agents économiques nationaux
et étrangers de procéder à des arbitrages inter temporels
mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans une
économie fermée. Pour être naturel et favorable à
l'efficacité du système économique, les flux de capitaux
peuvent néanmoins déboucher sur des situations de crise
d'endettement, et on considère souvent que la dette extérieure
crée autant de problèmes qu'elle n'en résout. C'est
à dire, on entend par endettement l'ensemble des concours
demandés par un Gouvernement auprès des partenaires
(bilatéraux, multilatéraux, institutions financières,
marchés financiers, etc) pour financer les actions de
développement qui n'ont pu être prises en charge par le budget
national. C'est le montant total des dettes contractées, chaque
année l'endettement augmente à cause de nouvelles dettes et
diminue parce que les dettes antérieures sont remboursées. A ne
pas confondre endettement et déficit (ou besoin de financement). Le
déficit annuel est à l'origine de la variation annuelle de
l'endettement. Aussi, la dette extérieure est le plus souvent
remboursée en devises étrangères.
2- Dette odieuse
Selon Alexander Sack, théoricien de cette doctrine,
« Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas selon les besoins
et les intérêts de l'Etat, mais pour fortifier son régime
despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est
odieuse pour la population de l'Etat entier. Cette dette n'est pas obligatoire
pour la nation : c'est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir
qui l'a contractée; par conséquent, elle tombe avec la chute de
ce pouvoir » (Sack, 1927)8(*)
Ainsi, les dettes contractées à l'encontre des
intérêts de la population du pays endetté sont
«odieuses» et, en cas de changement de régime, les nouvelles
autorités ne sont pas tenues de les rembourser. La doctrine de la dette
odieuse trouve son origine au 19ème siècle. Une de ses
applications remonte à l'année 1898, lorsque les Etats-Unis
prirent le contrôle de Cuba après la guerre contre l'Espagne et
que celle-ci leur demanda d'assumer la dette cubaine à l'égard de
la couronne espagnole, conformément au droit international. La
Commission de négociation des Etats-Unis refusa cette dette, la
qualifiant de «poids imposé au peuple cubain sans son accord».
Selon ses arguments, «la dette fut créée par le gouvernement
de l'Espagne pour ses propres intérêts et par ses propres agents.
Cuba n'a pas eu voix au chapitre». La Commission ajouta que «les
créanciers ont accepté le risque de leurs investissements».
Le litige fut éteint par la conclusion d'un traité international
entre les Etats-Unis et l'Espagne signé à Paris en 1898. La dette
fut entièrement annulée9(*).
3- Solvabilité
La solvabilité caractérise la situation
financière d'un pays capable de faire face à ses engagements,
c'est-à-dire la contrainte budgétaire intertemporelle est
respectée. En d'autres termes, la solvabilité d'un État
est sa capacité à payer totalement sa dette (annuler sa dette
à long terme en respectant les échéances). Le constat de
la non solvabilité d'un État s'accompagne d'une crise des
finances publiques, à titre d'exemple, nous pouvons citer la crise de
l'endettement des pays du tiers monde dans les années 1982. Cependant,
RAFFINOT (1998) pense que la solvabilité est un critère peu
opérationnel, car le moment où le pays devient créditeur
net peut être trop lointain, même dans les hypothèses les
plus favorables. Il estime que dans la pratique, le pays doit continuer
à recevoir des financements extérieurs, à condition qu'il
assure régulièrement le service de sa dette et il traduit cet
aspect sur un plan quantitatif par la soutenabilité.
4 -
Surendettement
Selon J.Sachs (1989)10(*), le surendettement est
analogue à la situation d'une entreprise insolvable non
protégée par les lois de la faillite. Dans ce cas, les
créanciers prennent des actions antagoniques pour se servir les premiers
sur la valeur restante des actifs, préjudiciables à la survie de
l'entreprise. Sachs démontre, à partir d'un modèle
interpemporel à deux périodes, dans lequel le service de la dette
agit comme une taxe désincitative à la production. Pour lui, il
existe un seuil optimal d'endettement pour lequel tout supplément
marginal d'endettement conduit à une réduction importante de
l'investissement et le débiteur aurait intérêt à ne
pas rembourser la dette. D'où la notion de debt overhang (le fardeau
virtuel de la dette).
5-
Raison d'être des emprunts et dynamique du cycle de la
dette
La plupart des pays qui ont gravi les échelons du
développement ont eu recours, à diverses étapes de leur
croissance, aux capitaux étrangers. Plusieurs raisons peuvent servir
à justifier le recours par un pays aux emprunts extérieurs. Ces
emprunts permettent au pays débiteur de combler les écarts entre
l'épargne intérieure et l'investissement, de réduire les
contraintes imposées à la croissance par des réserves de
devises insuffisantes, d'influer sur le profil temporel de la consommation et
de financer les déficits provisoires de la balance des paiements
(Williamson et Milner, 1991).
La théorie économique a beaucoup
évolué au cours des cinquante dernières années dans
la construction des « modèles d'aide».
La théorie de Rosenstein-Rodan du « big push » stipulait
qu'une aide massive à tous les secteurs devait favoriser le
développement. Sur la base d'un modèle Harrod et Domar, selon
lequel la croissance dépend de l'investissement, cette analyse avance
l'hypothèse de la rigidité de l'offre à moyen terme, ce
qui nécessite l'importation de biens et de services. Dans ce cadre
l'évaluation des besoins de financement dépend de quatre
paramètres : épargne intérieure (Si),
l'investissement (I), les exportations (X), les importations (M). En fixant un
taux cible de croissance, il est possible de déterminer les besoins de
capitaux extérieurs pour l'investissement, compte tenu de la propension
interne à épargner, et d'évaluer le solde de la balance
commerciale propre à ce taux de croissance. Dans cette phase de
prévision (ex ante), le déficit intérieur de
l'épargne peut différer du déficit extérieur. Dans
la littérature, l'endettement est lié à un
déséquilibre et trois motifs probables peuvent amener un pays
à s'endetter :
· Pour financer un haut niveau d'investissement ;
· Pour lisser les fluctuations de la consommation en cas
de baisse du revenu ;
· Pour échapper à un ajustement face aux
déséquilibres intérieurs ou extérieurs.
Si l'on prend en compte l'importance de certaines
rigidités ou de certains rationnements, il est judicieux de tenir compte
de l'importance relative des déficits l'un en épargne
intérieure l'autre en devise : c'est l'approche du
« double déficit » à la Chenery et Strout qui
peut être transposée en approche du « triple
déficit » (Taylor ; 1994), en ajoutant le déficit
budgétaire.
Pour caractériser complètement la dynamique de
l'endettement extérieur, il faut encore préciser les
caractéristiques du financement extérieur. En effet, les
caractéristiques du financement extérieur des pays à
faible revenu sont très particulières. Pour une part importante,
le financement extérieur de ces pays est composé de dons, et le
reste consiste habituellement en des financements à fort
caractère concessionnel.
Partons du modèle des deux déficits de Chenery
et Strout et définissons l'identité suivante :
Si - I = - Se
X - M = - Se
Dans laquelle Si désigne
l'épargne intérieure, I l'investissement,
X - M le solde du compte courant de la balance des paiements
et Se l'épargne extérieure.
Se >0 signifie que :
· L'épargne intérieure Si est
faible par rapport à l'investissement ou que l'investissement est
trop élevé par rapport aux ressources internes ;
· Les exportations sont trop faibles par rapport aux
importations ou que les importations élevées (par exemple
des voitures de luxe, les matériaux de construction des châteaux,
etc.) non compensées par les entrées de devises.
Si le déficit résulte d'un excédent des
importations par rapport aux exportations, il peut être symptomatique
d'un manque de compétitivité, mais comme un déficit peut
aussi résulter d'un excédent de l'investissement par rapport
à l'épargne, il pourrait aussi être le signe d'une
économie hautement productive en pleine croissance. Si le déficit
est dû, non à un investissement élevé, mais à
une épargne trop faible, il pourrait être le résultat d'une
politique budgétaire inconsidérée ou d'une fringale de
consommation. Ou bien il pourrait découler d'une structure
intertemporelle des échanges, consécutive à un choc
temporaire ou à un changement démographique. Si l'on ne sait
lequel facteur explique cet état, qualifier un déficit de
«bon» ou de «mauvais» n'a pas beaucoup de sens : les
déficits traduisent des tendances économiques sous-jacentes, qui
peuvent être souhaitables ou non pour un pays à un moment
donné.
Ainsi trois cas de figures peuvent être
présentés :
· L'épargne intérieure est
faible par rapport à l'investissement
Ce manque d'épargne peut être en fait dû au
manque d'industrialisation du pays qui permet de réaliser des profits.
Où alors, quand ces profits sont réalisés par des grandes
entreprises multinationales sur place, ils font l'objet d'un rapatriement vers
la maison mère. Il pourrait être aussi le résultat d'une
politique budgétaire inconsidérée ou d'une fringale de
consommation. De surcroît, la pénurie d'épargne peut
affecter l'investissement en capital humain et public, ce qui réduirait
la croissance de long terme de ces économies selon les nouvelles
théories de la croissance endogène.
· L'investissement est trop élevé par
rapport aux ressources internes
Si le déficit courant provient d'un niveau
d'investissement élevé, l'emprunt extérieur permettra au
pays d'augmenter sa croissance. Supposons un apport de l'épargne
extérieure au profit d'un pays bénéficiaire et qu'elle
soit bien investie, cela va augmenter le potentiel de la consommation future
tout en laissant la consommation présente au même niveau initial.
Toutefois, il reste le problème structurel du résultat à
long terme, c'est-à-dire comment l'appel régulier des emprunts
extérieurs finit par relâcher les efforts du pays emprunteur et le
rendre dépendant de l'épargne extérieure.
· Les importations sont trop élevées et des
exportations faibles
Cependant, l'endettement peut résulter des importations
incontrôlées (X-M <0). En effet, l'accroissement de la demande
d'importation de biens d'équipement pour servir au secteur moderne peut
être limitée par la liquidité en devises. Il peut
être symptomatique d'un manque de compétitivité, ou le
signe d'une économie hautement productive en pleine croissance. Les
importations élevées (par exemple des biens de luxe trop
coûteux) non compensées par les entrées de devises peuvent
créer un déficit courant.
Ainsi le pays est obligé d'accumuler des engagements
à l'égard du reste du monde. Or, il faudra bien un jour
rembourser ces capitaux. Il va de soi que, si un pays gaspille les fonds
étrangers qu'il a empruntés en dépenses qui
n'amélioreront aucunement sa capacité de production à long
terme, alors sa capacité de remboursement, c'est-à-dire sa
solvabilité fondamentale, peut être mise en question. En effet,
pour être solvable, un pays doit être disposé à
dégager (à terme) des excédents courants suffisants pour
rembourser ce qu'il a emprunté, et être capable de le faire. Par
conséquent, pour savoir si un pays devrait accumuler un déficit
courant (emprunter davantage), il faut connaître l'ampleur de ses
engagements vis-à-vis de l'étranger (sa dette extérieure)
et savoir si les nouveaux emprunts financeront des investissements dont le
rendement marginal sera plus élevé que le taux
d'intérêt (ou le taux de rendement) que le pays doit servir sur
ses engagements extérieurs.
Dans les pays
pauvres il faut tenir compte du fait que l'Etat est souvent le seul agent
économique susceptible d'emprunter à l'étranger en raison
du rationnement du crédit qui touche presque tous les opérateurs
privés. Dans la situation typique de ces pays, en dehors de l'Etat
proprement dit, seules quelques grandes entreprises publiques peuvent obtenir
quelques crédits extérieurs encore ces crédits sont en
grande partie avalisés par l'Etat et généralement
auprès d'agences spécialisées. D'après des
données de la Banque mondiale (1997) la dette extérieure à
long terme était entièrement publique dans la plupart des pays
à faible revenu : Bangladesh, Bénin, Burkina Faso, Cameroun,
Congo, Guyana, Ouganda, Tchad, Togo, Zaïre (actuelle République
Démocratique du Congo), etc. Cependant un petit nombre d'autres pays
à faible revenu a une dette extérieure privée à
long terme, mais elle est faible. Elle constitue 2% du total de la dette
extérieure du Cameroun, 18% de celui de la Côte d'Ivoire, 1% au
Mozambique, 9% au Niger. Il en résulte que les investissements entrepris
grâce au financement extérieur visent avant tout à
réaliser des infrastructures publiques à caractère
économique et social. On retrouve donc à ce niveau la
nécessité d'expliquer la liaison entre investissements publics et
croissance, directement d'une part, et, d'autre part, par son interaction ou
son effet d'entraînement sur l'investissement privé
II- LES DEVELOPPEMENTS
THEORIQUES SUR L'ENDETTEMENT
1-Les conceptions traditionnelles de
l'endettement
a- La conception
keynésienne de l'endettement
Pour les keynésiens, l'endettement en
général n'entraîne pas de coût ni pour les
générations présentes et futures du fait des
investissements nouveaux qu'il génère. Dans le modèle
keynésien de l'endettement de l'Etat, la démarche globale et les
effets multiplicateur et accélérateur sont des
caractéristiques fondamentales de leur théorie. Dans cette
approche, l'endettement favorisant la relance de la demande globale
entraîne par l'effet accélérateur une augmentation plus que
proportionnelle de l'investissement, qui provoque à son tour une hausse
de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux
successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion du cycle
économique par la demande et l'investissement autonome. Le
déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet
d'alléger le coût de son remboursement Cet argument reste
plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existent, selon la
thèse keynésienne11(*)
b-La
conception classique de l'endettement
Contrairement à la théorie de l'endettement qui
favorise l'accumulation du capital et la consommation des
générations futures ou présentes, les classiques
assimilent l'endettement à l'impôt futur et imputent à
l'Etat une connotation négative. Selon Ricardo (1817)12(*), les
citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le
temps et se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt
ultérieurement pour rembourser cet emprunt quelque soit le
décalage intergénérationnel. En d'autre terme, le
comportement des agents économiques est guidé par une
anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve
peut être introduite selon la nature ou la qualité des
dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement)
financées par l'emprunt.
2-Les conceptions récentes (modernes) de
l'endettement
a- La
conception de l'école des anticipations rationnelles face à
l'endettement
Il faut donc remarquer que Barro expose sa théorie
grâce à un outil appelé fonctions d'utilités inter
temporelles à générations imbriquées, appelé
principe d'équivalence Ricardienne. La paternité revient à
Ricardo mais le principe est attribué à Barro (1974)13(*). Il
approfondit la thèse de Ricardo en combinant les thèmes
d'évictions et d'anticipations rationnelles. Selon lui, si le
gouvernement finance un accroissement de dépenses publiques en ayant
recours à l'emprunt (cher aux keynésiens), ou s'il abaisse les
impôts en laissant la dépense publique et la masse
monétaire inchangées, le public va anticiper les hausses
d'impôts qui seront nécessaires ultérieurement pour payer
les intérêts de la dette accrue et pour rembourser le principal.
De ce fait, les agents savent a priori que ces deux modalités de
financement sont un recours aux déficits publics ; ils savent aussi
qu'il aura alourdissement de la dette publique et usage de la taxe
inflationniste. L'accumulation de l'inflation à long terme et
l'augmentation des impôts finiront par rendre peu crédible l'Etat.
Les agents vont donc se préparer à la purge fiscale future. Ils
vont accroître leur épargne actuelle en prévision des
alourdissements futurs des impôts et ne se considéreront pas plus
riches après la mise en oeuvre de la politique de relance. Il en
résultera que cette politique suivie par le gouvernement n'aura aucun
effet stimulant sur l'économie, quelles que soient les modalités
de financement des déficits ; les effets à long terme sont
équivalents. Cette proposition générale signifie donc la
neutralité de la dette publique à long terme (multiplicateur
fiscal et budgétaire tendant vers zéro).
b-Les
approches alternatives à la théorie keynésienne face
à l'endettement
La théorie keynésienne justifie la
nécessité de l'endettement public pour la relance
économique alors que ces approches explorent le champ des
stratégies électorales, les gouvernements de coalition et les
gouvernements unitaires etc...
Pour Alesina et Tabellini (1989)14(*), s'il
existe dans un pays où on a deux partis qui sont potentiellement en
position d'accéder fréquemment au pouvoir alors ces partis ont
des préférences différentes quant à la nature des
dépenses publiques. Le parti au pouvoir peut décider d'augmenter
aujourd'hui les dépenses publiques en s'endettant, satisfaisant son
électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas
faciliter la vie à son adversaire. Ainsi, il crée des conditions
de gêner ultérieurement son adversaire politique du point de vue
de la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le
pouvoir. Il engage aujourd'hui des recettes fiscales futures et donc diminue
les possibilités futures de dépenses de son adversaire surtout si
la dette venait a être importante. En effet, la deuxième partie,
une fois au pouvoir sera tenue de rembourser à un moment le service de
la dette de l'emprunt. Ainsi, il sera obligé de réviser ses
promesses électorales en diminuant les dépenses sociales et au
risque de mécontenter son électorat. D'où l'idée de
stratégie électorale à travers la dette. D'autres auteurs
ont également élaborer les modèles sur les
stratégies électorales et les cycles politiques et l'endettement
public (Persson, Svenson [1989] ; Aghion et Bolton [1990] ;
Milesi-Ferret [1995])15(*).
Alesina et Drazen (1991)16(*) explique l'endettement public
par le report des reformes fiscales nécessaires à l'ajustement
budgétaire dans un contexte de deux ou plusieurs partis d'un
gouvernement au pouvoir où gouvernement de coalition et qui ne
s'entendent pas sur la répartition de la charge de l'impôt pouvant
compenser les déficits. A cet effet, chaque partie essaie de
préserver son électorat et de faire payer les autres franges de
la population réservées par rapport à son
idéologie.
c-
L'approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau
général des prix face à l'endettement public
Les partisans du courant de la FTPL `' Fiscal Theorie of
Price Level'' (Leeper [1991] et Woodford [1995])17(*),
pensent que le déficit budgétaire et l'endettement non
anticipé qui lui est associé entraîneraient une hausse du
niveau général des prix. Ils affirment qu'au sein d'un
régime budgétaire non-Ricardien, et suite à une
progression non anticipée de la dette ( du fait d'un déficit
budgétaire), le niveau général des prix est la seule
variable qui puisse ajuster la valeur réelle de la dette et la somme
actualisée des soldes budgétaires futurs anticipés. Il ne
s'agit ni plus ni moins que d'une théorie quantitative de la dette.
3-Les développements empiriques sur
l'endettement et la croissance
a- Les
développements empiriques sur l'endettement
Les études recensées en rapport avec le
thème ne sont pas nombreuses. En effet, le lien entre le degré
d'endettement et certaines variables macro-économiques a fait l'objet de
recherches économétriques, bien que la plus part d'entre elles ne
traitent pas spécifiquement le cas du Bénin.
