B- Le premier grand aménagement de la Commune.
De Talata, quand on regarde de loin, on ne voit que ces grands
pylônes qui montent titiller les cimes. Ce sont les antennes de la Radio
Nederland. Elles sont installées sur une butte aplanie par l'homme. Son
érection est un défi que l'homme a relevé.
1- Une station bien implantée dans la Commune.
Unique au monde, le complexe d'antenne relais de la Radio
Nederland qui se trouve dans la commune de Talata, a pu voir le jour
grâce à l'accord passé entre les gouvernements respectifs
des deux pays. Chaque année, la Radio Nederland paie une redevance
à l'Etat malagasy pour l'occupation du terrain. Cette redevance est
évaluée à plusieurs centaines de millions de nos
francs.
La Radio participe aussi à la vie active de la Commune.
Elle finance des projets soumis par la collectivité.
Sur les 50 employés de la station, 30% sont
originaires de la Commune. Certes ils sont constitués en majeure partie
par la classe des manutentionnaires, mais c'est un début
d'intégration de la station dans le paysage. Les gens ont plus confiance
quand ils prennent part à ce qui s'y fait.
2- L'expropriation, une affaire en suspens ?
Pour son implantation dans la Commune, il a fallu
procéder à des expropriations. Cette pratique, initiée par
l'Etat malagasy s'est heurtée à l'incompréhension voire
l'hostilité des concernés. Bien que mise en oeuvre dès le
début de l'implantation de la Radio sur le site ( La Radio Nederland a
payé une indemnité à l'Etat malagasy. A charge à ce
dernier de dédommager les expropriés ), elle n'a
été effective que vers le début des années 90. En
moyenne, les gens recevaient quelque 7.000fmg/ha lors de l'expropriation. Ce
qui a soulevé un vent de révolte dans le rang des riverains. Cela
s'est peu à peu tassé puisque tous les recours possibles n'ont
pas abouti.
Malgré cela, la Radio alloue un budget spécial
pour les gens touchés par cette expropriation. Elle leur distribue
chaque année 3.500.000Fmg à titre de « vidin-kazo
» ( prix du bois ).
3- Un bailleur ignoré ?
La station a une part importante dans la vie de la commune.
Elle participe aux diverses actions de réhabilitation des
superstructures dans la région. Pour 2000-200 1, la Station avait
contribué à :
La construction d'un local pour la cantine scolaire de l'EPP
d'Ambohitrabiby.
La réfection d'une partie de la toiture de l'EPP de Talata
et d'Avaratsena.
La réfection de la toiture et de la clôture de l'EPP
d'Ambodiala.
La construction d'une clôture et d'un local
supplémentaire pour l'EPP d'Ambohimahavelona.
L'électrification du village d'Ambohimahavelona.
Le paiement et l'installation d'un instituteur vacataire pour
l'EPP d'Ambohimahavelona.
La réhabilitation de l'EPP d'Ampanataovana.
Ces quelques réalisations démontrent la
volonté de la station de prendre part dans la vie active de la
localité. Le problème c'est que les gens n'en sont pas vraiment
conscients. Ils se contentent de quémander de l'aide pour telle ou telle
réhabilitation alors qu'ils pourraient soumettre un dossier de projet
auprès de la Radio pour le développement de la Zone.
4- La radio cadre auprès des villageois.
Pour parfaire cette intégration, la radio s'est
substituée au rôle dévoué habituellement dans les
autres localités aux Organismes Non Gouvernementaux (ONG). Comme ces
derniers n'existent pas dans la commune, les responsables de la station ont
commencé à assister les paysans dans leurs activités
agricoles. Ils ont introduit de nouveaux concepts notamment l'apiculture et la
pisciculture. En ce moment, ils sont en train de tester la viticulture et
l'oenologie.
Par ces actions, la station apprend aux paysans à
diversifier leur source de revenus. C'est un pari qui est en passe d'être
gagné car les gens commencent à adopter ces nouvelles
activités.
Photo 8 : Des « mpangala-kitay ».
Les arbres aux abords de la radio Nederland sont relativement
épargnés par la déforestation. Il n'empêche que l'on
y retrouve des gens en train de « chercher » du bois pour le
chauffage.
Source : Cliché de l'auteur.
II- La SOciété de PRoduction Animale de
MADagascar ou SOPRAMAD.
L
ongtemps endormi, la Commune semble comme par un coup de
baguette magique sortir de sa longue léthargie. De nouveaux
investissements se sont bousculés à sa porte. Parmi cela, on peut
noter le projet de fermes initié par la SOPRAMAD.
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