B- Un aménagement voulu.
Les actions entreprises pour l'amélioration du
quotidien vécu par les hommes sont de deux sortes. Il y a les actions
subies et les actions concertées entre les décideurs et la
population-cible. Après la crise dans les années 90, Madagascar
s'est efforcé de privilégier les actions concertées pour
un aménagement voulu. Ainsi les gens prennent part dans les travaux
effectués. C'est le cas notamment dans les projets financés par
le FID ( Fonds d'Intervention pour le Développement ) où les gens
doivent prendre part dans la confection des infrastructures à installer
dans leur localité...
1- Un développement tiré de la base.
Les travaux se font en concertation, avec l'entière
approbation de la population et avec leurs appuis. Cette initiative ne peut
pourtant se concrétiser que si la population est réellement
convaincue du bien fondé des résultats que l'on pourrait y
soustraire. Les travaux et autres projets sont élaborés pour
l'amélioration de leur quotidien. Aussi, est-il plus qu'indispensable
que les gens en soient conscients. Dans la région d'Ambohitrangano, la
piste qui la relie à Ambodiala a été refaite avec l'appui
du FID. Les gens y ont participé car c'est dans leur
intérêt de voir cette route rétablie. Désormais, ils
peuvent acheminer facilement leurs produits. D'autres pistes sont en cours de
rénovation dans la Commune sur cette même base.
C'est de cette manière que l'on arrivera à les
intéresser et les motiver à améliorer ce qui se passe
autour d'eux. Le vrai challenge sera alors de réapprendre aux gens ce
que c'est qu'une vie en société. Plus ils y sont impliqués
et mieux, l'adhésion aux travaux ainsi que sa perpétuation
seront. C'est dans cette optique que partout dans l'administration, on a
instauré le « recouvrement des coûts ». Si les gens
investissent dans ce qu'ils font, forcément ils se sentent plus
responsables. Il ne faut pas perdre de vue que ces innovations doivent avoir
des mesures d'accompagnement et d'explication sinon les gens resteront peu
convaincus et retomberont dans le fatalisme.
2- La conscience d'une identité.
Chez les Québécois, ils ont une sorte de cri de
ralliement que l'on retrouve partout sur les plaques d'immatriculation de leurs
véhicules : « Je me souviens. » Ils n'ont jamais
oublié que malgré le fait qu'ils habitent le Canada en
Amérique, leurs racines profondes se trouvent en France.
Accepter la modernité est une fin à laquelle
beaucoup de gens adhèrent. Mais il ne faut pas pour autant oublier ses
propres cultures. Et c'est ce qui se passe actuellement à Madagascar.
Les jeunes se gavent de tous les « sous- cultures »
importées de l'occident et en font leur religion. C'est
une génération qui n'arrive plus à s'identifier car noyer
dans des décennies de tâtonnements et d'ignorances.
Renonçant à sa propre identité, ces
jeunes s'égarent dans les dédales du non-moi. Cette situation est
aggravée par le fait que les générations
antérieures ont été incapables de leur transmettre la
sagesse et la culture malagasy.
Avec ce nouveau départ, l'Etat tente de
réamorcer et de reconnecter les gens avec le vrai Madagascar, celui dans
lequel ils vivent et non celui dans lequel ils pensent être. Des
étapes devront être franchies avant d'y arriver, mais tout
doucement, on s'y dirige.
|