Le plus connu des travaux est celui réalisé par
K. O. Ojo (1989)18(*) Debt capacity model of Sub-saharan African ''qui
par une approche économétrique montre que le rapport de l'encours
de la dette/PIB d'une trentaine de pays africains durant la période de
1976 à 1984 est déterminé par : la variation des
exportations (X), au rapport des importations/PIB, la population (Pop) et au
taux de croissance du PIB (Y). Les résultats statistiques lui permettent
de conclure que le rapport de l'encours de la dette/PIB est lié
négativement à la variation des exportations, au taux de
croissance du PIB et positivement au rapport de l'importations/PIB, et à
la croissance de la population (Pop).
L'étude de K.O Ojo sera reprise par Leonce YAPO (2002).
Dans une étude sur la Côte d'ivoire durant la période
1975-1999, ils trouvent les mêmes résultats, sauf pour le rapport
importations /PIB qui n'est pas significative. En outre, il montre que
l'encours de la dette de la Cote d'Ivoire est influencé positivement par
la détérioration des termes de l'échange et trouve que le
déficit primaire n'est pas significatif.
Lamine N'Diaye (1993), fait une modélisation de
l'endettement pour le Sénégal. Il montre que l'endettement
s'explique positivement par le stock de dette antérieure et
négativement par le niveau de déficit de la balance courante.
Aussi, l'appréciation du taux de change moyen CFA/US diminue le service
de la dette. Considérant la quasi-inexistence de réserves au
Sénégal, l'équation essaie d'expliquer les mouvements
monétaires composés du compte d'opération, du tirage sur
le FMI et de la contribution des banques primaires au financement de la balance
des paiements. Il trouve que malgré la faiblesse du coefficient de
corrélation, cette explication des mouvements monétaires par le
compte courant et les investissements directs nets peut être retenue. Au
regard de ce résultat et de l'évolution de l'encours de la dette
en rapport avec le compte courant, il est difficile de justifier le niveau
d'endettement du Sénégal par la recherche d'un équilibre
des grandeurs macro-économiques. C'est dire que le Sénégal
ne s'endette ni pour équilibrer sa balance courante ni pour
accroître ses investissements, car le modèle montre que l'impact
du stock de dette sur ces derniers est très faible. Il estime en outre
que l'explication des mouvements monétaires (compte d'opération)
par le solde de la balance des paiements courants et les investissements nets
directs, n'est pas satisfaisante du point de vue des résultats
statistiques.
S.Ibi AJAYI (1991), analyse l'impact des facteurs
extérieurs et intérieurs de l'endettement du Nigéria. En
effet, il choisit comme déterminants du ratio dette/ exportations les
variables suivantes : les termes de l'échange, le taux de
croissance du revenu des pays industrialisés, le taux
d'intérêt réel, le ratio déficit
budgétaire/PIB et le trend. Il affirme qu'on doit s'attendre à ce
qu'une aggravation des déficits budgétaires accroisse le ratio
dette/exportation. Les résultats de l'estimation de son modèle
confirment cet état de fait.
Massa Coulibaly et al (2001) dans une étude
réalisée sur l'endettement du Mali ont montré que les
indicateurs statistiques tel que le taux d'intérêt, le financement
des importations, surtout de biens de consommation courante, et le processus
cumulatif de l'endettement ont un effet positif sur le niveau d'endettement du
Mali.
Aussi, d'autres auteurs ont-ils identifié le service de
la dette comme étant un déterminant qui influence positivement
l'endettement extérieur à travers des modèles
économétriques (Claessens (1990), Warner (1992) et surtout de
Borensztein (1990])19(*) . Borensztein a conclu par une étude
économétrique sur les données de la dette des Philippines
l'encours et le ratio du service de la dette/exportations ont globalement un
effet inverse sur la formation du capital privé et incitent
l'endettement du pays.
Les travaux de (B. Eichengreen et de R. Portes (1986)20(*)se
sont intéressés à l'identification des déterminants
du stock de la dette d'une trentaine de pays à un moment donné
(1955) de leur économie. Pour eux, l'endettement excessif et le
défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance
réelle et la crédibilité de l'Etat.
D.Cohen [1996]21(*) montre empiriquement que la
dette a pesé sur la croissance dans les pays en développement
(ainsi d'ailleurs, que le nombre de rééchelonnements). Cependant,
ce résultat général n'est pas obtenu pour tous les pays de
l'échantillon, notamment en ce qui concerne les pays africains. L'impact
de l'endettement sur la réduction de la croissance est
négligeable pour le Burkina Faso, le Kenya, Maurice, le Rwanda,
l'Afrique du Sud, le Zaïre, le Zimbabwe et le Mali. Dans deux autres cas,
l'impact de la dette sur la croissance est même positif (Ghana et
Tanzanie).
Rougier [1994]22(*) trouve, de même, des
résultats contrastés au sein des pays africains. D'après
ses analyses économétriques, l'encours de la dette
rapporté au PIB exerce un effet dépressif sur la croissance en
Côte d'Ivoire, au Mali et au Tchad sur la période 1970-1991. En
revanche, l'effet est positif pour le Niger, Madagascar et le Kenya.
b-Les
développements empiriques sur la croissance
Les nouvelles théories de la croissance ont
engendré une forte reprise des analyses empiriques et notamment
économétriques. Ceci a eu des retombées positives en ce
qui concerne la constitution des bases de données. Toutefois, peu de ces
analyses portent spécifiquement sur les pays les plus pauvres.
La plupart des analyses générales mettent
l'accent sur une particularité africaine, qui se matérialise par
le fait que la variable muette attachée aux pays africains est
significative. Cette spécificité a été
analysée en détail par Collier et Gunning (1997). Ces derniers
concluent que quatre facteurs jouent un rôle important dans la faible
performance africaine en terme de croissance ; faible ouverture du
marché des biens (du fait de nombreuses distorsions, manque de capital
social, fractionnement socio- ethnique, le respect des contrats), risques
élevés (notamment au niveau de l'inflation) et faible performance
du secteur publique.
La faiblesse du secteur financier joue également un
rôle mais moins important.
Savidès (1995) a montré qu'en Afrique, les
conditions initiales (PIB/habitant de l'année de départ) influent
négativement sur le taux de croissance du PIB/ habitant, ce qui
étaye la thèse de convergence au sein du groupe. En revanche, le
taux d'investissement, la croissance de la population, l'ouverture commerciale,
le développement financier et le degré de liberté
politique et économique ont un impact positif et significatif sur le
taux de croissance. En revanche la croissance du ratio de dépenses
publiques sur le PIB contribue à l'augmentation de la croissance du
PIB par habitant.
Enfin le taux de scolarisation dans le secondaire, le taux de
croissance de la population et la variabilité du taux de change
réel ne semblent avoir aucune influence statistiquement
décelable.
Savidès (1995) souligne que l'absence de
significativité du taux de scolarisation peut être due au fait que
le taux de scolarisation dans le secondaire n'est sans doute pas un bon
indicateur du capital humain, parce qu'il ne prend pas en compte
l'efficacité de la formation.
Des résultats très proches sont obtenus par Ojo
et Osshikoya (1995). Pour eux, la croissance africaine est essentiellement
expliquée (positivement) par le taux d'investissement,
(négativement) par le taux de croissance de la population,
(positivement) par les exportations, (positivement) par le taux de change
réel. Cette analyse inclut un groupe de pays à faible revenus qui
comprend six pays : (Bénin, Ethiopie, Kenya, Tanzanie, ex-Zaire et
Zambie).
S'agissant de la quantification du lien entre le financement
extérieur générateur d'endettement et les facteurs de
croissance, l'hypothèse est que tout financement extérieur
reçu est destiné à l'investissement. Le fait de supposer
qu'une partie du financement est destinée à la consommation
(Kessler 1985), ne modifie pas les résultats qualitatifs. Il modifie
bien entendu les résultats quantitatifs, en repoussant la date
d'annulation de la dette (en cas d'insolvabilité), sauf si l'on adopte
la position à la Azam Plane (1986) qui considère la connaissance
comme source de croissance dans les pays les plus pauvres, il faut tenir compte
du fait que l'Etat est le seul agent économique susceptible d'emprunter
à l'étranger, en raison du rationnement de crédit qui
touche presque tous les opérateurs privés.
Dans la situation typique de ces pays en dehors de l'Etat
proprement dit, seules quelques grandes entreprises publiques sont susceptibles
d'obtenir quelques crédits extérieurs et
généralement auprès d'agences publiques
spécialisées (SFI, Proparco...). Encore ces crédits sont
en majorité avalisés par l'Etat d'après les données
de la Banque mondiale pour 1995 (Global Development Finance 1997).
La dette extérieure à long terme était
entièrement publique dans la plupart des pays à faible revenu.
Ojo et Oshikoya (1995) procèdent à une analyse
économique de panel (68 pays de 1970 à 1995) qui semble aussi
valider cette hypothèse pour les pays africains en
général. Dans les équations qui expliquent le taux de
croissance réel par habitant d'une part, le taux d'investissement
d'autre part, la variable taux d'endettement extérieur est
significative, quoique faiblement dans le second cas. D'après leurs
estimations, une réduction du taux d'endettement (dette
extérieure/PIB) de 10% entraînerait une augmentation du taux de
croissance des économies africaines de 0 ,3% et une augmentation de
0,4% du taux d'investissement.
Dessus et Herrera (1996) utilisant une procédure
d'estimation d'équations simultanées, mettant en lumière
un effet négatif de la dette publique sur l'investissement privé
de faible niveau (élasticité de -0,03), mais fortement
significative (il est cependant curieux de constater que les résultats
ne présentent aucun effet repérable de l'endettement public sur
l'investissement public).Mais ces résultats ne font pas
l'unanimité.
D.Cohen (1996) montre empiriquement que la dette a pesé
sur la croissance dans les pays en développement. Cependant, le
résultat général n'est pas obtenu pour tous les pays de
l'échantillon, notamment en ce qui concerne les pays africains.
CHAPITRE2 : DETTE EXTERIEURE
ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Dans cette partie il sera question de passer en revue les
conditions financières et la soutenabilité de la dette
extérieure puis les effets de cette dette sur quelques
agrégats.
I- LES CONDITIONS
FINANCIERES ET LA SOUTENABILITE DE LA DETTE
1- Les conditions financières de la dette
extérieure
Les conditions financières des emprunts
contractés pour un pays en développement jouent un rôle
majeur dans la problématique de l'endettement. En théorie, la
solvabilité se définit comme la capacité de l'Etat
à assurer dans le temps le service de la dette sans emprunt
supplémentaire. Le remboursement de la dette est analysé comme le
résultat d'une volonté de payer le montant de la dette
correspondant à la maximisation de son intérêt par le
débiteur, en l'absence de toute possibilité de saisie de garantie
par le créancier.
Les conditions financières des emprunts
extérieurs agissent sur le niveau et l'évolution du service de la
dette, donc sur le ratio du service de la dette et partant, sur celui des
transferts nets. Cet effet s'exerce principalement par l'intermédiaire
des taux d'intérêts d'une part, par le biais de la maturité
des prêts et des différés de remboursement d'autre part.
Les financements obtenus par les PED comportent souvent un
élément don, et plus ce dernier est important, plus il est
possible d'emprunter sans mettre en danger la viabilité de la situation
budgétaire. C'est ce qui est souvent appelé la
concessionnalité. Elle revient à réduire le taux
d'intérêt effectif.
Les dons de l'étranger constituent la forme externe de
financement concessionnel, bien qu'ils soient considérés comme
des recettes. Le recours au financement extérieur à des
conditions non concessionnelles entraîne un gonflement de la dette, dont
il faut assurer le service et à terme, le remboursement. Il expose
davantage l'économie aux variations du taux de change
surapprécié, ce qui est défavorable à l'exportation
et encourage l'importation.
2- La soutenabilité de la dette
extérieure
La plupart des travaux des institutions
internationales privilégient le déficit de la balance des
paiements comme cause principale de l'endettement. Ceci conduit à mettre
l'accent sur la soutenabilité de l'endettement extérieur.
Néanmoins, la capacité de gérer convenablement la dette
extérieure reste tributaire d'un côté de la
crédibilité du pays, qui est fonction de l'évolution du
taux d'endettement, et d'un autre côté de sa solvabilité
qui dépend de l'évolution des rapports du service de la dette aux
exportations de biens et services.
La soutenabilité de la dette désigne l'aptitude
du pays débiteur à satisfaire entièrement à ses
obligations extérieures actuelles et futures sans devoir recourir au
rééchelonnement ou à l'accumulation
d'arriérés. Comme la vulnérabilité d'un pays
augmente en fonction de sa dette extérieure, on juge prudent de chercher
à limiter le fardeau de cette dette. La méthode typiquement
utilisée pour le calcul de la viabilité de la dette consiste
à choisir un horizon temporel sur lequel on peut projeter les variables
macroéconomiques du pays débiteur. Ces projections,
couplées aux estimations de la valeur future des variables
exogènes, servent ensuite à établir les comptes de la
balance des paiements du pays. Pour que la dette extérieure puisse
être jugée viable, les scénarii doivent satisfaire à
deux conditions : premièrement, pendant la période de projection,
l'équilibre de la balance des paiements doit être atteint sans
l'aide de financements exceptionnels; deuxièmement, le niveau
d'endettement en fin de période doit être assez faible pour rendre
peu probable tout problème éventuel de service de la dette.
Ainsi, ni les taux d'intérêt ni le taux de croissance de la dette
extérieure ne devraient dépasser d'une manière persistante
le taux de croissance des exportations ou du revenu.
L'évaluation de la seconde condition de la
soutenabilité de la dette exige habituellement de recourir à
certains indicateurs du fardeau de la dette. Selon la méthode classique,
le fardeau de la dette est assimilé au rapport entre l'encours de la
dette et un paramètre des ressources disponibles par exemple, les
exportations de biens et services ou le PIB (ou le PNB). Toutefois, de tels
paramètres ne tiennent pas compte de l'impact de l'allégement de
la dette ni d'une baisse des taux d'intérêt sur le coût du
service de la dette. La valeur actuelle des obligations futures au titre du
service de la dette devrait en théorie être comparée
à la valeur actuelle des recettes futures d'exportation. Cette
méthode exige qu'on dispose d'une certaine quantité
d'informations, et peut être sensible au taux d'escompte utilisé
pour calculer la valeur actuelle. En pratique, trois ratios sont couramment
utilisés pour l'analyse du fardeau de la dette :
·le ratio des paiements prévus au titre du service
de la dette sur la valeur des exportations de biens et services ou ratio du
service de la dette qui mesure l'impact des obligations au titre du service de
la dette sur les flux de trésorerie en devises;
·le ratio des paiements d'intérêts
prévus (ou réels) sur la valeur des exportations de biens et
services, qui mesure le coût actuel de l'encours de la dette;
·l'encours total de la dette par rapport au PIB (ou
à la valeur des exportations de biens et services) qui reflète la
soutenabilité à long terme du fardeau de la dette.
En règle générale, les ratios de la
valeur actualisée nette (VAN) du service de la dette totale sur le PIB
et sur la valeur totale des exportations servent à évaluer deux
aspects importants de la capacité potentielle d'un pays à assurer
le service de sa dette : les exportations (parce qu'elles procurent les devises
nécessaires à cette fin) et le PIB (puisqu'il s'agit de la mesure
la plus large de la génération de revenus dans une
économie). Ces indicateurs sont habituellement fondés sur la
notion de valeur actualisée plutôt que sur la valeur du service de
la dette prévu pour tenir compte de la variation des conditions de
crédit.
Il est rarement possible, même après coup, de
mesurer le facteur qui autoriserait une prédiction exacte des niveaux
appropriés de ces ratios. Les indicateurs ont pour intérêt
principal de signaler les situations où les problèmes de service
de la dette deviennent plus probables. Les pays utilisent ces indicateurs en
guise de signal d'avertissement empirique le point à partir duquel l'un
ou l'autre de ces ratios dépasse une valeur critique : 80% dans le cas
du ratio de la valeur actualisée du service de la dette sur le PIB, et
200-250% pour le ratio de cette valeur actualisée sur la valeur des
exportations, avec un ratio correspondant du service de la dette sur les
exportations supérieur à 25%. Dans de telles circonstances, un
pays est jugé gravement endetté. Si aucune des valeurs critiques
n'est dépassée, mais que l'un ou l'autre des ratios atteint 60%
ou plus de la valeur critique, le pays sera jugé
modérément endetté. Si les deux ratios sont
inférieurs à 60% de la valeur critique, le pays sera jugé
moins endetté. Ces chiffres sont fondés sur une analyse empirique
de l'expérience des pays en développement et de leur performance
en matière de service de la dette avec le temps. Le choix de ces ratios
se répercute sur les déficits soutenables (souhaitables) des
transactions courantes.
La dette publique est soutenable lorsque l'Etat arrive
à plus ou moins long terme à rembourser les dettes sans recourir
au schéma de Ponzi23(*) (les générations d'après paient
les dettes pour les générations d'avant).
En temps discret l'équation d'évolution de la
dette peut s'écrire24(*) :
Bt+1 = (1+i) Bt +Dt
Où B = dette,
i = rendement du Bon de trésor et D =
déficit public (hors paiement d'intérêt).
Dt = Gt - Tt - At
Gt = dépenses publiques,
Tt = taxes, At = transfert publics (Aide publique au
développement...).
Un des indicateurs de la soutenabilité de la dette est
le ratio de la dette sur le niveau du PIB : bt = Bt
/ Yt
Soit nt le taux de croissance du PIB :
bt = (1+i) bt-1 / (1+n) +
dt
Où d est le ratio du déficit primaire au PIB.
Si on suppose un ratio constant de la dette sur le PIB comme
objectif ou un chemin d'évolution stationnaire de
l'économie :
b(g-r) = b(n-i) = d
Où g = taux de croissance réelle, r = taux
d'intérêt réel, n = taux de croissance nominale et
i = taux d'intérêt nominal.
On peut en déduire la discipline budgétaire du
traité de Maastricht. En prenant comme hypothèse un taux
d'intérêt nominal i = 0 et une croissance nominale du PIB de
5%(soit 3% de croissance réelle et 2% d'inflation) et un ratio de la
dette rapporté au PIB de 60%, on trouve un ratio de déficit
primaire au PIB égal à 3% qui correspond au critère de
Maastricht.
Ces conditions de soutenabilité de la dette peuvent
être améliorées en passant en temps continu. Supposons que
les différentes variables suivent les équations
différentielles suivantes :
dB = iBdt + D pour la dette publique ;
dY = nYdt pour la production.
Dln (B/Y) = dlnB - dlnY = (i-n)dt +
d où d = D/Y et db = (i-n)dt + d
Finalement: b(t) = b(0) exp(i-n)t +
ku d(s)exp[-(i-n)s]d(s)
La soutenabilité peut être définie de la
manière suivante : lorsque t tend vers l'infini, la valeur
actualisée du stock de la dette doit s'annuler (on évite les
bulles spéculatives et les schémas de Ponzi) :
lim b(t) exp[-(i-n)t] = 0.
Cette condition est la condition dite de transversalité.
