Section 2: Les principales contraintes au
développement de l'activité touristique
La Mauritanie est également caractérisée
par un certain nombre d'éléments négatifs qui apparaissent
comme des contraintes pour définir des orientations de
développement touristique et peuvent constituer autant de freins pour la
mise en oeuvre de ses orientations. Il s'agit notamment des
éléments suivants:
- l'offre potentiel existant est très mal mis en
valeur, aussi bien en matière d'entretien et de présentation des
sites historiques ou naturels eux-mêmes, qu'en ce qui concerne leur
environnement immédiats (ordures);
- en dehors de Nouakchott et Nouadhibou, les unités
d'hébergement de standing moyen sont pratiquement inexistantes dans les
autres localités ou n'existent, au mieux, que des auberges de
qualité très médiocre, dont la prestation ne correspond
pas aux normes du tourisme international;
- le nombre de personnes formés et/ou ayant une
expérience en matière de gestion des établissements
d'hébergements est infime;
- l'encadrement administratif de l'activité touristique
et son développement est particulièrement déficient, en
particulier la réglementation des différentes professions du
tourisme et de l'hôtellerie est très incomplète, le
contrôle des établissements est pratiquement inexistant et les
statistiques courant relatives à l'activité touristique et
hôtelière ne sont pas disponibles;
- de très nombreux agréments ont
été accordés par la Direction du Tourisme depuis environ 5
ans à des nouveaux établissements hôteliers ou à des
nouvelles entreprises touristiques sans qu'aucun contrôle de leur
aptitude réelle ait été exercé, avec comme
conséquence une abondance excessive de petites entreprises incapables de
fournir les prestations requises et la nécessité d'un
assainissement des différentes professions;
- Les efforts en matière de promotion sont, malgré
la création de l'office Nationale du Tourisme, très insuffisants
et peuvent se résumer à la participation de quelques salons
internationaux par an;
- dans de nombreuses localités de l'intérieur,
les équipements urbains (eau, électricité, etc.) sont
insuffisants pour accueillir des touristes dans des conditions acceptables, il
en est de même pour la plupart des liaisons routières secondaires
et pour les pistes d'accès aux sites touristiques;
- les modalités de financements bancaire en vigueur,
avec des taux d'intérêt de plus de 30% sont dissuasives pour les
promoteurs visant à investir dans le secteur touristique et
hôtelier, surtout dans le cas de petits projets, difficiles à
rentabiliser au cours des premières années de fonctionnement, ou
de rénovation d'établissements existants;
- les facilitations à l'arrivée de touristes
sont difficiles et/ou pénibles à accomplir pour les touristes
étrangers (obtention de visa, contrôles à
l'aéroport, etc.) et il existe des réglementation encore en
vigueur qui sont très contraignantes pour les touristes (restriction
pour les prises de photographie, absence d'alcool dans les
établissements d'hébergement, etc.);
- l'activité touristique est pratiquement impossible
pendant les 6 mois d'avril à octobre au maximum du fait des conditions
climatiques, ce qui a en particulier comme conséquence de réduire
la rentabilité des établissements d'hébergement.
L'annulation du rallye Paris-Dakar, la continuité des menaces
terroristes, l'attaque des touristes récemment prés d'Aleg
à 250 km à l'Est de Nouakchott en 2007, l'incroyable fusillade en
plein de la capitale mauritanienne constituent un élément
négatif de l'activité touristique.
- Il n'existe pas d'outils permanent pour la formation
(continue ou initiale) aux différents métiers du tourisme et de
l'hôtellerie, ce qui se traduit par des besoins quantitatifs cruciaux
pour certaines catégories de personnel et par une très faible
qualité des prestations aux touristes.
- Le secteur public et les opérateurs privés n'ont
pas l'habitude de travailler en étroite concertation et/ou collaboration
et ont quelquefois tendance à refuser tout dialogue.
- malgré les nombreuses études globales
effectuées depuis prés de 1 5ans et les propositions d'action en
découlant, le pays n'est pas encore doté d'une véritable
stratégie de développement touristique basée sur le choix
de couples « produits marchés »prioritaire
- le transport aérien assuré par les vols
réguliers ne dessert que la France et quelques destinations africaines
et est d'un coût très élevé, rendant le recours aux
vols charter nécessaire pour les produits plutôt bon marché
(comme la découverte de désert)
- les modalités de financement bancaire en vigueur,
avec des taux d'intérêt de plus de 30% sont dissuasives pour les
promoteurs visant à investir dans le secteur touristique et
hôtelier, surtout dans le cas de petits projets, difficiles à
rentabiliser au cours des premières années de fonctionnement, ou
de rénovation d'établissements existants.
