Université de Nouakchott
Faculté Des Sciences Juridiques et
Économique Département : Economie Publique Mémoire
de maîtrise en science économique Thème:
COMMENT LE SECTEUR TOURISTIQUE PEUT_IL CONSTITUER UN CRENEAU
PORTEUR DE DEVELOPPEMENT POUR LA MAURITANIE ?
Présenté par : Moussa Gaye Diarra Sous la direction
de : Dr NDERY NIANG
N° du dépôt:
Année Universitaire: 2008-2009
On dit souvent que le trajet est aussi important que la
destination. Les quatre années de maîtrise m'ont permis de bien
comprendre la signification de cette phrase toute simple. Ce parcours, en
effet, ne s'est pas réalisé sans défis et sans soulever de
nombreuses questions pour lesquelles les réponses nécessitent de
longues heures de travail.
Je tiens à la fin de ce travail à remercier ALLAH
le tout puissant de m'avoir donné la foi et de m'avoir permis d'en
arriver là.
Mes remerciements vont également à mes parents
GAYE DIARRA et KHADY DIALLO, mes oncles et tantes à Nouakchott
particulièrement SOUKEINA DIALLO et SOW ALY OUSMANE de tous les
sacrifices qu'ils ont consentis pour me permettre de suivre mes études
dans les meilleures conditions possibles et n'avoir jamais cessez de
m'encourager tout au long de mes années d'étude.
Je remercie infiniment le professeur Dr NDERY NIANG, mon
directeur de mémoire dont la disponibilité, le savoir faire et le
soutien ne m'ont jamais fait défaut.
Je remercie également les responsables du
ministère de l'artisanat et du tourisme ainsi que ceux de l'O.N.T. et de
la D.T. pour leur générosité et leur esprit d'ouverture
qu'ils m'ont manifesté durant nos contacts.
Je remercie aussi tous ceux qui m'ont aidé à
réaliser ce travail, particulièrement MIKA DIOP, DJIMASDE ASSIDE,
RAMATA DIA et ELEMINE DIOP.
Enfin je remercie tous les professeurs de la faculté
des sciences des sciences juridiques et économique de
l'université de Nouakchott, ainsi que tout les étudiants
particulièrement K.DIALLO, E.DIOP, M.SARR, A.MBODJ, I.BALL, A.DIENG,
TOUTOU SOW, Kh.WAGUE, H.NDIAYE, H.SALL, F.TALL, B.NDONGO, B.NDIOUCK, ANNE
CHEIKH et SY ALASSANE.
Je dédie ce mémoire à toute ma famille, mon
père GAYE DIARRA, ma mère KHADY DIALLO, mes frères ISMAIL
et OUSSEYNOU et toutes mes soeurs.
Je le dédie particulièrement à ma
grand-mère OUMOU DIOP, ma maman KHADY DIALLO, ma tante SOUKEINA DIALLO,
et mon oncle SOW ALY OUSMANE dit TONTON VIEUX.
Je le dédie aussi à tous mes oncles et tantes,
cousins et cousines, particulièrement KHADY BA, DIEYNABA DIALLO, FATOU
DIALLO, YOUNOUSS BAS SOUM, DIEYNABA NDIOM dite TOULAYE, BILAL SANGHARE et AWA
DIABIRA.
Je ne saurai terminer sans citer mes amis, SADIO TRAORE, AMY
DIOP, IBRAHIMA ABDOULAYE DIA, ASTOU FALL, ADAMA GANDEGA, ROUGUI DIA, ISSOU,
DJIBRIL et MOCTAR LY, HOUSSEYNOU BA, HEMS, MARIEM GAYE, DIOP MIKA BOUYE TRAORE
et ZEINABOU DIOP.
Enfin je le dédie à tous mes amis que je n'ai pas
cités et à tous ceux qui me connaissent, en particulier les
jeunes de BASRA à Nouakchott et ceux de la ville de Nouadhibou.
Qu'ils trouvent à travers ce travail ma sincère
reconnaissance.
SOMMAIRE
Introduction générale .. 6
Chapitre I : L'activité touristique en Mauritanie 8
Section 1 : Analyse quantitative de l'activité touristique
.. 8
Paragraphe 1 : Les touristes arrivant par charter 8
Paragraphe 2 : Les autres arrivées de touristes
étrangers de loisirs .. 9
Paragraphe 3 : Le tourisme intérieur . 9
A : Le tourisme des expatriés 9
B : Le tourisme des nationaux 9
Paragraphe 4 : Les unités d'hébergements 10
Paragraphe 5 : Les autres types d'établissement
touristiques 11
A : Les restaurants . 11
B : Les agences et bureaux de voyages . 11
Section 2 : L'importance du tourisme pour la Mauritanie .13
Paragraphe 1 : Les retombées économiques . 13
A : La création d'emploies directs 13
B : La génération de valeur s ajoutées et de
revenus 13
C : Les entrées de devises . 13
D : Les effets indirects et induits 14
Paragraphe 2 : Les autres types d'effets 14
Section 3 : L'accompagnement institutionnel 14
Paragraphe 1 : L'administration nationale du tourisme 15
A : La direction du tourisme .. 15
B : La direction des études et de la coopération
15
C : L'office national du tourisme .. 16
D : Considération d'ensemble sur la structure et le
fonctionnement de l'A.N.T...... 16
Paragraphe 2 : La réglementation . 17
Paragraphe 3 : La valorisation et la conservation du patrimoine
culturel . 17
Paragraphe 4 : La valorisation et la conservation du patrimoine
naturel . 18
A : Parc national du banc d'arguin 18
B : Parc national du diawling 19
C : L'aménagement du littoral 19
Paragraphe 5 : La promotion touristique 20
Paragraphe 6 : La formation . 20
Paragraphe 7 : Le transport aérien 21
Paragraphe 8 : Le mode de financement 21
A : Le code des investissements 21
B : La promotion de l'investissement privé .. 22
C : Le crédit aux entreprises . 22
D : Le financement des investissements publics 22
Chapitre II : Eléments du diagnostic des secteurs .. 23
Section 1 : Les principaux atouts de la Mauritanie 23
Section 2 : Les principales contraintes au développement
de l'activité touristique .24
A : Les options fondamentales à respecter 26
B : Les principes de base du développement touristique
mauritanien .. 26
Chapitre III: Stratégies de développement
touristique 27
Section 1 : Stratégie produits-marchés .. 27
Section 2 : Les orientations stratégiques correspondantes
29
Paragraphe 1 : Les objectifs quantitatifs à atteindre .
29
Paragraphe 2 : Les principaux axes d'intervention 31
Section 3 : Conséquence pour la mise en oeuvre
institutionnelle . 31
Chapitre IV : Programme d'action prioritaire . 33
Section 1 : La mise en place du cadre institutionnelle .. 33
Paragraphe 1 : Considérations générales
33
Paragraphe 2: Le renforcement de la D.T . 33
Paragraphe 3: Le renforcement de l'O.N.T 34
Section 2 : Les actions prioritaires par domaine 34
Paragraphe 1 : Le développement des produits touristiques
. 35
Paragraphe 2: La promotion .. 36
Paragraphe 3 : La réglementation . 37
Paragraphe 4 : La formation . 37
Paragraphe 5 : Les domaines non liés directement aux
compétences de l'A.N.T..... 38
A : Les facilitations 38
B : Le financement des entreprises du secteur .. 38
Conclusion .. 40
Liste de abréviations 41
bibliographie 42
INTRODUCTION
Le tourisme est une activité ancienne, qui a pris au XXe
siècle une dimension planétaire. Il constitue désormais un
secteur économique fondamental dans de nombreux pays
développés
comme dans des pays en développement, qui en font un
facteur essentiel de leur développement.
D'après l'Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T.),
les voyages internationaux se situent à la troisième place dans
le classement des « GRANDS » secteurs du commerce mondial. Le chiffre
d'affaires du tourisme n'est précédé que par ceux des
industries de pétrole et de l'automobile. Mais aujourd'hui le tourisme
représente la première industrie de service dans le monde. Bref,
c'est l'or blanc du troisième millénaire. Il favorise l'ouverture
des grands chantiers d'avenir d'une nation.
Nul ne peut ignorer de nos jours, le rôle capital que le
tourisme peut jouer en tant que secteur moteur de développement
économique et social des pays. Ce secteur est la principale source de
créations d'emplois dans un grand nombre de pays. Non seulement dans
l'industrie touristique elle- même mais aussi, par effets
d'entraînement, dans d'autres secteurs.
L'impact économique du tourisme et des voyages est
également considérable puisqu'ils sont à l'origine de la
croissance de l'investissement en infrastructures et qu'ils constituent une
source de devises d'une grande importance non soumises à des obligations
d'achat et à des paiements déterminés.
De même à cause de sa nature diversifiée,
le tourisme touche pratiquement tous les domaines de l'activité
économique, il exerce une grande influence sur les autres secteurs tels
que l'agriculture, la construction, l'artisanat, le commerce et surtout les
services de transport.
Toutes ces considérations sont à prendre en
considération dans le décryptage de la notion de tourisme
durable. Elles révèlent que les demandes deviennent de plus en
plus sensibles à la qualité du cadre, d'environnement
respecté garant, d'une identité conservée et d'une
rentabilité à long terme.
Pour faire face aux effets néfastes de tourisme de
masse, les pays ont besoin d'une stratégie de développement
durable dans le domaine du tourisme. Car le tourisme fait partie des secteurs
économiques qui dépendent directement d'une gestion durable.
Personne n'aime passer ses moments de loisir dans des paysages industriels
dévastés ou contaminés. Pour cette raison, ce secteur
dépend de la préservation de la nature et des paysages, de la
conservation, du développement et de la création de valeurs
culturelles ainsi que de l'attitude positive de la population locale à
son égard.
Le tourisme peut avoir pour résultat un transfert
d'argent de régions plus riches vers des régions plus pauvres
entraînant de ce fait une amélioration de la qualité de la
vie.
Il peut aussi ralentir le rythme de l'exode rural et soutenir
indirectement l'agriculture dans les régions
périphériques, en favorisant par exemple l'utilisation de
matières premières et des produits locaux.
Le secteur touristique est le principal consommateur des
produits de l'artisanat local, rural et urbain ainsi que pour le mobilier et
l'équipement de base. L'effet de tourisme ne s'arrête pas ici,
aussi, il touche la société. Car il est un moyen de communication
et d'échange culturel entre les peuples surtout dans les pays de
séjour plus spécialement dans le tourisme de masse.
En Mauritanie, le Tourisme dans sa composante «
Désert » est longtemps resté, le fait de connaisseurs
privilégiés initiés au travers d'une amitié, d'un
séjour Professionnel ou à la faveur d'un ouvrage rapportant des
points forts de la vie des nomades.
Les différents passages du rallye, Paris Dakar,
à travers sa forte couverture médiatique, vont transporter le
potentiel touristique mauritanien vers un public constitué tant de
professionnels que d'une population à la recherche de l'aventure, du
dépaysement, de la découverte et du contact avec d'autres
cultures.
En 1994, l'Etat Mauritanien au fait de cette demande en
gestation, a pris les devants en adoptant une Déclaration de Politique
Générale du Tourisme qui constitue le nouveau cadre
général
des choix et orientations en matière de Tourisme. Cette
option sera renforcée en 1996 par la Loi 96026 portant organisation des
activités touristiques en Mauritanie et ses textes d'applications .
Dans le souci de limiter ces impacts négatifs, un
concept est né récemment : le tourisme durable. C'est un type de
tourisme qui vise à concilier les enjeux économiques,
socioculturels et environnementaux de l'activité, par le biais d'une
utilisation efficace et raisonnée des ressources et des biens rares sans
compromettre les besoins des générations futures. Il s'agit donc
d'une approche intégrée du tourisme sur du long terme.
Chapitre I: L'ACTIVITE TOURISTIQUE EN MAURITANIE ET SON
ENCADREMENT INSTITUTIONNEL
L'activité touristique a connu un véritable
essor en 1996, date d'ouverture de la ligne directe Paris Atar par charter
grâce au partenariat entre le tour opérateur français
«le point Afrique» et la société mauritanienne de
service et de tourisme (SOMASERT). L'accent a été
éléments du diagnostic, qu'il s'agisse d'éléments
positifs ou négatifs, les plus susceptibles de favoriser ou de
contrarier le développement de l'activité touristique en
Mauritanie.
Section 1: Analyse quantitative de l'activité
touristique
Paragraphe 1: Les touristes arrivant par charter
Depuis 1996, en plus du tour opérateur français
le Point Afrique, un deuxième opérateur « Go Voyages »
opère depuis la saison 2005/2006 sur la même ligne avec le
même transporteur. Pendant cette saison touristique, ces
opérateurs ont assuré deux rotations par gros porteurs. Il
était question de porter le nombre de rotations à trois à
partir de décembre 2008.
Il est également à noter qu'une liaison entre Atar
et la Suisse ( vraisemblablement l'aéroport de Bâle Mulhouse) est
envisagée par l'opérateur le point Mulhouse associé de le
Point Afrique.
Le tableau n°1 ci dessous présente l'évolution
par saison, depuis 1997_1998 du nombre de vols charter et de passagers
comptabilisés sur l'aéroport d'Atar.
Tableau n°1: évolution du nombre de
vols et de passagers sur l'aéroport d'Atar de 1997 à
2007
Saison touristique
|
Nombre de vols
|
Nombre de passagers
|
1997-1998
|
12
|
1500
|
1998-1999
|
31
|
3500
|
1999-2000
|
47
|
5200
|
2000-2001
|
47
|
7820
|
2001-2002
|
75
|
10 000
|
2002-2003
|
75
|
11 000
|
2003-2004
|
75
|
12 000
|
2004-2005
|
75
|
9923
|
2005-2006
|
75
|
10 191
|
2006-2007
|
75
|
0752
|
Sources: le tourisme saharien en Mauritanie Décembre 1999
d'après la Direction du Tourisme.
Les données du tableau sont approximatives et
d'ailleurs légèrement différentes selon les sources. Mais,
même s'il ne s'agit que d'ordre de grandeur, elles permettent de mettre
en évidence plusieurs résultats importants:
- D'une part, la très forte croissance observée
entre 1997-1998 et 2001-2002 aussi bien pour le nombre de vols que pour le
nombre de passagers avec un taux de croissance annuel de l'ordre de 60%.