En effet, cette condition implique une cohérence entre
sphère financière (taux d'intérêt) et sphère
réelle. Si i>n ou (r>g), il suffit que b(t) soit majoré
pour que la condition soit satisfaite et que l'Etat reste solvable. Si r<g,
il faut que le ratio Dette/PIB diminue aussi vite ce qui signifie à un
taux au moins égal à (n-i) pour que l'Etat reste solvable. Un
taux d'intérêt au dessous du taux de croissance amène
à une politique de coupe budgétaire. Il faudra diminuer le
déficit primaire.
b(0) = - kud(s)exp[-(i-n)s]d(s), la
valeur initiale de la dette rapportée au PIB doit être
égale, à la somme des flux actualisés des déficits
primaires. On appelle cette contrainte la contrainte budgétaire
intertemporelle de l'Etat.
Pour satisfaire aux contraintes dette/PIB et
dette/exportations, les pays qui jouissent d'un ratio exportations/PIB
adéquat doivent porter leur attention sur le ratio dette/PIB si le ratio
exportations/PIB réel dépasse le niveau souhaitable, et doivent
mettre l'accent sur le ratio dette/exportations si le ratio réel est
inférieur au ratio souhaitable. Ces ratios peuvent servir de signaux
d'avertissement utiles d'un problème possible d'endettement, mais la
situation économique des pays affichant des ratios semblables peut
varier. Il convient donc de les utiliser avec prudence, et uniquement en guise
de point de départ d'une analyse de la soutenabilité de la dette
particulière au pays. Une évaluation complète de
l'endettement d'un pays doit en effet tenir compte de sa situation
macroéconomique globale et de ses perspectives de balance des paiements.
Le niveau souhaitable du déficit des transactions courantes pour une
dette extérieure viable devrait également être
mesuré à l'aide de divers autres facteurs comme l'inflation
à l'étranger, le taux de croissance national, le coefficient
d'investissement, la proportion des investissements consacrés aux biens
échangeables, la concessionnalité de la dette, et la proportion
de l'Investissement Direct Etranger (IDE) dans les entrées de
capitaux.
Le fardeau que fait peser la dette extérieure sur les
finances publiques est de plus en plus préoccupant. Dans beaucoup de
pays qui connaissent des problèmes de dette extérieure, les
paiements prévus du service de la dette absorbent une part importante
des recettes de l'État, réduisant ainsi l'aptitude des pouvoirs
publics à mettre en oeuvre des mesures d'assainissement. La
soutenabilité de la dette extérieure est donc ainsi
étroitement liée à la soutenabilité
budgétaire. Pour un pays donné, les calculs utilisés pour
déterminer la soutenabilité de la dette extérieure sont
sensibles aux projections des variables exogènes. Cette question
revêt une importance particulière pour les pays dont la situation
de la balance des paiements dépend du comportement des prix des
produits.
II- LES EFFETS DE LA DETTE
EXTERIEURE SUR QUELQUES AGREGATS
1-L'endettement et la croissance économique
Dans la littérature traditionnelle consacrée au
développement, le recours à l'endettement peut exercer des effets
positifs ou négatifs sur la croissance. En se plaçant du
côté du pays emprunteur, l'endettement peut
accélérer la croissance ( Kessler (D) et Ulmo (PA) [1985])25(*). De
nombreux travaux théorique et empirique ont souvent recherché le
lien dans les pays en développement entre la croissance et le recours
massif à l'endettement par ces pays. Parmi ceux qui traitent du lien
entre recours à l'endettement extérieur et le niveau de
croissance, une part importante a été motivée par le souci
de mettre en évidence des effets du financement extérieur sur la
croissance économique du pays. En effet, l'influence que peut avoir un
endettement extérieur sur la croissance d'un pays est difficile à
mesurer. Néanmoins deux grandes hypothèses se rencontrent dans la
littérature.
Selon la première, l'endettement extérieur
permet de réaliser les investissements que l'épargne
intérieur ne peut financer ( Oliviera, Martins (J) et Plihon (D)
[1990]26(*).
La seconde soutient que le recours à l'endettement se
substitut à l'épargne intérieure qui aurait donc tendance
à fléchir. L'effet sur la croissance serait ici nul et les
influences à long terme négatives puisque les comportements
d'épargne auraient été affectés de façon
défavorable (Grinffin (K) et Enos (J) [1970])27(*) .
elpman (1989), Krugman (1988) et Sachs (1989) ont affirmé qu'au
delà d'un certain point, un niveau élevé de dette
extérieure agit comme une taxe marginale sur l'investissement car une
fraction des gains de production provenant d'une augmentation de la formation
du capital revient aux créditeurs sous la forme de remboursement de la
dette. Dans la mesure où les investisseurs individuels internalisent
l'effet de la taxe sur la dette (une hypothèse qui n'est pas aussi
innocente qu'elle paraît) la peur de l'appropriation réduira le
taux de rendement anticipé du capital après taxe. L'explication
la plus connue est avancée dans les théories du surendettement,
si l'on peut penser que la dette future dépassera les capacités
de remboursement des pays débiteurs, le coût de son service
découragera les investissements intérieurs et extérieurs
pénalisant ainsi la croissance28(*) . Un endettement
élevé peut donc entraîner un investissement faible, une
croissance faible et en définitive un remboursement faible.
2-L'endettement face au déficit public
De nombreuses études ont montré que les
déficits budgétaires entraînent un endettement
extérieur. A cet effet la plupart des modèles d'accumulation de
la dette ou d'endettement extérieur ont pour socle la contrainte
budgétaire de l'Etat, celle ci est approchée par le
déficit budgétaire ou solde primaire.
Cependant, Artus et Pierre MORIN (1991) soulignent que face
aux chocs pétroliers, beaucoup de pays ont accru leur déficit
structurel afin d'éviter la dépression. Ces déficits ont
été pour la plupart financés par émission de
titres. S'intéressant à la dette publique, ils ajoutent que s'il
n'y a pas de création monétaire, à chaque période,
une nouvelle dette est émise pour couvrir à la fois le
déficit public nouveau (hors payement d'intérêt) et les
intérêts de la dette. Ce qui leur permet d'écrire la
fameuse équation suivante: Dt = Dt-1(1 + i ) + G-T
Eduardo WIESNER et al (1998)29(*) ont également mis en
exergue que le déficit public était à l'origine du
financement extérieur créateur d'endettement. Ils estiment que la
crise d'endettement des pays de l'Amérique latine résulte des
interactions et de la combinaison des facteurs suivants les politiques
économiques inadaptées suivies par beaucoup de pays, les
politiques imprudentes de crédit de la part des banques commerciales et
les conditions macro-économiques internationales défavorables. En
ce qui concerne les politiques internationales de ces pays, il faut ajouter que
la plupart d'entre eux ont enregistré des déficits
budgétaires élevés. Ces déficits publics ont
entraîné des déficits courants et un endettement
extérieur excessifs. Par ailleurs, la forte augmentation de
l'endettement ne s'est pas accompagnée d'un accroissement des
investissements. Elle a été suivie d'une hausse de la
consommation et d'une diminution du taux d'épargne domestique. Il
conclue que pour éviter un accroissement substantiel de la dette
extérieure, ces pays doivent procéder à un assainissement
de leurs finances publiques.
3-L'endettement face aux taux d'intérêt
et aux taux de change
Ici on pense évidemment aux brusques variations des
taux d'intérêts, ainsi qu'aux variations des montants de
crédits accordés (taux de change), qui peuvent être
très brutales lorsqu'on assiste à un renversement des
anticipations. On sait notamment que ces deux éléments ont
joué un rôle central dans la crise de la dette de 1982 qui a
frappé les pays d'Amérique latine. En ce qui concerne les pays
à faible revenu, ces deux éléments ne jouent par contre
qu'un rôle mineur, étant donné que leur financement
extérieur est surtout public, constitué à base de
dotations budgétaire à forte inertie. De même, les taux
d'intérêts, souvent très faibles, varient aussi très
peu (Marc RAFFINOT [1998])
4-L'endettement et les termes de l'échange
Ici il s'agit essentiellement des variations des prix ou des
quantités des produits exportés, de certains produits
importés (pétrole), ainsi que des recettes publiques. La
spécialisation quasi-totale des économies à faible revenu
dans l'exportation de matières premières les rend très
vulnérables à ce type d'instabilité. Ainsi dans le
débat sur les causes de la dégradation régulière
des exportations des pays au sud du Sahara depuis le début des
années 1970, « on a soutenu qu'ils avaient très mal
géré les perturbations des termes de l'échange et que leur
incapacité à surmonter les chocs extérieurs avait
aggravé les problèmes d'endettement de l'Afrique (Cashin (P) et
Pottillo (C) [2000]) 30(*).
5-L'endettement extérieur et l'ouverture
économique
La contrainte extérieure générée par
l'endettement en devise devrait conduire les pays endettés à
opter pour des politiques favorisant les exportations et plus
généralement pour une ouverture croissante de
l'économie .Par ailleurs, les décisions de politique
économique des Etats endettés sont souvent contraintes par
l'intervention des Institutions Financières Internationales. On suppose
généralement que celles-ci cherchent à accroître le
degré d'ouverture des économies endettées. Marc Raffinot
et Baptiste Venet (2001) sur un panel de 81 pays dont le taux d'endettement a
augmenté entre 1980 et 1990, 43 ont connu une réduction du taux
d'ouverture, soit 52% d'entre eux. Il semble donc bien a priori que le lien
entre endettement et ouverture soit faible, voir inexistant
6-L'endettement et la fuite des capitaux
Commençant au milieu des années 80, le
phénomène de la fuite des capitaux des pays en voie de
développement a suscité l'attention considérable dans la
littérature de sciences économiques. Les études de cas
dans les pays spécifiques ont examiné l'importance de fuite des
capitaux, de ses causes, et de ses effets. Dans une étude sur les fuites
de capitaux de l'Afrique subsaharienne vers les pays les plus
industrialisés intitulée « L'Afrique est-elle un
créancier net ? », deux auteurs James K. Boyce et
Léonce Ndikumana, estiment que la fuite des capitaux au départ de
25 pays d'Afrique subsaharienne qui représentent 92% de la population du
sous-continent, 93% du Produit intérieur brut et 91 % de la dette
externe (l'Afrique du Sud n'est pas comprise dans les calculs) atteint 193
milliards de dollars pour la période 1970 - 1996. C'est nettement plus
que le stock de la dette extérieure des pays concernés qui
s'élevait en 1996 à 178 milliards de dollars. Poursuivant leur
analyse, ils estiment que si cet argent avait été placé en
banque à un taux d'intérêt normal, 193 milliards plus les
intérêts représenteraient au bout de la période 285
milliards de dollars. C'est 50 % de plus que le total de la dette des pays
concernés. Bref, dans la première comme dans la seconde
hypothèse, les avoirs de l'Afrique déposés à
l'étranger sont supérieurs à la dette. Cela leur permet de
répondre positivement à la question qu'ils posaient dans le titre
de leur étude. Oui, l'Afrique subsaharienne est
créancière nette.
Au cours de leur étude, ils se réfèrent
aux travaux d'autres auteurs qui ont abouti au constat suivant :
« Pour chaque dollar emprunté à long terme par les
pouvoirs publics ou avec leur garantie, de 75 à 95 cents semblent avoir
été réexportés sous forme de fuite des
capitaux » (Hermes et Lensink, 1992) 31(*), concluant ainsi que la fuite
des capitaux entretient l'endettement des pays africains.
7-L'endettement et l'investissement des bailleurs de
fonds
Si une hausse du ratio service de la dette/exportations pousse
les marchés à conclure que le pays débiteur ne pourra
vraisemblablement pas assurer le service de sa dette dans un avenir
prévisible, les investisseurs privés risquent de chercher
à réduire leur exportation en retirant rapidement leurs fonds.
Une telle réaction engendrera une pénurie de liquidités,
à mesure que l'accès aux marchés internationaux des
capitaux devient plus limité, et réduira ainsi l'investissement
sous les niveaux normaux. Lorsqu'une proportion sans cesse croissante de
l'épargne intérieure est imposée aux fins du remboursement
de la dette, les contraintes imposées de l'extérieur sur les
liquidités peuvent limiter sensiblement l'investissement et la
croissance. Dans quelles circonstances de tels retraits sont-ils
provoqués? Le phénomène est étroitement lié
à l'évaluation faite par les marchés de la qualité
de la politique économique et de l'aptitude des pouvoirs publics
à la mettre en oeuvre. Lorsque la confiance règne, le pays peut
emprunter des fonds supplémentaires pour amortir les effets du processus
d'ajustement nécessaire à la réduction du ratio service de
la dette/exportations et ainsi éviter un déclin brutal de la
croissance. Si la méfiance s'installe, le resserrement du crédit,
même s'il est causé par des événements ou des chocs
exogènes, risque de nécessiter un ajustement important pour faire
face au déficit des transactions courantes et aux sorties de capitaux
qui en découleront probablement, simplement pour établir les
bases du rétablissement d'un apport normal de capitaux.
Il y a longtemps que les économistes ont discuté
les conséquences négatives du poids de l'endettement. Il est
clair que si l'endettement fournit des ressources à une économie,
le service de la dette qui en découle la prive d'une partie de ses
ressources. Lorsque le fardeau de la dette est très important, cette
réduction de ressources peut conduire à une réduction de
l'investissement et de la croissance (debt overhang au sens large). Ce fardeau
que représente le service de la dette peut également
réduire les ressources actuelles du pays (crowding-out).
Les
études théoriques sur le rapport entre la dette extérieure
et la croissance sont largement centrées sur les effets négatifs
du surendettement : l'accumulation par un pays d'une dette si
élevée peut amener le pays à ne plus être capable de
rembourser les emprunts passés, ce qui a un effet dissuasif sur les
créanciers et investisseurs potentiels.
8-L'endettement extérieur et politiques
macroéconomiques
Il est utile de faire une distinction entre les
conséquences d'une nouvelle accumulation de dette extérieure et
les conséquences d'une dette extérieure existante importante sur
l'efficacité des politiques macroéconomiques. L'accumulation de
dette extérieure (notamment aux fins des dépenses
intérieures) dans des conditions de taux de change fixe tend à
affaiblir la régulation monétaire en influant directement sur la
masse monétaire. Cet effet s'observe en particulier dans les pays
débiteurs qui ne disposent pas des moyens appropriés pour
stériliser l'impact des entrées de capitaux sur la masse
monétaire. Même si les effets sur la masse monétaire et sur
le revenu finiront à terme par renverser la tendance initiale à
l'expansion monétaire, ce processus de correction découle de
l'expansion monétaire elle-même, et perturbe la stabilité
à court terme du taux de change. L'ampleur de cette perturbation
dépend du cadre temporel et de l'intensité des flux par rapport
à la taille de l'économie. Ainsi, pour maîtriser
entièrement les conséquences des emprunts extérieurs sur
l'expansion monétaire, il faudrait renoncer à l'engagement en
faveur d'un taux de change fixe ou imposer des limites aux mouvements de
capitaux.
Un endettement élevé peut également nuire
à la politique monétaire, en particulier lorsqu'on procède
au refinancement d'une dette extérieure importante ou à la
correction d'un taux de change désaligné. La présence de
tels facteurs signifie que des variations du taux de change peuvent avoir des
incidences importantes sur le bilan des entreprises et des
sociétés financières.
En particulier, une dévaluation de la monnaie peut
rendre ces entreprises techniquement insolvables sous l'effet de la hausse de
la valeur de la dette extérieure en monnaie nationale. Cette solution
est parfois nécessaire et utile, en particulier dans les pays où
les entreprises se sont mises en situation financièrement
vulnérable pour avoir compté sur une monnaie
surévaluée. Dans la mesure où ces entreprises utilisent
des facteurs importés, leurs coûts d'exploitation risquent d'avoir
été réduits artificiellement par cette
surévaluation. La dévaluation de la monnaie met un terme à
ce processus et impose une discipline économique salutaire. Toutefois,
les autorités craignent les effets possibles de cette mesure sur les
entreprises nationales et leur réticence à pousser ces
dernières à la faillite pourrait les conduire à surseoir
à la correction du déséquilibre du taux de change. C'est
ainsi que l'existence d'une dette extérieure importante limite
l'application des politiques macroéconomiques.
Une dette extérieure importante réduit
également la souplesse de la politique budgétaire. Comme il est
impossible de réduire les paiements d'intérêts, en
particulier dans les situations où on procède à une
correction du taux de change, l'ajustement a un impact plus sérieux sur
les dépenses intérieures, y compris celles effectuées pour
les biens non échangeables ; ce qui provoque du chômage.
Compte tenu des difficultés inhérentes à la mobilisation
des recettes et à la réduction des salaires, les corrections
prendront vraisemblablement la forme d'un gel des salaires, d'une hausse de la
dette intérieure, ou d'une activation de la planche à billets,
nuisant ainsi sérieusement à la compétitivité
nécessaire pour améliorer l'aptitude à assurer le service
de la dette. La contradiction entre l'amélioration de la
compétitivité et le maintien d'un budget équilibré
est plus sérieuse en conditions d'endettement public élevé
(Dornbusch, 1993). Ainsi, l'existence d'obligations importantes en
matière de service de la dette tend à perpétuer la
surévaluation de la monnaie et les déficits budgétaires
importants.
C'est pour corriger ces effets que la théorie s'est
préoccupée du lien étroit qui existe entre endettement et
performances économiques. Premièrement, le paiement du service de
la dette (dans le présent comme dans le futur) peut réduire
l'investissement (courant et futur) et par la suite la croissance
économique. Pour Peter Wickam « la croissance est
tronquée dans le présent, si le fardeau de la dette affecte le
flux courant de ressources disponibles pour le pays ; dans le futur un
taux élevé de ressources destinées au paiement du service
de la dette décourage l'investissement.» Deuxièmement, le
fardeau de la dette comme paiement de son service ainsi que son
reéchellonnement peut affecter l'environnement politique en vigueur et
pervertir les politiques économiques.
CHAPITRE3 : ELEMENTS
EMPIRIQUES DE L'EFFET DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BENIN
Si les ouvrages examinant l'effet de la dette
extérieure sur la croissance abondent dans les écrits, peu
d'études concernent spécifiquement les pays à faible
revenu comme le Bénin.
I- EVALUATIONS EMPIRIQUES DE LA
DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Pour analyser l'incidence de l'endettement sur la croissance,
il importe d'examiner le poids la dette à un ensemble de variables et
d'agrégats économiques du fait de leurs rôles dans
l'augmentation de la croissance du PIB par habitant.
1-L'endettement extérieur au Bénin
Durant les années soixante-dix, la conjoncture
internationale favorable a permis le recours à l'endettement
extérieur de plusieurs pays en développement afin de soutenir
l'effort d'investissement et la croissance économique. La
conséquence immédiate d'une telle stratégie était
la hausse de l'endettement externe conduisant les IFI en 1996 à adopter
un dispositif global de réduction de la dette des PPTE.
a- Structures de la dette
extérieure Béninoise
La dette extérieure béninoise est
composée de deux grandes parties inégales.