- l'activité touristique actuelle ; malgré un
début de diversification depuis très récemment, se limite
à un seul produit (la découverte du désert) dont le
développement est soumis à un duopole (le Point Afrique et Go
Voyages) qui contrôle l'accès aérien par charter
- La croissance quantitative de l'activité touristique
depuis le démarrage de 1996 semble stagner, tandis que les produits
actuellement commercialisés souffrent d'un appauvrissement des
prestations proposées, ce qui se traduit par de très faibles
retombées économiques pour les populations concernées.
- Le tourisme national est très peu
développé, pour des raisons à la fois culturelles et
économiques, à l'exception de quelques fêtes
(guétna, lekhriv, etc.) ou cérémonies religieuses.
La situation liée aux aspects culturels ne pourra
évoluer que lentement, sous l'effet d'actions intenses et continues de
sensibilisation et/ou de formation. Pour les aspects de deuxième type,
une évolution sensible nécessitera également une
volonté forte pour reformer un mode de fonctionnement solidement
ancré dans les habitudes fortement négatives.
Au plan quantitatif, on peut remarquer que le nombre
d'éléments négatifs est supérieur au nombre
d'éléments positifs ce qui n`est pas forcément
rédhibitoire mais met en lumière les difficultés
auxquelles se heurtera toute politique de développement du tourisme
mauritanien.
Notons cependant que le développement à moyen et
long terme du tourisme mauritanien doit
prendre en compte deux types de critères :
- d'une part, elle doit respecter les options fondamentales
définies par le gouvernement et sur lesquelles est fondée la
politique générale de développement de la Mauritanie ;
- d'autre part, elle doit tenir compte des principales
caractéristiques du développement touristique actuel du pays et
les contraintes que la situation actuelle impose.
A: Les options fondamentales à
respecter
- l'intégration et l'unité nationale qui
constituent l'axe fondamental des politiques mises en oeuvre par le
gouvernement dans tous les domaines;
- la lutte contre la pauvreté et l'insertion sociale dont
les objectifs portent essentiellement sur la génération d'emplois
et la création de micro entreprise;
- la promotion et l'émancipation de la femme qui passe en
grande partie par l'accès aux activités économiques, comme
par exemple, l'ouverture des restaurants;
- la conservation de l'environnement, le tourisme pouvant
constituer un moyen d'aider à préserver les
écosystèmes fragiles caractéristiques de la Mauritanie;
- la promotion du patrimoine culturel, qu'il s'agisse du
patrimoine bâti, du patrimoine artisanal ou de la culture vivante ;
- l'intégration sous régionale, la venue de
touristes ouest africains en Mauritanie, notamment dans le cas du tourisme
religieux constituant un incontestable facteur de paix.
B: Les principes de bases du développement
touristique mauritanien
Compte tenu des principaux aspects positifs et négatifs
de la situation actuelle du tourisme mauritanien, le développement
durable du tourisme devra être réalisé en respectant les
principes de bases suivants:
- définir les orientation stratégiques à
long terme et établir un plan de développement touristique
programmant les actions prioritaires correspondantes à mettre en oeuvre
à court, moyen et long terme
- renforcer l'offre touristique commercialisables, notamment
en:
I valorisant les sites attractifs de type culturel ou naturel;
I assurant les transports dans des conditions de confort
satisfaisantes et au moindre coût;
y' proposant des prestations (restaurants et hébergements)
d'un niveau de qualité acceptable.
- assurer un développement durable respectueux de
l'environnement physique et humain du pays
- faire bénéficier un maximum de mauritanien,
principalement les femmes, des retombées économiques du
développement touristique
- renforcer l'image du pays en tant que destination touristique,
notamment en ce qui concerne les aspects liés à l'accueil,
à la sécurité, à l'hygiène, à la
propreté des villes et des sites, etc.
- mettre en place un dispositif institutionnel à la
fois souple et efficace prenant en compte les différents points de vue,
aussi bien à l'intérieur du secteur public, qu'entre le secteur
public et les opérateurs privés.
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