- D'autre part, la stagnation du nombre de passagers
arrivés par charter entre 2001-2002 et 2006-
2007. Cette stagnation globale résultant d'une
légère croissance jusqu'en 2003-2004 qui semble
avoir constitué une pointe des arrivées, et d'une
décroissance à partir de 2004-2005. La forte croissance de la
période initiale s'explique par :
- L'attraction de plus en plus forte exercée par le
produit «désert» auprès des clientèles
européennes, notamment français.
- La fermeture, pour des raisons sociopolitiques, d'autres
destinations déjà placées sur ce type de produit, comme
l'Algérie, le Niger, le Mali.
-La notoriété que lui a apportée le passage
du rallye Paris- Dakar.
En revanche, la décroissance des arrivées
observée à partir de la saison 2003-2004 s'expliquerait entre
autre par :
-La réouverture de certaines destinations
«désert» notamment l'Algérie et le prix
élevé des produits mauritaniens.
-La mauvaise qualité des prestations proposées sur
place: absence de distraction, pauvreté du produit culturel.
Paragraphe 2: Les autres arrivées de touristes
étrangers de loisirs
En dehors d'Atar, un certain nombre de touristes de loisirs
viennent en Mauritanie, en voyages organisés ou individuels, par
d'autres points d'entrées et par d'autres moyens de transport
notamment:
- par vols commerciaux débarquant à Nouakchott,
pour visiter principalement la région de l'Adrar, le parc national du
banc d'Arguin (P.N.B.D) et/ou le parc national du Diawling (P.N.D) et /ou
d'autres régions du pays.
-par voie routière depuis le Sénégal, soit
par la digue du barrage de Diama, soit par le débarcadère de
Rosso, pour les mêmes lieux de visite.
Paragraphe 3: Le tourisme intérieur
Le tourisme intérieur des nationaux ou des
expatriés résidents en Mauritanie, est également
très difficile, voire impossible à quantifier.
A: le tourisme des expatriés
Les étrangers vivants en Mauritanie, essentiellement
européens et plus particulièrement français, sont
relativement peu nombreux mais disposent dans l'ensemble, d'un pouvoir d'achat
élevé. Ils sont, pour la plupart, intéressés
à connaître le pays dans lequel ils résident et à le
visiter, dans la mesure où il leur est possible de le faire dans des
conditions de confort minimales surtout lorsqu'ils voyagent avec des enfants.
Les déplacements à l'intérieur du pays, à
l'occasion de week- end ou de vacances scolaires, sont souvent liés
à la venue en Mauritanie de parents ou d'amis qui les accompagnent pour
découvrir les différentes régions du pays.
Les principales régions concernées par ce type
de tourisme dit «affinitaire» sont la willaya de l'Adrar et le PNBD.
Dans une moindre mesure, les visites de cette nature sont effectuées
dans le P.N.D. et les willayas du Tagant et des deux hodhs.
B: Le tourisme des nationaux
Le développement du tourisme national est fortement
handicapé par, d'une part, la faiblesse du pouvoir d'achat de la grande
majorité des mauritaniens et d'autre part, l'absence de tradition de
séjour dans les hôtels. Il est en effet pratiquement impossible
qu'un mauritanien se déplace à l'intérieur du pays sans
être hébergé par un parent ou un ami.
On peut toutefois noter que certains événements
suscitent de nombreux déplacements et de séjours chez l'habitant,
qui peuvent être considérés comme l'embryon d'un
développement du
tourisme des nationaux. Il s'agit:
- de la fête de la datte («GUETNA»),
célébrée de juin à août dans l'Adrar et le
Tagant.
- de la fête de l'hivernage («LEKHRIV»),
célébrée après la saison des pluies, d'août
à septembre, dans les régions du Trarza , du Hodh el Gharbi et de
l'Assaba. Les populations des villes se rendent à la compagne pour
déguster du lait de chamelle et de vache dans un environnement
verdoyant.
- du tourisme religieux qui a lieu chaque année, juste
après la fin du mois de ramadan, dans plusieurs localités, dont
celles de NIMJAT (willaya du Trarza). Les fidèles du très
illustre CHEIKHNA CHEIKH SAAD BOUH, estimés à environ 10000 en
2007 et venant de Mauritanie mais aussi du Sénégal et de la
Gambie se regroupant pendant 3 jours pour chanter les louanges du
prophète Mohamed (PSL) et celles de leur adoré khalife.
Ces déplacements ponctuels peuvent représenter
des flux de l'ordre de 10000 voyageurs au total. Mais les retombées
économiques de ces déplacements sont très faibles, car ces
visiteurs sont très majoritairement hébergés chez des
parents ou des amis.
Paragraphe 4: Les unités d'hébergement
La capacité d'hébergement et son
évolution ne sont connues avec, une relative précision, qu'entre
1994 et 1999. Les données correspondantes sont présentées
dans le tableau n°2 ci - dessous, en distinguant entre les hôtels
d'une part et les auberges et les appartements d'autre part. Des estimations
fournies par la direction du tourisme pour l'année 2005 sont
également présentées dans ce tableau.
Tableau n°2: évolution entre 94 et
2005 du nombre d'établissement d'hébergement et du nombre de
lits
Types d'établissement
|
1994
|
1999
|
2005
|
Taux annuel de croissance (%)
|
- hôtels
|
21
|
41
|
62
|
10,3
|
- auberges et appartements
|
10
|
85
|
147
|
27,7
|
Total
|
31
|
126
|
209
|
18,9
|
Nombre de lits
|
|
|
|
|
- hôtels
|
1120
|
1800
|
2728
|
8,4
|
- auberges et appartements
|
290
|
2455
|
4245
|
27,6
|
Total
|
1410
|
4255
|
6973
|
15,6
|
Sources: rapport final de la commission technique
interministérielle sur le tourisme (Mars-Avril 2000) et la direction du
tourisme.
Il est à noter que l'étude du secteur de
l'hôtellerie et du tourisme commanditée par l'institut national de
promotion de la formation technique et professionnelle (INAP F.T.P)
réalisée en 2006, donne un nombre d'hôtel de 34 (totalisant
1564 lits) et un nombre d'auberge de 98 (2450lits), données sensiblement
inférieures à celles figurant dans le tableau n°2 ci-dessus
pour l'année 2005.
L'évolution des agréments et des autorisations
d'exploitation accordées par la direction du tourisme entre 2001 et 2007
est présentée dans le tableau n°3 ci-dessous.
Tableau n°3 : évolution par
région entre 2001 et 2007 du nombre d'agréments accordés
aux établissements d'hébergement
régions période et durée
|
Nouakchott
|
Nouadhibou
|
Atar
|
Autres
|
total
|
2000 2001 (7mois)
|
11
|
1
|
7
|
2
|
21
|
2001 2002 (11mois)
|
8
|
3
|
14
|
4
|
29
|
2002 2003 (13mois)
|
7
|
8
|
20
|
12
|
47
|
2003 2004 (9mois)
|
10
|
4
|
6
|
12
|
32
|
2004 2005 (11mois)
|
10
|
4
|
11
|
13
|
34
|
2005 2006 (10mois)
|
2
|
4
|
14
|
19
|
35
|
2006 2007 (13mois)
|
23
|
3
|
7
|
17
|
50
|
Sources: direction du tourisme
Il apparaît que le nombre d'agréments
accordés par la direction du tourisme à des établissements
d'hébergement est très élevé (sensiblement plus de
3 par mois en moyenne entre Décembre 2000 et Mars 2007). Ce nombre
semble en outre aller en croissance.
De nombreux projets de nouveaux hôtels existent, dont
deux «5 étoiles» à Nouakchott. Un complexe de 72
chambres incluant une piscine et un golf est en cours de construction au bord
de l'océan à 28km au sud de Nouakchott.
La prolifération incontrôlée du nombre
d'établissements d'hébergement commence à inquiéter
les autorités en charge du tourisme, puisque la direction du tourisme a
lancé début novembre une enquête de contrôle des
établissements d'hébergement dont les résultats devraient
être disponibles bientôt.
A l'exception de quelques hôtels à Nouakchott,
les établissements d'hébergement quelque soit leur nature
appartiennent à des hommes d'affaires non spécialisés dans
l'hôtellerie ou le tourisme et sont gérées de
manière familiales par des responsables n'ayant reçu, sauf
exception, aucune formation appropriée pour cela.
Paragraphe 5: Les autres types d'établissement
touristique
A: Les restaurants
Le nombre de restaurants était, d'après le
rapport final de la commission technique interministérielle sur le
tourisme (Mars - Avril 2000), de 301 en 1999 contre 250 en 1994, soit un taux
annuel moyen de croissance d'un peu moins de 4%. En 1999, plus de 88% de ces
établissements étaient localisés à Nouakchott et un
peu moins de 8% à Nouadhibou.
B: Les agences et les bureaux de voyages
Toujours selon le rapport final de la commission technique
interministérielle sur le tourisme, le nombre d'agence de voyages
était de 151 en 1999 contre 69 en 1994 soit un taux annuel moyen de
croissance de prés de 17%. En 1999, 102 agences étaient
situées à Nouakchott contre 22 à Atar et 19 à
Nouadhibou.
Il est à noter que le décret portant
réglementation des agences et bureaux de voyages prévoit deux
types d'établissement touristique:
- les «agences de voyages» bénéficiant de
la licence A, qui effectuent la totalité des opérations
nécessaires aux voyageurs.
- les «bureaux de voyages» bénéficiant
de la licence B, qui n'effectuent qu'une partie des
opérations nécessaires aux voyageurs (billetterie
et/ou location de voiture).
Mais le plus souvent, la distinction entre les deux types
d'établissement n'est pas faite. Cette lacune dans l'information
disponible est liée à l'insuffisante précision de la
réglementation existante et à l'insuffisance des moyens dont
dispose la direction du tourisme pour avoir une connaissance précise des
établissements du tourisme existant.
L'étude du secteur de l'hôtellerie et du tourisme
réalisée sous l'égide de l'institut nationale de la
promotion de la formation technique et professionnelle (I.NA.P.F.T.P) portait
sur 40 agences de voyages se répartissant par moitié entre les
agences de type A et celle de type B. Dans ce cas également, les nombres
utilisés pour les besoins de cette étude sont sensiblement
inférieurs aux données officielles.
L'évolution des agréments et des autorisations
d'exploitation accordées par la direction du tourisme entre
décembre 2000 et mars 2007 à des établissements
touristiques est présentée dans le tableau n°4
ci-après.
Il apparaît que le nombre d'agréments
accordés par la direction du tourisme à des établissements
touristiques est encore plus élevé que celui des agréments
accordés à des établissements d'hébergement, y
compris pour les seules agences de voyages dont le nombre a été
sensiblement moins élevé pour les bureaux de voyages puisque la
moyenne des agréments sur la même période s'est
établie à environ 1 par mois.
La répartition par région des
établissements agrées fait apparaître une large
prédominance à Nouakchott, qui représente plus de 82% des
agréments totaux pour la licence A et de 67% des agréments pour
la licence B. Mais le nombre des agréments accordés dans l'Adrar
est relativement important (plus de 12% du total pour la licence A et plus de
15% pour la licence B). Les implantations autres que Nouakchott, Nouadhibou et
Adrar concernent surtout Zoueratt ainsi que Nema, Rosso, Timberdra et Ayoun El
Atrous.
Tableau n°4: évolution par
région entre 2001 et 2007 du nombre d'agréments accordes aux
établissements touristiques.
Régions
|
NKTT
|
NDB
|
ADRAR
|
AUTRES
|
TOTAL
|
Type de licences
Période et
durée
|
A
|
B
|
A
|
B
|
A
|
B
|
A
|
B
|
A
|
B
|
2000(8mois)
|
18
|
2
|
-
|
-
|
3
|
-
|
-
|
-
|
21
|
2
|
2000 2001 (7mois)
|
18
|
9
|
3
|
-
|
2
|
-
|
1
|
1
|
24
|
10
|
2001 2002(11mois
|
31
|
4
|
-
|
-
|
5
|
-
|
2
|
-
|
38
|
4
|
2002 2003(13mois
|
33
|
7
|
1
|
4
|
7
|
1
|
-
|
-
|
41
|
12
|
2003 2004(9mois)
|
24
|
7
|
2
|
-
|
5
|
1
|
2
|
1
|
33
|
9
|
2004 2005(11mois
|
43
|
7
|
2
|
1
|
5
|
4
|
-
|
2
|
50
|
14
|
2005 2006(10mois
|
39
|
7
|
-
|
1
|
5
|
1
|
-
|
2
|
44
|
11
|
2006 2007(13mois
|
39
|
6
|
1
|
-
|
5
|
4
|
2
|
1
|
47
|
11
|
Source: Direction du tourisme.
Compte tenu de la faible croissance des activités
touristiques dans le pays pendant la période considérée,
toute porte à penser que le nombre d'agréments et de bureaux de
voyages existants est largement excessif par rapport aux besoins réels.
Comme pour les établissements d'hébergement et les restaurants,
la direction du tourisme s'apprête à lancer très
prochainement une enquête de contrôle des établissements
touristiques.
Section 2: L'importance du tourisme pour la
Mauritanie:
Le développement touristique constitue pour la
Mauritanie l'un des moyens privilégiés pour diversifier son
économie qui repose actuellement presque uniquement sur le minerai de
fer et la pêche maritime.
Paragraphe 1: Les retombées économiques
L'évaluation des retombées économiques de
l'activité touristique actuelle est très difficile même de
façon approximative du fait de l'absence quasi-totale des statistiques
de tourisme. Les principaux effets économiques directs de
l'activité touristique portent sur la création d'emploi, la
génération de valeur ajoutée et de revenus et les
entrées de devises. En outre, l'activité touristique a des effets
indirects sur d'autres secteurs économiques et des effets induits
liés à l'accroissement des revenus des ménages.
A: La création d'emplois directs
Sur la base des normes couramment admises, l'ordre de
grandeur du nombre d'emplois directs crées par l'activité
touristique peut être estimé à 4600. Ce total peut se
décomposer de la façon suivante:
- prés de 2000 emplois dans les établissements
d'hébergement, dont environ 1400 dans les hôtels et 600 dans les
auberges et les résidences.
- Environ 1100 emplois dans les agences et les bureaux de
tourisme (sur la base de 5,5 emplois par société).
- De l'ordre de 1500 emplois dans les restaurants (sur la base
de 3 emplois par établissement).