°La dette multilatérale
°La dette bilatérale
Le graphique n° 1 suivant montre la proportion que
chacune des parties occupe dans le total de l'encours de la dette
extérieure de 1986 à 2008.
Graphique n°1 : Encours de
la dette extérieure de 1986 à 2008
Au 31 décembre 2008 la dette due aux créanciers
institutionnels multilatéraux totalise un montant de 189,7
milliards de FCFA. Les principaux bailleurs dans cette catégorie
demeurent l'Association Internationale pour le Développement (AID) et la
Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Les autres bailleurs
sont la Banque Européenne d'Investissement (BEI), le Fonds International
pour le Développement en Afrique (BADEA), la Banque Islamique pour le
développement (BID), l'Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole (OPEP), le Fonds Monétaire International (FMI) et le
groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) etc...
Le tableau complet récapitulant les principaux
créanciers institutionnels multilatéraux du Bénin de 1986
à 2008 est disponible en annexe. Il faut noter qu'en
général la grande part de la dette des pays pauvres très
endettés est bilatérale, 56% de créance bilatérale,
28% de créance multilatérale et 16% de créance
privée mais pour le Bénin, la situation est différente. En
effet au 31 décembre 2008 la dette bilatérale ne
représente ne représente que 36,7% et la dette
multilatérale 63,3 %. La prépondérance de la dette
multilatérale du Bénin s'explique par le recours aux prêts
concessionnels que privilégie le pays.
Au demeurant l'allocation des crédits a
été telle que la reconstitution des ressources n'est pas
assurée, celles-ci n'ayant pas été affectées
prioritairement aux activités productives. Aussi force est de constater
que même pour les projets générateurs de revenus, les
problèmes de gestion ont souvent entravé la reconstitution voulue
des ressources et ont conduit à l'incapacité d'assurer
régulièrement le service de la dette. Le cas de la dette
rétrocédée aux entreprises publiques est significatif
à cet égard. Il s'avère donc qu'en plus de la question
d'allocation intersectorielle des crédits, l'efficacité n'a pas
toujours été de mise dans les projets financés. La
rentabilité des investissements réalisés n'ayant pas
été celle espérée, le poids excessif de la dette
extérieure sur l'économie nationale reflète les effets
pervers de la détérioration des termes de l'échange ainsi
que les faiblesses observées dans l'allocation et la gestion des
emprunts.
Plus qu'une question de mesure du poids de l'endettement, le
service de la dette est devenu un véritable problème dans la
gestion des ressources internes et externes de l'Etat.
Il est indéniable que dans l'ensemble la pression sur
les ressources financières du pays débiteur est plus ou moins
forte selon que les nouveaux tirages sur emprunts sont faibles ou importants.
Sur le plan de l'allocation des ressources internes, la priorité
accordée au paiement du service de la dette extérieure et la
régression des tirages sur les prêts ont poussé l'Etat
à se désengager des activités productives et mieux se
concentrer sur les rôles qui sont les siens (justice,
sécurité, éducation etc..) Les tableaux présentant
la situation et les indicateurs de la dette extérieure sont disponible
en annexe.
b- Evolution de la dette
multilatérale
Les principaux créanciers du Bénin dans cette
catégorie sont les institutions internationales. Les prêts se font
à des taux concessionnels avec une durée plus ou moins longue
(voir tableau n°1)
Tableau n°1 : Les conditions
d'octroi des crédits par les bailleurs multilatéraux
Bailleurs
|
Devises de prêts
|
Devises de remboursement
|
Taux d'intérêt moyen
|
Nombre d'années d'échéance
|
Nombre d'années de différé
|
AID
|
$US-DTS
|
$US-Euro
|
0.75%
|
40
|
10
|
BADEA
|
$US
|
$US
|
2%
|
13 à 16
|
5 à 6
|
BEI
|
Euro
|
Euro
|
1%
|
5 à 40
|
4
|
BID
|
DI
|
DI- $US
|
2,5%
|
15 à 25
|
3 à 7
|
BOAD
|
FCFA
|
FCFA
|
3,025%
|
18
|
5 à 7
|
FIDA
|
DTS
|
Euro
|
0,75%
|
30
|
10
|
Fonds CEDEAO
|
UCAO
|
Euro
|
4%
|
14
|
4
|
Fonds OPEP
|
$US
|
$US
|
1%
|
12 à 20
|
5
|
FAD
|
UC
|
$US
|
0,75%
|
50
|
6 à 7
|
FSN
|
UC
|
$US
|
2%
|
24
|
4
|
FMI
|
DTS
|
Euro
|
0,5%
|
15
|
5
|
Source : CAA
Le tableau relatif aux conditions des crédits
octroyés par les bailleurs de fonds multilatéraux met en relief
les conditions de taux d'intérêts, de devises de remboursement et
de durée ainsi que le différé de chacun des
créanciers multilatéraux.
Au 31 décembre 1986, première année de la
série statistique et antérieure au programme d'ajustement, l'AID
avait déjà accordé à l'économie
béninoise 26 prêts pour un engagement de 79 milliards de FCFA.
Pendant cette période, 57 milliards étaient déjà
décaissés et l'AID décomptait un encours de 55,4 milliards
de FCFA sur le Bénin. Ensuite le FAD apparaît et accorde les
mêmes conditions que l' AID 32(*).
A partir de 1989 nous assistons à une explosion de la
dette multilatérale expliquée d'une part par l'accès du
Bénin au financement international (après la signature du premier
PAS), et d'autre part par l'octroi des prêts à des taux
concessionnels par les organismes multilatéraux.
c- Evolution de la dette bilatérale
La dette bilatérale se définit comme celle due
à un gouvernement ou à une institution spécialisée
d'un gouvernement ou encore celle due à une banque privée ou
publique d'un autre pays. Cette catégorie de dette, comme la
première, se présente sous plusieurs formes. On
distingue :
v La dette directe de l'Etat qui peut être à la
charge définitive, rétrocédée à la structure
bénéficiaire du financement ou répercutée. Dans le
cas de la dette répercutée, la structure
bénéficiaire du financement supporte intégralement le
risque de change ;
v La dette avalisée par l'Etat est celle ou le
bénéficiaire est distinct de l'Etat qui n'intervient qu'en cas
défaillance de ce dernier ;
v La dette non avalisée est due par la structure
bénéficiaire mais non garantie par l'Etat.
Tableau n° 2 : Les
conditions d'octroi des crédits par les bailleurs bilatéraux
BAILLEURS
|
Devises de prêts
|
Devises de remboursement
|
Taux d'intérêt moyen
|
Nombre d'années d'échéance
|
Nombre d'années de différé
|
Fonds Koweïtien
|
DK
|
DK
|
5%
|
17
|
6
|
Chine
|
YUAN RMB
|
Nature ou devise
|
1%
|
10 à 25
|
10
|
Japon
|
Yen
|
Yen
|
0% à 1%
|
30
|
10
|
France
|
Euro
|
Euro
|
2,25%
|
10 à 30
|
3 à 10
|
USAID
|
$ US
|
$ US
|
2,25%
|
25
|
9
|
Belgique
|
Euro
|
Euro
|
0%
|
12 à 25
|
4 à 10
|
Russie
|
RBL
|
$ US
|
2,25%
|
18
|
10
|
Source : CAA
Le portefeuille de la dette bilatérale du Bénin
est assez diversifié au regard de la diplomatie agissante mise en oeuvre
dans la coopération avec le reste du monde.
A l'instar de ce qui a été fait au niveau de la
dette multilatérale, nous apprécierons globalement le niveau des
contribution au financement du développement du Bénin à
travers les crédits et les conditions dont ils sont assortis dans le
processus de l'endettement extérieur. La France reste le premier
partenaire en matière de financement de l'économie
béninoise ; elle intervient soit par le biais des avances du
trésor, soit par les emprunts.
d- Analyse globale de l'évolution de quelques
indicateurs macroéconomiques
La situation de la dette extérieure a
évolué progressivement de 1989 jusqu'en 1993 avant de s'envoler
sous l'effet de la dévaluation du FCFA intervenue en janvier 1994.
L'encours de la dette extérieure est le montant mobilisé moins
les intérêts. Il est passé de 321,53milliards au
31décembre 1993 à 628,43milliards FCFA au 31 décembre 1994
pour s'établir ensuite à 703,06 ; 757, l et 748,21 milliards
FCFA respectivement en 1995, 1996 et 199733(*). L'évolution de l'encours de la dette
extérieure depuis 1989 connaît une ascension plus ou moins
régulière avant et après la dévaluation du FCFA.
Elle s'explique d'une part par l'importance des crédits mobilisés
dans le cadre de l'ajustement et aussi par l'effet double du
rééchelonnement sur la consolidation des intérêts et
l'annulation partielle de l'assiette de consolidation. Sur les encours de la
dette extérieure, ceux de la dette multilatérale
présentent une prédominance suite au retrait des statistiques de
la Société Sucrière de Savè (SSS) et de la
société des ciments d'Onigbolo (SCO) 34(*) aux effets des
rééchelonnements. Ainsi de 1990 à 1993 les encours de la
dette multilatérale représenteraient respectivement 56,3%, 60,9%,
61,4% et 63,6% du total contre 43,7%, 39,1%, 38,6% et 36,4%35(*) pour la dette
bilatérale. Le ratio encours/PIB très déterminant dans
l'analyse de la dette n'est pas très stable à partir de la
dévaluation. Il a atteint des niveaux qui dépassent le maximum
des 70% retenu dans le cadre de l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) en 1994, 1995 et 1996 (75% ; 80,32% ; 75,08%) avant
de redescendre à 72,56%36(*). De 1995 à 2008, nous avons également
assisté à cette évolution la baisse qui est passée
de 80,32% à 10, 3%37(*).
Par contre, la tendance à la hausse du radio
encours/PIB peut s'expliquer aussi par le fait que le facteur exogène
qui est la dévaluation n'a fortement affecté que l'encours qui a
presque doublé alors que le PIB qui est déterminé en
monnaies nationales n'a pas connu la même évolution.
Le service de la dette est effectivement assuré et
depuis 1993 aucun arriéré n'est enregistré à la fin
de l'année. Malgré le doublement du service à partir de
1994, un effort particulier est fait à cet effet et ceci rentre dans le
cadre du respect des critères de performance du programme38(*). De 1980 à 1984 le
service de la dette extérieure est normalement assuré et ne
posait pas de problème ; les difficultés
précédemment exposées ont contribué à
l'alourdir et il faut attendre les années 1993 avant de revenir à
la situation normale.
Le coefficient du service de la dette extérieure ou
ratio de service de la dette extérieure / recettes d'exportations
indique la part prélevée des recettes courantes d'exportations
pour régler le montant des intérêts et du principal
afférents aux emprunts extérieurs au titre d'une année. Il
a été successivement de 62,62% ; 45,88% ; 93,73% ;
48,47% ; 26,38% et 30,52% de 1990 à 199539(*). Ce ratio est contenu dans la
limite du seuil de 25% acceptable pour une utilisation judicieuse du solde des
recettes d'exportation à des opérations d'importation de biens
d'équipement sur la période de 1996 à 200840(*).Ce ratio se situe
principalement autour de 3% depuis les années 2004 à
2008 .
Le ratio service de la dette assuré/recettes publiques
montre la part des recettes globales de l'Etat affectée au service de la
dette extérieure. Le budget étant essentiellement fiscal, ce
ratio devrait être très bas pour permettre à l'Etat
d'affecter la grande partie de ses ressources à l'importation des biens
d'équipement, au financement des projets et au paiement des salaires de
fonctionnaires.
e- Analyse graphique de
l'évolution du ratio de l'encours de la dette en pourcentage du produit
intérieur
Graphique n°2 :
Evolution de la dette extérieure/ PIB (%)
L'allure générale de la courbe de l'encours de
la dette extérieure sur le produit intérieur brut est concave et
présente six (6) pics. L'indicateur présente une évolution
croissante de 1974 à 1979 pour atteindre en 1980 un taux de 33,81%. La
période 1980 à 1985 a été marquée par une
évolution ascendante passant de 33,81% à 80,33% en 1995. De
1996 à 2008 ce ratio a connu une baisse passant de 75,08% en 1996
à 10,3% en 2008.
2- Initiative PPTE :
évolution et perspectives
L'initiative en faveur des pays pauvres très
endettés (IPPTE) lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale
a ravivé le débat sur le rapport entre l'emprunt extérieur
et la croissance économique.
Au cours des trente dernières années, les pays
en développement ont bénéficié de prêts
considérables qui devraient permettre leur décollage rapide.
Cependant, face aux pics atteints par les ratios d'endettement, un constat
s'est imposé : pour nombre de ces économies, le remboursement de
cette dette est non seulement un frein aux performances économiques mais
également une tâche quasi impossible. C'est ainsi que naît
la crise d'endettement. Cette crise qui a commencé dans les
années 1980, a mis nombre de PED en cessation de paiement
et a nécessité une forte implication des
institutions multilatérales, notamment le Fonds Monétaire
International et la Banque Mondiale.
. Ainsi, dans les années 1970, les pays en
développement se sont endettés pour financer leurs
investissements. La dette permettait de réaliser des taux de croissance
élevés et de diminuer en même temps l'excédent de
liquidité internationale cumulée par les banques,
consécutif aux importants excédents dégagés par les
pays exportateurs de pétrole. Avec l'inauguration par les Etats Unis,
d'une politique monétaire anti-inflationniste, sous l'ère Volker,
les taux d'intérêt à court terme ont été
fortement relevés, ce qui du reste, a porté la charge des
intérêts à des niveaux inattendus par les pays emprunteurs.
Ce problème a été accentué par la forte
appréciation du dollar sur le marché des changes,
appréciation qui, augmenta substantiellement la valeur réelle de
la charge de la dette, libellée en grande partie en dollar. Par
ailleurs, les prix des matières premières se sont
effondrés, déprimant les termes d'échange de beaucoup de
pays pauvres qui se sont retrouvés contraints d'emprunter pour
rembourser. C'est le début d'une spirale infernale qui débouchera
sur la crise de l'endettement. Les pays africains n'ont pas
échappé à cette crise. En effet, l'appauvrissement de
l'Afrique a évolué en corrélation directe avec son
endettement. Le poids de la dette est devenu tel que la plupart de ces pays
consacrent une part considérable de leur budget au remboursement de la
dette. Mais cette réalité insoutenable n'empêche pourtant
pas la dette de gonfler inlassablement : la dette extérieure de
l'Afrique a presque quadruplé entre 1980 et 1999 passant de 60 à
231 milliards de dollars alors qu'elle a remboursé dans la même
période près de trois fois ce qu'elle devait au départ. La
conséquence dramatique est que l'Afrique subsaharienne, pendant les
années 1990, a payé quatre fois plus pour sa dette que pour ses
budgets de santé et d'éducation réunis. Face à
cette situation, le FMI et la Banque Mondiale ont lancé l'Initiative
HIPC (Heavily Indebteb Poor Countries) ou PPTE (Pays Pauvres Très
Endettés), dont le but visé est de créer les conditions
pour que les pays continuent de bénéficier de financements
extérieurs pour leur développement sans accumulation
d'arriérés. Ainsi, l'initiative PPTE a pour objectif de rendre
soutenable la dette des pays pauvres très endettés, dans une
dynamique de redéploiement des dépenses publiques en faveur des
secteurs sociaux, et de créer les conditions favorables à la
croissance économique. L'objectif fondamental est de reconstituer la
capacité productive des pays traités dans une logique de
développement durable. Au-delà de l'optimisme qu'inspire
l'économie béninoise qui a renoué avec la croissance,
à la faveur des réformes entreprises au cours des années
1990, le Bénin ne pourra arracher à la pauvreté une partie
importante de sa population sans accélérer sa croissance.
L'incapacité de l'économie béninoise à atteindre un
taux d'au moins 7 %, minimum nécessaire pour réduire la
pauvreté, a amené les autorités à poser la
problématique de l'accélération de la croissance. A cet
effet, plusieurs facteurs ont été identifiés comme ne
répondant pas aux exigences d'une croissance
accélérée : la faible productivité des facteurs, le
manque de crédibilité du système juridique, la faiblesse
de ressources allouées à l'économie nationale, etc. Afin
de remédier à cette insuffisance de ressources, le Bénin
s'est tourné vers l'endettement extérieur pour suppléer au
déficit des ressources internes.
L'Initiative PPTE mise en oeuvre par ces dernières a
défini des seuils pour les ratios d'endettement, destinés
à établir ou non la soutenabilité de la dette des pays
pauvres.
A l'issue d'une première évaluation, la dette du
Bénin a été déclarée soutenable par ces
institutions en juillet 1997, ce qui ne permettait pas au pays de
bénéficier de l'Initiative PPTE. En effet, les allègements
de dette obtenus par le Bénin à l'occasion des programmes
d'ajustement structurels, conjugués à l'amélioration de la
situation économique ont favorisé une réduction du service
de la dette, ce qui a permis d'obtenir des ratios contenus dans les limites
fixées. Cependant, il a été fait la remarque que les
calculs effectués ne sont pas exempts de critiques. Le Bénin est
un pays de transit vers les pays voisins surtout le Nigeria. Or, la
méthodologie d'enregistrement dans les statistiques de la balance des
paiements recommandée par le FMI est basée sur le principe de
changement de propriété. Comme le transit pur et simple
n'implique pas un changement de propriété au Bénin, il a
été déduit du montant des exportations, ce qui a fait
passer le ratio dette extérieure en termes de VAN et exportations de 158
% à 222 % entre 1996 et 1998 : la dette extérieure du
Bénin est ainsi déclarée insoutenable.
Cette analyse de la viabilité de la dette s'est
limitée au calcul des ratios d'endettement sur une période de
deux ou trois années et à en établir des projections
à court et moyen terme à partir de scénarii sur
l'évolution de la conjoncture, pour déterminer si la dette est
soutenable.
Grâce aux performances enregistrées dans la mise
en oeuvre de politiques macroéconomiques saines et de réformes
structurelles significatives, le Bénin a bénéficié
depuis 2003 de l'Initiative Pays Pauvres Très
Endettés et de l'Allègement de la Dette Multilatérale. Au
point de décision, lorsque le pays est officiellement admis à
l'IPPTE, est calculé le montant des allègements à
accorder. L'essentiel de ces allègements prendront effet lorsque le
pays aura achevé l'ensemble du processus, c'est-à-dire lorsqu'il
aura atteint le point d'achèvement. Mais une part minime
d'allègements lui est quand même concédée durant sa
phase intérimaire. Les mesures générales requises pour
l'atteinte du point d'achèvement sont : la mise en oeuvre satisfaisante
du DSRP complet d'au moins un an ; une utilisation des économies
réalisées à travers les remises sur les services de la
dette selon les termes convenus au point de décision ; une bonne
performance macro-économique selon les termes du Programme
Renforcé de Lutte contre la Pauvreté du FMI.
