Conclusion
L'importance du développement touristique pour la
Mauritanie est incontestable. Il en est de même pour la diversité
de ses potentialités. Mais il est non moins évident que le retard
pris par la Mauritanie dans beaucoup de domaines rend très difficile
tous les efforts entrepris pour faire évoluer la situation, aussi bien
sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.
La volonté des pouvoirs publics d'intervenir activement
en faveur du développement touristique du pays a souvent
été affirmée et réaffirmée. Très peu
d'actions cohérentes sont venues confirmer ces affirmations. La
croissance, relativement importante pour un pays comme la Mauritanie,
observée depuis une dizaine d'années, avec la mise en service de
vols charters entre Paris et Marseille d'une part et Atar d'autre part, ne doit
pas faire illusion. Il s'agit de l'exploitation de sites ne demandant que peu
d'aménagements (le désert) et d'un type de tourisme (l'aventure)
compatible avec l'absence d'infrastructures (notamment de transport) et
d'équipements adéquats (notamment d'unités
d'hébergement).
Une telle politique a ses propres limites, ne serait-ce
qu'à cause de la limitation du marché et de la fragilité
de l'environnement naturel et humain avec lequel ce type d'activité met
le touriste en contact.
Toute politique de développement touristique durable
passe nécessairement par la diversification de l'offre. Cette
diversification ne pourra se produire dans des conditions économiques,
écologiques et sociales satisfaisantes que si des actions sont
rapidement mises en oeuvre en vue de lever les contraintes les plus
importantes, celles qui constituent de véritables blocages.
Trois actes sont à privilégier en priorité
:
- Une meilleure réglementation et un contrôle des
activités touristiques et hôtelières exercées par
les entreprises privées, ce qui suppose un renforcement
institutionnel;
- La mise à niveau de l'offre potentielle:
aménagement et valorisation des sites, constructions d'unités
d'hébergement adaptées, amélioration des conditions
d'accès aux sites et des conditions de transport, etc.;
- L'amélioration de la qualité des prestations
et des services qui rend nécessaire la mise en oeuvre d'actions de
formation à tous les niveaux et pour tous les métiers du tourisme
et de l'hôtellerie.
Le lancement d'un tel programme est urgent. Il ne pourra se
faire sans la coopération financière et technique internationale.
Pour cela, il conviendra que le gouvernement mauritanien mobilise activement
les bailleurs de fonds bilatéraux et/ou multilatéraux pour la
mise en oeuvre de nouveaux projets de coopération dans le domaine du
tourisme.
Le démarrage de la politique définie par la
stratégie de développement touristique à long terme
passera par la mise ne oeuvre des projets prioritaires proposés. Ces
projets, lancés avec l'appui de la coopération internationale
devront fonctionner de manière étroitement coordonnée et
en synergie.
La mobilisation de nouveaux financements internationaux en vue
de la mise en oeuvre de projets touristiques ne sera possible que si le
gouvernement mauritanien démontre clairement et sans perdre de temps sa
volonté réelle d'aller de l'avant, de manière à la
fois raisonnable et coordonnée.
La manifestation de cette volonté devra se
concrétiser par des actes forts et significatifs, tels que :
- L'adoption par le Conseil des Ministres de la stratégie
de développement touristique à long terme ;
- L'accroissement du budget de fonctionnement de la Direction du
Tourisme dans des proportions très significatives ;
- La prise de décision de principe sur la création
du comité consultatif du tourisme ;
-La décision de recouvrer la taxe de promotion touristique
et d'en verser l'intégralité du montant à l'Office
National du Tourisme ;
-L'acceptation sans arrière pensée et la mise en
pratique immédiate d'une réelle participation du secteur
privé aux prises de décision relatives à l'avenir du
tourisme et de l'hôtellerie.
Le développement touristique durable de la Mauritanie,
s'il apparaît a priori comme à la fois souhaitable et possible, ne
pourra devenir effectif que si sa mise en oeuvre devient très rapidement
une véritable cause nationale.
Liste des abréviations
A.N.T. : administration nationale du tourisme.
O.N.T. : office national du tourisme.
P.N.B.D. : parc national du banc d'arguin.
P.N.D : parc national du diawling.
D.T. : direction du tourisme.
P.S.V.P.C.M : projet sauvegarde et valorisation du patrimoine
culturel mauritanien. P.D.A.L.M. : plan directeur d'aménagement du
littoral mauritanien.
D.A.L. : directives d'aménagement du littoral seront
établis.
SOMASERT : société mauritanienne de service et de
tourisme.
U.I.C.N : union mondiale pour la nature.
I.NA.P.F.T.P : institut national de la promotion de la formation
technique et professionnelle.
O.M.T : organisation mondiale du tourisme.
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