B: La génération de valeurs
ajoutées et de revenus
Le montant des recettes tirées par la Mauritanie de
l'activité touristique internationale était estimé
à environ 2,7 milliards d'ouguiyas en 1999. Ce résultat a
été obtenu en prenant comme base de calcul l'estimation fournie
par la SOMASERT de 114000 UM d'apport moyen de touriste par cette
société, base appliquée à la totalité des
24000 touristes étrangers entrés en Mauritanie au cours de la
même année. Le résultat ainsi obtenu est évidemment
sujet à caution pour au moins les deux raisons suivantes:
- d'une part, le nombre de touristes étrangers
entrés en Mauritanie n'est pas connu avec précision. - D'autre
part, tous les touristes n'ont pas le même comportement en matière
de dépense: c'est en
particulier le cas pour les touristes d'affaire, relativement
nombreux en Mauritanie, dont les
dépenses moyennes sont certainement plus
élevées que celles d'un touriste de loisirs effectuant
une randonnée dans le désert.
En outre, l'estimation du montant de la recette par touriste
traité par la SOMASERT doit sans doute être revue à la
baisse, du fait des modifications intervenues depuis 1999 dans l'organisation
des circuits de visite dans l'Adrar, qui privilégient de plus en plus
les randonnées dans le désert, sensiblement moins pourvoyeurs de
devises que les séjours dans les hôtels ou même les
auberges.
Pour autant les recettes tirées de l'activité
touristique ne sont pas négligeables, d'autant plus qu'elles profitent
directement aux populations des sites et des régions visitées.
C: Les entrées de devises:
Elles peuvent être estimées à partir des
recettes par déduction des importations d'intrants. Une proportion
importante de l'alimentation servie aux touristes provient de
l'extérieur ainsi que le carburant utilisé pour les
randonnées en 4X4. En ce qui concerne les investissements
réalisés à des
fins touristiques, les matériaux de construction et les
véhicules sont également importés. Ces montants sont
impossibles à évaluer dans l'état actuel des choses, mais
il apparaît que les entrées de devises doivent représenter
les 2/3 et 3/4 des recettes touristiques. A titre de recoupement, on peut
signaler que, lors de la saison 2006-2007, les devises étrangères
changées à Atar ont correspondu à environ 150 millions
d'UM. Cet apport a un effet bénéfique sur la balance de paiement
de la Mauritanie qui se caractérise par son fort déficit (de
l'ordre de 2 millions de dollars)
.
D: Les effets indirects et induits:
Il est admis qu'en Mauritanie, chaque emploi direct contribue
à créer 3 à 4 emplois indirects et induits alors qu'en
général, ce ratio est considéré comme étant
de l'ordre de 1. Avec une large marge d'incertitude, on peut donc admettre que
le nombre d'emplois liés au tourisme est de l'ordre de 15000 en
Mauritanie. Mais malgré l'absence de données fiables, surtout
dans la willaya de l'Adrar qui est celle dans laquelle se déroule la
majeure partie de l'activité touristique organisée.
Paragraphe 2: Les autres types d'effets:
Outre les effets purement économiques, le
développement de l'activité touristique en Mauritanie a plusieurs
conséquences bénéfiques pour le pays.
- Bien que limités, les effets économiques ont
des conséquences en matière d'aménagement du territoire.
La possibilité de créer une petite entreprise ou de trouver un
emploi provoque des retours de personnes ayant quitté la willaya de
l'Adrar pour aller s'installer à Nouakchott. Ces retours sont
déjà en nombre sensible dans les localités où
l'activité touristique est la plus importante (Chinguitti, Ouadane,
Atar).
- Le développement touristique de la Mauritanie
constitue une sorte de label international pour le pays, lui conférant
l'image d'un pays à la fois stable politiquement et
particulièrement accueillant.
- L'accueil et le contact avec des touristes provenant de pays
développés sont susceptibles de donner aux populations
concernées une ouverture sur l'extérieur et de les inciter
à des comportements différents, notamment en matière
d'attitude vis-à-vis du progrès technique et du
développement économique.
Il convient de ne pas dissimuler que l'activité
touristique puisse aussi avoir des effets négatifs.
- d'une part, sur l'environnement, à cause des traces
laissées par le passage des touristes,
notamment dans le désert et les écosystèmes
fragiles, ainsi qu'à cause des dégradations
commises par certains touristes (vols de pierre, achat de
manuscrits, etc.).
- D'autre part, sur le milieu humain, par la tentation de
l'argent facile que la venue de touristes «fortunés» peut
donner à certains mauritaniens.
Ces effets négatifs doivent être pris en compte:
- d'une part dans la stratégie choisie, car suivant les
orientations adoptées, ils peuvent être plus ou moins facilement
maîtrisés.
- D'autre part, dans les modalités et le rythme suivant
lesquels le développement touristique sera mis en oeuvre.
Section 3: L'accompagnement institutionnel
Le développement de l'activité touristique
dépend à la fois des actions mises en oeuvres par le secteur
public et du dynamisme du secteur privé. Les paragraphes qui suivent
sont destinés à analyser les activités des deux types
d'opérateurs, de façon générale, mais
également sous les différents aspects qui concourent au
développement du tourisme.
Paragraphe 1: L'administration nationale du tourisme:
Après avoir été longtemps placé
sous l'autorité du ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme,
le secteur du tourisme est depuis juin 2007 sous la tutelle du ministère
de l'artisanat et du tourisme. Les attributions de ce ministère et
l'organisation de son administration centrale ont été
précisées par le décret n°077-2007/PM. La
séparation du secteur du commerce des deux autres secteurs
d'activités montre que le développement du tourisme (comme celui
de l'artisanat) constitue une priorité gouvernementale. Cette
priorité est notamment affirmée dans la lettre de mission que le
1er ministre a adressé le 20-07-2007 au ministre de
l'artisanat et du tourisme, qui précise les orientations à suivre
pour développer le secteur du tourisme et fixe les objectifs à
atteindre. Parmi ceux-ci on peut citer:
- un taux de croissance annuel du nombre de touristes de l'ordre
de 18%;
- de nouvelles créations d'établissements
d'hébergement et de restauration de haut et moyen standing;
- une diversification des destinations touristiques, par
l'aménagement de nouveaux circuits.
L'A.N.T comprend 3 entités distinctes, la direction du
tourisme et la direction des études et de la coopération qui sont
des directions centrales du ministère et l'office nationale du tourisme,
sur lequel le ministre exerce les pouvoirs de tutelle techniques.
A : La direction du tourisme (D.T)
Supervisée par le ministre et son cabinet, la D.T. a la
responsabilité de l'exécution de la politique du gouvernement en
matière de développement touristique et est notamment
chargée de:
- élaborer et mettre en oeuvre la politique du
gouvernement dans le domaine du tourisme; - évaluer les
potentialités touristiques en vue de leur mise en valeur;
- initier et mettre en oeuvre la réglementation se
rapportant au secteur du tourisme en concertation avec les structures
concernées.
Au total, le personnel de la D.T. comprend 12 agents, dont 5
cadres. Parmi ces cadres, 2 seulement ont reçu une formation
spécialisée au Maroc. La répartition des taches entre eux
demeure très floue et aucun objectif n'est fixé à leur
activité. Les moyens financiers de la D.T. sont très
limités puisque son budget annuel n'est que de l'ordre de 12 millions
d'ouguiya, auxquels se sont ajouté en 2008, de l'ordre de 8 millions
principalement destinés à des enquêtes portant sur la
situation du secteur du tourisme.
Dans les conditions actuelles, la D.T., dépourvue du
minimum de moyens humains et financiers n'est absolument pas en mesure de
mettre en oeuvre, ni même d'impulser ou de coordonner les actions
correspondants aux fonctions habituelles dévolues à une A.N.T.,
définition d'une stratégie produit marché et des actions
prioritaires correspondantes, élaboration des statistiques, application
de la réglementation des professions hôtelières et
touristiques et contrôle des établissements, aménagement et
valorisation des sites touristiques, formation initiale ou continue aux
métiers du tourisme et de l'hôtellerie en fonction des besoins
actuels et futurs, etc.
Actuellement, la principale activité de la D.T.
consiste:
- d'une part, à accorder de façon informelle les
agréments aux entreprises en faisant la demande, conformément
à l'article 12 de la loi n°96-023;
- d'autre part, à réaliser auprès des
établissements d'hébergement et des entreprises de tourisme, des
enquêtes théoriques bisannuelles mais vraisemblablement
incomplètes et, de toute façon, inutilisables parce que non
dépouillées systématiquement.
B: La direction des études et de la
coopération:
Prévue par le décret portant création du
ministère de l'artisanat et du tourisme, cette direction
centrale du ministère intervient au même titre dans
le domaine de l'artisanat et dans celui du tourisme. Elle est notamment
chargée de:
- étudier et proposer une stratégie de
développement des secteurs de l'artisanat et du tourisme;
- instruire les dossiers de projets d'investissement pour les
secteurs de l'artisanat et du tourisme, en concertation avec les directions
concernées;
- concevoir et mettre en oeuvre des réponses aux besoins
en qualification des secteurs de l'artisanat et du tourisme;
- collecter, éditer et diffuser les statistiques dans le
secteur de l'artisanat et du tourisme, en concertation avec les administrations
concernées.
Cette direction comprend deux services:
- le service des études et de l'évaluation qui a
pour attribution de réaliser ou faire réaliser les études
se rapportant aux secteurs de l'artisanat et du tourisme et de mettre en place
un système d'évaluation pour le suivi des politiques;
- le service de la coopération qui a pour attribution
de suivre l'élaboration et l'exécution des accords et conventions
dans les domaines de l'artisanat et du tourisme, ainsi que la
coopération avec les Etats et organisations internationales ou
régionales concernées.
C: L'office national du tourisme (O.N.T)
Crée en juillet 2002, l'O.N.T. a le statut d'un
établissement public à caractère administratif et est
dotée de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière. Il a pour mission générale «d'appuyer et
de renforcer la capacité institutionnelle de l'Etat et des promoteurs
privés, dans le domaine du tourisme, notamment par la mise en place de
structure adaptées, capables d'orienter le développement de ce
secteur dans le pays». Il assure également «la fonction de
promotion, de commercialisation des produits touristiques
mauritaniens».
Mais parmi les missions qui sont précisées dans le
décret de l'O.N.T., certains dépassent largement ses fonctions,
comme notamment:
- le lancement des destinations touristiques nouvelles;
- l'élaboration de plans d'aménagement des zones
d'intérêt touristiques;
- la protection et la valorisation des sites touristiques, en
collaboration avec les structures publiques et privées impliquées
dans cette mission.
Le budget de l'O.N.T. est de l'ordre de 200 millions
d'ouguiya et est alimenté par une subvention de l'Etat et, pour environ
10% par le produit de la taxe touristique, qui n'est que très
partiellement prélevée et réservée par les
hôteliers.
Prés de 80% du budget sont utilisés pour les
dépenses de fonctionnement, qui sont relativement lourdes, notamment
à cause de ses 64 salariés. L'O.N.T. dispose de 3
délégations régionales, à Atar, Nouadhibou et Nema
et d'un bureau d'information dans l'aéroport de Nouakchott.
D: Considération d'ensemble sur la structure et
le fonctionnement de l'A.N.T.
Depuis la création de l'O.N.T., et depuis la
restriction du ministère chargé du tourisme en 2007, l'A.N.T. est
éclatée en 3 entités. Cet éclatement va
certainement entraîner de grandes difficultés de coordination,
d'autant plus qu'il existe une grande ambiguïté sur les
attributions précises de chacune des entités
concernées.
Il y'a même des contradiction entre les textes de
législations et réglementaires relatifs aux 3 entités
concernées. C'est notamment le cas pour les statistiques touristiques,
les études et les formations qui sont censées relever à la
fois de la D.T. et de la direction des études et de la
coopération. C'est également le cas pour la valorisation des
sites touristiques qui relèvent à la fois de la D.T. et de
l'O.N.T.
La situation de l'A.N.T. se caractérise, de façon
générale, par l'insuffisance des moyens
financiers et humains disponibles, ce qui réduit
très fortement la possibilité d'entreprendre les actions
nécessaires et très urgentes qui permettent d'assurer les taches
essentielles incombant à une A.N.T.
Enfin, le fonctionnement actuel de l'A.N.T. mauritanien se
caractérise par une concertation avec les représentants
qualifiés des opérateurs privés très insuffisante.
C'est notamment le cas pour le fonctionnement de l'O.N.T qui devrait pourtant
être une entité mixte, ce qui suppose une modification de son
statut. C'est également le cas pour le fonctionnement des commissions
consultatives d'agréments des établissements hôteliers et
touristiques.
Paragraphe 2: La réglementation
Depuis 1996, un certain nombre de lois, de décret et
d'arrêtés ont été adoptés par la
présidence de la république ou par le ministre du commerce, de
l'artisanat et du tourisme en vue de réglementer l'activité
touristique, notamment:
- la loi n°96-023 du 7 juillet 1996 portant organisation de
l'activité touristique en Mauritanie ;
- le décret n°97-030 du 5 avril 1997 portant
réglementation de la profession de guide en Mauritanie;
- le décret n°98-026 du 16 mai 1998 fixant les
modalités d'agrément des établissements
d'hébergement et de restauration;
- l'arrêté n°258 du 30 juin 1998 fixant les
modalités de fonctionnement des commissions consultatives des
établissements d'hébergement et de restauration;
- le décret n°98-083 du 18 août 1998
déterminant les normes et modalités de classement des
établissements de tourisme;
- le décret n°2000-03 du 18 janvier 2000 fixant les
modalités d'application et de recouvrement de la taxe de promotion
touristique;
- le décret n°2000-05 du 16 février 2000
portant réglementation des agences et bureaux de voyage.
La réglementation existante est fortement
incomplète. Elle devrait être rapidement complétée
et adaptée en fonction des caractéristiques spécifiques du
tourisme mauritanien et des besoins réels en découlant. Mais une
fois adoptée, cette réglementation devra être rapidement
appliquée par l'organisation des contrôles nécessaires, ce
qui suppose un accroissement sensible des moyens de la D.T. consacrés
à cette tache. Il est en effet urgent et essentiel, pour l'avenir du
tourisme en Mauritanie, d'arrêter le plus rapidement possible la
prolifération d'entreprises de tourisme incontrôlées qui ne
sont en mesure que de rendre des services de mauvaises qualités aux
touristes. Il convient en outre de donner à ceux-ci des repères
reconnus internationalement (sous le forme d'étoile) pour
apprécier les conditions de confort dans les établissement
d'hébergement par rapport aux prix demandés.