3-Aspects méthodologiques
La confirmation de nos hypothèses respectives se fera
à partir de régressions économétriques. Pour cela,
nous allons spécifier nos modèles, préciser les sources de
nos données et ensuite le choix de la méthode
économétrique appropriée pour nos estimations.
a-
Cadre de base
Pour parvenir à la vérification de nos
hypothèses nous partons de travaux empiriques. Le modèle de base
est celui-ci.
tcroist = á0 +
á1(pibh)t-1 +
á2vtet +
á3apdt +
á4ltinvpt
+á5ouvct +
á6deficit +
á7servdettt +
á8encdettt +
á9encdettt²
+ á10lpopt
+á11ltinvpt
+á12surendt
+á13Fcapt
+åt
Ce modèle analytique proposé par Odjo et
Oshikoya (1995) et repris par Alain Y. (2006) faire ressortir les differents
canaux par lesquels la dette extérieure influence la croissance
économique.
b- Spécification du modèle
Les nouvelles théories de la croissance ont
engendré une forte reprise des analyses empiriques, et notamment
économétrique sur le lien entre dette et croissance. Toutefois,
peu d'analyses portent spécifiquement sur la croissance des pays les
plus pauvres. La plupart des analyses mettent en général l'accent
sur une « particularité » africaine qui se
matérialise par le fait que la variable muette attachée aux pays
africains est significative. Ojo et Oshikoya (1995) trouvèrent que la
croissance africaine s'explique positivement par le taux d'investissement,
négativement par le taux de croissance de la population, positivement
par les exportations, positivement par le taux de change réel. Cette
spécificité a été analysée en détail
par Collier et Gunning (1997). Ils conclurent que quatre facteurs jouent un
rôle important dans la faible performance africaine en terme de
croissance : faible ouverture du marché des biens (du fait de
nombreuses distorsions), manque de capital social (fractionnement socio
ethnique, respect des contrats), risques élevés (notamment au
niveau de l'inflation) et faible performance des services publics. La faiblesse
du secteur financier joue également un rôle mais moins
important.
Pour cerner les effets de la dette, nous avons ajouté
au modèle de croissance standard quatre variables communément
utilisées : la valeur nominale et la valeur actuelle nette de l'encours
de la dette publique extérieure, et chacune de ces valeurs
exprimée en pourcentage du PIB et en pourcentage des exportations de
biens et de services. En principe, la valeur actuelle nette de la dette rend
compte du degré de concessionnalité des prêts dits de
longue période, d'amortissement et de taux d'intérêt
inférieurs à ceux du marché et donne donc une meilleure
idée de la charge escomptée des futurs paiements du service de la
dette que la valeur nominale de la dette.
Les causes déterminantes de la croissance
économique dans le long terme selon la littérature
économique sont données par la croissance de la population
économiquement active, la croissance de la technologie et la croissance
du capital physique (investissement). Dans ce travail, on pose la dette
extérieure comme une variable de contrôle qui affecte
indirectement la croissance à travers l'investissement. Le modèle
empirique que nous utilisons pour estimer les effets de la dette sur la
croissance est de la forme tcrois=f(Y,ç) ou Y sont les variables
explicatives et tcrois la variable dépendante et ç le terme
d'erreur .
Le choix des variables du modèle prend en compte les
réalités politiques, économiques et financières du
pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de
certaines variables répond à un double souci. D'abord il s'agit
d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur,
ensuite de faciliter les interprétations avec des
élasticités entre les variables explicatives (Bourbonnais 1998).
Enfin dans le souci de simplifier le nombre de variables afin de les coller aux
réalités économiques et suite à
l'indisponibilité de ces variables, il sera procédé
à la modification du modèle. Ce faisant, la forme fonctionnelle
retenue est la suivante :
tcroist = á0 +
+ á1vtet +
á2lapdt + á3ltinvpt
+á4ouvct + á5tdb +
á6servdettt + á7encdettt
+ á8encdettt² +
åt (I)
Où les différentes variables représentent
ce qui suit :
· tcrois: le taux de croissance réelle par
habitant du PIB ;
· vte : les variations des termes de
l'échange ;
· tdb :taux du déficit du solde
budgétaire de l'administration centrale ;
· lapd : l'indicateur de l'aide publique au
développement de tous les bailleurs de fonds(en
logarithme) ;
· tinvp : taux d'investissement public;
· ouvc : un indicateur de l'ouverture commerciale
(les exportations et les importations en pourcentage du PIB) ;
· Servdett : le total du service de la dette
publique en pourcentage des exportations ;
· encdett : les variables indicatives de l'encours
de la dette en valeur nominale soit en pourcentage des exportations soit en
pourcentage du PIB ;
· encdett² : ces mêmes
variables de l'encours de la dette mais cette fois-ci élevée au
carré ;
· åt représente les perturbations
aléatoire et suit une loi normale de moyenne nulle et de variance
constante.
Nous avons introduit des variables de contrôles car il
n' y a pas que la dette qui influe sur la croissance. Il s'agit du taux
d'investissement qui reflète l'impact du facteur capital humain et
capital physique dans le processus de production ; son signe doit
être positif.
Les termes de l'échange sont mis pour capter les effets
de chocs extérieurs dans ces économies surtout que la plupart est
dépendante et exportatrice des matières premières ;
et ces économies sont pratiquement vulnérables à ces chocs
mais le signe attendu est positif. Le solde budgétaire est inclus pour
voir l'impact des politiques du gouvernement et du budget sur la croissance et
doit avoir un signe positif. L'indicateur de l'ouverture commerciale avec un
signe positif est introduit pour stimuler la productivité à
travers les transferts des connaissances et des bénéfices
efficients ; l'aide au développement publique est
modélisée pour voir son importance dans ces économies et
doit avoir un signe positif. Enfin, pour faire la distinction
entre l'effet d'éviction de la dette et la thèse du
surendettement (debt overhang), nous avons utilisé le service de la
dette rapporté aux exportations et les indicateurs de la dette au
premier et second degré. Le ratio service de la dette sur exportation
doit avoir un signe négatif pour illustrer cet effet d'éviction
tandis que pour l'existence de la thèse du surendettement, il faut que
le signe du coefficient de la dette soit positif et celui de la dette au
carré négatif. Ainsi, le pic de notre équation quadratique
va identifier le niveau du stock de la dette où l'impact marginal de la
dette sur la croissance devient négatif.
c-
Collecte des données
Nous avons utilisé les données secondaires. Les
données annuelles issues des Institutions internationales (le FMI et la
Banque Mondiale), régionales (l'UEMOA et la BCEAO) et nationales (le
Ministère de l'Economie et des Finances, la Direction
Générale du Budget et l'Institut National de la Statistique et
d'Analyse Economique) ont été mobilisés pour construire
une base de donnée. Il s'agira ainsi des séries chronologiques
qui couvrent la période 1974-2008, soit 34 observations.
d-
Traitement des données
Nous retenons dans le cadre de la présente étude
la période allant de 1974 à 2009. Cette période
relativement longue présente l'avantage de se prêter aux tests
économétriques et de nous rassurer la robustesse des
résultats à obtenir. Elle nous permet en outre de suivre
l'évolution des variables selon les différents régimes
qu'a connus le Bénin.
L'estimation des modèles s'est faite par la
méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) sur le logiciel
Statique. Aussi, des tests de diagnostic et de validation ont été
nécessaires avant l'interprétation des résultats au seuil
de 5%.
ü Tests de diagnostic
Ø Test de racine unitaire : c'est le test de
DICKER-FULLER Augmented (ADF) qui est utilisé pour vérifier la
stationnarité des séries ;
Ø Test de cointégration de JOHANSE4N :
lorsque les séries ne sont pas stationnaires en niveau et
intégrées de même ordre ;
Ø Test de RAMSEY : l'objet de ce test est- de voir
si le modèle souffre de l'omission d'une ou plusieurs variables
pertinentes en introduisant une variable fictive.
ü Tests de validation du
modèle
L'estimation par les MCO se fonde sur des hypothèses
fondamentales. Des tests de validation ont donc été
effectués avant d'interpréter les valeurs des coefficients. Il
s'agit de :
Ø La qualité de régression,
R²ajusté ;
Ø La statistique DW et du test de BREUSCH-GODFREY pour
l'autocorrélation des résidus ;
Ø Le test
d'hétéroscédaticité de white ;
Ø Test de colinéarité de Klien ;
Ø Test de significativité global du
modèle de FISCHER.
Ø Test de normalité de JARQUE-BERA.
Au total, on peut retenir à la suite des travaux
passés en revue que l'analyse sur l'effet de la dette extérieure
connaît un regain d'intérêt. Cependant, il n'en demeure pas
moins vrai que presque la quasi-totalité des études empiriques
réalisées sur la question se limite au lien avec la
pauvreté et s'intéresse peu à la relation directe entre le
financement extérieur et la croissance. Aussi, ce champ d'analyse est
loin d'avoir abouti à une certaine unanimité. Pour ce qui nous
concerne, nous menons la réflexion dans la dynamique de l'augmentation
du taux de croissance. A cet effet, le modèle développé
est essentiellement un outil d'analyse quantitative qui nous permet d'apporter
notre modeste contribution à la compréhension de l'impact
potentiel des concours extérieurs sur la croissance au Bénin.
II- PRÉSENTATION DU
MODÈLE ET ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE L'EFFET DE LA DETTE
EXTÉRIEURE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU BÉNIN
Cette partie examine les explications empiriques de la
croissance du PIB du Bénin à travers l'étude de la
stationnarité et de la cointégration.
Il s'agit de présenter l'estimation de la relation de
long terme ainsi que la détermination de l'ordre d'intégration
des variables qui autorise l'étude de la cointégration et
l'élaboration de modèle à correction d'erreur.
1-Présentation du modèle
a- Etude de la
stationnarité et cointégration
ü Rappel du modèle et
détermination des degrés d'intégration des
variables
- Rappel du
modèle
Le modèle estimé est défini comme
suit :
tcroist =
á0 + +
á1vtet +
á2lapdt +
á3ltinvpt
+á4ouvct +
á5tdb +
á6servdettt +
á7encdettt +
á8encdettt²
+ åt
(I)
- Détermination de
l'ordre d'intégration des variables
Depuis que l'économétrie a perçu que la
validité des estimations est tributaire de la stationnarité des
variables ; il est recommandé de toujours commencer par chercher
l'ordre d'intégration des variables dans tout travail
d'économétrie.
Cela est d'autant plus important et pertinent dans la
présente étude que les variables utilisées dans le
modèle, sont toutes des variables macroéconomiques, qui
d'ordinaire, sont non stationnaires.
ü Règle de
décision
La détermination de l'ordre d'intégration des
variables est faite suivant les tests de racine unitaire. A ces tests,
appliqués à l'aide du logiciel STATA sont attachés des
règles de décisions précises permettant de se prononcer
sur l'ordre d'intégration des variables.
La stationnarité de la variable est jugée
à partir de la comparaison entre les statistiques ADF (Augmented Dickey-
Fuller test statistics) et critical value ( Mackinon critical values for
rejection of hypothesis of unit root c'est-à-dire la valeur critique de
Mackinon).
Les hypothèses alternatives qui se présentent
à l'issue du test sont :
H0 : Racine unitaire ou non
stationnarité
H1 : Non racine unitaire ou
stationnarité
Si ²ADF² < va leur critique de Mackinon
alors l'hypothèse H0 est accepté par
conséquent la série est non stationnaire.
Si ²ADF² > valeur critique de Mackinon
alors l'hypothèse alternative H1 est acceptée. Cela
traduit la stationnarité de la série. Les tests sont
appliqués à niveau puis en différence première au
cas ou il y aurait présence de racine unitaire à ce premier
stade.
L'étude de la cointégration se fait sur la base
de la stationnarité des séries.
Les séries étant stationnaires et
intégrés des d'ordre différents, le test de
cointégration se fera par la méthode de Johansen.
Des MCE peuvent être alors élaborés et
estimés à partir de la relation de long terme estimée. Les
MCE fournissent des élasticités des variables aussi bien pour le
court terme que pour le long terme. Ils traduisent le degré d'influence
des variables exogènes sur la variable endogène.
L'étude considère le seuil de 5% pour la
validation des hypothèses
- Test de
stationnarité
Le tableau ci dessous résume les résultats des
tests de racine unitaire appliqués à niveau à l'ensemble
des variables.
Tableau n°3 :
Résultats des tests de stationnarité à niveau.
Variables
|
Statistiques ADF
|
Valeurs critiques (5%)
|
Valeurs critiques (1%)
|
Résultats
|
tcrois
|
-3,466
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
vte
|
-3,181
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
lapd
|
-3,523
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
tinvp
|
-2,402
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
ouvc
|
-3,151
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
tdb
|
-3,053
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
servdett
|
-3,870
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Stationnaire
|
encdett
|
-1,573
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
encedett²
|
-1,383
|
- 3,564
|
- 4,297
|
Non stationnaire
|
Source : Nos propres investigations au
Bénin
Les tests de racine unitaire sur toutes les variables
aboutissent aux résultats suivants :
²ADF² < valeur critique de Mackinon au seuil de
5% alors l'hypothèse H0 est accepté par
conséquent les variables tcrois, vte, lapd, tinvp, ouvc, tdb, encdett et
encdett² sont non stationnaires.
²ADF² > valeur critique de Mackinon au seuil de
5% alors l'hypothèse alternative H1 est acceptée
par conséquent la variable servdett est stationnaire.
L'examen de l'ordre des variables non stationnaire se
poursuit en différence premiere et les résultats sont fournis par
le tableau suivant :
Tableau n°4 :
Résultats des tests de stationnarité en différence
première
Variables
|
Statistiques ADF
|
Valeurs critiques (5%)
|
Valeurs critiques (1%)
|
Résultats
|
tcrois
|
-7,277
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
vte
|
-7,577
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
Iapd
|
-8,040
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
tinvp
|
-5,267
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
ouvc
|
-6,886
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
tdb
|
-6,272
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
encdett
|
-5,385
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
encdett²
|
-5,721
|
- 3,568
|
- 4,306
|
Stationnaire
|
Source : Nos propres investigations au
Bénin
Les résultats des tests de racine unitaire en
différence première permettent aussi l'étude de la
contégration.
En effet, pour toutes les variables
²ADF² > valeur critique de Mackinon au seuil de
5% ce qui permet d'accepter l'hypothèse alternative H1 de
stationnarité des variables correspondantes.
Ainsi on peut procéder à la construction du
modèle à correction d'erreur (MCE) encore appelé
« Modèle à Correction d'Equation »,
déduit de la relation de long terme (I)
L'estimation des MCE donne des élasticités aussi
bien de court terme que de long terme des variables du modèle,
permettant de juger directement du degré de liaison causale entre les
variables explicatives et le taux de croissance du PIB.
b- Cointégration et validation des
hypothèses
ü Test de cointegration, modèle de long
terme et modèle à correction d'erreur
-Test de
cointegration
Dans notre étude, les séries n'étant pas
intégrés du même ordre, le test de cointegration de
Johansen s'impose. Les résultats se résument dans le tableau
suivant :
Tableau n°5 :
Résultats des tests de cointegration
Traces statistiques
|
Critical values
|
Rang de cointégration (r)
|
tcrois
|
351,0047
|
192,89
|
vte
|
225,6254
|
156,00
|
Lapd
|
160,2297
|
124,24
|
tinvp
|
101,0893
|
94,15
|
ouvc
|
71,6263
|
68,52
|
tdb
|
46,7976
|
47,21
|
servdett
|
23,5082
|
29,28
|
encdett
|
8,1244
|
15,41
|
encdett²
|
0,5949
|
3,76
|
Source : Nos propres investigations au
Bénin
Le rang de cointégration est égale à 5
>1. Les variables tcrois, vte, lapd, tinvp et ouvc sont
cointégrés, d'où la nécessité
d'écrire en plus du modèle de long terme un modèle de
court terme.
-Modèle de long
terme
Après les différentes estimations
l'équation de long terme se présente comme suit :
tcrois = 2,8267 -0,5642vte -0,0303lapd
- 0,1193tinvp - 1,7285ouvc
(1,74)* (0,66)
(-0,59) (1,80)* (0,70)
+6,1242tdb -0,0129servdett +0,1489encdett
-0,0154encdett²
(1,20) (-1,00)
(3,19) *** (-3,41) ***
NB : Les chiffres entre
parenthèses sont des statistiques de Student calculés
* significatif à 10%
** significatif à 5%
*** significatif à 1%
-Modèle à correction
d'erreur
Le modèle à correction d'ereur s'obtient en
introduisant dans l'équation (I), les différentiels (D) au niveau
des variables de retard tels que :
D(Xt ) = Xt -Xt-1
Xt-1 = variable retardée
Le modèle à correction d'erreur correspondant
à notre modèle s'établit comme suit :
D.tcroist = â0 +
â1D.vtet + â2D.lapdt
+ â3 D.tinvpt +â4
D.ouvct +
â5D.tdbt +
â6D.encdettt + â7
D.encdett²t +
â8servedettt +
â9tcroist-1 +
â10vtet-1 + â11lapd
t-1 + â12tinvp t-1 +
â13ouvc t-1 + â14tdb
t-1 +
â15servdett t-1 +
â16 encdettt-1 + â17
encdett² t-1 +ut
(II)
La validité du MCE est liée au signe du
coefficient d'erreur Â9 qui doit être négative et
significative c'est-à-dire différent de zéro. Les
élasticités de court terme sont représentées par
les coefficients â1, â2, â3,
â4, â5, â6 et
â7 tandis que celles de long terme sont dérivés
de : â9, â10, â11,
â12, â13, â14,
â15, â16, et
â17.
Le tableau ci-dessous rend compte de façon
synthétique du résultat de l'estimation du MCE, (le tableau
traduisant les résultats complets de cette estimation est disponible en
annexe).
Tableau n°6 :
Résultats des estimations du MCE
Variables
|
coefficients
|
tcalculés
|
pvalue
|
constante
|
5,905153**
|
2,20
|
0,044
|
D.vte
|
1,143617
|
1,16
|
0,264
|
D.lapd
|
-0,104440
|
-1,32
|
0,206
|
D.tinvp
|
0,009433
|
0,09
|
0,932
|
D.ouvc
|
-3,134803
|
-0,98
|
0,343
|
D.tdbt
|
7,095054
|
1,23
|
0,238
|
D.encdettt
|
0,051974
|
0,56
|
0,585
|
D.encdett²t
|
-0,000633
|
-0,78
|
0,449
|
servedettt
|
-0,022688
|
-1,50
|
0,155
|
tcroist-1
|
-0,940381***
|
-4,57
|
0,000
|
vtet-1
|
0,679884
|
0,62
|
0,548
|
lapd t-1
|
-0,168811**
|
-2,31
|
0,035
|
tinvp t-1
|
-0,250184**
|
-2,69
|
0,017
|
ouvc t-1
|
2,894864
|
0,71
|
0,486
|
tdb t-1
|
9,190106
|
1,28
|
0,219
|
servdett t-1
|
-0,038299**
|
-2,70
|
0,016
|
encdettt-1
|
0,233300***
|
3,44
|
0,004
|
encdett² t-1
|
-0,002423***
|
-3,63
|
0,002
|
Source : Nos propres investigations au
Bénin
NB:
* significatif à 10%
** significatif à 5%
*** significatif à 1%
R² =0,7148
R² ajusté= 0,3915
On rappelle qu'un coefficient est significatif ou
significativement différent de zéro lorsque la statistique
calculée (t-statistic) de student est supérieure à celle
tabulée au seuil á à n-k degré de liberté
(n= nombre d'observation, k = nombre de variables explicatives). Tout ceci est
confirmé par la probabilité critique qui doit être
inférieure à 5%.