Paragraphe 3: La valorisation et la conservation du
patrimoine culturel:
L'A.N.T. n'a eu, jusqu'à maintenant, aucune
activité dans ce domaine. Mais on peut remarquer que le décret
fixant les attributions du ministère de l'artisanat eu du tourisme
prévoit, dans son article 30, que «le service patrimoine et
aménagement touristique a pour attribution, en concertation avec les
institutions concernées, de faire connaître; valoriser,
préserver et promouvoir le patrimoine culturel par le biais de
tourisme». Outre les municipalités qui ont la possibilité
(dans la limite de leurs moyens) d'intervenir indirectement sur le potentiel
touristique, notamment par le ramassage des ordures, l'embellissement des
centre urbains, la réalisation d'infrastructures de toute nature, etc.,
la conservation et la mise en valeur des sites culturels potentiels sont sous
la responsabilité de la direction des arts et de la culture qui est
rattachée au ministère de la culture et de communication.
Depuis le début de 2001, la Mauritanie a
bénéficié d'un important projet d'un montant approximatif
de 1,4 milliards d'ouguiya cofinancé par la banque mondiale et le
gouvernement
mauritanien, le projet «sauvegarde et valorisation du
patrimoine culturel mauritanien » (P.S.V.P.C.M). Son objectif était
d'élaborer et de mettre en oeuvre une stratégie globale visant
à protéger et valoriser le patrimoine culturel mauritanien dans
toute sa diversité.
Paragraphe 4: La valorisation et la conservation du patrimoine
naturel
Les potentialités touristiques constituées par
l'exploitation des ressources écotouristiques du pays sont
placées sous la responsabilité du ministère
délégué auprès du 1er ministre et plus
particulièrement de:
- la direction du contrôle environnemental, dont la
fonction principale est d'assurer le contrôle de l'impact des projets de
différente nature sur l'environnement et, le cas échéant,
d'empêcher leur mise en oeuvre;
- la direction des aires protégées et du littoral
qui supervise la gestion des P.N.B.D et P.N.D et contrôle l'utilisation
du littoral dans une optique de développement durable.
Les modalités de gestion de ces trois entités
majeures pour le tourisme mauritanien sont analysées ci-dessous.
A : Le parc national du banc d'arguin
(P.N.B.D)
L'entité en charge de la valorisation et de la gestion
de P.N.B.D. s'est préoccupée depuis plusieurs années
déjà de son utilisation à des fins touristiques.
Dés 1991, une réflexion conduite en tenant compte des
caractéristiques très spécifiques du parc et des
résultats d'une étude de marché a conduit à
l'établissement de scénarios de valorisation et de mise en valeur
touristique du parc. Plusieurs missions et une étude conduite par un
bureau d'étude spécialisé à partir de 1995 ont
abouti à l'élaboration d'une stratégie pour le
développement de l'écotourisme dans le parc en juin 1999.
Cette stratégie, s'appuyant sur les points forts
découlant des attraits naturels du parc et des contraintes liées
à la fragilité des écosystèmes, a fixé les
règles suivantes pour les interventions à mettre en oeuvre en
matière de développement touristique:
- mise en valeur de la dualité désert-océan
et définition claire des clientèles cibles en accordant une
attention particulière aux nationaux;
- minimisation des impacts négatifs sur les populations et
les milieux, tout en optimisant les retombées positives,
économiques ou autres;
- respect de l'équité entre les communautés
du parc en terme de prise en charge d'activités comme de revenus ;
- mise en place d'un processus de suivi et d'évaluation
permettant de garantir la maîtrise et le contrôle des
activités.
Le P.N.B.D a été ouvert aux visites du public
depuis octobre 2001, moyennant un droit d'entrée assez faible, mais
toutefois dissuasif pour de nombreuses familles mauritaniennes. L'entrés
se fait par 3 points différents : au nord depuis NDB, au sud par
Noumghar depuis NKTT et au centre.
Pour favoriser le développement touristique durable du
P.N.B.D., l'entité de gestion est intervenue pour développer le
produit commercialisable sur deux aspects essentiels:
- d'une part, en accompagnant les initiatives locales, notamment
pour la création et la gestion de
campements touristiques;
- d'autre part, en réalisant des formations avec des
formateurs canadiens spécialisés portant sur le guidage de
groupe, la gestion, la planification des produits, etc. Les grandes
potentialités touristiques du parc en font, malgré les
limitations liées aux contraintes écologiques, un attrait
essentiel pour le tourisme mauritanien. Sa capacité de charge en nombre
de touristes n'a pas
encore été évaluée. Il est toutefois
certain que, pour le moment, c'est la capacité d'accueil et non la
capacité de charge qui constitue le facteur limitant.
B: Le Parc National du Diawling (P.N.D.)
L'exploitation de l'attraction touristique que constitue le
parc de dawling dans son état actuel peut être favorisée
par la présence du campement de Keur Macéne, exploitée par
la société M.K.H. Mais la présence d'une digue
empruntée par les voitures entre le barrage de diama et Rosso, qui longe
le parc à l'Est et à partir de laquelle de nombreux oiseaux
peuvent être vus, est un élément dissuasif pour
l'entrée dans le parc. Les gestionnaires du parc ont l'intention d'y
développer des activités écotouristiques grâce
à ;
- la multiplication de circuits dans le parc et dans ses
environs;
- la formation de guides accompagnateurs;
- la création d'un équipement devant être
gérer par un opérateur issu de la population résidant dans
le parc ou dans ses environs.
Les responsables de la gestion du P.N.D. se
préoccupent de plus en plus de son avenir touristique dans une
perspective de développement durable au bénéfice des
populations vivant à l'intérieur des limites du parc (de l'ordre
de 20000). En 2005, une étude a été réalisée
par un consultant allemand sur le développement de l'écotourisme
dans le P.N.D et sa zone périphérique. Elle propose notamment
à court terme:
- la sensibilisation et la formation des habitants des willayas
concernées par l'accueille et l'hébergement de touristes
étrangers;
- la création d'une boutique artisanale et d'un
écomusée à l'entrée du parc;
- la détermination de nouveaux circuits en liaison avec
les opérateurs touristiques et les populations concernées.
- Le développement de publication sur les
caractéristiques du parc à l'intention des touristes et de
visiteurs.
A long terme, cette étude préconise:
- le renforcement des moyens humains pour assurer la
coordination des actions entreprises par le P.N.D. en matière
d'écotourisme;
- le renforcement des infrastructures et des moyens
matériels;
- l'accroissement des moyens financiers;
- le renforcement du partenariat entre les différents
acteurs (responsables du P.N.D., opérateurs privés et
population).
Jusqu'à maintenant ces propositions n'ont pas
été mises en oeuvre, essentiellement par manque de moyens.
C: L'aménagement du littoral
Entre décembre 2004 et mars 2005, le secrétariat
d'état auprès du 1er ministre chargé de
l'environnement a fait élaborer le plan directeur d'aménagement
du littoral mauritanien (P.D.A.L.M.) par des bureaux d'études
spécialisés, avec les financements et l'appui technique de la
coopération française et de l'union mondiale pour la nature
(U.I.C.N).
Le P.D.A.L.M, qui intègre les principaux enjeux d'une
approche de développement durable appliquée au littoral (humain
et social, économique, écologique et insertion harmonieuse du
littoral dans les contextes national et régional), prend en compte le
principe de précaution, ce qui requiert une approche anticipative. Il
est prévu que, pour les secteurs du littoral qui sont soumis à
des dynamiques remarquables d'occupation et de mise en valeur ou pour la
prévention de risques particuliers ou prioritaires des documents de
planification détaillée, appelés directives
d'aménagement du littoral (D.A.L.), seront établis.
L'élaboration d'une D.A.L. serait requise en
particulier pour tout nouveaux projets ou pour l'extension d'un projet existant
susceptible de modifier substantiellement dans une zone donnée les
modalités d'occupation et/ou de mise en valeur du littoral.
Les D.A.L. seront élaborées sous la
responsabilité de l'Etat et à son initiative, sous
l'autorité du conseil interministériel d'aménagement du
littoral.
D'après le P.D.A.L.M., le développement soutenable
de l'activité touristique sur le littoral repose sur les piliers
suivants:
- la complémentarité avec les produits du
désert;
- le respect de la capacité de charge des sites;
- la professionnalisation des opérateurs;
- l'aménagement des sites;
- une politique raisonnée d'incitation et de
sécurisation des investisseurs.
Il résulte de cette énumération que la
mise en oeuvre du P.D.A.L.M. est largement antinomique avec le
développement, le long du littoral, d'un tourisme basé sur du
balnéaire pur, qui se caractérise le plus souvent par du tourisme
de masse et a des effets négatifs très importants sur
l'environnement terrestre et maritime.
Cette recommandation n'exclut pas des implantations très
limitées d'unités d'hébergements en quelques points de la
cote, à la condition qu'elles soient en harmonie avec le zonage du
littoral.
Paragraphe 5: La promotion touristique:
Depuis sa création en 2002, l'O.N.T mauritanien a eu la
responsabilité de l'ensemble des actions relatives à la promotion
touristique. Ses activités ont essentiellement consisté à
représenter la Mauritanie dans les foires et les salons
spécialisés d'une part et à élaborer et diffuser
les documents promotionnels d'autre part.
Les activités de l'O.N.T destinés à
améliorer la connaissance du secteur touristique mauritanien ont
été les suivants:
- édition de brochures de présentation
générale de l'O.N.T et de la Mauritanie;
- édition de brochures de présentation de 3
entités spécifiques (NKTT, NDB, Adrar); - publication d'un CD-ROM
sur la Mauritanie: «lettre de Mauritanie»;
- constitution d'une banque de photo couvrant les 13
régions du pays;
- publication d'une revue trimestrielle, «la voix du
tourisme», qui présente des informations relatives à la vie
touristique nationale et internationale.
L'O.N.T prépare la publication d'un guide de la Mauritanie
et d'une brochure sur chacune des 13 willayas du pays, ainsi que d'une carte
touristique.
A l'intérieur du pays, deux manifestations sont
organisées :
- en octobre, un séminaire annuel dans l'Adrar,
organisé par la SOMASERT pour accueillir le 1er avion charter de la
saison et présenter la saison à venir ;
- le 27 septembre, la célébration, tout les deux
ans, de la journée mondiale du tourisme organisée par la
direction du tourisme en collaboration avec la fédération de
tourisme et l'association des professionnels du tourisme.
La promotion de la Mauritanie était en grande partie
assurée par le déroulement chaque année au mois de janvier
du rallye Paris Dakar qui bénéficie d'une couverture
médiatique exceptionnelle.
Paragraphe 6: La formation
Bien que la formation relève de la compétence de la
direction du tourisme, aucun agent de ce département n'est, de
prés ou de loin, en charge de la formation en matière touristique
et hôtelier.
Depuis 2002, un centre de formation touristique et
hôtelière a été crée par un opérateur
privé. Ce centre emploie, outre la direction générale, 5
enseignants. Les cours dispensés, d'une durée de 6 mois, dont un
stage pratique d'un mois, portent sur la cuisine, la restauration, la
réception, le service des étages et le guidage. Le centre est
placé sous la tutelle du ministre de l'artisanat et du tourisme, dont un
représentant valide les diplômes attribués. Le centre n'a
plus d'activité, faute de financement, depuis 2006, mais il peut
redevenir opérationnel très rapidement.
Il est urgent que l'entité publique responsable de la
formation touristique et hôtelière, en occurrence la direction du
tourisme, soit en mesure de définir et de piloter la politique de
formation relative au secteur du tourisme et de l'hôtellerie. Pour cela
elle doit disposer en son sein d'un service compétent en la
matière, susceptible de préciser les besoins en formation actuels
et futurs et de contrôler le système de formation technique et
professionnel qui sera mis en place en la matière. Il conviendra, d'une
part de tenir compte des besoins quantitatifs prioritaires de manière
à ne pas former des chômeurs et, d'autre part, d'assurer une
formation valable permettant d'avoir des futurs employés dans le secteur
avec un niveau de qualification répondant aux exigences découlant
du type de développement touristique choisi. Il est évident,
compte tenu de la pénurie existante, que tout effort sérieux
à moyen ou long en matière de formation touristique et
hôtelière passe préalablement par la mise en oeuvre d'un
programme de formation des formateurs.
Paragraphe 7: Le transport aérien
Il constitue l'un des éléments
déterminants pour le développement futur du tourisme mauritanien.
La desserte aérienne internationale de la Mauritanie est assurée
par les aéroports de Nouakchott et d'Atar ainsi que, dans une moindre
mesure, par l'aéroport de Nouadhibou. Le 1er sert aux vols
réguliers assurés par les compagnies air France, royal air Maroc,
air Sénégal international entre autre.
L'élément déterminant pour le
décollage du tourisme mauritanien a été l'instauration de
vols charter entre la France (Paris et Marseille), puis Mulhouse Bale à
partir de décembre 2007 et Atar à des prix aller et retour
à partir de 400 euros environ. Cette solution, qui a permis d'atteindre
de l'ordre de 10000 passagers, conduit à une forte concentration de
touristes étrangers dans les willayas de l'Adrar.
La disparition d'air Mauritanie en 2006 a provoqué un
grand vide dans la desserte de l'Europe et plus particulièrement de la
France, ainsi que des pays voisins de l'Afrique occidentale. Ce vide a
rapidement été comblé par les compagnies desservant la
Mauritanie particulièrement Air France, royal Air Maroc et Air
Sénégal International.
Paragraphe 8: Le mode de financement A: Le code des
investissements
Le code des investissements comprend deux régimes
distincts, ainsi que des dispositions spécifiques visant à
favoriser le développement régional et à encourager les
jeunes promoteurs et les petits métiers. Elle se caractérise
par:
- un régime des points francs ou incitation à
l'exportation, pour les entreprises réalisant au moins 80% de sa
production à l'exportation, qui seront placées sous le
contrôle de l'administration des douanes et bénéficieront
des avantages suivants:
- exonération de l'impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux;
- modalités simplifiées pour les formalités
et les contrôles douaniers;
- exonération des droits et taxes à
l'exportation;
- liberté de recruter jusqu'à 4 agents
expatriés sans besoin d'autorisation ou de permis de travail.
- des encouragements accordés aux jeunes promoteurs pour
la réalisation de leur 1er projet et aux porteurs de projets relatifs
aux petits métiers
B: La promotion de l'investissement
privé
La délégation générale de la
promotion de l'investissement privé prévoit d'inscrire ses
activités dans un plan d'action, pour la mise en oeuvre duquel elle
bénéficiera d'un appui financier de la banque mondiale, d'un
montant de 7 à 10 millions de dollars.
Un des principaux problèmes à régler
réside dans le mode de relation à établir entre la
délégation et les différents ministères technique.
La définition des taches respectives d'une fiche des attentes pour
chacun d'entre eux (dont le ministère de l'artisanat et du tourisme)
devrait déboucher sur un séminaire permettent de préciser
ces relations.
Pour le secteur du tourisme, la délégation
négocie la réalisation à Nouakchott de 2 hôtels
«5 étoiles», l'un destiné à être un
hôtel SOFITEL financé par des promoteurs des Emirat Arabe Unis et
la SNIM, l'autre financé par des investisseurs libyens. Il existe en
outre un projet, en cours de réalisation, d'un complexe de loisirs
situé en bord de mer sur un terrain d'une superficie de 1
kilomètre carré.
C: Le crédit aux entreprises
Contrairement aux entreprises du secteur de la pêche et
de l'agriculture qui bénéficient de lignes de crédits
spécialisées à des taux d'intérêt de l'ordre
de 4 ou 5%, les entreprises du secteur de tourisme et de l'hôtellerie
sont soumises, pour financer leurs investissements, aux conditions
financières des banques commerciales normales, qui correspondent
à des taux d'intérêt dépassant 30% et qui exigent
des garanties solides. Ces conditions rendent le crédit pratiquement
inutilisable pour les petites ou moyennes entreprises du secteur touristique et
hôtelier.
Dans le cadre de son action pour lutter contre la
pauvreté et favoriser la réinsertion des jeunes, le commissariat
au droit de l'homme envisage de mettre une ligne de crédit pour accorder
des micros prêts en vue de la création de petites auberges
à l'intérieur du pays.
D: Le financement des investissements
publics
Le montant des investissements publics directement
consacrés au développement touristique a été
insignifiant jusqu'à maintenant.
Il existe une taxe dite «de promotion touristique»
créée par le décret n°2000-03 du 18 janvier 2000. Le
montant de cette taxe a été fixé à 200 UM par
personne et par nuitée, auquel s'ajoute une taxe locale d'un montant de
100 UM reversée à la municipalité sur laquelle
l'établissement d'hébergement est implanté.
Le produit de cette taxe est versé dans un compte
d'affectation spéciale du tourisme au niveau du trésor public. Ce
produit, d'environ 5 millions d'ouguiya par ans est reversé à
l'O.N.T. pour assurer son fonctionnement, comme le prévoit le
décret de création de cette entité.
Chapitre II: ÉLEMENTS DU DIAGNOSTIC DU
SECTEUR
Les paragraphes qui suivent visent à dégager,
à partir de l'analyse des tendances passées et de la situation
actuelle, les éléments positifs (atouts) ou négatifs
(contraintes) apparaissant comme susceptibles d'être les plus
déterminants pour favoriser ou pour freiner le développement
touristique de la Mauritanie au cours des prochaines années.
Section 1: Les principaux atouts de la Mauritanie:
Parmi les atouts dont dispose la Mauritanie pour assurer son
développement touristique, on peut notamment citer les
éléments suivants:
- La Mauritanie dispose d'une très grande
variété de potentialités touristiques (désert,
nature, histoire et culture) associables entre elles pour constituer des
produits combinés originaux donnant à la destination
«Mauritanie» une spécificité particulièrement
attractive;
-La découverte et les randonnées dans le
désert, qui s'étendent sur d'immenses superficies et qui
présentent une grande variété de paysage, peuvent
constituer des produits de grands intérêt , de niveau comparable
à celui des principales destination concurrentes ( Algérie,
Maroc, Niger, etc.)
- les produits touristiques liés à la
«culture», principalement les visites des villes anciennes
classées au patrimoine mondial de l'humanité et la
découverte des manuscrits anciens, sont d'un intérêt majeur
pour le développement touristique du pays qui est susceptible de jouer
un rôle déterminant en vue de la préservation des sites
historiques;
- les produits touristiques liés à la
«nature», notamment mais pas exclusivement ceux constituant en la
visite des aires protégées (parc national du bac d'arguin et parc
national du diawling) peuvent être considérer comme de très
grands intérêt et même de caractère unique;
- la Mauritanie dispose d'un littoral sablonneux et facilement
accessible qui est en mesure de constituer un complément d'attraction
touristique, à condition que les contraintes environnementales soient
scrupuleusement respectées;
- la Mauritanie jouit à l'échelle mondiale d'une
image positive, en particulier par rapport à la plupart de ses
voisins, du fait de sa grande stabilité politique et de la
modération de ses politiques;
- grâce au développement touristique que le pays
connaît depuis une dizaine d'année, quelques opérateurs ont
acquis une large expérience des problèmes liés à
l'activité touristique, non seulement au niveau local, mais encore au
niveau international;
- il existe dans le pays une classe d'hommes d'affaires
susceptibles d'être intéressés par des investissements dans
l'hôtellerie et/ou le tourisme, à la condition d'une
rentabilité à court terme suffisantes;
- la Mauritanie bénéficie d'un climat
agréable pendant une grande partie de l'année, pendant la
période où les habitants des pays européens recherchent
avidement le soleil (d'octobre à avril)
- Les populations mauritaniennes, quelle que soit leur
région de résidence, font preuve dans leur très grande
majorité, y compris en milieu urbain, d'un sens traditionnel de
l'accueil et d'une grande capacité à s'ouvrir à
l'autre;
- Des efforts importants ont été consentis par
les pouvoirs publics depuis plusieurs années en vue de la
création des infrastructures de base nécessaires au
développement touristique : téléphones, axes routiers
principaux, aéroports, etc.
La majeurs partie des atouts de la Mauritanie vis-à-vis
de son développement touristique réside dans ses
potentialités, à la fois de qualité et très
variées, susceptibles de constituer une offre à la fois
attractive variée pour des cibles de clientèles
différentes. Cette grande variété donne à la
Mauritanie en tant que destination touristique une spécificité
qui devra étre exploitée dans toutes ses dimensions.
La combinaison 2 à 2, voire 3 à 3, de ces
potentialités peut permettre le montage de produits touristiques haut de
gamme correspondant à des clientèles se situant dans les
catégories disposant de revenus élevés et fortement
motivées par la découverte d'attraction originales, voire
insolites.
Section 2: Les principales contraintes au
développement de l'activité touristique
La Mauritanie est également caractérisée
par un certain nombre d'éléments négatifs qui apparaissent
comme des contraintes pour définir des orientations de
développement touristique et peuvent constituer autant de freins pour la
mise en oeuvre de ses orientations. Il s'agit notamment des
éléments suivants:
- l'offre potentiel existant est très mal mis en
valeur, aussi bien en matière d'entretien et de présentation des
sites historiques ou naturels eux-mêmes, qu'en ce qui concerne leur
environnement immédiats (ordures);
- en dehors de Nouakchott et Nouadhibou, les unités
d'hébergement de standing moyen sont pratiquement inexistantes dans les
autres localités ou n'existent, au mieux, que des auberges de
qualité très médiocre, dont la prestation ne correspond
pas aux normes du tourisme international;
- le nombre de personnes formés et/ou ayant une
expérience en matière de gestion des établissements
d'hébergements est infime;
- l'encadrement administratif de l'activité touristique
et son développement est particulièrement déficient, en
particulier la réglementation des différentes professions du
tourisme et de l'hôtellerie est très incomplète, le
contrôle des établissements est pratiquement inexistant et les
statistiques courant relatives à l'activité touristique et
hôtelière ne sont pas disponibles;
- de très nombreux agréments ont
été accordés par la Direction du Tourisme depuis environ 5
ans à des nouveaux établissements hôteliers ou à des
nouvelles entreprises touristiques sans qu'aucun contrôle de leur
aptitude réelle ait été exercé, avec comme
conséquence une abondance excessive de petites entreprises incapables de
fournir les prestations requises et la nécessité d'un
assainissement des différentes professions;
- Les efforts en matière de promotion sont, malgré
la création de l'office Nationale du Tourisme, très insuffisants
et peuvent se résumer à la participation de quelques salons
internationaux par an;
- dans de nombreuses localités de l'intérieur,
les équipements urbains (eau, électricité, etc.) sont
insuffisants pour accueillir des touristes dans des conditions acceptables, il
en est de même pour la plupart des liaisons routières secondaires
et pour les pistes d'accès aux sites touristiques;
- les modalités de financements bancaire en vigueur,
avec des taux d'intérêt de plus de 30% sont dissuasives pour les
promoteurs visant à investir dans le secteur touristique et
hôtelier, surtout dans le cas de petits projets, difficiles à
rentabiliser au cours des premières années de fonctionnement, ou
de rénovation d'établissements existants;
- les facilitations à l'arrivée de touristes
sont difficiles et/ou pénibles à accomplir pour les touristes
étrangers (obtention de visa, contrôles à
l'aéroport, etc.) et il existe des réglementation encore en
vigueur qui sont très contraignantes pour les touristes (restriction
pour les prises de photographie, absence d'alcool dans les
établissements d'hébergement, etc.);
- l'activité touristique est pratiquement impossible
pendant les 6 mois d'avril à octobre au maximum du fait des conditions
climatiques, ce qui a en particulier comme conséquence de réduire
la rentabilité des établissements d'hébergement.
L'annulation du rallye Paris-Dakar, la continuité des menaces
terroristes, l'attaque des touristes récemment prés d'Aleg
à 250 km à l'Est de Nouakchott en 2007, l'incroyable fusillade en
plein de la capitale mauritanienne constituent un élément
négatif de l'activité touristique.
- Il n'existe pas d'outils permanent pour la formation
(continue ou initiale) aux différents métiers du tourisme et de
l'hôtellerie, ce qui se traduit par des besoins quantitatifs cruciaux
pour certaines catégories de personnel et par une très faible
qualité des prestations aux touristes.
- Le secteur public et les opérateurs privés n'ont
pas l'habitude de travailler en étroite concertation et/ou collaboration
et ont quelquefois tendance à refuser tout dialogue.
- malgré les nombreuses études globales
effectuées depuis prés de 1 5ans et les propositions d'action en
découlant, le pays n'est pas encore doté d'une véritable
stratégie de développement touristique basée sur le choix
de couples « produits marchés »prioritaire
- le transport aérien assuré par les vols
réguliers ne dessert que la France et quelques destinations africaines
et est d'un coût très élevé, rendant le recours aux
vols charter nécessaire pour les produits plutôt bon marché
(comme la découverte de désert)
- les modalités de financement bancaire en vigueur,
avec des taux d'intérêt de plus de 30% sont dissuasives pour les
promoteurs visant à investir dans le secteur touristique et
hôtelier, surtout dans le cas de petits projets, difficiles à
rentabiliser au cours des premières années de fonctionnement, ou
de rénovation d'établissements existants.
- l'activité touristique actuelle ; malgré un
début de diversification depuis très récemment, se limite
à un seul produit (la découverte du désert) dont le
développement est soumis à un duopole (le Point Afrique et Go
Voyages) qui contrôle l'accès aérien par charter
- La croissance quantitative de l'activité touristique
depuis le démarrage de 1996 semble stagner, tandis que les produits
actuellement commercialisés souffrent d'un appauvrissement des
prestations proposées, ce qui se traduit par de très faibles
retombées économiques pour les populations concernées.
- Le tourisme national est très peu
développé, pour des raisons à la fois culturelles et
économiques, à l'exception de quelques fêtes
(guétna, lekhriv, etc.) ou cérémonies religieuses.
La situation liée aux aspects culturels ne pourra
évoluer que lentement, sous l'effet d'actions intenses et continues de
sensibilisation et/ou de formation. Pour les aspects de deuxième type,
une évolution sensible nécessitera également une
volonté forte pour reformer un mode de fonctionnement solidement
ancré dans les habitudes fortement négatives.
Au plan quantitatif, on peut remarquer que le nombre
d'éléments négatifs est supérieur au nombre
d'éléments positifs ce qui n`est pas forcément
rédhibitoire mais met en lumière les difficultés
auxquelles se heurtera toute politique de développement du tourisme
mauritanien.
Notons cependant que le développement à moyen et
long terme du tourisme mauritanien doit
prendre en compte deux types de critères :
- d'une part, elle doit respecter les options fondamentales
définies par le gouvernement et sur lesquelles est fondée la
politique générale de développement de la Mauritanie ;
- d'autre part, elle doit tenir compte des principales
caractéristiques du développement touristique actuel du pays et
les contraintes que la situation actuelle impose.
A: Les options fondamentales à
respecter
- l'intégration et l'unité nationale qui
constituent l'axe fondamental des politiques mises en oeuvre par le
gouvernement dans tous les domaines;
- la lutte contre la pauvreté et l'insertion sociale dont
les objectifs portent essentiellement sur la génération d'emplois
et la création de micro entreprise;
- la promotion et l'émancipation de la femme qui passe en
grande partie par l'accès aux activités économiques, comme
par exemple, l'ouverture des restaurants;
- la conservation de l'environnement, le tourisme pouvant
constituer un moyen d'aider à préserver les
écosystèmes fragiles caractéristiques de la Mauritanie;
- la promotion du patrimoine culturel, qu'il s'agisse du
patrimoine bâti, du patrimoine artisanal ou de la culture vivante ;
- l'intégration sous régionale, la venue de
touristes ouest africains en Mauritanie, notamment dans le cas du tourisme
religieux constituant un incontestable facteur de paix.
B: Les principes de bases du développement
touristique mauritanien
Compte tenu des principaux aspects positifs et négatifs
de la situation actuelle du tourisme mauritanien, le développement
durable du tourisme devra être réalisé en respectant les
principes de bases suivants:
- définir les orientation stratégiques à
long terme et établir un plan de développement touristique
programmant les actions prioritaires correspondantes à mettre en oeuvre
à court, moyen et long terme
- renforcer l'offre touristique commercialisables, notamment
en:
I valorisant les sites attractifs de type culturel ou naturel;
I assurant les transports dans des conditions de confort
satisfaisantes et au moindre coût;
y' proposant des prestations (restaurants et hébergements)
d'un niveau de qualité acceptable.
- assurer un développement durable respectueux de
l'environnement physique et humain du pays
- faire bénéficier un maximum de mauritanien,
principalement les femmes, des retombées économiques du
développement touristique
- renforcer l'image du pays en tant que destination touristique,
notamment en ce qui concerne les aspects liés à l'accueil,
à la sécurité, à l'hygiène, à la
propreté des villes et des sites, etc.