Tableau n°7 : Matrice des
élasticités des variables
Variables
|
Elasticités de court terme
|
Elasticités de long terme
|
vtet-1
|
1,143617 (1,16)
|
0 ,723 (0,62)
|
lapd t-1
|
-0,104440 (-1,32)
|
-0,179** (-2,31)
|
tinvp t-1
|
0,009433 (0,09)
|
-0,266** (-2,69)
|
ouvc t-1
|
-3,134803 (-0,98)
|
3,078 (0,71)
|
tdb t-1
|
7,095054 (1,23)
|
9,773 (1,28)
|
servdett t-1
|
0,051974 (-1,50)
|
-0,041** (-2,70)
|
encdettt-1
|
-0,000633 (0,56)
|
0,248*** (3,44)
|
encdett² t-1
|
-0,022688 (-0,78)
|
0,003*** (-3,63)
|
Source : Nos propres investigations au
Bénin
NB : Les chiffres entre
parenthèses sont des statistiques de Student calculés
* significatif à 10%
** significatif à 5%
*** significatif à 1%
2- Analyse économétrique de l'effet de
la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin
et validation des hypothèses
a-
Analyse économétrique de l'effet de la dette extérieure
sur la croissance économique au Bénin
L'écriture du modèle de court terme est
justifiée car le coefficient de la force de rappel à
l'équilibre â9 = -0,9403 est
négatif et significativement différent de zéro au seuil de
1% (son test de student est supérieur à 1,96 en valeur absolue).
Il existe un mécanisme à correction d'erreur. A long terme les
déséquilibres entre le taux de croissance par tête du PIB
et les variables explicatives du modèle se compensent de sorte que les
séries ont des évolutions similaires. Â9
représente la vitesse à laquelle tout déséquilibre
entre les niveaux désirés et effectifs du taux de croissance par
tête du PIB est résorbé dans l'année qui suit tout
choc. â10 =-0,9403 implique que l'on arrive à ajuster
94,03% du déséquilibre entre les niveaux désirés et
effectifs du taux de croissance par tête du PIB. Ainsi les chocs sur le
taux de croissance par tête du PIB au Bénin se corrigent à
94,03% par l'effet de « feed-back ». En d'autres termes, un
choc constaté au cours d'une année est entièrement
résorbé au bout d'une année, et deux jours.
Les différents tests effectués au niveau de ce
modèle ont été concluants. En effet le R²
ajusté= 0,3915, la statistique de Fisher est égale à 2,21
ce qui permet de dire que le modèle reste globalement significatif.
Egalement la distribution est normale, les erreurs sont homoscédastiques
et non corrélés au seuil de 5%. Sans oublier le test de Ramsey
nous rassure quant à la bonne spécification du modèle
(voir annexe pour les différents).
Maintenant qu'en est il du modèle de long
terme ?
Les résultats de l'estimation nous montre que le taux
d'investissement public a eu un impact négatif mais significatif
à 10% sur la croissance du PIB. On note que le signe obtenu ne
correspond pas au signe attendu ; de plus une augmentation de un point du
taux d'investissement public entraîne une baisse du taux de croissance de
0,1193. Ce qui est contraire à la théorie selon laquelle
l'investissement public par les effets qu'il induit favorise la croissance et
donc le développement. En effet il est possible de voir ce signe lorsque
les investissements réalisés ne sont pas utiles aux populations
ou tout simplement une mauvaise utilisation de ces infrastructures peut induire
des flux de recettes négatifs donc des financements pour l'entretien
assez coûteux et donc ralentirait la croissance.
Les variations des termes de l'échange ont un impact
négatif sur la croissance au Bénin et son coefficient reste non
significatif mais faible, car ils sont très vulnérables aux chocs
extérieurs avec une balance commerciale structurelle déficitaire.
Ce signe montre que la dégradation des termes de l'échange
réduit le taux de croissance du PIB et donc en cherchant à
maintenir ce taux à un niveau acceptable, le pays va s'endetter et ceci
davantage. Mais cette idée sera rejetée par Leonce Yapo (2002) et
Cashin P. et Potillo (2000) qui trouvent que cette dégradation des
termes de l'échange n'explique pas forcement l'endettement. La
controverse de ce résultat pourrait s'expliquer par le fait que la
détérioration des termes de l'échange n'a sûrement
pas encore atteint le point ou les recettes en devises fléchissent en
dégradant la situation financière et économique du
pays.
L'ouverture commerciale n'est pas aussi pertinente, son
coefficient (-1,7285) est non significatif traduisant ainsi que l'ouverture
commerciale n'a peut être pas d'impact sur la productivité
à travers les transferts de connaissances et des bénéfices
efficients et de façon consécutive sur la croissance du
Bénin. Le résultat controverse de Marc Raffinot et Baptiste
Venet (2001) qui ont conclu une inexistence de relation entre l'endettement et
l'ouverture commerciale, semble être vérifié pour le
Bénin. La faiblesse du lien entre l'endettement extérieur et
l'ouverture commerciale est à priori surprenante, puisqu'une
économie qui s'endette à l'extérieur devrait avoir le
souci de préserver sa solidarité. Néanmoins, ceci peut
sans doute s'expliquer par le fait que le Bénin n'emprunte
qu'auprès d'organismes publics qui ne sanctionnent que faiblement les
défauts de paiement.
Dans l'équation de la croissance, on a introduit
l'indicateur de dette extérieure sur le PIB au carré dans le but
d'estimer une courbe de Laffer entre la dette et la croissance et pour
connaître le niveau de la dette pour lequel l'effet sur la croissance est
optimal et le degré à partir duquel il devient négatif. En
effet, nos résultats montrent qu'il y a une relation non linéaire
entre la dette et la croissance, car le coefficient (0,1489) de la dette
extérieure sur le PIB est positif, tandis que celui de la dette
extérieure sur le PIB au carré (-0,0154) est négatif et
sont tous significatifs au seuil de 1%. Ainsi, le Bénin montre un
comportement analogue à une courbe de Laffer. En maximum
l'équation de croissance en ce qui concerne la dette extérieure,
on a trouvé que le niveau optimal pour la croissance correspond à
une proportion de 0,14% de dette sur le PIB. A partir de ce niveau la
contribution maximale de la dette à croissance diminue
progressivement.
Le service de la dette a le signe attendu mais reste non
significatif. Il contribue à la réduction du taux de croissance
du PIB ce qui se traduit par un coefficient de -0,0129. Donc le ratio service
de la dette est un facteur de décélération de la
croissance du PIB comme en témoigne son élasticité. Mais
ce résultat peut trouver une validation théorique au regard de
la théorie économique. En effet le service de la dette
désigne les paiements d'amortissements et d'intérêts
qu'assure le débiteur en conséquence des emprunts
effectués. Aussi lorsque les ressources issues des exportations sont
insuffisantes pour faire face au remboursement des emprunts contractés
alors le pays accumule des arriérés de payement jusqu'à
une certaine période. Face aux montants élevés des
arriérés et les pressions des créanciers dans le long
terme le pays se voit obliger de s'endetter pour rembourser les anciennes
dettes contractées, ce qui accroît le service de la dette
extérieure et ralentit la croissance du PIB. Cette non
significativité pourrait être également expliquée
par le fait que le Bénin a entrepris une politique de
désendettement qui réduit d'importantes sommes de sa dette
extérieure.
Le paradoxe de «l'aide publique au
développement » : on note ainsi que le signe de
l'interaction aide-croissance ne correspond pas au signe attendu ce qui
signifie qu'une augmentation de l'aide de 1% induit une baisse du taux de
croissance de 0,03031. Le signe négatif démontre que l'assistance
extérieure ne contribue pas à améliorer la croissance. La
raison provient de deux ordres : la nature de l'aide allouée et un
effet revenu.
En effet il est possible de réaliser des niveaux
élevés de taux de croissance à moyen comme à long
terme grâce à l'aide lorsque les flux d'aide servent à
développer des programmes auxquels sont intégrés les
besoins des populations concernés d'une part et d'autre part une
infrastructure publique et ajoutent ainsi à la productivité des
facteurs privés, notamment des couches défavorisés (Gupta,
Powell et Yang, 2006). Mais la mauvaise utilisation de l'assistance technique
qui ne parvient pas toujours à réaliser le transfert de
connaissance sollicité, l'imposition de consultants internationaux
expatriés dont la rémunération ne cadre pas avec le
coût de la vie au Bénin (Bipen 2000) et le déplacement des
cadres de la fonction publique aux fins de l'administration des programmes
financés par l'aide sont autant de facteurs qui érodent
l'efficacité de l'aide. A ces facteurs, s'ajoute l'adhésion
moindre aux politiques et programmes de développement des bailleurs de
fonds par les parties locales qui les considèrent comme leur
étant imposés. En outre les programmes d'aide sont fortement
fragmentés par l'absence d'un système efficace de coordination
des financements. En plus les aides directes n'appuient pas les programmes
équilibrés pleinement intégrés au budget
national ; ce qui rend difficile la tache à mener par l'Etat. Les
aides sont aussi liées, c'est-à- dire que le pays
bénéficiaire qu'est le Bénin est contraint d'effectuer des
dépenses découlant de ces aides dans les pays donateurs.
L'effet revenu, quant à lui, s'explique par le fait
qu'une augmentation de l'aide entraîne des pressions sur les salaires, ce
qui à un effet négatif sur la croissance. L'augmentation de
l'aide au budget de l'Etat le conduirait à accroître ses frais de
fonctionnement et de personnel, en particulier les salaires dans les autres
secteurs de l'administration, ce qui pousse à la hausse les salaires du
secteur formel ailleurs dans l'économie. La hausse de ces frais induit
une hausse des prix et une appréciation du taux de change. En revanche,
l'appréciation du taux de change renchérit les exportations
surtout agricoles. Il en résulte alors une baisse de la
compétitivité prix qui agirait négativement sur la
croissance.
b-
Validation des hypothèses
La lecture des résultats des différentes
estimations montre l'impact de la dette extérieure sur la croissance du
PIB.
Il apparaît une relation négative entre le ratio
service dette extérieure sut l'exportation et la croissance du PIB
traduisant l'effet de décélération de ce dernier sur la
croissance du PIB. Cependant il n'explique pas dans le court terme la
croissance du PIB non plus dans le long terme.
De plus nos résultats montrent que l'encours de la
dette sur la croissance reste positif alors que ce dernier au carré
reste négatif ce qui nous permet de donner la réponse à
l'hypothèse n°1qu'il existe une relation non linéaire entre
la dette et la croissance économique au Bénin hypothèse
vérifiée par bon nombre d'auteurs dans certains pays sous
développés bénéficiant de la dette
extérieure.
Egalement les résultats de l'estimation montrent
qu'après 0,14% le service de la dette extérieure influe
négativement sur les performances économiques du Bénin (en
réponse à l'hypothèse n°2) car à partir de ce
point tout supplément de dette devient négatif et nuit à
la croissance économique. Il est donc normal qu'au delà de ce
point le Bénin doit arrêter de s'endetter car les augmentations
supplémentaires de dette vont détériorer rapidement la
performance économique d'un pays qui se trouve déjà en
difficulté avec les différentes crises (crises alimentaires,
crises pétrolières, crises financières etc....) qui l'ont
secouées et qui continuent de le secouer et donc agirait sur la
croissance du PIB.
RECOMMANDATIONS
De l'analyse de nos résultats il ressort que la dette
a effectivement contribué à l'évolution de la croissance
économique. Même si son effet a été faible et
quelque fois, elle a amené la population à
bénéficier des fruits générés par des
investissements qu'elle produit. Ceci nous conduit à la formulation des
recommandations tant à l'endroit des pays donateurs qu'au niveau
national.
ü Au niveau des bailleurs de
fonds
L'augmentation du taux croissance et donc le
développement ne pourraient être atteints sans une
efficacité accrue de l'assistance extérieure. Pour cela, les
dispositifs de prêts doivent connaître une profonde mutation. Il
s'agira essentiellement de :
Ø Harmoniser la dette par la démultiplication
des stratégies et des mécanismes de décaissement. Cela
contribuerait à une gestion des capacités, qui sont d'ailleurs
limitées, en réduisant les coûts de transaction ;
Ø Améliorer la prévisibilité des
flux de la dette, cela favoriserait une meilleure politique de dépenses
à long terme ;
Ø Repenser la conditionnalité de la dette et
réduire la nombreuse et longue procédure d'octroi. L'adaptation
des instruments de la dette aux besoins du pays se traduira par la prise en
compte des priorités du pays et surtout celles des pauvres .Tout ceci a
une grande responsabilité des gouvernants envers les citoyens.
Ø Augmenter la dette mais centrée sur les
résultats. Cette augmentation est nécessaire pour une
amélioration considérable des services d'éducation de
santé et des infrastructures de désenclavement dans les zones
rurales agricoles moteur de la croissance économique. Il est important
de noter que cette hausse doit tenir compter de la capacité d'absorption
du pays afin d'éviter les problèmes d'instabilité
macroéconomique comme l'inflation et le « syndrome
hollandais ».
Ø Améliorer la qualité de la dette et
amener les pays donateurs à consentir des efforts pour lever les
obstacles aux échanges internationaux en réduisant ou en
supprimant les subventions accordées à leurs producteurs, en
particulier dans le domaine du coton.
Ø Pour la réalisation des objectifs, un
surcroît de la dette sera important, mais la qualité en est une
autre. L'efficacité de la dette dépendra aussi bien des donateurs
que du pays bénéficiaire de la dette.
Ø Elaborer les projets en tenant compte des
réalités socio économiques du pays et associer toujours
cadres de ces pays bénéficiaires ce qui évitera sans doute
certains éléphants blancs et une gestion rationnelle des
crédits alloués.
Ø Diluer les conditionnalités pour relever
à un niveau acceptable le taux de consommation des crédits.
ü Au plan national
Nos résultats démontrent l'importance de la
dette extérieure en matière de l'augmentation du niveau de la
croissance économique.
-Au niveau de l'exécutif
Ø Assurer toujours son service de la dette. Nos
résultats comporte cette solution puisque le
désintéressement régulier de ses engagements financiers
contribue à baisser le taux de croissance du PIB.
Ø Une pleine maîtrise de l'approche du budget
programme.
Ø Promouvoir la démocratie et la bonne
gouvernance et veiller à une meilleure utilisation de la dette. Ceci
créera davantage de confiance de la part des bailleurs de fonds et une
facilité accrue dans la mobilisation de la dette extérieure.
Ø Bien choisir et renforcer les capacités de
ceux qui négocient des projets nationaux devant les bailleurs de
Fonds.
Ø Négocier plus des bourses de formation
auprès des partenaires. Cette solution favorisera davantage le
renforcement des connaissances et une innovation accrue. Ce qui se traduit par
un meilleur transfert de technologie.
Ø Elargir l'appareil de production, multiplier les
secteurs exportateurs et réduire la vulnérabilité aux
chocs, par exemple à une détérioration des termes de
l'échange.
Ø Contribuer à l'amélioration du
rendement des agents pour un service public de qualité.
Ø Contribuer à rendre opérationnel tous
les services du Ministère en charge de la dette.
Ø Inciter les cadres des différents
ministères à relever le taux de consommation des crédits
alloués.
-Au
niveau du législateur
Ø Renforcer le cadre macroéconomique afin
d'assurer une meilleure capacité d'absorption de la dette et
éviter les effets pervers du syndrome hollandais.
Ø Renforcer les politiques d'Aide Publique du
Développement. L'étude comporte bien cette proposition. Le
secteur de la santé et celui de l'éducation reçoivent une
partie des ressources. Il importe de veiller à une meilleure gestion des
ressources financières et leur élargissement en ciblant
principalement les couches les plus défavorisées. La gestion
saine des ressources passera par :
Ø Une priorité accordée à
l'investissement relativement au fonctionnement dans l'affectation des
ressources.
Ø Créer un environnement institutionnel qui
favorise une liberté économique de la population.
Ø Voter des lois qui protègent efficacement les
droits de propriété et qui favorisent un accès
équitable aux biens et services publiques.
Ø Contrôler l'action de l'exécutif et
veiller au strict respect des lois de la constitution cela pourrait sans doute
éviter des gaspillages inutiles et une bonne gestion de la dette.
La mauvaise gestion du service de la dette antérieure
et l'absence d'une discipline financière rigoureuse on
entraîné un accroissement considérable des poids de la
dette. Ceci a rendu l'adoption du PAS tout à faire inévitable.
L'objectif fondamental du PAS est d'assainir la situation de l'économie,
pour y parvenir, il est nécessaire d'un côté de rendre les
structures de production, de prise de décision et de gestion plus
flexible, et plus adaptées aux exigences de l'effectivité et de
l'évolution de l'environnement économique national et
international. La capacité de gérer effectivement la dette
extérieure dépend essentiellement de la liberté des
autorités concernées par cette gestion, de choisir et de prendre
des décisions tels que les moments d'intervention les montants et les
devises à emprunter et le remboursement par anticipation. Sans une
maîtrise effective des différentes variables de la dette et des
conditions d'emprunts, il serait difficile de penser à une gestion
valable de la dette. L'essentiel dans cette gestion est qu'il ne faut jamais
laisser le taux de croissance de la dette dépasser le taux de croissance
du PIB. L'agrégat macroéconomique qui suit cette variable est le
ratio de la valeur actuelle de la dette sur la recette d'importations. Ceci au
regard de la contrainte réelle que représente la hausse des taux
d'intérêts internationaux, l'appréciation de l'Euro par
rapport au dollar et la baisse des cours internationaux du coton.
En somme, il s'agira pour la
société entière de savoir ce que l'on peut avec ou sans la
dette extérieure pour valoir ce que l'on veut, ajouter au patrimoine du
renouveau démocratique celui de la croissance du PIB par habitant.
CONCLUSION
La présente étude a permis d'analyser
l'efficacité de la dette, sur la croissance du PIB par habitant. Elle a
permis d'expliquer comment la dette peut favoriser ou non une croissance. Pour
cela nous nous sommes appuyés sur deux hypothèses de recherche
qui sont :
H1 : déterminer la relation entre la
dette extérieure sur la croissance économique.
H2 : montrer le niveau à partir duquel
le service de la dette publique influe sur les performances économiques
du Bénin.