- mettre en place un dispositif institutionnel à la
fois souple et efficace prenant en compte les différents points de vue,
aussi bien à l'intérieur du secteur public, qu'entre le secteur
public et les opérateurs privés.
Chapitre III: STRATEGIES DE DEVELOPEMMENT
TOURISTIQUE
Section 1 : stratégie
produits-marchés
L'établissement et l'adoption d'une stratégie de
développement touristique fondée sur le choix des couples
«produits marchés» hiérarchisés par le niveau de
priorité sont une condition nécessaire et un préalable
indispensable à la définition des actions prioritaires à
mettre en oeuvre de manière que les actions retenues soient, dans toutes
les mesures du possible en adéquation étroite avec la
stratégie générale.
Le tableau n°9 de la page suivante présente pour
l'ensemble des produits touristiques que des potentialités existantes
permettent d'envisager et pour les marchés pouvant être comme
à priori les plus importants, une grille de priorité
envisageable.
Ces priorités correspondent à deux niveaux
différents se caractérisant de la manière suivante:
- priorité 1: couple
«produits-marchés» dont la commercialisation existe
déjà ou pourra être lancée à court terme
(avant 3 ans), dans la mesure où les produits correspondants seront
effectivement commercialisables;
- priorité 2: couples «produits-marchés»
dont la commercialisation devrait normalement pouvoir être lancée
à moyen terme, soit à un horizon de 4 à 5 ans.
Les propositions contenues dans ce tableau doivent être
considérés comme ayant seulement une valeur indicative et
provisoire. Elles sont en particulier susceptibles d'être
révisées en fonction des changements au fur et à mesure
qu'ils se produiront, qu'il s'agisse de changements liés à:
- l'offre, telle que la construction de nouveaux
établissements d'hébergement ou l'aménagement de
nouveaux sites touristiques;
- la demande, en fonction des tendances d'évolution
observée sur tel ou tel marché porteur
Elles ont été ensuite établies à
partir de la confrontation entre :
- la qualité intrinsèque des principales
potentialités touristiques du pays et leur caractère unique par
rapport aux offres de nature comparable d'une part;
- la connaissance superficielle de la situation actuelle et des
tendances propres aux différents
marchés ainsi que de la facilité d'accès de
l'offre mauritanienne à ces marchés d'autre part;
Les produits dont le développement est
considéré comme prioritaires dans le tableau n°9
correspondent surtout, outre la découverte du « désert
», aux circuits de découverte culturelle et de découverte
des principaux sites naturels et à ce qui fait la
spécificité majeure de la Mauritanie en matière de
potentialité touristique c'est-à-dire la juxtaposition des trois
types de produits, grâce au montage de produits combinés
(désert+culture, désert+nature, culture+nature ou
désert+culture+nature)
De façon générale, le tableau n°9
traduit une stratégie fondée sur deux axes majeurs:
- la diversification des produits commercialisés qui
est nécessaire à la fois pour assurer l'accroissement quantitatif
de l'activité touristique en Mauritanie, mais aussi pour assurer une
meilleure répartition géographique de ces activités et
pour accroître les retombées économiques du tourisme pour
les populations mauritaniennes;
Tableau N°9: GRILLE DES COUPLES
«PRODUITS-MARCHES» PAR NIVEAU DE PRIORITE
Priorité 1 priorité 2
Produits
Marchés
|
Désert aventure
|
Désert confort
|
Culture pure
|
Nature pure
|
Désert
+ nature
|
Désert
+ culture
|
Nature + culture
|
Désert
+nature
culture
|
Balné-
Aire
pur
|
balnéaire +sport
|
Pêche Au
gros
|
Chasse
|
balnéaire +culture
|
balnéaire +nature
|
Evenement
Ou réligion
|
tourisme D'affaires *
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France
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Europe
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Allemagne/Autriche/suisse
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Italie
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Espagne/Portugal
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Belgique /Pays-Bas
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Grande-Bretagne
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Divers**
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Autres
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Etats-Unis/canada
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Sénégal
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Moyen-Orient
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Divers***
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Marché intérieur
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Nationaux
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Expatriés
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Notes : * y compris le tourisme de congrès et de
séminaire **Notamment les pays de l'Europe de l'EST *** principalement
les pays de l'Europe de l'EST
- la diversification des marchés principalement en
direction de quelques pays d'Europe de l'Ouest, le seul marché
français ayant forcément ses limites pour des produits
très ciblés, même s'il restera le principal marché
à court terme.
Cette diversification s'accompagnera d'un accroissement du
coût moyen des produits touristiques mauritanien commercialisé, ne
serait-ce qu'à cause du coût des transports intérieurs
inclus dans les produits combinés. La relative cherté des
produits proposés tirera le tourisme mauritanien vers un tourisme de
qualité, susceptible de satisfaire des clientèles haut de
gamme.
Le tableau n°9 prend en compte le tourisme
intérieur, en distinguant entre 2 types de demandes très
différentes, du fait des écarts de revenus moyens d'une part et
des habitudes culturelles d'autre part: la demande des nationaux et celle des
expatriés. Cette dernière qui existe déjà de
façon importante, pourrait se porter prioritairement sur les produits
«désert aventure» et «culture pure», ainsi que sur
les produits combinés de différent type.
La demande des nationaux disposant de revenus
élevés pourrait également se porter sur des produits
combinés, ainsi que sur le tourisme événementiel
(guétna ou lekhriv) et/ou religieux pour une catégorie plus large
de la population. Le développement du tourisme intérieur, outre
la contribution qu'il est susceptible d'apporter à la mise en oeuvre de
l'option «intégration et unité nationale» en
sensibilisant les populations mauritaniennes à la valeur de son
patrimoine historique, culturel et écologique, permettra
d'améliorer sensiblement la fréquentation en basse saison et de
maintenir en exploitation toute l'année certains établissements
d'hébergement touristiques.
Les priorités «produits-marchés»
figurant dans le tableau n°9 sont à considérer comme
susceptible de fournir une première base pour la définition des
actions prioritaires à mettre en oeuvre à court terme.
Section 2: Les orientations stratégiques
correspondantes
Les priorités définies dans la section
précédente conduisent à proposer les objectifs
quantitatifs et les principales orientations en découlant, qui sont
présentées dans les paragraphes suivants:
Paragraphe 1: Les objectifs quantitatifs à
atteindre
Les objectifs quantitatifs à court terme et même
à moyen terme que l'on peut définir pour la croissance de
l'activité touristique doivent rester relativement modestes. En effet,
la préoccupation essentielle à avoir réside dans le
maintien d'un tourisme durable, grâce à la conservation des
potentialités touristiques existantes. Pour le moment, il n'existe pas
d'évaluation de ce que pourrait être le capacité de
charge» des sites correspondants aux trois principaux types de
potentialité, à savoir le désert, les sites culturels et
les parcs naturels. La seule certitude réside dans le fait que ces
potentialités sont relativement fragiles. Il convient donc, en attendant
que soient établies les estimations des capacités de charge des
différents types de potentialités, d'adopter une attitude de
relative prudence.
Cette attitude est d'autant plus justifiée que la
Mauritanie n'est pas actuellement en mesure de proposer des produits
touristiques incluant des prestations hôtelières ou de services
d'un niveau de qualité correspondant aux potentialités
théoriques.
Compte tenu de l'absence de données fiables sur les
retombées économiques de l'activité touristique en
Mauritanie, il semble plus réaliste de définir des objectifs
quantitatifs futurs pour le nombre de touristes étrangers plutôt
que pour les revenus tirés par la Mauritanie de son activité
touristique.
Mais, compte tenu de la diversification proposée et de
la nature des produits qui seront commercialisés dans le futur, il
apparaît que le rythme de croissance des revenus futurs devrait
être sensiblement plus élevé que celui du nombre de
touristes.
Un objectif à la fois réaliste et ambitieux
pourrait être d'atteindre le seuil de 100000 touristes de loisirs
utilisant les services des tour-opérateurs et des agents de voyages
à l'horizon d'une dizaine d'année, soit pour la saison 2019/2020
(contre environ 12000 lors de la saison 2006/2007). Cet objectif correspond
à une croissance annuelle moyenne d'environ 17,7% par an, ce qui, sur
une période de quelques années, est déjà un
objectif très ambitieux.
La ventilation par type de produit du nombre total de touriste
à l'horizon 2019/2020 pourrait être la suivante, compte tenu du
niveau de priorité de chacun des principaux produits touristiques.
Désert
|
50000
|
Culture
|
10000
|
Nature
|
15000
|
Combinés
|
20000
|
Divers
|
5000
|
Les nombres précédents n'incluent pas de
nombreuses catégories de voyageurs que la définition
internationale donnée par l'organisation mondiale du tourisme
considère comme des touristes, à savoir notamment:
- les nationaux et les résidents expatriés
voyageant en individuels ou en groupe
- les étrangers venus en Mauritanie pour des raisons
affinitaires (visites à des parents ou des amis);
- les touristes étrangers de loisirs voyageant en
individuels;
- les hommes d'affaires (étrangers ou résidents)
Compte tenu de l'utilisation de tente pour les circuits dans
le désert, notamment pour ceux de type «aventure», le nombre
de chambre à construire pour faire face à la croissance du nombre
de touristes de loisirs correspondant à l'objectif fixé peut
être estimé entre 4 et 5000 au cours de la période
2007/2019, soit entre 330 et 420 nouvelles chambres disponibles chaque
année.
En l'absence de données chiffrées relatives
à la fréquentation hôtelière par les
catégories précédentes non prises en compte par les
projections, on peut, en première approximation, estimer que le nombre
de nuitée correspondant à ces catégories est et restera du
même ordre que celui correspondant aux touristes de loisirs. Dans cette
hypothèse, le nombre de chambre à construire au cours de la
période 2007/2019 serait à doubler par rapport au nombre de
chambre à construire pour les seuls touristes de loisirs soit de 8
à 10000 pendant la période considérée,
représentant entre 650 et 850 nouvelles chambres disponibles chaque
année.
Les chambres destinées à la clientèle des
touristes feront partie d'unités d'hébergement adaptées
aux produits touristiques commercialisés : auberges au confort sommaire,
petits hôtels familiaux, hôtels de taille réduite (de
l'ordre de 20 à 30 chambres) et de standing moyen (2 ou 3 étoiles
suivant les normes internationales), villages de vacances, etc. Les lieux
d'implantation de ces unités devront être en adéquation
avec les destinations correspondant aux nouveaux produits
commercialisés.
Paragraphe 2: Les principaux axes d'intervention
La nature des nouveaux produits prioritaires pour le
développement du tourisme en Mauritanie implique qu'un effort
préalable soit fait pour qu'il puisse effectivement être mis en
marché avec succès. Cet effort passe notamment par:
- la valorisation touristique des sites faisant l'objet de
visite par les touristes qu'il s'agisse des sites culturels
(réhabilitation et entretien des monuments, présentation des
manuscrits et des objets, propreté des villes, etc.) ou des sites
naturels (création de pistes et de lieux d'observation, protection de la
faune, etc.) ;
- La construction d'unité d'hébergements
adaptés à la qualité du produit touristique
correspondant;
- la construction d'infrastructure et d'équipement
destinés à rendre l'accès à la Mauritanie pour les
touristes, le plus facile possible en fonction de leur point de départ
et des régions visités;
- la construction d'infrastructure (particulièrement
routière) permettant aux touristes d'effectuer les circuits
programmés sans perte de temps et dans des conditions de confort
acceptables.
La mise en oeuvre de ces orientations nécessaires pour la
réalisation des objectifs fixés suppose que les deux conditions
suivantes soient réunies:
- d'une part, il conviendra que les investissements publics
nécessaires pour la mise en oeuvre de ces actions soient
mobilisés de façon coordonnée et en temps opportun;
- d'autre part, il sera nécessaire que le financement
des unités d'hébergement privées à réaliser
soit sélectif en fonction du lieu d'implantation et du type de
bâtiment à construire de manière que les nouvelles
unités d'hébergement soient les plus en adéquation
possible avec les objectifs quantitatifs et qualitatifs de fréquentation
poursuivis.
L'effort de diversification de l'offre de produits
touristiques devra s'accompagner de la mise en oeuvre d'une véritable
politique de préservation du milieu naturel et du patrimoine culturel.
Un des axes de cette politique passera nécessairement par la
sensibilisation des populations concernées sur leur participation aux
efforts de préservation du patrimoine national. Une des conditions du
succès des actions de sensibilisation entreprises réside dans le
fait que le développement touristique dans une localité
donnée ait rapidement des retombées économiques
appréciables pour les populations.
Le développement de l'activité touristique dans
les proportions figurant dans le paragraphe précédent implique
une très forte croissance de la main d'oeuvre qualifiée
disponible, de manière à rattraper les retards actuels et
à satisfaire les besoins futurs. Ces besoins porteront notamment sur la
main d'oeuvre hôtelière, sur les guides- accompagnateurs, sur le
personnel des agences de voyages, ainsi que sur les gestionnaires d'entreprise
et sur l'encadrement administratif lui-même.
Compte tenu du retard actuel de la Mauritanie dans ce domaine
et de l'absence quasi-totale de formateurs expérimentés, ainsi
que de délais nécessaire pour assurer un niveau de qualification
satisfaisant, les actions en matière de formation devront être
considérées comme particulièrement urgent. Les besoins
chiffrés par type et par niveau de formation devront être
établis le plus rapidement possible, en fonction des objectifs de
fréquentation retenue.
Section 3: Conséquence pour la mise en oeuvre
institutionnelle
Les considérations précédentes font
apparaître la nécessite de renforcer et même pourrait-on
dire, d'établir ex nihilo un pouvoir de décision, d'impulsion et
de coordination, susceptibles de permettre la mise en oeuvre de la
stratégie de développement touristique. De telles
responsabilités, de type régalien, ne peuvent être
exercées que par des responsables du secteur public qui doit en assumer
l'entière responsabilité, dans la concertation la plus
étroite possible avec les représentants qualifiés du
secteur privé.
Il est également indispensable que les fonctions des
pouvoirs publics en matière de réglementation et de
contrôle de l'activité touristique, ainsi qu'en matière de
statistique, puissent s'exercer pleinement grâce à un renforcement
considérable des moyens financiers et humains consacrés à
la satisfaction de ces besoins.