La présomption que la dette influence la croissance
nous a ramener à établir la relation entre le taux de croissance
du PIB par tête, l'encours de la dette au carré, la variation des
termes de l'échange, le déficit budgétaire de
l'administration centrale, le taux d'investissement publique, le revenu
réel par habitant décalé d'une période à
partir d'un modèle économique. Les différents tests de
diagnostic et de validation effectuées sur le modèle ont tous
été concluants. Le test de cointégration en particulier
nous a permis d'écrire en plus d'un modèle de long terme un
modèle de court terme. Au terme de la régression, les
élasticités au niveau de l'encours de la dette et l'aide public
au développement ont révélé une relation
positive.
Au regard de ces résultats, l'endettement
extérieur du Bénin et son activité économique
ont évolué de manière cyclique depuis 1974 jusqu'à
2008. Dans la décennie 1974 la dette extérieure, l'investissement
et l'activité économique ont présenté des taux de
croissance élevés. Dans les années quatre vingt dix la
croissance économique a décelé avec l'augmentation de
l'investissement public. Dans cette même période la dette du
secteur public a augmenté réduisant ainsi la capacité du
Bénin à rembourser ses dettes qui dépendent à la
fois du niveau d'endettement et de ses performances macroéconomiques
à long terme. Au Bénin les régimes de croissance
dépendent encore largement de facteurs exogènes ` et n'assurent
pas une croissance autoentretenue fondée sur des mécanismes
endogènes de création de richesse. Le seul moyen de limiter le
surendettement semble donc être, à court et moyen terme de
limiter les niveaux d'endettement du pays.
Il y a des preuves empiriques de l'hypothèse de
surendettement dans le cas du Bénin. Cette conclusion est en
adéquation avec le fait que le Bénin est classé comme un
pays pauvre très endetté, selon la Banque Mondiale et le FMI et
des études comme celles présentées par Henrik Hansin
(2002) , Coher (1993) Elbadaunsi (1996) et Patillo et al (2002).
Le principal enseignement tiré de ces résultats
montre que le niveau d'endettement du pays n'est d'abord qu'une question de
solvabilité avant d'être un besoin de liquidité. Ce
problème de solvabilité n'a pas aussi atteint le stade où
l'effet du surendettement devient préoccupant.
Les recommandations formulées sont allés
à l'endroit tant des bailleurs de fonds que le Bénin afin
d'améliorer l'effet de cette dette sur la croissance. Elles
révèlent que le chemin à parcourir reste long et
nécessite beaucoup plus d'engagement et d'action concrète.
Pour finir, notons que cette étude reste perfectible
car elle comporte certaines insuffisances. Nous les formulons ici de
manière à ce qu'elle soit prise en compte dans les études
ultérieures. Il s'agit entre autres :
° la non prise en compte parmi les déterminants
de l'endettement de l'indicateur de la spécificité de
l'économie (taille, densité, instabilité de pays etc.).
° de l'impact de l'initiation PPFE
° de l'élargissement de la taille de la
série chronologique.
° de la construction des modèles
d'équilibre général calculable de l'économie du
Bénin, pour tester l'impact du remboursement de la dette (notamment le
taux de charge) et les anticipations de croissance de la pression fiscale.
° Les limites proviennent également de
l'indisponibilité des données sur toute la
période et de la diversité des sources.
Cependant, il convient de souligner que ces
insuffisances ci-dessus relevées n'entachent nullement la portée
théorique et empirique de l'étude dans la mesure où tout
travail empirique n'est à l'abri des difficultés
inhérentes à la construction des modèles
économiques lesquelles sont reconnues au moins implicitement par tous
les auteurs41(*).
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WWW. Caa .com
WWW.insae.bj
ANNEXES
ANNEXE1 : Tests de stationnarité
à niveau
dfuller tcrois, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -3.466 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0432
------------------------------------------------------------------------------
D.tcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
tcrois |
L1. | -.5339577 .1540567 -3.47 0.002
-.8481584 -.219757
_trend | .0239623 .0144044 1.66 0.106
-.0054157 .0533403
_cons | 2.504501 .7218 3.47 0.002
1.03238 3.976622
------------------------------------------------------------------------------
. dfuller vte, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -3.181 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0884
------------------------------------------------------------------------------
D.vte | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
vte |
L1. | -.4434751 .1394349 -3.18 0.003
-.7278544 -.1590958
_trend | .0049282 .0031975 1.54 0.133
-.0015931 .0114494
_cons | .3058393 .0971523 3.15 0.004
.1076958 .5039827
------------------------------------------------------------------------------
. dfuller lapd, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -3.523 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0370
------------------------------------------------------------------------------
D.lapd | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
lapd |
L1. | -.5767529 .163695 -3.52 0.001
-.9106111 -.2428947
_trend | .2343087 .074363 3.15 0.004
.0826443 .3859731
_cons | 12.67027 3.534187 3.59 0.001
5.462245 19.87829
------------------------------------------------------------------------------
dfuller tinvp, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -2.402 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.3786
------------------------------------------------------------------------------
D.tinvp | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
tinvp |
L1. | -.2723672 .1133948 -2.40 0.022
-.5036374 -.0410969
_trend | -.0035376 .0326201 -0.11 0.914
-.0700667 .0629915
_cons | 2.338044 .9880679 2.37 0.024
.3228664 4.353222
------------------------------------------------------------------------------
dfuller ouvc, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -3.151 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0946
------------------------------------------------------------------------------
D.ouvc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
ouvc |
L1. | -.4972463 .1577948 -3.15 0.004
-.8190709 -.1754217
_trend | -.0006249 .0010225 -0.61 0.546
-.0027104 .0014606
_cons | .2462275 .0804949 3.06 0.005
.0820571 .4103979
------------------------------------------------------------------------------
dfuller tdb, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -3.053 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.1178
------------------------------------------------------------------------------
D.tdb | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
tdb |
L1. | -.4586971 .1502261 -3.05 0.005
-.7650852 -.152309
_trend | .0007774 .0005569 1.40 0.173
-.0003584 .0019131
_cons | .0190392 .0102063 1.87 0.072
-.0017768 .0398552
------------------------------------------------------------------------------
.
dfuller servdet, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -3.870 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0134
------------------------------------------------------------------------------
D.servdet | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
servdet |
L1. | -.6412988 .165727 -3.87 0.001
-.9797586 -.3028391
_trend | -.5675391 .2417785 -2.35 0.026
-1.061317 -.0737617
_cons | 19.80546 6.300136 3.14 0.004
6.938867 32.67206
------------------------------------------------------------------------------
. dfuller encdett, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -1.573 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.8030
------------------------------------------------------------------------------
D.encdett | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
encdett |
L1. | -.0975375 .0620234 -1.57 0.126
-.2240352 .0289601
_trend | -.0571975 .1419054 -0.40 0.690
-.3466155 .2322206
_cons | 8.088104 3.17635 2.55 0.016
1.609895 14.56631
------------------------------------------------------------------------------
. dfuller encdett², trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 34
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -1.383 -4.297 -3.564
-3.218
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.8657
------------------------------------------------------------------------------
D.encdett² | Coef. Std. Err. t P>|t|
[95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
encdett² |
L1. | -.0986656 .0713207 -1.38 0.176
-.2441251 .0467939
_trend | -2.015023 15.65691 -0.13 0.898
-33.9475 29.91746
_cons | 510.8089 314.3877 1.62 0.114
-130.389 1152.007
------------------------------------------------------------------------------
ANNEXE2: Tests de stationnarité en
différence première
dfuller dptcrois, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -7.277 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
D.dptcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dptcrois |
L1. | -1.274135 .1750937 -7.28 0.000
-1.631724 -.9165463
_trend | -.0016587 .0146166 -0.11 0.910
-.0315098 .0281924
_cons | .1478498 .2858346 0.52 0.609
-.4359025 .731602
------------------------------------------------------------------------------
. dfuller dpvte, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -7.577 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
D.dpvte | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dpvte |
L1. | -1.318312 .1739968 -7.58 0.000
-1.673661 -.9629636
_trend | -.0006816 .0030229 -0.23 0.823
-.0068551 .005492
_cons | .0484891 .0592664 0.82 0.420
-.0725491 .1695273
------------------------------------------------------------------------------
. dfuller dplapd, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -8.040 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
D.dplapd | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dplapd |
L1. | -1.351905 .1681505 -8.04 0.000
-1.695314 -1.008496
_trend | .005486 .0362528 0.15 0.881
-.0685521 .0795241
_cons | .3277615 .7100149 0.46 0.648
-1.122282 1.777805
------------------------------------------------------------------------------
.
. dfuller dptinvp, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -5.267 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0001
------------------------------------------------------------------------------
D.dptinvp | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dptinvp |
L1. | -.9638382 .1829839 -5.27 0.000
-1.337541 -.5901352
_trend | -.0137288 .0371715 -0.37 0.714
-.0896431 .0621854
_cons | .3902765 .7270637 0.54 0.595
-1.094586 1.875139
------------------------------------------------------------------------------
dfuller dpouvc, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -6.886 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
D.dpouvc | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dpouvc |
L1. | -1.253399 .1820113 -6.89 0.000
-1.625116 -.8816826
_trend | .0005252 .0011742 0.45 0.658
-.0018729 .0029233
_cons | -.0062179 .0227909 -0.27 0.787
-.0527631 .0403273
------------------------------------------------------------------------------
. dfuller dptdb, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -6.272 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
D.dptdb | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dptdb |
L1. | -1.123031 .1790488 -6.27 0.000
-1.488697 -.7573643
_trend | -.0000549 .0005439 -0.10 0.920
-.0011657 .0010559
_cons | .0025599 .0106232 0.24 0.811
-.0191355 .0242554
------------------------------------------------------------------------------
dfuller dpencdett, trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -5.385 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
D.dpencdett | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dpencdett |
L1. | -.9886825 .1836107 -5.38 0.000
-1.363666 -.6136994
_trend | -.1896649 .1383881 -1.37 0.181
-.4722912 .0929614
_cons | 5.050212 2.767774 1.82 0.078
-.6023376 10.70276
------------------------------------------------------------------------------
dfuller dpencdett², trend regress
Dickey-Fuller test for unit root Number of obs
= 33
---------- Interpolated
Dickey-Fuller ---------
Test 1% Critical 5% Critical
10% Critical
Statistic Value Value
Value
------------------------------------------------------------------------------
Z(t) -5.721 -4.306 -3.568
-3.221
------------------------------------------------------------------------------
MacKinnon approximate p-value for Z(t) = 0.0000
------------------------------------------------------------------------------
D.dpencdett² | Coef. Std. Err. t P>|t|
[95% Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dpencdett² |
L1. | -1.050537 .1836125 -5.72 0.000
-1.425524 -.6755507
_trend | -13.34935 15.79515 -0.85 0.405
-45.60735 18.90865
_cons | 376.5896 311.0065 1.21 0.235
-258.5703 1011.75
------------------------------------------------------------------------------
ANNEXE3 : Modèle de long
terme
. regress tcrois vte lapd tinvp ouvc tdb servdet encdett
encdett²
Source | SS df MS Number of
obs = 34
-------------+------------------------------ F( 8,
25) = 4.53
Model | 16.9230591 8 2.11538238 Prob >
F = 0.0017
Residual | 11.6864111 25 .467456446 R-squared
= 0.5915
-------------+------------------------------ Adj
R-squared = 0.4608
Total | 28.6094702 33 .866953643 Root MSE
= .68371
------------------------------------------------------------------------------
tcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
vte | .5648021 .8595086 0.66 0.517
-1.205389 2.334993
lapd | -.0303342 .0517799 -0.59 0.563
-.1369768 .0763084
tinvp | -.1193653 .0664251 -1.80 0.084
-.2561703 .0174396
ouvc | 1.728575 2.462694 0.70 0.489
-3.343438 6.800588
tdb | 6.124295 5.096422 1.20 0.241
-4.371982 16.62057
servdet | -.0129936 .0129419 -1.00 0.325
-.0396481 .0136608
encdett | .148995 .0466723 3.19 0.004
.0528717 .2451183
encdett² | -.0015455 .0004539 -3.41 0.002
-.0024803 -.0006108
_cons | 2.826782 1.624928 1.74 0.094
-.5198197 6.173384
------------------------------------------------------------------------------
ANNEXE 4 : Test de cointégration de
Johansen
vecrank tcrois vte lapd tinvp ouvc tdb servdet encdett
encdett², trend(constan
> t) lags(1)
Johansen tests for cointegration
Trend: constant Number of
obs = 33
Sample: 1975 2007
Lags = 1
-------------------------------------------------------------------------------
5%
maximum trace critical
rank parms LL eigenvalue statistic value
0 90 -427.40489 . 351.0047 192.89
1 107 -364.71524 0.98012 225.6254 156.00
2 122 -332.01736 0.87044 160.2297 124.24
3 135 -302.4472 0.84247 101.0893 94.15
4 146 -287.7157 0.60177 71.6263 68.52
5 155 -275.30134 0.53971 46.7976* 47.21
6 162 -263.65662 0.51703 23.5082 29.68
7 167 -255.9647 0.38168 8.1244 15.41
8 170 -252.19997 0.20966 0.5949 3.76
9 171 -251.90252 0.01842
-------------------------------------------------------------------------------
.
ANNEXE 4 : Modèle à correction
d'erreur
. regress dptcrois dpvte dplapd dptinvp dpouvc dptdb dpencdett
dpencdett² servde
> t l.tcrois l.vte l.lapd l.tinvp l.ouvc l.tdb l.servdet
l.encdett l.encdett²
Source | SS df MS Number of
obs = 33
-------------+------------------------------ F( 17,
15) = 2.21
Model | 14.903214 17 .876659646 Prob >
F = 0.0646
Residual | 5.94711054 15 .396474036 R-squared
= 0.7148
-------------+------------------------------ Adj
R-squared = 0.3915
Total | 20.8503245 32 .651572641 Root MSE
= .62966
------------------------------------------------------------------------------
dptcrois | Coef. Std. Err. t P>|t| [95%
Conf. Interval]
-------------+----------------------------------------------------------------
dpvte | 1.143617 .9855568 1.16 0.264
-.9570476 3.244281
dplapd | -.1044405 .0789723 -1.32 0.206
-.2727661 .0638851
dptinvp | .0094331 .1094023 0.09 0.932
-.2237524 .2426186
dpouvc | -3.134803 3.202293 -0.98 0.343
-9.960329 3.690724
dptdb | 7.095054 5.775497 1.23 0.238
-5.215126 19.40523
dpencdett | .0519774 .093225 0.56 0.585
-.146727 .2506817
dpencdett² | -.0006331 .0008139 -0.78 0.449
-.0023678 .0011017
servdet | -.022688 .0151595 -1.50 0.155
-.0549997 .0096236
tcrois |
L1. | -.9403815 .2058711 -4.57 0.000
-1.379185 -.5015777
vte |
L1. | .6798841 1.105251 0.62 0.548
-1.675902 3.035671
lapd |
L1. | -.1688116 .0730575 -2.31 0.035
-.3245299 -.0130933
tinvp |
L1. | -.2501841 .0928907 -2.69 0.017
-.4481761 -.0521922
ouvc |
L1. | 2.894864 4.054944 0.71 0.486
-5.748044 11.53777
tdb |
L1. | 9.190106 7.171187 1.28 0.219
-6.094918 24.47513
servdet |
L1. | -.0382998 .0141607 -2.70 0.016
-.0684826 -.008117
encdett |
L1. | .2333002 .0677277 3.44 0.004
.088942 .3776584
encdett² |
L1. | -.0024236 .0006673 -3.63 0.002
-.003846 -.0010012
_cons | 5.905153 2.681278 2.20 0.044
.1901445 11.62016
------------------------------------------------------------------------------
ANNEXE 5 : Tests sur le modèle
à correction d'erreur
. dwstat
Durbin-Watson d-statistic( 18, 33) = 2.389006
. bgodfrey, lags(1) small
Breusch-Godfrey LM test for autocorrelation
---------------------------------------------------------------------------
lags(p) | F df
Prob > F
-------------+-------------------------------------------------------------
1 | 3.767 ( 1, 14 )
0.0727
---------------------------------------------------------------------------
H0: no serial correlation
. hettest
Breusch-Pagan / Cook-Weisberg test for heteroskedasticity
Ho: Constant variance
Variables: fitted values of dptcrois
chi2(1) = 0.24
Prob > chi2 = 0.6257
. sktest residu
Skewness/Kurtosis tests for Normality
------- joint
------
Variable | Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2)
Prob>chi2
-------------+-------------------------------------------------------
residu | 0.853 0.901 0.05
0.9754
. archlm , lags(1)
LM test for autoregressive conditional heteroskedasticity
(ARCH)
---------------------------------------------------------------------------
lags(p) | chi2 df
Prob > chi2
-------------+-------------------------------------------------------------
1 | 0.002 1
0.9616
---------------------------------------------------------------------------
H0: no ARCH effects vs. H1: ARCH(p) disturbance
ovtest
Ramsey RESET test using powers of the fitted values of
dptcrois
Ho: model has no omitted variables
F(3, 12) = 0.95
Prob > F = 0.4492
ANNEXE 6 : Base de données
Annee
|
tcrois
|
servdet
|
vte
|
tinvp
|
encdett
|
ouvc
|
lapd
|
encdett²
|
tdb
|
1974
|
3.34
|
14.44
|
.25
|
2.54
|
6.89
|
.4365672
|
22.24037
|
47.4721
|
.012
|
1975
|
3.8
|
18.94
|
.36
|
3.85
|
8.34
|
.48
|
24.53966
|
69.5556
|
.0436
|
1976
|
3.9
|
14.8
|
.58
|
4.43
|
10.31
|
.4341317
|
24.79246
|
106.2961
|
.052
|
1977
|
4.81
|
12.54
|
.63
|
3.88
|
15.37
|
.5103261
|
24.76807
|
236.2369
|
.03654
|
1978
|
5.1
|
11.9
|
.54
|
5.18
|
21.23
|
.5095238
|
24.62403
|
450.7129
|
.05666
|
1979
|
6.53
|
49.5
|
.87
|
5.47
|
34.36
|
.5460312
|
24.43391
|
1180.61
|
.087
|
1980
|
6.78
|
14.9
|
.8
|
5.22
|
33.81
|
.5319865
|
24.29392
|
1143.116
|
.05478
|
1981
|
5.99
|
58.4
|
.86
|
5.55
|
35.73
|
.5980057
|
24.39805
|
1276.633
|
.0199
|
1982
|
4.89
|
58.6
|
.86
|
10.6
|
50.25
|
.5779377
|
24.36584
|
2525.063
|
.00209
|
1983
|
4.35
|
35.8
|
.93
|
12.63
|
55.33
|
.4544365
|
24.44219
|
3061.409
|
.0059
|
1984
|
5.1
|
23.4
|
.96
|
14.53
|
48.91
|
.5052288
|
24.80705
|
2392.188
|
.0419
|
1985
|
4.9
|
8.5
|
.69
|
12.31
|
54.58
|
.3895745
|
24.78319
|
2978.977
|
.0389
|
1986
|
4.6
|
18.6
|
.85
|
9.71
|
75.83
|
.4928726
|
24.96258
|
5750.189
|
.0176
|
1987
|
5
|
21.8
|
.98
|
12.09
|
68.38
|
.4610638
|
24.95549
|
4675.824
|
.0147
|
1988
|
5.2
|
14.8
|
.87
|
8.47
|
78.55
|
.4587992
|
20.82853
|
6170.103
|
.0626
|
1989
|
5.4
|
14.7
|
.9
|
9.28
|
79.15
|
.3835073
|
26.84488
|
6264.723
|
.0648
|
1990
|
3.5
|
7.8
|
.89
|
7.17
|
77.98
|
.4250996
|
27.85895
|
6080.881
|
.1364
|
1991
|
4.72
|
10.1
|
.83
|
8.27
|
77.23
|
.4762264
|
27.85816
|
5964.474
|
.1016
|
1992
|
5.01
|
9.3
|
.83
|
4.48
|
78.64
|
.4068421
|
29.14812
|
6184.25
|
.081
|
1993
|
5.847
|
10.8
|
.71
|
4.11
|
82.64
|
.3872483
|
28.93908
|
6829.37
|
.0968
|
1994
|
4.37
|
10.5
|
.67
|
5.09
|
80.33
|
.5193743
|
27.84371
|
6452.909
|
.06665
|
1995
|
6.2
|
8.9
|
.83
|
8.91
|
75.08
|
.533
|
31.44256
|
5637.007
|
.1137
|
1996
|
5.55
|
12
|
.85
|
9.52
|
72.56
|
.4522124
|
33.75505
|
5264.953
|
.1484
|
1997
|
5.71
|
11.9
|
.87
|
8.13
|
70.39
|
.4492063
|
31.45239
|
4954.752
|
.1062
|
1998
|
4.6
|
14.8
|
.86
|
7.03
|
68.68
|
.4449275
|
33.75964
|
4716.942
|
.09994
|
1999
|
4.7
|
11.5
|
.72
|
7.11
|
61.61
|
.4496599
|
32.46651
|
3795.792
|
.047
|
2000
|
5.8
|
6.8
|
.66
|
8.15
|
61.04
|
.4258466
|
31.99844
|
3725.882
|
.0608
|
2001
|
6
|
6.3
|
.82
|
10.09
|
46.84
|
.4304598
|
34.30128
|
2193.986
|
.0838
|
2002
|
6.1
|
3.8
|
.79
|
10.34
|
41.22
|
.4012674
|
30.11676
|
1699.089
|
.0511
|
2003
|
6.2
|
3.6
|
.78
|
8
|
38.77
|
.3822007
|
33.76007
|
1503.113
|
.0724
|
2004
|
6.5
|
3.1
|
.78
|
6.86
|
45.45
|
.347366
|
36.062
|
2065.703
|
.085
|
2005
|
6.1
|
8.9
|
1.458
|
6.21
|
56.23
|
.4523
|
36.43354
|
3161.813
|
.0987
|
2006
|
6.3
|
9.5
|
1.233
|
6.12
|
54.25
|
.545875
|
36.56495
|
2943.063
|
.0978
|
2007
|
6.8
|
2.547
|
1.33
|
8.23
|
65.12
|
.6111
|
33.74492
|
4240.615
|
.09874
|
2008
|
6.8
|
nd
|
1.234
|
9.233
|
69.254
|
.525222
|
34.38493
|
4796.116
|
.086597
|
ANNEXE 7 : Schéma de Ponzi
Une chaîne de Ponzi, dynamique de Ponzi, ou jeu de
Ponzi, est un système de vente pyramidale, une forme d'escroquerie par
cavalerie, fonctionnant par effet boule de neige, consistant en la promesse de
profits très intéressants, financés par l'afflux de
capitaux investis progressivement, jusqu'à l'explosion de la bulle
spéculative ainsi créée. Ce système tient son nom
de Charles Ponzi qui est devenu célèbre après avoir mis en
place une opération immobilière frauduleuse en Californie
fondée sur ce principe.
Charles Ponzi utilisa ce système en 1920 à
Boston , ce qui fit de lui, personne anonyme, un millionnaire en six mois. Les
profits étaient censés provenir d'une spéculation sur les
International postal reply coupons (« Coupons-réponse
internationaux »), avec un rendement de 50 % en 90 jours. Environ
40 000 personnes investirent 15 millions de dollars, dont seulement un
tiers leur fut redistribué.
Mise en situation
Imaginons que quelqu'un propose un investissement à
100 % d'intérêts : vous lui donnez 10 euros, il
vous en rend 20 en utilisant l'argent déposé par les clients
suivants (il lui suffit d'ailleurs de proposer un rendement double des
rendements connus du marché pour s'attirer de la clientèle et
pour durer). Le système est viable tant que la clientèle afflue,
attirée en masse par les promesses financières (et d'autant plus
tentantes que les premiers investisseurs sont satisfaits et font une formidable
publicité au placement). Les premiers clients, trop heureux de ce
formidable placement, reviennent dans la chaîne eux aussi, s'ajoutant
à tous ceux auxquels ils ont prêché.
Le phénomène fait alors boule de neige,
entretenu tant que l'argent rentre et permet de payer à 100 % les
nouveaux investisseurs. L'organisateur prend une commission, bien
compréhensible lorsque l'on voit les promesses qu'il fait, et qu'il
tient. La chaîne peut durer tant que les clients arrivent par 2, 4, 8,
16, 32, etc. Lorsque la chaîne se coupe, la bulle éclate :
tous les derniers investisseurs sont spoliés. Sont gagnants ceux qui ont
quitté le navire à temps et, surtout, l'organisateur qui est
très rarement un banquier.
En novembre 2008, 500 000 Colombiens ont
été victimes de la société d'investissement
Proyecciones DRFE Dinero rapido, facil y en efectivo (argent facile, rapide et
en liquide) qui reposaient sur un système de Ponzi
L'homme d'affaires américain Bernard Madoff, qui n'est
pas banquier mais président-fondateur d'une société
d'investissements et très actif dans le NASD et NASDAQ, a
créé un schéma de Ponzi qui a fonctionné pendant 48
ans, de 1960 à la crise financière de 2008. C'était un
gérant de hedge fund qui promettait des retours sur investissements
relativement élevés, de l'ordre de 8 à 12% par an. Mais ce
qui sortait le plus de l'ordinaire avec les performances qu'affichaient ses
fonds était l'absence de retours négatifs sur de très
longues périodes et une volatilité (l'équivalent du risque
de l'investissement) très faible. Autre indice alarmant, à la
clôture de chaque exercice, Madoff déclarait être liquide,
c'est-à-dire détenir tous ses avoirs en liquidités, et
ainsi ne publia jamais de relevés indiquant la quelconque possession de
titres financiers. Enfin, les titres sur lesquels il disait investir, notamment
des options sur indices, n'étaient pas assez liquides pour "absorber"
les volumes qu'un fonds de la taille de celui de Madoff aurait
engendrés. L'utilisation de modèles mathématiques
financiers, des clients réputés, des postes élevés
dans l'administration, l'assurait d'un prestige important. Lorsque de nombreux
clients ont souhaité retirer leurs avoirs de sa société
d'investissement lors de la crise financière de 2008, ils se rendirent
compte que les caisses étaient vides et qu'ils avaient perdu tout leur
argent. Avant son arrestation, Bernard Madoff gérait officiellement 17
milliards USD.
ANNEXE7 : Encours de la
dette extérieure ventilée par bailleurs
DESIGNATION
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
Dette bilatérale
Allemagne
Arabie Saoudite
Chine
Etats-Unis
France
Grande Bretagne
Italie
Japon
Koweith
Norvège
Taiwan
Autres pays
Dette multilatérale
Banque Mondiale
Fonds Monétaire International
Fonds Européen de D développement
Banque Européenne d'Investissement
Banque Africaine de Développement
Banque Ouest Africaine de Développement
Fonds International de Développement Agricole
Fonds de la CEDEAO
Fonds de l''OPEP
Autres
|
|
165,7
101,56
|
165,7
1,23
6,88
7,55
50,55
12,92
4
3,72
24,96
53,89
100,03
55,9
0
1,18
20,41
4,38
4,93
0,69
4,29
8,25
|
174,16
1,23
7,73
8,89
51,78
15,03
4
4,23
23,74
57,53
111,52
62,46
1,23
21,82
5,3
5,89
0,79
4,8
9,23
|
94,23
137,71
83,1
3,5
22
5,8
7,51
0,76
4,6
10,44
|
106,19
136,32
87,18
3,72
23,73
4,85
7,22
0,57
3,35
5,7
|
110,49
171,45
102,47
4,4
30,35
7,21
7,34
0,39
3,49
15,8
|
108,63
172,75
111,2
4,79
29,38
7,46
8,34
0,42
3,42
7,74
|
Total
|
266,02
|
267
|
265,73
|
285,68
|
231,94
|
242,51
|
281,94
|
281,38
|
DESIGNATION
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Dette bilatérale
Allemagne
Arabie Saoudite
Chine
Etats-Unis
France
Grande Bretagne
Italie
Japon
Koweith
Norvège
Taiwan
Autres pays
Dette multilatérale
Banque Mondiale
Fonds Monétaire International
Fonds Européen de D développement
Banque Européenne d'Investissement
Banque Africaine de Développement
Banque Ouest Africaine de Développement
Fonds International de Développement Agricole
Fonds de la CEDEAO
Fonds de l''OPEP
Autres
|
117,09
204,27
|
228,89
2,31
462,15
255,42
20,5
101,65
8,92
19,61
2,38
6,31
47,36
|
248,72
13,04
1,02
148,79
2,91
13,27
10,83
23,22
35,64
454,34
279,37
28,98
19,86
101,47
12,3
18,81
3,49
5,87
14,19
|
189,3
529,96
279,86
51,92
20,24
113,76
13,99
19,91
4,17
6,89
19,22
|
173,31
1,7
20,1
37,2
2,7
17,7
8,7
15,1
18,4
51,71
574,9
302,1
56,8
19,8
133,5
13,7
21,1
4,2
6,9
16,8
|
171,31
599,9
|
191,1
1,69
19,7
1,27
41,76
2,73
24,68
21,9
14,46
18,41
44,5
656,5
340,53
53,21
18,91
142,8
21,9
22,97
4,04
4,54
47,6
|
190,3
1,69
19,51
39,87
2,84
23,06
25,36
13,19
20,01
44,77
720,1
395,04
59,15
18,6
169,12
25,76
27,12
4,24
4,69
16,86
|
Total
|
321,36
|
691,04
|
703,06
|
719,26
|
748,21
|
771,5
|
847,6
|
910,4
|
DESIGNATION
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Dette bilatérale
Allemagne
Arabie Saoudite
Chine
Etats-Unis
France
Grande Bretagne
Italie
Japon
Koweith
Norvège
Taiwan
Autres pays
Dette multilatérale
Banque Mondiale
Fonds Monétaire International
Fonds Européen de D développement
Banque Européenne d'Investissement
Banque Africaine de Développement
Banque Ouest Africaine de Développement
Fonds International de Développement Agricole
Fonds de la CEDEAO
Fonds de l''OPEP
Autres
|
184,7
1,69
32,57
39,86
2 ,91
23,05
21,07
13,93
20,96
28,66
786,9
438,5
54,2
18,24
165,14
28,73
19,51
6,35
6,23
50
|
167,34
1,69
11,47
42,97
2,78
20
20,13
14,01
20,14
34,14
774,3
429,4
48
17,4
171,12
30,85
27,2
6,87
12,09
31,37
|
144,54
1,55
20,36
1,3
35,06
2,5
15,77
18,28
14,13
16,58
20,56
688,06
374,2
34,18
16,64
155,77
35,57
26 ,53
5,93
9,94
29,3
|
137,48
1,62
16,77
0
34,29
2,5
14,45
17 ,68
11,95
15,99
22,23
688,77
381,06
24,25
16
155,02
39,17
30,12
5,72
8,52
28,91
|
219,63
1,43
25,32
3,9
50,45
1,75
26 ,25
21,79
32,24
36,55
19,95
699,87
401,83
42,35
35,31
109,81
40, 12
20 ,11
3,12
6,24
47,22
|
216,86
1,33
32,14
1,45
60,1
0,9
30,15
23,45
17,33
35,15
14,89
302,91
211,12
30,41
11,20
61,33
10,83
5,20
1,20
0,45
26,18
|
98,49
0,43
26,25
0,45
30,20
0,83
11,20
8,15
7,83
10,25
2,29
201,21
150,14
10,21
4,89
13,56
8,43
1,25
3,83
4,5
4,44
|
110
1,81
16,22
0,93
31,25
1,83
12,51
8,93
10,22
11,73
14,57
189,7
133 ,6
10,22
1,47
3,58
8,22
0,57
2,42
1,23
18,30
|
Total
|
971,6
|
941,64
|
832,06
|
826,25
|
919,5
|
519,8
|
299,77
|
289,77
|
TABLES DES MATIERES
DEDICACES.............................................................................................III
REMERCIEMENTS.....................................................................................IV
SOMMAIRE...............................................................................................V
LISTE DES
TABLEAUX..............................................................................VI
LISTE DES
GRAPHIQUES...........................................................................VII
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS.......................................................VIII
RESUME..................................................................................................XI
INTRODUCTION GENERALE
1
CHRAPITRE1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
6
I-CLARIFICATION DES CONCEPTS
6
1-Dette extérieure
6
2- Dette odieuse
6
3- Solvabilité
7
4 - Surendettement
7
5- Raison d'être des emprunts et dynamique du
cycle de la dette
8
II- LES DEVELOPPEMENTS THEORIQUES SUR
L'ENDETTEMENT
11
1-Les conceptions traditionnelles de
l'endettement
11
a- La conception keynésienne de
l'endettement
11
b-La conception classique de l'endettement
12
2-Les conceptions récentes (modernes) de
l'endettement
12
a- La conception de l'école des
anticipations rationnelles face à l'endettement
12
b-Les approches alternatives à la
théorie keynésienne face à l'endettement
13
c- L'approche de la nouvelle théorie de la
détermination du niveau général des prix face à
l'endettement public
14
3-Les développements empiriques sur
l'endettement et la croissance
14
a- Les développements empiriques sur
l'endettement
14
b-Les développements empiriques sur la
croissance
16
CHAPITRE2 : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
19
I- LES CONDITIONS FINANCIERES ET LA SOUTENABILITE
DE LA DETTE
19
1- Les conditions financières de la dette
extérieure
19
2- La soutenabilité de la dette
extérieure
20
II- LES EFFETS DE LA DETTE EXTERIEURE SUR QUELQUES
AGREGATS
24
1-L'endettement et la croissance
économique
24
2-L'endettement face au déficit public
25
3-L'endettement face aux taux
d'intérêt et aux taux de change
26
4-L'endettement et les termes de
l'échange
26
5-L'endettement extérieur et l'ouverture
économique
27
6-L'endettement et la fuite des capitaux
27
7-L'endettement et l'investissement des bailleurs
de fonds
28
8-L'endettement extérieur et politiques
macroéconomiques
29
CHAPITRE3 : ELEMENTS EMPIRIQUES DE L'EFFET DE
LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN
31
I- EVALUATIONS EMPIRIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE
31
1-L'endettement extérieur au
Bénin
31
a- Structures de la dette extérieure
Béninoise
31
b- Evolution de la dette multilatérale
33
c- Evolution de la dette bilatérale
35
d- Analyse globale de l'évolution de
quelques indicateurs macroéconomiques
36
e- Analyse graphique de l'évolution du ratio
de l'encours de la dette en pourcentage du produit intérieur
38
2- Initiative PPTE : évolution et
perspectives
38
3-Aspects méthodologiques
41
a- Cadre de base
41
b- Spécification du modèle
41
c- Collecte des données
44
d- Traitement des données
44
II- PRÉSENTATION DU MODÈLE ET
ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DE L'EFFET DE LA DETTE EXTÉRIEURE
SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU BÉNIN
45
1-Présentation du modèle
46
a- Etude de la stationnarité et
cointégration
46
b- Cointégration et validation des
hypothèses
49
2- Analyse économétrique de l'effet
de la dette extérieure sur la croissance économique au
Bénin et validation des hypothèses
52
a- Analyse économétrique de l'effet
de la dette extérieure sur la croissance économique au
Bénin
52
b- Validation des hypothèses
55
RECOMMANDATIONS
57
CONCLUSION
60
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
62
ANNEXES
68
TABLES DES MATIERES
83
* 1Source :
comptabilité nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la
Surveillance Multilatérale, juin 2007 Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
* 2 Cité par Marc
RAFFINOT (1998)
* 3 Idem
* 4 Idem
* 5 Cité par Anne
GENSOLLEN (2001)
* 6 Idem
* 7 Cité par Boyce et
Ndikumana (2004)
* 8 Cité par E. Toussaint
(2004)
* 9 Voir M. Kremer et S.
Jayahandran (2004)
* 10 Cité par E. Loubelo
(2002)
* 11 Cité par
Léonce Yapo (2001)
* 12 Idem
* 13 Cité par Gervasio
SEMEDO (2OO1
* 14 Cité par Gervasio
SEMEDO (2001)
* 15 Cité par Gervasio
SERMEDO (2001)
* 16 Idem
* 17 Cité par Berthrand
BLANCHETON (2004)
* 18Cité par
Léonce YAPO (2001)
* 19 Cité par
Léonce Yapo (2001)
* 20 Cité par
Léonce YAPO (2001)
* 21 Idem
* 22 Cité par Marc
RAFFINOT (1998)
* 23 Voir annexe pour plus de
précisions sur le schéma
* 24 Youmbi ,Pierre Alain
(2006) DEA Economie Monétaire et bancaire opt citation p24
* 25 Cité par E. LOUBELO
(2002)
* 26 Cité par E. LOUBELO
(2002)
* 27 Idem
* 28 Voir C. Pottilo et al
(2002)
* 29 Cité par Jean Louis
ARCAND (2000)
* 30 Cité par E. LOUBELO
(2002)
* 31 Cité par E. LOUBELO
(2002)
* 32 Voir BIPEN de juillet 1998
du MFE page 88
* 33Comptabilité
Nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la Surveillance
Multilatérale, juin 2007 UEMOA
* 34 Le financement des projets
SSS et SCO au début des années 1980 a mobilisé de fortes
ressources extérieures faisant explosé la dette
bilatérale.
* 35 Comptabilité
Nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la Surveillance
Multilatérale, juin 2007 UEMOA
* 36 Idem
* 37 Idem
* 38 Il s'agit du Programme
d'Ajustement Structurel (PAS).
* 39 Comptabilité
Nationale/ Rapport Semestriel d'Exécution de la Surveillance
Multilatérale, juin 2007 UEMOA
* 40 Idem
* 41 A.Bonafous « la
logique de l'investigation économétrique » Dunod, 1973
p100cité par M. DEDEHOUANOU « Impact de l'Euro sur la balance
des paiements des pays Africains de la zone franc : cas du Bénin
page 46 Mémoire de maîtrise es Sciences Economiques/FASEG/UAC