Le renforcement institutionnel de l'administration nationale
du tourisme portera à la fois sur l'actuelle direction du tourisme et
sur l'office national du tourisme, qu'il s'agit de mettre en situation de
fonctionner efficacement, le plus rapidement possible, en parfaite harmonie
avec les orientations de la stratégie nationale de développement
touristique. Ce renforcement doit constituer une priorité absolue, car
c'est de lui que dépend en premier lieu la mise en oeuvre de la
stratégie, principalement sous les trois angles suivants:
- en lui conservant son caractère global;
- en assurant sa cohésion d'ensemble;
- et en permettant de préparer le long terme dans la
perspective d'un tourisme durable.
Outre le renforcement de l'administration nationale du
tourisme, il est important que la coordination de l'ensemble des interventions
publiques ayant une incidence sur l'activité touristique soit
assurée de manière satisfaisante, notamment grâce à
la création d'un organisme approprié réunissant des
représentants de la totalité des ministres et des organismes
publics concernés.
Le développement touristique passe également par
une étroite concertation entre le secteur public et le secteur
privé indispensable à un développement harmonieux et
conforme aux objectifs fixés. Cette concertation peut notamment se faire
grâce à la participation de représentants des
opérateurs privés (à travers leurs associations et leurs
groupements représentatifs) à l'organisme de coordination
évoqué ci-dessus. Mais la concertation privé-public doit
également être plus concrète, grâce à la
conduite d'action en commun. C'est notamment le cas pour les actions relatives
à la promotion de la destination «Mauritanie» et des produits
touristiques correspondants. Une telle collaboration peut, au moins dans un
premier temps, être étendue aux actions, aussi urgentes que
fondamentales, à entreprendre dans les domaines du montage de nouveaux
produits et du développement des ressources humaines. Ce partenariat
public-privé devrait en particulier s'exercer à travers l'office
national du tourisme.
Chapitre IV: PROGRAMME D'ACTION PRIORITAIRE
Comme cela a été le cas depuis plusieurs
années avec les rapports d'experts nationaux et internationaux portant
sur les problèmes du développement du tourisme mauritanien,
l'accent sera mis sur l'importance des aspects institutionnels pour la mise en
oeuvre de la stratégie de développement, même si le
renforcement institutionnel est fondamental, il ne doit pas occulter la
nécessité de définir un programme d'action prioritaire
à mettre en oeuvre, notamment pour ce qui concerne le montage de
nouveaux produits et le développement des ressources humaines.
Section 1: La mise en place du cadre institutionnel
Paragraphe 1: Considérations
générales
Il convient de distinguer entre les taches dites
régaliennes, pour lesquelles l'Etat doit assumer seul ses
responsabilités sans les partager avec quiconque et les taches pour
lesquelles un partage des responsabilités avec le secteur privé
est concevable et même souhaitable, en vue de mettre en oeuvre des
actions dans les domaines pour lesquels les interventions des deux types
d'acteurs sont souhaitables.
Dans ce cas, les deux parties devront préalablement se
mettre d'accord sur les orientations stratégiques à suivre et les
objectifs à atteindre qui devront être définis et
adoptés en commun.
Les principales taches incombant à une administration
nationale du tourisme sont les suivantes: - la définition des
orientations stratégiques et les objectifs de développement;
- l'impulsion et la coordination de la mise en oeuvre de la
stratégie de développement touristique ;
- la promotion de l'image de la Mauritanie en tant que
destination touristique;
- le développement de nouveaux produits commercialisables,
principalement grâce à L'aménagement des sites
touristiques;
- la mise au point d'une réglementation adaptée aux
problèmes mauritaniens des différentes Professions du tourisme et
de l'hôtellerie;
- le contrôle de l'application et du respect de cette
réglementation;
-la formation, aussi bien initiale que continue, des personnels
travaillant dans l'industrie touristique et hôtelière en fonction
des besoins découlant des orientations stratégiques.
La première de ces taches (définition des
orientations stratégiques et des objectifs de développement)
devra être conduite en concertation avec le secteur privé. Il en
va de même pour la promotion de l'image de la Mauritanie, le
développement de nouveaux produits touristiques et la formation, qui
devront être mis en oeuvre en coopération avec les
opérateurs privés.
Par suite de la complexité de l'administration
nationale du tourisme mauritanien sous sa forme actuelle et de confusion qui
existe dans la répartition des compétences dévolues
à chacune des entités la constituant, il apparaît
nécessaire, en préalable à toute intervention en vue de
leur renforcement, de clarifier les compétences de chacune des
entités concernées, de définir un mode d'organisation
pertinent et de préciser les profils de postes correspondants.
Paragraphe 2: Le renforcement de la direction du
tourisme
La direction du tourisme n'est pas, dans l'état actuel
des choses, en mesure de remplir la totalité de ses taches, même
pas celles qui relèvent de sa seule compétence et qui sont
absolument indispensables. La preuve le plus frappante en est l'absence de
progrès réalisés depuis 4 ou 5 ans en matière de
définition et surtout d'application et de réglementation
touristique et hôtelière. Un autre exemple significatif est fourni
par la situation en matière de statistiques du tourisme, qui sont
totalement inexistantes.
La direction du tourisme devra être le plus rapidement
possible en mesure de remplir efficacement les fonctions suivantes:
- l'élaboration des statistique du tourisme et la
planification de développement du secteur ; - la réglementation
et le contrôle des activités touristiques et
hôtelières;
- la coordination de la formation et de la gestion des ressources
humaines.
Il apparaît nécessaire, comme une priorité
préalable incontournable, de renforcer la direction du tourisme en la
dotant de capacités suffisantes et du savoir-faire indispensable pour
qu'elle soit en mesure d'exercer ses prérogatives les plus essentielles.
Dans ce but, il est proposé de définir et de mettre en oeuvre un
projet sur financement international, le projet « appui à la
direction du tourisme ».
Paragraphe 3: Le renforcement de l'office national du
tourisme
La création d'un office de promotion touristique
permettant d'associer, pour la mise en oeuvre des taches relatives à la
promotion à l'extérieur de la Mauritanie en tant que destination
touristique d'une part et au développement des produits touristiques
d'autre part, le secteur public en charge du développement touristique
avec les opérateurs privés, a été envisagée
depuis plusieurs années.
Elle s'est concrétisée en 2002 avec la
création de l'office national du tourisme. Il a le statut un
établissement public à caractère administratif et est
doté de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière.
Trois questions fondamentales se posaient quant à son mode
de fonctionnement, lors de sa création. Elles portaient sur:
- les moyens financiers mis à sa disposition, liés
au montant de la subvention accordée par l'Etat et au montant de la taxe
de promotion touristique effectivement recouvrée;
- la participation du secteur privé à son
fonctionnement, ses représentants au conseil d'administration
étant fortement minoritaire;
- la répartition des taches entre l'office national du
tourisme et la direction du tourisme.
Plus de 6 ans après la création de l'office
national du tourisme, les réponses à ces trois questions
fondamentales sont loin d'être satisfaisantes:
- les moyens financiers dont dispose l'office national du
tourisme (de l'ordre de 200 millions d'ouguiya par an) sont insuffisants pour
lui permettre de mettre en oeuvre un programme performant d'action de
promotion;
- le secteur privé refuse de participer au fonctionnement
de l'office national du tourisme qui est une entité publique;
- la création du nouveau ministère de
l'artisanat et du tourisme en juin 2007 n'a pas véritablement permis de
clarifier le répartition des attributions entre l'office national du
tourisme et la direction du tourisme.
L'office national du tourisme a pour fonction essentielle
d'assumer les taches relatives à la promotion de la destination
«Mauritanie» et de favoriser la commercialisation des produits
touristiques mauritaniens. Ce rôle fondamental devrait,
dés que la stratégie de développement aura
été adoptée, conduire à établir un programme
marketing triennal. L'élaboration d'un tel document,
précisé par ailleurs, fera l'objet d'un projet spécifique.
Ce plan marketing, qui définira également la politique de
communication touristique, pourra être révisé lorsque le
plan directeur de développement touristique aura été
élaboré.
Section 2: Les actions prioritaires par domaine
Le cadre institutionnel étant esquissé, il
importe de se préoccuper du contenu des actions à mettre en
oeuvre pour assurer le démarrage du développement touristique. Ce
développement ne pouvant être que global, tous les aspects sont
à prendre en compte dés le démarrage du processus de mise
en route, du fait des retards accumulés par la Mauritanie dans tous les
domaines.
Trois groupes d'aspects apparaissent néanmoins comme
essentiels et devront avoir une priorité absolue. Il s'agit:
- du montage de nouveaux produits touristiques, condition
indispensable pour assurer la diversification de l'offre et de la promotion de
la destination «Mauritanie»;
- de la définition du cadre légal et
réglementaire des professions du tourisme et du contrôle de son
application, ce qui conduira à l'assainissement des professions de
l'hôtellerie et du tourisme
- du développement des ressources humaines par une
politique cohérente de la formation à tous les niveaux.
Ces différents aspects font l'objet de
développements spécifiques présentés dans les
paragraphes suivants.
Paragraphe 1: Le développement des produits
touristiques
L'activité touristique actuelle de la Mauritanie est
presque uniquement basée sur la vente des produits
«découverte du désert». Outre leur attractivité
qui a permis de trouver un marché, les ventes à l'étranger
de ce type de produit ont pu croître rapidement parce que les composantes
du produit (nuitée dans les auberges, transport à pied ou
à dos de chameau, etc.) n'exigeaient pas d'amélioration
particulière et pourraient être vendues telles quelles.
L'analyse des atouts et des contraintes de la Mauritanie à
l'égard du développement touristique a permis de mettre en
évidence deux éléments majeurs:
- d'une part, l'impossibilité de massifier le
développement actuel pour des raisons liées à la
préservation du milieu naturel et du patrimoine culturel et social;
- d'autre part, la variété des potentialités
existantes.
Il en résulte que le développement futur du
tourisme mauritanien passe nécessairement par la diversification des
produits proposés et l'élargissement de leur implantation
géographique.
Toutefois, la création de nouveaux produits
commercialisables sur les marchés internationaux rend nécessaire
d'améliorer considérablement la situation actuelle en conciliant
à la fois:
- l'attractivité des sites qui devront être
aménagés de manière à être visités
facilement par
des touristes, désireux en outre d'être
informés sur les sites qu'ils visitent;
- l'adéquation de la qualité des prestations
proposées (à la fois par les unités d'hébergement
et par les agences réceptives) avec les catégories de
clientèles de touristes;
- les facilités d'accès des sites et de
transport;
- les autres commodités requises par les touristes
(manifestations culturelles, centre de santé, téléphone,
etc.).
Sans le montage de nouveaux produits attractifs,
conformément aux priorités de la stratégie
«produits-marchés» définie dans le tableau n°9 ci
avant, il ne pourra y avoir de développement durable du tourisme en
Mauritanie. Cet aspect doit être considéré comme une
priorité absolue.
C'est la raison pour laquelle il apparaît
nécessaire de définir et de mettre en oeuvre un projet sur
financement international, le projet « développement des nouveaux
produits » dont la maîtrise d'ouvrage pourrait être
confiée à l'office national du tourisme.
Les nouveaux produits seront en grande partie de type
classique, en vue de l'accueil de groupe de touristes internationaux. Certains
d'entre eux seront en particulier des produits visant à l'utilisation
des potentialités culturelles du pays. Pour le renforcement de ce type
de produit, un projet spécifique est proposé, il portera sur les
aspects suivants:
- conservation et mise en valeur des principaux sites culturels
à vocation touristique;
- formation d'agents spécialisés dans la
conservation des sites historiques et/ou culturels et dans le guidage
spécialisé;
- renforcement des capacités existants dans le domaine
de la culture vivante (musique, folklore, peinture, théâtre, etc.)
en vue de représentation organisées par des groupes de
touristes;
- le développement de l'artisanat d'art et construction
d'équipements en vue de la vente aux touristes des produits
artisanaux.
En outre, dans le but de satisfaire certains types de demandes
(randonneurs en petits groupe et touristes résidents), de favoriser
l'extension géographique la plus large possible de l'activité
touristique et de lutter contre la pauvreté en milieu rural, la mise en
oeuvre de projet d'aménagement touristique de type communautaire est
également préconisée. Des actions de cette nature
devraient être mis en oeuvre à titre expérimental à
très court terme dans deux ou trois communautés villageoise, sous
l'égide de l'office national du tourisme, en complément du projet
«développement de nouveaux produits» et en synergie avec lui.
Elles devront en constituer une illustration particulière.
Afin de mieux apprécier les difficultés de mise
en oeuvre de ces projets en fonction de la réceptivité des
populations concernées et de dégager les différents types
de solution à leur apporter, ces projets-pilote pourront être mis
en oeuvre dans une région ayant une vocation écotouristique
(parcs nationaux du banc d'arguin et du diawling) et dans une région
où l'activité touristique à développer sera de type
«découverte culturelle» (l'Adrar, le Tagant et/ou le Hodh El
Chargui)
Paragraphe 2: La promotion
La promotion, à la fois de la destination et des
produits touristiques proposés, est un élément fondamental
de la politique de développement touristique d'un pays donné.
C'est évidemment le cas de la Mauritanie, dont le développement
touristique est récent et qui n'est pas une destination affirmée
et reconnue. Il apparaît très important de poursuivre et
même d'intensifier les efforts entrepris depuis quelques
années.
Mais il est indispensable d'unir les efforts
réalisés par le secteur public d'une part et par le secteur
privé d'autre part. En ce sens, l'existence de l'office national du
tourisme est une bonne chose, puisqu'il s'agit d'une entité autonome et
pour laquelle l'objectif d'associer les opérateurs privés
à la gestion devra absolument être atteint.
Dans un premier temps, il s'agira de promouvoir la Mauritanie
en tant que destination touristique ainsi que des produits actuellement
commercialisés, c'est-à-dire le tourisme d'aventure dans le
désert et les produits connexes (parc national du banc d'arguin et parc
national de diawling). Il s'agira de créer des outils adéquats
pour renforcer la présence de la Mauritanie sur les marchés
français et pour lancer la destination sur les principaux marchés
européens (Allemagne et les pays germanophones, Italie, Espagne, Grande
Bretagne, voire la Belgique et les Pays Bas). Les supports à retenir
pour ce type de campagne seront soit de type classique grâce à
l'édition de brochures générales ou
spécialisées, soit de type électronique grâce
à l'utilisation judicieuse d'Internet.
Dans un deuxième temps lorsque les orientations
stratégiques à moyen et long terme auront été
précisées en terme de couples « produits-marchés
» prioritaires, il conviendra d'élaborer un véritable plan
marketing triennal fixant les actions à mettre en oeuvre année
par année durant la période de validité du plan:
- d'une part, en matière de communication sur la
destination touristique « Mauritanie »; - d'autre part, en
matière de promotion des différents produits
commercialisés.
L'office national du tourisme, qui pourrait avoir en charge le
renforcement et la diversification de l'offre touristique, assurera la
maîtrise d'ouvrage du projet « élaboration du plan marketing
». La mise en oeuvre de ce projet sera étroitement liée au
développement de nouveaux produits et il apparaît judicieux de les
réunir sous la tutelle d'une même entité, surtout dans la
mesure où la direction du tourisme n'est pas en mesure d'assurer ce type
de tache.
Paragraphe 3: La réglementation
Afin de remédier à la situation actuelle
caractérisée par l'absence d'une réglementation rigoureuse
permettant d'accorder l'agrément aux nouvelles entreprises sur des
critères précis et de classer l'ensemble des entreprises
existantes, aussi bien dans le domaine hôtelier que dans le domaine
touristique, il est essentiel et urgent d'établir une
réglementation précise des activités et surtout de
l'appliquer. La poursuite du laisser-faire dans le domaine de la
création et du fonctionnement des entreprises touristiques et
hôtelières, caractérisée par l'octroi
d'agréments de manière incontrôlée ne peut
être que préjudiciable au renom international de la destination et
avoir des conséquences très graves et irrémédiables
pour toutes les entreprises du secteur, y compris pour celles qui respectent
les règles élémentaires en matière de
sécurité, d'hygiène ou de qualité des
prestations.
L'adoption de textes réglementaires adéquats ne
sera pas suffisante si elle n'est pas accompagnée, non seulement des
moyens pour en contrôler la mise en oeuvre effective, mais encore de la
volonté politique à tous les niveaux pour en faire respecter
l'esprit et la lettre.
Les modalités de types institutionnels visant à
faciliter le démarrage d'un processus de définition, d'adoption
et de mise en oeuvre d'une réglementation touristique et
hôtelière adaptée aux besoins de la Mauritanie sera
définis dans le cadre du projet « Appui à la direction du
tourisme ».
Paragraphe 4: La formation
La formation, à tous les niveaux et dans tous les
domaines, des personnes travaillant dans les différents métiers
du tourisme et de l'hôtellerie, constitue également une
priorité forte. Les actions à mettre en oeuvre devront avoir les
objectifs suivants:
- contrôler les insuffisances en personnels
qualifiés pour satisfaire les besoins actuels; - faire face aux
objectifs quantitatifs liés à la croissance du nombre de
touristes;
- satisfaire les exigences de qualité en adéquation
avec les types de tourisme envisagés à l'avenir.
Les actions de formation à mettre en oeuvre devront
découler des principes suivants:
- veiller à la satisfaction des besoins réels et
donner aux futurs diplômés une formation leur permettant de
trouver un emploi rapidement;
- agir en concertation étroite et avec l'accord des
opérateurs privés qui seront les futurs utilisateurs;
- mettre en place des systèmes de formation correspondant
à des formules souples adaptables
aux circonstances et notamment aux évolutions futures des
besoins quantitatifs et qualitatifs; - travailler en liaison avec tous ceux
dont la formation est vocation et la spécialité de manière
à
bénéficier de leurs expériences
pédagogiques.
Compte tenu de l'ampleur et de la diversité des
problèmes à résoudre dans le domaine de la formation
touristique et hôtelière, il est proposé de définir
et de mettre en oeuvre, sur financement international, trois projets distincts
mais étroitement imbriqués, à savoir:
- l'élaboration du plan de formation des ressources
humaines à court, moyen et long terme - la mise en oeuvre d'un programme
de formation des formateurs;
- l'étude de faisabilité de la création
d'une école de formation touristique et hôtelière.
Paragraphe 5: Les domaines non liés directement aux
compétences de l'A.N.T
Le développement de l'activité touristique est
en grande partie lié à l'amélioration de secteurs pour
lesquels l'administration nationale du tourisme n'a pas de
responsabilités directes. Il est important que les ministères
concernés prennent des décisions et mettent en oeuvre des actions
allant dans la même direction que celles définie par la
stratégie de développement touristique. C'est le conseil national
du tourisme, dont la création a été proposée
ci-dessus, qui arbitrera sur les cas de désaccords entre les
différents départements concernés. Quelques cas, non
exclusifs, de ce type sont évoqués ci-dessous et les actions
correspondantes sont proposées.
A: Les facilitations
L'amélioration des formalités de type
administratif que les touristes doivent accomplir avant leur venue dans le
pays, à leur arrivée ou pendant leur séjour, constitue une
nécessité pour que les visiteurs du pays conservent (et
ultérieurement propagent) une image positive de leur séjour en
Mauritanie. Avec l'accord des différents ministères et
entités concernés (affaires étrangères,
intérieur, défense nationale, santé, société
des aéroports de Mauritanie, etc.), des efforts devront être faits
en direction des agents en contact avec des touristes. Ces efforts porteront
notamment sur la sensibilisation de ces agents, principalement sur
l'intérêt du tourisme pour le pays, sur les notions de base
relatives à l'accueil d'étrangers, sur la manière
d'accomplir les taches qui leur sont dévolues tout en maintenant des
relations cordiales ou au moins correctes avec les touristes. Ces actions de
sensibilisation feront l'objet d'une action spécifique mis en oeuvre
sous la tutelle de la direction du tourisme, en accord et en collaboration avec
les différentes entités concernées.
Ces actions de sensibilisation pourront être
étendues à l'ensemble de la population, au moins celle
résidant dans les régions les plus touristiques, sous la forme
d'émission de ratio, d'article dans la presse, de conférences,
etc.
D'autres interventions pourront également être
réalisées à destination des élèves du 1er et
du 2éme degré, ainsi que certains étudiants, en vue de
leur prise de conscience de l'importance du tourisme pour le pays et les
principales caractéristiques de l'activité touristique. Ces
interventions, consistant en des conférences dans des classes, mais
aussi en des visites des sites touristiques ou d'unités
hôtelières ou touristiques, pourraient avoir des retombées
importantes pour attirer des jeunes diplômés vers des professions
touristiques et hôtelières.
B: Le financement des entreprises du secteur:
La création de nouvelles entreprises
hôtelières et touristiques, nécessaires pour accompagner la
politique de diversification de l'offre touristique, conduira les promoteurs
désireux d'investir dans ces domaines d'activité à
chercher à contracter des emprunts à des conditions avantageuses.
Les conditions de crédit bancaire prévalant actuellement en
Mauritanie, aussi bien pour les durées du prêt que pour les taux
d'intérêt consentis (de l'ordre de 30% par an) ne permettent pas
de rentabiliser de nouveaux établissements, surtout les plus petits
d'entre eux, s'il sont financés avec des prêts de cette nature. Il
apparaît hautement souhaitable, pour que la stratégie de
développement touristique soit mise en oeuvre avec succès, que
les entreprises investissant dans le tourisme et l'hôtellerie pour
créer et/ou réhabiliter des équipements en
adéquation avec les besoins liés au développement de
nouveaux produits, puissent bénéficier de conditions de
financement favorables.
Pour favoriser la mise en oeuvre de la stratégie «
produits-marchés » adoptée pour le développement
touristique mauritanien, ces conditions privilégiées seront
réservées aux projets en adéquation avec les orientations
stratégiques retenues, aussi bien du point de vue de l'adéquation
au projet présenté avec les produits touristiques correspondants,
que du point de vue de sa localisation. Pour cela, une ligne de crédit
spécifique pourrait être décidée en faveur des
entreprises du secteur du tourisme dans le cadre des financements bancaires
accordés à la Mauritanie par les principaux bailleurs de fonds
internationaux pour le développement de petites et moyennes entreprises
(banque mondiale, banque africaine de développement, etc.).
L'octroi d'un crédit de cette nature à un promoteur
hôtelier ou touristique devra être assorti des trois conditions
suivantes:
- élaboration d'un plan d'entreprises à 5ans
assortis d'une étude de marché et précisant les objectifs
à atteindre;
- assistance technique aux dirigeants et/ou aux gestionnaires de
l'entreprise portant sur la manière de gérer la future entreprise
en fonction des objectifs du plan d'entreprise;
- formation du personnel recruté (ou déjà en
place) pour les besoins de la future entreprise.
Cet appui aux entreprises du secteur de l'hôtellerie et
du tourisme fera l'objet d'un projet doté d'un financement
international, dont la maîtrise d'ouvrage sera confiée à la
fédération du tourisme de la confédération
générale des employeurs mauritaniens.
En outre, les facilités de micro crédit
existantes devraient être prioritairement orientées vers les
petites entreprises du secteur touristique et hôtelier,
particulièrement celles qui acceptent de faire des efforts pour la
formation continue de leur personnel.
Dans le même ordre d'idées, les conditions
privilégiées prévues au code des investissements pour les
entreprises exportatrices devraient être systématiquement
accordées aux entreprises touristiques et hôtelières, dans
la mesure où leurs caractéristiques et leurs implantations
correspondent aux orientations stratégiques de développement
touristique. Des détaxes de la TVA devraient leur accorder, dans le cas
où leur activité relève effectivement de l'exportation.
Conclusion
L'importance du développement touristique pour la
Mauritanie est incontestable. Il en est de même pour la diversité
de ses potentialités. Mais il est non moins évident que le retard
pris par la Mauritanie dans beaucoup de domaines rend très difficile
tous les efforts entrepris pour faire évoluer la situation, aussi bien
sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.
La volonté des pouvoirs publics d'intervenir activement
en faveur du développement touristique du pays a souvent
été affirmée et réaffirmée. Très peu
d'actions cohérentes sont venues confirmer ces affirmations. La
croissance, relativement importante pour un pays comme la Mauritanie,
observée depuis une dizaine d'années, avec la mise en service de
vols charters entre Paris et Marseille d'une part et Atar d'autre part, ne doit
pas faire illusion. Il s'agit de l'exploitation de sites ne demandant que peu
d'aménagements (le désert) et d'un type de tourisme (l'aventure)
compatible avec l'absence d'infrastructures (notamment de transport) et
d'équipements adéquats (notamment d'unités
d'hébergement).
Une telle politique a ses propres limites, ne serait-ce
qu'à cause de la limitation du marché et de la fragilité
de l'environnement naturel et humain avec lequel ce type d'activité met
le touriste en contact.
Toute politique de développement touristique durable
passe nécessairement par la diversification de l'offre. Cette
diversification ne pourra se produire dans des conditions économiques,
écologiques et sociales satisfaisantes que si des actions sont
rapidement mises en oeuvre en vue de lever les contraintes les plus
importantes, celles qui constituent de véritables blocages.
Trois actes sont à privilégier en priorité
:
- Une meilleure réglementation et un contrôle des
activités touristiques et hôtelières exercées par
les entreprises privées, ce qui suppose un renforcement
institutionnel;
- La mise à niveau de l'offre potentielle:
aménagement et valorisation des sites, constructions d'unités
d'hébergement adaptées, amélioration des conditions
d'accès aux sites et des conditions de transport, etc.;
- L'amélioration de la qualité des prestations
et des services qui rend nécessaire la mise en oeuvre d'actions de
formation à tous les niveaux et pour tous les métiers du tourisme
et de l'hôtellerie.
Le lancement d'un tel programme est urgent. Il ne pourra se
faire sans la coopération financière et technique internationale.
Pour cela, il conviendra que le gouvernement mauritanien mobilise activement
les bailleurs de fonds bilatéraux et/ou multilatéraux pour la
mise en oeuvre de nouveaux projets de coopération dans le domaine du
tourisme.
Le démarrage de la politique définie par la
stratégie de développement touristique à long terme
passera par la mise ne oeuvre des projets prioritaires proposés. Ces
projets, lancés avec l'appui de la coopération internationale
devront fonctionner de manière étroitement coordonnée et
en synergie.
La mobilisation de nouveaux financements internationaux en vue
de la mise en oeuvre de projets touristiques ne sera possible que si le
gouvernement mauritanien démontre clairement et sans perdre de temps sa
volonté réelle d'aller de l'avant, de manière à la
fois raisonnable et coordonnée.
La manifestation de cette volonté devra se
concrétiser par des actes forts et significatifs, tels que :
- L'adoption par le Conseil des Ministres de la stratégie
de développement touristique à long terme ;
- L'accroissement du budget de fonctionnement de la Direction du
Tourisme dans des proportions très significatives ;
- La prise de décision de principe sur la création
du comité consultatif du tourisme ;
-La décision de recouvrer la taxe de promotion touristique
et d'en verser l'intégralité du montant à l'Office
National du Tourisme ;
-L'acceptation sans arrière pensée et la mise en
pratique immédiate d'une réelle participation du secteur
privé aux prises de décision relatives à l'avenir du
tourisme et de l'hôtellerie.
Le développement touristique durable de la Mauritanie,
s'il apparaît a priori comme à la fois souhaitable et possible, ne
pourra devenir effectif que si sa mise en oeuvre devient très rapidement
une véritable cause nationale.
Liste des abréviations
A.N.T. : administration nationale du tourisme.
O.N.T. : office national du tourisme.
P.N.B.D. : parc national du banc d'arguin.
P.N.D : parc national du diawling.
D.T. : direction du tourisme.
P.S.V.P.C.M : projet sauvegarde et valorisation du patrimoine
culturel mauritanien. P.D.A.L.M. : plan directeur d'aménagement du
littoral mauritanien.
D.A.L. : directives d'aménagement du littoral seront
établis.
SOMASERT : société mauritanienne de service et de
tourisme.
U.I.C.N : union mondiale pour la nature.
I.NA.P.F.T.P : institut national de la promotion de la formation
technique et professionnelle.
O.M.T : organisation mondiale du tourisme.
Bibliographie
Colloque « Dialogue sur la connaissance au service du
développement » Séance Innovation, le 28 avril 2004 -
Développement du Tourisme en Mauritanie
- Le tourisme saharien en Mauritanie - Décembre 1999 d'
après la Direction du Tourisme
- Stratégie nationale de développement touristique
et actions prioritaires - Rapport final 2007
-
www.explo.com,
www.allibert-trekking.com,
www.nouvelles-frontieres.fr,
www.clio.fr,
www.terdav.com,
www.chaminvoyages.com,
www.point-afrique.com
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